Réchauffement climatique et crises alimentaires

 

Par Benjamin LISAN, le 03/07/2021

 

Bonjour, Personnellement, depuis longtemps, je suis très inquiet, à cause :

 

1) Des grandes tendances, sur le long terme du réchauffement climatique et sa probable accélération, à une échéance, plus ou moins proche.

 

2) Des crises alimentaires, à répétition, en raison a) du réchauffement climatique _ avec le recul progressif de la saison des pluies, que j’ai moi-même constaté à Madagascar et au Bénin _, b) de la déforestation _causée par la culture itinérante sur brûlis et le charbonnage _, d) les crises politiques [celles-ci pouvant être elles-mêmes favorisées par les crises alimentaires, elles-mêmes liées au réchauffement climatiques, aux mauvaises techniques culturales, etc. ...] …

 

Et de plus, le GIEC craint une probable accélération de ce réchauffement, à cause du dégazage d’énormes quantités :

 

a) d'hydrate de gaz (en particulier d'hydrate de méthane) au fond des océans,

b) du méthane stocké dans le pergélisol, des toundras arctiques ...

 

Le méthane étant un gaz à effet de serre (GES), vingt fois plus à « effet de serre » que le gaz carbonique (CO2).

 

A noter que j’avais, d’ailleurs, déjà écrit :

 

a)       Un article de 34 pages sur ce sujet en 2005 [1].

b)      Des articles de réfutation des thèses climatosceptiques. En effet, pour lutter contre le climato-scepticisme (et les thèses comme celles de Claude Allègre), j’ai été en relation avec la paléoclimatologue, Madame Valérie Masson-Delmotte, présidente du GIEC, en 2009, qui m’avait fourni tous les arguments pour les réfuter [2].

c)       Un article de 27 pages sur le sujet en 2021 [3].

 

A noter que j’avais aussi abordé la question de la contribution de la composante "dégazage des hydrates de méthane", dans le réchauffement climatique actuel, dans ce texte "Visite du navire océanographique le "Pourquoi pas", dans mon récit de voyage en Norvège en 2006 [4].

 

Ce facteur "dégazage de méthane" est souvent celui qui est avancé pour expliquer le "Maximum thermique du passage Paléocène-Éocène" [7].

 

Le GIEC [6] représente le consensus scientifique sur les causes du réchauffement climatique. Il a établi qu'il est essentiellement causé par l'influence de l'homme sur le climat, via l'énorme dégagement de CO2, dans l'atmosphère, depuis la révolution industrielle, vers 1850, liée à sa consommation d'énergies fossiles, dégagement qui n'a cessé d'augmenter depuis les années 50.

 

Même s'il existe des scientifiques trublions climatosceptiques (qui se voient comme des "empêcheurs de tourner en rond"), toutefois, ils ne représentent pas consensus scientifique, car étant très minoritaires et, en général, n'étant pas des chercheurs en climatologie, voire n’ayant pas les connaissances suffisantes (à l'exemple, de Claude Allègre, qui est un géochimiste).

 

La question scientifique du réchauffement climatique (et de ses causes) est extrêmement bien documentée, pour ceux qui veulent faire l'effort de se pencher sérieusement sur le dossier et de vérifier toutes les hypothèses en présence [5].

 

D’ailleurs, tous les rapports du GIEC sont disponibles gratuitement sur Internet [5]. La version papier du dernier rapport coûte environ 50€.

 

Les preuves de l'accélération de ce réchauffement s'observent, 1) dans le recul général de tous les glaciers, depuis plus d'un siècle, 2) dans l’analyse isotopique des carottes de glaces prélevés au Groenland et en Antarctique (dans le cadre des études des paléoclimats) etc.

 

Malheureusement, malgré une énorme accumulation de preuves scientifiques irréfutables et incontestable, le scepticisme face aux données sur l'accélération actuel du réchauffement, est toujours à l'œuvre, les climatosceptiques confondant météorologie souvent (Étude scientifique des phénomènes atmosphériques (nuages, précipitations, vents ...) et leur évolution, en fonction de différents paramètres (pression, température, taux d'humidité ...). Elle concerne le temps / le climat, à un instant T) et la climatologie (étude du climat et de l'état moyen de l'atmosphère, c'est-à-dire la succession des conditions météorologiques sur de longues périodes dans le temps. Bref, les grandes tendances climatiques à long terme).

 

Voici un exemple d’une telle confusion, dans cette déclaration :

 

« En réalité nous sommes dans une période de diminution de ce genre de phénomènes [climatiques extrêmes (sècheresses, canicules, inondations ...)]. Il y a juste un biais de perception en raison de la forte médiatisation, mais aussi en raison des dégâts aux constructions humaines, mais ceux-ci ne sont qu'un épiphénomène.

Exemple avec les tornades :

 

https://www.lapresse.ca/environnement/climat/201305/22/01-4653063-le-nombre-de-tornades-a-son-plus-bas-depuis-2005.php

https://sciencepost.fr/etats-unis-le-nombre-de-violentes-tornades-a-un-niveau-historiquement-bas-en-2018/

 

Il y a deux cents ans on apprenait un sinistre majeur, des mois après qu'il a eu lieu.

Il y a cent ans cela se comptait en jours.

L'impact émotionnel était donc fortement atténué.

 

Mais il y a 40 ans le phénomène existait déjà mais seules les grandes chaines de télévision pouvaient envoyer une équipe sur un sinistre lointain, aujourd'hui, un seul sinistre et ce sont des centaines de reporters locaux qui diffusent des informations et des vidéos, le tout avec des qualités et niveaux d'objectivité les plus variés. Tout cela favorise la surcharge émotionnelle au détriment de la pensée critique. Ce que je dis sur le biais de perception, dû à la vitesse et la quantité de la médiatisation, reste valide ».

 

Comme si les 1200 chercheurs climatologues, du GIEC, se laissaient influencer ou déborder par leurs émotions [ce qui serait justement le propre d'une attitude antiscientifique].

 

Or changer nos habitudes de consommation d'énergie demande un effort énormes à nos sociétés.

Et on sait que cet effort a un coût économique énorme (car toutes nos sociétés « développées » actuelles sont basées sur les énergies fossiles. On sait que cet effort demandé sera beaucoup grand que celui de se passer des CFC, dans le but protéger la couche d'ozone).

 

Donc, devant l'immense ampleur de l'effort demandé, beaucoup préfère se bercer d'espoirs de résoudre le problème, par la science, avec l'effort minimum ou même faire la politique de l'autruche (en préférant se mentir à eux-mêmes).

 

Souvent, l'histoire a montré qu'il faut d'énormes catastrophes (+), pour que l'humanité se réveille enfin et devienne momentanément lucide.

 

Comme je suis d'une nature pessimiste (et que je constate qu’encore actuellement beaucoup sont partisans du moindre effort face au défi, alors que la sonnette d’alarme avait déjà été agitée, il y a plus de 20 ans), je pense qu'on n'évitera pas la catastrophe.

 

Bibliographie

 

[1] a) Influence de l'homme sur le climat, B. Lisan, 03/10/2005, http://benjamin.lisan.free.fr/jardin.secret/EcritsScientifiques/climat/InfluenceHommeSurClimat.htm

b) Version PDF : http://benjamin.lisan.free.fr/jardin.secret/EcritsScientifiques/climat/InfluenceHommeSurClimat.pdf

 

[2] Commentaire sur « l’imposture climatique » de Claude Allègre, 64 pages, http://www.doc-developpement-durable.org/climat/Commentaires_sur_L-imposture_climatique_de_Claude_Allegre_&_al.pdf

 

[3] a) Importance des grandes forêts primaires sur le climat mondial, B. LISAN, 27 pages, 21/06/2020, http://benjamin.lisan.free.fr/projetsreforestation/Importance_des_grandes_forets_primaires_sur_le_climat_mondial.htm

b) Version PDF : http://benjamin.lisan.free.fr/projetsreforestation/Importance_des_grandes_forets_primaires_sur_le_climat_mondial.pdf

 

[4] Voir le paragraphe "Visite du navire océanographique, le "Pourquoi pas ?", in "Voyage à Vélo en Norvège en mai et juin 2006", http://benjamin.lisan.free.fr/jardin.secret/CompteRendusVoyages/GrandesRandosetTreks/Norvege2006.htm

 

[5] a) Réchauffement climatique, https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9chauffement_climatique

b) http://leclimatchange.fr/  

c) Rapports du GIEC, https://www.ipcc.ch/languages-2/francais/publications/

d) Réchauffement planétaire de 1,5 °C, 02/09/2019, 37 pages, https://www.ipcc.ch/site/assets/uploads/sites/2/2019/09/IPCC-Special-Report-1.5-SPM_fr.pdf   

Rapport spécial du GIEC sur les conséquences d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels et les trajectoires associées d’émissions mondiales de gaz à effet de serre, dans le contexte du renforcement de la parade mondiale au changement climatique, du développement durable et de la lutte contre la pauvreté

e) AR6 Climate Change 2022: Impacts, Adaptation and Vulnerability, https://www.ipcc.ch/report/sixth-assessment-report-working-group-ii/

The Working Group II contribution to the Sixth Assessment Report.

f) Controverses sur le réchauffement climatique, https://fr.wikipedia.org/wiki/Controverses_sur_le_r%C3%A9chauffement_climatique  

g) Le réchauffement climatique s’accélère, la preuve en 3 graphiques édifiants, 08/01/2021, https://www.ouest-france.fr/environnement/rechauffement-climatique/climat-2020-annee-la-plus-chaude-avec-2016-les-records-de-temperature-s-accelerent-7111498

Le service européen Copernicus a annoncé ce vendredi 8 janvier que 2020 avait été l’année la plus chaude observée, à égalité avec 2016. Depuis 10 ans, le rythme des records de température s’accélère, montrant l’urgence à agir contre le réchauffement.

h) COP 25 : cinq preuves que le dérèglement climatique est déjà là, 02/12/2019, https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/cop-25-cinq-preuves-que-le-dereglement-climatique-est-deja-la-1152924

i) => Sept preuves du réchauffement climatique, 2/10/2019, https://ecotoxicologie.fr/changement-climatique

=> Pourquoi ce changement climatique, https://ecotoxicologie.fr/pourquoi-changement-climatique

Records de chaleur, multiplication des catastrophes météo, fonte des glaces, déclin de la nature : les preuves de l'impact dévastateur des activités humaines sur la planète s'accumulent, attestant de l'urgence à agir en particulier contre le dérèglement climatique.

k) Il a eu de nombres articles sur le sujet depuis 2005, dans la revue National Géographique, y compris dans le dernier n° de juillet 2021 (Cf. "Vivre dans un monde trop chaud", https://www.nationalgeographic.fr/environnement/2021/06/sommaire-du-magazine-national-geographic-du-mois-de-juillet-2021-vivre-dans-un-monde-trop-chaud).

 

[6] IPCC: Intergovernmental Panel on Climate Change.

GIEC : Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat.

 

[7] Maximum thermique du passage Paléocène-Éocène : Le passage du Paléocène à l'Éocène, il y a 56 millions d'années, a été marqué par la plus rapide et importante perturbation climatique du Cénozoïque. Un évènement hyperthermique soudain a provoqué le réchauffement de la planète, conduisant au maximum thermique du Paléocène-Éocène (Paleocene-Eocene Thermal Maximum, ou PETM), connu aussi sous le nom de maximum thermique de l'Éocène 1 (Eocene Thermal Maximum 1, ou ETM1). L'évènement a vu les températures mondiales augmenter d'environ 6 °C en seulement 20 000 ans, avec une hausse correspondante du niveau des mers en même temps que l'ensemble des océans se réchauffaient. Selon l'université de Genève, cet épisode a entraîné un réchauffement de 5 à 8 °C sur 10 000 à 20 000 ans. Les concentrations atmosphériques de dioxyde de carbone (CO2) ont augmenté, entraînant une élévation de la lysocline. L'anoxie de certaines eaux profondes peut avoir joué un rôle dans les extinctions marines.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Maximum_thermique_du_passage_Pal%C3%A9oc%C3%A8ne-%C3%89oc%C3%A8ne

 

(+) Par exemple, la catastrophe de la seconde guerre mondiale a très certainement contribué à la création de l'Union Européenne, dans le but d’éviter que se reproduisent d’autres guerres franco-allemandes (alors qu’il y en avait déjà eux trois) et l'autres réflexes nationalistes revanchards, entre états européens.