Présentation
de l’Association d’aide et de soutien aux personnes souffrant de céphalées de
tension
Dans le milieu médical en France, on
admet que les céphalées de tension proviendraient de l’incapacité de
certaines personnes à gérer leurs stress. Les médecins et chercheurs,
constatent, en général, à l’examen clinique et neurologique du patient que
tout est normal. On ne détecte rien au niveau biologique. Bien que les
médecins reconnaissent ce mal comme un mal encore inexpliqué par la
science [1],
une majorité d’entre eux pensent que les céphalées de leurs patients sont modérées,
même si ces personnes semblent pourtant réellement souffrir et malgré la gêne
intellectuelle professionnelle et sociale handicapante ressentie par ces
patients. |
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Dès que le diagnostic de
céphalées de tension est posé, le médecin prescrit des antidépresseurs
et des anxiolytiques, visant à apaiser la souffrance morale du
patient, voire des analgésiques pour calmer la douleur. Puis le patient
est livré à lui-même, même si ses céphalées ne diminuent pas, et bien qu’il
reste toujours handicapé professionnellement et socialement. Nombreux sont
les médecins pensant qu’il suffirait à ces personnes souffrantes de vouloir réellement
s’en sortir, de prendre la vie du bon côté, de sortir, de faire du sport, et/ou
de suivre, avec une volonté sincère, des techniques et thérapies de gestion de
stress, pour résoudre leur problème. Pour eux, si ces traitements de gestion du
stress ne suffisent pas, alors des antidépresseurs couplés aux anxiolytiques
viendront à bout du mal.
D’une manière générale, au 21° siècle, en
France, le problème reste toujours peu connu et n’est pas suffisamment pris au
sérieux. Peu de médecins sont formés à traiter les céphalées de tension, en
particulier grâce aux psychothérapies [2].
Jamais aucune psychothérapie n’est
proposée, alors qu’ils existent pourtant des psychothérapeutes (rares, il
est vrai), spécialisés dans les céphalées en France [3].
Et si le patient veut suivre une
psychothérapie pour ces céphalées, celle-ci ne sera pas malheureusement pas
remboursée par la Sécurité sociale, à moins que le psychothérapeute soit aussi
psychiatre, ce qui est devenu rare en France. Par ailleurs à cause de ses difficultés
à conserver un emploi, le patient ne peut le plus souvent pas se payer cette psychothérapie.
Aucun aménagement (tels psychologues formés aux céphalées de tension,
propositions d’emplois aménagés …) n’est prévu à l’ANPE.
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L’histoire du patient n’est
systématiquement pas prise en compte, en France, dans le traitement des
céphalées [4]. Cette histoire
est pourtant très importante dans la psychogenèse des céphalées de tension du
patient. Souvent le début des céphalées de tension est lié
à un événement ou une accumulation d’évènements précis souvent importants ou
graves, que le psychothérapeute peut retrouver ou repérer, au cours d’une
sorte d’enquête policière. Le
patient, dans son histoire, a pu connaître des épisodes où son intégrité
psychique et morale a pu être menacé, du
fait d’épisodes d’abandons et ou de précarisations affectifs graves (par
exemple, suite à un deuil), de maltraitances, une enfance |
marquée par une préférence
parentale entre membres d’une même fratrie, par des non-dits, par des mystères
familiaux, des épisodes d'humiliation, d’exclusion, d’infériorisation, de
rabaissement, de rejet, d’un désir blesser (devant tout le monde), de dévalorisation
et de culpabilisation systématiques, de domination ou de pression morale
hostile, provenant de proches menaçants et hostiles (parents, frères, sœurs,
autorités « morales » …). Tous ces épisodes sont générateurs de
souffrance. Du fait de son caractère à nouveau
dévalorisant, menaçant, fragilisant etc…, un incident significatif
ultérieur peut rappeler des traumas ou blessures passés et déclencher à partir
de ce moment des céphalées …
Le plus souvent il n’y a pas d’écoute ou
de vraie considération du médecin pour son patient et son histoire.
C’est tout juste s’il ne considère pas, dans certains cas, son patient
comme un casse-pieds.
Enfin, l’image véhiculée au sein du corps
médical est aussi celles de céphalées de tension toujours modérées.
Pourtant, elles ne sont pas en fait modérées, quand celles-ci provoquent
des handicaps professionnels sérieux, des pertes de mémoires, de fortes
difficultés de concentration et des nausées [5].
Cette idée reçue tenace provient du fait que les céphalées de
tension chroniques particulièrement invalidantes sont excessivement rares. D’après notre
propre expérience, celles-ci ne se rencontreraient que dans 1 à 10% des cas de
patients souffrant de céphalées de tension. Et donc ces derniers cas peuvent
largement passer inaperçus parmi une vaste population de patients consultant
pour des céphalées de tension en général modérées.
Par ailleurs, il y existe aussi un vrai placebo durant la
séance, dès le patient trouve enfin une vraie écoute et une vraie considération
auprès d’un médecin compatissant ou prenant le temps de l’entendre, …
les céphalées de tension diminuant le plus souvent alors. Mais cette
prometteuse embellie en général ne dure que le temps la séance et les céphalées
reprennent rapidement « possession
de leur proie » après la séance [6].
Enfin, le patient fait à tout instant des efforts intellectuels
pour rester clair. Tout cela peut dérouter le médecin sur la réalité du
handicap intellectuel allégué par le patient et le conduira alors à croire que
les céphalées du patient restent toujours modérées et que le patient est
malgré tout un peu hypocondriaque.
Ce que nous voulons changer avec notre association
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Trop souvent colle aux personnes
souffrantes, l’étiquette de personnes hypocondriaque, pénibles etc… alors que
leurs attentes sont pourtant légitimes et leur souffrance et leur handicap
réels. Les céphalées les accablent
pendant des périodes très longues, les empêchant le plus souvent d'accomplir
des tâches essentielles et d’affronter des rapports de forces, utiles à leur
réussite professionnelle. Se basant sur une analyse
superficielle, on affirmera alors que leurs difficultés à affronter les
rapports de force proviennent de leur manque de confiance en eux. |
S’ils ne travaillent pas ou travaillent
mal, alors on les considérera comme paresseux ou incapables. Mais en réalité,
c’est parce qu’ils sont bloqués et handicapés par leurs céphalées, parce qu’ils
souvent trop dur et épuisant de passer des heures à lutter sans cesse contre
ses céphalées, lors d’activités diverses. Ces personnes sont réellement
désespérées d’être aussi handicapées, frustrés de ne pouvoir rien faire. Et si
par chance, la crise passe, alors ils retrouveront toute leur force et toute
leur assurance.
On affirme encore qu’ils seraient de
grands anxieux. Mais ces « grands anxieux » n’ont pas de sueurs
froides, d’angoisses ou de tachycardies. S’il y a réel stress, ce stress est
intérieur, souvent invisible même à la conscience du patient.
S’ils sont dépressifs, alors on affirmera
enfin que leur « dépression » est la cause de leurs céphalées (et non le
contraire). Et si des céphalées permanentes
les épuisent … alors cette fatigue anormale sera mise sur le compte de leur
état « dépressif ».
Cette ambiance sociale dévalorisante à
leur égard ne fait que renforcer et perpétuer le cercle vicieux des céphalées
de tension, dans lequel ils sont enfermés.
C’est cette image le plus souvent
négative et dévalorisante de ces malades que nous voulons changer dans les
mentalités, dans la société et auprès des médecins.
C’est une des raisons du « défi pour les
céphalées de tension » que nous avons lancé et que tous peuvent
consulter dans la page d’accueil du site de l’association. |
Enfin, nous voulons, par ailleurs, que
toute psychothérapie entreprise par le patient pour le traitement
de ses céphalées de tension chroniques, lorsqu’elles sont particulièrement
incapacitantes, soit prise charge par la Sécurité sociale, surtout
quand la personne, du fait de ses céphalées de tension, n’a peu ou pas de
revenus ou quand il est en situation de grande précarité (psychologique etc.
…). Cette psychothérapie peut aider utilement le patient à se sortir
d’une situation relationnelle inextricable par rapport à laquelle il n’a pas
suffisamment de recul et dans laquelle il est pris comme dans de la glue.
Ultérieurement, nous souhaiterons que
l’histoire et la psychogenèse des céphalées de tension des patients soient bien
mieux étudiés _ par exemple, grâce au questionnaire
comportant plus de 80 questions et que vous trouverez sur le site dans la page
« Etudes et Recherche » du site Internet de notre association. Nous
souhaitons aussi qu’une base de données de l’histoire des patients puisse être
constituée, avec l’accord des patients.
Certains
médecins ou psychologues pensent que les céphalées prendraient leur source
dans un conflit entre le sur-moi et une frustration d’échec, générant du
ressentiment et de la rancune, que l’on voudrait alors refouler. D’autres
pensent à une auto-culpabilisation. On endosserait souvent une faute non commise. Nous
pensons, pour notre part, qu’il y a autant de causes de céphalées de tension
qu’il y a d’individus et que le problème est complexe. Comme
les céphalées de tension sont souvent le signal d’alerte d’une souffrance ou
d’une détresse cérébrale [7], nous émettons alors
l’hypothèse qu’elle pourrait être aussi un signal d’alerte (d’alarme) général
concernant toute menace importante pour le cerveau, physique ou psychique. |
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Par
ailleurs, dans le cas de certains patients souffrant de céphalées de tension chroniques
particulièrement invalidantes, il semblerait avoir été observées de
« fortes sensibilités réflexes à des facteurs psychiques ». Certains
ont connu dans le passé, et leur enfance, des épisodes tétaniques ou
spasmophiliques. Et nous nous sommes demandés s’il n’existe pas des profils de
personnes plus prédisposés, plus sensibles « dès le départ », aux
céphalées de tension que d’autres.
S’il
ne pouvait exister, dans certains cas, de fortes sensibilités aux conditions
initiales mettant tout de suite aux « taquet » (en butée) ce signal
d’alarme (de petits stress générant de fortes céphalées chez certaines
personnes).
Ce sont quelque uns des axes de
recherches que nous souhaiterions étudier avec les médecins au sein de notre
association.
Pour en savoir plus sur notre association, adhérer, la soutenir,
soutenir et agir pour les malades, participer à nos colloques et conférences,
obtenir des informations sur le sujet ou participer à nos recherches, vous
pouvez toujours nous joindre :
1) à l’adresse suivante :
Association
d’aide et de soutien aux personnes souffrant de céphalées de tension, C/O Benjamin
Lisan, 16 rue de la Fontaine du But, 75018 PARIS,
2) à l’un de nos deux n° de téléphones : 06.16.55.09.84 ou
01.42.62.49.65
3) à notre adresse e-mail / courrier :
benjamin.lisan[arobase]free.fr
Vous pouvez aussi
consulter le site Internet de notre association à l’adresse suivante : http://www.cephaleesdetension.co.nr
[1] Marie-Paule Lagrange, Maux de tête chroniques: Comment
les soigner (migraine, céphalées de tension, céphalées chroniques par abus
médicamenteux), témoignages, pathologie et techniques adaptées, Editions
Ellébore, 2004, page 155.
[2] On constate ce manque de formation lorsque, par exemple,
des psychiatres confondent, migraines et céphalées de tension, affirment à un
patient (connaissant son problème depuis 10 ans) que son problème est d’origine
ophtalmique ou encore quand un médecin psychiatre prescrit de l’aspirine pour
des céphalées de tension.
[3] Influencée par la « psychiatrie athéorique
médicamenteuse » américaine, notre médecine est devenue une médecine presse-bouton
chimique, ne résolvant rien au niveau des céphalées de tension chroniques
(c’est ce qui est le plus grave), mais coûtant bien moins cher qu’une vraie psychothérapie.
[4] Y compris lors d’expérimentations médicales destinées à
tester une nouvelle thérapie des céphalées de tension.
[5] Certains
médecins admettent le caractère incapacitant de ces céphalées, mais
continuent à affirmer qu’elles restent modérées, ne voyant pas la
contradiction entre leurs deux affirmations. Par exemple, il est dit que
"Cette variante des céphalées de tension [les
céphalées de tension chroniques] est beaucoup plus incapacitante.
Dans ces deux cas, les céphalées sont d’ordinaire légères ou modérées ….",
Aide-mémoire N°277 Céphalées, Mars 2004, (OMS), http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs277/fr/
. Ou encore, il est dit que "ces
céphalées sont souvent d’intensité modérée [ …]. Mais chez certaines
personnes, elles peuvent prendre des proportions plus gênantes et
devenir quasi-permanentes … ". Dr Chantal Guéniot,
http://www.doctissimo.fr/html/sante/mag_2001/mag0629/sa_4039_cephalees.htm
[6] Marie-Paule Lagrange, ibid, page 154.
[7] Il arrive que les maux de tête signalant une tumeur au cerveau, une encéphalites grave, une rupture d’anévrisme, des caillots sanguins, un défaut d’oxygénation cérébrale ou d’hypoxie (mal aiguë des montagnes, intoxication au monoxyde de carbone …) se présentent sous une forme de céphalées ressemblant à des céphalées de tension … bien qu’il existe quelques différences _ par exemple, l’intoxication aux monoxyde de carbone et le Mal aiguë des montagnes, avec début d'œdème cérébral, provoquent des maux de tête frontaux pulsatiles (avec sensation de battements, de pulsations). Sources : http://fr.wikipedia.org/wiki/Monoxyde_de_carbone & http://www.medecine-et-sante.com/voyages/maldesmontagnes.html