Projet de haies pour protéger
des plantations d’arbres à huiles essentielles à Madagascar
Par Benjamin LISAN, Paris, le 19
décembre 2010.
_ Pour voir le sommaire,
cliquez sur ce lien
_.
Des
agriculteurs cultivateurs d’arbres à huiles essentielles de la région de Ranomafana (à 50 km de Fianarantsoa, centre de Madagascar,
sur la route de Manakara) ont leur plantation
grignotée par les chercheurs d’or d’une rivière aurifère qui longe leurs
propriétés.
Eriger
une barrière de protection dissuasives, à base de haies d’épineux, autour des
plantations afin d’éviter que les plantations soient détruites par les fouilles
des chercheurs d’or. Si possible, choisir des espèces épineuses malgaches de préférence aux
espèces importées.
Ravages de l’orpaillage.
Au
bord d’une rivière torrentueuse ou calme par moment, pouvant être sujette à des
crues soudaines dues aux cyclones (un fois tous les 10 ans).
Leur
terrain est à proximité du Ranomafana national park, une forêt primaire pluviale.
La région et
vallonnée et humide.
Un
défrichement de sol en pente,
suivi de fortes pluies peut conduire à la destruction complète du sol. À Madagascar des épaisseurs de 3 à
4 m de sol peuvent être ainsi emportés après déforestation, en une saison des
pluies là où le sol forestier avait mis des millions d’années à se constituer.
La rivière aurifère des chercheurs d’or (dans le parc national de Ranomafana).
Sols sablonneux, légers, meubles. Sous-sol latéritique (pauvre).
Hauteur de la couche d’eau douce variable, en fonction de la
pluviométrie.
A
vérifier et compléter.
Il y a la nécessité de connaître la profondeur de la nappe phréatique.
Mais étant proche d’une rivière, cette profondeur devrait être faible. Il n’y a
peut-être pas besoin d’arroser la haie et y apporter une irrigation ?
Une étude sur les épisodes de sècheresse de la région est aussi à
prévoir.
La région est
humide avec plus de pluviométrie vers décembre.
A
vérifier et compléter.
Pour
protéger les plantations et pépinières nous avions le choix entre la palissade
en bois, une clôture en fil de fer barbelée, une clôture électrifiée (pour
éloigner les herbivores), une haie grillagée _ toutes ces solutions étant
couteuses et peu écologiques _ et la haie vive à base d’arbustes ou d’arbres
épineux _ solution plus écologique et demandant moins d’entretien sur le long
terme.
Nous
avons choisi une haie vive, pour des raisons écologiques, parce qu’elle peut
introduire de la biodiversité et parce qu’elle peut fournir du bois aux
habitants locaux.
Comme
le « Centre international pour la recherche en agroforesterie (CIRAF/ICRAF) »,
nous proposons une haie vive améliorée, composée d'arbres à usages multiples,
généralement épineux, qui sont densément plantés sur le pourtour de la parcelle
à protéger. Trois à cinq ans après son installation, la haie vive offre une protection
durable aux cultures, tout en favorisant la conservation de la ressource
arborée (Djimdé 1998). On suppose qu'une
meilleure protection des cultures permet l'obtention de meilleurs rendements
et, dès lors, un surplus de production pouvant être vendu sur le marché (voir
chapitre suivant).
On
peut créer une haie d'arbustes épineux, de buissons épineux, d’arbres épineux
et d’arbustes fruitiers épineux (ou non) _ citronniers …_, afin de favoriser la
biodiversité _ la haie servant de refuge aux animaux, oiseau, aux arbres
fruitiers etc.
Eglantiers sauvages
(cynorhodon) pouvant servir de haie de protection épineuse. |
Haie sèche ou
« henkang » (branches épineuses
mortes : solution non retenue ici). |
Barrières de
protection épineuses protégeant certains villages africains.
La
FAO propose les espèces suivantes, pour les haies d’épineux en région tropicale:
Espèces |
Pluviométrie |
Pluviométrie |
Agave sisalana |
X |
X |
Bauhinia rufescens |
X |
X |
Citrus lemon |
X |
X |
Dichrostachys cinerea |
|
X |
Haematoxylon brasiletto |
|
X |
Moringa oleifera |
X |
X |
Ziziphus mauritiana |
X |
X |
Ziziphus mucronata |
|
X |
Dichrostachys cinerea |
|
X |
Ziziphus mucronata |
|
X |
Tableau 1 – Espèces d’arbres
recommandées pour les haies vives dans les aires sèches et semi-arides de l’Afrique de l’Ouest (de Louppe, 1999).
Source : Live Tree Fences and Ligneous Windbreaks, FAO, http://www.fao.org/ag/againfo/programmes/en/lead/toolbox/Tech/22Livef.htm
Nous privilégierons
ces espèces ou plutôt les espèces équivalentes malgaches.
Mais nous pourrions aussi utiliser différentes espèces d’euphorbiacées[1] _ il y a en beaucoup à Madagascar _, diverses espèces tropicales de figuiers de barbarie _ fréquents à Madagascar _ et de rosiers sauvages (types « églantiers cynorhodon » etc.), l’Euphorbia milii
très connue de tous à Antanarivo planté en bas des murs ou des jardins comme haie défensive ou encore le Barleria lupulina, endémique de Madagascar, qui est utilisé comme haie défensive et décorative jusqu'en Thaïlande et en Californie et Floride[2] [3].
Barleria lupulina (Acanthaceae) ©Lucile Allorge |
Barleria lupulina |
Clôture
à cactus épines jaunes (Opuntia monacantha - Cactaceae) et sisal (© Lio) |
Bauhinia
rufescens |
Agave Sisalana © Photo Lucile Allorge |
Fruit
de l’Opuntia monacantha - Cactaceae |
Ziziphus mauritiana |
||
Lawsonia inermis |
Figuier
de barbarie |
Acacia senegal (avec la gomme arabique sortant du tronc) |
Euphorbia balsamifera |
Jatropha curcas (produit un biodiesel) |
Moringa oleifera (produit de l’huile comestible) |
Euphorbia milii Arbuste épineux très répandu à Madagascar,
aussi bien sur sa côte que sur ses "hauts plateaux"[4]. |
Rosier (Rosaceae) Photo de Benjamin Lisan prise le long de la RN7. |
Attention !! Certaines plantes _ comme l’Agave sisalana etc. _ peuvent
être très envahissantes (invasives) et se comporter comme des « pestes
végétales ».
Dans
le doute nous choisirons toujours des espèces indigènes (locales), avant d’en
introduire des nouvelles dans la région.
Sur les techniques de création de haies et bocages, voir l’ouvrage
de D. Soltner indiqué ci-dessous :
Exemple de haie à 3 niveaux
(source « Planter des Haies », Dominique Soltner).
Mieux vaut
préférer planter les jeunes plants sur butte de terre de
Il faudra
déterminer :
1)
Quelles plantes seront mélangées dans la haie (si elles sont
compatibles entre elles).
2)
Quelle sera leur disposition et tous les combien(s) de mètres.
(Informations à
trouver).
Techniques et règles pour la plantation des haies et rôles des
haies.
Source de ces schémas : « Planter des Haies » de
Dominique Soltner.
Il vaut
mieux planter à
Il faut ensuite COUVRIR LE SOL.
Un principe agronomique est trop souvent
méconnu : pas d'herbe à moins de
Procédés couverture du sol pour
économiser l'eau du sol : LE PAILLAGE NATUREL.
Le paillage naturel utilise de nombreux
déchets végétaux : paille, foin, tontes de gazon, écorces et branchages broyés.
La plantation des haies sur film plastique à partir de
Il donne des résultats équivalents sinon
supérieurs, aux autres techniques (film plastique ...), à condition d'être très
bien appliqué.
1 - Le paillage naturel AVANT plantation : nouvelle méthode
de "culture des haies"
L'idée nouvelle de cette méthode est de
préparer le sol 6, 8 à 12 mois avant la plantation, non par l'action de
machines, mais par l'ameublissement et l'enrichissement qu'assurent les vers de
terre sous une couche de paille très épaisse.
La condition est que le sol ait été
préalablement débarrassé des mauvaises herbes vivaces (Chiendent, Orties,
Ronces, Chardons ...) que favorise le paillage. Une destruction qui peut se
faire soit par griffages répétés en périodes sèches, soit chimiquement.
2 - Le paillage naturel APRÈS plantation : la double
couverture compost-paille
Après la plantation des arbres et
arbustes sur sol nu, on commence par entourer chaque plant d'une fourchée de
compost ou de fumier décomposé.
Puis on recouvre cette couche
nourricière, d'un épais paillage de paille ou de foin, de 10 à
En cours de saison, on pourra renforcer
ce paillage soit par une nouvelle couche de paille ou de foin, soit par des
tontes de gazon, en couches fines si possibles sèches : évitez les grosses
couches de tontes humides qui donne une pourriture grasse très nuisible.
3 - Paillage sur compost : la "méthode Jean Pain"
Cette couverture du sol par une couche de compost protégé du soleil
par un épais paillage, tel est l'essentiel de
Grâce à ce procédé, des cultures
exubérantes de légumes sans arrosage sont possibles sous climats très chauds et
secs (Voir Les Bases de
Du point de vue biologique du sol, la
méthode "fumier et paillage en surface" est semblable à ce qui se
passe en forêt.
(source photo D. Soltner).
compost : 5 à
1) les vers
de terre, attirés en surface par le compost et la paille, aère le sol par leurs
galeries.
2) les
bactéries décomposent compost et paille dont les éléments descendent aux
racines par les pluies.
3) les vers
de terre incorporent dans tout le sol par leurs déjections l’humus formé dans
leur tube digestif.
L’idéal
serait l’irrigation par la technique du goutte à goutte (mais chère).
Sinon,
il reste l’arrosage manuel avec des arrosoirs.
Par
exemple, mettre à contribution les villageois, les écoliers, les scouts, les
chantiers de jeunesses etc.
Les
cultivateurs d’arbres à huiles essentiels.
En conflit
avec les chercheurs d’or (orpailleurs).
(Les
autorités locales sont peu impliquées).
Orpailleur malgache |
Orpailleur malgache (suite) |
Vue sur le parc de Ranomafana. |
Ravintsara (plantation à d). |
Collecte d’ylang-ylang |
Distillation des huiles essentielles |
La
plupart des habitants à la campagne, à Madagascar, utilisent le bois coupé, des
environs, pour faire cuire leurs aliments. Ce qui peut contribuer à la
déforestation de ces campagnes et des forêts environnantes. Etant donné
l’émondage (la coupe régulière de ses branches, par les habitants) auxquels les
arbres (et haies) sont exposés, il faut instaurer une discipline stricte au
niveau du village, sur les règles de coupes (façon ou non de
« mutiler » les branches) et sur la quantité de bois prélevée sur les
haies. Par exemple, édicter des règles (selon une charte) sur :
Il
y a donc une gestion des coupes à prévoir et à mettre en place auprès des
villageois (avec un planning des coupes, selon la « parcelle
forestière » envisagées).
Il
faut aussi couper régulièrement la haie, pour l’entretenir et éviter qu’elle
prolifère ou s’étende trop.
Les
coupeurs de bois pourront être munis d’une échelle et d’une paire de gants de
jardinier (en peau, en cuir) afin d’éviter aux « jardiniers » de la
haie de se piquer ou de se blesser avec les épines des plantes épineuses. Ils pourraient
disposer aussi d’une scie égoïne et d’un fort sécateur pour couper les branches
des arbres de la haie.
Et
d’une charrette à zébus (ou d’une remorque et d’un tracteur) pour récolter le
bois.
(A ajouter au
projet principal de construction de haies d’épineux).
Ce
qui serait mieux pour éviter trop de pression environnementale des êtres
humains sur la ressource bois et donc sur les haies, serait aussi de développer
les cuiseurs solaires pas chers (de type boîte) et le biogaz (à base de baril
d’essence, comme récipient, de chambre à air de camion, pour stocker le biogaz,
ou sous la forme de cuves maçonnées voûtées (plus coûteuses)) dans les villages
environnants.
Distillation de fleurs (d’ylang
ylang).
A voir ???
Lors
de notre étude, nous consulterons plusieurs experts des haies vives en région
tropicales humides.
Experts des sols :
Experts
des haies tropicales :
Partie
non encore réalisée (not yet).
Partie
non encore réalisée (not yet).
Partie
non encore réalisée (not yet).
Sur les
plantes de Madagascar :
[1]
Plantes de Madagascar (Atlas), Lucile
Allorge, Ulmer, 2008.
Sur les
haies d’épineux et arbres et arbustes de zones arides et semi-arides
En anglais :
[1] Non-timber
uses of selected arid zone trees and shrubs in Africa, F. E. M. Booth,G. E. Wickens, FAO
Conservation Guide, 1988, Rome.
[2] Live Fences, Cherry, S.D. & Fernandes, E.C.M. 1999. http://ppathw3.cals.cornell.edu/mba_project/livefence.html
(includes good example photos and descriptions as well as additional
references).
[3] Availability and Role of Multipurpose Trees and Shrubs in Sustainable
Agriculture in
[4] The case of live hedges in the Central Plateau
of
[5] Technical
advisory notes on live fencing in semi arid
[6] A socioeconomic
evaluation of live fencing and windbreak agroforestry technologies in
[7] Assessing
autonomy among Sahelian woman: an analitical
framework for women's production work. Simard, P., 1998. Development
in Practice 8 (2): 186-202.
En
Français :
[a]
Les haies vives défensives en zones sèches et subhumides d'Afrique de
l'Ouest. Atelier Jachères, Dakar. Louppe, D., Yossi H. 1999.
[b]
Temps des villes, temps des vivres: l'essor du vivrier marchand en Côte
d'Ivoire. Chaléard, J.-L., 1996. Karthala, Paris. 661
p.
[c] Propagation
et comportement d'espèces à usages multiples en haies vives pour la zone
sahélo-soudanienne: résultats
préliminaires d'essais menés à Gonse et Dinderesso (Burkina Faso), Depommier, D., 1991, in:
Riedacker, A., E. Dreyer, C. Pafadnam
et G. Bory (éd.). Physiologie
des arbres et arbustes en zones semi-arides. 20 mars - 6 avril 1990. Groupe
d'Étude de l'Arbre Observatoire du Sahara et du Sahel, Paris et Nancy, France.
pp. 155-165.
[d]
L'expansion des marchés ouest-africains
des produits végétaux frais. Harre, D.M., 1997. Les
Cahiers de la Recherche et du Développement 44: 86-99.
[e]
Rapport annuel d'activités, campagne
agricole 1998/1999. Ministère du Développement Rural et de l'Eau, 1999. Bamako,
Mali. 101 p.
[f]
Campagne africaine en devenir. Arguments, Pélissier, P., 1995. Paris. 318 p.
[g]
La dynamique des systèmes agraires dans le Sud-Ouest Nigérien: le cas des
cultures de contre-saison dans la région du Boboye, Yamba, B., I.M. Bouzou et B.
Amadou, 1997.. In: Pratiques de gestion
de l'environnement dans les pays tropicaux. DYMSET, CRET, Singaravélou (éd.). Talence. pp. 295-309.
[h] La jachère en Afrique tropicale: rôles,
aménagement, alternatives, Volume 1, Actes du séminaire international, Dakar, 13-16 avril
1999, Christian Floret,Roger Pontanier,
John Libbey Eurotext editeur (en coopération avec l'IRD, le CORAF, la CE),
_ sur les techniques de haies vives, voir page 730.
[i]
Régression et dégradation des sols,
http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9gression_et_d%C3%A9gradation_des_sols
Sur
la plantation de haies et de bocages :
[j] Planter des haies. Méthodes de création de
haies et bocages,
Dominique Soltner, collection Sciences et Techniques
Agricoles, 49130 SAINT-GEMMES-SUR-LOIRE. Prix 22,60 €. On trouve ce livre, à la
librairie «
[1] Live Tree Fences and Ligneous
Windbreaks, FAO, http://www.fao.org/ag/againfo/programmes/en/lead/toolbox/Tech/22Livef.htm
[2] Cultivation of jatropha curcas in
[3] The live database in
On
pourrait se procurer les jeunes pousses ou les graines :
Impacts
environnementaux positifs
Les impacts
environnementaux négatifs
Impacts
sur la productivité du bétail
Source :
http://www.fao.org/ag/againfo/programmes/en/lead/toolbox/Tech/22Livef.htm
Sommaire
4 Type
de sol et nappe phréatique
6 Type
de barrière de protection retenue
8 Le
problème des plantes envahissantes
9 Techniques
de plantation de haies
11 Acteur
locaux et déterminants socioculturels.
13 Développement
de projets annexes
15 Experts
consultés ou à consulter
20 Annexe
: Où se procurer les plantes ?
21 Annexe :
impacts d’une haie
[1] L’inconvénient des euphorbiacées étant qu’elles sont toutes plus ou moins toxiques du fait de leur sève toxique (à quelques exceptions près).
[2] Au lieu du berberis, qui peut faire des ravages par la dissémination des fruits et devenir envahissante (source : Madame Lucile Allorge, botaniste du Muséum d'Histoire Naturelle de Paris).
[3] Nous remercions Madame Lucile Allorge pour les informations fournies ici.
[4]
Mais je ne connais pas son nom. Cette plante est plutôt dissuasive pour tout
homme voulant traverser une haie faite avec cette plante, en dépit du fait que
cette plante n'atteint jamais plus de