Pourquoi je ne crois pas en un Dieu juste et bon

Et en certaines affirmations religieuses …

Par Benjamin LISAN, 2004

 

 

Je respecte les croyants. Et je comprends parfaitement pourquoi on est croyant et la beauté de la « croyance ».

Et mon but n’est pas de choquer les croyants, mais de donner, très modestement, mon point de vue, en espérant qu’il intéressera les lecteurs et qu’il les fera réfléchir.

 

Ici je ne fais pas œuvre scientifique … d’autant qu’il est difficile de définir scientifiquement la notion de « Dieu juste et bon ». Je ne donnerais donc qu’un point de vue personnel approximatif et intuitif et basé sur ma propre expérience et mon sentiment intérieur.

 

            Les idéaux, la foi en un principe transcendant organisateur … « juste et bon », a pu « soulever les montagne », permettre de réaliser de belles choses _ cathédrales, œuvres d’art … Ils ont pu animer ou remuer des personnes, jusqu’au « tréfonds »  de leur âme, les incitant, les poussant alors à remuer ciel et terre ou à accomplir de très belles œuvres humanitaires, comme dans le cas de sœur Emmanuelle, soeur Thérésa de Calcutta … Ou comme la réforme des Carmels avec Sainte Thérèse d’Avila.

 

            Des hommes par leur foi en un Dieu bon et en la résurrection ont donné leur Vie, pour sauver celle des autres, comme le père Maximilien Kolbe [10] …

 

            Je sais que avoir des idéaux et surtout de croire qu’il y a des principes moraux à l’univers, cela peut être parfois vu ou perçu comme « très beau, magnifique, idéal » …

Mais vit-on dans la vérité ou dans un sentiment sain, en vivant dans un tel sentiment ?

 

Quand on est fragile, on peut se soumettre humblement à un principe transcendant, omniscient, mettre tout son espoir en lui, lui donner même sa vie, son existence, ne plus douter, s’abandonner à cette douce impression d’être protégé par lui, que rien ne peut arriver sous la protection de Dieu (impression qui rassure grandement, infiniment) …

Mais vit-on dans la vérité ou dans un sentiment sain, avec cette conviction ?

 

La foi du charbonnier, avec toute la démission de la raison et l’esprit critique que cela implique n’est-elle pas dangereuse, ne serait-ce que pour sa simple survie dans ce bas monde ?

 

            Je sais que pour certain le simple fait d’aborder ces questions, est comme désacraliser Dieu, donc de commettre un sacrilège ou un blasphème. Dans certaines religions _ l’Islam … _, l’athéisme, la perte, la renonciation ou le rejet de sa foi (apostasie) sont considérés comme un crime grave, voire punissable de la mort, ce qui ne facilite donc pas cette réflexion pourtant nécessaire.

 

            Dans cet article, je voudrais donc aborder plusieurs affirmations religieuses :

 

1.     Il existe un Dieu juste et bon. Il protège ceux qu’il aime.

2.     Ce Dieu juste et bon ne soumet jamais les hommes à des épreuves supérieures à ce qu’ils pourraient potentiellement supporter, franchir ou réussir (il ne nous éprouve pas plus que nous pouvons supporter),

3.     la providence (qui par exemple, sauve le juste au dernier moment …),

4.     le mythe de Job (Dieu récompense toujours à la longue celui qui lui est fidèle).

 

Un Dieu juste et bon ?

 

Il faudrait bien sûr s’entendre sur la notion de Dieu ? et de celle de « Dieu bon et juste ». Selon le Larousse « Dieu (avec un grand « D ») : être éternel, créateur et maître souverain de l’univers » (conception de la Bible et du Coran), « dieu (avec un petit « d ») : principe d’explication de la création et de la conservation de l’univers » (conception de Voltaire). Souvent on dit d’une personne qu’elle est un ou son « Dieu », pour une autre, quand cette dernière l’aime de tout son cœur, souvent plus que toute autre personne au monde.

 

Dans cette dernière conception « d’Amour », il y a une composante « soumission » à l’autre.

Selon les rosicruciens, c’est une conscience (cosmique) pénétrant tout l’univers et toute chose.

 

Selon ces deux dernières conceptions, « Dieu » est toujours « une conscience », « conscient de lui-même, de son existence » et « du monde qui l’entoure » (de son existence et de celle des autres). Il est parfois très anthropomorphe. Pour d’autres, il « projette » l’image d’un père ou d’une mère omnipotent(e)s.

 

Ce Dieu peut être aussi jaloux, voire vengeur _ comme dans l’Ancien Testament et Coran _, n’admettant pas d’autres Dieu ou idoles, que lui. Couvrant de bienfaits ceux qui le suivent et l’adorent, mais couvrant « d’opprobres » (ou de malheurs) ceux qui le rejettent.

 

Il y a plusieurs conceptions de « Dieu », selon les religions.

 

Dans l’Ancien Testament, un homme qui craint Dieu et suit ses « préceptes moraux » révélés par des hommes « inspirés » par Dieu, aura plus de « chance » qu’un autre.

Beaucoup de psaumes incitent à craindre Dieu (psaume 127 : « Heureux ceux qui craignent le Seigneur,  ceux qui marchent dans ses voies ! … »).

 

Dans le Psaume 23 "Le Seigneur est mon berger" (source: la "Bible en français courant"), il est écrit :

« Le Seigneur est mon berger, je ne manquerai de rien.

II me met au repos dans des prés d'herbe fraîche, il me conduit au calme près de l'eau.

Il ranime mes forces, il me guide sur la bonne voie, parce qu'il est le berger d'Israël.

Même si je passe par la vallée obscure, je ne redoute aucun mal, Seigneur, car tu m'accompagnes. Tu me conduis, tu me défends, voilà ce qui me rassure.

Face à ceux qui me veulent du mal, tu prépares un banquet pour moi. Tu m'accueilles en versant sur ma tête un peu d'huile parfumée. Tu remplis ma coupe jusqu'au bord.

0ui, tous les jours de ma vie ta bonté, ta générosité me suivront pas à pas. Seigneur, je reviendrai dans ta maison aussi longtemps que je vivrai ».

 

Donc Dieu protège, couvre de bienfaits est bon et généreux, avec celui qui « lui obéit » et suit « ses préceptes ».

 

Dans le « Nouveau Testament », Dieu protège les faibles et défend les opprimés, comme semble l’indiquer « le sermon sur la montagne » :

« Mathieu 5.3 "Heureux les pauvres de coeur : le royaume des cieux est à eux.
4 Heureux les doux : ils auront la terre en partage.
5 Heureux ceux qui pleurent : ils seront consolés.
6 Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice : ils seront rassasiés.
7 Heureux les miséricordieux : il leur sera fait miséricorde.
8 Heureux les coeurs purs : ils verront Dieu.
9 Heureux ceux qui font œuvre de paix : ils seront appelés fils de Dieu.
10 Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice : le royaume des cieux est à eux. »

 

Dans le bouddhisme, la loi du Karma semblerait dire que comme tout est « impermanent »,  celui (ou le peuple) qui a opprimé pourrait être à son tour opprimé ou puni dans des réincarnations ou des générations futures.

 

Pourtant, face à ces affirmations, on peut émettre quelques réflexions en particulier sur le principe de bonté de Dieu (ou d’un Dieu intervenant personnellement dans sa propre vie).

 

a) un principe de bonté (de « chaleur humaine ») dans l’univers ?

 

A cela je répondrais qu’il y a peut-être aussi un « principe de froideur » dans l’univers, un principe sans « état d’âme » (en tout cas si l’on reste dans ce registre d’une pensée religieuse avec une conception d’un Dieu presque ‘anthropomorphe’ »).

 

L’affection, la « compassion », l’amour maternel ou paternel sont l’apanage des animaux complexes dits « supérieurs », dotés d’un tel instinct, comme les oiseaux et les mammifères.

Parfois, certains reptiles sont aussi dotés d’un instinct maternel, comme les crocodiliens (ce qui n’empêche pas d’ailleurs pour certains crocodiliens d’être cannibales).

 

Hormis cela, on n’observe aucune compassion dans la nature. La nature est peut-être belle, mais selon des critères humains, elle est aussi « cruelle ».

 

Le dragon de Komodo peut manger à petit feu un cerf des îles de la Sonde, le faisant mourir dans de terribles souffrance, il n’éprouve aucune compassion.

 

Si la plupart des mammifères tuent très vite, je ne pense pas que cela soit par compassion, mais juste pour une question d’efficacité, pour éviter que la proie ne s’échappe ou qu’en se débattant elle attire l’attention d’autres prédateurs.

Un jeune faon peut être, selon nos critères, « mignons comme tout, craquant », le lion, le léopard, ne seront nullement arrêté par cet aspect « sympa » du jeune faon.

 

Il n’y a pas de compassions pour les faibles dans la nature. Et les seules façons de s’en sortir dans la nature, sont la force dans le combat, la rapidité de la fuite, la qualité du camouflage ou la forte solidarité d’un groupe animal social face à l’extérieur.

 

Lorsqu’un astéroïde avait, semble-t-il, frappé la planète Terre, il y a 400 millions et 65 millions d’années, il ne semble qu’il n’y a pas eu de « principe moral » s’inquiétant de le perte de la richesse de la biodiversité que cela entraînerait.

Dans les catastrophes naturelles, il ne semble pas qu’il y ait, non plus, une préoccupation « d’un principe moral » immanent pour la vie qui va disparaître parfois dans d’horribles souffrances (comme à Saint-Pierre en Martinique, en 1902, où il y eu 28000 victimes, pour la plupart, brûlées vives ou asphyxiées etc. …).

 

Beaucoup d’hommes, d’écrivains, de scientifiques qui auraient pu apporter à l’humanité sont mort prématurément (et sans que cela soit nécessairement par le suicide comme Stefan Zweig ou Vincent Van Gogh …). Tels sont le cas du mathématicien Niels Abel (5 août 1802 - 5 avril 1829, mort de tuberculose et de pauvreté), du mathématicien Evariste Gallois (25 octobre 1811- 31 mai 1832), mort dans un duel qu’il n’a pu refuser), de l’écrivain d’Alexandre Pushkin (1799-1837, mort en duel), de Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791, mort d’épuisement et d’une "fièvre rhumatismale aiguë" selon le diagnostic médical de l’époque, et de pauvreté), de l’écrivain Eric Blair dit George Orwell (1903-1950, mort de tuberculose consécutif à la pauvreté de sa vie), d’Alain Fournier (1886- 1914, auteur du « Grand Meaulnes », mort durant la guerre de 1914-1818), de Charles Péguy (1873-1914, mort durant la guerre de 1914-1918), de Guillaume Apollinaire (1880-1918, mort de grippe espagnole), de Friedrich Schiller (1759-1805, mort de la tuberculose) … La liste des personnes importantes mortes prématurément serait trop longue pour y figurer.

On peut encore citer Martin Luther King, le Mahatma Gandhi, John Fitzgerald Kennedy, le Commandant Massoud, John Lennon,  tous eux morts assassinés …

 

Pourquoi les personnes dépourvues d’ambition personnelles et d’égoïsme, les personnes valables et justes sont souvent sacrifiés à cause égoïsmes étroits et des aveuglements corrompus ? Pourquoi un « Dieu bon » peut-il laisser un Mark Chapman, juste pour se rendre célèbre et par jalousie, tuer John Lennon ?

 

Quand on sait la difficulté, la durée qu’il faut pour construire un enfant et de voir qu’une seule balle, d’un fanatique inculte et violent, croyant agir pour la bonne cause (contre « la corruption des mœurs », ou « contre le blasphème et l’insulte à Mahomet » …), peut anéantir tous les espoirs, des proches, d’un peuple, placés en homme riche intérieurement et riche pour les autres.

 

Pourquoi la culture, les bibliothèques, qui mettent autant de temps à se construire, peuvent être si facilement détruites ? Combien des écrits importants pour l’homme ou d’œuvres d’art ont été détruits dans l’histoire de l’humanité.

Combien des justes, des intellectuels sont morts ou ont été persécutés face à l’obscurantisme (tels Avicenne, Averroès, Galilée, …). Il est tellement plus facile de détruire que de construire.

 

On peut encore citer aussi le cas des humanitaires tués ou enlevés en Irak, Tchetchénie, Afghanistan …

 

S’il n’y avait pas eu l’arrivée des troupes russes et américaines, il n’y aurait pas eu de fin au génocide juif (ou seulement quand plus aucun juif n’aurait subsisté dans l’Europe nazi).

 

On peut  bien sûr supposer que Hitler était fou, mais sa doctrine était basé sur une version allemande (dite « völkisch ») et raciste [3] de la doctrine du darwinisme social et individualisme du sociologue anglais Herbert Spencer (qui parlait de « la survie du plus apte socialement ») [2]. Et la doctrine nazie se voulait rationnelle et scientifique. Par ailleurs tout un peuple a suivi Hitler.

 

D’autres génocides ont été pratiquement menés à terme, jusqu’à pénurie de victime, dans le pays où s’est effectué le génocide _ comme dans le cas du génocide arménien en Turquie … [1].

 

L’histoire est constellées de massacres plus sanglants les uns que les autres (les massacres de Cambyse, des conquérants islamiques, de Gengis Khan, de Tamerlan, de Napoléon, d’Hitler, …) _ voir leur récits dans le livre « l’histoire inhumaine » [1].

 

De nos jours, les massacres des cambodgiens, des kosovars, des kurdes, des tutsis du Rwanda, des guébiés de Côte d'Ivoire sont de bons exemples d'utilisation correcte du mot "génocide". Dans ce mot, on y saigne, on y viole, on y tue, on y assassine. Délibérément et normalement au nom de l'ethno-nationalisme porté à son paroxysme.

 

En 1933, des juifs allemands qui avaient aimé leur pays, qui avaient lutté avec courage pour pays pendant la guerre de 1914-1918, et qui avaient reçus la croix de fer, ne trouvaient grâce aux yeux de nazis. Certains furent contraints au suicide. Idem pour les homosexuels …

En 1936, un juif voulant alerter le monde, se suicide devant l'assemblée de la Société des Nations, dans l'indifférence générale.

Kurt Gertsein catholique fervent, qui s'était engagé dans la SS pour témoigner de l'horreur des camps et Ricardo Fontana, un jeune jésuite réuniront et transmettront les preuves de la Shoah au Vatican, qui ne dira rien et se taira [4].

 

Beaucoup de nazis au procès de Nuremberg ne semblaient pas avoir de problèmes de conscience ou regretter les tortures et le génocide des juifs. Tout au plus regrettaient-ils d’avoir perdu la guerre (comme l’a déclaré Klaus Barbi à son procès à Lyon).

C’est aussi souvent le cas de criminels de droit commun qui ne regrettent que d’une chose : s’être fait prendre (certains pouvant plus rarement ressentir un autre désagrément … le regard des autres).

 

Dans le passé et encore actuellement, la justice des hommes a souvent plus défendu les riches, que les pauvres. Souvent, elle ne s’est pas toujours préoccupée de défendre la justice ou la Vérité  avec un grand « V ». Et dans le cas des erreurs judiciaires, il est très rare que le justice se dédit (nombreux cas).

Bien des avocats encore à l’heure actuelle défendent pour l’argent, tout criminel argenté, sans vraiment état d’âme. Elle auront toujours une bonne explication pour justifier leurs actions pour libérer leur client,  et cela par n’importe quel moyen _ vice de forme, vice de procédure etc … _, même si ce dernier hors des murs de la prison pourrait continuer à nuire.

 

Sinon, pourquoi s’il existe un « Dieu juste et bon » laissent-il des hommes chrétiens et musulmans s’entretuer entre eux ou s’aveugler, en son nom ? Pourquoi laisse-t-il Jésus et Mahomet déclarer chacun à leur tour qu’ils seront celui qui sera le sceau de la révélation (voir le paragraphe « Ce qu’en dit Jésus et Mahomet sur « le dernier des prophètes » et sur eux-même » (+)) ?

 

Dieu protège ceux qui ont confiance en lui ?

 

(dieu protège ceux qui ont confiance en lui comme cela est affirmé dans le psaume 23 ?).

 

Pendant les périodes les plus noires du nazisme et du stalinisme, beaucoup d’êtres qu’on peut considérer comme justes et courageux sont mort en camps de concentration (comme le père Kolbe etc …). Beaucoup ont souvent disparu des mémoires, saufs ceux cités dans « l’Archipel du Goulag » d’Alexandre Soljenitsyne.

 

Avant la seconde guerre mondiale, beaucoup d’églises étaient pleines de croyants priant pour demander à « Dieu » protéger la France de la guerre … sans résultat.

 

Une conscience cachée (une « étincelle divine ») en tout être humain ?

 

La conscience morale est-elle innée ou provient-elle de l’éducation ? [5].

 

Un nourrisson essaye de voir jusqu’où il peut aller, jusqu’à ce qu’il se fasse punir …

 

Melanie Klein, une ethnologue, affirmait que l’enfant était un pervers polymorphe, sans conscience morale innée [11].

 

Il y a chez l’enfant en même temps une pulsion qui le pousse à affirmer sa personnalité, son autorité, son audace, et en même temps, il y a chez lui la crainte du plus fort ou la peur de décevoir ce qu’il aime (par exemple, ses parents …).

 

Quand on voit un chien se cacher sous la table, l’air penaud, après avoir mangé le gâteau qui traînait sur la table, à l’absence de ses maîtres, on pourrait croire que sa « culpabilité » est innée en lui.

Mais en fait, il a été éduqué, comme nos enfants, à se culpabiliser. Il a été humanisé.

Par contre dans la nature, l’ours, le glouton ou le loup, tombant sur votre réserve de nourriture dans votre maison n’aura qu’une ou deux seules préoccupations : sa faim et … sa peur, s’il a déjà eu l’expérience, de se faire prendre par vous. Je ne pense pas qu’il se culpabilisera de vous avoir volé.

 

Le criminel tueur en série comme Michel Fourniret, Guy George n’aura pas d’état d’âme face à la victime qu’il est en train de tuer. Tout au plus, il pourra avoir une violente haine contre elle (ce qui pourrait expliquer sa pulsion et ce qui pourrait alors le rendre presque plus « humain » à nos yeux).

 

La source de notre conscience morale est la conviction basée sur notre expérience que le bonheur de chacun est accru par l’amélioration de bonnes relations entre êtres humains, dont une composante peut être le respect mutuel.

 

Un enfant qui est né dans une famille sordide, violence, sans éducation, aura plus de chance de tomber dans la criminalité. Bien sûr, il n’y a rien de prédéterminé, et il y aura aussi des exceptions.

 

Par leur éducation, ou des qualités internes particulières, des personnes ont fait preuve d’un courage exceptionnel [6]. Il reste un mystère sur l’origine des différences d’évolution et de comportement entre personnes « à éducations équivalentes ».

 

Dieu ne vous soumet pas à des épreuves plus élevées que ce que vous pouvez supporter ?

 

Michel Fourniret et son épouse, Monique Olivier, avait repéré Elisabeth Brichet, 12 ans, alors qu'elle se rendait chez une amie, à 200 mètres de chez elle, à Saint-Servais. Le couple aurait attendu, plusieurs heures durant, qu'Elisabeth ressorte pour l'attirer dans la voiture sous le prétexte qu'il recherchait un médecin pour son bébé malade (bébé placé justement à l’arrière de la voiture pour attirer toute jeune fille rencontrée).

Elisabeth Brichet, pleine de bonne volonté, était montée dans la voiture pour aider le couple à trouver son chemin. Elle a été violée et torturée pendant 2 jours dans la maison de Fourniret, avant d’être étranglée par ce dernier.

 

Dans le sud de la France, une mère mormone avait accueilli chez elle, un homme pédophile qui venait sortir de prison. Ce dernier a violé et tué la fille âgé de 8 ans, de cette mère puis a dissimulé son corps. Pendant des années cette mère ne cessait de répéter que sa fille lui manquait beaucoup.

 

Vincent Humbert, était cloué sur son lit d'hôpital depuis trois ans, depuis qu'un accident de la route le 24 septembre 2000 l'a rendu tétraplégique, aveugle et muet. Il ne communiquait que grâce à son pouce avec lequel il désignait les lettres de l'alphabet. Sa mère l’a aidé à mourir.

Il a eu dans le passé bien d’autres cas comme celui de Vincent (voir le film « Johnny s’en va en guerre » tiré d’un cas réel).

 

Personnellement, je ne sais pas si ces épreuves soient surmontables pour les mères ou proches des victimes ou par les victimes elles-même …

Peut-on être sûr que certaines victimes d’agressions graves, des camps _ certaines pouvant sombrer dans la folie et finissant leur vie en hôpital psychiatrique _ ont subi une épreuve qu’elle pouvaient vraiment surmonter ? (voir par exemple le livre « le choix de Sophie » de William Styron, tiré d’un cas réel).

 

Le mythe de l’histoire de job

 

Selon la Bible, Job, un homme riche, très fidèle au « Dieu d’Israël » fut éprouvé par lui pendant 7 ans.

Il perdu tous ses biens pendant cette période, mais les retrouva « au centuple » parce qu’il n’avait pas renié sa fidélité au « Dieu d’Israël ».

 

Pourtant bien des personnes fidèles en Dieu, ayant eu de terribles injustices, n’ont jamais eu réparation de ces injustices (c.f. le cas de la femme mormone citée plus haut).

Des personnes honnêtes se sont battus en vain, pendant des années pour obtenir réparation d’une injustice (cas des personnes ayant été accusées à tord et torturées, lors de la révolution culturelle en Chine, cas de l’affaire Seznec etc …).

 

Ce sont ces derniers cas qui font le plus souvent perdre la foi (la conviction qu’il y a un « Dieu bon et juste ») à une personne croyante. Finalement, même dans la Bible et l’Ecclésiaste, on admet l’idée qu’il faut d’abord s’aider soi-même (avant d’attendre l’aide de Dieu ou la réparation « providentielle » de l’injustice subie).

 

La Providence :

 

« Le concept de providence divine peut être définie l'action par laquelle Dieu coordonne incessamment et universellement dans sa création toutes choses en vue du meilleur » (source Imago Mundi) [8].

Pour les chrétiens « Le ‘Dieu Provident’, c'est Celui qui continue à soutenir sa Création et à pourvoir à son accomplissement …. Dieu agit dans le monde sous le mode de l'inspiration. » [7] [9].

 

Selon ce concept, on peut être « touché par la grâce », on peut être guidé par Dieu, à travers les dangers (afin de se sortir de tous les dangers se trouvant sur sa route). Il y aura plus de chance que celui qui sera « touché par la grâce » est soumis et obéissant à Dieu. « L’homme près de Dieu » sera plus aidé par « la providence ».

 

Pourtant de Grands Lama et maîtres spirituels Tibétains n’ont pas prévu qu’ils allait être torturés ou tués en 1959, et que leur pays allait subir une invasion d’immigrants chinois sans précédent, rendant les Tibétains minoritaires dans leur propre pays.

 

Thérèse Neumann se serait sorti des griffes du nazisme par des visions la prévenant de l’arrivée de soldats allemands chez elle. Anne-Catherine Emmerich aurait prédit par ses visions une grande période de catastrophe 40 ans avant l’an 2000 (ce que certains chrétiens interprètent comme la prédiction du nazisme).

 

            Mais bien des religieux d’une haute valeur morale sont morts dans les camps (et je cite encore le père Kolbe).

 

            Sinon, aucune vision n’a prévenu Jean Moulin de l’arrivée de la gestapo dans la maison du docteur Dugoujon à Caluire.

            Aucune vision n’a prévenu les employés des tours du World Trade Center des attentats du 11 septembre 2001.

 

            Personnellement, je pense que les phénomènes mystiques _ « illumination mystiques » « état de grâce », « ravissements intérieurs » … _  ne sont que des phénomènes purement psychologiques (agréables certes mais seulement psychologiques) … quant aux preuves d’une « providence », qu’autosuggestions.

 

Pour conclure : quelle morale ?

 

Personnellement, ce qui me fait douter en la réparation ultime d’une injustice faite de notre vivant, est le fait que toutes les preuves voulant affirmer que la conscience de tout être humain survit à son décès, ne sont pas probantes (voir l’article sur les NDEs sur le même site, les NDEs pouvant très bien s’expliquer par des états hallucinatoires, des rêves éveillés  …).

 

Idem pour les « preuves » de l’existence de souvenirs antérieurs à la naissance qui seraient une preuve de la réincarnation.

 

Pour moi, l’égoïsme (ou la doctrine nazi) sont des points de vue erronées, concernant la survie de l’espèce humaine ou de son propre groupe humain.  Le nazisme en réutilisant le darwinisme social de Spencer a simplement oublié que l’homme est aussi un être social capable de liens humains.

 

L’exemple de la nature montre qu’il faut de la solidarité entre les êtres humains … juste pour une question d’efficacité et de survie collective de tous les hommes et de l’espèce humaine. Avec les moyens actuels (bombes atomiques …), une guerre mondiale pourrait conduire à effacer les hommes de la surface de la terre.

 

Dans le règne animal, on voit que les êtres collaborant ensembles (Lycaons, loups, suricates, marmottes …) sont plus efficaces, pour atteindre leurs buts (que sont la survie, l’alimentation …) que les animaux vivant seuls. Avec 2 ou 3 sentinelles à veiller aux environs, les autres marmottes ou suricates peuvent manger ou vaquer à leurs occupations, sans crainte l’arrivée surprise d’une prédateur, en général aérien. Les loups peuvent à plusieurs élaborer des stratégies complexes, voire même tendre des embuscades.  L’union fait la force dit-on, si l’on reste bien sûr prudent et informé de tout, en accroissant au maximum ses connaissances du mondes et ses expériences.

 

Points de vue personnels :

 

            Ma philosophie est que ce qui est plus naturel à l’homme est la recherche de la satisfaction de ses besoins, et qu’il cherche à être heureux (même intellectuellement). Et qu’une composante de ce bonheur est d’avoir des bonnes relations sociales avec les autres, bonnes relations qu’on peut obtenir par la solidarité (même si une autre composante du bonheur en l’homme est de vouloir dominer).

 

Des athées ont d’ailleurs avancé la solidarité, comme valeur principale de leur philosophie morale, comme les professeurs Albert Jacquard, Léon Scharzemberg …

 

Personnellement, j’attribue un « caractère sacré » à la vie, ne serait que quand on constate toute la difficulté et le temps qu’on consacre à élever un enfant. D’autant que je ne crois pas à « une vie après la vie » (une survie de notre conscience après la mort). Et donc je pense que « quand une vie est perdue, elle est perdu pour toujours ». C’est pourquoi je réprouve le suicide, même quand c’est dans le sens de donner sa vie, pour telles ou telles causes (et ici je ne parle même pas des « frapadingues » du World Trade Center).

 

            Personnellement, je pense que s’il y avait une conscience dans l’univers et pas seulement des principes mécaniques et des lois mathématiques derrières le fonctionnement de l’univers, cette conscience, ce « Dieu » là, seraient de toute manière différent de ceux des chrétiens, musulmans ou bouddhistes …

Qui est bien sûr de lui, celui qui croit savoir ce qu’il y a derrière le fonctionnement de l’univers !

            Je crois, au risque de choquer, que la sensation d’être protégée par la providence, l’état de grâce, la croyance en la survie de la conscience après la mort, et l’idée d’un Dieu personnel juste et bon, ne sont que des illusions collectives, … illusions intellectuelles, psychologiques

 

            Il est certains qu’il est plus dur d’être solidaire, avec la vague espérance que nous contribuons à l’amélioration du monde qui entoure, qu’avec l’espoir d’une récompense et de la survie dans l’au-delà.

Mais peut-on vivre avec le doute de vivre dans une illusion ? La recherche de la vérité n’est-elle pas préférable ?

 

Et si ce texte choque les lecteurs croyant qu’il m’en excuse et j’accepte toutes vos critiques, par avance. 

 

Bibliographie

 

[1] L'histoire inhumaine - massacres et génocides des origines à nos jours,

Guy Richard, Armand Colin, 1992, 480 pages.

[2] Darwinisme social et Spencer : Herbert Spencer, The Principles of Sociology, Principes de sociologie, 3e éd., Paris, Alcan, 1988.

[3] Les doctrines darwiniennes et la guerre de 1914, de Thomas LINDEMANN,

éditions ECONOMICA, 49 rue Héricart, 75015 Paris, ouvrage publié avec le concours de l’Institut Morris-Janowitz de l’Institut d’Études Politiques de Toulouse, site : http://www.stratisc.org/pub/Lindemann_Darwin_tdm.html

[4] sujet du film « Amen » de Costa Gavras : http://www.ecrannoir.fr/films/02/amen.htm

[5] le sujet est discuté dans la « Généalogie de la Morale » de K.F. Nietzsche.

[6] tels que Fritz Kolbe (1900-1971), résistant allemand engagé dans la lutte contre le national-socialisme : http://www.auswaertiges-amt.de/www/fr/archiv_print?archiv_id=6270

[7] Sur la providence : http://perso.wanadoo.fr/famille.delaye/Theologie/providence.html

[8] http://www.cosmovisions.com/providence.htm

[9] L'Abandon à la Providence divine, Jean-Pierre DE CAUSSADE, collection Christus n°22, Desclé de Brouwer, Paris, 1966, 160 p.

[10] Maximilien Kolbe, prêtre et martyr, A. Ricciardi, Editions Médiaspaul, 393 pages.

[11] Klein, M.(1921). Le développement d'un enfant. Essais de psychanalyse. Paris, Payot. 1968.

 

 (+) Ce qu’en dit Jésus et Mahomet sur « le dernier des prophètes » et sur eux-même :

 

Jésus :

 

« Mathieu 24. 4 Jésus leur répondit: "Prenez garde que personne ne vous égare (g). 5 Car beaucoup viendront en prenant mon nom; ils diront: <C'est moi, le Messie>, et ils égareront bien des gens. 6 Vous allez entendre parler de guerres et de rumeurs de guerres. Attention ! Ne vous alarmez pas: il faut que cela arrive, mais ce n'est pas encore la fin. 7 Car on se dressera nation contre nation et royaume contre royaume; il y aura en divers endroits des famines et des tremblements de terre. 8 Et tout cela sera le commencement des douleurs de l'enfantement. 9 Alors on vous livrera à la détresse, on vous tuera, vous serez haïs de tous les * païens à cause de mon nom; 10 et alors un grand nombre succomberont. Ils se livreront les uns les autres, ils se haïront entre eux. 11 Des faux prophètes surgiront en foule et égareront beaucoup d'hommes. 12 Par suite de l'iniquité croissante, l'amour du plus grand nombre se refroidira; 13 mais celui qui tiendra jusqu'à la fin, celui-là sera sauvé. 14 Cette Bonne Nouvelle du Royaume sera proclamée dans le monde entier; tous les païens auront là un témoignage. Et alors viendra la fin. ».

« Marc 13. 21 Alors, si quelqu'un vous dit: <Vois, le Messie est ici ! Vois, il est là !>, ne le croyez pas. 22 De faux messies et de faux prophètes se lèveront et feront des signes et des prodiges pour égarer, si possible, même les élus. 23 Vous donc, prenez garde, je vous ai prévenus de tout. »

 « Jésus leur dit: En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu'Abraham fût, je suis » (Jean 8/58). 

« Moi et le Père nous sommes un » (Jean 10/30). 

« Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. Et dès maintenant vous le connaissez, et vous l'avez vu.  Philippe lui dit: Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit.  Jésus lui dit: Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m'as pas connu, Philippe! Celui qui m'a vu a vu le Père; comment dis-tu: Montre-nous le Père?  Ne crois-tu pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même; et le Père qui demeure en moi, c'est lui qui fait les oeuvres.  Croyez-moi, je suis dans le Père, et le Père est en moi; croyez du moins à cause de ces œuvres » (Jean 14/7-11). 

« Et maintenant toi, Père, glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que j'avais auprès de toi avant que le monde fût. » (Jean 17/5).

« Je suis l'alpha et l'oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin. » (Apocalypse 22/13 ).

 

Mahomet :

 

(Coran 61,6), "… Aujourd'hui, J'ai parachevé votre religion et vous ai accordé Mon entier bienfait. J'agrée pour vous l'Islam comme religion …" (Coran 5.3)

«La comparaison entre moi et les prophètes qui m’ont précédé est semblable à celle d’un groupe d’ouvriers qui ont participé à la construction d’une maison et l’ont achevée en y laissant une place vide pour une seule pierre ou une seule brique. Des passants en admiration dirent avec étonnement si seulement il n’y avait pas cette  brique qui manque. Je suis cette brique et je suis le dernier et le sceau des prophètes.» (recueil des hadiths du très réputé Imam Sahih Al Bukhârî, p 16).