L’extraordinaire pouvoir de nuisance de Vladimir Poutine dans le monde

 

Et deux autres textes sur l’agression russe en Ukraine.

 

La très grande capacité de nuisance de Poutine contre la liberté, les démocraties, la sécurité des états souverains et des hommes, dans le monde.

 

Par Benjamin LISAN, le 29/04/2022, mis à jour le 06/05/2022


 

 

1         Introduction

 

J’avais écrit, avant-hier :

 

« Les grands hommes savent se contrôler, être responsables et pensent au bien de l’humanité.

Les petits hommes sont motivés par la peur (la paranoïa etc.) et la fierté (ou l’orgueil) ».

 

Les réformateurs athéniens, Solon et Clisthène, auraient pu être des dictateurs, mais ils ont pris une autre voie, en ouvrant les citoyens athéniens à la démocratie.

En particulier, Clisthène d’Athènes, un réformateur et un homme politique athénien (vers 565 ou 570 av. J.-C. – probablement entre 508 et 492 av. J.-C.), qui au moyen des réformes clisthéniennes, instaura les fondements de la démocratie athénienne. Il se posa alors en champion de l’isonomie (l’égalité civique ou politique de tous les citoyens) et renversa les aristocrates[1].

Peut-être avaient-ils, à l’esprit, les abus de pouvoir des aristocrates, tyrans et dictateurs et leur corruption, et visaient-ils le « bien public ».

 

Au contraire, les dictateurs ne visent pas le bien public mais cherchent, avant tout, leur propre gloire et le pouvoir.

Et pour y arriver, ils n’hésitent pas à mentir, manipuler et tromper leur peuple.

 

Les dictatures, pour arriver et se maintenir au pouvoir, présentent toujours une image séduisante, en flattant le peuple dans le sens du poil — en flattant sa fierté, en gonflant son orgueil, souvent en le poussant à l’égoïsme, à la fermeture au monde et aux autres cultures, au repli sur soi —, et en faisant croire que ces régimes politiques dictatoriaux sont issus du peuple, reposent sur lui ou/et qu’ils agissent dans le sens de ses désirs et intérêts.

 

Et leur propagande est un chant des Sirènes puissant, attirant ceux qui ne perçoivent pas le danger des dictatures.

Elles n’hésitent pas à dénigrer les démocraties, pour empêcher le peuple de se libérer de leur emprise.

 

En général, les arguments des dictatures contre les démocraties sont :

La démocratie, c’est le bordel, la division. La démocratie rend faibles les pays qui ont ce type de régime, face aux pays dictatoriaux (sous-entendus « forts »).

Pourtant Churchill, dans un boutade célèbre, déclarait « La démocratie est le pire système de gouvernement, à l’exception de tous les autres qui ont pu être expérimentés dans l’Histoire ».

Pour la sécurité et le bonheur des personnes, contre l’arbitraire, on n’a pas trouvé mieux que la démocratie.

En raison de la liberté d’expression qu’elle accorde, il est très facile de critiquer une démocratie. A contrario, il est souvent impossible de critiquer une dictature sans courir de risque.

 

Comme le pouvoir totalitaire repose sur le mensonge et une intense propagande, il faut, en général, beaucoup de temps à la majorité des citoyens pour ouvrir les yeux, se libérer de l’emprise des dictatures et dictateurs. Et se sortir d’une dictature et entamer ce processus de prise conscience est souvent difficile.

 

Nous verrons, via ce document, l’extraordinaire cynisme, le total mépris de Poutine pour ses adversaires, les instances internationales (ONU…) et la vie humaine.

 

Au cours de l’histoire, nous avons connu des êtres malfaisants, comme Hitler, Heinrich Himmler, Joseph Goebbels, Hermann Göring… Poutine fait partie de ceux-là.

 

Au XXIe siècle, Poutine est certainement le dirigeant politique responsable du plus grand nombre de crimes politiques et de crimes de guerre au monde. Poutine a énormément de sang sur ses mains.

 

Et malheureusement, nous avons un grand nombre de soutiens pro-Poutine, utilisant la rhétorique de la double faute (c’est-à-dire en accusant, en retour, les USA de leurs propres crimes) pour dédouaner Poutine de ses crimes.

 

2         La psychologie de Poutine

 

Comment ce personnage qui a débuté comme un petit voyou est-il devenu ce puissant dirigeant, respecté ou craint au niveau international, devenu le héros des Russes et du Tiers-monde, pourfendeur de « l’arrogance occidentale » ?

 

2.1        Des débuts de petit voyou, malfrat, caïd de Poutine

 

De la première à la huitième année, Vladimir Poutine a étudié à l’école n° 193. Comme il se souvient, il était un fauteur de troubles, pas un pionnier [62].

Selon l’ancienne institutrice du Président russe à Saint-Pétersbourg, Vera Gurevich « Il s’enfuyait des cours, ouvrait toutes les portes et criait : « Coucou, c’est moi ! » C’était évidemment un chenapan, il bouillonnait d’énergie », a raconté Mme Gurevich à Sputnik. [61].

 

Son professeur, Vera Gurevich, se souvient : « En cinquième année, il n’avait pas encore trouvé sa voie, mais je pouvais sentir le potentiel, l’énergie et le caractère en lui. J’ai vu qu’il s’intéressait beaucoup au langage ; il apprenait facilement[2]. Il avait une très bonne mémoire et un esprit agile.

J’ai pensé que quelque chose de bien sortirait de ce garçon, alors j’ai décidé de lui accorder plus d’attention, de le distraire des garçons dans la rue [des petites frappes] » [62].

 

Jusqu’à la sixième année, Vladimir Poutine n’était pas très intéressé par les études, mais son professeur Vera Gurevich a vu qu’il pouvait faire mieux et a pu obtenir de lui de meilleures notes.

Elle a rencontré son père en lui demandant d’influencer son fils. Cela ne l’a pas beaucoup aidé […] » [62].

 

C’est un élève médiocre et bagarreur, jusqu’à sa rencontre avec une institutrice qui le guide vers la découverte de la culture et des arts [64] [3]. Il a toujours aimé les sports, en particulier les sports de combat. Vladimir Poutine pratique dans sa jeunesse la lutte russe, le sambo et le judo dès l’âge de onze ans (il est plusieurs fois champion de sambo de Leningrad ; en 1973, il s’est vu conférer le titre de maître des sports de sambo, et en 1975 de judo) [60].

 

Les racines de sa psychologie qui ne comprend que la force et la brutalité sont peut-être liées à son enfance de petit délinquant ?

 

 

Les sports de combat lui permettent de s’affirmer face à ses camarades. M. Poutine note : « Je m’affirmais par le sport » [62]. Sa mère n’aimait pas sa passion pour le combat et les sports de combat : « Sa mère n’approuvait pas sa décision de faire du judo » [62].

 

Dans toutes les biographies de Poutine, il est indiqué que sa mère était très gentille, protectrice, le gâtait avec des gâteaux et de bons petits plats : « La mère de Vladimir Poutine, Maria Shelomova, était une personne très gentille et bienveillante » [62]. Peut-être qu’elle n’a pas su lui imposer suffisamment de cadres (?).

 

« Son père, Vladimir Poutine, a participé à la guerre. Dans les années 1950, il travaille comme agent de sécurité puis comme contremaître à l’usine de calèches » [62].

Il semblerait que son père, blessé de guerre, alcoolique, était dur avec son fils [à la limite de la maltraitance], pas un vrai soutien, contrairement à sa mère. Peut-être à cause d’un « père pervers », a-t-il dû développer très jeune une capacité de duplicité et de dissimulation, voire de tromperie ?

 

Dès sa jeunesse, son caractère dominateur s’affirme : En sixième, il a été autorisé à rejoindre l’organisation des Jeunes Pionniers et est devenu presque immédiatement le chef d’un détachement de Pionniers dans sa classe [62].

 

2.2        L’impression pour Poutine d’être missionné

 

Sa mère Maria Ivanovna Poutina survécut aux 872 jours du siège de Leningrad durant la guerre, bien qu’un temps laissée pour morte et sauvée par son mari de retour de l’hôpital.

Quelques jours après sa naissance, la mère de Vladimir Poutine demande secrètement que son fils soit baptisé dans la cathédrale de la Transfiguration, alors que le baptême peut être sévèrement puni en Union soviétique, État athéiste.

 

Selon Vladimir Fédorovski, Vladimir Poutine se considère « choisi par la Providence » et, partant de là, conçoit la Russie comme un « monde à part », ni Occident, ni Orient, une quatrième force [65]. Le fait d’être choisi par la Providence le rapproche de l’Église avec laquelle il scelle l’alliance entre l’Église orthodoxe et son pouvoir temporel. Il est persuadé que le fait qu’il s’appelle « Le chemin » et le fait qu’il soit né d’une mère aimante, morte puis ressuscitée lors du siège de Léningrad, sont autant de signes du destin. Il est très nationaliste et son destin, sa mission grandiose, à ses yeux, est de restaurer le prestige et la puissance de la Russie (y compris par l’expansion guerrière).

 

Le fait de se sentir missionné, comme chez certains gourous, est peut-être lié à un fond paranoïaque, lui-même induit par la violence de l’éducation donnée par son père[4] ?

 

La plupart des dictateurs, se sentant missionnés, « transportés », obsédés par leur mission grandiose, sont dangereux, car ils n’ont aucun garde-fou et n’en font qu’à leur tête, leur seul point focal étant leur mission grandiose.

 

2.3        L’importance de son formatage par le KGB

 

Loin de les former à être des héros irréprochables, la formation du KGB apprend à ses agents à mentir, tromper, à manipuler, à infiltrer, à être dans l’illégalité et à être des criminels [66].

 

Le KGB leur apprend les "Mesures actives", des actions conduites par les services de sécurité en URSS puis en fédération de Russie (Tcheka, OGPU, NKVD, KGB, FSB et SVR) pour influencer le cours des évènements mondiaux, en plus de leur tâche de recherche de renseignement.

 

Un dictionnaire définit les mesures actives du KGB comme des « mesures prises par des agents qui visent à exercer une influence sur la politique étrangère et la situation politique intérieure de pays-cibles dans les intérêts de l’Union soviétique et d’autres pays de la communauté socialiste […], affaiblissant les positions politiques, militaires, économiques et idéologiques du capitalisme, sapant ses plans agressifs, dans le but de créer des conditions favorables à l’implémentation de la politique étrangère de l’Union soviétique, et assurant la paix et le progrès social. »

 

Ces « mesures actives » peuvent être employées dans le territoire national ou à l’extérieur. Elles incluent la propagande, la désinformation, y compris la contrefaçon de documents officiels[5], le chantage

 

De sa formation et de sa pratique au KGB, Poutine est devenu le spécialiste des coups tordus (en douce…), où la fin justifie les moyens, où tous les moyens sont autorisés pour la victoire de la cause de la domination russe sur le monde.

Il est sorti du KGB encore plus dénué de tout sens moral.

 

Voir aussi le chapitre « Hypothèses sur l’origine de la « barbarie russe » », plus loin dans ce document.

 

2.4        Irrationnel, nationalisme et vision Grande-Russienne

 

Durant son enfance, il est possible que son père se soit vanté de ses propres faits de guerre et l’ait entretenu dans la dévotion et le mythe de l’histoire russe et surtout de la « grande guerre patriotique », face au nazisme.

 

Quoi qu’il en soit, Poutine est un véritable drogué à l’histoire russe, à celles de ses guerres, en particulier à la « grande guerre patriotique », source de fierté pour tous les Russes, histoires qu’il a tendance à réécrire dans le sens de leur apologie, en n’en conservant que leurs aspects positifs et héroïques, mais en gommant leurs aspects sombres.

 

Selon Natan Sharansky, le chef du Kremlin se sent investi d’une « mission historique » consistant à « rassembler toutes les terres russes »[6] [90].

 

Selon Christine Ockrent « Poutine se rend compte que quand il se représente pour se faire élire en 2012, il y a des manifestations dans les grandes villes. Car tous ces gens qui vivent mieux veulent maintenant un peu plus de libertés. En parallèle, le coût des matières premières baisse. Donc, il doit inventer autre chose : la grande aventure nationaliste de la fierté slave russe perdue, l’annexion de la Crimée, l’exaltation des valeurs orthodoxes, la dénonciation de la décadence de l’Europe et de l’homosexualité. Par ailleurs, il y a une idéologie russe qui séduit chez nous également, dans les milieux d’extrême droite tels que le FN ou le Vlaams Belang. Ce troisième contrat est donc cette fierté retrouvée, une dimension que nous autres en Europe on a complètement sous-estimée et pas comprise. »[7].

 

Poutine est très proche des idées du philosophe russe ultranationaliste, Alexandre Douguine, partisan du bloc eurasien, opposé au bloc occidental, dont la clé de voûte sera la Russie. Il est aussi partisan d’une idéologie appelée « national-bolchevisme ».

 

Dans son ouvrage, La quatrième théorie politique, 2012, Douguine critique la rationalité et la prétention à l’universalité du modèle occidental (ou selon lui, de la dictature « totalitaire » du libéralisme « global »).

 

Pour lui, la liberté et la vie humaine ne sont pas des valeurs suprêmes. Il refuse le principe démocratique : « C’est la spiritualité qui fait l’élite ». Pour lui l’Occident représente la décadence, la dissolution des valeurs morales et le déclin. Il rejette le progrès et justifie un état fort. Il prône le retour aux valeurs traditionnelles (chrétiennes orthodoxes — mais un christianisme conquérant et guerrier —), familiales et patriotiques. Il est pour le paternalisme des autorités, le culte de la personnalité, un grand état social qui protège le peuple.

Il prône la priorité des intérêts nationaux : le peuple russe doit être maître chez lui. Il est pour un monde multipolaire contre l’hégémonie américaine.

 

Poutine s’est posé aussi, en 2014, en défenseur des valeurs traditionnelles de la famille, des bonnes « mœurs sexuelles » [sous-entendu, il est contre l’homosexualité] et de la morale chrétienne. Autant de positions justement proches des tenants de l’Eurasisme et de Douguine[8].

 

Ce n’est donc pas un démocrate, mais un nationaliste, au discours s’affichant plus ou moins « socialiste », comme celui de Douguine.

 

Pour l’idéologie de Douguine, la guerre serait un état normal et souhaité entre grandes puissances ou grands blocs[9].

Bien sûr, à la longue, c’est le bloc eurasien, dominé par la Russie, qui doit gagner.

 

Poutine n’est entouré que par des idéologues ultranationalistes fascisants, tels qu’Alexandre Douguine, Alexandre Prokhanov[10] et Serguei Kourguinian[11], Vladislav Sourkov[12] (voire Sergueï ou Sergey Glaziev ou Glazyev[13], voire Viktor Alksnis[14]) ([67], pages 96, 176 et 260). Les idées de Douguine, de Prokhanov et de Kourguinian sont un magma mystique, eurasien, patriotique, irrationnel ([76], page 96]. Ce sont des personnalités "conservatrices" nationalistes-impérialistes [68].

 

Douguine croit à l’occultisme. Douguine, Prokhanov sont des croyants orthodoxes, mais leur croyance n’a rien à voir avec le christianisme ; elle a à voir avec le culte de la guerre, des ancêtres et de la mort [67] (comme dans l’idéologie fasciste).

 

Les pseudo-sciences et l’irrationnel ont eu toujours du succès en Russie [70]. « Pourquoi les mystiques occultes et les guérisseurs sont-ils encore si populaires en Russie ? Parce que les médias les adorent ! » [70].

 

Ils croient à une vieille idée messianique quasi divine, associée à une expansion sacrée de la Russie ([67], pages 19 à 24).

 

« Dans une certaine mesure, on retrouve aujourd’hui cette alliance du technologique et du mystique dans le discours du pouvoir russe depuis le début de la guerre en Ukraine. D’un côté, Poutine explique que son pays a recours à des armes que personne ne peut combattre – donc qu’il est techniquement invincible – et de l’autre, le patriarche orthodoxe Cyril assure que l’on assiste avec ce conflit à un combat métaphysique entre le bien et le mal…

Il y a, chez Poutine et les dirigeants russes, une forme de messianisme, l’idée selon laquelle la Russie porte le projet d’un monde post-libéral, fondé dans le même temps sur une adhésion au progrès scientifique et aux valeurs traditionnelles et religieuses. Un modèle un peu « à l’iranienne », dont l’avènement serait empêché par un Occident qui aurait fait son temps, et donc que l’on va imposer par les armes. Dans l’esprit de Poutine et des idéologues du Kremlin, la guerre en Ukraine est bien une guerre de civilisation entre l’Eurasie et un « empire de la mer » anglo-saxon voué à la disparition.

[Poutine] revendique bien cette idée que la Russie est la puissance salvatrice face à un monde occidental qui se serait perdu dans l’esprit de calcul » [69].

 

Le messianisme — qu’il soit chrétien, musulman, judaïque, mormon, communiste… —, en raison de sa démesure, de son absence de limite, de sa mégalomanie, est toujours dangereux.

« Une partie de la culture russe repose sur l’idée un peu folle qu’on peut se délier de toute forme de limitation, de frontière. C’est extrêmement dangereux […] » [69].

 

2.5        La psychologie actuelle de Poutine (comment il se voit)

 

2.5.1        Poutine reste un malfrat mafieux, aimant la force

 

Recherchant sans cesse une position de plus en plus dominante sur la scène géopolitique mondiale, Poutine reste un malfrat mafieux, aimant la force.

 

Selon Yves Hamant, professeur émérite en civilisation russe et soviétique à l’université Paris-Ouest-Nanterre, « Le recours de Poutine à l’argot mafieux indique une sorte d’appartenance au monde des malfrats » [74].

Poutine utilise le « mat », une langue faite d’obscénités violentes, de haine qui, à l’origine, utilise les mots à des fins militaires.

« C’est la société qui s’est en quelque sorte criminalisée. Des groupes se sont emparés des règles mafieuses, leur empruntant un style de vie, des attitudes physiques, une « morale » sui generis, une hiérarchie formée de « parrains » régnant sur leurs protégés.

Cette contamination de la société par la « morale » mafieuse a conduit à la « criminalisation » de la langue, selon le mot de l’historienne Françoise Thom [76].

Le mat est une langue de haine. À l’origine, il utilise les mots à des fins militaires. « C’est une forme d’agression égale à une agression militaire, expliquait l’écrivain Victor Erofeev en septembre 2011, à l’hebdomadaire MK Estoniya. Si j’envoie quelqu’un se faire f…, c’est que je veux le détruire. »

Dans ses discours, il peut passer de simples vulgarismes à la force destructrice du mat, indiquant une sorte de d’appartenance au monde des malfrats » [74].

 

Il est rempli en permanence d’esprit de vengeance et de revanche. Il a un profond mépris des autres. C’est un menteur pathologique, n’hésitant pas à tromper, à être déloyal même avec ses proches, si cela peut servir ses intérêts. Pour lui, la fin justifie toujours les moyens. C’est un impitoyable joueur d’échecs… et un psychopathe, sans remords.

 

Il a une énorme capacité à utiliser les autres puis à les jeter s’ils ne lui sont plus d’aucune utilité, comme avec Eltsine, dès que Poutine a été élu président de la Russie, en 2000 [75].

 

Il ne comprend que la force et la brutalité, comme le suggèrent beaucoup d’observateurs dont Michel Eltchaninoff, dans son livre « Dans la tête de Poutine » [103]. Tout comme le Parrain, en effet, il ne respecte que la force [74].

 

« De plus en plus, même les siloviki [proches de Poutine] ont été publiquement réduits à être des serviteurs de l’autocrate — comme l’illustre visuellement l’humiliation par Poutine de son chef du renseignement étranger, Sergei Naryshkin, lors de la réunion télévisée du Conseil de sécurité nationale à la veille de la guerre»

 

Voir aussi l’annexe Extraits du texte « Le seul argument de Poutine est la force » de Roman Ketchour, psychanalyste, située à la fin de ce document.

 

Voici comment la journaliste Anna Politkovskaïa[15] le décrivait, en 2004 : « Le 7 mai 2004, ce lieutenant-colonel-type du KGB soviétique aux vues étroites provinciales, typiques d’un lieutenant-colonel, à l’aspect quelconque d’un lieutenant-colonel n’ayant même pas pu s’élever au grade de colonel, au comportement d’un officier des services secrets soviétiques habitué à épier ses propres camarades, rancunier — aucun opposant politique, aucun parti ne marchant pas au pas avec Poutine n’ayant été invité à la cérémonie d’investiture —, ce petit personnage tel un Akaki Akakievitch, du Manteau de Gogol, [ce personnage insignifiant] [ce garde du corps du vingt-cinquième échelon dont la place est dans le cordon qui retient les foules quand passe le cortège des grands de ce monde, ce tchékiste, qui se moque cyniquement de la Russie,] va monter… sur le trône. »

 

Nature criminelle

 

Le KGB ne respecte que les forts, il dévore les faibles. N’est-ce pas à nous de le savoir ? Et pourtant, pour la plupart, nous nous sommes montrés faibles et avons été écrasés. Pour le tchékiste soviétique, notre peur, c’est du miel. Il n’y a pas de meilleur cadeau pour lui que de voir trembler les foules, qu’il doit soumettre à sa volonté. […] Poutine a plus d’une fois montré en public qu’il ne comprend pas en principe ce qu’est une discussion. Surtout une discussion politique. Selon Poutine, un subordonné ne doit pas discuter avec son supérieur. Un subordonné qui se le permet est un ennemi.

 

Poutine se comporte de cette manière non pas délibérément, non pas parce qu’il est un tyran ou un despote né. Il a été élevé de cette façon. C’est ce qu’on lui a appris au KGB et il considère ce système comme idéal, ce qu’il a déclaré publiquement plus d’une fois. C’est pourquoi dès qu’on n’est pas d’accord avec lui, Poutine exige catégoriquement d’« arrêter l’hystérie ». C’est ce qui explique son refus des débats préélectoraux ; ce n’est pas son élément, il n’en est pas capable, il ne sait pas mener un dialogue. C’est exclusivement un « monologueur ». Selon le modèle militaire, tant qu’on est un inférieur on est obligé de se taire, mais une fois devenu un supérieur, on peut se contenter de monologuer et tous les « subordonnés » sont obligés de faire semblant d’être d’accord. Une sorte de bizutage idéologique, qui se transforme parfois, comme cela s’est produit avec Khodorkovski — l’ancien fondateur et PDG de la compagnie pétrolière Ioukos a été emprisonné dix ans à partir de 2003 —, en évincement ou en extermination physique.

 

Après avoir reçu par hasard un pouvoir énorme, Poutine […] n’aime pas les êtres humains. Il ne nous supporte pas. Il nous méprise. Il nous considère comme un simple moyen pour lui, et rien de plus. Le moyen d’atteindre ses objectifs personnels de pouvoir. C’est pourquoi il peut faire de nous tout ce qu’il veut, jouer à sa guise. Nous exterminer selon son caprice. Nous ne sommes rien. Et lui, bien qu’étant accidentellement monté si haut, il est maintenant notre tsar et notre dieu ; nous devons l’adorer et le craindre.

En Russie, il y a déjà eu des dirigeants avec une vision du monde semblable. Ce qui a conduit à des situations tragiques. À des bains de sang. Aux guerres civiles. […]

Attendre que le dégel vienne du Kremlin, comme cela s’est produit sous Gorbatchev, est aujourd’hui stupide et irréaliste. » [78].

 

2.5.2        La corruption de Poutine, des oligarques et le système de corruption qu’il a mis en place

 

Poutine a soif de pouvoir, mais aussi d’argent. Il est aussi corrompu, cupide.

Poutine a redéveloppé un système identique à celui de la nomenklatura — l’élite du parti — avec ses apparatchiks, membres de la nomenklatura, cadres supérieurs du gouvernement ou du parti, favorisant le retour d’un système de privilèges, dont bénéficient les proches du pouvoir.

 

L’évaluation de la richesse privée est une tâche que les équipes du journal économique Forbes ont prise très au sérieux, notamment en Russie où le rédacteur et fondateur de Forbes Russie, Paul Klebnikov, a risqué sa vie pour cette cause, avant d’être abattu dans les rues de Moscou en 2004 alors qu’il enquêtait sur la fortune des premiers oligarques russes [77].

 

« Selon le financier américain Bill Browder[16], après avoir arrêté Mikhaïl Khodorkovski, Vladimir Poutine a passé un accord avec les principaux oligarques de Russie. « Le marché était le suivant : « Tu me donnes 50 % de ta richesse et je te laisse garder les autres 50 % » », explique Bill Browder. « Si vous refusez, [Vladimir Poutine] prendra 100 % de votre richesse et vous jettera en prison. ».

Sur la base de ce « pacte », Bill Browder a estimé en 2017 que la fortune de Vladimir Poutine s’élevait à 200 milliards de dollars, ce qui aurait fait de lui la personne la plus riche au monde à l’époque. Le calcul du financier américain était simple : il a additionné les fortunes nettes de tous les oligarques russes et les a divisées par deux.

 

Pyotr Aven, qui dirige la plus grande banque privée de Russie et dont la fortune est estimée par Forbes à 4,8 milliards de dollars, a validé cette théorie lors d’un entretien avec Robert Mueller, procureur spécial américain, dans le cadre de l’enquête sur l’ingérence électorale américaine de 2016 » [77].

 

Selon une autre théorie, la fortune de Vladimir Poutine provient de l’aide qu’il a fournie à son entourage proche pour s’enrichir en lui attribuant des marchés publics ou des participations dans des entreprises. En retour, le président russe reçoit des pots-de-vin en espèces ou des participations dans les entreprises. D’une certaine manière, cela ressemble à un modèle mafieux : les soldats et les capos (dans le cas présent, les milliardaires) ont une dette perpétuelle envers le boss (Vladimir Poutine). Ils font le sale boulot, le boss prend une part du gâteau.

 

Dans son ouvrage sur le capitalisme de copinage russe — Russia’s Crony Capitalism, Yale University Press, 2019) —, l’économiste suédois Anders Aslund explique comment Vladimir Poutine a recruté sa famille, ses amis d’enfance, ses gardes du corps et d’autres personnes pour détenir sa fortune[17]. Il estime que chaque personne possède entre 500 millions et deux milliards de dollars et que la fortune du président russe se situe entre 100 et 130 milliards de dollars [77].

 

Andreï Zykov a travaillé seize ans au sein du comité d’enquête du ministère de l’intérieur, chargé des affaires complexes de corruption et de criminalité économique. En 1999, il faisait partie d’une brigade d’enquêteurs qui s’est cassé les dents sur une tentaculaire affaire de détournements de fonds publics à Saint-Pétersbourg impliquant le maire, Anatoli Sobtchak, et son adjoint d’alors, Vladimir Poutine, ainsi que de nombreux hauts fonctionnaires de la ville [79].

 

De 1992 à 1996, Poutine est l’une des personnalités les plus influentes de la politique municipale, l'« éminence grise » de Sobtchak : il devient responsable des relations extérieures de la mairie et, à partir de 1994, premier adjoint. Selon l’ancien enquêteur Andreï Zykov, « Anatoli Sobtchak et son adjoint Vladimir Poutine sont en quelque sorte devenus les chefs de la mafia de Saint-Pétersbourg » et c’est à cette époque que naît un « modèle de corruption » autour de Vladimir Poutine, dont l’entourage d’alors l’accompagne ensuite jusqu’au Kremlin [79] [87].

 

En 2012, l’ex-député Boris Nemtsov affirmait dans un rapport que le président menait un extraordinaire train de vie. Il aurait alors notamment possédé pas moins de 20 luxueuses maisons et palaces, 15 hélicoptères, 43 jets privés, une flotte de yachts et une collection de montres (un patrimoine dont la fiabilité est toutefois difficile à vérifier) [78] [83] [84] [85] [86].

 

Reprenant les mêmes accusations que Boris Nemtsov, dans une vidéo publiée sur YouTube[18], le 19 janvier 2021, résultat d’une enquête menée par sa Fondation contre la corruption (FBK), Alexeï Navalny dénonce le faste et les financements du « palais de Poutine »[19], une immense demeure dotée de nombreux équipements : héliport, patinoire, casino, piscine, spa, aqua discothèque, etc. L’opposant prête notamment au président Poutine un goût « pathologique » pour le luxe et détaille des montages financiers dont le but serait de « créer comme un tampon autour du palais » par rapport à son véritable propriétaire. Trois jours après sa publication, la vidéo de près de deux heures avait été visionnée plus de 53 millions de fois. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, réagit en affirmant ne pas l’avoir vue, mais indique en même temps que rien de ce qu’elle dit n’est vrai (!)[20].

Le 30 janvier 2021, le milliardaire russe Arkadi Rotenberg déclare être le propriétaire du palais (à 1,2 milliard d’euros)[21].

 

Il est très difficile de se procurer des photos des propriétés et résidences de Vladimir, au risque d’être emprisonné, empoisonné ou au péril de sa vie, comme dans le cas de Boris Nemtsov.

 

La plupart des oligarques du cercle des fidèles entourant Poutine lui sont dévoués ; ils sont hypernationalistes, la plupart liés au crime organisé [104], arrogants, agressifs et bellicistes à l’image de leur maître Poutine, un bon nombre étant poursuivi en Occident pour liens avec le crime organisé et pour blanchiment d’argent[22].

 

En résumé, le pays de Poutine est vérolé de l’intérieur, par la corruption, la cleptocratie, l’incompétence…

 

Chronologie dans la montée en puissance de la corruption de Poutine (voir ci-après) [88] :

 

1. Années 1990 — En Russie, il y a eu des pénuries alimentaires après la chute de l’Union soviétique. Poutine était alors l’adjoint au maire de Saint-Pétersbourg. Il a promis d’apporter de la nourriture aux habitants de Saint-Pétersbourg. 124 millions de dollars ont disparu, censés avoir été utilisés pour acheter de la nourriture. Les gens voulaient que Poutine soit renvoyé, mais rien ne s’est passé [88].

2. 1996 — Anatoly Sobchak a perdu la candidature à la réélection en tant que maire de Saint-Pétersbourg. Maintenant, il faisait l’objet d’une autre enquête pour corruption. Sobchak a été interrogé par les procureurs et a été victime d’une crise cardiaque. Sobchak est parti un week-end de fête nationale et il est monté à bord d’un avion privé organisé par Poutine. Cela a été arrangé pour que Sobchak puisse échapper aux poursuites et obtenir un "traitement". Quelques semaines plus tard, Sobchak s’est présenté étonnamment en bonne santé à Paris. Étonnamment, aucune mesure n’a été prise pour réprimander Poutine [88].

3. 1999 — Affaire 144 128. Andrei Zykov a été chargé d’enquêter sur Twentieth Trust, une entreprise de construction. La société a été enregistrée auprès du comité des relations économiques de Poutine. Les entreprises ont reçu 2,5 milliards de roubles pour des projets de construction spécifiques. L’argent qu’ils ont reçu a été utilisé pour construire des maisons de vacances pour Poutine. Poutine n’a reçu aucune sanction [88].

4. 7 mai 2000 — Poutine est élu président de la Russie. Son premier acte en tant que président a été d’accorder à Boris Eltsine l’immunité des poursuites qu’il encourait. L’administration de Boris Eltsine était soupçonnée de corruption. Boris Eltsine avait donné une grande partie de la richesse de la Russie à un groupe d’oligarques et avait permis à sa famille de devenir riche. Eltsine avait besoin de quelqu’un qui pourrait brouiller les pistes et c’est pourquoi il a embauché Vladimir Poutine comme premier ministre. Encore une fois, Poutine est indemne [88].

5. 2003 — Poutine a convoqué les oligarques du pays à une réunion au Kremlin. Les oligarques voulaient évoluer vers un système moins corrompu car plus bénéfique pour le pays. Mikhail Khodorkovsky voulait devenir plus occidental. Cela a provoqué Poutine et il a été mis en prison pendant dix ans et vit en exil. Sa société Yukos a été démantelée et divisée entre les fidèles de Poutine. Aucune tentative n’a été faite pour punir Poutine [88] [89].

6. 2003 — La police effectue une descente dans une entreprise appelée SPAG [Sankt Petersburg Immobilien und Beteiligungs AG]. L’entreprise était située à Francfort en Allemagne. Le raid visait le blanchiment d’argent dans plusieurs pays. Poutine faisait partie du conseil consultatif du SPAG depuis 1992. Il s’est retiré lorsqu’il est devenu président. Gerhard Schroeder, le chancelier allemand, s’est impliqué dans l’enquête parce qu’elle était politique. Schroeder et Poutine sont des amis proches. L’enquête s’est terminée sans résultat [88] [89] [91] [92].

7. 2008 —  Poutine approchait de la fin de son second mandat. Poutine possédait 40 milliards de dollars. La richesse de Poutine serait un problème. Selon la constitution, Poutine devrait quitter ses fonctions pour un mandat avant de pouvoir se présenter à nouveau. Il a échangé ses places avec son Premier ministre Dmitri Medvedev. Puis, en 2011, le Printemps arabe a fait comprendre à Poutine qu’il ne pourrait jamais abandonner ses fonctions. De nombreux Russes ont commencé à protester lorsqu’ils ont su qu’il se présentait à nouveau à la présidence. Il a remporté les élections en 2012.

8. Actuellement, la Russie est plongée dans une profonde pauvreté. Le projet de modernisation de Poutine a échoué à cause de sa corruption. La richesse médiane est de 871 dollars. C’est moins que la médiane indienne de 1 000 dollars. Alors que 110 individus contrôlent 35 % de la richesse de la Russie [88].

 

2.5.3        La construction de son image

 

Il a réussi à construire adroitement une image à son avantage, celle d’un modeste patriote russe qui défendrait uniquement les intérêts historiques de la Russie, face aux empiétements US.

 

Une de ses grandes forces est qu’il ne lâche jamais ses alliés — Syrie, Centrafrique… —, contrairement aux Occidentaux avec les Kurdes, l’Afghanistan, l’Ukraine, la Géorgie…

 

Dans les années quatre-vingt-dix, ce président de la Russie soignait une image de président « modeste », fils d’ouvriers de Saint-Pétersbourg, satisfait aujourd’hui de son salaire de chef d’État (12 000 euros par mois), propriétaire d’une Lada et d’un petit appartement.

 

La déclaration officielle de situation financière du président russe, publiée chaque année par le Kremlin, fait état d’un revenu d’environ 140 000 dollars pour l’année 2020. Les seuls biens que Vladimir Poutine déclare posséder sont trois voitures, une remorque, un appartement de 74 m2 et un garage de 18,5 m2. Il a également déclaré utiliser un appartement de 149 m2 et deux places de parking. Sur sa déclaration, Vladimir Poutine ne fait aucune mention de son importante collection de montres haut de gamme ni du « palais de Poutine » dont il serait le propriétaire, sans parler des palais, yachts et avions qu’il utilise en tant que président de la Russie [77][23].

 

2.5.4        Mégalomanie, hubris de Poutine

 

Le fait qu’un malfrat — à l’origine un « raté », selon son camarade à l’école du KGB, Sergueï Jirnov [66] — puisse devenir une sorte de maître du monde n’a pu que lui monter au cerveau et renforcer sa mégalomanie[24].

C’est pourquoi il a favorisé un intense culte de la personnalité le concernant, en Russie et dans le monde, et il en a besoin.

 

« Poutine se considère comme le dirigeant le plus fort du monde, car la plupart des autres seront tôt ou tard remplacés, affirme l’ancien dissident. Il voit sa mission historique dans la reconstruction, non de l’Union soviétique communiste telle que nous l’avons connue — car Poutine ne croit pas en l’idéologie communiste, mais plutôt en une monarchie tsariste. « Lors de nos rencontres personnelles il y a de nombreuses années, il a toujours dit que les personnes qu’il respectait le plus étaient Pierre le Grand et Catherine II. Parce que ces deux-là ont réussi à rassembler toutes les terres russes. Aujourd’hui, c’est à lui qu’incombe cette mission historique. » [90].

Il a commencé à remplir cette mission il y a quinze ans, dit Sharansky. « Il a réussi avec la Tchétchénie : il était important pour lui de ramener le Caucase sous la tutelle russe. Il a réussi, très partiellement, avec la Géorgie. Et il a définitivement réussi avec le Bélarus. Mais la plus grande question pour lui a toujours été l’Ukraine. » [90].

Selon Vladimir Fédorovski[25], « Poutine se voit sur la même ligne que les tsars et Staline » [65].

 

On retrouve chez Poutine, un mélange de vanité, d’hubris, de mégalomanie, de démesure.

Il est animé en permanence par le fantasme de grandeur, associée à celle de la Russie.

Il est drogué à l’histoire russe, en particulier à l’histoire militaire russe[26].

 

Comme les dictateurs mégalomanes, il refuse tout esprit et voix critique et n’a plus autour de lui que des serviteurs serviles qui ne le contrediront jamais. À la longue, il n’écoute plus personne.

 

« Et il ressent toujours une excitation maniaque quand il « bat tout le monde ». […] Le but principal de sa vie est de contrôler les autres. Afin de les contrôler, il utilise la manipulation. Tout ce qu’il dit vise un seul objectif : le contrôle. Il veut contrôler son environnement immédiat. Contrôler la population. Contrôler le monde entier. C’est le genre de personnes qui a un désir effréné de pouvoir.

En psychopathologie générale, on appelle cela « psychopathe antisocial ».

 

Le deuxième niveau [de la psychologie de Poutine] est la paranoïa, la méfiance absolue.

La principale erreur des pays occidentaux et des démocraties occidentales est de ne pas nous avoir armés auparavant et de ne pas lui avoir parlé le langage de la force. Le seul langage que ces personnes comprennent est le langage de la force.

 

Lui s’imagine en souverain, propriétaire d’un sixième du monde : pas un gestionnaire politique, mais un empereur. Et donc le seul argument pour lui est la force.

Nous avons affaire à des personnes qui ne sont pas capables d’éprouver de la culpabilité et de la responsabilité.

Poutine voit tout arrangement [avec les Occidentaux, ses adversaires…] comme un moyen de tricher.

Ils ont besoin de vengeance parce qu’ils se sentent faibles.

Je pense que, dans une situation désespérée, il résistera jusqu’au bout, et quand des « circonstances insurmontables » arriveront, il essaiera de nous entraîner dans son enfer » [102].

 

 

2.5.5        Poutine voit l’Occident comme faible et facile à berner

 

Selon Natan Sharansky[27], le renoncement d’Obama en Syrie puis le retrait américain d’Afghanistan ont encouragé Poutine à attaquer l’Ukraine [90].

 

Aux yeux du Kremlin, cette déroute américaine est annonciatrice de futurs triomphes dans la lutte contre l’Occident, qui semble être la raison de vivre du régime de Poutine. La propagande du Kremlin présentait initialement le retrait des Américains comme l’une des dernières étapes avant la déroute définitive de tout l’Occident [91].

 

L’offensive de la Russie poutinienne profite de l’impuissance de l’Union européenne et du repli des États-Unis, entériné par le retrait incohérent de Kaboul, selon l’historien Jean-François Colosimo. C’est l’aveu précoce par la Maison-Blanche qu’aucun GI n’irait mourir sur le Dniepr qui a eu la valeur de feu vert pour le Kremlin afin de lancer sa guerre en Ukraine [50].

 

En 2011, en Irak, le soulèvement populaire — Printemps arabe — contre le régime du boucher Bachar Al Assad, avait été pacifique. Pendant plus de six mois, les manifestants se faisaient tirer dessus, des tirs provoquant plus de 1 000 morts. L’Occident n’a pas bougé pour aider les manifestants. À la longue, les manifestants ont décidé de s’armer.

Suite à l’échec de l’intervention d’une coalition dirigée par les USA en Lybie, en 2011, le président Obama a décidé de ne plus intervenir, ni en Irak, ni Ukraine…

Malgré tout, il avait affirmé que si le régime de Bachar Al Assad utilisait des armes chimiques, cela serait une ligne rouge à ne pas franchir, et il le bombarderait.

 

Quand eut lieu le massacre avec des armes chimiques à la Ghouta, banlieue de Damas, en Syrie[28], causant en 500 et 1 845 morts, Obama s’est dérobé et n’est pas intervenu ; peut-être était-il plus préoccupé par les menaces de l’état islamique (DAECH) sur les approvisionnements pétroliers que par la démocratie en Syrie.

 

Obama n’a pas non plus réagi militairement, hormis de vagues sanctions, à l’invasion de la Crimée et du Donbass.

 

Ce sont des moments clés qui ont conforté Bachar Al Assad et Poutine dans leur sentiment d’impunité et dans la conviction qu’ils pouvaient aller plus loin encore, du fait de leur hubris. « Poutine ira aussi loin qu’on le laissera aller », disait Raphaël Glucksman en 2017. C’est un point de bascule à leur immunité, un boulevard, une carte blanche, un permis de tuer qui leur est délivré. Durant sept ans de guerre en Syrie, Poutine a pu y essayer plus de 200 armes, sans qu’il soit empêché ou puni : cela a convaincu Poutine de la faiblesse de l’Occident, d’autant que DAECH n’a pas été détruit et qu’il agit dans la clandestinité.

 

Obama et l’Occident, par leur versatilité et la trahison de leurs engagements moraux envers les peuples opprimés et persécutés, ont fait perdre le peu de courage qu’avaient encore les opposants à Bachar El Assad.

 

2.6        L’absence de tout respect de la vie humaine chez Poutine

 

Tout comme le régime stalinien et Staline qui n’économisait pas les vies humaines, Poutine n’a aucun respect pour la vie humaine et aucune préoccupation de les économiser, comme on a pu le voir dans ces deux épisodes :

 

 

2.6.1        Prise d’otages du théâtre de Moscou (23 octobre — 26 octobre 2002)

 

La prise d’otages du théâtre de Moscou est une prise d’otages effectuée par une quarantaine de terroristes tchétchènes retenant de force 912 spectateurs pendant la comédie musicale destinée à la jeunesse Nord-Ost, du 23 au 26 octobre 2002 au théâtre Doubrovka de Moscou, à environ quatre kilomètres au sud-est du Kremlin.

 

Au matin du quatrième jour de la prise d’otages, les forces spéciales russes donnent l’assaut et tuent les terroristes. Mais 128 otages périssent au cours de cet événement.

 

Après l’événement, de nombreux doutes ont été émis sur l’utilisation du gaz paralysant utilisé lors de l’assaut. En 2010, selon un sondage, 74 % des Russes ne font pas confiance à la version officielle des faits donnée par le gouvernement.

 

 

Chronologie

 

23 octobre 2002 :

 

21 h 15 : prétendant avoir fait allégeance au mouvement séparatiste en Tchétchénie, des terroristes en tenue de camouflage font irruption dans le théâtre, exigeant le retrait des forces russes de leur pays et la fin de la Seconde guerre de Tchétchénie. Le siège est officiellement dirigé par Movsar Baraïev, 22 ans, neveu d’Arbi Baraïev, qui menace de faire sauter tout le bâtiment.

 

24 octobre :

 

9 h 30 : arrivée de diplomates étrangers devant le théâtre pour tenter de négocier.

11 h 30 à 12 h 20 : les terroristes demandent pour les négociations la présence de Boris Nemtsov, Irina Khakamada, Grigori Yavlinsky et Anna Politkovskaïa.

13 h : au nom de la Croix-Rouge, le député de la Douma Yosif Kobzon et le médecin Leonid Rochal pénètrent dans le théâtre pour négocier. Ils en font sortir une femme et trois enfants.

15 h : Yosif Kobzon et Irina Khakamada reprennent les négociations.

 

25 octobre :

 

15 h : au Kremlin, le président russe Vladimir Poutine promet la vie sauve aux terroristes s’ils relâchent les otages.

20 h à 21 h : tentative d’entrer en contact avec les terroristes de la part de la chanteuse Alla Pougatcheva, de Rouslan Aouchev et de l’ancien Premier ministre Evgueni Primakov.

 

26 octobre :

 

5 h 30 à 7 h 25 : Les forces spéciales prennent d’assaut le bâtiment. Les forces russes de l’OSNAZ ont introduit un agent chimique, le gaz kolokol-1[29], dans le système de ventilation du bâtiment et ont donné l’assaut.

Plus tard on apprend officiellement que la totalité des terroristes a été tuée par les forces russes, 123 otages, dont neuf étrangers, par le gaz et 5 otages par les terroristes.

Vladimir Poutine, juste après la fin de l’assaut, déclare : « Nous avons fait l’impossible. Nous avons sauvé des centaines de vies, oui des centaines de personnes. Nous avons montré que la Russie ne peut pas être mise à genoux. Mais maintenant je veux avant tout m’adresser aux parents et aux proches de ceux qui sont morts. Nous n’avons pas pu sauver tout le monde. Nous demandons pardon. »

 

En fait, Poutine n’a jamais laissé la moindre place à une possible négociation bien qu’il ait fait semblant.

 

Et on peut se demander pourquoi les forces russes, via des médecins, n’ont pas fourni aux otages plongés dans un sommeil qui pouvait être mortel, suffisamment de doses de fentanyl, l’antidote au kolokol-1, ce qui aurait sauvé la vie de 123 otages et victimes. Par peur de révéler le secret de la composition de ce gaz narcotique ?

 

Source : Prise d’otages du théâtre de Moscou, https://fr.wikipedia.org/wiki/Prise_d%27otages_du_th%C3%A9%C3%A2tre_de_Moscou

 

2.6.2        Prise d’otages de Beslan (1 sept. 2004 – 3 sept. 2004)

 

La prise d’otages de Beslan commence le 1er septembre 2004 lorsque des terroristes séparatistes tchétchènes armés retiennent de force environ un millier d’enfants et d’adultes dans l’école numéro 1 de Beslan en Ossétie du Nord (fédération de Russie) dans le cadre de la seconde guerre de Tchétchénie3.

 

Le 3 septembre 2004 après trois jours de siège, une explosion dans l’école — dont l’origine reste encore non élucidée — provoque un mouvement de panique des enfants, sur lesquels les preneurs d’otages tirent, et déclenchent une intervention des forces spéciales russes, jugée par certains plutôt chaotique. En avril 2017, la Cour européenne des droits de l’homme condamne la Russie presque 13 ans après pour ne pas avoir pris les mesures nécessaires pour éviter le massacre en soulignant que « l’intervention des forces russes a contribué à causer des victimes parmi les otages ».

 

Selon le bilan officiel, il y a eu 334 civils tués, dont 186 enfants.

 

Chronologie

 

Jour 1 :

 

Au départ, le gouvernement russe tente de négocier ; il envoie le pédiatre Leonid Rochal qui avait déjà participé aux pourparlers de la prise d’otages du théâtre de la Doubrovka à Moscou en 2002, pendant la représentation de Nord-Ost.

 

Jour 2 :

 

Le 2 septembre 2004, les négociations entre Rochal et les preneurs d’otages s’avèrent infructueuses, ils refusent que l’on apporte de la nourriture ou des médicaments et même qu’on enlève les corps des victimes de l’assaut. Beaucoup d’otages, spécialement les enfants, sont obligés d’enlever leurs vêtements à cause de la chaleur étouffante à l’intérieur du gymnase. Ils n’ont rien à boire et doivent absorber leur urine. Une image qui choquera le monde entier.

 

Dans l’après-midi, 26 mères et leurs enfants sont libérés à la suite de négociations avec l’ancien président ingouche Rouslan Aouchev.

 

Vers 15 h 30, deux explosions se font entendre. On apprendra plus tard qu’il s’agit de deux grenades lancées par les terroristes afin d’empêcher une tentative d’infiltration des forces de sécurité.

 

Jour 3 (voir ci-après) :

 

Le matin du 3 septembre 2004, les preneurs d’otages autorisent les services médicaux à venir évacuer les corps des 21 otages abattus qui, la chaleur et l’humidité aidant, commencent à se décomposer. L’équipe, composée d’hommes du Service fédéral de sécurité de la Fédération de Russie (FSB), commence à s’approcher de l’école, mais à 13 h 4, les terroristes ouvrent le feu et deux grosses explosions se font entendre. Deux membres de l’équipe médicale meurent et une trentaine d’otages tente de s’enfuir par la brèche ouverte par l’explosion, mais ils se retrouvent sous le feu croisé de l’armée russe et des preneurs d’otages.

 

L’explosion est le signal d’une bataille chaotique entre les forces spéciales, l’armée régulière, les troupes du Ministère de l’Intérieur et les terroristes. De gros moyens sont mis en œuvre, des hélicoptères, des tanks et beaucoup de civils armés se joignent aux combats.

 

Des explosions sont déclenchées par les terroristes et le gymnase est totalement détruit vers 15 h, soit deux heures après le début des combats. Les troupes russes déclarent avoir le contrôle de la situation même si des combats sporadiques se poursuivent : ainsi, au sous-sol, trois preneurs d’otages qui s’y sont réfugiés avec des otages sont tués ainsi que leurs otages ; une maison où se sont réfugiés des terroristes, située à une quarantaine de mètres du gymnase, est détruite vers 23 h au lance-flammes et avec l’aide de tanks.

 

Jours 6 et 7

 

Le président russe Vladimir Poutine ordonne deux jours de deuil national le 6 et le 7 septembre 2004. 135 000 personnes se rassemblent sur la Place Rouge à Moscou.

 

Bilan de l’attaque

 

31 des 32 preneurs d’otages sont morts.

331 civils, dont 186 enfants, sont décédés.

11 soldats des forces spéciales sont morts, 30 sont blessés.

8 policiers et au moins un civil ayant pris part au combat sont morts.

 

Enquête

 

Le seul preneur d’otage capturé, Nour-Pachi Koulaïev, 24 ans, est identifié par les otages. Durant son interrogatoire, il affirme que le groupe était commandé par un Tchétchène nommé « Polkovnik » (le Colonel) et par Khodov, 28 ans, un suspect dans l’affaire de la bombe du train Moscou-Vladikavkaz du 15 mai 2004.

Cependant cette version officielle est réfutée dans un message attribué à Basaïev. Ce message stipule que Polkovnik serait en fait un colonel des forces indépendantistes tchétchènes, nommé Orstkhoïev. Le message laisse entendre que la déposition de Koulaïev aurait été biaisée par les interrogateurs.

À la conférence de presse du 7 septembre 2004, Vladimir Poutine rejette l’idée d’une enquête publique, préférant une enquête parlementaire diligentée par la Douma. La commission parlementaire conclut sur la négligence des autorités locales.

Le 26 décembre 2005, les procureurs russes chargés de l’affaire déclarent que les autorités n’ont fait aucune erreur dans le traitement de la crise, contredisant par là même les conclusions de la commission parlementaire.

 

 

 

 

 

 

 

 

Controverse

 

Le 28 août 2006, le député russe du parti nationaliste Rodina, Iouri Saveliev, par ailleurs spécialiste en balistique et en explosifs et membre de la commission d’enquête parlementaire officielle, publie un rapport personnel de 700 pages incriminant les autorités russes. Il avance que les explosions survenues peu après 13 h, précédant l’intervention des forces gouvernementales, ont été causées par les tirs de deux roquettes, dont une incendiaire, tirées depuis un toit voisin par les forces de l’ordre. D’autre part il avance que la police de Beslan aurait été prévenue trois heures avant le début de la prise d’otages sans en avertir quiconque. De plus, les hommes de Bassaïev auraient été au moins 60 et non 32 comme le rapportait jusque-là la « version officielle ».

En juillet 2007, le Comité des mères de Beslan a publié sur internet une vidéo des événements du 7 septembre remettant en cause la version officielle. L’association a reçu cette vidéo anonymement, par la poste. Des parents des victimes ont déposé plainte à la Cour Européenne des Droits de l’Homme, accusant la justice russe de ne pas avoir mené l’enquête correctement. La CEDH rend ses conclusions en avril 2017, jugeant que les mesures de prévention ont été insuffisantes, compte tenu des informations sur un acte terroriste lié à la rentrée scolaire, et que les méthodes de l’assaut par les forces russes n’ont pas assez tenu compte de la vie des otages.

 

Conséquences sur la politique russe

 

À la suite de cette affaire, Vladimir Poutine tend à raffermir et à centraliser ses pouvoirs, justifiant ses positions, entre autres, par la lutte anti-terroriste.

La Douma a ainsi adopté un texte « sur la sécurité nationale face au terrorisme international » qui prévoit notamment de revoir la législation « sur la liberté de mouvement des citoyens et le choix du lieu de résidence » et évoque des « mesures spéciales » pour la délivrance des passeports et visas.

Le 13 septembre 2004, les gouverneurs régionaux, élus jusqu’ici au suffrage universel, seront nommés par le Kremlin, avant d’être avalisés par les parlements locaux. Les députés, dont une partie concourait dans des circonscriptions, seront maintenant tous élus sur des listes à la proportionnelle.

 

Source : Prise d’otages de Beslan,

https://fr.wikipedia.org/wiki/Prise_d%27otages_de_Beslan

 

Sous Poutine, des adolescents sont jetés en prison pour des motifs politiques[30] et l’on torture dans les camps de rétentions et de prisonniers[31].

 

On peut se demander lors de ces épisodes, si Poutine ne possède pas un certain degré de psychopathie en lui, voire une psychopathie certaine.

 

Le 21 février, j’avais écrit un texte disant que Poutine était capable d’envahir l’Ukraine et qu’il ne resterait pas au stade des provocations envers ce pays[32].

Et je pense que si ses généraux ne l’arrêtent pas, Poutine sera capable d’utiliser une bombe atomique tactique, s’il en a l’opportunité et le prétexte. Il a utilisé la politique de la terreur en Russie et en Ukraine et il le fera encore.


 

 

2.7        Naufrage du K-141 Koursk

 

Le samedi 12 août 2000, le sous-marin nucléaire lanceur de missiles de croisière K-141 Koursk prépare le chargement d’une torpille d’entraînement Type 65-76 « Kit » lorsqu’un incendie, suivi d’une importante explosion, cause le naufrage du navire.

Il est ultérieurement déterminé que vingt-trois marins des compartiments 6 à 9 survivent aux deux explosions et trouvent refuge dans le compartiment. Ils survivent plus de six heures avant qu’une cartouche destinée à maintenir l’air respirable n’entre en contact avec l’eau de mer, déclenchant une explosion et une consommation instantanée de tout l’oxygène présent dans le compartiment. L’ensemble des cent dix-huit membres d’équipage — cent onze marins, cinq officiers de la 7e division de SSGN et deux ingénieurs — présents à bord du Koursk, trouvent la mort.

 

Dans un premier temps, le gouvernement diffuse de fausses informations au public et aux médias à propos de la chronologie de l’accident, affirmant que des communications avaient été établies et que des opérations de sauvetage étaient en cours, justifiant ainsi le refus d’aide proposée par plusieurs gouvernements étrangers. La Marine russe avance plusieurs causes possibles pour expliquer le naufrage du sous-marin, y compris la collision avec un bâtiment de l’OTAN. Le 17 août 2000, cinq jours après l’accident, le président Poutine finit par accepter les offres d’aide des gouvernements britanniques et norvégiens (sous la pression des familles des marins et de la médiatisation de l’évènement). Sept jours après le naufrage, des plongeurs norvégiens parviennent à ouvrir une trappe de sauvetage dans le compartiment 9, espérant y trouver des survivants, mais ils le trouvent inondé.

 

Des médias privés ainsi que les journaux d’État russes critiquent le refus catégorique de la Marine d’accepter l’aide internationale. L’orgueil de l’armée russe et de Poutine a fait qu’ils ont d’abord refusé l’aide occidentale, plus expérimentée et efficace. Même si cette aide était survenue un jour après l’accident et qu’elle n’aurait pu sauver les vingt-trois marins, le fait que Poutine ait attendu cinq jours pour demander de l’aide montre qu’il faisait peu de cas de la vie des marins du Koursk.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

3         Les faits criminels concernant Poutine

 

3.1        Attentats de Moscou de 1999 (sous fausse bannière)

 

1. En Russie, une série de cinq attentats à la voiture piégée, contre des immeubles d’habitations, entre le 31 août et le 16 septembre 1999, dans plusieurs villes de l’ouest du pays, font au moins 290 morts et un millier de blessés. Ces attaques sont officiellement attribuées par les autorités russes à des indépendantistes Tchétchènes. Cependant, plusieurs observateurs indépendants prétendent au contraire que les autorités russes auraient organisé ces attentats pour justifier l’intervention au Daghestan envahi depuis le 7 août par les milices tchétchènes et le déclenchement de la Seconde guerre de Tchétchénie[33].

À Riazan le 22 septembre 1999 au matin, après un appel concernant un véhicule suspect près d’un immeuble, la police découvre trois sacs de cent livres de poudre blanche dans le sous-sol. Un détonateur et un dispositif de synchronisation sont reliés et mis en marche. Le minuteur, réglé pour 5 h 30 le matin, est désamorcé par la police locale qui déclare que le produit est du RDX. Mais plus tard, le FSB déclare que c’était en rapport avec un exercice de lutte antiterroriste [30].

 

Empêchement d’une enquête indépendante sur ces attentats :

 

En 2000 la Douma a rejeté deux motions demandant une enquête parlementaire sur cet incident et mis au secret les documents relatifs à celui-ci pour les 75 prochaines années [10].

Iouri Chtchekotchikhine, membre du Parlement, émet deux motions pour une enquête parlementaire concernant les événements, mais les motions sont rejetées par la Douma en mars 2000. Une commission indépendante publique pour enquêter sur les attaques a été mise en place par le député de la Douma Sergueï Kovalev. Cette commission a été rendue inefficace par le refus du gouvernement de répondre à ses demandes. Par la suite, deux membres clés de la commission Kovalev, Sergueï Iouchenkov et Iouri Chtchekotchikhine, sont morts dans ce qui semble être des assassinats. Mikhaïl Trepachkine, le juriste de la Commission, a quant à lui été arrêté [30].

 

1. Alexandre Litvinenko[34], un ancien agent des services secrets russes, ex-lieutenant-colonel du Service fédéral de sécurité de la fédération de Russie (FSB), service de contre-espionnage de Russie, opposant à Vladimir Poutine depuis 2000, avait publié [1] un livre, en 2002, dans lequel il accuse les services secrets russes (FSB) d’avoir organisé eux-mêmes la vague d’attentats en Russie en 1999, attribuée aux Tchétchènes [2].

 

Note : À partir d’août 1985, Poutine officie, pour son premier poste à l’étranger, à Dresde en RDA, officiellement comme employé consulaire, en fait pour recruter des espions en tant que major (commandant) des services secrets russes. Il cherche notamment à contraindre un professeur de médecine de lui donner accès à une étude sur des poisons mortels qui ne laissent presque aucune trace, en le faisant chanter avec des éléments pornographiques[35] [27] [28].

Il a été, en 1998, directeur du Service Fédéral de Sécurité (FSB), qu’il contrôle toujours, jusqu’à maintenant, du fait de ses fonctions de Président.

 

2. Mikhail Trepashkin a tenté d’enquêter sur les attentats à la bombe, il a été envoyé en prison pendant deux ans. Après sa libération, il a tenté de s’exprimer, mais a été emprisonné pendant encore deux ans. D’autres qui ont tenté de parler des attentats à la bombe ont fini par mourir [88].

 

3. Iouri Chtchekotchikhine était aussi député du parti d’opposition Iabloko, et surtout membre d’une commission d’enquête sur les attentats de 1999 qui ont servi de prétexte pour déclencher la seconde guerre de Tchétchénie.

Le 16 juin 2003, Chtchekotchikhine est à la Douma quand il est pris de violents maux de tête, nausées et courbatures. Le 21 juin 2003, dans le coma, il entre à la clinique centrale du Kremlin, réservée aux hauts fonctionnaires, raconte Le Monde (lien abonnés). « Perte de cheveux, vieillissement prématuré, perte des globules blancs, problèmes cardiaques : son état […] présente de nombreuses similitudes avec celui d’Alexandre Litvinenko. Le 3 juillet, il meurt. » L’accès au dossier est refusé à la famille [7].

 

4. Le 1er novembre 2006, Alexandre Litvinenko, opposant à Poutine — qui avait mis les attentats de Moscou sur le compte du FSB (dirigé par Poutine) —, est empoisonné au polonium 210, par Andreï Lougovoï et Dmitri Kovtoun, anciens membres du FSB, tué très probablement dans une opération spéciale du FSB, avec sans doute l’autorisation du directeur du FSB, Nikolaï Patrouchev, et du président russe, Vladimir Poutine [7].

 

3.2        Réactivation du laboratoire de toxicologie n° 12 par Poutine

 

Alexandre Litvinenko avait publié aussi un autre livre dans lequel il accuse le FSB d’avoir réactivé le laboratoire de toxicologie n° 12 du KGB créé par Lénine [3][36].

 

3.3        Opposants russes à Poutine, ayant été tués ou ayant subi une tentative de meurtre

 

De nombreux opposants à Poutine et des journalistes ont subi de mystérieux empoisonnements ou assassinats.

 

Les dangers pour les journalistes en Russie sont connus depuis le début des années 1990, mais les inquiétudes concernant le nombre de meurtres non résolus ont grimpé en flèche après le meurtre d’Anna Politkovskaïa à Moscou le 7 octobre 2006. Alors que les observateurs internationaux ont mentionné une douzaine de morts, certaines sources en Russie ont parlé de plus de deux cents victimes [4] [9].

La Journée du souvenir des journalistes tués dans l'exercice de leurs fonctions en Russie est célébrée le 15 décembre de chaque année [5]. Selon la représentante de l'OSCE pour la liberté de la presse (RFoM) Dunja Mijatović, « les journalistes en Russie font bien trop souvent l’objet d’actes d’intimidation, de menaces et d’attaques » [5].

 

3.3.1        Meurtres ou tentatives de meurtres d’opposants en Russie et en Angleterre

 

1. Alexeï Navalny, figure de l’opposition russe et activiste anti-corruption, est empoisonné avec un agent neurotoxique Novichok et hospitalisé dans un état grave, le 20 août 2020.

2. Boris Nemtsov, assassiné de quatre balles, face au Kremlin, le 27 février 2015, à minuit.

 

Ce dernier avait été ministre de l’Énergie et vice-président du gouvernement chargé de l’Économie sous la présidence de Boris Eltsine, de 1997 à 1998. Élu plusieurs fois au Parlement russe, Boris Nemtsov était également membre du Conseil de sécurité de Russie et de la Douma de 1999 à 2003. Il fut par la suite un vif opposant à Vladimir Poutine.

 

Il avait pris parti dans le conflit de l’Est de l’Ukraine en organisant plusieurs marches pacifiques en soutien à Kiev. Il affirmait notamment que l’annexion de la Crimée était illégale. Selon Ksenia Sobtchak, autre figure de l’opposition, Boris Nemtsov travaillait à un rapport sur la présence de l’armée russe en Ukraine, présence que le Kremlin nie formellement.

Avec Alexeï Navalny, Boris Nemtsov devait organiser un vaste rassemblement le 1er mars 2015, pour dénoncer la situation en Ukraine et la gestion par le Kremlin de la grave crise économique que traverse la Russie, en raison notamment des sanctions financières occidentales et de la chute des prix du pétrole.

 

La journaliste russe Ksenia Sobchak a déclaré que Nemtsov préparait un rapport prouvant la présence de l’armée russe dans l’est de l’Ukraine malgré les démentis officiels. Deux semaines avant son meurtre, Nemtsov avait "rencontré un vieil ami pour discuter de ses dernières recherches sur ce qu’il disait être de la dissimulation et des méfaits au Kremlin". Yevgenia Albats, rédactrice en chef du magazine The New Times, a déclaré que Nemtsov avait travaillé sur un rapport qu’il prévoyait d’appeler Poutine et la guerre[37], car il se concentrait sur le rôle de la Russie dans le conflit ukrainien. Nemtsov savait que sa vie était menacée à cause de son enquête [7] [8].

 

Auparavant, Nemtsov avait enquêté sur toutes les propriétés et richesses de Poutine[38] (issues du système de corruption mis en place par Poutine, alors qu’il était adjoint au maire de Saint-Pétersbourg, Anatoli Sobtchak)[39].

 

La nuit après le meurtre de Nemtsov, ses papiers, ses écrits et ses disques durs informatiques ont été confisqués lors d’une perquisition policière de son appartement de la rue Malaya Ordynka [8].

 

3. Natalia Estemirova, enlevée à son domicile de Grozny, en Tchetchénie, en juillet 2009, assassinée criblée de balles.

 

Journaliste et membre de l’ONG Memorial, elle travaillait sur des cas de violation des droits de l’homme.

 

4 & 5. Stanislas Markelov et Anastasia Babourovan, tués par balles le 19 janvier 2009.

 

Le premier est avocat, spécialisé dans la défense des victimes d’exactions en Tchétchénie. Anastasia Babourova est une jeune journaliste ukrainienne travaillant pour « Novaïa Gazeta ». Elle est la quatrième journaliste de ce titre tuée depuis 2000.

6. Alexandre Litvinenko, empoisonné au polonium-210, le 1er novembre 2006, dans un hôtel à Londres.

 

Ancien agent des services britanniques, cet opposant à Vladimir Poutine était lié à l’oligarque Boris Berezovski.

 

7. Anna Politkovskaïa (1958-2006), tuée par balles dans le hall de son immeuble de Moscou, le 7 octobre 2006, le jour de l’anniversaire de Poutine. En 2004, elle avait déjà subi une tentative d’empoisonnement.

 

Depuis 2000, six journalistes de Novaïa Gazeta ont été assassinés. Ils dénonçaient, dans leurs articles, la corruption, les atteintes aux droits de l’homme et la guerre en Tchétchénie :

 

Igor Domnikov (1958-2000)

Iouri Chtchekotchikhine (1950-2003)

Stanislav Markelov (1974-2009)

Anastasia Babourova (1983-2009)

Natalia Estemirova (1958-2009)

 

8. Sergueï Iouchenkov, abattu le 17 avril 2003 à l’entrée de son immeuble à Moscou. Député et président du parti « Russie libérale », cet ex-allié de l’oligarque Boris Berezovski, il enquêtait sur la prise d’otages au théâtre de Moscou, perpétrée en octobre 2002.

 

9. Boris Berezovski, mort dans des conditions suspectes dans sa salle de bains, avec un morceau de tissu autour du cou — probablement mort par pendaison.

Ancien intime de Boris Eltsine, devenu milliardaire, il était en lien avec le crime organisé et les oligarques. Proche de Poutine lors de son arrivée au pouvoir en 2000, il était ensuite tombé en disgrâce et était érigé en symbole des « pilleurs de la Russie » post-soviétique.

 

10. Sergueï Magnitski, mort dans une prison de Moscou, en novembre 2009, faute de traitement médical pour sa maladie du pancréas.

Proche de Vladimir Poutine pendant une dizaine d’années, il avait dénoncé les abus et la corruption de l’entourage du Président.

 

11. Sergei Skripal, réfugié en Angleterre en 2010, où il a été empoisonné au Novichok (un « agent innervant »), avec sa fille le 4 mars 2018.

Il était un ancien agent double russe, ayant livré des informations aux Britanniques. Lui et sa fille en réchappent.

 

12. Alexander Perepilichny. Cet oligarque russe meurt subitement, le 10 novembre 2012, près à Londres où il est réfugié depuis 2009.

L’homme a livré des informations à propos d’un vaste scandale de corruption en Russie. Des traces d’un produit dérivé du gelsémium, une substance rare utilisée par les Chinois et les Russes, ont été trouvées dans l’estomac de la victime.

 

13. Galina Starovoïtova, ancienne dissidente soviétique devenue députée à la Douma, s’étant faite connaître par son combat pour la protection des minorités ethniques, et la promotion de réformes démocratiques en Russie, en s’opposant publiquement à l’omniprésence des services de sécurité en Russie et soutient la nécessité de la lustration (la publication de listes de collaborateurs des services secrets de l’ancien régime), en 1998, elle est abattue à la porte d’entrée de son immeuble à Saint-Pétersbourg le 20 novembre 1998.

Etc

3.3.2        Meurtres d’opposants en Ukraine

 

13. Viktor Iouchtchenko, tentative d’empoisonnement à la dioxine "Seveso".

Un homme d’État ukrainien, président d’Ukraine du 23 janvier 2005 au 25 février 2010, en 2004.

14. Denis Voronenkov, un ancien député russe réfugié à Kiev, critique du Kremlin, tué par balle dans le centre de la capitale ukrainienne, le 23 mars 2017.

En assassinant Iouri, les autorités russes auraient cherché à "éliminer un témoin qui donnait des informations précieuses […] sur l’implication de la Russie dans […] des crimes militaires contre l’Ukraine". Plusieurs mois avant sa mort, Denis Voronenkov était devenu très critique à l’égard du Kremlin, et avait témoigné en Ukraine contre l’ancien président prorusse Viktor Ianoukovitch.

 

15. Arkadi Babtchenko, aurait l’objet d’un projet de tentative d’assassinat du FSB, fin mai 2018, déjoué par les services secrets ukrainiens.

Le journaliste et écrivain russe Arkadi Babtchenko, critique de longue date du régime de Vladimir Poutine, a travaillé pour la télévision ATR et a œuvré comme soldat lors des guerres en Tchétchénie. Opposé à l’annexion de la Crimée, en 2014, et à la guerre menée par Moscou dans l’est de l’Ukraine, il s’était mué en critique virulent du régime de Vladimir Poutine. Il avait fui la Russie en février 2017 après avoir reçu des menaces de mort, consécutives à une violente campagne sur Internet et sur les télévisions russes, où il était désigné comme un traître et un fasciste et son visage livré en pâture aux téléspectateurs.

 

16. Pavel Cheremet, journaliste biélorusse, qui prend la nationalité russe, en 2002, mort dans l’explosion de la voiture qu’il conduisait, en juillet 2016.

Il était le directeur exécutif du site Oukraïnska Pravda. En juillet 2014, il démissionna en critiquant publiquement l’annexion de la Crimée par la Russie et l’intervention militaire russe en Ukraine. Il était un ami personnel de l’opposant russe Boris Nemtsov.

Puis réfugié en Ukraine, il était aussi un critique acerbe des autorités et du président ukrainien Petro Porochenko. Les Russes mettent cet assassinat sur le compte des Ukrainiens.

 

Note : Dans la liste des assassinats, il y a beaucoup d’opposants politiques à Poutine et beaucoup de journalistes dont ceux du journal d’opposition Novaïa Gazeta. À l’inverse, aucun « pro-Poutine » n’a été assassiné — tant qu’il reste loyal à Poutine.

 

3.4        L’élimination systématique de ses opposants politiques

 

En Russie, tout homme de l’opposition à Poutine est en danger.

 

Nom Prénom de l’opposant

Orientation politique

ou parti politique

Méthode d’élimination

Date de l’assassinat ou de la tentative

Prétexte utilisé/ou raisons.

Boris Nemtsov

Libéral

Assassiné de 4 balles, face au Kremlin.

27 février 2015

Il a été ministre de l’Énergie et vice-président du gouvernement chargé de l’Économie sous la présidence de Boris Eltsine, de 1997 à 1998. Élu plusieurs fois au Parlement russe, Boris Nemtsov est également membre du Conseil de sécurité de Russie et de la Douma de 1999 à 2003. Il est par la suite un vif opposant à Vladimir Poutine. Il était en train d’enquêter sur l’ingérence militaire russe en Ukraine (Donbass)[40] et sur les propriétés de Poutine, quand il a été assassiné.

Sergueï Iouchenkov

Libéral

Abattu à l’entrée de son immeuble à Moscou.

17 avril 2003

Député et président du parti « Russie libérale », cet ex-allié de l’oligarque Boris Berezovski, il enquêtait sur la prise d’otages au théâtre de Moscou, perpétrée en octobre 2002.

Boris Berezovski (le milliardaire)

Libéral

Mort dans des conditions suspectes, dans sa salle de bains avec un morceau de tissu autour du cou (probablement mort par pendaison).

23 mars 2013

 

Plusieurs tentatives [83]

Cet oligarque, réputé maître de l’intrigue, était le contempteur (critique) le plus virulent du président russe, Vladimir Poutine, qu’il avait pourtant contribué à porter au pouvoir. Il avait survécu à plusieurs tentatives d’assassinat [83]. Ancien intime de Boris Eltsine devenu milliardaire, il était en lien avec le crime organisé et les oligarques. Proche de Poutine lors de son arrivée au pouvoir en 2000, il était ensuite tombé en disgrâce et était érigé en symbole des « pilleurs de la Russie » post-soviétique.

Alexandre Litvinenko

 

Empoisonné au polonium-210, dans un hôtel à Londres.

1er novembre 2006

Ancien agent du KGB (FSB) puis des services britanniques, cet opposant à Vladimir Poutine était lié à l’oligarque Boris Berezovski. Il avait parlé de la possible homosexualité de Poutine.

Il avait accusé le FSB d’être derrière les attentats de Moscou de 1999 et Poutine d’avoir réactivé le laboratoire de toxicologie n° 12.

Alexander Perepilichny

 

Il meurt subitement, près à Londres où il est réfugié depuis 2009. Des traces d’un produit dérivé du gelsémium, une substance rare utilisée par les Chinois et les Russes, ont été trouvées dans l’estomac de la victime.

10 novembre 2012

Cet oligarque russe avait livré des informations à propos d’un vaste scandale de corruption en Russie.

 

Alexeï Navalny[41]

Libéral (nationaliste)

- Empoisonnement avec des inhibiteurs de la cholinestérase, substance pouvant faire partie du groupe d’agents neurotoxiques « Novitchok ».

- Condamnation à trois ans de prison, pour ne pas avoir respecté son contrôle judiciaire.

- Aggravation de sa peine, avec neuf ans de prison de plus.

- Nombreuses arrestations suite à des manifestations.

 

20 août 2020

Fondateur de la Fondation anti-corruption, opposant patriote de longue date à Poutine, dénonçant sans relâche la corruption du système Poutine.

Hospitalisé dans un état grave, le 20 août 2020 (à Omsk, puis à l’hôpital de la Charité à Berlin).

Le 2 février 2021, Navalny est condamné à trois ans et demi de prison par un tribunal de Moscou, après avoir été reconnu coupable d’avoir violé son contrôle judiciaire alors qu’il était en Allemagne depuis le mois d’août 2020, à la suite de son empoisonnement.

Le 22 mars 2022, il est à nouveau condamné à neuf années d’internement en régime strict pour escroquerie et à une amende de 1,2 million de roubles pour outrage au tribunal et fraude aux dons, tandis qu’il purge depuis un an une peine de trois années et demie pour fraude. Il dénonce des dossiers montés contre lui par le Kremlin[42].

Mikhaïl Khodorkovski[43]

Libéral (nationaliste)

Condamnation à onze ans de prison, pour escroquerie et évasion fiscale.

/

Ancien PDG de Ioukos. Après avoir été la première fortune russe, il est emprisonné en 2003 pour « escroquerie à grande échelle » et « évasion fiscale ». Après dix ans d’incarcération, il est gracié par le président Vladimir Poutine et libéré le 20 décembre 2013.

Dans les années 1990, Mikhaïl Khodorkovski fait partie d’un groupe de sept oligarques, appelé Semibankirchtchina, qui aide et finance la réélection de Boris Eltsine en 1996.

Il développe ses idées politiques dans Paroles libres, un livre qui contient ses articles, ses interviews et ses dialogues avec les écrivains Boris Akounine, Boris Strougatski et Ludmila Oulitskaïa.

En 2003, Exxon Mobil et Chevron Texaco étaient supposés racheter la majorité des parts de Ioukos dans le cadre d’un échange d’actions. Cette vente de parts de Ioukos à hauteur de 20 milliards de dollars aurait placé l’une des plus importantes sociétés russes d’exploitation de ressources naturelles sous le contrôle d’investissements américains 15. Par contre, le nouveau groupe aurait acquis une stature internationale, donc un peu plus d’indépendance en Russie. Ce projet n’a pas vu le jour.

Garry Kasparov[44]

L'Autre Russie (défense des droits de l’homme)

- Nombreuses arrestations suite à des manifestations.

 

/

En 2005, cet ancien champion d’échecs s’engage en politique dans l’opposition au président russe Vladimir Poutine. Fondateur du Front civique unifié, il est l’un des chefs du mouvement L'Autre Russie, une coalition d’opposants à Vladimir Poutine.

Le 17 août 2012, Kasparov est interpellé puis relâché par la police russe après des échauffourées devant le tribunal à la suite du verdict condamnant le groupe punk les Pussy Riot à deux ans de prison. Se sachant menacé, Kasparov choisit de s’exiler en 2013 d’abord en Suisse, puis aux États-Unis.

Le 3 avril 2017, à la suite de l’attentat du métro de Saint-Pétersbourg, Kasparov insinue une possible manipulation du FSB et de Vladimir Poutine dans l’attentat.

 

 

 

4         Percevoir l’envers du décor ou l’art du mensonge

 

4.1        L’art de jouer sur les fausses apparences légales

 

Tous les gouvernements pro-russes, en général, deviennent toujours de plus en plus autoritaires — autocrates) —, utilisant toujours tous les coups tordus, par exemple, en Russie, en utilisant les "mesures actives"…, et pour leur donner une apparence légale.

 

Par exemple, Poutine, l’un des hommes les plus corrompus du monde, a fait emprisonner pour corruption Alexandre Navalny, et fait interdire son ONG anti-corruption — ONG passant son temps à dénoncer le système de corruption mis en place par Poutine, la corruption VIP de Poutine et de ses silovskis…

Viktor Ianoukovytch, un des dirigeants ukrainiens pro-russes les plus corrompus — voir sa datcha princière avec son zoo privé — a fait condamner Ioulia Tymochenko à huit ans de prison pour corruption et avant l’Euromaïdan de février 2014, essayait de museler toute l’opposition : c’est ce qu’ont perçu les démocrates pro-UE, c’est-à-dire un retour progressif à l’ordre soviétique avec Viktor Ianoukovytch.

 

Il y a le cas de Victor Orban, qui a détourné des fonds européens pour faire construire un petit train soi-disant touristique qui conduit à son immense propriété[45].

Comme il a verrouillé le pouvoir, personne, en Hongrie, ne peut contester ce gâchis de l’argent des subventions européennes. Un jour, peut-être, l’on découvrira que Victor Orban et son gouvernement étaient aussi très corrompus.

 

Sinon, autour de Poutine et de ses acolytes, l’on rencontre toujours le crime organisé. Comme à l’époque d’Anatoly Sobchak et de Poutine, à la mairie de Saint Pétersbourg, dans les années quatre-vingt-dix.

En Russie, accuser un opposant de corruption est un des moyens de s’en débarrasser.

 

4.2        Sur la propagande de guerre de Poutine concernant la guerre en Ukraine

 

Beaucoup de gens ne comprennent pas que les dictatures en général et la poutinienne particulier, reposent sur la propagande, c’est-à-dire le mensonge.

 

C’est fou le nombre de naïfs qui ne comprennent pas que les affirmations suivantes ne sont que des slogans de propagande, pour justifier l’invasion :

 

1. c’est à cause de l’OTAN que Poutine a été "obligé" d’envahir L’Ukraine.

2. cette "opération spéciale" a pour but de "dénazifier" L’Ukraine.

 

En fait, il ne faut pas inverser les rôles ou être complaisant avec la "paranoïa" poutinienne.

Trop de gens trouvent des circonstances atténuantes à tous les agissements cyniques ou criminels de Poutine.

 

Rappelons (et mettons en lumière l’évidence) que l’agresseur est Poutine et non l’OTAN.

 

Sans les multiples provocations et agressions de Poutine (en Géorgie, en 2008, en Ukraine, en 2014, sans compter l’agression russe contre la Moldavie, en 1992 — guerre du Dniepr —, et par deux fois en Tchétchénie), créant des inquiétudes légitimes chez ces derniers, un grand nombre de pays de l’Est et/ou de l’ancien bloc soviétique, ayant gardé le mauvais souvenir de la terreur soviétique et du contrôle, de la tutelle dictatoriale de l’URSS sur ces pays durant cinquante ans, se sont alors précipités dans les bras de l’OTAN.

 

Et Poutine en est l’unique responsable.

 

Les pays de l’OTAN sont actuellement tous des démocraties libérales et pluralistes, sauf la Turquie (une dictature).

 

À chaque fois qu’un pays, aux portes de la Russie, devient une démocratie libérale, cette dernière est un danger pour le pouvoir dictatorial de Poutine qui le ressent ainsi.

 

À plusieurs reprises, par ses manœuvres politiques, Poutine a tenté d’avoir en Ukraine, qu’il considère comme sa chasse gardée, un gouvernement à ses ordres en 2004 (révolution Orange), en 2013 (avec le retour de Ianoukovytch), mais il n’a pas réussi.

 

Donc ce 24/02/2022, il a décidé, par cette guerre, d’imposer un gouvernement fantoche pro-russe, par la force, comme dans les pays de l’Est, à l’époque soviétique).

 

Même si les USA ont soutenu les mouvements prodémocratie en 2004 et 2014, l’Euromaidan, il n’en demeure pas moins que le besoin de liberté d’expression, de conscience est aussi naturel et indispensable que l’oxygène de l’air.

 

Ne voulant pas se remettre en cause, ne voulant pas reconnaître que son régime dictatorial tyrannique est le problème, il fait alors appel à un raisonnement typiquement paranoïaque et à une pétition de principe :

 

=> ce n’est pas le désir de liberté qui est derrière tous ces mouvements d’émancipation contre la tutelle russe, mais un complot de l’Occident, des USA et de l’OTAN contre la Russie.

 

5         Guerres déclenchées par Poutine dans le monde et crimes de guerre

 

Les guerres de Poutine ne sont pas « chirurgicales » : elles ciblent délibérément les civils, les hôpitaux, les écoles, pour semer délibérément la terreur dans les populations. Elles ne respectent pas les monuments historiques.

 

Par ses multiples interventions agressives et guerrières dans le monde, Poutine a énormément de sang sur les mains.

Qu’il y ait de nombreuses victimes innocentes de ses guerres particulièrement brutales, il n’en a cure.

 

Pendant longtemps en Occident, avant la guerre en Ukraine, nous Occidentaux avons fermé les yeux face aux bombardements particulièrement meurtriers, et sur les crimes russes, à Grozny en Tchétchénie, à Alep, Idleb et à Damas — quartier de la Ghouta… — en Syrie… tout comme les Occidentaux avaient aussi fermé les yeux sur les crimes des nazis à Guernica, à Alméria… durant la guerre civile espagnole.

 

5.1        La tactique de créer des régions séparatistes

 

La tactique de Poutine est de créer des régions séparatistes, pour rendre instables les républiques issues de la dislocation de l’URSS, à l’exemple de la Transnistrie, une région de la Moldavie restée sous la coupe de la Russie en 1991. Ces régions séparatistes sont un moyen de pression sur des gouvernements qui voudraient prendre leur indépendance par rapport à la Russie.

 

La Transnistrie fait partie, avec la Crimée, les régions séparatistes géorgiennes d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie ainsi que la Nouvelle-Russieprojet d’État censé regrouper les deux républiques sécessionnistes ukrainiennes autoproclamées de Donetsk et Lougansk dans le Donbass — du glacis géostratégique russe permettant à Moscou de contrôler y compris militairement sa zone d'influence exclusive[46].

 

5.2        Intervention militaire de la Russie en Syrie

 

L’intervention militaire de la Russie en Syrie a lieu durant la guerre civile syrienne et voit le déploiement à partir du 30 septembre 2015 de forces de l’armée russe en soutien à l’armée syrienne.

Elle répond à la demande officielle d'« aide militaire » émanant du président syrien Bachar El-Assad, en date du 30 septembre 2015, auprès de la Russie. Elle permet de sauver le régime de Bachar El-Assad, alors en difficulté face à la rébellion.

Et de reprendre à la rébellion 70 % du territoire de la Syrie — la guerre civile, se poursuivant, depuis onze ans).

 

·         Selon le Réseau syrien des Droits de l’Homme, du 30 septembre 2015 au 1er août 2016, les bombardements russes ont tué au moins 2 704 civils, dont 514 femmes et 746 enfants.

·         Le Centre de documentation des violations en Syrie (VDC) a identifié 2 330 civils tués par les forces russes.

·         Selon l’Observatoire syrien des Droits de l’Homme (OSDH), du 30 septembre 2015 au 30 mai 2019, les frappes aériennes russes tuent au moins 8 102 civils, dont 4 907 hommes, 1 225 femmes et 1 970 enfants. L’OSDH précise cependant qu’il ne s’agit que des pertes recensées et que le bilan réel est plus élevé.

·         Le 23 décembre 2015, Amnesty International affirme avoir étudié six frappes russes en Syrie qui ont tué au moins 200 civils et une dizaine de djihadistes à Homs, Idleb et Alep, de septembre à novembre. L’ONG constate l’emploi de bombes incendiaires, des bombes à sous-munitions, et surtout de munitions non guidées, et estime que ces attaques pourraient s’apparenter à des crimes de guerre.

 

Des villes comme Idleb, la Ghouta, sont détruites à plus de 70 % à la suite des bombardement aériens russes.

 

En novembre 2015 entre six et huit millions de personnes sont déplacées à l’intérieur de la Syrie, cependant que quatre millions ont quitté le pays pour se réfugier à l’étranger, principalement vers les pays voisins, Liban, Turquie et minoritairement en Europe. Au total, plus de la moitié de la population Syrienne est déplacée.

 

Sources : a) Intervention militaire de la Russie en Syrie, https://fr.wikipedia.org/wiki/Intervention_militaire_de_la_Russie_en_Syrie

b) Réfugiés de la guerre civile syrienne, https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9fugi%C3%A9s_de_la_guerre_civile_syrienne

 

5.3        Seconde guerre de Tchétchénie

 

La seconde guerre de Tchétchénie est un conflit armé qui opposa l’armée fédérale russe aux indépendantistes tchétchènes du 26 août 1999 au 6 février 2000, jour de la prise de Grozny, la capitale de la république, par les troupes russes. Cependant, des opérations de contre-insurrection perdurèrent jusqu’au 16 avril 2009 et un conflit de basse intensité se fit sentir encore pendant des années.

La guerre se solda par l'« extermination partielle » du peuple tchétchène et par la réinsertion de la Tchétchénie dans la fédération de Russie. Il s’agit du conflit le plus violent qu’aient connu l’Europe et l’ex-URSS depuis la Seconde Guerre mondiale, certains commentateurs allant même jusqu’à parler de « génocide ».

 

Il y aurait eu 100 000 à 300 000 morts civils, soit de 10 à 25 % de la population totale, et 12 000 militaires tués selon l'Union des comités de mères de soldats de Russie9.

En 2003, les Nations unies qualifièrent Grozny de « ville la plus détruite sur Terre » (à plus de 90 %).

 

Elle a débouché sur l’instauration par Poutine, de l’une des pires dictatures, celle de Ramzan Kadyrov, dans le pays).

 

La communauté internationale, et en particulier le Conseil de l’Europe, demanda de manière timide une solution pacifique. Comme lors de la précédente guerre russo-tchétchène, les chancelleries occidentales firent l’objet de critiques de la part d’observateurs indépendants. Outre leur « tiédeur remarquable » et leur « capacité d’indignation inversement proportionnelle à la puissance de l’agresseur », on leur reprocha d’avoir « sacrifié » le peuple tchétchène sur l’autel de la realpolitik en profitant des positions conciliantes de Moscou sur des dossiers bilatéraux en échange d'« une indifférence vis-à-vis d’un confetti d’empire [la Tchétchénie] sans intérêt vital pour l’Ouest » et « musulman de surcroît ».

 

Source : Seconde guerre de Tchétchénie, https://fr.wikipedia.org/wiki/Seconde_guerre_de_Tch%C3%A9tch%C3%A9nie

 

5.4        Deuxième guerre d’Ossétie du Sud

 

La deuxième guerre d’Ossétie du Sud oppose en août 2008 la Géorgie à sa province séparatiste d’Ossétie du Sud et à la Russie. Le conflit s’est étendu à une autre province géorgienne séparatiste, l’Abkhazie.

Se fondant sur le fait que la grande majorité des Ossètes du Sud ont un passeport russe, le président russe Dmitri Medvedev ordonne à ses troupes d’intervenir afin de protéger la population de l’Ossétie du Sud et de contraindre la Géorgie à la paix. Après quatre jours d’avancée rapide des forces russes et de bombardements sur plusieurs villes géorgiennes, Medvedev annonce que ces objectifs sont atteints et que les troupes russes resteront sur les positions définies par l’accord de 1992 pour garantir la paix dans la région.

Le 16 août 2008 est signé un cessez-le-feu qui met fin au conflit, sans régler le contentieux entre l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie d’une part et la Géorgie d’autre part.

Le 26 août 2008, la Russie reconnaît officiellement l’indépendance de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie et se dit prête « à assurer la sécurité de ces deux États ».

Dans un arrêt rendu le 21 janvier 2021, la Cour européenne des Droits de l'Homme (CEDH) conclut que la Fédération de Russie s’est rendue coupable d’atteintes aux Droits de l’Homme pendant et après le conflit et n’a pas respecté plusieurs articles de la Convention européenne des Droits de l'Homme.

 

Cette guerre aurait causé plus de 1 000 victimes et 158 600 personnes déplacées.

 

Depuis 2008, les régions séparatistes continuent à grignoter le territoire de la Géorgie.

 

Source : Deuxième guerre d’Ossétie du Sud, https://fr.wikipedia.org/wiki/Deuxi%C3%A8me_guerre_d'Oss%C3%A9tie_du_Sud

 

5.5        Guerre du Donbass

 

La guerre du Donbass est une guerre hybride actuellement en cours, opposant le gouvernement ukrainien à des séparatistes pro-russes et à la Russie, ayant commencé en 2014 dans le cadre du conflit russo-ukrainien et se déroulant dans l’Est de l'Ukraine (Ukraine orientale), principalement au Donbass. Entre 2014 et 2020, la guerre a causé plus de 13 000 morts selon l’ONU : 3 350 civils, 4 100 membres des forces ukrainiennes et 5 650 membres de groupes armés pro-russes, et le déplacement de près de 1,5 million de personnes.

Elle débute en février 2014 dans le contexte des manifestations de l'Euromaïdan dénonçant la corruption du pouvoir en place. La révolution ukrainienne de février 2014 entraîne le renversement du gouvernement de Viktor Ianoukovytch et l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement intérimaire dirigé par les pro-européens Oleksandr Tourtchynov le 22 février 2014 et Arseni Iatseniouk, nommé Premier ministre le 27 février.

Le 23 février, des manifestations anti-Maïdan éclatent principalement dans l’Est de l’Ukraine notamment à Kharkiv, la seconde plus grande ville d’Ukraine.

À partir du 28 février, date qui préfigure l'annexion de la Crimée, des troupes russes s’emparent de ce territoire qui fait alors partie de l’Ukraine. Rapidement, un référendum local, dont la légalité n’est pas reconnue par l’Ukraine ni par la grande majorité de la communauté internationale, se tient le 16 mars 2014 sur le rattachement de la Crimée à la Russie. L’indépendance de la Crimée est déclarée par le vice premier ministre de la région dix jours avant le référendum.

Au début d’avril 2014, dans la région du Donbass appartenant à l’Ukraine, composée des oblasts de Donetsk et de Louhansk, et dans ses régions limitrophes, les manifestations anti-Maïdan évoluent en insurrection armée des pro-russes contre le nouveau gouvernement ukrainien. Cette insurrection armée devient séparatiste et deux entités non reconnues par l'ONU sont proclamées : la « République populaire de Donetsk » (7 avril), puis la « République populaire de Lougansk » (11 mai). Dès le 2 mai 2014, l’armée ukrainienne intervient dans l’Est du pays. Elle y progresse en juin et juillet avant d’être stoppée, puis de finalement reculer face aux séparatistes. La Russie, pays frontalier, est accusée de soutenir militairement les insurgés en y menant une guerre hybride.

Le 5 septembre 2014, un premier accord de Minsk est négocié et signé pour faire cesser la guerre du Donbass. Toutefois, cet accord sur douze points censé établir un cessez-le-feu ne perdure que quelques semaines. En janvier 2015, les combats s’intensifient et l’armée séparatiste pro-russe progresse.

Le 12 février 2015, ils signent à Minsk, en présence de Petro Porochenko, président de l'Ukraine, et Vladimir Poutine, président russe, un nouvel accord de cessez-le-feu (Minsk II) prévoyant l’arrêt des combats, contre l’engagement des différentes parties sur une feuille de route de treize points. Depuis cet accord le conflit a baissé d’intensité mais des combats sporadiques ont encore eu lieu jusqu’en 2019.

Du 19 au 21 février 2022, l'OSCE constate une augmentation accrue d’incidents armés et d’explosions dans les deux républiques du Donbass, les deux parties du conflit se rejetant la responsabilité.

Le 21 février 2022, la Russie reconnaît l’indépendance et la souveraineté des autoproclamées République populaire de Donetsk (RPD) et République populaire de Lougansk (RPL) vis-à-vis de l’Ukraine. Les accords conclus mentionnent notamment un devoir de coopération et d’entraide entre la Russie et les deux républiques populaires. Ces accords constituent une violation du droit international selon l'OSCE et l'Union Européenne. Ils sont « une violation de l'intégrité territoriale et de la souveraineté de l’Ukraine » et constituent une décision « incompatible avec les principes de la Charte des Nations unies » selon le premier secrétaire de l'ONU, et ils entraînent une rupture des accords de Minsk par la Russie.

Le 24 février 2022, les troupes russes envahissent l'Ukraine depuis les territoires séparatistes, la Biélorussie, la Russie et la Crimée occupée par la Russie depuis 2014.

 

Source : Guerre du Donbass, https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_du_Donbass

 

5.6        Invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022

 

L’invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022, aussi appelée guerre d’Ukraine ou guerre russo-ukrainienne de 2022, est une campagne militaire déclenchée le 24 février 2022 sur ordre du président russe Vladimir Poutine.

Elle intervient à la suite de la crise ukrainienne, née du mouvement Euromaïdan de 2013-2014 qui avait été suivi de la guerre du Donbass à partir de 2014. En 2021 émerge une montée progressive des tensions, d’abord par un renforcement militaire russe prolongé, sans précédent, aux frontières ukrainiennes avec la Russie, la Biélorussie et la Crimée annexée en 2014 par la Russie, puis, le 21 février 2022, par la reconnaissance par le président russe de l’indépendance des républiques populaires autoproclamées de Donetsk et de Lougansk, deux zones séparatistes de la région du Donbass, dans l’est de l'Ukraine. Après une incursion des forces armées russes dans le Donbass, une offensive générale aérienne, maritime et terrestre est déclenchée sur l’ensemble du territoire ukrainien, le 24 février.

À son déclenchement, cette attaque militaire est considérée comme la plus importante qu’ait connue l'Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

 

En préalable aux discussions ou négociations, le gouvernement de Vladimir Poutine exige le renversement du gouvernement ukrainien, ce qu’il appelle la « dénazification » de l’Ukraine, la dissolution de son armée, la neutralité du pays, la reconnaissance de l’annexion de la Crimée et l’indépendance des deux oblasts du Donbass dont les séparatistes ne contrôlaient qu’une partie depuis 2014.

Les forces russes sont en outre accusées de nombreux crimes de guerre, notamment lors de frappes visant délibérément les populations civiles dans les villes encerclées, ainsi que de massacres de civils dans les environs de Kiev par leurs troupes, découverts après qu’elles en ont levé le siège pour se repositionner à l’est et au sud, avec comme objectif la conquête de l’intégralité du Donbass et la création d’une continuité territoriale le long de la côte de la mer d'Azov, jusqu’à la péninsule de Crimée annexée par la Russie en 2014.

En Russie, l’invasion est officiellement appelée « opération militaire spéciale », soit en russe специальная военная операция (spetsialnaïa voïennaïa operatsia). Dans le cadre de la propagande d’État et du strict contrôle du récit imposé à la population, l’utilisation de plusieurs mots, parmi lesquels « invasion », « guerre », « bombardements de villes » ou « pertes civiles », y est réprimée par la loi et passible de prison, tandis que les réseaux sociaux sont censurés, tout comme l’ensemble des medias locaux dont plusieurs qui ne sont pas dans la ligne du régime ont dû fermer.

 

Au total, plus de dix millions de personnes, soit plus d’un quart de la population, ont dû quitter leur foyer soit en traversant la frontière pour trouver refuge dans les pays limitrophes, soit en trouvant refuge ailleurs en Ukraine. L’ONU estime à presque 6,5 millions le nombre de déplacés à l’intérieur du pays. La barre des 5 millions de réfugiés a été franchie, selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR)[47].

 

Selon le dernier recensement effectué par l’Unesco, 53 sites (29 sites religieux, 16 bâtiments historiques, 4 musées et 4 monuments) ont été touchés — endommagés ou rasés — par les combats, alors que la Russie a pourtant ratifié la Convention de la Haye. Le patrimoine ukrainien est en grand péril, avertit le directeur du Patrimoine mondial de l’Unesco, Lazare Eloundou Assomo[48].

 

Certaines villes comme Marioupol, Trostianets, Borodyanka, Stoyanka sont détruites à 90 %, d’autres comme Karkhiv à plus de 50 %.

 

Fin mars, le gouvernement ukrainien a estimé à plus de 500 milliards d’euros les pertes économiques engendrées par la guerre avec la Russie. La ministre ukrainienne de l’Économie, Ioulia Sviridenko, a chiffré à « 515 milliards d’euros l’impact direct des destructions ». Ce, sans compter « les effets indirects des combats » sur l’économie notamment liés à l’explosion du chômage, à la forte diminution de la consommation des ménages ou encore à la baisse des recettes de l’État.

Selon Ioulia Sviridenko, ce sont près de 8 000 kilomètres de routes qui ont été endommagées ou détruites, ainsi que des dizaines de gares, des aéroports, pour un montant estimé à 108,5 milliards d’euros. Dix millions de mètres carrés de logement et 200 000 voitures auraient été, toujours selon les autorités ukrainiennes, détruits en plus d’un mois.

La guerre a déjà entraîné la fermeture complète de 50 % des entreprises ukrainiennes, tandis que l’autre moitié est contrainte de fonctionner bien en deçà de ses capacités. Pour Achim Steiner, administrateur du Programme des Nations unies pour le développement affilié à l’ONU, jusqu’à 18 ans de progrès en matière de développement pourraient être effacés en cas d’enlisement du conflit sur plus d’un an. Au moins, 100 milliards de dollars de dommages auraient déjà été infligés aux infrastructures [49]

 

Durant cette guerre, les missiles et l’aviation russe n’hésitent pas à bombarder des écoles, des hôpitaux, des casernes de pompier, des églises, des monuments historiques.

L’armée russe n’hésite pas à voler les céréales ukrainiennes et les tracteurs des agriculteurs ukrainiens[50] et à bombarder les champs avec des bombes à sous-munitions.

 

Bien sûr, la Russie ne remboursera jamais pour les dégâts colossaux qu’elle a provoqués par sa guerre en Ukraine.

 

Selon Mike Bresson, un soutien d’Emmanuel Macron, « En détruisant hôpitaux, écoles, sites administratifs, en enlevant et en tuant les élus des villes et villages conquis, en exilant en Sibérie des milliers d’Ukrainiens, la Russie sur ordre de Poutine cherche tout simplement à détruire l’âme de l’Ukraine »[51].

 

Source : a) Invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, https://fr.wikipedia.org/wiki/Invasion_de_l'Ukraine_par_la_Russie_en_2022

b) Massacre de Boutcha, https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_de_Boutcha

 

Voici ce qu’écrivait mon ami Éric Tasset au sujet de cette guerre « [Les Russes] ne font pas des frappes, ils détruisent un pays sous un déluge de bombes, massacrent les populations civiles innocentes, violent, pillent les réserves de blé pour planifier une famine. Ils agissent comme des nazis aux pires moments de la Seconde Guerre mondiale. Et ce ne sont pas des frappes préventives. Deuxièmement parce que cette boucherie n’est une prévention à rien. Les Russes ne couraient absolument aucun danger. Et aucune population n’était en danger en Ukraine, danger qui aurait éventuellement pu justifier une frappe ciblée, comme a pu le faire l’OTAN en Serbie (sous mandat de l’ONU, pour faire cesser des massacres). Non, l’invasion russe est inqualifiable et sans doute plus aveuglement destructrice que l’invasion de l’Europe par Hitler ».

 

6         Conséquences de la guerre en Ukraine déclenchée par Poutine

 

6.1        Cours des céréales et famines

 

L’Ukraine est aussi le premier exportateur mondial de tournesol et c’est avec ce tournesol en tourteaux que sont nourris beaucoup d’animaux d’élevage français et européens. Deuxième producteur mondial d’orge, l’Ukraine est également troisième producteur mondial de maïs et huitième exportateur mondial de blé. Si ces terres à blé venaient à être exploitées par la Russie, Moscou serait maître de près de 40 % des échanges mondiaux de blé tendre, ce froment qui sert majoritairement à la fabrication du pain.

 

Parmi ces États : le Liban, déjà extrêmement fragilisé, la Tunisie, plusieurs pays de l’est africain, l’Égypte ou encore l’Algérie. Certains de ces pays n’ont plus que quelques semaines de stock avant les prochaines récoltes et voient le cours du blé s’envoler : il est en ce moment sur le marché européen à 370 euros la tonne, du jamais vu. Et quand bien même les stocks mondiaux seraient suffisants à combler la demande, les récoltes de l’été à venir sont incertaines et surtout un accident climatique est vite arrivé. Dans ce contexte tendu, toute sécheresse ou autre évènement météo touchant l’offre de blé pourrait avoir des conséquences désastreuses. L’agro-climatologue Serge Zaka, qui fait œuvre de pédagogie sur les réseaux sociaux, rappelait dans un fil Twitter récent qu’en 2010 une canicule historique s’abattait sur la Russie. Ajoutées à l’embargo sur les exportations russes qui sévissait à l’époque, elle avait fait s’envoler de plus de 70 % le cours du blé à la Bourse de Chicago. Résultat : des tensions exacerbées par des émeutes de la faim dans les pays arabes, qui ont mené aux révolutions de 2011[52] — surtout si cette guerre dure.

 

Les plus gros importateurs mondiaux de grain russe et ukrainien se trouvent être l’Égypte, l’Algérie et le Nigeria. Et proportionnellement à leur population, bien d’autres pays sont de gros importateurs. La kesra, galette traditionnelle est à base de blé et le couscous, base de l’alimentation nord-africaine, c’est de la semoule de blé. Les baguettes, à base de blé, sont aussi largement produites et consommées dans les anciennes colonies françaises.

L’année 2008 a été marquée par une généralisation de crises dénommées « émeutes de la faim » en Afrique, à Haïti, en Asie (Indonésie, Philippines, etc.), et en Amérique latine (Pérou, Bolivie, etc.)[53].

En Égypte, les émeutes déclenchées par une augmentation du prix du pain ont fait tomber plus d’un gouvernement.

 

Si la guerre en Ukraine dure — ce qui a des risques de se produire —, la pénurie de blé, de tourteaux et d’huile de tournesol va augmenter au cours de l’été 2022, ce qui provoquera le surenchérissement des prix de ces matières sur les marchés mondiaux, avec le risque de déclenchements d’émeutes de la faim.

 

 

 

 

 

6.2        Augmentation du prix des matières premières

 

Selon la Banque Mondiale, les prix de l’énergie vont probablement grimper de plus de 50 % en 2022. Le cours du pétrole brut (Brent) devrait atteindre une moyenne de 100 dollars le baril). Quant à ceux des biens non énergétiques, notamment les produits agricoles et les métaux, ils devraient augmenter de près de 20 % en 2022[54].

 

6.3        Appauvrissement des Ukrainiens

 

La guerre en Ukraine risque de voir 90 % du pays "tomber librement dans la pauvreté" et l’extrême vulnérabilité, près de trois semaines depuis que la Russie a envahi son voisin, selon la rapporteuse de l’ONU, Valérie Plante. Le PNUD a averti que si le conflit s’éternise – et si davantage de soutien au pays n’est pas apporté rapidement – ​​il pourrait anéantir près de deux décennies de progrès économique.

 

« Les chiffres mis en avant par l’agence spécialisée de l’ONU sont sans équivoque. Avec 5,3 millions de réfugiés dans les pays voisins, 7,7 millions de déplacés internes, entre 60 et 100 milliards de dollars d’infrastructures endommagées ou détruites, le bilan provisoire est déjà lourd. Ces bouleversements engendrent évidemment des pertes d’emplois : selon l’estimation actuelle, 4,8 millions d’emplois auraient disparu ces derniers mois, soit 30 % de ceux existant avant la guerre. En cas d’escalade militaire, 43,5 % des emplois pourraient disparaître. »[55].

 

En plus des graves revers de développement, l’agence des Nations Unies a expliqué que l’environnement devrait souffrir à cause des bombardement des usines, de dépôts d’essences, tandis que les inégalités sociales augmenteront probablement.

 

 

 

 

 

 

6.4        Recul de la lutte contre le changement climatique

 

La lutte contre les changements climatiques va être difficile pendant cette guerre. Des pays exportateurs vont profiter de cette crise, augmentant leur prix, d’autres exerceront des pressions, comme le chantage gazier mené par l’Algérie contre l’Espagne…

 

7         Ingérences russes dans les élections occidentales

 

Durant 30 ans de guerre politique secrète conçue par Vladimir Poutine, ce dernier a réussi à perturber, et finalement contrôler les événements mondiaux, en particulier les résultats des élections dans les démocraties occidentales.

 

Le but de ces ingérences est de favoriser l’élection de gouvernement d’extrême-droite souverainistes, afin de diviser les gouvernements occidentaux entre eux, de faire exploser l’unité européenne, afin d’affaiblir politiquement et militairement l’Occident face à l’hégémonie politique et militaire de la Russie, dans le monde.

 

Pour cela, elle utilise plusieurs moyens :

 

1.       Le financement occulte ou non des partis et mouvements d’extrême-droite souverainistes dans les pays occidentaux.

2.       En diffusant un nombre colossal de désinformations, d’intoxications et d’exagérations concernant certaines informations, pour discréditer et susciter la haine de l’Occident, en particulier des USA, de la France dans le monde et cela fonctionne particulièrement bien en Afrique, grâce à leur diffusion sur les réseaux sociaux : des agents d’influences, des « fermes ou usines à trolls[56] » ou des medias de propagande (RT, Sputnik…) sont mis en place. Par exemple, en suscitant la peur de l’islam, des musulmans et du « grand remplacement », en exagérant ces menaces, dans les opinions, afin de les retourner contre leurs propres gouvernements et les états de droit [104]. Tout cela pour favoriser l’élection de présidents tels Trump, Orban et de gouvernements d’extrême-droite, pro-Russes, le Brexit, le Frexit par exemple, avec le faux des Macron Leaks… L’opération d’espionnage (du FSB) la plus réussie de l’histoire russe serait l’élection présidentielle américaine de 2016, de Donald Trump.

3.       Avec le piratage massif, par les hackers russes, des mails des équipes de campagne de la candidate à l’élection présidentielle américaine Hillary Clinton, française d’Emmanuel Macron cf. MacronLeaks…

4.       En compromettant[57] ou en corrompant des hommes et élus politiques occidentaux. On suppose que la Russie a réussi à sauver Trump de la faillite, par le blanchiment d’argent, par des investissements dans ses sociétés immobilières en le rendant obligé de la Russie et de Poutine). Le FSB aurait aussi pris des vidéos compromettantes de Trump dans des ébats sexuels à Moscou, pouvant servir de moyens de chantage envers Trump [104].

5.       L’action : les « mesures actives) des espions russes dans le monde. Selon l’ancien espion du KGB, Sergueï Jirnov, à l’époque du KGB, il avait environ 5000 espions russes dans le Monde. Avec Poutine et le FSB, il y aurait, dans le monde, entre 15 000 et 20 000 espions russes et au moins 1 000 espions russes aux USA.

 

Selon Mike Bresson, « La première victoire de Poutine en Europe est peut-être la victoire du NON au référendum de 2005 pour lequel l’extrême-droite et l’extrême-gauche avaient prôné le rejet du traité européen avec surtout des opinions exprimées sur internet très majoritairement pour le Non »[58].

Le président Emmanuel Macron et certains medias ont accusé le mouvement des Gilets jaunes d’être manipulé par la Russie de Vladimir Poutine, ce dont se défend le Kremlin[59]. Selon le chercheur en psychologie sociale, Pascal Wagner-Egger, cette accusation n’est peut-être qu’une théorie du complot émis par l’Élysée[60].

 

Sources : a) Accusations d’ingérences russes dans l’élection présidentielle américaine de 2016, https://fr.wikipedia.org/wiki/Accusations_d%27ing%C3%A9rences_russes_dans_l%27%C3%A9lection_pr%C3%A9sidentielle_am%C3%A9ricaine_de_2016

b) MacronLeaks, https://fr.wikipedia.org/wiki/MacronLeaks

c) Is the Kremlin financing Europe’s right-wing populists ? [Le Kremlin finance-t-il les populistes de droite européens ?], 29 nov. 2014, https://www.dw.com/en/is-the-kremlin-financing-europes-right-wing-populists/a-18101352

De nombreux partis politiques européens de droite sont tout sauf timides lorsqu’il s’agit de montrer leurs sentiments pro-russes. Des millions d’euros ont également été déposés par des banques russes dans la poche du RN/Front national français.

d) Témoignage. « J’ai participé à une émission de propagande de Russia Today », 06/05/2022, https://www.courrierinternational.com/article/temoignage-j-ai-participe-a-une-emission-de-propagande-de-russia-today

Le directeur de la rédaction du quotidien italien Domani a participé à une émission politique de la télévision russe portant sur la guerre en Ukraine. Il livre un témoignage édifiant sur les stratégies mises en œuvre par la propagande à Moscou.

e) Putin’s friends in Europe [Les amis de Poutine en Europe], Frédéric Wesslau (ECFR Alumni · Directeur du programme Wider Europe), 19 octobre 2016, https://ecfr.eu/article/commentary_putins_friends_in_europe7153/

La montée du populisme en Europe a fourni à la Russie un large éventail de partis politiques sympathisants à travers le continent.

f) Examining the Kremlin’s and Far-Right Parties Cooperation : Should the EU be Worried ? Anna Beitāne, 21/01/2015, https://www.lai.lv/viedokli/examining-the-kremlins-and-far-right-parties-cooperation-should-the-eu-be-worried-430

g) We know Russia funds Europe’s far Right. But what does it get in return ? [Nous savons que la Russie finance l’extrême droite européenne. Mais qu’obtient-il en retour ?], Neil Datta, 6 avril 2022, https://www.opendemocracy.net/en/5050/russia-ukraine-war-putin-europe-far-right-funding-conservatives/

De nombreux ultra-conservateurs européens influents partagent un alignement idéologique avec Moscou – en particulier sur les droits des femmes et des personnes LGBTIQ.

h) Internet Research Agency, https://fr.wikipedia.org/wiki/Internet_Research_Agency

i) Documentation sur Poutine, son système mafieux et l’ingérence russe dans les élections des pays démocratiques, http://benjamin.lisan.free.fr/jardin.secret/EcritsPolitiquesetPhilosophiques/politiques/Documentation-sur-Poutine-et-les-ingerences-russes.htm

j) Marina Litvinenko[61]: we are trying to stop the Russian propaganda machine [Marina Litvinenko : nous essayons d’arrêter la machine de propagande russe], Free Russia Foundation, https://www.4freerussia.org/marina-litvinenko-we-are-trying-to-stop-the-russian-propaganda-machine/

 

8         Rackets et prédations en Russie

 

8.1        Les blacks raiders

 

Chaque année, plus de 8000 "blacks raidings" — destinés à déposséder les vrais propriétaires légaux de biens financiers : sociétés, appartements, immeubles — sont organisés en Russie, avec le regard bienveillant du pouvoir et des oligarques entourant Poutine, avec la complicité avérée de la police, des tribunaux et des décideurs politiques corrompus. Le pouvoir agit comme une mafia. ». Ces vols violents empêchent toute protection de la propriété privée.

Les procès anti-corruption concernent toujours les opposants à Poutine et jamais les proches du régime — oligarques, députés… — pourtant connus pour être corrompus voire impliqués dans les « black raids ». Or le pouvoir ne s’y attaque pas sérieusement, comme il ne s’attaque pas à la corruption des députés du parti « Russie uni », le parti de Poutine. Poutine, lui-même, accumule des propriétés et palais (datchas de Novo-Ogarevo, de Krasnaïa Poliana…), dont l’origine du financement est reste mystérieux. Poutine a toujours soutenu des régimes peu démocrates ou/et prorusses, tous corrompus (Viktor Ianoukovytch, Noursoultan Nazarbaïev, Alexandre Loukachenko, Ramzan K… Président de la Tchétchénie…).

Ces raids, des attaques financières menées par des gangs semblant au-dessus des lois, mettent les entreprises qui réussissent en faillite, les vendent en licenciant leur personnel.

 

En 2008, à Moscou, des Raiders, avec la complicité de responsables locaux, ont récemment mis en faillite le planétarium de Moscou et avaient menacé deux maisons historiques appartenant à des artistes et sculpteurs. À Kazan, ces voleurs ont attaqué une entreprise fabriquant des jambes orthopédiques. Et dans la ville sibérienne d’Omsk, un gang criminel a tenté de reprendre une fabrique de réservoirs. Arbat Prestige, la plus grande chaîne de cosmétiques de la Russie, une usine d’ammoniac et l’aéroport Domodedovo de Moscou, des ports fluviaux et des instituts de sciences nucléaires sont parmi les victimes.

L’objectif principal des Raiders est de saisir les biens, car la location d’espaces de bureaux dans le centre de Moscou rapporte 2 000 $ le mètre carré par an.

 

Les experts estiment qu’il y a 70 000 cas de raids en Russie chaque année, la plupart d’entre eux à l’instigation de hauts fonctionnaires corrompus. La méthode standard consiste à frapper l’entreprise visée avec une grosse facture du fisc inventée. Le propriétaire est alors arrêté. Alors que le propriétaire est en prison, des voleurs vendent l’entreprise en faillite à une autre entreprise à l’aide de faux documents et des protocoles d’actionnaires. Au moment où le propriétaire est libéré, l’entreprise a déjà été revendue à plusieurs reprises. Dans les cas extrêmes, la police a été appelée pour arrêter les propriétaires et les libérer seulement après qu’ils ont signé la vente de leur bien aux pillards.

Selon les chercheurs, seulement une poignée de plaignants ose se rendre au tribunal — un fait suggérant la complicité généralisée des services de police et du FSB — une agence censée lutter contre la criminalité économique.

Dans l’ère Poutine, le Kremlin utilise à merveille les tribunaux pour punir ses ennemis politiques. Les juges prononcent toujours les verdicts voulus par l’État. Il n’y a pas d’indépendance de la justice relativement au pouvoir. Grâce à des accusations fallacieuses, la loi est appliquée avec la plus extrême vigueur contre les opposants et les personnes qui ont déplu au Kremlin.

 

 

 

 

 

 

8.2        L’affaire Sergueï Magnitski

 

Après avoir approuvé la politique de Vladimir Poutine pendant dix ans, l’homme d’affaires britannique Bill Browder[62] accuse ensuite le président de la Fédération de Russie, les oligarques russes et le système politique de kleptocratie.

En 2007, après une perquisition et la saisie de documents de la société ainsi que des filiales appartenant à Hermitage Capital Managment, Bill Browder mobilise Sergueï Magnitski, un des juristes d’Hermitage Capital Management (devenue entre-temps une branche de la banque HSBC) afin de comprendre la raison de cette saisie. Sergueï Magnitski découvre et dénonce alors la plus grande fraude fiscale commise en Russie par des fonctionnaires, aussi bien policiers, juges, que fonctionnaires des impôts comme Artem Kuznetsov, Pavel Karpov, Olga Stepanova, Elena Anisimova et Olga Tsareva. Quelque soixante personnes corrompues sont identifiées et connues sous le nom des « Intouchables ». Grâce aux documents saisis, dont les titres de propriété d’Hermitage Capital Management, toutes les sociétés ont été transférées à Viktor Markelov, un criminel établi au Tatarstan ayant notamment déjà été condamné pour meurtre. Les nouveaux dirigeants de l’entreprise ont fait en son nom une demande de remboursement au fisc russe et ont obtenu en un délai record une somme de 5,4 milliards de roubles soit quelque 135 000 000 euros. Bill Browder et ses associés ont décidé de porter plainte pour récupérer leur société. Cependant, les représentants de la justice ont clairement fait comprendre aux avocats de la société que c’était une mauvaise idée, puisque, comme il s’est avéré par la suite, beaucoup de hauts responsables russes étaient impliqués. Alors que les six autres avocats internationaux travaillant sur cette affaire préfèrent quitter la Russie, Magnitski porte plainte, mais est arrêté pour fraude fiscale et emprisonné à Boutyrskaïa.

Magnitski est mort dans des circonstances non élucidées quelques jours avant la date limite d’un an où il pouvait être détenu sans procès. Au total, Magnitski est resté 358 jours en prison dans des conditions très dures, notamment dans la prison de Boutyrskaïa, privé d’aide médicale malgré sa pancréatite. Il est enterré à Moscou, au cimetière de la Transfiguration.

Personne n’a jamais été arrêté dans l’affaire Magnistki, que ce soit pour son arrestation illégale ou pour les accusations proférées à son encontre.

Au sujet de sa mort, au terme de trois ans d’enquête, seul Dmitri Kratov, ancien médecin chef adjoint de la prison Boutyrka, a été inculpé « pour négligence ayant entraîné la mort » tandis que sept responsables de l’administration pénitentiaire ont été démis de leurs fonctions sans être davantage inquiétés. Le 28 décembre 2012, suivant les réquisitions du parquet, le tribunal Tverskoï de Moscou a relaxé Dmitri Kratov au terme de son procès pour négligence.

Plusieurs personnes impliquées ont été promues à des postes supérieurs, et possèdent même depuis des appartements dans un complexe luxueux à Dubaï (Kempinski Resort, Palm Jumeirah).

Le 11 juillet 2013, près de quatre ans après sa mort, Sergueï Magnitski est reconnu coupable d'« évasion fiscale à grande échelle en bande organisée » par un tribunal moscovite.

En 2019, la Cour Européenne des Droits de l’Homme condamne la Russie pour plusieurs violations dans cette affaire, en particulier pour les mauvais traitements infligés, l’absence d’enquête efficace et pour l’iniquité d’un procès posthume.

Le 12 novembre 2010, Magnitski a reçu pour son intégrité un prix à titre posthume de l’organisation non gouvernementale internationale Transparency International. Selon le comité, Magnitski croyait en la primauté du droit, ce qui lui a coûté la vie [131] [132].

La loi Magnitski (Magnitsky Act), officiellement connue sous le nom Russia and Moldova Jackson-Vanik Repeal and Sergei Magnitsky rule of law Accountability Act of 2012, est une loi bipartite adoptée par le Congrès des États-Unis et le président Obama en novembre-décembre 2012. Ce texte prévoit d’appliquer des sanctions financières et des interdictions de visa contre les fonctionnaires russes suspectés d’être impliqués dans le décès, en 2009, de l’avocat Sergueï Magnitski, symbole de la lutte contre la corruption du système politique russe [133].

En 2008, Hermitage Capital Management a publié un rapport dans lequel le fonds affirme que ses filiales russes ont été victimes d’une arnaque complexe conçue pour escroquer la société de plusieurs millions de dollars. Le rapport allègue que la tentative de vol a été réalisée avec l’assistance de fonctionnaires de la police russe [137].

Selon une déclaration de Bill Browder faite le 15 février 2015 à CNN, relayée aussitôt en France par Le Figaro, Libération, Le Monde et la plupart des grands medias écrits et audiovisuels, Vladimir Poutine serait l’homme le plus riche du monde. Sa fortune s’élèverait, selon lui, à 200 milliards de dollars, ce qui ne représente pas moins de 10 % du PIB de la Russie. Les 200 milliards de Poutine, affirme Bill Browder, ont été amassés en détournant les investissements publics russes (écoles, hôpitaux, etc.) et se trouveraient en Suisse où ils constitueraient ainsi 10 % du montant total des dépôts bancaires étrangers.

Il est depuis une cible des autorités russes qui ont émis, en date de 2018, six fois, une Notice rouge le signalant comme criminel recherché par Interpol et l’ont accusé en novembre 2018 d’avoir fait empoisonner Magnitski en prison [136].

 

Le régime mafieux poutinien, comme beaucoup de dictatures, pour asseoir sa légitimité, affiche toujours l’image de la légalité — une fausse légalité, en fait.

 

9         Hypothèses sur l’origine de la « barbarie russe »

 

Voici le point de vue de mon ami Jean-Claude Laurent :

 

« Il y a une "accoutumance" à la barbarie en Russie qui remonte très loin, à des atrocités commises tant par le régime tsariste que le régime communiste surtout.

Pendant la Seconde Guerre mondiale il y a eu un cortège d’atrocités en Europe Centrale et de l’Est, mais ce fut un choix — et une faute — du pouvoir soviétique de mettre tout cela sous le tapis pour de multiples raisons : ne pas raviver les plaies, qui allaient de toute façon cicatriser grâce aux bienfaits du communisme, ne pas perdre de temps inutilement — il y avait tant de choses plus utiles à construire —, et peut-être aussi préserver un bon vieux sentiment de crainte, terreau si fertile à l’épanouissement de la Révolution : la théorie de la terreur empruntée par Lénine à Robespierre.

Le problème est qu’à la chute du communisme, les Russes ont fait la même chose avec les crimes staliniens, en refusant de revenir dessus et d’assainir la mémoire. Une étape a ensuite été franchie en interdisant l’ONG "Memorial" qui assurait précisément la compilation des archives du Goulag.

On sait maintenant très bien que les violences infligées à une population se répètent de génération en génération, comme les violences intra-familiales qui se répètent également).

Lors de la sortie d’une crise, il faut solder le passé, pour que les choses soient dites et répertoriées afin de pouvoir ensuite avancer et surtout pardonner.

Il y a deux exemples historiques de cette démarche : ce sont les procès de Nuremberg et la Conférence de Réconciliation Nationale à la fin de l’apartheid en Afrique du Sud.

Rien de cela n’a été fait en Russie et la seule voie de sortie, c’est la défaite, puis un tribunal international qui devra se tenir en terre russe pour que tout soit écrit et qu’on ne puisse rien contester ».

 

10    Un étrange syndrome de Stockholm face aux exactions russes

 

Voici ci-dessous le point de vue de mon ami Laurent Falk :

 

« Par peur, certains trouvent des défauts chez l’agressé et ceux qui lui portent assistance.

Leurs peurs font qu’ils défendent l’agresseur auquel ils trouvent des qualités. D’où leurs soutiens à Poutine ».

 

Selon mon ami Jean-Joseph Brochier :

 

« Poutine l’a dit : l’agresseur c’est l’OTAN. Mais le plus fort c’est qu’il y a des Français pour le croire ».

 

 

 

 

 

 

11    En conclusion

 

Nous avons à la tête de l’état russe un kleptomane, un mafieux mégalomane, qui a contribué à augmenter, d’une façon considérable, le niveau de corruption et la dépravation morale, en Russie et dans le monde, ayant un total mépris pour la vie humaine, ayant contribué à la mort de beaucoup de personnes.

 

En 2004, Anna Politkovskaïa écrivait, « Cet été, cela fera cinq ans que dure la deuxième guerre tchétchène qui a commencé pour que Poutine devienne président la première fois. Et on n’en voit pas la fin. […] AUCUN des meurtres d’enfants qui ont eu lieu lors des bombardements et des épurations depuis 1999 n’a été résolu, les meurtriers n’ont pas pris place sur le banc des accusés. Poutine n’a jamais exigé d’enquête bien qu’on dise de lui qu’il adore les enfants […] Pourquoi ai-je pris Poutine en grippe ? Pour tout cela. Pour sa nature criminelle. Pour son cynisme. Son racisme. Pour la guerre éternelle. Pour le mensonge. Pour le gaz répandu dans la salle du Théâtre Doubrovka [en octobre 2002, la prise d’otages à Moscou par un commando islamiste tchétchène s’achève avec l’emploi d’un gaz mortel par les forces russes] qui a tué tant de monde : 130 personnes]. Pour tous les innocents tués au long de tout son premier mandat. Des morts dont on aurait très bien pu se passer. […] » [78].

 

Comme l’affirme Françoise Thom, « pour se venger de l’Occident, Poutine va soutenir tous les dictateurs rejetés par leur peuple, leur assurer les moyens de rester au pouvoir et de se procurer l’impunité en les dotant de systèmes de défense antiaérienne et de gardes du corps. Pour saper l’ordre international, il encouragera les ambitions de ces dictateurs, en Syrie, en Turquie et en Afrique. » [100].

 

Il faut que le monde entier, et pas seulement l’Occident, prenne conscience que Poutine est « un dirigeant qui consacre tous ses efforts à une politique de pure nuisance, au détriment même de son pays » [100].

Et que « un régime construit sur la haine et le ressentiment ne peut qu’entrer en conflit avec les nations qui l’entourent » [100]. Et que ce régime est dangereux pour la sécurité et la paix dans le monde[63].

Hitler et le nazisme ont été le mal absolu. Poutine est en train de devenir, à son tour, un autre mal absolu, dissimulé, d’une façon paradoxale, sous l’image de la lutte contre le mal absolu : le nazisme du gouvernement ukrainien.

 

Il faut faire en sorte que Poutine ne puisse gagner sa guerre en Ukraine[64], mais comme l’a déclaré le président français Emmanuel Macron, au cours d’une conférence de presse au Parlement européen, « quand la paix reviendra sur le sol européen, nous devrons en construire les nouveaux équilibres de sécurité » sans « jamais céder à la tentation ni de l’humiliation, ni de l’esprit de revanche »,… « Nous aurons demain une paix à bâtir, ne l’oublions jamais. Nous aurons à le faire avec autour de la table l’Ukraine et la Russie […] Mais cela ne se fera ni dans la négation, ni dans l’exclusion de l’un l’autre, ni même dans l’humiliation »[65].

 

Poutine est ce genre de dirigeant extrémiste, jusqu’au-boutiste, qui ne recule jamais. Donc sachons que, dans cette guerre en Ukraine, lancée le 24 février 2022, nous devons nous attendre maintenant au pire de la part de Poutine. Les nombreux massacres : Boutcha, Irpin, Kramatorsk, etc. et crimes de guerre : exécutions extrajudiciaires, viols, vols des céréales et du matériel agricole ukrainiens etc. _) commis par les soldats russes… en sont déjà les signes avant-coureurs[66].

 

Comment Poutine est très tenace, il faut que, sans nécessairement humilier la Russie, l’Occident fasse en sorte que Poutine ne gagne jamais la guerre en Ukraine, même s’il faut s’attendre à ce que cette guerre soit très longue et très coûteuse pour l’Occident. Car s’il la gagnait alors, à cause de son ambition grand-russienne, impérialiste et expansionniste, il s’en prendrait à d’autres pays, tels la Moldavie, du fait de sa faiblesse militaire, et la Finlande, la Suède, du fait que ces deux derniers, auparavant neutres, veulent entrer dans l’OTAN.

 

12    Bibliographie

 

12.1    Sur les assassinats et tentatives dont Poutine serait responsable

 

[1] Alexandre Litvinenko, https://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_Litvinenko

[2] Alexander Litvinenko et A. Goldfarb, LPG--Lubi︠a︡nskai︠a︡ Prestupnai︠a︡ Gruppirovka : Ofit︠s︡er FSB daët pokazanii︠a, New York, GRANI,‎ 2002.

[3] Alexander Litvinenko, Y. Felshtinsky et G. Andrews, Blowing up Russia : Terror from within : acts of terror, abductions, and contract killings organized by the Federal Security Service of the Russian Federation, New York, S.P.I. Books, 2002 (autoédition).

[4] List of journalists killed in Russia, https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_journalists_killed_in_Russia

[5] Remembrance Day of Journalists Killed in the Line of Duty, https://en.wikipedia.org/wiki/Remembrance_Day_of_Journalists_Killed_in_the_Line_of_Duty

[6] List of Soviet and Russian assassinations, https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_Soviet_and_Russian_assassinations

[7] Assassination of Boris Nemtsov, https://en.wikipedia.org/wiki/Assassination_of_Boris_Nemtsov

[8] Boris Nemtsov, https://en.wikipedia.org/wiki/Boris_Nemtsov & https://en.wikipedia.org/wiki/Boris_Nemtsov#Assassination

[9] CNN Live Event/Special ; Encore Presentation — Czar Putin, December 09, 2007, https://transcripts.cnn.com/show/se/date/2007-12-09/segment/02

 

12.2    Sur l’usage des poisons par Poutine

 

[20] Laboratoire des poisons, https://fr.wikipedia.org/wiki/Laboratoire_des_poison

[21] LE LABORATOIRE DES POISONS, de Lénine à Poutine, Arkadi Vaksberg, Éditions Buchet-Chastel, 220 p., 20 €.

[22] Les empoisonneurs venus du froid, Par Marie Jégo, 14 février 2007, https://www.lemonde.fr/culture/article/2007/02/14/les-empoisonneurs-venus-du-froid_867291_3246.html

Curare, ricin, strychnine, thallium, polonium : de Lénine à Andropov, des poisons divers et variés ont été utilisés sous de multiples formes par les services soviétiques, qui n’hésitaient pas à éliminer "renégats", dissidents, "ennemis du peuple" et opposants potentiels sur le territoire de l’URSS et bien au-delà.

[23] Le "laboratoire nº 12" réactivé ? Marie Jégo, 25 novembre 2006, https://www.lemonde.fr/europe/article/2006/11/25/le-laboratoire-n-12-reactive_838614_3214.html

[24] Litvinenko et autres dossiers empoisonnés des services secrets russes, Miriam Palisson, 11/02/2016, https://www.francetvinfo.fr/monde/russie/litvinenko-et-autres-dossiers-empoisonnes-des-services-secrets-russes_3063975.html

Le président Poutine a « probablement approuvé » l’assassinat de l’ancien agent du FSB Alexandre Litvinenko. Ce dossier au polonium revient sur le devant de la scène dix ans après, avec les conclusions d’un juge britannique. Si les services secrets russes disposent de bien des méthodes pour éliminer les gêneurs, l’empoisonnement est l’une de leurs tasses de thé. Rappel en huit dossiers.

[25] Méthodes russes : Alexeï Navalny a-t-il été empoisonné comme les autres ? Yannick Van Der Schueren, 20.08.2020, https://www.24heures.ch/alexei-navalny-a-t-il-ete-empoisonne-comme-les-autres-143701958328

Ce n’est pas la première fois qu’un ennemi du Kremlin est ciblé. La journaliste Anna Politkovskaïa avait été empoisonnée dans les mêmes circonstances deux ans avant son assassinat.

[26] Une fuite meurtrière avait déjà eu lieu en 1979 dans un laboratoire militaire soviétique. L’anthrax, cette maladie qui venait du froid [Article réservé aux abonnés], Pol Mathil, AFP et BELGA, 24/10/2001, https://www.lesoir.be/art/une-fuite-meurtriere-avait-deja-eu-lieu-en-1979-dans-un_t-20011024-Z0L2Y6.html

[27] David Crawford, Marcus Bensmann, « Le système Poutine (6) : les vertes années », sur Mediapart, 4 août 2015, http://www.mediapart.fr/journal/international/040815/le-systeme-poutine-6-les-vertes-annees

[28] Belton, Catherine (2020). "Did Vladimir Putin Support Anti-Western Terrorists as a Young KGB Officer ?" ["Vladimir Poutine a-t-il soutenu les terroristes anti-occidentaux en tant que jeune officier du KGB ?"], https://www.politico.com/news/magazine/2020/06/20/vladimir-putin-dresden-kgb-330203

 

12.3    Sur des attentats sous fausse bannière (false flag)

 

[30] Attentats de 1999 en Russie, https://fr.wikipedia.org/wiki/Attentats_de_1999_en_Russie

 

12.4    Sur les guerres déclenchées par Poutine

 

[40] Seconde guerre de Tchétchénie, https://fr.wikipedia.org/wiki/Seconde_guerre_de_Tch%C3%A9tch%C3%A9nie

[41] Deuxième guerre d’Ossétie du Sud, https://fr.wikipedia.org/wiki/Deuxi%C3%A8me_guerre_d'Oss%C3%A9tie_du_Sud

[42] Guerre du Donbass, https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_du_Donbass

[43] Invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, https://fr.wikipedia.org/wiki/Invasion_de_l'Ukraine_par_la_Russie_en_2022

[44] Russo-Ukrainian War, https://en.wikipedia.org/wiki/Russo-Ukrainian_War

[45] Massacre de la Ghouta, https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_de_la_Ghouta

 

12.5    Sur la faiblesse de l’Occident vu du Kremlin

 

[50] "Le chaos planétaire ne fait que commencer" [Article réservé aux abonnés], Jean-François Colosimo, historien, directeur général des Éditions du Cerf, 04/03/2022, https://www.marianne.net/agora/humeurs/jean-francois-colosimo-le-chaos-planetaire-ne-fait-que-commencer

L’offensive de la Russie poutinienne profite de l’impuissance de l’Union européenne et du repli des États-Unis, entériné par le retrait incohérent de Kaboul, explique Jean-François Colosimo. C’est l’aveu précoce par la Maison-Blanche qu’aucun GI n’irait mourir sur le Dniepr qui a eu la valeur de feu vert pour le Kremlin.

 

12.6    Sur Poutine, sa biographie, sa psychologie

 

[60] Vladimir Poutine, https://fr.wikipedia.org/wiki/Vladimir_Poutine & https://en.wikipedia.org/wiki/Vladimir_Putin

[61] Magazine | Vera Gurevich, l’ancienne enseignante de Poutine parle du chef du Kremlin, AGM News, 16/08/2018, https://agmnews.net/magazine-vera-gurevich-lancienne-enseignante-de-poutine-parle-du-chef-du-kremlin/

[62] Vladimir Putin. Bibliography [Official bibliography], http://en.putin.kremlin.ru/bio/page-0

[63] Présentation de Vladimir Poutine, Benjamin LISAN. Créé en décembre 2014, mis à jour le 17/09/2020, http://benjamin.lisan.free.fr/jardin.secret/EcritsPolitiquesetPhilosophiques/politiques/presentation_de_vladimir_poutine.htm

[64] Michel Eltchaninoff, « Dans la tête de Vladimir Poutine », Philosophie Magazine,‎ mai 2014, p. 34-41, http://www.philomag.com/lepoque/reportage/dans-la-tete-de-vladimir-poutine-9599

[65] Vladimir Fédorovski : "Poutine se voit sur la même ligne que les tsars et Staline", Propos recueillis par Christian Makarian, 01/05/2014, https://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/vladimir-fedorovski-poutine-se-voit-sur-la-meme-ligne-que-les-tsars-et-staline_1534195.html

[66] L’Éclaireur : Du recrutement à la formation, l’histoire vraie et stupéfiante du seul espion du KGB à avoir intégré l’ENA pour infiltrer l’administration française, Jean-Luc Riva et Sergueï Jirnov, Ed. Nimrod, 2022.

Dans son livre « L’Éclaireur », Réfugié politique et ancien espion russe pour le KGB, Sergueï Jirnov, raconte ses échanges avec le dictateur russe qu’il qualifie de « dangereux ».

Cf. [66bis] Sergueï Jirnov : ancien espion russe, il explique la guerre en Ukraine et ce que la france risque, https://www.youtube.com/watch?v=gC0QxoyMTgU

[67] Le régiment immortel. La guerre sacrée de Poutine. Galia Ackerman, Premier Parallèle, 2019.

[68] Genèse de la popularité de Vladimir Poutine, Galina Ackerman, La Revue russe, Année 2015, n° 45, pp. 51-62, https://www.persee.fr/doc/russe_1161-0557_2015_num_45_1_2687

https://www.persee.fr/docAsPDF/russe_1161-0557_2015_num_45_1_2687.pdf

[69] « Un dialogue existe entre le cosmisme russe et le transhumanisme californien », Blaise Mao, 03/04/2022, https://usbeketrica.com/fr/article/un-dialogue-existe-entre-le-cosmisme-russe-et-le-transhumanisme-californien

Dans Lénine a marché sur la lune (Actes Sud, 2022), le journaliste et essayiste Michel Eltchaninoff raconte « la folle histoire » de la pensée cosmiste, ce « mélange de science et de religiosité » qui imprègne la culture russe depuis la fin du XIXe siècle. Entretien.

[70] Dossier • Épidémie de pseudo-sciences en Russie, 29 juillet 2017, https://www.afis.org/Le-dechainement-des-pseudo-sciences-ramene-la-Russie-au-Moyen-Age

Entretien réalisé par Elizaveta Vereykina du Moscow Times et publié le 3 septembre 2015. La traduction est de Science et pseudo-sciences. Le déchaînement des pseudo-sciences ramène la Russie au Moyen-Âge.

[71] Le « cosmisme russe », « philosophie de l’avenir » ? Michael HAGEMEISTER, https://revues.univ-tlse2.fr/slavicaoccitania/index.php?id=2070&file=1

[72] Mesures actives, https://fr.wikipedia.org/wiki/Mesures_actives

[73] Que veut Vladimir Poutine ? Public Sénat, https://www.youtube.com/watch?v=4EywDRREQVA

Vladimir Poutine n’a cessé de se rêver en tsar de la Grande Russie, cherchant par tous les moyens à hisser son pays au rang des grands États. De la Tchétchénie à la Syrie, en passant par l’Afrique, il n’a eu de cesse d’user des moyens économiques et militaires pour étendre la zone d’influence russe. L’Occident a-t-il été aveugle aux ambitions du chef du Kremlin ? L’a-t-il même sous-estimé, renforçant ses velléités agressives ? Quelle est la stratégie de Vladimir Poutine ? Comment la guerre en Ukraine va-t-elle redistribuer les cartes sur la scène géopolitique ? Rebecca Fitoussi et ses invités décryptent les intentions et stratégies du Président russe.

Avec Christian Makarian — Journaliste, essayiste et chroniqueur international au Point.

Clémentine Fauconnier — Maîtresse de conférences en sciences politiques à l’Université de Haute Alsace.

Mickaël Vallet — Sénateur socialiste de Charente-Maritime.

Elsa Vidal — Rédactrice en chef en langue russe pour RFI.

[74] TRIBUNE « Le recours de Poutine à l’argot mafieux indique une sorte d’appartenance au monde des malfrats » [Article réservé aux abonnés], Yves Hamant, 21 mars 2022, https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/03/21/le-recours-de-poutine-a-l-argot-mafieux-indique-une-sorte-d-appartenance-au-monde-des-malfrats_6118385_3232.html

Pour le professeur de civilisation et traducteur d’Alexandre Soljenitsyne, la contamination de la société russe par la « morale mafieuse », longuement analysée dans « L’Archipel du Goulag », influence aujourd’hui les mots et les actes de Vladimir Poutine.

Yves Hamant est professeur émérite en civilisation russe et soviétique à l’université Paris-Ouest-Nanterre, agrégé de russe, docteur en sciences politiques et premier traducteur de « L’Archipel du Goulag » (Seuil, 1974).

[75] "La vengeance de Poutine" : un portrait documentaire sur l’homme fort du Kremlin, le Monde en Face, France 5, réalisateur Antoine Vitkine, 90 min, 2022, https://www.france.tv/documentaires/politique/3244354-la-vengeance-de-poutine.html

[76] Comprendre le poutinisme, Françoise Thom, Desclée de Brouwer, 2018.

[77] Putin’s People : How the KGB Took Back Russia and Then Took on the West, Catherine Belton, Publisher Farrar, Straus and Giroux, 23 juin 2020 (traduction du titre "Le peuple de Poutine : comment le KGB a repris la Russie puis s’est retourné contre l’Occident").

[78] Ce que la journaliste Anna Politkovskaïa écrivait en 2004 : « Poutine n’aime pas les êtres humains. Il nous considère comme un simple moyen. », 08/05/2022, https://www.lemonde.fr/international/article/2022/05/08/poutine-n-aime-pas-les-etres-humains-ce-qu-anna-politkovskaia-ecrivait-en-2004_6125248_3210.html

Le Monde republie un extrait de La Russie de Poutine, livre écrit par la plume de Novaïa Gazeta en 2004, deux ans avant son assassinat. Elle y livrait sa vision du maître du Kremlin, comme un avertissement au monde entier, que personne n’a voulu entendre.


 

 

12.7    Sur la corruption de Poutine

 

[80] Russie : Comment Vladimir Poutine a-t-il amassé une si grande fortune ? 2 mars 2022, https://www.forbes.fr/classements/russie-comment-vladimir-poutine-a-t-il-amasse-une-si-grande-fortune/

ENQUÊTE : Alors que le gouvernement américain envisage de prendre des sanctions contre la fortune personnelle du président russe Vladimir Poutine, deux questions se posent : quelle est l’ampleur de cette fortune, et comment Vladimir Poutine est-il parvenu à amasser autant d’argent ?

[81] Vladimir Poutine est-il l’homme le plus riche du monde ? Nicolas GALLANT (Journaliste économie, finance, bourse), 18/03/2018, https://www.capital.fr/economie-politique/vladimir-poutine-est-il-lhomme-le-plus-riche-du-monde-1277920

[82] Comment Poutine a installé une « verticale de la corruption » [article réservé aux abonnés], Agathe Duparc, 26 octobre 2017, https://www.mediapart.fr/journal/international/261017/comment-poutine-installe-une-verticale-de-la-corruption

Ancien enquêteur à Saint-Pétersbourg, Andreï Zykov a instruit plusieurs retentissantes affaires de corruption qui, à la fin des années 1990, ont impliqué le président russe, alors adjoint au maire de la ville, et ses proches. Il y voit la matrice du modèle qui s’est ensuite propagé dans toute la Russie.

[83] La vie d’un esclave aux galères (palais, yachts, voitures, avions et autres accessoires), Inventaire des biens de Poutine (en russe), par Boris Nemtsov, 28/08/2012, http://nemtsov.ru/2012/08/zhizn-raba-na-galerax-dvorcy-yaxty-avtomobili-samolety-i-drugie-aksessuary/

[84] Poutine. Corruption 2 (en russe), 15.02.2012, https://nemtsov.ru/2012/02/putin-korrupciya-2-2/

Une version audio du rapport et des versions téléchargeables sont disponibles pour la première édition de Poutine. La corruption. Sommaire : Introduction — Enrichissement des membres de la coopérative Ozero — Poutine et ses amis milliardaires — Le clan de Poutine au pouvoir et dans les affaires — Deux esclaves — Sur des galères dorées — Yachts — Villas et palace,

[85] Poutine. La corruption. Rapport d’expertise indépendant, 28/03/2011, https://nemtsov.ru/2011/03/putin-korrupciya-nezavisimyj-ekspertnyj-doklad/

Participer à la publication du rapport. Yandex. Purse : 41001924379578 Traduction anglaise non officielle Contenu : Introduction — Enrichissement des membres de la coopérative Ozero — Poutine et ses amis milliardaires — Deux esclaves. Sur les galères dorées — Yachts — Villas et palais — Montres — Appartements et voitures Conclusion.

[86] Présentation de Vladimir Poutine, Benjamin LISAN. 17/09/2020, 42 pages, http://benjamin.lisan.free.fr/jardin.secret/EcritsPolitiquesetPhilosophiques/politiques/presentation_de_vladimir_poutine.htm

[87] Documentaire La méthode Poutine, Réalisateur Neil Docherty, 2015, États-Unis, 55 minutes, https://www.telestar.fr/programme-tv/fiche/159312428/la-methode-poutine

D’espion au chômage à tsar des temps modernes, Poutine a fait face à de persistantes accusations de criminalité et de corruption tout au long de son ascension. La méthode Poutine retrace la carrière du président russe sur deux décennies en s’appuyant sur les témoignages de magnats du monde des affaires, d’écrivains et d’hommes politiques russes en exil, ainsi qu’aux recherches de la politologue et écrivaine Karen Dawisha. Ce documentaire revient sur les épisodes troublants du passé de Poutine, depuis ses activités présumées de blanchiment d’argent et ses liens avec le crime organisé jusqu’à sa fortune personnelle secrète qui se chiffrerait en milliards.

(Ce documentaire montre le lien entre Poutine et le crime organisé à Saint-Petersbourg).

[88] La corruption de Vladimir Poutine, https://www.sutori.com/story/the-corruption-of-vladimir-putin--DU4RXuaQv6w8esMcEB2dw1D6

[89] Le système Poutine, Documentaire, Réalisateurs Jean-Michel Carré et Jill Emery, France, 2007, https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Syst%C3%A8me_Poutine

[90] Putin’s Kleptocracy : Who Owns Russia ? Karen Dawisha, Publisher Simon & Schuster, 2014, https://en.wikipedia.org/wiki/Putin's_Kleptocracy

[91] Was wusste Putin ? [Que savait Poutine ?], https://www.manager-magazin.de/finanzen/artikel/a-248494.html

Die in Frankfurt börsennotierte Sankt Petersburg Immobilien und Beteiligungs AG (SPAG) soll Millionen für die Russen-Mafia gewaschen haben. Der russische Präsident Putin saß über sieben Jahre lang im Beirat des hessischen Unternehmens.

[Saint Petersburg Immobilien und Beteiligungs AG (SPAG), cotée à Francfort, aurait blanchi des millions pour la mafia russe. Le président russe Poutine a siégé au conseil consultatif de la société de Hesse pendant plus de sept ans].

[92] Putin sat on board of firm in Russian mafia inquiry [Poutine a siégé au conseil d’administration d’une entreprise dans l’enquête sur la mafia russe], https://www.irishtimes.com/business/putin-sat-on-board-of-firm-in-russian-mafia-inquiry-1.359050

 

12.8    Les oligarques russes et les silovikis

 

[100] «Les oligarques. Le système Poutine », Christine Ockrent, Édition Robert Laffont, 370 pages.

[101] Poutine et ses courtisans : une relation cavalière avec l’histoire, Françoise Thom, 4 juillet 2021, https://en.desk-russie.eu/2021/07/04/putin-and-his-courtiers.html

Dans une interview accordée au Financial Times le 20 juin, Vladislav Sourkov, l’architecte du régime de Poutine, a comparé le président russe à Octavius, qui a mis fin à la guerre civile à Rome et établi le principat tout en restaurant le Sénat et en préservant les apparences de l’ancienne République. Comme Octavius ​​​​(appelé plus tard Auguste), Poutine aurait mis en place une monarchie déguisée en « démocratie ».

[102] Inside Putin’s circle — the real Russian elite [Dans le cercle de Poutine — la véritable élite russe], Anatol Lieven, 11/03/2022, https://www.ft.com/content/503fb110-f91e-4bed-b6dc-0d09582dd007

As the west focuses on oligarchs, a far smaller group has its grip on true power in Moscow. Who are the siloviki — and what motivates them ? [Alors que l’Occident se concentre sur les oligarques, un groupe beaucoup plus petit a son emprise sur le véritable pouvoir à Moscou. Qui sont les siloviki — et qu’est-ce qui les motive ?].

Anatol Lieven est chercheur principal au Quincy Institute for Responsible Statecraft et auteur de "L’Ukraine et la Russie : une rivalité fraternelle".

[103] L’homme d’affaires russe Boris Berezovsky retrouvé mort, Marie Jégo, 23 mars 2013, https://www.lemonde.fr/europe/article/2013/03/23/boris-berezovsky-retrouve-mort_1853369_3214.html

[104] Oligarchie russe, https://fr.wikipedia.org/wiki/Oligarchie_russe

[105] La base de données « LISTE DE POUTINE », https://www.spisok-putina.org/

Exemple, pour l’oligarque Smirnov, https://www.spisok-putina.org/en/personas/smirnov-3/

 

12.9    Les signes de la faiblesse de l’Occident, selon le Kremlin

 

[110] Selon Natan Sharansky, le renoncement d’Obama en Syrie puis le retrait américain d’Afghanistan ont encouragé Poutine à attaquer l’Ukraine, Natalia Kanevsky, 25 mars 2022, https://desk-russie.eu/2022/03/25/selon-natan-sharansky.html

Lors d’une visioconférence organisée le 22 mars par l’ISGAP (Institute for the Study of Global Antisemitism and Policy), Natan Sharansky a expliqué sa vision de Poutine et de la guerre en Ukraine. Selon lui, le chef du Kremlin se sent investi d’une « mission historique » consistant à « rassembler toutes les terres russes ». Mais il apparaît pour l’heure comme un unificateur sans précédent de l’Occident.

[111] Les conséquences du retrait américain d’Afghanistan vues de Russie : l’impact en Europe, le sort de l’OTAN, Françoise Thom, 8 septembre 2021, https://en.desk-russie.eu/2021/09/08/the-consequences-of-the-american.html

Le retrait précipité des Américains d’Afghanistan a d’abord été accueilli avec jubilation à Moscou. Les medias russes ne se sont pas contentés de se réjouir parce que les Américains avaient subi un revers encore pire que l’URSS en Afghanistan. Aux yeux du Kremlin, cette déroute américaine est annonciatrice de futurs triomphes dans la lutte contre l’Occident, qui semble être la raison de vivre du régime Poutine.

La propagande du Kremlin présentait initialement le retrait des Américains comme l’une des dernières étapes avant la déroute définitive de tout l’Occident.

 

12.10    Sur les capacités de nuisance du régime de Poutine

 

[120] Poutine ou la passion de la malfaisance, Françoise Thom, 4 mars 2022, https://desk-russie.eu/2022/03/04/poutine-ou-la-passion.html

[121] Appeler un chat un chat : l’essence criminelle du régime russe, Mykola Riabtchouk, 25 février 2022, https://desk-russie.eu/2022/02/25/appeler-un-chat.html

Comment combattre les mensonges du régime de Poutine sur l’Ukraine ? Face à un pouvoir qui ne jure que par la force, il faut commencer par désigner les choses par leur nom, conseille l’un des meilleurs politologues ukrainiens.

[121bis] Calling a Spade a Spade : the Rogue Essence of the Kremlin, Mykola Riabtchouk, 25 février 2022, https://en.desk-russie.eu/2022/02/25/calling-a-spade.html

How to fight Russian disinformation and lies of Putin’s regime on Ukraine ? Instead of « dialoguing » with leaders who only swear by force, one should start by calling a spade a spade, and a murderer a murderer, advises one of the best Ukrainian political scientists.

[122] Roman Ketchour, psychanalyste : « Le seul argument de Poutine est la force », Volodymyr Semkiv, 11 mars 2022, https://desk-russie.eu/2022/03/11/roman-ketchur-psychanalyste.html

[123] Dans la tête de Vladimir Poutine, Michel Eltchaninoff, Ed. Solin, 2015.

La philosophie russe devrait nous aider à comprendre sa stratégie alors même que les prophètes du conservatisme, de "la Voie russe" et de "l’empire eurasiatique" ont le vent en poupe au Kremlin.

[124] Mesures actives, Documentaire, Réalisateur : Jack Bryan, Producteurs : Jack Bryan, Marley Clements, Laura DuBois, Scénario : Jack Bryan, Marley Clements, 2018, 1h 52m.

Les Russes, Trump et la guerre politique relatent l’opération d’espionnage la plus réussie de l’histoire russe : l’élection présidentielle américaine de 2016. Le cinéaste Jack Bryan nous raconte 30 ans de guerre politique secrète conçue par Vladimir Poutine pour perturber, et finalement contrôler les événements mondiaux. Au cours de leur enquête, les cinéastes ont suivi diverses pistes mêlant argent, investissements immobiliers, relations avec la mafia.

Bande-annonce (2 minutes), https://www.youtube.com/watch?v=cLD6jroVA38

[125] La Russie de Poutine, un éternel pouvoir de nuisance, Daniel Desesquelle, 19/02/2021, https://www.rfi.fr/fr/podcasts/carrefour-de-l-europe/20210219-la-russie-de-poutine-un-%C3%A9ternel-pouvoir-de-nuisance

Dans la Russie de Vladimir Poutine, le principal opposant politique Alexeï Navalny est emprisonné après avoir été empoisonné, et ses partisans sont arrêtés par milliers. De l’Estonie aux États-Unis en passant par l’Allemagne ou la France, rares sont les pays à ne pas avoir été victimes de cyber-attaques venant de Moscou. Quant aux voisins proches de la Russie, ils vivent sous la menace militaire de leur grand voisin, ou, comme l’Ukraine et la Géorgie, l’ont déjà subie.

 

12.11    Sur le racket, la prédation, la mafia russe et les « black raiders » en Russie

 

[130] Raiders of the Russian billions, Luke Harding, 24/06/2008, http://www.theguardian.com/world/2008/jun/24/russia.internationalcrime

Des entreprises prospères sont mises en faillite, vendues et leur personnel licencié après des attaques financières par des gangs qui semblent au-dessus des lois.

[131] "Les faits" in "Sergueï Magnitski", https://fr.wikipedia.org/wiki/Sergue%C3%AF_Magnitski#Les_faits

[132] "Justice for Sergeï", un film documentaire d’investigation néerlandais, Réalisateurs : Hans Hermans et Martin Maat, 2010, https://www.imdb.com/title/tt1907699/

[133] Loi Magnitski, https://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_Magnitski

[134] Liste de groupes mafieux russes, https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_groupes_mafieux_russes

[135] Mafia russe, https://fr.wikipedia.org/wiki/Mafia_russe

[135] Russian mafia, https://en.wikipedia.org/wiki/Russian_mafia

[135] List of post-Soviet gangsters, https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_post-Soviet_gangsters

[135] Russian Organized Crime (ROC), https://irp.fas.org/world/para/roc.htm

[136] Bill Browder, https://fr.wikipedia.org/wiki/Bill_Browder

[137] Hermitage Capital Management, https://fr.wikipedia.org/wiki/Hermitage_Capital_Management

 

12.12    Mythes sur la chute du mur de Berlin et de l’URSS et de la période post-soviétique

 

[140] Le mur. Un monde réunifié, documentaire 57 mn, Réalisateur : Éric Stange, USA, 2011.

Le symbole le plus mémorable de la révolution qui s’est déroulée en Europe à la fin des années 80 est la chute du mur de Berlin en 1989 et la fin de l’Union soviétique.

[141] Le mur. Un monde divisé, documentaire 57 mn, Réalisateur : Éric Stange, USA, 2011.

Portraits d’Helmut Kohl, ancien chancelier de la RFA, Mikhail Gorbachev, ancien secrétaire général de l’URSS et George HW Bush, Président des États-Unis dans la perspective de la guerre froide.

 

13    Annexe : Extraits du texte « Le seul argument de Poutine est la force » de Roman Ketchour, psychanalyste

 

« Imaginons qu’un accord est trouvé avec Poutine : il signe des papiers, donne sa « parole d’honneur », il regarde dans les yeux, il serre la main. Et une seconde plus tard, il trompe et humilie.

[…] le personnage est diabolique.

Poutine n’est pas soumis à une logique rationnelle, il est guidé par autre chose.

J’appellerais métaphoriquement le premier niveau « racaille de Saint-Pétersbourg ». C’est un homme qui ne fait confiance à personne. Il est donc incapable d’aimer.

Il est guidé par les émotions. Ses principaux affects sont l’envie, la colère et la peur. Et il ressent toujours une excitation maniaque quand il « bat tout le monde ». Il vit avec un vide intérieur complet. Pour cette raison, le but principal de sa vie est de contrôler les autres. Afin de contrôler les autres, il utilise la manipulation. Tout ce qu’il dit vise un seul objectif : le contrôle.

Il veut contrôler son environnement immédiat. Contrôler la population. Contrôler le monde entier. C’est le genre de personnes qui a un désir effréné de pouvoir. Parce que le pouvoir est la seule chose qui les calme et leur donne un sentiment de contrôle sur les autres. Hors du pouvoir, ces gens ne s’imaginent pas du tout, hors du pouvoir, ils n’existent pas. En psychopathologie générale, on appelle cela « psychopathe antisocial ».

Les voici : « Je n’aime personne, je ne fais confiance à personne. Je ressens de la jalousie, de la peur et de la colère quand quelque chose échoue, et de l’excitation quand je réussis à atteindre la victime. Mon seul but est de contrôler les autres. Je les manipule — soit je les effraye, soit je les soudoie, soit je les flatte. Je fais de mon mieux pour qu’ils se comportent comme je le souhaite. »

Le deuxième niveau, plus profond, est la méfiance absolue. Et la peur. C’est pourquoi il a besoin de tous ces missiles, bombes, services spéciaux et de toute l’armée. Le premier niveau s’évapore, lorsqu’il ne parvient pas à maintenir l’image d’un dirigeant qui « a battu tout le monde ». Le deuxième niveau est la paranoïa. Il ne fait confiance à personne dans sa paranoïa. Son chef cuisinier est milliardaire, car il est responsable de sa nourriture — et Poutine ne fait confiance qu’à cette nourriture.

Il a demandé cette longue table pour que Macron, ou Scholz, ou qui que ce soit d’autre ne l’infecte pas. Sa paranoïa a une dimension hypocondriaque — une peur maladive pour sa santé.

La principale erreur des pays occidentaux et des démocraties occidentales est de ne pas nous avoir armés auparavant et de ne pas lui avoir parlé dans le langage de la force. Le seul langage que ces personnes comprennent est le langage de la force. La force qui ne dépend pas de lui, qu’il ne contrôle pas.

Lui s’imagine en souverain, propriétaire d’un sixième du monde : pas un gestionnaire politique, mais un empereur. Et donc le seul argument pour lui est la force.

La menace des armes nucléaires est le dernier argument dans la tentative de contrôler les esprits. Si vous ne faites pas ce que je veux, je détruirai tout le monde, tout le monde mourra !

Une prophétie « auto-réalisatrice » peut être à l’œuvre. Si quelqu’un pense que tout le monde veut l’attaquer, alors il se défendra. Mais interprétera les choses comme une intention de l’attaquer. C’est ainsi que les pires projections se matérialisent.

Nous avons affaire à des personnes qui ne sont pas capables d’éprouver de la culpabilité et de la responsabilité. John Dillinger, un gangster américain des années 1930, a tué plus de quarante personnes. Il y a eu un long procès public au tribunal. Dans son dernier mot, il a proclamé : « Vous avez dit tant de mauvaises choses sur moi. Mais vous devez savoir qu’un cœur honnête et bon bat dans ma poitrine. »

 

Dans cette vision, l’OTAN, les Ukrainiens et les « fascistes » sont à blâmer. Tous sauf les Russes, qui ont simplement été piégés, forcés, provoqués — ils n’ont fait que défendre contre une attaque planifiée les visant, ils n’ont pas de bombes. Ils ne sont pas coupables. Ils sont toujours pour la paix.

Poutine voit tout arrangement comme un moyen de tricher.

La Russie vit un traumatisme. C’est une nation impériale qui a perdu son empire. Ils rêvent de territoires impériaux perdus et perçoivent cette perte comme leur faiblesse et leur humiliation.

L’Allemagne a été autrefois réformée par le plan Marshall et par une politique de dénazification. Là-bas, le mal a été clairement défini comme étant le mal. Il a été identifié, nommé, puni. En Russie, cependant, le mal n’a pas été nommé et n’a pas été puni. Staline continue d’être un héros national. Dans le même temps, la perte de territoires et l’effondrement de l’empire provoquent l’impuissance et la peur. La nation a peur pour son existence.

[…] leur idée nationale prévoit de « rassembler les terres russes ». Ils ont besoin de vengeance parce qu’ils se sentent faibles.

Il s’exprime par des métaphores mystiques et magiques, des mythologies construites sur des fantasmes historiques.

Beaucoup de Russes aiment ça et ils ont besoin d’un tel leader. C’est l’anesthésie de l’égoïsme affecté — au lieu d’un dur travail de compréhension de vous-même et du monde qui vous entoure. C’est une drogue mentale. Au lieu de travailler sur leurs blessures, au lieu d’élaborer un projet rationnel, organisé, constructif, humaniste, ils vivent encore dans le mythe.

Le tyran est toujours sur la montagne, il unit et rassemble ; c’est un chef, un dieu et un messie.

Il augmentera le degré de menace, car il n’y a pas d’autre issue. Plus personne ne le croira, plus personne ne sera d’accord avec lui.

Je pense que, dans une situation désespérée, il résistera jusqu’au bout, et quand des « circonstances insurmontables » arriveront, il essaiera de nous entraîner dans son enfer. ».

 

Source : Roman Ketchour, psychanalyste : « Le seul argument de Poutine est la force », Volodymyr Semkiv, 11 mars 2022, https://desk-russie.eu/2022/03/11/roman-ketchur-psychanalyste.html

Nous publions un entretien avec Roman Ketchour, président de la Confédération ukrainienne des thérapies psychanalytiques, analysant le comportement de Vladimir Poutine d’un point de vue psychologique. Poutine est-il vraiment un malade mental ? Est-il capable d’appuyer sur le « bouton nucléaire » ? « Poutine est un colosse aux pieds d’argile », répond Ketchour. « Il fera encore des choses maléfiques. Des gens continueront à mourir. Mais le jugement a été rendu. Et il sera exécuté assez rapidement ».

 

14    Annexe : Extraits du texte traduit « Inside Putin’s circle — the real Russian elite » sur les oligarques siloviki

 

« Quelque chose de similaire pourrait être dit de l’élite gouvernante russe, et aide à expliquer le pari collectif effroyablement risqué qu’ils ont pris en envahissant l’Ukraine. Impitoyables, cupides et cyniques, ils peuvent être — mais ils ne sont pas cyniques à l’égard de l’idée de la grandeur russe.

Du temps du président Boris Eltsine, un petit groupe d’hommes d’affaires fortunés dominait en effet l’État, qu’ils pillaient en collaboration avec de hauts fonctionnaires. Ce groupe a cependant été brisé par Poutine durant ses premières années au pouvoir. Trois des sept « oligarques » les plus importants ont tenté de défier politiquement Poutine. Boris Berezovsky et Vladimir Gusinsky ont été chassés à l’étranger, et Mikhail Khodorkovsky a été emprisonné puis exilé. Les autres, et leurs nombreux équivalents moindres, ont été autorisés à conserver leurs entreprises en Russie en échange d’une soumission publique inconditionnelle à Poutine.

[…] une grande majorité de l’élite supérieure sous Poutine est issue du KGB ou d’états associés (mais pas des forces armées). Ce groupe est resté remarquablement stable et homogène sous Poutine, et est (ou était) proche de lui personnellement. Sous sa direction, ils ont pillé leur pays (bien que contrairement aux oligarques précédents, ils aient gardé la plupart de leurs richesses en Russie) et ont participé ou acquiescé à ses crimes, y compris le plus grand de tous, l’invasion de l’Ukraine. Ils ont fait écho à la fois à la propagande vicieuse de Poutine contre l’Ukraine et à ses dénonciations de la décadence occidentale.

Bien qu’ils aient amassé un pouvoir et une richesse immenses, Poutine et son entourage immédiat restent extrêmement irrités par la façon dont l’Union soviétique, la Russie et leur propre service se sont effondrés dans les années 1990 — et une grande puissance mélangée à un grand ressentiment est l’un des mélanges les plus dangereux dans la politique intérieure et internationale.

Au fur et à mesure que les tendances autocratiques de Poutine se sont développées, le pouvoir réel (par opposition à la richesse) au sein du système en est venu à dépendre de plus en plus de l’accès personnel continu au président ; et le nombre de ceux qui ont un tel accès s’est réduit – surtout depuis que la pandémie de Covid a conduit à l’isolement physique drastique de Poutine – à une poignée de proches collaborateurs.

Cinq membres du cercle restreint de Poutine Sergueï Lavrov, 71 ans, ministre des Affaires étrangères, Sergei Naryshkin, 67 ans, chef du renseignement étranger, Nikolai Patrushev, 70 ans, secrétaire du conseil de sécurité russe, Igor Sechin, 61 ans, directeur général de Rosneft, Sergueï Choïgou, 66 ans, ministre de la Défense.

De plus en plus, même les siloviki ont été publiquement réduits à être des serviteurs de l’autocrate comme l’illustre visuellement l’humiliation par Poutine de son chef du renseignement étranger, Sergei Naryshkin, lors de la réunion télévisée du Conseil de Sécurité nationale à la veille de la guerre. Un tel comportement méprisant envers ses partisans immédiats pourrait revenir mordre Poutine, car il a tant d’anciens autocrates.

Le noyau interne comprend le ministre de la Défense Sergei Shoigu (ancien ministre des Urgences et non un soldat professionnel) ; Nikolai Patrushev, ancien chef du Renseignement intérieur et aujourd’hui secrétaire du Conseil de Sécurité nationale russe ; Narichkine ; et Igor Sechin, l’ancien vice-Premier ministre nommé par Poutine pour diriger la compagnie pétrolière Rosneft.

Ces hommes sont connus en Russie sous le nom de « siloviki », « hommes de force », ou peut-être même, selon l’expression irlandaise, « hommes durs » [67].

La Douma, ou chambre basse du Parlement russe, m’a été succinctement décrite par un ami russe comme « un tas de compost plein de légumes pourris assortis ». C’est un peu trop méchant — la Douma contient des gens honnêtes — mais il serait vain de se tourner vers elle pour un quelconque leadership politique.

L’armée, qui ailleurs dans le monde serait l’institution habituelle derrière un coup d’État, a été résolument dépolitisée, d’abord par l’État soviétique et maintenant par Poutine, en échange d’un énorme financement public [en même temps que Poutine a conduit une] purge impitoyable par Poutine des rangs supérieurs de l’armée.

« Aujourd’hui, bien sûr, les siloviki aiment leurs luxes occidentaux, mais je ne sais pas si toute cette richesse colossale les rend plus heureux ou si l’argent lui-même est la chose la plus importante pour eux. Je pense qu’une des raisons pour lesquelles ils volent à une telle échelle est qu’ils se considèrent comme des représentants de l’État et qu’ils estiment qu’être plus pauvres qu’un groupe d’hommes d’affaires serait une humiliation, voire une sorte d’insulte à l’État. Auparavant, ce rang officiel vous donnait un statut supérieur. Maintenant, vous devez aussi avoir d’énormes sommes d’argent.

Les siloviki et l’élite officielle russe en général sont totalement et irrévocablement attachés à l’idée que la Russie est une grande puissance.

Je crois, cependant, que Poutine et les siloviki, bien que peu nombreux dans les élites au sens large, se félicitent de cet isolement. Ils sont de plus en plus impressionnés par le modèle chinois : une économie extrêmement dynamique, une société disciplinée et une superpuissance militaire croissante dirigée avec un contrôle de fer par une élite héréditaire qui combine une énorme richesse avec un profond patriotisme, promouvant l’idée de la Chine en tant que civilisation séparée et supérieure.

La place de l’Ukraine dans cette doctrine a été correctement résumée par l’ancien conseiller américain à la sécurité nationale, Zbigniew Brzezinski : « Sans l’Ukraine, la Russie cesse d’être un empire eurasien. L’establishment russe est entièrement d’accord. Ils ont également convenu, depuis au moins quinze ans, que l’intention de l’Amérique est de réduire la Russie à une puissance subordonnée de troisième ordre. Plus récemment, ils ont conclu que la France et l’Allemagne ne s’opposeraient jamais aux États-Unis. "À l’ouest, nous n’avons que des ennemis", me disait un intellectuel de l’establishment en 2019. L’establishment russe considère l’encouragement du nationalisme ukrainien comme un élément clé de la stratégie anti-russe de Washington. Même des membres par ailleurs calmes et raisonnables de l’establishment russe ont grondé de fureur lorsque j’ai osé suggérer dans une conversation qu’il serait peut-être préférable que la Russie elle-même laisse partir l’Ukraine. Ils semblent prêts, si nécessaire, à se battre sans pitié pendant longtemps, et à un coût et des risques immenses pour leur régime, pour empêcher que cela ne se produise. » ».

 

Source : Inside Putin’s circle — the real Russian elite [Dans le cercle de Poutine — la véritable élite russe], Anatol Lieven, 11/03/2022, https://www.ft.com/content/503fb110-f91e-4bed-b6dc-0d09582dd007

As the west focuses on oligarchs, a far smaller group has its grip on true power in Moscow. Who are the siloviki — and what motivates them ? [Alors que l’Occident se concentre sur les oligarques, un groupe beaucoup plus petit a son emprise sur le véritable pouvoir à Moscou. Qui sont les siloviki — et qu’est-ce qui les motive ?].

Anatol Lieven est chercheur principal au Quincy Institute for Responsible Statecraft et auteur de L’Ukraine et la Russie : une rivalité fraternelle.

 

15    Annexe : Extraits du texte « Poutine ou la passion de la malfaisance »

 

« L’ordre de l’après-guerre était fondé sur la coopération et la réconciliation entre les peuples. La propagande russe va s’efforcer de détruire le soubassement de cet ordre, la solidarité européenne, le lien transatlantique, la confiance dans les institutions représentatives et la démocratie. Pour cela elle va puissamment appuyer les partis extrémistes, attiser le nationalisme le plus borné, disséminer le complotisme, souffler sur toutes les haines, inter-ethniques, religieuses, « de classe » ; elle va s’attacher à discréditer les élites et inculquer une misanthropie noire, montrant partout le mensonge, la corruption et une universelle malveillance. Le but de ce bombardement de propagande est de rendre les pays démocratiques ingouvernables, d’y insuffler un climat de guerre civile, de les lasser de la liberté et de les rendre ainsi kremlino-compatibles. En même temps, toujours pour se venger de l’Occident, Poutine va soutenir tous les dictateurs rejetés par leur peuple, leur assurer les moyens de rester au pouvoir et de se procurer l’impunité en les dotant de systèmes de défense antiaérienne et de gardes du corps. Pour saper l’ordre international, il encouragera les ambitions de ces dictateurs, en Syrie, en Turquie et en Afrique.

Les Occidentaux ont longtemps été déroutés par cette politique. Encouragés par la propagande du Kremlin, ils ont cru que la Russie défendait ses « intérêts nationaux ». Tout simplement parce qu’il ne vient à l’esprit de personne, surtout dans les démocraties naturellement bienveillantes, qu’un dirigeant consacre tous ses efforts à une politique de pure nuisance, au détriment même de son pays.

Mais aujourd’hui les Occidentaux prennent conscience qu’ils ont eu tort de fermer les yeux sur l’immoralité du « système Poutine ». Un régime construit sur la haine et le ressentiment ne peut qu’entrer en conflit avec les nations qui l’entourent, et mieux vaut réagir promptement que de laisser les choses dégénérer. Seule l’éthique rend lucide et permet le courage. Espérons que cette leçon si durement acquise sera retenue, et qu’il n’est pas trop tard. ».

 

Source : Poutine ou la passion de la malfaisance, Françoise Thom, 4 mars 2022, https://desk-russie.eu/2022/03/04/poutine-ou-la-passion.html

L’agression de Poutine contre l’Ukraine a été perçue comme un coup de tonnerre par les Occidentaux, parce qu’il est toujours difficile de croire au pire. Pourtant les signaux d’alarme ne manquaient pas, et ne remontent pas seulement aux dernières semaines. Le régime de Poutine révélait des tendances inquiétantes dès les premiers mois de son arrivée au pouvoir.

 

16    Annexe : Comparaison entre l’agenda d’Hitler et celui de Poutine

 

Cet exercice n’a rien de scientifique, mais l’on peut s’étonner des coïncidences ou ressemblances entre l’agenda d’Hitler et celui de Poutine.

 

Le fait (côté Hitler)

Conséquences

Le fait (côté Poutine)

Conséquences

Incendie du Reichstag

Suppression des libertés. Interdiction du parti communiste allemand.

Attentats de Moscou de 1999.

Restriction ou suppression des libertés. Chaque nouvel attentat ou prise d’otages (2002, 2004…) a été l’occasion pour Poutine de restreindre les libertés au nom de la lutte contre le terrorisme.

Propagande d’état

Pour discréditer les démocraties et diaboliser et déshumaniser les juifs.

Volonté de réunir tous les Russes dans la mère patrie.

Sacralisation de la guerre et du sacrifice de soi pour la patrie.

Propagande d’état

Pour discréditer les démocraties et diaboliser et déshumaniser les Ukrainiens.

Volonté de réunir tous les Russes dans le Reich.

Sacralisation de la guerre et du sacrifice de soi pour la patrie.

Militarisation de la société

Et réarmement massif.

Non-respect des traités (dont le traité naval germano-britannique de 1935).

 

Militarisation de la société

Et réarmement massif

Non-respect du traité FNI, du mémorandum de Budapest.

 

Création d’un mouvement sécessionniste en Autriche

Anschluss.

 

Annexion de l’Autriche.

Via les services secrets, la propagande. Création de provocations (afin de faire accuser l’autre).

Création de mouvements sécessionnistes en Géorgie (2008) en Ukraine (2014).

Annexion de l’Ossétie et Abkhazie (2008) de la Crimée, du Donbass (2014).

Via les services secrets, la propagande. Création de provocations (afin de faire accuser l’autre).

 

Ces annexions ont toujours suivi l’élection dans ces pays d’un gouvernement pro-occidental (annexions ayant pour but de déstabiliser ce pays).

Bombardements de Guernica, Almería, Belchite, Jaén, Fabricona de Golpejar, Durango, Lérida, Granollers, Madrid, Barcelone, Valence, Alicante, Santander et des Asturies, par la légion nazie Condor.

Les bombardements par la légion Condor (escadrille aérienne), entre juillet 1936 et avril 1939, avaient servi d’entraînement, pour l’aviation allemande, pour les guerres nazies futures.

Bombardements d’Alep, d’Idleb, de la Ghouta (d’écoles, d’hôpitaux, de casernes de pompiers, de mosquées…).

Entraînement de l’aviation russe et test de plus de 200 armes (ayant servi pour la guerre en Ukraine).

Accord de Munich (1938)

Accord non respecté : Occupation hitlérienne de la Tchécoslovaquie (15 mars 1939).

Accord de Minsk 1 et 2.

Accords non respectés.

Attaque de la Pologne (le 01/09/1939).

Attaque grâce à un prétexte, créé de toutes pièces[68].

Attaque de l’Ukraine (le 24/02/2022).

Non-déclaration de guerre (attaque surprise).

 


 

L’extrême dangerosité de Poutine

 

Par Benjamin LISAN, le 19/06/2022

 

« La France est un paradis peuplé de gens qui se croient en enfer », Sylvain Tesson, écrivain globe-trotter.

 

« Merci à la France, ce pays exotique et paradoxal, rempli de gens heureux qui adorent être malheureux », Zar Amir Ebrahimi, actrice d’origine iranienne[69].

 

 

17    Introduction

 

Les pro-Poutine cherchent constamment à légitimer l’agression de l’Ukraine par la Russie, en soutenant le retour de la cynique logique de guerres perpétuelles des blocs impérialistes, nationalistes et suprémacistes.

 

Voyant les troupes russes gagner en Ukraine, les pro-Poutine n’hésitent plus à afficher leur sentiment de supériorité face aux défenseurs de l’état de droit.

 

Ils s’obsèdent sur les musulmans, le « grand remplacement », qui va détruire notre civilisation.

Certains parmi eux aiment les dictateurs, les régimes forts, les hommes durs, de caractères, cyniques, à la volonté implacable — pas des femmelettes —, haïssant les valeurs humanistes, symboles à leurs yeux de mollesse, de décadence, de dégénérescence de « l’Occident », face à l’Islam, les LGBT…

 

Ils conspuent le gouvernement actuel [« tout sauf Macron »], l’accusant du « bordel » actuel en France, de l’immigration sauvage, arrivant telle une « horde de sauterelles », de l’augmentation de l’insécurité, causée par l’immigration et par l’islamisation de la France, avec le danger de la mise en place d’une contre-société islamique, hostile à nos valeurs, et du terrorisme islamique. Ils font les mêmes reproches à l’UE pour les mêmes raisons.

 

Je leur demanderais qui a intérêt qu’il y ait la pagaille en France, qui attise les haines et les divisions entre les Français, en diffusant des désinformations à haute dose. L’extrême-droite et les agents d’influence des dictatures et totalitarisme, sur les réseaux sociaux.

 

Mais aucun de ces derniers ne comprend à quel point Poutine est très dangereux pour la paix globale dans le monde et notre civilisation, bien plus que l’islamisme et/ou le « grand remplacement » dans le monde.

 

Poutine est plus dangereux qu’Hitler, car qu’il possède 6 000 ogives nucléaires, ce que n’avait pas Hitler, qu’il en brandit régulièrement la menace — contrairement, jusqu’à maintenant, à la doctrine de la dissuasion nucléaire, qui est une doctrine défensive.

 

Par exemple, Poutine cherche à terroriser le monde entier, avec son annonce des tests réussis du missile RS-28 Sarmat, surnommé « Satan 2 » par la presse occidentale, contenant 10 ogives nucléaires capables de rayer de la carte une zone de 200 km de rayon. Une capacité de sur-destruction titanesque, mais un non-sens logique, militaire stratégique ou tactique, en rendant inhabitable une partie du pays à vaincre ou à conquérir.

 

Il n’est pas un simple dictateur comme un autre, du fait qu’il cherche à terroriser l’Occident, via un jeu d’échecs dangereux et mortifère, et qu’il veut agir en toute impunité en Ukraine et tailler des croupières à l’Occident.

 

A contrario, les pro Poutine ne voient pas les désastres écologiques et humains que cette guerre provoque : bombardement de dépôts de carburants, d’usines chimiques, de stocks de matières radioactives à Tchernobyl etc.

 

18    Exemples de soutiens volontaires ou non des partisans Poutine à son agression en Ukraine

 

[Si ce chapitre vous paraît trop long passez directement au chapitre suivant « la psychologie des dictateurs »].

 

Nous avons, par exemple, des déclarations de type munichois, telles celles-ci :

 

"Je suis réservée sur le choix de livrer des armes [à l’Ukraine]. Cela fait de nous des cobelligérants", Marine Le Pen BFM — 01/03/22[70].

 

"Les moyens que nous employons ne doivent jamais se retourner contre nous. Pourtant, je regrette que l’Union européenne ait décidé de fournir des armements nécessaires à une guerre, selon les termes du commissaire Josep Borrell (le chef de la diplomatie européenne, NDLR). Cette décision ferait de nous des cobelligérants. Un engrenage s’enclenche, avec quelle légitimité ? […] ", Jean-Luc Mélenchon, Assemblée nationale — 01/03/22[71].

 

Voici ci-dessous des exemples des déclarations de ces pro-Russes d’extrême-droite ou souverainistes ou d’extrême-gauche.

 

De X :

 

« "Ce n’est pas parce que vous êtes agressé que vous ne méritez pas de l’être. Les Ukrainiens font des victimes peu convaincantes. " ».

 

De Y :

 

« Arrêtez avec votre phobie, M. Benjamin Lisant, vous en faites de trop avec la guerre en Ukraine alors que vous ne pouvez en connaître les tenants et aboutissants puisque cette guerre est particulièrement politique. Mettez votre caquet en sourdine svp !

Bien sûr, il est facile de provoquer des émotions avec des victimes des morts la souffrance mais restez à votre modeste place au lieu de faire le fanfaron de vos connaissances et de raviver les émotions !

Ce n’est pas vous qui ferait cesser la guerre.

J’ai hâte de revoir la réélection de Donald Trump pour qu’il puisse agir sur les interlocuteurs et obtenir la cessation des hostilités. J’ai confiance en lui, le seul homme compétent et honnête ! ».

 

Je ne veux même pas vous lire jusqu’au bout tellement vous êtes prolifique et fatigant à ressasser toujours la même chose.

Nous savons, autant que vous, que la guerre est porteuse de grands malheurs de morts, mais on croirait presque que vous prenez plaisir à nous rapporter tout cela, c’est regrettable !

Cette guerre est une guerre politique dont Biden est l’instigateur. Qui est le plus responsable, Biden ou Poutine ! ».

 

J’ai répondu à X par le texte ci-dessous mais je ne suis pas certain que Y soit accessible à toute compassion et empathie :

 

« Il faudra qu’il m’explique ce que sont des « victimes pas convaincantes » (par exemple, celles du théâtre de Marioupol, de la gare de Kramatorsk etc.).

Il faudra expliquer cela aux familles ukrainiennes qui enterrent actuellement les membres de leur famille victimes des bombardements.

Ou des membres de leur famille, auxquels les troupes russes ont promis qu’ils rejoindraient l’Ukraine, mais qui ont été emmenés de "camps de filtration" à d’autres camps de filtration, en Russie, qui subissent des interrogatoires extrêmement durs de plus de trois jours, par le FSB, qui tentent de leur avouer qu’ils sont des néo-nazis, et qui disparaissent au milieu de la Russie, qui ont été emmenés jusqu’à dans des camps situés près de la Suède, selon les enquêtes de l’association du père Patrick Desbois qui s’est spécialisé, avec son ONG, l’association Yahad-In Unum, sur les victimes de disparition, des recensements des charniers dans le monde.

Pourquoi ces disparitions ? Sont-elles, elles aussi, peu crédibles ?

 

Nul n’est plus sourd que celui qui ne veut pas entendre quand l’information ne va pas dans le sens de ses convictions.

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Patrick_Desbois ».

 

A Y, j’avais envie de répondre ceci :

 

« Donald Trump honnête ? Alors je vous conseille, concernant sur les milliers de mensonges de Trump, de lire le paragraphe "Le cas de Donald Trump", dans mon ouvrage "Le Grand livre des imposteurs" [40] et de lire l’Interview de Mary Trump, nièce de Donald Trump [41]. ».

 

De Z :

 

« Ce sera sans doute mon seul message sur le sujet puisque le niveau d’hystérie ambiante au sujet de la guerre en Ukraine, tous sexes confondus, est tristement public.

Ce qui se passe en Ukraine n’est pas une question de gentils et de méchants. Ce sont simplement les empires américains et russo-soviétiques qui s’affrontent sur leurs marches.

Depuis la Seconde Guerre mondiale, l’Europe est passée du statut d’empire à celui de marches entre deux empires contemporains.

Avec l’effondrement de l’URSS, l’empire américain, auquel les pays d’Europe occidentale s’assujettissent, a progressé sur les marches. Mais la Russie se réveille et n’accepte plus cet état de fait.

Cette histoire est vieille comme le monde. C’est l’histoire des empires.

Mais je crois que ce qui heurte les pays européens, c’est que la Russie leur rappelle leur statut de marche, alors qu’ils se croyaient un empire (cf. Les dires de M. Barroso).

L’Histoire est en marche et ceux qui croyaient en être sortis se font signifier qu’ils sont sur la touche.

En conclusion, merci de m’épargner les rhétoriques moralisatrices sans fondement sur les gentils et les méchants ».

 

Donc, si l’on croit Z, l’UE se croyait un empire et est sur la touche concernant les empires russes et américains.

Et pour Z, il est normal que Poutine réactive cette logique agressive de confrontation entre blocs, et que ces agressions soient totalement amorales, sans foi ni loi, où tous les moyens sont permis — la ruse, le mensonge, la manipulation, la désinformation, les guerres asymétriques cachées — selon la doctrine du général russe Gerasimov qu’il a publiée en 2013 [20]), au lieu d’une logique d’ententes pacifiques et d’alliances entre pays.

Pour eux, il n’y aura jamais la paix dans le monde et la philosophie de paix de l’UE, qui a réussi à maintenir plus de 70 ans de paix sur un continent européen ayant été déchiré par les guerres durant plus de 1 000 ans, n’est que naïveté et candeur.

 

De F :

 

« Comment peut-on écrire des choses aussi simplistes, manichéennes et caricaturales ? [Sur Poutine].

Un conseil, faites une cure de medias occidentaux officiels (100 % pro Ukrainiens, anti russes) et trouvez des films avec peu de montage, pas de musique, qui sont postés quasi immédiatement depuis "le terrain". Vous verrez que la réalité des choses diffère sensiblement d’avec ce dont on vous gave du soir au matin.

Pour peu que vous compreniez l’anglais, je vous recommande, entre autres, les chaînes de Patrick Lancaster et d’un autre Américain dont je viens d’oublier le nom.

Ce n’est pas être "complotiste" que de contester l’information officielle. D’autant plus qu’avec l’émergence de la vidéo et de supports internet supplantant de loin l’écrit, les mensonges des medias "officiels" sont d’une intensité et d’une forme de plus en plus grotesque et permanente.

Le narratif occidental des gentils ukrainiens se défendant contre l’invasion des méchants russes est bien sûr complètement faux. C’est de l’inversion accusatoire de A à Z.

L’inversion accusatoire habituelle c’est de traiter de fou quiconque remet en cause le narratif (occidental forcément) "officiel".

L’inversion accusatoire marche aussi à plein régime, contre le régime de Bachar (comme l’histoire des gaz, ce sont les islamistes rebelles qui les avaient utilisés, mais les medias occidentaux ont forcément tout de suite dit que c’était le vilain Bachar).

"Complotiste" est un mot à la mode, ayant remplacé le trop usité "facho", utilisé par le régime en place pour décrédibiliser d’office toute opposition et toute critique. On fait au travers du "complotisme" l’amalgame entre les questionnements de bon sens et des affirmations simples ("les guerres sont déclarées pour le fric et pas les bons sentiments").

Sans vouloir que vous le preniez mal, ce sont malheureusement surtout des gens de certaines générations (postérieures à la révolution technologique des années 90-2000) qui croient dur comme fer à ce que racontent les medias officiels et ne peuvent accepter l’idée qu’ils soient remis en cause.

Pourtant, dans pas mal de pays, un gosse dirait de la télé : "Bah bien sûr, tout le monde sait que les infos, ce n’est que de la propagande du gouvernement, cette question…" Il n’y a qu’en Occident qu’une telle information énerve les gens et où ils ne peuvent accepter un concept aussi simple et allant de soi (mais je comprends que quand on a été roulé dans la farine longtemps, on se fâche en entendant autre chose).

Je vous prie de ne plus me livrer d’éditos manichéens et simplistes dignes du Nouvel Observateur.

Dire qu’il s’agit d’aider la démocratie est une hypocrisie monstre. Souvent, suite aux agissements de l’Occident, ces pays vivent le contraire (voir la Lybie, retour de l’esclavage des noirs et implantation de l’islamisme. Une seconde guerre civile est en cours. Mais l’important n’est-ce pas, c’est d’avoir tué le vilain dictateur ?)

Cette opposition gentilles démocraties occidentales vs méchants dictateurs est également grotesque. Pour les gens habitant sur le terrain, un dictateur qui sert leur économie, les nourrit et développe leur pays est bien préférable à un président "élu démocratiquement" (et réélu à chaque élection) corrompu jusqu’à la moelle, qui laisse le pays à l’abandon, l’économie s’écrouler et les gens affamés, et est entièrement à la botte d’intérêts étrangers (souvent occidentaux).

Vu que je ne suis pas démocrate, je n’ai pas envie de discuter plus en avant.

Vos arguments sont particulièrement caricaturaux et binaires, et je les ai déjà entendus plein de fois. Moi, je serai plutôt en faveur d’une bonne dictature, voyez-vous, avec des tonnes de référendums. La démocratie n’y serait pas hypocrite ni confisquée/déguisée.

Les grands idéaux utopistes (surtout utopistes) me dégoûtent un peu, ou au mieux, passent après le reste.

Trop de morts et de destructions ont été semées au nom de la liberté.

Au début, les histoires de méchants Ukrainiens qui tiraient sur des civils, je n’y croyais pas trop.

Donc pour votre intérêt, que ce soit à propos de la guerre en Ukraine ou de ce qui se passe à la boulangerie à côté de chez vous, partez du réel, pas des annonces officielles. Évidemment, vous pouvez entendre bobards, rumeurs etc. Mais d’une manière générale, ce genre de source est bien plus fiable que les "sources officielles et vérifiées".

Un conseil : si vous voulez en savoir un peu plus, sur n’importe quel sujet, privilégiez les sources d’infos "alternatives" et proches "du sol" (pas ou peu de montage, pas de musique, postées rapidement, pas ou peu de commentaires). Prêtez plus attention à Telegram ou à Liveleak qu’au 20H. Et surtout, quand il y a conflit, regardez des sources des deux camps, pas que d’un seul (actuellement, nos medias officiels sont plus ou moins 100 % pro Ukrainiens, quant à la guerre en cours).

De nouvelles frontières, cohérentes et légitimes, séparant en Ukraine les populations du nord-ouest de celles du sud-est, auraient le mérite de stopper en grande partie la tuerie en cours depuis 2014. Ces frontières sont en train d’être tracées à coups de canon. Tant pis, tant mieux.

Il est totalement délirant de croire que les medias occidentaux sont dignes de confiance. Quand on les voit travailler sur le terrain, c’est encore plus comique. Mentir n’est pas occasionnel : c’est leur seconde nature de suivre un narratif (dans lequel la véracité des faits est bien secondaire).

Évidemment que de l’autre bord, il y a ici et là des mensonges et des bobards. Évidemment qu’il y a de la propagande. Mais :

- En intensité bien moindre (!)

Je le redis, je ne suis pas démocrate. Je ne souscris pas à l’injonction du débat. "La démocratie…" mot rance. Combien de centaines de milliers de victimes sont tuées au nom de la démocratie ? Combien de pays déstabilisés ? La guerre actuelle elle-même n’aurait jamais démarré si ce n’était pour la poussée agressive des diplomaties occidentales (en 2014, c’était très clair. Avant 2014, pas de guerre). La « démocratie » prêchée par l’Occident est une vaste hypocrisie, une fumisterie sans nom, une utopie dégueulasse au sommet d’un monceau de crânes.

 

C’est au nom du bien et de la démocratie éclairée que les gentils Ukrainiens ont tiré des obus au phosphore blanc sur les zones habitées de Donetsk, le 25 mars.

Je vous souhaite de ne plus vous laisser embobiner par naïveté. Les faits parlent mieux que tout le reste.

Tout à l’heure, une amie journaliste qui travaille dans la région de Donetsk s’est retrouvée dans un bombardement. ».

 

Bien que F conteste qu’il soit complotiste, en réfutant la validité de ce terme, il est pourtant plongé en pleine pensée complotiste, qui se caractérise par des convictions et un système de croyances, non validés par des preuves suffisantes et incontestables.

 

De J :

 

« L’ambition américaine est effrayante, et peut nous mener à la guerre mondiale… avec notre sol comme champ de bataille.

Vous avez vos certitudes, moi j’ai l’Histoire. Essayez, tout seul, avec ces mots-clés : […] "Promesses de l’OTAN de ne pas s’étendre à l’Est" "Pseudo-révolution orange", "Hunter Biden et la Burisma", Trafics mafieux du fils de Biden" "Guerre de 8 ans de Kiev contre le Donbass, 1 4000"morts" etc. Etc.. ».

 

De A :

 

« Arrêtez de comparer Hitler et Poutine. Nous sommes en 2022 et si vous êtes juste, vous comprendrez que c’est les USA et son OTAN qui ont provoqué tout ça et d’ailleurs, ils n’ont pas tirez les leçons de leur défaite en Afghanistan et en Syrie. Ils sont encore en train de provoquer un autre afflux de réfugiés en Europe [réfugiés ukrainiens ?] ».

 

Ces pro-Poutine (anti-USA et anti-OTAN) vous opposent ces arguments : « le point Godwin[72] » et reductio ad hitlerum[73]. Pourtant, on ne peut que s’interroger sur les étranges similitudes entre l’agenda de Poutine et celui d’Hitler — voir le chapitre annexe "Comparaison entre l’agenda d’Hitler et celui de Poutine" dans mon ouvrage "L’extraordinaire pouvoir de nuisance de Vladimir Poutine dans le monde" [42].

 

Revient aussi l’accusation portée régulièrement contre Macron d’être un dictateur [Mais savent-ils réellement ce qu’est un dictateur et une dictature[74] ?]. Lorsque le passe vaccinal et le port du masque obligatoire avaient été instaurés, les complotistes avaient accusé Macron de vouloir établir une dictature sanitaire, accusation ayant maintenant du plomb dans l’aile depuis que ces deux mesures ont été levées, en France, le 14 mars 2022.

 

De M. [s’adressant à une personne soutenant le président français Emmanuel Macron] :

 

« Vous êtes cro cro mignon. Vous aimez notre dictateur. Ça ne s’appelle pas le syndrome de Stockholm ? ».

 

De N :

 

« […] Macron c’est l’antidialectique et son corollaire la vraie dictature. ».

 

De D :

 

« Avec la guerre en Ukraine, Macron utilise vos impôts et se fait réélire parce que les gens ont peur : peur du virus, peur de la guerre, peur de la famine : les moutons votent toujours bêtement quand ils ont peur.

Pour sauver des vies, pour sauver la démocratie, pour sauver votre pays, il faut arrêter le cercle de la guerre, la propagande et la dictature [de Macron] ».

 

Il existe sinon des groupes Facebook comme « Relevons-nous contre la dictature Macron ».

 

Une des injonctions de la philosophie des Lumières et de la science moderne est de « ne rien admettre sans preuve ». Mais, à l’inverse, eux admettent des « vérités », correspondant à leur conviction, sans preuves suffisantes et incontestables.

 

18.1    Comment lutter contre cette naïveté voire cette compromission avec Poutine ?

 

Durant cette guerre lancée par Poutine en Ukraine, doit-on ménager Poutine et ne pas « humilier Poutine » — une position plutôt adoptée en Europe de l’Ouest (France, Allemagne, Danemark, Pays-Bas…) —, ou bien doit-on soutenir très fortement militairement l’Ukraine, jusqu’à sa victoire totale contre la Russie, même si cela coûte très cher financièrement à l’Europe — position majoritaire en Europe d’Est (i.e. les ex-pays de l’Est) et position majoritaire du Groupe de Visegrád ?

 

Bien que la gravité de la situation européenne face à la menace russe _ à cause de son impréparation militaire et son incapacité à avoir prévu cette guerre _, pousse à l’émergence d’une Europe politique, voire géopolitique, on constate qu’il y a encore des blocages dans son fonctionnement _ véto de la Hongrie sur l’embargo sur le pétrole russe, durant 3 mois, et aucun embargo sur le gaz russe.

Il y a le temps des décisions européennes (à l’unanimité) et le temps de l’Ukraine (et son urgence), avec la lenteur des livraisons d’armes à l’Ukraine _ Européennes, mais surtout américaines…

 

Il y a une différence de visions des menaces entre l’Europe de l’Ouest _ qui voit surtout la menace russe — et l’Europe de l’Est — qui voit la menace russe et celle du Sud, celle de l’immigration du Sud. Cette Europe de l’Est reproche à l’Europe de l’Ouest d’agir comme une tortue dans leur aide à l’Ukraine.

Or la Russie s’appuie à merveille sur les divisions entre pays européens, par exemple en influençant les décisions de la Hongrie, de la Serbie…

 

Mais selon Nerijus Aleksiejūnas, l’ambassadeur de la Lituanie en France, malgré le problème des décisions communes, il y une volonté actuelle majoritaire des pays européens d’aller vers une Europe forte, une Europe de la Sécurité, une Europe de l’énergie. Des pays donnent l’exemple comme la Lituanie qui a fortement investi dans une indépendance énergétique et qui se passe maintenant du gaz et de l’électricité russes et qui sait maintenant se défendre contre les cyberattaques russes. La Lituanie a parfaitement compris que Poutine utilise le gaz comme une arme contre l’Europe. La Lituanie aide même l’Ukraine en matière de cybersécurité.

 

Ces pays d’Europe de l’Est reprochent à la France une certaine naïveté, voire une complaisance envers Poutine en :

 

·         faisant de beaux discours mais qui ne sont pas suivis d’effets,

·         insistant à continuer à tenter de dialoguer avec Poutine — attitude qui n’apporte rien à la résolution du conflit, alors qu’elle est moquée par les medias russes,

·         ayant proposé une architecture de défense européenne incluant la Russie,

·         ayant invité Poutine, au Fort de Brégançon, en 2019, pour un dialogue stratégique, sans prévenir les autres partenaires européens.

 

Ces pays avaient raison sur la menace russe — une évidence, pour eux, avec l’agression de la Géorgie en 2008, puis de l’Ukraine, en 2014, avec l’annexion de la Crimée et du Donbass —, alors que l’Allemagne et la France en avaient fait une analyse erronée, n’en ayant pas pris conscience, en la minimisant, pensant que Poutine allait se calmer et qu’ils allaient reprendre le Business as usual avec la Russie, comme si de rien n’était.

 

Les trois erreurs fondamentales ont été de penser :

 

a)       que commercer avec la Russie la changerait.

b)      qu’en étant gentil avec Poutine, cela payerait ou qu’il en serait reconnaissant.

c)       que l’on peut comprendre rationnellement la Russie à l’aune de notre mentalité ou logique, alors qu’il n’y a aucune logique commune entre la russe et l’européenne.

 

18.2    Le mensonge de la guerre préventive que Poutine mènerait en Ukraine

 

« Les prétextes invoqués pour justifier l’invasion de l’Ukraine se sont effeuillés les uns après les autres en l’espace de quelques semaines. Ce fut tour à tour la nécessité de « dénazifier » l’Ukraine, d’empêcher un « génocide » des russophones, de prévenir l’expansion de l’OTAN aux frontières de la Russie, de renverser l’ordre international injuste dans lequel « une économie fonctionne pour un million de personnes ou même pour le « milliard doré » », comme l’a déclaré le président russe à Davos en 2021 ; la dernière en date vient d’être formulée par Poutine : il s’agit de « récupérer » les terres injustement arrachées à la Russie par ses ennemis et de refaire l’Empire russe. La variété même de ces justifications — la facilité avec laquelle Poutine s’en défait pour en adopter de nouvelles — montre qu’aucune d’entre elles n’approche des vraies motivations du président russe » [25].

 

Sans vraie menace, en 20 ans, l’OTAN pouvait mourir de sa belle mort. On a même parlé de sa mort cérébrale.

Bien au contraire, l’agression de l’Ukraine par Poutine a contribué à faire renaître l’OTAN.

Le fait que la Finlande et la Suède, pays neutres, demandent officiellement leur entrée dans l’OTAN prouve que ces pays ne se font pas abuser par les prétextes avancés par Poutine pour justifier sa guerre en Ukraine.

 

Beaucoup de gens ne comprennent pas que les dictatures — poutinienne… — reposent sur la propagande, c’est-à-dire le mensonge et donc ne comprennent pas que les affirmations suivantes :

 

1) c’est à cause de l’OTAN que Poutine a été "obligé" d’envahir L’Ukraine.

2) cette "opération spéciale" a pour but de "dénazifier" L’Ukraine.

 

=> ne sont que des slogans de propagande pour justifier cette invasion.

 

En fait, il ne faut pas inverser les rôles ou être complaisant avec la volonté de puissance poutinienne.

 

Trop de gens trouvent des circonstances atténuantes à tous les agissements cyniques ou criminels de Poutine.

 

Rappelons (et mettons en lumière l’évidence) que l’agresseur c’est Poutine et non l’OTAN.

 

Sans les multiples provocations et agressions de Poutine — en Géorgie, en 2008, en Ukraine, en 2014, sans compter l’agression russe contre la Moldavie, en 1992 — guerre du Dniepr —, et par deux fois en Tchétchénie —, créant des inquiétudes légitimes chez ces derniers, un grand nombre de pays de l’Est et/ou de l’ancien bloc soviétique, ayant gardé un mauvais souvenir de la terreur soviétique et du contrôle, de la tutelle dictatoriale de l’URSS sur ces pays durant 50 ans, se sont alors précipités dans les bras de l’OTAN.

 

Et l’expansionnisme suprémaciste traditionnel russe et Poutine en sont les uniques responsables.

 

Les pays de l’OTAN sont actuellement toutes des démocraties libérales et pluralistes, sauf la Turquie, qui est une dictature.

 

À chaque fois qu’un ex-pays de l’Est, précédemment soumis à la Russie, devient une démocratie libérale, cette dernière est mise en danger par le pouvoir dictatorial de Poutine, et cette démocratie est ressentie comme un danger pour le pouvoir dictatorial et autocratique de Poutine. Ces démocraties pourraient donner des désirs de liberté, des mauvais exemples à ses sujets.

 

À plusieurs reprises, par ses manœuvres politiques, Poutine a tenté d’avoir, en Ukraine qu’il considère comme sa chasse gardée, un gouvernement aux ordres du Kremlin, mais, à chaque fois, il n’a pas réussi :

 

a) avec le pro-russe Viktor Ianoukovytch, obligé de partir à la suite de la révolution Orange[75] en 2004, cette dernière ayant dénoncé les fraudes électorales, organisées par le gouvernement de Viktor Ianoukovytch,

b) avec le retour au pouvoir du président pro-russe Viktor Ianoukovytch, en 2010. Mais ce dernier a été renversé par la révolte de l’Euromaïdan, en 2014, avec l’élection du pro-occidental Petro Porochenko en 2014, puis du russophone pro-Occidental, Volodymyr Zelensky, en 2019.

 

Donc ce 24 février 2022, il a décidé, par cette guerre, d’imposer un gouvernement fantoche pro-russe, par la force, comme dans les pays de l’Est, à l’époque soviétique.

 

Même si les USA ont soutenu les mouvements pro démocratie (en 2004 et 2014, l’Euromaidan[76]), il n’en demeure pas moins que le besoin de liberté d’expression, de conscience, est aussi naturel que l’oxygène de l’air.

Ne voulant pas se remettre en cause, ne voulant pas incriminer son régime dictatorial tyrannique, il fait alors appel à un raisonnement typiquement paranoïaque et à cette pétition de principe :

 

=> ce n’est pas le désir de liberté qui est derrière tous ces mouvements d’émancipation contre la tutelle russe, mais un complot de l’Occident, des USA et de l’OTAN contre la Russie.

 

 

18.3    Le danger d’une politique de faiblesse et d’apaisement face à Poutine

 

Concernant cette guerre en Ukraine, le journaliste Jean-François Bouthors déclarait « Les Ukrainiens ont été capables de se défendre. Est-ce que, nous, peuples d’Europe de l’Ouest, allons être capables de nous défendre ? Un jour, il va falloir payer le prix du sang pour notre liberté » (C ce soir, France 5, 16/06/22[77]).

 

19    La psychologie des dictateurs

 

19.1    Des mégalomanes

 

La plupart des dictateurs sont persuadés d’avoir un destin exceptionnel. Ils transforment souvent leur complexe d’infériorité en comportement de supériorité.

Souvent, ils se considèrent comme des sauveurs, des rédempteurs messianiques voire mystiques, devant guider le peuple qui, lui, n’a pas la voix au chapitre. Ils s’imaginent être des hommes exceptionnels, de volonté et de caractère.

Ils sont souvent enfermés dans une sorte d’hubris délirante, comme lors de cette déclaration d’Hitler « Avec la confiance d’un somnambule, je marche sur le chemin tracé par le destin ».

 

Leur hubris et leur mégalomanie n’ont progressivement plus de limite.

Certains sont souvent des joueurs d’échecs ou de poker menteur, aimant le danger, audacieux, poussant leur mise toujours plus loin, défiant la mort, la recherchant même, comme Hitler et Poutine (Hitler, qui était persuadé qu’il mourrait jeune et qui était obsédé par l’urgence de l’accomplissement de sa mission — comme tuer tous les juifs, en un minimum de temps…).

 

Ils ne supportent/ne tolèrent absolument pas la moindre contradiction ou frustration. Toute opposition est souvent considérée à leurs yeux comme de la trahison. Ils peuvent devenir littéralement fous de fureur, si un de leurs subordonnés s’oppose à eux ou exprime une opinion divergente des leurs.

 

Souvent, du fait de leur « nature exceptionnelle », ils se sentent au-dessus de la morale ordinaire. Ils se sentent délivrés ou exemptés de toute contrainte morale.

Pour justifier la purge de la « nuit des longs couteaux », Hitler déclarait « À cet instant, je me suis trouvé responsable du destin de la nation allemande et, par conséquent, j’étais l’autorité judiciaire suprême du peuple allemand. »[78].

 

Souvent pour montrer qu’ils sont des hommes d’une volonté implacable, ils ne reculent jamais, faisant preuve d’une détermination fanatique, persuadés que leur détermination « infaillible », leur dureté, et leur mental d’acier trempé, feront la différence, à la longue, dans un conflit, cette obstination pouvant causer, soit leur réussite face à un ennemi plus faible, soit, a contrario, leur perte.

 

Certains hommes seuls, dans un contexte favorable, ont pu changer le cours de l’Histoire (Mahomet, Hitler, Lénine, Staline, Mao,…). Et cela a été le cas de certains dictateurs.

Souvent, les dictateurs veulent être ceux qui ont changé l’ordre mondial et le cours de l’Histoire, y compris et souvent par la force, étant alors dans une volonté de rupture par rapport à l’ordre existant (l’ordre bourgeois, capitaliste, libéral…), qu’ils caricaturent et détestent, tels Hitler, Staline…

 

Souvent s’observe chez eux, à la longue, une dérive dans leur mégalomanie, leur hubris, leurs sentiments de toute-puissance et d’invincibilité, souvent associée à une dérive belliciste. Et souvent, à la longue, ils se surestiment, tandis qu’ils sous-estiment leurs adversaires.

Devant toute opposition ou résistance, ils s’engagent alors dans une fuite en avant perpétuelle, pour renforcer toujours davantage leur pouvoir dictatorial et écraser encore plus toute opposition.

 

1.1        Des criminels sans scrupule

 

Ils sont souvent animés par des frustrations et des ambitions refoulées au départ, un désir inextinguible de revanche ou de vengeance.

 

Tous sont des criminels, des meurtriers redoutables et sans scrupule, recourant à la violence pour réussir — César, Napoléon, Lénine, Staline, Mussolini, Hitler… —, n’hésitant pas à dépouiller les ennemis vaincus de leurs richesses et œuvres d’art.

Ils sont souvent responsables d’une politique criminelle et de violence de masse. Ils sont fascinés par la violence, la guerre, objets pour eux de pouvoir et de domination.

Ils sont tous corrompus et tous des voleurs.

 

1.2        Des menteurs et manipulateurs

 

Souvent, ils sont arrivés au pouvoir par le mensonge, la manipulation, les meurtres, les crimes.

Beaucoup sont sournois, spécialistes des coups fourrés — Hitler, Staline, Poutine… —, des exécutions extra judiciaires. Dans ce domaine, Poutine a été à la bonne école, celle du KGB, qui lui a enseigné les « mesures actives ».

 

Jusqu’en 1937, Hitler s’est présenté comme un homme de paix pour mieux tromper ses ennemis, la France et l’Angleterre, dissimuler ses buts de guerre, et le réarmement clandestin de l’Allemagne. Par exemple, le 17 janvier 1935, Hitler déclarait au Daily Mail, « Je connais les horreurs de la guerre, je ne romprai jamais la paix, de mon propre chef »[79].

 

Ce sont des grands menteurs et manipulateurs. Et leurs régimes reposent sur le mensonge.

Souvent avant de prendre le pouvoir, ils promettent monts et merveilles, voire un millenium de félicité.

 

Mais en même temps, ils savent séduire leur peuple, par exemple, en leur offrant « du pain et des jeux », le plein-emploi (Hitler…), la fierté nationaliste, les divertissements, qui sont leur meilleure propagande : les voyages organisés par le KDF (la Force par la Joie), le cinéma, fournisseur d’illusion…) [44].

 

À leurs fidèles, ceux qui font partie de la communauté des bons croyants, ils réservent des rétributions, des gratifications morales et une promotion sociale [44].

 

Leurs fidèles considèrent leurs chefs comme des demi-dieux, des êtres exceptionnels, dotés de capacités hors normes.

 

Pour maintenir les illusions de leurs fidèles, ils n’hésitent pas à leur mentir, à réécrire leur biographie et l’Histoire, à toujours leur avantage, à construire leur légende dorée, via une présentation fantasmée de leur jeunesse dans laquelle il est difficile de distinguer le vrai du faux, comme dans les cas d’Hitler, de Mussolini, Mao, Staline, la famille Kim en Corée, Marcos aux Philippines, à instaurer le culte de leur personnalité, ce qui permet de couper court à tout jugement, de réduire l’esprit critique des fidèles, ce culte leur étant narcissiquement très gratifiant.

 

Par exemple, si l’on en croit le culte de la personnalité de Poutine, il n’est pas seulement ceinture noire 8e dan de judo, il est aussi pêcheur, chasseur, tireur d’élite, skieur, cavalier, plongeur, pilote de bombardier, pilote d’ULM, pilote de F1, pilote de submersible, hockeyeur, archéologue et archéologue sous-marin[80] etc.

Selon les biographies officielles, Kim Il-sung est crédité de la défaite presque à lui tout seul des Japonais à la fin de l’occupation de la Corée (passant sous silence les efforts soviétiques et américains) et de la reconstruction de la nation après la guerre de Corée.

Conformément aux mythologies modernes qui imprègnent la version nord-coréenne de l’Histoire, considérée comme cruciale pour le culte de la personnalité et le contrôle politique, il est annoncé que Kim Jong-il est né au mont Paektu dans la base secrète de son père en 1942 (alors qu’il est en fait né en 1941 en Union soviétique) et que sa naissance a été annoncée par une hirondelle, a fait passer de l’hiver au printemps, et qu’une nouvelle étoile est apparue dans le ciel, ainsi qu’un double arc-en-ciel.

De 1973 à 2012, Kim Jong-il n’accumule pas moins de 54 titres, dont la plupart n’ont presque rien à voir, ou même pas du tout, avec de réelles réalisations politiques ou militaires puisqu’il n’a jamais eu de formation militaire.

L’agence centrale de presse nord-coréenne rapporte également, parmi d’autres choses, que selon plusieurs témoignages, la « nature et le ciel ont déployé une grandiose extase mystérieuse pour célébrer l’anniversaire de Kim Jong-il »[81].

 

2         Ceux qui ont déjà alerté sur la dangerosité et le pouvoir de malfaisance de Poutine

 

Bien des gens et penseurs ont alerté sur l’extrême dangerosité de Poutine et sur le fait qu’il est un menteur notoire et un grand criminel, comme la journaliste et militante des Droits de l’Homme russe, Anna Politkovskaïa, morte assassinée en 2006, le jour de l’anniversaire de Poutine, [21], comme l’ancien collègue de Poutine et agent du KGB Sergueï Jirnov [22].

 

« Dès ses débuts, Vladimir Poutine a construit son régime sur la haine et le ressentiment. Un système politique qui ne peut qu’entrer en conflit avec les nations qui l’entourent […] La manière dont Poutine s’était hissé au pouvoir, les débuts même de son règne auraient dû faire comprendre que le nouveau chef de la Russie était un homme dangereux. (…]

À peine nommé chef du gouvernement par Eltsine, il entreprit de lever l’inhibition des citoyens russes devant l’emploi de la force. Ce sera chose faite grâce aux attentats de septembre 1999, qui furent imputés sans preuves aux Tchétchènes (alors que le FSB se fit prendre par les habitants d’un immeuble en train de placer des explosifs) et permirent à Poutine de lancer une guerre dévastatrice contre la Tchétchénie. Cette guerre lui tint lieu de campagne électorale en 2000. Elle donna droit de cité au discours haineux dans la télévision russe et déclencha une vague de chauvinisme sur laquelle Poutine ne cessa de surfer. », selon Françoise Thom, historienne spécialiste de la Russie. [1].

 

Toujours selon Françoise Thom, « Poutine a été formé à la fois par la pègre et le KGB. Il en résulte qu’il est incapable de penser en termes politiques. Il ne tient compte ni de la société ni de l’opinion, qui à ses yeux sont totalement manipulables par les élites. Il ne comprend pas ce qu’est un État ou un empire, car le droit est absent de ses catégories mentales. Sa logique est celle d’un chef de bande. Sa vision de la scène internationale est celle d’une jungle où s’affrontent les mâles dominants. Sa vision de l’empire est celle d’un espace exclusif de pillage et de prédation. Pour lui, souveraineté est synonyme d’impunité. Il ne reconnaît qu’un seul crime : faire défection et passer sous le contrôle d’un mâle dominant rival (notamment le Président des États-Unis). Les traîtres, ceux qui ont joint les rangs d’une bande rivale de la sienne, doivent être punis d’une mort atroce. D’où l’assassinat spectaculaire de Litvinenko, la tentative d’assassinat de Skripal, un message clair aux Russes : les capos étrangers ne vous mettront pas à l’abri de la sentence que j’ai prononcée contre vous. Le crime commis par l’Ukraine aux yeux de Poutine est de même nature que celui d’un Litvinenko : elle faisait partie de sa bande, elle a fait défection pour se mettre sous la protection d’un chef rival. Cela explique la fureur destructrice, la rage de dévastation que Poutine a déclenchée sur ce malheureux pays. Les vraies motivations de la guerre menée contre l’Ukraine sont la vengeance et l’avertissement : tout le reste n’est qu’un habillage rhétorique. Poutine est un gangster, il raisonne et agit en gangster » [25].

 

Toujours selon elle, « Plus la corruption des élites devient criante, plus la fuite des capitaux s’accélère, plus le patriotisme et l’idéologie de la grande puissance sont mises en avant par la propagande officielle, et plus la confrontation avec l’Occident est présentée comme la raison d’être de la politique étrangère russe. C’est en cela que le système poutinien innove par rapport au système eltsinien : le pillage de la Russie se fait désormais sous des slogans patriotiques. Le peuple russe accepte de se serrer la ceinture parce qu’on l’a persuadé que les hommes du Kremlin, tout en se remplissant les poches, travaillent jour et nuit à rétablir la grandeur de la Russie, qui se relève « alors qu’elle était à genoux » [25].

 

Pour le philosophe Michel Eltchaninoff, « Poutine croit intimement à la supériorité de l’homme russe » [30].

 

 

 

3         L’impression pour Poutine d’être missionné

 

Selon Vladimir Fédorovski, Vladimir Poutine se considère « choisi par la Providence » et, partant de là, conçoit la Russie comme un « monde à part », ni Occident, ni Orient, une quatrième force [31]. Le fait d’être choisi par la Providence le rapproche de l’Église avec laquelle il scelle l’alliance entre l’Église orthodoxe et son pouvoir temporel. Il est persuadé que le fait qu’il s’appelle « Le chemin » et le fait qu’il est né d’une mère aimante, qui a été morte puis ressuscitée, lors du siège de Léningrad, sont autant de signes du destin. Il est très nationaliste et son destin, sa mission grandiose, à ses yeux, est de restaurer le prestige et la puissance de la Russie, y compris par l’expansion guerrière.

 

Le fait de se sentir missionné, comme chez certains gourous, est peut-être lié à un fond paranoïaque, lui-même induit par la violence de l’éducation de son père[82] ?

 

La plupart des dictateurs, se sentant missionnés, « transportés », obsédés par leur mission ineffable, sont dangereux, car ils n’ont aucun garde-fou et n’en font qu’à leur tête, leur seul point focal étant leur vocation prestigieuse.

 

4         Comme je vois Poutine

 

4.1        Un grand criminel sans scrupule et un être fourbe

 

Durant son règne, Poutine n’a cessé de se servir de la corruption, du chantage, de l’intimidation, de la manipulation, de la haine et du chauvinisme grand-russien, pour asseoir son pouvoir, établir une dictature impitoyable, affaiblir ceux qu’il considère comme ses ennemis, en particulier les USA, l’Union Européenne et les états de droit (i.e. toutes les démocraties libérales) et éliminer ses opposants (Boris Nemtsov, Anna Politovskaïa,…).

 

Je le vois comme un être amoral, uniquement préoccupé par ses intérêts et son pouvoir, cynique, machiavélique, dissimulateur, avançant masqué, pervers narcissique, aimant terroriser, dominer, tromper, abuser ou/et humilier ses interlocuteurs ou/et ses subordonnés. Par exemple  :

 

·         Quand Poutine avait placé son labrador, Connie, devant Angela Merkel, en 2007, sachant que la chancelière allemande avait la phobie des chiens[83].

·         Lors d’une réunion retransmise à la télévision, le 22 février 2022, on peut voir le président russe humilier publiquement son directeur du Service des renseignements extérieurs, Serguei Narychkine[84].

·         Selon Andrey Soldatov, expert russe des services secrets et journaliste d’investigation, Vladimir Poutine aurait fait arrêter le chef du service extérieur du FSB et son adjoint, à cause des rapports erronés fournis à la veille de l’invasion ukrainienne. Et il aurait purgé 150 espions du FSB après l’échec de la prise de Kiev lors de l’invasion de l’Ukraine[85].

·         Quand il fait croire que Wagner n’est qu’une milice privée, alors qu’elle se comporte comme une force de projection extérieure de l’armée russe dans le monde, disposant de chars, d’avions de chasses, d’unités de désinformation et de diffusion de propagande russe sur les réseaux sociaux.

 

4.2        Poutine, un menteur et manipulateur notoires

 

Dans les années 2000, il prétendait que la démocratie était le meilleur système du monde et le plus efficace. Il disait que contrairement aux rois, il ne resterait pas au pouvoir et redeviendrait un simple citoyen ordinaire.

Juste la veille de l’invasion de l’Ukraine, la nuit du 24 février, qu’il a programmée depuis longtemps, il prétendait, en montrant toutes les apparences de la sincérité, qu’il était un homme de paix, agissant pour la paix.

Actuellement, il affirme à la télévision russe que cette guerre est conforme à la légalité internationale[86].

S’il était honnête, pourquoi arrête-t-il tous ses opposants, interdit l’ONG Mémorial, ferme-t-il les réseaux sociaux étrangers tels Facebook Twitter, interdit dans les écrits des journalistes le mot "guerre ", qu’il faut remplacer par "opération spéciale ", condamne-t-il à 15 ans de prison toute personne qui informera ou fera de la propagande pour les sanctions ou pour tout mensonge (Fake news) sur l’armée russe ?

Pourquoi interdit-il même les manifestations, dans les rues, de plus de deux personnes ?

 

5         L’intense et agressive propagande russe comme facteur de guerre

 

Cette propagande est une principale cause de cette guerre et du soulèvement des populations pro-russes, au Donbass et en Crimée, biberonnées, depuis des années, à cette propagande sur les chaînes russes qu’ils regardent habituellement.

 

Cette campagne, très élaborée :

 

1)      leur fait croire que l’Ukraine n’existe pas, qu’elle est un fake, qu’elle est une création des bolchéviques, comme l’affirmait Poutine dans son discours télévisé du 22 février 2022.

2)      dénigre (lynche) constamment l’Occident (campagne de « bashing », de diffamation de l’Occident)[87].

3)      organise des campagnes de délation des traîtres, une campagne virulente pour étouffer toute opposition, en particulier toute opposition à la guerre.

 

Sa stratégie consiste également, en distillant des opinions contradictoires, à semer le désordre, la confusion, le doute chez ses ennemis de l’Occident.

 

Elle n’hésite pas à diffuser des théories complotistes sur les vaccins, tendant à dénigrer la vaccination en Occident. Elle fait croire par exemple, que le vaccin Pfizer est trois fois plus mortel que le vaccin Astra Zeneca[88].

 

Elle contribue à dénigrer les medias classiques (dénommés meanstream) _ traités de « medias officiels », de « merdias » — en vantant, a contrario, les sources d’informations « alternatives ».

 

Elle fait appel à des chaînes de TV (RT, Sputnik…), dans toutes les langues principales du monde, des sites web « d’information » ou de « réinformation », des journaux rachetés par prête-noms (France-Soir…)…

 

Sur Internet, sévissent les fermes à troll du gouvernement russe par exemple, l’Internet Research Agency ou IRA[89], mais aussi des mercenaires de la désinformation comme la société Russie « IP Team »[90], le groupe Wagner[91] etc.

 

Par exemple, L’IRA publie massivement des messages, sur Internet, pour :

 

·         encenser Vladimir Poutine et la politique qu’il mène en Ukraine (Crise de Crimée et Guerre du Donbass) ;

·         critiquer Alexei Navalny le principal opposant de Poutine et l’opposition russe en général ;

·         défendre Bachar el-Assad et l'intervention militaire de la Russie en Syrie ;

·         soutenir le candidat puis le président des États-Unis Donald Trump, en infiltrant et en manipulant sur les réseaux sociaux les communautés afro-américaines, latino-américaines, LGBT, musulmanes ou encore les suprémacistes blancs au profit de Trump ;

·         manipuler l’opinion publique britannique en faveur du Brexit mais contre l’indépendance de l’Écosse en 2014 ;

·         dénigrer le président de la République française Emmanuel Macron et la présence française en Afrique ;

·         créer ou amplifier des canulars et des théories du complot comme le QAnon[92].

 

L’usine de trolls Cyber Front Z[93], réunissant des hackers [soi-disant le peuple russe], soutient et justifie la guerre russe en Ukraine et fait du « bashing » — de la diffamation anti-occidentale. Ce genre de groupe n’est pas spontané, mais très bien organisé par le Kremlin.

Il est clair que la Russie veut affaiblir et détruire l’UE.

 

 

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Cette image a été détournée, car au départ, elle dénonçait les pays riches face à l’Afrique. Et cette fois-ci, elle est devenue une image dénonçant la France.

 

Affiches ou images de propagande populiste que les trolls de Moscou diffusent sur les réseaux sociaux, pour entretenir la haine de l’Occident et de la France, en particulier chez les Africains[94].

 

6         L’impression pour Poutine de bénéficier de « l’alignement favorable des planètes »

 

Poutine est loin d’être un fou ou un imbécile [4]. Ce spécialiste de la politique de la force, a perçu une « conjonction favorable des planètes », un moment favorable — ici, l’affaiblissement de l’Occident, auquel il a continuellement cherché à contribuer, avec haine et obstination, depuis 2007 ou même avant —, lui permettant de lancer sa guerre en Ukraine.

 

6.1        Le réarmement secret puis officiel de la Russie

 

Cela fait depuis au moins 2004, que la Russie réarme en secret et a violé en secret l’accord de limitation des vecteurs stratégiques intermédiaires (le traité FNI)[95].

 

« Poutine prépare la guerre et la confrontation avec les États-Unis. Il annonce le 6 avril 2016 la création d’une Garde nationale de 400 000 hommes, qui peut être déployée à l’étranger ; elle devait constituer l’essentiel de la force d’intervention en Ukraine dans le plan initial du Kremlin pour « l’opération spéciale ». Les manœuvres de fin août 2016 montrent que la Russie revient à la mobilisation de masse pratiquée à l’époque soviétique. Il s’agissait aussi de tester la capacité des entreprises industrielles à passer à la production militaire» [25].

 

Alors que pendant ce temps, l’Occident et l’OTAN n’ont toujours pas réarmé. Il est certain est que personne en Occident n’avait prévu cette guerre en Ukraine et tous ont été pris par surprise, preuve de la faiblesse du renseignement occidental.

 

6.2        La campagne de propagande destinée à retourner les opinions publiques contre l’Occident

 

La campagne permanente de dénigrement de l’Occident a porté ses fruits, puisque l’image des Américains est très dégradée, beaucoup de gens étant persuadés que les USA sèment la pagaille partout dans le monde et sont à l’origine de toutes les guerres, y compris au Yémen, mais cette campagne passe sous silence a) le soutien militaire russe au gouvernement Bachar El Assad, dans sa guerre civile contre l’opposition, b) ses guerres en Géorgie et Ukraine.

 

« La débâcle américaine en Afghanistan et l’achèvement du gazoduc Nord Stream 2 lui donnent à penser que les États-Unis sont faibles et prêts à refluer partout dans le monde, tandis que les Européens seront contrôlés par leur dépendance à l’égard du gaz russe. Il voit déjà Gazprom fermer ses robinets et la pénurie en gaz mettre les Européens à genoux, tandis que l’Amérique serait paralysée par son duel avec la Chine. Ces prémisses sont à l’origine de l’ultimatum du 17 décembre 2021 qui met en demeure les États-Unis de faire reculer l’OTAN sur ses positions de 1997 sous peine de mesures militaires » [ici son « opération spéciale » en Ukraine, débutant le 24 février 2022] [25].

 

6.3        La contribution au désordre et aux blocages des institutions démocratiques en Occident

 

La Russie fait tout pour affaiblir l’Occident par tous les moyens, même les plus dangereux.

 

La Russie fait en sorte d’avoir ses propres alliés, permettant de bloquer les mécanismes de décision au sein d’institutions démocratiques en Occident :

 

a)       dans l’UE, avec les vetos d’Orban dont le régime, en Hongrie, est autoritaire,,

b)      dans l’OTAN, avec les blocages d’Erdogan dont le régime, en Turquie, est dictatorial,

 

Elle bloque la possibilité d’un accord entre l’Occident et l’Iran sur le nucléaire iranien, au risque que l’Iran s’équipe de la bombe atomique et il ne serait pas surprenant que dans les mois à venir que l’Iran annonce détenir l’arme nucléaire[96].

 

6.4        La constitution d’un front antidémocratique (dans le monde) par la Russie

 

Les Occidents oublient trop souvent que les pays vraiment démocratiques sont minoritaires dans le monde :

 

Index de la démocratie, par type de régime :

 

Types de régime

Nombre de pays

% des pays

% de la population
mondiale

Démocratie à part entière

23

14 %

8

Démocratie imparfaite

52

31 %

41

Régime hybride

35

21 %

15

Régime autoritaire

57

34 %

36

 

Source : The Economist Intelligence Unit[97].

 

L’Occident oublie que Poutine est en train de constituer, avec succès, un front antidémocratique, avec tous les états autoritaires et dictatoriaux, tel l’Iran et en particulier avec la Chine, via une initiative stratégique commune.

On sait que la Chine soutient la Russie. On ne sait pas jusqu’où elle va aller — invasion guerrière de Taiwan ? —, si l’Occident présente le spectacle de ses faiblesses et divisions.

 

Il faut avoir conscience que beaucoup d’Africains ne sont pas attirés par la démocratie, mais plutôt par les « hommes forts » — dont Poutine est le représentant emblématique, à leurs yeux — et les « régimes forts ». Or la propagande russe contribue à développer un intense culte de la personnalité de Poutine chez les Africains.

 

N’oublions pas qu’aucun des 57 pays musulmans n’est une démocratie, ou seulement partielle, comme la Malaisie et l’Indonésie.

 

Les états de droit c’est-à-dire les démocraties libérales, défendent des valeurs humanistes, de respect des autres, valeurs qu’on trouve dans la philosophie des Droits de l’Homme, qu’on retrouve aussi dans le bouddhisme, le christianisme).

Mais certains sont, avant tout, attirés par des idées fascisantes — islamistes… —, tout en rejetant l’humanisme.

 

En Afrique, à la suite des échecs du développement économique durable et de la démocratisation de la plupart des pays africains, sources de frustrations au sein des peuples, une tendance croissance est, au lieu de s’autocritiquer, à propos de la mauvaise gouvernance, du manque de démocratie et du haut taux de corruption des pays d’Afrique, de chercher des boucs émissaires extérieurs, en particulier, de mettre tous les échecs sur le dos de la colonisation, des anciens colonisateurs, en particulier sur la France, via souvent des discours complotistes contre la France-Afrique, même si celle-ci n’existe plus sous Macron.

Un ressentiment et une haine chez les Africains, que la Russie s’évertue à alimenter cyniquement via un discours populiste.

 

Pour certains Africains, le fait que l’Occident soit malmené par la Russie, est sa juste punition, une vengeance bienvenue, pour la punir d’avoir commis les crimes de la colonisation, de la traite occidentale, du pillage des ressources en Afrique…

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« L’Afrique, est mille fois plus riche que l’Europe en sous-sol, mais aussi mille fois plus pauvre que l’Europe en développement. Ils suffisent seulement que les présidents africains créent leurs propres, monnaie et une monnaie générale, je vous donne ma parole que l’Europe immigrera vers l’Afrique ! », V. Putine

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VLADIMIR POUTINE AUX AFRICAINS :

Quand un Africain devient riche, ses comptes bancaires sont en Suisse. Il se soigne en France. Il investit en Allemagne. Il achète à Dubaï. Il consomme chinois. Il prie à Rome ou à la Mecque. Ses enfants étudient en Europe. Ses tourismes s’effectuent au Canada Usa France. S’il meurt, il veut être enterré en Afrique, au pays natal. L’Afrique n’est qu’un cimetière pour l’Africain. Comment développer un cimetière ?

 

Propagande populiste, flattant la fierté des Africains, de Poutine.

 

Des penseurs font le constat alarmant que nos démocraties sont en danger [41]. Par ses coups de butoir contre les démocraties, Poutine fait, lui aussi, reculer les démocraties partout dans le monde y compris au sein de l’UE.

 

En opposition aux démocraties occidentales, les dictatures proposent un contre-modèle dictatorial en dénigrant les démocraties considérées comme décadentes, contaminées par l’homosexualité, et rendues inefficaces au niveau de leur gestion par leurs élections et règles démocratiques.

 

Seules les démocraties ont voté des sanctions contre la Russie ; soit moins d’un tiers des pays dans le monde, alors que la majorité des pays de l’ONU s’est abstenue, adoptant une position ambiguë, sur le conflit en Ukraine — pour eux, c’est juste une affaire entre Européens — pas uniquement pour des raisons économiques. Ce silence est souvent un silence consentant.

 

 

 

6.5        L’arme des hydrocarbures

 

Les ressources colossales en hydrocarbures de la Russie la placent au premier rang mondial ex aequo avec l’Arabie saoudite, pour les réserves prouvées ou attendues, la production, les exportations. À titre d’exemple, elle exporte près de 900 milliards de litres de pétrole soit 5,5 milliards de barils par jour.

 

Dans la politique étrangère russe de Poutine les hydrocarbures servent d’outil de coercition et d’influence, en particulier sur la politique européenne. V. Poutine, s’était opposé à la privatisation de Gazprom, holding qui détient le quasi-monopole du transport du gaz en Russie, sous le prétexte qu’il est un « puissant outil d’influence politique et économique sur le reste du monde »[98]. Le pays devenu le plus dépendant aux hydrocarbures russes étant l’Allemagne, d’autres pays étant très dépendants : la Hongrie, la Bulgarie, la Roumanie —, raison pour laquelle l’UE n’avait pas imposé d’embargo sur la livraison du gaz russe (et a tardé durant plus de trois mois, pour l’embargo sur le pétrole russe.

 

Maintenant l’on constate que le gaz est bien une arme de coercition sur l’UE : la Russie tente maintenant d’asphyxier l’UE, avec le robinet coupé en Pologne, Bulgarie et Finlande, France et le débit fortement réduit vers l’Allemagne, l’Autriche et l’Italie etc. — la réduction est de 60 % sur les livraisons de gaz vers l’Allemagne[99].

 

« Malgré cette baisse en volume, la Russie a réussi à augmenter ses revenus pétroliers de 1,7 milliard de dollars en mai par rapport à avril pour atteindre environ 20 milliards de dollars, en particulier à cause de la hausse du prix du pétrole » sur les marchés internationaux[100].

 

Pour contourner l’embargo occidental sur le pétrole russe, la Russie se tourne vers la Chine et l’Inde pour vendre son pétrole et son gaz, et ainsi aurait pu augmenter sa production de pétrole de 8 %, selon le Kremlin (?)[101].

 

 

6.6        L’exploitation de la famine comme arme de guerre

 

« La Russie exploite désormais ouvertement le filon géopolitique que constitue la maîtrise de l’alimentation mondiale – ou de la faim, selon le point de vue.

Une stratégie déroulée au grand jour. D’abord, l’attention russe s’était focalisée sur les céréales en elles-mêmes. Il en reste environ 20 millions de tonnes, bloquées dans les silos ukrainiens,- à travers tout le pays. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a fait état, le 6 juin, de « rapports crédibles » indiquant que Moscou pille des céréales et les commercialise à son profit. Selon nos informations, près de 500 000 tonnes ont été volées par la Russie dans les zones qu’elle contrôle. Cette action constitue un crime de guerre. On fait état aussi, sur place, de ventes forcées. Des bateaux russes contenant ces céréales subtilisées ont été tracés, partant de ports russes eux aussi, jusqu’au terminal syrien de Lattaquié »[102].

 

« Depuis plusieurs semaines, la Russie impose dans la mer Noire un blocus aux ports ukrainiens, en particulier à celui d’Odessa. Et ce, alors que l’Ukraine cherche désespérément à exporter les quelque 20 millions de tonnes de céréales stockées dans les silos du pays d’ici aux prochaines récoltes prévues cet été, qui nécessiteront à leur tour d’être entreposées »[103].

 

Nous savons que, malgré les belles promesses de Poutine à Macky Sall, Président en exercice de l’Union africaine (OUA), de libérer les céréales ukrainiennes bloquées dans les ports ukrainiens pour nourrir l’Afrique[104] et le plan de l’ONU pour résoudre cette crise, Poutine, un menteur notoire, amoral et cynique, fidèle à sa stratégie de semer le désordre et le chaos dans le monde [26], n’en fera rien, au risque d’affamer l’Afrique. Il mentira aux Africains, faisant croire que ce blocage est de la faute des Ukrainiens ou de l’Occident : il s’arrangera à faire des propositions inacceptables pour l’Ukraine, puis mettra le blocage sur le dos de l’Ukraine. Ce n’est d’ailleurs pas son intérêt géostratégique militaire, dont l’un de ses buts est justement d’étrangler économiquement l’Ukraine, en l’empêchant de vendre ses céréales et en les lui volant.

 

« La crainte de l’éclatement de nouvelles crises humanitaires au niveau mondial a rapproché les agendas de Moscou et d’Ankara, qui négocient un plan commun à la demande des Nations Unies.

Avant l’invasion, l’Ukraine était le cinquième exportateur mondial de blé, de maïs et d’huile de tournesol, 90 % du commerce mondial étant concentré dans ses ports. L’agression de Poutine a paralysé une grande partie de ses exportations. Les menaces pour la sécurité et, surtout, la crainte d’une attaque amphibie à travers la Mer Noire ont contraint les forces ukrainiennes à miner les ports, empêchant ainsi les activités commerciales […]

La situation critique du continent africain, qui est le principal continent touché par les conflits, a incité les Nations Unies à rechercher des solutions. L’ONU a appelé les parties, la Russie et l’Ukraine, à débloquer la situation avec la participation de la Turquie, un membre important de l’OTAN qui a autorité sur le trafic maritime de la mer Noire via le détroit du Bosphore. L’ONU a mis sur la table l’établissement d’un couloir sécurisé pour l’expédition de quelque 22 millions de tonnes de céréales stockées dans des silos en Ukraine.

Le plan impliquerait que la Turquie escorte les navires ukrainiens exportant du blé avec la garantie que la Russie n’attaquera pas, en échange, en principe, d’un certain nombre de conditions. C’est la proposition qui est en cours de négociation entre Ankara et Moscou, mais jusqu’à présent sans résultats concluants, en attendant l’intervention d’une délégation ukrainienne dans les pourparlers dans les prochaines heures. Il s’agit donc de la première solution possible pour sortir de la crise de l’offre. »[105].

 

6.7        Une crise économique mondiale systémique

 

Cette guerre, par l’énorme inflation, l’augmentation des prix du pétrole, du gaz, des céréales qu’elle entraîne, va provoquer une crise de la dette, avec de nombreux défauts de paiement en chaîne, d’un bon nombre de pays — tel le Sri Lanka… —, ce qui va aggraver la crise mondiale. Plus cette guerre durera, plus cette crise sera profonde.

 

Cette guerre a aussi une autre conséquence grave, l’oubli de la priorité de la lutte contre le réchauffement climatique, qui subit un emballement catastrophique, où des pays brûlent par des canicules exceptionnelles (Inde, Pakistan…).

 

7         La nef des fous, le chaudron des sorcières

 

Des propagandistes du Kremlin poussent à la guerre, sont nettement des va-t-en-guerre, bellicistes, ultra nationalistes. Ils traduisent en slogans le but de Moscou qui est avant tout de chasser les États-Unis d’Europe et de soumettre l’Europe (l’UE) à la Russie et sa volonté hégémonique et suprémaciste sur les états voisins de la Russie.

 

Bien qu’ils reprochent leur outrecuidance aux USA, nous avons affaire à une idéologie pleine d’arrogance, de morgue, une pensée égoïste, un esprit de supériorité et de domination pure. Bien qu’ils affirment agir contre le fascisme, bien qu’ils dissimulent les vraies raisons de leur guerre sous ce prétexte, nous avons affaire une pensée fasciste, antihumaniste, sans aucune préoccupation ou respect des autres, d’honnêteté, de souci de justice envers les Ukrainiens… Seule la loi de la jungle et le cynisme sont la règle. Tous les coups et pires mensonges sont permis.

À l’image des sentiments bellicistes et revanchards de leur dirigeant Poutine, à qui le respect absolu de tout le peuple russe est dû, comme à un « Tsar de toutes les Russies », un puissant sentiment de frustration, de revanche, de vengeance la plus noire les animent constamment.

 

C’est pourquoi nous observons, de la part de l’armée russe, un total mépris de l’adversaire :

 

·         Massacres de populations civiles (à Boutcha, Irpin, Marioupol, à la gare de Kramatorsk,…).

·         Les tortures et les exécutions sommaires systématiques[106]. Viols des femmes comme arme de guerre.

·         Pillages généralisés de tout ce qui peut être volé ou emporté (équipements agricoles, tracteurs…).

·         Déportation, torture ou disparition de toute personne soutenant le camp ukrainien, ou soupçonnée de le soutenir, en particulier dans les camps de filtrations en Russie[107].

·         Le génocide de la culture ukrainienne, accompagné d’une russification forcée : destruction systématique de tous les centres culturels ukrainiens, autodafé des livres en ukrainien dans les écoles…, destruction de plus de 100 sites du patrimoine ukrainien anéantis ou endommagés[108], imposition forcée de la langue russe dans les administrations, les écoles…

·         La destruction systématique des villes, des infrastructures, des usines, dans une guerre totale, causant des dégâts économiques colossaux (plus de 500 milliards de dégâts…)[109]. Comment l’Ukraine va-t-elle se relever de telles destructions, de ce retour au Moyen-Âge, pourra-t-elle bénéficier, un jour, d’un vrai plan Marshall ?

·         La condamnation à mort, par les séparatistes soutenus par Moscou, des soldats étrangers, combattant dans l’Armée ukrainienne — deux combattants britanniques et un Marocain condamnés à mort —, ce qui constitue un crime de guerre, d’autant qu’un des Britanniques avait épousé une Ukrainienne et a pris la nationalité ukrainienne.

 

Ces personnalités et animateurs ne s’émeuvent aucunement de toutes ces destructions, de tout le mal que commet la Russie en Ukraine, alors que celles-ci risquent pourtant de contribuer à entretenir un désir de vengeance durable au sein du peuple ukrainien.

 

Ils entretiennent le mythe que la Russie est puissante, alors qu’elle n’a pourtant le même PIB que l’Espagne, qu’elle peut humilier d’autres grandes puissances, dont particulièrement les ennemis héréditaires, à leurs yeux : les USA et l’UE — cette dernière s’étant « vendue » comme une « prostituée » aux USA, selon la propagande russe —, et que son peuple est fort, bien plus que ceux des démocraties, le maintenant dans un auto-aveuglement permanent.

 

Certaines personnalités connues, animateurs du paysage audiovisuel russe, appellent même à une guerre nucléaire contre l’Occident[110]. Les télévisions russes, en particulier Pervi Kanal (la première chaîne) propagent, en permanence, une propagande de guerre féroce[111], agressive et haineuse.

 

Les populations russophones du Donbass sont abreuvées, en permanence, de la propagande russe, qui les plongent dans une réalité parallèle, en particulier sur les chaînes de TV russes, qui leur font croire qu’ils sont victimes d’un génocide de la part des Ukrainiens, que des néonazis contrôlent l’Ukraine (le bataillon Azov…). Toute cette propagande fait que ces populations se soulèvent et sont persuadées d’être libérées par les Russes quand ces derniers arrivent. Et c’est pourquoi l’on voit au Donbass des scènes de gens contents d’être « libérés ».

De plus, s’ils disaient qu’ils soutiennent l’Ukraine, ils risqueraient de se faire arrêter, torturer ou tuer.

De plus, dès la « libération » d’une ville, sa russification commence aussitôt, le russe est utilisé partout — dans les administrations, les écoles, la TV… —, des passeports russes sont donnés aux habitants. À Marioupol, l’armée russe a placé des écrans géants diffusant les TV russes.

 

Déjà, la Russie parlait de l’illégitimité de l’existence de l’Ukraine il y a quinze ans.

 

En 2010, Poutine avait tenté d’imposer des diktats à la Lituanie en particulier une interdiction de construire des centrales nucléaires ; ceux-ci ont tous été rejetés par ce pays. Or, récemment, une loi a été proposée à la Douma, le Parlement russe, pour invalider la reconnaissance par la Russie de l’indépendance de la Lituanie[112].

En effet, le maire de Vilnius, capitale de la Lituanie, Remigijus Simasius, vient de rebaptiser l’adresse de l’ambassade de Russie dans sa ville : "Rue des héros ukrainiens"[113]. De plus, la Lituanie, ayant pris nettement parti pour Taïwan, subit maintenant des sanctions de la part de la Chine[114].

 

Actuellement, la Russie s’enferme de plus en plus dans une forme de délire de toute puissance, se convainquant que l’Occident et les USA sont en déclin, que leurs gouvernements démocratiques sont faibles, dégénérés, mous, corrompus par l’homosexualité, lâches, qu’il sera facile de les « mettre à genoux », tout en les rendant tremblants devant les menaces russes. Que la domination russe remplacera la domination américaine sur le monde.

 

Dans son roman dystopique "Journée d’un opritchnik" [45], Vladimir Sorokine imaginait, en 2006, que la Russie serait gouvernée, en 2028, par une oligarchie sanguinaire exerçant sur la Russie un contrôle totalitaire absolu, mélange des traditions de la sainte Russie et de dictature policière moderne. Or cette prévision se réalise justement maintenant, sous nos yeux, en 2022.

 

N’oublions pas que dans cette idéologie nationaliste — celle d’Alexandre Douguine, par exemple —, il y a des éléments d’irrationalité, dont l’idée du rôle prédestiné, mystique, sacré, religieux, voire surnaturel de la Russie sur le monde.

 

7.1        Demande de l’extension de la guerre en Ukraine à d’autres pays de l’Est

 

Un député russe Sergueï Savostyanov, a demandé à Poutine d’étendre la "zone de démilitarisation et de dénazification", pour inclure la Pologne, les États baltes, la Moldavie et le Kazakhstan[115].

 

Ce fantasme d’annexion/protectorat est très présent chez beaucoup de Russes.

 

7.2        Déclarations de religieux russes en faveur de la guerre

 

Le dimanche 27 février 2022, Cyrille, le primat de l’Église orthodoxe russe, devant les fidèles réunis en la cathédrale du Christ-Sauveur-de-Moscou, déclarait : « Que le Seigneur préserve la terre russe […] Une terre dont font partie aujourd’hui la Russie, l’Ukraine, la Biélorussie »[116].

 

Le pope — archiprêtre — russe Artemy Vladimirov appelle la Russie à récupérer la Moldavie, le Kazakhstan, l’Ukraine, la Géorgie, les pays baltes[117].

 

 

 

7.3        Déclarations provocatrices de l’ex-président russe Dmitri Medvedev

 

L’ex-président russe Dmitri Medvedev a exprimé avec virulence et dans une sorte de surenchère, sur le réseau social Telegram, une haine non dissimulée à l’encontre du peuple ukrainien et des propos menaçants :

 

« Les amateurs européens de grenouilles, de saucisses de foie et de spaghettis adorent visiter Kiev. Utilité zéro. Ils promettent l’adhésion à l’UE et de vieux obusiers à l’Ukraine, puis ils s’enivrent d’alcool local et rentrent chez eux en train, comme il y a cent ans. Tout va bien. Mais cela ne rapprochera pas l’Ukraine de la paix. L’horloge tourne », a raillé Dmitri Medvedev, l’ancien président russe, le 6 juin 2022[118].

Medvedev : « L’Ukraine risque de perdre sa souveraineté si elle continue à refuser de négocier aux conditions de Moscou », le 6 juin[119].

« Qui peut assurer que l’Ukraine sera toujours sur la carte mondiale dans deux ans ? », s’interroge l’ex-président russe Medvedev, le 15 juin, niant toute idée de souveraineté à l’Ukraine[120].

« On me demande souvent pourquoi mes messages sur Telegram sont si durs.

La réponse est que je les déteste. Ce sont des bâtards et des dégénérés. Ils veulent la mort pour nous, la Russie. Et tant que je vivrai, je ferai tout pour les faire disparaître. », Dmitri Medvedev, le 7 juin[121].

 

Nous pouvons penser qu’il ne tiendrait pas de tels propos menaçants sans l’aval de Poutine.

 

 

7.4        Le rêve d’une économie autarcique de guerre

 

Hitler rêvait d’un espace vital, le Lebensraum, un biotope allemand, qui vivrait totalement en autarcie, afin de ne pas être touché par d’éventuelles sanctions de la France, de l’Angleterre, des USA. Cette politique autarcique s’est révélée totalement irréaliste ; déjà parce que l’Allemagne dépendait des hydrocarbures étrangers, russes puis roumains.

 

Poutine et les va-t-en-guerre russes rêvent aussi d’une grande Russie — d’un espace totalement russe —, qui vivrait totalement en autarcie, afin de ne pas être touchés par les sanctions occidentales actuelles (depuis 2014).

 

« Le projet de l’Union économique eurasienne [voulue par Poutine] se précise à partir de 2010. Celui-ci n’a pas seulement pour mission de réintégrer autour de Moscou l’espace ex-soviétique. Il ambitionne de récupérer les États européens lorsque l’UE se sera défaite et lorsque les partis souverainistes pro-russes auront pris le pouvoir en Europe. C’est en 2010 que Poutine formule sa proposition d’un « espace économique uni de Lisbonne à Vladivostok » dans un article de la Suddeutsche Zeitung. Selon lui, cet espace uni doit se construire autour d’une « politique industrielle commune », une « infrastructure énergétique commune », une « coopération renforcée dans le domaine scientifique » entre Russes et Européens […].

Dans l’esprit des dirigeants du Kremlin, l’étape intermédiaire vers cette Union eurasienne est le projet de « monde russe », c’est-à-dire le rattachement à la Russie du Bélarus et de l’Ukraine. L’annexion de la Crimée, en 2014, constitue le premier pas dans la réalisation du programme d’élargissement du Lebensraum. On remarquera que Poutine distribue à ses oligarques favoris issus pour la plupart des services secrets l’exploitation des sites et des lieux touristiques les plus rentables de cette région conquise, sans parler de la lucrative construction du pont de Crimée, exactement comme le tsar Ivan III avait attribué à ceux qui le servaient les terres de Novgorod vaincue et dévastée. Aujourd’hui nous voyons déjà l’administration présidentielle russe commencer à se partager les dépouilles des terres arrachées à l’Ukraine. […]

[À cause des sanctions occidentales imposées à la Russie après l’annexion de la Crimée et l’intervention russe dans le Donbass] La marche vers l’autarcie s’accélère, tout comme les préparatifs militaires aux agressions futures. Le dressage parallèle de l’élite se poursuit : en 2015, Poutine crée un organisme spécial, très secret, indépendant du FSB, contrôlé par lui seul, qui est chargé d’impulser une purge de grande ampleur dans le pays, notamment parmi les élites régionales et au sein du parti Russie unie.

L’échec du programme de « substitution des importations » est patent dès 2015. Il devient clair pour le Kremlin que le projet d’espace autarcique doit à tout prix inclure l’Europe occidentale. Alexandre Douguine le préconisait depuis 2014 : « Annexer l’Europe c’est un grand dessein digne de la Russie. […] Nous prendrons leurs technologies d’un seul coup : plus besoin de gaz et de pétrole pour les obtenir au compte-gouttes. Voilà la modernisation et l’européanisation de la Russie. Le soft power suffira : trouver une cinquième colonne, propulser au pouvoir les gens que nous contrôlons, acheter avec l’argent de Gazprom des spécialistes de la réclame[122]… » […]

À l’automne, Poutine ordonne de placer sous séquestre tous les revenus pétroliers dépassant 40 dollars le baril. La Banque centrale accumule des stocks d’or. Le président russe veut bâtir une forteresse économique et informationnelle. En avril 2019, la Douma adopte une loi visant à créer un « internet souverain » en Russie, isolé des grands serveurs mondiaux […]

Comme, en dépit des rodomontades du Kremlin, les sanctions font leur effet, les dirigeants russes sont plus persuadés que jamais que toute l’Europe doit être englobée dans leur grand espace autarcique, faute de quoi ils seront incapables de maintenir à niveau leur secteur militaro-industriel, le seul qui compte à leurs yeux. » [25].

 

S’impose chez les va-t-en-guerre l’idée d’une Russie vue comme une île isolée, comme une citadelle assiégée.

Mais pour vivre en autosuffisance, il lui fait annexer le maximum de colonies, que la Russie pourra piller.

Par exemple, lors de l’annexion du Donbass, la Russie a déjà importé plus de 300 000 tonnes de métal venant d’Ukraine.

 

En fait, ce projet autarcique est irréalité. Car sous embargo, il est impossible de recréer en Russie une industrie des composants électroniques, que Taiwan a mis des années à développer, et d’autres industries de haute technologie, où les Russes n’excellent pas — l’économie russe, grevée par la corruption, restant essentiellement une économie de rente — hydrocarbure et minière. Dans ce monde interconnecté et globalisé, il est impossible de se couper du reste du monde.

 

Toute cette politique autarcique provoque, à l’image du « grand bond en avant » de Mao, un grand bond en arrière de l’économie russe vers le Moyen-Âge et l’appauvrissement[123] voire vers une économie de subsistance[124] (?).

Le bateau russe marche à rebours vers le stalinisme et ses heures sombres.

Il n’est pas certain que la jeunesse russe souhaite ce retour en arrière.

 


 

8         Pourquoi, si l’Occident a le ventre solide, Poutine ne peut pas gagner sa guerre sur le long terme

 

N’oublions pas que la Russie, loin d’être un pays économiquement riche, malgré ses fabuleuses richesses minières [rappelons qu’elle a le même PIB que l’Espagne], n’est puissante que par son surarmement et son industrie militaire, la seconde au monde. L’hubris russe a minimisé la puissance économique des USA.

 

Or l’on voit que les sanctions occidentales vont porter leurs fruits vers fin juin et elles se font déjà sentir[125].

 

On sait que les Russes vont avoir de plus en plus de mal à s’approvisionner en puces et composants électroniques pour leurs missiles, drones, tanks : on a trouvé des tanks équipés de programmateurs de machines à laver.

 

Hémorragie de millionnaires en Russie : 15 000 quitteront le pays en 2022 (15 %). Les millionnaires quittent la Russie en masse depuis le début de l’invasion de l’Ukraine. Selon The Guardian, ils seraient près de 15 000 à quitter le pays et Poutine. Beaucoup optent pour les Émirats arabes unis[126].

 

Les Russes ne peuvent pas tenir une guerre longue. Cette guerre va ruiner économiquement la Russie sur le long terme, alors qu’en commençant cette guerre le 24 février 2022, Poutine était persuadé que cette « opération spéciale », se voulant être une guerre éclair — serait courte).

 

9         Que faire ?

 

9.1        Ce que l’Occident doit comprendre

 

Ce n’est pas uniquement une guerre contre l’Ukraine, mais contre tout l’Occident, contre l’ordre actuel des relations internationales, jusqu’à faire que l’ONU soit vidée de sa substance et ne soit plus qu’une chambre d’enregistrement inféodée aux dictatures.

 

Malgré les faux-semblants et la propagande russe, nous avons affaire à un vrai fascisme, à une dictature quasiment totalitaire, à un régime personnel dont le socle repose sur un consensus avec une police secrète, le FSB, voire avec l’Armée,, belliciste, hypernationaliste, expansionniste, suprémacisme, une vraie menace pour la paix globale dans le monde.

 

Toute faiblesse ou division du camp occidental renforcerait le camp des dictatures et les risques de 3° guerre mondiale, les grandes dictatures — Russie et Chine — ne se voyant plus opposer de garde-fou.

 

Il est impossible d’avoir confiance en Poutine, à cause ses mensonges et de ses atrocités.

 

Il faut aussi refuser le chantage au pétrole et au gaz exercé par la Russie afin de nous faire plier sur nos valeurs démocratiques.

 

9.2        Il faut que l’Ukraine gagne cette guerre face à la Russie

 

Il faut que l’Occident ait de l’estomac et ne se laisse pas intimider par les chantages de Poutine, ses menaces guerrières contre les pays baltes, ses menaces de coupure du gaz… Cette guerre risque d’être très dure pour l’Occident, en raison de la crise économique mondiale qu’elle provoque et elle risque d’être très longue, et d’entraîner un coût énorme en livraison d’armes pour l’Ukraine.

 

C’est seulement avec cette victoire que l’on pourra renverser le régime sanglant de Poutine et toute la pyramide du pouvoir poutinien.

Mais il peut y avoir alors des troubles et une guerre civile en Russie que le camp de la démocratie n’est pas sûr de gagner.

Il faut que l’Occident aide économiquement la Russie par un nouveau plan Marshall, nettement plus ambitieux qui la modeste « Opération Provide Hope[127] », à destination de la Russie et des États créés après la dislocation de l’URSS à partir de 1992.

 

Toute défaite ou recul de l’armée ukrainienne face à l’armée russe est une défaite pour la démocratie, dans le monde.

 

9.3        Le soutien aux forces démocratiques

 

Il faut également que l’Occident soutienne les forces démocratiques — l’ONG Memorial, contre la réécriture mensongère de l’histoire, les corps intermédiaires luttant contre la corruption telle l’ONG de Navalny.

 

Même si le peuple russe est totalement lobotomisé par la propagande poutinienne, il faut que les informaticiens et acteurs de la lutte démocratique, utilisent les réseaux sociaux — via les réseaux VPN, les SMS, le système Starlink… — pour apporter des informations fiables au peuple russe, en ciblant en particulier la jeunesse, en déconstruisant (debunking), un par un, tous les mensonges de la propagande du Kremlin.

 

9.4        Les sanctions économiques

 

« Nous devons lui faire comprendre très clairement dès aujourd’hui que les sanctions ne seront levées que lorsque la Russie aura évacué tous les territoires volés à ses voisins. Aucun chantage russe ne doit nous faire bouger sur ce point. Seule la perspective d’une déliquescence de son secteur de l’armement sous l’effet des sanctions occidentales peut ébranler le régime poutinien, dont l’unique raison d’être est la politique de puissance. L’arsenal des sanctions déployées place l’Occident dans une position de force. Pas un instant il ne doit l’oublier », Françoise Thom [25].

 

Il ne faut pas accepter toutes les conditions voulues par Poutine, concernant le déblocage des ports ukrainiens et des livraisons, vers l’Afrique, des céréales ukrainiennes : rappelons, y compris aux pays africains, que les céréales russes ne sont pas soumises à l’embargo occidental.

 

9.5        L’urgence du réarmement de l’Occident

 

Face aux menaces bellicistes des dictatures de la Chine, de la Russie, de l’Iran, il est urgent que l’Occident se réarme très vite et passe ses budgets militaires à 3 % de son PIB ou davantage.

Actuellement, les capacités de production militaire en obus, obusiers, sont encore faibles en Occident, peu industrielles[128] : Il faut que ces productions deviennent rapidement des productions de masse à l’image des usines de Willow run, aux USA, des usines de l’ombre en Grande Bretagne[129] etc.). Et l’on peut gagner cette bataille de la productivité, peut-être en un an voire deux ans, si l’on se base sur l’exemple du réarmement US, après l’attaque de la base de Pearl Harbor, du 7 décembre 1941.

 

9.6        La diversification des approvisionnements de l’Occident en gaz

 

Il est urgent que l’Occident procède à la diversification de ses approvisionnements en gaz, en particulier, en construisant plus de méthaniers.

 

10    Pour un nouvel ordre mondial

 

Il faut déconstruire les mensonges et les manipulations de la propagande russe et bien expliquer que certaines interventions militaires — certaines validées par l’ONU, comme en Lybie en 2011 — étaient justifiées pour prévenir un risque réel de génocide, comme en Bosnie-Herzégovine, au Kosovo en 1999, en Lybie en 2011 — en n’oubliant pas que la guerre civile en Lybie est entretenue par la Russie, la Turquie, l’Égypte — or on a reproché à l’ONU de ne pas être intervenu pour arrêter le génocide au Rwanda.

Que la dernière guerre, au Yémen, a été lancée à l’instigation de l’Iran et des « rebelles outhis ».

 

En revanche, il fallait dénoncer l’intervention US en Irak, en 2003, malgré l’opposition de l’ONU, qui n’avait aucune raison objective. Il faudrait – mais c’est un vœu pieux — que l’ancien président US George W. Bush soit traduit soit devant la CPI, soit devant la Cour suprême des États-Unis, soit par défaut devant un « tribunal Russel », pour « crime contre la paix ».

 

Dans notre article, Approche éthique des conflits et de leur résolution – le cas du conflit en Ukraine [50], nous avons avancé l’idée d’un nouvel ordre mondial, a) où sont discutés les conditions précises d’une intervention de l’ONU, en cas de génocide, b) où le statut de membre permanent du Conseil de sécurité soit invalidé, si ce membre lance une guerre sans l’aval de l’ONU et en contradiction avec le droit international.

 

Il faudra recentrer nos priorités mondiales a) sur l’urgence de la lutte contre le réchauffement climatique, et pour la sécurité alimentaire mondiale, b) sur l’urgence de développer une agriculture moderne durable, c) sur l’éducation, en particulier aux sciences, voire aux valeurs morales « universelles » d’honnêteté, de solidarité, de compassion, de respect et de non-discrimination d’autrui…

 

Rappelons qu’il n’y a pas mieux que les états de droit, pour lutter contre l’injustice, l’arbitraire des puissants. Il n’y a pas que Churchill[130] qui l’a dit, même le linguiste Noam Chomsky[131], pourtant très critique envers la démocratie US, l’a exprimé, dans son documentaire et livre Requiem pour le rêve américain (2017), tout en ajoutant que le combat pour les libertés et pour des contre-pouvoirs est un combat permanent dans les démocraties, et un combat jamais définitif.

 

11    Bibliographie (locale à ce second texte)

 

[1] Que sont ces camps de filtration où la Russie est accusée d’avoir déplacé des Ukrainiens ? 07/04/2022, https://www.huffingtonpost.fr/entry/guerre-ukraine-camps-filtration-russie-ukrainiens_fr_624d42c1e4b0587dee702f5b

Dans plusieurs témoignages, des Ukrainiennes, notamment de Marioupol, racontent avoir été emmenées de force dans des "camps de filtration" avant d’être envoyées en Russie.

[2] Vladimir Poutine ou la passion de la malfaisance, Françoise Thom, 25/02/2022 [Article réservé aux abonnés], https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/vladimir-poutine-ou-la-passion-de-la-malfaisance-20220225_PPYRYBMPERDAHBGM4DTJTL7CVQ/

[3] a) L’extraordinaire pouvoir de nuisance de Poutine dans le monde, Benjamin LISAN, maj 19/05/2022, 99 pages, version brochée : 19,94 €, https://www.amazon.fr/dp/B0B1C7QPZ3

Sous-titre : La très grande capacité de nuisance de Poutine pour la liberté, les démocraties, la sécurité des états souverains et des hommes, dans le monde.

b) version reliée : 21,10 €, https://www.amazon.fr/dp/B0B1C7QPZ3

c) version page Web htm : http://benjamin.lisan.free.fr/jardin.secret/EcritsPolitiquesetPhilosophiques/politiques/grand_pouvoir_de_nuisance_de_poutine_dans_le_monde.htm

d) Version PDF (54 pages A4) : http://benjamin.lisan.free.fr/jardin.secret/EcritsPolitiquesetPhilosophiques/politiques/grand_pouvoir_de_nuisance_de_poutine_dans_le_monde.pdf

e) Version Kindle : à emprunter ou 9 €, https://www.amazon.fr/dp/B0B1QXWDJ6

[4] La « folie » de Vladimir Poutine : un mauvais procès ? Marion Bourbon (°), 8 juin 2022, https://theconversation.com/la-folie-de-vladimir-poutine-un-mauvais-proces-184264

(°) Agrégée et Docteure en Philosophie, Chercheuse associée à l’Université Bordeaux Montaigne, Enseignante à l’Université Bordeaux Montaigne et à l’Université de Bordeaux, Université Bordeaux Montaigne.

[5] Poutine est-il devenu un danger pour la paix dans le monde ? Alexandre Melnik, 24/04/2014, https://www.lefigaro.fr/vox/monde/2014/04/24/31002-20140424ARTFIG00368-poutine-est-il-devenu-un-danger-pour-la-paix-dans-le-monde.php

FIGAROVOX/ANALYSE — Après l’assaut de Kiev contre des séparatistes à Sloviansk, les militaires russes entament des manœuvres à la frontière avec l’Ukraine. Une montée des tensions qui selon Alexandre Melnik, professeur de géopolitique, est le résultat du jusqu’au-boutisme de Vladimir Poutine.

[6] Poutine est un « nationaliste extrémiste » et un « impérialiste » selon Harper, 8 juin 2014, https://www.ledevoir.com/politique/canada/410422/poutine-est-un-nationaliste-extremiste-et-un-imperialiste-selon-harper

Le premier ministre Stephen Harper affirme que le président russe Vladimir Poutine est un « nationaliste extrémiste » et un « impérialiste » qui menace la paix mondiale et la sécurité. […] dans une entrevue lors de l’émission « The West Block », sur la chaîne Global News, le premier ministre a maintenu sa comparaison entre l’invasion de la Crimée par la Russie et l’occupation des Sudètes par l’Allemagne nazie, un prélude à la Deuxième Guerre mondiale.

[7] Vladimir Poutine peut-il être classé à l’extrême-droite ? Kevin Dupont, 12 mars 2022, https://www.moustique.be/actu/monde/2022/03/12/vladimir-poutine-peut-il-etre-classe-a-lextreme-droite-230922

Le président russe entretient une relation troublante avec l’extrême-droite européenne. Des liens très politiques mais aussi idéologiques.

 

 

11.1    Sur la novlangue poutinienne, le travestissement de la vérité et la réécriture de l’histoire

 

[10] Comment Poutine justifie l’invasion de l’Ukraine, 24/02/2022, https://information.tv5monde.com/info/comment-poutine-justifie-l-invasion-de-l-ukraine-446209

Le discours de Vladimir Poutine diffusé le 24 février marque le début l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes. Le président russe développe une rhétorique violente contre le pouvoir à Kiev, lié aux "néonazis" et auteur d’un "génocide depuis huit ans", mais aussi contre l’OTAN et les États-Unis, "l’empire du mensonge".

[11] Dans la Russie de Poutine, l'« extrémiste » est le nouvel « ennemi du peuple », Fabrice Nodé-Langlois, 16/07/2007, https://www.lefigaro.fr/debats/2007/07/16/01005-20070716ARTFIG90012-dans_la_russie_de_poutine_l_extremiste_est_le_nouvel_ennemi_du_peuple.php

Commençons par une devinette. Lequel de ces deux individus est un extrémiste ? Réponse a : un jeune homme qui frappe la voiture d’un ambassadeur d’un pays de l’Union européenne et en arrache le drapeau. Réponse b : un sexagénaire qui manifeste calmement pour défendre des vétérinaires qu’il estime injustement accusés d’un trafic d’éther. Dans la Russie de 2007, il faut répondre « b ». Le sexagénaire en question s’appelle Lev Ponomariov. Président de l’association Pour les droits de l’homme, il est une figure historique de la dissidence en Russie.

[12] Vladimir Poutine promulgue la loi excluant des opposants des élections en Russie, Le Monde avec AFP, 4 juin 2021, https://www.lemonde.fr/international/article/2021/06/04/russie-vladimir-poutine-promulgue-la-loi-excluant-des-opposants-des-elections_6082858_3210.html

Le texte, qui interdit aux personnes impliquées dans une organisation « extrémiste » d’être élues, est perçu par l’opposition comme un moyen de la neutraliser à l’approche des législatives de septembre.

[13] Poutine passible de crime contre l’Histoire [réservé aux abonnés], François-Guillaume Lorrain, 06/06/2022, https://www.lepoint.fr/editos-du-point/sebastien-le-fol/poutine-passible-de-crime-contre-l-histoire-05-06-2022-2478379_1913.php

Institutions, propagande d’État, censure… Le soviétologue Nicolas Werth explique comment le président russe s’emploie à réécrire l’Histoire du pays.

[14] Russie : la législation sur les agents de l’étranger menace les libertés individuelles, 07/01/2021, https://www.fidh.org/fr/regions/europe-asie-centrale/russie/russie-la-nouvelle-legislation-sur-les-agents-de-l-etranger-va-encore

[15] La Grande Guerre Patriotique Comme Pilier de L’identité Nationale : Une Étude Biélorusse, Anna Zadora, in Revue d’études comparatives Est-Ouest 2016/1-2 (N° 47), pages 287 à 314, https://www.cairn.info/revue-revue-d-etudes-comparatives-est-ouest1-2016-1-page-287.htm

[16] L’association « Memorial » interdite en Russie : Poutine veut contrôler la mémoire, Épisode du mercredi 29 décembre 2021 par Pierre Haski, https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/geopolitique/geopolitique-du-mercredi-29-decembre-2021-5636020

 

 

11.2    Sur la logique cynique et sans foi ni loi des blocs et la dangerosité de Poutine

 

 

[20] Gerasimov doctrine, https://en.wikipedia.org/wiki/Gerasimov_doctrine

[21] Anna Politkovskaïa : "Non à la peur !", Dominique Conil, Acte Sud, 2012.

[22] L’éclaireur, Sergueï Jirnov, éditions Nimrod, 2022.

[23] « Dans la tête de Vladimir Poutine », Michel Eltchaninoff, éditions Actes Sud, 2015.

[24] Le régiment immortel. La guerre sacrée de Poutine. Galia Ackerman, Premier Parallèle, 2019.

[25] Pourquoi le système poutinien porte la guerre comme la nuée porte l’orage, Françoise Thom, Desk Russie, n° 34, https://desk-russie.eu/2022/06/17/pourquoi-le-systeme-poutinien.html

[26] Poutine, la stratégie du désordre, Isabelle Mandraud et Julien Théron, Ed. Tallandier, 2021.

Présentation du livre : Au pouvoir depuis vingt ans, Vladimir Poutine a ouvertement annoncé son intention de replacer la Russie au centre de la politique mondiale. Sa stratégie : perturber les règles du jeu partout où il le pourra.


 

 

11.3    Sur les délires de Poutine

 

[30] « Poutine croit intimement à la supériorité de l’homme russe » [Article réservé aux abonnés], Véronique Radier, 3 mars 2022, https://www.nouvelobs.com/guerre-en-ukraine/20220303.OBS55206/poutine-croit-intimement-a-la-superiorite-de-l-homme-russe.html

Pour le philosophe Michel Eltchaninoff, il faut s’intéresser aux croyances délirantes du président russe et à sa vision du monde pour cerner ses motivations profondes. Et ainsi trouver la riposte adéquate au conflit ukrainien. Entretien.

[31] Vladimir Fédorovski : "Poutine se voit sur la même ligne que les tsars et Staline", Propos recueillis par Christian Makarian, 01/05/2014, https://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/vladimir-fedorovski-poutine-se-voit-sur-la-meme-ligne-que-les-tsars-et-staline_1534195.html

 

11.4    Sur la psychologie des dictateurs et des peuples attirés par les dictatures

 

[40] "Le cas de Donald Trump" in "Le Grand livre des imposteurs", http://benjamin.lisan.free.fr/jardin.secret/EcritsPolitiquesetPhilosophiques/SurIslam/petits_souvenirs_sur_les_mythomanes_et_menteurs_pathologiques.htm#_Toc89765480

[41] Interview par Brut de Mary Trump, nièce de Donald Trump, https://www.brut.media/fr/news/interview-brut-mary-trump-niece-de-donald-trump-ec37d6a3-6100-42a3-a1dd-698dd4fc7dad

[42] "Annexe : Comparaison entre l’agenda d’Hitler et celui de Poutine" in "L’extraordinaire pouvoir de nuisance de Vladimir Poutine dans le monde", http://benjamin.lisan.free.fr/jardin.secret/EcritsPolitiquesetPhilosophiques/politiques/grand_pouvoir_de_nuisance_de_poutine_dans_le_monde.htm#_Toc103859311

[43] À la source de la tyrannie, réalisé par François Chayé. Écrit par Nicola Cuvelier-Mella, Theorem films, 2021, 52 minutes, http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/16444_1 & https://theorem-films.com/production/a-la-source-de-la-tyrannie

Adolf Hitler, Benito Mussolini, Joseph Staline, Mao, Saddam Hussein, Kim Jong-un ; tous ont été́ des enfants et des adolescents avant de devenir tyrans. Comment se forme un dictateur durant sa jeunesse ? Est-il le produit d’un contexte familial, social et historique ? Naît-on tyran et tortionnaire ou le devient-on ?

Voici quelques-unes des questions que nous allons nous poser tout le long de À la source de la tyrannie, un documentaire consacré à l’enfance et à la jeunesse de quelques-uns des plus terribles dictateurs ayant sévi aux XXe et XXIe siècles. À travers leurs portraits de jeunesse, se dessinent les futures caractéristiques de l’exercice de leur pouvoir absolu.

[44] Le bonheur totalitaire — La Russie stalinienne et l’Allemagne hitlérienne en miroir, Bernard Bruneteau, Cerf, 2022.

[45] Journée d’un opritchnik, Roman de Vladimir Sorokine, 2006.

Présentation du livre : Moscou, 2028. Une oligarchie sanguinaire exerce sur la Russie un contrôle totalitaire absolu, mélange des traditions de la sainte Russie et de dictature policière moderne. Équipés désormais de moyens technologiques ultra-sophistiqués, les nouveaux maîtres – des opritchniks à l’image des gardes d’Ivan le Terrible connus pour leur sadisme – plongent le pays dans un sanglant féodalisme.

Parmi eux, Komiaga, dont Sorokine déroule ici une journée ordinaire, rythmée par ses missions (liquidation d’un aristocrate, détournement de fonds à la frontière chinoise, enquête sur un poème calomniant le gendre du souverain…) et ses rituels, alternant séances de prières et orgies.

" En Occident, être écrivain est une profession, chez nous, c’est un travail de sape : l’écrivain sape les fondements de l’État. " Dans le contexte actuel, ce roman brillant et impitoyable constitue une véritable provocation vis-à-vis du nouveau tsar : on est saisi par la vision de ce qui pourrait être un KGB nouvelle manière, moralisateur et pervers, composé d’assassins qui se réfèrent au christianisme.

Biographie de l’auteur : Vladimir Sorokine, né en 1955, vit à Moscou. Ingénieur diplômé, il n’a en fait jamais exercé cette profession et s’est tourné vers l’art graphique, la peinture, la reliure, l’art conceptuel et l’écriture. Il est l’auteur de plusieurs romans, de pièces de théâtre et d’une dizaine de nouvelles. Ses livres sont traduits dans de nombreux pays. Ont paru à L’Olivier : La Glace (2005) et Le Lard bleu (2007).

[46] Démocraties en déclin : Réflexions sur la tentation autoritaire, Anne Applebaum, Grasset, 2021.

Présentation du livre : L’historienne américaine Anne Applebaum n’est pas la seule à faire le constat alarmant que nos démocraties sont en danger. Mais son expérience — les années qu’elle a passées en Pologne après avoir travaillé à Londres — donne à son regard une acuité que peu d’observateurs possèdent. Son livre nous propose un voyage en Pologne, en Hongrie, au Royaume-Uni puis aux États-Unis qui nous conduit de l’intérieur de la droite modérée vers cette nouvelle droite flirtant avec l’illibéralisme et la tentation autoritaire. Son analyse est précise et s’appuie sur une connaissance approfondie des politiques mises en place par Droit et Justice en Pologne ou par le gouvernement Orban en Hongrie, en décrivant notamment les purges dans les administrations, institutions culturelles et medias. Applebaum examine, ensuite, les raisons qui ont poussé des hommes comme Boris Johnson à soutenir l’idée du Brexit et comment le mensonge assumé est devenu une arme politique d’une efficacité redoutable. L’hypocrisie, le cynisme, la soif de pouvoir d’une droite prête à tout prend des formes légèrement différentes dans ces pays, mais la tentation de gouverner de manière autoritaire est la même partout, et le trumpisme en fut l’illustration la plus spectaculaire pour Anne Applebaum. Son livre est un cri d’alarme à la fois rigoureusement argumenté et infiniment personnel.

 

11.5    Sur les solutions à cette guerre et à cette dictature en Russie

 

[50] Approche éthique des conflits et de leur résolution – le cas du conflit en Ukraine, Benjamin LISAN, 26/02/2022, 14 pages, http://benjamin.lisan.free.fr/jardin.secret/EcritsPolitiquesetPhilosophiques/politiques/approche_ethique_des_conflits_et_de_leur_resolution-cas_de_l-ukraine.htm

 

12    Annexe : Sur la longue tradition d’autocratie et d’expansionnisme de la Russie

 

Prosper de Barante, l’ambassadeur de France en Russie sous Louis-Philippe, note avec perspicacité que le tsar Nicolas Ier est prêt à sacrifier l’amélioration matérielle de la condition de ses sujets si celle-ci doit amener un affaiblissement de l’autocratie : « Si le développement de la prospérité intérieure doit amener comme conséquence nécessaire une indépendance plus grande des sujets […], je crois l’empereur tout prêt à sacrifier l’accroissement commercial. Il voudrait que les marchands russes devinssent riches en restant humbles et en servile adoration du souverain[132]. » Plus loin, il résume l’éternel dilemme russe : « Le problème que l’empereur cherche à résoudre, c’est de développer en Russie le commerce et l’industrie, de façon à grossir le budget de l’État et à se montrer égal à l’Europe en se passant d’elle, mais de conserver en même temps l’obéissance, l’humilité, l’ignorance des marchands russes[133]. » [25].

 

Le voyageur français Frédéric Lacroix, qui a visité la Russie de Nicolas Ier, met déjà en lumière le lien entre mentalité obsidionale et autocratie : « Il importe que l’empire présente l’image d’un camp, dont la direction appartient à un seul homme. Ces conditions une fois réalisées, l’application du régime autocratique devient facile ; chaque citoyen ne cessant de considérer le pays tout entier comme en état de siège, et comme soumis aux rigueurs d’un conseil de guerre permanent, agit sous l’impression d’une terreur constante […] À la longue, tout marche dans l’État comme dans une citadelle, et l’assujettissement du peuple est complet[134]. » Et c’est l’expansionnisme qui justifie cette organisation du pays en caserne : pour la Russie, observe Lacroix, « la conquête [est] presque une condition d’existence[135] » [25].

 


 

13    Annexe : La novlangue orwellienne poutinienne

Agent de l’étranger : Tout individu qui s’engage en politique — au sens large du terme — et qui reçoit des financements étrangers. Parmi les personnes susceptibles d’être visées par cette appellation figurent les défenseurs des droits humains et les journalistes. Dans cette loi, le terme d’« activité politique » est entendu au sens large : imprimer des tracts contre le dépôt d’ordures illégal ou donner son opinion sur les autorités sur les réseaux sociaux tomberaient sous le coup de cette définition. Si une personne engagée dans une telle activité travaille pour une compagnie étrangère ou reçoit de l’argent pour Noël de la part d’un membre de sa famille installé à l’étranger, c’est aussi considéré comme une contravention à la nouvelle loi [14]. Plusieurs associations pour les droits humains étant victimes de cette loi, dont l’ONG Memorial, qui effectue, depuis 30 ans, un travail de mémoire sur le Stalinisme et le goulag, interdite car accusée d’avoir violé les lois sur les « agents étrangers ». Mais la vraie raison est que Memorial remettait en cause la version totalement apologétique et les mythes entourant la « grande guerre patriotique » [16].

 

Dénazification : guerre de conquête.

 

Extrémiste : Militant des droits de l’homme, opposant à Poutine.

Génocide : Narratif poutinien faisant croire que ce sont les pro-ukrainiens qui massacrent les Russes ou les pro-russes, dans la région russophone du Donbass, située à l’Est de l’Ukraine (allégation non vérifiée par l’OCDE). Cet argument du génocide des Russes a été employé par Poutine pour justifier son soutien militaire et l’armement de régions séparatistes en Géorgie, en Ukraine. Parions qu’il emploiera aussi ultérieurement le même argument pour les pays baltes, où existent déjà d’importantes minorités russophones.

Grande guerre patriotique : Expression par laquelle l’Union soviétique, puis la Russie post-soviétique et certains de ses alliés désignent le conflit qui opposa la première à l’Allemagne nazie de juin 1941 à mai 1945. C’est une vision totalement apologétique de cette guerre, interdisant tout esprit critique à son sujet (par exemple, Il est interdit de critiquer la façon dont ce conflit s’est déroulé et comment Staline l’a géré, pourquoi cette guerre a causé plus 20 millions de morts soldats et civils russes, sur le rôle de l’aide militaire allié dans la victoire à Stalingrad et celle définitive russe sur les nazis etc.). La mémoire de la Grande Guerre Patriotique sert à fonder l’identité russe actuelle, à exacerber le nationalisme russe et à légitimer le Système Politique oppressif et militariste de Poutine [15].

 

Opération spéciale : Guerre (en particulier en Ukraine).

OTAN : Alliance militaire occidentale à la solde des USA, cherchant à encercler et à menacer la Russie.

 

Mensonge : Vérité.

Union européenne : Alliance politique entre pays européens, totalement assujettie à l’impérialisme américain.

 

Vérité : Mensonge.

 

Une situation internationale très grave en 2022 (été 2022)

 

Par Benjamin LISAN, le 10 juillet 2022.

 

"Chaque pays a sa mafia, mais en Russie, la mafia a le pays", anonyme.

 

1         Introduction (à ce troisième texte)

 

Ce qu’il se passe en Ukraine est extrêmement grave.

 

Déjà cinq mois d’une des guerres les plus barbares, au milieu de la civilisation européenne (a priori une civilisation avancée), avec :

 

·         Massacres répétés (Boutcha, Irpin, Marioupol, Kramatorsk, Tchassiv Iar, Kyiv (village près de Poltava)…),

·         Disparitions de centaines de milliers personnes ciblées (dont l’on entend plus parler), déplacements forcés de centaines de milliers d’Ukrainiens en Russie [81] [82] [83],

·         Milliers de viols [80],

·         Destruction de peut-être des centaines de milliers de vies et la frappe aveugles d’immeubles et de civils, crimes de guerre (et avec le traumatisme à vie des enfants et adultes),

·         Destruction d’un pays, de son économie, de ses infrastructures (plus de 750 milliards de dégâts…) [3],

·         Destruction de villes (rasées à 90 % ou partiellement, comme durant la 2° guerre mondiale, comme Marioupol, Kharkiv, Irpin, Sloviansk, Mykolaiv, Melitopol, Berdiansk, Seversk, Severodonetsk, Lyssytchansk, Bakhmut, probablement bientôt Odessa (ville classée au Patrimoine de l’Humanité), etc.) [2],

·         Destruction de monuments historiques (plus de 150 monuments abîmés ou détruits, selon l’UNESCO) [4],

·         Pillage de biens culturels, des œuvres d’art, de musée [10] [11] [12] [13],

·         Génocide culturel, volonté de tuer la culture ukrainienne, autodafé de livres ukrainiens, bombardement de bibliothèques, impositions de la langue russe aux Ukrainiens occupés,

·         8 792 763 Ukrainiens, ayant passé la frontière, depuis le 24 février 2022, et 5 650 272 réfugiés individuels d’Ukraine enregistrés dans toute l’Europe, au 6 juillet 2022, selon l’UNHCR [5],

·         Menaces régulières de frappes nucléaires, y compris contre l’Occident [60] [61] [62],

·         Vol des céréales ukrainiennes [22] [23],

·         L’arme de la faim de Poutine [20] [21] [23],

·         Forte inflation mondiale des prix du pétrole, du gaz et de l’alimentation, pesant sur l’ensemble de la population mondiale, via l’arme du gaz et de la faim (et via le blocus des céréales). Les plus précaires seront les plus touchés [20] [33] [34] [35] [36],

·         Fort risque de récession de l’économie mondiale, suivie d’une grave crise économique, fin 2022 et en 2023 [33] [34] [35] [36],

·         etc.

 

Une guerre qui risque, à tout instant, de se transformer en 3° guerre mondiale.

Une guerre où les hommes du Kremlin (Lavrov…) et la propagande russe ne sont plus à une manipulation ou à un mensonge énorme près[136].

Avec le risque de "pertes" d’armes qui alimentent le marché noir, le banditisme, les islamistes, en Europe… comme cela a été le cas après la guerre en Yougoslavie.

 

Cette guerre est un des évènements les plus négatifs du XXI° siècle, une catastrophe humaine, humanitaire, écologique, qui n’apporte que du malheur au monde entier (famine, inflation, crise économique, récession…), qui ne sert que l’ego démesuré de Poutine (tout comme la guerre, en son temps, avait servi l’orgueil démesuré d’Hitler).

Empêchant de s’occuper d’autres priorités urgentes (le changement climatique, la transition énergétique), faisant régresser la civilisation humaine, appauvrissant tout le monde, y compris le belligérant russe car toute guerre appauvrit et ruine, obligeant d’augmenter les budgets militaires, au lieu de se consacrer à d’autres priorités, la réduction de la pauvreté et de la faim dans le monde…

 

Poutine est en quelque sort un personnage faustien[137], au pouvoir de nuisance extrême, qui, pour acquérir le pouvoir absolu, est prêt à détruire le monde, à l’entraîner dans l’enfer — et croyez l’auteur quand il affirme que Poutine, dans sa logique cynique, n’hésitera pas à utiliser la bombe atomique, s’il perçoit une occasion où elle lui sera utile et lui éviterait, par exemple, une défaite trop humiliante.

 

Nous avons de Poutine et de son entourage (Dmitri Medvedev, etc.) l’exposé permanent d’une rhétorique totalement guerrière, agressive, impérialiste, suprématiste, mégalomane, caractérisé par une hubris démesurée, au travers d’une sorte d’entraînement et de surenchère permanente hystérique, effrénée, irrationnel, déraisonnable, entre ces proches de Poutine [62].

Dans un de mes textes, j’avais parlé, à leur sujet, de la « nef des fous ».

Le problème est que ces « fous belliqueux » n’ont plus aucun garde-fou, contre-pouvoir ou voix critiques qui permettraient de contrer ou combattre leurs dangereux délires. Toute voix critique — qui, par exemple, voudrait s’opposer à cette guerre — est actuellement systématiquement réprimée en Russie [84].

Tous les medias indépendants ont été détruits en Russie. Même la respectable ONG Memorial, qui agissait pour les droits de l’homme et enquêtait sur les crimes du stalinisme a été interdite, juste avant la guerre en Ukraine, le 29 décembre 2021 [86].

 

« C’est un CRIME, commis avec une violence inouïe, un crime archaïque, qui veut qu’on le voit, un crime grotesque pour faire peur à tout le monde, pour que tout le monde s’écrase (par l’exposition publique des destructions de villes, des viols,…) », selon Olga Medvedkova, historienne de l’art et écrivain bilingue, français et russe, et directrice de recherche au CNRS [5].

 

La Russie avait déjà colonisé l’Ukraine et la Biélorussie. Or Poutine veut changer le cours des choses (revenir sur l’indépendance de ces républiques, à la chute du mur) et cherche à recoloniser ces pays, en particulier l’Ukraine — qui cherche à s’échapper de l’orbite russe —, de la façon la plus brutale. C’est justement que ne veulent plus les Ukrainiens.

 

Ces comportements cyniques et sans scrupule d’un état mafieux, la Russie, membre du Conseil de Sécurité, sont un véritable cauchemar, pour le monde entier, sauf pour les entrepreneurs de la haine soutenant cette guerre…

 

Et pourtant, nous avons, en plus, régulièrement les pro-Poutine, les collaborateurs de la Russie, relayant la propagande cynique de la Russie et justifiant son comportement criminel et inversant les responsabilités :

 

« Combien cette guerre avec les sanctions envers la Russie engendre de morts dans les Pays en voie de développement par asphyxie de leur économie ».

 

Pour les pro-Poutine « Avant la guerre, c’est l’absence de « réalisme » qui aurait permis l’expansion de l’OTAN, laquelle aurait « provoqué » le président Poutine, qui n’aurait fait que défendre ses intérêts en attaquant l’Ukraine, ce dont il est, par conséquent, presque excusé. Pendant la guerre, c’est encore au nom du « réalisme » qu’il faudrait ne pas trop soutenir les Ukrainiens et ménager une porte de sortie honorable aux Russes. […] Dans cette acception du mot, le réaliste est une sorte d’observateur impartial des rapports de force, pour lequel il n’y aurait « ni gentil ni méchant » – la Russie et l’Ukraine sont renvoyées dos à dos –, mais seulement des acteurs rationnels défendant leurs intérêts[138]. Dénonçant « l’hystérisation » du débat, voulant incarner la raison contre la passion, ce réaliste met un point d’honneur à exclure les questions morales de son analyse.

Sauf que cette position n’est pas du réalisme. C’est ce que, il y a déjà plus d’un demi-siècle, le philosophe Raymond Aron (1905-1983) appelait le « faux réalisme », c’est-à-dire en réalité le cynisme » [1].

Or le réalisme n’est pas pour autant un amoralisme.

 

Certains pro-Poutine pensent que cette invasion brutale, délibérée, sans déclaration de guerre, d’un état souverain, n’est pas plus grave que l’invasion de l’Irak, en 2003 (par une coalition menée par les USA). Que cela est la réponse du berger à la bergère.

Effectivement, l’invasion de l’Irak par la coalition menée par les USA est un acte grave, qui selon moi, mériterait une plainte et une condamnation à la CPI.

Mais que cela soit, durant la guerre en Yougoslavie, dans les années quatre-vingt-dix, la guerre en Irak en 2003, la guerre en Libye en 2011, les USA ont menacé leurs ennemis d’une frappe nucléaire[139].

 

Nous savons que cette guerre ne peut que s’aggraver. Car nous avons en face, un dictateur paranoïaque et mégalomane, obstiné dans sa volonté d’imposer un rapport de force extrême et de faire capituler et humilier l’Occident, une personne qu’on ne peut raisonner, persuadé d’avoir raison (il est inutile de lui dire qu’il a eu tort de déclencher cette guerre. Il ne vous écoutera pas).

Nous voyons qu’un homme seul Poutine — par sa mégalomanie, en cherchant à changer le cours de l’histoire —, arrive à changer le cours de l’histoire, mais pas en bien, dans le sens de la régression des avancées sociales et des droits humains.

 

Sinon, à part de s’occuper de politique politicienne (du Macron bashing…), y a-t-il des hommes européens droits et justes pour s’inquiéter de ce qui risque de nous arriver grâce à Poutine et du risque d’une 3° guerre mondiale ?

 

Resterons-nous alors à voir le monde brûler sans rien faire ? Se souvenir alors de ces citations :

 

« Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire », disait Albert Einstein.

 

« Celui qui accepte le mal sans lutter contre lui coopère avec lui » [ou « Ignorer le mal, c’est en devenir complice »], disait Martin Luther King.

 

 

Poutine veut soumettre tout le monde à son pouvoir absolu, y compris les pays voisins tels l’Ukraine, la Biélorussie, le Kazakhstan, y compris par la terreur.

 

Les Ukrainiens ont refusé la domination coercitive de la Russie sur leur pays et la soumission au régime mafieux, corrompu de la Russie. « L’Ukraine est un pays souverain qui a le droit de choisir son orientation loin de la tutelle et des diktats de Poutine ». C’est le fait que l’Ukraine veut échapper à la tutelle de Moscou et voler de ses propres ailes que Poutine n’accepte pas. Et donc il a besoin de mentir aux autres et de se mentir à lui-même, en trouvant des prétextes pour soumettre par la force de la guerre, à son diktat, l’Ukraine ; le prétexte tordu et fallacieux étant soi-disant de « libérer les Ukrainiens » — qui ont pourtant voté pour un président juif, la démocratie et l’intégration à l’UE — de soi-disant néonazis.

 

La démocratie est une menace existentielle pour sa dictature. Lui déteste la démocratie, perçue par lui comme faible, « décadente », aime la loi du plus fort, celle du rapport de force permanent, sans compromis, la guerre.

Alors que les démocraties, surtout celles de l’UE, favoriseront plus la coopération, la négociation, le compromis…

Pour avoir de plus en plus de pouvoir, c’est un joueur de poker qui comme Hitler aime prendre des risques et jouer dangereusement : le pouvoir est une addiction.

 

Les vingt ans de poutinisme ont été vingt ans de préparation à la guerre et à la violence.

 

Il raisonne en termes d’orgueil, d’humiliation, de puissance. La chute de l’URSS, sa perte de puissance militaire, est une humiliation pour lui : « la plus grande catastrophe géopolitique du 20° siècle » selon lui. Bien que cet effondrement ait des causes économiques internes, il est incapable de remettre en cause le modèle autoritaire russe et cherche des boucs émissaires, ici les USA. Toute l’obsession pathologique de Poutine est de détruire les USA et l’Occident, dans un combat gigantesque, mégalomaniaque.

 

Parrain de la mafia des oligarques au pouvoir, il est le plus riche, le plus puissant. La guerre, tout en appauvrissant le peuple, contribue à enrichir cette clique ou mafia. Actuellement, la montée des prix des hydrocarbures, gaz et pétrole, contribue à enrichir cette mafia.

 

Pour asseoir son pouvoir et pour éviter le retour de toute démocratie qui le mettrait en danger, il a enseigné au peuple russe :

 

1. la détestation de la démocratie, du système de valeurs occidentales (les droits humains), par exemple, en reprochant aux pays occidentaux leur hypocrisie.

 

2. à ne pas s’interroger, se questionner, à ne pas avoir de l’esprit critique et, au contraire, à croire la propagande. Ce qui fait que les Russes ne veulent pas savoir : il semblerait que 60 % des Russes soutiennent cette guerre. Il serait insupportable pour eux de reconnaître qu’en Ukraine « nous faisons la même chose que le 3° Reich ».

 

3. à être fier son passé prestigieux et glorieux, en particulier avec la grande guerre patriotique et sa victoire contre le nazisme, ce qui est une façon de flatter le peuple.

 

4. la sacralisation de la violence, présentée fallacieusement comme un accomplissement de soi. Poutine a été influencé, en cela, par l’idéologie ultra-nationaliste et fascisante du penseur russe Alexandre Douguine.

 

2         Les multiples facettes du pouvoir de nuisance mondial de Poutine

 

Comme le disait Francis Goldwyn, un internaute américain, « La Russie a une politique de "guerre totale". Quand l’adversaire est plus fort, la désinformation divise ses citoyens [de l’adversaire], affaiblit ses institutions, érode ses valeurs. Lorsque l’adversaire est plus faible, la destruction totale et la soumission sont l’objectif par tous les moyens possibles ».

 

Poutine, par la désinformation en ligne, par un art du mensonge à haut niveau — Cf. l’Art de la guerre de Sun Tzu — et les influenceurs et trolls sur les réseaux sociaux — par la diffamation et une propagande hostile contre les démocraties — et ses actions belliqueuses et de déstabilisation, partout dans le monde, y compris en Afrique, à contribuer à renforcer le camp des dictatures dans le monde, des populismes, et à faire reculer les démocraties, à faire détester leurs idéaux.

 

Cette propagande tend à faire croire que l’on peut gommer les différences entre démocraties et dictatures, que tout se vaut au niveau des valeurs morales.

 

3         Distiller la peur

 

Par des effets d’annonce et d’affichage, le Kremlin cherche à faire peur, à intimider, à impressionner, en présentant des armes nucléaires surpuissantes, plus puissantes et redoutables que les autres :

 

·         Le RS-28 Sarmat (en russe : РС-28 Сармат, surnommé « Satan 2 » par la presse occidentale, code OTAN : SS-X-30), un missile balistique intercontinental de très grande taille développé par la Russie. Sa grande capacité de charge lui permet d’emporter jusqu’à dix têtes de forte puissance ou quinze têtes de puissance moindre, ou une combinaison de têtes thermonucléaires et de contre-mesures conçues pour tromper les défenses antimissiles[140]. Une arme nucléaire surpuissante, capable de rayer de la carte une zone de 200 km de rayon.

·         Le Poséidon 2M39, nommé Kanyon par la CIA, une torpille-drone nucléaire furtive, capable de déclencher des tsunamis radioactifs, de rayer de la carte des ports et des villes situées en bord de mer[141],

·         Le plus grand sous-marin du monde, le sous-marin nucléaire K-329 Belgorod, de 184 mètres de long, capable de déployer 6 torpilles nucléaires Poséidon[142].

·         Le missile aérobalistique air-sol hypersonique, Kh-47М2 Kinjal, manœuvrant et à haute précision. Il a une portée et une vitesse annoncées de 2 000 km et Mach 10 (environ 12 000 km/h) respectivement. Il peut porter une ogive conventionnelle ou nucléaire[143].

 

Ils sont présentés comme l’une des six nouvelles armes stratégiques russes.

Le but de ce déploiement de force et de cette propagande est aussi un message à destination du peuple russe.

 

Derrière ces formes de rodomontades, il y a une part de propagande, pour exagérer, comme un lutteur gonflant ses muscles, la réelle puissance militaire de la Russie. Un peu comme la « formidable » ligne Siegfried, qui avait tant impressionné le général Gamelin, alors qu’en fait, elle n’était pas terminée et souffrait de défauts, certains blockhaus étant vides d’armes.

 

Pour dissuader les candidats qui voudraient se battre du côté ukrainien via les légions ou brigades internationales[144], les autorités de la République séparatiste de Donetsk ont condamné à mort des combattants étrangers, au prétexte qu’ils seraient de mercenaires [104].

La télévision russe incite aussi à « liquider les mercenaires » (source : LCI, le 14/07/2022).

 

4         Les faiblesses de la Russie

 

L’offensive russe, en Ukraine, manque de soldats. C’est pourquoi l’armée russe doit chercher des candidats dans des « républiques autonomes », offrent des salaires mirifiques « de mercenaires » aux candidats — allant de 200 000 roubles (3 200 €)/mois à 400 000 roubles (6 500 €)/mois, les candidats devant avoir moins de 50 ans, être en bonne santé et devant rester au moins 3 mois minimum en Ukraine (source LCI, le 14/07/2022).

« "En parallèle, Moscou aurait recours à des processus de recrutement moins traditionnels. Le ministère britannique de la Défense a évoqué ce mardi des cas de "recrutement de personnel dans les prisons russes pour la compagnie militaire privée Wagner", ajoutant que "si cette information se confirme, elle indique probablement des difficultés à remplacer le nombre important de victimes." Trois jours plus tôt, le site russe de défense des droits de l’Homme Gulagu.net alertait sur le recrutement "d’environ 300 condamnés" dans un centre pénitentiaire d’Adyguée, où sont incarcérés d’anciens agents des forces de l’ordre" » [101].

Le groupe Wagner, qui se bat Ukraine, promet des remises de peine à des prisonniers russes [103].

 

5         La montée en puissance des dictatures

 

Par la manipulation, la diffusion des théories du complot et le poison de la haine, ces trolls ont contribué à exciter, à aggraver le ressentiment, la frustration, la haine, le sentiment d’humiliation, des aigris, des déclassés, des marginalisés et des mécontents, qui existent dans toute démocratie, tout en divisant les citoyens entre eux jusqu’à les pousser à la guerre civile, comme dans les USA de Trump…

Ils sont comme des termites qui rongent les démocraties de l’intérieur.

 

Nous observons le durcissement des droites dans le monde, comme aux USA.

 

Le parti républicain, par son allégeance à Trump et aux forces religieuses rétrogrades, semble perdu pour la démocratie américaine ; il s’oriente de plus en plus vers une sorte de fascisme théocratique. S’il gagne, c’est l’avenir de toutes les démocraties dans le monde qui est en jeu ; les USA ne seront alors l’arsenal des démocraties. Cela sera le retour d’une vague de dictatures partout dans le monde.

Or en 2012, Trump semble avoir toutes les chances de gagner, comme l’affirme Yascha Mounk [71] :

 

·         « Les déclarations et les actions de Donald Trump » (dont l’assaut du Capitole du 6 janvier 2022), « confirment qu’il représente une menace sérieuse pour la démocratie ». Il risque de détruire la démocratie américaine et y instaurer une autocratie.

·         « Si Trump décroche un second mandat, il fera sûrement encore plus de dégâts qu’au cours du premier » : par une terrible erreur, il a poussé l’Iran à se doter de l’arme nucléaire. Il risque de laisser la Russie gagner en Ukraine, ce qui serait un danger pour la paix mondiale, en affaiblissant le camp des démocraties…).

·         « Joe Biden, le président actuel, est âgé, politiquement fragile et profondément impopulaire ».

·         « Kamala Harris, l’actuelle vice-présidente et probable candidate démocrate si Joe Biden ne se représente pas, est encore moins armée pour battre Trump » [71].

 

« À l’heure actuelle, le scénario le plus plausible pointe sans détour vers la reconquête de la Maison-Blanche par un Donald Trump toujours plus décomplexé, ou par l’un de ses proches alliés » [71].

 

La Chine observe attentivement et actuellement le déroulement de la guerre en Ukraine.

 

20 % du territoire de l’Ukraine est actuellement sous le contrôle des forces russes. Sauf si les missiles américains HIMARS changent le cours de la guerre, on observe actuellement, malheureusement un recul de l’armée ukrainienne à Severodonetsk, Lyssytchansk. Or on ne gagne pas une guerre, si l’on ne cesse de reculer.

 

Si la Russie gagne en Ukraine, alors la Chine pourra en profiter pour attaquer Taiwan, tandis que Poutine pourrait en profiter pour attaquer simultanément d’autres pays. L’hubris, le sentiment de toute-puissance de Poutine, considérant qu’il se trouve dans la conjoncture très favorable de la faiblesse des démocraties, n’aurait plus de limite et il trouvera peut-être d’autres prétextes pour attaquer l’OTAN, la Pologne, la Lituanie, via, par exemple, un différend sur le couloir de Suwalki, entre Kaliningrad, territoire russe et la Biélorussie, en attaquant par la Biélorussie.

Une attaque Taiwan par de la Chine pourrait déboucher sur une 3° guerre mondiale, pouvant déboucher sur une destruction nucléaire mutuelle totale.

On pourrait imaginer un scénario encore pire : La Chine laissant la Russie s’enliser en Ukraine et se ruiner financièrement avec une longue guerre en Ukraine, tout en se dépeuplant de jeunes en Sibérie (par leur recrutement pour cette guerre) puis attaquant soudainement la Russie pour conquérir la riche Sibérie, en matières premières, utiles à la Chine. Les terres vides de Sibérie pourraient une terre de colonisation pour la Chine.

 

6         La catastrophe climatique et écologique

 

Poutine n’a cure de l’écologie, du réchauffement climatique, des grands incendies de forêts et du relâchement du méthane du pergélisol de la Sibérie, des 38 °C cet été dans la ville sibérienne de Verkhoïansk.

 

Alors qu’il y a urgence à lutter contre le réchauffement climatique (pour éviter des famines, la multiplication de catastrophes naturelles — aggravation des crues, cyclones, sécheresses —, et qu’il faut y consacrer beaucoup d’argent, en particulier pour des techniques agricoles plus performantes dans les pays pauvres, pour lutter contre la famine et la pauvreté, cet argent est malheureusement consacré au réarmement qui coûte très cher, au détriment de la lutte contre la pauvreté et la faim.

 

En outre à cause du manque d’instruction et de culture scientifique, la désinformation climatosceptique propagée par Trump freine la lutte contre réchauffement climatique et la transition énergétique.

 

Comme le disait Jean Monnet, « Les hommes n’acceptent le changement que dans la nécessité et ils ne voient la nécessité que dans la crise. ». Il faudra des épisodes et des crises climatiques de plus en plus graves, pour que l’humanité prenne enfin conscience qu’il a obligation absolue de changer radicalement d’orientation.

 

La pénurie actuelle d’hydrocarbures devrait justement être l’occasion d’accélérer la transition énergétique vers les énergies renouvelables et l’investissement dans les recherches de solutions technologiques innovantes.

 

7         Que faire ?

 

7.1        Lutter contre le mensonge, la désinformation, le populisme et l’égoïsme

 

Il ne faut pas faire le deuil de la vérité. Comme le dit André Comte-Sponville, philosophe, « L’amour de la vérité est la première vertu pour un intellectuel ».

Nous devons rejeter toutes formes de populisme et les dictatures, qui reposent toutes sur le mensonge et la séduction ou, dans le cas des dictatures, sur la coercition et la terreur.

Nous devons se battre pour des valeurs morales élevées d’honnêteté, de vérité, de droiture morale.

Pour réparer les démocraties mises à mal par le populisme et le mensonge, il faut lutter contre les manipulations, les fake news, les entrepreneurs de la haine, dont ceux qui diffusent les théories du complot qui toutes reposent sur la rancœur.

Nous devons lutter pour l’intelligence, l’imagination, contre l’étroitesse d’esprit, l’égoïsme, le repli sur soi identitaire…, pour l’esprit critique et scientifique, l’éducation à l’histoire, à la philosophie…, afin de nous rendre moins naïfs, face aux mensonges, aux populismes, aux séducteurs…

 

Poutine nous a soumis, nous démocrates, à un bras de fer mortel, pour tester nos valeurs et notre solidarité (en particulier au niveau de l’UE et entre démocraties). Donc les démocraties doivent rester unies.

 

7.2        Les démocraties ne doivent pas paraître faibles

 

À chaque fois, que Poutine a commis une provocation de plus en plus grave telle l’invasion de la Crimée, en 2014, territoire appartenant à un pays souverain, les démocraties ont fermé les yeux, ne réagissant que mollement.

Elles ont agi avec le même aveuglement, la même lâcheté que les démocraties face à Hitler dans les années 30, croyant que l’apaisement résoudrait les conflits suscités par Poutine.

Au contraire, ce manque de réaction a persuadé Poutine que les démocraties étaient faibles et il en a éprouvé encore plus de mépris pour elles.

 

Ces paroles, ci-dessous, tellement d’actualité, ont été prononcées il y a 60 ans, par John Kennedy, lors de la crise de Cuba [91] :

 

« Les années 30 nous ont enseigné une leçon claire : les menées agressives, si on leur permet de s’intensifier sans contrôle et sans contestation, mènent finalement à la guerre…

Mais le plus grand danger serait de ne rien faire…

Notre but n’est pas la victoire de la force mais la défense du droit. Notre but n’est pas la paix aux dépens de la liberté, mais la paix et la liberté… » [91].

 

En fait, la Russie est gangrenée par des tares profondes, dont la plus grave est à sa tête une corruption endémique extrême ainsi qu’un système mafieux. Même si la Russie est le second plus grand exportateur d’armes au monde, elle n’aura jamais le niveau d’efficacité de la production industrielle des USA.

Sinon, entre les lignes, Natalia Zoubarevitch explique que les sanctions occidentales produiront leurs effets dans un à trois ans [100].

 

Poutine est déterminé et obstiné. Il espère que les démocraties occidentales se fatigueront et ne seront pas aussi tenaces et obstinées que lui. Donc, nous devons lui donner tort et être plus déterminés et résolus que lui.

Nous savons que les sanctions occidentales auront un effet sur le long terme. Nous devons tenir entre un à trois ans, même si cela peut conduire à la récession de nos économies ; l’économie la plus touchée sera la russe, malgré la propagande russe autour de la bonne santé du rouble, qui n’est entretenue qu’artificiellement par le Kremlin) [100].

 

Les puissances militaires qui gagnent la guerre, finalement, sont celles qui produisent le plus industriellement et qui sont les plus avancées technologiquement. Et dans cette course, nous savons que les USA, grâce à leur puissance financière, leur autonomie énergétique et technologique, devanceront toujours la Russie qui malgré sa politique d’autarcie économique ne peut se passer des technologies occidentales — dont ses semi-conducteurs… — et qui a le PBI de l’Espagne.

Donc si l’Occident livre plus d’armes plus avancées technologiquement que peut en produire la Russie, l’Ukraine gagnera. Et la défaite de Poutine pourrait faire tomber son régime criminel.

 

Mais pour cela, Il faut que la guerre reste circonscrite à l’Ukraine, que l’agresseur apparaisse toujours la Russie, afin de ne pas donner de prétexte à Poutine pour passer à la guerre nucléaire — justifiée si la Russie se sentait menacée — et à la Chine de se lancer dans une guerre. Il faut donc agir avec beaucoup d’intelligence et de discernement.

 

Même si les déficits et l’inflation vont se creuser, il faut déjà que les démocraties se réarment rapidement — pour contrer les menaces militaires russes et chinoises — et augmentent drastiquement leur budget en recherche militaire.


 

 

8         L’aspiration à la liberté est naturelle

 

À la tête des dictatures, il y a toujours des privilégiés, des mafias qui n’ont pas envie d’abandonner leurs passe-droits. Et ils sont donc prêts à employer l’intimidation, la terreur, la violence, pour se maintenir au pouvoir.

Pour cela, ils n’hésitent pas à utiliser le mensonge, la désinformation, la propagande, la rhétorique hypernationaliste et guerrière, pour galvaniser le peuple et détourner son attention des vrais problèmes.

En fait, quand les citoyens arrivent à être lucides, ils veulent la liberté d’expression, la liberté de la presse et des medias, la liberté de circuler et de voyager.

 

9         Bibliographie (locale à ce troisième texte)

 

[1] Guerre en Ukraine : « Être réaliste, c’est croire au rapport de force et à la dissuasion » [Article réservé aux abonnés], Jean-Baptiste Jeangène Vilmer[145], 10/07/2022, https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/07/10/guerre-en-ukraine-etre-realiste-c-est-croire-au-rapport-de-force-et-a-la-dissuasion_6134169_3232.html

La position selon laquelle la Russie et l’Ukraine pourraient être renvoyées dos à dos comme « des acteurs rationnels défendant leurs intérêts » n’est pas du réalisme, mais du cynisme, estime, dans une tribune au « Monde », le chercheur en relations internationales Jean-Baptiste Jeangène Vilmer.

[2] Près de la nouvelle ligne de front dans le Donbass, un sentiment d’abandon, 25/06/2022, https://www.lexpress.fr/actualites/1/monde/pres-de-la-nouvelle-ligne-de-front-dans-le-donbass-un-sentiment-d-abandon_2175931.html

Seversk (Ukraine) — A Seversk, gros bourg ukrainien proche de la nouvelle ligne de front dans l’Est, un sentiment d’abandon a gagné les habitants qui "essaient de survivre", la nuit dans les caves et le jour en cherchant eau, nourriture, aide et médicaments.

[3] Le coût de la reconstruction de l’Ukraine estimé à 750 milliards de dollars : " La tâche commune de tout le monde démocratique", 04/07/2022, https://www.lalibre.be/international/europe/guerre-ukraine-russie/2022/07/04/la-reconstruction-de-lukraine-est-la-tache-commune-du-monde-democratique-PUK6PIJ2HJCBLO2MGZY2DOURTA/

Il faudra au moins 750 milliards de dollars pour reconstruire l’Ukraine mise à feu et à sang par les troupes russes depuis plus de quatre mois et ce sera l’affaire de toutes les démocraties, ont souligné lundi son président et son Premier ministre.

[4] Guerre en Ukraine. Plus de 150 sites culturels endommagés ou détruits, annonce l’Unesco, 23 juin 2022, https://www.ouest-france.fr/monde/guerre-en-ukraine/guerre-en-ukraine-plus-de-150-sites-culturels-endommages-ou-detruits-annonce-l-unesco-f36981b2-f2c4-11ec-aa92-a0c5552bd42a

L’Unesco a annoncé que plus de 150 sites culturels ont été totalement ou partiellement détruits en Ukraine depuis le début de l’invasion russe, il y a près de quatre mois.

[5] Retranscription (approximative) de l’intervention d’Olga Medvedkova et d’André Markowicz, à la soirée-débat au théâtre du Nord-Ouest, le 07/07/2022, 5 pages, http://benjamin.lisan.free.fr/jardin.secret/EcritsPolitiquesetPhilosophiques/politiques/retranscription_intervention_olga_medvedkova_7juillet2022.htm

 

9.1        Vol des œuvres d’art/Destruction du patrimoine ukrainien

 

[10] L’Ukraine accuse la Russie de lui avoir volé des œuvres d’art, 3 mai 2022, https://www.lejournaldesarts.fr/actualites/lukraine-accuse-la-russie-de-lui-avoir-vole-des-oeuvres-dart-160591

« Ils ont volé et déplacé plus de 2 000 œuvres de nos musées », a déclaré le conseil municipal de Marioupol. Au moins deux des musées de Marioupol auraient été pillés : le musée d’art Arkhip Kuindzhi, en partie détruit par des bombardements survenus le 21 mars 2022, et le musée d’histoire de Marioupol.

Guerre en Ukraine : des œuvres d’art exfiltrées par des pilleurs russes, 12/06/2022, https://www.lepoint.fr/monde/guerre-en-ukraine-des-oeuvres-d-art-exfiltrees-par-des-pilleurs-russes-12-06-2022-2479241_24.php

D’après le « Guardian », un groupe de pilleurs aurait volé de précieux objets en or scythe en Ukraine pour les rapatrier illégalement en Russie.

[11] La police ukrainienne saisit une collection d’antiquités datant du Moyen Âge, 24 juin 2022, https://www.lapresse.ca/arts/arts-visuels/2022-06-24/la-police-ukrainienne-saisit-une-collection-d-antiquites-datant-du-moyen-age.php

(Kyiv) L’Ukraine a annoncé vendredi la saisie de la « plus grande » collection d’antiquités de son histoire, dont les œuvres auraient été volées dans les musées de la péninsule de Crimée, annexée par la Russie, avant de se retrouver entre les mains de collectionneurs privés.

[12] L’Ukraine annonce la saisie de la "plus grande" collection d’antiquités de son histoire, 24 juin 2022, https://www.francetvinfo.fr/culture/patrimoine/archeologie/l-ukraine-annonce-la-saisie-de-la-plus-grande-collection-d-antiquites-de-son-histoire_5218876.html

Les œuvres constituant cette collection auraient été volées dans les musées de la péninsule de Crimée, annexée par la Russie, avant de se retrouver entre les mains de collectionneurs privés.

[13] Statues, musées, églises, théâtres… Poutine cible aussi le patrimoine culturel de l’Ukraine, 29 mars 2022, https://www.nouvelobs.com/guerre-en-ukraine/20220329.OBS56345/statues-musees-eglises-theatres-poutine-cible-aussi-le-patrimoine-culturel-de-l-ukraine.html

 

9.2        L’arme de la faim de Poutine

 

[20] La faim, la nouvelle arme de guerre de Poutine, Luc Chaillot, 31 mai 2022, https://www.lalsace.fr/economie/2022/05/31/la-faim-la-nouvelle-arme-de-guerre-de-poutine

La Russie menace la sécurité alimentaire mondiale en maintenant le blocus des ports ukrainiens et en utilisant ses exportations de céréales comme un moyen de pression. Pourtant, la flambée des prix est surtout due à une spéculation et du surstockage plutôt qu’à des pénuries, comme le montrent plusieurs ONG.

 

Après avoir perdu en partie la guerre en Ukraine sur le plan militaire, Vladimir Poutine brandit l’arme de la faim. Le président russe se sert de la crise alimentaire pour prendre le monde en otage. Le chef du Kremlin a conditionné la levée du blocus des ports ukrainiens à la fin des sanctions prises contre la Russie.

 

[21] Syrie : veto de la Russie à l’ONU à une extension de l’autorisation d’aide transfrontalière, 09/07/2022, https://www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20220709-syrie-veto-de-la-russie-%C3%A0-l-onu-%C3%A0-une-extension-de-l-autorisation-d-aide-transfrontali%C3%A8re

La résolution 2585 du Conseil de Sécurité de l’ONU, permettant d’acheminer de l’aide humanitaire en Syrie, via la Turquie, a officiellement pris fin cette nuit, suite au veto russe de vendredi. En un an, grâce à cette résolution, 11 000 camions d’aide humanitaire sont entrés en Syrie. Sans cette aide, des millions de personnes risquent de mourir de faim.

Moscou ne cache pas que son but est que l’aide humanitaire ne passe, à terme, que par le gouvernement criminel et corrompu de Bachar El Assad, que soutient Moscou. Aide qui sera revendue ou détournée pour l’armée syrienne de Bachar.

Extraits :

Ce veto incarne « la politique de siège et de famine à laquelle la Russie recourt à travers la Syrie », a dénoncé à l’AFP Mazen Allouche, responsable au passage frontalier de Bab al-Hawa à la frontière syro-turque. Le non-renouvellement de l’autorisation constituerait « un prélude à une famine incontrôlable et menacerait directement la sécurité alimentaire de plus de quatre millions de personnes vivant dans le nord-ouest de la Syrie », a-t-il ajouté.

 

[22] Info ou Intox : Photos satellites et géolocalisation : le vol des céréales ukrainiennes documenté, 08/06/2022, https://www.france24.com/fr/%C3%A9missions/info-ou-intox/20220608-photos-satellites-et-g%C3%A9olocalisation-le-vol-des-c%C3%A9r%C3%A9ales-ukrainiennes-document%C3%A9

 

[23] Ukraine : 200 000 tonnes de céréales perdues dans la région occupée de Kherson (autorités russes), 13 juillet 2022, https://www.i24news.tv/fr/actu/conflit-en-ukraine/1657720533-ukraine-200-000-tonnes-de-cereales-perdues-dans-la-region-occupee-de-kherson-autorites-russes

Les autorités ukrainiennes accusent la Russie d’incendier les cultures du pays et de voler les récoltes.

Quelque 200 000 tonnes de céréales ne peuvent être récoltées dans la région ukrainienne de Kherson, largement occupée par les forces russes, ont indiqué mercredi les autorités mises en place par Moscou, accusant l’Ukraine de brûler et miner des champs.

 

9.3        L’arme du pétrole et du gaz

 

[30] Le gaz russe, redoutable arme géopolitique, Isabelle Lasserre [Le Figaro], 01/04/2022, https://www.ifri.org/sites/default/files/atoms/files/gaz_russe_arme_geopol_lefigaro.pdf

Les exportations en ressources énergétiques et le projet Nord Stream sont un moyen pour le Kremlin d’exercer son influence en Europe et de peser sur la relation transatlantique.

[31] La coupure du gaz russe à la France en quatre questions, 17 juin 2022, https://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/la-coupure-du-gaz-russe-a-la-france-en-quatre-questions_2175424.html

Le gestionnaire français du réseau de transport de gaz annonce ce vendredi 17 juin ne plus recevoir de gaz en provenance de Russie. Plusieurs pays européens sont dans la même situation.

Après le chantage du paiement en rouble mis en place par Poutine fin mars, certains pays n’ayant pas ouvert de compte pour payer en monnaie russe avaient vu en rétorsion s’interrompre leurs livraisons de gaz.

Extraits :

Depuis l’hiver et avant même le début de l’invasion de l’Ukraine, la Russie de Vladimir Poutine, et son géant gazier Gazprom, utilisent les livraisons du gaz en Europe comme une mesure de rétorsion visant à diviser et déstabiliser les Vingt-Sept dans leur politique de soutien à Kiev.

[32] Sans gaz russe, y aura-t-il des coupures d’électricité cet hiver ? Louis Mollier-Sabet, 11/07/2022, https://www.publicsenat.fr/article/debat/sans-gaz-russe-y-aura-t-il-des-coupures-d-electricite-cet-hiver-216511

Alors que Vladimir Poutine réduit de plus en plus le débit des exportations de fossiles russes vers l’Europe, pourrait-il vraiment « couper » le robinet du gaz cet hiver ? Et avec quelles conséquences pour l’Europe et la France, dépendantes en partie de l’énergie russe.

[33] Crise. L’énergie flambe, le monde vacille, The New York Times [Réservé aux abonnés] 9 juillet 2022, https://www.courrierinternational.com/long-format/crise-l-energie-flambe-le-monde-vacille

L’inflation mondiale des prix du pétrole, du gaz et de l’alimentation pèse lourdement sur l’ensemble de la population, du Mexique au Nigeria en passant par les Philippines. Les plus précaires sont les plus touchés. D’un bout à l’autre de la planète, faire le plein, préparer un repas ou se faire couper les cheveux devient acrobatique. Les risques d’explosion sociale inquiètent les gouvernements, qui cherchent la parade.

[34] L’Allemagne plonge dans une crise énergétique majeure [Article réservé aux abonnés], 12/07/2022, https://www.transitionsenergies.com/allemagne-crise-energetique-majeure/

Des travaux de maintenance, prévus de longue date, ont été lancés le 11 juillet par le géant russe Gazprom sur le gazoduc Nord Stream 1 qui alimente l’Allemagne et l’ouest de l’Europe en gaz naturel via la mer Baltique. Mais rien ne permet d’affirmer qu’après les dix jours prévus de travaux, les livraisons reprendront. Les gouvernements allemand et français prévoient même une coupure définitive en rétorsion des sanctions prises par les Occidentaux contre la Russie depuis l’invasion de l’Ukraine le 24 février. La pénurie prévisible de gaz en Allemagne aura de lourdes conséquences économiques et sociales.

[35] Germany announces steps to boost gas storage as Russia cuts supply [L’Allemagne annonce des mesures pour augmenter le stockage de gaz alors que la Russie réduit l’approvisionnement], Christoph Steitz and Andreas Rink, 19/06/2022, https://www.reuters.com/markets/commodities/germany-announces-fresh-measures-cut-gas-consumption-2022-06-19/

L’Allemagne a annoncé dimanche de nouvelles mesures pour renforcer les niveaux de stockage de gaz, alors qu’elle cherche à se préparer pour la prochaine saison hivernale, lorsqu’elle craint que la Russie ne réduise, voire n’arrête complètement les approvisionnements.

[36] Germany dims the lights to cope with Russia gas supply crunch [L’Allemagne éteint les lumières pour faire face à la crise de l’approvisionnement en gaz de la Russie], Guy Chazan, 08/07/2022, https://www.ft.com/content/d0c5815f-f0a2-49ad-8772-f4b0fbbd2c94

Fears of winter energy crisis bring calls for shorter hot showers and cooler swimming pools [Les craintes d’une crise énergétique hivernale appellent à des douches chaudes plus courtes et à des piscines plus fraîches].

Économie de guerre : l’Allemagne rationne l’eau chaude, ferme des piscines, réduit l’éclairage public, appelle à prendre des douches moins longues, pour économiser l’énergie.

 

9.4        Urgence climatique

 

[40] 38 °C en Arctique, un record sur 140 ans de relevés de température, Anne-Laure Barral, 23/06/2020, https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-billet-vert/le-billet-sciences-38c-en-arctique-un-record-sur-140-ans-de-releves-de-temperature_4003059.html

La ville sibérienne de Verkhoïansk, connue pour son record de froid de — 67 degrés l’hiver, a battu ce week-end son record de chaleur : + 38 degrés. En 140 ans, c’est inédit. Comment les scientifiques font-ils pour connaître la température qu’il faisait sur Terre dans le passé ?

 

9.5        Les multiples pouvoirs de nuisance de Poutine et de ses proches

 

[50] a) L’extraordinaire pouvoir de nuisance de Poutine dans le monde, Benjamin LISAN, maj 19/05/2022, 99 pages, version brochée : 19,94 € ou version reliée : 21,10 €, https://www.amazon.fr/dp/B0B1C7QPZ3

Sous-titre : La très grande capacité de nuisance de Poutine pour la liberté, les démocraties, la sécurité des états souverains et des hommes dans le monde.

b) version page Web htm : http://benjamin.lisan.free.fr/jardin.secret/EcritsPolitiquesetPhilosophiques/politiques/grand_pouvoir_de_nuisance_de_poutine_dans_le_monde.htm

c) Version PDF (54 pages A4) : http://benjamin.lisan.free.fr/jardin.secret/EcritsPolitiquesetPhilosophiques/politiques/grand_pouvoir_de_nuisance_de_poutine_dans_le_monde.pdf

d) Version Kindle : à emprunter ou 9 €, https://www.amazon.fr/dp/B0B1QXWDJ6

[51] a) L’extrême dangerosité de Poutine, Benjamin LISAN, 19/06/2022, 37 pages, http://benjamin.lisan.free.fr/jardin.secret/EcritsPolitiquesetPhilosophiques/politiques/extreme_dangerosite_de_poutine.htm

b) Version pdf : http://benjamin.lisan.free.fr/jardin.secret/EcritsPolitiquesetPhilosophiques/politiques/extreme_dangerosite_de_poutine.pdf

[52] Les hommes de Poutine, Catherine Belton, Talent Éditions, 2022.

 

9.6        Menaces nucléaires et autres de Poutine

 

[60] Ukraine : succès militaires de la Russie dans l’Est, Poutine brandit la menace nucléaire, Étienne Paponaud avec AP, AFP, 30/06/2022

Les forces russes ont obtenu samedi d’importants succès militaires dans l’est de l’Ukraine, s’emparant totalement, à l’issue d’une bataille acharnée, de la ville stratégique de Severodonetsk et pénétrant dans celle voisine de Lyssytchansk, à l’entame du cinquième mois de conflit.

Extrait :

Dans le même temps, le président russe Vladimir Poutine a annoncé que son pays allait "dans les prochains mois" livrer au Bélarus, d’où des frappes ont été effectuées contre le territoire ukrainien, des missiles capables de transporter des charges nucléaires. Il s’agit d’Iskander-M, a précisé le chef de l’État russe au début d’un entretien avec son homologue bélarusse Alexandre Loukachenko à Saint-Pétersbourg (nord-ouest de la Russie).

[61] Poutine envisage d’utiliser l’arme nucléaire en cas de « menace existentielle », AFP, 10/05/2022, https://www.lepoint.fr/monde/poutine-envisage-d-utiliser-l-arme-nucleaire-en-cas-de-menace-existentielle-10-05-2022-2475047_24.php

La menace d’un conflit nucléaire inquiète le monde entier. Selon la cheffe du renseignement américain, le dirigeant russe pourrait bien faire usage de l’arme atomique.

[62] Pour Poutine, l’Occident avait perdu depuis le début de la guerre, Sathurnin Bossa, 07/07/2022, https://lanouvelletribune.info/2022/07/pour-poutine-loccident-avait-perdu-depuis-le-debut-de-la-guerre/

Alors que la Russie remporte victoire sur victoire dans l’est de l’Ukraine, le président Poutine lance une nouvelle charge contre les Occidentaux. Pour lui, les USA et leurs alliés auraient dû comprendre qu’ils avaient perdu dès le début de l’offensive russe en Ukraine, affirmant qu’il s’agit d’une transition vers un effondrement radical de l’ordre mondial à l’américaine. Ses propos ont été tenus lors d’une réunion avec les dirigeants de la Douma selon Tass.

"L’Occident aurait dû comprendre qu’il avait déjà perdu dès le début […] car son début signifiait aussi le début d’un effondrement radical de l’ordre mondial américain, le début de la transition de l’égocentrisme libéral mondialiste américain vers un monde vraiment multipolaire", a déclaré M. Poutine. La Russie accuse les USA de vouloir la déstabiliser. Les USA de leurs côtés affirment que la Russie utilise cet argument pour envahir l’Ukraine, ajoutant que l’OTAN ne menaçait nullement la Russie.

Des sanctions lourdes ont été imposées à la Russie. Mais Moscou affirme avoir pu gérer la situation. "La Russie a réussi à maintenir la stabilité macroéconomique, à soutenir les emplois, les chaînes de transport et de logistique" a déclaré le président russe Vladimir Poutine.

« Si les Occidentaux veulent battre la Russie, qu’ils essaient ». « La Russie n’a pas encore commencé les choses sérieuses en Ukraine », met en garde Poutine (source LCI).

 

9.7        Les possibles faiblesses de l’Occident

 

[70] Ukraine : l’occident en manque de munition ? Désiré Sossa, 12/07/2022, https://lanouvelletribune.info/2022/07/ukraine-loccident-en-manque-de-munition/

Extrait :

La guerre en Ukraine éprouve visiblement les stocks en armes des pays occidentaux. C’est du moins ce qu’il convient de retenir d’une publication qui a été faite par la plateforme « Financial Times ». La crise ukrainienne aura révélé, selon le media, les problèmes de fourniture de munitions et de délai de livraisons d’armes par certaines industries. « L’Ukraine a été une leçon sur la façon dont la guerre est encore souvent gagnée grâce aux éléments classiques de l’artillerie, des troupes au sol et de l’occupation », a confié Jamie Shea, un ancien directeur de la planification des politiques de l’OTAN, aujourd’hui chercheur associé au penseur britannique Chatham House.

[71] Analyse. États-Unis : cette menace qui plane sur les résultats de 2024 [ARTICLE RÉSERVÉ AUX ABONNÉS], Yascha Mounk (traduction par Lucas Faugère), 16/07/2022, https://www.lexpress.fr/actualite/idees-et-debats/etats-unis-cette-menace-qui-plane-sur-les-resultats-de-2024_2177091.html

Trump est bien parti pour reconquérir la Maison-Blanche, constate le politologue Yascha Mounk. Pour sauver la République, les démocrates doivent changer de direction.

 

9.8        Possibles faiblesses de la Russie

 

[100] Interview. Natalia Zoubarevitch : « Russes et Européens ne mènent absolument pas la même vie » [Article réservé aux abonnés], 04/07/2022, https://www.courrierinternational.com/article/interview-natalia-zoubarevitch-russes-et-europeens-ne-menent-absolument-pas-la-meme-vie

Elle vit à Moscou et y enseigne à l’université d’État. Analyste économique, elle est liée au régime de Vladimir Poutine, mais n’hésite pas à parler ouvertement. À 68 ans, Natalia Zoubarevitch n’entend ni émigrer ni cesser de dire ce qu’elle pense. Elle fait figure d’exception sur la scène intellectuelle russe, comme en témoigne cette interview accordée à « Denik N », le quotidien indépendant de la République tchèque, placée sur la liste des « pays inamicaux » par le Kremlin.

Entre les lignes, Natalia Zoubarevitch explique que les sanctions occidentales feront ses effets dans un à trois ans.

 

[101] Guerre en Ukraine : les soldats russes commencent à manquer, Paul Véronique, 14/07/2022, https://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/guerre-en-ukraine-les-soldats-russes-commencent-a-manquer_2176989.html

Le manque de soldats commence déjà à peser sur les capacités militaires russes. Ce qu’un conflit de longue durée risque d’aggraver.

 

[102] Guerre en Ukraine : en manque de jeunes soldats, la Russie suspend la limite d’âge pour entrer dans l’armée, 26/05/2022, https://www.lindependant.fr/2022/05/26/guerre-en-ukraine-en-manque-de-jeunes-soldats-la-russie-suspend-la-limite-dage-pour-entrer-dans-larmee-10319505.php

Volodimir Zelensky a déclaré ce mercredi soir que les forces russes étaient nettement supérieures en nombre dans certaines parties du Donbass, dans l’est de l’Ukraine, où, selon l’armée ukrainienne, plus de quarante villes sont sous les bombardements. Mais qu’elles manquaient de jeunes.

 

[103] Guerre en Ukraine : Se battre contre une remise de peine ? La promesse du groupe Wagner à des prisonniers russes, AFP, 11/07/22, https://www.20minutes.fr/monde/3323975-20220711-guerre-ukraine-battre-ukraine-contre-remise-peine-promesse-groupe-wagner-prisonniers-russes

CHANTAGE L’armée russe est confrontée à un manque de soldats.

 

[104] Guerre en Ukraine. Des combattants étrangers condamnés à mort par les séparatistes de Donetsk [Article réservé aux abonnés], Nelly Didelot, 9 juin 2022, https://www.liberation.fr/international/europe/des-combattants-etrangers-condamnes-a-mort-par-les-separatistes-de-donetsk-20220609_4PCGNIJWBRE6FDQDYN3UW6G25I/

Deux Britanniques et un Marocain, pourtant engagés dans l’armée régulière ukrainienne avant le début de la guerre, sont accusés d’être des mercenaires. Leur sentence intervient après un procès expéditif.

 

9.9        Possibles tactiques face à Poutine

 

[90] Vladimir Poutine recule souvent. L’idée que le leader russe se bat toujours jusqu’au bout est un mythe, Maria Snegovaya, 08/07/2022, https://foreignpolicy.com/2022/07/08/vladimir-putin-backs-down-russia-ukraine/

Maria Snegovaya (essayiste politique) : Avec @PowerVertical (la verticale du pouvoir), nous soutenons que la croyance selon laquelle Poutine ne recule jamais est fausse. Il recule souvent face à la résistance. Mais cette croyance erronée a conduit les dirigeants occidentaux à se dissuader d’eux-mêmes en Ukraine.

 

[91] Discours du président américain sur la crise de Cuba. Date : 22 octobre 1962, https://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMDictionnaire?iddictionnaire=1442&fbclid=IwAR3srxafO2CA593Y_UGiMnbqy_oxWs7TqXaL5qlzlRazy7vCwITXg_LLFvg

Après en avoir reçu la confirmation par ses services de renseignement, le président américain John F. Kennedy informe ses compatriotes de la présence de missiles soviétiques à Cuba. Dans son discours, Kennedy s’adresse à la nation américaine et au monde, exigeant de l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) qu’elle retire les missiles qu’elle est en train d’installer sur l’île de Cuba, à proximité du territoire américain. Cet événement est souvent identifié comme le paroxysme de la Guerre froide.

 

9.10    Destruction des êtres humains/terreur/Terrorisme du pouvoir russe

 

[80] Guerre en Ukraine : "Plus un conflit dure, plus les viols et les violences sexuelles l’accompagnent", alerte une ONG, 19/06/2022, https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/guerre-en-ukraine-plus-un-conflit-dure-plus-les-viols-et-les-violences-sexuelles-l-accompagnent-alerte-une-ong_5207488.html

Céline Bardet, fondatrice de "We are not weapons of war" explique que les crimes sexuels sont moins "documentés, moins poursuivis" que les autres crimes de guerre. Les auteurs peuvent donc, selon elle, ressentir une forme d’impunité.

 

[81] Ukrain refugee situation, 06/07/2022, https://data.unhcr.org/en/situations/ukraine

 

[82] Russia Continues Shelling in Ukraine’s East as War Divides G20 [La Russie continue de bombarder l’est de l’Ukraine alors que la guerre divise le G20], 8-11/07/2022, https://www.nytimes.com/live/2022/07/08/world/russia-ukraine-war-news

Russian forces shelled Bakhmut, a town in Donetsk Province, as Moscow’s foreign minister, Sergey V. Lavrov, left a Group of 20 meeting in Bali early. Mr. Lavrov also blamed Washington for a breakdown in diplomacy.

[Les forces russes ont bombardé Bakhmut, une ville de la province de Donetsk, alors que le ministre des Affaires étrangères de Moscou, Sergueï V. Lavrov, quittait tôt une réunion du Groupe des 20 à Bali. M. Lavrov a également blâmé Washington pour l’échec de la diplomatie].

La Russie a installé 18 camps de filtration pour les Ukrainiens. Selon le NYT, la Russie a préparé la procédure de la filtration avant la guerre. Les listes contiennent les noms de toute personne ayant des opinions « pro-ukrainiennes ».

 

[83] Ce que l’on sait des "camps de filtration" russes où sont envoyés des civils Ukrainiens, Marion Fontaine, 05/07/2022, https://www.geo.fr/geopolitique/ce-que-lon-sait-des-camps-de-filtration-russes-ou-sont-envoyes-des-civils-ukrainiens-210746

Dans plusieurs témoignages recueillis dans les medias internationaux, des Ukrainiens racontent avoir été emmenés dans des "camps de filtration", où les soldats russes leur ont fait subir des interrogations brutales, avant d’être envoyés en Russie.

 

[84] Russie : un opposant condamné à sept ans de prison pour avoir dénoncé l’offensive contre l’Ukraine, 08/07/2022, https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/russie-un-opposant-condamne-a-7-ans-de-prison-pour-avoir-denonce-l-offensive-contre-l-ukraine_5244901.html

En mars dernier, ce juriste de formation avait dénoncé la guerre menée en Ukraine par le Kremlin, lors d’une assemblée de quartier à Moscou. Or le terme "guerre" est prohibé pour qualifier "l’opération militaire spéciale", selon les termes autorisés.

 

[85] Mikhail Baryshnikov à Poutine : votre monde russe est un monde de peur, 6 juin 2022, https://www.europeantimes.news/fr/2022/06/mikhail-baryshnikov-%C3%A0-putin-votre-monde-russe-est-un-monde-de-peur/

 

[86] Russie : la justice ordonne la dissolution du Centre des droits humains de l’ONG Mémorial, 29/12/2021, https://www.france24.com/fr/asie-pacifique/20211229-russie-la-justice-ordonne-la-dissolution-du-centre-des-droits-humains-de-l-ong-memorial

Un tribunal russe a ordonné, mercredi, la dissolution du Centre des droits humains de l’ONG Mémorial, gardienne de la mémoire du Goulag et pièce maîtresse de la défense de l’État de droit. Cette décision vient couronner une année d’intense répression contre de nombreux acteurs de la société civile en Russie.

 

10    Annexe : Citations et réflexions sur la guerre en Ukraine (traductions)

 

Mikhaïl Barychnikov (danseur, chorégraphe, directeur de ballet, d’origine soviéto-lettone et naturalisé américain) [85] :

 

« Votre monde russe est un monde de peur » écrit M. Baryshnikov, la légende du ballet, dans une lettre ouverte à V. Poutine. « Les gens comme nous ont rendu plus d’honneur au monde russe que toutes vos armes, un monde qui brûle des livres en langue ukrainienne, n’a pas d’avenir ».

« Parce que la véritable Russie, c’est celle de Dostoïevski, Tolstoï, Tchékhov et Sakharov, et non l’État poutinien de la Fédération de Russie. La Russie n’est pas Poutine et Poutine n’est pas la Russie. La véritable Russie, c’est nous. Il faut que tous les Russes, unis, ensemble, viennent en aide aux réfugiés ukrainiens », lit-on dans l’argumentaire de cet appel qui précise également que le mot « Russe » est devenu « toxique » [85].

 

Paul Massaro (essayiste américain) :

« L’expansion de l’OTAN est la seule chose qui permet de contrôler l’impérialisme russe ».

« La victoire ukrainienne est bonne pour les Ukrainiens, bonne pour les Russes, bonne pour les Européens, bonne pour les Américains, bonne pour le monde ».

« LA PLUPART de l’histoire humaine est faite de despotes et de destruction. La démocratie et la liberté sont nouvelles et fragiles et méritent d’être protégées ».

« L’Ukraine a sauvé le monde démocratique. Il continue de se battre pour nous tous. Le moins que nous puissions faire est de rester concentrés — pour l’Ukraine et pour notre propre sécurité et notre bien-être ».

« L’armée russe est moins une armée qu’une force de destruction gratuite, de terreur, de vol, de viol et de meurtre ».

« La corruption stratégique est la grande menace de notre époque ».

 

Francis Goldwyn, internaute américain (voir ci-après) :

« La Russie a une politique de "guerre totale". Quand l’adversaire est plus fort, la désinformation divise ses citoyens [de l’adversaire], affaiblit ses institutions, érode ses valeurs. Lorsque l’adversaire est plus faible, la destruction totale et la soumission sont l’objectif par tous les moyens possibles ».

 

Jean Claude Laurent, internaute (voir ci-après) :

« J’ai lu une déclaration non sourcée qui disait "La Russie a ramené la guerre sur notre continent".

C’est exactement cela qui justifie la réaction aussi tranchée de beaucoup d’Européens.

Au-delà de la violence inouïe de l’armée russe, c’est le fait qu’elle l’ait importée sur notre espace commun qui fait réagir aussi violemment.

Oui, avant, il y a eu les guerres des Balkans, mais c’étaient des guerres fratricides entre nouveaux pays issus de l’éclatement du bloc communiste, c’était endogène et impliquait des pays qui n’avaient pas de responsabilités internationales.

Là, il s’agit de la Russie, un pays frère, millénaire et qui possède un droit de véto à l’ONU. C’est la remise en cause de toutes nos valeurs (dont l’ONU qu’il devient difficile de défendre si un de ses piliers se comporte comme un état voyou).

Les Européens sont très proches du peuple russe c’est pour ça qu’on est beaucoup plus exigeant avec lui qu’on ne le serait avec le peuple chinois ou indien.

1. c’est la somme des exactions de l’armée russe (bombardement de refuges civils dûment identifiés comme à Marioupol, torture et viol de civils comme dans la région Nord, pillage systématique des biens privés, vol des récoltes et des matériels agricoles à grande échelle, incendies volontaires des champs prêts à être récoltés, organisation d’une famine au niveau mondial en bloquant les exportations de céréales etc.) qui est vraiment inédite, même si aucune des exactions n’est nouvelle.

Mais, ce n’est pas ça qui déclenche un tel rejet de la part des Européens, c’est de l’avoir apporté sur notre sol.

J’assume complètement d’être plus exigeant envers ceux qui me semblent plus proches de moi culturellement, géographiquement, génétiquement et je sais que ce n’est pas "bien" et même contraire à nos valeurs officielles, mais j’assume ».

 

11    Annexe : Pourquoi l’OTAN devait rester vigilante face aux visées belliqueuses de la Russie

 

Depuis sa création avec la chute du rideau de fer, la Russie s’est engagée dans plusieurs conflits :

 

·         Guerre civile du Tadjikistan (1992-1997),

·         Conflit en Ossétie du Nord de 1992,

·         Guerre du Dniestr (1992),

·         Première guerre de Tchétchénie (1994-1996),

·         Invasion du Daghestan (1999),

·         Seconde Guerre de Tchétchénie (1999-2009),

·         Deuxième guerre d’Ossétie du Sud (2008),

·         Conflit russo-ukrainien depuis 2014.

·         Vladimir Poutine a également soutenu Bachar el-Assad dans la guerre civile syrienne en intervenant militairement.

 

Donc quasiment en guerre depuis sa création. Pas très conciliant, comme voisin.

 

Contrairement à la rhétorique russe, la Russie n’est nullement encerclée par l’OTAN :

 

Quant aux bases russes à l’étranger, qui comportent des milliers de militaires et des chars, les voici :

 

1.       Abkhazie : la 7e base militaire russe ;

2.       Arménie : la 102e base militaire russe ;

3.       Azerbaïdjan : le contingent de maintien de la paix russe dans la région du Haut-Karabagh ;

4.       Biélorussie : la station radar Volga, le 43e centre de communication de la marine russe et la base aérienne de Baranavitchy ;

5.       Kazakhstan : le polygone d’essais de Sary Chagan, le cosmodrome de Baïkonour reste loué par la Russie mais est désormais placé sous administration civile.

6.       Kirghizistan : la base aérienne de Kant, la 954e base d’essais pour les armes anti-sous-marines de la marine russe, le 338e centre de communication de la marine russe et une station sismique des forces de fusées stratégiques ;

7.       Moldavie : le Groupe opérationnel des forces russes en Transnistrie ;

8.       Syrie : le 720e point logistique de la marine russe, le groupe d’aviation des forces aérospatiales russes en Syrie et le centre pour la réconciliation des belligérants et le contrôle des mouvements de réfugiés ;

9.       Tadjikistan : la 201e base militaire russe et le complexe opto-électronique de détection d’objets spatiaux Okno ;

10.   Ossétie du Sud-Alanie : la 4e base militaire russe.

 

12    Annexe : Texte d’Alexandre Tkatschenko du 9 juillet 2022

 

« NOUS SOMMES AU BORD DU RAVIN, OU NOUS SAUVONS LE PEUPLE RUSSE ET L’UKRAINE OU NOUS SOMBRONS AVEC EUX !

 

Les démocraties européennes fléchissent peu à peu face au populisme, celui de la droite fasciste et celui de la gauche trotskiste, le monde de la démocratie se rétrécit comme peau de chagrin.

Nos pauvres intellectuels ne sont plus capables de nous donner la boussole pour affronter les défis, nos politiques au pouvoir rament pour sauver le navire, mais la vague populiste déferle, une vague portée par des leaders inconsistants et menteurs.

À coups de milliards d’euros, ils vous promettent un avenir meilleur, alors qu’ils devraient vous promettre la misère et l’effort. Car l’avenir est plus qu’incertain, pas que pour nous en France, mais pour la planète en général. Faisons un simple bilan pour nous éclaircir l’avenir.

— Guerre commencée par la Russie et destructrice en Ukraine. Bilan : des dizaines de milliers de morts en Ukraine et destruction du grenier à blé ukrainien ;

— À la suite de l’agression russe, les pays occidentaux sont obligés de relancer les arsenaux militaires et d’engager des moyens financiers pour alimenter les arsenaux et pour préserver leurs capacités militaires en cas d’agression russe ;

— En bloquant l’exportation des céréales ukrainiennes, la Russie de Poutine va créer une pénurie alimentaire en Afrique et au Proche-Orient avec pour conséquence un déferlement de population vers l’UE, car bien sûr nos amis affamés ne vont se précipiter en Russie chez Poutine, ils vont déferler vers cette Europe qu’ils haïssent !

— Sans oublier le chantage fait par la Russie dans le domaine énergétique avec le pétrole et le gaz ;

— LA RUSSIE DE POUTINE, SEME LA MORT EN UKRAINE, EN EUROPE ET EN AFRIQUE. PEUT-ON, DOIT-ON ACCEPTER QU’UN CLAN MAFIEUX AU POUVOIR AU KREMLIN DICTE SA LOI AU MONDE ENTIER ? C’EST VRAI QUE LES MAFIEUX DE MOSCOU DETIENNENT L’ARME NUCLEAIRE ! Mais il faudra bien, un jour, régler ce problème sinon ce sera la menace russe à perpétuité pour nos démocraties !

 

La Russie du clan mafieux de Poutine n’a qu’un seul objectif détruire les idéaux de la démocratie et instaurer un populisme sauvage fait de rêves qui ne resteront que des rêves dans un monde de douleurs et d’effroi, après le HOLODOMOR ukrainien, après la SHOAH juive, doit-on à nouveau sombrer dans l’antre des enfers humains – sans âmes, sans remords, sans une once de respect pour la vie humaine, doit-on encore et toujours renouveler les mêmes erreurs, les mêmes horreurs, tout cela m’obsède et me désole… Casser définitivement la spirale autocratique et impérialiste de la Russie ou subir sa loi tel est le défi que le peuple russe doit affronter !

 

La montée du populisme en Occident ne fait que renforcer les positions géostratégiques de la Russie et de la Chine »[146].

 

14    Annexe : La Russie peut-elle devenir démocratique ?

 

Le point de vue de Philippe Souaille, journaliste, cinéaste et politologue franco-suisse (voir ci-après) :

 

"Je suis en train de lire l’excellent Belton : Les Hommes de Poutine. Je ne peux que le recommander. Bien qu’ayant déjà lu des dizaines de bouquin, des centaines d’articles, vu une bonne douzaine de documentaires, j’ai appris des choses essentielles, qui permettent de terminer le puzzle. J’y reviendrai plus en détail, mais en gros la CIA avait raison quand elle a dit à la Maison Blanche de se méfier, à la chute du mur, parce que contrairement à ce pensait Jeffrey Sachs et beaucoup de ceux qui avaient aidé au rapprochement et au passage de l’URSS à l’économie de marché, le KGB restait tapi dans l’ombre et n’entrevoyait l’économie de marché que comme le moyen de rattraper le retard sur l’occident, mais dans un esprit de revanche agressive, bien plus que de saine concurrence. Les Eltsine, Berezovsky, Khodokovsky ne faisaient pas le poids face à la machine implacable du KGB, qui avait infiltré ses tentacules très profondément dans notre monde. Or Poutine, loin d’être un simple sous-fifre, était au carrefour de tout ça, dans sa bonne ville de Dresde, véritable QG du KGB dans ses interactions financières, terroristes et contrebandières avec l’Ouest".

 

Petit additif :

 

Selon Lech Wałęsa : "Même si l’Ukraine gagne la guerre, dans cinq ans, nous aurons la même chose, dans dix ans, on aura un autre Poutine qui surgira. C’est pour ça qu’il faut changer le système politique ou alors organiser un soulèvement des peuples russes.".

 

 

 

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"Chaque pays a sa mafia, mais en Russie, la mafia a le pays", anonyme.


 

 

Table des matières

1    Introduction................................................................................................... 2

2    La psychologie de Poutine............................................................................... 3

2.1    Des débuts de petit voyou, malfrat, caïd de Poutine................................... 3

2.2    L’impression pour Poutine d’être missionné.............................................. 5

2.3    L’importance de son formatage par le KGB................................................ 5

2.4    Irrationnel, nationalisme et vision Grande-Russienne................................. 6

2.5    La psychologie actuelle de Poutine (comment il se voit)............................. 9

2.5.1     Poutine reste un malfrat mafieux, aimant la force............................... 9

2.5.2     La corruption de Poutine, des oligarques et le système de corruption qu’il a mis en place    11

2.5.3     La construction de son image............................................................ 15

2.5.4     Mégalomanie, hubris de Poutine...................................................... 15

2.5.5     Poutine voit l’Occident comme faible et facile à berner...................... 16

2.6    L’absence de tout respect de la vie humaine chez Poutine........................ 18

2.6.1     Prise d’otages du théâtre de Moscou (23 octobre — 26 octobre 2002) 18

2.6.2     Prise d’otages de Beslan (1 sept. 2004 – 3 sept. 2004)........................ 19

2.7    Naufrage du K-141 Koursk....................................................................... 24

3    Les faits criminels concernant Poutine............................................................ 25

3.1    Attentats de Moscou de 1999 (sous fausse bannière)............................... 25

3.2    Réactivation du laboratoire de toxicologie n° 12 par Poutine.................... 27

3.3    Opposants russes à Poutine, ayant été tués ou ayant subi une tentative de meurtre      27

3.3.1     Meurtres ou tentatives de meurtres d’opposants en Russie et en Angleterre            27

3.3.2     Meurtres d’opposants en Ukraine..................................................... 30

3.4    L’élimination systématique de ses opposants politiques........................... 31

4    Percevoir l’envers du décor ou l’art du mensonge........................................... 38

4.1    L’art de jouer sur les fausses apparences légales...................................... 38

4.2    Sur la propagande de guerre de Poutine concernant la guerre en Ukraine. 38

5    Guerres déclenchées par Poutine dans le monde et crimes de guerre.............. 40

5.1    La tactique de créer des régions séparatistes........................................... 40

5.2    Intervention militaire de la Russie en Syrie............................................... 40

5.3    Seconde guerre de Tchétchénie.............................................................. 41

5.4    Deuxième guerre d’Ossétie du Sud.......................................................... 42

5.5    Guerre du Donbass................................................................................. 43

5.6    Invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022.............................................. 44

6    Conséquences de la guerre en Ukraine déclenchée par Poutine....................... 47

6.1    Cours des céréales et famines................................................................. 47

6.2    Augmentation du prix des matières premières......................................... 49

6.3    Appauvrissement des Ukrainiens............................................................. 49

6.4    Recul de la lutte contre le changement climatique................................... 50

7    Ingérences russes dans les élections occidentales........................................... 50

8    Rackets et prédations en Russie..................................................................... 53

8.1    Les blacks raiders.................................................................................... 53

8.2    L’affaire Sergueï Magnitski...................................................................... 55

9    Hypothèses sur l’origine de la « barbarie russe »............................................ 56

10     Un étrange syndrome de Stockholm face aux exactions russes...................... 57

11     En conclusion.............................................................................................. 58

12     Bibliographie.............................................................................................. 60

12.1     Sur les assassinats et tentatives dont Poutine serait responsable............ 60

12.2     Sur l’usage des poisons par Poutine....................................................... 60

12.3     Sur des attentats sous fausse bannière (false flag).................................. 61

12.4     Sur les guerres déclenchées par Poutine................................................ 61

12.5     Sur la faiblesse de l’Occident vu du Kremlin........................................... 62

12.6     Sur Poutine, sa biographie, sa psychologie............................................. 62

12.7     Sur la corruption de Poutine.................................................................. 65

12.8     Les oligarques russes et les silovikis....................................................... 66

12.9     Les signes de la faiblesse de l’Occident, selon le Kremlin......................... 67

12.10     Sur les capacités de nuisance du régime de Poutine............................. 67

12.11     Sur le racket, la prédation, la mafia russe et les « black raiders » en Russie 68

12.12     Mythes sur la chute du mur de Berlin et de l’URSS et de la période post-soviétique  69

13     Annexe : Extraits du texte « Le seul argument de Poutine est la force » de Roman Ketchour, psychanalyste           69

14     Annexe : Extraits du texte traduit « Inside Putin’s circle — the real Russian elite » sur les oligarques siloviki           71

15     Annexe : Extraits du texte « Poutine ou la passion de la malfaisance »........... 74

16     Annexe : Comparaison entre l’agenda d’Hitler et celui de Poutine................. 75

17     Introduction............................................................................................... 78

18     Exemples de soutiens volontaires ou non des partisans Poutine à son agression en Ukraine              79

18.1     Comment lutter contre cette naïveté voire cette compromission avec Poutine ?            85

18.2     Le mensonge de la guerre préventive que Poutine mènerait en Ukraine.. 87

18.3     Le danger d’une politique de faiblesse et d’apaisement face à Poutine.... 89

19     La psychologie des dictateurs...................................................................... 89

19.1     Des mégalomanes................................................................................ 89

1.1    Des criminels sans scrupule..................................................................... 90

1.2    Des menteurs et manipulateurs.............................................................. 91

2    Ceux qui ont déjà alerté sur la dangerosité et le pouvoir de malfaisance de Poutine 92

3    L’impression pour Poutine d’être missionné................................................... 94

4    Comme je vois Poutine.................................................................................. 94

4.1    Un grand criminel sans scrupule et un être fourbe.................................... 94

4.2    Poutine, un menteur et manipulateur notoires........................................ 95

5    L’intense et agressive propagande russe comme facteur de guerre.................. 96

6    L’impression pour Poutine de bénéficier de « l’alignement favorable des planètes »               99

6.1    Le réarmement secret puis officiel de la Russie........................................ 99

6.2    La campagne de propagande destinée à retourner les opinions publiques contre l’Occident       100

6.3    La contribution au désordre et aux blocages des institutions démocratiques en Occident             100

6.4    La constitution d’un front antidémocratique (dans le monde) par la Russie 101

6.5    L’arme des hydrocarbures..................................................................... 103

6.6    L’exploitation de la famine comme arme de guerre................................ 104

6.7    Une crise économique mondiale systémique.......................................... 106

7    La nef des fous, le chaudron des sorcières.................................................... 106

7.1    Demande de l’extension de la guerre en Ukraine à d’autres pays de l’Est. 110

7.2    Déclarations de religieux russes en faveur de la guerre........................... 111

7.3    Déclarations provocatrices de l’ex-président russe Dmitri Medvedev....... 111

7.4    Le rêve d’une économie autarcique de guerre........................................ 112

8    Pourquoi, si l’Occident a le ventre solide, Poutine ne peut pas gagner sa guerre sur le long terme    115

9    Que faire ?.................................................................................................. 116

9.1    Ce que l’Occident doit comprendre........................................................ 116

9.2    Il faut que l’Ukraine gagne cette guerre face à la Russie.......................... 116

9.3    Le soutien aux forces démocratiques..................................................... 117

9.4    Les sanctions économiques................................................................... 117

9.5    L’urgence du réarmement de l’Occident................................................ 117

9.6    La diversification des approvisionnements de l’Occident en gaz.............. 118

10     Pour un nouvel ordre mondial.................................................................... 118

11     Bibliographie (locale à ce second texte)...................................................... 119

11.1     Sur la novlangue poutinienne, le travestissement de la vérité et la réécriture de l’histoire         120

11.2     Sur la logique cynique et sans foi ni loi des blocs et la dangerosité de Poutine 121

11.3     Sur les délires de Poutine.................................................................... 122

11.4     Sur la psychologie des dictateurs et des peuples attirés par les dictatures 122

11.5     Sur les solutions à cette guerre et à cette dictature en Russie............... 123

12     Annexe : Sur la longue tradition d’autocratie et d’expansionnisme de la Russie 124

13     Annexe : La novlangue orwellienne poutinienne......................................... 125

1    Introduction (à ce troisième texte)............................................................... 126

2    Les multiples facettes du pouvoir de nuisance mondial de Poutine................ 131

3    Distiller la peur............................................................................................ 132

4    Les faiblesses de la Russie............................................................................ 133

5    La montée en puissance des dictatures......................................................... 133

6    La catastrophe climatique et écologique....................................................... 135

7    Que faire ?.................................................................................................. 135

7.1    Lutter contre le mensonge, la désinformation, le populisme et l’égoïsme 135

7.2    Les démocraties ne doivent pas paraître faibles...................................... 136

8    L’aspiration à la liberté est naturelle............................................................. 138

9    Bibliographie (locale à ce troisième texte).................................................... 138

9.1    Vol des œuvres d’art/Destruction du patrimoine ukrainien..................... 139

9.2    L’arme de la faim de Poutine................................................................. 139

9.3    L’arme du pétrole et du gaz................................................................... 141

9.4    Urgence climatique............................................................................... 142

9.5    Les multiples pouvoirs de nuisance de Poutine et de ses proches............ 142

9.6    Menaces nucléaires et autres de Poutine............................................... 143

9.7    Les possibles faiblesses de l’Occident..................................................... 144

9.8    Possibles faiblesses de la Russie............................................................. 144

9.9    Possibles tactiques face à Poutine.......................................................... 145

9.10     Destruction des êtres humains/terreur/Terrorisme du pouvoir russe..... 146

10     Annexe : Citations et réflexions sur la guerre en Ukraine (traductions)......... 147

11     Annexe : Pourquoi l’OTAN devait rester vigilante face aux visées belliqueuses de la Russie 149

12     Annexe : Texte d’Alexandre Tkatschenko du 9 juillet 2022........................... 150

14     Annexe : La Russie peut-elle devenir démocratique ?.................................. 151

 

 



[1] Clisthène d'Athènes, https://fr.wikipedia.org/wiki/Clisth%C3%A8ne_(Ath%C3%A8nes)

[2] Ayant habité et travaillé plusieurs années dans la République démocratique allemande, Poutine parle couramment l'allemand, mais maîtrise très peu l'anglais et préfère utiliser des interprètes en conversant avec des anglophones [60].

[3] Dans certaines biographies, il est dit que son institutrice lui a enseigné les arts et la culture, pour le détourner de la rue.

[4] On retrouve ce schéma d’enfance dysfonctionnelle, entre une mère trop gentille (ne sachant pas être ferme et imposer un cadre), protectrice, voire fusionnelle, qui adule son enfant, et un père hostile, maltraitant ou/et violent, voire retors, dans le cas de l’enfance d’Hitler, de Staline … ( ?).

[5] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Mesures_actives

[6] Tout comme Hitler se sentait investi d’une « mission historique » consistant à « rassembler toutes les peuples allemands » et leur trouver des terres (l'espace vital).

[7][7] Cf. http://fr.metrotime.be/2014/11/05/interview/christine-ockrent-evoque-le-systeme-poutine-et-la-crise-ukrainienne/

[8] Peut-être, par cette posture, est-il sincère ou bien n’affiche-t-il seulement qu’une « posture morale » populiste ?

[9] « La quatrième théorie politique », Alexandre Douguine, éditions Ars Magna, 2012, pages 112 à 113.

[10] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_Prokhanov_(%C3%A9crivain)

[11] Directeur de théâtre, metteur en scène, tentant d’unifier communisme et orthodoxie.

[12] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Vladislav_Sourkov

[13] Cf. https://en.wikipedia.org/wiki/Sergey_Glazyev & https://es.wikipedia.org/wiki/Sergu%C3%A9i_Gl%C3%A1ziev

[14] Cf. https://en.wikipedia.org/wiki/Viktor_Alksnis

[15] Tuée le jour de l’anniversaire de Poutine.

[16] PDG de la société de gestion d’actifs Hermitage Capital Management.

[17] Dont Arkadi Rotenberg, ancien sparring-partner de judo de Poutine, Kirill Chamalov, l’ancien gendre de Vladimir Poutine, Sergueï Roldouguine, un violoncelliste avec qui le président russe s’est lié d’amitié lorsqu’il était jeune à Leningrad ... [77].

[18] a) Un palais pour Poutine (en russe), https://www.youtube.com/watch?v=ipAnwilMncI

b) « Un palais pour Poutine » : la version française, https://www.youtube.com/watch?v=Y3tqLF5zgfw&t=59s

[19] Le palais de Poutine, en russe Дворец ПутинаDvorets Poutina ou résidence du cap Idokopas, en russe Резиденция на мысе Идокопас, est une résidence luxueuse située au bord de la mer Noire à Guelendjik, dans la région de Krasnodar, au sud de la Russie. Selon plusieurs sources, cette « datcha » située sur le cap Idokopas, entourée d'un large domaine, aurait été construite pour l'usage personnel du président russe Vladimir Poutine, d'où son nom populaire, avec des fonds publics détournés. Les autorités, notamment le porte-parole de Vladimir Poutine, ont cependant démenti à plusieurs reprises ces dix dernières années tout lien entre cette propriété et le président russe. En 2011, l'homme d'affaires Alexandre Ponomarenko, proche de Vladimir Poutine, achète le palais à Nikolaï Chamalov, autre proche de Vladimir Poutine. Selon l'opposant politique Alexeï Navalny, cette vente serait fictive et destinée à cacher le véritable propriétaire. À la suite de la diffusion du documentaire Un palais pour Poutine : L'Histoire du plus gros pot-de-vin publié sur YouTube le 19 janvier 2021, résultat d'une enquête menée par la Fondation anti-corruption (FBK) créée par Navalny, le milliardaire et oligarque russe Arkadi Rotenberg, également proche du président russe, déclare être l'actuel propriétaire du domaine

Source : Palais de Poutine, https://fr.wikipedia.org/wiki/Palais_de_Poutine

[20] « Navalny dévoile dans une enquête-choc l'incroyable faste du "palais de Poutine" », Alain Barluet, 20 janvier 2021, https://www.lefigaro.fr/international/navalny-devoile-dans-une-video-choc-le-fastueux-palais-de-poutine-20210120

[21] « Ce milliardaire dit être le propriétaire du "palais de Poutine" dénoncé par Navalny », 30 janvier 2021, https://www.huffingtonpost.fr/entry/le-milliardaire-arkadi-rotenberg-dit-etre-le-proprietaire-du-palais-de-poutine_fr_6015a658c5b653f644d432c6

[22] Oligarchie russe, https://fr.wikipedia.org/wiki/Oligarchie_russe

En Russie, sous l'ère Poutine, https://fr.wikipedia.org/wiki/Oligarchie_russe#En_Russie,_sous_l'%C3%A8re_Poutine

Autres oligarques, https://fr.wikipedia.org/wiki/Oligarchie_russe#Autres_oligarques

Vladimir Poutine, https://fr.wikipedia.org/wiki/Oligarchie_russe#Vladimir_Poutine

[23] De la même manière qu’Hitler se présentait au peuple comme financièrement modeste, alors qu’il était immensément riche.

[24] A l’exemple d’Hitler, un « raté » plein de frustration mais plein d’ambitions, au départ de sa carrière.

[25] Un diplomate de la perestroïka et écrivain russe d'origine ukrainienne, et aujourd'hui français. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Vladimir_F%C3%A9dorovski

[26] Tout comme l’était Hitler, avec l’histoire allemande, de celle de son empire, et celle de l’armée allemande.

[27] Homme politique israélien, ancien dissident soviétique, https://fr.wikipedia.org/wiki/Natan_Sharansky

[28] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_de_la_Ghouta

[29] Le kolokol-1 utilisé sous forme de gaz lors de l'assaut serait un narcotique opiacé (le fentanyl), un puissant analgésique opioïde 50 à 100 fois plus puissant que la morphine.

[30] Comme à l’époque de Staline, la Russie jette des adolescents en prison pour des motifs politiques, Nadine Citrine, https://desk-russie.eu/2022/05/06/comme-a-lepoque-de-staline.html

[31]a) Russie: la torture pratiquée dans les camps, affirme une ONG, Par AFP, publié le 28/11/2016, https://www.lexpress.fr/actualites/1/monde/russie-la-torture-pratiquee-dans-les-camps-affirme-une-ong_1854916.html

b) Alexeï Navalny dénonce des « tortures » et entame une grève de la faim, AFP, 31/03/2021, https://www.lepoint.fr/monde/alexei-navalny-denonce-des-tortures-et-entame-une-greve-de-la-faim-31-03-2021-2420293_24.php

Alexeï Navalny, principal opposant à Vladimir Poutine, a annoncé mercredi entamer une grève de la faim. Il dénonce les mauvais traitements depuis son incarcération.

c) Russie. « Ne dors pas, regarde! » : torture mentale, propagande… Alexeï Navalny raconte sa détention, Léa Prati, 27/08/2022, https://www.ouest-france.fr/europe/russie/gym-porridge-torture-mentale-et-propagande-alexei-navalny-raconte-sa-vie-en-prison-fe115d52-070f-11ec-84da-a2a587aae58e

Emprisonné dans la colonie pénitentiaire n° 2 située en périphérie de Pokrov (Russie), Alexeï Navalny a raconté sa vie en prison dans un échange manuscrit de 54 pages avec le New York Times.

[32] a) Pourquoi je crois que Poutine serait capable d’envahir l’Ukraine, Benjamin Lisan, 21/02/2022, 30 pages, http://benjamin.lisan.free.fr/jardin.secret/EcritsPolitiquesetPhilosophiques/politiques/pourquoi_je_crois_que_poutine_serait_capable_d-envahir_l-ukraine.htm

b) version pdf : http://benjamin.lisan.free.fr/jardin.secret/EcritsPolitiquesetPhilosophiques/politiques/pourquoi_je_crois_que_poutine_serait_capable_d-envahir_l-ukraine.pdf

[33] L'ancien agent des services secrets russes Alexandre Litvinenko (mort empoisonné en 2006), soutient que ces attentats sont le fait du gouvernement russe (donc une opération sous fausse bannière) pour justifier la seconde guerre de Tchétchénie, à la fin du régime de Boris Eltsine, et établir le pouvoir de Vladimir Poutine en Russie.

Le 25 janvier 2011, sur France Inter, Hélène Blanc, politologue et spécialiste de la Russie au CNRS, commentant le récent attentat de l'aéroport Domodedovo de Moscou, affirme qu'est établie la responsabilité du FSB et non de la République tchétchène d'Itchkérie dans les attentats de 1999 [20].

[34] Note : Rappelons que, le 17 novembre 1998, il devient lanceur d'alerte en déclarant à la presse, avec quatre de ses collègues, que leur hiérarchie leur a donné plusieurs missions illégales, notamment l'ordre de tuer l'homme d'affaires et homme politique Boris Berezovsky. Limogé et poursuivi par le FSB dans trois procès successifs, Litvinenko s'enfuit, le 1er novembre 2000, en Grande-Bretagne, où six ans plus tard, il meurt d'un empoisonnement au polonium 210, une substance radioactive très rare et très difficile à détecter. En 2021, la Cour Européenne des Droits de l'Homme confirme la responsabilité de la Russie dans la mort de Litvinenko [1].

[35] David Crawford, Marcus Bensmann, « Le système Poutine (6): les vertes années », sur Mediapart, 4 août 2015, http://www.mediapart.fr/journal/international/040815/le-systeme-poutine-6-les-vertes-annees

[36] A noter : a) Depuis 1991, plusieurs laboratoires du SVR (basé dans le district de Iassenevo près de Moscou) sont responsables de la création d'armes toxiques et biologiques pour des opérations clandestines en Occident [20] [22].

b) Une fuite accidentelle du bacille de l'anthrax, dans un laboratoire militaire de la «Cité 19», ville fermée proche de Sverdlovsk, en avril et en mai 1979, a causé la mort de 79 personnes, selon le bilan officiel, et plus de mille victimes, selon des sources américaines [26].

c) L'URSS comptait des installations de guerre biologique à différents endroits, et notamment à Serguiev Posad, l'ancien Zagorsk, près de Moscou [26].

[37] a) Poutine. La Guerre, https://fr.wikipedia.org/wiki/Poutine._La_Guerre

b) « Le rapport Nemtsov », préface de Marie Mendras et postface de Michel Eltchaninoff, Actes Sud, 2016.

c) Putin. War, https://en.wikipedia.org/wiki/Putin._War

[38] Rapports de Nemtsov sur la corruption de Poutine, disponible sur son site https://nemtsov.ru/ :

a) Poutine. La corruption. Rapport d'expertise indépendante (28/03/2011) (en russe), https://nemtsov.ru/2011/03/putin-korrupciya-nezavisimyj-ekspertnyj-doklad/

b) Poutine. Corruption 2 (15.02.2012) (en russe), https://nemtsov.ru/2012/02/putin-korrupciya-2-2/

c) La vie d'un galérien (palais, yachts, voitures, avions et autres accessoires) (28/08/2012) (en russe), https://nemtsov.ru/2012/08/zhizn-raba-na-galerax-dvorcy-yaxty-avtomobili-samolety-i-drugie-aksessuary/

[39] Cf. https://en.wikipedia.org/wiki/Anatoly_Sobchak

[40] Publication du rapport sur la présence de l'armée russe en Ukraine

Le 12 mai 2015, Ilia Iachine a présenté au siège du parti de l'opposition russe un rapport intitulé « Poutine. La guerre ». Ce texte est donné comme la reconstitution du rapport que Nemtsov, au moment de son assassinat, préparait sur la présence de l'armée russe en Ukraine, présence que Vladimir Poutine et le ministère de la Défense nient catégoriquement. Nemtsov n'ayant pas eu le temps d'écrire ce rapport lui-même, on s'est servi de son plan, de notes qu'il avait écrites à l'intention de son assistante et de témoignages anonymes des proches de certains soldats russes morts dans les opérations. Selon ces témoignages anonymes, les soldats russes, avant d'être envoyés dans le Donbass, étaient obligés de démissionner de l'armée.

Le ministère de la Défense aurait promis des indemnités financières, pour les soldats en cas de blessure et pour leurs ayants droit en cas de décès, mais le versement de ces indemnités aurait cessé en septembre 2014.

Sources : a)

c) Émilie Blachère, avec Tatiana Robic, « Le rapport sur l'Ukraine qui l'a tué rendu public », Paris Match, 1er juin 2015, http://www.parismatch.com/Actu/International/Conflit-en-Ukraine-Le-rapport-de-Boris-Nemtsov-denonce-Vladimir-Poutine-773446

[41] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Alexe%C3%AF_Navalny

[42] a) Varlamov.ru, Навальный получил девять лет строгого режима, 22 mars 2022, https://varlamov.ru/r0L1g8Ge7lu

b) Russie : l'opposant Alexeï Navalny condamné pour escroquerie et outrage à magistrat, 22 mars 2022, https://www.francetvinfo.fr/monde/russie/alexei-navalny/russie-l-opposant-alexei-navalny-condamne-pour-escroquerie-et-outrage-a-magistrat_5035021.html

c) L'opposant Alexeï Navalny écope de neuf années de détention, 22 mars 2022, https://www.france24.com/fr/europe/20220322-l-opposant-russe-emprisonn%C3%A9-alexe%C3%AF-navalny-reconnu-coupable-d-escroquerie

[43] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Mikha%C3%AFl_Khodorkovski

[44] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Garry_Kasparov

[45] Tourisme.En Hongrie, le gouffre financier du petit train d’Orbán, 29/08/2019, https://www.courrierinternational.com/revue-de-presse/tourisme-en-hongrie-le-gouffre-financier-du-petit-train-dorban

Inaugurée en avril 2016 avec le soutien de l’UE, cette navette touristique voulue par le Premier ministre magyar entre son village d’enfance, Felcsút, et la commune voisine d’Alcsútdoboz accuse 53 000 euros de pertes depuis son lancement, selon le site d’investigation Átlátszó. L’affaire fait débat en Hongrie.

[46] Guerre du Dniestr (1992), https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_du_Dniestr

[47]a) Ukraine : le nombre de réfugiés a franchi la barre des 4 millions, le 30 mars 2022, https://www.europe1.fr/international/ukraine-le-nombre-de-refugies-a-franchi-la-barre-des-4-millions-4102695

b) Guerre en Ukraine : la barre des 5 millions de réfugiés franchie, selon l’ONU, 20 avril 2022, https://news.un.org/fr/story/2022/04/1118592

Le conflit en Ukraine se poursuit. Ce mercredi, le Haut-commissariat aux réfugiés a indiqué que le nombre de réfugiés ukrainiens a franchi le cap des 4 millions. Une population essentiellement composée de femmes et d'enfants. La Pologne est le principal pays d'accueil.

[48] Ukraine : au moins "53 sites du patrimoine ukrainien" endommagés ou rasés, alerte l'Unesco, Delphine Evenou, 5 avril 2022, https://www.franceinter.fr/info/ukraine-au-moins-53-sites-du-patrimoine-ukrainien-endommages-ou-rases-alerte-l-unesco

Le directeur du Centre du Patrimoine mondial de l’UNESCO s’inquiète de l’avenir des sites culturels ukrainiens. Plus de cinquante d'entre eux ont été endommagés ou détruits alors que la Russie a ratifié la Convention de la Haye. Entretien.

[49]a) Guerre d'Ukraine : 100 milliards de dollars de dommages aux infrastructures, et ce n'est pas fini, 19 Mars 2022, https://www.europeantimes.news/fr/2022/03/guerre-en-ukraine-100-milliards-de-d%C3%A9g%C3%A2ts-aux-infrastructures-et-%C3%A7a-continue/

b) Guerre en Ukraine. Qui financera la reconstruction du pays ? François Grégoire, 16/04/2022, https://www.ouest-france.fr/monde/guerre-en-ukraine/guerre-en-ukraine-qui-financera-la-reconstruction-du-pays-50e57ffe-b1c4-11ec-9a7f-742a0ff31324

Des villes totalement dévastées, des infrastructures routières et ferroviaires inutilisables, des aéroports rayés de la carte… Le feu de la Russie sur l’Ukraine est destructeur. Le pays est meurtri dans sa chair, mais aussi dans ses murs. Qui pourra aider l’Ukraine une fois la guerre finie ? On vous explique.

[50] a) Selon les autorités ukrainiennes, les Russes ont accaparé 400.000 tonnes de grains et 1,5 million de tonnes sont stockées dans des silos situés dans les territoires occupés. Moscou de son côté dément formellement toutes les allégations de vol de blé ou de maïs. Cf. L'Ukraine accuse la Russie de lui voler des céréales et du matériel agricole, Étienne Goetz, 6 mai 2022, https://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/lukraine-accuse-la-russie-de-lui-voler-des-cereales-et-du-materiel-agricole-140540

Près de 400.000 tonnes de blé et de maïs ont été dérobées par les Russes. Des tracteurs et moissonneuses ont été transférés en Tchétchénie. Ces exactions rappellent la grande famine orchestrée par l'URSS dans les années 1930.

b) En Ukraine, une moisson de grains et d’engins agricoles pour les Russes, Benjamin Chabert, 07/05/2022, https://www.ouest-france.fr/monde/en-ukraine-une-moisson-de-grains-et-d-engins-agricoles-pour-les-russes-8f624240-c9f6-11ec-8113-3d2243031bc2

c) Les occupants russes et tchétchènes se livreraient, depuis un mois, dans l’est de l’Ukraine, au vol de machines agricoles et au détournement d’une partie de la production vers les territoires occupés.

[51] Laissant entendre que Poutine cherche à commettre un génocide culturel en Ukraine.

Cf. https://twitter.com/Mike_Bresson/status/1525943827504185345

[52] Céréales et géopolitique : les conséquences de la guerre en Ukraine, Anne-Laure Choui, 05/03/2022, https://www.franceculture.fr/emissions/la-bulle-economique/cereales-et-geopolitique-les-consequences-de-la-guerre-en-ukraine

Le secteur agricole est celui qui devrait subir les plus lourdes conséquences du conflit. Et la crise fait resurgir deux visions de la souveraineté alimentaire.

[53] La crise alimentaire mondiale de 2007-2008 a pour origine une forte hausse du prix des denrées alimentaires de base, plongeant dans un état de crise quelques-unes des régions les plus pauvres du monde et causant une instabilité politique et des émeutes dans plusieurs pays. Cf. Crise alimentaire mondiale de 2007-2008, https://fr.wikipedia.org/wiki/Crise_alimentaire_mondiale_de_2007-2008

[54]a) Les tensions sur les prix alimentaires et de l’énergie dues à la guerre en Ukraine pourraient durer plusieurs années, 26/04/2022, https://www.banquemondiale.org/fr/news/press-release/2022/04/26/food-and-energy-price-shocks-from-ukraine-war

b) La guerre en Ukraine cause le plus grand choc sur les matières premières depuis les années 1970, Matthieu DELACHARLERY, 27 avril 2022, https://www.tf1info.fr/economie/la-guerre-en-ukraine-russie-cause-le-plus-grand-choc-sur-les-matieres-premieres-depuis-les-annees-1970-hausse-cout-de-l-energie-2217939.html

[55] Guerre en Ukraine : le rapport alarmant de l’OIT, Lilian Caillat, 12 Mai 2022, https://www.humanite.fr/monde/guerre-en-ukraine/guerre-en-ukraine-le-rapport-alarmant-de-l-oit-749978

Crises L’Organisation internationale du travail a publié, un compte rendu édifiant sur les conséquences économiques et sociales du conflit déclenché par Vladimir Poutine : de l’extension de la pauvreté en Ukraine aux risques de pénuries dans le monde.

[56] Internet Research Agency, https://fr.wikipedia.org/wiki/Internet_Research_Agency

[57] Kompromat : un terme russe désignant des documents compromettants, authentiques ou fabriqués, comme c'est le cas le plus courant, utilisés pour nuire à une personnalité politique, un journaliste, un homme d'affaires ou tout autre figure publique. Le mot kompromat est utilisé couramment pour désigner l'affaire judiciaire ou le scandale public généré par la diffusion des documents compromettants. Exemple : « Le kompromat qui visait le procureur Iouri Skouratov a été imaginé et conduit par Vladimir Poutine, alors chef du FSB, dans le but de protéger le président Eltsine accusé de corruption ».

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Kompromat_(renseignement)

[58] Selon Mike Bresson, c’est peut-être une des premières ingérences russes dans des élections occidentales,

Cf. https://twitter.com/Mike_Bresson/status/1526045905245306882

Mais nous savons qu’il est difficile de prouver ces ingérences russes, sans l’aide des témoignages de ceux qui y ont participé, et donc il est difficile de prouver qu’en 2005, il y avait déjà ingérence russe dans ce référendum. 

[59] a) La chaîne RT surfe sur le mouvement des « gilets jaunes », Alexandre Berteau et Alexandre Piquard, 05 janvier 2019, https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/01/05/la-chaine-rt-surfe-sur-le-mouvement-des-gilets-jaunes_5405334_3234.html

Alors que les contestataires se défient des medias traditionnels, BFM-TV en tête, la chaîne est l’une des rares qui trouvent grâce à leurs yeux.

b) Comment RT France a doublé son audience grâce aux gilets jaunes, Audrey Kucinskas, 20/06/2019, https://www.lexpress.fr/actualite/medias/comment-rt-france-a-double-son-audience-grace-aux-gilets-jaunes_2085188.html

Dans une longue enquête, Vanity Fair dévoile les coulisses peu reluisantes du media venu de Russie.

c) « Gilets jaunes » : La Russie accusée d'envenimer la situation,  Marina Alcaraz, 9 déc. 2018, https://www.lesechos.fr/tech-medias/medias/gilets-jaunes-la-russie-accusee-denvenimer-la-situation-237533

Selon le « Times » et l'agence Bloomberg, des comptes russes rapporteraient des informations erronées sur le mouvement des « gilets jaunes ».

d) "Gilets jaunes" : le Kremlin dément toute ingérence de la Russie sur les réseaux sociaux, Reuter, 10/12/2018, https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/gilets-jaunes/gilets-jaunes-le-kremlin-dement-toute-ingerence-de-la-russie-sur-les-reseaux-sociaux_3093667.htm l

D'après un journal britannique, plusieurs centaines de comptes liés à la Russie ont répandu de fausses informations en utilisant des photos de manifestants blessés lors d'autres événements, dans le dessein d'accréditer l'idée de brutalités policières.

e) Vladimir Poutine évoque les gilets jaunes devant Emmanuel Macron, Hortense de Montalivet, 19/08/2019, https://www.huffingtonpost.fr/entry/vladimir-poutine-emmanuel-macron-gilets-jaunes-bregancon_fr_5d5aed55e4b04e1e14deb8d8

Lors de la visite de travail de Poutine à Macron, les journalistes l'ont questionné sur les violences à Moscou. Le chef d'État russe a alors évoqué les gilets jaunes en France.

f) Gilets jaunes : "Les tentatives d'influence russe, une goutte d'eau dans l'océan", 10/12/2018, https://www.france24.com/fr/20181210-gilets-jaunes-influence-russe-ingerence-twitter-facebook

Des médias anglo-saxons accréditent la thèse de l'influence russe sur les Gilets jaunes, via Twitter.

Les Américains ont d'abord été accusés derrière ce mouvement de colère : Dmitri Kisselev, présentateur vedette de la chaîne russe pro-Poutine Rossiya 1, a parlé de l'"exportation américaine d’une révolution de couleur, et tout cela parce que le président Macron a parlé de la nécessité d’une armée européenne".  Deux médias anglophones, le Britannique The Times et l'Américain Bloomberg, donnent du poids à des analyses accréditant la thèse de l’influence russe sur la Toile. Ces accusations relèvent de la calomnie, a déclaré lundi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. "Nous ne nous sommes pas immiscés et ne nous ingérerons pas dans les affaires intérieures d'un pays tiers, dont la France", a-t-il déclaré. Ceci est à relativiser, tempère le chercheur Baptiste Robert, qui a produit sa propre étude sur les tweets anglophones concernant ce mouvement.

[60]a) Psychologie des croyances aux théories du complot. Le bruit de la conspiration, Pascal Wagner-Egger, PUG, 2021, page 36.

b) Macron étrille la "naïveté" des medias sur les gilets jaunes, Anthony Berthelier, 01/02/2019, https://www.huffingtonpost.fr/2019/02/01/macron-etrille-la-naivete-des-medias-sur-les-gilets-jaunes_a_23658556/

c) Le complotiste de l’Élysée, Frédéric Lordon, 2 février 2019, https://blog.mondediplo.net/le-complotiste-de-l-elysee

[61] Veuve d'Alexandre Litvinenko, opposant à Poutine empoisonné au Polonium 210, en nombre 2006.

[62] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Bill_Browder

[63] Il ne faudra pas oublier que cette guerre risquant d’affaiblir économiquement l’Occident et la Russie, la position de la Chine, dans la monde, risque de se renforcer. Et il faut en avoir conscience et ne pas négliger son pouvoir de nuisance contre l’Occident.

[64] Selon Emmanuel Macron, « tout faire pour que l’Ukraine puisse tenir et la Russie ne jamais l’emporter ».

[65] Journée de l'Europe : Ce qu'il faut retenir du discours d'Emmanuel Macron à Strasbourg, AFP, 09/05/22, https://www.20minutes.fr/politique/3286391-20220509-emmanuel-macron-dit-favorable-revision-traites-union-europeenne

EUROPE Il en a profité pour proposer un sommet avec les 27 dirigeants de l’UE en juin 2022.

[66] a) Ukraine : le massacre de Boutcha, un mode opératoire qui rappelle la Tchétchénie, Bahar Makooi, 05/04/2022, https://www.france24.com/fr/europe/20220405-ukraine-le-massacre-de-boutcha-un-mode-op%C3%A9ratoire-qui-rappelle-la-tch%C3%A9tch%C3%A9nie

Tandis que Moscou dément avoir commis tout crime de guerre à Boutcha et accuse l'Ukraine d'avoir procédé à une mise en scène, plusieurs experts dressent un parallèle entre les atrocités découvertes dans cette ville ukrainienne et les crimes de guerre de l’armée russe en Tchétchénie. Une stratégie visant à susciter la terreur dans le but de soumettre les populations civiles à l’occupant.

b) Massacre en Ukraine : "Les viols accompagnent toujours les autres crimes de guerre", Propos recueillis par Axel Gyldén, 06/04/2022, https://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/massacre-en-ukraine-les-viols-accompagnent-toujours-les-autres-crimes-de-guerre_2171181.html 

Historien de la guerre 1914-1918 et spécialiste du Rwanda, Stéphane Audoin-Rouzeau est considéré comme un expert des "massacres de masse". Il réagit au crime de guerre de Boutcha.

c) Le massacre de Kramatorsk soulève l’indignation internationale, Elise Vincent et Faustine Vincent, 09 avril 2022, https://www.lemonde.fr/international/article/2022/04/09/guerre-en-ukraine-le-massacre-de-kramatorsk-souleve-l-indignation-internationale_6121309_3210.html

La gare de cette ville du Donbass a été visée, vendredi, par une frappe de missile attribuée à la Russie alors que des milliers de personnes se pressaient pour fuir la guerre en Ukraine. Au moins cinquante-deux personnes sont mortes.

d) Petits sujets sur la violence du fait guerrier, XIXe-XXIe siècle, Stéphane Audoin-Rouzeau, Editions du Félin, 2020.

[67] a) Un silovik est un représentant d'organismes étatiques chargés de veiller à l'application de la loi, d'organismes de renseignements, des forces armées et autres structures auxquels l'État délègue son droit d'utiliser la force (ils sont généralement appelés ministère ou organisme d'application de la loi). Appliqué à la Russie1, le concept est souvent étendu aux représentants des groupes politiques, mais également aux hommes d'affaires, associés aux structures du pouvoir en Russie ou dans le passé en URSS. Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Silovik

b) Dans le lexique politique russe, un silovik est un homme politique venu en politique de la sécurité, de l' armée, ou services similaires, souvent les officiers de l'ancien KGB , GRU , FSB , SVR , FSO , le Service fédéral de contrôle des drogues, ou d'autres forces armées qui sont arrivées au pouvoir. Un terme similaire est « sécurocrat » (officier chargé de l'application de la loi et du renseignement).  Siloviki est également utilisé comme nom collectif pour désigner toutes les troupes et tous les officiers de toutes les forces de l'ordre de Russie ou de Biélorussie , pas nécessairement ceux de haut rang.

Le terme siloviki est littéralement traduit par «peuple de force» ou «hommes forts». Il tire son origine de l'expression «institutions de la force», qui est apparue au début de l' ère Boris Eltsine (début des années 1990) pour désigner les services en uniforme de style militaire, y compris l'armée proprement dite, la police (ministère de l'Intérieur), les organismes de sécurité nationale (FSB) et certaines autres structures.  Source : https://en.wikipedia.org/wiki/Silovik

[68] Opération Himmler ou incident de Gleiwitz, https://fr.wikipedia.org/wiki/Op%C3%A9ration_Himmler

[69] Festival de Cannes : la Palme d'or pour "Sans Filtre" de Ruben Östlund, un prix spécial pour les frères Dardenne... ce qu'il faut retenir du palmarès 2022, Anthony Jammot & Camille Belsoeur, 28/05/2022, https://www.francetvinfo.fr/culture/cinema/festival-de-cannes/festival-de-cannes-2022-la-palme-d-or-pour-sans-filtre-de-ruben-ostlund-un-prix-special-pour-les-freres-dardenne-retrouvez-le-palmares-complet_5165035.html

Le Festival de Cannes 2022 s'est achevé sur le triomphe du film "Sans Filtre", du cinéaste suédois Ruben Östlund. "Tori et Lokita" a reçu un prix spécial pour célébrer la 75e édition. Du côté des prix d'interprétation, ce sont l'Iranienne Zar Amir Ebrahimi et l'acteur sud-coréen Song Kang-ho qui ont été distingués.

[70] Cf. https://twitter.com/bfmtv/status/1498758925256118283

[71] a) Jean-Luc Mélenchon regrette la fourniture d'armes à l'Ukraine par l'UE, 01/03/2022, https://www.france24.com/fr/europe/20220301-jean-luc-m%C3%A9lenchon-regrette-la-fourniture-d-armes-%C3%A0-l-ukraine-par-l-ue

b) https://twitter.com/bfmtv/status/1498682526616928260

[72] A) https://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_de_Godwin & https://fr.wiktionary.org/wiki/point_Godwin

b) Reductio ad hitlerum : Essai sur la loi de Godwin (Perspectives critiques), François De Smet, PUF, 2014.

[73] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Reductio_ad_Hitlerum

[74] Pour ceux qui ne voient pas la différence entre dictature et démocratie, voici un rappel clair, d'un ami, André Tanczak, de ce qu'est une dictature : « une dictature n'est pas seulement le mensonge ou la propagande. Une dictature refuse que ses sujets parlent de dictature. Elle refuse l'opposition, l'enferme ou la supprime. Elle refuse les medias libres. Tous les membres des medias sont des fonctionnaires à la solde de l'état. Une dictature considère que l'individu n'est rien, seul compte l'état (et ceux qui se considèrent comme l'état). La liberté de parole, de manifester, n'existe pas. Le parlement n'est qu'une chambre d'enregistrement des décrets du dictateur ». Je rajoute qu’un dictateur décrète, « légifère » ou interdit, sans aucun garde-fou (aucun citoyen peut contrôler ou s’opposer à ses décisions. Le dictateur est tout-puissant à la tête de l’Etat. Macron lui est contrôlé par le Parlement — l’Assemblée Nationale et le Sénat—, le Conseil constitutionnel. Il peut être dénoncé par les corps intermédiaires : les syndicats, les medias etc.).

[75] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9volution_orange

[76] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Euroma%C3%AFdan

[77] Cf. https://twitter.com/i/status/1537545802704363520

[78] Le Führer protège le droit. À propos du discours d'Adolf Hitler au Reichstag du 13 juillet 1934, Carl Schmitt in Cités 2003/2 (n° 14), pages 165 à 171, https://www.cairn.info/revue-cites-2003-2-page-165.htm

[79] Voir aussi cet article : Hitler chantre de la paix (Paris-Soir, 26 janvier 1936), https://www.books.fr/hitler-chantre-de-la-paix/

En 1936, Hitler préconisait le pacifisme. A deux reprises en janvier et février, Hitler accorde des entretiens à Paris-Soir. Et alors qu’un mois plus tard, il violera les traités en remilitarisant la rive gauche du Rhin, il n’a, face à des interlocuteurs complaisants, que le mot paix à la bouche. Extraits d’ « Hitler vous parle » à la une du Paris-Soir du 26 janvier.

[80] Diaporama : Poutine et son culte de la personnalité, Benjamin LISAN, le 12/02/2021, 12 pages, http://benjamin.lisan.free.fr/jardin.secret/EcritsPolitiquesetPhilosophiques/politiques/Poutine_et_son_culte_de_la_personnalite.pdf

[81] Culte de la personnalité en Corée du Nord, https://fr.wikipedia.org/wiki/Culte_de_la_personnalit%C3%A9_en_Cor%C3%A9e_du_Nord

[82] On retrouve ce schéma d’enfance dysfonctionnelle, entre une mère trop gentille (ne sachant pas être ferme et imposer un cadre), protectrice, voire fusionnelle, qui adule son enfant, et un père hostile, maltraitant ou/et violent, voire retors, comme dans le cas de l’enfance d’Hitler, de Staline … ( ?).

[83] Ses méthodes pour humilier ses interlocuteurs, https://www.linternaute.com/actualite/monde/2610937-espion-femmes-vision-de-l-urss-25-points-que-vous-ignorez-sur-vladimir-poutine/2610945-ses-methodes-pour-humilier-ses-interlocuteurs

[84] "Parlez sans détour!": le chef des renseignements extérieurs russes humilié par Poutine, Louis Augry, 22/02/2022, https://www.bfmtv.com/international/asie/russie/parlez-sans-detour-le-chef-des-renseignements-exterieurs-russes-humilie-par-poutine_AV-202202220206.html

[85]a) Guerre en Ukraine : le Kremlin aurait arrêté deux chefs du FSB, selon le Times, 12/03/2022, https://www.lefigaro.fr/international/guerre-en-ukraine-le-kremlin-aurait-arrete-deux-chefs-du-fsb-selon-le-times-20220312

Le quotidien britannique affirme que le chef de la section étrangère du renseignement russe et son adjoint ont été assignés à résidence. En cause, selon ses sources, des rapports erronés fournis à la veille de l'invasion ukrainienne. b) Vladimir Poutine a purgé 150 espions du FSB après l'échec de la prise de Kiev lors de l'invasion de l'Ukraine, 12 avril 2022, https://www.infobae.com/fr/2022/04/12/vladimir-poutine-a-purge-150-espions-du-fsb-apres-lechec-de-la-prise-de-kiev-lors-de-linvasion-de-lukraine/

Ils appartenaient au Cinquième Service, une division chargée de déstabiliser le gouvernement Zelensky en soutenant des personnalités politiques pro-russes. Son ancien patron Sergueï Beseda a été arrêté et transféré dans une prison utilisée lors de la Grande Purge de Staline.

[86] À rapprocher de cette déclaration du procureur général russe Igor Krasnov, « Les pays occidentaux détruisent le droit international et les valeurs universelles [...] », en marge du Forum économique international de Saint-Pétersbourg (SPIEF).

Cf. Russie : l’Occident accusé de détruire les normes du droit international, 16/06/2022, https://lanouvelletribune.info/2022/06/russie-loccident-accuse-de-detruire-les-normes-du-droit-international/

[87] Afrique: la Russie critique (encore) les occidentaux et vante ses relations [avec les Africains], Charly Hessoun, 16/06/2022, https://lanouvelletribune.info/2022/06/afrique-la-russie-critique-encore-les-occidentaux-et-vante-ses-relations/

[88] a) Facebook : une campagne de désinformation russe contre les vaccins démantelée, 11/08/2021, https://www.lequotidiendumedecin.fr/actus-medicales/esante/facebook-une-campagne-de-desinformation-russe-contre-les-vaccins-demantelee

b) Vaccins : l'Europe accuse Pékin et Moscou de désinformation, 28 avr. 2021, https://www.lesechos.fr/monde/enjeux-internationaux/vaccins-leurope-accuse-pekin-et-moscou-de-desinformation-1310793

Un rapport de l'unité de lutte contre la désinformation de la diplomatie européenne estime que la Chine et la Russie se sont livrées à des campagnes de « dénigrement » envers les vaccins approuvés par l'Union pour placer leur propre vaccin.

c) Derrière la récente propagande anti-Pfizer en provenance de l'agence de communication Fazze [i.e. l'affaire “Fazze”], il y aurait la société AdNow Media, fondée par Vladimir Bashkin.  Cf. Influenceurs approchés pour dénigrer le vaccin Pfizer : Pourquoi la Russie est soupçonnée, Robin Verner, 25/05/2021, https://www.bfmtv.com/sante/influenceurs-approches-pour-denigrer-le-vaccin-pfizer-pourquoi-la-russie-est-soupconnee_AV-202105250253.html

Lundi, la presse et des YouTubeurs scientifiques ont dénoncé l'initiative d'une mystérieuse agence de communication : celle-ci proposait aux influenceurs-vulgarisateurs de dénigrer, contre une somme rondelette, le vaccin Pfizer sur une base mensongère. Les regards se tournent vers la Russie.

[89] Internet Research Agency, https://fr.wikipedia.org/wiki/Internet_Research_Agency & https://en.wikipedia.org/wiki/Internet_Research_Agency

[90] a) Guerre en Ukraine : une opération d’influence russe vise des Youtubeurs français, Nicolas Quenel, 10/06/2022, https://www.marianne.net/monde/europe/guerre-en-ukraine-une-operation-dinfluence-russe-vise-des-youtubeurs-francais

Pour faire circuler la propagande du Kremlin sur la guerre en Ukraine, VEUL, une mystérieuse entreprise russe, démarche depuis quelques semaines des Youtubeurs français, dont Léo Grasset… qui avait déjà été ciblé par une opération d'influence du même genre l'an dernier. Enquête.

b) La Russie a-t-elle proposé à un Youtubeur français de dénigrer le vaccin Pfizer ? Publicité négative, Nicolas Quenel, 25/05/2021, https://www.marianne.net/societe/big-brother/la-russie-a-t-elle-propose-a-un-youtubeur-francais-de-denigrer-le-vaccin-pfizer

Fondateur de la chaîne YouTube à succès Dirty Biology, Léo Grasset affirme avoir été approché par une agence de communication qui voulait lui faire propager de la désinformation sur le vaccin Pfizer. Dans la foulée, l'entreprise en question, officiellement basée à Londres, a effacé ses traces, qui la relient à la Russie.

[91] Cf.

[92] Les théories du complot sont une arme redoutable pour manipuler les masses (voir par exemple, la théorie du complot mondial juif, soutenue par les nazis).

[93] a) Inside Cyber Front Z, the ‘People’s Movement’ Spreading Russian Propaganda [À l'intérieur de Cyber ​​Front Z, le "mouvement populaire" diffusant la propagande russe], David Gilbert, 4 avril 2022, https://www.vice.com/en/article/7kbjny/russia-cyber-front-z-telegram

In an effort to win the information war, Kremlin allies have deployed a new kind of troll farm. [Dans un effort pour gagner la guerre de l'information, les alliés du Kremlin ont déployé un nouveau type de ferme de trolls].

b) Cyber Front Z : les usines à trolls russes tournent à plein régime, 5 mai 2022, https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-enjeux-des-reseaux-sociaux/cyber-front-z-usine-a-trolls-russe-financee-par-le-kremin-7860499

[94] Le culot de cette propagande est de mettre les destructions en Syrie, à Alep, Idleb, la Ghoutta, causées par les bombardements intensifs de l’aviation russe, sur le dos de l’Occident ainsi que les problèmes de l’Afghanistan sur le dos de l’Occident, alors que ces problèmes ont commencé avec le coup d’état communiste, en 1978, à l’instigation de l’URSS, puis avec l’Intervention militaire soviétique en Afghanistan, en 1979.

[95] Le contrôle des armements après la mort du traité FNI, un défi complexe pour l’OTAN, Nathalie Guibert, 02 décembre 2019, https://www.lemonde.fr/international/article/2019/12/02/le-controle-des-armements-apres-la-mort-du-traite-fni-un-defi-complexe-pour-l-otan_6021390_3210.html

Les Européens redoutent d’être otages de l’épreuve de force à laquelle se livrent Washington et Moscou à propos de leurs systèmes de missiles.

[96] La Russie prend en otage les négociations sur le nucléaire iranien, Philippe Ricard et Ghazal Golshiri, 12 mars 2022, https://www.lemonde.fr/international/article/2022/03/12/la-russie-prend-en-otage-les-negociations-sur-le-nucleaire-iranien_6117226_3210.html

Les discussions de Vienne, entrées dans leur phase finale, ont été suspendues vendredi.

[97] Classements et déclassements démocratiques, Julien Damon, 19 janvier 2022, https://www.telos-eu.com/fr/politique-francaise-et-internationale/classements-et-declassements-democratiques.html

[98] "Les Hydrocarbures dans la politique étrangère russe, outil de coopération ou de coercition ?", Cyrille Gloaguen, de l'Institut Français de Géopolitique (Paris VIII), https://www.paris-berlin-moscou.org/hydrocarbures-politique-etrangere-russe-outil-de-cooperation-de-coercition/

[99] Gaz : la lente asphyxie de l’Europe par Moscou s’étend à l’Hexagone, la France n'est plus livrée, 17/06/2022, https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/gaz-la-lente-asphyxie-de-l-europe-par-moscou-s-etend-a-l-hexagone-la-france-n-est-plus-livree-922292.html

Le gestionnaire du réseau français de transport de gaz, GRTgaz, a annoncé vendredi ne plus recevoir de gaz russe par gazoduc depuis le 15 juin. La France compte sur la Russie pour environ 17% de ses exportations. Les exportations de gaz russe vers l'Europe sont en baisse constante depuis le début des sanctions contre la Russie.

[100] Pétrole : la Russie se remplit les poches malgré la baisse des exportations, Robert Jule, 15 juin 2022, https://www.latribune.fr/economie/international/petrole-la-russie-se-remplit-les-poches-malgre-la-baisse-des-exportations-922024.html

En mai, avant la décision de l'Union européenne de lui imposer un embargo pétrolier, la Russie a engrangé 20 milliards de dollars, soit 1,7 milliard de dollars de plus qu'en avril, grâce à des prix du baril élevés, indique l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Installé au-dessus des 120 dollars, le cours du baril va être soutenu par la perspective d'une augmentation de la demande mondiale d'or noir en 2023.

[101] La Russie se tourne vers la Chine et l'Inde pour vendre le gaz et le pétrole qu'elle n'exporte plus vers l'UE, Tania Juanes, 1 juin 2022, https://atalayar.com/fr/content/la-russie-se-tourne-vers-la-chine-et-linde-pour-vendre-le-gaz-et-le-petrole-quelle-nexporte

Deux grands gagnants dans la guerre de l'énergie : la Chine et les États-Unis. Le conflit en Europe de l'Est se prolongeant plus longtemps que prévu depuis son début en février, l'utilisation de l'énergie comme arme de guerre prend de l'importance. La Russie perd progressivement des acheteurs pour son pétrole et son gaz. L'Allemagne a déjà réduit de moitié ses achats de brut ces dernières semaines, et le processus va maintenant s'accentuer avec le veto de l'UE à l'oléoduc de Moscou. En réaction aux sanctions énergétiques de l'UE, qui ont commencé par le charbon, le Kremlin étend sa stratégie de représailles.

[102] Comment Poutine organise la famine, Emmanuelle Ducros et Pascal Airault, 15 juin 2022, https://www.lopinion.fr/international/comment-poutine-organise-la-famine

En vingt ans, la Russie est devenue un géant agricole qui tient la satiété de la planète dans ses mains. Les Occidentaux n’ont rien voulu voir d’un phénomène que la guerre en Ukraine accentue. Enquête sur une stratégie méthodique.

[103] Levée du blocus d’Odessa : Macron propose de passer par l’ONU, 31/05/2022, https://www.lepoint.fr/monde/levee-du-blocus-d-odessa-macron-propose-de-passer-par-l-onu-31-05-2022-2477842_24.php

Moscou bloque tous les navires présents dans le port ukrainien depuis plusieurs semaines. En conséquence, l’Occident redoute une pénurie de céréales.

[104] Sécurité alimentaire : Macky Sall "rassuré" après sa rencontre avec Vladimir Poutine, 03/06/2022, https://www.france24.com/fr/afrique/20220603-ukraine-macky-sall-s-entretient-avec-poutine-au-nom-de-l-afrique-victime-du-conflit

Macky Sall était en Russie, vendredi, sur fond de crainte de crise alimentaire pour demander à Vladimir Poutine de "prendre conscience" que les pays africains sont "des victimes" de la guerre en Ukraine. Le président de l'Union africaine, s'est cependant dit "rassuré" au sortir de son entretien avec son homologue russe.

[105] La Russie et la Turquie soutiennent le plan d'exportation de céréales face aux réticences de l'Ukraine, Álvaro Escalonilla, 9 juin 2022, https://atalayar.com/fr/content/la-russie-et-la-turquie-soutiennent-le-plan-dexportation-de-cereales-face-aux-reticences-de

À Ankara, les ministres des Affaires étrangères russe et turc ont manifesté la volonté de leurs pays de reprendre les exportations de céréales à partir des ports ukrainiens.

[106] Guerre en Ukraine : Human Rights Watch dénonce les "exécutions sommaires" et la "torture" sous l'occupation russe, 18/05/2022, https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/guerre-en-ukraine-human-rights-watch-denonce-des-executions-sommaires-et-des-actes-de-torture-sous-l-occupation-russe_5143957.html

[107] a) Guerre en Ukraine : les « camps de filtration », une pratique déjà utilisée en Tchétchénie, Isabelle Mandraud, 29 avril 2022, https://www.lemonde.fr/international/article/2022/04/29/guerre-en-ukraine-les-camps-de-filtration-une-pratique-deja-utilisee-en-tchetchenie_6124188_3210.html

Lors des deux guerres dans la république caucasienne, les Russes ont mis en place des centres dans lesquels les « boeviki », combattants identifiés comme tels, ou soupçonnés d’avoir pris les armes contre Moscou, étaient sauvagement torturés.

b) Que sait-on des « camps de filtration » russes mis en place autour de Marioupol ? Anthony Kaczmarek, 06 mai 2022, https://www.lalsace.fr/defense-guerre-conflit/2022/05/06/que-sait-on-des-camps-de-filtration-russes-mis-en-place-autour-de-marioupol

Dans de nombreux témoignages, des civils ukrainiens évacués notamment de Marioupol dénoncent la mise en place par la Russie de « camps de filtration » où les soldats russes leur auraient fait subir un traitement particulièrement dur, certains étant « déportés » en Russie. L'ONG s'offusque de ces "apparents crimes de guerre" et rappelle notamment que le droit international interdit les attaques contre les civils et le traitement inhumain des prisonniers.

[108] a) La barre des 100 sites du patrimoine ukrainien endommagés ou totalement détruits depuis le début de l'offensive militaire russe en Ukraine le 24 février est sur le point d'être franchie, alerte le directeur du centre du patrimoine mondial de l'Unesco dans un entretien à l'AFP mercredi.

Cf. Une centaine de sites du patrimoine ukrainien endommagés par les bombardements russes, 13 avr. 2022, https://www.lefigaro.fr/culture/patrimoine/une-centaine-de-sites-du-patrimoine-ukrainien-endommages-par-les-bombardements-russes-20220413

«C'est toute une identité, qui est affectée par ces destructions». Dans un entretien accordé à l'AFP, Lazare Eloundou Assomo, le directeur du centre du patrimoine mondial de l'Unesco a signalé la destruction d'un grand nombre de monuments historiques, symboles de l'histoire de l'Ukraine.

b) « Pour le patrimoine ukrainien, l’ampleur du désastre est déjà colossale », 27 avril 2022, https://www.lemonde.fr/culture/article/2022/04/27/lazare-eloundou-assomo-unesco-pour-le-patrimoine-ukrainien-l-ampleur-du-desastre-est-deja-colossale_6123801_3246.html

Le directeur du Centre du patrimoine mondial de l’Unesco, Lazare Eloundou Assomo, estime, dans un entretien au « Monde », que, parallèlement aux pertes humaines, les dégâts causés par la guerre sont considérables sur les sites classés d’Ukraine.

[109] Guerre en Ukraine : déjà plus de 500 milliards de pertes économiques pour le pays, selon Kiev, Frédéric Senneville, 28 mars 2022, https://www.tf1info.fr/international/guerre-en-ukraine-deja-plus-de-500-milliards-de-pertes-economiques-pour-le-pays-selon-kiev-2214904.html

[110]a) Guerre en Ukraine : scène surréaliste à la télévision russe, où l'on se prend à imaginer la guerre nucléaire, 30/04/2022, https://www.lefigaro.fr/international/guerre-en-ukraine-scene-surrealiste-a-la-television-russe-ou-l-on-se-prend-a-imaginer-la-guerre-nucleaire-20220430

b) Poutine : le flirt avec l’apocalypse, Françoise Thom, 28 janvier 2022, https://www.getrevue.co/profile/desk-russie/issues/desk-russie-n-34-nos-auteurs-appellent-a-une-fermete-exemplaire-1217215

Après la fin de non-recevoir présentée par les Occidentaux à l’ultimatum russe du 17 décembre, ceux-ci prennent lentement conscience que le risque de guerre avec la Russie est peut-être réel, qu’il s’agit de plus que de l’Ukraine, et que Poutine, cet « extrémiste latent », pour reprendre la formule du politologue Gleb Pavlovski, ne se contente peut-être pas de bluffer. Tous les yeux sont tournés vers Moscou, guettant fiévreusement les indices qui pourraient fournir la clé du comportement russe.

[111] On voit souvent des propos outranciers et méprisants contre Macron dans les médias russes.

[112] La Douma russe remet en question l’indépendance de la Lituanie, Giedre Peseckyte, 9 juin 2022, https://www.euractiv.fr/section/monde/news/la-douma-russe-remet-en-question-lindependance-de-la-lituanie/

En Russie, un projet de loi soumis à la Douma appelle à l’abrogation du décret du Conseil d’État de l’URSS « sur la reconnaissance de l’indépendance de la République de Lituanie ». Le projet a été soumis par Yevgeny Fyodorov, un membre de Russie Unie, le parti unique de Poutine.

[113] En cette mi-mars, les nouvelles plaques viennent tout juste d'être installées : une noire en lituanien, une bleue en ukrainien. "A partir de maintenant, les employés de l'ambassade devront tous saluer le courage du peuple d'Ukraine sur leur carte de visite", a justifié l'édile libéral.

[114] a) La Lituanie affirme que la Chine bloque ses exportations suite au différent sur Taïwan, 03/12/2021, https://www.capital.fr/economie-politique/la-lituanie-affirme-que-la-chine-bloque-ses-exportations-suite-au-different-sur-taiwan-1421971

La tension diplomatique entre les deux pays provient de la décision de Vilnius d’autoriser Taïwan à ouvrir un bureau de représentation sous son propre nom.

b) Menace militaire russe et embargo chinois : la Lituanie face aux nouveaux empires [article réservé aux abonnés], https://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/menace-militaire-russe-et-embargo-chinois-la-lituanie-face-aux-nouveaux-empires_2169706.html

Bloquée entre Kaliningrad et la Biélorussie, cet État balte craint pour sa sécurité après l'invasion de l'Ukraine. Il doit aussi lutter contre une attaque économique sans précédent de la Chine.

[115]a) En Russie, le député demande à Poutine de démilitariser et dénazifier la Pologne, les pays baltes, la Moldavie et le Kazakhstan, 26.03.2022, https://www.5.ua/ru/myr/na-rossyy-deputat-prosyt-putyna-provesty-demylytaryzatsyiu-y-denatsyfykatsyiu-polshy-stran-baltyy-moldovi-y-kazakhstana-272512.html?fbclid=IwAR0EUlFWrAXC4g88CUkZVysC_GRJLiOr9KPIgpirIogurK7qqsCBVY-1i8U

b) Le Kazakhstan a pris ses distances par rapport à Moscou en ne reconnaissant pas les républiques séparatistes de Donets et Lougansk, position énervant les nationalistes russes.

[116] Guerre en Ukraine. Le soutien du patriarche de Moscou au Kremlin divise l’Église orthodoxe, Alan Le Bloa, 04/03/2022, https://www.ouest-france.fr/societe/religions/guerre-en-ukraine-le-soutien-du-patriarche-de-moscou-au-kremlin-divise-l-eglise-orthodoxe-416e260c-9b1c-11ec-9b84-e19eae6be2d1

Des représentants de l’Église orthodoxe, dépendant du Patriarcat de Moscou, prennent leur distance face à la proximité du patriarche Cyrille avec Vladimir Poutine. Ils appellent à protéger le « peuple ukrainien qui souffre ».

[117] a) L'archiprêtre Artemy Vladimirov lit un sermon sur la guerre Z et ses objectifs. Ce sermon ne représente pas nécessairement la position du Kremlin mais reflète probablement les sentiments des masses nationalistes russes et, de manière générale, l'idéologie impérialiste russe. https://twitter.com/kamilkazani/status/1519291135813955584

b) The Russian pope directly says that after Ukraine, Russian aggression will be directed against Georgia, Moldova, Kazakhstan and the Baltic states, which are members of NATO, https://www.reddit.com/r/ukraine/comments/t8k7ya/the_russian_pope_directly_says_that_after_ukraine/

c) https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=5347849101906173&id=100000434086748

[118] Dmitri Medvedev a un avis bien à lui sur la visite d’Emmanuel Macron en Ukraine, 17/06/2022, https://abestit.fr/dmitri-medvedev-a-un-avis-bien-a-lui-sur-la-visite-demmanuel-macron-en-ukraine/

[119] Medvedev : "L'Ukraine risque de perdre sa souveraineté si elle continue à refuser de négocier aux conditions de Moscou.", https://planetes360.fr/medvedev-lukraine-risque-de-perdre-sa-souverainete-si-elle-continue-a-refuser-de-negocier-aux-conditions-de-moscou/

[120] "Qui peut assurer que l'Ukraine sera toujours sur la carte mondiale dans deux ans ?", s'interroge l'ex-président russe Medvedev, 15-06-2022, https://www.lalibre.be/international/europe/guerre-ukraine-russie/2022/06/15/qui-peut-assurer-que-lukraine-sera-toujours-sur-la-carte-mondiale-dans-deux-ans-sinterroge-lex-president-russe-medvedev-FNKCASBTNJC4PI64R3NM7WVGU4/

Pour certains observateurs, le Kremlin souhaite en réalité soumettre tout le pays, étape par étape.

[121] L’ex-président russe Dmitri Medvedev a exprimé avec virulence mardi sa "haine" des "dégénérés" qui veulent la "mort" de la Russie, 07/06/2022, https://www.lindependant.fr/2022/06/07/guerre-en-ukraine-je-ferai-tout-pour-les-faire-disparaitre-les-propos-glacants-de-lex-president-russe-contre-les-ukrainiens-10343804.php

[122] Newsland, 12 avril 2014. Interview d’Alexandre Douguine sur tv.russia.ru.

[123] «Un grand bond en arrière»: l'industrie automobile russe à l'épreuve des sanctions, 25/05/2022, https://www.rfi.fr/fr/europe/20220525-un-grand-bond-en-arri%C3%A8re-l-industrie-automobile-russe-%C3%A0-l-%C3%A9preuve-des-sanctions

Face aux sanctions occidentales et aux pénuries qu'elles provoquent dans son industrie, la Russie allège les normes de construction automobile. Conséquence : des voitures seront fabriquées sans système de freinage moderne, sans airbag, ou encore avec des exigences environnementales équivalentes à celles de 1988 (Plus d'airbag, plus de capteurs ABS ...).

[124] Tout protectionnisme se révèle aussi catastrophique : Par exemple, la loi Hawley-Smoot (en anglais Hawley-Smoot Tariff ou Smoot-Hawley Tariff Act), promulguée aux États-Unis le 17 juin 1930, a augmenté les droits de douane à l'importation de plus de 20 000 types de biens. De nombreux pays, par mesure de rétorsion, ont également augmenté leurs taxes à l'importation 1,2. La loi a été votée par un Congrès des États-Unis très protectionniste, malgré les avertissements de nombreux économistes américains. Les importations américaines depuis l'Europe déclinèrent de leur maximum de 1929 de 1 334 millions de dollars à seulement 390 millions en 1932, soit une chute de plus de 70 %, alors que les exportations américaines vers l'Europe tombèrent de 2 341 millions de dollars en 1929 à 784 millions en 1932, soit une chute de deux tiers. De même, le commerce mondial déclina d'environ 66 % entre 1929 et 1934. Cette chute contribua à paralyser l'économie mondiale.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_Hawley-Smoot

[125] La Banque centrale russe demande un changement économique pour ne pas retourner en URSS, Laura Tournon, 16 juin 2022, https://www.blogdudemocrate.org/la-banque-centrale-russe-demande-un-changement-economique-pour-ne-pas-retourner-en-urss/

La Banque centrale de Russie (BCR) a averti que l’économie du pays doit réduire sa dépendance aux exportations et stimuler l’initiative privée afin d’éviter de revenir à l’époque de l’URSS, le tout dans le sillage de sanctions occidentales sans précédent pour la campagne militaire en Ukraine. « Les conditions extérieures ont changé depuis longtemps, sinon pour toujours », a déclaré le gouverneur de la RBC, Elvira Nabiulin lors d’une conférence au Forum économique international de Saint-Pétersbourg. […] Nabiúlina a fait valoir que la Russie doit repenser son modèle économique actuel, dépendant des exportations, dont l’essentiel est le pétrole et le gaz, alors que l’Union européenne a accepté de réduire sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie dans le cadre des sanctions communautaires contre Moscou.

[126]A) Hémorragie de riches en Russie: 15% des millionnaires vont quitter le pays, Frédéric Bianchi, 15/06/2022, https://www.bfmtv.com/economie/hemorragie-de-riches-en-russie-15-des-millionnaires-vont-quitter-le-pays_AN-202206150029.html

b) L'oligarque russe Oleg Tinkov dénonce une "guerre folle" en Ukraine, Jean-Marc Four, 21/04/2022, https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/un-monde-d-avance/l-oligarque-russe-oleg-tinkov-denonce-une-guerre-folle-en-ukraine_5067220.html

Au bout de presque deux mois de guerre en Ukraine, ce banquier milliardaire russe hausse le ton contre Vladimir Poutine. Il se livre même à une attaque en règle. C’est une première par la virulence du propos.

[127] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Op%C3%A9ration_Provide_Hope

[128] L'approvisionnement militaire français remis en question à Eurosatory, 17/06/2022, https://www.rfi.fr/fr/monde/20220617-l-approvisionnement-militaire-fran%C3%A7ais-remis-en-question-%C3%A0-eurosatory

[129] Usines britanniques de l'ombre, https://fr.wikipedia.org/wiki/Usines_britanniques_de_l%27ombre

[130] « La démocratie est le pire système de gouvernement, à l'exception de tous les autres qui ont pu être expérimentés dans l'Histoire », citation de Churchill.

[131] Auteur entre autre, de :

a) La fabrication du consentement : de la propagande médiatique en démocratie, Edward Herman et Noam Chomsky, Éditions Agone, 2008.

b) L’Occident terroriste, avec André Vltchek, Montréal, Écosociété, 2015.

c) Pour une éducation humaniste, avec Normand Baillargeon, Paris, L'Herne, coll. « Carnets », 2010.

[132] Prosper de Barante, Notes sur la Russie, 1835-1840, Michel Lévy frères éd., Paris, 1875, p. 132.

[133] Ibid., p. 449.

[134] Frédéric Lacroix, Les Mystères de la Russie, Paris, Pagnerre éditeur, 1845, p. 329.

[135] Ibid., p. 330.

[136] Par exemple, Lavrov, le ministre des affaires étrangères russes, affirmant "[l'Occident] forçant Kiev à accepter les armes occidentales".

[137] Voir le film « la beauté du diable » (1950) avec Michel Simon et Gérard Philippe.

[138] C’est moi qui mets en gras ce qui me paraît important dans ce texte.

[139] À une seule reprise, dans la guerre de Corée, le général américain Douglas MacArthur a menacé d’utiliser la bombe atomique contre les troupes chinoises, raison pour laquelle il a été limogé par le président américain Harry Truman.

[140] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/RS-28_Sarmat

[141] a) Status-6 Poseïdon, https://fr.wikipedia.org/wiki/Status-6_Pose%C3%AFdon

b) La Russie teste Poséidon 2M39, une torpille nucléaire capable de déclencher des tsunamis radioactifs, Pascal Samama, 11/04/202, https://www.bfmtv.com/economie/la-russie-teste-une-torpille-nucleaire-capable-de-declencher-des-tsunamis-radioactifs_AN-202104110072.html

La Russie serait en phase de test pour Poséidon 2M39, une torpille furtive pilotable à distance capable de déclencher des raz-de-marée radioactifs.

[142] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/K-329_Belgorod

[143] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Kh-47M2_Kinjal

[144] Semblables aux brigades internationales durant la Guerre d'Espagne.

[145] Directeur de l’Institut de recherche stratégique de l’Ecole militaire (IRSEM).

[146] Cf. https://www.facebook.com/benjamin.lisant/posts/pfbid032nHk7v5DXPE7hrBhhFSrUFjymxNddXbC4fAr56vz3dTJVDXqDhyMs4CdPFkDwmenl?__cft__%5b0%5d=AZWI5YKyPGhFjqJ9Kc1r3G7DcbWbUoiACLqsKsRSwJ27ZXKxz_pDVnxIIUmn0x8DslOOhzjl0oYFgadsSn8qzRUf2FG7E6H2Q_D6AnPWbGo2pO4fnudwEzV_a3vVwO_qITaOYQ0wMu41RTSCNlAhrbRHzGdrRFJrdqYsGyBkqdMSOYK2HY50hU3gwJNLF_MgJIA&__tn__=%2CO%2CP-R