L’Andalousie ou le mythe de la coexistence pacifique des trois religions

 

Réponse à Jean-Luc Mélenchon concernant ses déclarations sur Al-Andalus.

 

Benjamin LISAN, le 13/10/2017.

 

1         Introduction

 

Le 7 mai 2011, invité de l’émission « Répliques » de Alain Finkelkraut sur France Culture, Mélenchon affirme, au sujet de la bataille de Poitiers de 732 : « … Si on avait pu s’épargner les siècles d’obscurantisme que nous a valu la mainmise de l’Eglise sur l’Occident chrétien, si on avait pu, nous, gagner l’apport des civilisations arabes, arabo-andalouses … » [4]. Par ailleurs, il indique : « les cathédrales ont pu être construites grâce aux techniques que nous ont données les Arabes… qui ont conservé les mathématiques. » [4bis].

 

Jacques Heers, professeur émérite à la Sorbonne, explique : « Parler, comme l’ont fait et le font encore quelques historiens d’occasion, d’une civilisation et d’une société « des trois cultures », musulmanes, juive et chrétienne, est signe d’ignorance et de supercherie, les deux ensembles généralement » [8bis, page 13].

 

Quel pouvait être l’apport des « sarrasins » qui dès 719 commencèrent leur pénétration au nord des Pyrénées ? Tout d’abord tueries, dévastations et destruction notamment de tout ce qui peut ressembler à un écrit. Après Narbonne les musulmans prennent et saccagent Carcassonne, Nîmes, Arles, Aix, Avignon, Valence, Vienne, Lyon, Besançon, Dijon, Autun, Luxeuil, Toulouse, Bordeaux… Par bateaux, ils allèrent même piller la Bretagne.

 

Ensuite pillage de tout ce qui peut avoir une valeur et enlèvement des femmes et des enfants qui seront ramenés comme esclaves dans la colonie d’Andalousie, consommés sur place ou exportés dans le reste du monde musulman. Selon Ibn Khurdahbeth, géographe arabe du IXème siècle : « de la mer occidentale arrivent en Orient les esclaves hommes romains, francs, lombards et les femmes romaines et andalouses ». Ibn Haukal géographe du Xème certifie que « le plus bel article importé de l’Espagne sont les esclaves, des filles et de beaux garçons qui ont été enlevés au pays des Francs et de la Galice. Tous les eunuques slaves qu’on trouve sur terre sont amenés d’Espagne et aussitôt qu’ils arrivent on les châtre. » (Jacques Heers, ouvrage cité) [8bis].

 

Lorsqu’on parle de l’Andalousie, l’on ne doit pas oublier l’esclave et le statut inférieur des juifs et chrétiens (statut de dhimmi).

 

N’oublions pas les nombreux pogroms de Juifs et chrétiens, dans l’Andalousie, sous domination musulmane :

 

 

2         Persécution et postérité d’Averroès

 

Rappelons d’autres faits (voir ci-après) :

 

 

2.1        La postérité de la pensée d’Averroès en occident

 

À partir de 1195, Averroès, que le simple fait d'être philosophe rend suspect, est victime d'une campagne de diffamation qui vise à briser son prestige de grand cadiKurt Flasch, spécialiste d'Averroès, explique que des « pressions politiques » ont été exercées par le « parti de ceux qui craignaient Dieu » (les oulémas, des théologiens malikites) sur le calife Al-Mansur, afin que celui-ci abandonne son protégé6.

Averroès est exposé et humilié dans la mosquée de Cordoue, avant d'être forcé de partir de sa ville natale. Il est exilé en 1197 à Lucena, une petite ville andalouse peuplée surtout de Juifs qui décline depuis que les Almohades ont interdit toute religion autre que l'islamU 24. Ses livres sont brûlés et lui-même est accusé d'hérésie, notent les spécialistes7,8. Le poète Ibn Jubair est chargé d'écrire des épigrammes pour le discréditer pendant l'exilU 25. Il écrit, s'adressant à Averroès : « Tu as été traître à la religion »9.

Selon Kurt Flasch, la conséquence du traitement subi par Averroès fut grave sur le monde arabe : ce dernier « perdit dès lors tout contact avec le progrès scientifique »6.

[…] sa pensée qui montre que l'usage de la philosophie et de la logique démonstrative est recommandée par le Coran même, inquiète les musulmans traditionalistes tel le fondamentaliste Ibn Taymiyya, qui consacre une étude entière à démontrer le caractère impie de l'œuvre d'Averroès10. Aussi, une partie de celle-ci est brûlée chez les siens, et n'est conservée que par des traductions juives. Connue en Occident par l'intermédiaire des Juifs de Catalogne et d'Occitanie, son œuvre est intégrée dans la scolastique latineU 25.

En Islam, Averroès, accusé d'hérésie, n'a pas de postérité. Il en est de même de la philosophie (falsafa) dans sa branche rationaliste […]

 Thomas d'Aquin s'est largement servi d'Aristote et a lui-même commenté toute son œuvre disponible en s'appuyant sur les commentaires d'Averroès, surnommé dans la scolastique Commentator, le commentateur par excellence du Philosophe par excellence (Aristote). […] Pour se défendre d'utiliser Aristote, Thomas d'Aquin se sépare de ses commentateurs litigieux, c'est-à-dire les averroïstes latins comme Siger de Brabant. Il écrit alors son De l'intellect contre les Averroïstes (De Unitate intellectus contra Averroistas), ouvrage dans lequel il qualifie Averroès de « dépravateur » de l'école aristotélicienne. Son objectif est de discréditer philosophiquement les tenants des thèses aristotéliciennes condamnées, à savoir l'éternité du monde et la séparation d'un Intellect unique, pour sauver Aristote et montrer l'accord de celui-ci avec les vérités de la foi50 [19].

Précisons, tout de même, que l'œuvre de Thomas a suscité de grands débats théologiques et philosophiques, a d'abord été condamné en 1277, jusqu'à la révocation définitive de ces condamnations en 1325 [20].

 

Pour résumer, malgré la chape de plomb de l’église catholique sur la pensée, la pensée d’Averroès aura une postérité en occident … ce qui n’a pas été le cas en terre d’Islam.

 

2.2        La redécouverte de la pensée grecque en Europe

 

Concernant L'apport arabe dans la redécouverte de la pensée grecque en Europe, l’historien Jacques Heers [8] pensait qu’on surestime largement la contribution des Arabes dans la redécouverte de la philosophie d’Aristote en Occident. Selon lui, « l’enseignement [de la pensée grecque en Occident], celui de la Logique notamment, n'a jamais cessé dans les écoles cathédrales puis dans les toutes premières universités. L’on se servait alors de traductions latines des textes grecs d’origine que les clercs et les érudits de Constantinople avaient pieusement gardés et largement diffusés. Les traductions du grec en langue arabe et de l’arabe en latin, que l’on attribue généralement à Avicenne et à Averoès sont apparues relativement tard, alors que tous les enseignements étaient déjà en place en Occident et que cela faisait plus d’un siècle que la Logique, directement inspirée d’Aristote, était reconnue comme l’un des sept « arts libéraux » du cursus universitaire » [7].

 

L’histoire est souvent plus complexe que l’on le pense. En plus, il y avait tout de même des échanges entre Byzance, qui détenait les textes grecques antiques dans ses bibliothèques, et l’occident. Une partie de cet héritage antique n’est pas passé par les arabes.

 

 

2.3        La traduction des œuvres musulmanes en latin

 

Le Corpus toledanum ou Collectio toledana (1re éd. 1543) est une collection de traductions en latin de textes islamiques, dont le Coran, par une commission de traducteurs réunie par Pierre le Vénérable en 1142 ou 1141.

La commission comprend Herman le DalmateRobert de Chester (de Ketton), Pierre de Tolède, Pierre de Poitiers (secrétaire de Pierre le Vénérable), un musulman nommé Mahomet [22].

 

2.4        Transmission du savoir médical arabe en Occident latin au Moyen Âge

 

Au xiie siècle, Tolède représente, pour de nombreux historien, l’apogée du mouvement de traduction de l’arabe en latin.

Gérard de Crémone (en Lombardie), (1114-1187), vint à Tolède pour étudier des textes arabes, particulièrement l’Almageste de Ptolémée. Près 73 livres sont traduits (avec l’aide de ses assistants). Il manifesta un véritable purisme dans la fidélité à l’égard des originaux, ce qui aboutit à la transcription en latins de nombreux termes techniques.
Parallèlement à la traduction d’œuvres écrites en Orient ou dans l’al-Andalus, il mit aussi en latin plusieurs traités fondamentaux de Galien, d’après leur vision arabe. En médecine, il traduit 10 textes de Galien offrant au monde toute la base théorique antique, ainsi que des auteurs tels que 
AvicenneAbulcassisEl Abenguefith. [21].

 

Malgré la chape de plomb de l’église catholique, cette transmission de savoir a bien eu lieu.

 

2.5        La transmission de la technique grecque et romaine

 

Toute la connaissance technique ne vient pas du monde musulman.

 

Le système bielle-manivelle existait déjà dans l’Empire romain (scierie de Hiérapolis) [23]. Et il a été redécouvert en occident, sans l’aide des arabes [23].

 

Le traité De architectura (en français « au sujet de l’architecture »), un traité d'architecture en latin, de Vitruve nous est parvenu grâce à une seule copie, dépourvue d’illustration provenant des îles britanniques et rapportée par Alcuin à la cour de Charlemagne où elle suscita un intérêt exclusivement philologique, comme chez Eginhard. Reproduit en plusieurs exemplaires à partir de la copie originale aujourd’hui perdue, il ne semble pas avoir exercé une quelconque influence sur l’architecture durant tout le Moyen Âge, même si un manuscrit du De architectura à Oxford est émargé d’une glose de la main de Petrarque et que Boccace en possédait une copie. D’autres copies sont attestées, également en Italie, à la fin du xive siècle [24].

Ces copies ont peut-être pu servir à la construction des cathédrales. Mais on sait aussi que beaucoup de techniques, pour la construction des cathédrales, ont été découvertes empiriquement et localement, par les bâtisseurs de cathédrales (sans apport de la civilisation islamique concernant ces découvertes) [25].

D’ailleurs le moyen-âge occidental a été beaucoup plus inventif techniquement que la civilisation islamique, aux mêmes époques [25].

Probablement, l’absence d’esclavage en occident (contrairement à ce qu’il se passait en terre d’islam où la force humaine était très employée) a poussé l’occident à se surpasser techniquement [26].

 

3         La persécution des juifs et des chrétiens

 

3.1        Abd al-Rahman II, émir omeyyade de Cordoue (822-852)

 

Durant son règne, il impose l'apostasie des enfants chrétiens nés de couples mixtes. Des chrétiens s'ouvrent donc de gré ou de force à la culture musulmane et s'arabisent, au grand dam de la hiérarchie épiscopale et des chrétiens opposants. Les pressions exercées par le pouvoir vont jusqu'à la persécution, ainsi que l'illustre la décapitation des martyres wisigothes Élodie et Nunilone et de l'évêque Euloge de Cordoue. Les chrétiens sont accusés de semer le trouble, de perturber les prières dans les mosquées ou de prendre à partie les religieux islamiques, les frappant et les insultant. Abd el-Rahman puis son fils répriment durement ces troubles[1] (voir martyrs de Cordoue[2]).

 

3.2        Muhammad Ier, émir Omeyyade de Cordoue (852-886)

 

Il entreprend de parachever l'entreprise de persécution des chrétiens entreprise par son père : destruction des églises construites après la conquête, renvoi des chrétiens qui servent dans l'administration, décapitation des blasphémateurs qui critiquent l'islam. Il dresse un édit pour exécuter ou réduire en esclavage ceux des chrétiens qui refuseraient la conversion à l'islam ; mais ses conseillers, craignant qu'un dépeuplement n'affaiblisse ses états, parviennent à le convaincre de le révoquer et de réduire la persécution à ceux qui attaqueraient publiquement l'islam.

Exaspérés par les exécutions pour blasphème et par la hausse de la djizîa, les chrétiens de Tolède se révoltent, menés par Ordoño Ier des Asturies. Muhammad les écrase à Guadalacete[3].

 

3.3        Abd Allah ben Muhammad, émir de Cordoue (888-912)

 

Il a une réputation de cruauté, car les troubles durant son règne l’obligent à répandre souvent le sang : un de ses fils, soupçonné de trahison, et de nombreux rebelles. En effet, son accession au trône est le signal de plusieurs révoltes en Al-AndalusDe nombreuses révoltes éclatent, à cause de l’antagonisme entre les différentes composantes de la population : Arabes, Berbères, Muladi ou Mozarabes et Chrétiens.

 

3.4        Almanzor ou Al-Mansur (976-1002), calife omeyade de Cordoue, le « champion du jihad »

 

L une puissante armée musulmane quitte Cordoue pour la 48e expédition d'Almanzor. Le , les forces musulmanes sont aux portes de Saint-Jacques-de-Compostelle, désertée par ses habitants. Durant une semaine la ville est pillée et finalement incendiée, la basilique rasée mais la tombe de l'apôtre y reposant est conservée de même que la vie du moine chargé de sa conservation est épargnée. Les portes de la cité ainsi que les cloches de l'église sont transportées à Cordoue de même qu'un nombre considérable de prisonniers.

Bien que les campagnes menées par Almanzor aient été désignées par lui-même comme jihâd, que la destruction et le pillage d'églises et de monastères aient été monnaie courante (essentiellement pour les richesses que contenaient ces bâtiments), Almanzor n'était pas un fanatique religieux. Les récits chrétiens, bien qu'ils aient décrit Almanzor comme le fléau des chrétiens et un allié du démon, ne montrent pas pour autant une hausse des persécutions envers les musulmans. Almanzor lui-même a engagé de nombreux mercenaires et guerroyé avec des comtes chrétiens, le but premier de ses campagnes étant non pas une guerre contre la chrétienté mais uniquement l'acquisition de richesses, d'esclaves et l'humiliation des rois chrétiens[4].

 

Beaucoup de non arabes se convertissaient à l'islam, bien que le pouvoir (califat …) ne l'encourageât pas car c'était une perte de recettes fiscales : les musulmans ne payaient pas l'impôt personnel (Jizya) auquel étaient soumis les dhimmis.

 

4         Conclusion

 

J'ai publié ce texte, parce qu'une beaucoup de personnes en France, y compris les intellectuels, croient au "mythe d'Al-Andalus tolérant qui aurait permis la coexistence pacifique des trois religions".

 

En fait, la civilisation d'Al-Andalus a été plutôt, majoritairement, violente et intolérante [mais c'était l'époque qui voulait cela], avec quelques périodes pacifiques et brillantes dont celles deux califes éclairés d'Al-Andalus : 1) Abd al-Rahman III (891-961), 2) Al-Hakam II (915-976).

 

Sinon, n'oublions pas que les "maisons de la sagesse" n'avaient pas pour but la recherche de la connaissance gratuite, pour elle-même, mais de contribuer / concourir à la gloire de l'islam [27].

 

Jean-Luc Mélenchon fait souvent le buzz, afin d'attirer l'attention sur lui. On pourrait alors supposer que sa déclaration sur Al-Andalus est destinée à faire le buzz. Mais je ne sais pas pourquoi, je pense que sa déclaration était vraiment sincère et qu'il croit réellement que Al-Andalus est plus heureux et tolérant que l'occident chrétien médiéval. A contrario, il ne faut pas, non plus, idéaliser ce dernier. Car des pogroms et des guerres fratricides (comme la croisade des Albigeois) y ont été organisés / s’y sont déroulés (tout comme au Maghreb, à la même époque).

 

PS. Souhait irréaliste : Je préférerais que tous les Français soient au niveau d'instruction des professeurs au collège de France ou de ceux de Normal Sup. ... et que tous aient acquis la connaissance de la démarche scientifique. il y aurait moins de pseudosciences et de théories du complot. Mais il n'y a pas de voie royale à la science et aux connaissances. Il faut de longues études. Si tout le monde faisait BAC+8, cela coûterait cher à l'état français. L'idéal de culture universelle du.18° siècle (connaître toutes les sciences (idéal des humanistes, Kant, Descartes. ....) _ économie, physique, mathématiques etc. _ est pratiquement impossible, tellement elles sont riches et spécialisées, au 21° siècle. A moins de rendre tout le monde génial (par la génétique (?) .... Mais avec le risque de créer le meilleur des monde d'Aldous Huxley ?). Développer, éveiller la curiosité des enfants, donner aux enfants le goût du savoir (du gai savoir) et de la recherche, dès l'école maternelle ? Puis donner le goût de la lecture.

 

5         Bibliographie

 

[4] Ah, ces vérités (à peine dérangeantes...), http://plus.lefigaro.fr/comments_reply/14882867

[4bis] J.L. Mélenchon : " les cathédrales, c'est grâce aux arabes ", émission « Répliques », 7 mai 2011 , https://www.youtube.com/watch?v=z-51lYhokvU

[5] https://fr.wikipedia.org/wiki/St%C3%A9phane_Courtois

[5bis] Le procès de Lénine par Stéphane Courtois, 10/10/2017, https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-2eme-partie/la-grande-table-2eme-partie-mardi-10-octobre-2017

[5ter] Stéphane Courtois : «C'est bien Lénine qui a inventé le totalitarisme», http://www.lefigaro.fr/vox/histoire/2017/09/29/31005-20170929ARTFIG00061-stephane-courtois-c-est-bien-lenine-qui-a-invente-le-totalitarisme.php

[6] https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Daix

[7] Entretien de Jacques Heers dans La Nouvelle Revue d'histoire, no 29, mars-avril 2007, p. 13.

[8] https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Heers

[8bis] Les Négriers en terres d’islam, VII-XVIème siècle, La Flèche, Ed. Perrin, Paris, 2003, page 13.

[9] Les contradictions de Jean-Luc Mélenchon, Alain Dayan, 12 FÉVR. 2017, https://blogs.mediapart.fr/alain-dayan/blog/100217/les-contradictions-de-jean-luc-melenchon

[17] https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_de_Grenade

[18] Une longue liste de pogroms anti-chrétiens ou anti-juifs en terre d’islam…, 21 Mai 2015, http://www.europe-israel.org/2015/05/une-longue-liste-de-pogroms-anti-chretien-ou-anti-juif-en-terre-dislam/

[18bis] La condition juive sous l’islam au Maghreb, 1148-1912, Michel Alba, https://blogs.mediapart.fr/michel-alba/blog/080311/la-condition-juive-sous-lislam-au-maghreb-1148-1912

[18ter] Pogrom anti-chrétien ou anti-juif en terre d’Islam ?, Gérard Darmon, 09 Sep 2011, http://www.europe-israel.org/2011/09/pogrom-anti-chretien-ou-anti-juif-en-terre-d%E2%80%99islam-par-gerard-darmon/

[19] https://fr.wikipedia.org/wiki/Averro%C3%A8s

[20] https://fr.wikipedia.org/wiki/Thomas_d%27Aquin

[21] https://fr.wikipedia.org/wiki/Transmission_du_savoir_m%C3%A9dical_arabe_en_Occident_latin_au_Moyen_%C3%82ge#G.C3.A9rard_de_Cr.C3.A9mone

[22] https://fr.wikipedia.org/wiki/Corpus_de_Tol%C3%A8de

[23]  https://fr.wikipedia.org/wiki/Syst%C3%A8me_bielle-manivelle

[24] https://fr.wikipedia.org/wiki/De_architectura#Le_trait.C3.A9_.C3.A0_travers_les_si.C3.A8cles

[25] Histoire des Techniques, sous la direction de Bertrand Gille, La Pléiade, 1978.

[26] Hypothèses sur l'origine de la pensée scientifique en Occident, Benjamin LISAN, 1 Août 2005, http://benjamin.lisan.free.fr/jardin.secret/EcritsScientifiques/Ethnologie/HypothesesSurOriginePenseeScientifiqueEnOccident.htm

[27]  Sur ces califes voir mon document : http://benjamin.lisan.free.fr/jardin.secret/EcritsPolitiquesetPhilosophiques/SurIslam/sur_l-apogee_et_le_declin_du_monde_arabo-musulman.htm

[28] Al Andalus, l'invention d'un mythe : La réalité historique de l'Espagne des trois cultures, Serafin Fanjul (°), Collection : TOUC.HISTOIRE, Ed. Ortilleur, 25 octobre 2017, 732 pages.

 

Dans ce livre, l'historien démonte le mythe de la cohabitation pacifique entre les cultures arabo-musulmanes, chrétiennes et juives à Al-Andalus. La période fut en effet marquée par des affrontements entre chrétiens et musulmans et par une grande intolérance entre religions.

 

Serafin Fanjul s'est penché principalement sur Al-Andalus, cette Espagne médiévale dite des trois cultures, où la domination politique de l'islam aurait permis pendant des siècles d'extraordinaires échanges culturels entre les communautés islamique, chrétienne et juive, sur fond de cohabitation harmonieuse. Il montre avec érudition comment l'imaginaire des romantiques est passé par là, laissant en héritage une vision du passé hispanique qui relève davantage du fantasme que de la réalité. La vérité historique a été emportée par la croyance, et celle-ci est d'autant plus séduisante que les sirènes du conformisme ont su la détourner à leur profit pour faire de l'Espagne d'alors un véritable paradis perdu du multiculturalisme européen. Face aux partis pris stériles et lieux communs en tout genre, Serafín Fanjul entend dissiper la brume pour "retrouver l'Espagne". Et la réalité historique que son travail restitue est celle d'une péninsule où règnent entre les communautés l'intolérance et le conflit, la souffrance et la violence, bien loin de l'ouverture et de l'apaisement trop souvent soutenus. La minutie de l'argumentation de Fanjul permet ainsi d'entrevoir, à rebours de la représentation habituelle, une Espagne qui a trouvé dans la Reconquista la voie de l'émancipation et de la libération.

Source : https://www.amazon.fr/Andalous-linvention-dun-mythe-historique/dp/2810007055

 

(°) Docteur en philologie sémitique, professeur de littérature arabe à l'université autonome de Madrid, ancien directeur du Centre culturel hispanique du Caire et membre de l'Académie Royale d'Histoire d'Espagne, Serafín Fanjul est l'un des meilleurs spécialistes internationaux de la littérature arabe et de son histoire.

 

Table des matières

1       Introduction. 1

2       Persécution et postérité d’Averroès. 1

2.1         La postérité de la pensée d’Averroès en occident. 2

2.2         La redécouverte de la pensée grecque en Europe. 2

2.3         La traduction des œuvres musulmanes en latin. 3

2.4         Transmission du savoir médical arabe en Occident latin au Moyen Âge. 3

2.5         La transmission de la technique grecque et romaine. 3

3       La persécution des juifs et des chrétiens. 3

3.1         Abd al-Rahman II, émir omeyyade de Cordoue (822-852). 3

3.2         Muhammad Ier, émir Omeyyade de Cordoue (852-886). 4

3.3         Abd Allah ben Muhammad, émir de Cordoue (888-912). 4

3.4         Almanzor ou Al-Mansur (976-1002), calife omeyade de Cordoue, le « champion du jihad ». 4

4       Conclusion. 4

5       Bibliographie. 5

 

 

 

 



[1] Abd al-Rahman II, https://fr.wikipedia.org/wiki/Abd_al-Rahman_II

[2] Martyrs de Cordoue (850-859), https://fr.wikipedia.org/wiki/Martyrs_de_Cordoue

[3] Muhammad Ier (Omeyyade), https://fr.wikipedia.org/wiki/Muhammad_Ier_(Omeyyade)

[4] Almanzor, https://fr.wikipedia.org/wiki/Almanzor