Satan, la sorcellerie et l’esprit critique

 

Par Benjamin LISAN, le 22/08/2019

 

« Il est plus facile de briser un atome que de briser un préjugé », Albert Einstein.

 

C’est un constat universel, fait tout autour du globe, plus le niveau d’instruction et d’éducation est bas _ surtout quand cette instruction n’apprend pas l’esprit critique (voir le chapitre « postface », à la fin de ce document) _, plus il y a de croyants très religieux (voire de croyants crédules)[1]. A contrario, plus, le niveau d’instruction, en particulier scientifique, est élevé, plus les croyances religieuses et certains domaines de l’irrationnel (occultisme, sorcellerie, parapsychologie, pseudo-médecines …)[2] reculent.

 

La foi extrême, exempte de doute, est en général incompatible avec la culture de l’esprit critique et scientifique[3].

 

1         La sorcellerie en Occident

 

En occident, la croyance en la sorcellerie, mais surtout la chasse hystérique et paranoïaque aux sorcières durant 400 ans a fait beaucoup de dégâts [4]. Beaucoup d’innocents, accusées à tort de sorcellerie, ont péri sur le bûcher.

Pour certains chasseurs de sorcières opportunistes ou/et puritains, tel Matthew Hopkins[4], la chasse aux sorcières pouvaient devenir un business très lucratif, sur le dos femmes suppliciées [4].

La chasse aux sorcières débute dans les années 1430 dans l'arc alpin par les procès de sorcellerie du Valais et connaît son apogée des années 1560-1580 aux années 1620-1630 jusqu'à sa remise en cause progressive. On estime à environ 60 000 le nombre de victimes causé par les exécutions [5].

 

En Occident, sous l’influence de l’instruction, de l’éducation rationnelle, de la connaissance scientifique, la croyance dans la sorcellerie et les sorciers a énormément reculé. En France, il n’y a que des régions reculées, où persiste la encore croyance en la sorcellerie (comme le Berry et la Mayenne). Et il y a quelques personnes marginales qui se croient investis de dons de sorcellerie ou de magie (blanche ou noire)[5].

 

La prêtres exorcistes font rarement des rituels d’exorcisme (ou de désenvoutement) .

 

A contrario,  dans l’immigration africaine (surtout musulmane) en France, on trouve beaucoup de charlatans, s’affirmant Marabout / sorciers, animés, en fait, par la vénalité, cherchant à gagner rapidement de l’argent, sans effort.

 

2         La sorcellerie « musulmane » en Afrique du Nord et pays musulmans

 

De l’autre côté de la Méditerranée, le fossé culture est énorme avec l’Europe. Bien que le Coran condamne la magie et la sorcellerie [11] [12] [13], beaucoup de musulmans (Nord Africains …) croient encore à la magie, à la sorcellerie, à Satan, aux diables (aux djinns), aux rituels d’exorcisme _ à la Ruqiya ou Roqya, une forme d'exorcisme propre à l'Islam[6].

 

Ces croyances en Satan et la sorcellerie sont entretenues par le Coran et l’islam (Satan y apparait 9 fois, diable 90 fois, djinn 35 fois, sorcier, sorcellerie et ensorcellement 9 fois, magie et magicien 54 fois).

(Le mot enfer y apparaît 98 fois [3]).

 

Le Coran contribue énormément à ce que les croyants croient dans la magie, la sorcellerie, Satan, les diables et les djinns. Pour un croyant, ces entités ou les forces occultes, mises en œuvre dans certaines pratiques magiques ou de sorcellerie, sont aussi réelles, à ses yeux[7], que les rayons X, gamma, les UV, les infrarouges, les ondes radios, micro-ondes, les ondes électromagnétiques, les ondes gravitationnelles, les particules élémentaires (proton, neutron, électrons, muons, bosons, neutrinos …).

 

La « médecine prophétique », le pouvoir guérisseur de l’urine de chameau, se rattachent plus ou moins à cette nébuleuse de pratiques magiques, au sein de la culture musulmane.

 

En 2014, j’avais écrit une série de textes [1] pour un Algérien musulman sincère, prénommé Kamel, qui pensait inconsciemment que l’Islam était scientifique ou que certaines thérapies _ désenvoutement, incisiothérapie (saignées), miel de jujube etc. _ étaient validées « scientifiquement ». Et j’étais rendu compte qu’il était très difficile de lui faire douter de la validité scientifique de ces thérapies _ du moins, dès qu’elles avaient été validées par Mahomet[8]. La caution « prophétique » ou « miraculeuse » de Mahomet primait sur la validation scientifique d’un fait.

 

Kamel croyait aux « méthodes de désenvoûtement[9] » pour soigner les céphalées de tension[10]. Or s’il y a un effet sur le corps ou le psychisme, cet effet ne va pas au-delà des limites de l’effet placebo ou du choc psychique.

 

« Au Maghreb, dans les zones rurales, la sorcellerie est une pratique toujours très courante. Elle est pratiquée par des talebs. Il s'agit d'une sorcellerie assimilable aux pratiques des sorcières de l'époque médiévale.

Les Talebs sont consultés par la population locale pour leur savoir dans le domaine de la sorcellerie musulmane. Ils pratiquent leur magie en s'aidant de démons et des djinns. Les domaines d'intervention des Talebs concernent l'amour, le travail, la fécondité. Ces sorciers exorcisent le « mauvais œil » mais peuvent également jeter le mauvais sort et pratiquer des envoûtements » [2].

 

Au Maroc j'avais visité ce lieu : « Sidi Chamharouch, caché dans un chaos de blocs morainiques énormes, un lieu de pèlerinage, à cause du tombeau d'un marabout (d'un saint de l'Islam) visible de loin par un gros rocher, peint en blanc et des oriflammes verts et rouges l'ornant, au pieds duquel il est construit. De loin à cause du paysage, on a l'impression de découvrir lieu de culte Bouddhiste du Népal. Le saint vénéré du lieu est appelé le "Marabout des diables", car il aurait combattu de son vivant 1000 diables (djinns). Le village pauvre ne vit pratiquement que des pèlerins et du pèlerinage »[11].

 

« Je fais partie de ce peuple superstitieux où même dans les grandes villes on continue à aller voir le « fqih » et d’autres charlatans, à se ruer sur les tombes des « saints » et à offrir des animaux en sacrifice aux marabouts thaumaturges pour chercher la guérison, la réussite ou la fertilité. Je fais partie de ce peuple où même les gens « éduqués » croient encore à la sorcellerie et la pratiquent. Je fais partie de ce peuple qui enrobe le « chirk » et le paganisme dans des versets du Coran », Ismael Zniber[12].

 

Les pèlerins musulmans, à La Mecque, lapident symboliquement "Satan", à Mina, une vallée aride près de la ville sainte de La Mecque dans l'ouest saoudien. Ils jettent alors des petits cailloux sur une grande stèle symbolisant Satan[13].

Probablement la persistance d’un rituel préislamique.

 

3         La sorcellerie en Afrique subsaharienne

 

En « Afrique noire » (subsaharienne), la pratique de la sorcellerie va encore plus loin. 

 

Comme les « marabouts », en Europe, les sorciers africains promettent à leurs clients : retour d’affection, richesse, communication avec les défunts, envoutement, désenvoutement, guérison de maladies physiques, psychosomatiques, mentales, fécondité …

 

« En Afrique, la sorcellerie est enracinée dans le continent tout entier. Les sorciers ne sont pas des gens qui se cachent, au contraire, [ils ont pignon sur rue. …] Si on devait établir un classement des gens par leur importance on pourrait sans doute placer le sorcier juste après le chef du village. Et même ce dernier n'hésite pas à aller consulter le marabout pour sa sagesse, ses conseils ou lorsqu'il est malade » [2].

 

Après mon ressenti (même cela n’a pas valeur de preuve scientifique), plus de 80% des Africains subsahariens croiraient à la sorcellerie et aux forces magiques. Combien de fois, j’ai rencontré des étudiants en Université, en Afrique, qui y croyaient mordicus.

 

Quand j’ai vécu en Afrique, j’y ai entendu beaucoup d’histoires de sorcellerie.

 

Dès 1980, j’écrivais dans un compte-rendu de mon séjour en Côte d’Ivoire :

 

« Les contraceptifs végétaux — souvent inconnus des médecins européens — et d'autres recettes traditionnelles ordonnées par les sorciers, sont encore très souvent employés.

Les blancs ayant vécu longtemps en Afrique, tels les « vieux blancs » qui ont plus de 20 ans d’Afrique, se laissent souvent pénétrer par l'atmosphère de superstition, de surnaturel et de magie des pays d'Afrique Noire. Ces blancs racontent souvent _ et tous en y croient_, des histoires effrayantes sur les empoisonnements, possessions et rites magiques du pays.

II est arrivé souvent qu'un blanc faisant l'erreur de prendre une maîtresse africaine, pour une durée temporaire, se sente systématiquement malade dès qu'il veut quitter celle-ci. Il croit que sa maîtresse lui a jeté un sort. Et souvent, elle le lui fait croire.

Malgré l'exagération ou imprécision des blancs ici[14] — adoptant certains aspects de la mentalité africaine — on peut, malgré tout, trouver un fond de sérieux dans ces récits. Il existe, par exemple, des drogues confectionnées par un sorcier (par exemple à base de yohimbine produit partir de l’écorce de yohimbe, mais cela peut être de la cocaïne ou une autre drogue …, qui diluée dans une boisson servie à l'amant par la personne qui désire le conquérir, provoque d'accoutumance et le manque dès l'arrêt de l’ingestion régulière du produit[15]. […]

Un Blanc, rencontré à Abidjan, fut chasseur de crocodiles, à Madagascar, durant sa jeunesse. Il nous a raconté ses aventures [de chasseur …  Un jour, ] il fut piqué par une araignée à derrière rouge, la Ménawoudi ou Menarody[16] – le seul animal venimeux de l'île. Se trouvant paralysé au bord d'une rivière, il fut découvert et emmené par des malgaches jusqu'à la case d'un sorcier isolée, perdue dans un marécage. Le sorcier lui fit boire une décoction très amère de cendres de plantes mélangés à de l'eau. La paralysie et la fièvre, d'après ce chasseur, disparurent en quelques heures. A l'époque vers les années 1950, il n'existait pas de remède contre cette piqûre et beaucoup en mourraient. »[17].

 

Dans les années 80, j’avais lu dans le journal, Fraternité Matin (?) , une histoire de meurtres rituel d’enfants, survenue au centre de la Côte d’Ivoire du côté de Bouaké, que n’avait relaté une vieille française, vivant depuis longtemps dans ce pays[18].

 

En 2013, j'avais dit à un Américain de prendre « conscience de l’importance du qu'en-dira-t-on, de la croyance dans les esprits et de la sorcellerie, dans les villages malgaches. Je l’incite déjà à ne pas plaisanter avec la mort, celle-ci ayant une très grande importance chez les Malgaches […]

Le soir, Emmanuel [un français] m’emmène voir les sources gazeuses à Moratsiazo. Pour me conduire sur place, il s’enquière des services d’une vieille sorcière, prénommée Rasoa (moyennant rémunération).

Mon guide et chauffeur malgache, Francis, préfère ne pas m’accompagner et reste à côté de notre 4x4. Il me dit qu’il a peur que les villageois _ qu’il ressent comme des personnes négatives _ touchent la voiture et y jette un mauvais sort (et qu’elle tombe en panne ensuite). Il faut dire qu’à Madagascar, on ne plaisante pas avec la sorcellerie (elle peut même tuer). D’autant, que la sorcellerie imprègne la plupart des aspects de la vie courante des Malgaches[19].

[…] Phil [un français vivant à Madagascar] me relate, ensuite, une histoire survenue hier et racontée d’abord par le pilote du bac de Soanierana Ivongo. Ce conducteur a entendu des voix d’enfants sortant d’un cercueil posé sur le toit d’un taxi-brousse. Il a appelé tout de suite la gendarmerie. Celle-ci a trouvé 3 enfants, dans ce cercueil, dont un asphyxié et décédé. En fait ces enfants avaient été enlevés et endormis, afin qu’ils servent dans un sacrifice, où ils auraient donné leur sang ou leur vie, pour aider à la guérison d’un chef puissant et malade (c’est une pratique ayant encore cours à Madagascar. Comme celle de faire voyager, avec leur famille, les cercueils sur le toit d’un taxi brousse,  loué pour l’occasion. Ces véhicules sont toujours signalés par un drapeau malgache, flottant au vent, à l’avant ou sur le toit).

Il me raconte ensuite une dernière histoire, celle d’un couple ayant enlevé, tué une fillette de 8 ans et mis ses organes dans un réfrigérateur, juste parce qu’ils avaient entendu que les organes humains pouvaient se vendre.

Il affirme que certaines coutumes, décrites dans le livre « Mœurs et coutumes des anciens malgaches », du Pasteur norvégien Lars Vig, écrit au début du 20° siècle, sont encore vivantes, comme celles des cadavres de bébés emmaillotées dans des langes et suspendues à des arbres, tels de gigantesques cocons »[20].

 

Selon un Malgache qui y croyait, un homme politique avait organiser ces meurtres, afin de récolter la « force magique » de ses enfants et augmenter son pouvoir. Même s’il y a eu dans le passé des meurtres d’enfants rituels[21], il faut bien sûr prendre ce genre d’information avec des pincettes[22], car la rumeur, le plus souvent invérifiable, fait souvent des ravages, aussi bien Madagascar[23] que dans bien d’autres pays africains.

 

Certains sorciers africains ont des connaissances botaniques et « phytothérapiques ». Avec certaines, ils pourront droguer (pavot à opium (Papaver somniferum), cocaïne, cannabis, psychotrope et désinhibiteur, scutellaire, sédatif), soigner les fous (Alstonia (Alstonia Boonei et Alstonia congensis), antipsychotique, Aloysia Polystachya, antidépresseur, Ballota nigra, anxiolytique, Ficus Platyphylla, neuroleptique, …), avec le yohimbe (Pausinystalia johimbe), aphrodisiaque, exciter le désir sexuel[24] et traiter l’impuissance masculine.

Mais ils peuvent aussi tuer, empoisonner, avec d’autres plantes (certaines servant de de poisons d’épreuve).

 

En Afrique, on n’hésite pas à tuer des albinos, pensant qu’on pourra recueillir leur « force magique »[25].

Selon Oumane, musulman, qui y croit, « Ce sont des sacrifices. Les albinos sont cibles de sacrifices pour de la richesse ».

 

En Afrique comme ailleurs, on attribue, en général, la sorcellerie aux femmes, car supposées faibles d'esprits, jalouses, envieuse :

 

« Les quelques personnes accusées de sorcellerie (« démasquées ») ont toujours été des femmes, en général des femmes pauvres, souvent seules, vivant de façon isolée, ce qui les rende suspectes, aux yeux des voisins.

Souvent accusées, sans preuve, elles servent de bouc émissaire. Elles sont alors rejetées,

« Les femmes sorcières quand elles sont « découvertes » sont battues, lynchées et même tuées »[26] » [27].

 

« Certaines femmes vivant avec un homme polygame consultent des charlatans pour nuire à leur coépouse et obtenir l'amour de leur mari (rituel de retour d’affection, « envoûtement », utilisation de filtres, de poisons, de potions, versés dans le repas ou dans une simple petite portion …).

Ces femmes font souvent appel au "gbôtémi" (« écoute ce que je dis »), un « envoûtement » ou un sortilège supposé avoir une influence sur leur mari, afin d’obtenir, d’eux, leur « amour forcé » et/ou des privilèges [le mari est alors supposé sous l’emprise d’un sort][28] »[29].

 

4         Le conditionnement religieux à croire à la sorcellerie

 

Pour ceux qui vivent dans la peur et la hantise de la sorcellerie et de l’existence d’entités imaginaires (Diables, Satan, djinns …), tout cela est bien réel :

 

Ousmane : « Faites Attention Qu'on Ne Vous Jette Pas Un Sort, Ça [la sorcellerie] Existe Bel Et Bien ... Une Personne Peut Être Ici Au Sénégal Et Vous Jeter Un Sort Quand Vous Êtes En France. Il Suffit [d’avoir] Votre Nom Etc.

Mais Malheureusement C'est La Triste Vérité , Les Sorciers Peuvent Jeter Un Sort À N'importe Qui ...

Ils Vont Envoyer Un Djinns Pour Vous Pourrir La Vie Et C'est Comme Ça Que Vous Allez Perdre Votre Tête.

En Afrique Certaines Personnes Ne Veulent Pas Ta Réussite ... Un Bon Jour Tu As Un Boulot , Ils Vont Chez Le Sorcier Et Ce Dernier Vous Jette Un Sort . Votre Famille Se Réveille Un Bon Matin Et Vous Voit En train De Parler Seul ...

Le Diable Est Partout Avec Toute Personne. Je Vous Assure Que Le Diable Existe Et Il Peut Même Prendre La Forme D'un Homme ... Ce N'est Pas Parce Que Vous N'avez Jamais Vu Dieu Ou Le Diable Qu'ils N'existent Pas ...

Je Sais Que Dieu Existe Et Le Diable. Vous Allez Tenter De Le Nier Mais C'est Vrai.

Ou C’est Sûrement Le Diable Qui Vous Fait Des Insufflations ... 😕

Une Fois Le Diable A Pris La Forme D'une Vieille Homme Du Temps Du Prophète Et Il Se Trouvait Au Milieu Des Dirigeants De La Mecque En Leur Donnant Conseille Sur Comment Faire Pour Tuer Muhammah psl »

 

Ousmane : « Pensez Vous Que Ces Gens Ont Le Temps De Tuer Des Personnes, Sans Pour Autant Atteindre Leur Objectif (la Richesse) ? La Sorcellerie Existe ... Des Mécréants Comme Des Croyants Le Pratique Et D'ailleurs Le Coran En Parle ! (La vache (Al-Baqarah):102). Pourquoi Ceux, Qui Ne Croit Même Pas En Dieu, Font Des Sacrifices Humains ? ».

 

Ousmane : « Si Tu Ne Te Soumets Pas À Dieu Tu Finis Certainement Au Fond De L'enfer ... Dans Toute Les Religions C'est Pareil. Dans toutes les religions, l'enfer existe ... ».

 

Quand je mets en doute l’existence de Satan et de la réalité de la sorcellerie, Ousmane me répond alors :

« C'est Peut-être Même Lui (satan) Qui Vous Fait Dire Ceci. ».

 

Nous rencontrons en Ousmane le degré ultime ou le sommet du conditionnement religieux[30] :

« Si tu ne crois pas en Satan, alors c’est que Satan est en toi. CQFD ».

 

Très difficile alors chez une personne qui a de si puissantes croyances, entretenues par la peur et la paranoïa, de casser cette pesante croyance et d’insuffler, en lui, des doutes et de l’esprit critique par rapport à sa croyance.

Je rencontre le même problème avec toutes les personnes vivant dans la pensée magique (dans la pensée pré-copernicienne). C’est peu comme tenter d’apprendre la démarche scientifique au grand inquisiteur Torquemada.

 

C’est un moyen de contrôle social, même si tout le monde se pourrit ainsi la vie.

 

5         Conclusion

 

La croyance dans la sorcellerie fait beaucoup plus de mal que de bien. Celle-ci constitue un grave problème, un fléau, pour le développement de l’Afrique.

 

Quand on vit profondément dans une atmosphère de croyances magiques et merveilleuses _ aussi basées, dans leur côté sombre, sur la peur et la paranoïa, très contaminantes _, tout le monde finit par y croire, là-bas.

 

Il faut être fort, avoir une solide raison pour résister à cette atmosphère de délires et de croyances généralisées.

 

La sorcellerie, en tant qu’influence surnaturelle à distance, n'existe pas. Son « action à distance » ne marche que dans la tête des naïfs, des gogos, qui y croient. Cette croyance entretient la crédulité locale et, comme je l’ai dit, le pouvoir de la société sur l’individu et le pouvoir des uns sur les autres.

 

Concernant la croyance en Satan, voici ce que j’expliquais à un islamiste :

 

« L'imagination humaine est sans limite, surtout quand on cherche à abuser de gogos incultes.

L'invention de Satan est bien pratique, parce que sans un bouc émissaire, tu devrais devoir être responsable de tes actes. Mais plutôt que croire à Satan, je pense qu'il faut avoir le courage et l'honnêteté de se remettre en cause et d'assumer toutes les erreurs qu'on a commises dans sa vie et les corriger et corriger leurs conséquences. C'est nettement mieux que de croire en Satan.

 

Pour moi, l’invention du concept du Diable est une façon simpliste, médiévale de mettre sur le dos d'une entité imaginaire des psychopathologies réelles (paranoïa, trouble de l’identité narcissique ou perversité narcissique, schizophrénie, psychopathie ...) et une explication simplificatrice, plus facile à comprendre, par/pour les personnes incultes, souvent incapables de comprendre des notions psychologiques complexes (les mécanismes de projection, en psychologie, l’engagement, en psychologie, la dissonance cognitive ou les prophéties auto-réalisatrices, les effets placebo et nocebo …)[31].

 

Jusqu'au 17° siècle, en Europe, on a instruit des procès en sorcellerie, qui s'en prenant en général à de pauvres femmes, qui ne pouvaient pas se défendre et qui servaient de boucs émissaires faciles, pour déverser contre elles toutes les frustrations sociales ou bien projeter[32] sur elles des désirs sexuels refoulés inavouables.

 

Résultat des courses : des milliers d'injustices judiciaires. Et on sait maintenant, que l'immense majorité des condamnations ne reposaient sur rien, sur aucune preuve sérieuse ».

 

Les fanatiques sont souvent des individus très moralisateurs, orgueilleux, puritains, « casse-bonbons » et se prennent très au sérieux. Ils se croient souvent si vertueux et immaculés, qu’ils ne peuvent admettre qu’ils puissent être aussi submergés de désirs sexuels incontrôlables pour une femme (qui les attirent), comme tout un chacun.

 

Plutôt que d’admettre leur faiblesse momentanée pour la chair[33], et donc, à cause leur éducation étroite d’esprit et répressive sur le plan sexuel, de leur orgueil et de leurs croyances irrationnelles et magiques _ qui leur fait croire qu’il existe des influences diaboliques cachées à distances _, ils vont plutôt se persuader que c’est la jolie et attirante personne, qui les attire, qui exerce une influence sexuelle « diabolique » à distance sur eux.

 

En fait, ils font inconsciemment un « mécanisme de projection » sur l’objet de leur désir, rejetant leur « faute » et leur désir sexuel sur cette « aguicheuse », et, pire, en l’accusant, éventuellement, d’avoir une influence diabolique sur eux.

 

Et cette victime, tombant des nues, ne peut pas se défendre. C'est probablement ce qui est arrivé à Anna Göldi[34].

 

C’est aussi certainement ce qui est arrivé à Urbain Grandier, un prêtre français accusé de sorcellerie dans l'affaire des démons de Loudun et exécuté, à cause des accusations de religieuses du couvent des Ursulines de Loudun, l’accusant en septembre 1632 de les avoir ensorcelées, en leur envoyant, entre autres, le démon Asmodée, pour les amener à commettre des actes impudiques avec lui[35].

 

6         Postface

 

Certaines de mes affirmations _ le fait que, dans les pays où l’éducation et le niveau d’instruction est très bas, il a en général beaucoup de croyants, ayant la « foi du charbonnier » _ ont suscité des réactions hostiles. Mais j'assume mon constat.

Et je rajouterai que je crois que, sur terre, il y a peut-être moins de 1% des gens qui comprennent que « la démarche scientifique est "par essence," matérialiste » (qu’elle n'a pas besoin de dieu (ou du diable) dans ses équations, comme l’affirmait comme l'affirmait l'astronome et mathématicien, Pierre-Simon de Laplace, à Napoléon[36]). Je pense que peu de gens maîtrise cette démarche et comprenne sa rigueur, son exigence et son côté tatillon (par exemple, dans son souci de vérification minutieuse, recherchant des résultats reproductibles, si les expériences sont refaites dans d'autres laboratoires).

 

J’ose même affirmer que certaine personne peuvent avoir un certain niveau culturel et lire et pourtant rester (enfermés) dans la pensée magique et les para-sciences[37]. On peut être médecin, ingénieur et pourtant professer les pseudosciences, la pensée magique[38], parce que les études pour devenir médecin et ingénieur apprennent surtout des « recettes de cuisines », des pratiques mais n’apprennent pas la démarche scientifique et critique par rapport aux connaissances apprises par les médecins et ingénieurs et leurs pratiques.

L’apprentissage du métier d’instituteur, dans beaucoup de pays, intègre l’acquisition d’une certain nombre de connaissances précises et limitées, qu’on restituera aux enfants. Mais souvent, l’éducation nationale n’enseigne pas, non plus, aux instituteurs, la démarche et l’esprit critiques et scientifiques et comment les acquérir. Donc, on trouvera aussi des instituteurs, croyant à l’astrologie, à la parapsychologie, aux pseudo-médecines[39] etc.

 

Et j'assume aussi quand j'affirme que les croyances en Satan, en la sorcellerie est un vrai fléau, dans les pays musulmans et ceux subsahariens. Elles pourrissent la vie des habitants dans les sociétés et villages qui y croient. Elles sont le support « idéal », sans aucun garde-fou, des mécanismes de « projection » (en psychologie). Elles poussent les gens à se nuire mutuellement, à s’accuser de fautes imaginaires (voire à s’entretuer à cause d’elles) etc.

 

Ces croyances, qui n’ont aucune base scientifique, sont, pour moi, aussi un des facteurs caché du sous-développement ou du retard de développement de ces pays (j'ai vécu dans ces pays et j'ai vu les ravages causées par ces croyances).

 

7         Bibliographie

 

[1] La méthode scientifique et ce quelle n'est pas ? Benjamin Lisan, 2014, 18 pages, http://benjamin.lisan.free.fr/jardin.secret/EcritsScientifiques/pseudo-sciences/La-methode-scientifique-et-ce-qu-elle-n-est-pas.htm

[2] Histoire de la sorcellerie en Afrique, http://www.dramatic.fr/afrique-p18.html

[3] L'angoisse de l'enfer chez les musulmans, B. LISAN, août 2016, http://benjamin.lisan.free.fr/jardin.secret/EcritsPolitiquesetPhilosophiques/SurIslam/l-angoisse-de-l-enfer-chez-les-musulmans.htm

[4] Sorcières, la chasse meurtrière (documentaire). Suzannah Lipscomb, Channel 5, 2015, a) partie 1 : https://www.histoire.fr/programmes/sorci%C3%A8res-la-chasse-meurtri%C3%A8re-partie-1-72908

b) partie 2 : https://www.histoire.fr/programmes/sorci%C3%A8res-la-chasse-meurtri%C3%A8re-partie-2-72442

https://www.histoire.fr/programmes/sorci%C3%A8res-la-chasse-meurtri%C3%A8re-partie-2-72108

[5] Chasse aux sorcières, https://fr.wikipedia.org/wiki/Chasse_aux_sorci%C3%A8res

[6] La sorcellerie, superstition et crédulité, un gros problème en Afrique et dans l’Islam, B. LISAN, 18 pages, 25/04/2019, http://benjamin.lisan.free.fr/jardin.secret/EcritsPolitiquesetPhilosophiques/SurIslam/la-sorcellerie.htm

 

7.1        Annexe : Le sort réservé aux sorciers et la croyance aux sorciers dans l’islam

 

[10] LA SORCELLERIE EN ISLAM (PARTIE 1 DE 2): DE GRAVES PÉCHÉS QUI METTENT EN PÉRIL LE SORT D’UNE PERSONNE DANS L’AU-DELÀ, Aisha Stacey, 10/08/2015, https://www.islamreligion.com/fr/articles/5246/la-sorcellerie-en-islam-partie-1-de-2/

[12] LA SORCELLERIE EN ISLAM (PARTIE 2 DE 2) : LES REMÈDES, Aisha Stacey, 10/08/2015, https://www.islamreligion.com/fr/articles/5248/la-sorcellerie-en-islam-partie-2-de-2/

[13] Comment l'Arabie saoudite exécute les sorciers, les gays et les alcooliques, 20/01/2016, https://fr.sputniknews.com/presse/201601201021071406-arabie-saoudite-executions/

 

8         Annexe : Le monde tel qu'on le voyait au XVIe siècle

 

Quand on pense XVIe siècle, on pense Renaissance, imprimerie, Rabelais, Érasme, Copernic, Magellan... Mais c'est aussi la période obscurantiste de la chasse aux sorcières, avec ses manuels en démonologie, son cortège de procès, ses bûchers. Un cycle de violence inouïe qui va perdurer pendant plus de deux siècles et qui causera en Occident, la mort d’environ 60 000 personnes. C'est aussi de cette époque que date la mise sous tutelle juridique des femmes.

"L’église a inventé un grand ennemi mythique. Elle l’a trouvé parmi les pires êtres humains c’est-à-dire les femmes, en particulier les vieilles femmes rurales". Leur espérance de vie étant supérieures à celle des hommes, elles se retrouvaient sans tutelle masculine, et donc étaient dangereuses. Le fait qu'elles jouent dans les campagnes le rôle de guérisseuses ou de sage femmes n'arrangeait rien.

Mais ce n'est pas l'Eglise qui condamne à mort. Ce sont les princes et les pouvoirs laïques qui dressent les bûchers, en particulier dans les régions déstabilisées par les guerres de religion (Réforme et Contre-Réforme). 

Ce n'est qu'au XVIIIe siècle que les philosophes tiendront la sorcellerie pour de la superstition. Il n'y aura alors plus de raison de dresser des bûchers pour ce motif.

 

Source : La chasse aux sorcière, 16/04/2018,  1/4, https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/sorcieres-14-chasse-aux-sorcieres

 

 

Table des matières

1       La sorcellerie en Occident. 1

2       La sorcellerie « musulmane » en Afrique du Nord et pays musulmans. 1

3       La sorcellerie en Afrique subsaharienne. 3

4       Le conditionnement religieux à croire à la sorcellerie. 6

5       Conclusion. 6

6       Postface. 8

7       Bibliographie. 9

7.1         Annexe : Le sort réservé aux sorciers et la croyance aux sorciers dans l’islam.. 9

8       Annexe : Le monde tel qu'on le voyait au XVIe siècle. 9

 



[1] De Miloud : « C'est dans les pays où il y a le moins d'instruction (donc de savoir et d'intelligence) que la foi est plus forte et inversement 😉 En outre ce n'est pas parce qu'on a la foi qu'on doit gober n'importe quelle ânerie démentie par les faits ou par la science ».

[2] Nous parlons d’astrologie, de parapsychologie, de para-sciences, de télépathie, de communication à distance par la pensée, des OVNI (objets volants non identifiés) en tant que supposés engins extraterrestres, de médiumnité, de « magnétisme animal », d’énergies des méridiens et « telluriques », d’homéopathie, de « médecine prophétique » etc. …

[3] La science développe le doute dans tous les domaines de la connaissance.

[4] Il aurait été responsable de l'exécution de 300 présumés « sorciers » entre 1644 et 1646. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Matthew_Hopkins & https://en.wikipedia.org/wiki/Matthew_Hopkins

[5] Je n’ai connu qu’une jeune femme, Patricia, assez mégalomane, narcissique et vénale, pour affirmer être une sorcière et bénéficier de dons de médiumnité et de guérison « magnétique » par imposition par les mains (que je n’ai jamais moi-même constaté). Mais je suppose qu’elle s’affirmait médium, guérisseuse et sorcière surtout pour des raisons de mégalomanie et de vénalité.

[6] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ruqiya

[7] a) Même si la science n’a jamais établi la preuve de l’existence de des entités, Satan, les diables et les djinns, et des forces occultes qui seraient à l’œuvres dans les pratiques magiques et de sorcellerie.

b) De Sälin : « J'ai vécu 15 ans avec un musulman. Entre la pression familiale, maternelle, et les croyances inébranlables, malgré leur rationnelle et scientifique improbabilité, impossible de faire le poids. La logique et le bon sens de l'existence ici-bas n'ont aucun poids face aux terreurs de l'enfer, inculquées dès le plus jeune âge. Les chimères semblent avoir bien plus d'influence que la réalité ».

[8] Dans les hadiths, Mahomet avait affirmé que boire de l’urine de chameau, manger du miel de jujube, des dattes … étaient bons pour la santé. Il avait validé (dans les hadiths) la pratique de la roqia (ou roqya).

[9] Les « méthodes du désenvoutement » ont, c’est sûr, des effets psychosomatiques certains. Bien plus que placebo, elles sont de l’ordre du choc psychique. Mais nous sommes dans le domaine de la pensée magique et non pas dans celui de la pensée scientifique. Et mal pratiquées (par les sectes, par ex.) les « méthode du désenvoutement » peuvent avoir des effets pires que la cause ou la maladie à traiter. Elles peuvent se révéler TRES dangereuses, voire mortelles.

[10] Quand le neurologue ne détecte rien à l'IRM, l'origine des céphalées de tension est à 90% d'origine psychosomatique (stress, stress post-traumatique, angoisse, anxiété, dépression (cachée ...), surmenage, burnout, charge mentale excessive, traumatismes anciens (de l'enfances, maltraitances, abandons affectifs …), accumulations de soucis, souffrance psychique non résolue, refoulée,  ... Pour des personnes très angoissées et/ou très dépressives, Pour les céphalées de tension chroniques, mieux valent les solutions éprouvées, telles le suivi thérapeutique sur le long terme (sur plusieurs années), avec les psychothérapies analytiques et comportementales …

[11] Chardons, pierraille et montagne. Loin de tout, 6 jours de randonnée dans le massif du Toubkal, Benjamin LISAN, Sept 1997, http://benjamin.lisan.free.fr/jardin.secret/CompteRendusVoyages/GrandesRandosetTreks/HautAtlasMaroc.htm

[12] Je fais partie de ce peuple fier, schizophrène et hypocrite ! Ismael Zniber, 23 août 2017, https://www.huffpostmaghreb.com/ismael-zniber/je-fais-partie-de-ce-peuple-fier-schizophrene-et-hypocrite_b_17808610.html

[13] Les pèlerins à La Mecque lapident symboliquement "Satan",  L'Obs / AFP, 11 août 2019, https://www.nouvelobs.com/societe/20190811.AFP2279/les-pelerins-a-la-mecque-lapident-symboliquement-satan.html

[14] Les « vieux blancs d’Afrique » sont plutôt des aventuriers et rarement des intellectuels.

[15] Mon père qui est né à Madagascar et a vécu une bonne partie de sa vie en Afrique m’expliquait : « Une femme africaine veut retenir son amoureux. Pour cela, pendant que ce dernier dort, elle lui fait sniffer de la cocaïne. Puis, à son réveil, elle le menace de lui jeter un sort, s'il la quitte. Effectivement, dès qu'il veut la quitter, il se sent mal. En fait, quand il veut la quitter, il ne reçoit plus sa dose de cocaïne, et donc il est en état de manque et il souffre. Voilà, en fait, les dessous, les mécanismes du "sortilège" auquel il est "soumis" ».

[16] a) « A Madagascar, il existe ici des araignées venimeuses. Une noire, avec une tache orange sous l'abdomen et qui vit dans les endroits obscurs, porte le nom de Menarody, — « derrière rouge », en malgache. C'est le Latrodectes menavoudi Vins. Elle n'est pas rare sur notre balcon. On la dit très dangereuse. On assure même que sa piqûre est mortelle, et on ne doit pas être loin de la vérité ». Cf. Notes de chasses à Madagascar [d'un entomologiste russe M. G. Olsoufieff, attaché au Laboratoire d'Entomologie agricole de Tananarive], In: Bulletin mensuel de la Société linnéenne de Lyon, 1ᵉ année, n°5, Mai 1932. pp. 74-

77, https://www.persee.fr/docAsPDF/linly_0366-1326_1932_num_1_5_2033.pdf

b) Attention, certains blancs peuvent être des vantards, des tartarins de Tarascon.

[17] COMPTE – RENDU DU 2ème VOYAGE EN COTE D'IVOIRE. Du 29-3-80 au 11-4-80. B. LISAN, http://benjamin.lisan.free.fr/jardin.secret/CompteRendusVoyages/AutresVoyages/CoteIvoire1980.htm

[18] a) Cadavres d'enfants mutilés en Côte d'Ivoire [Plusieurs cadavres d'enfants mutilés ont été retrouvés en Côte d’Ivoire ces derniers jours, faisant penser à des meurtres rituels] - BBC News Afrique, 28 janv. 2015, https://www.bbc.com/afrique/region/2015/01/150128_cote_ivoire_children

b) Côte-d'Ivoire: une supposée résurgence des crimes rituels crée la psychose, Stéphanie Aglietti, correspondance à Abidjan, 3 avril 2018, https://www.liberation.fr/planete/2018/04/03/cote-d-ivoire-une-supposee-resurgence-des-crimes-rituels-cree-la-psychose_1640493

[19] Un collègue de bureau malgache informaticien, vivant depuis 20 ans en France, est persuadé de l’existence des esprits et de la sorcellerie.

[20] Récit de ma visite à deux projets environnementaux à Madagascar en mars 2013 (et autres observations sur Madagascar), Benjamin LISAN. 06/06/2013,

http://benjamin.lisan.free.fr/jardin.secret/CompteRendusVoyages/AutresVoyages/CR-de-ma-visite-de-deux-projets-a-Madagascar-en-mars-2013.pdf

[21] a) Deuxième contribution à l'étude des infanticides rituels à Madagascar, de Raymond Decary, Bulletins et Mémoires de la Société d'Anthropologie de Paris  Année 1929  10  pp. 67-72, https://www.persee.fr/docAsPDF/bmsap_0037-8984_1929_num_10_1_9305.pdf

b) Troisième contribution à l'étude des infanticides rituels à Madagascar, Raymond Decary, Bulletins et Mémoires de la Société d'Anthropologie de Paris Année 1936 7 pp. 23-28, https://www.persee.fr/docAsPDF/bmsap_0037-8984_1936_num_7_1_9396.pdf

[22] a) Madagascar: enquête sur les rumeurs de trafics d’organes après le lynchage à Nosy Be [Trois personnes ont été tuées par une foule en colère, jeudi 3 octobre à Nosy Be. Un Malgache et deux Européens, dont un Français et un Fraco-italien, étaient accusés par la foule meurtrière d’être impliqués dans une affaire de trafic d’organes, après la découverte du corps mutilé d’un enfant], 04-10-2013, http://www.rfi.fr/afrique/20131004-madagascar-rumeurs-trafics-organes-enquete-nosy-be-ridza

b) Madagascar: il n'y a pas de trafics d'organes, mais de la pédophilie, 7 oct. 2013, https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/madagascar/madagascar-il-n-y-a-pas-de-trafics-d-organes-mais-de-la-pedophilie_3071987.html

[23] Madagascar est le pays des rumeurs, la plupart du temps invérifiables, voire malveillantes. Les malgaches qui s’en font le porte-parole, la présentent toujours comme vraie. Malheureusement, la plupart des malgaches n’ont pas suffisamment d’esprit critique et ne vérifient pas leurs sources. Ils se basent toujours sur la bonne foi de celui, qui avant, dans la chaîne de propagation de la rumeur, l’a colporté.  Même les journalistes les diffusent. Et ces rumeurs peuvent faire beaucoup de dégâts (souvent, d’ailleurs, elles servent des buts politiques souvent malveillants, pour salir un adversaire politique).

[24] La yohimbine est considérée comme étant l'un des seuls aphrodisiaques naturels connus de l'homme et aussi le plus puissant.

[25] a) Benjamin : "Effectivement, c'est pour obtenir de la richesse, en relation avec la sorcellerie et certaines superstitions. Sinon, l'assassinat d'enfants, pour en tirer leur "force vitale" est déjà aussi arrivé en Côte d'Ivoire, à Madagascar etc.".

b) Elisa : "Les Albinos étant blancs, la superstition est que la force du Blanc va passer en celui qui a un morceau du blanc.".

c) Anne : "J'ai enseigné en Côte d'Ivoire et je me souviens parfaitement de l'ostracisme qui frappait les albinos".

d) Burundi : Découverte du corps démembré d'un jeune albinos, CNEWS / AFP, 18/08/2019, https://www.cnews.fr/monde/2019-08-18/burundi-decouverte-du-corps-demembre-dun-jeune-albinos-870557

[26] Au Maghreb, les sorcières peuvent être aussi maltraitées. Exemple : « Des islamistes ont débusqué une “Sehhara”, une sorcière, au centre-ville de Ouargla. Quand ces moyenâgeux ont découvert la profession de cette femme, ils ne l’ont pas ménagé. D’abord conduite de force derrière un bâtiment, ils ont commencé par la filmer et l’insulter. S’ensuit ensuite une avalanche d’insultes et d’agressions. Frappée et mise à terre, la femme a été dépossédé de son sac à main ». Source :  https://www.facebook.com/Dz.irreligieux/videos/969895399831694/

[27] a) Réalités quotidiennes des femmes et filles d'Afrique : La condition de la femme africaine (essai), Bérénice Micale Edaye & Benjamin LISAN, 11€, pages 75-76, https://www.amazon.fr/dp/1986557456

b) version électronique (gratuite) de ce livre à télécharger (5 Mo) : http://www.doc-developpement-durable.org/livres/Realites_quotidienneCSP_Size_Fix031518.DOC

[28][28] Avez-vous songé à envoûter un homme par amour ? https://fr.answers.yahoo.com/question/index?qid=20120507094501AA9zHZp&guccounter=1

[29] Réalités quotidiennes des femmes et filles d'Afrique, ibid.

[30] Ou du totalitarisme religieux.

[31] Sans compter les pièges cognitifs qui entachent nos raisonnements, tels les biais cognitifs (biais de confirmation, biais de la « raison de la majorité » …), dont les "fanatiques", mais aussi nous-mêmes, n'avons le plus souvent pas conscience et dont nous sommes victimes.

[32] En psychologie et en psychanalyse, la projection correspond à l'opération mentale par laquelle une personne attribue à quelqu'un d'autre ses propres sentiments, dans le but de se sortir d'une situation émotionnelle vécue comme intolérable par elle. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Projection_(psychologie), b) La projection comme mécanisme de défense, http://www.leconflit.com/article-la-projection-comme-mecanisme-de-defense-49596902.html

[33] Qu’ils viennent peut-être éventuellement de constater pour la première fois.

[34] a) Son biographe a retrouvé la trace d’une plainte qu’elle avait déposée pour harcèlement sexuel contre le médecin qui l’employait comme domestique. Il paraît probable qu’il l’a accusée de sorcellerie pour se défendre de ces accusations. Cf. «Les chasses aux sorcières sont nées aux abords du Léman», Salomé Kiner, 20 octobre 2018, https://www.letemps.ch/culture/chasses-aux-sorcieres-nees-aux-abords-leman 

b) Sorcières, la puissance invaincue des femmes, Mona Chollet, Ed. Zones, 2018, 231 pages.

c) Elle est probablement la dernière sorcière d’Europe à être exécutée.

[35] Les critiques modernes qui ont étudié l’affaire estiment que les accusations ont commencé après le refus de Grandier de devenir le directeur de conscience du monastère, sans se douter que la mère supérieure, Sœur Jeanne des Anges, était devenue folle de lui après l’avoir vu de loin et avoir entendu parler de ses exploits amoureux. On pense que, mise hors d’elle par ce refus, Jeanne a proposé cette place de directeur au chanoine Mignon, ennemi juré de Grandier qu’elle accuse alors d’avoir employé la magie noire pour la séduire. Les autres nonnes se mettent peu à peu à lancer des accusations du même genre. Bien des érudits modernes y voient un cas d’hystérie collective. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Urbain_Grandier

[36] a) En 1847, Victor Hugo nous rapporte que le savant François Arago aimait à raconter l’anecdote suivante : lorsque Laplace publia les derniers tomes de son Traité de Mécanique céleste, l’empereur Napoléon le convoqua et l’apostropha, furieux : « Comment, vous donnez les lois de toute la création et, dans tout votre livre, vous ne parlez pas une seule fois de l’existence de Dieu ! – Sire, répondit Laplace, je n’avais pas besoin de cette hypothèse. ».

b) Pour paraphraser Corinne Fortin, je dirais que « la connaissance scientifique apporte une explication matérialiste aux lois et à l’histoire de la nature ». Cf. L’évolution à l’école. Créationnisme contre Darwinisme ? Corinne Fortin, Armand Colin, 2009.

[37] Astrologie, télépathie, communication à distance par la pensée, OVNI (objets volants non identifiés) en tant que supposés engins extraterrestres, homéopathie, médiumnité, « magnétisme animal », énergies des méridiens, « telluriques » ….

[38] a) Tel les médecins Luc Jouret, cofondateur de l’Ordre du Temple Solaire, Yves Godard, adepte de l’ésotérisme, qui a tué toute sa famille, … Hans Hörbiger, ingénieur, inventeur et idéologue autrichien, auteur de la Doctrine de la glace éternelle (expliquant les phénomènes astronomiques par la lutte perpétuelle entre la glace et le feu) ...

b) L'intuition et l'imagination peuvent aider aux découvertes scientifiques (sans celles-ci Einstein n'aurait pas pu créer toutes ses théories scientifiques). Mais les intuitions ne sont pas "vérité scientifique". Tels étaient celles de René-Louis Vallée, ingénieur Sup’Elec, et sa brillante théorie synergétique (j'ai publié un livre sur cette théorie pseudoscientifique chez Amazon (*)), Jacques Benveniste, médecin immunologue, et sa "mémoire de l'eau", le physicien français René Blondlot et son rayon "N"   ...

(*) La théorie synergétique (études scientifique), 72 pages, B. LISAN, 13,97€, https://www.amazon.fr/dp/1790465958

[39] Croyances aux parasciences : dimensions sociales et culturelles, Daniel Boy, Guy Michelat,  Revue française de sociologie, Centre National de la Recherche Scientifique, 1986, 27 (2), pp.175-204. https://hal-sciencespo.archives-ouvertes.fr/hal-01026485/document