Lutte contre l’érosion et la déforestation à Madagascar
Projet proposé par B. LISAN, V1, du 30.9.04
2 Problèmes
d’érosion et de déforestation à Madagascar
3 Conscientisation
des paysans à ces problèmes
4 Pistes
et méthodes pour résoudre le problème.
4.1 Utiliser
les méthodes de production de « terra preta »
4.2 Techniques
de paillage et compostages
4.3 Utiliser
les méthodes de « semis directs »
5.3 Institutions
locales participantes
5.4 Laboratoire
français participants
5.7.1 INTERACTIONS
« SOLS, EAUX DE SURFACE, EAUX PROFONDES »
5.7.2 INTERACTIONS
« HYDROLOGIE, SOLS, MILIEU HUMAIN »
5.7.3 INTERACTIONS
« PHYSICO-CHIMIE, REGIME HYDROLOGIQUE, PHYSIOLOGIE, MICROBIOLOGIE »
5.7.4 INTERACTIONS
« MILIEU HUMAIN, MILIEU PHYSIQUE, AGRONOMIE »
5.7.5 LES
"EMBOITEMENTS D'ECHELLE"
6 Sources,
pistes financement possibles
8 ONG
et centres environnementaux travaillant à Madagascar
Ce dossier propose 2 solutions pour endiguer les Problèmes d’érosion et de déforestation à Madagascar :
1) emplois de semi directs pour les cultures (cultures alternées au niveau saisons _ riz, soja, …, l’été, avec blé …, l’hiver _, et coexistence au même moment, sur la même parcelle, de plantes alimentaires, avec des plantes productrices de biomasse _ cresson de Pata, safrinhas, soja, riz pluvial long fin, test de l’emploi de l’éleusine à Madagascar …).
2) production de terre noire fertiles dans les zones humides et proches des forêts humides (emploi de déchets organiques, de paillage, compost, de système "de cercle de cendre" …).
Madagascar est l’un des cinq pays
où la diversité est maximale et qui rassemblent 60-70% de la biodiversité du
monde. Madagascar abrite 180 espèces de reptiles et 170 espèces d’amphibiens,
les 2/3 de celles recensées dans le monde. Madagascar partage l’endémisme le
plus élevé du monde avec la Nouvelle Calédonie. En effet, y sont endémiques 85%
des espèces végétales, 90% des espèces et 70% des genres pour la faune. A Madagascar, 44% des espèces de mammifères sont
menacées de disparition (devant 32% aux Philippines, 8% aux U.S.A. et 4% au
Canada).
Les
cultures sur brûlis ou tavy, l’exploitation sauvage d’essences rares ou
précieuses (ébène : 97 espèces dont 96 endémiques, palissandre : 48
espèces dont 47 endémiques) et le ramassage du bois de feu (°) font, chaque
jour, reculer la forêt en particulier la forêt tropicale humide.
(°)
Note : En 1993, les Malgaches ont consommé 1,8 kg de bois par jour et par
habitant. Le bois, qui a une valeur énergétique de 1 500 kJ/kg, est le plus
souvent transformé en charbon de bois plus commode à transporter comme à
utiliser, et plus énergétique (32 000kJ/kg). Il faut 12 kg de bois frais pour
faire 1 kg de charbon de bois, ce qui se traduit par plus de 80% de perte
d’énergie.
Dans
les zones plus sèches de l’ouest, ce sont les feux de brousse allumés par les
pasteurs qui sont à l’origine du recul de la végétation naturelle.
Ce
sont aussi, plus rarement, les exploitation minières actuelles et passées
(comme au début du siècle, la destruction de la végétation unique de la partie
sommitale du Tsaratanana, point culminant de la Grande Ile).
En
1985, la forêt ne couvrait déjà plus que le tiers de sa surface d’origine,
avant l’arrivée de l’homme.
(source: http://amis.univ-reunion.fr/Conference/Complement/51_madagascar/index.MADAGASCAR.html ).
Il est certain que la disparition du couvert
végétal, en particulier des arbres, contribue à l'érosion au lessivage des sols
(++) et à l'apparition de latérites (sols très appauvris) (+).
Pour résumer les causes principales identifiées de déforestation
et d'érosion sont donc :
Source image
satellite de la « Nasa » : http://earthobservatory.nasa.gov/Newsroom/NewImages/images.php3?img_id=15345
(+) Latérite : sol ferrugineux, couvrant une grande partie de la
zone tropicale humide, formé par la dégradation des roches, durant des
siècles de chaleur tropicale et de fortes pluies. Ce processus déshabille le
sol de toutes les substances nutritives hormis l’oxyde de fer.
(++) Latérisation : Formation d’un sol
latéritique. La latérisation se produit quand un sol ferralithique lessivé
durant la saison des pluies est ensuite chauffé par le soleil en saison sèche.
L'actuelle économie agricole à Madagascar stérilise progressivement les sols,
fait perdre aux populations le bénéfice d'un défrichement pénible qu'il
faut recommencer chaque fois que l'on change de terrains; elle favorise la
déforestation, l'érosion et la latérisation. Les bases (les sels minéraux), à
savoir le calcium, le magnésium, le potassium… et la silice, sont éliminés,
alors que l'argile et les oxydes de fer s'accumulent (latérisation).
Un profil
latéritique comprend, de haut en bas :
Source :
http://atlas.sca.uqam.ca:2000/mgito/galt.html
<<On constate qu'à Madagascar, l'érosion du sol est surtout
anthropogène. La conséquence en est une grande savanisation de la
surface de l'Ile.
Cette érosion se présente sous deux formes :
· Les Lavaka affectant les versants des hautes terres malgaches, intéressant la
couche arable et les couches plus profondes du sol, allant jusqu'à la roche
mère.La forme du lavaka est en U quand le sol est meuble, et elle est en V sur
un sol plus résistant.
· Les Sakasaka illustrant de façon remarquable la fragilité des sols et leur
danger d'affouillement. Ils seraient la conséquence directe du surpâturage et
de la déforestation sur les surfaces planes ou peu ondulées, atteignant parfois
1 km de long.
Les conséquences de l'érosion peuvent être une baisse de fertilité des sols
fragiles et la dénudation des sols au niveau des bassins versants.>>
Source : http://www.biodiv.org/doc/world/mg/mg-nr-01-fr.pdf
La mauvaise situation économique du pays, la pauvreté et le faible
niveau de technologie agricole aggravés par l'augmentation rapide de sa
population sont les principales causes de la dégradation des ressources
naturelles, de la déforestation, des feux de végétation, de l'érosion et
de la chute de la fertilité des sols.
La malnutrition chronique touche un enfant sur deux
à Madagascar. 70 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté
(article publié le 19 février 2004).
Source : http://www.ccifm.mg/paper.cfm?IdArticle=1870&IdPublication=27
A Madagascar, ce sont les habitants de la forêt eux-mêmes qui allument
ces incendies immenses pour cultiver de nouveaux champs de riz.
Les riziculteurs, à cause de la pauvreté, bien que
conscients des effets néfastes d'un environnement en constante
dégradation, semblent être dans l'incapacité de contribuer à éviter les
problèmes de sédimentation, d’érosion et de latérisation.
Ici nous discuterons des diverses pistes et solutions et de la comparaison de leur efficacité respective :
La « terra preta » est une terre noire, très fertile, qu’on trouve dans le bassin amazonien au Brésil et d'autres régions de l'Amérique du Sud comme l'Equateur, la Bolivie et le Pérou, mais aussi en Afrique Occidentale (Bénin, le Libéria) et en savanes de l'Afrique du Sud.
Les scientifiques la considèrent comme d’origine humaine (« anthropogénique »), car souvent situées proches de villages ou d’anciennes implantation humaines (en Amérique du sud, il y a souvent présence de céramiques dans les zones à terra preta).
Sa fertilité serait du à sa haute teneur en charbon de bois et de résidus de combustion incomplète. Cette combustion a probablement consisté en des brûlis de fonds de terre (incendies de parcelles et du matériel restant sur la parcelle après récolte), de rondins de reste et des branches, des mauvaises herbe, des restes de récolte, la végétation de croissance de deuxième abattage et les proches détritus de forêt et le carbone du feu de cuisine et de la cendre transférée de maisons. Une telle combustion de fonds de terre a été décrite pour le Kayapo (S.Hecht/D.Posey) et pour d'autres groupes indiens dans Amazonia. Donc cette idée n'est pas juste hypothétique.
Le système "de cercle de cendre" bien connu nommé « citememe » (élagage de branche, l'empilement et la combustion) sur des sols appauvris en Afrique Centrale est un autre exemple.
La présence fréquente de pièces de végétation carbonisées noires persistantes, dans ces « terra preta », proviendrait de combustions complètes moins chaudes que les feux de culture, qui eux ne semblent pas former des terres sombres.
D'autre pratiques de culture intensives, comme paillage et compostage, auraient aussi contribué à l’amélioration organique de sol.
Source :
Terra Preta Symposium June 13 - 14, Benicassim, Spain Organized by William I
Woods and Bruno Glaser
http://www.geo.uni-bayreuth.de/bodenkunde/terra_preta/Agenda_symposium.htm
http://www.geo.uni-bayreuth.de/bodenkunde/terra_preta/Denevan_abstract.html
W. Denevan,
P.O. Box 853, Gualala, CA 95445. Email: sbden@saber.net.
Donc l’idée
serait de produire et d’utiliser de la “terra préta” à Madagascar, en
utilisant :
1)
les
déchets organiques (retournée) _ tels que fanes ... déchets de palmiers,
déchets de manioc, paillis organiques, déchets du ménage …
2)
emploi
d'excréments et de déchets animaux _ tels ceux des humains (système chinois),
des poules, des cochons, ... (extraire aussi ces déchets et les terreaux
azotées, autour des points
d'eau, en général riches en nitrates, utilisés par le bétail).
3)
le
paillage et le compostage (technique facile à mettre en œuvre) (et de
biomasse : voir paragraphes 3.2 et 3.3),
4)
la
combustion incomplète des pailles dans les champs de blé, millet, sorgho, maïs,
riz, après moissonnage (il existe des projets faisant tourner et alterner
culture du riz en saison humide, et du blé en saison sèche. Source :
http://agroecologie.cirad.fr/pdf/mora4.pdf )
...
5)
le
système "de cercle de cendre", obtenu par élagage de branches _
prélevés de façon économe dans la forêt _, leur empilement et leur combustion,
sur les parcelles cultivées, après le moissonnage (note: c’est la technique
principale pour la production de « terra preta »...)
6)
emploi
de résidus et du charbons de bois des feux de camps domestiques...
7)
voire
utilisation de cendres volcaniques, pouzzolanes, ponces volcaniques (++) ...
(++)
Note : il existe des reliefs
volcaniques très divers à Madagascar : par ex. au nord, les massifs du
Tsaratanana (2 886 m), de l'Ankaratra (2 643 m) et au sude,
de l'Andringitra (culminant à 2 658 m au pic Boby).
terra preta au Brésil.
(source sur le site : http://www.geo.uni-bayreuth.de/bodenkunde/terra_preta/
).
Le paillage naturel utilise de nombreux déchets végétaux : paille, foin, tontes de gazon, écorces et branchages broyés.
1 - Le paillage naturel AVANT plantation : nouvelle
méthode de "culture des haies"
L'idée nouvelle de cette méthode est de préparer le sol 6, 8 à 12 mois avant la plantation, non par l'action de machines, mais par l'ameublissement et l'enrichissement qu'assurent les vers de terre sous une couche de paille très épaisse.
La condition est que le sol ait été préalablement débarrassé des mauvaises herbes vivaces que favorise le paillage. Une destruction qui peut se faire soit par griffages répétés en périodes sèches, soit chimiquement.
2 - Le paillage naturel APRÈS plantation : la double
couverture compost-paille
Après la plantation des arbres et arbustes sur sol nu, on commence par entourer chaque plant d'une fourchée de compost ou de fumier décomposé.
Puis on recouvre cette couche nourricière, d'un épais paillage de paille ou de foin, de 10 à 15 cm d'épaisseur, à raison de 2,5 à 3 kg au m2.
En cours de saison, on pourra renforcer ce paillage soit par une nouvelle couche de paille ou de foin, soit par des tontes de gazon, en couches fines si possibles sèches : évitez les grosses couches de tontes humides qui donne une pourriture grasse très nuisible.
3 - Paillage sur compost : la "méthode Jean
Pain"
Cette couverture du sol par une couche de compost protégé du soleil par un épais paillage, tel est l'essentiel de la méthode Jean Pain.
Grâce à ce procédé, des cultures exubérantes de légumes sans arrosage sont possibles sous climats très chauds et secs. On obtient une fertilité et une économie d'eau qui s'expliquent par l'intense activité des verres de terre et des bactéries (voir dessin page ci-dessous).
Du point de vue biologique du sol, la méthode "fumier et paillage en surface" est semblable à ce qui se passe en forêt.
Sources : Les Bases de la Production Végétale Tome I, collection Sciences et Techniques Agricoles, 49130 SAINT-GEMMES-SUR-LOIRE
: « Planter des Haies » de Dominique Soltner, même éditeur.
(Source Dominique Soltner)
Le semis direct consiste à ne pas labourer sa terre, à semer une plante couvre-sol (cresson de Pata, voir dossier « Culture de la brède mafane » de l’association) qui va fixer l'azote de l'air, stabiliser le sol, garder l'humidité des pluies et protéger le sol des rayonnements durs du soleil vertical (Pas de formation de latérite).Les mauvaises herbes ne poussent pas sur le sol recouvert d'un vrai tapis dense. On tue ensuite ce couvert végétal (pesticide) et on sème le riz sur cette couche de paille humide. Le riz va germer et s'élever au-dessus de cette pellicule protectrice qui va céder au sol pauvre ses substances minérales et organiques en pourrissant (Méthodes déjà employés à Madagascar).
(source de ce schéma, sur le site sur la déforestation à Madagascar ci-après).
Le semis direct existe depuis 20 ans au Brésil, il est désormais exploité à grande échelle dans les terres du centre, d'une façon quasi-industrielle. Les rendements sont excellents, durables, et avec plutôt moins d'investissements par rapport à une culture classique (pas de labourage).
Source sur ces techniques et la déforestation à Madagascar :
http://membres.lycos.fr/deforestmada/le%20semis%20direct.htm
(émail : deforestmada@multimania.com ).
Source canadienne sur le semi direct :
http://www.gov.on.ca/OMAFRA/french/environment/no_till/no_till.htm
L'objectif du projet
est :
1)
la
mise au point des systèmes de semis directs (SD) et l’amélioration de leurs
performances agro-économiques, en particulier par la réduction des coûts de
production et leur capacité à séquestrer le carbone,
2)
la
création de matériel génétique dans les systèmes de SD
3)
la
formation des acteurs du développement.
<<Les travaux sont
essentiellement orientés vers les culture de riz, soja et les nouvelles
introductions d’espèces pour la production de biomasse en safrinhas, qui
sont les cultures de succession du riz, du soja, du maïs, pratiquées
avec un minimum d’intrants ou sans intrants . Les systèmes testés, tous en
semis direct, peuvent intégrer l’élevage tous les ans, ou avec des rotations
comportant 3 ou 4 ans de cultures en semis direct sur biomasse de couverture,
et 3 ou 4 ans de pâturages, ou avec des systèmes surcouvertures vivantes
fourragères sur lesquelles des grains sont produits en semis direct (riz, soja, maïs).
La productivité des
systèmes de culture est corrélée à l’importance de la biomasse de couverture
: le soja
et le riz pluvial
long fin pratiqués avec le minimum d’intrants.
Selon la source
(°°), elles produiraient entre 3 000 et 3 600 kg/ha, pour des coûts de
production compris respectivement entre 310 et 340 US$/ha. En présence de
davantage d’intrants (plus d’engrais, fongicides sur riz), le soja produirait
plus de 4 200 kg/ha (maximum
de productivité enregistré de 7 000 kg/ha) et le riz pluvial oscillerait entre 6
000 et 7 000 kg/ha (
rendement maximal de 9 000 kg/ha) dans les meilleurs systèmes en Semis
Direct, avec des coûts de production respectifs de 370 à 530 US$/ha.
Avec le lancement en 2000
par AGRONORTE, de l’Eleusine coracana ("pé de
galinha") comme
biomasse de
couverture, un nouveau pas a été franchi
dans l’amélioration du Semis Direct. Cette plante constitue la machine
la plus puissante connue
aujourd’hui pour, dans un espace de temps court, restructurer le sol et
injecter des
quantités expressives de
carbone dans le profil cultural.
Note : des essais et tests, en milieu hermétique, doivent être faits pour vérifier que l’éleusine ne se révèlera pas comme une peste végétale à Madagascar.
Avec de nouveaux cultivars
de mil et sorgho, peu sensibles au photopériodisme et capables d'utiliser l’eau
en
profondeur, l'éleusine est
une option pour la diversification des cultures de succession et sera en
particulier une
nouvelle option de
«safrinha», même en semis direct tardif, doublée d’une excellente vocation
fourragère.>>
Source :
PROJETS
SYSTÈMES DE CULTURE DURABLES EN SEMIS DIRECT , INTÉGRANT PRODUCTION DE GRAINS
ET ÉLEVAGE EN ZTH, AU SUD DE L’AMAZONIE, ANNÉE 2001/2002, Écologies des Forêts
et Cerrados humides sur sols ferrallitiques du Centre-Nord Mato Grosso, L.
Séguy, S. Bouzinac, J. Taillebois / CIRAD-CA A.C. Maronezzi, L. Saucedo
/ AGRO NORTE http://agroecologie.cirad.fr/pdf/agnfr.pdf
Le montage du
programme a pour contraintes et nécessités de base :
-la durée (3
ans) ;
-le financement:
ne pas dépasser 500 000 FF , ordre de grandeur "raisonnable" pour
être
retenu dans ce
genre d'appel d'offres ;
-le respect du
thème général du programme ;
-l'adaptation à
la problématique socio-économique régionale, pour montrer qu'il ne s'agissait
pas (uniquement)
de "caprices" d’ONG, de chercheurs … ;
-l'obligation de
"faire avec" la réalité locale, structurelle (institutionnelle),
humaine et
matérielle ;
-la nécessité,
dans l'équipe de recherche, d'assurer un certain équilibre franco-malgache ;
-une mise à
disposition souple des crédits attribués par les organismes de tutelle, en
l'occurrence l'exigence d’une gestion directe par l’association et le
gouvernement malgache ;
-le choix d'un
site non seulement bien circonscrit et représentatif, mais aussi accessible,
cette
condition étant
fondamentale ;
-l'association
avec le FOFIFA (ministère de l’agriculture malgache) comme "maître
d'oeuvre" local, en vertu d’accords-cadres (Notre association -FOFIFA)
excluant en principe toute autre éventualité ;
-enfin, une
exigence personnelle du responsable scientifique qui est l'approche
interdisciplinaire
réelle et opérationnelle.
La nécessité de
respecter l'ensemble de ces exigences, en plus bien sûr de la pertinence et de
la
cohérence
scientifique et méthodologique du programme vis-à-vis des institutions et
chercheurs français et malgaches, aussi bien à l'extérieur qu'au sein des organismes
de tutelle.
Situation proche
de la capitale et d’une station météo très complète (par ex. celle de
l'aéroport …), son accès aisé en une demi-heure en toute saison, sa proximité
d'un village unique directement dominant le bas-fond, facilitant l'enquête du
milieu humain qui se montrera, par ailleurs, très "tolérant"
vis-à-vis de nos investigations ( condition importante ).
-Le FOFIFA
(ministère de la Recherche) étant le partenaire "obligé", localement
la
coordination du
programme s'est faite autour de l'axe Association - FOFIFA par un "contrat
de programme".
Le FOFIFA prend
en charge" toute "la partie agronomique sous forme d'essais
"classiques" dits
:contrôlés,
échelonnés le long du bas-fond ; la pédologie fine a aussi été assurée par le
FOFIFA.
-du LRI
(Laboratoire des radio-isotopes) dépendant de 1’Université (ministère de
l'Enseignement
Supérieur) prend en charge 1’étude de la physico-chimie des sols de
rizière et la
dynamique de 1’azote minéral apporté par granules d'urée (SGU) …
-de la direction
de l'Eau du MIEM (ministère de 1’Industrie, de 1’Energie et des Mines) : pour
l'implantation des forages dans les altérites des interfluves, les essais de
pompages,
les relevés
piézométriques. Tout cela étant dirigé scientifiquement par le laboratoire
d'hydrogéologie
de l'Université
de Montpellier.
-de l'ESSA
(Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques)dépendant du ministère de
l'Enseignement
supérieur : microbiologie des sols.
-l’IRAT,
coordinateur de 1'ensemble de 1'opération, fait la synthèse sur le milieu
.physique, l’exploitation des analyses foliaires, l'introduction de la
physiologie végétale comme discipline à part entière ;
-le laboratoire
d'hydrogéologie de l'université de Montpellier, concernant la conception des
campagnes
hydrogéologiques et 1’exploitation des résultats ;
-le laboratoire
d'hydrogéologie de l'université d'Avignon, pour l'hydro-chimie et les traçages
isotopiques (180
et D) ;
-l'ORSTOM, concernant
les deux aspects suivants :
* l'hydrologie:
l'antenne de Tananarive prend en charge les mesures des écoulements de
surface à
l'exutoire du bas-fond et les enregistrements .climatiques (pluies,
évaporation),
* la
physico-chimie : en particulier le protocole de suivi de l'ambiance
physico-chimique et la
dynamique du
fer, cet élément s'avérant jouer un rôle clé dans la nutrition minérale du riz.
-le laboratoire
de géo1ogie structurale de l'université de Montpellier, en matière de typologie
,
des bas-fonds,
commandés par la structure du socle.
-l'IMG (CNRS) en
tant que conseils concernant l'hydrodynamique en non saturé et la
variabilité
spatiale des phénomènes.
Les eaux, les
sols, le riz, et les pratiques des riziculteurs, l’états des lieux, les
dynamiques de fonctionnements et les répartitions spatiales et structurels : à
quels circuits ou processus,
différenciés
dans l'espace, sont soumis, au sein du système, les flux entrants de tous
ordres, naturels et
anthropiques _
humains (eaux, solutés, intrants traditionnels, "énergie
anthropique"...), quelles sont les
transformations
cycliques qu'ils y commandent ou y engendrent en interactions avec les
matériaux et
les sols.
L'objectif est d'identifier les conditions de croissance du riz, qui au-delà de
certaines
contraintes
"incompressibles" (humaines et physiques) spécifiques au milieu,
déterminent les
rendements,
considérés ici comme les sorties "intéressantes" du système.
Le but est
d'identifier, dans le milieu, les conditions de croissance du riz "les
noeuds
stratégiques"
sur lesquels on pourra éventuellement intervenir de façon économique pour
optimiser les
"sorties .
De façon
concrète, les domaines abordés ont été essentiellement les suivants :
-la nature et la
structuration morpho-pédologique du sol,
-les pluies
(pluviographes) et l'évaporation bac Colorado),
- essais de
pompage,
- études des
débits des écoulements en surface, contrôle des exutoires (limnigraphes),
- études des
débits et les conductivités des suintements de sourcins qui forment une ligne
continue en
bordure du
terrain (sourcins),
-l'hydrodynamique
des remontées capillaires pour les cultures de contre-saison,
-l'ambiance
physico-chimique (in situ) des sols de rizières (pH, Eh, températures, teneurs
en
fer ferreux),
-l'activité
microbiologique : biomasse et dénombrement des groupes bactériens des cycles de
l'azote, du fer
et du soufre, suivant différents traitements et différentes situations ;
-la cinétique de
l'azote ammoniacal (NH3 et NH.4+) au niveau rhizosphérique grâce à l'outil
"supergranule
d’urée" (SGU) ou sans ce dernier avec juste l’apport de la biomasse,
- des analyses.
minérales des feuilles (stade paniculaire) en parcelles traditionnelles à
variétés
locales et sans
engrais,
- des,
informations comparatives (par rapport à l'espace) recensées auprès de la
quasi-totalité
des riziculteurs
du bas-fond.
-la connaissance
des pratiques des paysans par des questionnaires adaptés, concernant la nature
du
sol, la
dynamique et la gestion de l'eau, la fertilité des rizières, les pratiques
culturales, de chaque parcelle.
La démarche est
"interdisciplinaire" ; ce terme signifie que les disciplines,
complémentaires, doivent se "nourrir" les unes les autres, être en
synergie et non rester côte a côte.
Voici quelques
exigences idéales pour faire une bonne recherche :
-ententes entre
chercheurs sur les objectifs ;
-pas
d'individualisme excessif ;
-circulation
totale des informations ;
-dépassement des
"contraintes structurelles" dues à l'appartenance des chercheurs à
des
organismes
n'ayant pas les mêmes règles de fonctionnement ;
-entente sur les
échelles de raisonnement et de suivi des phénomènes,
-maximum de
terrain ensemble ;
-transdisciplinarité : chaque
chercheur, tout en gardant ses
propres méthodes
et centres d'intérêt, s'instruise ou s'informe des disciplines voisines, les
intègre dans
ses
raisonnements pour mieux valoriser sa propre démarche et faire émerger de
nouvelles hypothèses ;
-acceptation
qu'une discipline oriente en partie les protocoles d'autres ;
-correction des
hypothèses en fonction des apports voisins ;
-réunions
régulières d'information et de concertation inter-organismes et inter
sousprogrammes.
-morpho-pédologie
;
-sociologie
rurale ;
-agronomie ;
-hydrologie (
eaux de surface) ;
-hydrogéologie (
eaux profondes), si possible ;
-physico-chimie
;
-physiologie
végétale ;
-microbiologie ;
-géologie
structurale.
La répartition
des matériaux du sol résulte de processus d'ordre géomorphologique
aidés par les
eaux profondes : alternance de stabilité et de "crises"
morpho-climatiques. Les eaux qui traversent le manteau d'altérites et les
matériaux du bas-fond (arène micacée, sable lavé, tourbe, argile supérieure ),
subissent des dynamiques et des transformations spatio-temporelles à cycles
annuels, desquels résultent :
a) la nature des
sols: durées d'engorgement, teneur en matière organique, profondeur de la
tourbe... De plus, ces caractères sont modulés selon les portions de bas-fonds
considérés (amont, centre, aval, bordures...), étroitement dépendantes du
modelé.
b) les flux
(eaux, solutés), ce qui est traversé par ces flux (sols, matériaux).
Le "sol de
rizière" n'est pas réductible aux 20 premiers centimètres, mais est aussi
lié aux apports
éventuels de
solutés à partir de la profondeur -et donc de la succession des matériaux qui
composent
ce substrat.
L'influence
anthropique est importante, les riziculteurs font partie du système. La rizière
est "aménagé" de façon a le rendre apte à la riziculture aquatique à
maîtrise partielle de l'eau.
Le régime
hydrologique naturel est ainsi à la fois exploité et modifié par la création
d'un réseau de
micro-hydraulique
villageoise pour le contrôle et la répartition communautaire des eaux ( drains,
réseau de
diguettes, réservoirs latéraux, rectification de la pente...). En même temps,
les paysans
rechargent
périodiquement leurs rizières par des apports d'argile ferrallitique prélevée
sur les bordures.
Tout cela
modifie les sols d'origine et leurs régimes d'engorgement. En plus, il y a des
apports
réguliers de
fumier (seul intrant) qui influent sur la vie microbienne.
Au niveau
rhizosphérique, puis du système très proche racinaire, existe une
"ambiance"
particulière qui
conditionne la nutrition minérale du riz et ses dysfonctionnements. C'est un
domaine
complexe où le
sol, la solution du sol, la racine et la microflore sont en équilibre
dynamique. Ce
milieu ne peut
être caractérisé séparément par les indicateurs "classiques" du
pédologue, du
microbiologiste
ou du physico-chimiste, qui opèrent à un niveau plus global. Le système
racinaire du
riz aquatique (
en particulier les variétés locales les mieux adaptées) est capable de
contrôler en partie
son propre
environnement nutritionnel par des échanges. avec le milieu, tel que transferts
d'oxygène,
exudations
diverses (protons, acides organiques...) créant des condItions (pH, Eh) et
substrats,
spécifiques à
une microflore rhizosphérique, qui favorise la solubilisation ou la
précipitation de
certains
éléments. Lorsque le milieu est trop contraignant (excès.. d’engorgement), la
régulation n'est
plus possible et
apparaissent des déséquilibres nutritionnels dans la plante: absence
d’assimulation de
l’azote donc de
transamination, toxicité ferreuse par éventuels blocages enzymatiques, etc...
On passe
alors dans la
plante elle-même avec ses multip1es processus énergétiques et enzymatiques. Les
interactions N
-P -Fe, dans ce type de bas-fond, apparaissent comme fondamentaux. Le passage
du sol
à l'intérieur de
la plante, même à ce niveau de recherche fondamentale, qui n'a. évidemment pas
été
abordé ici, ne
peut être compris, dans un milieu donné, sans complémentarité
interdisciplinaire
Les
caractéristiques, le fonctionnement actuels du bas-fond et sa productivité
rizicole résultent
non seulement de
spécificités irréductibles du milieu physique des Hauts-Plateaux mais aussi
d'aménagements,
traditions culturales et modes de gestion de l'eau, qui sont le fait de la
communauté
des riziculteurs
ayant investi le vallon. Cette communauté modifie et utilise l'environnement,
aussi
bien le sol. que
la topographie ou le régime hydrologique. L'étude du "fonctionnement"
hydrique et
minéral du
bas-fond anthropisé n’est donc envisageable que si on considère la logique du
milieu rural
traditionnel
comme une de ses composantes. Les rendements du riz en parcelles et conditions
paysannes, qui
montrent une structuration spatiale dans le bas-fond, sont les réponses de la
plante aux
2 ordres de
phénomènes, humains et physiques, en interactions.
L'approche
agronomique sera donc conduite sous plusieurs formes complémentaires
spatialisées :
-de. façon
"classique" '. sur des .parcelles à intrants et traitements ( en
principe ) contrôlés,
,mais réparties
tout au long du bas-fond, pour constater l'éventuelle différenciation spatiale
;
-en suivi des
parcelles traditionnelles sans modification ;
-par des
enquêtes auprès des riziculteurs du bas-fond que l'on interrogera, pour chacune
de
leurs rizières,
sur les rendements, les pratiques culturales, la nature des sols et la gestion
de l'eau. Ceci,
dans un esprit
comparatif (plus que quantitatif) et toujours spatialisé. Les contraintes des
pratiques
communautaires
sur un parcellaire petit (0,5 à 25 ares) et figé ont ainsi été mises en
évidence ;
-par analyses
foliaires (stades paniculaire) des riz produits en conditions traditionnelles,
répartis dans
tout le vallon.
L'échelle, au
sens cartographique et courant du terme, est le rapport de dimensions spatiales
entre l'objet
réel et sa représentation sur le papier ; mais elle recouvre aussi la notion de
"point de vue",
de « niveau de
perception », de "niveau logique", de "niveau de
cohérence". C'est-à-dire qu'elle
concerne les
domaines sur lesquels on raisonne et dont la pertinence dépend de cette
échelle. Ces
domaines peuvent
correspondre, dans nos catégories, à des "champs disciplinaires". Un
système
naturel est
toujours inclus dans un système plus large ( contexte, métasystème ), qui le
conditionne.
Inversement, il
est composé de sous-système qui, si on veut en étudier indépendamment la
cohérence
et les processus
de fonctionnement, demanderont des champs de raisonnement, des méthodes et des
outils propres ;
ceux-ci peuvent, n'avoir rien de commun avec, ceux des niveaux logiques
intégrateurs
supérieurs.
Autrement dit le problème classique des "transferts d'échelle" est
souvent insoluble. On ne
peut pas passer
logiquement d'un ensemble structuré habité par des processus définissant un.
système
,à un autre
ensemble structuré de processus émergeant par intégration et définissant le
système
englobant
supérieur .On ne peut pas expliquer le passage d'un niveau cohérent à un niveau
supérieur.
En règle
générale, la notion d'émergence de propriétés nouvelles est fondamentalement
non linéaire,
non prévisible
et non modélisable. Il faut en avoir conscience pour éviter de s'acharner sur
des
problèmes qui
ont peu de sens.
Ainsi, les
bas-fonds rizicoles font partie d'un "ensemble de systèmes emboîtés"
qui, du
plus général au
plus "fin", peuvent être :
-le réseau de
vallées rizicultivées, formant un dessin typique, propre aux Hautes-Terres
malgaches ;
-le bas-fond
élémentaire
-les tronçons
"homogènes' dans le bas-fond;
-la rizière ;
-la rhizosphère
du riz.
Cet emboîtement
est centré volontairement autour de la production du riz aquatique dans les
petites vallées.
Il faut aussi
considérer le manteau d'altération du bassin versant local comme faisant partie
du système. L'homme intervient ici au niveau de la communauté paysanne qui gère
le bas-fond peut-être davantage qu'à un niveau individuel. L'homme s'adapte à
son milieu spécifique mais sa marge de liberté est limitée par la communauté
des riziculteurs (et ses hiérarchies) concernant la gestion de l'eau en
particulier et l'entretien des aménagements communs (drains).
A l'intérieur de
chaque parcelle, le paysan gère sa fertilité et ses pratiques culturales de
façon relativement autonome ( dates et mode de labour, date de repiquage,
drainage, apports de
fumures, de
terre de tanety ...), suivant ses possibilités et ses motivations. Il reste lié
à la communauté
pour l'eau. Le
paysan est d'autre part soumis aux contraintes du milieu (dynamique
hydrologique, sols,
pentes ),
différentes suivant le tronçon de bas-fond où sa parcelle se situe.
-Au niveau
rhizosphère, on ne s'intéresse aux interactions entre les éléments qui
conditionnent .les états et sorties du niveau 4. Les supports et agents du
système sont ici la solution du sol, le sol, les racines et la microflore. Ils
déterminent la nutrition minérale du riz qui en conditionne le rendement.
On peut donc
voir, en définitive, que ces approches successives ne sont bien sûr pas
indépendantes ; elles ont pourtant chacune leur cohérence propre autorisant de
les étudier séparément.
Sources :
SÉGUY L.; BOUZINAC
S.; MAEDA E.; IDE M.A.; TRENTINI A. 1999. La maîtrise de Cyperus
rotundus par le semis direct
en culture cotonnière au Brésil. In :Agriculture et
développement nº 21,
mars 1999. p.87-97 - 34398
Montpellier cedex 5 – France
SEGUY L. ; BOUZINAC S. - 1999. Concepts et mise en pratique
de modes de gestion
agrobiologique, adaptés aux
sols acides de la zone tropicale humide. In : Gestion
agrobiologique des
sols et des
systèmes de culture. Montpellier, France, CIRAD, p.225-230. Atelier
International sur la
Gestion
Agrobiologique des Sols et des Systèmes de Culture, 1998/03/23-28, Antsirabé,
Madagascar.
Colloques / CIRAD
SEGUY L. ; BOUZINAC
S. - 1999. Quelles
recherches thématiques pour aborder la modélisation du
fonctionnement comparé entre
systèmes de culture avec un travail mécanique du sol et des systèmes
en semis direct sur
couvertures mortes et vivantes? In : Gestion
agrobiologique des sols et des
systèmes de
culture. Montpellier, France, CIRAD, p.495-502. Atelier International sur la
Gestion
Agrobiologique des
Sols et Systèmes de Culture, 1998/03/23-28, Antsirabé, Madagascar. Colloques /
CIRAD
Et http://agroecologie.cirad.fr/pdf/mora4.pdf
On devrait rechercher du côté des grands organismes déjà finançant des programmes de développement à Madagascar et tous les partenaires cités, ci-dessus.
1) par le le CNRS à travers le PIREN (Programme interdisciplinaire de recherche sur l'environnement) proposé par le CNRS,
2) par le CIRAD
3) par FAO
4) par PNUD
5) par l’IRAT
Les buts principaux de ce projet est :
1) Apporter une plus grande prospérité aux agriculteurs et riziculteurs.
2) Contribuer à l’arrêt ou le ralentissement du recul des forêts, de l’érosion, de la latérisation et de la savanisation, des menaces de disparition de la faune de la flore.
Il est important d’intéresser les jeunes au projet et de les sensibiliser à la protection de l’environnement. C’est l’avenir du pays qui en dépend.
Au plan économique,
Le projet
permettrait la diminution des coûts de production du riz et du soja en
"terre de vieille" culture, dans les systèmes de culture en Semis
Direct:
- en basse technologie
de 300 à
320 US$/ha pour le riz, et de 260 à 280 US$/ha pour le soja;
- en technologie
moyenne, de
500 US$/ha pour le riz, et 330 US$/ha pour le soja
(sans application
de fongicides sur soja).
Les marges nettes, en fonction de la variation
annuelle des prix payés au producteur, dans la
région :
- en basse technologie
de 50 à 125
US$/ha pour le riz, et de 125 à 198 US$/ha en
fonction de la variété pour
le soja;
- en technologie
moyenne, de
90 à 220 US$/ha pour le riz, et de 90 à 200 US$/ha en
fonction de la variété pour
le soja.
de meilleures
cultures de succession du riz et soja ("Safrinhas") dans les systèmes
de
Semis Direct
Dans une stratégie
d'intégration "grains-élevage" :
- Sorghos CIRAD 202, 203,
440, 406 associés à Brachiaria
ruziziensis ou
Stylosanthes
guyanensis;
- Maïs variétés (CIRAD 200, 340) associés aux mêmes espèces
fourragères;
- Coix Lacryma jobi = 1 variété originaire du
Vietnam.
Dans une stratégie
de production exclusive de grains:
- les mêmes variétés de maïs
et sorgho;
- Eleusine coracana : cultivars PG 94, PG 5333,
PG 6236, PG 6272, PG 6315;
- Diverses variétés de mil
du CIRAD et de l'ICRISAT.
(*) À noter que
tout ce matériel génétique s'intègre également dans les systèmes
"grains +
élevage" :
- Sarrazin = 1 variété
française,
- Sésame = 2 variétés
asiatiques,
- Blé = cv. Florence Aurore.
(*) Les cultivars
d'Eleusine coracana, représentent un intérêt majeur dans les systèmes de
Semis Direct, car,
au delà de leur pouvoir restructurant exceptionnel, leur capacité à
recharger le
profil cultural en C, leur aptitude fourragère, elles fixent
l'azote de l'air
(bactéries libres
de la Rhizosphère des genres Azotobacter, Bejerinckia, etc...) (L. Séguy
et al., 2001).
e) Les systèmes de
culture en Semis Direct sans herbicides Post-semis des cultures
Alternatives aux OGM,
construites par la voie agronomique, elles permettent d'incorporer
le matériel génétique de
meilleure qualité, très diversifié, créé par les voies de la sélection
classique qui sont beaucoup
plus prolifiques que les « transgéniques ».
Le contrôle des adventices
dans ces système se fait par la couverture permanente du sol,
qui doit, à la fois:
- être totale, importante (12 à 18 t/ha MS), et à décomposition lente,
- posséder des propriétés
allélopathiques efficaces pour le contrôle de la flore
locale.
Les meilleures biomasses de
couverture qui permettent de s'affranchir de l'utilisation
d'herbicides post-semis sont
décrites dans la Figure 35.
(*) À noter que
nous maîtrisons également de nombreux systèmes en SD, qui dispensent, non
seulement
d'herbicides post-semis des cultures, mais également d'herbicides totaux pour
dessécher les
biomasses avant semis. Ces dernières sont des espèces annuelles qui sont
roulées à la
floraison, au lieu d'être desséchées chimiquement. Cette voie devrait être
utilisée dans
l'agriculture biologique sensu stricto. C'est aussi une voie très porteuse pour
les petites
agricultures familiales qui produisent peu et ont cruellement besoin de
valoriser leurs
productions.
Formation d’équipes
malgaches sur techniques de Semis Direct, qu’ils enseigneront aux riziculteurs.
Monter un pôle de rccherche
malgache lié au FOFIFA, avec ces équipes, en
relation avec la CIRAD, pour développer et utiliser des dispositifs de terrain
et des méthodologies de Recherche.
- de produire des solutions
techniques pour l'agriculture durable, appropriables par les
agriculteurs (systèmes de
culture en semis direct, préservateurs de l'environnement x
matériel génétique
performant adapté à ces systèmes).
- de produire des
connaissances scientifiques:
* Fonctionnement des
agrosystèmes cultivés, et évaluation de leurs impacts sur
l’environnement ;
* Méthodologie de la
Recherche-Action;
* Interactions génotypes x,
modes de gestion des sols et des cultures .
Si l’amélioration variétale
Riz, Soja et autres espèces doit se poursuivre activement (source de revenus
importante), les efforts de la
Recherche-Action doivent maintenant se porter, pour les chercheurs du
FOFIFA :
Sur l’amélioration continue
des performances des systèmes de culture en SD, et
notamment sur la conversion
la plus efficace possible de l’engrais minéral (exogène et
acheté) en engrais organique qui
restituera les nutriments par voie de minéralisation
(meilleure
régulation des flux nutritionnels dans la plante, en particulier pour l’azote
soluble et les
sucres réducteurs qui sont les aliments de choix des pucerons et des
champignons
pathogènes) ;
Sur l’adaptation et la
diffusion à très grande échelle (conseil de gestion) du Semis
Direct du riz pluvial et des
systèmes intégrant production de grains + élevage à Madagascar et chez nos
partenaires du Sud (Afrique) ;
Sur l’animation du « pôle »
et la formation de tous les acteurs de la Recherche et du
Développement.
En outre, ce pôle
«d’agriculture durable», grâce à son dispositif d’intervention
pluridisciplinaire, ancré
dans les réalités agricoles
en milieux contrôlé et réel, qui le positionne comme constructeur et
promoteur du progrès
technologique durable et de la connaissance qui l’explique, doit servir de
support à la réalisation de
thèses sur des sujets scientifiques majeurs, mis en évidence par la
méthodologie de
Recherche-Action participative, utilisée sur les systèmes de culture ; parmi
ces sujets
qui pourraient faire l’objet
de thèses, nous citerons :
1) La dynamique des
systèmes racinaires des
cultures dans les systèmes de culture en
Semis Direct, comme outil, à
la fois :
- de diagnostic
prévisionnel, simple et accessible à tous, en particulier aux
agriculteurs en temps réel,
de l’état du profil cultural et de ses conséquences sur
la prévision des récoltes ;
- de mise en évidence et
caractérisation de la réelle importance de la toxicité
aluminique en sols acides
ferrallitiques ;
- de la modélisation du
fonctionnement des systèmes de culture.
2) Le pouvoir
restructurant des plantes de couverture et des systèmes de culture en
Semis Direct, à l’échelle du cycle
cultural :
- Comparaison des espèces ou
associations d’espèces les plus performantes pour
cette fonction et sa
caractérisation (analyses
d’agrégats)
- Rôle des substances
agrégantes telles que les polysaccharides, les poly phénols,
les endo-mycorhizes, dans
les mécanismes d’agrégation ;
- Conséquences sur la
productivité des systèmes de culture.
3) La nutrition azotée
des céréales dans
les systèmes de culture en Semis Direct :
- Mise au point
d’indicateurs simples au champ, pour le pilotage de la fumure
azotée ;
- Fixation de l’azote de
l’air, par voie symbiotique et par les bactéries libres de la
rhizosphère dans les
systèmes de culture les plus performants déjà mis en
évidence, à base de soja
suivi en succession, de plantes ou mélanges d’espèces de
couverture telles que : Eleusine coracana
(ou mélanges d’espèces comme:
Eleusine cor. +
Cajanus cajan, Eleusine cor. + Crotalaria spectabilis, Eleusine
cor. + Brachiaria
ruziziensis) [Fixation
N par bactéries libres de la
rhizosphère] ; Maïs, sorgho, mil associés
à Brachiaria
ruziziensis ou
à
Stylosanthes
guyanensis. Quantification
de la fixation de N, impact sur la
nutrition azotée des
cultures ; Conséquences sur l’incidence des maladies
cryptogamiques (N soluble, sucres
réducteurs, dans l’appareil foliaire).
4) Biorémédiation et
plantes de couverture ; mécanismes et applications pratiques.
5) Contrôle des
populations de nématodes phytophages par les plantes de couverture ;
mécanismes et applications
pratiques.
Enfin, le pôle «
d’agriculture durable » doit constituer à la fois pour nos partenaires du Sud :
- Une vitrine exemplaire de
l’offre technologique et méthodologique,
- Une source prolifique de
systèmes durables, transférables et adaptables [ notamment les
systèmes mis
au point sur les sols sableux de l’état de Bahia, en zone à fort risque
climatique
voisine de la zone soudano-sahélienne africaine].
ANGAP Agence Nationale de gestion des Réserves et Parcs naturels de Madagascar :
http://www.parcs-madagascar.com/cape/2contexte.htm
ONE Office National de l'Environnement malgache : dirige et organise la politique malgache sur l'environnement , http://www.refer.mg/cop/one/fr/
ANAE Agence Nationale pour l'Action Environnementale, à Madagascar :
L'HOMME ET L'ENVIRONNEMENT association pour le développement des initiatives économiques en rapport avec la défense de la biodiversité à Madagascar
IMRA Institut Malgache des Recherches Appliquées (Madagascar) :
B.P. 3833 Avarabohitra - IMRA 101
Antananarivo - Madagascar
Tél. (261 20) 22 268 06 / Fax : (261 20) 22 359 74
émail : imra@syfed.refer.mg, http://www.refer.mg/madag_ct/rec/imra/
IFS International Foundation for
Science,
Email à Madagascar : rakotomamonjy@sidsnet.org, www.ifs.se/
FANAMBY ONG malgache, travail aussi à la conservation de la biodiversité par le développement local humain durable.
LOT IIK 40 Ankadivato, Antananarivo
101, Madagascar, émail : s.rajaobelina@fanamby.org.mg, http://www.fanamby.org.mg/en/index.php
PATRIMOINE NATURE organisation de promotion de l'écotourisme à Madagascar :
(lié à FANAMBY). http://www.dts.mg/contacts/fanamby/
CIRAD organisme français de Recherche en Agronomie Tropicale :
http://www.cirad.fr/fr/index.php
IRD (ex-ORSTOM) Institut de recherche pour le Développement (centre français de recherche scientifique en zones tropicales) : www.ird.fr
AFD Agence Française de Développement : finance des développements économiques dans les pays en voie de développement : http://www.afd.fr/
PEACE CORPS organisation gouvernementale américaine qui envoie des volontaires effectuer un service civil dans les pays en voie de développement dont Madagascar :
voir aussi au niveau intervention environnementale de Peace Corps à Madagascar : http://www.peacecorps.gov/wws/water/africa/lessons/MSgeog01/MSgeog01sup01.pdf
GREENHEALTH International
Association Valorisation des Plantes Médicinales, Préservation des connaissances
157, Rue Comte de Melgueil, Plein Sud, Bat 1, 34000 MONTPELLIER
émail: greenhealth@tiscali.fr, Fax : 08 25 95 66 46, http://www.greenhealth.fr/
USAID Madagascar, Agence des Etats Unis pour le développement international :
6è EtageTour Zital, Zone immobilière Taloumi,s Rue Ravoninahitriniarivo - Ankorondrano
B.P. 5233 Antananarivo 101, Contact:
Stephen M. Haykin, USAID A/Mission Director
Telephone: 261 20 22-539-20 / Fax:
22-538-86 / 22-538-87
AUTRES ADRESSES UTILES A MADAGASCAR :
Chambre de Commerce et d'Industrie France-Madagascar
Immeuble Tanà 2000, Ankorondrano, Antananarivo.
Tél.: (261 20) 22 696 49 — ccifm@wanadoo.mg, site : http://www.ccifm.mg/
Consulat
de France à Madagascar : 3 rue Jean Jaurès - Ambatoména - Tananarive
Adresse postale : BP 897 Antananarivo 101
émail : cgf.tana@netclub.mg ou cgf.tana@dts.mg
http://www.madagascar-contacts.com/consulfrance-tananarive/
Syndicat Professionnel des Producteurs d’Extraits Aromatiques, Alimentaires et Médicinaux de Madagascar, B.P: 1153- Antananarivo 101, Représentant : Andrin’Iranto RANDRIAMANANTENA, Tél. : 22 324 99 / 22 206 16 Fax: 22 269 21 / 22 611 08
émail : sypeam@sinergic.mg, http://www.sinergic.mg/sypeam
MADAGASCAR-CONTACTS Portail d'accès à plus de 90 sites web malgaches :
http://www.madagascar-contacts.com/
Informations
non vérifiées sur « Biosave Madagascar » :
(BioSave MADAGASCAR - AGRO-ALIMENTAIRE BP. 726
ANTANANARIVO
Production
et commercialisation d'huiles essentielles de Madagascar
Tel : 202 22 87 25 / Fax : 202 22 87
31, site : www.biosave.net
Directeur : Ykbal HIRIDJEE, émail:
biosavetana@trimeta.malagasy.com
(B I O S A V E Antananarivo: Villa
Anjarasoa lot IBG 24, Isoraka
tél.:
032 07 002 07, émail : univers.tropical@simicro.mg
Antsiranana:
9, rue Richelieu - tél.: 82 220 64,
M.
Olivier BEHRA, Directeur Général, M. Xavier FESNAU, Gérant
Production
: basilic, géranium, corbeille d’or ... )
1) Deforestation et systemes agraires a madagascar. les dynamiques des tavy sur la cote orientale - ouvrage Collectif, Cirad (1 octobre 2003), Collection : Repères
2) B. Moizo "Déforestation, migrations et problèmes fonciers dans le Sud-Ouest de Madagascar", In Synthèse des travaux de DURR, CNRS/IRD.