Combat de chefs et abus de biens sociaux au sein des ONG

 

L3-S5-Info-Com - TD d'Ethique des organisations

 

Par Benjamin Lisan, le 08/09/2020

 

1         Les héroïnes pro-tibétaines ne sont pas celles que l’on croit

 

Dans les années 90, avait rencontré une certaine M., directrice d’une importante association pro-tibétaine. C’était une personne intelligente, dominante, ayant une forte personnalité. Si l’on croyait ses dires, elle avait accompli des choses extraordinaire pour la cause du Tibet : par exemple, elle aurait organisé un « Tribunal Russel » (ou plus exactement aurait été sur le point de l’organiser, comme je l’ai apprès ultérieurement), pour cette cause, en se basant sur l’ouvrage juridique « The Question of Tibet and the Rule of Law », publié par la commission internationale des juristes …

Au début, l’on ne se rend pas compte que cette personne passe son temps à s’autoglorifier (comme le fait, d’ailleurs actuellement, un certain président américain).

Elle avait une focalisation obsessionnelle (ou une dent ?) contre M. Jean-Paul R., journaliste et fondateur de la plus importante association tibétaine concurrente, le Comité de soutien au peuple tibétain (CSPT)[1].

Elle refusait de croire que M. R. ait pu être maoïste et porteur de valise pour le FLN pour ensuite se convertir au bouddhisme. Pour elle, Jean-Paul R. ne pouvait être qu’un espion agissant pour le compte de la Chine, le CSPT étant la meilleure couverture pour qu’il puisse infiltrer le mouvement pro-tibétain.

Ensuite, elle avait réussi à faire partager ses fortes convictions sur Ribes, à tous les membres de son association.

 

Note : ayant enquêté sur ses allégations, j’avais été de plus en plus convaincu qu’elle vivait dans un délire (obsessionnel) contre R.

 

A la longue, l’on pouvait se rendre compte rendu compte qu’elle ne supportait pas la moindre critique (toute critique contre elle était véritablement un crime de lèse-majesté) et qu’il lui semblait normal de faire financer tous ses déplacement (pour la cause), en raison des nombreux services rendus pour elle. Elle a réussi à faire expulser les membres du bureau de son association (Christophe, Marie …) qui réclamait la transparence des comptes.

M. faisait financer, par son ONG :

 

1) l’intégralité de ses deux à trois voyages annuels en Inde, Chine et autres pays … (pour la cause tibétaine),

2) l’intégralité de ses nombreux déplacements, en France, en Europe (en général, avec sa Clio) : l’intégralité de ses frais d’essence, réparation de son automobile, frais d’hôtel, de déplacement (trains …) et de restaurant, ….

 

Ce qui était fascinant était qu’avec son apparence de sincérité déconcertant, elle arrivait à convaincre toutes les membres de son associations (fidèles et admirateur) de ses délires.

Comment arrivait à subjuguer autant de gens, à faire partager ses convictions délirantes et à susciter une constante admiration pour elle ? C’est le mystère du « gouroutisme[2] » (ou de la fascination exercé par les gourous).

Dans les années 90 et 2000, il y avait plus de 40 associations pro-tibétaines françaises, et il était très difficile d’arriver à coordonner leurs actions pour la cause. Pour résoudre ce problème, il avait donc été proposé une instance, le Réseau Français pour le Tibet (RFT). Mais des conflits d’ego entre responsables d’associations pro-tibétaines et les obsessions de M. contre Jean-Paul R (et son désir d’OPA sur le RFT), ont fait capoter ce projet, malgré 10 ans de discussion entre ces associations sur ce projet. Méfiez-vous des gourous.

 

D’après vous, M. avait-elle droit de faire financer tous ses déplacements, par son ONG, du moment que c’était pour la « bonne cause » tibétaine ? Peut-on prendre son voyage au Mont Kelash pour un voyage pour la cause du Tibet ou un voyage touristique ? Commettait-elle des abus de biens sociaux au sein de son association ?

Merci pour vos suggestions.

 

2         Vouloir être vizir à la place du vizir

 

Dans son Roman de Science-Fiction "Les Solariens", l’écrivain Norman Spinrad imagine une forme d'intelligence collective et collaborative entre êtres humains, exempte de problème d'ego, agissant collectivement (pour plus d’efficacité) afin de renverser une situation désespérée (pour toute l'humanité).

En 2002, B. a voulu organiser un évènement médiatique, une marche pour la cause du Tibet, au travers de l’Himalaya.

Il a voulu appliquer la méthode collaborative, entre membre de l’équipe, imaginée par Norman Spinrad. Mais il a vite déchanté. Immédiatement, de nouveaux collaborateurs au projet ont voulu être vizir à la place du vizir. C’est très humain.

Plus vous semblez manquer d’assurance, plus les personnes dominantes cherchent à vous remplacer et vous évincer.

Ceux qui étaient ses amis, dans les membres de l’expédition, lui ont clairement fait comprendre que je n’avais pas le choix : Il devait assumer intégralement le rôle du chef.

Les relations d’amitié et de respect ne suffisaient pas pour assurer la cohésion de l’équipe et la réussite de l’expédition.

Même si, en tant que chef de l’expédition, B avait réalisé un extraordinaire travail de logistique en amont, pour que tout se passe bien (durant l’expédition), souvent, les participants ne s’imaginent pas la quantité de travail que ce projet a requis pour sa réussite (sans compter les coûts cachés dont les participants, ayant donnée une somme forfaitaire pour leur participation, n’avaient pas conscience).

 

Quel erreur a commis B ? Et pourquoi ? Merci pour vos suggestions.

 

3         Le vol de la caisse de l’association A., agissant sur la côte Est de Madagascar

 

B est venu à Madagascar, en 2013, pour étudier le fonctionnement de l’association A. et de ses projets sur place (comme il l’avait annoncé auparavant à Chantal, sa directrice).

Charlotte, elle, est venue effectuer un stage, pour le compte de l’association A.[3], dans le cadre d’un master d’écologie, à l’université de Montpellier. Et aider les guides locaux à monter une structure associative _ l’Association des Guides _ et à mettre en place sa trésorerie [i.e. la « caisse »]. La caisse doit servir à la mise en place progressive de nouvelles infrastructures touristiques dans la forêt.

 

Or dès que le travail de Charlotte a été terminé et que la caisse avait été alimentée avec les recettes touristiques, les guides _ qu’elle trouve peu solidaires entre eux _ ont alors détourné les 1.300.000 Ar (soit ~464,28 euros, correspondant à la recette de 3 treks).  Cette recette, en général constituée de « liquide », est normalement rangée dans une caisse en fer, que le comptable ne voit jamais. Or aucun guide n’a voulu se dénoncer (ou dénoncer l’auteur des faits). Elle est « outrée » par le fait qu’ils ne veulent pas se dénoncer, alors qu’elle leur avait fait confiance.

 

Elle lui dit avoir perdu beaucoup d’énergie et d’argent pour rien.

 

B. a effectué sa petite enquête et un seul guide a avoué avoir participé à « l’emprunt », lui expliquant qu’il a été obligé de prendre une part de cette somme pour la scolarité des enfants mais qu’il rembourserait plus tard son « emprunt ».

 


 

Le point de vue de B sur ce vol

 

B est étonné que Chantal ne lui en a pas parlé (sur place ou avant de venir).

 

Par la suite, B en a parlé à Chantal, mais elle a balayé le problème en lui disant qu’il ne devait pas écouter les « ragots » d’une stagiaire inexpérimenté. Or les accusations de Charlotte lui ont semblé précises. Et B a trouvé l’attitude [de déni ou de politique de l’Autruche] de Chantal un peu « légère ». Il n’est pas sûr que défendre les guides, envers et contre tout, alors qu’ils sont en tort, soit le bon service à leur rendre.

 « A sa place », pour prévenir immédiatement toute dérive de ce genre, B. pense qu’il serait revenu immédiatement de Tamatave, qu’il aurait convoqué tous les guides, en leur disant par exemple « je me suis occupé de tout pendant 15 ans. Vous étiez comme mes fils … Je ne comprends pas que vous me remerciez ainsi » (en prenant, peut-être, un ton culpabilisateur). Mais B. ne vit pas à sa place. Et probablement, il ne connait pas tous des tenants et aboutissants de cette histoire.

 

Pensez-vous que la réflexion de B est pertinente ? Qu’en pensez-vous ?

Qu’auriez-vous fait si vous étiez successivement à la place de B. et de Chantal ?

 

Epilogue : Chantal, qui avait plus de 70 ans, a abandonné la direction de cette association, vers 2015. Depuis, nous n’avons plus de nouvelles de celle-ci (son activité semble s’être arrêtée).

 

4         Problèmes rencontrés par l’association « L’homme et l’environnement »

 

Charlotte a décrit, à B, son stage au sein de l’ONG « L’homme et l’environnement ». Selon elle, les entrées financières de cette ONG ont diminuées, depuis le départ de son président, Olivier et son remplacement par sa nouvelle présidente, Séverine. Les stagiaires, y compris Charlotte, qui devaient effectuer un inventaire forestier, n’ont pas pu se rendre dans la forêt littorale de Vohimana (ou Vohibola[4] ( ?)), durant leur séjour, parce que les guides n’étaient pas payés. Les stagiaires ne pouvant rien faire se sont « tournés les pouces ». Le village, où elle résidait, vivait de l’écotourisme. Or elle a affirmé à B être choquée par la mise en scène des villageois, comme dans un « zoo humain », lors du passage des touristes.

 

Selon elle, les permanents européens de l’ONG s’attribuent des salaires élevés, alors que le personnel malgache de l’ONG est mal payé.

 

Charlotte annonce à B qu’elle renonce à faire un rapport de stage (sur cette ONG), à son retour en France.

B l’incite au contraire à le faire, ne serait-ce que justement pour informer d’autres étudiants des risques de « galères », auxquelles ces derniers pourraient être confrontés, sur place, lors de leurs missions humanitaires[5].

 

Par la suite, B a réussi à entrer en contact avec Patrick, le frère d’Ollivier. Et voici ce que Patrick lui a précisé :

« Il n’y a jamais eu de différence de salaire entre salariés malgaches et européens. Il n’y a que deux salariés européens, dont Séverine, qui reçoivent 800 euros par mois. Notre ONG est passée par une période grise, car le compagnon malgache de route de 30 ans d’Ollivier, Joe, avait décidé de se payer (grassement) sur l’ONG, oubliant les buts « commerce éthique et équitable » de l’ONG [car « Il a décidé de se payer sur la bête » selon les termes de Patrick]. De plus, comme Ollivier avait embauché jusqu’à 250 malgaches, et alors suite aux diminutions des entrées d’argent, liés aux problèmes causés par Joe, l’ONG, ne pouvait parvenir qu’à payer que 100 personnes, d’où les problèmes dont a été victime cette stagiaire ».

 

Il réfute l’idée que le village, décrit par Charlotte et situé à proximité d’une forêt primaire, ait été présenté par l’ONG, à la manière d’un zoo humain.

 

Pour résumer, Olivier, qui a dirigé, durant 40 ans, l’ONG « L’homme et l’environnement ». dont il est le fondateur, veut prendre sa retraite et passer la main à son fidèle collaborateur malgache, Joe. Mais dès qu’Olivier rentre en France, Joe se met à diriger l’ONG d’une façon dictatoriale, pratiquant les abus de biens sociaux, pensant n’avoir plus de compte à rendre à quiconque. Charlotte et les autres stagiaires sont victime du management de Joe.

Olivier, apprenant la catastrophe, par d’autres membres, revient en catastrophe à Madagascar, reprend momentanément les rennes de l’ONG, exile Joe dans le Nord de Madagascar (en lui confiant l’agence régionale de l’ONG dans le Nord) et finalement confie la direction à Séverine, une française,  qu’il sait non corruptible.

 

Souvent, dans les pays pauvres (en voie de développement), dès qu’une personne subalterne obtient un pousse de pouvoir au sein d’une organisation, elle a tendance à en abuser. Dans certains pays, les rapports hiérarchiques peuvent se résumer à des rapports entre maîtres, qui commandent, et domestiques, qui obéissent.

 

Quelle attitude adopter face aux rapports d’argent entre les malgaches et les Occidentaux ?

 

Quand un occidental vit à Madagascar, il est régulièrement confronté à des problèmes interculturels, entre nos « mentalités respectives ». Entre un Malgache et un Français, n’ont pas la même approche que ce soit a) sur les questions vestimentaires (voire de pudeur), b) concernant la place de la Religion dans vos vies respectives, c) sur la question du respect de l’Autorité (ou envers ceux qui représente l’Autorité) et enfin d) sur les questions d’argent.

 

Certains occidentaux, voyant l’extrême pauvreté de beaucoup de malgaches, s’en émeuvent, et donc on tendance à donner spontanément de l’argent à des malgaches, quand ils en réclament ou mendient (même quand ces derniers le font d’une manière agressive ou désagréable). Au départ, c’est l’attitude que B. avait adopté à Madagascar, en particulier fermer les yeux, face à certains comportements commerciaux agressifs ou face à des mendicités agressives. Ou bien quand ils cherchent vous « tromper » dans certaines transactions commerciales.

La partie perdieme, réclamée par des chauffeurs de 4X4 …, était une forme de tromperie (astucieuse), mais aussi d’abus de confiance. On peut fermer les yeux face à ce genre de pratique (même si la somme supplémentaire réclamée peut nous paraître dérisoire à nos yeux d’occidentaux).

En effet, à force de se rendre à Madagascar, B. a eu, de plus en plus, l’impression, que bon nombre de Malgaches, pas toujours scrupuleux, perçoivent notre émotion ou notre « culpabilisation » (d’Occidentaux), face à la pauvreté malgache, comme une « faiblesse » de notre part dont ils peuvent alors profiter.  Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y ait pas légitimité de leur part, à le faire, dans certains cas.

A partir de cet épisode, B. a décidé de ne plus fermer les yeux et de tout vérifier, surtout pour toutes questions financières (avec le devoir de vérifier tout, le détail des factures d’hôtel, des prestations touristiques, des guides …).

Or ce genre de démarche (de tout vérifier, de ne plus faire confiance spontanément envers tous les malgaches) n’est pas du tout naturelle. Mais à Madagascar, elle permet de se protéger contre toutes ces « filouterie » ou « tromperies » très répandues à Madagascar. D’autant qu’aux yeux des Malgaches, tous les occidentaux sont riches (et il est vrai que si ces derniers peuvent se payer un billet d’avion à 900 €, alors ils seront toujours, en moyenne, beaucoup plus riches que la majorité des malgaches, qui eux souvent ne vivent qu’avec 1,5 $US par jour).

Par le témoignage d’entrepreneurs Vahaza (nom des blancs à Madagascar), B. sait qu’il est nécessaire de vérifier soigneusement et continuellement les affirmations et le travail (ou les horaires) des employés malgaches. Et encore plus, s’il s’agit de comptabilité et d’argent, confiés à des Malgaches.

Voici, d’ailleurs, ce que le Père Emeric, un père Lazariste, s’occupant d’une ONG située sur la côte Est, écrivait :

« La question de l’honnêteté et de la confiance qu’on peut accorder aux gens sur place [à Madagascar] est délicate. D’après mon expérience, il est très important de choisir avec beaucoup de soin ses collaborateurs, surtout ceux qui touchent à l’argent, sous peine d’être déçus, car on entend parler de corruption et de vols un peu à tous les niveaux. C’est la réalité et il faut faire avec ».

Bref, il est très difficile de faire confiance aux Malgaches, dès qu’il est question d’argent. Mais c’est souvent le cas dans les pays très pauvres, où la majorité des habitants vivent sous le seuil de pauvreté (avec 1,5 $US par jour ou moins).

Et un épisode survenu à l’ONG « L’Homme et l’Environnement », décrit ici, confirme ce constat.

D’une manière générale, les malgaches semblent perdre toute dignité quand il s’agit d’argent.

 

Joe est toujours apparu soumis, obéissant et diligent à Olivier.

 

Olivier aurait-il pu deviner la future dérive dictatoriale de Joe, après avoir quitté la direction de l’ONG ?

Peut-on confier les rennes d’ONG créée par un Européen à un collaborateur local ? Est-ce possible ? Si oui, quelles précautions prendre ? Quels contrôles mettre en place au sein de l’ONG ?

Merci pour vos suggestions.

 

5         Guy, l’homme providentiel

 

Les amis malgaches de B lui parle d’un homme extraordinaire, Guy.

Guy se présente, lui, comme une sorte d’humanitaire au grand cœur.

 

Il s’est présenté, auprès d’eux, comme :

 

·         Un homme d’affaire, reconverti à la retraite dans l’humanitaire, ayant fait fructifier, à Madagascar, une entreprise, dont il était le fondateur, durant plus de 10 ans.

·         Le Président de « l'Association pour le développement de la route de la soie », en nous distribuant sa carte de visite de président de cette association, nous expliquant que pour cette association, il se rendait régulièrement en Chine et qu’il était très bien reçu et soutenu par ses alter ego chinois, pour ce projet.

·         Le président de l’Association « Aide Sans Frontière ».

·         Le responsable de « l’Association Internationale des Musiciens de la Rue » (AIMR), partie prenante ans la plupart de ses projets de développement pour Madagascar.

·         Le responsable d’un vaste projet agronomique, « ça pousse dans le désert », dans la région de Oujda, au Maroc, entre 2014-2018 (voir la présentation de ce projet ci-après).

·         Celui qui avait mis au point le cocktail granité alcoolisé Margarita, pour la société « Ribea Group », qu’il nous avait fait goûter (qui était effectivement excellent).

 

5.1        Projet « Ça pousse dans le désert » de plantation d’amandiers et de puits artésien, au Maroc

 

Il leur affirmait que, « sans rien connaitre », ses amis et lui auraient développé au Maroc, dans la région de Oujda, un programme, qu’ils avait baptisé "ça pousse dans le désert", en :

 

a)       Allant chercher l'eau à 600 m de profondeur, par un puits artésien, creusé dans la roche du bassin artésien,

b)      Plantant, en 2015, 40000 amandiers.

c)       Développant, en 2018, des cultures maraîchères, sous les amandiers, et créé une coopérative SCOOP, vendant ces productions maraîchères, sur le marché de Oujda.

d)      Allant diversifier ces productions, en 2020, avec de la production de rosiers de Damas, pour en extraire des jus et huiles pour les parfums.

 

5.2        L’opération « SAUVER LA FORET MALGACHE », en 2020

 

Il leur a informé qu’il collaborait à un énorme projet de reforestation de Madagascar « SAUVER LA FORET MALGACHE », lancé par le président malgache, Andry Rajoelinae, qui devrait démarrer en 2020, en association avec le CIRAD, sous la supervision de Michel Edi, le président du CIRAD, de « Xavier Rousseau », du CIRAD, qui, selon Guy, seraient tous les deux ses amis.

 

Ce projet prévoyait (voir ci-après) :

 

a)       L’impression de 6 millions de feuilles/planches, au format 21 X 29,7, de 140 gr, en forme de BD, expliquant, en malgache, comment protéger la forêt de Madagascar, à distribuer à 6 millions d’écoliers malgaches,

b)      La plantation de 7000 Adansonia (baobab), de 220 000 Dalbergia (bois de rose), de milliers de flamboyants (Delonix régia) [un arbre endémique à Madagascar, menacé de disparition sur l’île], puis de 43 points de cultures d'arbres fruitiers, avec 800 000 arbres fruitiers et 123 espèces endémiques, « qui seront plantés à la rentrée en 2020 ».

 

5.3        Le projet de réhabilitation du Jardin d’agronomie tropicale de Paris, en 2020-2022

 

Guy leur a proposé de participer financièrement à un projet de parc à thème, prévoyant la construction de 33 pavillons africains de vente de produits africains, chacun présentant un pays africain différent et son artisanat, sur le terrain 4,5 h du « Jardin d’agronomie tropicale de Paris[6] » (situé dans le 12° dans le Bois de Vincennes, à côté du siège du CIRAD, un jardin actuellement peu entretenu et plus ou moins à l’abandon).

 

L’idée de Guy s’inspirait de l’exposition coloniale, qui y avaient eu lieu en 1907, pour laquelle y avait été construit un certain nombre de pavillons, dans six sites ont été reconstitués : les villages congolaisindochinoiskanak et malgache, la ferme soudanaise et le campement touareg. Pratiquement tous ces pavillons avaient disparu.

Seul le pavillon d’Indochine puis de Tunisie[7] avaient été réhabilités en 2011 puis 2013.

 

Le projet de réhabilitation du jardin tropical est un vieux projet et serpent de mer, qui a été déjà été étudié par un cabinet d’architecture, l’APUR, dépendant de la Mairie de Paris, en janvier 2013[8].

 

Guy se présentait, alors, comme le coordinateur (directeur) de ce projet de réhabilitation du Jardin d’agronomie tropicale de Paris, en accord avec Anne Hidalgo, projet qui devrait démarrer en 2020. Il affirmait avoir fait intervenir Gérard Larcher, président du Sénat, pour ce projet.

 

Il leur avait présenté puis distribué un document du projet du pavillon malgache, de 14 pages, très bien fait, qu’il avait réalisé avec l’aide d’un architecte malgache (ce dernier ayant fait cadeau de ses prestations et ses plans, qu’il avait dessinés, pour l’association de Guy).

 

5.4        Autres projets

 

Guy leur avait aussi distribué d’autres documents, concernant ses autres projets :

 

A)      Un document de 9 pages, présentant un planning précis d’une liste de projets de développement pour Madagascar[9] _ leur planning indiquait qu’ils devaient être tous lancés en 2020 (!) :

 

1)      Rénovation de l’Ambassade de Madagascar à Paris[10],

2)      Création d’un Fonds Patrimonial (avec le Musée Pavillon de Madagascar - AIMR),

3)      Projet «Croisière des iles » : a) tour de la Grande Île en 6 escales, b) Croisières des plus beaux sites de l'Océan Indien, Madagascar, Mayotte, Les Sechelles, La Réunion, les Comores, Mauritius (avec deux escales à Madagascar Tulear et Nosy Be).

4)      Mise en place d’une liaison aérienne directe Chine - Nosy Be.

5)      Aménagement d’une Marina avec Appartements & Hôtel, à Fort-Dauphin (Madagascar).

6)      Création de Centres de Culture d’orchidées (avec le CIRAD, à Madagascar).

7)      Opération « Sauvons la forêt de Madagascar » (en relation avec toutes les écoles de Madagascar).

8)      Vulgarisation & Formation en Artisanat d’Art - ébénisterie (Madagascar)

9)      Implantation d’élevage de Langoustes en pleine mer, à Fort-Dauphin (avec l'IFREMER, à Madagascar).

10)   Construction d’un port de Pêche + usine de découpage/congélation (à Manakara, à Madagascar).

11)   Mise en place d’une Compagnie de Transport urbain (dans grandes villes,  à Madagascar).

12)   Exposition Madagascar « Premier Pôle attractif de l’Océan Indien », au Pavillon Baltard Nogent-sur-Marne et au Jardin Tropical de Paris.

13)   Expo vente, avec stands plein air, "Madagascar sous toutes ses formes", au Jardin Tropical de Paris.

14)   Festival International des Artisans d’Art, à Fontenay-sous-Bois.

15)   Evènement musical "Les Sardinades Parisiennes", au Pavillon Baltard – Nogent sur Marne,

16)   Marchés de Noël à travers le monde, à Fontenay-sous-Bois (fin 2020).

 

B)      Des photos d’une conserverie de crabe (dont les bâtiments semblaient tout neufs), à Fort-Dauphin, mis en vente, que Guy poussait à racheter (rapidement).

 

Il leur a aussi parlé dans ses mails  :

 

a)       De la sortie prochaine d'un label qualité "SAVEURS DE MADAGASCAR" (type IGP), qu’il cherchait à lancer.

b)      De l’organisation d’un parcours du RAID DES FRERES D'ARMES, avec présentation de la stèle à la mémoire des tirailleurs sénégalais et de la stèle à la mémoire des soldats du Maghreb.

c)       D'une "JOURNEE DU SOUVENIR DES POILUS VENUS D'AILLEURS", sollicitant la participation des associations d'anciens combattants de la diaspora des 33 pays présents dans le projet de réhabilitation du jardin tropical de Paris.

 

Les montants des investissements requis (et réclamés par Guy) pour ces projets étaient énormes (par exemple, 600M€ pour le port de pêche etc.)[11].

 

Précisons que :

 

a)       Ces Malgaches font soit partis de la classe moyenne à Madagascar, soit vivent en France et ont de bons salaires.

b)      Ils aspirent tous au développement économique et durable de leur pays.

 

5.5        Questions

 

Auriez-vous confiance dans Guy et ses projets ? Ou bien auriez-vous plutôt des doutes ?

Supposez que ces malgaches sont vos amis. Que leur diriez-vous ?

Si vous aviez des vérifications à mener, par quelles types de vérifications commenceriez-vous ?

Ou bien quelles vérifications préliminaires leur conseilleriez-vous ?

Merci pour vos suggestions.

 

6         Bibliographie

 

6.1        Sur l’envers du décors humanitaire

 

[1] Humanitaire. S'adapter ou renoncer, Pierre Micheletti, Marabout, 2008.

[2] Humanitaire : le dilemme: Entretien avec Philippe Petit (Conversations pour demain), Rony Brauman et Philippe Petit, FeniXX réédition numérique, 2015 (1995).

[3] Penser dans l'urgence. Parcours critique d'un humanitaire, Rony Brauman, entretiens avec Catherine Portevin, Le Seuil, 2006.

[4] L'humanitaire à l'épreuve de l'éthique, Jean-François Mattei, Éditions Les Liens qui libèrent, 2014.

[5] La Raison humanitaire. Une histoire morale du temps présent, Didier Fassin, Le Seuil, 2015.

[6] Pour un développement "humanitaire" ? Les ONG à l'épreuve de la critique, Marc-Antoine Pérouse de Montclos, IRD (Institut de recherche pour le développement), 2016.

[7] Guerres humanitaires: mensonges et intox (Conversations pour demain), Rony Brauman, Avec la contribution de Régis Meyran,  Éditions Textuel, 2018.

[8] ONG : Compassion à tous les rayons ? Bruno-Georges David, VA Editions, 2019.

 

6.2        Un exemple sur la corruption et les détournements de fonds dans les ONG – le cas de Haïti

 

[20] HAÏTI, Mais où diable est passé l'argent de la reconstruction ? BILL QUIGLEY & AMBER RAMANAUSKAS, CounterPunch, 12 JANVIER 2012,

http://www.courrierinternational.com/article/2012/01/12/mais-ou-diable-est-passe-l-argent-de-la-reconstruction

[21] Emission Radio bleue, avec l’exposé du professeur Jean-Jacques Eledjam, élu Administrateur national de la Croix-Rouge française, du 22 juin 2013, sur la situation de l’aide humanitaire à Haïti.

[22] Haïti-Justice : Deux responsables de la Croix rouge accusés d’avoir détourné une aide contre le cholera, 21 novembre 2011, http://www.alterpresse.org/spip.php?article11925 

[23] HAITI: Les dons aux victimes du séisme investis dans un hôtel cinq étoiles, Julie Lévesque, http://jacques.tourtaux.over-blog.com.over-blog.com/article-haiti-les-dons-aux-victimes-du-seisme-detournes-et-investis-dans-la-construction-d-un-hotel-de-lux-108392648.html

[24] Dans les pays pauvres, l’accès aux soins de santé est souvent tributaire de la corruption, des passe-droits et des by-pass. Source : The Big C: word is that double accounting is commonplace in Bulgaria's corrupt hospitals,

http://www.thefreelibrary.com/The+Big+C%3A+word+is+that+double+accounting+is+commonplace+in...-a0240108160

[25] Dix ans après le séisme en Haïti, des survivants oubliés de tous, 12/01/2020, https://www.sudouest.fr/2020/01/12/dix-ans-apres-le-seisme-en-haiti-des-survivants-oublies-de-tous-7039678-4803.php

 

6.3        Escrocs et corrompus célèbres, se faisant passer pour des acteurs humanitaires ou agissant dans l’humanitaire

 

[30] Philippe Berre, https://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_Berre

[31] Le système Jacques Crozemarie, 26/02/2017, 5 pages, http://benjamin.lisan.free.fr/developpementdurable/Le_systeme_Jacques_Crozemarie.pdf

b) Jacques Crozemarie, https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Crozemarie

c) Association pour la recherche sur le cancer, https://fr.wikipedia.org/wiki/Association_pour_la_recherche_sur_le_cancer

 

7         Annexe : Informations à connaître pour travailler dans l’humanitaire

 

Chère XXXX,

 

Pour se lancer dans l’humanitaire, il faut avoir de beaux idéaux, mais il faut aussi être très solide mentalement (blindé) et ne pas être naïve, surtout si la mission est dans un pays pauvre (en voie de développement).

Il faut aussi pouvoir accepter d’être déçue et pourtant ne pas se décourager.

 

De plus, en général, vous ne gagnerez pas beaucoup d’argent (quand on est acteur humanitaire, on ne fait pas de l’humanitaire pour (de) l’argent).

 

Souvent, les ONG vous disent que pour les missions, il faut être jeune. On trouve des CDD, des indemnités de volontaires (entre 470 et 900€ _ voir indemnité de volontaire de service civique, par exemple _).

 

Mais très rarement des CDI, à moins d’avoir un diplôme reconnu qualifiant, comme celui Métier du Coordinateur de Projet de la Solidarité Internationale (GPSI), https://www.bioforce.org/wp-content/uploads/2020/04/Referentiel_Trois_Metiers_2009.pdf (mais pour décrocher ces diplômes, il y a beaucoup d’appelés et peu d’élus. Pour passer l’examen / entretien d’entrée, il faut bien se renseigner sur le diplôme et très bien préparer cet examen / entretien d’entrée). Dans ce cas-là, surtout si l’on atteint un poste de cadre, de dirigeant, on peut faire toute sa carrière dans l’humanitaire.

Il est très important que vous obteniez un diplôme reconnu qualifiant (Intercordia, Bioforce, Institut de Formation et d'Appui aux Initiatives de Développement (IFAID Aquitaine) etc.). Les ONG actuellement n’embauchent plus des acteurs humanitaires, sans qu’ils aient des diplômes spécialisées dans l’humanitaire.

 

On peut être aussi déçue parce qu’on peut tomber sur des chefs humanitaires narcissiques, qui font de l’humanitaire, par narcissisme, pour avoir le pouvoir au sein de l’ONG … Il peut y a voir des combats de chefs, de coqs, des jalousies entre chefs ou acteurs …

 

Un des plus gros problèmes en Afrique est le complotisme panafricain, une tendance de certains africains à accuser les ONG d’avoir des intentions malveillantes, néocoloniales cachées, d’être des instruments du gouvernent français.

Et un sport assez courant, en Afrique, c’est la corruption (dont le fait de tenter d’impliquer les ONG dans les pratiques de corruption locale) et le fait d’essayer de rouler les ONG, en abusant des bons sentiments, des bonnes intentions, de la naïveté des acteurs humanitaires, fraichement arrivés sur place (sur le lieu de la mission).

 

J’en parle dans beaucoup de mes documents (voir ci-après) :

 

1.       Dans le support de cours d’un de mes prochains TD : Combat de chefs et abus de biens sociaux au sein des ONG, Benjamin Lisan, 08/09/2020, 9 pages, http://benjamin.lisan.free.fr/jardin.secret/EcritsScientifiques/esprit-critique/ethique_des_organisations/Combat_des_chefs_et_abus_de_biens_sociaux_au_sein_des_ONG.htm

2.       La lutte contre la corruption, 436 pages, http://www.doc-developpement-durable.org/documents-pedagogiques-de-sensibilisation/LutteContreLaCorruption.pptx (chercher le mot « humanitaire » dans ce document).

3.       Les relations interculturelles, problèmes et solutions (documentation, particulièrement, à destination des acteurs humanitaires), 2012, 51 pages, http://benjamin.lisan.free.fr/developpementdurable/RelationsInterculturelles.ppt

4.       Sur les chefs narcissiques dans l’humanitaire, voir dans mon document ( en cherchant le mot « humanitaire » dans ce document) : Psychologie des gourous, prophètes, escrocs et imposteurs mythomanes, B. LISAN, 17/08/2020, 310 pages, http://benjamin.lisan.free.fr/jardin.secret/EcritsPolitiquesetPhilosophiques/SurIslam/petits_souvenirs_sur_les_mythomanes_et_menteurs_pathologiques.htm

 

 

PS. Un ami, Jean-Claude, m’écrivait :

 

Je confirme tous les risques de déception (lors qu’on débute dans l’humanitaire) et j'y ajouterai celui d'être mal payé (cela est dit) [si l’on est volontaire], mais en plus d'être dirigé par des supérieurs très bien payés eux et très bien lotis (gros 4X4 de fonction, belle villa, réceptions chez les ambassadeurs etc.).

 

Personnellement, j’avais vu à Madagascar de nombreuses ONG étrangères, avec des moyens financiers très disparates (certaines ayant peu de moyens).

Mais ce qui m’avait choqué est que les humanitaires du PNUD (liée à l’ONU) avait de super Land Rover Defender TDI 110 (les plus gros modèles), tous neufs, tout équipés, et équipés d’une grande antenne radios sur le toit (comme les véhicules de police).

 

Il y a longtemps (à une époque où l’Abbé Pierre ne s’en occupait plus), un compagnon d’Emmaüs me disait que ce qui le choquait était qu’un compagnon d’Emmaüs touchait environ 350€/mois, alors que leur directeur gagnait plus de 1400€/mois (en fait, je ne sais plus le montant exact qu’il m’avait indiqué. Mais le différentiel était important).

 

8         Annexe : Les points faisant douter dans les affirmations de Guy

 

Régulièrement, dans le cadre humanitaire, l’on voit se greffer aux associations, de drôles de loustics, mais surtout de vrais escrocs, voulant profiter de la générosité des bonnes âmes, des donateurs.

 

1/ L’opération « SAUVER LA FORET MALGACHE », en 2020 :

 

L’existence réelle de cet énorme projet de reforestation de Madagascar « SAUVER LA FORET MALGACHE », dirigé par le CIRAD (sous la supervision de Michel Edi le président du CIRAD, de « Xavier Rousseau » (°), son ami, qui seraient tous les deux ses amis (!)) et lancé par Andry Rajoelinae, qui devrait démarrer en 2020, a) avec l’impression de 6 millions de feuille/planches format 21 X 29,7 de 140 gr, en forme de BD, expliquant, en malgache, comment protéger la foret de Madagascar, à distribuer à 6 millions d’écolier, b) avec la plantation de 7000 Adansonia, de 220 000 Dalbergia, un gros effort sur les Delonix régia [flamboyants], puis de 43 points de cultures d'arbres fruitiers, avec 800 000 arbres fruitiers et 123 espèces endémiques, « qui seront plantés à la rentrée en 2020 ».

 

C’est ce chiffre de de 220 000 Dalbergia [bois de rose] qui me fait douter / Tiquer.

 

En fait, le projet lancé par le président malgache, Andry Rajoelinae, et le numéro Un de l’Environnement, Monsieur Alexandre Georget, se nomme « Recouvrir de Forêt tout Madagascar » (°).

 

J’ai contacté M. Ghislain Vieilledent, responsable, au CIRAD, d’un projet d’évaluation de la biodiversité à Madagascar, le « projet BioSceneMada », qui a été lancé en 2014 et qui vient de se terminer en octobre 2019.

 

Et il me confirme que le CIRAD n’est pas du tout partie prenante dans le projet de reforestation lancé par M. Andry Rajoelina et que le CIRAD tente, actuellement, de se positionner sur le projet lancé par le président malgache.

 

Pour M. Ghislain Vieilledent, son regret est que ce projet présidentiel ne voit pas la priorité, d’abord, de sauver les forêts primaires existantes (toutes toujours en recul), avant de se préoccuper de replanter de nouvelles forêts, d’autant que des forêts neuves ne fournissent pas les mêmes services écosystémiques (en terme de biodiversité …) que les forêts primaire.

 

Actuellement, selon lui, 100.000 ha de forêts malgaches disparaissent, chaque année, alors que seulement 40.000 ha sont replantés. Donc il y a toujours un solde négatif, en terme de bilan de surface forestière à Madagascar.

Ghislain Vieilledent précise qu’il ne connait pas Guy.

(°) Reboisement 2019-2020 : 80.000.000 de jeunes plants par an seront semées suivant les spécificités de chaque zone géographique, oct 2019, http://www.medd.gov.mg/?p=1364

 

Selon cet article, Plus de 60.000.000 de graines forestières ou par des boulettes à graines seront plantées pour ces deux années consécutives dans tout le Pays, sous les initiatives menées par la Présidence et le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable. Et plus de 10.000.000 de jeunes plants vont être mis en terre dans les zones de pépinières dans ladite région. Donc, aucune de ces informations ne correspondent aux informations fournies par Guy.

 

2) Le projet de parc à thème africain (avec des pavillons de vente pour chaque pays africains), pour la réhabilitation du Jardin d’agronomie tropicale de Paris :

 

Le fait qu’il se dise le coordinateur (directeur) du projet de réhabilitation du Jardin d’agronomie tropicale de Paris, avec la construction sur ce terrain de 35 pavillons africains, sur ce terrain de 4,5 h, en accord avec Anne Hidalgo, qui devrait démarrer en 2020.

Or je n’ai strictement rien trouvé sur Internet, concernant ce très gros projet pour 2020.

Et le fait qu’il aurait fait intervenir Gérard Larcher, président du Sénat.

 

Le jardin d’agronomie tropicale de Paris a été racheté à l’état par la Mairie de Paris. Il a été classé, deux fois de suite (à deux périodes différentes), aux monuments historiques (même si ce classement n’empêche pas l’écroulement actuel de ses bâtiments. Donc, on ne peut y faire n’importe dans ce jardin ou le modifier pour les besoins de ce projet : il faut pour cela obtenir l’autorisation des monuments historiques.

 

De toute façon pour pouvoir lancer un tel projet, il faut avoir l’accord :

 

1)      Des Monuments Historiques (Ministère de la culture), parce que ce jardin est classé à l’inventaire spécial des Monuments Historiques.

2)      La Direction des parcs, jardins et espaces verts de Paris (Administration municipale à Paris).

 

3) Le lancement d’un projet agronomique au Maroc, avec 40000 amandiers, « sans rien connaître [au domaine] », avec le creusement d’un puits artésien de 600 m de profondeur :

 

Le fait que, « sans rien connaitre » [ses amis et lui ont] « développé au Maroc, dans la région de Oujda, un programme que nous avons baptisé "Ca pousse dans le désert", nous avons été chercher l'eau à 600 m de profondeur, creusé dans la roche un bassin, et planté en 2015,  40000 amandiers, en 2018. Nous avons développé des cultures maraîchères sous les amandiers et crée une scoop qui vend les productions sur le marché de Oujda. En 2020 nous allons diversifier avec de la production de rosiers de damas pour en extraire des jus et huiles pour les parfums » [« sans rien connaitre » !].

 

J’ai été en rapport avec l’association A4 (https://www.association4a.org/), dirigé par Patrick Carrié et Taoufiq Ben Osman, qui voulait développer les production agricoles bio de l’oasis de Targa N’Touchka, au sud du Maroc (°).

Et pour cela, en 2015, Patrick Carrié s’était adjoint les services d’un vrai ingénieur agronome marocain, Khalid AZIM (Ing. M.Sc. Chercheur en agriculture biologique et gestion des déchets organiques, INRA-CRRA Agadir), fondateur de l’agence Aqua Bio consulting, N156 Bloc K Cite El Houda, Agadir (tél : 212 528 20 9003). E-mail: azim.khalid@yahoo.fr / khalid.azim@fimabio.org. Cf. https://www.ifoam.bio/en/khalid-azim

 

De plus, creuser / chercher l'eau à 600 m de profondeur, c’est un vrai puits artésien. Et un tel forage coûte une fortune :

 

En termes de prix de forage pour un puits artésien, tout dépend de la nature de votre terrain et la profondeur du puits. En règle générale, on estime le prix d’un forage pour puits artésien entre 50€ et 100€/m linéaire, ce qui reste moins cher qu’un puits traditionnel.

 

En gros, pour 600 m, minimum : 60.000 € (sans compter les infrastructures : les canalisations d’amenées de l’eau, un bassin pour le refroidissement de l’eau, parce qu’elle peut sortir assez chaude (30 à 40°C) …).

Selon la dureté de la roche, le total peut se monter à 100.000 €.

 

Cf. https://www.prix-pose.com/forage/#Prix-dun-puits-artesien

https://www.renovationettravaux.fr/realisation-prix-puits-artesien

 

Note : il existe des forages artésiens, au Maroc, à Ain Béni Mathar /Tabouda (à 2 h de route de Oujda) et à Ras el Ain : « Quelle que soit la saison, une source importante, celle de Ras el Ain, et de nombreux puits artésiens de moindre importance assurent l'approvisionnement en eau potable des troupeaux et permettent en outre à la population de cette région de pratiquer des cultures fourragères (luzerne) et un peu de culture maraîchères ».

Source : https://www.persee.fr/docAsPDF/medit_0025-8296_1984_num_52_3_2252.pdf

 

Sur Internet, je n’ai trouvé aucun programme « ça pousse dans le désert », à Oujda, Maroc.

 

Il y a, par contre, dans la région de l’Oriental (d’Oujda-Angad), 24.700 hectares plantés en amandiers, en 2017 [Quelque 17 projets pour le développement de la filière des amandes ont été lancés au niveau de la région entre 2010 et 2016 dans le cadre du pilier II du plan Maroc vert]. Cf. Oriental : La superficie plantée en amandier a atteint plus de 24.700 hectares, 22 février 2017, http://article19.ma/accueil/archives/66181

 

Il y a aussi de la culture de la rose de Damas au Maroc :

Vallée des roses (Maroc) [vallée de l'Oued Dadès située dans le Sud-Est du Maroc], https://fr.wikipedia.org/wiki/Vall%C3%A9e_des_roses_(Maroc)

https://lavyzoe.com/tout-sur-la-rose-de-damas-cultivee-au-maroc/

 

(°) http://www.doc-developpement-durable.org/images_Targa_N-Touchka/

 

4) Pouvoir produire des cuiseurs solaires à 5 €, à Madagascar :

 

Ce Guy m’a affirmé qu’il peut arriver à faire construire des cuiseurs solaires, pour Madagascar, pour 5 €. Voici ce qu’il m’écrivait :

 

« Je sais que c'est difficile car j'ai voulu avec des amis fabricants de fours solaires les fabriquer et les implanter à Madagascar, cela a été refusé par le gouvernement malgache, un four solaire fabriqué à Madagascar devait être vendu 5 €., ils n'en veulent pas tout comme le Gabon, la Côte d'Ivoire, le Sénégal. Cela pourrait réduire la coupe sauvage des arbres pour faire du bois de chauffe ».

 

Voici ma réponse :

 

« En 2010, je crois, j’avais visité le centre et l’atelier de ADES - Association pour le Développement de l'Energie Solaire Suisse - Madagascar, http://www.adesolaire.org/fr/ à Tuléar (Toliara) (°).

 

Et, selon mon souvenir, un des responsables suisses de l’association ADES (bien implantée à Madagascar), que j’avais rencontré sur place, m’avait dit que :

·         Qu’un cuiseur solaire de type boîte coûtait,  à la fabrication, environ 40€

·         Qu’un cuiseur solaire de type parabolique (en plaques d’aluminium polies) coûtait,  à la fabrication, environ 100€ (ou 120€).

·         Qu’ADES les subventionnait pour les revendre moins cher. Sa stratégie était de trouver, auparavant, dans tel ou tel village une personne clé, pour en faire la promotion et qui sait expliquer comment les utiliser, avant de les revendre avec un prix subventionné, aux villageois qui sont organisés sous la direction de cette personne clé.

 

PS. Mais même, en les fabriquant soi-même, en les souhaitant de bonne qualité, il est difficile de les obtenir à 5€, … sauf si l’on les réalise en carton recouvert de papier aluminium (mais ces derniers sont facilement renversés par un coup de vent ou détruits par un pluie tropicale violente).

J’avais retrouvé les cuiseurs solaires de type boîte, fabriqués par ADES à Toliara, implantés et utilisés à Saint-Augustin, par exemple

 

Voici sa réponse :

 

« Bonsoir Benjamin,

C'est que du bla bla, je peux te parler des cuiseurs solaires sur Madagascar, car j'ai mon ami Michel qui fait partie d'une société qui est la plus présente dans le monde tant en Afrique que sur l'Amérique du Sud avec ses cuiseurs solaires. De plus il est zavatane, le gouvernement malgache ne veut pas des cuiseurs solaire, même pas la création d'une unité de fabrication. Je sais qu’ADES est allé faire des démonstrations dans la région de Tuléar, mais ils sont repartis comme ils sont venus

Andry Rajoelinae recherche des entreprises qui fabriquent des capteurs solaires, et du film solaire et souhaite la création de parcs éoliens dans la mers, des projets que je trouve trop ambitieux pour ce qui est l'un des pays les plus pauvres du monde, tout comme son programme de reboisement réalisé par des parachutages de jeunes plans depuis des drones.

Je crois que tu es trop sur internet, il faut aller sur le terrain car ceux qui font du concret ne font pas de publicité.

Mais personnellement je suis pour des cuiseurs solaires afin de réduire la consommation de bois de chauffe.

Cordialement.

Guy ».

 

Or 1) je connais bien les cuiseurs solaire, et je sais qu’il est totalement impossible de construire des cuiseurs solaires, à 5€ pièce. C’EST IMPOSSIBLE ! Ce type raconte n’importe quoi.

Cf. par exemple, cette page web sur le prix des équipements solaires : https://www.solarbrother.com/categorie-produit/reflecteur-solaire/

 

L’association suisse, ADES Solaire (http://www.adesolaire.org/fr/), qui fait de la promotion des cuiseurs solaires à Madagascar n’a pas quitté Tuléar et Madagascar. Au contraire, elle a multipliée ses implantations. Voici ses implantations en 2019 :

 

DIRECTION NATIONALE Route Betanimena Tél : +261(0)20 94 444 63 Courriel : info.coordination@adesolaire.org  

Centre Antananarivo Ambohijatovo, Avaratra Bâtiment Imanga kely près de JIRAMA Tél: +261(0)20 22 377 93 +261 (0)32 05 298 57 Courriel : info.tana@adesolaire.org

Antenne Antsirabe Ampihaviana Immeuble Volavita Tél : +261 (0)32 05 297 54 Courriel : info.antsirabe@adesolaire.org

Centre Vert Ejeda Tél : +261 (0)32 05 411 70 Courriel : info.ejeda@adesolaire.org

Centre Fianarantsoa Ambalamarina / Mahazengy Tél : +261 (0)32 05 277 54 Courriel : info.fianar@adesolaire.org

Centre Mahajanga Villa Cassidy Antanimasaja Tél: +261 (0)32 05 622 63 Courriel : info.majunga@adesolaire.org

Centre Mobile Ambohijatovo, Avaratra Bâtiment Imanga kely près de JIRAMA Tél: +261(0)20 22 377 93 +261 (0)32 05 622 64 Courriel : info.tana@adesolaire.org

Centre Morondava Sanfily Tél : +261(0)32 05 297 63 Courriel : info.morondava@adesolaire.org

Centre Toliara Ampasikibo/Villa Masoandro Tél : +261(0)20 94 445 44 +261 (0)33 08 457 54 Courriel : info.toliara@adesolaire.org

Source : http://www.adesolaire.org/images/download/bulletins/2019_16_Bulletin_francais.pdf

 

En conclusion

 

Comme avec Philippe Berre [30], il existe des personnes très narcissiques ou ayant un énorme besoin de reconnaissance, qu’ils veulent être admirés, adulés, au centre de l’attention, au point qu’ils se croient être les hommes clés allant être les moteurs révolutionnaires de telle ou telle situation (humanitaire ou non).

 

Entre 2011 et 2014, B. a été escroqué de presque 4000€ (en dons divers) par un escrocs béninois génial, Daniel, ancien étudiant en agronomie à l’Université d’Abomey-Calavi (Bénin), parce que tous les projets qu’il envoyait à B. étaient extrêmement bien fait, et qu’il a même mis en scène, sur les photos qu’il envoyait à B. des fidèles de sa sectes, des jeunes complices volontairement ou non (donnant l’impression qu’ils travaillaient pour son ONG).

Par la suite, B. a réussi à l’empêcher d’escroquer la Haute Ecole d'Agronomie de Gembloux, en Belgique (qu’il commençait à escroquer). Mais pour avoir dénoncé ses escroqueries, Daniel a menacé de mort B. durant 6 mois. Et de plus, cet escroc continue encore à sévir.

 

Table des matières

1       Les héroïnes pro-tibétaines ne sont pas celles que l’on croit. 1

2       Vouloir être vizir à la place du vizir. 2

3       Le vol de la caisse de l’association A., agissant sur la côte Est de Madagascar. 2

4       Problèmes rencontrés par l’association « L’homme et l’environnement ». 3

5       Guy, l’homme providentiel 5

5.1         Projet « Ça pousse dans le désert » de plantation d’amandiers et de puits artésien, au Maroc. 5

5.2         L’opération « SAUVER LA FORET MALGACHE », en 2020. 5

5.3         Le projet de réhabilitation du Jardin d’agronomie tropicale de Paris, en 2020-2022. 6

5.4         Autres projets. 6

5.5         Questions. 8

6       Bibliographie. 8

6.1         Sur l’envers du décors humanitaire. 8

6.2         Un exemple sur la corruption et les détournements de fonds dans les ONG – le cas de Haïti 8

6.3         Escrocs et corrompus célèbres, se faisant passer pour des acteurs humanitaires ou agissant dans l’humanitaire. 9

7       Annexe : Informations à connaître pour travailler dans l’humanitaire. 9

8       Annexe : Les points faisant douter dans les affirmations de Guy. 10

 



[1] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Paul_Ribes

[2] Une extraordinaire capacité naturelle à manipuler qui est l’apanage de certains êtres humains.

Dans certains pays francophones, on rencontre parfois les expressions péjoratives gouroutisme ou gourouisme (ce mot étant également un barbarisme) pour désigner la tendance manipulatrice et dominatrice d'un individu au sein d'une organisation ou école de pensée, notamment une secte.

[3] Cette association avait pour but de sauvegarder la la forêt primaire d'Ambodiriana-Manompana.

[4]Commune d’Ambinaninony, district Brickville.

[5] B lui a, d’ailleurs, promis de lui envoyer ce récit et témoignage.

[6] Jardin d'agronomie tropicale de Paris, https://fr.wikipedia.org/wiki/Jardin_d%27agronomie_tropicale_de_Paris

[7] Cf. http://www.leparisien.fr/paris-75/paris-un-pavillon-colonial-restaure-au-jardin-tropical-du-bois-de-vincennes-16-08-2019-8134371.php

[8] Le Jardin d'Agronomie Tropicale - Bois de Vincennes - Perspectives d'évolution du site, APUR, janvier 2013, https://www.apur.org/fr/nos-travaux/jardin-agronomie-tropicale-bois-vincennes-perspectives-evolution-site

[9] Listes des partenaires indiqués pour ces projets :

1.       Rénovation de l’Ambassade de Madagascar à Paris, Création d’un Fonds Patrimonial (partenaires AIMR - Musée Pavillon de Madagascar - UNESCO – Min Culture), 

2.       Recherche de Partenaire pour Projet « Croisière des iles », en Chine (partenaires AIMR – ADNRS (Association pour le Développement de la Nouvelle Route de la Soie) Min Tourisme – Gouvernorat),

3.       Mise en place d’une liaison aérienne directe Chine - Nosy Be (partenaires AIMR – ADNRS - Min Tourisme & Transport – Gouvernorat –Mairie Nosy Be),

4.       Aménagement d’une Marina avec Appartements & Hôtel à Fort Dauphine (partenaires AIMR – ADNRS - Min Tourisme & Transport – Gouvernorat –Mairie FTU (Fort Dauphine),

5.       Création de Centres de Culture d’orchidées (partenaires AIMR - Min Environnement – CIRAD),

6.       Opération « Sauvons la forêt de Madagascar » (partenaires AIMR, UNESCO – FRANCOPHONIE – CIRAD, Lieu : Tout Madagascar),

7.       Vulgarisation & Formation en Artisanat d’Art - ébénisterie (partenaires AIMR - Min Education - Min Environnement – Régions, Lieu : Tout Madagascar),

8.       Implantation d’élevage de Langoustes en pleine mer (partenaires AIMR – IFREMER - Min Pêche – Gouvernorat Régions, Lieu : Fort Dauphin),

9.       Construction d’un port de Pêche + usine de découpage/congélation (partenaires AIMR - Partenaire identifié - Min Pêche – MICA – Gouvernorat Régions, Lieu : à déterminer (Manakara ?)),

10.   Mise en place d’une Compagnie de Transport urbain (partenaires AIMR - Fondation Parisienne - Min Transport – Min des Finances - Mairie – Gouvernorat Région - Présidence, Lieu : Grandes villes).

[10] Comment une association pouvait s’occuper de la Rénovation de l’Ambassade de Madagascar ?

[11] Il nous avait annoncé en mars 2020 : "Depuis la soirée du 31 janvier et surtout la création de l'AIMR MADAGASCAR de nombreux projets de développement sont occupés de se mettre en place, dans un peu plus de deux mois l'ouverture de la conserverie de crabe (création de 120 emplois) et avant septembre ouverture du centre IN VITRO d'orchidées et de ses fermes de production qui pour la première année produira 1 800 000 plants dont 10 % seront implanter dans des zones où elles ont disparu. La culture d'orchidées sera créatrice de plus de 400 emplois avec des conditions de salaire imposées à nos partenaires suivant les accords de notre charte salariale (300 € brut par mois). Nous avons besoin d'aides et de soutiens à nos projets, il est possible pour vous de devenir un partenaire financier du développement et de vous engager dans l'un de nos projets".