La méthode scientifique et ce qu'elle
n'est pas
Par Benjamin LISAN
(le 22/06/2014).
Dans le texte qui suit, je vais
tenter de vous initier à la pensée critique et tenter de apprendre à savoir
discerner ce qu’est ou non la pensée scientifique et ce que sont les
pseudosciences.
J’ai écrit cette série de textes
pour un musulman sincère _ que je considère comme « quelqu’un de bien »
_, prénommé Kamel, qui pensait inconsciemment que l’Islam était scientifique ou
que certaines thérapies _ désenvoutement, incisiothérapie,
miel de jujube etc. _ étaient validées
« scientifiquement ».
1. Introduction
Quand nous sommes encore de tous
petits enfants, nous avons tendance à croire, sur parole, nos parents, nos
enseignants, nos sens, ce que dit la télé, à croire aux contes de fées, aux
légendes dorées, au père Noël …
Puis, au fil du temps, nous
rencontrons des personnes fortes habiles à vous tromper, à vous abuser, des
escrocs, des pervers, des gourous, ou bien qui peuvent
mentir avec une assurance et un aplomb extraordinaires, sans jamais ressentir
aucune gêne ou scrupules.
Puis pour certains d’entre nous,
nous pouvons avoir le malheur de rencontrer des psychopathes très
manipulateurs, ou encore des gourous extrêmement intelligents et
charismatiques, persuadés détenir la Vérité absolu, d’être le « messager
ou le prophète de Dieu » et pouvant pourtant mettre votre vie en danger.
Combien de fois nous pouvons
rencontrer des gens ou des raisonnements vous inspirent confiance et pourtant
vous abusent ou vous trahissent. Autant de source de désagrément, de
consternation et de malheur, qui vous font être plus méfiant envers le genre
humain.
Mais malgré tout, il nous faut
beaucoup de temps pour comprendre que le monde extérieur est surtout un monde
fait essentiellement d’apparence, de tromperie … que les faits _ y compris
« scientifiques » _ sont rarement comme ils nous apparaissent et tels
que nous les interprétons.
Nos expériences et nos
connaissances nous conduisent, à la longue, à ne plus faire confiance en tout
le monde, à ne plus croire sur parole, y compris les belles histoires relatées
par les textes sacrés (la Bible (ou Torah pour les Juifs), le Coran, les textes
hindouistes Védiques et Ayurvédiques (Le Veda, les Upanishad, les Aranyaka …),
la Bhagavad-Gita … , les textes bouddhistes (Canon pāli
…), le Zohar, le Talmud, L'Avesta (textes sacrés de la religion
mazdéenne) …), aussi beaux et aussi édifiants soient-ils. Trop d’entre
eux apparaissent, en finale, comme des légendes dorées, surtout s’ils font
intervenir l’ascension ou la lévitation divine et miraculeuse de leurs
prophètes.
Par ailleurs, vous tombez souvent
sur des personnes exaltées, sans aucun recul, fanatiques, possédées par une
passion dévorantes pour une religion, une philosophique politique ou une
idéologie, étant incapables de raisonner avec prudence ou scepticisme.
Tout ce qui est en rapport avec
cette idéologie ou cette religion est objet de passion, pour ces personnes.
Il y a chez eux comme un
déséquilibre de la passion, du sentiment amoureux. Ils sont enfermés dans la
passion excessive, qui les rend aveugles envers cette religion ou cette
idéologie.
Souvent ces personnes
passent régulièrement de la dépression _ lorsqu’elles ont été déçues, par leur
ancienne croyance _ à l’enthousiasme, le plus total et le plus naïf, pour la
nouvelle croyance à laquelle ils viennent d’adhérer, et ainsi de suite. Un peu
comme si elles souffraient de troubles bipolaires éternels.
Jamais chez elle de modération,
de réflexion profonde, de recul, de sérénité calme … y compris concernant leurs
propres raisonnements, emballements, transports et enthousiasmes …
Combien de fois, nous nous
faisons aussi abuser par des personnes paranoïaques, qui tentent de garder en
permanence le contrôle sur leurs pensées et leur comportement, qui contrôlent
en permanence leur communication.
Combien de fois nous risquons
d’être convaincus par des raisonnements paranoïaques, par des pensées en
apparence extrêmement cohérentes, intelligentes, mais qui à la longue dérivent,
déraillent … qui vous font, sans cesse, plonger dans les théories du complot,
qui vous inventent sans cesse des « ennemies », des objets de haines,
des boucs émissaires, qu’ils soient les homosexuels, les tziganes, les
juifs, les chrétiens, les musulmans, les bouddhistes, les hindouistes, les
francs-maçons, le « gouvernement » …
Combien de fois, nous rencontrons
des personnes, avec la « foi du charbonnier » ou ayant l’esprit
du mouton de Panurge, pensant que quelque chose doit être vrai … simplement
parce que tout le monde y croit (argument ad populum).
Par exemple, si tout le monde
croit que la Terre est plate, que la Terre est au centre de l’univers, que
Jésus a marché sur les eaux, que Mahomet a voyagé physiquement, de nuit, à
travers les cieux (ascension), de la mosquée al-Haram,
à la Mecque, à la mosquée al-Aqsa, à Jérusalem, que
les Sept Dormants d'Éphèse auraient dormis dans une caverne pendant une très
longue durée (309 ans), que Bouddha a lévité au-dessus d’une rivière pour
pouvoir la traverser, que plus d’un milliard d’êtres humains sont chrétiens ou
sont musulmans, que tout le monde croit que Jésus, Mahomet, Bouddha, Marx, Mao,
Hitler détiennent la vérité, c’est que cela doit être certainement vrai ou que
cette dernière majorité de ces croyants doivent être dans la Vérité, avec
un grand V.
Tout le monde pense. Penser est
dans notre nature. Le fait que nous pensons prouve que nous existons (c’est le
« Cogito ergo sum », « je
pense donc je suis » de Descartes). Mais beaucoup de nos pensées,
laissées à elles-mêmes, manquent d’objectivité et sont déformées, partiales,
non informées ou simplement préconçues. Le manque d'objectivité, de prudence,
est souvent, pour nous, coûteuse, en argent et en qualité de vie.
Combien de patients souffrant de
maladies chroniques invalidantes ou de maladies graves (cancers …) préfèrent
souvent croire ou se raccrocher, sans esprit critique, à l’espoir des panacées
universelles, aux thérapies miracles, qui fera cesser instantanément leur
calvaire, sans se rendre compte qu’ils se font délester au passage de milliers d’euros,
par des charlatans sans scrupules, ou qu’en suivant des gourous, exerçant
illégalement la médecines et leur prescrivant des thérapies dangereuses (les
incitant, quand ils souffrent de cancers, à abandonner leurs traitements
anticancéreux), ces derniers peuvent mettre en danger leur vie.
Combien de fois l’on voit des
malades se focaliser sur une seule thérapie, perçue par eux comme la panacée
universelle, que cela soit avec la réflexologie, l’iridologie, l’urinothérapie, l’incisiothérapie
(ou Hijama), les saignées, le jeûne poussée …
simplement parce qu'elle a été prescrite par un gourou, le shaman, le prêtre,
le pasteur, le révérant, le rabbin, l’imam, le prophète, les compagnons du
Prophète etc. etc. …
Même si une thérapie pourrait
avoir des effets utiles ou une certaine efficacité, il faut raison garder, ne
pas tout prendre pour argent comptant, ne jamais oublier que l’effet placebo
peut intervenir au sein de ces thérapies (Source : a) Effet placebo, https://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_placebo
, Placebo (pharmacologie), https://fr.wikipedia.org/wiki/Placebo_(pharmacologie))..
Et que seuls des investigations
scientifiques très poussées peuvent cerner les vrais effets physiologiques de
telles ou telles thérapies (alternatives ou non) …
En plus à la longue, nous nous
apercevons que nous nous abusons nous-mêmes, quand nous nous enthousiasmons
trop vite, par une intuition ou un raisonnement habile ou par des
simplifications « miracles », qui sur le moment nous paraissent
géniaux. Or le monde est extraordinairement complexe et ne peut être réduit ou
résumé, le plus souvent, à des raisonnements simplificateurs ou à des modèles très
(trop) simples.
Faire preuve de pensée critique,
c’est utiliser sa raison pour évaluer le bien-fondé d’un point de vue
(dans la vie de tous les jours), d’une affirmation (même partagée
universellement) ou d’une conclusion.
Appliquer la pensée critique
consiste à ne pas tout prendre pour du « cash ». Ça consiste plutôt à
évaluer le plus objectivement possible la qualité des preuves qui
appuient un énoncé ou affirmation.
Avoir foi du charbonnier,
avoir une confiance totale dans une religion, une idéologie, dans un gourou, un
prophète, un philosophe et ses enseignements, c’est peut-être très beau ou
admirable, mais n’est-ce pas aussi une forme de paresse intellectuelle, une
démarche intérieure nous poussant à remplacer nos doutes, nos malaises intérieurs
ou bien une réalité dure et insoutenable, par des certitudes agréables, mais
aveuglantes, pour ne plus avoir à souffrir ou risquer de perdre espoir. Mais
cette façon de penser comporte le risque que si l’on se trompe, … la
désillusion, qui s’en suivra, sera encore plus terrible et douloureuse à vivre.
2. La
méthode scientifique
Voici un certain nombre de règles qui sous-tendent la
démarche critique de la méthode scientifique :
·
Remettez l’Autorité en question.
·
Une hypothèse n’est pas vraie, simplement parce
que quelqu’un l’affirme, y compris moi.
·
Pensez par vous-même.
·
Remettez-vous en question.
·
Ne croyez pas en une théorie, uniquement parce
qu’elle vous séduit.
·
Croire n'est pas détenir la vérité.
·
Confrontez les idées aux preuves établies, grâce
à l’observation et à l’expérimentation.
·
Si une hypothèse privilégiée échoue à un test
bien conçu, c'est qu'elle est fausse. Passez à autre chose.
·
Si vous n’avez rien de tangible, réservez votre
jugement.
·
N’oubliez pas que vous faites peut-être fausse
route. Les meilleurs scientifiques, eux-mêmes, se sont trompés sur certains
sujets.
1. Remettez
l’Autorité en question.
C’est exactement ce que
conseillait Alhazen [Ibn al-Haytham]
quand il écrivait « Celui qui cherche
la vérité n'est pas celui qui étudie les écrits des anciens et qui, suivant sa
disposition naturelle, place sa confiance en eux, mais plutôt celui qui doute
d'eux et qui conteste ce qu'il reçoit d'eux, celui qui se soumet à la
discussion et à la démonstration, et non aux dires d'un être humain dont la
nature présente toutes sortes d'imperfections et de carences. »
(in son « Traité d’optique »).
Les freins historiques à l’éveil
de la pensée scientifique sont souvent l’influence sociale ou la pression
sociale (+), qu’exerce une société, à un moment donnée, sur les penseurs
« scientifiques » (ou non), issus de cette société, voire rémunérés
par cette société (quand ils sont rémunérés, sponsorisés, par un petit nombre
de « puissants » (tel le prince, le roi, le calife), il y a le risque
le penseur soit soumis à un conflit d’intérêt (ce fut le cas pour Alhazen [Ibn al-Haytham], pour Averroès [Ibn Rush], Galilée … Souvent le
« mécénat » des penseurs, par les hommes de pouvoir, n’est pas
désintéressé, pour ces derniers. Ils veulent souvent en tirer gloire et
prestige).
On distingue classiquement trois
types d’influence sociale (+) : le conformisme (c’est se conformer à
l’opinion de la majorité), la soumission à l’autorité, l’innovation (la
fascination pour tout ce qui est nouveau, sans aucun esprit critique _ cette
influence est plus forte dans nos sociétés modernes, que dans les sociétés
traditionnelles).
(+) L’influence sociale est
l’influence exercée par un groupe sur chacun de ses membres aboutissant à lui
imposer ses normes dominantes en matière d’attitude et de comportement.
Les mécanismes de soumission à l’autorité
Il est souvent plus rassurant de
se soumettre à l’Autorité (même injuste ou fausse) _ ou à principe
d’autorité _ que de la remettre en cause (même avec honnêteté, modération,
humilité).
Remettre l’autorité en question
demande du courage [intellectuel], parce qu’elle n’est pas sans risque (cas a)
d’Averroès (exilé), b) de Giordano Bruno (condamné au bûcher, par l’inquisition
romaine), c) de Galilée (placé en résidence surveillé par l’Autorité Catholique
Romaine, après son procès, d) Nikolaï Vavilov,
un botaniste et généticien russe, condamné à mort et mort en prison, en
1943, de sous-alimentation, pour avoir défendu la génétique, et s'être opposé à
la doctrine officielle du lyssenkisme
et donc à
Staline. …).
L'expérience, menée, par Stanley Milgram,
un psychologue sociologue américain, en 1964, montre à que point il est facile
de soumettre à l’autorité, la majorité (65%) des individus participant à cette
expérience. Il suffit de convaincre ces derniers que la personne qui les
soumettent à [qui leur impose] des ordres impératifs et répétitifs, représente
« l’autorité supérieure ».
La peur et le manque de courage sont souvent à
l’origine de ces attitudes de soumission [ou de démission de la pensée ou de
l’esprit critique].
En plus, la plupart des pouvoirs en place cherchent à
favoriser les doctrines faisant accepter aux populations leur soumission.
Par exemple, en Chine, les trois principes du
Confucianisme _ l’homme, l’ordre et la tradition _ prône le respect de toute
autorité (les anciens, ce qui a conduit progressivement à un culte des
ancêtres, respect des dirigeants dont l’Empereur, etc.). Idem, durant la Rome
antique, où le culte de l’Empereur (sous la forme d’une divinité) était
favorisé par le pouvoir (culte contre le quel s’est opposé les chrétiens).
(Tous les pouvoirs [non démocratiques] ont toujours
peurs des idées qui pourraient remettre en cause leur autorité _ Idées
coperniciennes face aux autorités catholiques, idées d’Averroès face au Calife
…).
Le principe
d’autorité ou argument d’autorité :
Ce principe consiste à affirmer que tel argument _
telle hypothèse, telle pratique, telle technique … _ est vrai(e) ou efficace
parce que :
1)
Le penseur, le scientifique, qui le/la défend(ent) sont des personnes
ayant une « autorité incontestable », dans ou pour le
domaine donné, ou qu’elles sont prestigieuses (ou bénéficie d’un certain
prestige).
2)
telle pratique, telle technique est/sont pratiquée(s)
depuis des millénaires (argument de la tradition _ un argument qui est encore à
l’).
3)
telle pratique, telle technique est/sont défendue(s)
ou expérimentée(s) par des milliers de gens (argument ad populum).
Par exemple, l’iridologie fait reposer son efficacité
sur l’argument d’autorité, que représente souvent sa tradition « multimillénaire
».
Beaucoup de sociétés initiatiques (Rose-Croix etc.)
affirment qu’elles détiennent la Vérité, sur le Cosmos et ses mécanismes (ou
sur ses théories de l’énergie vibratoire emplissant tout l’univers et dont
serait constitué « l’âme » de tout homme), par le fait qu’elles ont
reçus leur connaissance des Anciens (d’Hermès trismégiste, de Pythagore etc.
…), d’une tradition « multimillénaire », remontant à l’antiquité, aux sociétés
secrètes des thérapeutes égyptiens, aux sociétés secrètes pythagoriciennes, aux
sociétés secrètes hermétiques etc. …), « d’intuitions divines »
(rêves, visions, connaissances extra-cérébrales issues des Archives,
Chroniques, Mémoires ou Annales akashiques, cachées
dans les « arcanes » du Cosmos etc.).
La théorie géocentrique de Ptolémée a tenu du
2° siècle après JC au 17° siècle, jusqu’à ce qu’on prouve qu’elle était
fausse (surtout grâce à la contribution de Newton).
Kamel, tu affirmes que « l'incisiothérapie est une pratique très ancestrale, datant
des temps des pharaons. Cette pratique a connu un développement chez les
chinois dans leur recherches concernant la médecine douce ».
Mais les arguments, auxquels tu as recours, sont des arguments
d’autorité (ici l’argument est que cette pratique est issue d’une tradition
« multi-millénaire »), mais pas des arguments
scientifiques.
Ensuite, tu fais appel à ce qui semble être des
arguments scientifiques quand tu affirmes que « concernant l'incisiothérapie :
Une étude scientifique a démontré que les écorchures
sur la peau entrainent le déclenchement d'un mécanisme physiologique qui
stimule le cerveau.
La vitamine D et l'ossification des os sont un bel
exemple de la participation de la peau dans des mécanismes physiologiques. ».
Dans ce cas là, il faut citer les références de cette
étude
scientifique : dans quelle revue scientifique, elle est parue.
Et il vaut mieux que cet article soit paru dans des
revues scientifiques, connues pour leur rigueur scientifique, comme par
exemple :
·
Nature, http://www.nature.com/nature/index.html
·
The Journal of the American Medical Association _
JAMA _ http://jama.jamanetwork.com/journal.aspx
·
Scientific American, ou sa version française « Pour la Science », http://www.pourlascience.fr/
Il y en a d’autres.
Leur comité de lecture est particulièrement exigeant,
vigilent et vérifie la qualité scientifiques des études et expérimentations des
articles présentées dans ces revues.
Il est rare que ces revues puissent laisser passer
des erreurs scientifiques dans leurs colonnes (il y a l’étude Séralini dans la revue Food and Chemical
Toxicology. Plus tard, cette revue a retiré cette étude
affirmant un lien entre OGM servant à nourrir des rats et cancers de ces mêmes
rats, http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2013/12/ogm-larticle-de-g-e-s%C3%A9ralini-r%C3%A9tract%C3%A9.html).
Il est certain
que « les écorchures sur la peau entrainent le déclenchement
d'un mécanisme physiologique qui stimule le cerveau », ne
serait-ce que par des voies nerveuses particulières (telles que les arcs
réflexes ...).
La peau est
elle-même une interface et une barrière défensive très complexe.
L'incisiothérapie (les saignées), les ventouses sont été très
utilisée par la médecine occidentale (la médecine scolastique médiévale),
jusqu’au 19° siècle, puis ont été progressivement abandonnées (en occident).
Il faudrait
savoir pourquoi elles ont été progressivement abandonnées (peut-être parce
qu’elles reposaient sur des présupposés « scientifiques » obsolètes …
non vérifiées scientifiques_ comme la « théorie des flegmes, de la bile et
des humeurs [ou des miasmes] » …). L'incisiothérapie
(les saignées), les ventouses sont encore pratiqués dans certains hôpitaux _
les saignées, par les sangsues médicinales, sont pratiquées pour résorber des
plaies ou cicatrices boursouflées pouvant laisser des traces peu esthétiques …
Vous
m’affirmez que « le jeune poussé est l'idée d’un médecin autrichien,
ayant démontré son efficacité (le procédé a été décrit dans un bouquin à lui).
cette découverte a été admise par le médecin Hamer pour le traitement des cancéreux ».
Je suppose que
vous parlez du médecin Ryke Geerd
Hamer, un ancien
médecin, inventeur de la nouvelle
médecine germanique, prétendant
guérir le cancer1, est très
controversé. Il a été condamné à 19 mois de prison en Allemagne en
1997 pour « exercice illégal de la médecine » et, après s'être
réfugié quelque temps en Espagne, à trois ans de prison ferme en 2004 enFrance2 (il
a bénéficié d'une libération conditionnelle en
20063).
(source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Ryke_Geerd_Hamer).
Bref, ce médecin Allemand (et non autrichien) n’est pas une référence au niveau
du sérieux scientifique.
En effet, en Autriche, Olivia Pilhar,
6 ans en 1995, est diagnostiquée avec une tumeur de Wilms. Ses parents
consultent Hamer qui diagnostique pour sa part
l'existence de « plusieurs conflits » et propose un traitement que
les parents suivent. La santé de l'enfant se détériore, la tumeur grossit
jusqu'à faire 4 kilos, ses chances de survie n'étaient plus évaluée qu'à
10 %9. Une cour de justice autrichienne
exigea qu'un traitement conventionnel lui soit appliqué, avec chimiothérapie.
L'enfant a survécu après ce traitement10.
Ce médecin a
aussi soutenu des thèses antisémites, prétendant, par exemple, que la chimiothérapie et la morphine seraient utilisées par une conspiration juive dans l'objectif
d'un génocide de la population non
juive12,13,14.
(Bref, ce
médecin a souvent été dans le délire paranoïaque et les thèses « complotistes » …).
Pour
investiguer plus loin sur les affirmations de ce médecin, il faut admettre, il
est vrai, que la décision de lui interdire de
continuer à pratiquer la médecine soulignait que la cause [de son interdiction]
en était la « structure de personnalité particulière » de Hamer qui ne le rendait [du tout] plus apte à
respecter l'éthique de sa profession et à se remettre en cause, et non
pour ses thèses elles-mêmes (ce médecin étant assez paranoïaque).
Suite à la
mort brutale de son fils Dirk, le Dr Ryke Geerd Hamer avait cherché à
savoir si tous les patients atteints de cancer n'auraient pas subis, comme lui,
auparavant, un choc psychologique [à l’origine
de son cancer des testicules]. Ce qui me semble être une bonne piste.
Personnellement, j’ai connu plusieurs personnes, de mon entourage, ayant
développé un cancer (souvent grave) suite à un choc psychique et une grave
dépression (mes amies Christine et Geneviève et ma mère) et un bon nombre de
médecins l’admettent (et a priori, on pourrait trouver un lien entre les deux.
En effet, on sait que les grave dépression peuvent créer un état physiologique
immunodéprimé dans le corps, le rendant plus faible face aux maladies, étant
pouvant favoriser le développement d’un cancer (Cf. ces articles : http://dictionnaire.doctissimo.fr/definition-immunodeprime.htm & https://fr.wikipedia.org/wiki/Immunod%C3%A9ficience & un article
sur un sujet connexe les cancers immunodéprimés : L'immunodépression et
ses complications, http://www.oncorea.com/Livres/Livre01/Chapitre%203.pdf. Le premier
médecin, qui m’avait suggéré cette idée et qui avait abordé cette hypothèse,
était un médecin psychiatre, le Docteur Henri Kerzan, en 1984 (il
est maintenant décédé d’un cancer. Il fumait beaucoup trop)).
J’irais plus
loin en affirmant qu’il faut aussi remettre en cause l’autorité des
« textes sacrés ».
Je donne un
exemple, avec la Bible des juifs et des chrétiens. Pendant longtemps, les juifs
et des chrétiens (et certains musulmans) ont majoritairement considérés que
tout était vrai dans la Bible (que la Terre et sa « Création » avait
6000 ans, que toutes les espèces vivantes ont été créées d’un seul coup,
qu’elles n’évoluaient pas au cours du temps etc. etc.). Pendant des siècles,
aux yeux de ses lecteurs, l’inspiration divine et la véracité historique de la
Bible ne faisait pas l’ombre d’un doute. Même les archéologues ne cherchaient _
dans un seul sens _ qu’à trouver des données archéologiques pouvant les faits
historiques relatés par la Bible.
Au 19° et au
début du 20° siècle, lles archéologues prenaient trop
souvent les récits historiques de la Bible au pied de la lettre.
Or des
archéologues ont cherché à vérifier, vraiment scientifiquement, sans a priori
aucun, si toutes les données archéologiques vérifiaient les récits rapportés
par la Bible.
Le problème
de la chronologie biblique était qu'elle soulevait de sérieuses questions [par
ses incohérences], dont la moindre n'était pas la fabuleuse longévité
d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, qui auraient vécu bien au-delà de cent ans.
De nouvelles
théories [et données archéologiques] apparurent, qui suggéraient que,
contrairement à ce qu'affirme le livre de Josué, la conquête israélite de
Canaan ne résultait pas d'une seule campagne militaire, planifiée et
systématique. Vers les années 1970, la science finit par changer d'orientation,
par remettre en question la relation traditionnelle entre l'objet découvert et
le texte biblique.
La Bible (la
Torah) apparaissait de plus en plus comme servant d’étendard de bataille, pour
les Juifs, dans leur marche vers la « Terre promise » et pour
légitimer leur entreprise de conquête guerrière de ce territoire (déjà occupé
par d’autres peuples. Tout comme actuellement d’ailleurs).
Et donc, on
pouvait se poser légitimement la question si la Bible (et sa composition) n’aurait
pas servit politiquement pour justifier les actions, bonnes ou mauvaises, de
certains rois ou dirigeants (mégalomanes ou non), comme David, Josuah (ou Josias), Moïse etc. [grâce à l’appel au
« sacré »] … (voir page 26 du livre « La Bible dévoilée »[the
Bible unearthed], des archéologues israéliens Israël Finkelstein, Neil Asher Silberman, The Free Press,
New-York, USA, 2001. Edition Française, Bayard Editions, 2002, puis Gallimard
Folio).
Déjà, les
études bibliques ont montré que la Bible était truffé de remarques ajoutées,
que la Bible avait fait l’objet, au cours des siècles, de retouches, de
remaniements, d’améliorations, de la mains de scribes et de correcteurs
anonymes (page 30 du même livre).
Selon le
livre de Israël Finkelstein & Neil Asher Silberman :
Cette œuvre
[la Bible] a fait, elle aussi, l'objet de plus d'un remaniement. Certains
savants affirment que sa compilation eut lieu pendant l'exil et qu'elle
s'inscrivait dans une tentative désespérée de préserver l'histoire, la culture
et l'identité de la nation vaincue après la destruction de Jérusalem.
D'autres
savants suggèrent que le plus gros de l'histoire deutéronomiste aurait été
composé sous le roi Josias, pour servir son idéologie religieuse et ses
ambitions territoriales, et qu'elle fut révisée et achevée en exil quelques
décennies après (page 34 du même livre).
[Selon eux]
Ils démontrent que, pour l'essentiel, le Pentateuque fut une création de la
monarchie tardive, destinée à propager l'idéologie et les besoins du royaume de
Juda, et qu'il est, de ce fait, étroitement lié à l'histoire deutéronomiste.
Ils
soutiennent les savants qui affirment que l'histoire deutéronomiste fut
compilée, en grande partie, sous le règne de Josias, afin de servir de
fondement idéologique à des ambitions politiques et à des réformes religieuses
particulières.
Ils ont
montré comment le récit de la Bible a été reconstruit de manière à favoriser la
réforme religieuse et les ambitions territoriales du royaume de Juda durant les
décennies dramatiques sur lesquelles s'est achevé le VIIe siècle av. J.-C.
De nombreux
anachronismes, dans la Bible, dont la présence de chameaux à des époques où ils
n’auraient pas du exister (l'archéologie révèle que le dromadaire ne fut pas
domestiqué avant la fin du IIe millénaire et qu'il ne commença à être
couramment employé comme bête de somme au Proche-Orient que bien après l'an
1000 av. J.-C., bien après le VII° siècle avant JC), prouve que le souci des
chroniqueurs de la Bible n'était pas la préservation d'un compte rendu historique
exact.
J’irais
encore plus loin, en me basant sur mon expérience des gourous et psychopathes,
qui dit que certains prophètes religieux _ Moïse, le roi David, le roi Josuah (ou Josias), Elie, Mahomet etc. … _ n’étaient
pas des psychopathes.
Par exemple,
de quel droit moral (ou divin) usent :
·
Moïse pour tuer un soldat égyptien
_ justifiant son meurtre par le fait que ce soldat parce qu’il a fouetté un
esclave juif _ ou pour tuer tous les juifs s’étant adonnés (ou étant retourné)
à l’idolâtrie, sous le Mont Sinaï ou pour tuer les occupants des territoires de
la « Terre Promise » (voir les livres « Exodes »,
« Deutéronome » dans la Bible).
·
David pour tuer et tromper … ses
propres amis ou son peuples (tout en rédigeant de très
beaux psaumes ( !)).
·
le prophète Elie pour tuer ses opposants.
·
le roi Josuah (ou
Josias) pour conquérir, par la guerre et le feu, les territoires des royaumes
voisins [soit disant au nom de Dieu].
·
le prophète Mahomet pour tuer ses opposants, pour légitimer a) la
guerre de conquête violente [sans se préoccuper des dégâts que cela cause dans
l’esprit des victimes], pour convertir les
« infidèles », b) le pillage (ou razzia ou butin de guerre) lors de
ses conquêtes guerrière (qu’on peut associer à du vol), le tribu des vaincus
afin de pouvoir conserver leur religion (que certains pourrait associer à du
racket … tribu servant financer les guerres et conquêtes futures …). C’est lui
qui a imposé a) la mise à mort des apostats, des athées, b) la
responsabilité aux Musulmans, de répandre l’Islam, y compris par la Guerre
Sainte (donc pas par des techniques de persuasion douce). Et donc, ce
précepte justifie la conquête ou prise de Damas (par la guerre), en 634, puis
de Jérusalem, en 637, puis de l’Egypte entre 639 et 641, puis du royaume perse
en 644 … Pour moi, Mahomet ne fait pas mieux que les colonisateurs
occidentaux du 19° et 20° siècle (Jules Ferry, ministre de l’Education,
justifiait la colonisation française par le fait d’apporter la
« civilisation » à des peuples inférieurs _ Algériens, Africains etc.
( !)).
·
Etc.
Tous ces
« prophètes de Dieu », censés communiquer directement avec Dieu ou
censés recevoir directement la parole de Dieu, ne seraient-ils pas, en fait,
des personnes perturbées ou déséquilibrées, victimes de graves maltraitances,
de dévalorisations répétées, d’un statut familial précaire ,
ou de graves carences affectives et obligés de surcompenser une « image de
soi » fragile, en s’imaginant alors être des « prophètes de
Dieu », confirmés dans leur conviction d’être des « prophètes de
Dieu » suite à une mauvaise interprétation de leur part d’états hypnagogiques,
dont ils sont l’objets ? Ne sont-ils pas, en fait, des
« psychopathes » _ c'est-à-dire des personnes victimes de
« psychopathologies », dont une des composantes psychiatriques de
leur « maladie » serait la dimension « paranoïaque » de
leur personnalité _, extrêmement intelligents, bénéficiant de circonstances
historiques exceptionnelles ou d’un constant et
exceptionnel sens de l’opportunité politique ?
La science nous
empêche de nous berner et de berner les autres. Elle permet de
résister à tout fanatisme et à lutter contre l’ignorance. Or les
« fanatiques de tout crin » sont en général des personnes
profondément incultes, ignorantes, n’ayant souvent que très peu de curiosité
intellectuelle (ils se contentent de certitudes rassurantes). (Ce que est pire
est que certains prônent une haine fervente contre tel ou tel
bouc émissaire).
Note : Pour illustrer mon propos, ce qui me désole
encore, c’est souvent l’absence d’esprit critique ou scientifique dans le monde
musulman. Je suis frappé par l’étendue des désinformations et manipulations
historiques, encore à l’heure actuelle, telle :
1)
le fait que
l’Islam a donné le droit aux filles de vivre : Or dans le monde arabe
préislamique, il y avait des princesses dans le royaume de Mari (dans la
péninsule arabique) et l’oasis de Palmyre, en Syrie, avait été dirigée par la
reine Zénobie (au II° siècle après JC).
2)
Qu’il n’y a
pas eu d’autres versions que le Coran (d'Uthmân) :
En fait, s’il n’existe qu’une seule version officielle du Coran (appelée
recension othmanienne), c’est parce que le calife
'Uthmân (ou Othman,
644-655) forma une commission de quatre personnes qui travailla sur la base de
la recension d'Abû Bakr. A ce noyau primitif vinrent
s'ajouter tous les fragments épars qu'il fut possible de trouver. Puis 'Uthmân ordonna la destruction de tous les autres témoins, y
compris les omoplates etc. … datant de l'époque du Prophète. C'est la
seule recension en usage aujourd'hui, et depuis des siècles, puisque la recension d'Ibn Mas'ûd disparut au 10ème s. Mais
finalement, on a retrouvé une autre version (ou recension), lors de
l’écroulement pan du mur de la Grande Mosquée de Sana'a au
Yemen, en 1972. Ce
sont les manuscrits de Sana'a retrouvés
en 1972 au Yémen qui sont considérés par certains comme la plus ancienne version existante du Coran.
Le texte est daté des deux premières décennies du viiie siècle1, certains remontant même à la deuxième moitié du viie siècle. Ces manuscrits proviennent de 926 Corans2.
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Manuscrits_de_Sana'a
& https://en.wikipedia.org/wiki/Sana'a_manuscript).
2.
Une hypothèse n’est pas vraie, simplement parce que
quelqu’un l’affirme, y compris moi, vous.
Nous revenons
de nouveau au « principe d’autorité », que tout bon scientifique doit
remettre en cause.
3.
Pensez par vous-même.
Evitez de s’en remettre à l’autorité
(au texte sacré, à l’autorité religieuse ….).
Celui qui veut suivre démarche
scientifique, il doit se prendre la main pour raisonner par lui-même et ne pas
s’en remettre à des « béquilles mentales » ou à des « prêt-à-penser »
idéologiques (à l’image des « prêt-à-porter » vestimentaires).
4.
Remettez-vous en question.
C’est un précepte qui n’est pas
facile à suivre. Car involontairement, nous sommes tous persuadés d’avoir
raison ou de détenir la Vérité avec un grand V (même à notre tout petit
niveau).
Cette conviction est d’autant plus
aveuglante que notre narcissisme est fort ou que notre mégalomanie est
puissante, que notre confiance en nous-mêmes et nos convictions est absolue,
comme chez certains dictateurs, psychopathes et sociopathes, gourous et autres
prophètes.
A l’inverse de personnes, le
scientifique doit être humble et doit savoir remettre en cause ses propres
convictions et idées, toutes séduisantes sont-elles.
Par
exemple, moi-même, par mes croyances religieuse, par ma certitude
orgueilleuse d’avoir raison, je tombe facilement dans ce piège.
Par
exemple, par mon conditionnement durant mon enfance _ j’ai été aux
cours de catéchisme, j’ai été scout … _, j’ai été conditionné à croire que ma
religion, le christianisme, était supérieure aux autres religions, en
particulier à l’Islam.
Durant,
tous le moyen-âge occidental, les autorités ecclésiastiques ont fait
une « propagande » auprès de leurs ouailles, pour démontrer que Mahomet
était un imposteur, envoyé par le diable _ propagande qu’on trouve encore
dans des sculptures de certains chapiteaux d’églises. Elles ont aussi décrits
toutes les atrocités commises par les musulmans (être fourbes, cruels,
barbares …), pour justifier l’appel à la guerre sainte.
Or il n’est
pas facile de se débarrasser de ce genre de puissants conditionnements …
surtout si l’on vous a convaincu que vous étiez supérieur à l’Autre, du fait
que vous étiez dans la Vérité, la Seule et l’Unique.
Tous les
fanatismes sont liés à ces puissants conditionnements. C’est une des
puissantes raisons pour lesquelles les chrétiens et musulmans se sont
combattus aussi violemment. Et ce « conflit de
« civilisations » » dure encore, comme si l’on n’arrivait
jamais à se sortir du moyen-âge. Intégrisme islamique d’un côté, montée des
extrêmes-droites de l’autre … je simplifie le tableau, il est vrai.
Ces
puissants conditionnements entrent aussi en jeux en Palestine, entre
Palestiniens et Israéliens (Juifs).
|
5.
Ne croyez pas en une théorie, uniquement parce
qu’elle vous séduit.
Eviter de
s’exalter. On peut être souvent déçu par les théories séduisantes (souvent
simplificatrices de la réalité).
Ce n'est
parce qu'une hypothèse [ou une théorie] est séduisante, qu'elle est vraie.
6.
Croire n'est pas détenir la vérité.
On ne doit
pas faire la confusion entre religion et science (les démarches sont opposées).
La vérité
n’est pas ce que vous voulez qu’elle soit, la vérité est ce qui est.
La bonne
chose à propos de la science, c'est que c'est vrai, que vous croyez ou non en
elle.
7.
Confrontez les idées aux preuves établies, grâce à
l’observation et à l’expérimentation.
La méthode scientifique: faire des
hypothèses, les confronter à la réalité, puis répéter ce processus de
vérification soigneux et tatillon encore et encore.
Suivez les pistes sûres auxquelles
vous conduit le processus scientifique.
Ne jamais rien tenir pour acquis.
La science ne se base pas uniquement
sur notre imagination ou nos capacités à inventer …
Un scientifique veut être sûr que
tout cela [le monde qui nous entoure avec ses lois] est bien réel et pas le
fruit de son / notre imagination, parce que la vérité est importante pour lui.
En fait, notre imagination n’est rien
en comparaison avec la formidable réalité de la Nature.
Par contre «Il n'y a aucune idée qui
soit trop complexe pour être exprimée avec des mots simples.»
J’ajoute que la conduite de ces
expérimentations est très exigeante.
En 79, j’avais découvert un petit
phénomène en physique des plasmas. J’ai voulu publier. Mon directeur de thèse
m’en a empêché, me demandant de vérifier mes résultats, d’une façon plus
approfondie.
Il avait raison, car l’hypothèse que
j’avais émise pour expliquer mes trouvailles étaient fausses (et une autre
explication a été trouvée).
8.
Si une hypothèse privilégiée échoue à un test bien
conçu, c'est qu'elle est fausse. Passez à autre chose.
C’est le principe de réfutation
scientifique (ou de « falsification popérienne »,
selon la théorie du philosophe des sciences Karl Popper (sur ce principe
voir aussi le livre « structure des révolutions scientifiques »
de Thomas Samuel Kuhn, Flammarion, 1983. Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Structure_des_r%C3%A9volutions_scientifiques
).
Une théorie
ne peut avoir des critères d’admissibilité scientifique, que si elle est
réfutable (qu’il est possible de monter une expérimentation, fournissant
des données quantitatives, permettant de la réfuter ou non ou de la valider).
9.
Si vous n’avez rien de tangible, réservez votre
jugement.
Eviter de
s’exalter pour une doctrine, une religion, une idéologie, une théorie
scientifique.
10.
N’oubliez pas que vous faites peut-être fausse route.
Les meilleurs scientifiques, eux-mêmes, se sont trompés sur certains sujets.
Car ils
étaient aussi humains que nous. Tout être humain est faillible. Nous sommes
tous faillibles. Tous les grands savants de l’histoire ont tous commis des
erreurs.
Newton s’est
acharné, sans résultat, une grande partie de sa vie, à prouver la validité de
l’alchimie.
Einstein dans
sa première version de sa théorie de la relativité générale, en 1915, s’était
trompé dans son calcul de la déviation gravitationnelle des rayons lumineux
autour du soleil. Et heureusement, il l’a corrigé.
(Source : Albert
Einstein créateur et rebelle, Banesh Hoffmann,
Helen Dukas, Maurice Manly, Collection Points
Sciences, Ed. Seuil, 1979).
J’espère que
mon exposé vous fera mieux comprendre ce qu’est l’esprit et la démarche
scientifiques.
11. Des exemples
concernant l’application de la méthode critique
Dans les pays
musulmans, on rapporte souvent les vertus miraculeuses du fruit et du miel de
jujubier (ou de son fruit, le jujube).
Par exemple, on trouve , sur Internet, des sites fournissant les affirmations
suivantes, ci-dessous, concernant le miel de Sidr
[miel de jujubier], affirmant qu’il serait bon pour :
·
les problèmes de foie,
·
les ulcères d'estomac,
·
les infections respiratoires,
·
les maladies résultant de la malnutrition,
·
les problèmes digestifs,
·
la constipation,
·
les maladies oculaires,
·
les plaies infectées et des brûlures,
·
les plaies chirurgicales (y compris les
césariennes),
·
favoriser la récupération rapide après
l'accouchement,
·
faciliter les menstruations,
·
mélangé à des plantes diverses il peut être utilisé
contre l'épilepsie, renforcer le système immunitaire.
·
anti-anémique = combat
l’anémie (manque de globules rouges)
·
antiseptique = détruit les microbes
·
apéritive = stimule l’appétit
·
béchique = calme la toux
·
digestive = facilite la digestion
·
diurétique = augmente la sécrétion d’urine
·
dynamogénique = augmente la force et l’énergie
·
émolliente = relâche, détend et amollit
·
fébrifuge = combat la fièvre
·
laxative = facilite le transit intestinal
·
sédative = qui calme
|
Sources : http://www.linfodumusulman.fr/le-miel-de-jujubier-sidr-bien-plus-que-du-miel/
, http://www.aslama.com/forums/showthread.php/31770-les-bienfaits-du-miel-de-Sidr
, http://info-mouslim.xooit.com/t2319-Miel-de-Sidr-du-Yemen-et-Huile-de-haba-saouda.htm
, http://www.saphirnews.com/mymodule/2236015/?id_annonce=158224&java=false&ajax=true
, http://www.miel-douceurs-orient.com/les-vertus-de-nos-produits.html
Or ces
affirmations ne sont pas prouvées scientifiquement.
Les données
pouvant, a priori, inciter le scientifique à l’esprit critique face à toutes
ces affirmations :
Les références au jujubier dans le Coran et les hadith :
Par exemple,
ce verset du Coran, parlant des gens ayant mérité le Paradis, indique que cet
arbre existerait au Paradis :
« Ils
seront parmi des jujubiers sans épines » [Sourate 56, Al-Wâqi`a (L’évènement), verset 28].
Un Hadith
rapporté par le chroniqueur Boukhari parle également
du jujubier lors du récit du Voyage nocturne et de l’Ascension (Al-Isrâ’ wa Al-Mi`râj) du Prophète Mohamet :
« Puis il
m’emmena vers "Sidrat al-Muntaha"
(le jujubier de la limite supérieure) dont les feuilles ressemblaient aux
oreilles d’éléphants et les fruits étaient [grands] comme les cruches. Au
moment où -par l’ordre d’Allah- le jujubier fut couvert de ce qui le couvrit,
il se transforma et aucune des créatures d’Allah ne pourrait décrire sa
splendeur. »
Source: http://www.aslim-taslam.net/article.php3?id_article=543
Les
scientifiques font attention au fait que les religions influencent énormément
les comportements alimentaires des croyants.
Il suffit que
le Coran ou le prophète préconise ou parle du jujube, en bien, pour que tous
les produits du jujubier soient parées de toutes les
vertus (hors de tout « contexte scientifique » validant ces
affirmations).
La puissance
du conditionnement (par son éducation, sa religion) peut être très grand sans
que le croyant ne s’en rende compte.
Lire à ce
sujet l’article ci-joint : The
ethnobotany of Christ's Thorn Jujube (Ziziphus spina-christi) in Israel, http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1277088/
La recherche des preuves scientifiques des vertus du
miel de jujube :
Il est très
difficile de trouver un article, dans les revues scientifiques d’excellence
(Nature, JAMA …), prouvant que le miel de jujubier a bien des nombreuses vertus
médicinales qu’on lui prête.
Il existe au
moins une étude nutritionnelle sur le fuit du jujube, mais pas sur
le miel : Etude nutritionnelle sur Ziziphus
spina-christi (Tanout,
Niger), http://www.eden-foundation.org/francais/articles_nutritionzizspina.html
Note : l’espèce Ziziphus
spina-christi est l’espèce
de jujubier cultivé au Yémen.
Donc, le
soupçon du scientifique sera de savoir si, derrière « l’effet magique » du miel
de jujube, n’interviendrait pas, même partiellement, l'effet placebo
[l’amélioration de la santé d’un patient sous l’effet d’une suggestion positive
et dans sa croyance forte aux vertus thérapeutiques du miel de jujube].
Par contre,
les
articles
scientifiques étudiant les différentes espèces de jujubier (Ziziphus
jujuba, Zisiphus mauritania, Ziziphus spina-christi), démontrent
l’existence d’un grand nombre de composants chimiques trouvées dans toutes les
parties du jujubier (feuilles, fruits, écorce, bois …) : Flavonoïdes,
Acides Phénoliques, Antioxydants, Peptides, Saponines, Polysaccharides etc.
Note : Toutes les espèces végétales surtout
invasives (comme le Ziziphus jujuba) ont tendance à développer beaucoup de molécules
pour se protéger des attaques de maladies (fongiques …), mais aussi pour aussi
faire concurrence aux autres plantes (par les effets allélopathiques
agressifs ou symbiotiques _ c'est-à-dire « amicaux » _) des
composants chimiques de cette plante émis vers les autres plantes (via le sol
et le système racinaire ou par la voie des airs …).
Tous ces
composants ont respectivement différentes activités : antidiabétiques,
antibactériennes, sédatives, anxiolytiques, hypoglycemiques,
hypolipidemiques, diuretiques,
Anti-ulcères, anticoagulantes, antiparasitaires (anthelminthiques),
anti-cancer, antiplasmodiales, antimycobactériales
(antibiotiques), anti-inflammatoires, anti Diarrhée, etc., peut-être
antipaludéennes ( ?) … mais aussi anti-fertilisantes …
Donc, il est
très probable que le miel de jujubier contienne des traces ou une certaine
teneur de tous ces composants chimiques.
Après ce
qu’il faut déterminer, c’est à quel niveau sont ces teneurs. Et seules études
scientifiques rigoureuses peuvent les déterminer.
Personnellement,
l’examen de tous ces composants m’inciterait à ne pas trop abuser du
miel de jujubier et des jujubes (le fruits).
Car les
saponines, dans certains cas rares, pourraient avoir quelques effets toxiques (source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Saponine#Toxicit.C3.A9).
Mais à faible
dose, la consommation du miel de jujube devait, peut-être, avoir des vertus
médicinales (mais, pour cela, il faudrait les étudier, d’une manière
strictement scientifique. Or les effets diététiques et médicinaux de toute
nourriture sont toujours difficiles à étudier).
Accessoirement,
je pense, personnellement, que les prix élevés atteints par le miel de Sidr du Yemen _ plus de 100 € le
kg _ (prix que sont prêts à payer les Saoudiens, par exemple) ne sont pas
justifiés.
Je suppose
que tous ces produits préconisés pour la santé _ le miel du jujube, la confiture
de gingembre, le miel de gingembre, l'Aloe vera etc. _ sont probablement diététiques, bons pour la
santé, … mais dans le cadre d’une alimentation équilibré et une vie saine.
Ce n’est, du
moins, que mon humble point de vue.
Sinon, le DDCSPP (service de
protection économique des Consommateurs) interdit sur le territoire français
toute communication portant sur les "allégations nutritionnelles et de
santé" concernant les denrées alimentaires.
Cf. Règlement
1924/2006 concernant les allégations nutritionnelles et de santé portant sur
les denrées alimentaires, Journal officiel de l'Union européenne L 404/9,
30.12.2006, http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:2006:404:0009:0025:FR:PDF
Ce exposé, ci-avant, a pour but de montrer que la recherche
scientifique consiste à tout vérifier, jusqu’au bout, d’une façon minutieuse,
dans le détail (et donc vérifier tout ce que l’on affirme sur les vertus
miraculeuses du miel de jujubier).
Cela consiste
à ne pas prendre pour argent comptant, mêmes les affirmations des saints, des
marabouts, de Jésus, de Mahomet, de Bouddha, …
Cette
démarche demande beaucoup de rigueur, mais aussi beaucoup d’honnêteté.
Le
scientifique vit dans la crainte de vivre dans des conditionnements cachées,
qui pourraient biaiser l’objectivité de la recherche scientifique qu’il a
entreprise.
Or un des
biais est de croire à quelque chose et de faire toute sa recherche dans le but
de démontrer ses croyances ou ses propres thèses _ dans un seul sens. C’est ce
que l’on appelle le « raisonnement circulaire » … Dans ce type de
raisonnement, il n’y a pas de thèse, d’antithèse et de synthèse.
La méthode
scientifique demande vraiment beaucoup de travail, mais aussi beaucoup
d’honnêteté et de recul. Elle exclut toute exaltation.
la méthode scientifique demande toujours de pousser aussi
loin que l’on peut les investigations, en ne se limitant jamais à la première
impressions.
Par exemple,
le prix Nobel de Chimie 1912, Victor Grignard, un
Lyonnais, lors d’une de ses expériences avait noté l’apparition d’un dépôt
brun, qu’il a pris d’abord pour un dépôt d’iode.
Mais pour en être vraiment sûr, il a
repris son expérience d’une façon plus rigoureuse, et ainsi il a découvert les
« Combinaisons organomagnésiennes », une réaction extrêmement importante en
chimie organique, qui lui a valu Nobel de Chimie 1912. C’est sa persévérance
qui lui a permis de ne pas passer à côté de cette importante découverte.
La pensée scientifique semble souvent
arrogante pour ceux qui ne la comprennent pas. Mais, en fait, bien au
contraire, elle demande beaucoup d’honnêteté. Un scientifique imposteur et
faussaire _ qui truque ses expériences pour les faire correspondre à ses
croyances et convictions _ ne dure pas longtemps dans le monde scientifique.
Pour être rigoureux et honnête, un
scientifique tente toujours, quand il le peut, de citer ses sources et, si
possible, plusieurs sources indépendantes.
Sur les « méthodes de désenvoûtement » pour
soigner les maux de tête (céphalées de tension) :
Je suis le président d’une
association médicale soutenant des malades
souffrant de certains maux de tête, particulièrement rebelles à tous traitement
_ un certain type de maux de tête appelés céphalées
de tension.
Des personnes bien intentionnées ne
proposent régulièrement des thérapies non validées scientifiquement, telles les
techniques de désenvoûtements, l’incisiothérapie (les
saignées).
Je vais juste aborder ici, ci-après,
la question des « techniques de désenvoûtements ».
Les « méthodes du
désenvoutement » ont, c’est certains, des effets psychosomatiques
certains. Bien plus que placebo, elles sont de l’ordre du choc psychique.
Mais nous sommes dans le domaine de
la pensée magique et non pas dans celui de la pensée scientifique. Et
mal pratiquées (par les sectes, par ex.) les « méthode du
désenvoutement » peuvent avoir des effets pires que la cause à traiter. Ce ne sont pas des
méthodes très contrôlées (scientifiquement …), donc elles peuvent être
dangereuses. Elles sont « SGDG », c’est à dire « sans garantie du
gouvernement ».
Dans une perspective psychiatrique, le
phénomène (i.e. l’envoûtement) est appelé « syndrome d'influence2 » et donne l'impression au sujet qu'il
est exproprié de lui-même. Il est analysé comme une catatonie avec
des processus hérités de l'animal et combinés à des structures psychiques plus
récentes3 (Sources : a) https://fr.wikipedia.org/wiki/Envo%C3%BBtement#L.27envo.C3.BBtement_dans_la_perspective_psychiatrique
b) Psychiatrie de l'adulte, T. Lemperière, A. Féline, J. Adès,
P. Hardy, F. Rouillon, Ed. Masson, 2nd édition,
2006, page 70, c) Éthologie et psychiatrie, Albert Demaret, Pierre Mardaga Ed., 979,
page 79).
Pour des
personnes très angoissées et/ou très dépressives, il y a aussi la solution
éprouvée du suivi thérapeutique sur le long terme (sur plusieurs années), avec les psychothérapies
analytiques et comportementales.
Le thérapeute
peut sortir des enfants ou de gens d’états terribles (souvent liés à des
maltraitances et de terribles carences affectives), grâce à une écoute
attentive et compréhensive, persévérante … de psychothérapeutes formés
et professionnels.
Au-delà d’un
certain niveau ou seuil d’angoisse, la personne risque de basculer dans les psychoses
avec hallucinations ou délires (dont les délires de persécutions).
Et dans ces
derniers cas, thérapeute peut être confronté à des impasses
thérapeutiques … avec des malades vivant dans les psychoses qui, a priori,
l’on n’arrive pas à guérir …
Comme je l’ai
déjà indiqué, à certaines personnes bien intentionnées proposant de nouvelles
thérapies pour guérir les céphalées de tension chroniques, il faut toujours
pousser l’investigation « scientifique » le plus loin possible, aussi loin que
l’on peut. Un train peut en cacher un autre. Surtout dans le domaine des
« sciences psychologiques », la « vérité » se présente
souvent la forme de poupées gigognes, un ôte une poupée et un trouve une autre
poupée, une autre vérité, et ainsi de suite.
Quand une
personne bien intentionnée affirme que « le coupable de cette tragédie :
une femme, épouse de son oncle, qui l'a ensorcelée. », j’incite cette
personne à pousser son investigation [enquête] plus loin.
Car à mes
yeux, ce genre d’argument _ de l’existence « d’énergies ou de fluides
occultes maléfiques » _ ne passerait jamais auprès les scientifiques.
La science se
doit d’expurger tout appel, comme force mystérieuse, à Dieu et au Diable. Si un
article, qui se veut scientifique, fait appel, très sérieusement, à Dieu et au
Diable, dans son contenu, pour expliquer tel ou tel phénomène de la nature, et
à l’exorcisme comme moyen pour le solutionner, il a aucune chance d’être publié
dans des revues scientifiques de référence, comme Nature, JAMA etc.
Derrière des
manifestations de possessions « diaboliques », il a souvent des « conflits
psychologiques » ~ insolubles … et la folie _ sous la forme de sa
manifestation extérieure, la « possession » _ est souvent une façon
d’extérioriser le « conflit intérieur », surtout si la personne a
été élevée dans un creuset superstitieux _ par exemple, dans une culture
superstitieuse où l’on croit aux djinns, aux possessions et aux
envoutements diaboliques.
Note : En France, ce genre de culture ne persiste
plus que dans le Berry et la Mayenne (des régions isolées).
Il existe
beaucoup de traumatismes que les personnes (les femmes) ne veulent pas révéler,
par exemple quand elles ont été victimes d’incestes à répétitions, de la part
d’un membre de leur famille (souvent le père).
Et tomber
dans la folie [dans le cas de la « possession diabolique » que me
relatait cette « personne bien intentionnée », cette « possession »
se manifestait par une « intolérance hyper-allergique à l’écoute du
Coran »] peut peut-être vouloir dire que malade [la
« possédée »] ne supporte plus l’atmosphère de grand hypocrisie d’un
de ses parents ou qui règne dans son foyer.
Le persécuteur
de quelqu’un a tout intérêt à faire croire que sa victime est folle ou envoûtée
( !).
Le père qui
viole sa fille ne voudra jamais le reconnaître et préféra justement faire
croire que sa fille est folle.
J’affirme
que, derrière ces manifestations de folies ou d’apparentes possessions, il y a
souvent des raisons cachées, très logiques et bien réelles … qui ne relèvent ni
des djinns, ni des esprits, des anges, des démons, des diables … mais de
la psychologie et des traumatismes ou plus rarement d’intoxications chimiques,
biochimiques, médicamenteuses, stupéfiantes etc. …. (par
exemple avec le LSD …).
Comme je l’ai
dit à mon interlocuteur, le tout est de savoir ce qu’on entend par
« envoûtement » :
1.
Est- ce que sont des influences occultes (cachées)
maléfiques ? (agissant à distance via un média mystérieux voire magique) ?
2.
Ou bien une emprise psychologique très forte
d’une tierce personne sur un autre, souvent plus fragile psychologiquement,
plus « suggestionnable » ? Emprise
souvent obtenue par la manipulation, une forte suggestion, un fort
conditionnement psychologique, les chocs psychiques (les menaces voilées et
cachées …) ? Via la mise sous influence permanente d’une personne ?
Ce sont ces
questions qu’il faut se poser.
La science
n’a jamais pu prouver le point 1, mais il a peut prouver le point 2. Elle n'a
d’ailleurs pas pu prouver aussi l’existence de la télépathie, des forces
occultes, de la télékinésie … malgré de nombreuses expériences (pour les
prouver) depuis le début du XX° siècle.
Sur l’incisiothérapie :
En supposant
que « l’incisiothérapie » puissent avoir
des vertus positives réelles (pas uniquement placebo) sur les céphalées de
tension, … de toute façon, elle devrait être une thérapie contrôlée, si
possible vérifiée et validée scientifiquement, par exemple, par la méthode du
« double aveugle » (Voir "Étude randomisée en double
aveugle", https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tude_randomis%C3%A9e_en_double_aveugle).
On ne doit
pas faire n’importe quoi avec celle-ci :
·
par exemple, il y a des âges limites bas et hauts et
un bon état physique des patients _ ceux sur lesquels elles pourraient être
pratiquées.
·
Le scalpel ou l’instrument utilisé pour l’incision
doit être totalement stérilisé.
·
En Europe, vous risquez de tomber sous le coup de
l’exercice illégal de la médecine.
A ceux qui
proposent ce genre de thérapies, j’insiste, auprès d’eux, à persévérer dans la
démarche et voie scientifiques et à éviter les thérapies alternatives qui
pourraient se révéler risqués mentalement ou physiologiquement pour les
patients.
Benjamin LISAN
PS. Sur le
philosophe d’origine perse, Ibn al-Haytham ou Alhazen, un des
découvreurs de la pensée scientifique :
Un grand
penseur « arabe » Alhazen (Alhazen
étant le nom latinisé d'Ibn al-Haytham) avait déjà
présenté, au XI° siècle, les prémices de la méthode scientifique (bien
avant Francis Bacon, Descartes …).
La méthode scientifique d’Ibn al-Haytham était
très similaire à la méthode scientifique moderne et comportait les procédures
suivantes 30:
1.
Observation
2. Définition du problème
3. Formulation
d’une hypothèse
4. Vérification de
l'hypothèse au moyen de l’expérimentation
5.
Analyse du résultat des expériences
6.
Interprétation des données et formulation des conclusions
7. Publication des résultats
·
Il a décrit son approche expérimentale dans l'introduction
de son livre « traité d’optique » comme suit 8:
« Nous
devons distinguer les propriétés des éléments et recueillir par induction ce
qui a trait à l'œil au moment de la vision et ce qui est lié à une sensation
uniforme, immuable, manifeste et non sujette au doute. Ensuite nous devons
progresser dans notre enquête et notre raisonnement, progressivement et méthodiquement,
en critiquant les postulats initiaux et en avançant avec prudence vers les
conclusions, notre objectif dans tout ce que nous faisons doit être l'objet
d'une inspection et d'un examen rigoureux, en évitant de suivre les préjugés et
en prenant soin dans tout ce que nous jugeons et critiquons de ne pas perdre de
vue que nous cherchons la vérité et de ne pas nous laisser influencer par une
opinion préconçue. »
— Alhazen
Source : Bradley Steffens (2006), Ibn
al-Haytham: First Scientist, « Chapter Five », Morgan Reynolds Publishing.
·
La méthode scientifique d’Ibn al-Haytham
[comme la méthode actuelle] a mis l'accent sur la recherche de la vérité :
« La
vérité est recherchée pour elle-même. Et ceux qui sont engagés dans une quête
du savoir par goût de la vérité ne sont pas intéressés par autre chose. La
recherche de la vérité est difficile et la route qui y conduit est ardue33... »
— Alhazen
Source : Alhazen (Ibn Al-Haytham) Critique of Ptolemy, translated
by S. Pines, Actes
X Congrès internationale d'histoire des sciences, Vol I Ithaca 1962, as referenced on p.139 of
Shmuel Sambursky (ed.
1974), Physical Thought from the Presocratics to
the Quantum Physicists.
Source :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Trait%C3%A9_d'optique#M.C3.A9thode_scientifique
« Celui
qui cherche la vérité n'est pas celui qui étudie les écrits des anciens et qui,
suivant sa disposition naturelle, place sa confiance en eux, mais plutôt celui
qui doute d'eux et qui conteste ce qu'il reçoit d'eux, celui qui se soumet à la
discussion et à la démonstration, et non aux dires d'un être humain dont la
nature présente toutes sortes d'imperfections et de carences. Ainsi, le travail
de celui qui étudie les écrits des scientifiques, si son but est d'apprendre la
vérité, consiste à se faire l'ennemi de tout ce qu'il lit, et d'appliquer son
mental au cœur et aux marges de son contenu, de l'attaquer de tout côté. En
menant cet examen critique, il doit aussi douter de lui-même pour éviter de
tomber dans le préjugé et la complaisance. »
À partir de
la citation d'Ibn al-Haytham, on peut identifier, à propos
de la pensée critique, les points suivants :
1.
Quand vous lisez ou entendez une affirmation, ne
l'acceptez pas sans douter.
2.
Essayez de trouver d'autres informations pour étayer
ou contredire l'affirmation, essayez de proposer des manières de démontrer la
validité ou le caractère erroné de l'affirmation, et mettez l'affirmation à
l'épreuve.
3.
Pendant cet examen critique, soyez conscient de vos
propres carences en tant qu'être humain. Prenez en compte vos propres opinions,
les nombreux risques de faire des erreurs de jugement, ou les préjugés que vous
pouvez adopter sans vous en rendre compte.
4.
Ayez conscience de la méthode que vous employez pour
évaluer une affirmation, et pensez à la fois à ses forces et à ses faiblesses.
Sources : a) Steffens, Bradley. Ibn-al
Haytham: First Scientist, Morgan Reynolds Publishing.
b) Voir aussi
les critiques de livres dans The Fountain Magazine,
n° 63, mai-juin 2008.
c) La pensée
critique, Ertan Salık,
Philosophie des sciences, http://www.ebrumagazine.com/article/la-pense-critique
C’est assez
remarquable pour un penseur du XI° siècle.
Certains
penseurs pensent qu’il a influencé la pensée scientifique médiévale occidentale
_ comme le philosophe médiéval Francis Bacon …