A l’origine de l’intolérance des religions du livre vers le 7° siècle et du caractère guerrier de l’islam

 

Analyse rapide du contexte socio-politique à l'époque de la naissance de l'islam.

 

Par Benjamin LISAN, le 13/08/2020

 

1         Introduction

 

S’il est clair que les versets du Coran incitent à l’intolérance envers les non-musulmans, il n’est pas facile de comprendre comme les évangiles ont pu inciter les chrétiens à devenir intolérants, dès le 1er siècle.

Cela fait partie d’un des mystères que je tente de résoudre.

 

Sachant qu’on ne juge pas les valeurs et mœurs passés, à l’aulne de vos valeurs et mœurs actuels.

 

Au 6-7° siècle, l’esclavage était répandu.

Les seuls régimes politiques existant étaient les empires et les royautés. La démocratie n’existait pas encore.

 

Les guerres dynastiques, pour le pillage, pour l’augmentation des territoires ou pour des raisons religieuses, ravageaient régulièrement le Moyen-Orient et la péninsule arabique.

 

A l’époque, les mœurs et lois étaient dures (Dura lex, sed lex : La loi est dure, mais c'est la loi) et la vie humaine n’avait pas la même valeur qu’actuellement en Occident.

 

Je vais essayer de comprendre d’où viennent l’intolérance du judaïsme, du christianisme et de l’islam, et quelle est la différence entre ces intolérances. Et d’où pourrait provenir le caractère guerrier de l’islam.

 

2         L’intolérance dans les religions païennes antiques

 

Selon Platon, Socrate, en -399 a été soumis à un procès pour impiété. Les chefs d'accusation sont les suivants : « ne pas reconnaître les mêmes dieux que l’État, […] introduire des divinités nouvelles et […] corrompre la jeunesse ».

On l’accusait de ne pas honorer les Dieux d’Athènes, de ne pas respecter la religion traditionnelle. Ses disciples ne présentent jamais Socrate comme un athée, mais, même si Socrate ne croit pas aux fables des poètes sur les dieux.

Procès au bout duquel il a été condamné à mort (3). On pense que c’était un procès politique, parce que Socrate critiquaient certains hommes politiques athéniens.

 

On sait qu’une des cause de la révolte juive était le fait que les Romains demandaient aux juifs de rendre un culte à la divinité de l’empereur capitolin.

Et le même problème s’est posé avec les chrétiens qui eux aussi refusé de rendre un culte à cette divinité.

 

3         L’intolérance dans le judaïsme

 

3.1        L’intolérance intrinsèque

 

Moïse, son fondateur, a été, dès le départ, intolérant et meurtrier (Exode 32.25-29). Le roi-prophète Josué a incité ou commis des massacres (Josué 7.25, 6.16-27, 8.18-29), tout comme Moïse. Idem pour le roi-prophète David (Samuel 4.9-12, le prophète Elie (Rois 18.40, Rois 21.20-28) etc. Certains versets donnent des exemples d'incitation à la vengeance et/ou au génocide (Deutéronome 7.16, Deutéronome 25.17-19 ...)[1].

 

« La peine capitale, "Diné Néfachot" en hébreu, est mentionné dès le début de la Torah concernant la peine applicable en cas de meurtre : immédiatement après le déluge, Dieu dit à Noa'h : « Celui qui fait couler le sang de l'homme, par l'homme son sang sera versé, car l'homme fut créé à l'image de D.ieu"(Genèse 9.6). […].

D'autres transgressions sont également soumises à la peine capitale, comme l'adultère et l'idolâtrie. Après le don de la Torah, d'autres actes devinrent passibles de la peine capitale, tel que la profanation du Shabbat. (Applicable uniquement pour les Juifs, les précédentes étaient adressés à toute l'humanité) »[2].

 

Un Juif faisant appel aux autorités non-juives est appelé mosser (hébreu : מוסר, prononcé mossère ou mossœur en yiddish) ; considéré comme aussi dangereux pour la société juive qu’un meurtrier, il est passible d’exécution parfois sans avertissement[3].

 

Le courant des Zélotes (5) « se définit par un nationalisme intransigeant et agressif. Appelant de tous leurs vœux l’instauration du Royaume, ses tenants estiment devoir en hâter la venue par la violence. L’étranger est pour eux l’ennemi. ils dressent des embuscades, manient le poignard – d’où le nom de sicaires (1) qu’on leur donnait parfois –, entretiennent en Palestine un climat d’insécurité et d’agitation chroniques. Ils sont, de façon très directe, à l’origine de la révolte de 66-70, [des juifs contre les romains]. », selon Marcel Simon (5).

Les sicaires pratiquaient le terrorisme (comme le fera plus tard la secte des assassins).

 

3.2        Iconoclastie juive

 

La Torah met clairement en garde contre toute forme de représentation.

« Tu ne te feras point d'idole, ni une image quelconque de ce qui est en haut dans le ciel, ou en bas sur la terre, ou dans les eaux au-dessous de la terre. »

— Exode, 20, 3 paracha Yitro

 

Pour autant, dans le Livre de l'Exode, Dieu lui-même, quand il donne à Moïse les consignes pour la construction de l'Arche d'Alliance, ordonne qu'aux deux extrémités du couvercle (propitiatoire) de cette dernière y figure Deux chérubins en or battu étendant leurs ailes.

« Tu feras deux chérubins d’or, tu les feras d’or battu, aux deux extrémités du propitiatoire »

— Exode, 25, 18

 

Il est possible que l’iconoclastie juive ait inspiré l’iconoclastie musulmane.

 

3.3        Le blasphème envers Dieu (yahweh - YHWH)

 

Nous savons que selon les lois mosaïques, le blasphème contre Dieu pouvait être puni de mort (une donnée importante, car nous savons que l’islam s’inspire énormément du judaïsme).

 

Dans la Torah et la tradition juive, le blasphème est sévèrement puni (2).

Au temps biblique, le châtiment réservé au blasphème pouvait prendre la forme de la peine capitale la plus infamante, à savoir la lapidation. Ainsi en Lévitique 24,16, apprend-on que : « Celui qui blasphème nominativement l'Éternel doit être mis à mort, toute la communauté devra le lapider ; étranger comme indigène, s'il a blasphémé nominativement, il sera puni de mort » (Lv 24,16).

Voir aussi Exode 22,27, « N'outrage point l'autorité suprême et ne maudis point le chef de ton peuple ». Et « Celui qui maudit ses parents sera mis à mort » (Ex 21,17).

 

« Selon la Michna (4), c’est-à-dire la codification rabbinique couvrant les deux premiers siècles de l’ère commune, le châtiment n’est applicable que si c’est le Tétragramme – le nom divin le plus éminent – qui a été maudit, et s’il y a eu avertissement préalable de deux témoins dont les témoignages concordent rigoureusement. (…).

Nous avons donc toutes les raisons de penser que la punition capitale pour blasphème n’était plus appliquée. Plus tard, à l’époque des Guéonim, vers le IXe siècle, on ne parle plus de peine capitale dans les juridictions, mais de hèrèm, de la mise au ban du blasphémateur » (2).

 

3.4        Intolérance du judaïsme envers les chrétiens vers le début du 1er siècle

 

3.5        La condamnation de Jésus pour sédition ( ?) pour transgression de la loi juive ( ?)

 

Du point de vue des Romains, Jésus aurait été coupable d’avoir aspiré à devenir un roi juif, comme d’autres messies autoproclamés, défiant ainsi les autorités politiques du moment (les Romains).

 

Pour les Romains qui dominent alors la Judée, le supplice de la croix est une peine infamante réservé aux ennemis à éliminer coûte que coûte et par tous les moyens. Bref, on crucifie ceux qui sont coupables d’avoir contesté l’ordre établi. Ce châtiment n’est pas que gréco-romain, il a été utilisé par des rois juifs (le roi juif Alexandre Jannée).

Du point de vue des autorités, Jésus est coupable d’avoir aspiré à la royauté, condamné au supplice de la croix, comme d’autres messies autoproclamés, à la même époque.

Les "messies" diffusaient à la fois des revendications religieuses (il affirme être l’instrument terrestre de Dieu), politiques (il promet de restaurer l’indépendance d’Israël) et sociales (il va provoquer un rééquilibrage en faveur des pauvres).

Tous ces meneurs, ennemis déclarés des élites dominantes, finissent par être écrasés par les légions de Rome et leurs auxiliaires locaux. Au tournant de l’ère chrétienne, on compte des milliers de crucifiés : 2 000 lors de la seule répression de la révolte de Simon, selon l'historien antique juif Flavius Josèphe.

 

Jésus est un messie différent : il n’a pas d’armée et ne souhaite pas en créer une.

Il se présente comme légaliste envers la puissance romaine, en disant rendez « à César ce qui est à César » (Matthieu 22, 17), c’est-à-dire à l’empereur romain, concernant l'impôt à versets aux autorités romaines.

 

Par contre, il aurait contesté par contre le paiement de l’autre impôt, celui "sacerdotal", versée aux prêtres, source de grandes richesses pour l’aristocratie sacerdotale. Il aurait alors remis en cause l’existence même des prêtres et du temple de Jérusalem. Donc, Jésus aurait été condamné par une élite soucieuse de maintenir sa domination (avec l'aval de la puissance romaine occupante)[4] (10).

Et il est vrai que Jésus a très durement et publiquement critiqué les autorités du judaïsme orthodoxe (saducéens, pharisiens …) _ pour son hypocrisie, sa prévarication _, ce qui aurait pu signer sa condamnation à mort.

Il présente son mouvement, dès le départ, comme dissident du judaïsme.

 

L’Évangile selon Jean incrimine surtout le beau-père de CaïpheAnân, lui-même ancien grand prêtre.

Mais même pour délit de blasphème, le Sanhédrin n'avait plus à cette époque le pouvoir de prononcer la peine capitale. Seul le gouverneur romain, Ponce Pilate, avait les pouvoirs de condamner Jésus (11).

 

3.6        La lapidation de Jacques le Juste (vers 61/62), pour transgression de la loi juive ( ?)

 

Jacques le Juste (pourtant partisan du respect par les premiers chrétiens, de la loi mosaïque, et donc adversaire de Paul sur cette question), fut condamné, jeté du haut du Temple, lapidé puis assommé à mort en 61/6219 sur ordre du grand prêtre Hanan ben Hanan (le beau-frère de Joseph Caïphe). « Il est possible que Jacques, en tant qu'autorité suprême de l'Église, ait été tenu pour responsable des transgressions de la Loi dont Paul fut accusé » (6).

 

3.7        L’accusation de non-respect des lois juives portée par les grands prêtres contre Paul de Tarse

 

Paul de Tarse est accusé d'avoir fait pénétrer un « païen », Trophime d'Éphèse, dans la partie du Temple où ceux-ci sont interdits sous peine de mort (9). C’est, en fait, l'accusation de subversion (envers le pouvoir romain) qui motive son arrestation.

 

Il semblerait qu’il était facile pour les saducéens et les grands prêtres juifs (perçus par certains juifs comme des collaborateurs des Romains) de se débarrasser de leurs concurrents chrétiens, en répandant la rumeur auprès des Romains que les chrétiens sont des séditieux relativement à l’autorité romaine (une accusation qui marchait d’autant mieux que la situation en Judée, au 1er siècle, était explosive et quasi-insurrectionnelle).

 

(Je crois que dès le départ, chrétiens et juifs orthodoxes n’étaient plus en accord).

 

L’interprétation juive des textes sacrés affirme, dans les textes du Talmud l'éternité et la prééminence de la Loi dans ses moindres observances, rappelant l'amour de YHWH pour Israël et refusant de reconnaître Jésus comme le Messie (7).

 

3.8        Le bannissement des chrétiens du judaïsme (1° siècle)

 

La Bénédiction des hérétiques, la Birkat ha-Minim, est un des témoignages les plus importants de la mise à l'écart des chrétiens de la part des pharisiens, dans le rituel de la liturgie synagogale[5], au premier siècle :

 

12. Que pour les apostats il n'y ait pas d'espérance, et le royaume d'orgueil, promptement déracine-le en nos jours, et les Nazaréens et hérétiques, qu'en un instant ils périssent, qu'ils soient effacés du livre des vivants et qu'avec les justes ils ne soient pas écrits ! Béni sois-tu, Adonaï, qui ploies les orgueilleux ![6]

 

C’est en fait une prière de malédiction contre les chrétiens, nommés les nazoréens[7].


 

 

4         Intolérance chrétienne et au sein du christianisme

 

4.1        L’intolérance intrinsèque au sein du christianisme

 

4.1.1        Ses débuts

 

Jacques le Juste fait part à Paul d’une rumeur (dangereuse chez les juif) l’accusant d’avoir enseigné aux juifs de la diaspora l'« apostasie » vis-à-vis de Moïse, c'est-à-dire l'abandon des coutumes ancestrales et notamment de la circoncision de leurs enfants (6). Jacques et les anciens suggèrent à Paul un expédient qui doit montrer aux fidèles son attachement à la Loi juive. il doit entamer son vœu de naziréat et payer les frais pour quatre autres hommes qui ont fait le même vœu. Puis, ils lui citent les clauses du « décret apostolique » émis pour les chrétiens d'origine païenne, que Paul n'aurait pas remplies.

 

Plus tard, « Apparemment, Jacques et les anciens ne font rien pour lui venir en aide, ni pour lui éviter son transfert à Césarée » puis plus tard à Rome. Selon Simon Claude Mimouni, cet incident montre un certain durcissement du groupe de Jacques le Juste en matière d'observance, probablement lié à la crise provoquée par les Zélotes, qui aboutira en 66 « à une révolte armée des Juifs contre les Romains ».

 

Il est possible que les chrétiens de stricte observance, proche du judaïsme, se sont désolidarisés du christianisme de Paul, pour éviter de provoquer les juifs les plus fondamentalistes (intégristes), dont les zélotes.

 

4.1.2        Le refus de rendre un culte à Rome

 

Dès le 1er siècle après JC, le christianisme évolue vers l’intolérance et le fanatisme (peut-être dès ses débuts). Peut-être à cause du refus (fanatique ?) dès le départ de ses membres de rendre un culte à Rome[8] (considéré comme idole) et à toute idole. Pour eux, seul un culte rendu au Dieu unique est légitime.

 

L’attitude de certains chrétiens, recherchant ou choisissant le martyr, que de rendre le culte à Rome, est clairement fanatique. Un grand nombre de penseurs non orthodoxes est déjà dans leur collimateur dès le 1er siècle, dont :

 

Simon le Magicien ou Simon le Mage, selon les chrétiens, ou Simon de Samarie, né à Gitton en Samarie et mort probablement à Rome au ier siècle, est un mage et chrétien gnostique, considéré comme hérétique par l’Église. Les Actes des apôtres (Ac 8. 4-25), présentent Simon comme un mage à succès en Samarie. Il aurait engagé des débats et polémiques avec l’apôtre Pierre[9].

 

4.1.3        Intolérance chrétienne envers les apostats ou les « hérétiques »

 

Un verset de Paul, dans sa lettre aux Galates :

 

Galates 1.8. Mais, quand nous-mêmes [vous évangéliserions], quand un ange du ciel annoncerait un autre Evangile que celui que nous vous avons prêché, qu'il soit anathème !

 

4.1.4        L’exemple de la persécution du marcionisme

 

Armateur fortuné, Marcion dit du Pont ou de Sinope (né à Sinope vers 85, mort vers 160) développe une doctrine affirmant l'existence de deux principes divins — Dieu de colère de la Bible hébraïque et Dieu d'amour de l'Évangile — dont celui des textes chrétiens est le Dieu suprême[10]. Il défend ce point de vue devant un collège de presbytres4 dirigé alors par l’épiscope Pie, en 144. Marcion entre alors en rupture avec une partie de la communauté romaine, exclu ou parti de lui-même — le point fait débat. Après son excommunication de la communauté romaine, Marcion fonde rapidement, peut-être grâce à ses énormes moyens, sa propre Église qu'il présente comme une création du « Dieu Bon », suivant sa théologie. Son église ne recule qu'à partir de la moitié du IIIe siècle à la suite de répressions. Persécutées au cours du ive siècle, les communautés marcionites disparaissent définitivement au cours du ve siècle[11].

 

4.1.5        La mise à mort de l’évêque d’Avila, Priscillien, en 385

 

Priscillien[12], mort à Trèves en 385, est un évêque d'Ávila et le premier chrétien condamné à mort et exécuté par une autorité chrétienne pour hérésie. Sa doctrine, le priscillianisme, est l'une des premières hérésies condamnées par la jeune Église de Rome[13]. Certains la rapprochent de celle des pauliciens.

 

4.1.6        L’exemple de la persécution du paulicianisme

 

Ce mouvement néo-manichéen apparaît en Asie Mineure, alors part de l’Empire byzantin, à la fin du viie siècle. Il a été considéré comme hérétique par les Églises catholique et orthodoxe[14]. Ses origines ne sont pas bien connues. Constantin de Mananalis[15] fonde, vers 660, une secte néo-manichéenne dont les écrits de saint Paul constituent une base doctrinale. Il sera condamné à mort pour hérésie par l'empereur byzantin en 687.

 

En 684 Constantin IV, l'empereur byzantin de l'époque, publia un décret, contre les congrégations indépendantes de croyants et, en particulier, contre Constantin, chargeant Siméon, un de ses officiers, de veiller à l'exécution du jugement.  Ensuite, s'étant entretenu avec les chrétiens pauliciens, Siméon fut convaincu de la vérité de leur doctrine et de la justesse de leur conduite. Rentré à Constantinople, il ne connut point de paix durant les trois ans qu'il passa encore à la cour. Il quitta tout, s'enfuit à Kibossa et, adoptant le nom de Siméon-Tite, reprit et continua l'œuvre de l'homme qu'il avait fait mettre à mort. À son tour Siméon-Tite deviendra martyr en 690.

 

4.1.7        La crise iconoclaste de l'Empire byzantin (726-943) [iconoclastie chrétienne]

 

La période iconoclaste de l’Empire byzantin (dite « querelle iconoclaste » ou « querelle des images ») est une période qui s’étend de 726 à 843. Pendant environ une centaine d’années, les empereurs byzantins iconoclastes interdisent le culte des icônes et ordonnent la destruction systématique des images représentant le Christ ou les saints, qu’il s’agisse de mosaïques ornant les murs des églises, d’images peintes ou d’enluminures de livres.

 

Cette période de l'aniconisme chrétien se déroule dans un contexte politique difficile tant à l’intérieur, alors que plusieurs empereurs se succèdent en quelques années, que sur le plan extérieur où l’empire fait face aux invasions des Arabes et des Bulgares. Sur le plan religieux, elle constitue le prolongement de diverses hérésies survenues au cours des siècles précédents concernant la nature du Christ.

 

Cette crise se déroule en deux étapes :

 

1) Au cours de la première, de 723 à 775, les empereurs Léon III l'Isaurien et son fils Constantin V adoptèrent une attitude de plus en plus intransigeante et violente à l’endroit du culte des images. Le règne de l’impératrice Irène marqua une pause qui se termina avec l’arrivée au pouvoir de Léon V l'Arménien. Son règne fut marqué par une persécution plus féroce bien que de moindre envergure que celle de Constantin V.

2) Toutefois son successeur, Michel II, adopta une politique plus conciliante qui coïncide avec l’éloignement de la menace que faisaient planer les Arabes sur l’existence de l’empire. Elle se termina officiellement lorsque l’impératrice Théodora réunit un synode en 843 qui confirma la légitimité de celui de 787[16].

 

4.1.7.1         Contexte politique, intérieur et extérieur, durant cette période

 

En 613, les Perses battent les Byzantins près d'Antioche et occupent la Syrie et Damas. En mai 614, Jérusalem est prise par les Perses. Les Byzantins n'offrent que peu de résistance, puisqu'ils sont préoccupés par des tensions internes, et pressés par les Avars et les Slaves. Finalement, l’empereur byzantin, Héraclius, qui a succédé à l’empereur Phocas en 610, est vainqueur, le 12 décembre 627, de l'armée perse à la bataille de Ninive et avance vers Ctésiphon. Khosro II s'enfuit. Il est assassiné par ses propres soldats dans son palais, en 628.

 Héraclius rentre triomphant à Constantinople (en 628) et les Perses évacuent l'Égypte. Au contraire, l'Empire perse commence à sombrer dans l'anarchie.

 

Rappelons qu’une année après l’Hégire _le déménagement des musulmans à Médine (Yatrib)) (21 juin 622 ap. J.-C. – 2 juil. 622 ap. J.-C. _, Mahomet avait déjà lancé, en 623 sa première expédition guerrière[17]. Qu’après avoir lancé plus de 100 expéditions guerrières, en 9 ans, entre 623 et 632, Mahomet (un mois à peine avant sa mort, le 8 juin 632), avait conquis, en mai 632, toute la péninsule arabique, jusqu’au Yémen, et envahi la Palestine, jusqu’à Gaza, et attaqué les royaumes de Moab et de Darum[18].

 

À partir de 695, année de la première déposition de Justinien II, l’Empire byzantin connut deux décennies de crises caractérisées par la succession de plusieurs empereursLéonce, puis Tibère III succèdent à Justinien II avant que celui-ci ne reprenne le pouvoir pour en être chassé à nouveau en 711. De 711 à 717, trois empereurs se succédèrent : Philippicos-Bardannès de 711 à 713, Anastase II de 713 à 715 et Théodose III de 715 à 717. La stabilité ne revint qu’avec l’accession au trône de Léon III, fondateur de la dynastie syrienne (717-802)3.

 

À l’extérieur, les ennemis de Byzance profitèrent de ce chaos politique. En 698, l’Afrique fut définitivement perdue avec la prise de l’exarchat de Carthage par les Arabes. La deuxième déposition de Justinien II fournit au khan des BulgaresTervel, le prétexte qu’il souhaitait pour déclarer la guerre au nouvel empereur et venger son ancien allié. Après avoir traversé la Thrace, il vint jusque sous les murs de Constantinople piller les faubourgs de la capitale. Après avoir conquis le littoral africain, les Arabes se dirigèrent vers la Cappadoce et, en 709, assiégèrent Tyane avant de s’avancer au cours des deux années suivantes vers Chrysopolis. La première tâche de Léon III, lorsqu’il accéda au trône, fut donc de reprendre les travaux de défense commencés sous Anastase II afin de faire face à la flotte arabe venue assiéger Constantinople en 717. Il ne réussit du reste à faire lever le siège qu’avec l’aide de Tervel et grâce à un hiver particulièrement rude qui forcèrent les Arabes à lever le blocus en 718. La lutte reprit de plus belle six années plus tard, sur terre cette fois ; à partir de 726, des invasions annuelles permirent aux Arabes de capturer Césarée et d’assiéger Nicée avant que la victoire d’Akroinon en 740 ne les force à évacuer l’Asie Mineure.

 

4.1.7.2         Contexte religieux, intérieur et extérieur, durant cette période

 

La controverse relative au culte des images constitue le prolongement des hérésies sur la nature du Christ qui, au cours des siècles précédents, avaient profondément divisé l’Église. Au ive siècle déjà, Constantin avait dû réunir un concile pour condamner l’arianisme qui affirmait que le Fils était d'une nature inférieure à celle du Père. Puis vint le nestorianisme au ve siècle qui affirmait que le Christ avait deux natures et que Marie n’était mère que de l’homme ; bien que chassé de l’empire, le nestorianisme devint la principale forme du christianisme perse. Vers le milieu du même siècle, ce fut au tour du monophysisme (une seule nature divine) de s’installer profondément en Syrie, en Égypte et en Arménie. Les textes de Jean Damascène sur le sujet au viie siècle exprimait les craintes des chrétiens devant l'iconoclastie musulmane (la destruction délibérée d'images, c'est-à-dire de représentations religieuses de type figuratif et généralement pour des motifs religieux ou politiques). La fin du même viie siècle vit la querelle du monothélisme (une seule volonté divine) qui, succédant au monophysisme, constitua la dernière de ces hérésies, selon l'église Byzantine (monophysisme qui mit fins aux relations avec L'église copte d’Éthiopie). Se référant à l’iconoclasme, le concile de Hiéra en 754 résumait le dilemme de la façon suivante : ou bien le peintre [de l’icône] ne représente que son humanité [celle du Christ] et alors il verse dans le nestorianisme, ou alors il confond les deux natures et verse dans le monophysisme. L’image s’avérait ainsi toujours inadéquate à représenter pleinement la nature du Christ.

 

4.1.7.3         En conclusion partielle sur cette crise et période troublée

 

La Guerre perso-byzantine (602-628, durant 26 ans)[19], lancée au départ par Khosro II, ravage les deux empires. Elle prend, par moment, les traits d’une guerre religieuse (entre Zoroastrisme et christianisme nestorien et christianisme orthodoxe).

 

Il semblerait que ces deux empires, pris par cette grande guerre perso-byzantine (602-628), durant plus de 26 ans, et par leurs querelles internes (crise iconoclaste, qui a débuté en 726 …) aient alors minimisé le danger que de la conquête arabo-musulmane ou n’aient plus eu la force militaire, économique, morale, pour la contrer.


 

 

4.2        Intolérance du christianisme envers le judaïsme

 

4.2.1        Des versets des évangiles qui auraient pu inciter à l’antisémitisme ?

 

Est-ce que l’accusation de « peuple déicide » portée contre les juifs, serait-elle liée au fait que dans les évangiles, les Juifs y sont décrits comme cherchant à tuer Jésus ? :

 

Jean 7.1. Après cela, Jésus parcourait la Galilée : il ne voulait pas parcourir la Judée car les Juifs cherchaient à le tuer.

Jean 7.19. Moïse ne vous a-t-il pas donné la Loi ? Et aucun de vous ne met la Loi en pratique. Pourquoi cherchez-vous à me tuer ?

Jean 7.25. Quelques habitants de Jérusalem disaient alors : « N’est-ce pas celui qu’on cherche à tuer ?

Jean 8.59. Alors ils [les Juifs] ramassèrent des pierres pour les lui jeter. Mais Jésus, en se cachant, sortit du Temple.

 

4.2.2        Les polémiques liées au marcionisme

 

Cet antijudaïsme doit probablement son existence à des causes internes à ce qui va devenir le christianisme en tant que tel : les théologiens sont pressés de définir les positions envers le judaïsme sous la pression de conflits internes, notamment avec l'apparition de tendances radicales comme le marcionisme ou le valentinianisme, tenants d'une rupture radicale avec le judaïsme et refusant l'Ancien Testament.

 

Si le ton de l'antijudaïsme chrétien est souvent polémique, visant essentiellement le judaïsme rabbinique et son approche littérale de l'Écriture, c'est seulement lorsque le christianisme aura obtenu un statut légal avec l'édit de tolérance de Galère en 311 qu'on verra se développer les thèmes d'un antisémitisme d'ordre théologique.

 

4.2.3        Le rôle d’Origène, de Saint Jean Chrysostome, dans l’antisémitisme chrétien

 

Hors des conciles également, les leaders chrétiens prendront très vite des positions très dures à l'égard des Juifs.

 

Origène (185-253), le fondateur du mouvement monastique égyptien, écrira que "Le sang de Jésus retombe non seulement sur les Juifs de l'époque mais sur toutes les générations de Juifs jusqu'à la fin du monde".

 

Saint Jean Chrysostome (344 ? – 407) écrira lui pour sa part "La synagogue est un bordel, une tanière de bêtes impures (...) jamais un juif n'a prié Dieu. (...) Ils sont possédés des démons".

 

4.2.4        Le rôle des père de l’église, dans l’antisémitisme chrétien

 

C'est dans cette période que l'étrange obsession des chrétiens pour le sexe commence à déployer ses effets dévastateurs. Le même Origène, incapable de contrôler ses obsessions, prend à la lettre le bon mot de Jésus "car il y en a qui se font eunuques pour le royaume des cieux" et commet un geste irréparable sur sa personne.

 

L'eunuque Origène fonde sur son obsession du sexe un grand mouvement de masse: le mouvement monastique, qui perdure encore aujourd'hui: des centaines, puis des milliers de fanatiques, dont certains, au début, imiteront le geste tragique d'Origène sur leur personne, quittent les villes d'Égypte pour s'installer dans des grottes, puis des monastères dans le désert. Dés le début, ils accorderont refuge à leurs coreligionnaires recherchés par la justice criminelle, et sortirons périodiquement de leurs tanières pour porter la terreur en ville lorsque les autorités religieuses le leur demandent. Ce sont ainsi des moines qui assassineront Hypatia d’Alexandrie (philosophe et mathématicienne, opposée au fanatisme). On peut imaginer la terreur des populations urbaines lorsqu'elles voyaient arriver, surgissant du désert, ces hordes de moines hirsutes, sales, vêtus de lambeaux de peaux de bêtes, et prêts à tout et à toute violence pour accomplir la volonté de leur dieu.

 

La tradition d'utiliser les moines pour des actions de terrorisme se maintiendra dans l'église catholique : au Moyen Âge, elle fera appel aux Franciscains et Dominicains pour l'inquisition. Pendant la deuxième guerre mondiale, les Franciscains croates sortiront de leurs tanières pour travailler comme gardiens, bourreaux et, même, chefs de camps de concentration. Cette tradition du moine revenant dans la civilisation pour y semer la terreur du Christ prend ainsi ses racines au tout début de l'histoire chrétienne et perdure aujourd'hui.

 

En effet, plusieurs Pères de l'Église (vers le 4° siècle ?) ont désigné dans leurs écrits les Juifs par des expressions comme « ceux qui ont tué Dieu » ou des expressions voisines. L'accusation d'avoir « assassiné Dieu » en la personne de Jésus-Christ remonte au moins au iie siècle, par exemple avec Justin de Naplouse s'adressant aux Juifs (« Après avoir tué le Christ, vous n’en avez pas même le repentir »), suivi par Méliton de Sardes (« Dieu est assassiné par la main d’Israël »). Sur ce point, les sources les plus fiables restent fragmentaires. Ces expressions sont représentatives du mythe du « peuple déicide » (7).

 

4.3        L’intolérance des chrétiens envers les penseurs et philosophes païens

 

4.3.1        La persécution et/ou l’assassinat de penseurs païens (Hypatie d’Alexandrie …)

 

En 415, une minorité chrétienne d’Alexandrie _ auparavant persécutée par les Romains _, a massacré, par fanatisme, la philosophe néoplatonicienne, astronome et mathématicienne, Hypatia ou Hypatie d'Alexandrie[20].

 

Dès que les chrétiens deviennent puissants, ils persécutent à leur tour les païens, qui, auparavant, les avaient persécutés.

(Forme de revanche ou de vengeance ?).

 

Ils tuent Hypatie d’Alexandrie lynchée, Sopatros d'Apamée, exécuté sur ordre de Constantin, ou persécutent les penseurs néo-platoniciens, obligés de se convertir au christianisme, tel Jean Philopon …, et détruisent leur écrits[21].  Puis les chrétiens majoritaires s’en prennent aux chrétiens minoritaires (gnostiques …) et à leurs écrits.

 

« Au Ve siècle, quand des chrétiens, en pleine lutte avec les romains encore attachés au paganisme, mettent la main sur les livres sibyllins, si précieux, si importants pour les adorateurs de Jupiter, Mars et autre Junon, ils n'hésitent pas à les détruire »[22].

 

Ces chrétiens fanatiques, iconoclastes, n’hésitent pas à détruire les statues des divinités antiques, à marteler leur représentation sur des fresques (comme sur certains temples égyptiens).

 

Porphyre de Tyr[23] (234 – v.310), un philosophe néoplatonicien, avait écrit un traité Contre les chrétiens où il explique que que le christianisme implique une conception absurde et irrationnelle de la divinité qui le condamnerait, aussi bien du point de vue des religions particulières que du point de vue transcendant de la philosophie. Pour lui, la philosophie transcenderait les religions, parce qu'elle serait le culte du Dieu suprême, dont le philosophe est le prêtre.

Son positionnement antichrétien, lui ayant valu des inimitiés auprès des écrivains chrétiens et des autorités impériales romaines, explique la disparition de certains de ses textes, jetés au feu[24].

 

5         L’intolérance musulmane

 

5.1        L’iconoclasme musulman

 

Pour ce qui concerne l’islam, l'interdiction de représentation est très prégnante, à l'instar de la prohibition judaïque, dans le dessein de préserver la pureté du monothéisme et d'éviter toute forme d'idolâtrie : le culte est voué exclusivement à un Dieu sans forme ni représentation, en dehors du temps et de l'espace, infini et donc insaisissable par l'entendement humain.

L'islam considère que toute représentation d'être possédant une âme est illicite et doit être détruite. Comme le judaïsme, l'islam enjoint de jeter bas les idoles, à l'exemple de son prophète (Mahomet), qui renversa les idoles de la Kaaba[25].

 

5.2        Le statut discriminatoire de dhimmi, de soumis, de citoyen de 2nd zone, pour les gens du livre

 

Les gens du livre sont les chrétiens et les juifs, dans les territoires conquis par les musulmans.

Ils n’ont de choix que 1) se convertir à l’islam, 2) accepter le statut de dhimmi et de payer une taxe spéciale (ou capitation), plus ou moins lourde, qui leur est réservée, la jizîa, djizîa ou djizîat[26]. S’ils refusent ces deux choix, ils sont soit réduits en esclavage ou tués, en suivant, en cela, les prescriptions du verset 9.29[27].

Les dhimmis sont soumis à la dhimma, à un statut discriminatoire, inégalitaire et souvent vexatoire ou humiliant[28].

 

1350 ans plus tôt...

Il y a une forte armée arabe a la porte ils nous proposent en gros de choisir entre trois options :

1. Nous payons une lourde taxe pour leur protection.

2. Ils me massacrent, pillent nos biens, réduisent nos enfants en esclavage et violent nos filles.

3. Nous nous convertissons à une nouvelle religion de paix et de miséricorde.

_ Payez-moi la djizîa !

-> Pourquoi ?

_ Pour vous protéger.

-> Mais de quoi ??

_ De ce que je vais vous faire, si vous ne me payez pas !

 

5.3        Le traitement des polythéistes (associateurs)

 

Le polythéisme est aussi nommé « shirk ». Normalement, pour l'islam, les Gens du Livre (juifs, chrétiens) ne sont pas inclus dans les polythéistes (selon le sens absolu du terme)[29], sauf pour les wahhabistes.

Pour le Coran, les associateurs ne sont qu’impureté (9.28). Le « shirk » est un péché grave (31.13)[30].

 

Pour les musulmans, l'association _ associer des divinités (des idoles) à Dieu (Allah) _ est plus grave que le meurtre, selon le verset 2.191. Le polythéisme est le seul péché impardonnable par Dieu (4.28)[31].

Les polythéistes sont condamnés à l’enfer (5.78)[32].

 

Un certain nombre de versets (dans la sourate 8 (le Butin), 8.6-7, 8.41, 8.69, 59.6-7) traitent du butin (fay), pris sur les non-musulmans, lors des razzias et le djihad.

 

6         Le contexte politique et religieux en Arabie au 6° et 7° siècle

 

6.1        Les circonstances historiques au 6° siècle selon l’historien Maxime Rodinson :

 

« Le VIe siècle fut au Moyen-Orient une époque mouvementée. Les deux grands empires byzantin et sassanide luttaient entre eux [...]

Depuis fort longtemps, les tribus faméliques de l’Arabie regardaient avec envie les terres fertiles de Syrie et de Mésopotamie. [...]

Elles s’y infiltraient pacifiquement et se sédentarisaient. Mais si les Etats qui contrôlaient le pays cultivé étaient un tant soit peu affaiblis, elles se montraient plus agressives et allaient jusqu’à s’emparer du pouvoir politique. [...] Depuis peut-être un ou deux siècles déjà, pour des raisons que nous discernons mal, les tribus arabes du désert semblent s’infiltrer de façon de plus en plus massive et cohérente, en groupes organisés, dans les zones cultivées qui bordent leur domaine : Syrie-Palestine et Mésopotamie au nord, Saba et Hadramout au sud. Prenant acte de ce phénomène, voulant le canaliser et l’utiliser, les deux grands empires veulent s’assurer de façon permanente des troupes saracènes [troupes bédouines] auxiliaires. [...]

[…] vers 510 [...] En Arabie du Sud, arrive au pouvoir un prince judaïsant, Youssouf Ass’ar (ou Dhou Nowâs) [, dit ] le vengeur. [...] Il s’empressa de persécuter les chrétiens monophysites [...]

Vers 512 donc, une expédition d’Axoum [royaume chrétien éthiopien], alliée de Byzance traversait la mer Rouge pour secourir les chrétiens. [Mais elle subit des revers ... Dhou Nowâs] aurait fait brûler vifs, sans jugement, 427 ecclésiastiques, moines et religieuses, tuer 4 252 chrétiens et réduire en esclavage 1 297 enfants et jeunes gens de moins de quinze ans.

 

[...] Byzance poussa Axoum à la revanche. [...] Les envahisseurs vainquaient définitivement Dhou Nowâs. [...]

Après une période de pillage et de massacre général dont furent victimes les Sudarabiques [...] les Ethiopiens [...] évacuèrent le pays en mettant au pouvoir un indigène, Soumyafa‘ [...]

 

Vers 530, les soldats éthiopiens restés en Arabie, unis peut-être aux classes inférieures de la société sudarabique, se révoltèrent contre Soumyafa‘ et le remplacèrent par Abraha [un général éthiopien] [... qui adopta une attitude neutraliste par rapport à Byzance et l'empire perse, sassanide [dont la religion est le Zoroastrisme et le christianisme perse nestorien] ...]. ».

 

« Abraha vint combattre les Mekkois ; c’était peut-être pour détruire leur puissance commerciale, qui portait préjudice à l’Arabie du Sud. »[33].

 

« Les successeurs d’Abraha suivirent une politique anti-persane [...]

[Vers 570] L’Empire byzantin qui réagissait si énergiquement encore en Orient subissait de graves défaites en Occident. [...] Toute aux affaires d’Orient [dans sa lutte contre l’empire perse sassanide], Byzance ne réagissait que par la diplomatie [en Occident]. [...]

 

La lutte des empires qui se reflétait dans la lutte des partis, spécialement visible en Arabie du Sud, ne pouvait manquer d’avoir des répercussions importantes sur le monde des Saracènes nomades. [...]

Les Bédouins empruntaient aux riches commerçants des villes, s’endettaient et étaient réduits en esclavage ou au moins à l’état de clients. Un processus de dissolution de la société tribale s’amorçait. [...] On connaissait [déjà en Arabie...] le judaïsme et le christianisme, sous des formes souvent quelque peu aberrantes. Mais c’étaient des idéologies étrangères liées aux puissances en lutte pour le contrôle de la péninsule arabe. [...]

Mais y adhérer impliquait une prise de parti politique et c’était une démarche assez humiliante pour l’orgueil arabe. [...] Les Arabes, comme mercenaires ou auxiliaires, étaient le soutien indispensable des grands empires. [...] Pourquoi n’utiliseraient-ils pas leur valeur à leur propre profit ? Pour cela il faudrait un Etat puissant qui unifierait l’Arabie. [...] Un Etat arabe guidé par une idéologie arabe, adapté aux nouvelles conditions et cependant encore proche du milieu bédouin qu’il devait encadrer, constituant une puissance respectée à égalité avec les grands empires, tel était le grand besoin de l’époque. Les voies étaient ouvertes à l’homme de génie qui saurait mieux qu’un autre y répondre. »[34].

 

6.2        La circonstance de la conquête du Yémen par les éthiopiens, vers 500 à 600 (6° - 7° siècle)

 

Vers 520/523, Dhu Nuwas roi arabe converti au judaïsme est au pouvoir dans le royaume d'Himyar. Il tue les chrétiens de l'oasis de Najran[35].

 

Ce massacre donne le prétexte au négus chrétien Ella Asbeha (Caleb) d'Éthiopie (Abyssinie) d'envahir le Yémen. Pour permettre cette invasion, l'empereur byzantin Justin Ier lui offre soixante navires. Ella Asbeha envoie une armée commandée par Aryat3.

Dhu-Nuwas négocie pour éviter l'affrontement avec cette trop forte armée. Il propose de se soumettre. Il attend que les armées éthiopiennes se dispersent pour attaquer et mettre en déroute cette armée divisée.

Aryât rentre en Éthiopie pour rendre compte de cet échec.

 

Le négus envoie cette fois une armée sous le commandement d'Abraha4 [36]. Abraha s'empare de Sanâ'a. Abraha engage le peuple de la ville à abandonner la religion juive et à se convertir, ceux qui refusent ont la tête tranchée. Le négus attend de recevoir une part du butin et demande à Abraha de rentrer en Éthiopie. Abraha refuse prétextant qu'il ne peut quitter son poste au risque de perdre les positions acquises. Le négus envoie un nouveau contingent conduit par Aryât pour reprendre le contrôle des opérations. Tabari raconte que les deux hommes s'affrontèrent en duel. Au cours du combat Aryat blesse Abraha au nez. Abraha devient Abraha al-Achram (Abraha au nez coupé).

Un général d'Abraha qui se nommait 'Atwada frappe Aryat d'un coup de lance et le tue5. Les troupes qui l'accompagnaient se dispersent. Abraha s'installe sur le trône6. Ella Asbeha averti de la mort d'Aryat jure de tuer Abraha. Celui-ci sait qu'il risque la mort si le négus vient le combattre car les soldats abyssins refuseront de se battre contre leur roi. Il envoie un messager au négus pour lui présenter une version plus acceptable de la mort d'Aryat. Le négus n'ayant plus réellement les moyens de mobiliser une nouvelle armée se satisfait de cette explication et confirme Abraha dans son poste de roi du Yémen (vers 558).

 

La tradition musulmane attribue à Abraha une attaque de La Mecque.  le nom d'Abraha n'est pas cité dans le Coran, mais aussi bien Tabari dans La Chronique, que la Sira lui attribuent cette attaque. La Mecque est alors défendue par Abd al-Muttalib grand-père de Mohammed. La Mecque est préservée « miraculeusement ». Le Coran rapporte ce récit (Coran 105:1-5).  L'année de cette attaque, appelée « année de l'éléphant », serait celle de la naissance de Mohammed, traditionnellement située en 570 ou 571.

La tradition fixe à cette même année la rupture définitive du barrage de Marib entrainant « la grande inondation », cause de l'émigration de tribus arabes vers le nord de la péninsule.

 

Un de ses fils d’Abraha nommé Axoum (Yaksoum ou Yaksum) lui aurait succédé et aurait régné dix-neuf mois. Son frère Mashrouq (Masruq) le remplace à sa mort17. Leur règne tyrannique provoque la réaction des aristocrates Himyarites. Un prince juif yéméniteSayf Ibn Dhi-Yaz'an, se rend à Constantinople à la cour de Justin II (r. 565-578), à qui il promet le Yémen s'il l'aide à chasser les Éthiopiens. Après l'échec de sa demande, il prend contact avec le prince Lakhmide d'Al-Hira, qui l'introduit à la cour du shah sassanide de Perse. Sayf meurt à la cour de Khosro avant d'avoir eu une réponse. Son fils Ma'di Karib obtient cependant l'envoi d'une expédition de 800 hommes tirés des geôles perses, conduite par Vahriz. Malgré des pertes subies en route, elle parvient à prendre pied au Yémen et à éliminer Masruq (575).

Ma'di Karib, devenu tributaire des Perses, règne pendant deux ans avant d'être assassiné par une conspiration orchestrée par les Axoumites. Vahriz est envoyé de nouveau par le roi de Perse, cette fois avec 4 000 hommes, avec l'ordre de massacrer tous les Éthiopiens. Après ce massacre, le Yémen devient une satrapie perse avec Vahriz à sa tête (577)18.

 

6.3        Des circonstances favorables, le moment opportun, ayant permis la réussite de Mahomet

 

Selon les musulmans, l’islam est la « religion vraie » pour essentiellement deux raisons principales :

 

1)      Mahomet recevait la parole de Dieu, via l’ange Gabriel, 

2)      Le succès de l’islam : cette religion a réussi à s’étendre, rapidement, sur un quart de la surface du globe _ l’islam étant maintenant un des religions les plus importantes du globe (donc un miracle divin pour les musulmans).

 

Selon les propres hypothèses de l’auteur, les prophètes et leur religion sont des gourous dont la secte a réussi, en fonction de certaines circonstances historiques favorables. Pour l’auteur, il n'y a rien de divin, de « surnaturel », aucun plan divin, dans les succès de l’islam. Cette religion a pu se répandre et avoir du succès, surtout parce que :

 

1) L’islam s’est répandu, d'abord, dans un environnement _ la péninsule arabique _, loin de l’influence et de l’orbite des grands empires, une zone où il n'y avait pas d'état unifié fort ou aucun grand royaume unifié (avec un grand nombre d'oasis indépendantes, dirigés par de petits roitelets, des chefs de tribus, de clans, divisés, et donc relativement faibles …). La péninsule arabique semblait désertique et aucun empire, byzantin, perse, n’aurait pu imaginer que la menace serait venue de ce désert.

2) En en face, les empires byzantins (dirigé par l'Empereur ou basileus Héraclius[37]) et l'empire sassanide perse (dirigé par l'Empereur Chosroès II ou Khosro II[38]) étaient exsangues, et totalement affaiblis, après 20 ans de guerres religieuses (entre Christianisme orthodoxe et zoroastrisme et christianisme nestorien) et « fratricides », entre ces deux grands empires. Les peuples de ces empires étaient épuisés par ces guerres et n'en désiraient plus. C’est pourquoi il n’y eu quasiment pas eu de résistances de leur part à Damas[39] et en Egypte, lors de l’arrivée des conquérants arabes et musulmans.

3) l’utilisation de la taqiya, avec une présentation trompeuse de l’islam _ et les ruses de guerre préconisée par Mahomet _, pour endormir la méfiance, rassurer les populations à conquérir ou conquises (comme, par exemple, affirmer « nulle contrainte en religion » (Coran 2.256, 10.99 …), mais cacher le fait qu’il est interdit de quitter l’islam après la conversion à cette religion (Coran 7.72, …) ou faire croire que l’islam est une religion semblable au christianisme).

4) La peste de Justinien qui a sévi à partir de 541 jusqu'en 767 et qui a affaibli l'empire byzantin. En affaiblissant durablement l'Empire byzantin mais aussi l'Empire sassanide, elle aurait joué un rôle non négligeable dans la rapide expansion de l'islam quelques décennies plus tard, lors des guerres arabo-byzantines et de conquête musulmane de la Perse[40] [cette peste est liée à de mauvaises récoltes, elles-mêmes liées à un refroidissement climatique _ une année glacière _, lié à l’éruption du volcan Ilopango (dans l’actuel Salvador), vers 536 Après JC][41].

 

Ce sont donc des circonstances historiques et géographiques particulières, en plus de la redoutable habileté politique de Mahomet, le caractère séduisant et simplificateur de la doctrine ou de la prédication islamique [car toutes les doctrines des sectes sont séduisantes et simplificatrices] et l’extraordinaire imagination et génie de Mahomet, qui expliqueraient les succès de l'islam.

 

Mahomet a peut-être joué un rôle opportun dans la création d'une forte identité arabe, face aux menaces qu'ils rencontraient entre les Ethiopiens, qui voulaient les convertir de force, les Byzantins, qui voulaient aussi les convertir de force, les Perses, ...

Au départ, il a joué un rôle politique, de rassembleur, de catalyseur, pour des juifs "dissidents" et arabo-bédouins qui ne voulaient pas être convertis. Dernière Mahomet, il y avait peut-être des enjeux politiques, dans une situation très troublées (dans une péninsule qui déjà avait subi plusieurs guerres successives récentes).

 

Sans la naissance de Mahomet (ou s’il était mort prématurément à cause d’une maladie et d’un meurtre), l’histoire du monde aurait totalement changé. L’arrivée de Mahomet constitue un vrai point de divergence historique.

 

Je pense que nous avons la reproduction du même schéma de conquête d’un empire par leurs anciens auxiliaires, dès que ceux-ci constatent l’affaiblissement militaire de l’empire (qu’ils avaient précédemment servi). Comme avec les Wisigoths avec l’Empire romain d’Occident au 5° siècle (en 476)[42].

 

Les historiens situent le début de la fin de l’empire romain d’Occident, à sa défaite d’Andrinople. L’empereur Valens périt le 9 août 378 dans la bataille d'Andrinople où les Wisigoths conduits par Fritigern et Alaviv, bien qu'affaiblis par la misère et la famine, battent sévèrement son armée[43]

 

7         Les raisons du caractère guerrier de l’islam, dès son origine

 

7.1        L’enfance dysfonctionnelle de Mahomet

 

Au-delà des non-dits sur l’enfance de Mahomet, il est très clair que son enfance a été particulièrement dysfonctionnelle.

 

Il a d’abord été rejeté par sa mère biologique Amina.

 

Quelles ont été les raisons de son rejet par Amina : souffrait-elle d'une dépression grave, dépression post-partum, d'une maladie mentale ? _ comme la mère de Jeffrey Dahmer (?). De quelle maladie souffrait-elle ? Aurait-elle été violée ?  Pourquoi, Mahomet, n’a-t-il pas bénéficié d'un statut égalitaire par rapport à ses frères de sang ?

 

Le père de Mahomet, Abdallah, serait mort 6 mois avant sa naissance. En 570 après J.C., à la Mecque (Arabie), sa jeune veuve, Amina, donne naissance à Mahomet (son enfant unique), qu’elle confie à une femme bédouine pour l’élever dans le désert, alors qu’il n’avait que 6 mois.

 

Ali Sina s’interroge et explique, dans son livre « la psychologie de Mahomet et des musulmans », pages 28 à 33 :

 

« Pourquoi Amina a-t-elle donné son unique enfant pour le faire élever par quelqu'un d'autre ? Elle ne l'a pas nourri. Après sa naissance, Mahomet fut donné à Thueiba, une servante de son oncle Abou Lahab (le même oncle que Mahomet allait maudire dans la sourate 111) pour être nourri. Nous ne savons pas pourquoi Amina n'a pas nourri et élevé son enfant. Nous ne pouvons que conjecturer. Etait-elle déprimée ? Jugeait-elle que l'enfant était un obstacle pour un remariage ?

Un deuil dans la famille peut entrainer la dépression. D'autres facteurs susceptibles d'aggraver les risques de dépression sont : la solitude, l'angoisse au sujet du fœtus, des problèmes financiers ou conjugaux, et le jeune âge de la mère[44]. Amina venait de perdre son mari, était seule, pauvre, jeune. Elle était une bonne candidate à la dépression. La dépression peut compromettre la capacité d'une mère à nouer des liens avec son enfant qui grandit.

Certains spécialistes suggèrent que la dépression d'une femme enceinte peut avoir des conséquences directes sur le fœtus. Leurs bébés se montrent souvent irritables et léthargiques. Ces nouveau-nés peuvent devenir des enfants lents à apprendre, peu réactifs émotionnellement, avoir des problèmes de comportement comme de l'agressivité.

 

Mahomet grandit au milieu d'étrangers. Il se rendit peu à peu compte qu'il n'était pas comme eux. Il pouvait voir que les autres enfants avaient des parents. Pourquoi sa mère, qu'il visitait deux fois par an, ne le voulait-elle pas ? Peut-être les autres enfants le dédaignaient-ils parce qu'il était orphelin. Être orphelin est encore stigmatisant de nos jours dans ces régions.

Plusieurs décades après, Halima, la nourrice de Mahomet, raconta qu'elle n'avait d'abord pas voulu prendre un orphelin d'une pauvre veuve. Elle finit par accepter parce qu'elle n'avait pas trouvé d'enfant d'une famille aisée, et elle ne voulait pas revenir sans enfant alors que toutes ses amies en avaient trouvé à prendre en charge. Cela influa-t-il sur la façon dont elle s'en occupa ? Mahomet demeura-t-il sans amour dans sa famille d'accueil pendant les années les plus cruciales, quand le caractère d'une personne se forme ?

Halima rapporta que Mahomet était un enfant solitaire. Il se réfugiait dans un monde imaginaire et conversait avec des amis que personne d'autre ne voyait. N'est-ce pas la réaction prévisible d'un enfant privé d'amour dans le monde réel, qui s'en invente un où il est aimé ?

La santé mentale de Mahomet posa des problèmes à ses parents adoptifs qui, quand il eut cinq ans, voulurent le rendre à Amina. N'ayant pu se remarier, cette dernière était réticente pour reprendre l'enfant, jusqu'à ce que Halima lui parla de son étrange comportement. Ils avaient tenté de lui rendre Mahomet depuis qu'il était sevré à deux ans, mais à chaque fois Amina insistait pour qu'ils le gardent encore. Ibn Ishaq a rapporté les mots d'Halima. « Mon mari me dit : ‘Halima, je crains que ce garçon n'ait été atteint d'un mal grave. Ramenons-le à sa famille avant que le mal ne se manifeste’. Nous le ramenâmes à sa mère qui s'étonna[45] ... -».

 

Il n'est pas anormal pour des enfants d'avoir une imagination débridée. Le cas de Mahomet doit avoir été assez inhabituel pour inquiéter Halima et son mari. Ce dernier dit : « Je crains que ce garçon n'ait été atteint d'un mal grave ».

[...]

Il avait retrouvé sa mère, mais cela ne dura pas. Un an après, Amina , mourut. Mahomet n'a guère parlé d'elle. Quand il prit La Mecque, cinquante-cinq ans après, il visita sa tombe à Abwa, une localité entre La Mecque et Médine, et pleura. Il dit à ses compagnons : « Ceci est la tombe de ma mère. Le Seigneur m'a permis de la visiter. Et je demandai j'appelai ma mère dans mon souvenir, et sa tendre mémoire me domina, et je pleurai »[46].

 

Pourquoi Dieu ne permettrait-il pas à Mahomet de prier pour sa mère ? Qu'avait-elle fait pour ne mériter aucun pardon ? A moins de penser que Dieu est injuste, cela n'a pas de sens. De toute évidence, Dieu n'a rien à y voir. C'était Mahomet qui ne pouvait pas pardonner à sa mère, même plus d'un demi-siècle après sa mort. Se souvenait-il d'elle comme d'une femme froide, sans amour ? Etait-il rempli de ressentiment contre elle, avec des blessures émotionnelles jamais guéries ? […]

 

Après la mort d'Amina, Mahomet passa deux ans dans la maison de son grand-père qui, conscient qu'il était orphelin, lui prodigua un amour excessif. Ibn Sa'd écrit qu'Abd Al-Muttalib accorda à l'enfant plus d'attention qu'il n'en avait eu pour aucun de ses fils[47] ». […]

 

Mahomet se souvenait du favoritisme que lui avait témoigné Abd Al-Muttalib. L'enrichissant par son imagination, il affirma plus tard que son grand-père avait coutume de dire : « Laissez-le car il a un grand destin et sera l'héritier d'un royaume », et qu'il aurait dit à la nourrice Baraka : « Veille à ce qu'il ne tombe pas aux mains des juifs et des chrétiens car ils le cherchent et pourraient le maltraiter »[48]. Néanmoins, ses oncles ne se souvenaient pas de telles déclarations et aucun d'entre eux ne se fit musulman, excepté Harriza qui était du même âge. Abbas accepta aussi l'Islam, mais seulement quand l'armée musulmane approcha irrésistiblement de La Mecque.

Le destin ne fut pas clément pour Mahomet. Seulement deux ans après son arrivée chez son grand-père, ce dernier mourut à 82 ans, et il fut recueilli par son oncle Abou Talib.

L'enfant vécut douloureusement la perte de son grand-père. On le vit pleurer en suivant sa dépouille au cimetière ; et des années après il en gardait un souvenir ému. […]

 

Abou Talib s'acquitta fidèlement de cette responsabilité. « Son affection pour l'enfant égalait celle d'Abd al-Muttalib », écrit Muir, « il le faisait dormir dans son lit, manger à ses côtés, et l'emmenait partout où il allait. Et cela continua jusqu'à ce que Mahomet sortit de l'enfance »[49].

 

En dépit de cette grande affection et alors qu’Abou Talib l’avait défendu tout au long de sa vie, l’aimant plus que ses propres fils, Mahomet se révéla un neveu ingrat […].  [Lorsque Abou Talib était mourant, Mahomet lui alors demanda de se convertir à sa religion, l’islam]. Mais le mourant sourit et déclara qu’il préférait mourir dans la foi de ses ancêtres.

Ses espoirs [déçus], Mahomet quitta la pièce en murmurant « Je voulais prier pour lui, mais Allah me l’a interdit »[50].

 

En résumé, Mahomet a été successivement :

 

1) donné à Thueiba, une servante de son oncle Abou Lahab (sa mère biologique, Amina, refusant de s’en occuper),

2) confie à une femme bédouine pour l’élever dans le désert, alors qu’il n’avait que 6 mois.

3) confié à une nourrice, Halima (qui, au départ, n’en voulait pas … puis qui s’est inquiété pour sa santé mentale),

4) Puis de nouveau confié à Amina, durant un an, avant le décès de cette dernière.

5) puis élevé et adulé par son grand-père, Abd Al-Muttalib, qui malheureusement n’a pas vécu longtemps,

6) puis confié à son oncle, Abou Talib, après le décès de Abd Al-Muttalib, (envers lequel Mahomet aurait peut-être témoigné peu d’affection, si l'on en croit le verset 9.113 et le hadith Bukhari 5, 58, 224),

 

Le fait de passer de mains en mains (il a été confié à 6 personnes différentes successivement) et le fait de changer régulièrement de statut peut être déstabilisant pour un enfant. C’est comme si Mahomet était l’enfant dont personne ne veut (du moins au départ).

 

Il est connu pour avoir vécu une enfance solitaire _ un fait rapporté par Halima (Sira, Ibn Ishaq, 160-167, p52) _, durant laquelle il a développé sa recherche du grandiose, et son imagination fertile, pour compenser peut-être son statut ou son sentiment d'infériorité (?).

 

 

7.2        D’où viendrait le goût de Mahomet pour la guerre ?

 

Adolescent, Mahomet participa, avec ses oncles, à la guerre de al-Fijâr (la guerre sacrilège).

 

Le jeune Mahomet, âgé de 14 ou 15 ans (ou de 20 ans), a participé avec ses oncles aux combats de la guerre de al-Fijâr (signifiant en arabe immoral, sacrilège ou illégal, car ayant éclaté pendant les mois sacrés, Al-Ash-hur Al-Hurum, période interdisant les guerres), conflit opposant les Koraïchites aux bédouins Hawâzin, se terminant par la victoire des premiers[51].

 

Selon le témoignage de Mahomet : « J'avais l'habitude de rendre les flèches (tirées par les ennemis) à mes oncles » (il aurait aussi porté des pierres sur ses épaules pour construire la kaaba)[52].

 

Ces 5 ans (?) de batailles sont peut-être importants dans la formation morale du jeune Mahomet. Ils lui auraient donné le goût de la guerre. Une expérience à peut-être rapprocher avec celle de Hitler "estafette", porteur d'ordres écrits de l'état-major, durant la 1ère guerre mondiale[53], où il a été reconnu pour son courage (Hitler était titulaire de la croix de fer « 1914 » de première classe), comme l’aurait été aussi Mahomet (?).

 

« Les Quraychites, ayant déclaré la guerre (connue sous le nom d'al-Fijâr[54], (l'impie) vers 590) aux Tribus de Kénan (Canaan) et de Hawazan[55], ils marchèrent contre elles commandés par Abu Talib. Mahomet, âgé de vingt ans (ou de quatorze ans[56]) se serait distingué par son intrépidité. Les deux Tribus sont battues et dispersées[57] »[58].

 

7.3        Les possibles pathologies de Mahomet décelées par Maxime Rodinson, historien

 

Maxime Rodinson le décrit comme un homme frustré au départ et un éternel insatisfait :

 

« Mohammad donnait en général l’impression d’un homme sage, pondéré, équilibré. [...] C’est un diplomate hors ligne. Il raisonne clairement, logiquement, avec lucidité. Et pourtant, derrière toute cette façade, il y a un tempérament nerveux, passionné, inquiet, fiévreux, plein d’aspirations impatientes et ardentes à l’impossible. Cela allait jusqu’à des crises nerveuses d’une nature tout à fait pathologique.

Mohammad avait, comme on dit, tout ce qu’il fallait pour être heureux, mais il n’était pas heureux. [...] Et une jeunesse pauvre et frustrée d’orphelin, comme celle qu’eut Mohammad, ne pouvait qu’être favorable au développement de cette capacité indéfinie de désirer. Seuls des succès extraordinaires, surhumains pourrait-on dire, devaient la calmer.

Mohammad était certainement insatisfait. Une des choses qui lui étaient le plus sensibles, [...] c’était d’être privé d’héritiers mâles. C’était là une honte chez les Arabes comme chez les Sémites en général, et on désignait les hommes qui en souffraient par le nom d’abtar, ce qui signifie à peu près « mutilé, amputé ». [...] Mohammad était lié à la mère de ses enfants [Khadîja] par des liens bien plus forts que toutes les stipulations écrites. Pourtant, avec le tempérament érotique que nous lui connaissons à un âge plus avancé, il est inconcevable qu’il n’ait pas bien des fois « commis l’adultère dans son cœur », [...] La tentation, il a dû la refouler bien des fois, peut-être avec une apparente facilité. Mais ces triomphes, qu’ils aient paru faciles ou difficiles, nous savons maintenant combien ils peuvent laisser de sentiments de frustration, combien chèrement ils peuvent être payés.

Une autre cause d’insatisfaction encore, et qui a été moins souvent aperçue, c’était l’ambition qui la provoquait, une ambition légitime, due à une très nette conscience de sa valeur. Très tôt, sans doute, Mohammad s’est considéré comme une personnalité exceptionnelle. [...] Les préoccupations de Mohammad à l’époque devaient le faire considérer comme un inoffensif idéaliste, inapte à s’occuper des questions sérieuses. [...]

Malaise d’homme ridiculisé pour sa stérilité en mâles, frustration de l’homme de tempérament érotique que sa propre conscience morale empêche de réaliser ses désirs, colère rentrée de l’homme intimement sûr de lui, méprisé par les réalistes de la politique, tout cela pouvait créer une personnalité avide de revanche sur tous ces points [...]

Ce quelque chose était une certaine constitution pathologique. Peut-être déjà les récits sur les anges qui étaient venus le prendre pour lui ouvrir le cœur, alors qu’il faisait paître le troupeau de la famille de sa nourrice, se sont-ils développés autour de la constatation d’une crise maladive. Halîma l’aurait un jour trouvé bouleversé, debout, le visage défait. Interrogé, il avait raconté l’histoire de deux hommes aux habits blancs, qui étaient venus vers lui, lui avaient fendu la poitrine et y avaient touché « quelque chose, je ne sais quoi ». Le père nourricier inquiet avait dit : « Halîma, j’ai peur que ce garçon n’ait eu une attaque, ramène-le à sa famille avant que cela ne se déclare. » Mohammad n’avait pas, souvenons-nous-en, plus de six ans[59].

Cette histoire a peut-être été inventée de toutes pièces. Peut-être aussi l’enfant Mohammad avait-il eu une expérience mentale qui est familière à beaucoup de chamanes d’Asie centrale et septentrionale et aux sorciers australiens. [...] Il est certain, en tout cas, que des crises tourmentaient le prophète parvenu à son âge mûr. Ses ennemis chrétiens y voyaient de l’épilepsie. [...]

Les poètes arabes étaient censés être inspirés par un esprit. Il y avait surtout les kâhin (au pluriel kohhân ou kahana) ou devins, dont le nom est étymologiquement le même que celui du kôhen ou prêtre chez les Juifs. Les kâhin avaient des visions, mais surtout ils avaient pour compagnons des esprits familiers qu’ils appelaient leur compagnon, leur ami, leur « voyant » et qui parlaient par leur bouche. [...]

Mohammad avait beaucoup de traits communs avec les kâhin [...] Comme eux il était sujet à des crises nerveuses, il était apte à voir, à écouter, à ressentir des choses inaccessibles aux sens des autres êtres humains. Peut-être que son insatisfaction profonde, à la fois cause et conséquence du tempérament qui était le sien vers la quarantaine, contribuait à renforcer ses prédispositions »[60].

 

« [Lors de ses visions [mystiques]...] Le désarroi de Mohammad fut grand. « J’ai songé, disait-il, à me jeter du haut de l’escarpement d’une montagne. […] Et, comme les mois passaient, les révélations se renouvelaient, suscitant maintenant moins de surprise et de terreur. Mais c’était toujours une épreuve douloureuse et pénible. Le visage de Mohammad, nous dit-on, se couvrait de sueur, il était secoué de frissons, il restait une heure inconscient, comme en état d’ivresse. Il n’entendait pas ce qu’on lui disait. Il transpirait abondamment, même par temps froid. Il entendait des bruits bizarres, comme des chaînes ou des cloches ou un bruissement d’ailes. « Pas une fois, disait-il, ne me fut adressée une révélation sans que j’aie cru qu’on m’enlevait l’âme. »[61] [...] Pour les accueillir, il se faisait dès le début couvrir d’un manteau suivant la pratique des kâhin.

[...] Il n’est que de puiser dans les livres de psychologie pour trouver cent cas de personnes de parfaite bonne foi qui voient des spectacles, qui entendent des paroles en état d’hallucination. [...] Il est donc concevable que Mohammad ait vu et entendu des êtres surnaturels que les Juifs et les chrétiens qu’il avait interrogés lui avaient décrits. Il est compréhensible qu’il ait perçu des paroles où les éléments de son expérience réelle, la matière de ses pensées, de ses réflexions, de ses rêves, les souvenirs des conversations qu’il avait entendues réapparaissaient, décomposées et recomposées, transposées, avec une évidence, une sensation de réalité [...] A-t-il cédé à la tentation de donner un coup de pouce à la vérité ? Certaines révélations répondent un peu trop bien à ce que pouvait, très humainement, désirer et calculer le prophète. [...]

S’il était sincère, s’il avait vraiment, disons le mot, des hallucinations visuelles et auditives, était-ce donc un anormal, un malade, un fou ?

[...] Ces hallucinations, ces extases inquiètent aussi les psychiatres croyants d’aujourd’hui car, honnêtement, ils sont forcés de reconnaître que rien ne distingue formellement celles des mystiques de celles des malades » [62].

 

Nous pouvons raisonnablement penser que Mahomet souffrait surtout d’un trouble de la personnalité narcissique, voire peut-être aussi d’une épilepsie du lobe frontal ( ?) _ une hypothèse avancée successivement par Ali Sina dans son ouvrage « La psychologie de Mahomet et des musulmans », par l'historien byzantin Théophane (750-817), par l'écrivain Jean de Mandeville, au xive siècle, par Humphrey Prideaux, orientaliste du XVIIe siècle, par D. S. Margoliouth, orientaliste du XIXe siècle, par Abbas Sadeghian, neuropsychologue, dans son livre Sword & Seizure,  …)[63].

 

Selon Cascabelle, concernant les « révélations » de Mahomet, « je ne pense pas qu'il s'agisse de paroles reçues directement de Dieu, mais des inventions (fabulations), issues de l’imagination d'un esprit étroit, intelligent et ayant un ego surdimensionné ».

 

7.4        Un besoin de revanche sociale selon Maxime Rodinson

 

« [Dès le départ de sa prédication] Mohammad, partisan des pauvres et des orphelins dont il avait été, réprimande ainsi les Qorayshites qu’il hait au nom du seul Etre dont la puissance peut leur en imposer, cet Etre et cette puissance que ses réflexions, ses conversations, ses expériences lui ont appris à connaître. Il ne se contente pas de le leur présenter. Il les en menace. » [64].

 

On ne peut pas dire qu’l fut très diplomate. Et il y avait toutes les chances que sa prédication soit rejetée, au début.

Mais il fédérait, autour de lui, les mécontents, ceux en bas de l’échelles sociales, les déclassés, les victimes des inégalités sociales (dans une société inégalitaire, où les juifs, souvent marchants ou propriétaires, étaient en haut de la société et les arabes et bédouin en bas).

 

« Il n’y avait pas, on le voit, dans tout cela [dans sa prédication] d’innovation morale capitale non plus. La couleur nationale arabe sous laquelle étaient présentées les idées judéo-chrétiennes courantes ne pouvait que plaire aux auditeurs de la Prédication […]

les Qorayshites observaient envers le nouveau groupement, qui peu à peu sortait de la clandestinité pour se montrer timidement au grand jour, la même attitude d’indulgence amusée que les Parisiens affichent devant une réunion en pleine rue de l’Armée du Salut. Il s’agissait d’illuminés inoffensifs envers lesquels il était inutile de monter sur ses grands chevaux. Tout au plus marquait-on le mépris qu’inspirait le bas niveau social des sectaires. ».

 

7.5        La dérive violente et guerrière de Mahomet / La déception de Mahomet envers les juifs

 

Comme la plupart des gourous, souffrant d’un trouble de la personnalité narcissique, le prophète, à priori sympathique et pacifique, au début, se mua progressivement en prophète de plus en plus intolérant et violent (voir les cas de Thomas Müntzer, David Koresh, Jim Jones …).

 

A cause de sa « mégalomanie », l’ayant convaincu qu’il était un envoyé de Dieu (en raison des visions dont il était l’objet), il était persuadé_ cela était une évidence aveuglante pour lui_ qu’il serait reconnu « naturellement » comme le messie attendu, depuis si longtemps, par les Juifs. C’est pourquoi il envoya beaucoup de signes pour tenter de séduire les Juifs, en adoptant les mêmes rituels, interdits, croyances, que celles de la religion juive, en priant vers Jérusalem … Mais les Juifs constatant la totale méconnaissance de Mahomet pour la théologie juive, ses « inventions » [concernant la religion judaïque], ne le reconnurent pas comme le fameux messie attendu. Ils le virent plutôt comme un imposteur.

 

Ce provoqua chez Mahomet une grande déception, contrariété et frustration, voire du ressentiment envers les juifs, à cause de ce rejet perçu, par lui, comme un affront ou un crime de lèse-majesté [envers son incommensurable grandeur][65].

Les personnes souffrant d’un trouble de la personnalité narcissique ne supportent pas qu’on les contredisent ou s’opposent à eux. Très déçus ou contrariés, ils peuvent même se venger ou tuer ceux qui s’opposent à lui et à ses prétentions (revendications) ou ceux qui, dans son esprit, l’ont humilié et rabaissé.

 

Les études talmudiques ayant débuté probablement vers le 2° siècle après JC, l’on peut supposer que les discussions talmudiques existaient déjà dans les oasis où avait vécu Mahomet. En quelque sorte, les juifs étaient peut-être les « intellectuels » de ces oasis. Ils ont peut-être analysé les assertions ou propositions de Mahomet et ont dû les rejeter car non conforme aux canons et récits du judaïsme. Du moins, on peut le supposer.

 

« Un vieillard parmi les plus importants du clan de ‘Abd Shams, ‘Otba ibn Rabî‘a [...] s’en fut trouver Mohammad assis à l’écart et il lui dit : « Eh ! neveu ! Tu es des nôtres, tu le sais bien, tu es un des bien-nés de ta tribu et ton ascendance est noble. Tu as présenté à ta tribu un problème considérable, tu as divisé leur communauté et tu as ridiculisé leurs songes, tu as dénigré leurs dieux et leur culte. Tu as déclaré infidèles leurs ancêtres défunts. [...]" [A ce moment-là, il y eu la "révélation" de versets donnant l'impression que Mahomet revenait au paganisme [versets qu'il effacera et remplacera par d'autres (Coran, LIII, 19-20) qu'il prétendra ensuite avoir été inspiré par le Diable [Les fameux versets sataniques]].

 

Mais les implications de la concession de Mohammad durent vite lui apparaître. La secte renonçait ainsi à toute originalité. Juifs et chrétiens durent malicieusement faire remarquer que Mohammad revenait ainsi à son paganisme originel. [Finalement, il revient en arrière. Pendant cette période délicate] son oncle Abou Tâlib dont nous avons vu qu’il l’avait élevé et protégé y gardait, malgré le déclin de sa fortune, une influence considérable [et le protégeait].  [...] Au-delà de toute rationalité, il avait le sentiment aigu de la toute-puissance divine [...] On admirait, chez les Arabes, les hommes arrogants et insouciants, n’ayant peur de rien, prêts à sacrifier pour un rien, pour la satisfaction d’un beau geste, leur vie et leurs biens, sans penser aux conséquences. [...]

 

Peut-être eût-il continué une existence paisible et sans grand écho, contribuant à populariser dans le milieu mekkois certaines idées nouvelles, mais, en tant que groupe, se noyant dans la masse, s’effilochant, à la fin disparaissant, comme tant et tant de petites sectes dans l’histoire, si des événements fortuits n’avaient jeté à nouveau Mohammad et son groupe en pleine insécurité. A quelques jours de distance Khadîja et Abou Tâlib moururent. Cela se passait en 619 [...] La mort d’Abou Tâlib fut un événement grave. Il avait refusé jusqu’à son lit de mort de se convertir. A la tête des Banou Hâshim, ce fut son frère Abou Lahab qui lui succéda. Il avait déjà manifesté à son neveu une hostilité que la tradition a sans doute exagérée. [...] Mohammad dut penser qu’il était temps de quitter la cité maudite, et cela, que la catastrophe qui l’attendait soit générale ou particulière. [...] C’est vers ce moment que Mohammad tourna les yeux vers un autre lieu de refuge et d’action. A 350 kilomètres au nord-ouest de Mekka environ, se trouvait la ville de Yathrib [Médine ...]. Mohammad d’ailleurs avait des relations personnelles avec Médine. [...] Les Juifs avaient le dessus sur eux [les arabes] dans leur pays.

 

[Mahomet se présenta aux Juifs médinois comme le messie qu'ils attendait ...] Des négociations commencèrent. Elles durèrent deux ans [...] Les Médinois durent s’engager à reconnaître dans une certaine mesure l’autorité de Mohammad, à observer certaines règles morales et à rompre avec le polythéisme. [...] Les fidèles, par petits groupes, partirent pour Médine [...] Ils étaient, nous dit-on, au nombre d’environ soixante-dix.

[après émigration [hégire] de toute la communauté à Médine] D’après le pacte, [...] « les Croyants et les Soumis de Qoraysh et de Yathrib et ceux qui les suivent, se joignent à eux et luttent avec eux… forment une communauté (omma) unique, distincte des autres hommes » [...] « Les Juifs, est-il précisé, forment une seule communauté avec les Croyants », « Ceux des Juifs qui nous suivent ont droit à notre aide et à notre appui tant qu’ils n’auront pas agi incorrectement contre nous ou n’auront pas prêté secours (à des ennemis) contre nous », Les Juifs contribueront aux dépenses avec les Croyants tant qu’ils combattront les uns aux côtés des autres », Aux Juifs leurs dépenses et aux Soumis leurs dépenses. Il y aura aide entre eux contre quiconque attaquera les gens couverts par ce document. Entre eux, il y aura amitié sincère, échange de bons conseils, conduite juste et non déloyauté », Qu’aucun païen ne donne de sauvegarde à quelqu’un de Qoraysh, que ce soit pour ses biens ou pour sa personne, et qu’il n’intervienne pas en sa faveur au détriment du Croyant" [...] Pourtant d’autres articles séparent dans une certaine mesure les Croyants et les « infidèles » (kâfir) parmi lesquels ne peuvent être comptés les Juifs. [...] Ils ne devront porter aide ou donner refuge à aucun individu pervers (mohdith, littéralement « innovateur » ; c’est celui qui sort de la morale commune !) [...] En outre un article assez obscur semble interdire aux membres de la communauté de partir en expédition militaire sans l’accord de l’Annonciateur [... le fait qu'il a] la particularité de capter la voix d’Allah. Cela lui assure quelques privilèges. [...]

 

Les Médinois avaient dans l’ensemble accepté ce rôle d’arbitre de Mohammad. [...] L’homme était intelligent, affable, sympathique. C’était en somme une acquisition de valeur pour la communauté médinoise. [...] L’opposition fut peu importante. [...] Les plus dangereux étaient ceux qui avaient le don de poésie, surtout une femme ‘Açmâ’ bint Marwân et aussi un vieillard nommé Abou ‘Afak, [...] Mohammad les fit assassiner. [...]

 

Mais il y avait à Médine des opposants potentiels beaucoup plus nombreux et beaucoup plus dangereux. C’étaient les tribus juives dont on a parlé [... Mahomet] pensait que le contenu du message qu’il annonçait était substantiellement identique à celui que les Juifs avaient depuis longtemps reçu sur le Sinaï. [...] Quand il se disposa à partir pour Médine, [...] Il a dû penser que lui et ses fidèles formeraient avec les Juifs un bloc cohérent, un front unique opposé au paganisme qorayshite et arabe en général. [...] Il prescrivit à ses adeptes [...] de se tourner en priant vers Jérusalem. [...]

Les Juifs, dans l’ensemble, ne répondirent pas à ces avances comme Mohammad l’attendait. [...] Mais les tribus juives de Médine n’avaient sans doute pas renoncé à exercer une grosse influence politique sur l’agglomération médinoise. Il leur apparut clairement, assez vite sans doute, que l’attitude de Mohammad et l’importance qu’il prenait étaient de nature à contrarier cet objectif. [...]

Il est certain que les intellectuels juifs ne purent se résoudre à confirmer la validité de la Révélation adressée à Mohammad. [...] Même s’ils avaient eu de la bonne volonté pour le nouveau mouvement, il leur était difficile de consacrer ce qui leur semblait être les élucubrations incohérentes d’un ignorant, il était difficile de ne pas souligner les déformations qu’avaient subies les récits de l’Ancien Testament dans le Coran, les anachronismes et les erreurs dont celui-ci était rempli. Peut-être certains eurent-ils alors conscience que le souci de la vérité ne concordait pas toujours avec une orientation politique opportune. Beaucoup certainement ne virent pas le problème et combattirent du même coup celui qu’ils considéraient à la fois comme un faux prophète et comme un danger politique. [...]

 

[…] l’Annonciateur lui-même ne subsistait (maigrement) que grâce à la charité publique et, ce qui était sans doute encore plus grave, la communauté en tant que telle ne disposait d’aucun fonds. Il fallait remédier à cette situation et le brigandage (il est difficile pour nous d’appeler autrement de tels actes) était le moyen normal, dans la société arabe, de subsister quand on n’en avait pas d’autre. C’est ce que notent unanimement les auteurs étrangers et ce que confirme abondamment la littérature arabe préislamique elle-même. Les victimes toutes désignées des attaques dirigées par Mohammad étaient ses propres contribules qorayshites. [...] Les premières attaques furent sans grande importance ; elles furent en général infructueuses et, à la manière constante des razzias arabes, on évita la bagarre quand on vit que l’attaqué était en nombre et sur ses gardes. [...] En rajab de l’an 2 de l’hégire (janvier 624), quinze mois environ après l’arrivée à Médine, le premier sang fut versé dans des circonstances mémorables. [...] ‘Abdallâh ibn Jahsh et ses hommes réussirent à se saisir de la caravane et de deux (sur quatre) des Mekkois qui la convoyaient. Un autre fut tué et le dernier put se sauver. On ramena triomphalement à Médine le butin et les prisonniers. [...] une grande émotion fut soulevée par le fait que le meurtre avait été commis pendant le mois de rajab, un des mois sacrés pendant lesquels, d’après les règles admises dans le paganisme arabe, il était interdit de verser le sang. [...] Il accepta alors le cinquième du butin (ce devint une règle par la suite), le reste ayant été distribué entre les Compagnons. On relâcha les deux prisonniers moyennant une rançon de 1 600 dirhems par tête que payèrent leurs familles [...]. »[66].

 

7.6        Autre hypothèse la mort d’un parent que la famille attribue à l'enfant

 

C’est celle de la mort d’un parent dans la famille, endossée par un enfant (voir image ci-dessous).

 

 

Mahomet

Son père meurt avant sa naissance. Sa mère quand il a six ans. Dans l'inconscient familial d'un système patriarcale, la responsabilité de la mort d'un parent est attribuée à l'enfant. Camus sublimera son drame avec l’Etranger, le meurtre du fantasme du père mort à travers l'arabe menaçant avec son couteau.

Mahomet sera à l'origine d'une secte qui exploite les pulsions meurtrières refoulées dans la famille.

Les enfants sorciers en Afrique illustrent ce drame de l'enfant responsable de la mort d'un parent.

 

De nombreux exemples illustrent la culpabilité projetée sur un enfant après la mort d'un parent ou d'un enfant dans la famille.

- Thérèse Martin, le petit criminel

- Camille Claudel, l'usurpatrice

- Marie Cardinal, … et tant d'autres.

« Pourquoi je n’attire que des Paranoïaques mystiques et des criminels ? ».

« Votre histoire vous permet de comprendre pourquoi nous savez utilisez les pulsions criminelles refoulées dans les familles ».

 

7.7        En conclusion partielle sur ce profil

 

Qu’est-ce qui fait la distinction entre une personne qui bascule et celle qui ne bascule pas dans la délinquance et la criminalité graves ? Ou encore dans le « gourourisme », l’imposture, la mystification, la falsification ?

 

1)      Des semences d’éducations morales chez certains (absentes chez d’autres) ?

2)      Un psychopathologie congénitale, biologique, génétique chez certaines[67] ? (non guérissable).

 

La seule chose, à laquelle les scientifiques croient, est que les composantes à l’origine de la formation de notre personnalité dépendent :

 

a) de notre génétique (de facteurs innés),

b) de nos apprentissages, de nos connaissances, de notre formation psychologique (morale …).

 

 Ensuite, quelle est la part de notre libre arbitre et de notre intelligence ? c’est la contribution la plus difficile à déterminer dans le choix de nos actes.

 

Concernant Mahomet, ce qui frappe dans sa personnalité, c’est une remarquable absence d’empathie, un besoin gigantesque et insatiable de reconnaissance, de contrôle et de domination sur les autres, en particulier sur ses ouailles, y compris dans une sorte de fuite en avant, sans fin, vers éternellement plus de domination, plus de violence, de guerre, d’atrocités (voir le chapitre annexe, ci-après, « Aspects criminels, violents et impitoyables du prophète Mahomet », situé à la fin de ce document).

 

8         Bibliographie

 

(1) Sicaires, https://fr.wikipedia.org/wiki/Sicaires

(2) Que dit le judaïsme du blasphème ? https://croire.la-croix.com/Definitions/Lexique/Blaspheme/Que-dit-le-judaisme-du-blaspheme

(3) Socrate, https://fr.wikipedia.org/wiki/Socrate#Mort

(4) Le premier Talmud, le Talmud de Jérusalem, est une somme de commentaires et discussions rabbiniques sur la Mishna, depuis le 2° siècle jusqu’au 5° siècle, rédigé dans les académies talmudiques de la terre d’Israël, qui se trouvent pour la plupart en Galilée. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Talmud_de_J%C3%A9rusalem

(5) Zélotes, https://fr.wikipedia.org/wiki/Z%C3%A9lotes

(6) Jacques le Juste, https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_le_Juste

(7) Relations entre judaïsme et christianisme, https://fr.wikipedia.org/wiki/Relations_entre_juda%C3%AFsme_et_christianisme#Des_divergences_%C3%A0_la_s%C3%A9paration

(8) La séparation entre juifs et chrétiens à la fin du premier siècle : circonstances historiques et raisons théologiques, Christian Grappe, in Études théologiques et religieuses 2005/3 (Tome 80), pages 327 à 345, https://www.cairn.info/revue-etudes-theologiques-et-religieuses-2005-3-page-327.htm

(9) Paul de Tarse, https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_de_Tarse#La_mort_de_Paul

(10) Du point de vue des Romains, Jésus est coupable d’avoir aspiré à devenir un roi juif, comme d’autres messies autoproclamés, Christian-Georges Schwentzel, professeur d'histoire ancienne, Université de Lorraine, 30 mars 2018, https://www.nouvelobs.com/histoire/20180330.OBS4448/jesus-christ-a-t-il-ete-crucifie-pour-des-raisons-politiques.html

(11) Procès de Jésus, https://fr.wikipedia.org/wiki/Proc%C3%A8s_de_J%C3%A9sus

 

9         Annexe : Aspects criminels, violents et impitoyables du prophète Mahomet

 

Selon l’intellectuel français d’origine tunisienne, Abdelwahab Meddeb (m. 2014), « Je le répète encore une fois : le Coran porte dans sa lettre la violence, l’appel à la guerre. La recommandation de tuer les ennemis et les récalcitrants n’est pas une invention malveillante, elle est dans le texte même du Coran » (Face à l’islam, éd. Textuel, 2004, p. 145-146).

 

Le Prophète a été violent, a tué, a appelé à tuer (Coran 7.72, 9.30, 3.141, 63.4[68] …) et a été aussi meurtrier.

 

1.       Il a combattu les juifs et chrétiens (Sourate 9.29).

2.       Il a fait tuer les associateurs, infidèles (Coran 9.5 _ verset de l’épée ou du sabre _, 9.30, 5.33-37 …).

3.       Il a frappé son épouse Aïcha sur la poitrine, ce qui lui fit mal (Muslim, Livre 4, Hadith n° 2127).

4.       Il a fait lapider (à mort) un juif et sa femme (Muslim, Book 17, Hadith n° 4216).

5.       Il a commandité des lapidations (Muslim 17 n° 4191, n° 4196, n° 4207, n° 4211, Dawud 38, n° 4429 et n° 4448, Bukhari 82 n° 803, Bukhari Volume 9, hadith  6876, n° 7879 et n° 6884, Bukhari Volume 3, hadith  2413, Bukhari 58 n° 188)[69].

6.       Il a fait couper la main d’une femme (Bukhari, Vol. 8, Book 81, Hadith 792).

7.       Il a ordonné de couper la main aux voleurs (Coran 5.38).

8.       Il a ordonné de découper les membres d’un voleur récidiviste jusqu’à ce que ledit voleur soit tué (Sunnan Abu Dawud, Book 39, Hadith n° 4396).

9.       Il a fait couper les mains et pieds de personnes qui avaient volé ses chameaux et marqué leurs yeux avec des pièces de fer chauffées (al-Bukhari, Vol. 7, Book 71, Hadith 590).

10.   Il a coupé lui-même la main d’un homme qui avait volé un bouclier valant trois dirhams (al-Bukhari, Vol. 8, Book 81, Hadith 788).

11.   Il a ordonné de torturer Kinana l'époux de la juive safiya afin de découvrir l’emplacement de son trésor (Sira Ibn Hicham).

12.   Il a enseigné que « la récompense de ceux qui font la guerre contre Allah et Son messager, et qui s’efforcent de semer la corruption sur la terre, c’est qu’ils soient tués, ou crucifiés, ou que soient coupées leur main et leur jambe opposées, ou qu’ils soient expulsés du pays » (Coran 5.33).

13.   Il a ordonné de tuer tous les chiens avant de limiter ce massacre aux seuls chiens noirs (Sunnan Abu Dawud 2846, Book 16, Hadith n° 2840, Muslim 24, n° 5248).

14.   Il a fait égorger entre six cents et neuf cents hommes du clan juif des Banû Qurayzha (Sira Ibn Hicham, Sunnan Abu Dawud 14.2665, Coran 33.25-27)[70].

 

Table des matières

1       Introduction. 1

2       L’intolérance dans les religions païennes antiques. 1

3       L’intolérance dans le judaïsme. 1

3.1         L’intolérance intrinsèque. 1

3.2         Iconoclastie juive. 2

3.3         Le blasphème envers Dieu (yahweh - YHWH). 2

3.4         Intolérance du judaïsme envers les chrétiens vers le début du 1er siècle. 3

3.5         La condamnation de Jésus pour sédition ( ?) pour transgression de la loi juive ( ?). 3

3.6         La lapidation de Jacques le Juste (vers 61/62), pour transgression de la loi juive ( ?). 4

3.7         L’accusation de non-respect des lois juives portée par les grands prêtres contre Paul de Tarse. 4

3.8         Le bannissement des chrétiens du judaïsme (1° siècle). 4

4       Intolérance chrétienne et au sein du christianisme. 5

4.1         L’intolérance intrinsèque au sein du christianisme. 5

4.1.1          Ses débuts. 5

4.1.2          Le refus de rendre un culte à Rome. 5

4.1.3          Intolérance chrétienne envers les apostats ou les « hérétiques ». 5

4.1.4          L’exemple de la persécution du marcionisme. 6

4.1.5          La mise à mort de l’évêque d’Avila, Priscillien, en 385. 6

4.1.6          L’exemple de la persécution du paulicianisme. 6

4.1.7          La crise iconoclaste de l'Empire byzantin (726-943) [iconoclastie chrétienne]. 7

4.2         Intolérance du christianisme envers le judaïsme. 9

4.2.1          Des versets des évangiles qui auraient pu inciter à l’antisémitisme ?. 9

4.2.2          Les polémiques liées au marcionisme. 9

4.2.3          Le rôle d’Origène, de Saint Jean Chrysostome, dans l’antisémitisme chrétien. 9

4.2.4          Le rôle des père de l’église, dans l’antisémitisme chrétien. 9

4.3         L’intolérance des chrétiens envers les penseurs et philosophes païens. 10

4.3.1          La persécution et/ou l’assassinat de penseurs païens (Hypatie d’Alexandrie …). 10

5       L’intolérance musulmane. 11

5.1         L’iconoclasme musulman. 11

5.2         Le statut discriminatoire de dhimmi, de soumis, de citoyen de 2nd zone, pour les gens du livre. 11

5.3         Le traitement des polythéistes (associateurs) 12

6       Le contexte politique et religieux en Arabie au 6° et 7° siècle. 13

6.1         Les circonstances historiques au 6° siècle selon l’historien Maxime Rodinson : 13

6.2         La circonstance de la conquête du Yémen par les éthiopiens, vers 500 à 600 (6° - 7° siècle). 14

6.3         Des circonstances favorables, le moment opportun, ayant permis la réussite de Mahomet. 15

7       Les raisons du caractère guerrier de l’islam, dès son origine. 16

7.1         L’enfance dysfonctionnelle de Mahomet. 16

7.2         D’où viendrait le goût de Mahomet pour la guerre ?. 19

7.3         Les possibles pathologies de Mahomet décelées par Maxime Rodinson, historien. 19

7.4         Un besoin de revanche sociale selon Maxime Rodinson. 21

7.5         La dérive violente et guerrière de Mahomet / La déception de Mahomet envers les juifs. 21

7.6         Autre hypothèse la mort d’un parent que la famille attribue à l'enfant. 24

7.7         En conclusion partielle sur ce profil 25

8       Bibliographie. 25

9       Annexe : Aspects criminels, violents et impitoyables du prophète Mahomet. 26

 

 



[1] Les versets violents de la Bible. Compilés par Benjamin LISAN, http://benjamin.lisan.free.fr/jardin.secret/EcritsPolitiquesetPhilosophiques/Bible/VersetsViolentsDeLaBible.htm

[2] Quelle est la vision du judaïsme sur la peine de mort ? Rabbi J, 16 juillet 2012, http://www.jattitude.net/quelle-est-la-vision-du-judaisme-sur-la-peine-de-mort/

[3] a) Rabbi Michael J. Broyde, « Informing on Others for Violating American Law: A Jewish Law View », 19 août 2012, http://www.jlaw.com/Articles/mesiralaw2.html

b) Mesirah, https://fr.wikipedia.org/wiki/Mesirah

[4] Du point de vue des Romains, Jésus est coupable d’avoir aspiré à devenir un roi juif, comme d’autres messies autoproclamés, Christian-Georges Schwentzel, professeur d'histoire ancienne, Université de Lorraine, 30 mars 2018, https://www.nouvelobs.com/histoire/20180330.OBS4448/jesus-christ-a-t-il-ete-crucifie-pour-des-raisons-politiques.html

[5] « Pour une histoire de la séparation entre les communautés "chrétiennes" et les communautés "pharisiennes" [ca. 70-135 de notre ère) », Simon Claude Mimouni, Henoch 26, 2004, pp. 156-157.

[6] Traduction dans J. BONSIRVEN. Le Judaïsme palestinien au temps de Jésus-Christ, II, Paris, Beauchesn [coll. Bibliothèque de théologie historique], 1935, p. 146, cité dans Y. SIMOENS, Selon Jean, Bruxelles, Institut d'études théologiques / Lessius, 20052, t. 2 : Une interprétation, p. 391.

[7] S.T. Katz pense que la lutte anti-chrétienne a commencé par l'envoi de lettres aux communautés de la Diaspora par les Sages réunis à Yabneh — il en trouve une attestation dans le Dialogue avec Tryphon, 17, 1, de Justin de Néapolis [ ] . Par ailleurs, selon ce critique, la lutte contre les chrétiens s'est développée par une série de mesures dont l'une a été la prohibition des livres

« hérétiques » et l'autre la mise en place de la Birkat ha-Minim qui, à l'origine, n'aurait pas visé les chrétiens mais plutôt, d'une manière générale, tous les opposants au mouvement pharisien, du moins jusqu'en 135 (« Issues in the Separation of Judaism and Christianity after 70 C.E. : A Reconsideration », Journal of Biblical Literature 103 [1984], 43-76).

[8] Sur un plan théologique, le polythéisme des Romains est relativement tolérant, même si l'autorité romaine importe ses dieux dans les pays conquis et se méfie des cultes orientaux à mystères importés à Rome par les soldats. Certains cultes avaient été interdits, suite à des scandales, pour être rétablis ensuite. La lettre de Pline le Jeune, de 112, au sujet des chrétiens, parle de « superstition déraisonnable et sans mesure » et montre le mécanisme concret de condamnation pour le motif d’obstinatio, l’entêtement dans le refus d'obtempérer à l'ordre de sacrifier (au culte de Rome).

Cf. Correspondance de Pline le Jeune et de Trajan sur les chrétiens de Bithynie - Cité dans L'Empire romain et le christianisme, Claude Lepelley, Questions d'histoire / Flammarion page 29 et 90 Pline le Jeune, Lettres, tome X, 97-98, http://www.mediterranees.net/histoire_romaine/empereurs_2siecle/Pline/Lettres/Lettre97.html

[9] Selon le roman pseudo-clémentin,  Actes des apôtres (Acte 8. 4-25). Voir aussi Acte 8. 9-21, Actes de Pierre, 32.

[10] Pour Marcion, le « Dieu suprême » est le père de Jésus-Christ qui est venu pour abroger la Bible hébraïque et le culte de son démiurge. Pour Marcion, Jésus n'est pas le messie attendu par les Juifs, ni né de la Vierge Marie : il est apparu à la quinzième année du règne de Tibère sans avoir connu ni naissance ni croissance et sauve l'homme en le rachetant par sa mort. Marcion est en outre le premier à donner au mot εὐαγγέλιον (euangélion, « bonne nouvelle ») un sens littéraire et à élaborer un « canon » de l’Écriture dont il écarte la Torah et tout ce qui, dans la littérature néotestamentaire, porte la marque du judaïsme, proposant un texte résumé à l'Évangile selon Luc et dix épîtres pauliniennes.

[11] A) Cf. Marcion, https://fr.wikipedia.org/wiki/Marcion

b) Ses écrits, les Antithèses, ont disparu. On peut supposer qu’elles ont été détruites, à l’exemple de tous les écrits considérés comme hérétiques, par les chrétiens orthodoxes.

[12] Priscillien, https://fr.wikipedia.org/wiki/Priscillien

[13] Cf. Priscillien, https://fr.wikipedia.org/wiki/Priscillien

[14] A) Les pauliciens rejettent le clergé, la croix, les saints, l'eucharistie, les sacrements, le mariage et le cérémonial des Églises grecque et romaine, leur formalisme et leur appétit pour le pouvoir et la richesse. La communion se fait par l'enseignement du Christ et non par l'eucharistie. Ils prônent une lecture intérieure et personnelle des Écritures, la méditation et la prière. Le Pater Noster est pour eux la seule prière. Cela vaut aussi par la suite pour divers courants du protestantisme et du catharisme.

La doctrine dualiste de Constantin de Mananalis oppose l'esprit divin à la matière, qui est l'œuvre du diable. Elle rejette tout culte marial car les pauliciens estiment que Marie n'était ni vierge au sens charnel du terme, ni la mère charnelle du Christ, dont le corps (œuvre diabolique, s'il avait été réel, et qui n'aurait jamais pu emprisonner l'esprit divin du Christ) n'était qu'une illusion. Pour les pauliciens, l'esprit divin du Christ n'a fait que « se parer de l'image d'un corps humain » afin que les hommes le reçoivent. Ils rejetaient les sacrements (baptêmeeucharistie) et n'avaient pas de prêtres.

b) Cf. Paulicianisme, https://fr.wikipedia.org/wiki/Paulicianisme

[15] Cf. Constantin de Mananalis, https://fr.wikipedia.org/wiki/Constantin_de_Mananalis

[16] Cf. Période iconoclaste de l'Empire byzantin, https://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9riode_iconoclaste_de_l%27Empire_byzantin

[17] Cf. Batailles de Mahomet, https://fr.wikipedia.org/wiki/Batailles_de_Mahomet#1e_ann%C3%A9e_apr%C3%A8s_l'H%C3%A9gire

[18] Cf. Liste des expéditions de Mahomet, https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_exp%C3%A9ditions_de_Mahomet

[19] a) Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Khosro_II#Guerre_perso-byzantine

b) Guerre perso-byzantine de 602-628, https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_perso-byzantine_de_602-628

[20] Cf. Hypatie d'alexandrie, https://fr.wikipedia.org/wiki/Hypatie

Citation d’Hypatie d'Alexandrie, mathématicienne (environ 335 – 405) : « Les fables doivent être enseignées comme des fables, les mythes comme des mythes et les miracles comme des fantasmes/ fantaisies poétiques. Enseigner les superstitions en tant que vérités est une chose extrêmement terrible. L'esprit de l'enfant les accepte et les croit, et ce n'est qu'après une grande douleur et peut-être une tragédie qu'il pourra être soulagé après des années ».

[21] Le philosophe néo-platonicien Porphyre de Tyr a composé un traité intitulé Contre les chrétiens à une date que les "spécialistes" situent après 271. L'empereur Constantin, converti au christianisme, a pris des mesures pour l'interdire. Porphyre pense que le christianisme implique une conception absurde et irrationnelle de la divinité qui condamnerait cette religion, aussi bien du point de vue des religions particulières que du point de vue transcendant de la philosophie. Cf. Porphyre de Tyr, https://fr.wikipedia.org/wiki/Porphyre_de_Tyr

[22] Et pour mieux le combattre, l'Europe découvrit l'islam, Robin Verner, 16 décembre 2016, http://www.slate.fr/story/131279/europe-decouvrit-islam

[23] Porphyre de Tyr, https://fr.wikipedia.org/wiki/Porphyre_de_Tyr#Son_%C5%93uvre_historique

[24] Une loi promulguée par les empereurs Théodose II et Valentinien III, datée de 448 statue : « Nous établissons que soient livrées au feu toutes [les œuvres], aussi nombreuses qu'elles soient, que Porphyre, poussé par sa folie, a écrites contre le culte religieux des chrétiens, [et] quelle que soit la personne auprès de laquelle on les a trouvées. En effet, nous voulons qu'aucun des écrits qui peuvent provoquer la colère de Dieu et offenser les âmes ne viennent à l'oreille de quiconque.(...) »

[25] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Iconoclasme#Islam

[26] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Djiz%C3%AEa

[27] 9.29. Combattez ceux qui ne croient pas ni en Allah ni au Jour dernier, qui n’interdisent pas ce qu’Allah et Son messager ont interdit et qui ne professent pas la religion de la vérité, parmi ceux qui ont reçu le livre, jusqu’à ce qu’ils versent la capitation par leurs propres mains, après s’être humiliés » (Coran Hamidullah en Français). 

[28] a) Juifs et chrétiens sous l’Islam, les Dhimmis face au défi intégriste, Bat Ye’or, Ed.  Berg international, 1995.

b) La dhimma : le statut particulier des peuples non musulmans soumis à l’islam, Benjamin LISAN, 13/01/2019, 17 pages, http://benjamin.lisan.free.fr/jardin.secret/EcritsPolitiquesetPhilosophiques/SurIslam/la-dhimma.htm

c) Dhimmi, https://fr.wikipedia.org/wiki/Dhimmi

[29] La différence entre polythéistes(associateurs) et mécréants et le statut des Juifs et Chrétiens, 01/06/2005, https://islamqa.info/fr/answers/67626/la-difference-entre-polytheistesassociateurs-et-mecreants-et-le-statut-des-juifs-et-chretiens

[30] 31.13. Et (rappelle) lorsque Loqmân dit à son fils, alors qu'il l'exhortait : mon fils! N’associe rien avec Dieu : le polythéisme est une immense injustice.

[31] 4.48. Certes Allah ne pardonne pas qu'on Lui donne un associé. A part cela, Il pardonne à qui Il veut. Mais quiconque donne à Allah un associé commet un énorme péché.

[32] a) 5.78. Et quiconque associe à Dieu, alors Dieu lui interdit le paradis, et sa finalité est le feu.

b) Le polythéisme, 2010, http://oussoul.over-blog.com/article-le-polytheisme-extrait-du-livre-la-croyance-authentique-et-ses-piliers-47182587.html

[33] Mahomet, Maxime Rodinson, ibid, page 67.

[34] Mahomet, Maxime Rodinson,  Coll. Le Point, Ed. du Seuil, 1968, 1994, pages 35-63.

[35] Une ancienne tradition fait remonter au règne de l'empereur Constance II la conversion de la ville de Najran à la foi chrétienne. La ville avait un évêque qui était peut-être rattaché à l'église d'Axum.

[36] Cf. Abraha, https://fr.wikipedia.org/wiki/Abraha

[37] Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%A9raclius

[38] Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Khosro_II

[39] Damas a capitulé sans combattre.

[40] La peste de Justinien, https://fr.wikipedia.org/wiki/Peste_de_Justinien

[41] Ilopango et Tambora : quand les volcans suivent le calendrier prophétique, 25 Mars 2016, http://daniel-lumiere-a-babylone.over-blog.com/2016/03/ilopango-et-tambora-quand-les-volcans-suivent-le-calendrier-prophetique.html

[42] Déclin de l'Empire romain d'Occident, https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9clin_de_l%27Empire_romain_d%27Occident

[43] Valens, https://fr.wikipedia.org/wiki/Valens#La_bataille_d'Andrinople

[44] Dépression pendant et après la grossesse,

https://www.healthychildren.org/English/ages-stages/prenatal/delivery-beyond/Pages/Understanding-Motherhood-and-Mood-Baby-Blues-and-Beyond.aspx

https://www.nytimes.com/2019/02/12/health/perinatal-depression-maternal-counseling.html

https://www.cdc.gov/reproductivehealth/features/maternal-depression/index.html

http://hecapedia.org/health-center/pregnancy-parenting/pregnancy-stages/depression-during-after-pregnancy.htm

[45] Sira, 1, 160-167, p52. Ibn Ishaq (prononcer Is-haq, forme arabe d'Isaak) était un historien musulman, né à Médine environ 85 ans après l'Hégire (-704-785). L'Hégire est l'immigration de Mahomet à Médine et le commencement du calendrier islamique. Il fut le premier biographe de Mahomet et de ses expéditions guerrières. Sa compilation d'histoires sur Mahomet s'appelait « Sirat al-Nabi » (« Vie du Prophète »). Ce livre est perdu. Néanmoins, une présentation systématique des matériaux d'Ibn Ishaq avec un commentaire par Ibn Hisham (mort en 834) sous la forme d'une recension disponible en anglais [ici, sauf exceptions, d'après la traduction française de Wahib Atallah, Fayard, 2004 — NdT]. Ibn Hisham reconnaît avoir délibérément omis certaines histoires embarrassantes pour les musulmans. Une partie de ces histoires embarrassantes a été sauvegardée par Tabari (838-923), un des plus éminents historiens perses et un commentateur du Coran.

[46] Tabaqat Ibn Sa'd, 1 p106. Ibn Sa'd (784-845) était un historien, disciple d'Al Waqidi. Il classa son histoire en huit catégories, d'où le nom Tabaqat (catégorie). La première raconte la vie de Mahomet (volume 1), la deuxième ses guerres (volume 2), ses compagnons de La Mecque (volume 3), ses compagnons de Médine (volume 4), ses petits-fils Hassan et Hussein et d'autres éminents musulmans (volume 5), les fidèles et les compagnons de Mahomet (volume 6), ses plus importants fidèles (volume 7), et quelques femmes du début de l'Islam (volume 8). Les citations du Tabaqat utilisées dans ce livre viennent de la traduction en farsi par le Dr Mahmoud Mahdavi Damghani. Edité par Enetsharat-e Farhang va Andisheh, Téhéran, 1382 après l'hégire (2003 AD).

[47] Tabaqat 1 p107.

[48] Tabaqat 1 p108.

[49] Tabaqat 1 p108.

[50] a) Muir, Life of Mahomet, Smith Elder & Co, Londres 1861, V2 page 195.

b) Coran 9.113. Il n’appartient pas au Prophète et aux croyants d’implorer le pardon en faveur des associateurs, fussent-ils des parents alors qu’il leur est apparu clairement que ce sont les gens de l’Enfer.

[51] The prophetic biography (Sirah of Ibnu Hisham): Abd al Malik Ibn Hisham, Chap. al-fijâr war, page 92-93.

[52] a) Voir Sahîh AI-Bukhari, no. 374; Sahîh Muslim, non. 268.

b) Al-Bidâyah, 2: 292; At-Tabaqat, 1: 126-128; Gharib Al-Hadith, Ibn Al-Athir, 5h10.

[53] Certains historiens prétendent que le travail d’estafette était un job de « planqué », car n’étant pas en première ligne.

[54] Al-Fijar en arabe : ḥarb al-fijār, حرب الفجار, la guerre impie, ce nom viendrait du fait que les combats se sont déroulés pendant les mois sacrés. Voir Traduction d’Albin de Kazimirski Biberstein, Le Koran, Paris, Librairie Charpentier, 1869, https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Le_Koran_(traduction_de_Kazimirski).djvu/546

[55] Abū al-Fidāʼ Ismāʻīl ibn ʻAlī, Noël Desvergers, Vie de Mohammed, Impr. royale, 1837, 280 p., page 10, https://books.google.fr/books?id=1n8pAAAAYAAJ&pg=PA10#v=onepage&q&f=false

[56] Mahdi Rizqullah Ahmad, Mahdī Rizq Allāh Aḥmad, Syed Iqbal Zaheer, A Biography of the Prophet of Islam: In the Light of the Original Sources, an Analytical Study, Riyad, Darussalam, 2005, 1re éd., https://books.google.fr/books?id=G7YA55Ih59oC&pg=PA124

[57] al-Sira, Ibn Ishaq.

[58] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Enfance_de_Mahomet#Jeunesse

[59] Ibn Hishâm, Sîra, Das Leben Muhammeds, éd. F. Wüstenfeld, Göttingen, 1859-1860 (réimp. Frankfurt am Main, Minerva, 1961), p. 105.

[60] Mahomet, Maxime Rodinson, ibid, page 87.

[61] a) Mahomet, Maxime Rodinson, ibid, page 106.

b) Jalâl ad-dîn Soyûti, K. al-itqân fi‘ulûm al-qur’ân, Le Caire, 1318 H, vol. I, p. 46 haut.

[62] Mahomet, Maxime Rodinson, ibid, page 114.

[63] a) "Évocation de l'épilepsie" in "Aspects de la psychologie de Mahomet", https://fr.wikipedia.org/wiki/Aspects_de_la_psychologie_de_Mahomet#%C3%89vocation_de_l'%C3%A9pilepsie

b) Mahomet était-il un gourou ? B. LISAN, 27/06/2017, 50 pages, http://benjamin.lisan.free.fr/jardin.secret/EcritsPolitiquesetPhilosophiques/indexIslam.html

[64] Mahomet, Maxime Rodinson, ibid, page 120.

[65] a) Dans le même ordre d’idée, Paul Wiener propose l’hypothèse que Hitler aurait été aussi un philosémite déçu.  Cf. Hitler, philosémite déçu ? Paul Wiener, http://lodel.irevues.inist.fr/cahierspsychologiepolitique/index.php

b) « [...] face aux refus de ralliement des juifs et des chrétiens, Mohamed opta définitivement pour une religion à part. S'instaura alors une extrême méfiance à l'égard des tribus non musulmanes, notamment juives », Les versets douloureux, ibid, page 197.

[66] Mahomet, Maxime Rodinson, ibid, 207-209,

[67] Bien que la thèse des tueurs et criminels nés est nettement contestée.

[68] « Nous avons exterminé ceux qui traitaient de mensonges » (Coran 7.72).

« Qu’Allah les anéantisse » [concernant les juifs et les chrétiens] (Coran 9.30).

« Qu’Allah [...] détruise (ou fasse disparaître) les incroyants » (Coran 3.141).

« Ce sont ceux-là les pires ennemis. Méfie-toi d’eux ! Qu’Allah anéantisse ces hypocrites… » (63.4).

[69] La Femme lapidée, Freidoune Sahebjam, Grasset, Paris, 1990.

[70] 1) Coran 33.26-27 « 26. Et Il a fait descendre de leurs forteresses ceux des gens de l'Écriture qui avaient prêté assistance aux coalisés, et a jeté l'effroi dans leurs cœurs. Vous en avez tué une partie et vous en avez capturé une autre. 27. Dieu vous a fait ainsi hériter de leur pays, de leurs demeures, de leurs richesses et d'une terre que vos pieds n'avaient jamais foulée. La puissance de Dieu n'a point de limite ».

2) Sira de référence en arabe p. 684 (texte de Ibn Ishaq cité par Ibn Hicham), édition critique par Ferdinand Wüstenfeld, parue en 1858-1859 (tome 1 contenant le texte arabe) et 1860 (tome 2 contenant une introduction, des notes critiques et des indices). Ibn Ishaq, Muhammad, p. 185, traduction française de la Sira de référence par Abdurrahmân Badawî, introduction et notes par Abdurrahmân Badawî, éditions Al Bouraq (28 septembre 2001) : tome 1, 654 pages ; tome 2, 608 pages ; Sira édition de référence en arabe p. 492, traduction française t.1 p. 586 ; Sira édition de référence en arabe p. 485-506, traduction française t.1 p. 578-603 ; Sira édition de référence en arabe p. 689, traduction française t.2 p. 191 ; Sira édition de référence en arabe p. 681-689, traduction française t.2 p. 181-192 ; Sira édition de référence en arabe p. 689-690, traduction française t.2 p. 192 ; Sira édition de référence en arabe p. 692-693, traduction française t.2 p. 196.

3) a) Tabarî, La Chronique t.2, traduit du persan par Hermann Zotenberg, 1260 pages, éditions Actes Sud, collection Thesaurus (24 mai 2001), p. 148. Bb Autre édition : Histoire des Envoyés de Dieu et des rois (en un seul volume), 1186 pages, éditions Al-Bustane (1er septembre 2002), p. 534.