Lutte contre l’érosion et la déforestation à Madagascar

 

Projet proposé par B. LISAN, V1, du 30.9.04

 

1      Résumé. 1

2      Problèmes d’érosion et de déforestation à Madagascar 1

3      Conscientisation des paysans à ces problèmes. 4

4      Pistes et méthodes pour résoudre le problème. 4

4.1       Utiliser les méthodes de production de « terra preta ». 4

4.2       Techniques de paillage et compostages. 6

4.3       Utiliser les méthodes de « semis directs ». 7

5      Proposition de programme. 8

5.1       Contraintes. 9

5.2       Le choix du site pilote. 9

5.3       Institutions locales participantes. 9

5.4       Laboratoire français participants. 10

5.5       Les thèmes abordés. 10

5.6       Travailler en synergie. 11

5.7       Disciplines concernées. 11

5.7.1        INTERACTIONS « SOLS, EAUX DE SURFACE, EAUX PROFONDES ». 12

5.7.2        INTERACTIONS « HYDROLOGIE, SOLS, MILIEU HUMAIN ». 12

5.7.3        INTERACTIONS « PHYSICO-CHIMIE, REGIME HYDROLOGIQUE, PHYSIOLOGIE, MICROBIOLOGIE ». 12

5.7.4        INTERACTIONS « MILIEU HUMAIN, MILIEU PHYSIQUE, AGRONOMIE ». 12

5.7.5        LES "EMBOITEMENTS D'ECHELLE". 13

6      Sources, pistes financement possibles. 14

7      Conclusion. 14

8      ONG et centres environnementaux travaillant à Madagascar 17

9      Livres. 19

 

1       Résumé

 

Ce dossier propose 2 solutions pour endiguer les Problèmes d’érosion et de déforestation à Madagascar :

 

1)     emplois de semi directs pour les cultures (cultures alternées au niveau saisons _ riz, soja, …, l’été, avec blé …, l’hiver _, et coexistence au même moment, sur la même parcelle, de plantes alimentaires, avec des plantes productrices de biomasse _ cresson de Pata, safrinhas, soja, riz pluvial long fin, test de l’emploi de l’éleusine à Madagascar …).

2)     production de terre noire fertiles dans les zones humides et proches des forêts humides (emploi de déchets organiques, de paillage, compost, de système "de cercle de cendre" …).

2       Problèmes d’érosion et de déforestation à Madagascar

 

Madagascar est l’un des cinq pays où la diversité est maximale et qui rassemblent 60-70% de la biodiversité du monde. Madagascar abrite 180 espèces de reptiles et 170 espèces d’amphibiens, les 2/3 de celles recensées dans le monde. Madagascar partage l’endémisme le plus élevé du monde avec la Nouvelle Calédonie. En effet, y sont endémiques 85% des espèces végétales, 90% des espèces et 70% des genres pour la faune. A Madagascar, 44% des espèces de mammifères sont menacées de disparition (devant 32% aux Philippines, 8% aux U.S.A. et 4% au Canada).

Les cultures sur brûlis ou tavy, l’exploitation sauvage d’essences rares ou précieuses (ébène : 97 espèces dont 96 endémiques, palissandre : 48 espèces dont 47 endémiques) et le ramassage du bois de feu (°) font, chaque jour, reculer la forêt en particulier la forêt tropicale humide.

 

(°) Note : En 1993, les Malgaches ont consommé 1,8 kg de bois par jour et par habitant. Le bois, qui a une valeur énergétique de 1 500 kJ/kg, est le plus souvent transformé en charbon de bois plus commode à transporter comme à utiliser, et plus énergétique (32 000kJ/kg). Il faut 12 kg de bois frais pour faire 1 kg de charbon de bois, ce qui se traduit par plus de 80% de perte d’énergie.

 

Dans les zones plus sèches de l’ouest, ce sont les feux de brousse allumés par les pasteurs qui sont à l’origine du recul de la végétation naturelle.

Ce sont aussi, plus rarement, les exploitation minières actuelles et passées (comme au début du siècle, la destruction de la végétation unique de la partie sommitale du Tsaratanana, point culminant de la Grande Ile).

En 1985, la forêt ne couvrait déjà plus que le tiers de sa surface d’origine, avant l’arrivée de l’homme.

 

(source: http://amis.univ-reunion.fr/Conference/Complement/51_madagascar/index.MADAGASCAR.html ).

 

Il est certain que la disparition du couvert végétal, en particulier des arbres, contribue à l'érosion au lessivage des sols (++) et à l'apparition de latérites (sols très appauvris) (+).

Pour résumer les causes principales identifiées de déforestation et d'érosion sont donc :

 

  1. la culture itinérante sur brûlis forestier,
  2. les feux de renouvellement de pâturage non contrôlés,
  3. les feux de brousse divers,
  4. l'exploitation illicite de bois (charbon de bois, bois d'oeuvre de type palissandre....),
  5. le prélèvement de bois de chauffe.

 

 

Source image satellite de la « Nasa » : http://earthobservatory.nasa.gov/Newsroom/NewImages/images.php3?img_id=15345

 

(+) Latérite : sol ferrugineux, couvrant une grande partie de la zone tropicale humide, formé par la dégradation des roches, durant des siècles de chaleur tropicale et de fortes pluies. Ce processus déshabille le sol de toutes les substances nutritives hormis l’oxyde de fer.

 

(++) Latérisation : Formation d’un sol latéritique. La latérisation se produit quand un sol ferralithique lessivé durant la saison des pluies est ensuite chauffé par le soleil en saison sèche. L'actuelle économie agricole à Madagascar stérilise progressivement les sols, fait perdre aux populations le bénéfice d'un défrichement pénible qu'il faut recommencer chaque fois que l'on change de terrains; elle favorise la déforestation, l'érosion et la latérisation. Les bases (les sels minéraux), à savoir le calcium, le magnésium, le potassium… et la silice, sont éliminés, alors que l'argile et les oxydes de fer s'accumulent (latérisation).

 

Un profil latéritique comprend, de haut en bas :

 

Source : http://atlas.sca.uqam.ca:2000/mgito/galt.html

 

<<On constate qu'à Madagascar, l'érosion du sol est surtout anthropogène. La conséquence en est une grande savanisation de la surface de l'Ile.
Cette érosion se présente sous deux formes :
· Les Lavaka affectant les versants des hautes terres malgaches, intéressant la couche arable et les couches plus profondes du sol, allant jusqu'à la roche mère.La forme du lavaka est en U quand le sol est meuble, et elle est en V sur un sol plus résistant.
· Les Sakasaka illustrant de façon remarquable la fragilité des sols et leur danger d'affouillement. Ils seraient la conséquence directe du surpâturage et de la déforestation sur les surfaces planes ou peu ondulées, atteignant parfois 1 km de long.
Les conséquences de l'érosion peuvent être une baisse de fertilité des sols fragiles et la dénudation des sols au niveau des bassins versants.>>
Source : http://www.biodiv.org/doc/world/mg/mg-nr-01-fr.pdf

 

3       Conscientisation des paysans à ces problèmes

 

La mauvaise situation économique du pays, la pauvreté et le faible niveau de technologie agricole aggravés par l'augmentation rapide de sa population sont les principales causes de la dégradation des ressources naturelles, de la déforestation, des feux de végétation, de l'érosion et de la chute de la fertilité des sols.

La malnutrition chronique touche un enfant sur deux à Madagascar. 70 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté (article publié le 19 février 2004).

Source : http://www.ccifm.mg/paper.cfm?IdArticle=1870&IdPublication=27

 

A Madagascar, ce sont les habitants de la forêt eux-mêmes qui allument ces incendies immenses pour cultiver de nouveaux champs de riz.

 

Les riziculteurs, à cause de la pauvreté, bien que conscients des effets néfastes d'un environnement en constante dégradation,  semblent être dans l'incapacité de contribuer à éviter les problèmes de sédimentation, d’érosion et de latérisation.

4       Pistes et méthodes pour résoudre le problème

 

Ici nous discuterons des diverses pistes et solutions et de la comparaison de leur efficacité respective :

 

4.1      Utiliser les méthodes de production de « terra preta »

 

La « terra preta » est une terre noire, très fertile, qu’on trouve dans le bassin amazonien au Brésil et d'autres régions de l'Amérique du Sud comme l'Equateur, la Bolivie et le Pérou, mais aussi en Afrique Occidentale (Bénin, le Libéria) et en savanes de l'Afrique du Sud.

Les scientifiques la considèrent comme d’origine humaine (« anthropogénique »),  car souvent situées proches de villages ou d’anciennes implantation humaines (en Amérique du sud, il y a souvent présence de céramiques dans les zones à terra preta).

Sa fertilité serait du à sa haute teneur en charbon de bois et de résidus de combustion incomplète. Cette combustion a probablement consisté en des brûlis de fonds de terre (incendies de parcelles et du matériel restant sur la parcelle après récolte), de rondins de reste et des branches, des mauvaises herbe, des restes de récolte, la végétation de croissance de deuxième abattage et les proches détritus de forêt et le carbone du feu de cuisine et de la cendre transférée de maisons. Une telle combustion de fonds de terre a été décrite pour le Kayapo (S.Hecht/D.Posey) et pour d'autres groupes indiens dans Amazonia. Donc cette idée n'est pas juste hypothétique.

Le système "de cercle de cendre" bien connu nommé « citememe » (élagage de branche, l'empilement et la combustion) sur des sols appauvris en Afrique Centrale est un autre exemple.

La présence fréquente de pièces de végétation carbonisées noires persistantes, dans ces  « terra preta », proviendrait de combustions complètes moins chaudes que les feux de culture, qui eux ne semblent pas former des terres sombres.

D'autre pratiques de culture intensives, comme paillage et compostage, auraient aussi contribué à l’amélioration organique de sol.

 

Source : Terra Preta Symposium June 13 - 14, Benicassim, Spain Organized by William I Woods and Bruno Glaser

http://www.geo.uni-bayreuth.de/bodenkunde/terra_preta/Agenda_symposium.htm

http://www.geo.uni-bayreuth.de/bodenkunde/terra_preta/Denevan_abstract.html

W. Denevan, P.O. Box 853, Gualala, CA 95445. Email: sbden@saber.net.

 

Donc l’idée serait de produire et d’utiliser de la “terra préta” à Madagascar, en utilisant :

1)     les déchets organiques (retournée) _ tels que fanes ... déchets de palmiers, déchets de manioc, paillis organiques, déchets du ménage …

2)     emploi d'excréments et de déchets animaux _ tels ceux des humains (système chinois), des poules, des cochons, ... (extraire aussi ces déchets et les terreaux azotées, autour des points d'eau, en général riches en nitrates, utilisés par le bétail).

3)     le paillage et le compostage (technique facile à mettre en œuvre) (et de biomasse : voir paragraphes 3.2 et 3.3),

4)     la combustion incomplète des pailles dans les champs de blé, millet, sorgho, maïs, riz, après moissonnage (il existe des projets faisant tourner et alterner culture du riz en saison humide, et du blé en saison sèche. Source : http://agroecologie.cirad.fr/pdf/mora4.pdf  )  ...

5)     le système "de cercle de cendre", obtenu par élagage de branches _ prélevés de façon économe dans la forêt _, leur empilement et leur combustion, sur les parcelles cultivées, après le moissonnage (note: c’est la technique principale pour la production de « terra preta »...)

6)     emploi de résidus et du charbons de bois des feux de camps domestiques...

7)     voire utilisation de cendres volcaniques, pouzzolanes, ponces volcaniques (++) ...

 

(++) Note : il existe des reliefs volcaniques très divers à Madagascar : par ex. au nord, les massifs du Tsaratanana (2 886 m), de l'Ankaratra (2 643 m) et au sude, de l'Andringitra (culminant à 2 658 m au pic Boby).

 

 terra preta au Brésil.

(source sur le site : http://www.geo.uni-bayreuth.de/bodenkunde/terra_preta/ ).

4.2      Techniques de paillage et compostages

 

Le paillage naturel utilise de nombreux déchets végétaux : paille, foin, tontes de gazon, écorces et branchages broyés.

 

1 - Le paillage naturel AVANT plantation : nouvelle méthode de "culture des haies"

 

L'idée nouvelle de cette méthode est de préparer le sol 6, 8 à 12 mois avant la plantation, non par l'action de machines, mais par l'ameublissement et l'enrichissement qu'assurent les vers de terre sous une couche de paille très épaisse.

La condition est que le sol ait été préalablement débarrassé des mauvaises herbes vivaces que favorise le paillage. Une destruction qui peut se faire soit par griffages répétés en périodes sèches, soit chimiquement.

 

2 - Le paillage naturel APRÈS plantation : la double couverture compost-paille

 

Après la plantation des arbres et arbustes sur sol nu, on commence par entourer chaque plant d'une fourchée de compost ou de fumier décomposé.

Puis on recouvre cette couche nourricière, d'un épais paillage de paille ou de foin, de 10 à 15 cm d'épaisseur, à raison de 2,5 à 3 kg au m2.

En cours de saison, on pourra renforcer ce paillage soit par une nouvelle couche de paille ou de foin, soit par des tontes de gazon, en couches fines si possibles sèches : évitez les grosses couches de tontes humides qui donne une pourriture grasse très nuisible.

 

3 - Paillage sur compost : la "méthode Jean Pain"

 

Cette couverture du sol par une couche de compost protégé du soleil par un épais paillage, tel est l'essentiel de la méthode Jean Pain.

Grâce à ce procédé, des cultures exubérantes de légumes sans arrosage sont possibles sous climats très chauds et secs.  On obtient une fertilité et une économie d'eau qui s'expliquent par l'intense activité des verres de terre et des bactéries (voir dessin page ci-dessous).

Du point de vue biologique du sol, la méthode "fumier et paillage en surface" est semblable à ce qui se passe en forêt.  

Sources : Les Bases de la Production Végétale Tome I, collection Sciences et Techniques Agricoles, 49130 SAINT-GEMMES-SUR-LOIRE

: « Planter des Haies » de Dominique Soltner, même éditeur.

 

(Source Dominique Soltner)

4.3      Utiliser les méthodes de « semis directs »

 

Le semis direct consiste à ne pas labourer sa terre, à semer une plante couvre-sol (cresson de Pata, voir dossier « Culture de la brède mafane » de l’association) qui va fixer l'azote de l'air, stabiliser le sol, garder l'humidité des pluies et protéger le sol des rayonnements durs du soleil vertical (Pas de formation de latérite).Les mauvaises herbes ne poussent pas sur le sol recouvert d'un vrai tapis dense. On tue ensuite ce couvert végétal (pesticide) et on sème le riz sur cette couche de paille humide. Le riz va germer et s'élever au-dessus de cette pellicule protectrice qui va céder au sol pauvre ses substances minérales et organiques en pourrissant (Méthodes déjà employés à Madagascar).

(source de ce schéma, sur le site sur la déforestation à Madagascar ci-après).

 

Le semis direct existe depuis 20 ans au Brésil, il est désormais exploité à grande échelle dans les terres du centre, d'une façon quasi-industrielle. Les rendements sont excellents, durables, et avec plutôt moins d'investissements par rapport à une culture classique (pas de labourage).

 

Source sur ces techniques et la déforestation à Madagascar :
http://membres.lycos.fr/deforestmada/le%20semis%20direct.htm

(émail : deforestmada@multimania.com ).

 

Source canadienne sur le semi direct :

http://www.gov.on.ca/OMAFRA/french/environment/no_till/no_till.htm

 

5       Proposition de programme

 

L'objectif du projet est :

1)     la mise au point des systèmes de semis directs (SD) et l’amélioration de leurs performances agro-économiques, en particulier par la réduction des coûts de production et leur capacité à séquestrer le carbone,

2)     la création de matériel génétique dans les systèmes de SD

3)     la formation des acteurs du développement.

 

<<Les travaux sont essentiellement orientés vers les culture de riz, soja et les nouvelles introductions d’espèces pour la production de biomasse en safrinhas, qui sont les cultures de succession du riz, du soja, du maïs, pratiquées avec un minimum d’intrants ou sans intrants . Les systèmes testés, tous en semis direct, peuvent intégrer l’élevage tous les ans, ou avec des rotations comportant 3 ou 4 ans de cultures en semis direct sur biomasse de couverture, et 3 ou 4 ans de pâturages, ou avec des systèmes surcouvertures vivantes fourragères sur lesquelles des grains sont produits en semis direct (riz, soja, maïs).

La productivité des systèmes de culture est corrélée à l’importance de la biomasse de couverture : le soja

et le riz pluvial long fin pratiqués avec le minimum d’intrants.

Selon la source (°°), elles produiraient entre 3 000 et 3 600 kg/ha, pour des coûts de production compris respectivement entre 310 et 340 US$/ha. En présence de davantage d’intrants (plus d’engrais, fongicides sur riz), le soja produirait plus de 4 200 kg/ha (maximum de productivité enregistré de 7 000 kg/ha) et le riz pluvial oscillerait entre 6 000 et 7 000 kg/ha ( rendement maximal de 9 000 kg/ha) dans les meilleurs systèmes en Semis Direct, avec des coûts de production respectifs de 370 à 530 US$/ha.

Avec le lancement en 2000 par AGRONORTE, de l’Eleusine coracana ("pé de galinha") comme biomasse de

couverture, un nouveau pas a été franchi dans l’amélioration du Semis Direct. Cette plante constitue la machine

la plus puissante connue aujourd’hui pour, dans un espace de temps court, restructurer le sol et injecter des

quantités expressives de carbone dans le profil cultural.

Note : des essais et tests, en milieu hermétique, doivent être faits pour vérifier que l’éleusine ne se révèlera pas comme une peste végétale à Madagascar.

Avec de nouveaux cultivars de mil et sorgho, peu sensibles au photopériodisme et capables d'utiliser l’eau en

profondeur, l'éleusine est une option pour la diversification des cultures de succession et sera en particulier une

nouvelle option de «safrinha», même en semis direct tardif, doublée d’une excellente vocation fourragère.>>

Source :

PROJETS SYSTÈMES DE CULTURE DURABLES EN SEMIS DIRECT , INTÉGRANT PRODUCTION DE GRAINS ET ÉLEVAGE EN ZTH, AU SUD DE L’AMAZONIE, ANNÉE 2001/2002, Écologies des Forêts et Cerrados humides sur sols ferrallitiques du Centre-Nord Mato Grosso, L. Séguy, S. Bouzinac, J. Taillebois / CIRAD-CA A.C. Maronezzi, L. Saucedo / AGRO NORTE http://agroecologie.cirad.fr/pdf/agnfr.pdf

 

5.1      Contraintes

 

Le montage du programme a pour contraintes et nécessités de base :

-la durée (3 ans) ;

-le financement: ne pas dépasser 500 000 FF , ordre de grandeur "raisonnable" pour être

retenu dans ce genre d'appel d'offres ;

-le respect du thème général du programme ;

-l'adaptation à la problématique socio-économique régionale, pour montrer qu'il ne s'agissait

pas (uniquement) de "caprices" d’ONG, de chercheurs … ;

-l'obligation de "faire avec" la réalité locale, structurelle (institutionnelle), humaine et

matérielle ;

-la nécessité, dans l'équipe de recherche, d'assurer un certain équilibre franco-malgache ;

-une mise à disposition souple des crédits attribués par les organismes de tutelle, en l'occurrence l'exigence d’une gestion directe par l’association et le gouvernement malgache  ;

-le choix d'un site non seulement bien circonscrit et représentatif, mais aussi accessible, cette

condition étant fondamentale ;

-l'association avec le FOFIFA (ministère de l’agriculture malgache) comme "maître d'oeuvre" local, en vertu d’accords-cadres (Notre association -FOFIFA) excluant en principe toute autre éventualité ;

-enfin, une exigence personnelle du responsable scientifique qui est l'approche

interdisciplinaire réelle et opérationnelle.

 

La nécessité de respecter l'ensemble de ces exigences, en plus bien sûr de la pertinence et de la

cohérence scientifique et méthodologique du programme vis-à-vis des institutions et chercheurs français et malgaches, aussi bien à l'extérieur qu'au sein des organismes de tutelle.

 

5.2      Le choix du site pilote

 

Situation proche de la capitale et d’une station météo très complète (par ex. celle de l'aéroport …), son accès aisé en une demi-heure en toute saison, sa proximité d'un village unique directement dominant le bas-fond, facilitant l'enquête du milieu humain qui se montrera, par ailleurs, très "tolérant" vis-à-vis de nos investigations ( condition importante ).

 

5.3      Institutions locales participantes

 

-Le FOFIFA (ministère de la Recherche) étant le partenaire "obligé", localement la

coordination du programme s'est faite autour de l'axe Association - FOFIFA par un "contrat de programme".

Le FOFIFA prend en charge" toute "la partie agronomique sous forme d'essais "classiques" dits

:contrôlés, échelonnés le long du bas-fond ; la pédologie fine a aussi été assurée par le FOFIFA.

-du LRI (Laboratoire des radio-isotopes) dépendant de 1’Université (ministère de

l'Enseignement Supérieur) prend en charge 1’étude de la physico-chimie des sols de

rizière et la dynamique de 1’azote minéral apporté par granules d'urée (SGU) …

-de la direction de l'Eau du MIEM (ministère de 1’Industrie, de 1’Energie et des Mines) : pour l'implantation des forages dans les altérites des interfluves, les essais de pompages,

les relevés piézométriques. Tout cela étant dirigé scientifiquement par le laboratoire d'hydrogéologie

de l'Université de Montpellier.

-de l'ESSA (Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques)dépendant du ministère de

l'Enseignement supérieur : microbiologie des sols.

 

5.4      Laboratoire français participants

 

-l’IRAT, coordinateur de 1'ensemble de 1'opération, fait la synthèse sur le milieu .physique, l’exploitation des analyses foliaires, l'introduction de la physiologie végétale comme discipline à part entière ;

-le laboratoire d'hydrogéologie de l'université de Montpellier, concernant la conception des

campagnes hydrogéologiques et 1’exploitation des résultats ;

-le laboratoire d'hydrogéologie de l'université d'Avignon, pour l'hydro-chimie et les traçages

isotopiques (180 et D) ;

-l'ORSTOM, concernant les deux aspects suivants :

* l'hydrologie: l'antenne de Tananarive prend en charge les mesures des écoulements de

surface à l'exutoire du bas-fond et les enregistrements .climatiques (pluies, évaporation),

* la physico-chimie : en particulier le protocole de suivi de l'ambiance physico-chimique et la

dynamique du fer, cet élément s'avérant jouer un rôle clé dans la nutrition minérale du riz.

-le laboratoire de géo1ogie structurale de l'université de Montpellier, en matière de typologie ,

des bas-fonds, commandés par la structure du socle.

-l'IMG (CNRS) en tant que conseils concernant l'hydrodynamique en non saturé et la

variabilité spatiale des phénomènes.

 

5.5      Les thèmes abordés

 

Les eaux, les sols, le riz, et les pratiques des riziculteurs, l’états des lieux, les dynamiques de fonctionnements et les répartitions spatiales et structurels : à quels circuits ou processus,

différenciés dans l'espace, sont soumis, au sein du système, les flux entrants de tous ordres, naturels et

anthropiques _ humains (eaux, solutés, intrants traditionnels, "énergie anthropique"...), quelles sont les

transformations cycliques qu'ils y commandent ou y engendrent en interactions avec les matériaux et

les sols. L'objectif est d'identifier les conditions de croissance du riz, qui au-delà de certaines

contraintes "incompressibles" (humaines et physiques) spécifiques au milieu, déterminent les

rendements, considérés ici comme les sorties "intéressantes" du système.

Le but est d'identifier, dans le milieu, les conditions de croissance du riz "les noeuds

stratégiques" sur lesquels on pourra éventuellement intervenir de façon économique pour optimiser les

"sorties .

De façon concrète, les domaines abordés ont été essentiellement les suivants :

-la nature et la structuration morpho-pédologique du sol,

-les pluies (pluviographes) et l'évaporation bac Colorado),

- essais de pompage,

- études des débits des écoulements en surface, contrôle des exutoires (limnigraphes),

- études des débits et les conductivités des suintements de sourcins qui forment une ligne continue en

bordure du terrain (sourcins),

-l'hydrodynamique des remontées capillaires pour les cultures de contre-saison,

-l'ambiance physico-chimique (in situ) des sols de rizières (pH, Eh, températures, teneurs en

fer ferreux),

-l'activité microbiologique : biomasse et dénombrement des groupes bactériens des cycles de

l'azote, du fer et du soufre, suivant différents traitements et différentes situations ;

-la cinétique de l'azote ammoniacal (NH3 et NH.4+) au niveau rhizosphérique grâce à l'outil

"supergranule d’urée" (SGU) ou sans ce dernier avec juste l’apport de la biomasse,

- des analyses. minérales des feuilles (stade paniculaire) en parcelles traditionnelles à variétés

locales et sans engrais,

- des, informations comparatives (par rapport à l'espace) recensées auprès de la quasi-totalité

des riziculteurs du bas-fond.

-la connaissance des pratiques des paysans par des questionnaires adaptés, concernant la nature du

sol, la dynamique et la gestion de l'eau, la fertilité des rizières, les pratiques culturales, de chaque parcelle.

 

5.6      Travailler en synergie

 

La démarche est "interdisciplinaire" ; ce terme signifie que les disciplines, complémentaires, doivent se "nourrir" les unes les autres, être en synergie et non rester côte a côte.

 

Voici quelques exigences idéales pour faire une bonne recherche :

-ententes entre chercheurs sur les objectifs ;

-pas d'individualisme excessif ;

-circulation totale des informations ;

-dépassement des "contraintes structurelles" dues à l'appartenance des chercheurs à des

organismes n'ayant pas les mêmes règles de fonctionnement ;

-entente sur les échelles de raisonnement et de suivi des phénomènes,

-maximum de terrain ensemble ;

-transdisciplinarité : chaque chercheur, tout en gardant ses

propres méthodes et centres d'intérêt, s'instruise ou s'informe des disciplines voisines, les intègre dans

ses raisonnements pour mieux valoriser sa propre démarche et faire émerger de nouvelles hypothèses ;

-acceptation qu'une discipline oriente en partie les protocoles d'autres ;

-correction des hypothèses en fonction des apports voisins ;

-réunions régulières d'information et de concertation inter-organismes et inter sousprogrammes.

 

5.7      Disciplines concernées

 

-morpho-pédologie ;

-sociologie rurale ;

-agronomie ;

-hydrologie ( eaux de surface) ;

-hydrogéologie ( eaux profondes), si possible ;

-physico-chimie ;

-physiologie végétale ;

-microbiologie ;

-géologie structurale.

 

5.7.1        INTERACTIONS « SOLS, EAUX DE SURFACE, EAUX PROFONDES »

La répartition des matériaux du sol résulte de processus d'ordre géomorphologique

aidés par les eaux profondes : alternance de stabilité et de "crises" morpho-climatiques. Les eaux qui traversent le manteau d'altérites et les matériaux du bas-fond (arène micacée, sable lavé, tourbe, argile supérieure ), subissent des dynamiques et des transformations spatio-temporelles à cycles annuels, desquels résultent :

a) la nature des sols: durées d'engorgement, teneur en matière organique, profondeur de la tourbe... De plus, ces caractères sont modulés selon les portions de bas-fonds considérés (amont, centre, aval, bordures...), étroitement dépendantes du modelé.

b) les flux (eaux, solutés), ce qui est traversé par ces flux (sols, matériaux).

Le "sol de rizière" n'est pas réductible aux 20 premiers centimètres, mais est aussi lié aux apports

éventuels de solutés à partir de la profondeur -et donc de la succession des matériaux qui composent

ce substrat.

 

5.7.2    INTERACTIONS « HYDROLOGIE, SOLS, MILIEU HUMAIN »

 

L'influence anthropique est importante, les riziculteurs font partie du système. La rizière est "aménagé" de façon a le rendre apte à la riziculture aquatique à maîtrise partielle de l'eau.

Le régime hydrologique naturel est ainsi à la fois exploité et modifié par la création d'un réseau de

micro-hydraulique villageoise pour le contrôle et la répartition communautaire des eaux ( drains,

réseau de diguettes, réservoirs latéraux, rectification de la pente...). En même temps, les paysans

rechargent périodiquement leurs rizières par des apports d'argile ferrallitique prélevée sur les bordures.

Tout cela modifie les sols d'origine et leurs régimes d'engorgement. En plus, il y a des apports

réguliers de fumier (seul intrant) qui influent sur la vie microbienne.

 

5.7.3    INTERACTIONS « PHYSICO-CHIMIE, REGIME HYDROLOGIQUE, PHYSIOLOGIE, MICROBIOLOGIE »

 

Au niveau rhizosphérique, puis du système très proche racinaire, existe une "ambiance"

particulière qui conditionne la nutrition minérale du riz et ses dysfonctionnements. C'est un domaine

complexe où le sol, la solution du sol, la racine et la microflore sont en équilibre dynamique. Ce

milieu ne peut être caractérisé séparément par les indicateurs "classiques" du pédologue, du

microbiologiste ou du physico-chimiste, qui opèrent à un niveau plus global. Le système racinaire du

riz aquatique ( en particulier les variétés locales les mieux adaptées) est capable de contrôler en partie

son propre environnement nutritionnel par des échanges. avec le milieu, tel que transferts d'oxygène,

exudations diverses (protons, acides organiques...) créant des condItions (pH, Eh) et substrats,

spécifiques à une microflore rhizosphérique, qui favorise la solubilisation ou la précipitation de

certains éléments. Lorsque le milieu est trop contraignant (excès.. d’engorgement), la régulation n'est

plus possible et apparaissent des déséquilibres nutritionnels dans la plante: absence d’assimulation de

l’azote donc de transamination, toxicité ferreuse par éventuels blocages enzymatiques, etc... On passe

alors dans la plante elle-même avec ses multip1es processus énergétiques et enzymatiques. Les

interactions N -P -Fe, dans ce type de bas-fond, apparaissent comme fondamentaux. Le passage du sol

à l'intérieur de la plante, même à ce niveau de recherche fondamentale, qui n'a. évidemment pas été

abordé ici, ne peut être compris, dans un milieu donné, sans complémentarité interdisciplinaire

 

5.7.4    INTERACTIONS « MILIEU HUMAIN, MILIEU PHYSIQUE, AGRONOMIE »

 

Les caractéristiques, le fonctionnement actuels du bas-fond et sa productivité rizicole résultent

non seulement de spécificités irréductibles du milieu physique des Hauts-Plateaux mais aussi

d'aménagements, traditions culturales et modes de gestion de l'eau, qui sont le fait de la communauté

des riziculteurs ayant investi le vallon. Cette communauté modifie et utilise l'environnement, aussi

bien le sol. que la topographie ou le régime hydrologique. L'étude du "fonctionnement" hydrique et

minéral du bas-fond anthropisé n’est donc envisageable que si on considère la logique du milieu rural

traditionnel comme une de ses composantes. Les rendements du riz  en parcelles et conditions

paysannes, qui montrent une structuration spatiale dans le bas-fond, sont les réponses de la plante aux

2 ordres de phénomènes, humains et physiques, en interactions.

L'approche agronomique sera donc conduite sous plusieurs formes complémentaires spatialisées :

-de. façon "classique" '. sur des .parcelles à intrants et traitements ( en principe ) contrôlés,

,mais réparties tout au long du bas-fond, pour constater l'éventuelle différenciation spatiale ;

-en suivi des parcelles traditionnelles sans modification ;

-par des enquêtes auprès des riziculteurs du bas-fond que l'on interrogera, pour chacune de

leurs rizières, sur les rendements, les pratiques culturales, la nature des sols et la gestion de l'eau. Ceci,

dans un esprit comparatif (plus que quantitatif) et toujours spatialisé. Les contraintes des pratiques

communautaires sur un parcellaire petit (0,5 à 25 ares) et figé ont ainsi été mises en évidence ;

-par analyses foliaires (stades paniculaire) des riz produits en conditions traditionnelles,

répartis dans tout le vallon.

 

5.7.5    LES "EMBOITEMENTS D'ECHELLE"

 

L'échelle, au sens cartographique et courant du terme, est le rapport de dimensions spatiales

entre l'objet réel et sa représentation sur le papier ; mais elle recouvre aussi la notion de "point de vue",

de « niveau de perception », de "niveau logique", de "niveau de cohérence". C'est-à-dire qu'elle

concerne les domaines sur lesquels on raisonne et dont la pertinence dépend de cette échelle. Ces

domaines peuvent correspondre, dans nos catégories, à des "champs disciplinaires". Un système

naturel est toujours inclus dans un système plus large ( contexte, métasystème ), qui le conditionne.

Inversement, il est composé de sous-système qui, si on veut en étudier indépendamment la cohérence

et les processus de fonctionnement, demanderont des champs de raisonnement, des méthodes et des

outils propres ; ceux-ci peuvent, n'avoir rien de commun avec, ceux des niveaux logiques intégrateurs

supérieurs. Autrement dit le problème classique des "transferts d'échelle" est souvent insoluble. On ne

peut pas passer logiquement d'un ensemble structuré habité par des processus définissant un. système

,à un autre ensemble structuré de processus émergeant par intégration et définissant le système

englobant supérieur .On ne peut pas expliquer le passage d'un niveau cohérent à un niveau supérieur.

En règle générale, la notion d'émergence de propriétés nouvelles est fondamentalement non linéaire,

non prévisible et non modélisable. Il faut en avoir conscience pour éviter de s'acharner sur des

problèmes qui ont peu de sens.

Ainsi, les bas-fonds rizicoles font partie d'un "ensemble de systèmes emboîtés" qui, du

plus général au plus "fin", peuvent être :

-le réseau de vallées rizicultivées, formant un dessin typique, propre aux Hautes-Terres

malgaches ;

-le bas-fond élémentaire

-les tronçons "homogènes' dans le bas-fond;

-la rizière ;

-la rhizosphère du riz.

Cet emboîtement est centré volontairement autour de la production du riz aquatique dans les petites vallées.

Il faut aussi considérer le manteau d'altération du bassin versant local comme faisant partie du système. L'homme intervient ici au niveau de la communauté paysanne qui gère le bas-fond peut-être davantage qu'à un niveau individuel. L'homme s'adapte à son milieu spécifique mais sa marge de liberté est limitée par la communauté des riziculteurs (et ses hiérarchies) concernant la gestion de l'eau en particulier et l'entretien des aménagements communs (drains).

A l'intérieur de chaque parcelle, le paysan gère sa fertilité et ses pratiques culturales de façon relativement autonome ( dates et mode de labour, date de repiquage, drainage, apports de

fumures, de terre de tanety ...), suivant ses possibilités et ses motivations. Il reste lié à la communauté

pour l'eau. Le paysan est d'autre part soumis aux contraintes du milieu (dynamique hydrologique, sols,

pentes ), différentes suivant le tronçon de bas-fond où sa parcelle se situe.

-Au niveau rhizosphère, on ne s'intéresse aux interactions entre les éléments qui conditionnent .les états et sorties du niveau 4. Les supports et agents du système sont ici la solution du sol, le sol, les racines et la microflore. Ils déterminent la nutrition minérale du riz qui en conditionne le rendement.

On peut donc voir, en définitive, que ces approches successives ne sont bien sûr pas indépendantes ; elles ont pourtant chacune leur cohérence propre autorisant de les étudier séparément.

 

Sources :

SÉGUY L.; BOUZINAC S.; MAEDA E.; IDE M.A.; TRENTINI A. 1999. La maîtrise de Cyperus

rotundus par le semis direct en culture cotonnière au Brésil. In :Agriculture et développement nº 21,

mars 1999. p.87-97 - 34398 Montpellier cedex 5 – France

SEGUY L. ; BOUZINAC S. - 1999. Concepts et mise en pratique de modes de gestion

agrobiologique, adaptés aux sols acides de la zone tropicale humide. In : Gestion agrobiologique des

sols et des systèmes de culture. Montpellier, France, CIRAD, p.225-230. Atelier International sur la

Gestion Agrobiologique des Sols et des Systèmes de Culture, 1998/03/23-28, Antsirabé, Madagascar.

Colloques / CIRAD

SEGUY L. ; BOUZINAC S. - 1999. Quelles recherches thématiques pour aborder la modélisation du

fonctionnement comparé entre systèmes de culture avec un travail mécanique du sol et des systèmes

en semis direct sur couvertures mortes et vivantes? In : Gestion agrobiologique des sols et des

systèmes de culture. Montpellier, France, CIRAD, p.495-502. Atelier International sur la Gestion

Agrobiologique des Sols et Systèmes de Culture, 1998/03/23-28, Antsirabé, Madagascar. Colloques /

CIRAD

Et  http://agroecologie.cirad.fr/pdf/mora4.pdf

 

6       Sources, pistes financement possibles

 

On devrait rechercher du côté des grands organismes déjà finançant des programmes de développement à Madagascar et tous les partenaires cités, ci-dessus.

 

1)     par le le CNRS à travers le PIREN (Programme interdisciplinaire de recherche sur l'environnement) proposé par le CNRS,

2)     par le CIRAD

3)     par FAO

4)     par PNUD

5)     par l’IRAT

 

7       Conclusion

 

Les buts principaux de ce projet est :

 

1)     Apporter une plus grande prospérité aux agriculteurs et riziculteurs.

2)     Contribuer à l’arrêt ou le ralentissement du recul des forêts, de l’érosion, de la latérisation et de la savanisation, des menaces de disparition de la faune de la flore.

 

Il est important d’intéresser les jeunes au projet et de les sensibiliser à la protection de l’environnement. C’est l’avenir du pays qui en dépend.

 

Au plan économique,

�� Le projet permettrait la diminution des coûts de production du riz et du soja en "terre de vieille" culture, dans les systèmes de culture en Semis Direct:

- en basse technologie de 300 à 320 US$/ha pour le riz, et de 260 à 280 US$/ha pour le soja;

- en technologie moyenne, de 500 US$/ha pour le riz, et 330 US$/ha pour le soja

(sans application de fongicides sur soja).

�� Les marges nettes, en fonction de la variation annuelle des prix payés au producteur, dans la

région :

- en basse technologie de 50 à 125 US$/ha pour le riz, et de 125 à 198 US$/ha en

fonction de la variété pour le soja;

- en technologie moyenne, de 90 à 220 US$/ha pour le riz, et de 90 à 200 US$/ha en

fonction de la variété pour le soja.

�� de meilleures cultures de succession du riz et soja ("Safrinhas") dans les systèmes de

Semis Direct

�� Dans une stratégie d'intégration "grains-élevage" :

- Sorghos CIRAD 202, 203, 440, 406 associés à Brachiaria ruziziensis ou

Stylosanthes guyanensis;

- Maïs variétés (CIRAD 200, 340) associés aux mêmes espèces fourragères;

- Coix Lacryma jobi = 1 variété originaire du Vietnam.

�� Dans une stratégie de production exclusive de grains:

- les mêmes variétés de maïs et sorgho;

- Eleusine coracana : cultivars PG 94, PG 5333, PG 6236, PG 6272, PG 6315;

- Diverses variétés de mil du CIRAD et de l'ICRISAT.

(*) À noter que tout ce matériel génétique s'intègre également dans les systèmes

"grains + élevage" :

- Sarrazin = 1 variété française,

- Sésame = 2 variétés asiatiques,

- Blé = cv. Florence Aurore.

(*) Les cultivars d'Eleusine coracana, représentent un intérêt majeur dans les systèmes de

Semis Direct, car, au delà de leur pouvoir restructurant exceptionnel, leur capacité à

recharger le profil cultural en C, leur aptitude fourragère, elles fixent l'azote de l'air

(bactéries libres de la Rhizosphère des genres Azotobacter, Bejerinckia, etc...) (L. Séguy

et al., 2001).

e) Les systèmes de culture en Semis Direct sans herbicides Post-semis des cultures

�� Alternatives aux OGM, construites par la voie agronomique, elles permettent d'incorporer

le matériel génétique de meilleure qualité, très diversifié, créé par les voies de la sélection

classique qui sont beaucoup plus prolifiques que les « transgéniques ».

�� Le contrôle des adventices dans ces système se fait par la couverture permanente du sol,

qui doit, à la fois:

- être totale, importante (12 à 18 t/ha MS), et à décomposition lente,

- posséder des propriétés allélopathiques efficaces pour le contrôle de la flore

locale.

�� Les meilleures biomasses de couverture qui permettent de s'affranchir de l'utilisation

d'herbicides post-semis sont décrites dans la Figure 35.

(*) À noter que nous maîtrisons également de nombreux systèmes en SD, qui dispensent, non

seulement d'herbicides post-semis des cultures, mais également d'herbicides totaux pour

dessécher les biomasses avant semis. Ces dernières sont des espèces annuelles qui sont

roulées à la floraison, au lieu d'être desséchées chimiquement. Cette voie devrait être

utilisée dans l'agriculture biologique sensu stricto. C'est aussi une voie très porteuse pour

les petites agricultures familiales qui produisent peu et ont cruellement besoin de

valoriser leurs productions.

�� Formation d’équipes malgaches sur techniques de Semis Direct, qu’ils enseigneront aux riziculteurs.

�� Monter un pôle de rccherche malgache lié au FOFIFA, avec ces équipes, en relation avec la CIRAD, pour développer et utiliser des dispositifs de terrain et des méthodologies de Recherche.

- de produire des solutions techniques pour l'agriculture durable, appropriables par les

agriculteurs (systèmes de culture en semis direct, préservateurs de l'environnement x

matériel génétique performant adapté à ces systèmes).

- de produire des connaissances scientifiques:

* Fonctionnement des agrosystèmes cultivés, et évaluation de leurs impacts sur

l’environnement ;

* Méthodologie de la Recherche-Action;

* Interactions génotypes x, modes de gestion des sols et des cultures .

 

Si l’amélioration variétale Riz, Soja et autres espèces doit se poursuivre activement (source de revenus

importante), les efforts de la Recherche-Action doivent maintenant se porter, pour les chercheurs du

FOFIFA :

��Sur l’amélioration continue des performances des systèmes de culture en SD, et

notamment sur la conversion la plus efficace possible de l’engrais minéral (exogène et

acheté) en engrais organique qui restituera les nutriments par voie de minéralisation

(meilleure régulation des flux nutritionnels dans la plante, en particulier pour l’azote

soluble et les sucres réducteurs qui sont les aliments de choix des pucerons et des

champignons pathogènes) ;

��Sur l’adaptation et la diffusion à très grande échelle (conseil de gestion) du Semis

Direct du riz pluvial et des systèmes intégrant production de grains + élevage à Madagascar et chez nos partenaires du Sud (Afrique) ;

�� Sur l’animation du « pôle » et la formation de tous les acteurs de la Recherche et du

Développement.

En outre, ce pôle «d’agriculture durable», grâce à son dispositif d’intervention pluridisciplinaire, ancré

dans les réalités agricoles en milieux contrôlé et réel, qui le positionne comme constructeur et

promoteur du progrès technologique durable et de la connaissance qui l’explique, doit servir de

support à la réalisation de thèses sur des sujets scientifiques majeurs, mis en évidence par la

méthodologie de Recherche-Action participative, utilisée sur les systèmes de culture ; parmi ces sujets

qui pourraient faire l’objet de thèses, nous citerons :

1) La dynamique des systèmes racinaires des cultures dans les systèmes de culture en

Semis Direct, comme outil, à la fois :

- de diagnostic prévisionnel, simple et accessible à tous, en particulier aux

agriculteurs en temps réel, de l’état du profil cultural et de ses conséquences sur

la prévision des récoltes ;

- de mise en évidence et caractérisation de la réelle importance de la toxicité

aluminique en sols acides ferrallitiques ;

- de la modélisation du fonctionnement des systèmes de culture.

2) Le pouvoir restructurant des plantes de couverture et des systèmes de culture en

Semis Direct, à l’échelle du cycle cultural :

- Comparaison des espèces ou associations d’espèces les plus performantes pour

cette fonction et sa caractérisation (analyses d’agrégats)

- Rôle des substances agrégantes telles que les polysaccharides, les poly phénols,

les endo-mycorhizes, dans les mécanismes d’agrégation ;

- Conséquences sur la productivité des systèmes de culture.

3) La nutrition azotée des céréales dans les systèmes de culture en Semis Direct :

- Mise au point d’indicateurs simples au champ, pour le pilotage de la fumure

azotée ;

- Fixation de l’azote de l’air, par voie symbiotique et par les bactéries libres de la

rhizosphère dans les systèmes de culture les plus performants déjà mis en

évidence, à base de soja suivi en succession, de plantes ou mélanges d’espèces de

couverture telles que : Eleusine coracana (ou mélanges d’espèces comme:

Eleusine cor. + Cajanus cajan, Eleusine cor. + Crotalaria spectabilis, Eleusine

cor. + Brachiaria ruziziensis) [Fixation N par bactéries libres de la

rhizosphère] ; Maïs, sorgho, mil associés à Brachiaria ruziziensis ou à

Stylosanthes guyanensis. Quantification de la fixation de N, impact sur la

nutrition azotée des cultures ; Conséquences sur l’incidence des maladies

cryptogamiques (N soluble, sucres réducteurs, dans l’appareil foliaire).

4) Biorémédiation et plantes de couverture ; mécanismes et applications pratiques.

5) Contrôle des populations de nématodes phytophages par les plantes de couverture ;

mécanismes et applications pratiques.

Enfin, le pôle « d’agriculture durable » doit constituer à la fois pour nos partenaires du Sud :

- Une vitrine exemplaire de l’offre technologique et méthodologique,

- Une source prolifique de systèmes durables, transférables et adaptables [ notamment les

systèmes mis au point sur les sols sableux de l’état de Bahia, en zone à fort risque

climatique voisine de la zone soudano-sahélienne africaine].

 

8       ONG et centres environnementaux travaillant à Madagascar

 

ANGAP Agence Nationale de gestion des Réserves et Parcs naturels de Madagascar :

http://www.parcs-madagascar.com/cape/2contexte.htm

 

ONE Office National de l'Environnement malgache : dirige et organise la politique malgache sur l'environnement ,  http://www.refer.mg/cop/one/fr/

 

ANAE Agence Nationale pour l'Action Environnementale, à Madagascar :

http://www.pnae.mg/

 

L'HOMME ET L'ENVIRONNEMENT association pour le développement des initiatives économiques en rapport avec la défense de la biodiversité à Madagascar

http://www.mate.mg/

 

IMRA Institut Malgache des Recherches Appliquées (Madagascar) :

B.P. 3833 Avarabohitra - IMRA 101 Antananarivo - Madagascar

Tél. (261 20) 22 268 06 / Fax : (261 20) 22 359 74

émail : imra@syfed.refer.mg, http://www.refer.mg/madag_ct/rec/imra/

 

IFS International Foundation for Science,

Email à Madagascar : rakotomamonjy@sidsnet.org, www.ifs.se/

 

FANAMBY ONG malgache, travail aussi à la conservation de la biodiversité par le développement local humain durable.  

LOT IIK 40 Ankadivato, Antananarivo 101, Madagascar, émail : s.rajaobelina@fanamby.org.mg, http://www.fanamby.org.mg/en/index.php

 

PATRIMOINE NATURE organisation de promotion de l'écotourisme à Madagascar :  

(lié à FANAMBY). http://www.dts.mg/contacts/fanamby/ 

 

CIRAD organisme français de Recherche en Agronomie Tropicale :

http://www.cirad.fr/fr/index.php

 

IRD (ex-ORSTOM) Institut de recherche pour le Développement (centre français de recherche scientifique en zones tropicales) : www.ird.fr

 

AFD Agence Française de Développement : finance des développements économiques dans les pays en voie de développement   : http://www.afd.fr/

 

PEACE CORPS organisation gouvernementale américaine qui envoie des volontaires effectuer un service civil dans les pays en voie de développement  dont Madagascar :

www.peacecorps.gov

voir aussi au niveau intervention environnementale de Peace Corps à Madagascar : http://www.peacecorps.gov/wws/water/africa/lessons/MSgeog01/MSgeog01sup01.pdf

 

GREENHEALTH International

Association Valorisation des Plantes Médicinales, Préservation des connaissances

157, Rue Comte de Melgueil, Plein Sud, Bat 1, 34000 MONTPELLIER

émail: greenhealth@tiscali.fr, Fax : 08 25 95 66 46, http://www.greenhealth.fr/

 

USAID Madagascar, Agence des Etats Unis pour le développement international :

6è EtageTour Zital, Zone immobilière Taloumi,s Rue Ravoninahitriniarivo - Ankorondrano

B.P. 5233 Antananarivo 101, Contact: Stephen M. Haykin, USAID A/Mission Director

Telephone: 261 20 22-539-20 / Fax: 22-538-86 / 22-538-87 

http://www.usaid.gov

 

AUTRES ADRESSES UTILES A MADAGASCAR :

 

Chambre de Commerce et d'Industrie France-Madagascar

Immeuble Tanà 2000, Ankorondrano, Antananarivo.

Tél.: (261 20) 22 696 49 — ccifm@wanadoo.mg, site : http://www.ccifm.mg/

 

Consulat de France à Madagascar : 3 rue Jean Jaurès - Ambatoména - Tananarive
Adresse postale : BP 897 Antananarivo 101  
émail : cgf.tana@netclub.mg ou cgf.tana@dts.mg

http://www.madagascar-contacts.com/consulfrance-tananarive/

 

Syndicat Professionnel des Producteurs d’Extraits Aromatiques, Alimentaires et Médicinaux de Madagascar, B.P: 1153- Antananarivo 101, Représentant : Andrin’Iranto RANDRIAMANANTENA, Tél. : 22 324 99 / 22 206 16 Fax: 22 269 21 / 22 611 08

émail : sypeam@sinergic.mg, http://www.sinergic.mg/sypeam

 

MADAGASCAR-CONTACTS Portail d'accès à plus de 90 sites web malgaches :

http://www.madagascar-contacts.com/

 

Informations non vérifiées sur « Biosave Madagascar » :

 

(BioSave  MADAGASCAR - AGRO-ALIMENTAIRE BP. 726 ANTANANARIVO

Production et commercialisation d'huiles essentielles de Madagascar

Tel : 202 22 87 25 / Fax : 202 22 87 31, site : www.biosave.net

Directeur : Ykbal HIRIDJEE, émail: biosavetana@trimeta.malagasy.com

 

(B I O S A V E Antananarivo: Villa Anjarasoa lot IBG 24, Isoraka

tél.: 032 07 002 07, émail : univers.tropical@simicro.mg

Antsiranana: 9, rue Richelieu - tél.: 82 220 64,

M. Olivier BEHRA, Directeur Général, M. Xavier FESNAU, Gérant

Production : basilic, géranium, corbeille d’or ... )

 

9       Livres

 

1)     Deforestation et systemes agraires a madagascar. les dynamiques des tavy sur la cote orientale - ouvrage Collectif, Cirad (1 octobre 2003), Collection : Repères

2)     B. Moizo "Déforestation, migrations et problèmes fonciers dans le Sud-Ouest de Madagascar", In Synthèse des travaux de DURR, CNRS/IRD.