Né en 1930, à Oran,
Monsieur René-Louis Vallée a été Major de Math Sup et de Math Spé, au
Lycée Descartes d'Alger. Il rentre à Sup Elec et devient ingénieur Sup Elec. Il rentre au
CEA en 1955. En 1970, il édite un livre « L'analyse binaire »
aux éditions Masson, apprécié des spécialistes automaticiens.
Puis il
écrit, dans la foulée, son second livre « l'énergie électromagnétique et
gravitationnelle » édité chez Masson, en 1971 _ base de ce que M. Vallée
appellera plus tard la « Théorie synergétique ». Dans ce
livre, il expose ses considérations sur l’évolution actuelle de la science
physique, en particulier la relativité, la mécanique quantique, qu’il conteste,
et ses propres idées (non relativistes) destinées à remédier à cette évolution.
Dans
cet ouvrage, il y expose des idées originales imaginatives, étayées par
quelques « démonstrations » mathématiques, utilisant les équations,
mais sans liens mathématiques entre elles (ce que l’on pourrait appeler des
« îlots mathématiques » isolés). Masson ne le vérifie pas et l'édite.
Vers
1970, un phénomène, appelé « électrons découplés », est découvert,
dans les tores Tokamak, utilisés par la recherche sur la fusion thermonucléaire
contrôlée, pouvant provoquer le percement des parois des tores.
En 73,
il affirme que ce phénomène est la confirmation de sa théorie, qui aurait
prévue, selon lui, l’existence d’une « énergie diffuse », une
énergie inépuisable, universelle, cachée dans l’espace. Il affirme alors, que
par un dispositif expérimental simple, on pourrait capter cette énergie
diffuse, et éventuellement se passer ensuite de toutes nos sources d’énergies
actuelles.
Un
jeune belge Eric d’Hoker réalise le dispositif expérimental, suggéré par
M. Vallée pour vérifier sa théorie, et croie vérifier les affirmations de
Monsieur Vallée [1] [2].
En suivant les indications
précises de M. René-Louis Vallée, M. Gréa, chercheur en physique théorique et
directeur de laboratoire à l’Université Claude Bernard de Lyon, réalise
l’expérience du jeune belge. Un autre chercheur en physique Francis Kovacs,
sous la supervision de Jean-Marc Lévy-Leblond [3],
réalise aussi la même expérience, à l'UER de physique de Paris 7. Ces derniers
arrivent tous aux mêmes conclusions : aucune preuve du « phénomène
de captation d’énergie diffuse » n’est mis en évidence [4].
Par la
suite, s’est crée un comité de soutien autour de M. Vallée, persuadé de
l’existence d’un complot du lobby nucléaire et du CEA, contre sa théorie. Il a
poursuivi la promotion de ses idées au travers d'une association créée vers
1976, appelée la SEPED (Société pour l’Etude et la promotion de l’Energie
Diffuse), qui ne débouchera sur aucun résultat pratique (sur aucun générateur
« synergétique »), société qu'il quittera en 1984 et qui s'est
éteinte quelques temps après.
[1] Un mur de silence autour de la théorie synergétique du Pr. Vallée, Renaud de la Taille, Science et Vie n°698, novembre 1975.
[2] Un jeune français construit une pile inépuisable, Renaud de la Taille, Science et Vie n°700, janvier 1976.
[3] Docteur d’État ès sciences physiques en physique théorique.
[4] La "théorie synergétique" de M. Vallée : une expérience à l'UER de physique de Paris 7, Jean-Marc Lévy-Leblond et Francis Kovacs, La Recherche, N° 69 Juillet-Août 1976, volume 7, pages 661 & 662.