Le déni face au changement climatique

 

Par Benjamin Lisan, le 22/09/2020

 

Je suis toujours consterné par ceux, climatosceptiques, qui, comme Donald Trump, sont encore dans le déni face au changement climatique [9].

 

Dès les années 70 (et bien avant), les climatologues _ avant même que le GIEC se constitue _, avaient annoncé, que :

 

1)      L’augmentation trop rapide du taux de gaz carbonique (CO2) dans l’air, à cause des productions humaines de CO2, allait accélérer le changement climatique (i.e. le réchauffement climatique en cours),

2)      Le changement climatique n’allait pas augmenter linéairement, mais qu’il allait s’accélérer, à cause : a) du dégazage du méthane (CH4), stocké dans le pergélisol arctique et stocké dans les hydrates de méthane, en profondeur dans les océans (l’effet de serre produit par le méthane étant 20 fois plus puissant que celui du CO2), b) la diminution de l’albedo, avec la diminution rapide de la surface de la banquise et de toutes les surface de neige, sur le globe, qui réfléchissait les rayons solaires vers l’espace (les glaciers reculant à grande vitesse …), c) l’augmentation de la déforestation dans le monde, en particulier des grandes forêts primaires tropicales (d’Amazonie, du bassin du Congo en RDC, de Bornéo,  …), d) l’augmentation de la consommation de sources d’énergie fossile, depuis les années 50 …

3)      Nous aurions de plus en plus d’épisodes climatiques violents ou extrêmes : augmentation des épisodes de grandes sécheresses, des incendies de forêts géants, de la désertification du Sahara et du Sahel, des épisodes d’inondations violentes, de la fréquence et de l’intensité des cyclones.

4)      Pour limiter ce réchauffement climatique, il fallait à tout prix, diminuer l’émission de gaz à effet de serre (GES), dont le CO2, due aux activité humaines _ causée a) par la consommation de pétrole dans les transports, l’industrie, … b) par la déforestation etc. … 

5)      Toutes les études des carottes de glaces extraites des pôles, par les paléoclimatologues (Jean Jouzel [5], Valérie Masson-Delmotte, …), montrent un augmentation rapide du CO2 dans l’atmosphère depuis 1850, qui s’accélère vers 1950, augmentation que l’on ne peut mettre que sur le compte des activités humaines.

 

J’avais moi-même exposé tous ces arguments dans ce document « L’influence de l’homme sur le réchauffement climatique », en octobre 2004 [1].

 

Mais comme au départ, ces évolutions étaient très progressives, les climatosceptiques n’en ont pas tenu compte [9] [10]. Ils ont avancé les contre-arguments suivants :

 

1)      Les mesures, préconisées par le GIEC, pour réduire les GES _ réduction de la consommation des énergies fossiles, augmentation de la part des énergies renouvelables (éoliennes, solaires …) dans notre consommation énergétique _, couteraient une fortune à l’économie _ à celle des transports, à celle de l’industrie … _, la ruinerait, qu’il fallait rester optimiste, que l’homme étant suffisamment intelligent, il trouverait des solutions _ par exemple, par enfouissement du CO2 dans le sol, le basalte … _ qui coûteraient moins chères que celles préconisées par le GIEC.

2)      On ne pouvait se permettre de ruiner l’économie mondiale, sur la base des lubies de l’écologie punitive.

3)      Le GIEC serait un lobby corporatiste, qui ne défendrait que leur position, leurs subventions, leur bout de gras (ici, cet argument étant le plus spécieux). C’était l’un des argument de Claude Allègre et de Dominique de Montvalon, dans leur livre « L’imposture climatique ou la fosse écologie », en 2010. L’ensemble des arguments de ce livre ayant d’ailleurs été réfutés dans un document de 60 pages [6], rédigé par madame Valérie Masson-Delmotte, une climatologue et paléoclimatologue française, arguments auxquels Claude Allègre n’a jamais répondu.

4)      Le réchauffement climatique actuel ne serait lié qu’à des facteurs naturels, en particulier aux cycles de Milankovitch ou Milanković (théorie de Milutin Milankovitch, élaborée en 1941, rendant compte de l'alternance des cycles glaciaires et interglaciaires durant le Quaternaire). Le GIEC avait beau montrer que les phases du réchauffement climatique naturel sont lents, alors que celui qui a démarré vers 1950 est rapide, même très rapide [4], malgré tous, les climatosceptiques refusent tous les arguments scientifiques, dont ceux fournis par l’examen du C02 dissout dans les glaces polaires.

 

Personnellement, j’ai lu le livre "L'imposture climatique", j’ai discuté directement en 2010, avec madame Valérie Masson-Delmotte, j’ai lu les arguments de son document [6] et j’ai été plus convaincu par ses arguments que par ceux de Monsieur Claude Allègre.

 

Malheureusement aussi, ce qui rajoute à la difficulté à lutter contre les GOS, les écologiques allemands n’ont pas été, eux-mêmes, cohérents, en voulant arrêter la filière nucléaire (non-productrice de GES), et donc en contribuant à augmenter la part de la consommation de charbon (produisant des GES), dans le mixte énergétique allemand.

 

Les industries du pétrole et du charbon ont, de leur côté, réalisé un lobbying très important pour discréditer les études du GIEC [8] [11].

 

« Résultat des courses », personne n’a pris les mesures qui s’imposaient :

 

1)      Aucune réduction de la consommation des énergies fossiles. Il a toujours une course à la recherche de gisements de pétrole (off-shore …) et de bitumes (sables bitumineux, dont l’extraction est très polluante, fracturation hydraulique [7], elle aussi polluante, …) et à leur exploitation.

2)      La déforestation rapide des grandes forêts primaires tropicales continue toujours autant.

3)      Avec les feux géants détruisant les grandes forêts primaires tropicales, les grandes forêts boréales (Russie, Suède …), la toundra, … augmentant encore la production de C02 et le réchauffement climatique [14],

4)      Aucun des 20 objectifs établis il y a 10 ans pour préserver la planète n’a été atteint [13].

 

Les USA, un des principaux contributeurs des GES, se sont retirés de la COP, ce qui ralentit encore la lutte mondiale contre la production des GES.

 

Et actuellement, l’on observe :

 

1)      Une augmentation moyenne de la saison sèche et de la diminution de celle des pluies, dans la zone intertropicale et tropicale,

2)      Une augmentation des sècheresses, l’été, eu Europe, aux USA.

3)      Une augmentation des feux de forêts, de leur violence et de leur gigantisme (en Amazonie, en Californie, en Australie …) _, devenant répétitifs, comme Amazonie (aussi au Pantanal (Brésil), actuellement), en Californie, Australie, faits qu’on n’avait jamais observés avant 1970 [3].

4)      Des feux de toundras arctiques (y compris au Groenland) et des sècheresses dans l’arctique, que l’on n’avait jamais observé dans le passé.

5)      Une augmentation moyenne des températures dans l’arctique, depuis 1995, de plus de 5 à 10 °C.

 

J’ai discuté, il y a quelques mois, avec un climatologue, qui m’a affirmé qu’il était déjà trop tard, que l’accélération du réchauffement climatique avait déjà bien démarré.

Tout ce qui arrive actuellement avait été prévu par les modèles climatiques du GIEC.

 

Le seul paramètre sur lequel on peut encore agir est de tenter de limiter le réchauffement climatique (causé par l’homme) à deux degrés Celsius, pour éviter que le climat mondial devienne totale instable (erratique) et/ou qu’il y ait un emballement du réchauffement climatique.

 

On sait qu’une solution pour le limiter est de planter des milliard d’arbres sur tout le globe et de protéger enfin les grandes forêts primaires tropicales. L’on sait que ces dernières servent de tampon climatique et qu’elle contribue à augmenter l’humidité locale, y compris au-delà de leur lisières, sur plus de 100 km [12].

 

J’ai écrit à ce sujet ce document « L’importance des grandes forêts primaires sur le climat mondial » [12].

 

Ces deux dernières mesures, demandant des volontés politiques fortes, peuvent empêcher la catastrophe climatique à venir.

 

Si l’on ne le fait pas, la pauvreté augmentera dans les pays tropicaux en voie de développement, ce qui contribuera à augmenter l’immigration clandestine des habitants pauvres (paysans pauvres …) vers les pays riches, le terrorisme et les guerres dans ces pays tropicaux en voie de développement.

 

Souvent malheureusement, l’être humain réagit, le plus souvent, seulement quand il y a une catastrophe grave, qu’il est le dos au mur, au lieu de l’anticiper.

 

1         Bibliographie

 

[1] L’influence de l’homme sur le réchauffement climatique, Benjamin LISAN, 3/10/05, 36 pages, http://benjamin.lisan.free.fr/jardin.secret/EcritsScientifiques/climat/InfluenceHommeSurClimat.htm

[2] Réchauffement : un rapport préconise de planter un arbre par habitant pendant 30 ans pour adapter la forêt, https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/plantes-et-vegetaux/rechauffement-un-rapport-preconise-de-planter-un-arbre-par-habitant-pendant-30-ans-pour-adapter-la-foret_147473

[3] https://fr.wikipedia.org/wiki/Chronologie_des_grands_incendies

[4] L'histoire climatique de notre planète. La terre ne s'est pas réchauffée aussi vite depuis l'extinction des dinosaures, 18/09/2020, https://www.franceculture.fr/emissions/le-journal-des-sciences/lhistoire-climatique-de-notre-planete

[5] https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Jouzel#Travaux_sur_le_r%C3%A9chauffement_climatique

[6] Commentaires sur "L'imposture climatique" de Claude Allègre & al, http://www.doc-developpement-durable.org/climat/Commentaires_sur_L-imposture_climatique_de_Claude_Allegre_&_al.pdf

[7] https://fr.wikipedia.org/wiki/Fracturation_hydraulique

[8] Action des entreprises sur le réchauffement climatique, https://fr.wikipedia.org/wiki/Action_des_entreprises_sur_le_r%C3%A9chauffement_climatique

[9] Déni du réchauffement climatique, https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9ni_du_r%C3%A9chauffement_climatique

[10] Controverses sur le réchauffement climatique, https://fr.wikipedia.org/wiki/Controverses_sur_le_r%C3%A9chauffement_climatique

[11] "Financements du climatoscepticisme" in "Controverses sur le réchauffement climatique", https://fr.wikipedia.org/wiki/Controverses_sur_le_r%C3%A9chauffement_climatique#Financements_du_climatoscepticisme

[12] L’importance des grandes forêts primaires sur le climat mondial, B. LISAN, 21/06/2020, 64 pages, http://benjamin.lisan.free.fr/projetsreforestation/Importance_des_grandes_forets_primaires_sur_le_climat_mondial.htm

[13] Aucun des 20 objectifs établis il y a 10 ans pour préserver la planète n’a été atteint, Thomas Boisson, 17 septembre 2020, https://trustmyscience.com/aucun-20-objectifs-etablis-dix-annees-auparavant-pour-sauver-planete-atteint

[14] Hervé Le Treut, climatologue : "Les incendies de forêt ont des conséquences irréversibles", 16/09/2020, https://www.france24.com/fr/20200916-herv%C3%A9-le-treut-climatologue-les-incendies-de-for%C3%AAt-ont-des-cons%C3%A9quences-irr%C3%A9versibles