Le développement de mon esprit critique envers le communisme – Témoignage

 

Par Benjamin LISAN, le 27/03/2021

 

1         Introduction

 

Sur le papier et en théorie, le communisme, par son soucis d’égalité entre tous les hommes et par sa promesse d’une société sans classe, sans exploitation des plus faibles par les plus puissants, semblait être un très bel idéal.

Mais pour arriver à cette société sans classe, il fallait passer par la phase de la « dictature du prolétariat ». Ce qui ne se ferait pas sans « casser des œufs ».

 

Pendant, longtemps, il y a eu un aveuglement des militants communistes, concernant ce qu’il se passait en URSS, malgré de nombreux témoignages[1], qu’ils ont mis alors souvent sur le dos d’une diffamation orchestrée par les ennemis du communiste (par les USA, la CIA, les capitalistes, les impérialiste …).

Pire, un bon nombre de communiste ont harcelé, y compris judiciairement, ceux qui témoignaient sur les mensonges de la propagande communiste et sur les atrocités commises dans les pays communistes.

 

Des communistes, qui ont ouvert les yeux, comme le journaliste et écrivain, Pierre Daix[2], ayant rompu avec le communisme, en 1974, après la répression du « socialisme à visage humain », à Prague, en 1968, ont été rares.

 

Les communistes les plus orthodoxes ou les plus fanatiques étaient transportés par une mystique ou un romantisme révolutionnaires de « purification » des masses, devant passer obligatoirement par la persécution ou le massacre des contrerévolutionnaires, des mauvais éléments ou ennemis de classes (auxquels procédaient Che Guevara, lors de la révolution cubaine, les gardes rouges lors de la Révolution culturelle chinoise …).

 

Transportés par une excitation et une passion révolutionnaires, la barbarie devenait belle et souhaitable, à leur yeux (sous couvert de l’intransigeance, d’une vision manichéenne du monde_ du moins, du moment qu’ils étaient du bon côté, de celui des « progressistes », du « camp du bien », qu’ils en étaient pas, à leur tour, victime _), le révolutionnaire Ernesto Che Guevara[3], dit le « Che », bien qu’il ait fait condamner à mort et torturé des opposants, était vu, par les communistes, comme un Saint, un Saint-François de la Révolution, une icône, un martyr, surtout après son exécution par les forces spéciales boliviennes.

 

Ces communistes étaient incapables de comprendre à quel point le communisme était liberticide et totalitaire et que ces notions sous-entendaient et combien les régimes communistes avaient engendré de souffrance (dans le peuple).

Il se fichait de savoir ce que voulaient profondément les peuples, puisque le communisme était, à leur yeux, « bon » pour eux (et d’ailleurs, eux, ces communistes se voyaient comme faisant partie de l’avant-garde éclairé, guidant le peuple). Ils soutenait le camp du Nord-Vietnam, sans se préoccuper de ce que voulaient les Sud-Vietnamiens.

 

Beaucoup de ces communistes se voyaient comme des intellectuels, du fait qu’ils employaient un langage abscond ou savant, uniquement compréhensible par les communistes (et aussi parce qu’ils étaient convaincus que le marxisme était scientifique).

 

Des intellectuels, comme Louis Aragon, avec beaucoup d’aveuglement, apportaient son total soutien à la terreur organisée par le régime stalinien[4] et à la ligne du parti communiste français (PCF), qui adulait Staline, malgré sa terrible « brutalité ». Le doute n’était pas une option acceptable pour eux.

 

Des membres importants et des intellectuels du parti communiste de leur pays, tels Louis Aragon et Pablo Neruda, n’étaient-ils pas au courant de tous les « dysfonctionnements » des dictatures communistes ? Minimisaient-t-ils les problèmes[5] ? Ou bien leur était-il difficile de renoncer à leurs privilèges, au sein de la nomenclature communiste ?

 

Dans le passé, j’ai le souvenir que je n’arrivais pas à faire passer la moindre once d’esprit critique chez un communiste convaincu, à une époque où Jean-Paul Sartre, avait plus de succès chez les jeunes intellectuels que Raymond Aron ou Albert Camus, ce premier étant beaucoup plus complaisant envers le communisme et ses dérives que ces derniers.

 

Je vais décrire dans ce texte pourquoi je ne suis pas tombé sous le charme du chant des Sirènes communistes.

Et pourquoi je n’ai pas eu besoin d’être confronté à des expériences bouleversantes pour développer une immunité intellectuelle face à toutes formes de crédulité envers cette idéologie.

 

2         Ce que l’on savait des mensonges communistes dans ma famille

 

Dans notre famille, il y avait un oncle (lointain), Max Petel, militant communiste, qui, au lieu de terminer des brillantes études d’ingénieur Arts & Métiers, était parti s’engager dans les brigades internationales pour défendre la république espagnole face au fascisme.

Tout comme l’écrivain britannique, George Orwell, sur place, il découvre la répression des partis anarchistes (CNT[6] et FAI[7]) et partis marxistes révolutionnaires indépendants (POUM …) par le Parti socialiste unifié de Catalogne (PSUC[8]), de type stalinien.

 

Selon ma famille, après avoir été résistant durant l’occupation, Max Petel aurait quitté le parti communiste vers les années 50. Et il aurait reçu, pour les cacher chez lui, des transfuges soviétiques, des opposants politiques à Staline, fuyant la dictature stalinienne, chacun apportant son témoignage sur l’envers du décors de l’URSS stalinienne. En particulier, il aurait reçu Victor Kravchenko.

 

Mon père, dont la famille bourgeoise et socialiste vivait à Madagascar, avait déjà eu un premier aperçu du communisme, via un syndicaliste ouvrier communiste, Cherouvrier, chez qui il séjournait, durant ses études en France, et qui essayait de lui faire un bourrage de crâne. Le père d’un correspondant anglais, où il avait résidé, lors de séjours linguistiques en Angleterre, était lui aussi communiste.

 

Mais par ailleurs, mon père avait eu de nombreux contact avec l’oncle Max Petel et son épouse anglaise Phyllis, elle-même intellectuelle et ancienne militante communiste. Donc, par l’oncle Max et Phyllis, mon père avait été au courant de ce qu’il se passait en URSS. Et lui-même m’a communiqué les connaissances qu’il avait reçues de Max et Phyllis. 

 

Dans mon lycée Evariste Gallois, à Sartrouville, j’ai eu la chance d’avoir, en terminale, en 1972-1973, un professeur d’histoire, Monsieur Gratto, ancien militant d’extrême-gauche, qui nous dispensé, durant un an, un cours lumineux, brillant et passionnant sur le nazisme, le stalinisme et la notion de totalitarisme. Je lui en suis éternellement reconnaissant d’avoir développer l’esprit critique de ses élèves sur la notion de totalitarisme et sur les dangers du nazisme et du stalinisme.

 

3         Lénine et les premiers camps de concentration soviétiques (goulag)

 

Face à l'ensemble des oppositions, Lénine se montre partisan de mesures terroristes et de la répression la plus violente : dans de nombreuses directives, il ordonne des exécutions publiques ou des mesures de répression et d'épuration à grande échelle, ainsi que l'instrumentalisation des tensions ethniques pour déstabiliser les gouvernements séparatistes. Ces documents, par la suite censurés durant des décennies et absentes de l'édition de ses œuvres complètes publiée en URSS, ne deviennent publics qu'en 1999. En janvier 1919 est également décidée la politique de « décosaquisation », qui se traduit par l'élimination physique d'une partie importante de la population cosaque, soutien de l'ancien régime ; l'historienne Hélène Carrère d'Encausse qualifie la campagne menée contre les cosaques de « véritable génocide ». D'après les directives officielles soviétiques, ce sont seulement les cosaques riches qui sont visés. À ce titre, des unités cosaques représentant 20 % de la population ont servi dans l'Armée rouge.

 

En 1919, en pleine guerre civile, Vladimir Ilitch Lénine crée un système de camps de concentration ; « les camps de concentration et la peine de mort deviennent dès ce moment des composantes indispensables du système de Terreur, qui, pour Lénine, est inséparable de la dictature du peuple. »

Lénine est également le principal responsable d'une politique de déportation de populations entières, ainsi traitées car vues comme « ennemies du régime soviétique » ; la plus marquante d'entre elles étant la « décosaquisation », une politique visant à exterminer les Cosaques, liés au régime tsariste et supposés « riches », dès 1919 […].

 

Lénine élabore le concept de « Terreur de masse » dès 1905, au lendemain de la répression de la première Révolution russe par le régime tsariste. Ce concept est mis en pratique une fois la révolution commencée - révolution dans laquelle les bolchéviques sont très minoritaires, par ailleurs - par une « politique volontariste, théorisée et revendiquée [...] comme un acte de régénération du corps social. » La terreur est « l’instrument d’une politique d’hygiène sociale visant à éliminer de la nouvelle société en construction des groupes définis comme « ennemis » » ; sont ainsi voués à la mort la « bourgeoisie », les propriétaires fonciers et les koulaks, vus comme des « paysans exploiteurs ». Ceux-ci sont considérés dans le vocable léninien comme des « insectes nuisibles », des « poux », des « vermines », des « microbes », dont il faut « épurer », « nettoyer », « purger » la société russe.

 

Alors que la guerre civile se poursuit, le gouvernement de Lénine continue de mettre en place les outils d'une dictature politique. […]  Les syndicats sont ensuite placés sous l'influence directe du Parti communiste. Après l'échec du soulèvement des S-R de gauche et l'arrestation des dirigeants KD, les autres partis politiques sont progressivement éliminés, les communistes s'assurant le monopole du pouvoir. Les effectifs de la Tchéka connaissent une croissance exponentielle : Lénine, avec les autres dirigeants bolcheviks, appelle au développement d'une « terreur » populaire. Le 5 juillet 1918, Lénine appelle également au rétablissement officiel de la peine de mort par les tribunaux populaires ouvriers et paysans pour des contre-révolutionnaires avérés […].

 

L'historien Stéphane Courtois, coauteur du Livre noir du communisme, juge que la pensée et la pratique politique de Lénine font de lui le véritable inventeur du totalitarisme [communiste] [28].

Stéphane Courtois affirme que Lénine fit assassiner par vengeance personnelle (celle de son frère pendu en 1887), Nicolas II et sa famille, à l'insu de ses camarades. L'usage de la violence de masse, en accord avec les conceptions léninistes, est bien plus importante que sous le régime dictatorial de Nicolas II : en seulement quelques semaines, la Tchéka exécute deux à trois fois plus de personnes que l'ancien régime n’en avait condamné à mort en 92 ans [27].

 

3.1        Culte de la personnalité

 

La tentative d'assassinat contre Lénine a par ailleurs comme conséquence de le rendre plus familier du peuple russe : jusque-là relativement peu connue du grand public par-delà les portraits officiels, la figure de Lénine fait l'objet d'un début de culte de la personnalité, le Parti s'employant à susciter une émotion populaire autour de l'attentat. Sa survie est présentée comme un miracle, la presse des bolcheviks faisant de Lénine une figure christique aux pouvoirs quasi surnaturels. Des ouvrages hagiographiques sur Lénine, parfois comparables aux vies de saint, sont publiés. Lénine lui-même n'apprécie guère les flatteries courtisanes, mais il ne s'oppose pas non plus au développement de ce culte. Il se prête au contraire au jeu et pose pour des sculptures et des portraits officiels, considérant que la diffusion de son image est « utile et même nécessaire » car les paysans russes, souvent illettrés, doivent « voir pour croire » et ont besoin de portraits pour se convaincre que « Lénine existe » [27].

 

Les historiens n’ont pris conscience de la dimension criminelle de Lénine que plus de 70 ans après.

 

4         La négation du goulag (puis leur reconnaissance)

 

En mai 1944, le vice-président américain Henry Wallace se rend dans la région de la Kolyma. Les autorités soviétiques lui font visiter la ville de Magadan en prenant soin de cacher les prisonniers. Des membres des jeunesses communistes se déguisent en mineurs et répondent à ses questions. Il repart admiratif, mais trompé, car il faut que les États-Unis continuent à envoyer de la nourriture et du matériel à son allié soviétique pour terminer la guerre.

En France, une partie de la gauche s’est longtemps livrée à la négation des crimes soviétiques : en 1945Staline apparaît en Occident comme « le libérateur de l’Europe de l’Est ». Par dogmatisme idéologique ou par intérêt électoraliste, cette gauche considère les témoignages des survivants des camps comme des affabulations, et traite ces derniers d’« agents provocateurs » probablement « stipendiés par l’impérialisme capitaliste » : ils se sentent alors « condamnés une seconde fois ». En 1946Victor Kravtchenko, haut fonctionnaire soviétique, publie J’ai choisi la liberté aux États-Unis, où il est réfugié. Il y décrit la terreur stalinienne et les camps. En France, l’éditeur reçoit des menaces et les Lettres françaises traitent l’auteur de menteur et l’attaquent en justice41David Rousset, ancien déporté, crée en octobre 1950 la Commission internationale contre le régime concentrationnaire (CICRC), qui entreprend des enquêtes sur les situations espagnole, grecque, yougoslave et soviétique. Pour la première fois en France, il utilise le terme russe de « Goulag » pour désigner le système concentrationnaire soviétique. Ceci lui vaudra d’être traité de « trotskyste falsificateur » par les Lettres françaises à qui il intentera un procès qu’il gagnera en 1951. Lors des audiences, la députée communiste Marie-Claude Vaillant-Couturier déclare : « Je considère le système pénitentiaire soviétique comme indiscutablement le plus souhaitable dans le monde entier ». À la lecture du rapport secret du XXe congrès du Parti communiste d’Union soviétique publié dans le journal Le Monde en juin 1956, Maurice Thorez et Jacques Duclos crient au faux grossier.

Il faut attendre les années 1970 pour que le négationnisme du Goulag reflue. Les écrits d’Alexandre Soljenitsyne, les mémoires des détenus paraissent en Occident et décrivent les conditions de vie des zeks (détenus). Les procès en URSS de plusieurs écrivains russes soulèvent l’indignation : l’internement de Jaurès Medvedev en hôpital psychiatrique provoque de nombreuses protestations. La dissidence soviétique informe le public au moyen des samizdats qui sont des journaux clandestins. Les rapports d’Amnesty International prennent désormais en compte la réalité du système concentrationnaire. Les États-Unis défendent les refuzniks et dénoncent les atteintes aux Accords d’Helsinki. Le 9 octobre 1975, le prix Nobel de la paix est attribué à Andreï Sakharov ; son exil à Gorki dans les années 1980 provoque des mouvements internationaux de soutien [27].

 

5         L’holodomor (la grande famine en Ukraine, 1932-1933)

 

Le terme Holodomor (en ukrainien, littéralement « extermination par la faim ») désigne la grande famine qui eut lieu en Ukraine et dans le Kouban en 1932 et 1933 et qui fit, selon les estimations des historiens, entre 2,61 et 5 millions de victimes

 

Bien avant que le nom de « Holodomor » ne soit forgé, la famine avait été décrite, dès 1935, par Boris Souvarine, et faisait partie de la mémoire collective mais clandestine des populations concernées (seules les publications dissidentes, les samizdats, l'évoquaient par écrit). Quarante ans plus tard, elle est à nouveau révélée par la publication de L'Archipel du Goulag d'Alexandre Soljenitsyne.

Au début du xxie siècle, la responsabilité des autorités soviétiques dans la genèse et l'ampleur de la famine (à travers la collectivisation, les campagnes de « dékoulakisation », les réquisitions excessives de denrées alimentaires auprès des paysans et les limitations aux déplacements imposées en pleine famine) est généralement reconnue.

Le Parlement européen a reconnu en 2008 le Holodomor comme un crime contre l'humanité, jugeant qu'il s'agissait d'une famine provoquée et d'un « crime contre le peuple ukrainien et contre l'humanité » [18].

 

Ses causes sont surtout politiques (réquisitions et collectivisation brutale,  transferts massifs de populations (déportations des paysans Koulaks, en camps de concentration, appelés Goulags)planification centralisée de l’économie ...). Son existence a longtemps été niée et elle est encore l’objet d’âpres controverses entre les historiens défendant le bilan global de l’URSS et ceux qui le critiquent [18].

Le journaliste britannique Gareth Jones découvrit fortuitement cette famine, lors d’un voyage en Ukraine, en 1933 [19].

Il révèle la situation dans un communiqué de presse le 29 mars 1933, qui attire rapidement l'attention. Reprenant la propagande des autorités soviétiques, les correspondants des journaux occidentaux à Moscou l'accusent d'avoir grandement exagéré les choses, à l'image de Walter Duranty du New York Times. Après ce coup d'éclat, Jones se voit interdit de retour sur le sol soviétique [19]. La révélation de cette famine par Gareth Jones passera inaperçue médiatiquement.

6         Les rares témoignages sur le Stalinisme avant 1945

 

Boris Bajanov était un membre du Parti communiste soviétique. De 1923 à 1924, Bajanov assiste à toutes les réunions du bureau politique et travaille au secrétariat de Staline et au Politburo jusqu'à la fin de 1925. Au courant de certains secrets sur Staline et inquiet pour sa vie, il s'enfuit d'Union soviétique en passant par l'Iran le 1er janvier 1928. Bajanov serait le seul assistant au secrétariat de Staline qui se serait retourné contre le régime soviétique. Bajanov a obtenu l'asile en France pour cette raison. En octobre 1929, Staline ordonna à Iakov Bloumkine d'aller assassiner Léon Trotsky, de passage à Paris, et Bajanov.  Blumkine avait mis en scène un accident de voiture contre Bajanov. Cependant, l'accident de voiture n'a pas réussi à tuer Bajanov. En 1930, il publie "Avec Staline dans le Kremlin", aux Éditions de France[9].

Ce qu’il raconte dans son livre paraît tellement incroyable, que peu de gens le croient.

 

L’écrivain, André Gide, d’abord enthousiaste sur l’expérience socialiste, se rend en URSS, patrie du socialisme. Sur place, ses illusions tombent : au lieu de l’homme nouveau, il ne trouve que le totalitarisme. Après ce voyage, il écrit un livre critique « Retour d’URSS[10] », immédiatement l’objet de critiques et d'injures de la part des communistes, du PCF etc.

Le PCFLouis Aragon en tête, et les autorités soviétiques tentent d’abord d’empêcher la publication de Retour de l'U.R.S.S. puis d’étouffer son impact par le silence. Dans un article paru en janvier 1937Georges Friedmann critique l'analyse d'André Gide en ce qu'elle est celle d'un bourgeois ignorant tout des besoins et des aspirations populaires […].

 

Staline, appelé le "Petit Père des Peuples", avait été encensé par nos élites intellectuelles, pendant très longtemps, jusqu’au 20° congrès du parti communiste à Moscou en 1956[11].

Chez beaucoup de « compagnons de route du communisme », régnait un esprit de clan, de parti. Chez eux, le suivisme des consignes du parti, de l'idéologie, du dogme, était extrême.

 

7         La contribution de l’écrivain George Orwell à la compréhension des totalitarisme

 

L’écrivainessayiste et journaliste britannique, dans ses écrits, dénonçait les totalitarismes nazi et soviétique, après sa participation à la guerre d'Espagne. À son retour de la guerre d’Espagne, arrivé à Londres, début juillet 1938, Orwell est atterré par la manière dont les intellectuels de gauche (en particulier ceux qui appartiennent au parti communiste ou en sont proches) rendent compte de ce qui se passe en Espagne, et notamment par les calomnies répandues sur le compte du POUM (parti marxiste non affilié au Komintern[12] / à l’union soviétique), systématiquement accusé d'être soit une organisation fasciste, soit une organisation manipulée par les fascistes : c'est dans l'optique de rétablir la vérité quant aux événements dont il a été témoin qu'il entreprend alors de rédiger son Hommage à la Catalogne qu'il fait paraître, avec quelques difficultés, en avril 1938.

On pourrait décrire George Orwell comme un lanceur d’alerte face à la menace des totalitarismes (fascismes et staliniens).

 

Ses livres les plus connus dans son combat contre les totalitarismes sont :

 

·         La Catalogne libre (1936-1937) (Homage to Catalonia, Londres, Secker and Warburg, 1938), traduction d'Yvonne Davet, Paris, Gallimard, 1955 ; rééd. de cette même traduction sous le titre Hommage à la Catalogne, Champ libre, 1982.

·         La Ferme des animaux (Animal Farm, Londres, Secker and Warburg, 1945), Paris, Champ Libre, 1981 ; traduit aussi sous les titres Les Animaux partout ! et La République des animaux.

·         1984 (Nineteen Eighty-Four, Londres, Secker and Warburg, 1949), son roman le plus connu et le plus sombre.

 

8         Le procès de Viktor Kravchenko (transfuge), en novembre 1947

 

Victor Kravchenko est né dans une famille de révolutionnaires ; son père a participé à la révolution de 1905 et a fait plusieurs années de prison. À 17 ans, Viktor devient membre des Komsomol. Il obtient son diplôme d'ingénieur et travaille dans la région du Donbass. En 1928, il fait son service militaire dans l'Armée rouge, où il combat les basmatchis. Il devient membre du Parti communiste pansoviétique (bolchevik) en 1929. Kravchenko est témoin et acteur involontaire de la famine dans la paysannerie ukrainienne (Holodomor) résultant de la collectivisation forcée en Union soviétique. Cette famine programmée ainsi que les exécutions massives sous la dictature de Joseph Staline lui inspirent des doutes croissants sur la valeur du système soviétique.

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, il devient commissaire politique avec le grade de capitaine dans l'Armée rouge, puis reçoit des responsabilités dans l'industrie de guerre. Il est ensuite transféré à la Chambre de commerce soviétique à Washington DC, chargée des achats de matériels de guerre que l'URSS n'arrive pas à produire elle-même. Il y constate que la surveillance policière au sein de la délégation soviétique aux USA est aussi dure qu'en URSS. En 1944, Kravchenko fait défection et demande l'asile politique aux autorités américaines. En avril 1944, dans une interview au New York Times, il dénonce le « régime d'arbitraire et de violence » du gouvernement des Soviets.

Les Soviétiques réclament son extradition pour trahison, mais il obtient l'asile politique et vit sous un pseudonyme pour échapper aux équipes de tueurs du SMERSH, qui avaient liquidé un grand nombre de transfuges soviétiques.

Kravchenko est devenu célèbre grâce à son livre autobiographique I Chose Freedom, publié en 1946, dans lequel il fait des révélations sur la collectivisation de l'agriculture, les camps de prisonniers soviétiques du Goulag et leur exploitation4. Le livre est publié dans un contexte tendu entre les pays du bloc communiste et les pays occidentaux. Sa publication est dénoncée par l'Union soviétique et les partis communistes qui lui sont liés. Le livre de Kravchenko connaît un énorme succès international. Publié en France en 1947, sous le titre « J'ai choisi la liberté : La vie publique et privée d'un haut fonctionnaire soviétique », le livre devient rapidement la cible de la presse communiste et apparentée.

 

Le 13 novembre 1947, dans un article signé Sim Thomas, rédigé par le journaliste André Ulmann5,6, l'hebdomadaire Les Lettres françaises, journal proche du Parti communiste français, l'accuse d'être un désinformateur et un agent des États-Unis.

Kravchenko porte alors plainte contre Les Lettres françaises pour diffamation, et nommément contre Claude Morgan, directeur et André Wurmser, rédacteur.

Le procès, qualifié de « procès du siècle », débute le 24 janvier 1949 devant le tribunal correctionnel de la Seine et dure deux mois. Une centaine de témoins y participent. L'Union soviétique envoie, afin qu'ils le désavouent, d'anciens collègues de Kravchenko et son ex-épouse. Ils sont soumis aux questions embarrassantes de Georges Izard. Les avocats de Kravchenko font venir à la barre des survivants de camps de concentration soviétiques, essentiellement des personnes déplacées et certains avaient subi des internements dans des camps de travail. Parmi euxMargarete Buber-Neumann, la veuve du leader communiste allemand Heinz Neumann, victime de la Grande terreur et fusillé en 1937, elle-même déportée dans un camp du Goulag, dont le témoignage eut un grand retentissement. Il faut noter également celui d'André Moynet. Après la signature du Pacte germano-soviétique, elle avait été livrée par Staline à l'Allemagne nazie et envoyée dans le camp de concentration de Ravensbrück.

 

Le 4 avril 1949, le procès est remporté par Kravchenko. Le tribunal lui accorde un dédommagement de 150 000 francs, somme symbolique en comparaison des 11 millions demandés en réparation de la diffamation, et condamne Claude Morgan et André Wurmser à 5 000 francs d'amende chacun. En appel (novembre-décembre 1949), bien que la condamnation soit maintenue, les avocats de Wurmser et Morgan réussiront à réduire les dédommagements à un franc symbolique par procédure, soit trois francs.

Les intellectuels de la gauche non communiste brillent par leur absence durant le procès.

 

Le procès vit l'intervention pour la défense, pour la partie communiste, de nombreux « témoins de moralité » _ appelés « compagnons de route » par les anti-communistes _, dont : Emmanuel d'Astier de la VigerieJean BruhatLouis Martin-ChauffierPierre CourtadeRoger GaraudyFernand GrenierFrédéric Joliot-CurieErnest PetitVladimir PoznerVercors.

 

9         Les réflexions de la politologue Hannah Arendt sur les totalitarismes (1951 …)

 

Hannah Arendt (1906-1975) était une politologuephilosophe et journaliste allemande naturalisée américaine, connue pour ses travaux sur l’activité politique, le totalitarisme, la modernité et la philosophie de l'histoire.

 

La réflexion politique d'Hannah Arendt, appuyée sur la question de la modernité, c'est-à-dire de la rupture du fil de la tradition, l'a amenée à prendre position sur le monde contemporain, notamment sur des sujets très polémiques, comme le sionisme, le totalitarisme et le procès d'Adolf Eichmann. Dans le livre Les Origines du totalitarisme, elle met sur le même plan stalinisme et nazisme, contribuant ainsi à systématiser le nouveau concept de « totalitarisme ».

 

Le mot totalitarianism exprime l'idée que la dictature ne s'exerce pas seulement dans la sphère politique, mais dans toutes, y compris les sphères privée et intime, quadrillant toute la société et tout le territoire.

 

Ses livres les plus célèbres sont :

 

·         Les Origines du totalitarisme (1951 ; titre original : The Origins of Totalitarianism), 3 volumes (AntisemitismImperialismTotalitarianism), 1951 ; nouvelles éditions en 1958, 1966, 1973. Traduction française en trois ouvrages séparés (puis réunis en un seul volume, Paris, Gallimard, 2002) :

·         Condition de l'homme moderne (1958) [« The Human Condition »], Paris, Calmann-Lévy, 1961 (réimpr. 1994 Paris, Calmann-Lévy - 1983, préface Paul Ricœur, éd. poche, Paris, Presses-Pocket, 1988, 1992) (1re éd. 1958, Londres et Chicago, University of Chicago Press).

·         La Crise de la culture (1961). trad. P. Lévy et al. Paris, Gallimard, 1972, 1989 (Between Past and Future : Six Exercices in Political Thought, New York, 1961, augmenté de deux essais en 1968).

·         Eichmann à Jérusalem. Rapport sur la banalité du mal, trad. A. Guérin, Paris, Gallimard, 1966 ; revue par Michelle-Irène Brudny de Launay, Paris, Gallimard, coll. « Folio Histoire », 1991 (Eichmann in Jerusalem : A Report on the Banality of Evil, New York, The Vinking Press, 1963). Compte-rendu du procès du responsable nazi à l'occasion duquel elle inventa l'expression « banalité du mal » et mit en question l'action des Conseils juifs dans la déportation.

 

10    L’insurrection de juin 1953 en Allemagne de l'Est

 

L’insurrection en Allemagne de l'Est est un soulèvement populaire qui éclate à Berlin-Est et dans le reste de la République démocratique allemande (RDA) le 16 juin 1953, et se prolonge les jours et semaines suivantes. Le motif immédiat en est le refus d'une hausse des cadences de travail.

L’insurrection, la première de grande ampleur dans le bloc soviétique, s’est terminée par la complète déroute des manifestants, avec 40 soldats et policiers tués, 80 manifestants tués et 30 000 arrestations, et une sévère répression au sein de la société est-allemande.

L’échec de ce que les autorités est-allemandes appellent « tentative de putsch, soutenue par des agents occidentaux, en vue de modifier le régime en République démocratique allemande » a contribué à fixer la partition de Berlin et de l’Allemagne et à stabiliser l’impopulaire gouvernement de la RDA [16].

 

11    Le rapport secret du 20° congrès du parti communiste soviétique à Moscou, en février 1956

 

Le XXe congrès du Parti communiste de l'Union soviétique (PCUS) s'est tenu à Moscou du 14 au 25 février 1956 et a réuni des délégués venant de toute l'URSS ainsi que des délégués des « partis frères » venus d'autres pays. Ce congrès est resté célèbre par la déstalinisation qui y a été officialisée.

Le 24 février, Khrouchtchev invite les représentants des « partis frères » à quitter la salle et à laisser les Soviétiques débattre entre eux de son rapport ; consacré aux « crimes de Staline ». Kaganovitch avait averti : « la question du culte de la personnalité est difficile » et la déstalinisation tentée par les héritiers de Staline leur paraissait nécessiter un maximum de discrétion.

Le Bureau politique avait chargé une commission dirigée par Piotr Pospelov, (rédacteur principal du fameux Précis d'histoire du PCUS attribué à Staline) de « faire toute la lumière sur la période du culte ».

Ce rapport dénonce le « culte de la personnalité », mais pas le stalinisme, et moins encore le léninisme.

 

Selon le journaliste historien, François Brévent : « Les documents retenus par la commission (Pospelov) ne mentionnent nullement les crimes commis avant 1934, dont furent victimes d'anciens compagnons de Lénine (trotskisteszinoviéviensboukhariniens, etc.). Ils ne disent rien des millions de Soviétiques massacrés parce qu'ils étaient adversaires du communisme ou qu'ils n'avaient rien à voir avec ce système : paysans « dékoulakisés », chrétiens, etc. L'indignation du rapporteur commence à partir du moment où la purge frappe aussi les staliniens et où la méfiance maladive du dictateur décime l'encadrement militaire, mettant le pays dans le péril le plus extrême lorsque Hitler envahit l'URSS. »

 

Dans la nuit du 24 au 25 février 56, la lecture du fameux “rapport Khrouchtchev” devant les délégués du PCUS médusés, ne fait que confirmer ce que tout le monde savait depuis longtemps. Cependant, en dénonçant les crimes de Staline, Khrouchtchev détruit le mythe de l'infaillibilité du « socialisme scientifique, avenir radieux de l'humanité et énigme résolue de l’Histoire » [13].

Ce « discours secret » de Nikita Khrouchtchev mettant en cause ouvertement le stalinisme fait boule de neige dans les pays du bloc communiste : on exige maintenant une révision de la ligne du Parti en République populaire de Pologne où éclatent les émeutes de Poznań, à Budapest on remplace à la présidence du Parti, le stalinien Matyás Rákosi par Ernő Gerő. Mais cela ne suffit pas pour apaiser le mécontentement, en particulier celui des étudiants et des intellectuels [15].

 

12     L'insurrection de Budapest (1956)

 

Le retentissement international de la publication du « rapport secret » a eu comme conséquence indirecte d’accélérer le déclanchement de l'Insurrection de Budapest (Hongrie) en octobre 1956.

 

La révolte commença par une manifestation étudiante qui rassembla des milliers de personnes à travers le centre-ville de Budapest pour rejoindre le Parlement hongrois. Une délégation étudiante entrée dans le bâtiment de la radio nationale afin de diffuser ses revendications fut arrêtée. Lorsque sa libération fut demandée par la foule, la Államvédelmi Hatóság (ÁVH, police politique du régime) ouvrit le feu depuis le bâtiment. Les nouvelles se répandirent rapidement et des émeutes éclatèrent dans toute la capitale.

La révolte s'étendit rapidement ailleurs en Hongrie et entraîna la fuite du gouvernement hors de la capitale, auprès des troupes soviétiques. Des milliers de personnes s'organisèrent en milices populaires pour affronter les troupes de l'ÁVH et l'Armée rouge. Des commissaires politiques et des membres de l'ÁVH furent tabassés, emprisonnés ou exécutés tandis que les prisonniers politiques étaient libérés et armés. Des conseils improvisés luttèrent contre le contrôle municipal du parti communiste au pouvoir et demandèrent des changements politiques. Des symboles politiques (étoiles rouges, statues de Staline, armoiries communistes au centre du drapeau national) furent enlevés ou détruits. Un nouveau gouvernement communiste se mit en place, qui, après avoir dissous formellement l'ÁVH, déclara son intention de se retirer du Pacte de Varsovie et promit d'organiser des élections libres. À la fin du mois d'octobre, les combats avaient pratiquement cessé et une certaine normalité était revenue.

 

Membre du Parti communiste hongrois, puis du Parti des travailleurs hongrois, Imre Nagy faisait quelque peu figure de dissident, mais n'en fut pas moins deux fois chef du gouvernement de la République populaire de Hongrie.

Le 28 octobre, Nagy est nommé Premier ministre. Il forme un gouvernement pluripartite et exige une démocratie parlementaire, retire ses armées du pacte de Varsovie le 31 octobre et, le 1er novembre, proclame la neutralité de la Hongrie auprès des instances de l'ONU tout en appelant les grandes puissances à la garantir.  Si l'armée et la police hongroises se rangent à ses côtés, il reste des troupes russes stationnées en Hongrie. Imre Nagy négocie avec Moscou pour obtenir une sorte de statut spécial pour son pays. Secrètement, János Kádár, l'ennemi de Nagy, s'entend avec les Soviétiques et prépare un coup d'État soutenu par les troupes russes prêtes à marcher vers l'ouest, proclamant illégal le gouvernement de Nagy.

 

Après avoir annoncé sa volonté de négocier un retrait des forces soviétiques, le Politburo changea d'avis et décida d'écraser la révolution. Le 4 novembre, une importante armée soviétique envahit Budapest et les autres régions du pays.

 

Le 4 novembre 1956, les chars soviétiques entrent en Hongrie et noient dans le sang l'insurrection populaire. La bataille, qui dure à Budapest jusqu'au 15 novembre, coûte la vie à environ trois mille hongrois. Malgré ce qu'avait annoncé Radio Free Europe, l'Occident n'intervient pas.

Nagy organise la résistance en Hongrie occidentale et laisse ouvertes certaines routes vers l'Autriche par lesquelles, jusqu'au 21 novembre 1956 environ, deux cent dix mille hongrois quittent le pays. Lui-même trouve asile dans l'enceinte de l'ambassade de Yougoslavie qui est, trois semaines durant, cernée par les chars. Assuré d'un sauf-conduit par Kádár, le nouveau chef du gouvernement, Imre Nagy quitte l'ambassade le 22 novembre 1956, mais est immédiatement arrêté par le KGB avec ses compagnons et déporté en Roumanie [15].

 

La résistance hongroise continua jusqu'au 10 novembre. Plus de 2 500 Hongrois et 700 Soviétiques furent tués lors du conflit et 200 000 Hongrois fuirent en Autriche et de là, vers l'Occident en tant que réfugiés. Les arrestations se poursuivirent durant plusieurs mois. En janvier 1957, le nouveau gouvernement pro-soviétique avait supprimé toute opposition publique. Les actions répressives soviétiques furent critiquées par certains marxistes occidentaux mais renforcèrent l'emprise soviétique sur l'Europe centrale [14].

 

Le procès (ou simulacre de procès) de Imre Nagy se déroule deux ans plus tard. Après sa condamnation pour « conduite contre-révolutionnaire », Nagy est exécuté le 16 juin 1958 dans la prison de Budapest par pendaison [15].

 

L’impitoyable répression de cette insurrection, sous Khrouchtchev _ 10 000 morts sous la direction de l’ambassadeur Iouri Andropov _, éloignera du communisme nombre d’intellectuels occidentaux et de larges couches de l’opinion publique en Europe [14].

 

13    La publication du Docteur Jivago (1957-1958)

 

Le Docteur Jivago est un roman de l'écrivain soviétique Boris Pasternak. Le livre brosse un tableau du passage de l'Empire russe à l'Union des républiques socialistes soviétiques et décrit la terrible guerre civile russe qui martyrisa sa population, ceux qui y croyaient comme ceux qui n'y croyaient pas [24].

La première édition est publiée, dans une traduction italienne, en Italie, en novembre 1957, aux éditions Feltrinelli, en pleine guerre froide. La première traduction française date de 1958.

En 1958, son auteur a obtenu le prix Nobel de littérature, qu'il dut refuser sous la contrainte du pouvoir politique [24].

Le roman est autorisé à paraître en URSS vers novembre 1985 : premier signe d'ouverture de Mikhaïl Gorbatchev [24].

Ce livre est un de premiers témoignages sur la « terreur rouge » (durant la guerre civile 1918-1921). Mais il a été considéré comme un livre antisoviétique et son auteur (précédemment encensé par le régime) a été ensuite persécuté par ce même régime.

 

14    L’importance décisive de l’aide alliée à la victoire soviétique contre le nazisme

 

Un des mythes est que la victoire soviétique n’est due qu’aux seuls efforts de productivité des travailleurs et usines russes et aux seuls armes produits par l’Union soviétiques (par exemple, via la production de chars T34, de chasseurs, bombardiers, Iliouchine, Polikarpov …). Pendant longtemps, l’URSS a menti sur la réussite du modèle économique planifié, sur sa productivité et sur la qualité de ses production.

En fait, sans une aide massive américaine et britannique, en matériel militaire, durant la seconde guerre mondiale à l’URSS, cette dernière aurait été vaincue par l’Allemagne nazi.

 

Entre juin 1941 et mai 1945, Les britanniques ont livré à l’URSS [3] (voir ci-dessous) :

 

·        3 000+ avions Hurricanes

·        4 000+ autres avions

·        27 navires de guerre

·         218 chars

·        5 000+ canons anti-chars

·        4 020 ambulances et camions

·        323 camions porteurs

·        2 560 Universal Carriers

·        1 721 motos

·        1,15 million de £ de moteurs d’avion

·        600 radars et sonars

·        Des centaines de canons navals

·        15 millions de paires de bottes …

 

Les livraisons, de l’aide américaine, se faisaient via les convois arctiques (23%), le corridor persique (27%) et la route Pacifique (50%) [3].

 

À partir du 22 juin 1941, l’URSS, attaquée par l’Allemagne, se retrouve dans le camp des Alliés. Elle bénéficie du prêt-bail américain en échange des réserves en or de la Banque d'État d’URSS. À défaut de pouvoir ouvrir avant 1944 le second front instamment réclamé par Moscou, les Alliés fournissent à l’URSS une aide importante, qui transite notamment par la dangereuse voie arctique.

 

Selon Raymond Cartier et John Keegan, entre octobre 1941 et juin 1942, les États-Unis livrent 1 285 avions, 2 249 chars, 81 287 mitrailleuses, 56 500 téléphones de campagne, 380 000 mille international de fil téléphonique. En 1943, 427 000 des 665 000 camions de l’Armée rouge viennent d’outre-Pacifique. L’Amérique fournit aussi 13 millions de bottes, 5 millions de tonnes de vivres ou encore 2 000 locomotives, 11 000 wagons, 54 000 tonnes de rail. Trois quarts du cuivre soviétique viennent des États-Unis, mais aussi une grande partie du pétrole de haute teneur sans lequel il est impossible de fabriquer du carburant pour avion [4].

 

Au bout du compte, l’Amérique aura envoyé à son allié russe les équipements militaires suivants [6] :

 

·         400 000 jeeps et camions (plus de 5000 camions Studebaker etc.).

·         14 000 avions (selon d’autres sources 35.000 avions)

·         8 000 tracteurs

·         13 000 chars

·         100 000 wagons plats

·         2 000 locomotives

·         Plus de 1,5 million de couvertures

·         15 millions de paires de brodequins

·         107 000 tonnes de coton

·         2,7 millions de tonnes de carburant (pour les avions, les camions et les chars, dont du carburant riche en octane)

·         4,5 millions de tonnes de denrées alimentaires (certaines sous la forme de rations miliaires …).

·         Des fusils, des mitrailleuses, des munitions (des balles …), des explosifs, du cuivre, de l’acier, de l’aluminium, des médicaments, des émetteurs-récepteurs radio, des outils radar, des livres et d’autres articles encore.

 

Les États-Unis ont même expédié en Union soviétique toute une usine de la société Ford qui fabriquait des pneus pour les véhicules militaires [5] [6].

 

De 1941 à 1945, les États-Unis ont fait parvenir aux Soviétiques des biens et des services d’une valeur totale de 11,3 milliards de dollars, l’équivalent en 2016 de 180 milliards de dollars [5] [6].

 

A cause de la croyance de la supériorité de l’économie socialiste sur l’économie libérale, par exemple (entretenue par les mensonges de la propagande soviétique), par exemple, le gouvernement britannique de Clement Attlee, choisi, en 1945, le modèle économique socialiste [12], pour la Grande-Bretagne (ce modèle économique lui a coûté cher).

 

Le modèle économique soviétique a été un désastre.

 

Dans ses mémoires (parues en 1980) [8], le général et dissident soviétique, Piotr Grigorenko, révèle l’importance décisive de cette aide, dans la victoire soviétique sur les nazis.

 

Rajoutons que la plupart des usines, qui sont sorties de terre en URSS, ont été imaginées par les équipes de l’architecte américain, Albert Khan, certaines ayant été fabriquées aux USA, comme l’usine de tracteurs de Stalingrad.

La gestion stalinienne des hommes, par la terreur et la torture, la contrainte, l’intimidation (par les procès pour sabotage), pour motiver les ouvriers à travailler plus et bien, était contre-productive et n’améliorait pas pourtant la mauvaise qualité de la production [12].

La dictature et l’incompétence ont tué ses habitants par millions : 28 millions de citoyens soviétiques, dont 9 millions de soldats.

 

En fait, en URSS, il n’y avait pas de concurrence, de vrai contrôle qualité, la préoccupation des cadres des usines étant juste d’atteindre l’objectif de production prévu par le plan (aux chiffres souvent irréalistes). C’est pourquoi ces cadres mentaient souvent sur la réalisation de ces objectifs. Le but des cadres et ouvriers était surtout de sauver leur peau.

La Grande-Bretagne et les USA ont fourni du matériel militaire de meilleur qualité que le matériel soviétique [12].

 

Lors de la « grande guerre patriotique », la mobilisation dans l’armée de la majorités des paysans des kolkhozes et kolkhozes avaient provoqué une chute spectaculaire de la production agricole de 90 millions de quintaux de blé, en 1940, à 35 millions en 1942. Et seul l’envoie par les USA de denrées alimentaires en URSS a permis d’éviter des famines (mais malgré tout, des millions de Russes mourront de famines (à Léningrad …) sur la seconde guerre mondiale).

Le NKVD tuera, lui, plus de 500.000 personnes [12].

 

15    Campagne des Cent Fleurs (Chine communiste) (février à juin 1957)

 

La campagne des Cent Fleurs est une politique menée en Chine de février à juin 1957Mao Zedong, pour rétablir son autorité sur le Parti, affaibli depuis le VIIIe congrès de ce dernier, et pour améliorer les relations entre la formation communiste et la population dans un contexte international périlleux, appelle à une « campagne de rectification ». Le principe est de redonner une certaine liberté d'expression à la population, tout particulièrement aux intellectuels, pour critiquer le Parti. Si l'objectif officiel est que celui-ci s'améliore, Mao compte bien en profiter pour affaiblir ses adversaires et retrouver un certain ascendant sur ses camarades.

 

La campagne des Cent Fleurs est l'histoire d'« une comédie qui va se muer en tragédie » (Jean-Luc Domenach). En effet, peu de temps après le lancement de la campagne, la contestation explose. Le Parti réagit rapidement et lance une répression féroce qui fera plusieurs centaines de milliers de victimes, emprisonnées, déportées et parfois exécutées [20].

 

16    Le printemps de Prague (1968)

 

Le printemps de Prague (en tchèque : Pražské jaro, en slovaque : Pražská jar, nommé ainsi en référence au Printemps des peuples) est une période de l’histoire de la République socialiste tchécoslovaque durant laquelle le Parti communiste tchécoslovaque introduit le « socialisme à visage humain » et prône une relative libéralisation. Il débute le 5 janvier 1968, avec l'arrivée au pouvoir du réformateur Alexander Dubček et s’achève le 21 août 1968 avec l’invasion du pays par les troupes du Pacte de Varsovie.

Dubček introduit la liberté de la pressed’expression et de circulation, dans la vie politique la démocratisation et enclenche une décentralisation de l’économie. Il dote le pays d'une nouvelle Constitution qui reconnaît l'égalité des nations tchèque et slovaque au sein d'une république désormais fédérale. Cette innovation politique sera la seule à survivre à l’intervention soviétique.

 

Le printemps de Prague provoque la réaction de l’URSS qui, après l’échec des négociations, envoie chars de combat et soldats pour imposer une « normalisation ». L’occupation soviétique entraîne des manifestations non violentes et une vague d’émigration parmi la population tchécoslovaque. Au printemps suivant Gustáv Husák remplace Alexander Dubček à la tête du parti et la plupart des réformes libérales sont abandonnées.

Le printemps de Prague a inspiré la culture des années 1960-1980 avec les œuvres de Karel Kryl et Milan Kundera (L'Insoutenable Légèreté de l'être) [22].

 

17    La rupture de Pierre Daix avec le PCF et le communisme

 

En 1963 Pierre Daix présente Une journée d'Ivan Denissovitch d'Alexandre Soljenitsyne aux lecteurs français : autorisé en URSS, ce livre est alors la manifestation d'une volonté d'ouverture de certains cercles du pouvoir communiste. En 1968 lors du Printemps de Prague, Daix écrit dans un éditorial que la majorité des étudiants tchécoslovaques sont favorables à cette ouverture, et contribue au débat sur la « nouvelle critique » (dans la revue communiste La Nouvelle Critique) et sur l'histoire de l'art moderne [21].

Mais la répression du « socialisme à visage humain » de Prague le place en porte-à-faux et en 1974, peut-être pour se « rattraper », il publie à l'occasion de la sortie de L'Archipel du Goulag le livre : Ce que je sais de Soljenitsyne qui, tout en reconnaissant « certaines erreurs » du régime communiste, décrédibilise l'auteur dissident. En vain : après une passe d'armes avec René Andrieu, rédacteur en chef de L'Humanité, la rupture est consommée entre le PCF et Pierre Daix.

En octobre 1978, dans une chronique prémonitoire parue dans Le Point, après l'élection du pape Jean-Paul II, il intitule son article L'espoir a changé de camp et décrit le désarroi idéologique qui commence à ébranler le communisme [21].

Il avait été le collaborateur de Louis Aragon, à l'hebdomadaire Les Lettres françaises, de 1948 à 1972.

 

Pour exprimer son désespoir, ce vrai « compagnon de route du communisme » écrit ces deux ouvrages :

 

·         Prague au cœur, Union générale d'éditions, Paris, 1974, 310 p.

·         J'ai cru au matin, Laffont, Paris, 1976, 470 p. [41].

 

18    La « révolution culturelle » chinoise (1966-1976)

 

La grande révolution culturelle prolétarienne (1966-1976), représente l'un des événements marquants de l'histoire de la république populaire de Chine, dont le retentissement international est considérable.

 

En 1966Mao Zedong décide de lancer la révolution culturelle afin de consolider son pouvoir en s'appuyant sur la jeunesse du pays. La révolution a été lancée avec l'aide du groupe de la révolution culturelle. Le dirigeant souhaite purger le Parti communiste chinois (PCC) de ses éléments « révisionnistes » et limiter les pouvoirs de la bureaucratie. Les « gardes rouges », groupes de jeunes Chinois inspirés par les principes du Petit Livre rouge, deviennent le bras actif de cette révolution culturelle. Ils remettent en cause toute hiérarchie, notamment la hiérarchie du PCC alors en poste. L'expression politique s'est libérée par le canal des « dazibao », affiches placardées par lesquelles s'expriment les jeunes révoltés. Des modérés comme Liu ShaoqiZhou Enlai et Deng Xiaoping sont publiquement pris à partie. La période de chaos qui s'ensuit mène la Chine au bord de la guerre civile, avant que la situation ne soit peu à peu reprise en main par l'Armée populaire de libération qui mène une féroce répression contre le mouvement des gardes rouges. Des membres des « cinq catégories noires » ont été largement persécutés et même tués. Cette agitation permet à Mao de reprendre le contrôle de l'État et du parti communiste. Très peu de temps après sa mort en septembre 1976, les principaux responsables de ce retentissant chaos, la célèbre bande des Quatre, dont la propre épouse de Mao, Jiang Qing, sont arrêtés, jugés et lourdement condamnés.

 

Pendant la Révolution culturelle, des dizaines de millions de personnes ont été persécutées, avec un nombre estimé de morts allant de centaines de milliers à 20 millions. Certains auteurs, comme le sinologue Jean-Luc Domenach, ou l'historien Stéphane Courtois dans l'ouvrage collectif Le Livre noir du communisme, estiment le nombre de morts à plusieurs millions. À partir de l'Août rouge de Pékin, des massacres ont lieu à plusieurs endroits, notamment le massacre de Guangxi (un cannibalisme massif s'est produit), de Mongolie-Intérieurede Guangdong, de cas d'espionnage de Zhao Jianminde Daoxian et de Shadian. L'effondrement du barrage de Banqiao, l'une des plus grandes catastrophes technologiques du monde, a également eu lieu pendant la révolution culturelle.

 

Les intellectuels, de même que les cadres du parti, sont publiquement humiliés, les mandarins et les élites bafoués, les valeurs culturelles chinoises traditionnelles et certaines valeurs occidentales sont dénoncées au nom de la lutte contre les « Quatre Vieilleries ». Le volet « culturel » de cette révolution tient en particulier à éradiquer les valeurs traditionnelles. C'est ainsi que des milliers de sculptures et de temples (bouddhistes pour la plupart) sont détruits.

Cette révolution n’avait de culturelle que le nom.

 

Mai 68[13] a été un ensemble de mouvements sociaux, de grèves et de manifestations survenus en France, en mai-juin 1968, caractérisés par une vaste révolte spontanée antiautoritaire, de nature à la fois culturellesociale et politique, dirigée contre la société traditionnelle, le capitalisme, l'impérialisme et, plus immédiatement, contre le pouvoir gaulliste en place, enclenchée, au départ, par une révolte de la jeunesse étudiante parisienne (elle-même inspirée, chez une partie des étudiants d’extrême-gauche, en France, par la « révolution culturelle chinoise », abusés par cette dénomination et totalement ignorant de ce qui se passait en Chine (car elle-même totalement verrouillée et n’y admettant plus que des visiteurs amis)).

 

Je me souviens de l'aveuglement des intellectuels français et américains de gauche, dans les années 70, sur Mao et la révolution culturelle, y compris dans des livres d'une naïveté béate, comme celui d'Orville Schell ("Les Chinois, la vie de tous les jours en République populaire de Chine", 1978).

 

Personne ne voulait écouter, à l'époque, le sinologue Simon Leys[14], lanceur d’alerte (auteur de "Les habits neufs du président Mao", 1971, "Ombres chinoises", 1974, etc. ...) _ accusé d'être subventionné par le bureau belge de la CIA _, ou encore la sinologue, Marie Holzman[15] (Avec les Chinois, 1981 …).

 

Un très bon livre « Révo. cul. dans la Chine pop. », formé essentiellement d'extraits de la presse des gardes rouges chinois, compilés par le sinologue Guilhem Fabre, était pourtant paru en France en 1974[16].

 

19    La période des dissidents et de la déliquescence de l’économie soviétique

 

(La guerre en Afghanistan ruine l’économie soviétique).

 

20    La « déflagration » mondiale provoquée par la publication de l’Archipel du Goulag

 

L'Archipel du Goulag. 1918-1956, essai d'investigation littéraire est un livre d'Alexandre Soljenitsyne publié en 1973 à Paris, traite du système carcéral et de travail forcé mis en place en Union soviétique. Écrit de 1958 à 1967 dans la clandestinité, l'ouvrage ne se veut ni une histoire du goulag ni une autobiographie, mais le porte-parole des victimes des goulags : il est écrit à partir de 227 témoignages de prisonniers ainsi que de l'expérience de l'auteur. Soljenitsyne précise que « Ce livre ne contient ni personnages ni événements inventés. Hommes et lieux y sont désignés sous leurs vrais noms ».

 

Goulag (Glavnoe oupravlenie ispravitelno-trudovykh Lagerei, ou Direction principale des camps de travail) est un acronyme utilisé par l'administration soviétique pour désigner des camps de travaux forcés. Le terme « archipel » est utilisé pour illustrer la multiplication des camps et leur diffusion dans tout le pays, comme un ensemble d'îlots connus seulement de ceux condamnés à les peupler, à les construire ou à les relier. Cela fait également allusion au « goulag de Solovki », créé dès 1923 sur les Îles Solovetski [23].

 

Pour réunir ces 227 témoignages, dans cet immense ouvrage, de 1200 pages, divisé en trois tomes, sans être repéré par le KGB, Soljenitsyne a mis au point un système de collecte et de sauvegarde de ces témoignages très élaboré [100].

 

·         Alexandre Soljénitsyne (trad. Geneviève Johannet), L'Archipel du Goulag 1918-1956 : essai d'investigation littéraire [« Архипелаг гулаг »], t. I, ParisFayard,‎ 2011 (1re éd. 1973), 565 p. (ISBN 978-2-213-02412-7), 1 & 2

·         Alexandre Soljénitsyne (trad. Geneviève Johannet), L'Archipel du Goulag 1918-1956 : essai d'investigation littéraire [« Архипелаг гулаг »], t. II, ParisFayard,‎ 2010 (1re éd. 1974), 636 p. (ISBN 978-2-213-63345-9), 3 & 4

 

Réception critique

 

Interdit en URSS, l’ouvrage a longtemps circulé sous forme de samizdat jusqu’à sa publication en 1989 dans la revue Novy Mir. Il a été critiqué par l'ancien adjoint du directeur de Novy Mir, Vladimir Lakshine, qui y dénonçait une description si apocalyptique, qu'elle risquait de reléguer au second plan les vicissitudes quotidiennes des citoyens soviétiques ordinaires. Moshe Lewin, pour sa part, ex-citoyen soviétique et soviétologue reconnu, dans un ouvrage publié en 2003, y voyait une manœuvre malhonnête car assimilant l'URSS de l'époque de sa parution à un passé heureusement révoluN 3 : « Un livre comme L'Archipel du Goulag lancé à la face du régime soviétique peut être considéré comme une claque politico-littéraire, signifiant la condamnation d'un système qui a trahi ses propres idéaux [...]. Mais l'écrivain ne laissait à aucun moment entendre qu'au moment où il publiait son livre le Goulag qu'il avait connu n'existait plus... Le dire aurait été un acte d'honnêteté politique et aurait exigé de sa part une analyse approfondie du système, assortie d'un argumentaire sur la période post-stalinienne. Il ne l'a pas fait, cela n'avait pas d'importance pour lui. Il était beaucoup plus simple d'attaquer l'Union soviétique pour son passé stalinien, et de servir par là sa propre image. Car Soljenitsyne se considérait comme le dépositaire de valeurs supérieures héritées du passé de la Russie, et c'était en référence à ce passé qu'il entendait proposer des remèdes à la Russie du xxe siècle ». Alors qu'à la sortie de l'Archipel du Goulag l'essentiel des critiques de la terreur stalinienne le perçurent comme « une porte enfin ouverte sur une vérité longtemps niée, un démenti enfin opposé à tous les négationnistes du Goulag, qui crachaient depuis des décennies sur les fosses communes des victimes et à la face des témoins »7. Pourtant en 2003 Moshe Lewins révisa dratiquement à la baisse (par 10 ou par 20) les chiffres des arrestations et exécutions et décès dans les camps sur la base de l'ouverture des archives soviétiques en 1989. Il ne fut pas le seul. Nicolas Werth publia en 1993 dans L'Histoire un article intitulé, Goulag les vrais chiffres des centaines de milliers d'arrestations et non des millions ou dizaines de millions pendant la Grande Terreur ; 2 500 000 détenus au début des années 1950 et non 12 000 000. Le mois suivant dans le Monde Michel Tatu en rendit compte favorablement tout en maintenant que le goulag restait un des plus grands systèmes concentrationnaire du xxe siècle. L'article de Nicolas Werth fut également exploité par le parti communiste belge sous la plume de Ludo Martens qui publia dans Solidaire en octobre 1993 "Les vraies statistiques du goulag sont enfin connues ; les millions de victimes du stalinisme l'intox : 116 000 décès "pour des causes diverses" dans les camps en 1937-1938, une forte recrudescence des trépas, limitée aux années de guerre 1941-1945 avec l'Allemagne nazie, lorsque Béria décrète la loi martiale au Goulag. Les conditions de détention se dégradent : la journée de travail s'allonge jusqu'à 10 heures, les jours fériés sont supprimés. Les éléments suspects sont systématiquement « épurés » [23].

 

21    Le maréchal Tito (Josip Broz Tito)

 

Parmi les icônes révolutionnaires adulées, il y a Josip Broz Tito, dit le Maréchal Tito (adulation renforcée par qu’il était beau, séduisant et charismatique).

Après la seconde guerre mondiale, il instaure rapidement la dictature du parti unique, seul le Parti communiste est autorisé. Tito en est le chef.  Il gouverne, son pays, sans partage et sans interruption, de 1945 à sa mort en 1980, à 87 ans.

En 1949, Tito crée le camp de Goli Otok où il enferme les communistes staliniens bientôt rejoints par les autres opposants.

Les camps de Goli Otok et de Sveti Grgur sont les lieux de détention du régime pour les opposants. Ces camps fonctionnent comme des camps de concentration. La mortalité y était élevée[17].

 

Plusieurs épisodes de répression dans l'histoire yougoslave sont à retenir :

 

·         Stepinac : en 1946, Tito fait condamner le cardinal Stepinac à 16 ans de prison pour collaboration en raison de son opposition à la création d'une Église catholique en Yougoslavie, séparée de Rome.

·         Des opposants communistes comme Panko Brashnarov et Pavel Shatev sont arrêtés en 1950. Accusés de collusion avec la Bulgarie et de déviation sécessionniste, ils demandaient davantage de droits pour les Macédoniens. Shatev meurt à Goli Otok.

·         Des militants pour plus de droits ethniques comme Metodija Andonov-Čento qui demandait des droits pour la minorité macédonienne et qui est condamné en 1950 à cinq ans de prison pour y être « rééduqué » ; Valentin Logar, linguiste slovène, professeur d'université (auteur de Dialectes slovènes, Slovenska narečja et Karta slovenskih narečij, Cartes de dialectes slovènes) est arrêté et envoyé à Goli Otok puis dans les mines en Bosnie.

·         Le Printemps croate : en 1967, paraît un manifeste qui demande la reconnaissance de la langue croate. En 1971, sous la direction de Dražen Budiša, les Croates demandent plus de liberté et la reconnaissance de leur culture. La dure répression est marquée par 2 000 arrestations car Tito déclare qu'il s'agit d'une tentative d'inspiration oustachi.

·         Josip Broz Tito et la Ligue des communistes de Yougoslavie ont également apporté une contribution significative à l'albanisation des Serbes au Kosovo, lorsqu'ils ont appelé 300 000 Albanais d'Albanie à s'installer au Kosovo entre 1948 et 1988 et ont temporairement interdit aux Serbes expulsés pendant la Seconde Guerre mondiale de revenir à leur domicile dans cette région[18].

·         Surtout les services secrets yougoslaves, l’UDBA, sous le règne de Tito, ont assassiné une centaine d’opposants (surtout croates …), en Europe, où ils s’étaient réfugiés. Divers assassinats ou tentatives d'assassinats ont été commis par l'UDBA, notamment à l'encontre des collaborateurs oustachis Ante Pavelić et Vjekoslav Luburić, de l'écrivain croate dissident Bruno Bušić et du militant kosovar des droits de l'homme Enver Hadri[19].

 

22    La chute du mur de Berlin et ses raisons

 

 

23    Quelle leçon tirer des mensonges entourant l’aventure communiste ?

 

(Citez les travaux de l’historien Stéphane Courtois).

 

24    Conclusion

 

 

25    Bibliographie

 

25.1    Documentation générale

 

[1] Le procès Kravchenko - Compte-rendu sténographique, Paris, Albin Michel, 1949.

[2] Nina BerberovaL'Affaire Kravtchenko : procès intenté par V.A. Kravtchenko aux « Lettres françaises », 1949-1950, éd. Actes Sud, 1993.

[3] Le programme Lend-LeasePrêt-Bail » en français), https://fr.wikipedia.org/wiki/Pr%C3%AAt-bail

[4] "Seconde Guerre mondiale (1939-1945)" in "Relations entre les États-Unis et l'URSS", https://fr.wikipedia.org/wiki/Relations_entre_les_%C3%89tats-Unis_et_l%27URSS#Seconde_Guerre_mondiale_(1939-1945)

[5] Le matériel militaire livré par les États-Unis à l’U.R.S.S. a aidé à vaincre le nazisme, Lauren Monsen, 29 avril 2020, https://share.america.gov/fr/le-materiel-militaire-livre-par-les-etats-unis-a-lu-r-s-s-a-aide-a-vaincre-le-nazisme/

[6] Russia Beyond du journal d’État russe Rossiyskaya Gazeta.

[7] Russia’s Life-Saver: Lend-Lease Aid to the USSR in World War II, Albert L. Weeks, 2004.

[8] a) Grigorenko, Petr (1982). Memoirs (translated by Thomas P. Whitney). Norton (New York).

b) Piotr Grigorenko, Mémoires, Presses de la Renaissance, 1980,

[9] Aksenov, Vasily; Etkind, Efim; Grigorenko, Pyotr; Grigorenko, Zinaida; Kopelev, Lev; Litvinov, Pavel; Litvinov, Maya; Mihajlov, Mihajlo; Proffer, Carl; Proffer, Ellendea; Synyavsky, Andrey; Shraginet, Boris; et al. (4 February 1982). "Help the Poles"The New York Review of Books.

[10] Piotr Grigorenko (général), a) https://fr.wikipedia.org/wiki/Piotr_Grigorenko,

b) https://en.wikipedia.org/wiki/Petro_Grigorenko

[11] "Staline et la deuxième guerre mondiale" de Piotr GRIGORENKO [Article réservée aux abonnés], Bernard Féron, 20 décembre 1969, https://www.lemonde.fr/archives/article/1969/12/20/staline-et-la-deuxieme-guerre-mondiale-de-piotr-grigorenko_2405626_1819218.html

[12] War factories : Fabriquer la guerre : Les usines russes (Documentaire), David Hatter (Réalisateur), 45 minutes, 2019, diffusée sur Histoire TV, https://www.linternaute.com/television/documentaire-war-factories-fabriquer-la-guerre-p4677862/les-usines-russes-e4691515/

[13] Le « rapport secret » in "XXe congrès du Parti communiste de l'Union soviétique", https://fr.wikipedia.org/wiki/XXe_congr%C3%A8s_du_Parti_communiste_de_l%27Union_sovi%C3%A9tique#Le_%C2%AB_rapport_secret_%C2%BB

[14] Insurrection de Budapest (octobre 1956), https://fr.wikipedia.org/wiki/Insurrection_de_Budapest

[15] Imre Nagy, https://fr.wikipedia.org/wiki/Imre_Nagy

[16] Insurrection de juin 1953 en Allemagne de l'Est, https://fr.wikipedia.org/wiki/Insurrection_de_juin_1953_en_Allemagne_de_l%27Est

[17] George Orwell, https://fr.wikipedia.org/wiki/George_Orwell

[18] Holodomor, https://fr.wikipedia.org/wiki/Holodomor

[19] Gareth Jones, https://fr.wikipedia.org/wiki/Gareth_Jones_(journaliste)

[20] Campagne des Cent Fleurs, https://fr.wikipedia.org/wiki/Campagne_des_Cent_Fleurs

[21] a) Pierre Daix, https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Daix

b) "Rupture avec le communisme" in "Pierre Daix", https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Daix#Rupture_avec_le_communisme

[22] Printemps de Prague, https://fr.wikipedia.org/wiki/Printemps_de_Prague

[23] L'Archipel du Goulag, https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Archipel_du_Goulag

[24] Le Docteur Jivago (roman), https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Docteur_Jivago_(roman)

[25] "Dictature des bolcheviks et terreur rouge" in "Vladimir Ilitch Lénine", https://fr.wikipedia.org/wiki/Vladimir_Ilitch_L%C3%A9nine#Dictature_des_bolcheviks_et_terreur_rouge

[26] Terreur rouge (Russie), https://fr.wikipedia.org/wiki/Terreur_rouge_(Russie)

[27] Goulag, https://fr.wikipedia.org/wiki/Goulag

[28] Lénine, l'inventeur du totalitarisme, Stéphane Courtois, Perrin, 2017.

 

25.2    Témoignages sur le communisme dans les années 20 et 30

 

[30] Vers l’autre flamme, confession pour vaincus, 1) Après seize mois dans l'U.R.S.S. (premier volume) ; 2) Soviets 1929 (deuxième volume) ; 3) La Russie nue (troisième volume), ouvrage de Panaït Istrati, Boris Souvarine et Victor Serge, éditions Rieder, 1929.

[31] Avec Staline dans le Kremlin, Boris Bajanov, Les Éditions de France, Paris, 1930.

[32] Retour de l'U.R.S.S., André Gide, Gallimard, 1936, https://fr.wikipedia.org/wiki/Retour_de_l%27U.R.S.S.

[33] Dix ans au pays du mensonge déconcertant, Ante Ciliga, 1938, Réédition Champ Libre, 1977.

 

25.3    Témoignages des années 50 à 80 sur le communisme

 

[40] J'ai choisi la liberté ! La vie publique et privée d'un haut fonctionnaire soviétique, Viktor Kravchenko, traduit de l'américain par Jean de Kerdélan, Éditions Self, Paris, 1947.

[41] J'ai cru au matin, Pierre Daix, Laffont, Paris, 1976, 470 p. (autobiographie politique).

[42] L'archipel Du Goulag : 1918-1956 (3 tomes), Alexandre Soljenitsyne, Le Seuil, (1973 aux USA), 1974 en France.

[43] La cuisinière et le mangeur d'hommes : essai sur les rapports entre l'État, le marxisme et les camps de concentration, André Glucksmann, Seuil, 1976.

[44] Rue du Prolétaire rouge : Deux communistes français en U.R.S.S, Nina Kéhayan, Jean Kéhayan, Seuil, 1978.

[45] Mémoires, Piotr Grigorenko (Général), Presses de la Renaissance, 1980, http://www.apophtegme.com/IDEES/grigorenko.htm

 

25.4    Etudes sur le communisme

 

[40] Le Livre noir du communisme. Crimes, terreur, répression. Ouvrage rédigé par un collectif d'universitaires, Nicolas Werth, Andrzej Paczkowski, Karel Bartošek, Jean-Louis Margolin, Jean-Louis Panné, Éditions Robert Laffont, 1997, https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Livre_noir_du_communisme 

 

25.5    Les écrits de l’auteur sur ce sujet

 

[100] L'histoire secrète de l'Archipel du Goulag, B. LISAN, http://benjamin.lisan.free.fr/jardin.secret/EcritsPolitiquesetPhilosophiques/politiques/l-histoire_secrete_de_l-archipel_du_goulag.htm

 

Mes deux voyages pour aller aider des refuzniks[20], en URSS :

 

[101] L’URSS en 1980 (voyage), B. LISAN, http://benjamin.lisan.free.fr/jardin.secret/CompteRendusVoyages/AutresVoyages/UrssAvril80.htm

[102] L'URSS en 1982 (voyage), B. LISAN, http://benjamin.lisan.free.fr/jardin.secret/CompteRendusVoyages/AutresVoyages/UrssAout82.htm

 

Table des matières

1       Introduction. 1

2       Ce que l’on savait des mensonges communistes dans ma famille. 2

3       Lénine et les premiers camps de concentration soviétiques (goulag). 3

3.1         Culte de la personnalité. 3

4       La négation du goulag (puis leur reconnaissance). 4

5       L’holodomor (la grande famine en Ukraine, 1932-1933). 4

6       Les rares témoignages sur le Stalinisme avant 1945. 5

7       La contribution de l’écrivain George Orwell à la compréhension des totalitarisme. 6

8       Le procès de Viktor Kravchenko (transfuge), en novembre 1947. 6

9       Les réflexions de la politologue Hannah Arendt sur les totalitarismes (1951 …). 7

10          L’insurrection de juin 1953 en Allemagne de l'Est. 8

11          Le rapport secret du 20° congrès du parti communiste soviétique à Moscou, en février 1956. 8

12          L'insurrection de Budapest (1956). 9

13          La publication du Docteur Jivago (1957-1958). 10

14          L’importance décisive de l’aide alliée à la victoire soviétique contre le nazisme. 10

15          Campagne des Cent Fleurs (Chine communiste) (février à juin 1957). 12

16          Le printemps de Prague (1968). 12

17          La rupture de Pierre Daix avec le PCF et le communisme. 12

18          La « révolution culturelle » chinoise (1966-1976). 13

19          La période des dissidents et de la déliquescence de l’économie soviétique. 14

20          La « déflagration » mondiale provoquée par la publication de l’Archipel du Goulag. 14

21          Le maréchal Tito (Josip Broz Tito). 15

22          La chute du mur de Berlin et ses raisons. 16

23          Quelle leçon tirer des mensonges entourant l’aventure communiste ?. 16

24          Conclusion. 16

25          Bibliographie. 16

25.1      Documentation générale. 16

25.2      Témoignages sur le communisme dans les années 20 et 30. 17

25.3      Témoignages des années 50 à 80 sur le communisme. 18

25.4      Etudes sur le communisme. 18

25.5      Les écrits de l’auteur sur ce sujet. 18

 

 



[1] a) J'ai choisi la liberté ! La vie publique et privée d'un haut fonctionnaire soviétique, Viktor Kravtchenko, Editions Self, 1947.

b) Rue du Prolétaire rouge : Deux communistes français en U.R.S.S, Nina Kéhayan, Jean Kéhayan, Seuil, 1978.

c) Mémoires, General Piotr / Pedro G. Grigorenko, Presses de la Renaissance, 1980.

d) La cuisinière et le mangeur d'hommes : essai sur les rapports entre l'État, le marxisme et les camps de concentration, André Glucksmann, Seuil, 1976.

e) L'archipel Du Goulag : 1918-1956 (3 tomes), Alexandre Soljenitsyne, Le Seuil, 1973 (1974 en France).

[2] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Daix

[3] "Impitoyable et humain, idéaliste et extrémiste" in "Che Guevara", https://fr.wikipedia.org/wiki/Che_Guevara#Impitoyable_et_humain,_id%C3%A9aliste_et_extr%C3%A9miste

[4] Selon des témoignages, quand Aragon, de son hôtel à Moscou, entendait les détonations des exécutions d’opposants, proximité, il considérait que cela était une bonne chose.

[5] Par exemple, par le mécanisme de la dissonance cognitive ? Cf. La théorie de la dissonance cognitive, https://www.psychologie-sociale.com/index.php/fr/theories/influence/6-la-theorie-de-la-dissonance-cognitive

[6] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Conf%C3%A9d%C3%A9ration_nationale_du_travail_(Espagne)

[7] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%A9d%C3%A9ration_anarchiste_ib%C3%A9rique

[8] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Parti_socialiste_unifi%C3%A9_de_Catalogne

[9] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Boris_Bajanov

[10] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Retour_de_l%27U.R.S.S.

[11] Du moins, jusqu'au Rapport secret de Khrouchtchev au XXe Congrès du Parti Communiste d'URSS, le 24 février 1956. Cf. a) Rapport de Khrouchtchev au XXe Congrès, André Larané, https://www.herodote.net/24_fevrier_1956-evenement-19560224.php, b) https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9stalinisation

Or Vladimir Poutine "restalinise" actuellement la Russie, en rétablissement le culte de la personnalité de Staline et en persécutant des associations comme Mémorial, qui dénoncent les crimes de Staline et du stalinisme. C’est un véritable retour en arrière.

2) ou peut-être même jusqu'au procès Kravchenko, et la victoire de ce dernier contre le PCF, le 4 avril 1949. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Viktor_Kravchenko_(transfuge)#Proc%C3%A8s_Kravchenko

[12] Le Komintern (contraction russe d'Internationale communiste) ou « IIIe Internationale », créé en 1919, est la première structure institutionnelle du mouvement communiste international. Dirigé par le Parti communiste de l'Union soviétique et Staline, le Komintern rassemblait les partis communistes ayant rompu avec les partis socialistes. Cette structure est très centralisée et hiérarchisée. Le Komintern est dissous en 1943 afin de ne pas contrarier les alliés de l'URSS lors de la Seconde Guerre mondiale. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvement_communiste_international

[13] Les évènements de mai-juin 1968, ou plus brièvement Mai 68, https://fr.wikipedia.org/wiki/Mai_68

[14] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Simon_Leys

[15] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie_Holzman

[16] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9vo._cul._dans_la_Chine_pop.

[17] Les prisonniers ont subi à Goli Otok une "rééducation" accompagnée de tortures et d’humiliations. De plus les prisonniers n'avaient pas automatiquement été jugés avant d'être envoyés dans le camp. Le nombre exact des personnes internées sur l’île et de celles qui y ont péri reste toujours inconnu : les estimations varient entre 5 000 internés et 30 000 internés. En 2014, la revue croate "Novi Plamen" a publié une liste de 16 101 noms d'internés dont 413 qui sont morts de mauvais traitements ou qui se sont suicidés. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Goli_Otok

[18] a) « La dictature » in « Josup Broz Tito », https://fr.wikipedia.org/wiki/Josip_Broz_Tito#La_dictature

b) République fédérative socialiste de Yougoslavie, https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9publique_f%C3%A9d%C3%A9rative_socialiste_de_Yougoslavie

[19] UDBA, https://fr.wikipedia.org/wiki/UDBA

[20] Refuzniks : 1) Personne qui désirait émigrer, mais à qui les autorités [soviétiques] en refusaient le droit. 2) Terme officieux désignant les personnes à qui le visa d'émigration était refusé par les autorités de l'Union soviétique, principalement (mais pas uniquement) des Juifs soviétiques. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Refuznik_(URSS) & https://fr.wikipedia.org/wiki/Refuznik