Impressions étranges vécues (N.D.E.) suite à des accidents ou stress
cérébraux sérieux
Par
Benjamin LISAN
(Article
destinée aux archives du site Internet « Sciences et
Pseudo-sciences » www.pseudo-sciences.org
).
Selon un sondage récent, presque la moitié français croient
à "la vie après mort" [1],
c'est à la dire à la croyance de la persistance de la conscience d'une
personne, même après sa mort clinique [9]. Des nombreuses déclinaisons à
cette croyance existent, telles la croyance en la réincarnation, en la
possibilité d'une mémoire extra-cérébrale.
De nombreux patients témoignent
avoir des souvenirs d’impressions étranges, lorsqu’ils étaient dans un
« état proches de la mort [2] »,
suite à un accident ou une maladie. Souvenirs remémorés (survenant) le plus
souvent après la phase de réanimation [3].
Selon le docteur américain Raymond Moody et la psychiatre suisse Elisabeth Kübler-Ross, qui ont étudié ces NDE, les patients relateraient, à leur réveil, le souvenir, par exemple, d’un bourdonnement, d’un bruit de sonnerie, une impression de grande paix intérieure, un sentiment de flotter hors de son corps puis de l’observer d'en haut, souvent l’impression de se déplacer dans un tunnel, débouchant sur une lumière brillante ou aveuglante, les retrouvailles, avec des gens décédés, des saints, le Christ, des anges, etc. … Dans certains cas, le témoin décrit la vison du défilement de sa vie, devant ses yeux. Certains constateraient que cette expérience est si merveilleuse qu’ils ne veulent plus « retourner dans son corps ».
Cet ensemble de
« souvenirs » et « d’impressions» est encore appelées _ dans une
certaine littérature, consacrée à elle _ « expérience de mort imminente »,
EMI, en français, ou « Near death experience » ou NDE, en
anglais.
Selon Raymond Moody et Elisabeth Kübler-Ross, ces NDEs surviennent pour environ 30% des personnes ayant « frôlé la mort » et ayant été en réanimation.
Selon un autre article sur les NDE
paru dans la revue médicale américaine Lancet, du 15 décembre 2001, il a été constaté que
8 à 12 pour cent de 344 patients réanimés après un arrêt du cœur, avaient vécu
des NDEs et environ 18 % d’entre eux s'étaient souvenus, en partie, de ce
qui leur était arrivée durant la phrase où ils étaient en danger [4].
Selon E. Kübler-Ross, ces NDE pourraient
survenir :
1.
lors de l’observation d’un électroencéphalogramme (EEG) plat
momentané [7][8][9] chez le patient …
2.
lors de perturbations [MB1]du
fonctionnement du cerveau due à une « détresse circulatoire » ou/et à
un défaut d’oxygénation ou lié à des perturbations métaboliques,
3.
lors d'un état de veille, de sommeil ou d’un état
intermédiaire, obtenus par des techniques de rêves lucides (ou éveillés),
d’extase mystique, de transes, d’éveil de kundalini (énergie vitale, ki, chi),
de satori, de Samadhi, etc. [10] …
Durant ces expériences, les
patients peuvent décrire aussi des états Modifiés de Conscience (EMC) et des
Expérience « Hors du corps » _ c’est à dire de
« décorporation » de « sortie hors du corps », encore appelée EHC ou
OBE pour « Out of Body Experience », de « voyage astral »,
de vision à distance.
Pour Raymond Moody [1] et
Elisabeth Kübler-Ross [2], qui ont popularisé les NDEs auprès du grand public, ces
NDEs seraient la preuve de la persistance de la conscience d’une personne,
après sa mort clinique (ce que la littérature abondante sur les NDEs,
appellent encore la « vie après la vie » ou « la vie dans
l’Au-delà »).
Pour quelques parapsychologues, l’existence de « bons et mauvais voyages NDEs » sont la preuve de l’existence du paradis et de l'enfer. Certains d’entre eux croient que l’âme quitte le corps et va vers « l'autre monde » puis retourne dans le corps. Ils supposent que les rêves où le patient se vit à l'extérieur de son lit, sont la preuve de l’existence de l'âme ou de l’esprit, hors de son corps, pendant le sommeil.
Les scientifiques pensent
que l'on peut donner une explication neurochimique aux NDEs, ces dernières
étant alors le résultat de l’état neurobiologique ou neurochimique, vécu par un
cerveau en détresse (risquant de mourir), « dément » ou bien drogué.
Les cas où le patient se vit à
l’extérieur de son lit sont un phénomène bien connu et répertorié, en
particulier dans les crises épileptiques temporo-insulaires [5].
Le Professeur Olaf Blanke, Olaf
Blanke, neurologue et chercheur à l'Hôpital Universitaire de Genève et
directeur du Laboratoire des Neurosciences Cognitives à l'Ecole Polytechnique
Fédérale de Lausanne, a étudié la jonction temporo-parietale[MB2], une
structure du cerveau, nous permettant, à tout moment de savoir, de savoir
l'orientation et la position de notre corps. Selon ce professeur (qui a fait
paraître le résultat de ses études dans la revue Nature [11], sous l'effet
des stimulations électriques, les patients ont eux aussi affirmé avoir
l'étrange impression d'être couchés à côté d'eux-mêmes, voire d'être menacés
par leurs propres mains. … bref qui relateraient des expériences proches des NDEs [6].
Bien que relativement fiable dans sa perception et son analyse de notre environnement, il n'est pas rare que le cerveau, dans un état de stress extrême ou de conscience modifiée, produise des images et des sensations _ rêve, hallucinations, illusions … _ détachées de toute réalité physique (preuve s’il en est de la fragilité possible du cerveau humain).
En outre, des personnes n’ayant
pas vécu « d’états proches de la mort », ont eu malgré tout des
expériences semblant identiques aux NDEs, dans le cas de psychoses
(pouvant être elles-même dues à un déséquilibre neurochimique sévère) ou dans
le cas de l'utilisation de drogues comme le haschisch, le LSD ou le DMT.
Selon Susan Blackmore, Maître de
conférences en Psychologie à "University of the West of England", à
Bristol, les expériences que Moody décrite comme typiques des NDE, peuvent être
dues aux états cérébraux, du au stress, à sa « détresse », déclenchés
par l'arrêt du cœur et à l'anesthésie (Blackmore 1993 [3] [4]).
Susan Blackmore attribue les
sentiments paix extrême, durant une NDE, relatés par certains patients, à
l’émission d'endorphines en réponse à la situation de détresse ou de stress
extrême du cerveau. Le bourdonnement ou le son de sonnerie sont attribués,
selon elle, à une anoxie cérébrale ([4] op. cit. 64).
Selon, l’auteur, qui les a pratiqué lui-même, certains techniques de
yogas et de rétention de la respiration peuvent aussi provoquer une
« sous-oxygénation » du cerveau _ certains techniques respiratoires
du yoga étant d’ailleurs connues comme dangereuses. Elles pourraient éventuellement
produire des NDEs durant ces exercices.
Le Docteur Karl Jansen aurait
aussi reproduit des NDEs, avec de la ketamine, un anesthésique à effet rapide
et hallucinogène [6]. Durant l'anesthésie par ketamine, une conscience
« dissociée » et « extérieure à son corps » est obtenue,
différant totalement de l’état « d'inconscience » produite par les
anesthésiques conventionnels.
Selon docteur Jansen, la ketamine
peut reproduire toutes les particularités principales de la NDE, incluant le
voyage à travers un tunnel sombre vers la lumière, le sentiment que l'on est
mort et qu’on peut converser intimement avec Dieu, les hallucinations, les
expériences de sorties du corps, des bruits étranges, etc. … Selon Jansen, cela
prouve bien qu'une NDE n'est pas la preuve d'une « vie outre-tombe »
[6].
L’impressions de voir ce qu’il se passe dans la salle
d’opération ou de réveil
Certaines personnes se
rappellent, avoir vu leur propre corps entouré de docteurs et d’infirmières,
comme si leur point de vue était situé près du plafond. Ils se rappellent
même des conversations tenues par ces derniers, tandis qu'ils étaient
"inconscients". Ils sentaient comme si leur esprit ou âme avaient
quitté leur corps et l'observait d'un point surélevé.
Mais ces dernières
« visions » ou souvenirs sont-ils réels ?
Il est possible, qu'une personne
perçue comme inconsciente par l’équipe médicale ou scientifique, perçoive et
entende malgré tout ce qu’il se dit dans la pièce.
Il se peut aussi que les souvenirs
de l’expérience, soient composées d’un mélange de conversations, entendues par
le patient après le réveil, de proches parlant de ce qui était arrivé, tandis
qu’il frôlait la mort et de souvenirs de données inconsciemment entendues et
enregistrées tandis que l’on était inconscient .
La « vision » de personnes décédées ou « d’anges », durant les NDEs, pourrait être aussi liée au système de croyance et aux préoccupations du moment de la personne, tout comme dans les rêves. Ce genre de « rencontres » avec des anges, Jésus … pouvant aussi survenir aussi dans de « simples » rêves.
Sinon, R. Moody fait l'omission évidente des cas ne s'adaptant pas à son hypothèse, comme les cas de NDEs terrifiantes. Car il existe aussi de nombreux rapports, faisant état de NDEs désagréables, impliquant des tortures par des elfes, des géants, des démons, etc. … [10].
Qu’est ce que la mort cérébrale et le « comas
dépassé » ?
Un épisode d’électroencéphalogramme (EEG) plat, momentané, ne signifie
pas nécessairement la mort cérébrale ou un « comas dépassé » [9]. De
plus qu’entend-on par EEG plat ? Est-ce l’arrêt d’une activité résiduelle
du cerveau, de l’arrêt total de l’oxygénation des cellules cérébrales ?
Comment l’a-t-on observé ?
Souvent, la durée d’observation de ces EEG plats n’a souvent pas été
indiqué, lors de leur relation par E. Kübler-Ross [2]. On
peut même douter que ces EEG ont été observés dans des conditions strictement
scientifiques (dans l’urgence, le corps médical pense plus à réanimer, de
relancer au plus vite les fonctions vitales du patient, que de s’occuper
d’observations scientifiques).
Dans l’état actuel de nos
connaissances, les NDEs semblent explicables dans le cadre d’hypothèses
neurochimiques et neurobiologiques connues. Il n’est donc pas besoin de faire
appel à d’autres hypothèses.
Nous remercions :
- le Professeur Axel Kahn,
- Monsieur Hervé Chneiweiss,
- le Professeur Olaf Blanké,
- Madame Monique Bertaud.
Pour leurs aides et contributions
concernant cet article.
« Les expériences NDE étant rares et non reproductibles, les travaux
scientifiques ne peuvent se baser que sur les témoignages et les
enregistrements post-critiques. Autant dire que les données sont minces.
Moins rare, mais s'agit-il de la même chose, le sentiment de "sortie de
son corps", qui est mieux analysé et fait l'objet des travaux de Blanke et
du groupe de Genève.
L'ensemble des études qui me sont connues, et qui tentent d'analyser sur le
plan neurobiologique le phénomène NDE, pointent vers un fonctionnement altéré
de l'hippocampe, structure carrefour des processus de mémorisation et
de remémoration. Il reste toutefois à en comprendre le mécanisme, étant entendu
qu'il ne s'agit pas de crises d'épilepsie partielles, ni d'un simple phénomène
d'anoxie (sinon tous les patients ranimés après un arrêt cardiaque
vrai aurait cette expérience). Certains auteurs suggèrent une forme
particulière de récepteur NMDA (probablement en cause dans les expériences que
vous rapportez utilisant la kétamine), mais je n'ai trouvé aucune étude
sérieuse permettant d'argumenter cette hypothèse.
Plusieurs auteurs, dont Greyson [8],
ont insisté sur la personnalité des personnes rapportant des NDE, souvent
enclines au mysticisme voir présentant des états limites de la schizophrénie.
Je ne suis pas capable de
juger, n'étant pas psychiatre »
Hervé
Chneiweiss,
Directeur de Recherche au CNRS, Responsable de l'équipe de Neuro-Oncologie
Moléculaire et Cellulaire Inserm U114, Collège de France, PARIS (extrait du
texte d’un mail de M. Chneiweiss échangé avec l’auteur de cet article).
[1] ·"Life after loss" de Raymond A. Moody, Ph.D,
M.D., traduit en français sous le Titre « la vie après la vie » (J’ai lu,
1980).
[2] “On Death and Dying”,
1969, de Elisabeth Kuebler-Ross, Son livre Best Seller. (Scribner
Book Company, réédité en juin 1997) , traduit en français sous le Titre
« Vivre avec la mort et les mourants » (Rocher, Paris ; Tricorne,
Genève).
[3] Near-Death Experiences:
In or out of the body? by Susan Blackmore, Skeptical Inquirer 1991, 16, 34-45.
Email : susan.blackmore@blueyonder.co.uk, site: http://www.susanblackmore.co.uk/research.htm
[4] Blackmore, Susan J.,
Dying to Live: Near-death Experiences (Buffalo, N.Y. : Prometheus Books, 1993).
[5] "Using Ketamine to
Induce the Near-Death Experience: Mechanism of Action and Therapeutic
Potential" and The Ketamine Model
of the Near Death Experience: A Central Role for the NMDA Receptor by Dr. Karl
Jansen.
[6] Jansen, Karl. Ketamine:
Dreams and Realities (The Multidisciplinary Association for Psychedelic
Studies, 2001).
[7] Définitions de la mort
cérébrale : état de
défaillance complète et irréversible du cerveau et tronc cérébral. Sources :
http://www.swisstransplant.org/FR/donneurs/mort_cerebrale.html
et http://www.europsy.org/ceemi/defmort.html
[8] dans
le document ci-après, pages 4 et 8, il
est dit « En cas de destruction
complète du tronc cérébral, l’électroencéphalogramme révèle un tracé plat et la
mesure du débit sanguin démontre un arrêt circulatoire supra- et
infratentoriel, tout comme lors de lésions hémisphériques. ».
Pour constater
une mort cérébrale, il faut une durée d'observation :
a) de 6 heures chez les adultes et les enfants de
plus de 2 ans, [...],
b) de 24 heures chez les enfants de moins de 2 ans
[...],
c) d’au moins 48 heures chez les adultes et les
enfants, lorsque
l’origine du coma est inconnue et que les examens
métaboliques ou toxicologiques ne
peuvent être effectués, ainsi que chez tous les
patients qui ne peuvent être classés sous
a) et b).
Source :
http://www.samw.ch/content/Richtlinien/f_DefTod.pdf
[9] « coma stade
4 ou coma dépassé : la vie n'est maintenue que par des moyens artificiels.
L'électroencéphalogramme montre un rythme plus ou moins ralenti. Au pire, il
est plat. C'est un élément primordial pour la surveillance d'un coma prolongé. »
Source : http://www.doctissimo.fr/html/sante/encyclopedie/sa_808_comas.htm
Aspects
pathophysiologiques et anatomiques de la mort cérébrale : La conscience, la perception de soi et de son
environnement, constitue un phénomène biologique qui prend naissance dans le
cortex cérébral. Si la fonction du cortex des deux hémisphères est perturbée,
il en résulte un trouble de la conscience. Une défaillance fonctionnelle
complète du cortex provoque un coma profond. Si, dans cette situation, le tronc
cérébral est intact, la respiration et la circulation persistent et on parle
alors d’état végétatif.
Si par contre les fonctions du tronc cérébral sont
également absentes, la respiration spontanée cesse, mais la circulation peut
être maintenue. Lorsque cet état doit être considéré comme irréversible sur la
base des résultats cliniques, on parle de «mort cérébrale», en anglais de
«whole-brain death».
Pour pouvoir fonctionner, le cortex doit être stimulé
en permanence à partir de structures plus profondes du cerveau. Ce pacemaker
biologique est désigné par le terme «système activateur réticulaire ascendant».
Sa composante principale est la formation réticulée du tronc cérébral, qui
envoie des projections jusqu’au cortex des deux hémisphères par les noyaux
thalamiques bilatéraux. Si ce pacemaker biologique vient à défaillir, la
fonction du cortex s’effondre également. L’effet biologique d’une lésion du
tronc cérébral au niveau de la formation réticulée est donc le même que celui
d’une lésion bilatérale du cortex. En cas d’atteinte complète et irréversible
du tronc cérébral, le cortex ne peut pas non plus recouvrer
sa fonction. Cette situation est définie comme «mort
du tronc cérébral», en anglais «brain stem death» (Figure 1).
Du point de vue clinique, on ne peut distinguer entre
mort par lésion isolée du tronc cérébral et mort par une lésion touchant tout
le cerveau («mort du tronc cérébral» versus «mort cérébrale»). On peut
constater empiriquement qu’en cas de défaillance du tronc cérébral, la fonction
des hémisphères corticaux cesse également. En cas de destruction complète du
tronc cérébral, l’électroencéphalogramme
révèle un tracé plat et la mesure du débit sanguin démontre un arrêt
circulatoire supra- et infratentoriel, tout comme lors de lésions
hémisphériques. >>
source :
http://www.samw.ch/content/Richtlinien/f_DefTod.pdf
[10] Article “NDE”, sur le site « Committee for the Scientific Investigation of
Claims of the Paranormal » éditeur de la revue « Skeptical
Inquirer » http://www.csicop.org
[11]
Blanke O, Ortigue S, Landis T, Seeck M. (2002) Stimulating illusory own-body
perceptions. Nature 419: 269-270.
Voir aussi Commentaires /
Éditorial : Lancet Neurology 2002, 1; 400.; Trends in Cognitive Neuroscience
2003, 5; 104-106.
Note: O. Blanké a publié d’autres
articles, sur la « Conscience Corporelle et la Conscience du
Moi » :
-
Blanke O, Spinelli L, Landis T, Seeck M (2004) Out-of body experience and
autoscopy of neurological origin. Brain 127: 243-258. see also Editorial: Frith
C (2004) The pathology of experience. Brain 127: 239-242.
-
Blanke O, Arzy S. (in press) The self, out-of-body experiences, and the
temporo-parietal junction. The Neuroscientist.
(source: Brain Mind Institute,
Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne : http://bmi.epfl.ch/LNCO.html ).
J Neurosci. 2005 Jan 19;25(3):550-7. Related
Articles, Links
Linking out-of-body experience and self processing to mental own-body imagery
at the temporoparietal junction.
Blanke O, Mohr C, Michel CM, Pascual-Leone A, Brugger P, Seeck M, Landis T,
Thut G.
Functional Brain Mapping Laboratory, Department of
Neurology, University Hospital, 1211 Geneva, Switzerland.
Olaf Blanke, neurologue et chercheur à l'Hôpital Universitaire de Genève et directeur du Laboratoire des Neurosciences Cognitives à l'Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne.
e-mail : olaf.blanke@epfl.ch
The spatial unity of self and body is challenged by
various philosophical considerations and several phenomena, perhaps most
notoriously the "out-of-body experience" (OBE) during which one's
visual perspective and one's self are experienced to have departed from their
habitual position within one's body. Although researchers started examining
isolated aspects
of the self, the neurocognitive processes of OBEs have not been investigated
experimentally to further our understanding of the self. With the use of evoked
potential mapping, we show the selective activation of the temporoparietal
junction (TPJ) at 330-400 ms after stimulus onset when healthy volunteers
imagined themselves in the position and visual
perspective that generally are reported by people experiencing spontaneous
OBEs. Interference with the TPJ by transcranial magnetic stimulation (TMS) at
this time impaired mental transformation of one's own body in healthy
volunteers relative to TMS over a control site. No such TMS effect was observed
for imagined spatial transformations of external objects, suggesting the
selective implication of the TPJ in mental imagery of one's own body. Finally,
in an epileptic patient with OBEs originating from the TPJ, we show partial
activation of the seizure focus during mental
transformations of her body and visual perspective mimicking her OBE
perceptions. These results suggest that the TPJ is a crucial structure for the
conscious experience of the normal self, mediating spatial unity of self and
body, and also suggest that impaired processing at the TPJ may lead to
pathological selves such as OBEs.
Trad FR. :
La conscience spatiale du moi et le corps est confrontée à des considérations
philosophiques diverses et à plusieurs phénomènes, peut-être le plus notoirement
"l'expérience de sortie du corps" (OBE) pendant lequel la perspective
visuelle et son moi sont ressentis comme extérieur ou parti de notre
emplacement habituel dans notre corps. Bien que les chercheurs aient commencé à
examiner des aspects isolés …
PMID: 15659590 [PubMed - in process]
------------------------------------------------------------------------
2: Neuroscientist. 2005 Feb;11(1):16-24. Related Articles,
Links
The out-of-body experience: disturbed self-processing at the temporo-parietal
junction. Blanke O, Arzy S.
Functional Brain Mapping Laboratory, Department of Neurology, University
Hospital, Geneva, Switzerland. olaf.blanke@hcuge.ch
Folk psychology postulates a spatial unity of self and
body, a "real me" that resides in one's body and is the subject of
experience. The spatial unity of self and body has been challenged by various
philosophical considerations but also by several phenomena, perhaps most
notoriously the "out-of-body experience" (OBE) during which one's
visuo-spatial perspective and one's self are experienced to have departed from
their habitual position within one's body. Here the authors marshal evidence
from neurology, cognitive neuroscience, and neuroimaging that suggests that
OBEs are related
to a failure to integrate multisensory information from one's own body at the
temporo-parietal junction (TPJ). It is argued that this multisensory
disintegration at the TPJ leads to the disruption of several phenomenological
and cognitive aspects of self-processing, causing illusory reduplication,
illusory self-location, illusory perspective, and illusory
agency that are experienced as an OBE.
PMID: 15632275 [PubMed - in process]
------------------------------------------------------------------------
3: Brain. 2004 Feb;127(Pt 2):243-58. Epub 2003 Dec 8.
Related Articles, Links
Erratum in:
* Brain. 2004 Mar;127(Pt 3):719.
Comment in:
* Brain. 2004 Feb;127(Pt 2):239-42.
Out-of-body experience and autoscopy of neurological origin. Blanke O, Landis
T, Spinelli L, Seeck M.
Laboratory of Presurgical Epilepsy Evaluation, Programme of Functional
Neurology and Neurosurgery, University Hospital, Geneva, Switzerland. olaf.blanke@hcuge.ch
During an out-of-body experience (OBE), the experient
seems to be awake and to see his body and the world from a location outside the
physical body. A closely related experience is autoscopy (AS), which is
characterized by the
experience of seeing one's body in extrapersonal space. Yet, despite great
public interest and many case studies, systematic neurological studies of OBE
and AS are extremely rare and, to date, no testable neuroscientific
theory exists. The present study describes phenomenological, neuropsychological
and neuroimaging correlates of OBE and AS in six neurological patients. We
provide neurological evidence that both experiences share important central
mechanisms. We show that OBE and AS are frequently associated with pathological
sensations of position, movement and perceived completeness of one's own body.
These include vestibular sensations (such as floating, flying, elevation and
rotation), visual body-part illusions (such as the illusory shortening,
transformation or movement of an extremity) and the experience of seeing one's
body only partially during an OBE or AS. We also find that the patient's body
position
prior to the experience influences OBE and AS. Finally, in five patients, brain
damage or brain dysfunction is localized to the temporo-parietal junction
(TPJ). These results suggest that the complex experiences of OBE and AS
represent paroxysmal disorders of body perception and cognition (or body
schema). The processes of body perception and cognition, and the unconscious
creation of central representation(s) of one's own body based on
proprioceptive, tactile, visual and vestibular information-as well as their
integration with sensory information of extrapersonal space-is a
prerequisite for rapid and effective action with our surroundings. Based on our
findings, we speculate that ambiguous input from these different sensory
systems is an important mechanism of OBE and AS, and thus the intriguing
experience of seeing one's body in a position that does not coincide with its
felt position. We suggest that OBE and AS are related to a failure to integrate
proprioceptive, tactile and visual information with respect to one's own body
(disintegration in personal space) and by a vestibular dysfunction leading to
an additional disintegration between personal
(vestibular) space and extrapersonal (visual) space. We argue that both
disintegrations (personal; personal-extrapersonal) are necessary for the
occurrence of OBE and AS, and that they are due to a paroxysmal cerebral
dysfunction of the TPJ in a state of partially and briefly impaired
consciousness.
----------------------------------------------------------
1: Br J Psychol. 2004 May;95(Pt 2):161-77.
Related Articles, Links
A Rasch scaling validation of a 'core' near-death experience. Lange R, Greyson
B, Houran J.
Southern Illinois University School of Medicine, USA.
For those with true near-death experiences (NDEs),
Greyson's (1983, 1990) NDE Scale satisfactorily fits the Rasch rating scale
model, thus yielding a unidimensional measure with interval-level scaling
properties. With
increasing intensity, NDEs reflect peace, joy and harmony, followed by insight
and mystical or religious experiences, while the most intense NDEs involve an
awareness of things occurring in a different place or time. The semantics of
this variable are invariant across True-NDErs' gender, current age, age at time
of NDE, and latency and intensity of the NDE, thus identifying NDEs as 'core'
experiences whose meaning is unaffected by external variables, regardless of
variations in NDEs' intensity. Significant qualitative and quantitative
differences were observed between True-NDErs and other respondent groups,
mostly revolving around the differential emphasis on
paranormal/mystical/religious experiences vs. standard reactions to threat. The
findings further suggest that False-Positive respondents reinterpret other
profound psychological states as NDEs. Accordingly, the Rasch validation of the
typology proposed by Greyson (1983) also provides new insights into previous
research, including the possibility of embellishment over time (as indicated by
the finding of positive, as well as negative, latency effects) and the
potential roles of religious affiliation and religiosity (as indicated by the
qualitative differences surrounding paranormal/mystical/religious issues).
PMID: 15142300 [PubMed - indexed for MEDLINE]
------------------------------------------------------------------------
2: Psychol Sci. 2004 Apr;15(4):254-8. Related Articles, Links
Near-death experiences and the temporal lobe. Britton WB, Bootzin RR.
Department of Psychology, University of Arizona, Tucson, AZ 85721, USA.
wbritton@u.arizona.edu
Many studies in humans suggest that altered temporal
lobe functioning, especially functioning in the right temporal lobe, is
involved in mystical and religious experiences. We investigated temporal lobe
functioning in individuals who reported having transcendental "near-death
experiences" during life-threatening events. These individuals were found
to have more temporal lobe epileptiform electroencephalographic activity than
control subjects and also reported significantly more temporal lobe epileptic
symptoms. Contrary to predictions, epileptiform activity was nearly completely
lateralized to the left hemisphere. The near-death experience was not
associated with dysfunctional stress reactions such as dissociation,
posttraumatic stress disorder, and substance abuse, but rather was associated
with positive coping styles. Additional analyses revealed that near-death
experiencers had altered sleep patterns, specifically, a shorter duration of
sleep and delayed REM sleep relative to the control group. These results
suggest that altered temporal lobe functioning may be involved in the
near-death experience and that individuals who have had such experiences are
physiologically distinct from the general population.
PMID: 15043643 [PubMed - indexed for MEDLINE]
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3: Lancet. 2001 Dec
15;358(9298):2039-45. Related Articles, Links
Erratum in:
* Lancet 2002 Apr 6;359(9313):1254.
Comment in:
* Lancet. 2001 Dec 15;358(9298):2010-1.
* Lancet. 2002 Jun 15;359(9323):2116.
* Lancet. 2002 Jun 15;359(9323):2116.
Near-death experience in survivors of cardiac arrest: a prospective study in
the Netherlands.
van Lommel P, van Wees R, Meyers V, Elfferich I.
Division of Cardiology, Hospital Rijnstate, Arnhem, Netherlands. pimvanlommel@wanadoo.nl
BACKGROUND: Some people report a near-death experience (NDE) after a
life-threatening crisis. We aimed to establish the cause of this experience and
assess factors that affected its frequency, depth, and content. METHODS: In a
prospective study, we included 344 consecutive cardiac patients who were
successfully resuscitated after cardiac arrest in ten Dutch hospitals.
We compared demographic, medical, pharmacological, and psychological data
between patients who reported NDE and patients who did not (controls) after
resuscitation. In a longitudinal study of life changes after NDE, we compared
the groups 2 and 8 years later. FINDINGS: 62 patients (18%) reported NDE, of
whom 41 (12%) described a core experience. Occurrence of the experience was not
associated with duration of cardiac arrest or unconsciousness, medication, or
fear of death before cardiac arrest.
Frequency of NDE was affected by how we defined NDE, the prospective nature of
the research in older cardiac patients, age, surviving cardiac arrest in first
myocardial infarction, more than one cardiopulmonary resuscitation (CPR) during
stay in hospital, previous NDE, and memory problems after prolonged CPR. Depth
of the experience was affected by sex, surviving CPR outside hospital, and fear
before cardiac arrest. Significantly more patients who had an NDE, especially a
deep experience, died within 30 days of CPR (p<0.0001). The process of
transformation after NDE took several
years, and differed from those of patients who survived cardiac arrest without
NDE.
INTERPRETATION : We do not know why so few cardiac
patients report NDE after CPR, although age plays a part. With a purely
physiological explanation such as cerebral anoxia for the experience, most
patients who have been clinically dead should report one.
PMID: 11755611 [PubMed - indexed for MEDLINE]
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Lancet. 2000 Feb 5;355(9202):460-3.
Related Articles, Links
Dissociation in people who have near-death experiences: out of their bodies or
out of their minds?
Greyson B.
Department of Psychiatric Medicine, University of Virginia Health System,
Charlottesville 22908-0152, USA. cbg4d@virginia.edu
BACKGROUND: Some people who come close to death report
having experiences in which they transcend the boundaries of the ego and the
confines of time and space. Such near-death experiences (NDEs) share some
features with the phenomenon of dissociation, in which a person's self identity
becomes detached from bodily sensation. This study explored the frequency of
dissociative symptoms in people who had come close to death.
METHODS: 96 individuals who had had self-reported
NDEs, and 38 individuals who had come close to death but who had not had NDEs
completed a mailed questionnaire that included a measure of "depth"
of near-death experience (the NDE scale) and a measure of dissociative symptoms
(the Dissociative Experiences Scale).
Median scores in the two groups were compared with Mann-Whitney U tests. The
association between depth of NDE and dissociative symptoms was tested by
Spearman's rank-order correlation between scores on the NDE scale and the
dissociative experiences scale.
FINDINGS: People who reported NDEs also reported
significantly more dissociative symptoms than did the comparison
group. Among those who reported NDEs, the depth of the experience was
positively correlated with dissociative symptoms, although the level of
symptoms was substantially lower than that of patients with pathological
dissociative disorders.
INTERPRETATION: The pattern of dissociative symptoms
reported by people who have had NDEs is consistent with a non-pathological
dissociative response to stress, and not with a psychiatric disorder. A greater
understanding of the mechanism of dissociation may shed further light on
near-death and other mystical or transcendental experiences.
[1] Sondage
récent de «Sélection du Reader's Digest» de mars 2004 : 71% des Européens
interrogés _ 60% en France _ déclarent
croire en Dieu et 53% des Européens croient à une vie après la mort (dont 43%
des Français), source : http://permanent.nouvelobs.com/societe/20050221.FAP5831.html?1303
[2] La
définition « d’état proche de la
mort » n’est pas rigoureuse. Selon E. Kübler-Ross, certains des patients
étudiés par elle, et ayant vécu une NDE, aurait eu momentanément un EEG plat. Mais cet EEG plat n’est pas nécessairement
le signe de la mort clinique. Cette dernière étant elle, déclarée après
l’observation d’un EEG plat, pendant plus de 6 heures chez le patient. On
définit le patient en « coma dépassé » si la mort survient dés qu'on
arrête la réanimation (et tout les appareils permettant de maintenir en vie le
corps du patient) [9].
[3] Il
n'existe aucune possibilité de corrélation temporelle, la survenu de ce
souvenir ou impression et un moment donné de l’avancé de la phase durant
laquelle le cerveau a été en danger. Si l'épisode dure 8 jours, comment situer
dans le temps la corrélation entre l'examen objectif et le "ressenti"
à la minute près ?. Pour l’instant c’est impossible. Car les observations
neurologiques se font à la milliseconde (cette milliseconde étant unité de
transmission nerveuse). Notes de Madame Monique Bertaud, neuropsychiatre, collaboratrice de
« sciences et pseudo-sciences » (SPS).
[4] Lancet, 15
décembre 2001, Volume 357,Number 9294, Source :
http://skepdic.com/nde.html
[5]
Source : Madame Monique Bertaud, neuropsychiatre, collaboratrice à
« Sciences et Pseudo-sciences » (SPS).
[6] Blanke O, Ortigue S, Landis T, Seeck M. (2002)
Stimulating illusory own-body perceptions. Nature 419: 269-270.
Voir aussi Commentaires / Éditorial : Lancet Neurology 2002,
1; 400.; Trends in Cognitive Neuroscience 2003, 5; 104-106.
[7] Responsable de l'équipe de Neuro-Oncologie
Moléculaire et Cellulaire Inserm U114 au Collège de France.
[8] Dissociation in people who have near-death experiences: out of their bodies or out of their minds?, Greyson B, Lancet. 2000 Feb 5;355(9202):460-3.