Approche éthique des conflits et de leur résolution – le cas du conflit en Ukraine

 

Par Benjamin LISAN, le 26/02/2022

 

1         Le poids des humiliations, des frustrations, des blessures mémorielles non résolus

 

Beaucoup d’amis m’ont avancé des raisons pour expliquer le conflit en Ukraine. Par exemple :

 

Tant que la Raison occidentale agira SEULEMENT à force d'équerre et de compas, elle se heurtera aux souvenirs des peuples [traumatiques] ...

 

Il y a de nombreux parallèles entre les conséquences du traité de Versailles et la fin de l'URSS. L'"occupation" de certaines portions de l'URSS (je dis bien URSS et non Russie, mais le ressenti est le même pour beaucoup de russes).

Le pillage économique. Pour le traité de Versailles, c'était des dommages de guerre monstrueux pour un pays exsangue comme l'Allemagne. Pour la Russie ce fut la privatisation folle conduite par Elstine avec l'appui du FMI. Certes ces privatisation ne s'étaient faites qu'au bénéfice d'ex-oligarques, mais si Poutine n'avait pas tout raflé pour lui et ses proches, ces sociétés seraient aujourd'hui sous un contrôle occidental (je ne dis pas cela pour justifier la politique économique de Poutine).

 

La science d'historique veut que l'on essaie de comprendre sans juger ni porter de justification. Cela ne produit pas nécessairement de la morale ou de l'espoir ... Ce serait trop facile... La guerre et le terrorisme sont des produits de l'histoire, comme d'autres choses plus belles et plus rassurante... S'agit-il de perdre espoir ou de ne plus fabriquer de morale alors ?

 

Certaines personnes souvent animés par le ressentiment, la frustration et la désir de revanche (ou de vengeance) sociale, par exemple, par rapport à un sentiment d’humiliation, d’injustice, de déclassement social, de marginalisation ou d’exclusion sociales, pour lequel ils veulent obtenir réparation, même d’une façon disproportionnée.

 

Certains personnes ont eu des ambitions énormes (parfois déraisonnables, mégalomanes), non réalisées (ou bien quand elles ont subi une blessure narcissique). Il peut se développer alors en eux :

 

Dépression, frustration, ressentiment, jalousie, haine, aigreur, manque de confiance en soi, malaise intérieur, mécontentement tenace, sentiments d'exclusion, de déclassement, d'humiliation, désir de vengeance, de revanche, mauvaise humeur qu'ils peuvent alors projeter violement sur des boucs émissaires, servant d’objets de cristallisation de leurs ressentiments et de focalisation (obsessionnelle) leurs haines.

 

Des peuples peuvent développer des jalousies, de haines, désirs pathologiques et obsessionnels de revanche.

 

Les psychopathes n’ont pas de limites et certains peuvent aller à l’extrême, comme à la guerre totale, telle celle voulue par Hitler, Goebbels, ….

 

Certains veulent le génocide, l’extermination, la double mort de leurs ennemis _ comme le fait de tuer une personne puis détruire sa mémoire, comme le faisait Staline avec ses opposants, ou comme les nazis qui conspuaient, harcelaient, se moquaient des vétérans allemands, juifs, décorés de la première guerre mondial, en ne leur accordant aucune pitié, aucune grâce, jusqu’à les poussent au suicide.

 

Dans les massacres, génocides et « purifications ethniques » ou avec certains tueurs en série, on observe souvent des cas « de violence ou de cruauté extrêmes ou excessives » (en anglais, on parle aussi « d’overkill », de capacité de « sur-extermination » …), qui n’ont pas aucune motivation rationnelle. Les bourreaux s’acharnent sur leur victimes, en continuant à les mutiler, même après leur mort, à humilier, « salir » symboliquement les cadavres. Le but « terroriste » est, en général, de terroriser les ennemis. Mais certaines bourreaux prennent progressivement « goût au sang » et se déchaînent dans la surenchère de l’horreur[1]. Laurence d’Arabie décrit ce processus, lié au désir de vengeance, dans les guerres, conduisant au « pas de quartier ! pas de prisonnier ! »[2].

 

Mais personne ne dit que l'humiliation justifie tout. Évidemment qu'elle ne justifie pas l'invasion de l'Ukraine, comme les agressions du IIIème Reich. Mais elle les explique, raison pour laquelle on doit y être attentif et l'éviter à tout prix.

 

2         Comment prévenir et résoudre ces problèmes de ressentis négatifs ?

 

Certains peuples ressentent certains évènements traumatiques, de leur histoire, comme des « injustices », à tort ou à raison.

 

2.1        Eviter certains pièges éthiques et rhétoriques

 

Il faut déjà éviter de tomber dans certains pièges rhétoriques et éthiques, comme ceux-ci-dessous :

 

1)      On ne répare pas une injustice en causant une autre.

2)      Un mal et un mal ne font pas un bien.

3)      Les actes des uns n'excusent pas ceux des autres. Ils peuvent seulement les expliquer, en partie.

 

Beaucoup de musulmans voudraient la destruction d’Israël (et le renvoi des Israéliens juifs à la mer _ le discours du Hezbollah, du Hamas, de l’Iran …), en prenant pour modèle le renvoi des pieds-noirs hors d’Algérie, sans se préoccuper de savoir si un grande partie des Juifs vivant en Israël n’ont pas été victimes de persécution, en particulier les Séfarades, quand ils vivaient dans les pays musulmans (certains ayant été expulsés, à leur tour, dès 1948, de leur pays (musulmans) de naissance[3], par rétorsion de la Nakba (l’expulsion et l’exil forcés des Palestiniens, après la déclaration d’indépendance d’Israël et la première guerre israélo-arabe de 1947-1848)[4].

Il aurait été nettement plus judicieux, selon l’avis de l’auteur, qu’une très grande commission d’enquête et de réparation soi mise en place pour déterminer les responsabilités et le montant des réparations pour les personnes lésées.

 

2.2        Aborder les conflits, les frustrations avec un approche éthique (la boussole éthique)

 

Ce n’est pas très rationnel ce que je vais dire-là, mais je pense que si l’on a un soucis de la justice, nous devons rechercher des valeurs éthiques et morales qui permettraient de résoudre ces ressentis négatifs.

 

Selon notre boussole éthique, nous constaterons facilement que certaines interventions _ guerrières, erronées, inappropriées … commis par certains états … _, ont pu créer d’intenses frustrations chez les peuples qui en ont été la victime, quelques soient les justifications morales a priori ou a posteriori. On peut citer par exemple :

 

2.3        Définir des valeurs morales sur lesquelles toute l’humanité ou presque se retrouve

 

Qu’est ce qui est moral ou non ?

 

Intuitivement, nous pourrions dire que ce qui est moral est :

 

·         Donner sa parole et la tenir (sauf si c’est pour faire quelque chose de mal : meurtre, racket …).

·         Ne pas détourner le regard face au malheur des autres et faire preuve de compassion et de solidarité.

·         Être au service de ceux qui en ont besoin (à condition qu’on n’a pas affaire à un escroc, qui s’invente un faux besoin légitime, nécessitant une aide).

·         Restaurer les écosystèmes dégradés, déséquilibrés.

·         (Faire plaisir à des personnes, avec des plaisirs sains (amis, personnes qui en vaillent la peine …)).

·         Le courage (sauf s’il se transforme en témérité et en imprudence contreproductive).

·         La prudence (qui ne doit pas être excessive et paralysante. Attention au « principe de précaution » appliqué dogmatiquement).

·         La conscience professionnelle, le soucis du travail bien fait (mais le mieux peut être l’ennemi du bien).

·         Etc.

 

Intuitivement, nous pourrions dire que ce qui n’est pas moral est :

 

·         Trahir, se parjurer, promettre et ne pas tenir ses engagements (sauf cas de forces majeures ou pour des raisons éthique).

·         Porter un faux témoignage contre autrui, pour lui nuire.

·         Tuer (sauf pour cas de vraie légitime défense, sauf cas très particulier de l’euthanasie et selon des conditions particulières),

·         Frapper, violenter une personne (qui ne l’a pas voulu).

·         Terroriser les gens.

·         Imposer, par la force, un diktat à une personne qui ne l’accepte pas.

·         Voler (sauf cas de force majeures, pour sauver quelqu’un _ lutter contre une famine …). Convoiter le bien d’autrui (ou le conjoint d’autrui). Être corrompu ou corrompre …

·         Détourner son regard face au malheur des autres. Non-assistance à personne en danger …

·         Tuer ou faire souffrir gratuitement ou inutilement des animaux, sans nécessité (exemple de nécessités : pour se nourrir, par légitime défense, pour des raisons de régulation cynégétique ...), juste pour le plaisir.

·         Dégrader la nature, les écosystèmes. Faire du greenwashing …

·         Prendre des drogues conduisant à détruire sa santé et à se déconnecter de la réalité.

·         Être dans le déni, se mentir à soi-même, l’enlisement dans l’erreur (dans ce cas, l’on peut souffrir ou mettre sa vie en danger. Parfois, la fuite de la réalité (voire la sidération) peuvent être un mécanisme de défense face à une réalité insoutenable) _ Note : il existe des cécités hystériques, liées ou non à des névroses de guerre …

·         La lâcheté (qui peut être une réaction instinctive de peur, qui vous domine).

·         Provoquer à la discrimination, à la haine ou à la violence à l'égard d'une personne ou d'un groupe de personnes à raison de leur sexe, de leur orientation sexuelle ou identité de genre, ou de leur handicap …

·         Etc.

 

2.4        Des problèmes éthiques plus difficiles à aborder

 

(Avec deux aspects)

 

·         L’avortement (si l’enfant ne bénéficiera pas d’une famille aimante, le protégeant …).

·         La GPA, la PMA (pour les couples stériles, pour les couples homosexuels).

·         L’euthanasie (pour mettre fin à des souffrances insupportables et non guérissables. Mais attention, au risque de crime parfait.

·         Le « suicide », être martyr (pour sauver des vies _ rien à voir avec le martyr terroriste qui tue autrui volontairement).

 

2.5        Le cas spécial de l’éthique de guerre

 

Selon Carl von Clausewitz, un officier général et théoricien militaire prussien, “La guerre est une poursuite de l'activité politique par d'autres moyens.”. Selon lui, en aucun cas, la guerre est un but en elle-même (pour le "plaisir de la guerre", pour l'adrénaline ...). Selon lui, la guerre a un but utilitaire (pour résoudre brutalement un conflit, une situation bloquée).

 

Pour un dictateur, entretenir un état de guerre permanence permet d’empêcher le peuple de penser.

 

Selon certains (Hitler, Alexandre Douguine …), la guerre poussent les gens à être courageux, à se dépasser, et le peuple vers la « voie de la régénération ». 

 

Certains voient des guerres légitimes parce que conduites pour des « causes justes » (guerres de libération …) ou parce qu’elles sont « saintes » (légitimées alors par la religion).

 

Selon Nicolas Machiavel, « La guerre est toujours juste lorsqu’elle est nécessaire, et les armes sont sacrées lorsqu’elles sont l’unique ressource des opprimés ».

 

Certains pensent les « guerres patriotiques » pour étendre une nation (en fait guerres de conquête), comme « légitime » et « juste » pour le « bien » [l’intérêt] du peuple (légitimées par des arguments proches de ceux Alexandre Douguine, un théoricien politique et nationaliste russe, considéré comme l'idéologue de Poutine).

 

Le cas des guerres qu’on ne peut pas éviter (par exemple, quand quelqu’un vous déclare la guerre) :

 

« Une guerre qu’on évite est seulement différée au bénéfice de l’adversaire », selon Nicolas Machiavel (Le Prince, Ch. III, p.13). [Cas des guerres qu’on évite par lâcheté ou manque de discernement].

 

« Vous avez voulu éviter la guerre au prix du déshonneur. Vous avez le déshonneur et vous aurez la guerre », selon Winston Churchill (citation apocryphe ?).

 

Des livres sacrés, comme la Bhagavad-Gita, incitent le héros (Arjuna) à se défendre, avec courage, à ne pas refuser le combat (à ne pas fuir), quand un ennemi vous provoque et déclare la guerre.

Par exemple, dans les cas où la « non-violence » serait contre-productive (cas d’Hitler).

 

La non-violence est difficile à appliquer au quotidien, même en étant pas naïf. En effet, « chasser la naturel, il revient au galop ».

 

En cas d’agression caractérisée, la légitime défense semble moralement légitime, à condition que la riposte soit proportionnée à l’attaque (et non pas qu’elle soit une vengeance extrême et disproportionnée). 

 

Selon d’autres, la guerre est la pire des solutions (la solution du désespoir, en dernier recours). Elle est cause de destruction de vies, de douleurs physiques, morales, de troubles de stress post-traumatiques (TSPT), de traumas divers, de mutilations, de handicaps, de destructions d’économies (comme après la guerre civile au Liban, comme en Europe, après la première guerre mondiale …), de destructions de chefs d’œuvre, de désirs têtus et obsessionnels de de revanches, de vengeances, de spirales, sans fin, de rétorsions et de vendettas…

 

En évitant le retour au monde Yalta, aux empires, à la logique des blocs contre blocs, aux sphères d'influence, causes de guerres, nous en diminuons les risques. « Le nationalisme, c'est la guerre », disait François Mitterrand.

 

La création de l’Union Européenne _ qui est basée sur le respect entre états, refusant la logique de la confrontation de nationalismes, favorisés par l’émiettement de l’Europe en états nations _, a permis d’éviter la guerre durant 60 ans (ce qui est une première dans l’histoire de l’Europe, qui a été constamment déchirée par des guerres, depuis 1000 ans, dont trois guerres très meurtrières entre l’Allemagne et la France et deux guerres mondiales).

 

2.6        Les règles de la guerre

 

Même la guerre a des règles. Ça veut dire quoi :

 

·         Ne pas attaquer les civils.

·         Ne pas attaquer les hôpitaux.

·         Ne pas bloquer les civils qui s'enfuient.

·         Ne pas torturer les détenus (source : CICR).

 

2.7        En conclusion partielle sur les questions éthiques

 

Souvent, elles ne sont pas simples à résoudre (elles dépendent de notre bonne volonté et bonne foi, de nos préjugés et aveuglements, de nos connaissances …)[5].


 

 

3         Quelles solutions ?

 

On peut peut-être rappeler quelques valeurs morales aux peuples (en leur apportant des outils d'autodéfense intellectuelle et de réarmement de l'esprit avec des valeurs morales) et en leur faisant comprendre que l'on ne résout pas leurs problèmes par le terrorisme. Qu’il y a peut-être des solutions nécessitant peu plus d'intelligence (voir ci-après).

 

Apporter ou restaurer des valeurs morales, c'est, par exemple :

 

1)      Empêcher toute intervention guerrière si elle n'a pas reçu l'aval de l'ONU (Empêcher l'intervention en Irak en 2003, celle de Poutine, en 2022),

2)      Analyser et remettre à plat toutes les interventions guerrières et leurs conséquences (avantages ? ou dégâts ?) _ voir l’annexe « Une petite analyse des interventions militaires avec l'accord de l'ONU ou non et leurs conséquences », à la fin de ce document.

3)      Mettre en place, dans l'ONU, une procédure a) de prévention _ résoudre les problèmes e discriminations, injustices, les questions de pauvreté, de santé, de changement climatique … _, b) de vérification pour faire la distinction entre vrais génocides _ au Rwanda … _, et faux génocides allégués _ comme en Ossétie, Abkhazie, Donbass … _, c) puis de résolution des génocides _ Rwanda... _ et de massacres _ Srebrenica, Kosovo ... _, avec mise en place de tribunaux internationaux (et si ce n’est pas possible, mise en place d’un tribunal Russel …), avec escalade de la sanction ou de la réponse.

1.       Réfléchir à des mécanismes pour prévenir les guerres : lutter contre les théories du complot, aider au développement de l'esprit critique, résoudre les problèmes de discriminations, d’injustices, de questions de pauvreté, de santé, de changement climatique, impulser des valeurs éthiques (si possibles basées sur la raison) …

4)      Empêcher, à l’ONU, que les états ayant un droit de blocus, font du blocage systématique au Conseil de sécurité des Nations unies[6] _ nous parlons, ici, de la Russie pour les massacres commis en Syrie, par le régime de Bachar Al-Hassad ou par l’armée russe etc.

5)      Mettre en place des commissions pour établir la vérité, la justice, des réparations et aboutir sur une réconciliation, comme dans le cas du conflit entre Palestiniens et juifs (entre juifs séfarades et arabes) .... Entre Turcs et Arméniens etc., par exemple, sur le modèle de la « Commission de la vérité et de la réconciliation en Afrique du Sud ». Et établir des traités ou accords de paix, par exemple, sur le modèle de l’Accord du Vendredi saint (en Irlande)[7]. Avec des organismes de contrôle d’application de ces traités et accords. La mise en place de Cellules d'aide psychologique, au sein des populations traumatisées dans le monde (pour résoudre les syndromes de stress post-traumatiques …).

6)      Mettre en place des commissions d'historiens pour faire la vérité sur certains faits historiques polémiques et pour empêcher la falsification et la réécriture malhonnête de l'histoire. Car chacun sait que « La première victime de la guerre, c'est la vérité »[8] ou encore que « Ceux qui ne peuvent se souvenir du passé sont condamnés à le répéter »[9].

7)      Eventuellement mettre en place des procès sous l’égide du TPI (du tribunal pénal international) (ou à défaut un tribunal Russel), pour des personnalités qui ont déclenché une guerre, non autorisée par l’ONU, et qui a eu des conséquences dramatiques (très négatives). Par exemple, cas de George Bush, pour la guerre qu’il a déclenchée en Irak, cas de Poutine, pour la guerre en Ukraine, sans aucun mandat de l’ONU etc.

8)      Résoudre le problème de pauvreté et de sous-développement au Sud, par une aide substantielle du Nord au Sud, par la mise en place de formation professionnelles, à la création d’une vraie société civile (avec aide à la création de corps intermédiaires : syndicats, ligues de consommateurs, ONG, groupes de pression …), l’installation d’entreprise, par le transfert de savoir-faire technologiques, agricoles,

9)      Résoudre le problème majeure du changement climatique.

10)   Résoudre le problème de l’égal accès à la santé (Nord-Sud) : vaccins, médicaments, prévention, prophylaxie …

11)   Essayer de détecter au niveau de l’éducation nationale (et de la psychologue scolaire) de tous les états, les enfants ayant une famille dysfonctionnelle, susceptibles d’évoluer en psychopathes, gourous et dictateurs, pour éviter qu’on ait de nouveau des personnes capables de menacer la sécurité et la paix dans le monde (tels que Hitler, Poutine …). etc. etc.

 

Ce sont d’ailleurs toutes les missions actuelles de l’ONU, sauf pour le dernier point, ci-avant.

 

3.1        Problèmes actuels de la Russie

 

La Maison Poutine, l'oligarchie (très présente en France sur la Côte d'Azur par exemple) le réarmement, la coupe du monde de foot, la jeux olympiques et les missiles prouvent que la Russie est "riche" ...

Oui, la Russie est "riche", mais non, elle ne va pas "bien", l'immense majorité des russes vit de façon précaire (au sens difficulté à boucler les fins de mois, impossibilité de se soigner correctement). La richesse immense de la Russie est très mal partagée.

 

3.2        Le manque d’honnêteté de M. Poutine

 

M. Poutine a passé son temps à mentir (qu’il aime la paix …). Il peut mentir par omission et dissimuler certaines réalités. Par exemple :

 

Omettre de dire que l’enclave de Kaliningrad est un nid de missiles et de bombardiers stratégiques, au sein de l'Europe, qui peut la menacer entièrement (« un couteau sous la gorge », selon la terminologie de M. Poutine).

 

Ou bien inventer de faux-prétextes (par exemple, des attentats en « false-flags » ou sous « fausse bannière ») :

Inventer un génocide des russophones, en Ossétie et Abkhazie, au Donbass, pour donner le prétexte d’intervenir militairement, soi-disant pour les sauver.

 

Il a organisé l'immense désinformation russe (l'immense cynisme de celle-ci, selon la doctrine "qui veut tuer son chien l'accuse de la rage". Elle existe, depuis que Poutine est arrivé au pouvoir, présentant :

  

a) L'Occident comme le monde du grand mensonge,

b) L'OTAN comme l'agresseur, à cause :

  - du Kossovo _ intervention poutant légitimée pour empêcher un génocide des musulmans,

  - de la Lybie _ intervention légitimée pour empêcher un génocide à Bengazhi, avec l'accord de l'ONU,

   - surtout de l'intervention US en Irak, en 2003, qui elle n'était pas légitime _ et depuis les USA et même ceux qui étaient contre (la France) en payent le grave coût moral.

 

Les Russes ont envahi le Donbass, l'Ossétie, l'Abkhazie, la Crimée, et ont créé artificiellement un conflit sur place (voir le rapport Nemtsov : Putin. War[10]), sur deq prétextes _ l’existence d’un soi-disant génocide des russophones, par les Ukrainiens, au Donbass, les chiffres des victimes de ce « génocide » n’étant fournis par la camp pro-Russes, non validés par l’OSCE.

Intense désinformation dans et contre l'Occident, pour y semer le désordre et l'affaiblir, selon la doctrine de la guerre hybride du général russe Valéri Guérassimov.

Cf. Valéri Guérassimov, https://fr.wikipedia.org/wiki/Val%C3%A9ri_Gu%C3%A9rassimov

 

Note : Ce général est visé par des mandats d'arrêt5 émis par le Service de sécurité d'Ukraine et par l'Union européenne depuis 2014, du fait du rôle qu'il a joué dans le soutien de la Russie aux rebelles du Donbass.

 

4         Annexe : Analyse de Jean-Robert Franco

 

Russie est le pays phare d'un "bloc civilisationnel". Mais il est également un pays "déchiré" entre la tentation de l'Occident et le nationalisme slavophile. La Russie se pose en s'opposant à l'Occident : c'est le moteur du nationalisme slavophile dont Poutine est devenu une parfaite expression.

 

Selon la grille d'analyse fournie par Huntington, la guerre en Ukraine serait certes l'expression du conflit civilisationnel entre l'Occident et la Russie, mais aussi, plus spécifiquement, la marque propre du drame particulier d'un autre "pays déchiré", l'Ukraine. Ce qui se passe pourrait même apparaître comme l'éclatante illustration d'une des propositions d'Huntington : "Pour qu'un pays déchiré réussisse à changer d'appartenance à une civilisation, écrivait-il, il faut trois conditions. Tout d'abord, l'élite politique et économique doit soutenir ce mouvement avec enthousiasme. Deuxièmement, l'opinion doit être ne serait-ce que prête à l'accepter. Troisièmement, les éléments dominants de la civilisation d'arrivée, dans la plupart des cas l'Occident, doivent être disposés à accueillir le converti. Le processus de redéfinition identitaire est toujours long, soumis à des interruptions, et douloureux sur le plan politique, social, institutionnel aussi bien que culturel. A ce jour, il a également toujours échoué."

Dans le cas de l'Ukraine, pourrait-on dire, il a manqué la résolution des Occidentaux à "accueillir le converti".

 

Huntington consacre quelques pages à l'Ukraine, un pays, constatait-il dans les années 90, divisé en deux blocs, l'Ouest pro-occidental et l'Est pro-russe. Il envisageait alors pour les relations de l'Ukraine et de la Russie, plusieurs directions possibles :

 

1) l'ancrage occidental de l'Ukraine, qui impliquerait sa nucléarisation, afin de prévenir une agression russe;

2) la partition, en fonction de la ligne de partage Est-Ouest, accompagnée d'une résurgence du conflit entre l'Occident et la Russie;

3) enfin, troisième scénario possible, une Ukraine qui renoue des liens avec la Russie, en refusant l'OTAN ...

 

5         Annexe : Persistance, dans la durée, des conséquences tragiques de l'intervention US en Irak en 2003 :

 

De X :

J'avais discuté de l’intervention US en Irak en 2003, avec mes amis à l'époque, et je disais que c'était une énorme connerie et qu'on en subirait toujours les conséquences, dans 20 ans ...

 

Ma réponse (voir ci-après) :

 

Les dégâts (moraux...) de cette intervention US, en Irak, en 2003 (sans l'accord de l'ONU) sont considérables, peut-être pour un siècle voire éternellement ...

 

George Bush _ par son intervention en Irak en 2003, basée sur ce qui apparaît comme un mensonge [ou en tout cas par la reconnaissance US que les armes de destruction massives ne s'y trouvaient finalement pas] _ a commis certainement « la plus grosse faute impardonnable » des USA au 21° siècle, faute à l'origine de DAESH et de l'importante perte de crédibilité des USA à l'international.

 

Il a eu le scandale d'Abou Ghraib, une prison en Irak, où les USA, pourtant un état de droit, a perpétré des tortures.

Plus exactement, des militaires de l'armée américaine et des agents de la CIA ont été accusés de violation des droits de l'Homme à l'encontre de prisonniers, entre 2003 et 2004, lors de la guerre en Irak, dans la prison d'Abou Ghraib. Ces prisonniers étaient physiquement et sexuellement abusés, torturés, violés, sodomisés et exécutés.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Scandale_d%27Abou_Ghraib 

 

Sans compter le centre de détention de Guantanamo, hors de toute légalité internationale. Cf. Camp de Guantanamo, https://fr.wikipedia.org/wiki/Camp_de_Guant%C3%A1namo

 

Les interventions de l'OTAN, sans l'accord clair de l'ONU et de la Russie _ a) Guerre du Kosovo (1999), Guerre en Irak (2003) _ ont été un facteur important du différent et de la tension OTAN et Russie.

 

Mais si Poutine déclenche une guerre chaude en Ukraine (avec pillages _ style "se servir sur la bête" _, arrestations et assassinats, mise en place de centres de torture du FSB (sortes de centres du Guépéou),  blackout de l'information ...), cela peut tout changer :

 

Cela peut faire oublier les griefs contre les USA et l'OTAN et faire voire alors la Russie comme l'agresseur.

 

Risques réels de guerres ou pas ? (Voir ci-dessous) (analyse faite le 20/02/2022) :

 

Beaucoup de gens croient qu'il est impossible que Poutine déclenche une guerre chaude (il ne serait pas assez fou ... pensent-ils),  mais l’auteur pense que c'est possible (s'il a plusieurs bottes secrètes... Comme Hitler, à l'époque, avec a) ses agents secrets, b) le fait que l'opinion à l'ouest était majoritairement pacifique, c) son pacte germano-soviétique, d) son plan jaune[11] ou plan Von Mainstein. ...).

 

Poutine sait que l'UE, ses habitants, les USA ne sont pas prêts à une guerre de vaste ampleur. « Personne ne veut mourir pour Kiev », dit-on.

 

Il sait qu'avec son armée modernisée, ses missiles stratégiques hypersoniques, ..., il fait peur et paralyse ses adversaires (en particulier européens).

 

Les sanctions ne l'arrêtera pas (comme pour le Japon en 1940), il sait que la Russie, avec ses réserves (hydrocarbures, métaux, or, blé ...) peut vivre en autonomie, que le peuple russe peut tout supporter (d'autant qu'il fait l'objet d'un lavage de cerveau depuis 30 ans).

 

Pour traiter ces dossiers, il faut aussi du discernement. Par exemple, des terroristes, par leurs attaques terroristes, peuvent pouvez leur adversaire à la faute, à la violence pour les piéger moralement et pour se faire passer pour des victimes (une stratégie cynique employée durant la guerre d’Algérie, au Vietnam etc.).

Donc départager les responsabilités peut se révéler complexe.

 

6         Annexe : Une petite analyse des interventions militaires avec l'accord de l'ONU ou non et leurs conséquences

 

A) Interventions militaires qui ont reçu un mandat de l'ONU :

 

1) Intervention militaire de 2011 en Libye est une opération militaire multinationale sous l'égide de l'Organisation des Nations unies (ONU) (19 mars et 31 octobre 2011), https://fr.wikipedia.org/wiki/Intervention_militaire_de_2011_en_Libye

 

Conséquences : a) disparition d'un dictateur sanguinaire, b) déclenchement d'une guerre civile de plus de 10 ans (entretenue par la Russie, la Turquie ...).

 

2) Intervention militaire de 1990 au Koweït, https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_du_Golfe#R%C3%A9action_%C3%A0_l'invasion_du_Kowe%C3%AFt

 

Note : Le 29 novembre 1990, la résolution 678 du Conseil de Sécurité des Nations unies autorise le recours à la force contre les forces irakiennes, si celles-ci n'ont pas évacué le Koweït au 15 janvier 1991. Adoptée par 12 voix contre 2 (Cuba, Yémen) et 1 abstention (la Chine), c'est la première résolution de l'ONU à autoriser le recours à la force depuis la guerre de Corée (1950).

 

Conséquences : Le Koweït retrouve sa souveraineté.

 

B) Interventions militaires sans mandat vraiment clair de l'ONU :

 

3) Guerre en Afghanistan (7 octobre 2001 - 15 août 2021), https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_d%27Afghanistan_(2001-2021)

Campagne d'Afghanistan, https://fr.wikipedia.org/wiki/Campagne_d%27Afghanistan

Guerre en Afghanistan (2001-2021), https://en.wikipedia.org/wiki/War_in_Afghanistan_(2001%E2%80%932021)

United States invasion of Afghanistan (Legal basis for war - bases juridiques), https://en.wikipedia.org/wiki/United_States_invasion_of_Afghanistan#Legal_basis_for_war

Operation Enduring Freedom, https://fr.wikipedia.org/wiki/Op%C3%A9ration_Enduring_Freedom & https://en.wikipedia.org/wiki/Operation_Enduring_Freedom

 

Note : le 18 septembre 2001, la demande du Conseil de sécurité des Nations unies envers les talibans d'appliquer la résolution no 1 333 et l'extradition d'Oussama Ben Laden devant les autorités compétentes.

À la demande de Washington, le Conseil de Sécurité des Nations Unies exige du gouvernement afghan la «livraison immédiate et inconditionnelle» de Ben Laden. Le refus des talibans, sans appel, enclenche une riposte militaire.

Après les attentats du 11 septembre 2001, De nombreux pays et organisations internationales, alliés des États-Unis, ayant les mêmes intérêts sur le sujet5 ou craignant de s'attirer une hostilité américaine durable voire de se trouver mêlés aux attentats du 11 septembre, promettent aussitôt leur soutien ou leur concours. Les plus notables, qui se déclarent dès le 12 septembre, sont le Pakistan4 dont le président annonce un « soutien illimité à la lutte contre le terrorisme », l’OTAN4, le Conseil de Sécurité de l'ONU4 et les ministres des finances du G7.

 

Base juridique de la guerre : L'article 2(4) de la Charte des Nations Unies, dont tous les pays de la Coalition sont signataires et dont la ratification par les États-Unis en fait la « loi du pays », [83] interdit « la menace ou l'usage de la force contre le territoire ». [Elle garantit] « l'intégrité ou l'indépendance politique de tout État », sauf dans les cas où un organe compétent de l'ONU (par exemple le Conseil de sécurité) l'a autorisé, ou lorsqu'il est en état de légitime défense en vertu de l'article 51 de la Charte. [84] Bien que le Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU) n'ait pas autorisé la campagne militaire menée par les États-Unis, certains ont soutenu qu'il s'agissait d'une forme légitime d'autodéfense en vertu de la Charte des Nations Unies. [84]

 

Certains partisans de la légalité de l'invasion ont fait valoir que l'autorisation du CSNU n'était pas requise, puisque l'invasion était un acte de légitime défense collective prévu par l'article 51 de la Charte des Nations Unies. [84] [85]Plus précisément, il a été avancé qu'une série de résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU concernant l'Afghanistan prévoyaient la possibilité d'établir que les talibans étaient indirectement responsables des attaques d'al-Qaïda, au motif que l'Afghanistan leur offrait un refuge sûr. Certains critiques ont affirmé que l'invasion était illégale au regard de l'article 51 parce que les attentats du 11 septembre n'étaient pas des "attaques armées" d'un autre État, comme l'exige l'article 51 de la Charte : ils n'ont pas été perpétrés par l'Afghanistan mais par des acteurs non étatiques. Ils ont fait valoir que les actions des terroristes du 11 septembre n'étaient pas imputables à l'Afghanistan. Cette position est conforme à la jurisprudence de la Cour internationale de justice, également connue sous le nom de Cour mondiale, qui a tardé à reconnaître les attaques menées par des acteurs non étatiques comme imputables aux États,[86] D'autres ont affirmé que, même si les attentats du 11 septembre étaient attribuables à l'Afghanistan, la réponse de la coalition de l'OTAN ne constituerait pas de la légitime défense, car ces actes ne satisfont pas au test de proportionnalité en vertu du droit international, tel qu'établi dans l'affaire Caroline . .

 

Le 20 décembre 2001, plus de deux mois après le début de l'attaque, le CSNU a autorisé la création de la Force internationale d'assistance à la sécurité (ISAF) pour aider l' Autorité intérimaire afghane à maintenir la sécurité. [87] Cette résolution ne faisait aucune déclaration expresse quant à la légalité de la guerre mais déterminait que « la situation en Afghanistan constituait toujours une menace pour la paix et la sécurité internationales » tout en « réaffirmant son ferme attachement à la souveraineté, l'indépendance, l'intégrité territoriale et l'unité nationale de l'Afghanistan ».

 

Conséquences : a) Amélioration de la vie des femmes et de l'instruction.

b) mais l'intervention illégitime US en Irak donne aux talibans la légitimité de se battre pour revenir au pouvoir.

c) la corruption des gouvernements (pourtant élus) provoquent leur délégitimation et assurent le succès des talibans.

d) des millions de dollars US dépensés peut-être pour rien.

 

C) Interventions militaires sans mandats l'ONU (illégales) :

 

1) Guerre du Kosovo (1999), https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_du_Kosovo

Opération Force alliée (23 mars au 10 juin 1999), https://fr.wikipedia.org/wiki/Op%C3%A9ration_Force_alli%C3%A9e 

 

Note : D'après Jean-Christophe Buisson, rédacteur en chef au Figaro Magazine et essayiste, cette opération humanitaro-militaire violait plusieurs lois et conventions internationales — par exemple, l'article 2, alinéa 4 de la Charte des Nations unies qui prévoit que les membres doivent s'abstenir « dans leurs relations internationales, de recourir à la menace ou à l'emploi de la force, soit contre l'intégrité territoriale ou l'indépendance politique de tout État, soit de toute autre manière incompatible avec les buts des Nations Unies20 »

 

Conséquences : a) situation calme, avec l'aide de l'UE,

b) conflits et haines non résolus. Ressentiment des Serbes envers les USA.

 

2) Opération Liberté irakienne (20 mars 2003 – 1 mai 2003), https://fr.wikipedia.org/wiki/Op%C3%A9ration_Libert%C3%A9_irakienne

Ou Guerre en Irak 2003, https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_d%27Irak

 

Note : La France, la Russie et la Chine, trois membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, menacent d'utiliser leur droit de veto pour empêcher que l'ONU n'approuve l'intervention armée contre l'Irak. La probabilité qu'une majorité du Conseil de sécurité refuse de suivre les États-Unis et le Royaume-Uni est forte, et ces derniers décident d'attaquer l'Irak sans l'aval du Conseil de Sécurité, ce qui constitue une violation de la Charte des Nations unies.

 

Conséquences gravissimes : importante perte de la crédibilité des USA à l'international.

 

Voir aussi dans quels cas il y a un mandat légitime :

 

MANDATS ET FONDEMENTS JURIDIQUES DES OPÉRATIONS, https://peacekeeping.un.org/fr/mandates-and-legal-basis-peacekeeping

 

7         Annexe : L'Europe hors-jeu

 

Jean-Robert : Comme certains l'ont souhaité, je vous donne l'article du Monde Diplomatique, qui à mon avis, explique les faits avec objectivité, détaillant point par point les divers rapports de force, de ces dernières années!

 

J'espère que les médias (hyper indépendants bien sûr!) vont avoir la même objectivité !

 

L'article : « Les Européens hors-jeu »

 

Ukraine, pourquoi la crise

 

Alors qu’ils s’alarment d’une montée des tensions en Ukraine, les Européens sont les grands absents des négociations ouvertes entre Moscou et Washington. En s’alignant sur les États-Unis, Paris et Berlin ont poussé la Russie à traiter directement avec ces derniers. Et laissé le Vieux Continent redevenir un terrain d’affrontement entre les deux puissances.

 

Les bruits de bottes aux portes de l’Europe affolent les chancelleries occidentales. Pour tenter d’obtenir des garanties relatives à la protection de son intégrité territoriale, la Russie a présenté aux Américains deux projets de traité visant à réformer l’architecture de sécurité en Europe, tout en massant des troupes à la frontière ukrainienne. Moscou exige un gel officiel de l’élargissement de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) à l’est, le retrait des troupes occidentales des pays d’Europe orientale et le rapatriement des armes nucléaires américaines déployées en Europe. Ne pouvant être satisfaites en l’état, ces demandes en forme d’ultimatum laissent peser la menace d’une intervention militaire russe en Ukraine.

 

Deux interprétations s’opposent. Pour les uns, Moscou fait monter les enchères afin d’obtenir des concessions de la part de Washington et des Européens. D’autres au contraire estiment que le Kremlin veut pouvoir prétexter d’une fin de non-recevoir pour justifier un passage à l’acte en Ukraine. Dans tous les cas, la question se pose du moment choisi par Moscou pour engager ce rapport de forces. Pourquoi jouer ce jeu risqué, et pourquoi maintenant ?

 

Depuis 2014, les autorités russes ont considérablement accru la capacité de leur économie à surmonter un choc grave, tout particulièrement pour le secteur bancaire et financier. La part du dollar a chuté dans les réserves de la banque centrale. Une carte de paiement nationale, Mir, se trouve aujourd’hui dans le porte-monnaie de 87 % de la population. Et, si les États-Unis mettaient à exécution leur menace de déconnecter la Russie du système occidental Swift, comme ils l’ont fait pour l’Iran en 2012 et 2018, les transferts financiers entre banques et entreprises russes pourraient désormais s’effectuer par une messagerie locale. La Russie se sent donc mieux armée pour faire face à des sanctions sévères en cas de conflit.

 

D’autre part, la précédente mobilisation de l’armée russe aux frontières ukrainiennes, au printemps 2021, a débouché sur la relance du dialogue russo-américain sur les questions stratégiques et de cybersécurité. Cette fois encore, le Kremlin a manifestement jugé que la stratégie de la tension constituait le seul moyen de se faire entendre des Occidentaux et que la nouvelle administration américaine serait prête à faire plus de concessions afin de se concentrer sur la confrontation croissante avec Pékin.

 

Or M. Vladimir Poutine semble vouloir mettre un coup d’arrêt à ce qu’il désigne comme le projet occidental de transformation de l’Ukraine en une « anti-Russie » nationaliste (1). En effet, il comptait sur les accords de Minsk, signés en septembre 2014, pour obtenir un droit de regard sur la politique ukrainienne par l’intermédiaire des républiques du Donbass. C’est tout l’inverse qui s’est produit : non seulement leur application est au point mort, mais le président Volodymyr Zelensky, dont l’élection en avril 2019 avait donné l’espoir au Kremlin de renouer avec Kiev, a amplifié la politique de rupture avec le « monde russe » engagée par son prédécesseur. Pis, la coopération militaro-technique entre l’Ukraine et l’OTAN ne cesse de s’intensifier, tandis que la Turquie, elle-même membre de l’Alliance, a livré des drones de combat qui font craindre au Kremlin que Kiev ne soit tenté par une reconquête militaire du Donbass. Il s’agirait donc, pour Moscou, de reprendre l’initiative quand il en est encore temps. Mais, au-delà des facteurs conjoncturels à l’origine des tensions actuelles, force est de constater que la Russie ne fait que réactualiser des demandes qu’elle ne cesse de formuler depuis la fin de la guerre froide sans que l’Occident les considère comme acceptables, ou même légitimes.

 

Le malentendu remonte à l’effondrement du bloc communiste en 1991. En toute logique, la disparition du pacte de Varsovie aurait dû conduire à la dissolution de l’OTAN, créée pour faire face à la « menace soviétique ». Il convenait de proposer de nouveaux formats d’intégration pour cette « autre Europe » qui aspirait à se rapprocher de l’Occident. Le moment paraissait d’autant plus opportun que les élites russes, qui n’avaient sans doute jamais été aussi pro-occidentales, avaient accepté la liquidation de leur empire sa […]

 

8         Annexe : la formation des enfants russes à une vision guerrière du monde

(Exemple)

 

Une image contenant texte

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Dessin d'un enfant russe de 8 ans, dans une petite ville de l'Oural, en 2018. Le texte au milieu est "champ de bataille", entouré des drapeaux des quatre puissances USA, Russie, France, Allemagne [supposés se faire la guerre, la puissance gagnante étant la Russie).

 

Table des matières

1       Le poids des humiliations, des frustrations, des blessures mémorielles non résolus. 1

2       Comment prévenir et résoudre ces problèmes de ressentis négatifs ?. 2

2.1         Eviter certains pièges éthiques et rhétoriques. 2

2.2         Aborder les conflits, les frustrations avec un approche éthique (la boussole éthique). 3

2.3         Définir des valeurs morales sur lesquelles toute l’humanité ou presque se retrouve. 3

2.4         Des problèmes éthiques plus difficiles à aborder. 4

2.5         Le cas spécial de l’éthique de guerre. 4

2.6         Les règles de la guerre. 5

2.7         En conclusion partielle sur les questions éthiques. 5

3       Quelles solutions ?. 6

3.1         Problèmes actuels de la Russie. 7

3.2         Le manque d’honnêteté de M. Poutine. 7

4       Annexe : Analyse de Jean-Robert Franco. 8

5       Annexe : Persistance, dans la durée, des conséquences tragiques de l'intervention US en Irak en 2003 : 8

6       Annexe : Une petite analyse des interventions militaires avec l'accord de l'ONU ou non et leurs conséquences. 10

7       Annexe : L'Europe hors-jeu. 12

8       Annexe : la formation des enfants russes à une vision guerrière du monde. 13

 



[1] L’exemple des massacres d'août 1955 dans le Constantinois, dits également massacres de Philippeville (Algérie) :

Ces massacres étaient perpétrés d'un côté contre les populations civiles d'origine européenne, et musulmanes loyalistes, ainsi que contre des notables musulmans modérés signataires d'un appel condamnant « toute violence d’où qu’elle vienne ». De l'autre côté, les tueries commises contre la population musulmane étaient aveugles et ne faisaient aucune distinction : des modérés furent ainsi victimes de la répression. L'indignation suscitée par ces massacres de civils a attiré l'attention de l'opinion internationale sur le combat algérien pour l'indépendance ; c'était justement l'un des buts poursuivis par le FLN, qui voulait par ailleurs semer la peur dans les rangs de l'ennemi, des colons et de leurs auxiliaires musulmans.

Même les enfants étaient tués, mutilés. Les attaquant du FLN éventraient, coupaient les pénis et les mettaient dans les bouches de leurs victimes.

[2] Les sept piliers de la sagesse, Thomas Edward Lawrence, 1922.

[3] L'exode des Juifs des pays arabes et musulmans fait référence à l'émigration libre ou contrainte d'environ 800 0001 Juifs hors des pays arabes et musulmans au xxe siècle, plus particulièrement après la création d'Israël en 1948 et l’indépendance de nombreux pays arabes. Source : Exode des Juifs des pays arabes et musulmans, https://fr.wikipedia.org/wiki/Exode_des_Juifs_des_pays_arabes_et_musulmans

[4] L’exode palestinien de 1948 fait référence à l'exode de la population arabe palestinienne qui se produisit pendant la guerre israélo-arabe de 1948. L'événement reste présent dans la mémoire collective palestinienne en tant que Nakba (lit. « désastre » ou « catastrophe »). Durant cette guerre, entre 700 000 et 750 0001,2,Note 1 Arabes palestiniens sur les 900 000 qui vivaient dans les territoires qui seront sous contrôle israélien à l'issue de la guerre fuirent ou furent chassés de leurs terres.

Source : a) Exode palestinien de 1948, https://fr.wikipedia.org/wiki/Exode_palestinien_de_1948

Et b) Nakba, https://en.wikipedia.org/wiki/Nakba

[5] Voir par exemple, Dix cours sur l’éthique des organisations (entreprises et associations), Benjamin LISAN, Automne 2020, http://benjamin.lisan.free.fr/jardin.secret/EcritsScientifiques/esprit-critique/ethique_des_organisations/cours_sur_l-ethique_des_organisations.htm

[6] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Conseil_de_s%C3%A9curit%C3%A9_des_Nations_unies

[7] https://fr.wikipedia.org/wiki/Accord_du_Vendredi_saint

[8] Philip Snowden (1918). Cf. La première victime d'une guerre, c'est toujours la [...] - Rudyard Kipling, https://www.dicocitations.com/citations/citation-48851.php

[9] George Santayana in "Vie de Raison (1905). Cf. https://www.dicocitations.com/citations/citation-10961.php

[10] a) Poutine. La Guerre, https://fr.wikipedia.org/wiki/Poutine._La_Guerre

b) Putin. War, https://en.wikipedia.org/wiki/Putin._War

c) http://4freerussia.org/putin.war/Putin.War-Eng.pdf

d) Le rapport Nemtsov, Ilya YASHINE, Actes Sud, 2016, https://www.actes-sud.fr/node/53404

[11] Plan jaune, https://fr.wikipedia.org/wiki/Plan_Jaune