Le Paranormal démystifié par les Sciences

 

 

 

 

Elie Volf

 Benjamin Lisan

 Antoine Thivel

 

 

Collaboration de

Jocelyn Bézecourt

Eric Lowen

 

 

 

 

 

 


 

Les auteurs

 

Elie Volf ; maître de conférence honoraire et Docteur ès Sciences. Il est membre du conseil d’administration de l’Association Française pour l’Information Scientifique (AFIS). Il a rédigé pour cette association et sa revue « Sciences et pseudo-sciences » de nombreux articles et notes de lectures. Il a publié un article sur l’Affaire Marie Besnard dans le numéro d’Historia d’Octobre 2006.

 

Benjamin Lisan : ingénieur informaticien, diplômé de l’Institut national des sciences appliquées de Lyon (INSA), et de l’Institut des Techniques Nucléaires de Saclay (INSTN).Par ses nombreux voyages humanitaires dans l’Himalaya, et en Orient, il a pris connaissance des philosophies et techniques médicales orientales.

 

Antoine Thivel : professeur agrégé et professeur honoraire de civilisation grecque à la faculté de Nice, Docteur Es lettres (thèse sur Hippocrate). Il est membre du conseil d’administration, de l’Association Française pour l’Information Scientifique (AFIS

 

Eric Lowen : Docteur en histoire des sciences et directeur du centre Aldéran de Philosophie de Toulouse.

 

Jocelyn Bézécourt : Docteur en astrophysique.et informaticien.


« La grande presse et les périodiques de vulgarisation sont sollicités par des expériences diverses, nécessité d’insérer une information surabondante laquelle faute de place est insuffisamment expliquée, quête commerciale de la sensation ne reculant pas toujours devant la désinformation ou la complaisance pour l’irrationnel. D’où une certaine déshumanisation des nouvelles scientifiques ».

Michel Rouzé, Cahiers de l’agence française d’information scientifique, N°1, Novembre 1968.

 

 « La tolérance à l’incompréhensible est devenue banale et explique notre vulnérabilité aux assauts irrationalistes [ … ] ».

Jean Michel Besnier, L’irrationnel nous menace t-il ?, p 15.

 

« Je ne m'estime pas obligé de croire que le même Dieu qui nous a dotés du sens, de la raison et de l'intellect, avait l'intention de nous faire oublier leur utilisation », Galileo Galilei (1564-1642).

 

« En admettant que les faits suivants soient radicalement faux, la seule idée de leur simple possibilité est tout aussi terrible que le pourrait être leur authenticité démontrée et reconnue ».  Auguste Villiers de l'Isle-Adam

 


Remerciements :

Nous remercions :

Jean Michel Besnier; professeur de philosophie à Paris IV et à Polytechnique pour ses conseils sur l’orientation de l’ouvrage.

Gérald Bronner, maître de conférence en sociologie pour sa contribution importante sur les chapitres relatifs à la sociologie.

Christophe Cunniet pour son aide pour le chapitre « Pouvoirs magiques ».

 

Charles Kappenstein, professeur de chimie organique à l’université de Poitiers, pour ses encouragements et conseils.

Ernest Emile Lopez Sanson de Longval. Docteur en archéologie de l’université de Mexico  pour ses compléments sur les  élucubrations en archéologie sud américaine.

 

Gérard Majax pour sa contribution importante sur le chapitre « Pouvoirs magiques ».

 

Stephanie Bonnet pour la mise en forme, la lecture et la pré-correction du texte.

 

Hubert Espagnac et sa compagne Laurence pour leur aide à la correction.


SOMMAIRE

Remerciements : IV

INTRODUCTION  6

 

CHAPITRE I : Méthodologie de vérification et de réfutation d’une information  48

    Critères de validité d’une  information. Erreur ! Signet non défini.

Le problème du niveau culturel et de la formation à l’esprit critique. Erreur ! Signet non défini.

    Erreurs dans les généralisations et le raisonnement inductif Erreur ! Signet non défini.

Raisonnement par syllogismes abusifs ou biaisés. Erreur ! Signet non défini.

Croire que deux thèses opposées peuvent coexister Erreur ! Signet non défini.

L’attente affective d’un fait Erreur ! Signet non défini.

Le problème des conditions initiales. Erreur ! Signet non défini.

La faiblesse d’un échantillonnage. Erreur ! Signet non défini.

Regroupements dans la même statistique de données diverses. Erreur ! Signet non défini.

Les effets des influences culturelles, du nombre et de la pression du groupe. 49

La bonne foi de l’informateur 50

Fragilité du témoignage humain et de la mémoire. 51

La trop grande confiance dans les experts. 51

Les médias en questions. 52

L’absence de preuve n’est pas la preuve de l’absence d’un fait 52

Raisonnement analogique ou raisonnement par similitude. 52

L’illusion de détenir la vérité. 53

Glissement de sens ou effet métonymique. 54

Abus de sens ou abus sémantiques. 54

Effet de paresse intellectuelle ou d’indifférence. 55

Confusion entre lien de corrélation et lien de causalité. 55

Inversion de la cause et des effets. 55

Le raisonnement circulaire. 56

Effet creux et prétentieux d’un discours. 57

L’effet téléphone arabe. 57

L’effet cumulatif des petits oublis ou ajouts « anodins ». 58

Conclusion sur les erreurs logiques de raisonnement 58

 

CHAPITRE III : Propagation et déformation d’une information  59

Les mythes. 59

Exemple de « mal-information » : le massacre de Timisoara. 63

Métarécits. 64

Rumeurs. 65

Propagation de rumeurs à partir d’une information mensongère ou tronquée. 65

Propagation de rumeurs dues à une psychose collective. 66

Chaînes de lettres. 69

Les hoax ou canulars électroniques. 71

 

Chapitre IV : Manipulations et manipulés  74

Mécanismes de la manipulation. 74

Persuasion et autosubjectivité. 79

Mécanismes sectaires. 81

Manipulation par une  soumission abusive ou effet Milgram.. 86

 

Chapitre V : L’univers de la psychologie et du psychisme  88

L’inconscient freudien. 88

Influences inconscientes sur nos mouvements. 88

Hallucination. 89

Rêves. 90

Impression de déjà-vu. 90

Le déjà vécu. 91

Faux souvenirs ou fausse mémoire. 91

Chapitre VI 94

Méthodes psychiques subjectives  94

Méditation et méditation transcendantale. 94

Hypnose. 96

Méthode Coué dite auto-subjective. 98

Le yoga. 101

 

CHAPITRE VII : Les fraudes et erreurs  en sciences de la vie  103

Erreurs et fraudes scientifiques. 103

Fraudes en sciences de la vie. 103

Elucubrations parazoologiques. 108

La fraude en paléontologie. 112

 

CHAPITRE VIII : Les erreurs et fraudes  en sciences physiques  121

Fraudes et élucubrations en sciences physiques. 123

CHAPITRE IX. 131

Fraudes et élucubrations archéologiques ou archéomania. 131

     Sites orientaux. 132

 

CHAPITRE X : L’Ufologie et ses fraudes  140

Le cas de Raël 141

L’affaire Roswell à résumer 142

Le cas Adamski 144

La fragilité du témoignage humain. 146

Les éléments de doute. 148

Conclusion concernant l’absence de preuve de visites extraterrestres. 149

 

CHAPITRE XI : Médecines de l’âme et para-sciences psychiques  150

Psychothérapies  et dérives psychothérapiques. 150

Psychanalyse. 152

L’antipsychiatrie. 157

Thérapies comportementales. 157

Dérives psychothérapiques sectaires. 160

La programmation neurolinguistique ou PNL. 161

Conclusion sur les psychothérapies. 164

 

CHAPITRE XII : Doctrines para-philosophiques diverses  165

Métapsychie ou métapsychisme. 165

L’Ecole de para-psychologie du colloque de Cordoue à déveloper 165

Théosophie. 166

Anthroposophie. 167

Le New Age. 167

Symbolisme. 169

Méthodes psychomorphologiques. 172

 

CHAPITRE XIII : Pouvoirs Magiques  174

La magie. 174

L’Illusionnisme des physiciens. 176

L’illusionnisme de nos jours. 181

La magie des gourous et des sectes. 185

Le mentalisme. 186

Télékinésie. 187

La lévitation et la catalepsie. 188

La décorporation. 190

 

CHAPITRE XIV : Désordres psychiques, envoûtement et pouvoir de l’esprit 191

Possession. 191

Auto-envoûtement 193

La transe. 194

Sorcellerie en Afrique. 195

La transe vaudou. 197

La sorcellerie en occident 198

 

CHAPITRE XV : Pseudo-réceptivité aux champs de radiation  201

Rappels sur la radiesthésie. 201

La sourcellerie. 201

Recherche divinatoire par pendule explorateur 205

Magnétisme animal ou mesmérisme. 206

La magnéto-thérapie 208

Radionique. 212

 

CHAPITRE XVI : Perceptions et Para-perceptions  213

Perception du temps. 213

Perception et illusions visuelles. 218

Vision « paraoptique ». 222

Les perceptions subjectives : hallucination, hantise. 223

 

CHAPITRE XVII : « Communications » avec l’au-delà et les défunts  226

Spiritisme. 227

Tables tournantes. 229

Tables frappantes dites parlantes. 230

Le spiritisme dans la société. 230

Truquages en spiritisme. 233

Pseudo-communication avec les défunts. 236

Transcommunication instrumentale. 238

 

CHAPITRE XVIII : A l’approche de la mort 240

Thanatologie. 240

Les expériences aux frontières de la vie (NDE) 242

 

CHAPITRE XIX : Conceptions et visions de l’Au-delà  247

Mythes religieux sur des mécanismes post mortem.. 247

L’eschatologie, ou « l’au-delà » de la vie vu par les religions. 248

Croyances aux fins dernières. 250

Eschatologie dans les religions d’Extrème-Orient 254

La réincarnation chez les spirites. 259

 

CHAPITRE XX : Surnaturel et croyances religieuses  260

Sondages sur le christianisme en France 260

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Les miracles. 270

Apparitions mariales. 270

Les miracles cycliques. 278

Miracles juifs et indouïstes. 280

 

CHAPITRE XXI : Mécanismes des croyances au surnaturel 282

Prophéties. 282

Les prédictions et prophéties de Nostradamus. 284

Mécanismes des croyances au paranormal 285

Voyance. 285

Prévisions et statistiques. 287

 

CHAPITRE XXI : Les arts divinatoires  293

Données économiques et statistiques sur les arts divinatoires. 293

Astrologie sidérale ou astrologie stellaire. 296

Astrologie des tropiques. 299

Arts divinatoires de l’extrême orient 305

Mancies diverses. 312

Numérologie. 313

Chiromancie. 315

Graphologie. 315

Mancies anciennes peu pratiquées de nos jours. 317

Arts divinatoires divers 319

 

CHAPITRE XXIII : Ondes et environnement ou géomancie  320

Le Feng shui 320

La géobiologie. 323

Litho-thérapie. 326

 

CHAPITRE XXIV : Les thérapies alternatives occidentales  328

Les biorythmes. 328

Médecines dites douces ou alternatives et effet placebo. 328

Homéopathie. 330

Médecines alternatives diverses. 337

 

CHAPITRE XXV : Les médecines traditionnelles de l’Orient 344

La médecine traditionnelle chinoise. 344

Concepts de la médecine Amshi ou Tibétaine. 349

Médecines alternatives dérivées de la médecine traditionnelle chinoise. 351

La réflexologie des mains. 354

Médecine traditionnelle indienne Ayurvedique ou ayur védique. 355

Chromothérapie. 357

Le Reiki 357

 

Conclusions. 358

Lexique des mots employés. 361

Bibliographie. 375


INTRODUCTION

Cet ouvrage a été un travail d’équipe, réunissant des littéraires, des sociologues, des psychologues et de nombreuses autres compétences.

 

Nous avons rédigé cet ouvrage dans un esprit encyclopédique pour encourager le maximum de gens à cultiver leur curiosité et leur esprit critique.

Nous regrettons la persistance de nombreuses croyances irrationnelles et superstitions, et malgré les progrès prodigieux des sciences et des techniques.

 

La popularité de certains domaines jamais démontrés scientifiquement (fantômes, extraterrestres, télépathie, etc.) et les approches particulières qui s’y intéressent (parapsychologie et parasciences) ne se dément toujours pas.

Bien des personnes croient encore à des domaines pourtant réfutés, depuis le XVII° siècle, comme les prédictions astrologiques et certaines médecines alternatives. D’autres vont consulter les médiums et croient à leurs prédictions.

À l’heure actuelle, de nombreuses personnes croient encore en l’intervention du surnaturel ou du paranormal pour expliquer nombre de phénomènes observables et étranges. Or ces phénomènes étranges, en apparence, sont, la plupart du temps, explicables par les connaissances scientifiques actuelles.

 

Dans le passé, à la faveur du déclin des croyances religieuses vers les années 1960, certains auteurs, comme Louis Pauwels et Jacques Bergier,à travers leur ouvrage Le matin des magiciens et leur revue Planète [1], ces auteurs ont popularisé le mystérieux et le fantastique.

Actuellement, cette persistance de l’irrationnel est surtout due à l’importance médiatique des arts divinatoires (astrologie stellaire, astrologie chinoise, numérologie…) et de thérapies alternatives, dérivées de certaines anciennes médecines orientales.

Nombreuses sont les personnes ne faisant aucune distinction entre fiction et réalité et prenant pour vrai le contenu des ouvrages comme l’Alchimiste de Paul Coelho, le Da Vinci Code de  Dan Brown[2] , les livres de Christian Jacques sur la mythologie égyptienne etc. … [3].

Beaucoup de messages mensongers des médias restent tolérés par le public, du fait de leur manque de formation scientifique ou critique.

D’autre part, des associations prônant des thérapies et doctrines douteuses et dangereuses (comme le végétalisme) ont pignon sur rue et fleurissent dans les salons dits « bio » (Marjolaine, Vivre Autrement, bio Sésame et Harmonies…). De même, le rayon sciences occultes a une place toujours importante dans les librairies.

De plus, certaines croyances et doctrines irrationnelles dangereuses peuvent détruire la vie de personnes fragiles. C’est le cas de certaines « doctrines » apocalyptiques prônant la communication avec les défunts et pouvant convaincre leurs adeptes de se suicider pour rejoindre un hypothétique au-delà. De même, l ’astrologie poussée à son paroxysme peut conduire une personne à asservir totalement sa vie et son comportement aux prédictions astrologiques de voyants, de médiums etc.

 

Les sectes aux enseignements douteux ou mystificateurs continuent à prospérer, malgré les dénonciations portées à leur encontre et les dispositifs en France.comme la commission de la Mission Interminestrielle de Vigilance et de lutte contre les dérives sectaires  (MIVILUDES ).

De nombreux gourous et sectes induisent la confusion entre croyances et sciences, mysticisme et rationalité, comme c’est le cas avec Claude Vorilhon fondateur du mouvement Raël.  D’ailleurs, Raël avait oser nommer Michel Onfray [4] « prêtre honoraire  » du mouvement raëlien, ce qu’a dénoncé ce dernier [5].

 

L’opinion réprobatrice de quelqu’un reste le plus souvent noyée dans le flot moutonnier de ceux qui ne se posent pas de questions.

 

Heureusement, quelques esprits critiques cherchent malgré tout à développer leur doute, et le succès du livre Devenez sorcier, devenez savant de Georges Charpak et Henri Broch [6] est encourageant. Ce bestseller s’est vendu en France, entre 2002 et 2003, à plus de 380 000 exemplaires.

 

A l’exemple de ces deux auteurs, nous avons donc décidé de rédiger cet ouvrage « parce que nous vivons dans un monde où l’irrationnel est de mode, où les sectes, les intégrismes religieux et les arts divinatoires ont de plus en plus d’audience et parce que les médias, devant des doctrines irrationnelles, créent une confusion fréquente entre critique et censure » [7].

 

Notre but a été d’analyser et de démystifier certaines doctrines ou impostures, plus ou moins répandues dans l’opinion publique.

 

La parapsychologie[8], faisant partie du paranormal et étudiant des phénomènes tels que les arts divinatoires, la voyance, la radiesthésie, la télékinésie, la télépathie…, sera donc traité par notre livre.

 

Nous nous intéresserons aussi aux impostures intellectuelles (scientifiques ou non), ainsi qu’à certaines erreurs scientifiques.

 

Dans notre ouvrage, nous faisons la distinction entre fausses-sciences et sciences marginales[9].

 

La plupart des groupes sectaires utilisent les méthodes du paranormal en psychologie et en thérapie. Il nous a donc semblé indispensable d’aborder aussi le problème des phénomènes sectaires, comme les mécanismes d’embrigadement et de persuasion, pratiqués dans ces groupes. Ces derniers ayant pour but de faire perdre à leurs victimes tout esprit critique face aux mystifications et manipulations de ces sectes.

 

Nous avons voulu donner, autant que possible, à cet ouvrage, un caractère encyclopédique, même si nous n’avons pu épuiser un domaine aussi vaste et évolutif que le paranomal. Donc de ce fait, que le lecteur nous excuse par avance  de n’avoir pu traiter tous les sujets en relation avec le paranormal.

Notre ambition, en rédigeant ce livre, a été de rester aussi objectifs que possible, appuyant nos affirmations sur des données fiables, se recoupant, provenant de plusieurs sources. Nous avons abordé, autant que possible, tous les exemples représentatifs du paranormal, en les soumettant à la démarche scientifique.

Il est possible que nous ayons commis des erreurs ou omis involontairement des nouvelles informations. Que le lecteur alors nous en excuse.

Certains pourront nous reprocher le côté fourre-tout de notre travail. Ceci est voulu car nous avons désiré aborder le plus grand nombre de cas possibles, apparemment sans rapport entre eux, afin de démontrer leur caractère frauduleux.

Nous avons voulu montrer que la démarcation entre Science et fausses sciences ne cesse d’évoluer au cours des siècles et qu’elle n’est pas toujours claire dans certains domaine. Certains domaines de la connaisances, considérés sciences, dans le passé, sont devenus de fausses sciences, comme l’alchimie, à l’heure actuelle …

Nous espérons que cet ouvrage facilitera la compréhension de certains phénomènes et doctrines auprès du plus grand nombre, en tenant compte de leur culture d’origine. Selon ses domaines d’intérêt, le lecteur pourra, selon  le cas, approfondir ou délaisser certaines pages de l’ouvrage.

Nous espérons que le lecteur sera animé, comme nous, par le doute scientifique,  nous permettant d’être plus vigilant face aux escroqueries.

Dans la suite, notre livre poursuivra quatre buts, liés entre eux :

 

  1. rappel de la démarche scientifique,
  2. rappel des méthodes de vérification des informations,
  3. analyse des mécanismes des manipulations mentales,
  4. analyse et vérification des impostures et des fraudes.

 

Benjamin Lisan, Élie Volf

 


CHAPITRE I

La méthodologie scientifique

 

« La fausseté d’une idée ne saurait l’empêcher d’être belle, et il y a certaines erreurs si ingénieuses qu’on regretterait qu’elles ne figurassent point aux démarches de l’esprit humain  [10]», Jean Rostand

 

Introduction

La science et la méthodologie scientifique, du fait de sa réussite éclatante et de la multiplicité de ses retombés pour le genre humain, bénéficie actuellement d’un grand prestige, dans le monde contemporain.

Pourtant, bien que tous les gens en parlent et semblent la connaître, bien peu de personnes, en fait _ à part les scientifiques eux-même _, savant réellement ce qu’est l’esprit et la méthode scientifique. Ces domaines sont encore entourés d’un grand mystère dans l’esprit du public. Certains y voient même une sorte de magie très puissante, infaillible, qui pourrait tout résoudre.

Voyons ce qu’est, en fait, cette méthode et éventuellement d’où elle est venue.

 

L’origine de la pensée scientifique

Certains on tenté de faire remonter la pensée scientifique à la pensée antique grecque, survenue les 5° et 6° siècles avant JC. Selon Platon, « il est impossible qu’un fait, quel qu’il soit, puisse apparaître sans cause » [11].

En fait, si les grecs ont tenté de trouver des relations de causes à effets, dans les phénomènes naturels, plutôt que de s’en remettent à l’intervention des dieux pour les expliquer, leurs explications restaient toutefois très limitées, sans rechercher à les faire reposer sur des vérifications rigoureuses et très spéculatives. L’univers intellectuel des grecs restait rempli de magie et de religion.

Avant la naissance de l’esprit réellement scientifique, a existé le scepticisme, dont une de ses variante fut le scepticisme absolu de Pyrrhon (vers 365, vers 275 av. J-C.) [12] [13] [14]. Pour Pyrrhon, le doute ne peut être surmonté du fait de l’impuissance de l’esprit à atteindre la certitude [15]. Pyrrhon niait que l’homme puisse atteindre la vérité. Il pensait que tous les êtres organisés dans la nature étaient soumis à un renouvellement continuel, et qu’on ne pouvait en connaître que les apparences. Parmi les hommes, on ne rencontre qu’erreurs et contradictions de l’esprit, illusion des sens. A chaque proposition, on pouvait rencontrer son contraire, parfois tout aussi également probable ( !). Il en résulte que le sage ne doit pas porter de jugement. Il perçoit des apparences, mais ne peut les proclamer comme vraies. Le pyrrhonisme se caractérise par le refus de toute affirmation dogmatique.

Pendant longtemps, les penseurs, avant le 16° siècle, ont raisonné majoritairement par convictions et certitudes et par des spéculations théoriques, à la façon des grecs, sans vraiment se préoccuper de savoir si leur conviction pouvait être réfuté ou vérifié rigoureusement par les faits observés dans la nature. Ce n’est qu’à partir de Galilée, qu’on a commencé à vérifier par une analyse rigoureuse des faits expérimentaux, les affirmations philosophiques émises sur le fonctionnement de la nature.

 

La méthodologie scientifique

La méthodologie scientifique a été élaborée vers les 16°, 17° et 18° siècles, par de grands penseurs philosophes et scientifiques, dont Galilée et Descartes _ Descartes ayant en grande partie formalisée cette méthodologie.

La démarche scientifique est une démarche extrêmement rigoureuse et tatillonne. Elle descend dans le moindre détail, comme dans une enquête réalisée par la police scientifique. Tout détail même le plus anodin est un indice intéressant. Durant le processus de vérification et de validation scientifique, on vérifie, on vérifie de nouveau tout sans cesse, on procède à des contre-vérifications rigoureuses, tant que subsiste le moindre doute … Durant celui-ci, on doit procéder à une abondance de vérifications, que le contraire.

Tout scientifique doit nécessairement passer par la « fourches caudines » obligées de cette démarche … Aucun ne peut s’y soustraire. Par cette démarche, on ne peut ainsi avancer des affirmations scientifiques à la légère.

 

La démarche scientifique procède par le doute raisonnable. Le doute dit raisonnable  doit dépendre de  nombreuses vérifications  qui pouvant être remises à chaque instant par de nouvelles connaissances.

 

La démarche scientifique part d’un certain nombre de concepts présupposés issus de l’expérience que nous allons exposer.

La démarche scientifique repose sur les présupposés suivants :

a) Toute la nature est régie par des lois globalement déterministes. Tel phénomène A provoque tel autre phénomène B, B provoque C, etc. [16].

Bien que la mécanique quantique ait remis en cause, dans certaines limites précises, cette vision strictement déterministe, on admet toutefois, que le déterminisme des lois physiques de l’univers s’applique au niveau macroscopique, même si ce n’est plus le cas à l’échelle des particules élémentaires.

b) Il n’existe pas de suspension des lois connues de la nature suite à l’intervention de phénomènes magiques ou de forces supérieures qui ne procéderaient pas de lois déterministes déjà pré-existantes dans l’univers qui nous entoure.

c) Les phénomènes observés scientifiquement doivent être reproductibles :

la science procède, la plupart du temps, par la remise en question des différentes théories ou hypothèses qui ont été établies successivement. Toute nouvelle théorie doit pouvoir être testée par plusieurs personnes, si possible à l’aide de différents appareillages ou méthodes, et surtout en plusieurs lieux et dans le temps. C’est possible, car une loi physique est reproductible partout dans l’univers.

 

d) si l’on part des mêmes conditions initiales, les lois physiques de l’univers sont structurellement stables dans le temps et l’espace (par exemple, les lois de Newton ou d’Einstein, ou encore celles décrivant les trajectoires planétaires, ou encore les lois d’émission des raies spectrales des atomes ou des molécules sont les mêmes ici dans notre galaxie, dans la Voie Lactée, que dans la nébuleuse d’Andromède. Elles étaient aussi valables il y a 2 siècles que maintenant.

e) Le monde est essentiellement cohérent. Aucune loi ne peut contredire une autre loi. Elle peut juste limiter ou contrecarrer l’action d’une autre loi. Comme une force magnétique empêche une bille d’acier de tomber, sous l’effet de la gravitation[17].

f) La science admet l’existence d’une réalité ultime et certaine.

g) La démarche scientifique est aussi fondée sur l’observation que le monde observé n’est pas essentiellement trompeur, qu’il y a des données constantes observables dans ce monde, en particulier, qu’il y a des lois physiques stables dans l’univers, dans le temps et l’espace.

 

h) Les lois physiques de l’univers suivent des lois mathématiques :

De nombreuses observations ont apporté la conviction que les lois de l’univers suivent essentiellement des lois mathématiques. On ne fait qu’observer ce constat.

 

Toutes les lois de l’univers peuvent être ramenées à une succession d’un grand nombre de lois « simples » [18]..

 

Cette conviction des scientifiques de pouvoir toujours ramener l’univers à une série limitée de lois simples a toujours été, jusqu’à présent, vérifiée. Dans la pratique, ramener toutes les lois de l’univers à une succession de lois simples facilite leurs vérifications.

 

L’affirmation de l’existence de lois simples à la base de toutes les autres lois ne veut pas dire que l’univers, dans sa globalité, ne soit pas extrêmement complexe. La science ne fournit que des modèles et théories de la réalité. Elle n’a jamais affirmé que ces modèles sont « la vérité absolue ultime » ou qu’elle détient la Vérité avec un grand V. La science admet juste que les modèles découverts et lois simples déduites ne sont que l’approximation d’une réalité encore non connue (dans sa totalité).

Pour les scientifiques, il n’y a pas de voie magique ou royale à la connaissance. Cette dernière ne peut être obtenue qu’à partir de nombreux efforts d’investigation et par de nombreuses expérimentations.

De nouvelles « certitudes scientifiques » doivent être justifiées par des investigations. Celles-ci devant apporter des justificatifs pour valider toute nouvelle théorie scientifique [19].

La démarche scientifique procède, par étapes, selon le cycle :

 

- observation de nouveaux faits,

- élaboration d’une nouvelle théorie intégrant ces nouveaux faits (s’ils sont réellement nouveaux et inconnus [20]),

- vérification de cette nouvelle théorie par de nouvelles observations, si cette théorie prévoit de nouveaux résultats expérimentaux. Vérification expérimentale que ces résultats prévus existent bien et qu’ils correspondent exactement aux prédictions etc. …  Toute nouvelle théorie doit être vérifiée minutieusement, jusque dans ses moindres aspects et détails.

- et ainsi de suite.

 

Pour valider une information ou une donnée nouvelle, un phénomène nouveau, inhabituel, il faut éventuellement effectuer un regroupement logique des informations ainsi que les interprétations de chaque intervenant (témoins, expérimentateurs, observateurs). Il faut vérifier qu’aucune information extérieure ou tendancieuse ne vienne perturber leur jugement.

Dans le doute, et pour éviter toute désinformation à propos de l’authenticité d’une information, surtout si celle-ci est extraordinaire.

 Il faut regrouper les informations et les recouper avec différentes sources ou  les soumettre à des contre-expériences tout particulièrement dans le cas de l’annonce de nouveaux résultats d’expérience. Cette rigueur peut permettre d’éliminer les contre-vérités, les erreurs et les impostures.

Un principe clé de la méthodologie scientifique est que personne ne peut déclarer exacte une allégation, s’il ne peut la justifier par des preuves expérimentales ou des arguments théoriques. On n’a pas réponse à tout, et des tests empiriques peuvent éviter bien des erreurs. Il faut être méfiant envers des informations tronquées, incomplètes, car elles peuvent nous conduire à des interprétations erronées et à affirmer de complètes inepties. Toute information incomplète doit être complétée ou rejetée.

Si l’on a mal appliqué une relation ou négligé un phénomène, notre propre intuition peut nous persuader, en toute bonne foi et à tord, de la justesse de notre hypothèse. C’est pourquoi, pour éviter ce genre d’erreur, il nous est nécessaire de vérifier l’information ou la donnée incriminée. Nous la vérifierons à partir de plusieurs sources indépendantes et nous procéderons à des contre-expérimentations. Nous réaliserons aussi de multiples vérifications répétitives du phénomène ou du fait, en en modifiant éventuellement les conditions expérimentales. Toutes ces vérifications et contre-vérifications ont pour but de confirmer, aussi rigoureusement que possible, nos hypothèses.

Rien ne doit être négligé pour éviter à tout prix le risque de commettre l’erreur, même la plus minime. Ce type de démarche doit être aussi appliqué à la vérification d’un fait observé. On ne peut jamais se contenter de la bonne foi d’une personne aussi respectable soit-elle. Aucun domaine de la science ne peut se passer ou être exempt de cette démarche très exigeante ou se croire être « au-dessus » ou hors de l’expérimentation scientifique.

Dans tous les cas, toute hypothèse nouvelle devra être confirmée par d’autres personnes. L’intuition conduit généralement vers la bonne voie, mais le mieux est de la vérifier et de la faire vérifier par d’autres personnes avant toute conclusion hâtive.

Sinon, en sciences humaines et économiques, mais aussi en physique relativiste, l’observation peut modifier l’expérimentation et perturber la mesure. Selon J. S. Bell [21], « le problème de la mesure et de l’observation est de savoir où la mesure commence et où elle finit, car l’observateur peut modifier l’expérience ou le comportement de l’expérimenté ». En physique nucléaire, le principe de Heisenberg stipule qu’on ne peut connaître précisément en même temps la position et la vitesse d’une particule élémentaire. De même Heisenberg indique que l’observation ou la mesure perturbe les propriétés (vitesse et position) d’une particule élémentaire.

 Selon Heisenberg, on n’étudie pas la « nature » intrinsèque des choses, mais seulement une représentation de celles-ci [22].

Le critère du rasoir d’Ockham

Un des principes de la démarche scientifique est connu sous le nom de « rasoir d’Ockham » ou « principe d’économie » [23]. Il  préconise  de ne pas utiliser de nouvelles hypothèses tant que celles déjà énoncées suffisent.

Guillaume d’Ockham (~ 1280 - ~ 1348), philosophe et théologien, fut excommunié pour ses doctrines tentant de démontrer que les fondements de la science devaient être tirés de l’expérience et que l’explication la plus simple devait toujours être préférée pour expliquer le monde et ses mécanismes.

En fait, le rasoir d’Ockham est un critère de vérité scientifique, une réfutation du principe épicurien de l’explicitation multiple. Chaque phénomène ne peut avoir qu’une explication et non plusieurs.

Les explications approximatives doivent être éliminées, l’une après l’autre, pour n’en garder qu’une seule.

Ce principe ou ce critère est souvent utilisé pour trancher entre toutes les théories utilisées pour expliquer le monde. Si, après les avoir toutes épuisées, on ne peut trouver d’explications connues, on part du principe que tout phénomène nouveau et inconnu peut être ramené à une succession d’explications simples et nouvelles.

Notre démarche sera de les découvrir.

Selon J. C. Pecker, d’après le principe du rasoir d’Ockham, « il faut éliminer ce qui n’est pas strictement nécessaire à la compréhension d’un raisonnement. Ce principe donne une vision très simple qui se justifie dans de nombreux cas. Mais ce principe a l’inconvénient de brider l’imagination et on ne peut l’appliquer à des systèmes complexes comme celui du système solaire où beaucoup de paramètres interviennent. C’est un garde-fou pour éviter toutes les dérives et certains délires ».

Les nouvelles théories doivent être vérifiées de façon rigoureuse. Pour un scientifique, ce serait une immense erreur de croire que la puissance du raisonnement peut éviter a priori tout recours à l’expérience. Les scientifiques préfèrent utiliser la raison pour connaître et comprendre la réalité plutôt que de faire appel à d’autres démarches, qu’elles soient mystiques ou métaphysiques. Ils partent du principe que l’univers reste intelligible par la raison humaine. Ils mettent en avant le doute cartésien qui est un des fondements de la démarche scientifique. Ce doute s’est révélé être un puissant moteur de la découverte scientifique.

La science admet que toute vérité doit être vérifiée et peut être remise en cause chaque fois qu’un nouveau fait est apporté. Elle prône le libre examen de toute théorie, à condition que ce libre examen ne soit pas gratuit et puisse apporter de nouveaux éléments.

 

La falsifiabilité, conjectures et vérité

Dans le livre "Logik der Forschung" (La logique de la découverte scientifique), publié en 1934, Karl Popper place le principe de falsification au cœur de la démarche scientifique : démontrer la fausseté d’une conclusion entraîne la fausseté de la théorie de laquelle est déduite cette conclusion en vertu du principe logique qui veut que du faux, on ne peut conclure le vrai.                             

Selon Henri Curien [24], « c’est là une caractéristique majeure de l’activité scientifique, qui la distingue notamment des fausses sciences dont les “théories” sont en général non testables, fantaisistes et en tout cas non testées. Aujourd’hui nos concitoyens ont soif d’émerveillement et cherchent un refuge, des raisons d’espérer dans des pratiques où l’on peut prendre des désirs pour des réalités ».

Le déterminisme de Descartes

Pour Descartes, au contraire, il faut rejeter tout ce qui ne présente pas la garantie d’une certitude absolue. Descartes, croyant, ne cherche que le savoir : il doute et veut se libérer du doute. Il cherche dans la science une connaissance certaine. Pour cela, il s’appuie sur une méthode déductive avec pour critère l’évidence.

Pour Descartes, comme pour les philosophes grecs « chaque effet dépend d’une cause ».

On peut et on doit douter de tout, mais on doit aussi avoir confiance en soi et savoir justifier sa pensée. Les célèbres maximes de Descartes, « Je pense, donc je suis » (« cogito, ergo sum », Discours de la méthode (1637) [25], et « je pense, je suis » ou « cogito, sum » (Méditations métaphysiques, 1641) [26] exprimant la « substantifique moelle » (l’essence)  de sa  pensée métaphysique sont devenues célèbres. Elles veulent montrer une opposition ou une complémentarité entre l’idée « d’esprit » et celle de « matière », vision dualiste, envers laquelle le philosophe actuel est plus prudent. Dans cette formulation « Je pense, donc je suis », je déduis mon existence en tant que chose pensante du fait même que je me saisis en train de penser (« je pense, je suis » ces deux termes s’appelant réciproquement).

 

Le scepticisme

Les racines du scepticisme remontent loin dans la tradition philosophique. Le mot vient du grec skeptikos, qui signifie « qui considère » ou « qui examine ». Le scepticisme est une variante de la zététique). Selon cette étymologie, la personne sceptique ne refuse pas a priori de croire l’affirmation qui lui est faite, elle désire au contraire l’examiner pour identifier ses fondements et sa validité.

En revanche, dans le langage courant, le mot « sceptique » a été détourné de son sens origine. En effet, lorsque nous disons « je suis sceptique », nous exprimons souvent notre réticence à croire l’affirmation qui nous est présentée et notre volonté de considérer sérieusement les arguments de notre interlocuteur.

L’analyse zététique

Zététique : nom et adjectif, du grec zétein, ce mot signifie « chercher ». Selon le Littré, c’est « la méthode dont on se sert pour pénétrer la raison des choses ». Enseignée dans l’Antiquité depuis Pyrrhon et ses disciples, la zététique est souvent considérée comme synonyme de pyrrhonisme. 

« L’analyse zététique » est le nom donné par François Viete [27] [28] à la « méthode analytique » [29]. Pour M. Henri Broch, elle est synonyme de méthodologie scientifique. Ce terme a été popularisé en France par les ouvrages et l’enseignement de la « zététique » d’Henri Broch, à l’Université de Nice. Selon le Larousse du xixe siècle, les définitions de la « zététique » et des « zététiques » (zététiciens) sont dues à Sextus Empiricus [30] (iie - iiie siècle. après JC), auteur des Esquisses pyrrhoniennes. Ces définitions semblent parfois contradictoires pour un sceptique du xxie siècle. « La zététique est une variante assez originale du scepticisme ; c’est un  scepticisme provisoire, c’est presque l’idée de Descartes, considérant le doute comme un moyen et non comme une fin, comme un procédé préliminaire, non comme un résultat définitif. » [31].

D’après les renseignements sommaires que donne Sextus Empiricus, les zététiques, en s’appelant chercheurs, voulaient dire que l’esprit humain est fait pour chercher toujours et ne trouver jamais. Pour les zététiques ou chercheurs de vérité dans tous les domaines, il y aurait suspension du jugement tant que l’on n’aurait pas prouvé ou infirmé un fait. Ils pensent que la recherche de l’Absolu est impossible ou vaine.

 Selon Henri Broch [32] [33] [34]. « l’outil principal de la zététique est la relation de cause à effet, à rechercher pour la validation d’une information ». Une faille dans la causalité d’un phénomène doit alors nous conduire à être sceptique, à nous interroger sur sa réalité, à entreprendre une analyse et une investigation poussées. Au final, elle peut nous amener à trouver le moyen de réfuter tel ou tel phénomène ou le raisonnement d’une personne affirmant l’existence de tel ou tel fait.

Justesse, précision, et reproductibilité d’une mesure lors d’une observation

La justesse, la précision et la reproductibilité d’une mesure permet de renforcer la rigueur et la validité d’une observation scientifique.

On sait par expérience que si l’on ne prend pas suffisamment de précautions dans la qualité et la rigueur de nos observations, si l’on ne prend pas suffisamment de précaution sur la justesse, et la reproductivité des mesures, si l’on n’emploie pas d’instruments suffisamment précis. On peut alors dire n’importe quoi.

Souvent, pour être sûr d’un résultat, il faut le vérifier à plusieurs reprises, pour être sûr de sa reproductivité.

Pour vérifier une information ou une mesure, il faut tenir compte d’un grand nombre de facteurs qui sont: les conditions initiales et  les conditions d’observation, ainsi que de la justesse, précision et reproductibilité d’une mesure. Celle-ci peut dépendre aussi de la qualité des appareils de mesures éventuellement employés.

Il faut que l’appareil soit sensible, juste, fidèle.

La sensibilité correspond à la plus petite variation observable de la grandeur à mesurer.

La précision  correspond à l’adéquation entre les résultats de mesure qu'il indique et valeur vraie théorique que l'on cherche à mesurer, en dehors des conditions opératoires [35].

La justesse d’un appareil de mesure est son aptitude à donner des résultats qui ne sont pas entachés d'erreur systématique (la valeur mesurée alors tombant systématiquement à côté de la valeur vraie). La justesse d’une méthode désigne l’écart entre la valeur mesurée et la valeur réelle. Si un prélèvement contient 0,1 mg/l d’un médicament déterminé, plus la valeur mesurée par la méthode considérée sera proche de ce chiffre, plus la méthode sera juste. Si une balance est juste à 0,01 g, les mesures faites avec cette balance sont justes à plus ou moins 0,01 g.

La fidélité est son aptitude à donner des mesures exemptes d'erreurs accidentelles, dispersées ou aléatoires. La reproductibilité de la mesure est justement liée à cette fidèlité.

Lorsqu’on effectue des mesures répétées avec un appareil, on obtient souvent des valeurs un peu différentes d’une mesure à l’autre. Faut-il alors en rejeter certaines parce que dispersées (dispersion qu’on mettra alors sur le compte d’une mauvaise fidélité de l’appareil), au risque de passer à côté d’un phénomène intéressant voire d’une découverte importante ? Sinon, quelle valeur faut-il prendre pour conclure au résultat le plus précis. En résumé, si une mesure n’est ni juste, ni précise, ni reproductible, on ne peut tirer aucune conclusion et elle  n’a aucun intérêt scientifiquement. Pourtant, c’est souvent de ce type d’informations que  les tenants du paranormal tirent des conclusions.

 

Méfiance envers les sciences

Dès le  VIe siècle avant JC, influencé par les mythes, rapporté par Hésiode [36], de Prométhée (qui aurait apporté, à l’homme, le feu, source des techniques) et de l’âge d’or, au temps des règnes d’Ouranos et de Cronos, certains philosophes pré-socratiques, pensaient, que l’invention du feu avait bouleversé l’ordre naturel de l’univers et préconisaient le retour aux temps où le feu n’existait pas encore. [37]

 

La science a été aussi la mal aimée pour une partie du public. Déjà au début du XIXe siècle, l’Académicien Lieutard dans son éloge à Condorcet écrivait [38] :

 «  Ces préjugés sont soutenus avec chaleur par des praticiens ignorants, parce qu’il ne  coûte moins pour décrier une science que pour l’approfondir, ils sont utiles aux charlatans parce qu’il est plus aisé d’en imposer sur son habileté que sur ses connaissances ».

 

De nos jours, avec la peur du nucléaire et avec certaines affaires liées à la santé ( vache folle, sang contaminé, antennes relais, OGM etc. …), il y a une méfiance allant jusqu’au rejet de la science, par une grande partie de la population. La science est devenue la source de tous les maux _ de la pollution, de la guerre, du feu nucléaire etc …

 

Les gens sont déconcertés par la complexité des nouvelles théories scientifiques, et peu de gens regardent les rares émissions télévisées scientifiques. La plupart des français sont incapables de citer souvent un scientifique de renom à part Marie Curie, Pasteur et Einstein [39]. Sinon en astronomie, si vous demandez le nom d’un astronome, le plus souvent on vous citera l’astronome médiatique Hubert Reeves, mais peu vous parleront des grands astronomes comme Flammarion, Hubble ou Jean-Claude Pecker.

Beaucoup de personnes manquent encore de confiance en la science. Sinon, pour celles-ci, il existe des phénomènes paranormaux que la science ne pourra jamais expliquer. C’est ce que suggèrent d’ailleurs les sondages établis par J. Sutter [40] (voir ci-après).  L’enquête CSA de 1994 [41] a montré que dans tous les camps (croyants, athées…), une majorité considère « qu’il y a des réalités que la science ne parviendra jamais à expliquer » (voir tableau 1 ci-après résumant un sondage croisant la croyance dans les limites explicatives de la science et la croyance en sa contribution pour les progrès de l’humanité [42]).


 

 

La science et la technique contribuent au progrès de l’humanité

Tout à fait d’accord

Plutôt d’accord

Plutôt pas d’accord

Pas du tout d’accord

Sans réponse

Il y a des réalités que la science ne parviendra jamais à expliquer

Tout à fait d’accord

51

34

6

6

3

Plutôt d’accord

35

52

9

2

3

Plutôt pas d’accord

41

44

13

3

Pas du tout d’accord

68

15

5

12

Sans réponse

46

39

7

5

3

 

Ce tableau semble indiquer que, pour des Français, la foi ou les croyances peuvent toujours combler l’état actuel des limites explicatives de la science [43].

Cette conviction majoritaire des Français n’est heureusement pas partagée par les scientifiques.

 

Ajoutons que certaines idées scientifiquement fausses peuvent se répandre rapidement dans l’esprit du grand public _ telles l’homéopathie … _, tandis que les bonnes idées peuvent dormir longtemps avant de se voir publier. Par exemple les lois de l’hérédité de Gregor Mendel (1822-1884) sont restées longtemps inconnues. Les travaux de Mendel demeurèrent en latence jusqu'à ce que ce que au début du XXe siècle, Hugo de Vries, Carl Correns et Erich von Tschermak les rédouvrent chacun de leur côté.

 

Dérives de l’esprit scientifique

Dans cette partie, nous allons aborder les égarements de l’esprit scientifique, en particulier, les doctrines de ce que l’on appelle les para-sciences philosophiques dont le positivisme et le scientisme apparues au XIX° siècle.

 

 

Le positivisme d’Auguste Comte 

L'idée d'une politique positive, thématisée par  Auguste Comte (1798-1857), était déjà présente chez Saint-Simon (1760-1825).

Dans son livre « le positivisme », publié en 1817, A. Comte expose sa doctrine, mélangeant Théologie, Métaphysique et Science.

Comme l’a fait remarquer Angèle Kremer Marietti : « la conception de la science positive prennait parti en faveur d'un ordre social agencé et dénonçait les philosophes des Lumières comme des penseurs négatifs » [44] car ces philosophes introduisaient le doute dans leur pensée. En fait, en définissant les lois de sa société « positive » Auguste Comte a inventé une nouvelle religion, la religion de l’humanité. Sa devise était « Ordre et progrès ».

Sinon, le positivisme d’Auguste Comte est basé sur une confiance illimitée dans la science et l’expérimentation [45].

 

Le « postivisme » d’Allan Kardec

Avec Allan Kardec le positivisme s’orienta vers l’irrationnel. De son vivant, Allan Kardec, illusionniste et médium fut très médiatisé pour ses études sur le spiritisme.

Pour Kardec, l’expérience doit justifier une théorie (ce qui n’est pas faux), mais dans le cas du spiritisme, l’expérience était le plus souvent falsifiée par les tours d’illusionnisme commis par les médiums (voir chapitre « Magie et illusionnisme »). Des hommes de science comme Camille Flammarion, Crook, … se sont laissé berner par des médiums doués (comme Douglas Home etc …).

 

 Le scientisme

Les concepts du « scientisme » sont dus au biologiste Félix le Dantec (1869-1917) qui croyait dans la valeur absolue de la science sans limite et sans réserve.

Le scientisme correspond à une foi radicale en une science qui se croit ou se veut parfaite et définitive, vision conduisant à une croyance religieuse dogmatique dans la science.

« Le scientisme désigne le plus souvent la prétention qu’aurait la science d’être capable de se considérer comme presque achevée, d’être capable d’expliquer tout ou presque tout et de fournir des explications définitives [ à tout]  ».

Le scientisme est une vision du monde sans aucune référence à Dieu, dont l’existence se trouve écartée au nom des principes de la science [46].

Le scientisme désigne aussi le fait de confier aux savants des affaires publiques,en s’imaginant que des sciences pourraient donner les clés d’une politique. Le scientisme a connu beaucoup de dérives. Nous pouvons citer le scientisme politique et nationaliste reposant sur des théories hasardeuses  comme celles de Marcellin Berthelot en France [47] et Trofim D. Lyssenko en URSS.

 

L’Ecole de para-psychologie du colloque de Cordoue

Des scientifiques, comme  Olivier Costa de Beauregard, Rémy Chauvin, Fritjôf Capra … etc., ont cherché, par leurs propos, à cautionner la parapsychologie dans différents colloques dès 1975.

Tout d’abord eu lieu le colloque de parapsychologie organisé par l’Université  de Reims, en décembre 1975. Lors de ce colloque, dominé par la présence de Rémy Chauvin et John Barret Hasted, les scientifiques présents tentèrent de  justifier les expériences en parapsychologie,  en particulier, les pseudo-expériences d’Uri Geller sur la torsion des cuillères [48].

Après le colloque de Reims, eu lieu le colloque de Cordou, en juillet 1979, dont le thème fut

Science et connaissances. Des personnalités de renom assistèrent à ce colloque, très médiatisé, dont  notamment :

 

 

David Bohm et Brian D Josephson étaient venus pour parler de leurs diverses recherches avec des « spirituels » comme Jiddu Krishnamurti [49] (philosophe spiritualiste indien), et Maharishi Mahesh Yogi, le leader de la méditation transcendantale. Etaient également présents Fritjôf Capra pour son tao de la physique, mais aussi le théoricien de l’holographie Karl Pribram, et des scientifiques comme Hubert Reeves.

A l’occasion de ce colloque fut remise en cause la science, non seulement en mécanique quantique, mais aussi dans tous les domaines où des mystiques cherchaient à y faire même entrer  des doctrines  considérées comme « impossibles » (voyages dans le temps etc …).Ces physiciens faisaient des spéculations et extrapolations hasardeuses à partir des « théories quantiques », comme Olivier Costa de Beauregard,  qui affirmait que la matière créée par Dieu possède une spiritualité.

 

 

 

Limites du raisonnement humain

Avant de conclure cette partie, nous aborderons deux sujets plus abstraits :

- le théorème de Gödel,

- la notion de chaos.

 

Le théorème de Gödel

 

Le théorème de Gödel explique pourquoi la science ne peut pas  faire de prédictions sur l’évolution d’un phénomène (tel que la météorologie),  dès que le nombre de paramètres intervenant dans ce phénomène devient trop élevé.

Les phénomènes semblent purement aléatoires et chaotiques alors qu’ils restent déterminés. Mais cet aspect chaotique n’est qu’apparent (voir définitions de « chaos vrai » et de « faux chaos » ou « chaos déterministe » ci-après). Cette difficulté de prédiction de la science donne à certains l’impression que la science est impuissante devant certains phénomènes, qu’eux-mêmes expliquent alors d’une façon surnaturelle.

Le théorème de Gödel a toujours divisé les mathématiciens et les philosophes sur la difficulté de prendre en considération un grand nombre d’axiomes pour justifier des certitudes. C’est-à-dire que, même avec un grand nombre d’évidences, on nobtient jamais une certitude absolue.[50]

J.-P. Changeux et A. Connes [51], à propos du théorème de Gödel, disent « qu’avec un nombre fini d’axiomes on ne peut avoir une réponse à tout. Mais si une question n’est pas décidable, à condition de l’avoir démontrée, on ne peut lui attribuer une réponse et continuer à raisonner » [52].

Jean Bricmont donne une définition plus générale dans une réponse à Régis Debray [53]

 « Il existe des propositions arithmétiques vraies qui ne sont pas déductibles, à partir d’un système d’axiomes donné, quel que soit ce système. Est-ce tellement surprenant ? À première vue peut-être, mais, à la réflexion, je n’en suis pas si sûr. Après tout, l’arithmétique comprend une infinité de propositions portant chacune sur une infinité de nombres ; pourquoi ces infinités devraient-elles se laisser engendrer mécaniquement à partir d’un nombre infini d’axiomes ? Je ne vois aucune raison de le penser, a priori, c’est-à-dire même sans connaître le théorème de Gödel ».

la démonstration de Gödel est très compliquée, son résultat a géné beaucoup beaucoup de mathématiciens et surtout de philosophes. C’est qu’il existe un grand nombre de propositions, déductibles des axiomes, mais que l’on n’arrive pas à démontrer parce que leur démonstration est trop compliquée ».

Théorie du chaos

Il faut distinguer :

Le vrai chaos : se dit d’un ensemble de phénomènes dont il est impossible de définir la propriété macroscopique ou microscopique. On peut juste donner une vue d’ensemble de celui-ci. Nous pourrions citer l’exemple d’une molécule d’eau dans une cascade. On peut définir l’ensemble du mouvement des molécules d’eau dans la cascade, mais il est impossible de définir le mouvement d’une molécule individuelle (le mouvement de cette dernière étant géré par les règles de la mécanique quantique). Le vrai chaos est strictement indéterministe, aléatoire et ne pourra jamais être prédictible [54].

Dans la réalité, le vrai chaos n’existe pas, à part, semble-t-il, dans le domaine de la mécanique quantique.

Le faux chaos ou chaos déterministe :

c’est un chaos apparent mais fondé sur des règles déterministes.

On ne peut rien prévoir en raison d’un enchaînement causal ayant un grand nombre de solutions [55]. C’est un phénomène dont la (trop) grande quantité de variables empêche la « prédictibilité » (voir « Le théorème de Gödel » ci-dessus). C’est le cas des prévisions météorologiques où l’imprécision augmente rapidement avec le nombre de jours.

 

Henri Poincaré (1854 - 1912), le père de la théorie du chaos, expliquait en 1908 que : " II peut arriver que de petites différences dans les conditions initiales en engendrent de très grandes dans les phénomènes finaux. Une petite erreur sur les premières produirait une erreur énorme sur les dernières. La prédiction devient impossible et nous avons le phénomène fortuit... Une cause très petite, qui nous échappe, détermine un effet considérable que nous ne pouvons pas ne pas voir, et alors nous disons que cet effet est dû au hasard [56] ".

 

Par exemple, si l'état du système solaire est connu à cet instant, on peut le déterminer à tout instant postérieur. Pour le mouvement des planètes, les prévisions sont crédibles à long terme pour plusieurs milliers d'années alors que, pour les prévisions climatiques, il n’en est pas de même : elles ne sont guère crédibles au-delà de quatre ou cinq jours. Bien sûr, on peut espérer améliorer les prévisions météorologiques, mais on ne pourra jamais aller au-delà d'une certaine limite.

Certes,  c’est une vision naïve des sciences dites exactes que de croire qu’elles sont capables de tout prévoir. Mais dans beaucoup de cas, l’accord entre les mathématiques et les phénomènes naturels est vérifié à partir d’équations déterministes. En économie et en sociologie, les études de ces vingt  dernières années n’avaient pas prévu la chute de l’empire soviétique. De ce fait, les simulations sur ordinateur de ces phénomènes se sont avérées fausses [57], et on a pu constater  qu’il était plus aisé de prévoir la circulation des astéroïdes entre Mars et Jupiter, que de prévoir le devenir de l’économie de la Pologne ou de la Russie, sur vingt ans.

 

A partir d’équations déterministes, le météorologue du MIT, Edward N. Lorenz, a découvert en 1963 que l'on peut obtenir un comportement chaotique avec seulement trois variables et a mis en évidence  un comportement imprévisible qu’ il baptisa  «  chaos déterministe ». 

 

L’effet  papillon

Cette métaphore, devenue emblématique du phénomène de sensibilité aux conditions initiales, est souvent interprétée, à tort, de façon causale : ce serait le battement d'aile du papillon qui déclencherait la tempête.

L’origine de cette métaphore provient d’une conférence que Lorenz fit en 1972  à l'American Association for the Advancement of Science intitulée [58] : « Predictability: Does the Flap of a Butterfly's Wings in Brazil Set off a Tornado in Texas? », qui se traduit en français par : « Prédictibilité : le battement d'ailes d'un papillon au Brésil peut-il provoquer une tempête au Texas ? ».

. Lorenz écrit en effet [59] : « Si un seul battement d'ailes d'un papillon peut avoir pour effet le déclenchement d'une tornade, alors, il en va ainsi également de tous les battements précédents et subséquents de ses ailes, comme de ceux de millions d'autres papillons, pour ne pas mentionner les activités d'innombrables créatures plus puissantes, en particulier de notre propre espèce.[ … ] Si le battement d'ailes d'un papillon peut déclencher une tornade, il peut aussi l'empêcher.».

 

L'imprécision des mesures rend les prévisions à long terme impossibles. L'atmosphère est un système qui est très sensible aux conditions initiales. Il est, naturellement, impossible de connaître tous les facteurs (perturbations non prévues et précisions des mesures). Ces petites imperfections donnent à l'atmosphère son caractère chaotique et imprévisible. En fait, la viscosité de l’air amortit les perturbations.

Un battement d’aile d’un papillon au Brésil ne peut avoir d’effet au Japon, à cause de l’effet de cette viscosité.

Donc, cette vision est partiellement fausse ou simpliste.

L’effet papillon peut même devenir le support de la croyance qu’un simple citoyen, ou même un politicien sans succès, peuvent changer une société très sensible aux conditions initiales, juste par l’action des petites mains (ou  « battement d’ailes ») d’anonymes ou de militants, par une pétition, une manifestation, une prise de parole.

 


Chapitre II

Méthodes pour développer l’esprit critique

 

Dans le sens de notre propos, l’esprit critique est une application de la méthodologie scientifique Nous pouvons avoir l’esprit faussé par un savoir limité, être inconscients de la véracité ou de la fausseté de nos affirmations sans qu’une seule fois le doute s’insinue dans notre esprit. Dans l’absolu, pour juger autrui ou véhiculer une information, il faudrait avoir une connaissance objective et universelle afin de tendre vers la « perfection du jugement ». Idéal souhaité mais constamment irréalisable dans la pratique.

Pour comprendre si une information est crédible, il est souvent nécessaire de savoir douter et de connaître les principes de la démarche scientifique.

Nous naissons avec les préjugés provenant de notre milieu culturel.

 

De nos jours, nous disposons d’un très grand nombre d’informations accessibles dans les bibliothèques et par Internet.

La difficulté est de rejeter les données tendancieuses, fausses ou rédigées par des gens incompétents et qui n’ont pas les connaissances adéquates.

Les informations sont données généralement par des agences de presse (Reuter, Havas…) ou par les médias, obnubilés par la primeur du scoop, ce qui peut engendrer des inexactitudes. Il faut alors se méfier des informations tronquées ou sorties du contexte car elles conduisent à produire des informations erronées.

Entre l’origine et la réception par quelqu’un d’une information, un grand nombre de facteurs peuvent intervenir pour la déformer ou pour la falsifier.

Dans l’absolu, pour juger autrui ou véhiculer une information, il faudrait avoir une connaissance objective et universelle afin de tendre vers la « perfection du jugement ». Idéal souhaité mais constamment irréalisable dans la pratique.

De nos jours, nous disposons d’un très grand nombre d’informations accessibles dans les bibliothèques et par Internet.

La difficulté est de rejeter les données tendancieuses, fausses ou rédigées par des gens incompétents et qui n’ont pas les connaissances adéquates.

Les informations sont données généralement par des agences de presse (Reuter, Havas…) ou par les médias, obnubilés par la primeur du scoop, ce qui peut engendrer des inexactitudes. Il faut alors se méfier des informations tronquées ou sorties du contexte car elles conduisent à produire des informations erronées.

 

L’information originelle peut-être fausse :

a) soit parce qu’elle a été inventée ou déformée, volontairement (cas de la manipulation, que nous étudierons au chapitre III « manipulation, manipulée » …).

b) soit parce qu’elle a été mal récoltée, mal interprétée, mal décortiquée, mal analysée, et mal perçue, à cause des  abus des sens, des illusions, des erreurs de raisonnements logiques, du récepteur ou observateur, souvent de bonne foi.

 

L’observateur ou récepteur peut ou non la vérifier. S’il la vérifie, il le fera en fonction de ses connaissances et de ses critères d’analyse.

 L’information reçue peut être transmise exactement ou déformée (comme dans le cas des rumeurs _ chapitre III …).

 

Ces facteurs déformants  sont par exemple :

 

1)      Les illusions sensorielles (optiques, sonores,etc..) (voir chapitre « perception des sens »).

2)      Les hallucinations collectives (voir chapitre « perception des sens »),

3)      Les raisonnements  erronés, (que nous traiterons ci-après).

 

Le manque de vérification de l’information est un problème important, que nous traiterons plus loin.

 

Nous allons analyser ici un certain nombre d’erreurs de raisonnement liées à nos connaissances ou à notre méconnaissance de certaines limites de nos raisonnements, telles que les limites du raisonnement inductif, etc.

 

Critères de validité d’une  information

On accorde d’autant plus de confiance à une information qu’elle provient de plusieurs sources distinctes, et que ces dernières ne s’influencent pas. Au contraire, on a moins confiance en une information qui ne provient que d’une même source.

Un journaliste objectif devrait recouper son information auprès de plusieurs sources différentes, au minimum trois (si possible ne se connaissant pas et ne s’influençant pas).

 

En considérant le schéma ci-dessous, en  supposant que la vérité se situe au centre du cercle :

a) dans le cas A, les informations, provenant de sources ne se connaissant pas et ne s’influençant pas, se recoupent (elles disent la même choses), alors on a tendance à considérer que l’information obtenue, recoupée, est « juste » (on lui accorde un taux de confiance élevé). 

b) dans le cas B, on a une information provenant d’une seule source et ou de sources non indépendantes, s’influençant. On a tendance à ne pas accorder un grand taux de confiance à cette information. Car si l’information originelle est  erronée (mal relatée ….), ceux qui retransmettent cette information, ou qui transmettent cette information en étant influencée par la 1ère source, transmettront une information entâchée de la même erreur « systématique ».  Ici la méthode de collecte de l’information (d’enquête) n’est pas bonne : elle manque de « justesse ».

c) Dans le cas C, les informations provenant de sources différentes ne se recoupent pas. Elles ne disent pas la même choses. Soit l’information est fausse, soit elle est imprécise. On a alors tendance à considérer cette information comme non juste ou imprécise, peu fiable. On lui accorde un faible taux de confiance.

Cas A : information recoupée et provenant de sources différentes (sans relation entre elles), donc qu’on considére comme plutôt « juste ».

Cas B : information erronée, recoupée et  provenant d’une même source (ou de sources s’influençant). Elle est « non juste » surtout parce que la méthode n’est pas « juste ».

Cas C : information provenant de sources différentes (sans relation entre elles) et ne se recoupant pas, donc « non juste ».

Dans la réalité d’autres facteurs suggestifs influencent le taux de confiance que l’on accorde à une information : fiabilité, justesse et précision de la source, notoriété supposée, le niveau d’esprit critique de la source, sa formation scientifique, celle-ci ayant déjà fait un travail de vérification de l’information, son niveau culturel etc …

 

Une information doit sa force à l’importance et à la confiance toute contemporaine que chaque individu place dans les médias.

 

Le problème du niveau culturel et de la formation à l’esprit critique

Les gens n’ont pas toujours le temps ou le niveau culturel, pour vérifier l’information.

A Bandah Aceh sur l’île de Sumatra, lors du tsunami de 2004, les membres  du Parti de la justice et de la prospérité (parti islamiste) ont expliqué aux victimes, que cette catastrophe était liée à la colère de Dieu en raison de la dégradation et de la corruption des mœurs passées des victimes. Ce genre de propos permet à ces organisations de  profiter des catastrophes pour renforcer leur emprise idéologique sur les populations, en état de détresse et fragilisées, d’autant plus facilement qu’elles n’ont pas les connaissances scientifiques pour comprendre les vraies causes du tsunami (liées à la tectonique des plaques).

 

Erreurs dans les généralisations et le raisonnement inductif

Il faut se méfier aussi du raisonnement par « induction » (c’est-à-dire par généralisation à partir d’un cas particulier), raisonnement pouvant conduire à des généralisations outrancières.

Par exemple, « tous les corbeaux ou corneilles, que nous voyons en Europe sont noirs ». On pourrait donc déduire que tous les corbeaux ou corneilles du monde entier sont noirs. Or il existe des corbeaux noirs et blancs en Afrique et noir et gris en Norvège. Par ailleurs, le pinson est en général gai et chanteur, mais pas toujours.

 

Limite d’une généralisation à partir de données gaussiennes

Dans une population donnée (cela peut être les salariés d’une entreprise, des haricots dans un sac…), si on classe les individus selon une caractéristique (leur taille, leur poids, leur QI, leur niveau de compétence…), on s’aperçoit que, plus on s’approche de la moyenne sur le critère considéré, plus il y a d’individus. Plus on s’en éloigne, moins il y en a. Aux deux extrémités, il n’y a presque personne. La représentation graphique de cette réalité s’appelle une courbe de Gauss et prend la forme d’une cloche. Lorsqu’un phénomène est représenté par deux « courbes gaussiennes »[60] distinctes, deux analyses statistiques sont alors à distinguer et à réaliser. Une donnée importante est le degré de dispersion d’un ensemble de données. On le calcule sous la forme de l’écart au carré moyen de chaque nombre par rapport à la moyenne d’un ensemble de données. Pour les nombres 1, 2 et 3, par exemple, la moyenne est 2 et la variance, 0,667. [(1 – 2)2 + (2 – 2)2 + (3 – 2)2] ÷ 3 = 0,667).

Exemples de courbe gaussienne.

Une analyse globale ou statistique se veut souvent concluante. Mais il faut toujours accorder toute son importance à l’exactitude d’un résultat et se montrer prudent dans son interprétation. Il faut aussi préciser le taux de confiance, plus ou moins bon, qu’on accorde à cette mesure ou à cette statistique.

On indique souvent les fourchettes du résultat d’un sondage. Mais on ne précise pratiquement jamais que celles-ci sont connues avec un taux de confiance [61] souvent inférieur à un certain taux (par exemple à 68 %) encore appelé écart-type [62].

Toute détermination par une méthode statistique portant sur un échantillon n’est qu’une estimation. Cela sous-entend que le résultat ne peut être donné qu’avec une « fourchette », un intervalle, et que la valeur cherchée appartient à cet intervalle avec un certaine probabilité.

\sigma ^2   =   \frac{1}{n}\sum_{i=1}^n(x_i-\overline{x})^2  =  \frac{1}{n}\left(\sum_{i=1}^nx_i^2\right)-\overline{x}^2

n est le nombre de mesures, sigma l’écart type, xi  valeur de la fréquence i , et x barré, la valeur moyenne.

Pour un écart type, on a une probabilité de 68% et pour deux écarts types de 95%. Soient les valeurs suivantes 10, 15, 10, 13, 12, la valeur moyenne est 12 et l’écart type est égal à 1,6. Si on est dans la fourchette 10,4 - 13,6, on a une probabilité de 68%, et si l’on est dans la fourchette 15,2  - 8,8, on a une probabilité de 95%.En France, depuis quelques années, en termes de prévisions météorologiques, on indique une échelle des taux de confiance sur 5. Par exemple, si une prévision est donnée à 4 sur 5, le taux de confiance est de 80 %.  

Cela signifie tout simplement que tout sondage est réalisé avec plus ou moins d’erreurs et donc un certain taux de confiance. Si un sondage est réalisé avec un taux de confiance de 50 à 60%, cela signifie qu’il est de mauvaise qualité et qu’il est très loin de satisfaire à toutes les conditions d’objectivité scientifique.

L’évidence des faits doit être vérifiée par plusieurs expériences répétitives et conformes entre elles. Les expériences négatives, c’est-à-dire s’écartant de l’ensemble des autres valeurs, doivent être notées et justifiées. Dans la presse spécialisée, on ne signale que les expériences scientifiques ou socio-économiques réussies, mais on devrait aussi signaler les échecs pour éviter que d’autres personnes  fassent les mêmes erreurs.

Il est à noter qu’une expérience en apparence négative peut infirmer des hypothèses hasardeuses mais confirmer d’autres faits ou hypothèses.

 

Raisonnement par syllogismes abusifs ou biaisés

 

Il faut faire également attention à certains raisonnements par syllogisme (pouvant conduire à des conclusions abusives), tels « Les ennemis de mes ennemis sont amis » ou « les amis de mes amis sont mes amis » (ce qui peut être faux).

Croire que deux thèses opposées peuvent coexister

Sinon, dans le domaine scientifique, deux thèses contradictoires ne peuvent jamais coexister dans la pratique (par exemple le créationnisme, fondé sur la Genèse, et l’évolutionnisme) et aucune casuistique subtile ou diplomatie adroite et astucieuse ne peut les faire admettre comme possibles simultanément.

 

L’attente affective d’un fait

On peut aussi « déformer », inconsciemment ou non, le déroulement d’une expérience afin que ses résultats soient plausibles. Cela a été le cas de l’annonce prématurée de la fusion froide.

Sous la pression des dangers quotidiens, les personnes simples ont tendance à voir ou croire ce qu’elles souhaitent ou redoutent, à entendre des voix et à avoir des visions, justifiant leurs espoirs ou craintes telles les apparitions de la vierge à Fatima en 1917…  [63], l’attente des extraterrestres. Ce type de raisonnement procède des raisonnements irrationnels.

Le problème des conditions initiales

Un fait peut être possible dans un contexte donné mais pas dans un autre. Ce contexte peut être essentiel.

Une théorie ou un fait peuvent être vrais à un endroit donné et faux à un autre : par exemple, le sens naturel de l’écoulement tourbillonnaire de l’eau vers la bonde d’un lavabo est inversé dans l’hémisphère Sud.

Tout dépend aussi des conditions initiales et la science progresse justement en précisant, chaque fois plus, ces conditions.

La faiblesse d’un échantillonnage

Il faut vérifier que les origines des sources d’informations sont différentes et complémentaires et qu’on ne reprend pas toujours les mêmes données avec des présentations différentes. Il faut une quantité suffisante de valeurs pour effectuer un calcul statistique. Par exemple, si, dans un groupe, il y a 10 personnes dont 2 femmes et qu’une femme se marie avec un homme du groupe, il serait absurde et abusif de conclure que 50 % des femmes se sont unies avec 10 % des hommes du groupe (voir notion « d’écart-type » ci-dessus).

Regroupements dans la même statistique de données diverses

Le bon choix de l’échantillonnage des informations et des données est très important. Il permet d’avoir une bonne synthèse de celles-ci.

De même, si on choisit un pays où 50 % de la population masculine mesure 1,60 m de hauteur moyenne et l’autre moitié 1,80 m, il serait abusif de dire que la population masculine mesure en moyenne 1,70 m. Si l’on ne tient pas compte du fait qu’on a ici deux ethnies différentes, cela paraît juste en première observation. De plus, la stature des gens dans le monde, en particulier en France, augmente en permanence. Et cette statistique n’est donc valable qu’à un instant et en un lieu donné, dans certaines conditions, à préciser.

Si l’on dit que l’espérance de vie moyenne au Pérou est, en l’an 2000, de 65 ans, il faut alors préciser qu’elle est différente entre les habitants de la côte pacifique et ceux de l’Altiplano.

En effet c’est donner la même probabilité à plusieurs phénomènes, ou par exemple dire que le PNB [64] en Inde est, de 3.666 milliards de $, sans préciser que, suivant les états de l’Inde, les PNB sont très différents et que, dans un même état, les revenus sont disparates.

On peut faire dire ce que l’on veut aux statistiques, selon la façon d’observer une donnée statistique.

 

Les effets des influences culturelles, du nombre et de la pression du groupe

La quantité des informations n’est pas le garant de leurs qualités. Sinon, le fait qu’un grand nombre de gens croient à une information, n’est pas la preuve de la validité de celle-ci, comme dans le cas des croyances.

Ce n’est pas parce qu’un grand nombre de personnes admet une hypothèse ou une croyance que cette hypothèse ou cette croyance existe et/ou est vraie.

Des millions de Grecs, d’Égyptiens, de Babyloniens ont cru, il y a 2 500 à 2 000 ans, à des religions, à des conceptions du monde belles, cohérentes et « achevées », alors que l’on sait maintenant que ces visions du cosmos étaient fausses.

Ce n’est pas parce que toute « l’opinion publique » « hurle avec les loups » que la majorité a raison.

De même, de nos jours, en Inde, plusieurs centaines de millions d’hindouistes se croient réincarnés, alors que rien ne justifie scientifiquement l’existence de la métempsycose

Ce n’est pas parce qu’on reçoit un grand nombre de rapports sur un supposé complot du gouvernement américain sur les OVNI que ce complot est réel.

Effet de non-spécificité réciproque

La non-affirmation de l’existence [ou de la non existence] d’un phénomène ne confirme pas nécessairement son existence. 

Par exemple, ce n’est pas parce qu’on manque de preuves pour justifier [ou infirmer] l’existence d’une vie extraterrestre qu’il faut admettre, comme certains « ufologues », qu’une vie extraterrestre existe nécessairement.

 

Raisonnement analogique ou raisonnement par similitude

L’analogie n’est pas une preuve. Ce raisonnement intuitif peut être trompeur. Dans une tribu sud-africaine, à la pleine Lune, on suspendait à un arbre une outre remplie de lait parce que la tribu avait découvert qu’une vertu de guérison par le lait semblait liée à l’exposition de ce lait aux rayons de la lune. En fait, la véritable explication du phénomène tenait dans l’humidification par le lait de l’enveloppement extérieur de l’outre, ce qui contribuait au développement d’une certaine moisissure aux vertus bactéricides. Ce n’est donc pas la pleine lune qui développait les vertus médicinales de la préparation.

Il existe aussi un autre type d’erreur de raisonnement, semblable à celui-ci, par analogie, comme dans le cas de l’homéopathie. En effet, dans celle-ci, si un produit ingéré à haute dose provoque des coliques, on suppose qu’à faible dose, en raison du postulat d’un hypothétique « principe de similitude », ce produit soignera les coliques. Ce raisonnement est proche du raisonnement magique. C’est en fait un « principe de similitude » non vérifié scientifiquement. Le principe des semblables règne partout dans les mythologies et les métaphysiques. On croit en général en la citation « Qui se ressemble, s’assemble ».

C’est ce type de raisonnement par analogie qui intervient dans la pensée magique.

 

L’illusion de détenir la vérité

Il existe une illusion de l’esprit très puissante existant chez beaucoup de personnes, c’est celle de croire détenir la vérité

La puissance de cette illusion est telle, surtout lorsqu’elle est associée à l’idée qu’on est génial, est de se croire persécuté chaque fois que l’on est critiqué.

Certains « découvreurs », comme Messieurs Benveniste ou Priore [65], se sont  vus comme de nouveaux Galilée [66], victimes de critiques injustifiées, car tout comme Galilée ils croyaient avoir fait une grande découverte qu’un pouvoir religieux, politique ou scientifique ne voulait pas admettre. C’est ce que l’on nomme « le syndrome de la victime injustement persécutée ». Ces personnes se sentent d’autant plus persécutées qu’elles étaient persuadées de devenir célèbres et que, en général, la réfutation de leur doctrine a été brutale.  Il est évident que toute nouvelle théorie doit être validée et que cela n’est possible que si les différentes hypothèses sont cohérentes et vérifiées. Il ne peut y avoir d’exception ou de passe-droit à cette règle déontologique et scientifique.

Glissement de sens ou effet métonymique[67]

Procédé de langage par lequel on exprime un concept au moyen d’un terme désignant un autre concept, uni au précédent, par une relation nécessaire. Cet effet consiste à désigner une chose ou un objet par un mot qui se rapporte à la chose. Les sectes, dans leurs techniques de manipulation, détournent souvent le sens des mots afin de faire perdre leurs repères à leur « victime ».

Pour exemple, le panneau sur lequel est écrit « Essuyez vos pieds » devant un paillasson. Dans ce cas, « pieds » désigne les semelles des chaussures et non les pieds. La marche sur le feu : « feu », ici, désigne les braises.

En 1997, un empoisonnement a eu lieu avec du cyanure de potassium (poison violent) introduit dans de la Josacine (médicament utilisé pour la prévention et le traitement de germes bactériens). Lors du procès, les médias ont parlé du « procès de la Josacine » au lieu du procès d’un empoisonnement au cyanure de potassium [68].

Autre exemple,boire un verre, c’est boire le contenu du verre.

 

Abus de sens ou abus sémantiques

Connotation des mots utilisés, consciemment ou non, pour introduire une idée quelque peu différente de celle qu’ils prétendent représenter.

Ovni : appellation impropre d’« objet volant non identifié » : on devrait dire PNI, « phénomène non identifié ». En effet, certaines observations ne font pas intervenir d’objet, comme le cas des nuages lenticulaires surplombant les reliefs.

Combustion humaine spontanée : on devrait dire « combustion lente des tissus adipeux chez l’homme après décès ». Ce phénomène très rare a été observé sur des cadavres lors de débuts d’incendie dans des appartements. Après asphyxie de la personne et avec une chaleur localisée, la graisse des tissus se consume lentement [69].

Effet de paresse intellectuelle ou d’indifférence

Cet effet, c’est d’accepter ou de  faire accepter une constatation par un raisonnement trop simplifié ou faussé. Ce raisonnement est souvent du à une méconnaissance d’une donnée ou d’une information tronquée.

Par exemple lors du deuxième tour de l’élection présidentielle en France de 2007, des sondages donnaient  Sarkosy 52% Royal 48% , mais sans préciser le nombre d’indécis et de sans opinion de 30%.

En toute objectivité,il fallait dire ;Sarkosy 37%,Royal 33% , indécis 30%

Autre exemple ;croire dans la vie, que toutes les opinions se valent (par exemple que l’homéopathie marche aussi que l’allopathie), est le produit de la paresse intellectuelle et du manque d’effort pour approfondir ses connaissances scientifiques (c’est aussi le cas pour le créationnisme vis à vis du darwinisme).

 

Confusion entre lien de corrélation et lien de causalité

La corrélation est la relation réciproque entre deux relations ou phénomènes, tandis que la causalité est le rapport de la cause avec l’effet qu’elle produit.

Voici un exemple d’un raisonnement erroné confrontant causalité et corrélation. C’est, par exemple, dire que la diminution du nombre de cigognes en Alsace est en rapport avec l’augmentation du nombre des Alsaciens. En fait, ce phénomène est lié à l’assèchement des marais. Pour cet assèchement, il peut y avoir plusieurs causes et pas nécessairement celle de l’augmentation démographique de la population alsacienne. Elle peut être liée à la mise en culture des terres d’anciens marais, par exemple.

Inversion de la cause et des effets

C’est un raisonnement à rebours. Par exemple, quand on affirme que « l’homme, ce bipède, a été créé pour le pantalon », on inverse le lien de cause à effet.

Ce raisonnement est, bien sûr, absurde. De même, si vous admettez tel un postulat que le monde a été créé il y a 6 000 ans, selon la Genèse, vous ne pouvez que réfuter la doctrine de l’évolution de Darwin.

Autre exemple, la densité d’un liquide dépend de sa température. A l’inverse,  dire qu’une température dépend de la densité d’un liquide est par contre illogique. C’est la lecture d’un thermomètre à mercure dont la densité du mercure donc de son volume occupé qui est fonction de la température, et permet ainsi de déterminer ainsi  une température.

C’est le type de raisonnement où l’on cherche à justifier une hypothèse, la téléologie est l’exemple même du raisonnement à rebours. La téléologie est une doctrine philosophique affirmant ou prônant l’idée d’une finalité dans toute chose (en général dans toute chose naturelle), idée de finalité reprise par Hegel (1770-1831). Dans les exposés métaphysiques de Hegel, on trouve la citation suivante, « les choses sont déterminées par leur aboutissement et non par leur origine ». Aristote, dans l'Éthique à Nicomaque, développe le principe de causalité pour en faire ressortir une finalité sous-jacente à la nature des choses [70].

Pour certains partisans de cette doctrine, c’est la fièvre qui provoquerait la présence du virus. Raisonnement illogique alors que l’on sait que c’est le virus de la grippe qui provoque la fièvre, du fait d’une réaction de défense de l’organisme.

Ces spéculations sont systématiquement métaphysiques, parce qu’elles sont étrangères à toute réalité observable et contraires à toute notre expérience scientifique, qui repose sur le déterminisme [71].

Ce type de raisonnement est souvent utilisé pour des intentions malhonnêtes.

 

Dans le cas des douleurs, on confond souvent cause et effet. Des douleurs chroniques, tenaces, épuisantes peuvent causer à la longue une dépression chez le patient (du fait que lui ou le corps médical ou aucun autre traitement n’arrivent pas à les résoudre). Or des médecins peuvent affirmer, alors que c’est la dépression qui la cause les douleurs et non l’inverse.

La dépression peut effectivement être la cause de douleurs physiques. Et d’ailleurs on voit souvent, par exemple, les gens déprimés consulter des praticiens pour des maux de tête et des douleurs abdominales. La paresse intellectuelle conduirait alors à déduire rapidement que toute douleur d’origine inconnue, est causée par la dépression du patient.

 

Le raisonnement circulaire

Ici, on prend la conclusion comme hypothèse pour démonter la conclusion

L’esprit rentre dans un « cercle vicieux » intellectuel consistant, faute de preuves ou en utilisant des preuves douteuses, à admettre comme présupposé à notre démonstration ce qu’on entend justement prouver.

Par exemple, les créationnistes, en admettant a priori la Genèse, feront alors tout pour prouver que la Genèse est vraie (et surtout pas la théorie de l’évolution de Darwin, dont on veut prouver à tout prix la fausseté).

Celui qui croit aux fantômes dans une demeure va tout faire pour prouver leur existence à cet endroit.

C’est l’exemple type du raisonnement de toute personne convaincue ou endoctrinée. Il intervient souvent dans les phénomènes religieux.

 

Effet creux et prétentieux d’un discours

C’est la profondeur artificielle et ambiguë d’un message. Plus un discours est prétendument profond, plus il est profond dans le sens de la faiblesse de son contenu. Le plus souvent, il n’est pas exempt de pédantisme, d’obscurité et de complexité. Cela permet à beaucoup de personnes qui s’écoutent de se reconnaître et se croire géniales. Cet effet est souvent proche de celui de la langue de bois et de l’effet Barnum (voir chapitre II. Il y en a de nombreux exemples et en particulier dans les prédictions astrologiques au discours très généralisé, flou et vague).

Exemple 1 : Prédictions du 22 septembre 1997 de Femme actuelle pour le signe astrologique du Poisson : « Travail : impression de ne plus très bien savoir où vous en êtes et par là même sentiment de frustration. Surtout ne pas se laisser déborder pour retrouver l’axe central, le travail, et plus encore sa place dans la société. »

Exemple 2 : Prédictions de l’astrologue Didier Derliche pour 2001 [72]. « Tout au long de cette année 2001, dont le rythme s’annonce rapide, les Astres vous poussent vers le changement. Vous analysez en profondeur les données de votre vie qui ne vous satisfont pas et vous n’attendez pas l’assurance pour passer à l’action. ».

Certains discours sont à la limite de l’escroquerie intellectuelle et de la mystification. Citons par exemple Jacques Lacan : « Dans cet espace de la jouissance, prendre quelque chose de borné, fermé, c’est un lieu, et en parler c’est une topologie. [...] De ce lieu de l’Autre, d’un sexe comme Autre, comme Autre absolu, que nous permet d’avancer le plus récent développement de la topologie ? J’avancerai ici le terme “compacité”. Rien de plus compact qu’une faille, s’il est bien clair que l’intersection de tout ce qui s’y ferme étant admise comme existante sur un nombre infini d’ensembles, il en résulte que l’intersection implique ce nombre infini. C’est la définition même de la compacité. » (Lacan, 1975) [73].

 

Comment  vérifier ou réfuter une information

Entre l’origine et la réception par quelqu’un d’une information, un grand nombre de facteurs peuvent intervenir pour la déformer ou pour la falsifier.

 

L’information originelle peut-être fausse :

a) soit parce qu’elle a été inventée ou déformée, volontairement (cas de la manipulation, que nous étudierons au chapitre III « manipulation, manipulée » …).

b) soit parce qu’elle a été mal récoltée, mal interprétée, mal décortiquée, mal analysée, et mal perçue, à cause des  abus des sens, des illusions, des erreurs de raisonnements logiques, du récepteur ou observateur, souvent de bonne foi.

 

L’observateur ou récepteur peut ou non la vérifier. S’il la vérifie, il le fera en fonction de ses connaissances et de ses critères d’analyse.

 L’information reçue peut être transmise exactement ou déformée (comme dans le cas des rumeurs _ chapitre III …).

 

Ces facteurs déformants  sont par exemple :

 

4)      Les illusions sensorielles (optiques, sonores,etc..) (voir chapitre « perception des sens »).

5)      Les hallucinations collectives (voir chapitre « perception des sens »),

6)      Les raisonnements  erronés, (que nous traiterons ci-après).

 

Le manque de vérification de l’information est un problème important, que nous traiterons plus loin.

 

Nous allons analyser ici un certain nombre d’erreurs de raisonnement liées à nos connaissances ou à notre méconnaissance de certaines limites de nos raisonnements, telles que les limites du raisonnement inductif, etc.

 

Si l’on dit que l’espérance de vie moyenne au Pérou est, en l’an 2000, de 65 ans, il faut alors préciser qu’elle est différente entre les habitants de la côte pacifique et ceux de l’Altiplano.

On peut faire dire ce que l’on veut aux statistiques, selon la façon d’observer une donnée statistique.

 

Les effets des influences culturelles, du nombre et de la pression du groupe

La quantité des informations n’est pas le garant de leurs qualités. Sinon, le fait qu’un grand nombre de gens croient à une information, n’est pas la preuve de la validité de celle-ci, comme dans le cas des croyances.

Ce n’est pas parce qu’un grand nombre de personnes admet une hypothèse ou une croyance que cette hypothèse ou cette croyance existe et/ou est vraie.

Des millions de Grecs, d’Égyptiens, de Babyloniens ont cru, il y a 2 500 à 2 000 ans, à des religions, à des conceptions du monde belles, cohérentes et « achevées », alors que l’on sait maintenant que ces visions du cosmos étaient fausses.

Ce n’est pas parce que toute « l’opinion publique » « hurle avec les loups » que la majorité a raison.

De même, de nos jours, en Inde, plusieurs centaines de millions d’hindouistes se croient réincarnés, alors que rien ne justifie scientifiquement l’existence de la métempsycose (voir chapitre XIII).

Ce n’est pas parce qu’on reçoit un grand nombre de rapports sur un supposé complot du gouvernement américain sur les OVNI que ce complot est réel.

La bonne foi de l’informateur

Un témoin, un observateur ou un rapporteur peuvent diffuser une information fausse ou déformée, en toute bonne foi [74]. L’information originelle peut avoir été créée pour des raisons malhonnêtes. La bonne foi et l’honnêteté d’un informateur ne sont donc pas des arguments suffisants pour garantir la véracité de telle ou telle donnée.

La compétence du diffuseur  par rapport au domaine concerné par l’information est, elle, fondamentale.

Beaucoup de gens, honnêtes mais crédules, acceptent certaines informations scientifiques ou économiques, en raison de leur faible niveau de connaissances dans ces domaines [75].

Souvent dans la relation de faits incroyables, comme ceux concernant les OVNIS, les gens se reposent sur des faits qu’ils ont vécus et interprétés ou bien sur ceux relatés par des tiers auxquels ils accordent le plus souvent une totale confiance, estimant qu’il s’agit de personnes réfléchies, honnêtes et donc, en la circonstance, incapables de se tromper ou de mentir.

On peut être savant, mais crédule. Vers 1860, le mathématicien Michel Floréal Chasles (1793-1880) transmit à l’Académie des sciences des documents qu’il croyait exceptionnels mais qui se sont avérés tous des faux. Ils provenaient d’un escroc, Vrain Denis Lucas [76], qui par la confection de ces faux, lui a soutiré 150 000 francs de l’époque.

Entre 1867  et 1869, Michel Chasles eut en sa possession une  collection de 1745 lettres dont 80 furent lues à l’Académie des sciences [77],dont une lettre de Pascal prouvant qu’il aurait découvert  la loi de la gravitation universelle avant Newton. Ceci valut une forte réprobation de l’Académie Royale des sciences de l’Angleterre envers l’Académie des Sciences de France.

De nos jours, il est difficile de comprendre comment Chasles a pu se faire berner, par exemple, par des  lettres de Galilée écrites en français, langue que Galilée n’avait jamais pratiquée.

 

Fragilité du témoignage humain et de la mémoire

Et pourtant, s’il y a bien une donnée humaine qui peut être fragile et sujette à caution, c’est le témoignage humain, reposant sur la mémoire. Il sera d’autant plus sujet à caution, que le souvenir remonte loin dans le temps.

La mémoire n’est pas la simple reproduction fidèle d’événements passés, elle est sans cesse en reconstruction et en perpétuelle évolution.

Le témoignage est le plus souvent une observation spontanée, non contrôlée scientifiquement d’un fait, le plus souvent non reproductible. Puis il est interprété par le témoin en fonction de ses croyances et il est donc plus ou moins le reflet des paradigmes de l’époque.  Souvent, même si le témoin est animé de la meilleure volonté, même s’il a le souci de s’en tenir à la vérité, il ajoute le chaînon manquant à ce qu’il a observé. Il complète l’événement de manière à lui donner la signification qu’il pense pouvoir y lire :  « [plusieurs mois ou plusieurs années après les événements], le témoin oublie […] sa mémoire […] recréé à mesure ce qu’efface l’oubli, et cette recréation n’est jamais conforme à la réalité primitive » [elle peut être déformée par l’image légendaire ou mythique qu’a le fait, par l’émotion suscitée par le fait ou par des facteurs affectifs] [78]. »

 

La trop grande confiance des  experts dans les procès.

On le voit encore dans les cas d’erreurs judiciaires connus, comme dans le procès d’Outreau. L’unique source était une mère, elle-même influençant ses enfants et ses proches. Lors de l’instruction, le juge ne vérifie pas qu'un adulte handicapé a pu commettre les crimes dont il est accusé ... Les interrogatoires, dont ceux des enfants, sont menés sans aucune précaution, sans se préoccuper de savoir si la source était fiable ou si elle a pu influencer ses enfants etc.

Même envers les déclarations et enseignements d’une sommité scientifique, nous nous devons conserver notre esprit-critique. Même la personne la plus compétente peut, un jour, se tromper dans son domaine de compétence. A fortiori, ce grand personnage aura plus tendance à se tromper dans les domaines qui ne relèvent pas de sa compétence.

 

Les médias en questions

Le traitement médiatique des affaires de pédophilie, et des affaires judiciaires en cours ont été montré du doigt : ont été dénoncés pêle-mêle la précipitation des médias, le manque de professionnalisme, une tendance à croire le pire sans vérification [79], des accusations bafouant la présomption d’innocence[], et surtout un abandon de la prudence journalistique [80]].

En raison du désir du public d’obtenir rapidement les informations et de la concurrence entre les médias, les informations sont souvent diffusées de plus en plus rapidement (comme avec Internet). Cela nuit à leur qualité. En plus souvent elles comportent des oublis.

 

L’absence de preuve n’est pas la preuve de l’absence d’un fait

L’absence de preuve pour un fait, à un moment donné, n’est pas la preuve de l’inexistence de cette preuve. L’impossibilité de démontrer un phénomène n’est pas un argument d’inexistence car certaines « bizarreries » peuvent être probables scientifiquement ou/et découvertes et expliquées ultérieurement.

C’est le cas de la foudre en boule[81], reproductible en laboratoire, pour laquelle il y a de nombreux témoignages et dont la stabilité observée durant quelques secondes dans la nature est encore difficilement explicable par les physiciens.

C’est aussi le cas de la vie extraterrestre, dont on n’a pu prouver l’existence jusqu’à maintenant mais que les scientifiques, dans leur grande majorité, estiment probable en raison du grand nombre d’étoiles semblables au Soleil dans le cosmos, de l’existence d’exo-planètes et du fait que l’on retrouve partout dans l’Univers le cycle carbone-azote-hydrogène-oxygène… et la présence d’acides aminés.

Mais tant qu’un fait n’a pas été prouvé, il convient de rester prudent.

 

Effet de non-spécificité réciproque

La non-affirmation de l’existence [ou de la non existence] d’un phénomène ne confirme pas nécessairement son existence. 

Par exemple, ce n’est pas parce qu’on manque de preuves pour justifier [ou infirmer] l’existence d’une vie extraterrestre qu’il faut admettre, comme certains « ufologues », qu’une vie extraterrestre existe nécessairement.

 

Raisonnement analogique ou raisonnement par similitude

L’analogie n’est pas une preuve. Ce raisonnement intuitif peut être trompeur. Dans une tribu sud-africaine, à la pleine Lune, on suspendait à un arbre une outre remplie de lait parce que la tribu avait découvert qu’une vertu de guérison par le lait semblait liée à l’exposition de ce lait aux rayons de la lune. En fait, la véritable explication du phénomène tenait dans l’humidification par le lait de l’enveloppement extérieur de l’outre, ce qui contribuait au développement d’une certaine moisissure aux vertus bactéricides. Ce n’est donc pas la pleine lune qui développait les vertus médicinales de la préparation.

Il existe aussi un autre type d’erreur de raisonnement, semblable à celui-ci, par analogie, comme dans le cas de l’homéopathie. En effet, dans celle-ci, si un produit ingéré à haute dose provoque des coliques, on suppose qu’à faible dose, en raison du postulat d’un hypothétique « principe de similitude », ce produit soignera les coliques. Ce raisonnement est proche du raisonnement magique. C’est en fait un « principe de similitude » non vérifié scientifiquement. Le principe des semblables règne partout dans les mythologies et les métaphysiques. On croit en général en la citation « Qui se ressemble, s’assemble ».

C’est ce type de raisonnement par analogie qui intervient dans la pensée magique.

 

L’illusion de détenir la vérité

Il existe une illusion de l’esprit très puissante existant chez beaucoup de personnes, c’est celle de croire détenir la vérité

La puissance de cette illusion est telle, surtout lorsqu’elle est associée à l’idée qu’on est génial, est de se croire persécuté chaque fois que l’on est critiqué.

Certains « découvreurs », comme Messieurs Benveniste ou Priore [82], se sont  vus comme de nouveaux Galilée [83], victimes de critiques injustifiées, car tout comme Galilée ils croyaient avoir fait une grande découverte qu’un pouvoir religieux, politique ou scientifique ne voulait pas admettre. C’est ce que l’on nomme « le syndrome de la victime injustement persécutée ». Ces personnes se sentent d’autant plus persécutées qu’elles étaient persuadées de devenir célèbres et que, en général, la réfutation de leur doctrine a été brutale.  Il est évident que toute nouvelle théorie doit être validée et que cela n’est possible que si les différentes hypothèses sont cohérentes et vérifiées. Il ne peut y avoir d’exception ou de passe-droit à cette règle déontologique et scientifique.

Glissement de sens ou effet métonymique[84]

Procédé de langage par lequel on exprime un concept au moyen d’un terme désignant un autre concept, uni au précédent, par une relation nécessaire. Cet effet consiste à désigner une chose ou un objet par un mot qui se rapporte à la chose. Les sectes, dans leurs techniques de manipulation, détournent souvent le sens des mots afin de faire perdre leurs repères à leur « victime ».

Pour exemple, le panneau sur lequel est écrit « Essuyez vos pieds » devant un paillasson. Dans ce cas, « pieds » désigne les semelles des chaussures et non les pieds. La marche sur le feu : « feu », ici, désigne les braises. En 1997, un empoisonnement a eu lieu avec du cyanure de potassium (poison violent) introduit dans de la Josacine (médicament utilisé pour la prévention et le traitement de germes bactériens). Lors du procès, les médias ont parlé du « procès de la Josacine » au lieu du procès d’un empoisonnement au cyanure de potassium [85]. Boire un verre, c’est boire le contenu du verre.

 

Abus de sens ou abus sémantiques

Connotation des mots utilisés, consciemment ou non, pour introduire une idée quelque peu différente de celle qu’ils prétendent représenter.

Ovni : appellation impropre d’« objet volant non identifié » : on devrait dire PNI, « phénomène non identifié ». En effet, certaines observations ne font pas intervenir d’objet, comme le cas des nuages lenticulaires surplombant les reliefs.

Combustion humaine spontanée : on devrait dire « combustion lente des tissus adipeux chez l’homme après décès ». Ce phénomène très rare a été observé sur des cadavres lors de débuts d’incendie dans des appartements. Après asphyxie de la personne et avec une chaleur localisée, la graisse des tissus se consume lentement [86].

Effet creux et prétentieux d’un discours

L’effet téléphone arabe

Déformation d’un message par transmission de proche en proche, comme avec le jeu du téléphone. Dans ce jeu, une dizaine de participants sont en file indienne et le premier de la file énonce une phrase à voix basse à son voisin. Celui-ci la transmettra avec ses erreurs probables à un autre proche. En fin de file, la dernière personne de la file dicte la phrase qu’elle a cru comprendre. Dans la plupart des cas, on s’aperçoit que cette phrase a peu de rapport avec celle d’origine. Plus l’information est complexe et longue et plus elle se déformera de proche en proche. Cet effet est très courant dans les médias et dans la propagation des rumeurs.

 

L’effet cumulatif des petits oublis ou ajouts « anodins »

C’est à l’aide de petits oublis volontaires ou des généralisations outrancières que l’on peut élaborer des théories totalement fausses ou « orientées » (pour les « besoins de la cause »). C’est par exemple le cas des données dans les pseudo-expériences des dilutions homéopathiques, où le principe de la conservation de masse de Lavoisier et le nombre d’Avogadro sont (volontairement ?) oubliés [87].  Souvent l’intervention de ces oublis cumulatifs ne sont pas anodins mais sont en fait volontaires.

Par exemple, dans les sectes guérisseurs, on avancera de nombreux exemples où la « thérapie » marche, mais on omettra (volontairement ou non), les cas où elle ne marche pas (cancers, scléroses en plaque …).

L’entrée dans la croyance sectaire (semblable par son mécanisme à l’entrée en religion) se fait souvent par un mécanisme incrémentiel, conduisant insensiblement l’adepte à adopter la croyance délirante de la secte. « Au début, l’enseignement de la secte commence par des idées simples et évidentes, que tout le monde peut admettre. Puis, petit à petit, des idées moins évidentes et plus confuses sont introduites [ … elles sont présentées sous une autre forme] avec des éléments nouveaux qui passent inaperçus » [88].

 

Conclusion sur les erreurs logiques de raisonnement

Actuellement les mots holistique  et gnose sont un fourre-tout pour justifier l’idée d’une connaissance Universelle,

 Le problème, est qu’en voulant avoir une trop vision globale de tout (vision holistique) et tout traiter, en voulant mettre « tout dans tout », on aboutit à un « fourre-tout » dénué de toute rigueur scientifique et de toute précision, comme dans le cas de la « médecine holistique », a comme intention (certainement louable), de  traiter en même temps, l’âme et le corps.

 

Plus une allégation ou un phénomène sont extraordinaires, plus ils doivent être validés par un grand nombre d’expériences dont les résultats doivent être conformes aux taux d’erreurs statistiques habituels. Mais surtout, ces constatations doivent être concordantes entre elles.

Comme nous l’avons déjà dit, une hypothèse scientifique, même utopiste, bizarre, suspecte, peut, bien sûr, être étudiée (le monde scientifique n’est pas obtus) mais, dans tous les cas, elle doit et se doit toujours d’être vérifiée par des tests expérimentaux ou par des calculs rigoureux (conditions incontournables et obligatoires de son irréfutabilité. Les conditions ou le domaine de validité de la théorie doivent être précisées,et rajoutons que bien poser un problème permet de mieux le résoudre.

 

CHAPITRE III

Propagation et déformation d’une information

Nous distinguerons la désinformation et la « mal-information ». Dans le cas de la désinformation, l’information est strictment fausse, alors que pour la « mal-information » l’information est partielle fausse (amplifiée, diminuée …). Dans tous les cas, il y a une volonté claire de déformer la vérité.

Nous aborderons aussi, dans ce chapitre, les méta-récits, c’est-à-dire des fictions, dont la « réalité » prend corps avec le temps, et les rumeurs.

 

Les mythes

Étymologiquement, un mythe est d’origine religieuse. Il relate des faits anciens supposés, le plus souvent relatifs aux croyances d’une population à propos de ses origines ou de celles de l’ensemble de l’humanité (mythe de Gilgamesh chez les Sumériens, mythologie grecque antique, la Genèse dans la Bible, par exemple).

Pour Jacques Lacarrière « un mythe, diront les savants, est un récit sacré sur l’homme et sur le monde, faisant appel aux dieux ou aux forces cosmiques. C’est ainsi, en effet, qu’il fut perçu, conçu depuis les temps les plus anciens. Mais comme ces dieux ou ces forces cosmiques étaient des inventions humaines, on peut dire que le mythe est un récit entièrement œuvré pour l’homme sur tout ce qu’il ignore par la force des choses, à savoir ce qui s’est passé avant lui et ce qui se passera après lui sur la terre et le reste du monde » 

 Pour Pierre André Taguieff ; «  un mythe peut être aussi une fausse  information qu’un pouvoir religieux ou politique cherche à véhiculer pour amplifier sa propagande ».

 Le cas le plus célèbre est celui de l’ouvrage « Protocoles des sages de Sion », œuvre antisémite, écrite, en 1906, à Paris, pour le représentant en France de la police politique du tsar, l'Okhrana, par Mathieu Golovinski, que les mouvements d’extrême droite, dont le mouvement nazi, ont porté au zénith [89] [90].

Ce livre parle d’un soi-disant complot juif contre le monde dit occidental.

La désaffection pour les religions classiques, la confiance en la science perçue par certains comme une croyance, l’arrivée de la science-fiction ont pu contribuer à créer tel ou tel mythe (comme celui des OVNI et extraterrestres visitant notre planète …). Comme nous l’avons déjà dit plus haut, le mythe peut s’autoalimenter et renforcer le mythe.

 

Désinformation

La désinformation consiste à faire passer le faux pour le vrai ou le vrai pour le faux (ici l’information est fausse à 100%),

Selon le Dictionnaire culturel des sciences [91], la désinformation se définirait comme suit : « Il s’agit donc d’un jeu sur la vérité des faits, dont l’objectif est de tromper un auditoire en vue d’obtenir des comportements qui lui sont défavorables, comme par exemple l’usage de la désinformation lors de conflits armés, où elle est considérée comme une véritable arme de guerre. Son utilisation s’étend partout où il y a conflit, même pacifique, notamment dans les situations de guerre économique et industrielle. Le champ des activités financières et boursières, très dépendant de l’information, est un lieu privilégié. Que l’entreprise de désinformation dans ce domaine aboutisse ou qu’elle échoue, les protagonistes ne lui assurent aucune publicité : les uns parce qu’ils ont utilisé un moyen que chacun s’accorde à juger répréhensible, les autres parce qu’ils en sont les victimes peu fières. »

 

Les nouveaux moyens de communication, comme Internet, dans la mesure où ils permettent à l’information de circuler sans contrôle et sans médiation, représentent un nouveau support idéal de manipulation [92] [93].

Pour illustrer ce propos, nous présentons l’exemple suivant concernant le cas B de notre schéma.

Le moteur de recherche Google présente cinq sites Web consacrés à la relique appelée saint suaire de Turin. Or ces sites se fournissent tous à la même source, celle de l’abbé Philippe Dalleur et du professeur Jérôme Lejeune. Dans ces sites, les travaux sérieux sur les datations au carbone 14 du saint suaire par le savant américain Mac Grone ne sont jamais cités. On peut alors se demander si cet oubli est intentionnel ou non. Sur ce même site, les références, considérations ou remarques sceptiques à partir des travaux d’Henri Broch et de Paul-Éric Blanrue [94], exposant l’histoire de l’évolution des positions successives de l’Église catholique sur la relique, ne sont pas citées (ces deux auteurs reprennent d’ailleurs les travaux de Mac Grone pour illustrer leur démonstration). Pour avoir les informations d’Henri Broch sur ledit saint suaire, il faut cliquer sur « Broch suaire de Turin », ce que peu de gens savent.

Les gens font tout pour « référencer » leur site sur les moteurs de recherche afin qu’ils apparaissent en tête des résultats obtenus par le moteur de recherche.

En conclusion, si l’on veut tirer un enseignement de ce cas non unique, on peut affirmer que pour éviter toute désinformation, surtout quand on a un doute sur l’authenticité d’une information, mieux vaut rechercher le maximum de sources diversifiées et les comparer.

 

L’objectif est de tromper un auditoire en vue d’obtenir de lui des comportements et des agissements qui se révéleront favorables pour lui.

La désinformation est aujourd’hui un outil de propagande pour légitimer certaines décisions gouvernementales. Par exemple, en 2003 et 2004, le gouvernement du président Bush a justifié une intervention armée en Irak par l’élimination de prétendus stocks d’armes de destruction massive. Mais ces armes n’ont jamais été trouvées. Plus tard, le gouvernement américain a expliqué cette mauvaise information en évoquant des erreurs dans les renseignements recueillis par les agences de renseignement américaines. La désinformation et la mal-information en politique sont très courantes. Nous citerons les deux principaux cas suivants de désinformation, pouvant être une fausse information ou une mal-information, comme l’opération « mincemeat ».

 

Les média-mensonges font parti plutôt des désinformations. Ils omettent certaines informations importantes ou en  rajoute d’autres fausses, en vue d’une manipulation.

Au point de vue politique, les « média-mensonges » sont nombreux et on peut citer par exemple celui du faux des Protocoles des sages de Sion, qu’on a déjà abordé précédemment ou encore le média-mensonge de Thierry Meyssan (voir ci-après). La liste de média-mensonges n’est pas exhaustive …

 

Exemple de désinformation : l’opération « Mincemeat »

Cette opération a été conçue par les Alliés au cours de la Seconde Guerre mondiale dans le but  de faire croire aux Allemands qu’un débarquement allait avoir lieu en Grèce et en Sardaigne. L’opération a consisté à envoyer de multiples messages faussement secrets pour donner le maximum de crédibilité à cette désinformation. Le but de l’opération était de convaincre les Allemands que le débarquement en Sicile en 1943 était une diversion pour un vrai débarquement en Sardaigne et dans le Péloponnèse. Brièvement, l’opération s’est passée comme suit. Le 30 Avril 1943 78, le sous-marin anglais HMS Seraph jette au large des côtes espagnoles, près de Gilbratar, le cadavre d’un aviateur doté d’une ceinture contenant des documents, ceci afin de faire croire qu’il s’agissait de l’accident d’un avion en route pour Alger. Le 4 Juin 1943, le Times relate discrètement un accident d’avion où plusieurs aviateurs ont péri. Quelques jours après, le cadavre de l’aviateur est repéché sur les côtes espagnoles de Huelva. Les espagnols s’empressent de livrer le cadavre avec les documents, dont certains avaient les vraies signatures de Lord Louis Mountbatten et du général Sir Harold Alexander. En Juillet 1943, les services de renseignements allemands tombent dans le panneau et déplaceront leurs troupes vers la Sardaigne et le Péloponnèse [95].

 

Autre exemple de désinformation : Thierry Meyssan et les attentats du 11 septembre 2001

Selon le livre [96] du « journaliste » français Thierry Meyssan, deux avions téléguidés se seraient écrasés sur les tours du World Trade Center et un missile se serait écrasé sur le Pentagone. Les attentats de New York et de Washington ne seraient qu'une mise en scène résultant d'un complot ourdi par un groupe militaro-industriel américain proche du président des Etats-Unis (et de la CIA). Il tire cette surprenante conclusion du faible nombre de débris d’avion observé sur les photos de l’impact, prises après le cash du Boeing 757 d'American Airlines (vol 77), sur le bâtiment du Pentagone.

 

Meyssan n’est ni un scientifique, ni un enquêteur spécialisé dans les accidents d'avion. Il ne s’est même pas rendu sur place pour enquêter et rencontrer les enquêteurs et tous les acteurs du drame. Il n’a contacté et discuté qu’avec la "National Transportation Safety Board" ou tous autres bureaux d’enquête sur les accidents, aux USA. Il n’a pas pris en compte et analysé toutes les hypothèses possibles pour expliquer le peu de débris d’avion observé sur les photos du crash. Par exemple, les effets et l'énorme énergie thermique d'un feu d'aluminium ou de Dural, se produisant toujours à de très hautes températures. Celles-ci ont dû atteindre certainement plus de 1000 °C au point d’impact, à cause de la combustion des 17 tonnes de kérosènes encore présentes dans l’avion du vol 77. Or un feu d'aluminium est très énergétique, consommant tout l'aluminium présent [97].

 

Meyssan et ses adeptes parlent aussi d'un ordinateur, d'un tabouret en bois, d'un livre ouvert posé dessus qui seraient intacts et qu'on observe sur les photos du crash. « Preuve » que l’impact au Pentagone serait du à un missile. Mais que peut-on déduire de ces « dernières preuves » ? Rien, strictement rien. Car un feu est un phénomène très complexe, infiniment complexe.

Les effets de cet « ouvrage », traduit dans 28 langues, sont ravageurs. Dans les pays musulmans le livre a été malheureusement un best seller.

En Europe le livre a été très médiatisé, et en Allemagne, par exemple, une personne sur cinq croit que le gouvernement américain lui-même est impliqué dans les attentats.

En Égypte, et dans tous les pays arabes une rumeur se répand comme une traînée de poudre : le Mossad serait impliqué dans les attentats et les quatre mille juifs qui travaillaient dans le World Trade Center auraient reçu le conseil de ne pas s’y rendre le jour des attentats.

Sinon, Montasser Al Zayad, avocat du Djihad et ami de al-Zawahiri, numéro deux d’Al Qaïda, confirme qu ‘Al Qaïda et non la CIA est bien l’origine des attentats [98] [99].

Les hypothèses de Thierry Meyssan procèdent des théories conspirationnistes. Celui-ci fait de "l'infotainment", à savoir la confusion entre spectacle et information, au détriment de la Vérité.

 

Mal-information

Une mal-information est une information partiellement fausse. Il y a mal-information lorsque les faits relatifs à une information sont fortement atténués ou amplifiés. Un bon exemple de  mal-information, est la négation de la Shoah et des chambres à gaz par les négationnistes.

 

Exemple de « mal-information » : le massacre de Timisoara

La « mal-information » de Timisoara [100] est une des plus connues : elle a consisté à fortement amplifier une information à des fins politiques.

Timisoara est une ville multiculturelle de 330 000 habitants située à l’est de la Roumanie et comportant une forte proportion de protestants allemands et hongrois.

Sous le régime communiste de Ceausescu, Timisoara était le plus important fief de l’opposition en Roumanie. En décembre 1989, la Securitate (police politique et secrète) enleva et déporta le pasteur méthodiste hongrois Lazlo Tokes. Cet événement déchaîna la colère des habitants de Timisoara, des manifestations violentes éclatèrent entre les opposants au régime et l’armée. Certains militaires tirèrent sur le peuple, d’autres refusèrent. Les rumeurs parlèrent alors de plusieurs dizaines de milliers de morts découverts dans des charniers. En réalité, on le saura quelques mois plus tard, le nombre de morts sera inférieur à vingt, mais cette mal-information de la presse occidentale permit de donner le coup de grâce au régime de Ceausescu, qui s’effondra à la fin de décembre 1989.

 

Métarécits

Déformation de l’historicité de personnages réels par une œuvre littéraire ou par un « métarécit ».

Un personnage historique peut servir de trame pour créer un héros plus romanesque que le personnage réel ne l’était. La difficulté est d’expliquer qu’un roman est une fiction et qu’il faut le considérer comme tel.

Prenons le cas de d’Artagnan. On sait peu de choses sur lui mais on peut imaginer, comme Alexandre Dumas, de nombreuses péripéties pour écrire un bon millier de pages sur ce personnage. Si la vie de d’Artagnan avait été réellement semblable à celle contée dans Les Trois Mousquetaires, il lui aurait fallu plusieurs dizaines de vies.

Dans la littérature, il existe un très grand nombre d’ouvrages dont l’historicité est très partielle. Un autre cas mal connu est celui du personnage de Cyrano de Bergerac décrit par Edmond Rostand. Dans son ouvrage, Cyrano est dépeint avec brio comme un poète batailleur recherchant l’amour platonique auprès de Roxane. En réalité, Savignien Cyrano de Bergerac était né à Paris, donc point gascon, et propriétaire par ses parents d’un domaine à Bergerac, dans la vallée de Chevreuse. Son nez n’était en rien anormal mais il avait une légère balafre sur la joue. Savinien Cyrano de Bergerac doit être considéré comme un poète non négligeable dont les œuvres complètes ont été publiées dans la collection La Pléiade. Utopiste et pamphlétaire, il a été maudit de son vivant par ses contemporains car il était homosexuel et athée. La bûche qu’il a reçue sur le crâne était sans doute en relation avec sa lettre contre les sorciers et l’affaire des possédées de Loudun [101].

Ce qui est curieux, c’est qu’en 1997, en choisissant le nom de Cyrano de Bergerac pour la promo 1997 de l’ENA, nos énarques ne connaissaient pas l’écrivain Savinien Cyrano de Bergerac, mais bien le personnage de Rostand.

Un autre exemple est celui de Guillaume Tell. Ce héros légendaire suisse du xive siècle est un mythe dont la légende aurait été transplantée en Suisse par des émigrants islandais au xv e siècle. La légende de la pomme posée sur la tête du fils de Guillaume Tell a été amplifiée par le drame de Schiller et l’opéra de Rossini. 

Ces exemples montrent qu’une œuvre littéraire peut être fortement éloignée de l’historicité, mais que beaucoup de gens la prendront à la longue pour réelle.

D’autre part, les légendes sont parfois le reflet déformé, il est vrai, d’une vérité sous-jacente ou d’un fait réel (par exemple l’existence de la ville de Troie dans L’Iliade, confirmée par l’archéologie ensuite).

 

Rumeurs

La rumeur est un phénomène de transmission large, par tout moyen de communication formel ou informel, d'une histoire à prétention de vérité et de révélation. Le terme recouvre des réalités très diverses :

 

 

Propagation de rumeurs à partir d’une information mensongère ou tronquée

Une rumeur est souvent véhiculée à partir d’une information tendancieuse, ambiguë, ou à partir de données très anciennes (comme des légendes).

On distingue la « légende vivante », ou rumeur [102], de la « légende morte », ou conte. Dans les rumeurs, il y a souvent une croyance liée à une historicité partielle et une interaction permanente entre le savant (médias et romans) et le populaire[103].

L’origine d’une rumeur est souvent très mal définie, car toute information répétée sans contrôle est inexorablement destinée à perdre très vite la richesse de ses détails pour ne plus retenir que quelques motifs. Il y a une analogie avec les photocopies de photocopie : à chaque nouvelle copie, il y a une perte de qualité. Une rumeur d’origine populaire véhiculée par les médias peut être à la source d’un écrit ou d’un message audiovisuel qui a amplifié et déformé la rumeur originelle. Cette nouvelle rumeur peut engendrer de nouveaux écrits.

Il est très difficile de savoir où commence et où s’arrête le phénomène appelé rumeur. La plupart des rumeurs s’atténuent avec le temps, mais certaines sont tenaces et ne s’éteignent jamais complètement. Le souvenir d’une rumeur peut créer une nouvelle rumeur. Certaines peuvent réapparaître avec un événement ou un écrit, comme par exemple à Loudun, où le souvenir de l’affaire des sœurs dites possédées de Loudun a certainement contribué à médiatiser l’affaire Marie Besnard, survenue dans la même ville [104].

En effet, certains faits étranges peuvent faire ressurgir de vielles légendes qui donneront naissance à de nouvelles rumeurs.

Selon Jean-Noël Kapferer [105] « la rumeur est partout, quelles que soient les sphères de notre vie sociale. Elle est aussi le plus ancien des mass medias. Avant que n’existe l’écriture, le bouche-à-oreille était le seul canal de communication dans les sociétés. La rumeur véhiculait les nouvelles, faisait et défaisait les réputations, précipitait les émeutes ou les guerres. L’avènement de la presse, puis de la radio, et enfin l’explosion de l’audiovisuel ne l’ont pourtant pas éteinte. Malgré les médias, le public continue à tirer une partie de son information du bouche-à-oreille ».

Le on-dit est un non-dit pour une rumeur, car ce qui caractérise le contenu d’une rumeur, c’est l’absence de source officielle. Il faut faire la distinction entre rumeur et fuite d’une information. La rumeur est une œuvre collective. La plupart des rumeurs annoncent un méfait, une catastrophe, un péril. Lorsqu’il s’agit de stars [106], on parle aussi de rumeurs roses. D’une façon générale, les symboles mystérieux, les situations confuses, les périodes de troubles fournissent un tremplin idéal aux rumeurs. L’ambiguïté et la bizarrerie d’un phénomène contribuent à nos questionnements, parfois à nos angoisses.

 

Propagation de rumeurs dues à une psychose collective

Certaines  rumeurs conduisent souvent à des phénomènes de  psychose collective auto engendrée et relative à une croyance éphémère, comme celle que nous relaterons plus loin dans  l’affaire des pare-brise de Seattle.

On distingue la « légende vivante » ou rumeur [107] de la « légende morte » ou conte. Dans les rumeurs, on trouve souvent une croyance liée à une historicité partielle et une interaction permanente entre le savant et le populaire (médias et romans).

 

Le schéma de diffusion d’une rumeur se présente souvent ainsi :

Origine populaire ® média ou romans® rumeurs populaires® médias ou romans.

 

Exemple de rumeur : l’affaire des micro fissures des pare-brise de Seattle

Cette affaire de psychose collective, engendrée d’une façon spontanée, remonte aux années 1950, dans la ville de Seattle [108] [109].

Dans l’agglomération de Seattle, les habitants avaient  observé des micro fissures sur des pare-brise d’automobiles. Les gens  ont cru être victimes de divers phénomènes, que certains ont cru même d’origine surnaturelle. Nous listerons brièvement les principales hypothèses émises par les habitants de Seattle, à cette époque :

 

 

Des enquêteurs gouvernementaux, envoyés à Seattle pendant plusieurs mois, constatèrent que le pourcentage de pare-brise micro fissurés étaient le même que celui des autres villes américaines. Ce phénomène de micro fissures sur les pare-brise, au bout d’un certain temps,  était en fait normal. En fait, les habitants de Seattle n’avaient vérifié que leur pare-brise, sans comparer avec ceux des villes voisines. Cette rumeur propagée par le  « bouche à l’oreille » avait été très peu médiatisée à l’origine. Et de proches en proches, l’information a été déformée et amplifiée par les médias. 

 

Autre exemple de rumeur : la rumeur d’Orléans

La rumeur est partie du fait qu’au cours d’un essayage une jeune femme, pour s’approprier le vêtement qu’elle convoitait, a quitté le magasin sans payer, en laissant dans la cabine son ancien vêtement. De là on a parlé de disparitions de femmes dans les cabines d’essayages de magasins de vêtements juifs, alimentant un réseau de traite de blanches. Cette rumeur a été rapportée par des lycéennes d’Orléans pour discréditer certains commerçants israélites [110]. Ces ragots ont été ensuite véhiculés par la presse à sensation. Dans cette affaire, il n’y eut aucune plainte officielle de familles (ce fait pouvant confirmer dans l’esprit de certains la culpabilité des victimes de la rumeur). Ces faits ont été étudiés par Edgar Morin en 1969.

 

Autre exemple : la rumeurs du 15 décembre 2002

Beaucoup de rumeurs circulent sous diverses formes pendant plusieurs années. Quelques jours avant le 15 décembre 2002 – un dimanche d’ouverture pour la plupart des magasins et grands magasins en France –, la rumeur suivante a circulé par Internet, puis par voie orale, à quelques variantes près : « Un homme ayant laissé tomber par mégarde un portefeuille a dit à la personne le lui ayant ramassé : “Je vous recommande de ne pas sortir de chez vous le 15 décembre, il y aura des attentats.” ». Et un certain nombre de personnes ayant reçu cette « information » ne sont pas sorties le 15 décembre 2002…

Pascal Froissart [111], dans son livre publié en octobre 2002, soit deux mois avant la rumeur du 15 décembre 2002, relate : « Connaissez-vous cette histoire selon laquelle, peu après les événements du 11 septembre 2001, une femme rapporte son portefeuille à un homme qui l’avait perdu et qui, en guise de remerciement, lui conseille de ne pas prendre le métro le lendemain, car, prédit-il, il y aurait de nouveaux attentats ? » Il en tire l’idée qu’« un postillon de salive ne peut décider de la mutation du virus de la grippe, tandis que n’importe lequel d’entre nous peut décider de modifier une histoire, voire d’en faire une parodie ». Cette histoire a circulé par courrier électronique. Et bientôt, par le même canal, une parodie a fait le tour de la planète : l’histoire y est racontée de la même manière qu’auparavant (un sac oublié sur un siège de métro, une bonne âme qui le rapporte au propriétaire. En guise de remerciement, ce dernier la prévient d’un danger imminent). Concernant une rumeur sur un attentat accompagnée d’un conseil incitant à ne pas se trouver le lendemain dans tel restaurant aux États-Unis, Pascal Froissart rappelle les propos d’une victime d’une telle rumeur : « J’étais horrifié. “Il va y avoir un attentat ? murmurai-je. Non, monsieur, répondit-il en chuchotant.. J’y suis allé hier soir, juste la cuisine qui était horrible, et la carte des desserts ridicule”  ».

 

« Technopeurs »

Ce sont des rumeurs alarmistes dues à des mal-informations sur des sujets techniques que la plupart des gens comprennent mal et qui sont véhiculées par des médias à sensation. Des organismes privés ont affirmé après la catastrophe de Tchernobyl qu’il y avait une radioactivité très importante dans le Mercantour. Or d’après les résultats d’expertises, cet excès de radioactivité était inférieur au taux acceptable. Même si une personne avait consommé pendant un an des champignons dits radioactifs du Mercantour, elle serait restée au-dessous des seuils de contamination admissible.

En créant cette technopeur, on a omis de dire, par exemple, que nous vivons entourés constamment de radioactivité naturelle et humaine (par exemple, le potassium 40 que contient notre corps, émet une radioactivité proche de 20 000 becquerels) [112]. Les technopeurs sont souvent dues, comme récemment pour les antennes relais, à une mal-information venue de mouvements écologistes [113].

La science a été synonyme de progrès pour beaucoup, mais comme dans le cas de l’arrivée des métiers Jacquard dans le Lyonnais, le progrès technologique a contrecarré le progrès social, ce qui a justifié la révolte des canuts et le mouvement Ludd en Angleterre vers 1820 [114].

 

Chaînes de lettres

Les chaînes de lettres de Saint Antoine ou de saint Augustin, etc., étaient très courantes il y a une quarantaine d’années. Ces chaînes d’origine douteuse consistaient à envoyer un message en recopiant ou photocopiant une lettre du type de celle ci-dessous, à recopier sous peine de sortilège dans le cas contraire. Dans ces lettres, il n’y avait aucune adresse. À l’origine, une deuxième information devait être transmise au début de la chaîne avec des coordonnées précises (dans un but d’éventuel embrigadement pour certaines). Par superstition, ce type de texte peut être encore véhiculé par certaines personnes vingt ou trente ans après. La plupart du temps, le texte était mal rédigé, dactylographié et mal photocopié. Certains ont véhiculé ces lettres par canular, juste pour en voir les retombées. De nos jours les chaînes de lettres circulent sous forme électronique, sous forme de hoax ou de spams [115] (voir le paragraphe sur les hoax, plus loin dans cet ouvrage).

 

Voici, page ci après, une de lettre de chaîne type : des années 1970 :

AVEC L’AMOUR TOUT EST POSSIBLE

 

« Cette lettre a été adressée pour te porter de la chance. L’original se trouve en Nouvelle-Zélande. Elle a déjà fait le tour du monde neuf fois. Cette fois-ci elle est venue vers toi. Tu rencontreras la chance au cours des quatre jours dès réception de cette lettre. Tout ce que tu auras à faire, c’est de la réexpédier. Ceci n’est pas une farce. Tu auras sûrement toi aussi besoin de chance. N’envoie pas d’argent, car le destin ne s’achète pas. Ne retiens pas cette lettre en ta possession, mais réexpédie-la dans les 96 heures suivant la réception. Fais en 20 copies, envoie-les et attends ce qui se passera dans les quatre jours.

La chaîne a commencé au Venezuela, et a été rédigée par Saul Anthony de Group, un missionnaire originaire d’Afrique du Sud. Si cette lettre doit continuer de faire le tour du monde, tu devras en envoyer 20 copies à des amis et des gens de ta connaissance. Dans quelques jours, tu verras, tu auras une grande surprise, même si tu ne peux y croire. »

 

Quelques autres exemples encore :

« Constantine Diex reçut la lettre en 1953, et quelques jours plus tard, elle gagna à la loterie.

Carlo Daddit, fonctionnaire, reçut la lettre et oublia de la réexpédier dans les 96 heures. Il perdit son travail. Lorsqu’il retrouva la lettre, il la photocopia quand même pour l’envoyer. Quelques jours plus tard, il trouvait un meilleur poste.

Un officier de la Royal Air Force, après avoir reçu la somme 17 millions de livres, la perdit aussitôt. Il avait interrompu la chaîne.

Au cours de l’année 1987, une jeune Californienne reçut cette lettre. La copie, à force de circuler, était devenue illisible. La jeune femme avait l’intention de la réécrire avant de la réexpédier. Elle l’oublia, l’ayant mise de côté. Par la suite, elle rencontra de multiples problèmes comme, par exemple, des réparations très onéreuses pour sa voiture. La lettre a été retenue plus de 96 heures en sa possession. Finalement, elle la dactylographia comme prévu… et gagna dans un concours une nouvelle voiture.

N’oublie pas : n’envoie pas d’argent ! Mais surtout n’ignore pas cette lettre, car il n’est pas donné à tout le monde de la recevoir.

 

CETTE LETTRE T’A ETÉ ADRESSEE PAR QUELQU’UN QUI TE SOUHAITE BONHEUR ET CHANCE.

 

Cette lettre ne fait pas partie d’une chaîne demandant de l’argent. Il ne s’agit que de continuer la transmission d’énergie positive à laquelle s’attache un événement de chance. La réunion des forces mentales positives engendre un effet positif. Quoi qu’il en soit, Meilleurs vœux de chance dans la vie.

 

 

 

 

 

 

Les hoax ou canulars électroniques

Depuis quelques années, des  informations  mystérieuses, anonymes et absurdes circulent par courrier électronique [116]. Ces chaînes de lettres électroniques sont appelées hoax [117] [118], mot qu’on peut traduire en français par « canular » même si certains d’entre eux ne sont pas nessairement des canulars mais plutôt des informations fausses.

Un hoax est une information fausse, périmée ou invérifiable, propagée spontanément par les internautes. Ils peuvent concerner tout sujet susceptible de déclencher une émotion positive ou négative chez l’utilisateur : alerte virus, disparition d’enfant, promesse de bonheur, pétition, etc. Ils existent avant tout sous forme électronique et, contrairement aux rumeurs hors ligne, ils incitent le plus souvent explicitement l’internaute à faire suivre la nouvelle inconsciemment, d’où une rapide réaction en chaîne.

Contrairement au canular, qui est une blague, une farce dont la victime elle-même peut rire ou sourire une fois que la vérité lui est révélée, dans le cas d’un hoax, la victime n’est jamais informée directement de la supercherie. De plus, certains types de hoax poussent les internautes à accomplir des actions dangereuses pour la sécurité de leur ordinateur, ce qui n’a rien d’humoristique.

Le hoax est différent du spam, qui est un message créé délibérément puis envoyé par un individu unique à un grand nombre de personnes dans le but de les exposer à son contenu indésirable, généralement publicitaire ou promotionnel.

Un hoax peut concerner n’importe quel sujet, et surtout être propagé par les internautes eux-mêmes, sans intention malveillante, puisqu’eux-mêmes en sont victimes.

Contrairement à la rumeur, qui est une nouvelle officieuse, vraie ou fausse qui se répand dans le public, un hoax est toujours une information fausse et invérifiable, et même dans le cas où elle est intuitivement perçue comme douteuse, excessive ou erronée.

Comme les spams, les hoaxes peuvent toucher un grand nombre d’internautes. Ils sont considérés comme un hybride de canular et de rumeur : du premier, ils tirent leur faculté à tromper l’internaute en suscitant chez lui une vive émotion, de la seconde, leur capacité à se propager spontanément au sein des internautes. C’est pour cela que le hoax est souvent désigné par le terme « cyber-rumeur ». La plupart des hoaxes sont souvent transmis par une personne que vous connaissez bien et qui s’est faite elle-même piéger.

Chaque hoax comporte toujours une mention telle que : « Envoyez la copie de ce mail à chacun de vos amis et faites-le suivre au plus grand nombre de gens possible ».

Selon plusieurs sites Internet de mise en garde, « les hoaxes sont des messages bien construits, et qui donnent l’apparence d’être bien argumentés, car les hoaxes mélangent le vrai et le faux ; il faut douter surtout de certaines informations référencées comme provenant de sources respectables, comme les agences de presse. La plupart du temps, ces informations sont fausses et ne proviennent pas d’une agence de presse ».

Certaines pétitions appellent l’internaute à ajouter à l’envoi de message son nom ou son adresse électronique, et quelquefois des données personnelles. L’envoi du message se fait sur une liste de signataires, et avec ce système de pétition pyramidale, chaque internaute se retrouve comptabilisé autant de fois.

Ce système présente de sérieux risques pour la vie privée, puisque tous les intermédiaires et l’auteur d’origine de la pétition sont connus. De ce fait, si vous recevez une pétition pour dénoncer tel dictateur, il y a de fortes chances que la pétition ait été conçue par des proches de ce dictateur pour avoir une liste des personnes qui lui sont hostiles. Il est donc fortement recommandé de ne pas signer ce genre de pétition électronique, car la plupart du temps vous n’êtes pas sûr de la bienveillance de l’initiateur de la pétition.

D’autre part, certaines pétitions ont été détournées de leur but pour constituer un fichier publicitaire. Cela a été le cas de la fausse pétition pour sauver la forêt amazonienne (voir ci-dessous). Les conséquences de ces hoaxes sont multiples.

Ils provoquent malgré tout, à la longue, un effet d’incrédulité, c’est-à-dire qu’à force de recevoir de telles désinformations, on finit par ne plus croire aux vraies. Il existe des sites Internet vous permettant de vérifier si une information vous ayant été transmise est un hoax ou non, consulter des sites de mise en garde contre les hoax comme : http://www.hoaxkiller.com ,  http://www.hoaxbuster.com ou http://www.trendmicro.com.

 

Exemple de hoax : pétition pour sauver la forêt amazonienne en 2000

Le Brésil vote en ce moment un projet qui doit ramener le forêt amazonienne à 50 % de sa taille. Cela vous prendra une minute de lire ce message mais, si cela vous tient à cœur, vous pourrez ensuite rajouter vos noms à la liste, puis copier ce message et le transmettre à vos contacts.

La zone à déboiser représente quatre fois la surface du Portugal et serait principalement utilisée pour l’agriculture et le bétail

Tout le bois doit être vendu aux marchés internationaux sous forme de copeaux, par de grandes compagnies internationales

La vérité est que le sol dans la forêt d’Amazonie, sans la forêt elle-même, devient stérile et inutilisable. Il est d’une qualité très acide et la région est constamment sujette à des inondations. En ce moment, plus de 160 000 kilomètres carrés déboisés avec le même but sont abandonnés et en cours de désertification.

Par ailleurs, le déboisement et le traitement ultérieur des copeaux à cette échelle libéreront dans l’atmosphère des quantités énormes de carbone (contenu actuellement dans le bois), augmentant ainsi les changements climatiques. Nous ne pouvons pas laisser faire sans réagir.

Veuillez copier le texte dans un « nouveau » courrier, rajouter votre nom à la liste ci-dessous et envoyer le message à tous vos contacts. (Ne pas seulement « transmettre » car ceci alourdirait le mail qui finirait déplacé avec des lignes et des » » ») si vous êtes la 50e personne à signer. S’il vous plaît, envoyez une copie à F…@Com.FR (le site a été modifié).


 CHAPITRE IV

Manipulations et manipulés

« La manipulation fait miroiter un don illusoire qui lui permet d’exercer son pouvoir sur le manipulé, tout en repoussant à l’infini le terme de ce don. » Jean-Marie Abgrall [119].

 

Mécanismes de la manipulation

La manipulation est une technique sur laquelle se penchent les meilleurs experts de la communication et du marketing.

Selon J.-M. Abgrall, « Dans le domaine des sectes, l’existence d’un conditionnement antérieur est souvent un facteur de glissement de l’adepte d’une structure vers une autre, d’une secte vers une autre ou d’une conduite sectaire à une dépendance philosophique, religieuse ou autre. » [120]

En France, plusieurs commissions parlementaires et missions interministérielles d’étude sur les sectes ont été créées.

En 1998, ce fut le Graphes (Groupe de réflexion et d’analyse des phénomènes sectaires), fondé par Michel Mauroy, remplacé par la Mils (Mission interministérielle de lutte contre les sectes), elle-même remplacée en 2002 par le Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires).

 

L’enlisement dans l’erreur à la base des techniques de manipulation 

« Les techniques de manipulation sont à la base du marketing. Selon Abgrall, le but des images publicitaires est d’appâter le client potentiel. Il faut que, même s’il a été berné par un commerçant lors d’un achat inutile ou peu conforme à ses désirs, le client, par amour propre, explique tout ce qu’il PEUT faire avec son achat ».

De même, une personne ayant souscrit à un premier stage dans une secte trouvera souvent un justificatif à son engagement pour s’inscrire à d’autres.

Beaucoup d’individus finissent souvent par être intimement persuadés du bien-fondé de leur nouvelle opinion. On appelle« escalade d’engagement », « cette tendance que manifestent les gens à s’accrocher à une décision initiale, même lorsqu’elle est clairement remise en question par les faits. Tout se passe comme si le sujet préférait s’enfoncer plutôt que de reconnaître une erreur initiale d’analyse, de jugement ou d’appréciation. » [121] [122].

L' influence sociale ou la pression sociale

L'influence sociale ou la pression sociale est l'influence exercée par un groupe sur chacun de ses membres aboutissant à lui imposer ses normes dominantes en matière d'attitude et de comportement. On distingue classiquement trois types d'influence sociale : le conformisme (c’est se conformer à l’opinion de la majorité), la soumission à l'autorité, l'innovation (la fascination pour tout ce qui est nouveau).

Dans le domaine du conformisme, sont connues les expériences de Salomon Asch [123].

 

L’expérience de Solomon Asch :

Le psychologue américain Solomon E. Asch (1907-1996) a réuni en laboratoire des groupes de personnes devant théoriquement participer à une étude traitant de la perception visuelle. Il s'agit de comparer la longueur de trois lignes, à la longueur d'une ligne étalon. Or, manifestement, l'une des lignes est rigoureusement de la même longueur que la ligne étalon, alors que les deux autres sont de longueur différente.
L’expérience met en jeu un groupe composé de 7 à 9 « compères » (des complices du chercheur, les « initiés ») et d'un sujet « naïf » (le véritable sujet de l'expérience). Les initiés doivent donner des réponses unanimes volontairement erronées dans les 2/3 des cas. Chacun donne sa réponse en présence de tous les autres. Le sujet non-initié intervient toujours en avant-dernière position, subissant ainsi la pression des initiés.

La tâche proposée au groupe est la suivante : il va s'agir de comparer un segment témoin à trois autres, parmi lesquels un seul a la même longueur que le segment témoin.

Image:Asch.gif

 

Comme on le voit, cette tâche est d'une simplicité enfantine et devrait se solder par une performance avoisinant les 100% pour tous les sujets. Chacun d'entre eux répond à tour de rôle et à haute voix, le sujet « naïf » étant placé en avant-dernière position. On réalise 18 essais ; dans 12 de ces essais, les « compères » donnent une mauvaise réponse de manière unanime. Les résultats montrent que dans cette situation, 33% des sujets « naïfs » donnent une réponse conforme à celle des « compères » [124].

Comment expliquer le conformisme ? Dans une situation de groupe, l'unanimité plaide en faveur de l'exactitude de l'opinion exprimée. De plus, généralement, les individus craignent la désapprobation sociale. En résumé, le conformisme s'explique par deux types d'influence : une influence informationnelle (le groupe a raison contre l'individu) et une influence normative (il est plus coûteux de subir la désapprobation du groupe que de se conformer).

 

Facteurs influençant le conformisme 

Ce sont logiquement tous les facteurs qui vont impliquer l'influence informationnelle et/ou l'influence normative (par exemple, la taille du groupe, la difficulté de la tâche, l'attrait du groupe, la confiance en soi du sujet « naïf », etc.).

 

L’expérience de Solomon Asch explique comment des personnes, sous l’effet d’un groupe, verront ou témoigneront d’une chose, qu’elles n’ont pas objectivement et physiquement vue (comme des « Miracles religieux » …), d’autant qu’en plus, le sens commun véhicule l'idée qu'une minorité d'individus ne peut guère influencer une majorité écrasante (effet mouton de Panurge ou effet « les loups hurlent avec les loups »).

Par certaines techniques de persuasions _ utilisées par les vendeurs, les politiques, les sectes, les escrocs … _, on peut être amené à faire des choses contre son gré, choses qu’on ne ferait pas dans des conditions normales [125], y compris accomplir des actes extrêmes, comme torturer autrui, donner de l'argent, donner de son temps à une cause, acheter des produits non désirés, au risque de s’endetter [126] [127].

Par exemple, si vous vous promenez en ville en levant la tête en l'air, il est peu probable que beaucoup de gens fassent de même, par contre promenez-vous à cinq ou six la tête levée vers le ciel, et ceux qui vous croiseront auront tendance à faire de même en ayant déduit qu'il doit forcément s'y passer quelque-chose.

Les faux clients dans un lieu (un bar, un restaurant ou une discothèque, comme à Pigale) feront croire aux passants que puisqu'il y a du monde, ce lieu doit être nécessairement intéressant.

Lors de ventes pyramidales [128], de ventes multi-niveaux [129], de HYIP (« High Yield Investment Program » ou « programme d'investissement à haut rendement »), l’effet et la pression morale d’un groupe vociférant et unanime rencontré lors d’une réunion de présentation du produit vous amèneront à verser de l’argent (pour un système suspect), à acheter un produit (qui vous restera sur les bras ensuite), alors que dans les conditions normales, vous n’auriez pas agi ainsi.

Bien des gens sont influencés parce qu’ils entendent que tel produit a déjà été acheté par une nombre impressionnant de clients (souvent qualifiés de "satisfaits"), qu’il a reçu un flot de compliments et d'appréciations, que des milliers de gens utilisent l'homéopathie, que l'acupuncture est pratiquée par des milliers de personnes depuis des milliers d'années, que de nombreux témoignages viennent corroborer l'efficacité de ce produit, que "l'avis des consommateurs", d'organismes "spécialisés" ou d'instituts de sondage est unanime, parce que le produit est "élu produit de l'année" ou bien "saveur de l'année", parce ce que « tant de gens ne peuvent tout de même pas se tromper, en même temps ! » ou « tout de même, si ces gens répètent la même chose depuis des années avec une telle certitude, c’est qu’il doit y avoir quelque chose de vrai dans ce qu'ils racontent ».

Le client déçu ne manifeste que rarement sa déception, soit par honte de s'être fait berner, soit parce que la dépense financière constitue un engagement qui le pousse à rationaliser son acte.

Festinger [130] a montré que lorsqu'un groupe religieux, une secte, voit ses prédictions réfutées par la réalité, ses prophéties mises à mal par leur non-réalisation, le comportement du groupe en question tend vers un développement de son activité prosélyte de façon à réduire la dissonance résultante, car en recrutant le plus d'adeptes possible, cela les conforte davantage dans leurs croyances. L'argument du nombre permet ainsi au groupe de rationaliser et de pallier à l'échec de la prophétie, d'autant plus chez ceux pour lesquels l'investissement moral dans le mouvement est important.

Pour réduire notre incertitude intérieure, notre vulnérabilité face à l'ignorance, pour faire face et contrecarrer une situation confuse ou ambiguë, nous nous en remettons aux autres (d’autant plus que nous somme fragiles), en oubliant que ceux sur lesquels nous faisons reposer notre jugement et nos décisions sont eux aussi à la recherche de preuves sociales, ce qui risque de nous plonger de nouveau ou/et encore plus dans une ignorance collective étendue.

Des témoins en nombre, assistant à une agression ou à un début d'incendie, ne bougeront pas, leur jugement reposant alors sur l'inaction de leurs congénères (le fameux effet spectateur). Ils chercheront des indications dans l'attitude de leurs semblables afin de déterminer quelle action ou réponse ils doivent apporter de leur côté.

Une étude publiée en 2006 [131], a montré aussi que la sélection d'une chanson elle-même, et au-delà sans doute le succès d'un "tube", peuvent n'être que la conséquence d’un suivisme social.

 

Le béhaviorisme ou comportementalisme

Le mot béhaviorisme vient de l’anglais behavior, signifiant « comportement » et vient du sociologue américain J.B. Watson vers 1920.

Ce courant de la psychologie scientifique appliquée a connu un fort développement jusqu’en 1950 et a pour objet l’étude du comportement, considéré comme unique champ observable de l’activité psychologique, sans référence à la subjectivité [132].

Le béhaviorisme est aussi appelé « comportementalisme » ou « psychologie objective ».

Placé dans un environnement donné, un sujet va émettre des informations qui agissent sur le milieu, et si les informations sont en cohérence avec le milieu, celui-ci donnera des réponses renforçant le comportement initial.

En effet, le comportement humain ou animal est régi par des contingences dites de renforcement ou d’atténuation.

Le béhaviorisme a fait l’objet de nombreuses critiques et a donné naissance au cognitivisme avec les doctrines de l’information de Shannon vers 1950.

Certains principes du béhaviorisme ont été appliqués par des psychothérapeutes en thérapies dites comportementales (voir chapitre XI).

Selon ces psychothérapeutes, les thérapies comportementales travaillent sur la relation patient-thérapeute et sur une prise de conscience du patient pour résoudre ses difficultés. On peut toujours craindre que le patient soit manipulé par le psychothérapeute lors de cette relation. Ce problème se pose d’ailleurs aussi en psychanalyse dite comportementale.

Ces techniques behavioristes peuvent servir à manipuler les gens.

 

Persuasion et autosubjectivité

La validation subjective ou effet Barnum

Cet effet tend à généraliser une rhétorique. Nous rappellerons que la rhétorique est la persuasion par le biais d’expressions éloquentes.

L’expression « effet barnum » est due au psychologue B. R. Forer en hommage à la réputation de maître de la manipulation psychologique de P. T. Barnum, homme de cirque, vers le début du xxe siècle. Cet effet tend à faire accepter une vague description de personnalité comme s’appliquant de manière singulière à soi-même, sans se rendre compte que la même description pourrait s’appliquer à n’importe qui. Prenez par exemple ce texte de Bertram R. Forer (1914-2000) [133] présentant une évaluation personnelle de personnalité et diffusez-le à un groupe de personnes en faisant croire que chacun a un texte différent et personnalisé :

« Vous avez besoin d’être aimé et admiré et pourtant vous êtes critique avec vous-même. Vous avez certes des points faibles dans votre personnalité, mais vous savez les compenser. Vous avez un potentiel considérable qui n’a pas tourné à votre avantage. À l’extérieur, vous êtes discipliné et vous savez vous contrôler mais à l’intérieur vous tendez à être préoccupé et pas très sûr de vous-même.

Parfois vous vous demandez sérieusement si vous avez pris la bonne décision ou fait ce qu’il fallait. Vous préférez une certaine dose de changement et de variété et devenez insatisfait si on vous entoure de restrictions et de limitations. Vous vous flattez d’être un esprit indépendant et vous n’acceptez l’opinion d’autrui que dûment démontrée. Mais vous savez qu’il était maladroit de se révéler trop facilement aux autres. Par moments, vous êtes très extraverti, bavard et sociable tandis qu’à d’autres vous êtes introverti, circonspect et réservé. Certaines de vos aspirations tendent à être assez irréalistes. »

Ce texte établi par B. R. Forer est, comme on peut le voir, très général mais chacun croit qu’il a été conçu spécialement pour lui. Cela avait été confirmé par B. R. Forer auprès d’un grand nombre d’étudiants qui s’était approprié ce texte à 85 %.

Les explications les plus courantes pour expliquer cet effet tournent autour de l’espoir, de la confusion entre désir et réalité, de la vanité et de la tendance à vouloir toujours interpréter, alors que l’explication originale de Forer tournait plutôt autour d’une naïveté inconsciente [134].

Chacun accepte des affirmations, souvent inconsciemment, surtout si elles sont flatteuses pour lui ou ont une connotation positive.

Ceci est corroboré par l’article de David Marks et Richard Kamman [135].

« Une fois qu’une croyance ou une supposition a été trouvée, et spécialement si elle permet de résoudre une incertitude inconfortable, elle introduit un biais chez le sujet qui lui fait remarquer toute information permettant de confirmer la croyance, de sous-évaluer tout élément opposé. ». Ce mécanisme renforce l’erreur originale et construit une confiance excessive, au point que les arguments des opposants sont vus comme une contradiction de la croyance adoptée.

 

Les psychologues Dickson et Kelly ont ensuite poursuivi les recherches sur cet effet, faisant notamment ressortir que l'évaluation de la pertinence augmentait selon différents facteurs, notamment :

 

 

Selon Dickson et Kelly (1985) qui ont étudié la totalité des recherches dédiées à ce phénomène, ils ont constaté  que nous aimions particulièrement la flatterie et les discours qui nous valorisent.

D’après les différentes études  de Dickson et Kelly, on comprend que les traits de caractère qui nous avantagent soient plus facilement acceptés comme une description précise de notre personnalité plutôt que les traits désavantageux.

Par exemple faites vous-même l'expérience, et dites à quelqu'un : "Je trouve que tu as un grand sens de la justice, n'est-ce pas ?". Vous verrez que la réponse sera toujours : "Oui, c'est vrai...".

Dans les recherches sur l'effet Barnum, les analyses de personnalité donnent aux sujets l'illusion d'un portrait nuancé reposant sur une description vague de traits et de leur contraire.

L'esprit humain comble alors la description en y projetant ses propres images et en ne retenant que ce qui l'arrange.

De plus, nous cherchons toujours à obtenir des informations sur soi afin de nous construire ou de compléter la représentation que nous nous faisons de nous même, ce qui n'est pas chose facile. Aussi dès que des informations extérieures nous permettent d'assouvir ce besoin d'information à notre égard, nous avons tendance à les accepter, surtout si nous croyons aux méthodes qui les révèlent.

En effet, les expériences rationnelles de certaines pratiques d’arts divinatoires comme l’astrologie, la numérologie, la graphologie ou la chiromancie montrent qu'elles ne constituent en rien des outils valides pour déterminer la personnalité. Pourtant, la plupart de leurs clients sont satisfaits et convaincus de leur jugement.

La recherche de Dickson et Kelly montre également que l’effet Barnum est davantage présent chez les personnes qui possèdent un grand besoin d'approbation ou encore une tendance autoritaire.

Le danger avec l’effet Barnum c’est que nous risquons de trouver pertinent n’importe quelle méthode d’évaluation de la personnalité, d’accepter des déclarations hasardeuses voire fausses sur nous-mêmes, si tant est que nous les considérions suffisamment positives ou flatteuses. Une fausse description de notre personnalité peut nous paraître précise et spécifique alors qu’elle est vague et qu’elle peut s’adapter à de nombreuses personnes [136] [137].

 

Mécanismes sectaires

La plupart des pseudo-sciences étant véhiculées et pratiquées par des groupes sectaires, il nous a semblé logique de parler dans cet ouvrage des mécanismes et embrigadements sectaires [138].

Tout d’abord, une secte pourrait se définir ainsi : « groupe ou groupuscule d’individus ayant une même doctrine très dirigiste, d’ordre religieux, ésotérique, politique ou philosophique ». « Selon le rapport de mars 2005 pour la Miviludes, c’est-à-dire la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, l’une des définitions possibles pour qualifier un groupe “d’organisation sectaire”, “quels que soient sa taille et son objet, tient à la capacité qui est la sienne de modifier la personnalité de ses adeptes en vue de favoriser l’allégeance inconditionnelle au clan et à son gourou”. » (Citation extraite du rapport de la Miviludes).

Dans toute secte il y a un gourou ou un groupe de gourous qui impose ses doctrines aux adeptes par un dirigisme absolu [139].

Pour Arnaud Palisson [140] « la nuance entre Eglise et secte est floue, et dans le cas de l’Église de la scientologie, le problème du point de vue juridique n’a pas été résolu malgré plusieurs jugements. En France, l’Église de la scientologie est répertoriée dans le rapport Vivien comme une secte, mais d’autres pays comme les Etats-Unis considèrent la Scientologie comme une Eglise ».

Certains estiment que le christianisme a été une secte à ses origines. Il faut alors admettre que le christianisme est une secte qui a bien réussi [141] !

L’origine des sectes est très ancienne. Certaines doctrines sectaires comme celles rosicruciennes prétendent remonter au syncrétisme hélléno-pharaonique allié à un syncrétisme judéo-chrétien vers le iiie siècle [142].  La Rose-Croix s’est comportée comme une société secrète dès le xve siècle et on retrouve chez Raymond Lulle, Marcile Ficin, Giordano Bruno et dans la théosophie de Rudolf Steiner des symbolismes rosicruciens.

On distingue actuellement deux mouvements rosicruciens : la Rose-Croix Amorc, plutôt mercantile, et la Rose-Croix d’Or (Lectorium Rosicrucianum ou Ecole spirituelle gnostique transfiguristique), créée vers 1924, plus fortement ésotérique.

Certains adeptes se sont ensuite orientés vers l’Organisation du Temple Solaire.

L’extension des groupes sectaires et leur puissance est un phénomène qui s’est amplifié ces dernières années. Cette propagation s’est souvent faite aux dépens de mouvements religieux conventionnels. Tous les groupes sectaires véhiculent des principes paranormaux de philosophie, de thérapie ou d’ésotérisme. Au niveau de leur philosophie, ces groupes se réfèrent par exemple à des écrits mystiques, de Pythagore, d’Hermès Trismégiste, datant de plus de deux mille ans, et d’alchimistes occultistes médiévaux (Paracelse, etc.). Des sectes encore plus délirantes conditionnent leurs adeptes à recevoir des extraterrestres (les raëliens). Elles se caractérisent de plus en plus par un anti-intellectualisme extrême, et dans certains cas elles cherchent de véritables contre-systèmes intellectuels, et refusent  la science. En général, elles insistent sur l’affectivité, l’expérience intérieure, l’éveil de la personnalité, la recherche d’énergies positives.

Certaines nient la théorie de l’évolution en considérant que la vie humaine est apparue 2 870 ans avant notre ère et en appliquant un intégrisme biblique, comme les Témoins de Jéhovah, les Pentecôtistes, les Antoinistes et les sectes guérisseuses d’inspiration vaudoue. De même, les juifs kabbalistes et les intégristes musulmans réfutent les théories darwiniennes.

Il y a trente ans, les sectes étaient orientées vers le New Age avec l’hindouisme, les mouvements hippies et le gandhisme. Après 1968, en France, on a assisté à la création de nombreuses communautés dont certaines ont dérivé vers le gandhisme avec un très grand apport de méditation transcendantale. Ces groupes voulaient changer le monde en créant des micro-expériences.

Lanza Del Vasto [143] fonda l’Arche, en 1948, une communauté non violente d’inspiration gandhienne [144]. Cette communauté servira de référence, vers les années 60, à la création d’autres communautés, en particulier, en Ardèche. Certaines dériveront vers les groupuscules sectaires.

Avec le rapport Vivien de 1983 et le rapport de la Miviludes de mars 2005 (tous deux publiés à La Documentation française), plus de 173 sectes sont officiellement répertoriées.

Certaines sont dangereuses. Elles peuvent amener leurs adeptes au « suicide » collectif, comme la secte du Temple du Peuple au Guyana en 1978 (faisant 924 victimes), la secte de l’Organisation du Temple Solaire en mars 1997 avec 16 « suicidés » dans le Vercors et déjà, en 1994, 5 morts près de Montréal (Québec) et 23 cadavres à La Rochette à Cheiry, canton de Fribourg, et 25 aux Granges-sur-Salvan, dans le Valais (Suisse), soit au total 69 morts pour cette Organisation [145]. Il y a eu encore d’autres cas de sectes tueuses, comme la secte californienne de l’Heaven’s Gate qui a conduit 39 jeunes a se suicider en 1997 à San Diego, etc. [146].

Le 29 mai 2001, le Parlement a adopté la proposition de loi About-Picard contre les dérives des sectes et leur prolifération, grâce à l’action de  Catherine Picard rapporteuse de cette loi [147]. Cette loi a été votée, mais en partie vidée de son sens initial, par la suppression du délit de manipulation mentale, sur pression de l’Église catholique et de nombreuses sectes.

 

Stratégies d’embrigadement des groupes sectaires [148]

Certains groupes affirment d’emblée leur identité mais d’autres utilisent des masques, des organisations écrans, pour attirer les clients sans les effrayer. C’est par exemple le cas de l’Église de la scientologie, utilisant, dans les années 1990, de nombreux organismes écrans comme « l’école du rythme », « les centres Narconon » de lutte contre la toxicomanie, des centres de formation pour cadres, la « Commission des citoyens pour les droits de l'homme » ou « Citizens commission on human rights (CCHR), « l’Association Ethique et Liberté », ayant pour but de dénoncer "crimes psychiatriques, abus de tranquillisants, abus policiers, discrimination, etc."   [149] [150].

Toute personne a connu des moments de grande détresse dans sa vie et c’est souvent dans ces moments que celles-ci sont les plus facilement manipulables et « embrigadables » par les sectes.

 

Chez le futur adepte d’une secte on rencontre souvent un conditionnement préalable facilitant leur basculement dans le fanatisme qu’il soit religieux, politique, philosophique ou « scientifique ». Par exemple, presque tous les islamistes, ont « bénéficié » d’une éducation islamique préalable depuis la plus tendre enfance. Il sont d’ailleurs majoritairement recrutés dans les milieux musulmans, à quelques rares exceptions près.

 

Il y a souvent dans l'adhésion de l’adepte… une mécanique avançant étapes par étapes, invisible pour l'observateur, en particulier au sein des organisations sectaires aux stratégies de propagandes élaborées [151].

Sachant que leur doctrine, si elle était connue dans son intégralité, crérait le doute chez nombreux adeptes potentiels, beaucoup des groupes sectaire installent très progressivement, étapes par étapes, les disciples dans leur système de croyances. Ils peuvent même aller jusqu'à cacher (momentanément) la vérité sur cette doctrine.

 

Le docteur Abgrall décrit la réalité de la stratégie sectaire:

 « Le développement au sein d'une secte coercitive de doctrines aberrantes (par exemple, la prétention du thétan à traverser les murs, un contrat de travail pour un milliard d'années, la faculté de regarder derrière soi sans se retourner, la communication avec les extra-terrestres, le combat contre les lémuriens, etc.), qui suscitent le rire à leur exposé, n'intervient qu'à un stade plus avancé dons la démarche " initiatique » [152].

 

La construction de sa croyance étant lente et progressive, l’adepte n’a pas toujours conscience de s’engager progressivement sur le chemin d’une adhésion totale à une doctrine délirante, qui sous un autre éclairage, lui aurait paru aberrante, cela grâce à l’introduction progressive d’éléments douteux passant souvent inaperçus [153] [154].

S’y rajoutent des stratégies de séductions et de manipulations multiples, tel un premier contact amical, humain, aidant à désamorcer toutes les suspicions trop fortes. Ce qui est important est que le premier contact soit établi puis que d’autres contacts se répètent ensuite, afin de renforcer l’emprise du groupe sectaire sur le néophyte [155].

 


Méthodes de recrutement 

Les méthodes pour appâter sont variées, les principales sont :

 

a) Conférences :

Sur des sujets paraphilosophiques ou ethnologiques : les philosophies hellénistiques, le bouddhisme tibétain, le catharisme, l’ésotérisme, le Graal, le chamanisme, l’astrologie, le spiritisme ou l’ufologie (Nouvelle Acropole).

b) Salons de produits naturels :  Dans ces Salons, des sectes comme le Parti de la loi naturelle vendent des produits biologiques, mais surtout des stages de formation pour mieux vivre.

c) Tests : Tests pour connaître sa personnalité selon les doctrines de la dianétique de l’Église de la Scientologie.

d) Écoles de musique ou d’art : telles les « écoles du rythme ou  les « école de l'éveil » des scientologues.

e) Certains stages sophrologiques ou de qi qong (comme avec le Falung Dafa). De nombreuses sectes les proposent.

f) Propagande pour la réinsertion des drogués : c’est le cas de Patriache et de Narconon de l’Église de la scientologie.

g) Assemblées évangéliques avec de fortes manifestations charismatiques et antirationnelles. Dans certaines assemblées, on peut observer d’impressionnantes guérisons miraculeuses supposées, certaines obtenues par l’intermédiaire d’artéfacts.

 

Techniques masquées pour attirer le client sans l’effrayer 

« Sont masqués, au départ, les techniques de mise en dépendance, les finalités de la formation ainsi que le pouvoir et les profits des dirigeants.

Sont masquées aussi l’exploitation au profit du groupe ainsi que les contraintes. Certains groupes montrent d’emblée leur raison sociale, mais d’autres utilisent des organismes de formation dont les coûts augmentent rapidement pour l’adhérent ou d’adepte. Cela rend difficile tout départ du groupe, car un adepte s’étant sacrifié financièrement se dira qu’il n’a pas fait cela pour rien » [156] [effet de persévérance pour justifier sa lâcheté ou son aveuglement face à un gourou ou  à la secte]. Normalement, il est difficile de recruter une personne qui n’a exprimé aucune demande pour modifier sa personnalité. Pourtant, les sectes cherchent à y parvenir. Le recruteur proposera tout d’abord au client un cycle court de trois à quatre conférences gratuitement ou à des tarifs très modiques, les thèmes étant philosophiques ou plutôt pseudo-philosophiques et le plus souvent ésotériques. Ces conférences se font généralement dans une atmosphère chaleureuse et anodine. Le but de ces conférences initiatiques est d’inciter le client à avoir un idéal plus élevé dans ce monde égoïste et matérialiste.

Leurs méthodes font de larges emprunts à des techniques, aux finalités détournées, de psychothérapies alternatives, comme en scientologie.

Selon A. Fournier et M. Monroy, ces « psychothérapeutes visent à rendre autonome la personne hors des cadres thérapeutiques, tandis que les groupes sectaires cherchent au contraire à maintenir la personne par une thérapie destinée à la garder dans le groupe. Après cette initiation anodine, on proposera au futur adepte une formation plus personnalisée mais plus onéreuse avec méditation et relaxation (sophrologie, yoga, méditation transcendantale) [157].À cela s’ajoute le plus souvent un travail progressif et répétitif qui fait vaciller tous les repères antérieurs en les dévalorisant méthodiquement et en les remplaçant par ceux qu’on trouve dans le groupe. Ce qu’ignore l’adepte, c’est qu’au terme de cette formation, qui peut durer plusieurs mois, il ne sera plus en mesure d’exercer son sens critique, car il aura perdu tous ses repères extérieurs au groupe. « L’emprise trouve dès lors sa traduction évidente dans les bouleversements notables de sa personnalité qui s’opèrent sur le plan émotionnel (sentiments exacerbés ou amnésies à l’égard d’autrui) et comportemental (abandon des anciennes références morales, passages à l’acte délictuel au nom des intérêts du groupe, perte du sens critique, adoption de pratiques irrationnelles voire dangereuses pour soi et autrui). » (Monroy et Fournier).

Certaines doctrines alimentaires ont conduit des adeptes à des anorexies conduisant à la mort (ce fut le cas du fils de Roger Ikor, décédé dans une secte). D’autre part, la secte épuise financièrement l’adepte pour mieux l’avoir sous sa coupe et, s’il est ruiné, elle le fera travailler bénévolement pour elle. A ce régime, certains adeptes s’effondrent moralement, ce qui peut les conduire au suicide.

 

Manipulation par une  soumission abusive ou effet Milgram

Dans toutes les systèmes totalitaires, on cherche à asservir les individus et à obtenir d’eux une soumission totale à tout ordre impératif et arbitraire.

Stanley Milgram, psychologue social américain (1933-1984), a réalisée une expérience célèbre, en 1964, aux Etats-Unis, pour étudier la soumission à l’autorité. Lors de cette expérience, on tente de pousser des citoyens "ordinaires" à commettre des actions meurtrières par le seul effet d’un ordre impératif répétitif, imposé par une personne représentant "l’autorité supérieure". Sous prétexte d'une expérience visant à étudier les effets de la punition sur le processus d'apprentissage, l'expérimentateur (le chef) demande au sujet de prendre le rôle d’un professeur devant punir, par une décharge électrique, son élève, chaque fois que ce dernier commet une erreur au test. L'élève est en réalité un acteur simulant la douleur provoquées par les soit-disant chocs électriques. Lorsque le sujet supporte mal les hurlements de l’élève et veut arrêter l'expérience, l'expérimentateur lui commande fermement de continuer et d’augmenter à chaque fois le voltage. L’expérience montre que 65% des volontaires peuvent être amenés, pour une somme dérisoire, à infliger un choc électrique dangereux, voire mortel, à une personne qu'ils ne connaissent pas, qui ne leur a rien fait et dont la seule faute est de s'être trompée dans un test de mémoire. Le cadre sérieux de l'université et « l'autorité » présumée des organisateurs de l'expérience suffisaient à légitimer, aux yeux des volontaires, une telle barbarie. Pour rendre compte de cette soumission,  Milgram a fait l'hypothèse que certaines personnes, placées en position d’exécutants, se déresponsabilisent totalement face aux exigences de l'autorité [158].


Chapitre V

L’univers de la psychologie et du psychisme

« Notre esprit scientifique est assez malin pour deviner l’effet que nous appelons, en latin, effet placebo. Le malade croyait suffisamment au rêve pour être guéri. » Catherine Clément [159].

 

L’inconscient freudien

Selon les psychanalystes freudiens, l’inconscient est ce qui échappe à la conscience, même quand le sujet cherche à le percevoir et à y appliquer son attention.

Pour Freud, la « voie royale » de la découverte de l’inconscient est le rêve, qui permet de lever le refoulement. Il ajoute également les actes manqués, les lapsus, les mots d’esprit et, plus généralement, tous les actes et toutes les paroles à sens multiple.

Pour les psychanalystes, notre inconscient est comme un réservoir de ressources et de connaissances. Sa fonction la plus ancienne serait  liée à la survie : maintenir le corps en vie. Il gère donc les phénomènes biologiques, les instincts, et peut naturellement réparer les petits dysfonctionnements physiques. Il est capable de prendre en charge de nombreuses tâches simultanément et traite beaucoup plus d’informations que le conscient. Pour ces adeptes, l’inconscient gère tous les apprentissages que nous emmagasinons tout au long de notre vie et toutes les expériences semblent y être stockées.

A noter que Freud et ses disciples ont raisonné à une époque où les sciences cognitives étaient inconnues.

 

Influences inconscientes sur nos mouvements

Ce sont des mouvements gérés par notre intuition et des réflexes conditionnés ou innés.

Nous rappellerons les réflexions de Chevreul sur les mouvements inconscients d’un pendule [de sourcier] : « Voir ce pendule osciller et que ses oscillations deviennent plus étendues par l’influence de la vue sur l’organe musculaire et toujours sans qu’on en ait la conscience. » 111.

En effet, des mouvements inconscients sont créés par la vue de certains phénomènes.

 

Intuition

Pour certains psychiatres, c’est une prémonition liée à l’expérience. Elle est comme une petite lanterne qui guide votre chemin. Elle correspond à un sentiment d’évidence s’imposant au sujet pensant, indépendant de toute analyse et de toute démonstration. « C’est par la logique qu’on démontre, c’est par l’intuition qu’on invente. » (Poincaré).

En effet, l’inspiration à laquelle se fient les artistes présente beaucoup de points communs avec l’intuition des savants.

 

Spinoza met en exergue le caractère intuitif de notre connaissance [160] [161].

Pour Bergson [162] « l’intuition, c’est une faculté plus puissante que l’intelligence qui permettrait seule de comprendre spontanément la nature des mouvements et celle de la vie, là où la raison analytique ne subit qu’une succession d’immobilités ».

Selon certains parapsychologues, l’intuition proviendrait d’une source extracérébrale.

 Pourtant, aucune intuition ne provient de connaissance ex nihilo (« tombée du ciel »). Toutes proviennent de l’association de connaissances ou d’idées déjà présentes dans la mémoire. L’intuition peut orienter vers la bonne solution, mais conduire parfois à une  source de délires, car elle  n’est pas source de vérité.

 

Hallucination

Elle est une perception sans objet extérieur : l’hallucination laisse croire à la présence d’un objet ou d’un phénomène qui n’existe pas (Dictionnaire rationaliste).

L’hallucination peut être obtenue artificiellement par des transes sous effet d’hallucinogènes, mais aussi par des exercices physiques, comme dans le cas des derviches tourneurs.

L’hallucination peut être produite par certains corps naturels contenant souvent des alcaloïdes comme la mandragore, les champignons mexicains hallucinogènes ou des plantes d’origine africaine. Dans les rites vaudous, des plantes hallucinogènes peuvent être employées pour obtenir l’état de transe.

Les visions d’un chaman ou d’une personne ayant subi un grave traumatisme, le mettant dans un état proche de la mort imminente, seraient, pour certains parapsychologues et occultistes, les preuves de l’existence d’un autre monde ou au-delà (existant parallèlement à notre monde physique réel). Pourtant, de nombreuses recherches, dont celles du professeur Olaf Blanké, montrent que ces images sont générées par le cerveau et qu’on peut les susciter sur commande en excitant les zones appropriées du cerveau [163] [164].

 

Rêves

C’est une activité mentale particulière qui se manifeste au cours du sommeil.

Historiquement, dans la culture hellénique, les rêves et visions rêvées étaient véhiculées dans la littérature par les muses et les poètes. Depuis des temps  lointains, prophètes, devins, astrologues ont toujours cherché à interpréter les rêves.

Selon Sigmund Freud [165], le rêve passe pour être le gardien du sommeil et la réalisation symbolique, donc déguisée, d’un désir inconsciemment refoulé. Le rêve traduirait un malaise organique localisé. Pour d’autres, le rêve est en correspondance avec un faux souvenir ou une information qui nous trouble profondément.

Le rêve, s’il devient cauchemar, peut être dangereux, par exemple dans une névrose poussée à son paroxysme ou dans les cas de somanmbulisme, mais, dans tous les cas, il y a une échappatoire : le réveil.

 

Rêves prémonitoires

Le rêve peut être apparemment prophétique par intuition pour un événement prévisible ou par un hasard pour un événement ayant de fortes chances de se reproduire. Souvent l’adage dit que la nuit porte conseil et facilite l’intuition dans les rêves prémonitoires.

Le chimiste Kekulé a raconté qu’il aurait trouvé la formule hexagonale du benzène en pensant dans un rêve à un serpent qui se mordait la queue.

 

Impression de déjà-vu

Cette sensation de déjà-vu est souvent la sensation de celle ou de celui qui croit avoir déjà vu ou entendu quelque chose. Il ne faut pas confondre cette sensation avec les faux souvenirs dont l’origine personnelle est réelle, mais dont la vérité a été modifiée.

« Et on estime que ce phénomène très troublant – parfois au point qu’il fait douter celui qui l’éprouve de sa santé mentale – est invoqué par 30 % des individus au moins, surtout entre 15 et 25 ans. Comme si l’adolescence n’était pas suffisamment bizarre comme ça…

Bien que le phénomène de déjà-vu soit souvent ressenti par des patients atteints de certaines formes d’épilepsie, il n’est pas en lui-même un symptôme d’épilepsie. Bien que certains visionnaires y voient les souvenirs d’une vie antérieure et la preuve de la métempsycose – autrement dit d’une réincarnation –, on peut sans difficulté écarter cette hypothèse car le déjà-vu peut concerner toutes sortes d’objets et de situations quotidiennes contemporaines, qui ont tout de même peu de chance d’avoir eu déjà lieu en Égypte ancienne ou sous Napoléon. D’autres ont postulé que le déjà-vu était le souvenir de rêves prémonitoires... Les psychanalystes, qui ont presque toujours une explication pour tout, pensent que le déjà-vu manifeste le désir de rejeter une expérience passée. Mais, cette fois-ci, avec une issue positive. Pour les neuropsychologues, l’hypothèse actuelle qui permettrait d’expliquer la sensation de déjà-vu est la suivante : le cerveau mémorise les souvenirs de telle manière que chaque détail, odeur, couleur, son, d’une scène vécue permet d’accéder à tous les autres détails de la scène, et en particulier aux émotions qui lui sont associées dans notre souvenir. De sorte que si, dans une expérience nouvelle, le cerveau identifie un détail associé fortement à une expérience antérieure, il superpose les sentiments éprouvés au cours de notre première expérience sur celle que nous venons de vivre… et nous fait croire que nous la vivons pour la seconde fois. » [166].

 

Le déjà vécu

Le déjà vécu n’est pas directement lié à une expérience antérieurement vécue, mais provient d’un instant fugace qui parvient de façon répétée à la conscience.

Selon Martin Winckler[167], « la mémoire, dans ce cas, n’est pas un stock de représentations mais une structure dynamique en constante réorganisation. De multiples voies parallèles participent à une reconstruction permanente par intégration de données nouvelles. Pour la sensation du déjà vécu, l’hypothèse est qu’une même observation globale qui parvient de façon décalée de quelques millisecondes au système mnésique par deux chemins différents déclenche l’identification de la répétition comme déjà fait. C’est un déjà fait qui constitue le déjà vécu ».

 

Faux souvenirs ou fausse mémoire

Notre mémoire nous joue parfois des tours, car elle se laisse facilement berner.

Les faux souvenirs proviennent souvent de rumeurs véhiculées par des rumeurs médiatiques. En effet, le pouvoir de suggestion des médias peut imprimer de faux souvenirs dans les mémoires.

Cette conception de la mémoire est difficile à communiquer et à vulgariser car les êtres humains sont attachés à leur passé et à leurs souvenirs. Si nous acceptons l’idée que nos souvenirs sont comme des molécules laiteuses ou vaporeuses mélangées au rêve et à l’imagination, comment pouvons-nous prétendre savoir ce qui est réel et ce qui ne l’est pas ?

Pour Élisabeth Loftus « comment savoir qui nous sommes ? Qui parmi nous est prêt à admettre que notre emprise sur la réalité est si faible que la vérité reste toujours quelque chose d’impénétrable, que nous imaginons toujours en partie ce que nous nous rappelons…. La mémoire est toujours prête à abandonner un vieux pan usé du passé, en échange d’un morceau neuf et à son ensemble, donnant une impression d’ordre et de propreté d’un changement d’avis par interlocuteur. (p 23) » [168].

Dans les récits relatifs à des miracles comme à Lourdes où à Fatima, on peut penser que de faux souvenirs se sont convertis en faits « réels » pour des enfants très influençables.

 

Certaines psychothérapies, censées rechercher des traumatismes psychiques refoulées, ou encore l’hypnose, comportent un risque réel de manipulations des individus, dont des risques d’induction  de faux-souvenirs chez le patient.

 

Par exemple, des faux-souvenirs peuvent être suggérés sous hypnose ericksonienne. Sous hypnose, on peut influencer des personnes afin qu’ils s’approprient des faux-souvenirs, tels que des faux-souvenirs de supposées "réincarnations", d'abus sexuels ou d'incestes … On peut les convaincre que des faits inexistants ont réellement existé. On peut abuser ces personnes ainsi que leur entourage. Le praticien peut s’abuser lui-même, par sa pratique fallacieuse.

 

Aux USA, en raison justement des ces pratiques fallacieuses, a eu lieu une véritable épidémie de faux-souvenirs, dont ceux d'abus sexuels, conduisant alors à des procès en justice [169] [170] [171].

 

Nous devons à Elizabeth Loftus, expert judiciaire aux États-Unis, par ses nombreux ouvrages de référence sur les faux souvenirs, une meilleure connaissance de ce phénomène. Elle y souligne que la mémoire est malléable et que, lors d’interrogatoires, les policiers ou les magistrats peuvent suggérer des faits aux témoins ou aux suspects. Elle assure que des sujets vulnérables peuvent finalement être convaincus d’être les auteurs de faits qu’ils n’ont pas commis, par le harcèlement de magistrats au cours des interrogatoires.

Les sujets qui adoptent de faux souvenirs ne sont pas tous naïfs ou influençables. Selon Elizabeth Loftus, les faux souvenirs peuvent être si précis qu’ils peuvent comporter des détails cofondants sur les odeurs, les saveurs, le toucher, la vue, l’ouïe.

 

Certains psychothérapeutes essayent de « guérir » cette fausse mémoire par une « thérapie de mémoire retrouvée » (Recovered Memory Therapy, RMT).

En réalité, la RMT produit des fantasmes dérangeants qui sont incorrectement perçus par le patient et incorrectement interprétés par le thérapeute. Faussement appelés Mémoire Retrouvée (RM) par le thérapeute et le patient, ce sont en réalité des Fausses Mémoires (FM) [172].


 Chapitre VI

Méthodes psychiques subjectives

Chacun d’entre nous a cherché à se réconforter par différentes méthodes d’autosuggestion comme la méditation, la prière, la méthode Coué, que nous analyserons ultérieurement.

D’autres méthodes comme l’hypnose ou la transe permettent d’obtenir un certain dédoublement de notre personnalité.

 

Méditation et méditation transcendantale

La méditation est une réflexion prolongée, guidée et soutenue par des méthodes ou doctrines. Celles-ci peuvent être savantes, philosophiques, religieuses, ou profanes.

La méditation demande un effort psychologique (recueillement) et un effort logique d’analyse, ce qui la distingue de la rêverie.

Dans l’histoire de la philosophie, la méditation a suscité des passions avec en particulier Descartes, Pascal, et Malebranche.

Dans le domaine religieux, elle s’est axée sur la contemplation, et la plupart des religions ont encouragé sa pratique.

Certaines religions, dont le catholicisme, ont même fourni des directives pour l’obtention d’une bonne méditation. Pour sa part, le catholicisme appelle oraison une méditation qui fait alterner réflexions et prières.

Pour les adeptes de  la méditation transcendantale, l’être doit se transcender,  c’est-à-dire se surélever par un détachement dans un corps conscient de ses attaches. L’individu cherche à oublier temporairement sa personnalité, d’une part, à l’aide de blocages respiratoires inspirés du yoga et, d’autre part, par une méditation intense.

La méditation transcendantale est d’influence hindouiste, et dans cette doctrine  prédominent un discours intérieur pour un message naïf de paix universelle[173] et une  recherche sur l’optimisation de toutes ses  facultés.

Cet état psychosomatique proche d’une auto-hypnose peut conduire certains individus à une extase. En effet, le contrôle du souffle et de la concentration intime aboutissent au vide mental, aux super-perceptions, et ceci crée un état où le corps agit en automate, tandis que l’esprit est ailleurs, absorbé et ramassé sur une idée fixe.

La méditation transcendantale est employée intensément par de nombreux groupes sectaires, dont la secte hindouiste de Sri Chimoy.

A notre époque, le stress devient de plus en plus important. Devant l’agitation ambiante, certains, pour éviter les tranquilisants, utilisent les méthodes de yoga, de sophrologie où la méditation transcentale est très présente.

Pour ces adeptes «  le voyage offert par la méditation se vit dans une intimité avec soi même ». Au sens oriental, la méditation est une invitation à une expérience psychique pour évacuer ses pensées [174]. Aujourd’hui, d’après une enquète BVA de 1999, un tiers des Français avouent prier ou méditer régulièrement.

Pour un croyant, la méditation renforce le sentiment personnel d’une présence divine.

A l’origine, c’étaient les méditations du Bouddha ou des gourous hindouistes.

Mais en 1968, à leur apogée, les Beatles annoncèrent publiquement qu’ils pratiquaient la méditation transcendentale avec un gourou indien. Beaucoup de gens furent sceptiques sur leur expérience. Le voyage offert par la méditation se vit dans une intimité avec soi-même.

 

Pour une bonne méditation, selon les adeptes, les consignes de réussite sont les suivantes :

 

 

La méditation  oblige à laisser  tomber les oripeaux du paraître. Chacun y trouve ce en quoi il croit, par exemple :

Pour l’athée, le « rien ».

Pour le bouddhiste, « l’ éveil ou satori ».

Pour le chrétien, « le mystère du christ ».


 

Hypnose

Hypnose : du grec « hypnos », sommeil. L’hypnose est considérée comme un sommeil de courte durée provoqué par des procédés divers que l’on connaît et qui n’ont rien de supranormal, comme on le croyait jadis [177].

D'après le dictionnaire "Le Robert" : « l’ Hypnose est l’état voisin du sommeil, provoqué par des suggestions, des actions physiques ou mécaniques, ou par des médicaments hypnotiques.

L'état hypnotique peut apparaître comme un état de conscience modifié temporairement, à la faveur duquel l'opérateur peut avoir des distorsions au niveau de la volonté, de la mémoire et des perceptions sensorielles ...

Avec  Mesmer, Puiségur, Deleuze, l’hypnose était couplée avec du magnétisme animal  au XVIIIe siècle, l’effet du magnétisme et de son baquet favorisait l’hypnose du patient effrayé (voir magnétisme animal) ».

Mais c’est à la fin du XIXe siècle que de nombreux chercheurs, dont Jean Martin Charcot et Sigmund Freud, ont étudié l’hypnose et y ont vu un intérêt en thérapie.

Sans entrer dans les détails, il faut retenir que beaucoup de personnes, avec un peu de pratique, peuvent être capables d’hypnotiser, alors que personne ne peut être hypnotisé s’il ne le désire pas.

Hypnotiser l’autre peut aider à trouver le sommeil plus facilement entre partenaires, mais pour Gérard Majax [178] « Il est facile d’hypnotiser mais cela demande quand même de l’entraînement.  C'est aussi un état naturel que tout le monde peut expérimenter » car pour beaucoup de sujets il est souvent difficile de résister à l’hypnose.

 

Historique de l'hypnose

1766 : Frantz Anton Mesmer (1734 – 1815), après ses doctrimes sur le magnétisme animal (voir magnétisme animal), fit des expérimentations en couplant le magnétisme et l’hypnose.

1784 : Puységur poursuit les recherches sur le magnétisme animal après le départ de Mesmer en Angleterre en 1784, mais de nos jours sa doctrine justifiant une transe somnambulique par magnétisme animal fait sourire.

1864 : le Dr Ambroise A Liébault (1823-1904), médecin Nancéen, commence à s'intéresser à l'hypnose et à la suggestion verbale : " La suggestion, dit-il, est la clé de l'Hypnose".

1878 : Jean-Martin Charcot (1825-1893) crée l'école de la Salpetrière, qui voit l'hypnose comme un état pathologique. Aux yeux de toutes les sociétés savantes, elle sera à l’origine de l’affrontement entre Liébault et l’Ecole de Nancy, et Charcot et l’Ecole de la Salpetrière [179].

1882 : Hippolyte Bernheim (1840-1919), (disciple de Liébault) sera impressionné par les résultats de Liébault et créera l'école de Nancy, qui mettra fin aux théories fantaisistes du magnétisme animal de Mesmer.

1884 : James Braid s'intéresse au magnétisme après avoir assisté à une démonstration donnée par un magnétiseur français, Lafontaine. Il rejette cependant la théorie d'un fluide et pense que la capacité d'hypnotiseur n'est pas un don mais peut s'apprendre. Pour Braid, l'Hypnose est un état spécial du système nerveux provoqué par des moyens artificiels permettant de plonger le patient dans un état de sommeil artificiel, mais surtout de l'influencer à des fins curatives par la suggestion. Il introduit les techniques de fixation visuelle, et crée le terme d'hypnotisme. C'est aussi à cette période que les premières anesthésies par hypnose sont effectuées. Mais ces pratiques furent abandonnées quelques années plus tard avec l'apparition du chloroforme.

1885 : Freud étudie l'hypnose auprès de Bernheim à Nancy, puis à la Salpetrière avec JM Charcot. Freud utilisa l’hypnose à ses début pour faire revivre certaines scènes à ses patients, mais il ne maîtrisa jamais vraiment la technique et l’abandonna rapidement [180].

 

L’hypnose au XXe siecle

C'est encore à Nancy au début du XXe siècle, qu'un simple pharmacien, Emile Coué, après avoir appris l’hypnose, développe sa célèbre méthode d'autosuggestion (voir méthode Coué, ci-après dans l’ouvrage). Très contesté en France vers les années 1920, il est cependant accueilli triomphalement en Amérique et surtout en URSS, où sa doctrine renforce celles de Pavlov.

C'est ensuite au tour de Pierre Janet (1859 - 1947) de poursuivre en France les travaux sur l'hypnose. Ses théories sur l'inconscient rejoignent celles de Freud qui commencent à se répandre, mais le discrédit de l'hypnose à cette époque fait rapidement tomber ses travaux dans l'oubli.

Cependant les idées sur l’hypnose semblent aujourd'hui toujours d'actualité.

Pavlov fut peu pris au sérieux en France. Il est cependant accueilli triomphalement en Amérique et en URSS. A l’époque de Staline, Pavlov fut glorifié pour ses travaux, et à sa mort, les Soviétiques érigèrent une statue à son effigie à 500 mètres de la Place Rouge, près du tombeau de Lénine.

 

L’hypnose éricksonnienne

De nos jours, beaucoup de sophrologues et psychothérapeutes utilisent l’hypnose éricksonnienne. Cette méthode est issue des travaux de Milton Hyland Erickson (un des père du NEW AGE) de l’école de Palo Alto vers 1965. Elle se caractérise entre autres par l'emploi de suggestions indirectes et non verbales, une grande part de communication inconsciente …

Par contre, dans les cas suivants, il est difficile de croire à l’efficacité de l’hypnose ericksonnienne comme le disent les psychothérapeutes :

Phobies de toutes sortes, dépression, anxiété, crises de panique, stress, mal-être, migraines, insomnies, cauchemars. troubles obsessionnels, troubles du comportement, lutte contre la douleur dans le cas de maladies lourdes (cancers, grands brûlés... et surtout pour des cas de paralysie, cécité, surdité, aphonie, amnésie, dysphagie, tics et bégaiements…). L’hypnose ericksonienne est un amalgame d’hypnose, de méthode d’autopersuasion de Coué, et de PNL. Cette méthode est pratiquée le plus souvent par des psychothérapeutes avides de gain. Elle peut être efficace par effet placebo, mais peut être aussi nocive dans beaucoup de cas. Certains professionnels de la communication, désireux d'augmenter leurs ressources et poussés par l'envie d’améliorer leur emprise sur leurs clients et patients, utilisent ces méthodes. Certains groupes sectaires ont introduit dans ce néo-hypnotisme des relents d’occultisme avec chamanisme et vaudou. Aux exercices de relaxation, d’autres groupes ont ajouté des exercices spirituels et d’autopersuasion.

 Selon les méthodes d’hypose employées, les résultats sont plus ou moins convaincants.

Méthode Coué dite auto-subjective

La suggestion est vieille comme le monde. Elle est connue de tous. Elle est soit inconsciemment, soit sciemment enveloppée dans des pratiques religieuses, mystiques et de thaumaturgie, ou même masquée par des procédés divers de thérapeutique.

Emile Coué (1857-1926) fut d’abord un disciple d’Hippolyte Bernheim (1837-1919) [181] [182]. Il lui doit  en particulier certaines guérisons par effet placebo de la mie de pain.

Pour Pierre Janet (1859-1947) et Jean Martin Charcot (1825-1893), la suggestion est un phénomène pathologique ne se produisant que dans des états maladifs, dans l’hystérie en particulier, et est liée à une désagrégation mentale.

Pour Liébault et Bernheim, la suggestion est un phénomène normal. C’est « une idée qui se transforme en acte » [183].

L’autosuggestion, lorsqu’on l’emploie inconsciemment, est une méthode de choc, et l’efficacité de l’autosuggestion est proportionnelle à l’élément émotionnel qui y est lié. Emile Coué rapporte les faits suivants : « en s’approchant d’une dame à demi paralysée qui se déplaçait avec des béquilles, il enflamme un journal près de son siège en criant au feu. La dame se leva précipitamment et s’enfuit en lâchant ses béquilles, et remarcha ensuite normalement » (p. 13). Ce cas relève d’un miracle, et Emile Coué ne précise pas dans combien de cas sa méthode a été sans résultat. De même, E. Coué préconise de dire à un enfant paresseux : « tu n’es pas paresseux, tu n’es plus poltron, tu deviens travailleur et appliqué » [184].

Pour Coué, il faut bien peser les choses qui doivent faire l’objet de l’autosuggestion et selon qu’elle répond oui ou non, se répéter plusieurs fois sans penser à autre chose :

 

« l’inconscient accepte cette suggestion s’il l’auto-suggère, ainsi entendue, l’autosuggestion serait de l’autohypnotisme.

L’inconscient dirige tout chez nous, le physique et le moral.

C’est lui qui préside au fonctionnement de tous nos organes et même de la plus petite cellule de notre individu par l’intermédiaire des nerfs ».

 

La méthode Coué a surtout marché pour lui-même car il était fortement convaincu de son efficacité. La plupart des résultats ont été constatés par des patients et témoins fortement « hypnotisés » par Emile Coué.

Selon Pavlov, la pensée est créatrice de réflexes conditionnés et subtils.

Craindre la maladie, c’est la déterminer. Pour E. Coué et Pavlov, l’inconscient correspond à un être intelligent doué d’une mémoire merveilleuse. Il y a une analogie entre somnambulisme et alcoolisme. En effet, il y a un Dieu pour les somnambules et les personnes ivres, car des mouvements inconscients les empêchent de tomber.

La méthode Coué, c’est une forme de prière laïque. Comme pour la prière religieuse, elle peut vous apaiser si vous répétez 20 fois matin et soir « tous les jours à tout point de vue, je vais de mieux en mieux ». Mais le plus souvent, l’application de la méthode Coué ne fait que reculer les problèmes.

Des alpinistes, bloqués par un orage sur une paroi rocheuse par un froid de – 25 °C, ont beau se dire toute la nuit « j’ai chaud, j’ai très chaud », ils n’en ont pas moins, au petit matin, les mains et les pieds gelés. Il vaut mieux alors faire une gymnastique des doigts et des orteils (ou poser ses mains contre son bas ventre).

 

Sophrologie [185]

La sophrologie est la méthode qui étudie les modifications et les phénomènes de la conscience humaine obtenus à l’aide de procédés psychologiques à des fins thérapeutiques. Telle est la définition du néologisme créé par le médecin colombien Alfredo Caycédo en 1960. Ce terme vient du grec sophron (sagesse liée à la santé de l’esprit).

La sophrologie se veut une doctrine philosophique alliant les messages de l’Orient à l’Occident : elle n’intègre pas seulement un néo-hypnotisme mais aussi le yoga, les états d’extase des formes de relaxation, la musicothérapie…etc.

La sophrologie est souvent à la croisée des gymnastiques orientales (yoga Qi Gong et le tai-chi-chuan) et de la relaxation. La sophrologie est souvent synonyme de « gymnastique holistique » [186].

On classe les sophrologues dans la catégorie des psychothérapeutes. Certains sont à l’origine kinésithérapeutes. Mais pour la majorité, ils ont obtenu leur formation dans des écoles ou des cours privés dispensant des cours de sophrologie. Quelques-unes sont dirigées par des médecins à la déontologie sujette à caution. En France, aucune ne délivre un diplôme reconnu par l’ordre des médecins. Les sophrologues recommandent des séances de thérapie pour les cas suivants : personnes se plaignant de blocages et de différentes inhibitions telles la peur, l’angoise, la culpabilité,  le sentiment d’infériorité, le découragement. Dans ces derniers cas, les sophrologues recommandent « du changement et de la relaxation dynamique » [187].

Selon la sophrologue Sylvie Grégoire : « Les relaxations dynamiques, par la prise de conscience du schéma corporel comme réalité vécue, donnent les clefs ouvrant sur un espace ignoré, un espace intérieur. Le retournement conscient de l’Etre dans cet espace qu’est la région phronique [188]. L’émergence de cette force vitale profonde est une base et un point d’appui propre au changement désiré. L’individu conquiert sa propre liberté, la liberté d’Etre » [189].

 

Les sophrologues aiment jouer sur les symboles et les métaphores et se gargariser souvent de mots. Par exemple, toujours d’après Sylvie Grégoire, « le sophrologue doit savoir saisir le rôle essentiel de la fonction symbolique qui permet de saisir le langage du corps et d’en décrypter le message ».

Certes, travailler son corps peut calmer l’agressivité d’une personne, mais on pourrait l’exprimer avec des termes moins lacaniens.

Selon le professeur Marvau, la « relaxation dynamique », axée surtout sur le yoga et sur la méthode Méziere, consiste à « faire modifier les frontières de l’intellect affectif avec l’effet instinctivo-moteur »  … c’est-à-dire, en langage « new-age »,c’est du rêve éveillé, mais  pour nous c’est mettre  l’individu dans un état d’auto-hypnose ou état « hypnagogique ».[190]

 

Lors du XXIII° congrès de la Société Française  de Sophrologie en 2004, un médecin, Philippe Court-Payen, n’a pas subi la risée de ses collègues lorsqu’il a déclaré « quand vous tombez sur un tumulus de 40 m de haut construit au néolithique et qui paraît passionnant à étudier, on fait une coupe pour aller au centre. Et qu’est-ce qu’on a trouvé parfois ? Un oursin fossile.

Un oursin fossile ? Ils sont allés construire un monument pareil pour y cacher un oursin fossile ?

L’oursin fossile est une espèce vivante qui est à la base 5. Et vous trouverez de même à Stonehenge la position de 5 dolmens qui donne là encore la base 5, et vous tombez nécessairement dans la logique qui est la base du TAO, la loi des 5 éléments » … CQFD [191].

 

Ce monsieur oublie qu’on a 5 doigts et que, comme on peut le voir, la loi du TAO n’a rien à voir dans ces délires. On peut être médecin et en même temps crédule.

La cosmologie chinoise est fondée sur la théorie des cinq éléments : la terre, l’eau, l’air, le feu et le bois ou le métal. Ils correspondent aux quatres points cardinaux et à la Chine, considérée comme le centre du monde.  Cette conception est basée sur le modèle chinois de la Sapèque, une pièce ronde percée d'un trou carré.

 

Le yoga

Si le yoga apporte des bienfaits avérés, par les techniques respiratoires, postutales et gestuelles, au niveau de la relaxation corporelle et de la gestion du stress, les prétentions de certaines écoles de yogas  à vouloir tout résoudre par le yoga (y compris les problèmes de santé …), sont loin d’être avérées.

Certaines doctrines professent des discours fantaisistes, telle le sankalpa, sorte de méthode Coué, basée sur l’anto-persuasion. D’après le sankalpa, il suffirait d’utiliser la même prière répétitive, exprimant un souhait donné concernant la résolution complète d’un problème, autant de fois qu’il le faut, pour obtenir sa solution. Or ce n’est pas parce qu’on récitera mille fois le sankalpa « je serais riche », qu’on deviendra nécessairement riche.

Le yoga est souvent associé à la méditation transcendentale, comme dans l’enseignement de Shri Chimoy[192].

 


CHAPITRE VII

Les fraudes et erreurs  en sciences de la vie

Erreurs et fraudes scientifiques

Depuis l’origine des temps, il y a eu de nombreuses fraudes en sciences et en sociologie au cours des siècles, mais le phénomène se serait amplifié vers les années 1985, avec l’arrivée de l’Internet abreuvant les chercheurs de bonnes et fausses découvertes.

 

La première imposture connue est celle de Ptolémée, que l’on a considéré comme le plus grand astronome de l’antiquité. L’imposture de Ptolémée a consisté à truquer ses données pour transformer en succès l’échec de sa théorie des épicycles, pourtant contredite par les expériences. D’autre part. Ptolémée aurait falsifié ou calqué ses cartes du ciel, sur celles de Hipparque de Rhodes.[193]

 

C’est surtout dans les sciences de la vie que l’on rencontre le plus grand nombre de fraudes car les constatations sont plus longues à vérifier et plus subjectives que dans les sciences physiques.

Selon Michel de Pracontal, « presque toutes les impostures procèdent de la rhétorique » (i.e. d’un discours persuasif)[194].

Et pour Gaston Bachelard  « la vérité scientifique est une prédiction, mieux une prédication » [195].

Il peut y avoir fraude si on impose une théorie fausse pour justifier une expérience à caractère trop aléatoire, par exemple pour le cas de la « mémoire de l’eau ».

 

Fraudes en sciences de la vie

Les fraudes en sciences de la vie ont été les plus nombreuses, car contrairement aux sciences physiques, leur démarche est beaucoup plus empirique et plus difficile à quantifier avec précision.

 

L’affaire Kammerer

Un des cas les plus célèbres est celui du biologiste autrichien Kammerer entre 1922 et 1929. Pour contrer les théories darwiniennes sur l’évolution des espèces dans le cas des crapauds terrestres et lacustres et revenir aux théories de Lamarck sur une influence du milieu sur une espèce animale, un biologiste viennois confectionna des crapauds justifiant ses hypothèses.

Ces faits ont été relatés avec minutie par l’écrivain Arthur Koestler dans l’Etreinte du crapaud  [196] :

« Les mâles des crapauds lacustres possèdent contrairement aux crapauds terrestres sur leurs mains avant-bras des bosses copulatives noirâtres, ces bosses leur permettent d’avoir des instincts de reproduction dans l’eau. Kammerer obligea des crapauds mâles à vivre en milieu lacustre, pour tenter d’acquérir ces bosses copulatives qui devaient se transmettre de génération en génération. Il s’avéra que Kammerer ou son assistant teintait les pattes avec de l’encre de chine pour expliquer les évolutions qu’ils affirmaient avoir constatées ».

La fraude fut découverte par la communauté scientifique et Kammerer se suicida en 1929.

Le cas de « l’agronome » russe Lyssenko (1898–1966) 

Un « biologiste » russe, Lyssenko [197], élabora vers les années 1930 une théorie dite de la printanisation (jarovisation) dans le but d’augmenter les rendements agricoles. Cette théorie était plus politique que scientifique et elle eut les faveurs de Staline. Au nom de ce « pseudo-scientisme », certains scientifiques hostiles à Lyssenko furent assassinés, comme le généticien Vasilov  et ses collaborateurs.

Lyssenko, protégé du pouvoir, commit des erreurs et des fraudes de grande envergure.

Selon Jacques Monod [198] « qu’un charlatan autodidacte et fanatique ait pu au milieu du 20e siècle obtenir dans son pays l’appui de tous les pouvoirs, du parti, de l’état, de la presse, (sans compter les tribunaux et la police) pour imposer une théorie inepte en agriculture, des pratiques médicales ( ?) parfois catastrophiques, que cet illuminé soit en outre parvenu à jeter l’interdit officiel sur l’enseignement comme sur la pratique des disciplines les plus fondamentale comme  la génétique, voilà qui dépasse l’imagination. » .

Pendant 30 ans (1934–1964), Lyssenko, avec le soutien du pouvoir stalinien et d’une presse aux ordres qui acceptait des rapports et statistiques truqués, a justifié sa doctrine de la printanisation en réfutant la biologie occidentale de Pasteur et les théories sur l’hérédité de Mendel (1822-1884). Lyssenko a repris la doctrine de la pangénèse suggérée d’abord par Darwin puis abandonnée par lui-même. Dans cette doctrine chaque cellule produit un germe capable de reproduire la cellule dont il provient. Le régime opposait alors « la science prolétarienne » et « la science bourgeoise ».

En effet au nombre des fraudes et prétendues découvertes du lyssenkisme, il faut ajouter les délires traitant Pasteur de réactionnaire et d’idéaliste.

C’est surtout pendant la guerre froide, entre 1948 et 1952, que Lyssenko connut l’apogée de sa gloire en URSS. Un grand nombre de biologistes occidentaux, dont Jacques Monod, quittèrent le parti communiste après cette triste mascarade. Il faudra attendre 1965 et l’arrivée de Khrouchtchev au pouvoir pour révoquer Lyssenko et ses théories. En 1964, l’URSS abandonnera les délires de Lyssenko dans l’enseignement de la biologie et on assistera à un retour au mendélisme. A la même époque Il y avait aussi Mitchourine qui faisait pousser des tomates en Sibérie.

Les doctrines frauduleuses de l’eugénisme et du racisme ; Les premières doctrines sur le racisme sont nées en France avec Godibault et Bertillon, puis reprises par A Carrel .

Alexis Carrel (1873-1944)

Alexis Carriel, de son vrai nom Marie Joseph Billiard Carrel naquit à Lyon en 1873, Prix Nobel de médecine 1912 pour ses travaux sur la greffe des tissus, a recommandé, dans son ouvrage L’homme cet inconnu (1935), l’extermination au gaz de certaines catégories de délinquants et de malades mentaux, relayant ainsi les thèses « éliminationnistes » du nazisme [199], [200].En 1935, en collaboration avec Charles Lindbergh [201], il invente une machine respiratoire pour les organes détachés du corps. Il publie le célèbre 'L'Homme, cet inconnu' avec l'aide de Georges Debelly, au sujet des traitements de plaies infectées. Il pratique également plusieurs valvotomies de manière novatrice. Les travaux d'Alexis Carrel ont été salués par de nombreuses universités dans plusieurs pays, tandis que le personnage, dont les convictions sont clairement antidémocratiques, ouvertement 'biocratiques' et engagées dans une convergence manifeste avec le fascisme mussolinien et le nazisme, reste extrêmement controversé. Dans cette optique eugéniste, en 1941, Alexis Carrel prit la tête d’une fondation créée par le gouvernement de Vichy pour l’étude de l’élimination des déviants et des étrangers insociables. Pendant cette période,  Carrel adhéra au pari populaire français [202]. Selon Patrick Tort, Alexis Carrel parlait « d’eugénisme positif » [203]dans sa « fondation française pour l’étude des problèmes humains ».

 

Voici un article des cahiers de sa fondation :

« Beaucoup d’immigrants, on le sait, ont été admis en France,les uns sont désirables, les autres ne le sont pas. La présence de groupes d’étrangers indérisables du point de vue biologique est un danger certain pour la population française. La fondation se propose de préciser les modalités d’assimilation des immigrants afin qu’il devienne possible de les placer dans des conditions appropriées à leur génie ethnique. Elle procède actuellement au dénombrement et à la localisation de certaines catégories d’entre eux surtout des Nord- africains, des arméniens, et des polonais. Elle étudie ,en particulier la population arménienne d’Issy- les Moulineaux ».

 

On comprend que la plupart des groupes xénophobes d’extrême droite revendiquent Alexis Carrel comme leur père spirituel.

Depuis une dizaine d’années, des villes comme Paris, Strasbourg, Montpellier, etc. … ont débaptisé  les rues « Alexis Carrel », à juste raison.

 

Le racisme "scientifique"

Le racisme _ théorie fondé sur l'hypothèse erronée de l’existence des races [204], servant, le plus souvent, à justifier des préjugés millénaires _  classifiait les êtres humains d'après leurs différences morphologiques, dont la couleur de la peau, en application d'une méthode apparentée à celle de la zoologie.

Alphonse Bertillon, inventeur de l'anthropométrie, étudiait les crânes afin de prouver l’infériorité intellectuelle des Africains par rapport aux Occidentaux (voir phrénologie).

Le « darwinisme social » [205] appellation impropre pour une théorie considérant légitime que les « races humaines » et les êtres les plus faibles disparaissent, pour laisser la place aux races et aux êtres les mieux armés pour survivre _, est une dérive tentant de récupérer Darwin à des fins  racistes et eugéniques. Elle a été particulièrement utilisée par le nazisme.

Rappelons que ces théories ont conduit à la Shoah.


 

L’imposture des raéliens sur un clonage humain [206]

Brigitte Boisselier, conseillère scientifique de la secte des Raëliens, a affirmé le 25 décembre 2003 avoir « fait mettre » au monde, par clonage, une petite fille nommée Eve. Plus d’un an après, aucune preuve de ce clonage n’a été donnée. La mère américaine de cette Eve aurait eu 31 ans au moment de la naissance, mais il est difficile d’en savoir plus car Eve et sa mère n’ont eu droit à aucune photo et le lieu hypothétique de la naissance n’a jamais été dévoilé.

Il semble que l’affaire de cette Eve a été une imposture montée par la Société Clonaid, une société filiale de  la secte des Raëliens. En effet, la plupart des spécialistes du domaine s’accordent sur le fait que le clonage humain n’est pas pour aujourd’hui, ce-dernier se heurtant à de grandes difficultés techniques dont la viabilité des clones, viabilité diminuant avec la complexité croissante de l’ADN liée à l’accroissement de la complexité des mammifères supérieurs (maximum avec les primates hominidés). Et en général, les clones survivants que les scientifiques ont déjà obtenus avec certains animaux (brebis, chèvre, chat …) souffrent le plus souvent d’importants problèmes de santé et d’une espérance de vie moindre. De plus, il faut savoir que le clonage humain est interdit dans la plupart des pays (en France, en Europe, aux USA etc. …).

 

L’imposture du professeur Hwang Woo-Suk, biologiste coréen [207]

Le professeur Hwang Woo-suk, qu’on surnommait le « Roi du clonage » affirmait être, pour la première fois au monde, parvenu à extraire des cellules souches à partir d’un embryon humain cloné. Les cellules souches sont des cellules pluripotentes, ou « à tout faire », qui, au premier stade de leur développement, peuvent encore se transformer en n’importe quel type de cellule (de foie, de rein ou de muscle par exemple). Hwang Woo-suk récidive en mai 2005 toujours dans la revue Science. Il affirmait avoir réussi à créer 11 lignées de ces cellules souches « pluripotentes ».

 Le comité scientifique mis sur pied pour vérifier la validité de ses travaux dans son rapport rendu public le mardi 10 janvier 2006 démontre que le scientifique a délibérément falsifié les résultats de ses travaux _ des recherches censées ouvrir la porte à des possibilités révolutionnaires de thérapie génétique cellulaire publiés à deux reprises par la prestigieuse revue américaine Science.

 

Elucubrations parazoologiques

La parazoologie est l’étude des animaux mythiques tandis que la crypto-zoologie est l’étude d’animaux rarissimes comme le calamar géant, le dragon de Komodo etc …

Les exemples de fraudes et canulars sont nombreux en cryptozoologie. Comme par exemple, celles du monstre du Loch Ness, du yeti, du big foot, du bœuf mangeur de serpent etc…

 

Le monstre ou le serpent du Loch Ness

En Octobre 1871, D. Mackenzie observe quelque chose ressemblant à un « bateau retourné » évoluant d'abord lentement puis partant à grande vitesse sur le Loch Ness, un lac écossais de 39 km de long, sur 249 mètres de profondeur, relié au nord-est à la mer par la rivière Ness, longue d’une quinzaine de kilomètres. Ce « bateau retourné » fut observé encore en 1903 et 1923. Avant 1933, d’autres observations firent état d’une tête de cheval, d’une grande anguille, d’une grande salamandre, sillonnant le Loch. La diffusion de ces rumeurs resta limitée à cette région.

En 1933, lors d'une tournée en Écosse, Bertram Mills, directeur du cirque du même nom, a fait baigner ses éléphants dans l'eau des lochs. Les gens d'alors, qui n'avaient jamais vu un éléphant, étaient particulièrement impressionnés par ces animaux dont « seuls la trompe, le haut de leur tête et de leur dos étaient visibles (...) L'impression était alors celle d'un animal avec un long cou et deux bosses …. ». Amusé par cette méprise, Bertram Mills, offrit jusqu'à 20 000 livres — environ 1 million de livres anglaises d'aujourd'hui — à quiconque capturerait le monstre pour sa ménagerie [208].

Selon le Dr. Neil Clark, paléontologue et le conservateur du Musée Hunterian de l'Université de Glasgow, exposée dans l'Open Geological Society Journal, Bertram Mills serait l'inventeur de la rumeur médiatique sur le « monstre ».

En 1933 un chirurgien londonien en vacances, Hugh Gray, prit le premier cliché du « monstre ». La photo, publiée dans le Daily Mail de Londres, aurait été prise selon lui à environ 500 ou 800 mètres. Par la suite, il y eut beaucoup d’autres clichés plus « convainquants les uns les autres » (17 en 1933, 11 en 1934 …). Le célèbre cliché de 1934, du lieutenant-colonel Robert Kenneth Wilson, gynécologue londonien, présentant un objet ressemblant à une trompe, se révèlera être une supercherie, réalisée avec modèle réduit de serpent de mer fabriqué à partir de pâte de bois attachée à un sous-marin jouet et dévoilée en 1994, par Christian Spurling [209].

Par la suite, beaucoup d’expéditions ont cherché à prouver l’existence d’un tel monstre. En 1962, des universitaires de Birmingham utilisèrent les premiers sonars. En 1986 et 1987, 5 puis 20 bateaux de l'opération Deepscan, équipés de sonars, ont sondé 60% de la surface du lac écossais. Son initiateur, le scientifique américain Alan Shinene, ne ramènera que trois contacts sonores étranges.

 

Certains de ces chercheurs  ayant observé les reptiles marins actuels, tels que les crocodiles marins, pour tenter de comprendre le comportement d'un éventuel plésiosaure  estiment que le  documentaire BBC diffusé le 27 juillet 2001,avoir démontré l’inexistence de « Nessie » (surnom donné à l’hypothétique monstre).

Ajoutons, que certains scientifiques  acceptant la bonne foi de certains témoignages  les mettent alors sur le compte de l’observation d’un vague due au vent, d’une vague de sillage d’un navire, de marsouins communs, d’une otarie, d’esturgeons de la Baltique (pouvant atteindre 3,5 m), de silures (pouvant atteindre 2,5 m), d’une loutre, d’un tronc d’arbre, d’une épave, d’un cétacé inconnu …

Le Yéti ou abominable homme des neiges

L’animal mythique et anthropomorphe que certains ont cru percevoir dans la chaîne de l’Everest.

Pour les peuples himalayens, le yéti est une créature simiesque au poil roux ou sombre d’environ 2 m. Ce mythe est répandu dans tout l’himalaya.

Il est appelé « bar-manu » au Pakistan, « Mingoo » au Népal, et « yeti » au Tibet.

Le yéti est un vieux mythe, une légende dorée, liés aux superstitions des peuples himalayens, la plupart vivant encore dans la pensée magique. Or on sait, comme avec le phénomène Ovni, que souvent le mythe se renforce de lui-même (« le mythe renforce le mythe »).

Un grand nombre d’expéditions ont cherché des traces de ce yéti. Lors de ces expéditions infructueuses, certaines ont découvert des traces de pas inconnues ou de poils.

Si l’on croit à ce mythe, on prendra un ours noir de l’Himalaya pour un hominidé, puisque ce dernier peut se tenir debout comme un homme, surtout si l’on l’observe entre chien et loup à la nuit tombée et on pourra prendre les traces rectilignes d’un loup ou d’une meute de loups de l’Himalaya (chaque loup empruntant la trace du loup précédent dans la neige) dans la neige pour les pas d’un géant ou d’un grand hominidé.

Autour de ces expéditions, il y a eu de nombreuses fraudes, mais aucune preuve tangible de l’existence de ce « monstre ».

Les fameux "scalps" de yéti conservés dans des monastères népalais, comme celui de Pangbotchi, sont en réalité fabriqués par les sherpas à partir de la peau et des poils du garrot d'une chèvre sauvage locale, le serow (Capricornis sumatraensis), ainsi que l'a démontré Bernard Heuvelmans [210], en 1961.

Même la main « momifiée », conservée dans le temple de Pangbotchi au Népal, n’est pas la preuve de l’existence d’un homme-singe dans l’Himalaya, puisque aucune étude scientifique n’en a été faite.

L’album « Tintin au Tibet » d’Hergé a contribué lui-même à renforcer ce mythe.

Il est à noter que toutes les mythologies du monde connaissent le thème de l’homme sauvage.

 

Le Big foot

Cette supercherie a été créée pour faire croire à une présence terrestre d’homme singe. La plus célèbre de ces tromperies étant celle de l’américain Ray L Wallace en 1958. Peu de temps avant son décès en novembre 2002, il a révélé qu’il avait réalisé des trucages photographiques pour faire accréditer la thèse d’un homme singe. Le yeti, présent dans les légendes tibétaines, a excité l’imagination de nombreux mystificateurs. Certains se sont déguisés en homme singe et ont fabriqué de fausses empreintes sur la neige. Comme pour le Big Foot de Ray Wallace, beaucoup de gens y ont cru. Mais, jusqu’à présent, la preuve scientifique d’un homme singe comme le yéti n’a jamais été apportée quelles que soient les recherches entreprises [211] [212].

Le bœuf mangeur de serpents ou "Pseudonovibos spiralis"

Personne ne l'avait jamais vu mais beaucoup de scientifiques croyaient à l'existence de cet énigmatique bœuf sauvage aux cornes annelées, censé rôder dans les fins fonds des forêts d'Indochine.

Une équipe de chercheurs français a découvert que le "dernier grand mammifère retrouvé au XIXe siècle" était en fait un canular. Cet animal n'est que le fruit d'une "extraordinaire imposture", conclut le naturaliste Arnoult Seveau [213] [214].

Tout semblait pourtant commencer sous les meilleurs auspices. En 1993, deux chercheurs allemands examinent des cornes en forme de lyre, récoltées au Vietnam où la créature est connue comme "Lien Du Ong" (chèvre des montagnes).  L'année suivante, ils annoncent solennellement la "naissance" scientifique d'un nouveau bovidé qu'ils nomment "Pseudonovibos spiralis".

 

En 1996, l'animal est inscrit par l'Union internationale de la conservation de la nature (UICN) parmi les espèces menacées. Une affiche, publiée par le ministère cambodgien de l'Environnement aidé par le Fonds mondial pour la nature (WWF), le fait découvrir, faute de toute photo, sous forme de dessin. En 1999, Arnoult Seveau parcourt les régions les plus reculées du Cambodge à la recherche de toute trace de "Pseudonovibos" vivants.et rentre bredouille en France après avoir parcouru 10.000 kilomètres. "J'ai tout de même ramené de nombreux témoignages sur ce mystérieux animal, le Khting Vor, qui signifie, en khmer, bœuf sauvage aux cornes liane, ou Khting Sipuoh, bœuf mangeur de serpents", raconte-t-il à l'AFP. "En outre, j'ai découvert sur des marchés des cornes et un trophée sculpté.".  En France, par un grand coup de hasard, Arnoult Seveau tombe sur quatre trophées rapportés dès 1925 d'Indochine par un colon français. Il apporte alors son trésor à Herbert Thomas (anthropologue du Collège de France).  Des moulages sont effectués pour prouver la correspondance entre les os frontaux et les étuis cornés. Et là, le merveilleux conte de fée se gâte brusquement. "Déjà, les anneaux réguliers des cornes ne peuvent être naturels mais, surtout, le moulage interne fait ressortir un pincement des cornes, qui a dû être provoqué lorsqu'on les a tordues, probablement à chaud, pour ramollir la kératine", remarque Herbert Thomas.

 

Pour Herbert Thomas, il n’y a  pas d’ambiguïté : « ces cornes ont été  sculptées et sont totalement factices ». L'examen de l'ADN des os frontaux confirme le diagnostic : le crâne provient de simples vaches.

"L'explication pourrait résider dans les croyances khmères qui attribuent à ces cornes des vertus médicinales, en particulier dans les cas de morsure de serpents venimeux", note Arnoult Seveau. "Un tel animal quasi mythique devait donner à ces trophées une grande valeur marchande, d'autant que leur fabrication nécessitait un long travail afin de leur donner un caractère d'authenticité".

 

La fraude en paléontologie

En paléontologie, les fraudes les plus connues sont les fossiles truqués de Marrakech, l’homme de Piltdown, et ces dernières années l’Archeoraptor.

Les fossiles truqués de Marrakech 

Dans les étals du souk de Marrakech, les touristes découvrent des fossiles de tailles exceptionnelles (par exemple des trilobites, de l’espèce phacops, fréquemment de plus de 30 cm de long), des fossiles d’espèces disparues rares, voire des fossiles extravagants (fossile de lézards avec peau et yeux fossilisés).

En l’an 2000, Stephen Jay Gould[215], se rendant sur place, a découvert, en grande abondance, dans le Souk, des nautiloïdes  à coque rectiligne, surtout des crabes, des homards, des scorpions, dans des plaques de calcaire ou marbre noir. Il y a trouvé aussi des fossiles inconnus, comme une sorte de vers comportant des cercles sur le dos, des sillons sur les deux flancs, des yeux sur une bouche céphalique avec une espèce de fourche s’étirant vers l’avant, telle la langue fourchue d’un serpent. Et même des fossiles « absurdes », comme des fossiles de lézard, de grenouilles, comportant leurs yeux et leur corps entier, alors qu’il est connu des paléontologues que les tissus mous ne peuvent pas se fossiliser (se minéraliser) et surtout pas les organes délicats comme les yeux et les doigts. Dans ces « fossiles », il discerna des « arrangements » : fossiles de vraies ammonites, qui ont été « prolongés » par la sculpture de tours de spires. D’autres « fossiles » ont été récréés par la sculpture sur la face lisse d’une plaque rocheuse. D’autres ont été moulés dans de l’argile, puis collés dans un trou préparé dans un bloc de pierre. D’autres encore, moulés dans du plâtre. Certains sont, comme les vrais fossiles, constitués d’une partie en relief et de son empreinte en creux, devant s’ajuster théoriquement (mais dans la pratique, ce n’est pas toujours le cas). Certaines sculptures remarquables présentent des cercles et sillons négatifs dans l’empreinte supposée. Malheureusement, la partie en bosse, ne comporte pas toujours sa correspondance avec ces cercles et sillons. Il a pu découvrir que ces « fossiles » provenaient d’une carrière, d’un désert rocheux, loin à l’est de Marrakech, d’où est tiré toute une industrie du faux fossile.


 

L’homme de Piltdown [216]

Le mercredi 18 décembre 1912 est rendue publique la découverte de l’Eoanthropus Daussoni ou homme de Piltdown. Pour les paléontologues anglais, l’Angleterre pouvait enfin rivaliser avec les paléontologues français, qui avaient été auréolés par leur découverte du premier l’homme fossile au Cro-Magnon en 1868.

Pendant 46 ans et jusqu’en 1958, on a cru que l’homme de Piltdown était le maillon manquant entre le singe et l’homme de Cro Magnon.En réalité cet ancêtre anglais était la réalisation habile de l’association d’un crâne humain du XIXe siècle avec une mâchoire d’un singe.

Le faux de Piltdown s’insérait dans le contexte de l’époque, de conflit entre les évolutionnistes qui recherchaient le chaînon manquant entre les grands singes et le sapiens (homme de Néenderthal ), non encore découvert à l’époque et les créationnistes se glosant de l’absence du chaînon manquant.

Il semblerait qu’un créationniste soit à l’origine de ce faux pour se moquer de ses collègues évolutionnistes et pour discréditer la théorie de l’évolution (et de leurs tenants, dont le découvreur de Piltdown, et ceux qui sont venus l’étudier, comme Pierre Theillard de Chardin). Il semblerait que le faussaire ait « saupoudré » le site de découverte de Piltdown, de fausses preuves, de faux fossiles, d’artéfacts provenant d’autres sites.

 Selon plusieurs hypothèses, Theillard de Chardin a été témoin de la découverte, sans percevoir la supercherie [217].

 

 

Le fossile d’Archéoraptor, le fameux et faux chaînon manquant

Le cas du fossile d’Archéoraptor apporte une démonstration spectaculaire de la vulnérabilité des paléontologues, fussent-ils les meilleurs experts du monde.

Au printemps 1999, un fossile d’origine chinoise fit son apparition à la foire aux minéraux de Tucson (Arizona). Un spécialiste des dinosaures Stephen Czardas tombe en extase, sous ses yeux un  fossile apporte la preuve  de la filiation entre les dinosaures et les oiseaux.Baptisé Archéoraptor, il est constitué par le haut du corps d’un oiseau et le bas du corps d’un dinosaure avec une queue caractéristique.

 Stephen Czerkas achète ce fossile pour 80000 dollars et publie un article de 10 pages dans la revue National Geographic de novembre 1999, où il accrédite la thèse du chaînon manquant.

Après la publication, le paléontologue Xu Xing (de l’institut de paléontologie de Pékin) se rend sur les lieux de la découverte de l’Archéoraptor, dans la région riche en fossiles de la province du Liaoning. Xu Xing tombe sur un fossile ressemblant à un dinosaure à plume et après de nouvelles études, il s’est avéré que le fameux chaînon manquant n’était qu’un assemblage de plusieurs fossiles par un faussaire génial. Ce faussaire a réussi à tromper les meilleurs paléontologiques du monde, en leur offrant la preuve qu’ils attendaient.

 

Théories frauduleuses sur l’origine des espèces

La vision matérialiste et mécanique darwinienne a jusqu’à maintenant toujours été vérifiée et elle est dominante en biologie et paléontologie. Mais il existe encore des finalistes  croyant à un but ultime métaphysique ou/et ontologique de l’évolution et d’autres cherchant à perfectionner l'idée d'un équivalent mécanique de la finalité, comme par exemple l'idée que le vivant comporterait une programmation déterministe. Enfin, il existe encore des vitalistes, adeptes du « vitalisme », à l’instar de Lamarck estimant que la vie est irréductible à la matière et qu’il doit y avoir une « force vitale », un principe vital totalement différent des autres principes physiques à l’origine de la vie. C’est cette idée qu’on retrouve dans l’affirmation  religieuse que « Dieu a créé la vie ». Le créationnisme est la croyance que la terre et sa vie ont été créées, essentiellement sous leurs formes modernes, par une puissance surnaturelle (Dieu). La plupart des partisans de la théorie du « créationnisme » nie l'évolution des espèces. Le dernier avatar du créationnisme était la théorie de « l’Intelligent design ».

La doctrine du Dessein intelligent, ou Intelligent Design en anglais, affirme que la vie sur Terre a été créée délibérément par un ou plusieurs agents intelligents (comme Dieu ou les extraterrestres).

Les défenseurs de cette doctrine avance qu'il existe des exemples de complexité (dont l’intelligence humaine) qui ne peuvent être expliqués par la théorie de l'évolution. Et pour que notre univers existe, il faut, selon eux, qu’il ait eu un créateur, doué d’intelligence, animé d’un dessein et d’une intention (Dieu …).

La croisade créationniste

En 1981, une loi votée par 69 voix contre 18 par la chambre de l’État de l’Arkansas, aux USA  précise que « à l’intérieur de l’État, les écoles publiques devront dispenser un enseignement équivalent du créationnisme et de l’évolutionnisme ».

Selon une enquête publiée par l’Association américaine des professeurs de sciences (NSTA), 31 % des enseignants « se sentent contraints d’inclure dans leurs cours des idées liées au créationnisme », la pression venant des parents ou des élèves.

Depuis le 3 mai 2005, une proposition de loi concernant l’État de New York cherche également à imposer l’enseignement de « l’Intelligent Design » (ID).

Les partisans de l’ID évitent soigneusement toute référence qui pourrait paraître de nature théologique. La démarche ID est clairement militante, politique, mais aussi de grande ampleur. Ses discours mélangent exemples pseudo-scientifiques, découvertes bien réelles, discours en faveur de la liberté d’expression.

Cette croisade a d’autant plus de succès que la majorité des américains sont ignorants concernant la théorie de l’évolution. De récents sondages révèlent qu’environ la moitié des Américains croient que les humains ont été créés dans leur forme actuelle il y a quelque 10.000 ans. Une même proportion rejette l’idée que les humains se sont développés à partir d’espèces animales antérieures (National science Board 2000). La plupart des personnes interrogées par un sondage, en 2000, parrainé par « People for the American Way » admettent qu'ils ne savent pas vraiment ce qu'est la théorie de l'évolution.

 

Fantaisies créationnistes face à théorie de l’évolution [218]

Pour comprendre la fausseté des arguments créationnistes, rappelons ce qu’est la théorie de l’évolution.

Trois processus indépendants et leur effet cumulatif interviennent dans le processus de l’évolution des espèces vivantes : la réplication, la variation, et la sélection. La réplication est pour l’essentiel la reproduction. La variation est liée aux changements aléatoires, par exemple les mutations, se produisant dans la descendance, la rendant différente de leurs parents. La sélection est le processus par lequel des individus mieux adaptés à leur environnement ont tendance à être les seuls à survivre, et donc à transmettre leurs gènes. Ces trois processus se produisent continuellement dans la nature. La « transition » (le « passage ») d’une espèce à l’autre peut durer quelques millions d’années et la très grande diversité actuelle des espèces vivantes [219] s’explique par l’immense ancienneté des temps géologiques anciens (les 1ères formes de vie étant apparues, il y a plus de 3 milliards d’années).

La position de la théorie évolutionniste moderne, ou néodarwinisme [220], est que quelques ancêtres des girafes avaient des cous plus longs suite à des mutations survenues au hasard. Ces animaux bénéficiaient ainsi de plus de nourritures, celle-ci étant située en haut des arbres, que leurs congénères ne pouvaient atteindre, avaient donc de ce fait une meilleure santé, vivaient plus longtemps et avaient donc plus de possibilités de s’accoupler et de transmettre à leur descendance des gènes gouvernant un cou plus long. Comme on a pu le constater, beaucoup de changements marginaux, sur une longue période, sont nécessaires pour qu’apparaisse une nouvelle espèce, ou du moins des girafes à long cou.

Elle s’oppose à la théorie évolutionniste de la « transmission des caractères acquis », ou lamarkisme, du naturaliste français Jean-Baptiste Lamark (1744-1829), qui l’a imaginé et qui a été soutenue jusque dans les années 1960 en URSS avec l’ affaire Lyssenko. Selon Lamarck, les ancêtres de la girafe avaient des cous plus courts et les étiraient pour atteindre des feuilles placées en hauteur dans les arbres. Leurs descendants auraient des cous plus longs car les caractéristiques des cous étirés de leurs parents leur étaient transmises. Lamarck pensait que l’évolution vers une nouvelle espèce pouvait se faire en peu de générations, peut-être même en une seule. En fait, les scientifiques on pu constater que les caractères acquis ne se transmettent pas [221]. Si vous soulevez des poids pour augmenter votre masse musculaire, vous ne transmettrez pas de plus gros muscles à votre descendance.

La théorie de l’évolution est souvent mal assimilée, à cause d’idées reçues ou caricaturales, sur elle. En voici quelques- unes.

 

1ère idée reçue « le chaînon manquant »

Les créationnistes  se réfèrent à une certaine idée de la fixité des espèces.  Mais comme, les espèces changent au cours du temps (il n’y a pas de fixité des espèces), il est délicat de définir où finit une espèce et où commence une autre. Actuellement les biologistes préfèrent l’image d’un passage flou et progressif d’une espèce à l’autre.

L’idée d’une chaîne continue (constituée de chaînons) passant du quadrupède au bipède est fausse, car il y a eu des bipèdes frappés d’extinctions et des quadrupèdes toujours présents.

 

2nd idée reçue « L’échelle du progrès »

L’idée de bon nombre de créationnistes est que Dieu et sa création forment une hiérarchie ordonnée allant des choses les moins parfaites, situées en bas de la chaîne, jusqu’aux plus parfaites, partant des roches et minéraux, en passant par les plantes, les animaux, l’Homme, les Anges, jusqu’à Dieu

Les biologistes ne sont pas d’accord sur le fait qu’il y a une tendance évolutive vers la complexité, essentiellement parce qu’on ne s’accorde pas pour savoir comment on définit et mesure la complexité. L'évolution des êtres vivants ne s'effectue pas toujours du plus simple vers le plus complexe, mais aussi vers la simplicité, comme l’ont montré des biochimistes montréalais, grâce aux analyses et la comparaison de l'ADN de 146 gènes communs aux vertébrés et aux espèces animales voisines

 

3ème idée reçue « seules les plus forts survivent »

Quand on parle du « plus adapté », les gens pensent immédiatement à des compétitions entre individus, se battant dans quelque rings de l’évolution, pour la survie et l’accouplement, … les fort survivant, transmettant leurs gène, tandis que les perdants, et toute leur lignée, s’éteignant.

Pour les darwinistes sociaux, le progrès ne peut résulter que de l’élimination d’imperfections humaines, but atteint, selon eux, par la compétition (entre individus), résumé par le terme « survie du plus apte » du philosophe anglais Herbert Spencer, promoteur de la théorie du Darwinisme social. La vraie force d’une espèce résulte de son adaptabilité, de sa flexibilité, fruits de variations génétiques et cognitives.

 

La théorie de l’Inside story d’Anne Dambricourt-Malassé ( à abreger )

Anne Dambricourt-Malassé, une chercheuse du CNRS, paléoanthropologue au département de préhistoire du Muséum national d'histoire naturelle, a publié à l'Académie des sciences en 1988 et en 2006, une nouvelle théorie sur l'évolution de l'Homo sapiens, se basant sur l'étude des crânes fossiles de nos ancêtres ainsi que sur le développement actuel de notre espèce : « l’Inside Story » (Histoire interne). Une hypothèse présentée sous forme de 'découverte' ou de nouvelle théorie de l'évolution très controversée dans le milieu de la paléontologie humaine, voulant remettre en cause la théorie classique de l'évolution par la voie de la sélection naturelle. Selon ces auteurs, Anne Dambricourt-Malassé & Marie-Joseph Deshayes, cette thèse n’aurait aucun lien avec « l'Intelligent Design » (thèse d'une programmation intelligente) et moins encore avec le créationnisme. Sa thèse observe le fait que l’évolution d’un os du cerveau, le sphénoïde [222], ne suivrait pas des règles hasardeuses dans son développement au cours des millions d’années mais une évolution qui irait toujours dans le même sens. Le sphénoïde, un os situé au centre de la base du crâne, jouerait, selon eux, un rôle clef dans l'évolution de notre espèce, et particulièrement dans notre position redressée et la bipédie.Le 28 octobre 2005, la théorie de l'Inside Story a fait l'objet d'un documentaire sur la chaîne de télévision Arte, intitulé « Homo sapiens, une nouvelle histoire de l'homme », qui a été fortement critiqué par deux invités à cette émission, Michel Morange[223] et Pierre -Henri Gouyon[224].

Les critiques de l’Inside design

Depuis 60 millions d’années, le sphénoïde évolue et se replie progressivement, permettant une base du crâne plus courte, un front plus haut, un redressement.

Anne Dambricourt se focalise sur cet os, unique objet de son étude. A aucun moment, elle n’étudie le trou occipital, qui permet l’insertion de la tête sur la colonne vertébrale, ni réalise l’étude comparative des bassins, en pression ou en extension, selon la capacité à la bipédie.

Se basant sur les statistiques affirmant que 70 % des jeunes européens, 80 % des américains, et 95 % des japonais portent des appareils d’orthodontie, elle en déduit que la progression est spectaculaire par rapport aux générations précédentes. Mais pour le savoir, il aurait fallu des statistiques issues de ce passé. Elle n’imagine pas que cette progression provient d’un meilleur dépistage, en particulier dans les pays riches. Les pourcentages annoncés ne concernant que les pays économiquement avancés (l’Afrique, l’Asie, ne sont pas répertoriées), donc aucune déduction scientifique ne peut en être tirée sur les mécanismes de l’évolution.sans doute à supprimer

De plus l’évolution depuis des millions d’années du sphénoïde n’est pas si « linéaire » que cela : il a subi des mutations brutales au cours de son évolution.Anne Dambricourt minimise l’influence du milieu (savane ou forêt, crises du climat, modification de la faune et de la flore …) et avance l’idée d’une programmation dans nos gènes de notre évolution, vers une destination prévue à l’avance (programmation génétique déterministe de l’évolution des ancêtres l’homme vers l’homo sapiens).

Dans cette théorie on accorde un excès de puissance aux gènes, en particulier aux gènes architectes, qui ont pourtant besoin d’un milieu favorable pour s’exprimer. [225].

 

 

 

En conclusion sur le créationnisme.

On ne peut mettre sur le même plan les multiples expériences et observations scientifiques qui confirment l’évolution biologique des espèces, et des thèses qui ne reposent sur rien d’autre que des convictions métaphysiques ou religieuses.

Ajoutous que pour bon nombre de biologistes et paleontologiues comme Stephen Jay Gould ,l’evolution n’a pas de but ou de fin téléologique[226]

Elle est selon eux erratique ,obeissant à une série de lois contingentes[227] et c’est ce qui choque d’ailleurs les créationistes .

Le modèle scientifique de l’évolution est corroboré par desfaits observables et reproductibles comme le principe des mutations ,de la dérive génétique depuis Darwin ,ce qui n’est pas le cas de l’intelligent designe

 

Fraudes en sciences humaines

 

L’assimilation de l’astrologie à une science ou l’affaire du ‘ que sais je ?  de Suzel Fuzeau-Braesch

En 1951, Paul Couderc, astronome de renom publie « L’astrologie », un ouvrage critique sur le sujet, dans la collection « Que sais-Je ?», des éditions PUF. Cet ouvrage aura un grand succès mérité et comptera sept éditions entre 1951 et 1963.

 En 1989, Suzel Fuzeau-Braesch, biologiste, directeur de recherche, publie un nouvel essai sous le même nom (« L’astrologie »),la meme référence,  et dans la même collection.

Or, cet ouvrage assimile l’astrologie à l’astronomie et pour Fuzeau-Braesch l’astrologie est une science comme l’astronomie. Cette malhonnêteté et fraude scientifique tent à donner une caution scientifique à l’astrologie.

 

La « thèse » d’Elisabeth Teissier  [228] 

Lors de sa soutenance de doctorat en sociologie, le 7 Avril 2001, à l’université René Descartes (Paris V), dans l’amphithéâtre « Liard » (le plus prestigieux de la Sorbonne), Elisabeth Teissier a cherché à faire valider l’astrologie comme une vraie science.

Dans le jury, où il n’y avait aucun scientifique, uniquement 5 sociologues[229] et une historienne du moyen-âge, cette historienne Françoise Bonnardel osa déclarer, lors de la soutenance : «  vous donnez dans une annexe de 40 pages des preuves irréfutables en faveur de l’influence des astres ». Ces propos de ce professeur d’université seront suivis par « le rationalisme est devenu sectaire en  refusant l’expérience ». Ces types de propos sont justement ceux dont nous parlions plus haut au sujet du « syndrome du persécuté ». Nous ne reviendrons donc pas sur ces propos anti-science et anti-démarche scientifique.

D’autre part , il est regrettable que les membres du jury n’aient  pas réagi lors de la soutenance lorsque, Elisabeth Tessier a soutenu que « l’astrologie et l’astronomie étaient deux sœurs siamoises » .

Dans cette « thèse » contrairement aux études d’Edgar Morin, il n’y a aucune réflexion sociologique sur les croyances dans l’astrologie, mais un plaidoyer irrationnel en faveur de l’astrologie nullement étayée par de vraies preuves scientifiques irréfutables.

Remarquons d’ailleurs que Colbert en 1682 avait fait preuve de bon sens et de scepticisme en retirant l’astrologie des enseignements de la Sorbonne.


CHAPITRE VIII

Les erreurs et fraudes  en sciences physiques

De nombreuses expériences scientifiques ont conduit à des erreurs d’interprétation dues à de mauvaises manipulations ou à des artéfacts (i.e des illusions). Nous citerons les rayons N de Blondot pour l’eau polymérisée de Deryaguine. Nous renvoyons le lecteur à la page sur la mémoire de l’eau.

Les rayons N.

Un autre exemple connu est la fausse découverte des rayons N. En 1903, René Blondlot, un professeur de l’université de Nancy crut découvrir de nouveaux rayons, qu’il appela rayons N, en hommage à la ville de Nancy. Ces rayons N provenaient d’un tube à rayons X et selon R Blondot, ils avaient la propriété d’accroître l’éclat d’une étincelle de faible intensité entre deux électrodes. Les résultats obtenus par Blondlot étaient conformes aux idées scientifiques de l’époque et furent admis avec beaucoup d’intérêt par la communauté scientifique internationale. Mais Robert William Wood, le célèbre physicien américain, fut sceptique et  publia dans le numéro du 29 septembre 1904 de la prestigieuse revue Nature, les conclusions d’une visite qu'il rendit au laboratoire nancéen de Blondlot. Durant cette visite, un protocole très simple fut employé : l'interposition, à l'insu de Blondlot, d'un objet réputé opaque aux rayons.Pendant cette expérience Blondlot devait  déterminer, en observant l'étincelle, les périodes durant lesquelles R W Wood avait interrompu l'émission des rayons par le corps opaque. Cette expérience simple fut un échec pour Blondot : ni lui, ni ses assistants ne furent capables de trouver, autrement que par le hasard, les périodes durant lesquelles R W Wood interceptait le rayonnement....Comme les résultats de Blondot étaient essentiellement fondés sur l'interprétation de données sensorielles éminemment subjectives (variation de la brillance d'une étincelle par exemple, dès la première expérience, RW Wood affirma que même l'argument de soit-disant objectivité que pouvaient conférer les photographies aux observations de Blondlot ne tenait pas la route. En effet, le temps d'exposition choisi par les expérimentateurs influence considérablement la luminosité de l'objet photographié. Blondlot pouvait choisir au sein des multiples photographies du même phénomène celles qui allaient le plus dans le sens de ce qu'il voulait montrer. La bonne foi de Blondot ne fut jamais mise en cause, par RW Wood, ni même par les nombreux scientifiques.Pour de nombreuses raisons psychophysiologiques (nécessité de travailler dans la pénombre où l'accommodation de l'œil humain entraîne des modifications de la brillance des objets observés, entre autres) René Blondot avait considéré comme un phénomène nouveau ce qui relevait en fait de nombreux artéfacts.d'observation, d'illusions sensorielles et surtout d’autosuggestion plus ou moins inconscientes [230].

Affaire de la fusion froide

Pons et Fleischmann cherchaient à obtenir la « fusion froide » [231] par électrolyse de l’eau lourde grâce une cathode de palladium. Ce métal ayant un taux naturel d’adsorption très élevé en hydrogène et aussi en deutérium gazeux.

Nous rappellerons que l’eau lourde est l’oxyde de l’isotope 2 de l’hydrogène (deutérium).

Cette électrolyse s’effectuait en milieu légèrement acidulé et Pons et Fleischmann espéraient obtenir des concentrations super-critiques en deutérium gazeux dans le palladium. Il faut savoir  le rapport isotopique hydrogène 1 (hydrogène léger) – hydrogène 2 (deutérium) est voisin de 1600 et que l’adsorption sur le palladium est plus élevée pour le deutérium que pour l’hydrogène dit léger.

Si le but avait été atteint, le deutérium aurait donné de l’hydrogène léger et des neutrons. 12 H →     01Neutron + 1 1H    + ( W= ∆m . c2 )

Dans le cas de la  fusion thermonucléaire , il y a  production d’hélium 3 et de neutrons suivant la réaction ci dessous. Mais pour que la réaction se fasse , il faut soit porter le deutérium à haute température (comme dans le cas des bombes H) ou avoir des pressions énormes en deutérium ce qui n’était expérimentalement pas le cas avec une électrolyse d’eau lourde :

   

12 H +12 H       01Neutron + 1 3He    + ( W= ∆m . c2 )

 

La fusion froide n’était sans doute pas une fraude, mais sûrement  une rêverie de 2 chercheurs basée sur un principe théorique irréalisable expérimentalement.

 


Fraudes et élucubrations en sciences physiques

La plupart des « fraudes » en sciences physiques sont plutôt assimilables à des « dérives utopiques » (à des attentes de résultats mirifiques ou irréalistes, prédits par des théories proches des élucubrations scientifiques) de certains chercheurs, qui veulent à tout prix que leur utopie devienne réalité (souvent par espoir de faire la « découverte du siècle » et de devenir célèbres). Et cela a été le cas, par exemple, de la fusion froide ou de l’affaire Priore. Dans le cas des avions renifleurs, l’élucubration s’est transformée à une véritable escroquerie.

 

Mémoire de l’eau

L’affaire de la mémoire de l’eau commence  avec l’article du biologiste français Jacques Benveniste dans la prestigieuse revue Nature de juin 1988. Cet article fit scandale car Benveniste parlait d’eau ayant conservée à des dilutions sub-moléculaires  la mémoire de la molécule d’une solution mère de protéines. La présence de la protéine était mise en évidence par le test de dégranulation. Avec le test, la revue Nature avait publié dans le même numéro un éditorial exprimant de fortes réserves quant à la qualité du travail publié. « Elle prit ensuite un recul plus affirmé pour refuser un nouvel article de Jacques Benveniste en invoquant l’impossibilité de reproduire les résultats, concernant la  mémoire de la molécule d’une solution mère de protéines. La présence de la protéine était mise en évidence par le test de dégranulation des basophiles humains TDBH » [232].

Il est à noter que le test de dégranulation des protéines n’est pas sélectif et qu’il est très sensible et peut réagir avec d’autres molécules.

Prenons par exemple la dilution à 10-30 d’un litre d’une solution contenant 10-3 mole d’une substance active de masse molaire de 10000g.

Dans 1 litre de cette solution, on a un millième de mole soit 6,02 10+20  molécules soit 10 grammes.

Cette dilution à 10-30 correspond à une dilution « hahnemannienne » à 15CH , une unité « hahnemannienne » correspond à un facteur 100 ([233]). 

15 CH correspond à un facteur de dilution de 10 30 (100.15 = 1030).

Le nombre de molécules de la substance après une dilution de 10 30 serait égal à  6,02 10+20 / 10 30 =  6 10 - 10  molécules.

Ceci est absurde, car toute personne sensée admet que la molécule est la plus petite entité d’un corps chimique donné. Si on raisonne en masse, cette solution mère contenant 10-3 mole par litre, correspond à 10g/L. Si on effectue des dilutions à 10-30 avec des volumes de 1 litre à la dernière dilution, il resterait 10-29 g de la substance, soit beaucoup moins que la masse d’un atome d’hydrogène égale à 1,6 10-24 g.

 

Mémoire de l’eau et critiques des expériences de Benveniste

Benveniste, par plusieurs expériences très contestées, a voulu montrer que même avec des facteurs de dilutions de 10 50 d’une solution moléculaire, l’eau gardait en mémoire des molécules. Or ceci est contraire à toutes les lois de physico-chimie car le nombre de molécules par mole est égale à 6 x 10 23 (nombre d’Avogadro).

Selon le Monde daté du 23 janvier 1997, dans une expérience que cite Benveniste, on enregistre à l’aide d’un capteur les signaux des ondes électromagnétiques d’une solution concentrée d’ovalbumine, puis on effectue des dilutions avec de l’eau jusqu’à obtenir un rapport de dilution de 1050. A cette dernière solution, un signal de fréquence et de puissance non définie est envoyé par câble et Internet. Après 20 minutes, la solution aurait gardé en mémoire de l’ovalbumine (test de dé-granulation). Avec ces dilutions d’alchimistes, Benveniste ne tient pas compte du fait que l’ovalbumine est un corps hydrophobe et donne des couches mono-moléculaires en surface et sans doute des couches d’adsorption sur les parois.

Quand Benveniste parle d’ondes électromagnétiques, c’est probablement des signaux électriques compris entre le KHz et le Méga Hz. Même si ces fréquences correspondent à des relaxations diélectriques de la macromolécule, l’effet n’est pas visible car les solutions sont trop diluées. A ces fréquences les pertes d’énergie par conductivité électrique sont plus que prépondérantes pour ces solutions homéopathiques où les concentrations des ions de l’eau sont très supérieures à celles des espèces homéopathiques (les concentrations en ions HO- et H3O+ sont égales à 10 -7 mole pour de l’eau pure).

Tout chimiste analyste connaît les difficultés pour obtenir des solutions diluées contenant moins de 10 -7 mole / l, pour les solutions moléculaires et 10 -10 mole/l, pour les solutions macromoléculaires. A ces dilutions il faut opérer avec une verrerie en quartz ultra propre (nettoyage à la vapeur d’eau osmosée), utiliser de l’eau osmosée pour les préparations des solutions et surtout avoir une minutie hors du commun. Benveniste parle de 25 dilutions successives à 1 % pour arriver à un facteur de dilution de 10 50 (codification homéopathique CH 25).

Il faut se rappeler les expériences de Deryaguine vers les années 1960 avec des capillaires en quartz pour des solutions de polymères. Deryaguine avait cru comme d’autres chercheurs à l’existence d’un polymère de l’eau. Deryaguine était de bonne foi. Mais par des analyses en infrarouge, il s’est avéré que le polymère de l’eau était un complexe de la silice SiO2, n H2O provenant de la solubilisation très partielle du verre.

Georges Charpak avait accepté de faire vérifier par une équipe de l’Ecole Normale Supérieure les expériences de Benveniste. Toutes ces contre-expériences ont donné des résultats nettement négatifs et il est regrettable qu’il y ait eu un silence des médias à ce sujet.

 

Les explications les plus probables au fait que les expériences de Benveniste marchent parfois sont :

 

A) Mauvaises préparations de solutions.

B) Absorption de molécules actives sur les parois, et désorption lors d’une nouvelle dynamisation si le flacon est réutilisé.

C) Non contrôle de la pureté de l’eau employée.

D) Formation de couches mono- moléculaires en surface.

E) Présence du complexe SiO2, n H2O.

 

D’autre part, l’excipient joue peut-être un rôle actif par ses impuretés qui, pour elles, sont présentes contrairement au produit dilué à CH 12 ou plus. Cette doctrine de la mémoire de l’eau a été créée, à notre avis, pour valider la doctrine homéopathique et promouvoir l’homéopathie et les produits homéopathiques.

 

Antoine Priore (1911-1983) et sa machine anti-cancer [234]A revoir par EV

Antoine Priore naît en 1912 à Trieste, en Italie. À dix-huit ans il est diplômé d'une école d'électricité, puis il suit des cours à l'École supérieure d'électronique de Bologne. Pendant la guerre, il est officier radariste dans la marine italienne. En février 1944, il est employé à Bordeaux à la base sous-marine allemande. Il découvre que des oranges, oubliées durant des semaines derrière un radar, n'ont pas moisi. Les ondes électromagnétiques auraient donc, à ses yeux, des « propriétés antibiotiques », et on pourrait inventer un système de stérilisation des fruits et légumes par micro-ondes.

A la fin de la guerre, il s'installe à Bordeaux, où il ouvre un petit atelier de réparation radio-électrique. Il fabrique son premier appareil, qui émet sur des longueurs d'ondes courtes et ultra-courtes, de dix centimètres à quatre-vingt mètres, avec lequel il parviendrait, selon ses dires, à faire pousser des plants de lentilles, de tulipes ou d'asparagus trois fois plus haut que les plants témoins. Inversement, certaines longueurs d'ondes stopperaient la croissance et tuent la plante en deux semaines. Il parviendrait aussi à faire éclore des œufs, deux jours avant les œufs témoins, à faire grandir plus vite des poussins, et à faire vieillir du vin.

 En 1960, le vice-doyen de la faculté de médecine accepte qu'une étude en laboratoire soit confiée à deux jeunes chercheurs, Biraben et Delmon, qui travaillent sur des tumeurs T8 greffées sur des rats, toujours mortelles.

Au laboratoire de la faculté de médecine de Bordeaux, des expériences sur des rats avaient donné des résultats positifs sur des sujets auxquels on avait inoculé des tumeurs cancéreuses T8 de Guérin. Les rats traités à l’appareillage de Priore furent guéris tandis que les rats non soumis à l’appareillage moururent au bout de quelques semaines

 

Le 1er juin 1962, Priore dépose un brevet pour l’utilisation de sa machine dans le cadre d’un traitements anti-cancéreux, parlant d’un traitement des cancers par des supposés ions positifs sans préciser lesquels et transportés  par une hyperfréquence porteuse dont la fréquence n’est pas définie.

Dès le départ Priore entoure sa machine du plus secret et il travaillera toujours ainsi jusqu’à sa mort. Dans ses écrits, il ne parle à aucun moment de la fréquence de l’onde [235].

 

En 1972, le Premier ministre Chaban-Delmas lui avait permis l’obtention d’une subvention de trois millions et demi de francs, pour la fabrication d’une machine Priore, de forte puissance

En 1978, Jacques Chaban-Delmas alors  maire de Bordeaux, autorise Priore à travailler dans les laboratoires de l'abattoir municipal. On lui parle alors des travaux du biologiste Charles Laville, auteur en 1928 d'un livre intitulé Le Cancer, dérangement électrique.

 

D’après le Pr. Lacassagne, les rats n’étaient pas atteints d’une tumeur naturelle mais artificielle, une tumeur greffée n’étant pas équivalente à une tumeur naturelle, où l’impact est plus profond. Or un rayonnement micro-ondes détruit les cellules cancéreuses superficielles par échauffement. Une lampe infra-rouge ou un générateur à rayons X aurait certainement donné des résultats identiques à moindre frais.

 

Fort de ses résultat, Priore contacta le monde politique et scientifique. Avec l’aide de fonds très importants de la Délégation générale à la recherche scientifique, un appareil fut construit à Bordeaux et les résultats sur l’homme furent décevants.

 

Priore avait surestimé ses compétences mais réussi à convaincre de nombreuses personnes, durant longtemps, dont Jacques Chaban Delmas alors Premier ministre et Maire de Bordeaux, ainsi que André Lwoff, prix Nobel de médecine.

Priore  est mort oublié en 1983 mais a encore des émules.

 

Pour mention, il déposa le brevet pour l’utilisation suivante : « en état d’équilibre physico-électrique normal, le noyau cellulaire est en charge positive mais peut devenir à surcharge négative, par suite de phénomènes analogues à cette polarisation…l’invention permet notamment aux organes atteints de leur inversion de leur potentiel électrique, en particulier dans le cas de surcharges négatives des noyaux cancéreux de retrouver leur équilibre initial. Expérimentalement, des ions positifs véhiculés par une onde porteuse en haute fréquence devaient corriger l’excès de charges négatives sur la tumeur cancéreuse ».

 

Cette description est du charabia de quelqu’un qui ne connaissait pas la physico- chimie et la biochimie. Par exemple la notion de « potentiel physico-chimique » est inconnue des biochimistes et des physico-chimistes, et il y a une confusion avec la  polarisation bipolaire de certaines bio-molécules.

 

Les avions renifleurs ou le projet Aix [236]

Le but de ces avions était de rechercher de nouveaux gisements de pétrole par une émission réception d’ondes hertziennes sur des terrains au sous-sol profond ou sous la mer. L’affaire avait été orchestrée en grande partie par Pierre Guillaumat président d’ELF AQITAINE au moment des faits de 1975 à 1979 et sur la pression d’une société italo-belge FISALMA dont le directeur était le Comte de Villégas assisté d’un universitaire italien Aldo Bonnassoli.   Valéry Giscard d’Estaing alors président de la République se montra très sceptique pour une subvention de l’Etat à ce projet ambitieux.   Le procédé avait pour objet  d’étudier l’écho d’ondes hertziennes d’un objet métallique projeté d’un avion sur le sol ou dans la mer et d’observer le signal émis pour déterminer ou pas une présence d’hydrocarbures. Une première expérience eut lieu le 8 mai 1979 à Lacq, en présence d’André Giraud, ministre de l’industrie et de certains responsables des sociétés d’hydrocarbures. D’après M. Giraud les conditions d’expérience étaient fort étonnantes. Selon lui, à vue d’œil, cela « transpirait » la plaisanterie.

Une seconde expérience eut lieu avec 5 experts scientifiques le 24 mai 1979. Lors de cette expérience il y avait Aldo Bonnassoli « l’inventeur » et Jules Horowitz du CEA, quatre techniciens d’ELF, et Daniel Boya. Normalement, on place un objet, un dessin, un livre derrière la cloison et on fait apparaître l'image sur l'écran de l'appareil Oméga. Ici, Horowitz emploie une mire de forme complexe, qu’il place de l'autre côté du mur. L'appareil ne fait apparaître qu’une ligne droite oblique traversant l'écran. Après un 2° essai infructueux, avec des mires placées dans des enveloppes, cette fois inconnues de Bonnasolli, Monsieur Horowitz proposa de mettre une simple réglette graduée derrière le mur. Ce qu’il fit, mais à l’insu de Bonnassolli, il l’a partiellement rompue et tordue de manière à former un V, aux branches de longueurs inégales. L’image d’une règle parfaitement droite parut sur l'écran, ce qui était la preuve de la supercherie. «

Ces expériences étaient toutes truquées. En effet, lorsqu’il y a  des couches importantes d’eau, aucun rayonnement Radar ne peut traverser plusieurs centaines de mètres d’eau sans être totalement absorbés sauf pour les neutrinos, mais ceux-ci n’ont pas d’ondes de retour . L’appareil OMEGA, un générateur susceptible d’enregistrer des images, était truqué. En effet, des images de supposés gisements étaient enregistrées au préalable et sorti à la place d’enregistrements négatifs.

Cette escroquerie  de Fisalma a coûté à la société ELF plus de 140 millions de  francs en 1979 [237].

L’affaire des avions renifleurs fut certes une fraude scientifique, mais  surtout une formidable arnaque financière.

 

René-Louis Vallée et la « théorie synergétique »

R. L. Vallée, ingénieur Sup Elec, édite, en 1970, un livre « L'analyse binaire » aux éditions Masson, apprécié des spécialistes automaticiens. Puis il écrit, dans la foulée, son second livre « l'énergie électromagnétique et gravitationnelle » édité chez Masson, en 1971, base de ce que M. Vallée appellera plus tard la « Théorie synergétique ». Dans ce livre, il expose ses considérations sur l’évolution actuelle de la science physique, en particulier la relativité, la mécanique quantique, qu’il conteste, et ses propres idées (non relativistes) destinées à remédier à cette évolution. Dans cet ouvrage, aux idées paraissant originales, sont présentées quelques « démonstrations mathématiques », mais sans liens entre elles (ce que l’on pourrait appeler des « îlots mathématiques » isolés). Masson ne le vérifie pas et l'édite.

En 1973, il affirme qu’un phénomène observé dans les dispositifs de recherche sur la fusion thermonucléaire [238] est la confirmation de sa théorie. Cette dernière aurait prévu, selon lui, l’existence d’une « énergie diffuse », énergie inépuisable, universelle, cachée dans l’espace. Il affirme alors que, par un dispositif expérimental simple, on pourrait capter cette énergie et éventuellement se passer ensuite de toutes nos sources d’énergies actuelles. 

Un jeune belge Eric d’Hoker réalise le dispositif expérimental, et croit vérifier les affirmations de RL Vallée [239] [240]. Mais en suivant les indications précises de M. René-Louis Vallée, M. Gréas, chercheur en physique théorique et directeur de laboratoire à l’Université Claude Bernard de Lyon, infirme l’expérience du jeune belge. Puis Francis Kovacs, sous la supervision de Jean-Marc Lévy-Leblond [241], réalise aussi la même expérience, à l'UER de physique de Paris 7 et arrive aux mêmes conclusions : aucune preuve du « phénomène de captation d’énergie diffuse » n’est mise en évidence [242].

Par la suite, se crée un comité de soutien [243] autour de M. Vallée, persuadé de l’existence d’un complot du lobby nucléaire et du CEA, contre sa théorie.

 

Citons encore quelques conceptions physiques pseudo-scientifiques extravagantes, plus anciennes, comme la comoslogie glaciale d’ Hörbiger, les théories de la Terre creuse et concave.

 

Théorie cosmologique de la « glace éternelle » d’Hanns Hörbiger

Hans Hörbiger (1860-1931), n’ayant pas les moyens de financer ses études supérieures, a commencé son parcours professionnel en tant que dessinateur industriel pour finir ingénieur frigoriste. En 1912 avec l'astronome amateur Philipp Fauth, il publia un une théorie sous le titre «Glazial-Kosmogonie » ou « lutte séculaire entre le feu et la glace », auquel il a travaillé depuis 1894 [244]. Selon sa thèse [245],  jamais reconnue par la science, la plupart des corps de l'univers se composent de glace y compris la Lune. Pour Hörbiger il existait un cycle historique qui se répétait tous les 700 ans. Quatre satellites de la Terre se seraient succédé, les trois premiers s'écrasant sur notre planète à la fin des trois grandes ères géologiques

a)      une première lune à la fin du Primaire, permettant l'apparition des insectes géants et de végétaux tout aussi démesurés

b)       une seconde lune, provoquant la fin du Secondaire, qui serait liée à l'apparition des premiers hommes.

c)      une troisième lune provoquant l'Apocalypse, la fin de l’Atlantide, à la fin du Tertiaire,

Sa « théorie ubuesque  » le rendait peu crédible aux yeux des astronomes, mais certains dignitaires nazis (Heinrich, Himmler, Dietrich, Eckart …) s’y sont intéressés du fait qu’elle accréditait les thèses racistes du nazisme.

 

Théorie de la Terre creuse

Il y a eu plusieurs théories de la Terre Creuse, dont celle de l’astronome Edmund Halley au XVIIa vérifier  siécle . Mais en général, l’expression « Terre creuse » fait souvent référence à des théories ésotériques presque toujours associées à l'idée que la Terre possède une surface interne habitable. Ce ne sont pas des « théories » scientifiques, pour plusieurs raisons :

1) la Terre aurait tendance à s’écrouler sur elle-même, sous l’effet des forces de gravitation très puissantes (liées à sa masse actuelle)..

2) La force centrifuge due à la rotation de la terre pourrait, en théorie, attirer les habitants de la Terre creuse, vers l'extérieur

Selon la théorie mathématique du potentiel gravitationnel d'Isaac Newton, la force gravitationnelle est nulle à l'intérieur d'une coquille sphérique, Donc, les êtres qui vivraient à l'intérieur ne subiraient aucune attraction vers l'extérieur, et ne pourraient donc pas se maintenir sur le sol.

 

Ces doctrines sont dénouées de toute vérité scientifique[246]  .

 

Théorie de la Terre concave

Plusieurs écrivains allemands du XXe siècle, dont Peter Bender, Johannes Lang, Karl Neupert et Fritz Braun, publièrent des travaux défendant la théorie de la Terre creuse concave (Hohlweltlehre). Pour cette dernière théorie, nous vivons à l'intérieur d'un monde creux dans lequel c'est la force centrifuge et non la gravité qui nous maintient au sol, et l'univers que nous voyons n'est qu'une illusion qui pourrait être produite par des déviations de la lumière.

Soutenue par des fonctionnaires de haut rang allemands, le Dr. Heinz Fischeraurait pointé des téléscopes et détecteurs infrarouges, sur l'île de Rügen en avril 1942, vers le ciel, afin de tenter d’espionner la flotte britannique stationnée dans la base de Scapa Flow, en Ecosse.

 


 

CHAPITRE IX

).

Fraudes et élucubrations archéologiques ou archéomania

Il faut distinguer les interprétations fantaisistes sur certains sites archéologiques (Nazca, Ile de Pâques, Tiahuanuco,etc ….) et de la confection frauduleuse de fausses antiquités comme celles réalisées par l’israélien Oded Golan et son équipe.

Le mythe des civilisations inconnues ou perdues (Atlantide, Lémurie-Mu …) est revenu en France vers les années 1960 grâce aux ouvrages de la collection noire et or « Les énigmes de l'univers » dirigée par Francis Mazière, chez Robert Laffont et la collection rouge, « l’Aventure mystérieure » aux éditions « J’ai lu ». En particulier ; grâce à « Fantastique Ile de Pâques », de Francis Mazière et « Histoire inconnue des Hommes depuis 100 000 ans » de Robert Charroux. Ces livres sur Tianhuanaco et l’Ile de Pâques ont eu beaucoup de succès, mais ont créé un mythe et des histoires fantastiques sur des sites réels, totalement éloignés de la réalité archéologique de ces sites.

Ces monuments ont été construits avec une  métaphysique et une symbolique qui nous échappe souvent. 

« Pour un archéologue, à titre d’exemple, un morceau de céramique cassé enfoui dans la terre,dont les dessins varient avec le temps,nous indique comment se sont modifiées les idées sur l’art,parce que l’art en tant que forme d’expression d’une culture ,révéle les conceptions qu’elle a du monde

Nous archéologues, nous pensons que l’archéologie en tant que science sociale ne peut etre opposée à la réalité du présent et que pendant qu’on recherche des explications sur le parcours historique des hommes, elle doit se compromettre pour les faire devenir utiles dans la recherche d’un futur meilleur et faire des propositions.L’archéologie est un instrument du passé, nous travaillons sur un devenir historique.C’est la dialectique au service de l’homme.En France la situation est particulièrement grave.

 Grâce aux programmes d’études établis par Gerome Carcopino alors qu’il était secrétaire d’état à l’éducation nationale sous Pétain,l’archéologie a pris de grandes distances avec la science et à présent nous parlons du patrimoine   de l’archéologie.Le vrai patrimoine d’une nation est son parcours historique et non les objets qu’ont  laissés ses prédécesseurs.  Les objets nous servent à nous les archéologues pour comprendre le mode de production, mais hors de son contexte cet objet devient nul »  [247].

 

Sites occidentaux

Sites à mégalithes européens 

En Europe depuis plusieurs siècles, les légendes celtes autour de certains sites druidiques restent tenaces. A Carnac, les dégradations des menhirs enfoncés dans la terre ont été relativement faibles car pendant longtemps les superstitions ont freiné l’accès au site.

La disposition de ces alignements nous échappe car nous n’avons ni stèles explicatives, ni inscriptions et hiéroglyphes les accompagnant. Nous n’avons que peu de connaissances sur les dolmens, sur les cercles de pierres levées, comme à Stonehenge. Certains tenants de « l’archéologie mystérieuse » ont même vu dans ces pierres des météorites ou aréolithes venus de l’espace. Or l’analyse de composition chimique et géologique de ces pierres prouve qu’elles proviennent des régions environnant le site archéologique.

 

Stonehedge

Stonehenge est un monument megalithique d'âge du bronze situé à environ 13 kilomètres au nord de Salisbury (sud de l’Angleterre). Il se compose de terrassements entourant une disposition circulaire de grandes pierres dressées. Il est l'un des emplacements préhistoriques les plus célèbres dans le monde.

 Les archéologues pensent que la majorité des pierres dressées ont été érigées entre 2500 et 2000 avant JC.

Autrefois Stonehenge était appeler au moyen age la « danse des géants », à l’époque certain y voyait un lieu de culte païen et aujourd’hui des groupes de Druides, chamanes, paganistes le revendiquent. Certains y ont vu, comme pour les menhirs ou le site de Carnac, en Bretagne, un point de convergence des « champs de force telluriques ».

Certains ont cru voir un Ovni au dessus de Stonehenge durant l'été 1976. Un « crop circle » a été réalisé à 60 km de Stonehedge à la même époque. Immédiatement un rapprochement a été imaginé entre OVNI et Stonehenge.

 

Sites orientaux

 

Pyramides  du plateau de Gizech,

De tous les vestiges monumentaux que nous ont légués les Égyptiens de l'Antiquité, les pyramides, et notamment les trois grandes pyramides de Gizeh, sont à la fois les plus impressionnants et les plus emblématiques de cette civilisation.

Ces trois pyramides sont de Keops, Kephren et Mikerinos. Celle de Keops la plus grande a été considérée  comme la septième merveille du monde .

Ces pyramides sont des tombeaux des rois, des reines et des grands personnages de l'État. A l’intérieur il y a une ou plusieurs chambres internes reliées par des couloirs.

L'égyptologie est née au  XIXe siècle après que Champollion ait put déchiffrer les hiéroglyphes Tout d’abord  certains égyptologues (comme Selim Hassan) ou archéo-astronomes (comme Robert Bauval) ont proposé  une théorie selon laquelle il existerait une corrélation entre la position et l'orientation des pyramides de Gizeh et la position des étoiles et notamment de la constellation d'Orion.

 L’orientation des pyramides correspondait plutot à une position par rapport au soleil à  une date commémorative du pharaon ( anniversaire ou début de régne sans doute ).

Vers les années 1920 , plusieurs expéditions ont échoué par décés des explorateurs ,et on a parlé injustement de la malédiction des pharaons .pour justifier leur mort [248]

 

Depuis les études de Dr Stenger Philippe,on admet que la maladie des archéologues est due une alvéolite allergique intrinseque,c’est à dire à un problème imuno allergique du à l’inhalation de produits d’origine animales ou végétale dotée de propriétés antigéniques.

C’est au moment de l’ouverture des sarcophages que les archéologues auraient inhalé ces vapeurs

 

cTemple de Baalbek au Liban

Ce temple se situe dans le niveau moyen de la maçonnerie du mur externe de l'acropole de Baalbek au Liban, construit à l’époque hellénistique. A cette époque, entre 333 à 64 avant J.C., il y a trois grandes pierres, de 750 tonnes, chacune, 20 m de long, 4 m de haut, par 2,2 m de profondeur. Et tout proche du temple, dans la carrière Cheikh Abdallah, ayant servi à alimenter en bloc, le temple, on retrouve un autre bloc d’une taille aussi considérable que celle des 3 autres.

Certains ont tenté d’expliquer le transport de ces trois blocs par la présence d'extraterrestres.

 

Sites sud-américains 

Concernant, les sites d’Amérique du Sud (Nazca, Tianhuanaco, Chavin, etc…) et ceux de l’Ile de Pâques, il faut avoir beaucoup d’imagination pour voir une réalisation extraterrestre.

 

Site de Nazca.

Ce site représente des dessins géométriques d’animaux (oiseaux ou puma) ou des tracés de formes géométriques (longues lignes, trapèzes, spirales). Il est situé dans un désert au Pérou à 300 Km au sud de Lima et une cinquantaine de kilomètres de la cote et de la chaîne des Andes. L’ensemble de ces formes géométriques, ne peut être observé que d’avion. Certains dessins mesurent plus de 200 m de long. Ce lieu a été probablement un centre religieux de la civilisation nazca qui a fleuri entre –200 JC et 600 JC. Certains y ont vu des pistes pour vaisseaux extraterrestres et, pour certains dessins, des messages destinés aux pilotes de vaisseaux interplanétaires.

 En fait, ces tracés correspondaient aux trajets,  que suivaient les prêtres lors des  processions. Chaque trajet suivait les traits de l’animal divinisé selon les recherches méthodiques de Guisepe Orifici [249].

 

Site de l’Ile de Pâques 

Découverte, en juillet 1721 par le hollandais Jacob Roggeveen et hispanisée en 1770, elle a une forme triangulaire de 118 km2 et se trouve à 3700 Km des côtes chiliennes. Actuellement l’Ile de Pâques,  ou Rapa Nui,  est chilienne et elle est peuplée d’environ 1100 pascuans. A l’est de l’île se trouve l’ancien volcan Rano Raraku, le centre de l’île est jonché de blocs de lave regroupés en petits murets. On y a recensé environ 300 statues, appelées Moais,leur taille se situe en général entre 4 et 10 mètres. Ces sculptures, datées entre 850 ans après J.C. et le 16° siécle, représentent :

- des figures humaines.

- des hommes oiseaux.

- des sculptures anthropomorphes..

Une étude de Jean Dausset sur les rhésus sanguins des populations a démontré que ces populations étaient bien d’origine polynésienne [250].

Actuellement, il n'y a pas beaucoup d'arbres sur cette île pauvre en végétation. C'est une terre dénudée, très aride, balayée de façon quasi permanente par des vents très violents, empêchant l'île de posséder une végétation importante. Mais des études de pollens enfouies dans la vase du lac de cratère du volcan Rano Kano, ont montré que de grandes forêts existaient,il y a encore plusieurs siècles. Selon les hypothèses archéologiques les plus probables, les statues ont été transportées à l'aide de rondins de bois, du volcan, lieu d’extraction des pierres, à leur lieu d'érection (cette technique laborieuse, l’une des plus probables, pourrait expliquer la disparition des forêts qui couvraient l'île avant l'arrivée des habitants).

Toutes les données archéologiques [251] contredisent aujourd’hui les hypothèses délirantes de « l’archéologie mystérieuse » en particulier, celle du « coup de main des extraterrestres » pour aider les habitants de l’îlejjj à transporter les Moaïs, comme l’affirme Robert Charroux [252] (tandis que Francis Mazière parle de légendes sans les approuver).


 

Site de Tiahuanaco ( Tiwanaku pour les anglo-saxons)

Le site bolivien de Tiwanaku proche du lac Titicaca était un site de prêtrise, que les archéologues situent actuellement entre 1200 av. J.-C et 1187 de notre ère. Tiwanaku s’est devellopé en cinq étapes jusqu’à son effondrement en 1187.

Sur la porte du soleil on peut admirer un motif d’un personnage ailé d’un mètre de haut symbolisant l’ancienne divinité du Puma avec le Soleil.

C’est un transfert symbolique de la deuxième époque de Tiwanakuà la consolidation de son état. Dans ce symbolisme,le Soleil represente l’autorité centrale.

Certains ont avancé que le site aurait été créé par des vikings aidés par des templiers [253]. D’autres tels que Rolf Müller [254] et Arthur Posnansky [255] ,feront remonter les plus anciennes constructions de la cité, à 15000 ans avant J.C., certaines constructions apparaissant comme des quais et se trouvant à 18 km du lac de Titicaca, époque où le lac aurait longé ces constructions. Pour eux, des dessins et gravures d'animaux sur la Porte du Soleil représenteraient une espèce d’éléphant éteinte à la fin du pléistocène c'est-à-dire vers 12 000 ans avant JC. Thèse récusée notamment par le professeur Charles E. Orser, Jr., montrant que les calculs d’ Arthur Posnansky sur l’alignement de Tiwanaku sur le solstice d’été sont faux [256].

Certains y ont vu l’intervention d’extra-terrestres, ce que réfute Simone Waisbard [257]. Selon elle, ce n’est pas parce que des anges sont représentés dans nos églises, qu’ils existent. D’ailleurs aucun tenant de « l’archéologie mystérieuse » n’a affirmé que nos églises proviennent d’une civilisation galactique ou que ces représentations d’anges sont celles d’extraterrestres.

 

La Citadelle de Cuzco au Pérou

La citadelle de Sacsayhuamán (du « faucon satisfait ») fut construite sur une colline qui domine la ville de Cuzco. Sa construction dura 70 ans et nécessita le travail de plus de 20.000 hommes pour amener les pierres des carrières situées à 20 kilomètres de Cuzco, les tailler et les assembler. Ses murailles externes s'élèvent à plus de 9 mètres et certains de ses blocs pèsent plus de 350 tonnes.

Les blocs cyclopéens des murs de la citadelle de Cuzco s’agencent au millimètre près. Ce fait a souvent étonné les visiteurs et a été l’origine de nombreuses conjectures plus ou moins farfelues pour tenter d’expliquer comment des blocs aussi lourds ont pu être ajustés ensembles au millimètre près[258].

Nos critiques concernant les thèses fantaisistes et fantastiques archéologiques.

Erich Von Daniken [259] proclame que les extra-terrestres ont visité la terre dans les anciens temps, qu'ils sont à l'origine de la civilisation humaine.

Selon Robert Charroux [de son vrai nom Robert Grugeau], des civilisations identiques ou supérieures (au niveau technique), à celles d’aujourd’hui, auraient déjà existé. Pour lui, l’Amérique précolombienne aurait connu une civilisation techniquement très évoluée, ayant sombrée suite à de grands conflits. Aucune de ces « affirmations » sont corroborées par les découvertes archéologiques actuelles.

En fait, l'agencement précis entre blocs contigus de la citadelle de Cuzco, qui avait excité l’imagination de Robert Charroux, peut être expliqué par l'utilisation de gabarits encastrables les uns dans les autres, en même temps que dans les blocs à tailler.

 

 

Confection frauduleuse de fausses antiquités

Les exemples de fraude sont nombreux. Et parmi les  faussaires, on peut considérer Oded Golan, comme le plus grand faussaire des années 1960 à 1990.

 

Les faux d’Oded Golan

Oded Golan (né en 1951 à Tel Aviv) collectionneur et antiquaire israélien,  a abusé de grands collectionneurs et musées du monde. Oded Golan ancien ingénieur israélien, passionné d’archéologie, a utilisé ses  connaissances d’araméen et d’ancien hébreu, pour «  confectionner   » plusieurs fausses « antiquités ». Or de nombreux  musées ont  fait appel, en toute confiance, à ce collectionneur réputé et amateur averti, pour expertiser maints objets et déjouer les contrefaçons sur le marché noir des pilleurs de tombes.

 Leurs  découvertes ont  suscité de nombreuses controverses.

Il y eu ;

 La « Pierre gravée du roi Salomon » (ou tablette de Joachaz),où aurait été  gravée l'Inscription Joachaz sur une tablette décrivant, en hébreu ancien, la réparation faite au Temple de Salomon sous le règne du Roi Joachaz.

L’ossuaire de Jacques, frère de Jésus.

 

La « Pierre gravée du roi Salomon » (ou tablette de Joachaz) 

En juillet 2001, un mystérieux détective privé montre à deux scientifiques israéliens une tablette de calcaire, sur laquelle est gravée une inscription en hébreu ancien. Cette tablette apporterait enfin la preuve archéologique de l'existence du temple de Salomon.  Après une enquête de 9 mois, menée par un archéologue israélien de l’IAA (l’Autorité Archéologique Israélienne), la tablette est finalement retrouvée chez Oded Golan. Elle constate que si la pierre est bien ancienne et pourrait provenir de la région de Jérusalem, la patine de sa face arrière, elle,  ne correspond pas, par sa composition, à celle de sa face avant. La plaquette de Joachaz était bien un faux.

 

L’ossuaire de Jacques, frère de Jésus.

 L’autre mystification d’Oded Golan fut celle de l’ossuaire de Jacques, frère de Jésus, une urne funéraire en calcaire. Sur cet ossuaire dont Oded Golan se disait le propriétaire, était gravée, en araméen, l'inscription : « Ya'akov bar Yosef akhui d'Yeshua », c'est-à-dire : « Jacques, fils de Joseph, frère de Jésus ». « L'ossuaire de Jacques » fut  exposé au Musée Royal de l'Ontario (Canada) du 15 novembre 2002 au 5 janvier 2003, avec l’accord de l’Autorité des Antiquités israéliennes (IAA)  et vu par 100 000 visiteurs. L’origine douteuse de cet ossuaire a rendu perplexe un grand nombre d’archéologues, et en juin 2003, un comité d'experts archéologues israéliens constata que l'ossuaire qui aurait servi à recevoir les os du frère de Jésus était  un faux. En effet si l'ossuaire est de l'époque de Jésus, l'inscription gravée a été ajoutée récemment, avec des outils modernes et vieillie par l’ajout d'une émulsion de calcaire. Cette constatation a été approuvée, le 25 juillet 2003, par  une commission d'experts[260].

 

Epilogue de l’affaire des faux d’Oded Golan

Oden golan a été arrêté le 24 décembre 2004 en Israel avec Robert Deutsch un expert épigraphiste, et Shomo Cohen un collecteur pour usage de faux.

 

L’affaire de Glozel

En mars 1924 aurait eu lieu la « découverte », par un instituteur et archéologue amateur, M. Clément, et par le propriétaire du terrain, Claude Fradin, avec son petit-fils Emile Fradin, d’une « tombe paléolithique », dans le hameau de Glozel, situé à une vingtaine de kilomètres de Vichy.

Dans cette « tombe », M. Clément  révéla qu’il aurait  prélevé une collection unique d’objets préhistoriques  outils de pierre, galets gravés, os, et surtout des pots de céramiques de grande taille ainsi que des tablettes d’argile couvertes de caractères de type phénicien. M. Clément incita alors un fouilleur amateur local de Vichy, le docteur Morlet, à s’intéresser à cette découverte. Pour ce dernier, les objets trouvés dataient d’entre 12000 et 15000 ans. Mais devant le grand nombre d’invraisemblances de ses affirmations, le docteur Morlet ramènera l’âge de cette collection à 8000 ans.

Si les tablettes de Glozel avaient été authentiques, elles auraient fourni la preuve que l’écriture alphabétique aurait été inventée en occident, il y a 8000 ans, bien avant l’écriture phénicienne. L’origine orientale de l’écriture alphabétique était admise en 1920 par la majorité des archéologues.

En février 1928, une expertise judiciaire est menée sur le site et chez les protagonistes de la « découverte ». Une perquisition a lieu au domicile d’Emile Fradin, receleur des « objets  préhistoriques »  et créateur du premier musée  de Glozel.

L’expertise faite sur une des tablettes, avec l’aide du matériel le plus performant de cette époque, a conclu à une fabrication récente de  tous  les objets et mobiliers préhistoriques. L’expert de l’identité judiciaire, M. Bayle, a noté la présence de fibres d’étoffes teintes et d’un badigeon d’argile, destiné, semble-t-il, à adoucir les contours des gravures.

En 1974, des datations par la technique de thermoluminescence (voir encadré ci-après) de quelques céramiques de Glozel, ont été effectuées, à la demande du physicien danois Vagn Merjdahl et du britannique Hugh McKerrel, aux laboratoire d’Edimbourg. Puis elles ont été reprises, aux laboratoires de dosimétrie du CEA de Fontenay-aux-Roses et de Gif-sur-Yvette, par H. François, G. Portal et G. Valladas.

Les premières séries de mesures furent peu concluantes, à cause de l’imprécision des résultats due à la jeunesse de cette technique appliquée à l’archéologie, aux perturbations multiples affectant le comptage, à la nature du sol et des eaux souterraines du lieu d’enfouissement, à l’ancienneté de leur exhumation. Tout cela a incité les physiciens à reprendre ces expériences en prenant soin de tenir compte des facteurs de troubles successivement révélés, dont le dernier tient à la nature d’un dégraissant mêlé à l’argile découvert par les experts. Grâce à ces nouvelles expertises, une distinction de dates, allant de -350 avant JC jusqu’au XVIIIe° siècle, s’est faite entre deux familles chronologiques, toutes les deux étant sans rapport avec la préhistoire ou l’antiquité.

Ces dates étant à mettre en relation avec le four d’un verrier, retrouvé sur place sur le lieu de fouille [261].

La seule conclusion tirée de ces expériences est que ces tablettes n’étaient ni préhistorique ni d’époque néolithique. Un  certain nombre d’arguments font douter de l’authenticité de la « découverte » :

a)      l’absence de couches archéologiques sur le site, malgré l’éventail de dates possibles pour les objets découverts,

b)      la fraîcheur et l’état de conservation des découvertes, comme celles des « os magdaléniens », malgré l’acidité du sol du lieu de fouille, à Glozel,

c)      les barbes arrondies et irrégulières, presque orthogonales à l’axe, des harpons exposés au musée de Glozel, qui en font des armes totalement inutilisables…

Mais Robert Charroux [262] était tout de même parvenu, selon  une certitude inébranlable, à trouver un chaînon entre notre civilisation actuelle et celle hypothétique de Glozel.

 

La thermoluminescence (TL)

 

La thermoluminescence est émission lumineuse de faible intensité, émise par certains matériaux (céramiques …) lorsqu’ils sont chauffés. Celle-ci s'explique par le fait que des électrons sont libérés régulièrement sous l’effet de la radioactivité naturelle ou non, puis piégés par des défauts de la structure cristaline.  En augmentant la température du cristal, les électrons piégés sont alors libérés et ont la possibilité de se recombiner aux atomes desquels ils avaient été séparés par les impacts radioactifs. Lors de cette recombinaison, ils perdent de l'énergie qui apparait  sous la la forme d’une luminescence.  Grâce à cette technique on obtient :

 

. la dose archéologique (ou géologique) : c’est à dire la quantité d'énergie par unité de masse stockée par le cristal, depuis sa dernière chauffe. Celle-ci provenant de la désintégration des éléments radioactifs contenus dans le cristal et dans son environnement. 

. la dose annuelle : quantité d'énergie par unité de masse accumulée en une année par le cristal.

. la dose archéologique est déterminée en comparant la thermoluminescence naturelle des cristaux à celle induite au laboratoire par une dose connue (grâce à l’emploi d'une source radioactive calibrée). La dose annuelle est généralement déduite des concentrations en radioéléments de l'échantillon et du milieu d'enfouissement.

 

Source : La datation par thermoluminescence, Antoine Zink, page 106-109, Pour la science, hors série « Le temps des datations », janvier-mars 2004.

 


CHAPITRE X

 L’Ufologie et ses fraudes

En français OVNI signifie « objet volant non identifié » (en anglais UFO  ou « Unidentifield Flying Object »). L’ufologie est un néologisme  désignant l’étude des OVNI et par extension  les croyances dans l’existence de mondes habités extra-terrestres, dont les habitants viendraient nous visiter.

 

Le mot ufologie est assez  trompeur, lorsqu’il paraît ranger dans la même catégorie les recherches scientifiques sur certains phénomènes « inexpliqués » et les « recherchistes  fantaisistes [263] » où on trouve des farfelus ou des escrocs travestis en chercheurs. L’ufologie est souvent un domaine aux frontières floues allant de la science fiction à l’ésotérisme, où se mêlent souvent candeur et malhonnêteté. « C’est le secteur du fantastique sollicité où s’opère la mise en scène des frayeurs plutôt que celle des espoirs (relevant de la catégorie du merveilleux ou de l’utopie futuriste) » [264].

La conquête de l’espace et le succès de la science fiction ont favorisé les croyances aux extra terrestres.

C’est surtout au début de la guerre froide, vers les années 1947, que s’est répandue la rumeur de soucoupes volantes qu’auraient réalisées des savants allemands travaillant pour les Soviétiques d’après des plans nazis dérivés des engins spatiaux post V2 (dont le mystérieux V7).Cette rumeur a été entretenue jusqu’à l’arrivée des premiers Spoutniks.

 

 « Visions sur les extraterrestres »

Depuis Démocrite (vers -460 à -370 JC) et Epicure (-341 à -270 JC) plusieurs philosophes ont fait allusion à une vie extra-terrestre possible. A cette époque, Aristote a contredit ces hypothèses disant que seule la vie sur Terre serait possible. Le christianisme réfuta avec Saint Augustin une vie extraterrestre selon les concepts aristotéliciens. Dès le XVIe siècle apparaissent les premiers écrits utopistes sur des vies humaines sur d’autres planètes. Il faut citer :

Giordano Bruno (1548-1600), dans le Banquet des cendres et l’Extirpation de la bête triomphante.

Tommaso Campanella (1568- 1639), La cité du soleil.

Savinien Cyrano de Bergerac (1619–1656), Etats comiques de la Lune et du Soleil.

Fontenelle (1657-1757), Entretiens sur la pluralité des mondes.

Voltaire (1694-1778) qui en 1752, dans Micromémas, situera un personnage venu de Saturne pour explorer la Terre.

 

En 1898, Herbert Georges Wells, dans sa Guerre des Mondes, imaginera des monstres extraterrestres en lutte entre eux et contre les terriens. En 1941, Orson Wells lors d’une émission radiophonique désormais célèbre, du 30 octobre 1938, inspiré du livre de son homonyme, déclenchera la panique de ses concitoyens. Il prévenat les auditeurs dès le début de l’émission, mais les nombreux auditeurs qui prirent l’émission en cours de route prirent pour vrai l’appel pathétique annonçant l’arrivée massive de martiens à New York. L’émission créa une panique inimaginable chez beaucoup de  personnes crédules.

 

Dans son film « ET », Steven Spielberg donnera à son héros un côté non fantasmagorique à travers une très belle fable.

Il y a eu beaucoup de récits fantaisistes et de fraudes. Les  plus célèbres sont ceux de Roswell, d’Adamski et de Raël.

A part certains membres de sectes comme les « raëliens »,  personne n’a jamais vu d’extraterrestres.

 

Le cas de Raël

Raël, de son vrai nom Claude Vorilhon, prétend avoir vu, lors d’une randonnée, le 13 décembre 1973, au sommet d'un volcan d'Auvergne, « descendre du ciel un engin, en forme de cloche aplatie, qui ne fait aucun bruit et semble peser plusieurs tonnes »  puis des extraterrestres sortis de cette cloche, chargés de lui transmettre un message sur les extraterrestres appelés Elohim, qui auraient créé l’humanité (selon le site de Raël) [1].

Toujours selon ce site « La rencontre avec le personnage sorti de cet appareil va l'amener à parcourir la planète en tous sens afin de faire connaître l'extraordinaire message des Elohim ».

D’après le mouvement RAEL, les « Elohim sont des êtres humains venus d’une autre planète, il y a très longtemps. Ces êtres ont créé toutes les formes de vie que nous connaissons actuellement sur Terre grâce à leur parfaite maîtrise de la programmation de l’ADN

Tout  ceci fait sourire. Comme d’habitude, on attend toujours les preuves scientifiques des déclarations de ce gourou, par exemple les preuves actuelles de vie des Elohims et des preuves sérieuses sur le clonage humain soi-disant réalisé par la secte [265].

 


L’affaire Roswell à résumer

Nous rappellerons brièvement les faits. En 1947, une équipe américaine communique qu’elle a découvert à Roswell dans un aéroport civil un mannequin anthropomorphique extraterrestre carbonisé avec quelques débris d’OVNI. L’affaire fait le tour du monde et sommeille jusqu’en 1995 avec un téléfilm truqué qui sera diffusé à grande échelle.

Ce n’est qu’en août 1996 que la supercherie est dévoilée en France.

 

Chronologie de l’affaire :

Le 2 juillet 1947, William "Mac" Brazel, un fermier du Nouveau Mexique, découvre un tas de débris éparpillés sur une grande zone à côté de la ville de Corona. Celui-ci raconte dans le journal « Roswell Daily Record » que les débris ressemblaient à du papier aluminium que l'on pouvait écraser mais qui reprenait toujours leur forme initiale. Selon lui, il était impossible de découper ce matériau.La plupart des témoins parlent de débris ressemblant à de l’aluminium ou de l’acier très léger et très solide, de baguettes en forme de I, de ruban adhésif sur les morceaux ainsi que de signes ressemblant à des hiéroglyphes.

Le 7 juillet, deux militaires de « Roswell Army Air Field », la base militaire la plus proche, se rendent sur les lieux et ramènent quelques échantillons à la base. Le lendemain, le périmètre est bouclé et les débris emmenés par camion à la base de Roswell d'où ils seront transférés par avion aux bases militaires de Fort Worth et de Wright Field. Ce même jour, un deuxième site est découvert où des témoins auraient observé « l'épave d'un vaisseau avec quatre corps humanoïdes ». Site aussitôt circonscrit par les forces militaires.

L'armée publie un premier communiqué officiel du colonel Blanchard annonçant qu'elle serait en possession de débris d'origine extraterrestre. Quelques heures après, un second communiqué diffusé par le brigadier-général Roger Ramey annonce que le colonel Blanchard s'est trompé et qu'après examen des débris, il s'agirait, non pas d'une soucoupe volante mais des restes d'un ballon météorologique couplé à un réflecteur radar.

Ce communiqué satisfait la plupart des journalistes mais pas certains ufologues qui soupçonnent l’armée de cacher quelque chose d’important. Charles Berlitz et l'ufologue William L. Moore, aidés du physicien nucléaire Stanton Friedman [266] ont retrouvé les témoins de l'époque. Ils publient en 1988 leur propre enquête sur l’affaire. Il ne serait plus question de ballon météo, mais bien de soucoupes volantes et d'extraterrestres. Ce livre contribue à répandre la rumeur d’un complot de l'armée américaine cachant « l’existence d’un crash d’une soucoupe volante et de cadavres d’un ou plusieurs humanoïdes, dans la région de Roswell en 1947 ». En 1994, une antenne du Congrès américain, le General Accounting Office (GAO) demande aux militaires une enquête officielle sur l'affaire Roswell. Le colonel Richard Weaver remet un rapport désignant les débris comme ceux d'un ballon du projet classé top secret « Mogul » [267]. Ce dernier devait servir au repérage d'une éventuelle activité nucléaire de la part des militaires soviétiques. Il était constitué de ballons portant des réflecteurs radars et des détecteurs acoustiques, le tout lancé à très haute altitude.

Le film ou la seconde affaire de Roswell

En mai 1995, le producteur Ray Santilli affirme posséder un film de l'autopsie d'un des corps récupérés après le crash. Selon lui, le vendeur de bobines s'appelait Jack Barnett, ancien cameraman de l'armée.

Sur ce film flou et de qualité médiocre (de 17 minutes) que diffusera TF1, on voit des docteurs masqués disséquer le cadavre de ce qui semble être un humanoïde de 1,20 m, à grosse tête, membres grêles et mains à 6 doigts, au ventre disproportionnés et au sexe indéfini. Les yeux sombres de ces « extraterrestres » sans iris, semblaient être recouverts par des grosses lentilles de contact. Une de ses jambes, auxquelles manquait le pied, semblait déchiquetée.

Jack Barnett, l'homme qui aurait filmé l'autopsie en 1947 et vendu le film en 1992 à Ray Santilli, est mort en 1967, d'où un important problème de crédibilité.

Personne n'a jamais vu les bobines originales du film. Le producteur Ray Santilli ne répondit même pas aux demandes réitérées pour obtenir un échantillon avec une image complète.

D’après un spécialiste des effets spéciaux recruté par Santilly pour une première tentative de mystification et de réalisation d’un film moins élaboré, le film qui a alors présenté été faux.

 

Selon le chirurgien Joseph A. Bauer (Cleveland) qui a étudié le film et publié un article à son sujet,  les ciseaux de chirurgien ne doivent jamais être tenus par le pouce et l'index comme c'est le cas dans le film. Que lors d'une dissection, on doit éponger et irriguer les tissus, ce dont il n'est pas question dans la vidéo [268] [269].

 A Roswell il existe aujourd’hui un musée qui donne  au visiteur un doute justifié concernant cette arnaque ou affaire,

Suite à la diffusion de ce film, une partie de l'opinion publique en  est venue à croire à un complot militaire pour faire taire la vérité.

 

Une possible explication d’un cas connu d’observation « d’OVNI »

Un homme d'affaire américain, Kenneth Arnold, aurait cru voir des OVNI alors qu'il volait à bord de son avion privé. Il s'agissait selon lui d'objets volants de forme arrondie, en formation et qui réfléchissaient la lumière du soleil. Après l'enquête, on découvrit qu'il ne s'agissait que de prototypes américains appelés « crêpes volantes » [270].

En imaginant que l'un de ces prototypes se serait écrasé et aurait été découvert par un fermier, on aurait eu alors de fortes chances d'obtenir le même genre d'histoire que celle de Roswell.

On sait aujourd'hui qu’un grand nombre de témoins tiennent leurs informations de seconde main et beaucoup de témoins actuels parlent au nom des vrais témoins.

 

Le cas Adamski [271]

Cette affaire a été  imaginée par G Adamski après les premiers épisodes de Roswell. Magasinier dans une cafétéria du Mont Palomar, un haut-lieu de l'astronomie, astronome amateur, George Adamski avait écrit, sans succès, plusieurs opuscules dans les années cinquante, avec l’ambition de propager la philosophie d'un "ordre royal du Tibet".

Dans son livre paru en 1953 "Flying saucers have landed", George Adamski affirmait avoir rencontré, le 20 novembre 1952, à Desert Center, Californie, des êtres descendus d'une soucoupe volante venant de Vénus. Ces « vénussiens » lui avaient affirmé que la Terre était ceinturée d’un champ magnétique. Il disait avoir vu des "lucioles" entourant les vaisseaux de l'espace dans lesquels il avait voyagé pour se rendre sur Vénus. Il déclarait avoir voyagé dans le système solaire, observé des villes sur la face cachée de la Lune et prétendait que notre satellite disposait d'une atmosphère tout à fait respirable. Il avait montré des photos de soucoupes et cigares volants.

Depuis les années 60, nous savons qu'il n'existe aucune planète "derrière" le Soleil, aucune possibilité de vie sur Vénus  il y règne une température de 485°C, sous une pression de 93 atmosphères _, que la force de gravité énorme existant à la surface gazeuse de Jupiter ou de Saturne empêche toute forme de vie et que la Lune est un désert minéral dépourvu d'atmosphère. Donc si l’extraterrestre d’Adamski existait il n’aurait pas une forme humanoïde.

Adamski a avoué, à la fin de sa vie, qu’il avait mystifié tout le monde et que ses photos étaient truquées. Les soucoupes n’étaient que des abat-jours de lampes de poulaillers.

 

Les O.V.N.I., objets volants non identifiés ?

Nous rappellerons tout d’abord la maxime du Docteur Robert Rendu [272] :

 « Ne rien nier a priori, ne rien affirmer sans preuve ».

 

On peut être impressionné par l’apparente crédibilité de certaines observations  et le nombre important de témoignages, en provenance de toutes les parties du monde

Ces témoignages parlent d’objets ronds, lenticulaires, en cigare, parallélépipédiques, à l’aspect brillant, métallique ou non … souvent lumineux, pouvant se déplacer à de très grandes vitesses, où capables de faire des angles droits à grandes vitesses

Certains témoignages accréditeraient l’existence d’une technologie en avance sur la nôtre. Certains parlent même de rencontres avec des créatures non terrestres, voire d’enlèvement d’êtres humains par ces créatures.

Pourtant, on doit se garder de toute conclusion hâtive à leur sujet, dans un sens, ou  dans un autre. Tout d’abord, il est bon, de se poser quelques questions dictées par la prudence scientifique face à tout phénomène en apparence extraordinaire ou merveilleux  :

 

1)                  les observations d’OVNI, provenant pratiquement toute de témoignages humains, sont-elles fiables ?

2)                  Ces « objets » observés sont-ils toujours volants et matériels ?

3)                  Sont-ils, dans la plupart des cas, non identifiés et non identifiables ?

4)                  Sont-ils réellement, comme l’affirment les ufologues, la manifestation de visites et d’une technologie extraterrestres ?

5)                  Quelles sont les doutes a priori contre l’hypothèse de la visite d’extraterrestres ? 

 

La conquête de l’espace a favorisé beaucoup de délires ufologiques.

En 1987, le magazine américain Omni a établi, selon un sondage concernant un échantillon de 2000 personnes, que 75% disent avoir vu un ovni durant leur vie et 65% croient que les ovnis sont d’origine extra-terrestre. En fait, il faut se méfier de ce genre de pseudo-sondage, car il provient souvent d’un mauvais panel. Par ailleurs, ces sondages, surtout aux Usa, sont fortement influencés par les médias.

 

Par exemple : selon un sondage de l’université d’Ohio de 1995, 50 % des américains croient que les ovnis sont réels et que le gouvernement fédéral leur cache la vérité. Dans un reportage de la chaîne de télévision CNN du 15 juin 1997, 80 % des personnes interrogées pensent que le gouvernement leur cache la vérité sur ce sujet et que pour 64 % les extra-terrestres ont eu des contacts avec des humains [273]. En fait, nous n’avons aucune preuve scientifique pour l’hypothèse ufologique (c’est-à-dire celle affirmant que les O.V.N.I. sont des engins extraterrestres), en l’absence de tout objet en notre possession, qui serait la preuve d’une technologie non humaine.

 

La fragilité du témoignage humain

Souvent dans la relation de faits incroyables concernant les OVNIS, on se repose soit sur des faits que l’on a vécus et interprétés, soit sur ceux relatés par des tiers auxquels on accorde le plus souvent une totale confiance

Comme nous l’avons vu au chapitre II, le témoignage est le plus souvent une observation spontanée du témoin qui est ensuite interprétée par celui-ci.

L’observation d’un témoin n’a rien à avoir avec une observation scientifique contrôlée, réalisée le plus souvent avec des instruments de mesures précis. Souvent, même s’il est animé de la meilleure volonté et du souci de s’en tenir à la vérité, le témoin ajoute souvent un « chaînon manquant » à ce qu’il a observé. Il complète l’événement de manière à lui donner la signification qu’il pense pouvoir y lire [274].

« [Plusieurs mois ou plusieurs années après les événements, le témoin oublie […] sa mémoire […] recrée à mesure ce qu’efface l’oubli et cette recréation n’est jamais conforme à la réalité primitive » [elle peut être déformée par l’image légendaire ou mythique du fait, par l’émotion qu’il suscite ou par des facteurs affectifs] [275].

Le témoin peut inconsciemment ou non déformer son récit pour le rendre plus présentable ou crédible. Il peut voir un lien logique entre des évènements [lien non fondé], les interpréter et aller jusqu’à en éliminer les détails incompris. Il peut aussi se mettre à son avantage dans son récit. Son amour propre peut ensuite l’empêcher d’admettre la fausseté de son récit ou de son interprétation.

Le fait d’être mis au courant de nouvelles informations peut influencer considérablement le souvenir que nous avons de l’évènement. La mémoire oublie, choisit et trahit. Certaines personnes, à force d’entendre le récit d’un évènement, au sein du cercle familial par exemple, peuvent arriver à avoir, en mémoire le souvenir visuel de celui-ci, même s’ils ne l’ont pas vécu [276] [277].


 

la crédulité et le manque de connaissances, peuvent déformer l’objectivité d’une étude. Il y a aussi une volonté inconsciente de certains ufologues à rester dans le mystère et à l'entretenir.Il faut se rappeler que par sa vision binoculaire rapprochée, l’homme a du mal à estimer la taille et la distance d’un objet lointain. Il peut même confondre plusieurs objets lointains avec un seul.. Ni la spontanéité du témoignage, ni le nombre de témoignages, même relativement concordants [même la corrélation et la cohérence entre les témoignages de témoins ne se connaissant pas], ne constituent a priori des conditions suffisantes de succès [de validation de la preuve] [278].

On sait aussi que dans certains cas des personnes peuvent affabuler par mythomanie, délire ou imagination.

 

Le manque de connaissances scientifiques des témoins

Les personnes peuvent faire des confusions avec des engins expérimentaux, comme les avions furtifs F117 ou B2, chasseur-bombardier Harrier à décollage et atterrissage vertical, bombardier Stealth en vol de nuit, au moment de leur apparition ou encore avec des canulars. On peut très bien faire voler de nuit, un petit ballon dirigeable type Zeppelin « Zéphy », éclairé de l’intérieur, ou un paramoteur silencieux (hexapales) entourés de lumières.

De plus, toutes les armées du monde ont le goût du secret et ne révèlent pas  leur nouveauté. Par exemple, l’US Air Force a nié pendant 10 ans existence des F-117A.Aux USA, la société MOLLER a construit une soucoupe volante expérimentale, propulsée par 6 hélices carénées, et une voiture volante prototype avec 4 hélices carénées, qui ont effectivement volé.

Des rentrées de satellites dans l’atmosphère, le frôlement par une météorite d’une grande taille de la couche atmosphérique, la planète Vénus ou la planète Mars, voire des nuages lenticulaires, dans certaines conditions d’observations ont pu être confondus avec des engins volants.

Certains virages à angle droit d'ovnis, considérés comme impossibles par la physique terrienne et donc comme un argument pour les ufologues [279], sont pourtant mathématiquement explicables, lorsque des trajectoires sont vues sous un certain angle [280].

 

Les cas de canulars, de fraudes et d’impostures

Toute photo ou tout film peut être parfaitement truqué. Le GEPAN / SEPRA le reconnaît d’ailleurs. Une photo n’est pas une preuve, avec des logiciels d’informatique on peut réaliser facilement des trucages de qualité.

Nous avons déjà parlé des fraudes d’Adamski, celles découlant de l’affaire Roswell et des affabulations de Raël.

Une bande de joyeux retraités anglais ont été dessinés, avec de grandes planches fixées à leurs chaussures, de grands cercles et de très belles figures géométriques plus ou moins complexes (les fameux « crop circle » ou agroglyphes) dans les champs de blés et d’orges, l’été, en Cornouaille [281]. Beaucoup de gens y ont vu les signes d’une intelligence extraterrestre. Mel Gibson en a même tiré le film “Signs”.

Sinon, on sait par expérience que la capacité de l’être humain à mystifier ses semblables est phénoménale.

 

La dimension d’un mythe

Dans le passé, au moment de périodes troubles, les êtres humains ont eu tendance à s’orienter vers l’au-delà (miracle de Fatima en 1917 …) ou vers ce qui peut paraître supérieur (les extraterrestres). Telle est en tout cas la thèse défendue par le psychologue Karl Gustav Jüng, dans son ouvrage « Un mythe moderne » (1958). La désaffection pour les religions classiques, la confiance en la science perçue par certains comme une religion, l’arrivée de la science-fiction ont  pu contribuer à créer le mythe.

 

Les éléments de doute

Le projet Search for extraterrestrial intelligence (ou programme SETI, recherche d'une intelligence extraterrestre) a été créé en 1984, par des astrophysiciens, dont les plus connus sont Franck Drake et Carl Sagan.

Son but est de détecter les signaux qu'une intelligence non terrestre pourrait émettre de sa planète d’origine, volontairement ou non. Pour cela le projet analyse les ondes radio provenant de l'espace et essaye de détecter les signaux par opposition au bruit aléatoire. Elle utilise pour cela le plus grand radiotéléscope du monde, celui d’Arecibo à Porto Rico, et la puissance de calcul, de plusieurs milliers de PC  [282].

 Selon la formule mathématique de Drake et Sagan [283], il y aurait plus d’un million de civilisations extraterrestres.

Depuis 20 ans, le programme SETI n’a découvert aucune signaux d’émission radio extraterrestre (c’est à dire non naturelles, intelligentes et différentes des quasars et autres radiosources naturelles). Selon Louis d’Handécourt, astrophysicien à Orsay, les probabilités, pour que soient réunies les conditions favorables à l’apparition de la vie dans l’univers, seraient peut-être beaucoup plus faibles que l’on croit [284].

Pour l’instant, les astronomes n’ont pas observé, avec leur télescope, d’engins inconnus rentrant dans l’atmosphère.

Conclusion concernant l’absence de preuve de visites extraterrestres

 Si quelques astronomes ont vu des ovnis qu'ils n'ont pu expliquer (Lincoln La Paz en 1947, Clyde Tombaugh ou Donald Menzel en 1949, Seymour Hess en 1950) ce ne fut généralement pas derrière un télescope, mais comme la plupart des autres témoins, à l'œil nu, ou aux jumelles. D'autre part, la quasi-totalité des astronomes [285], bien que regardant le ciel fréquemment, déclare n'avoir vu aucun ovni qu'ils n'aient pu expliquer a posteriori.Inexpliqué ne veut pas dire sans explication possible. Et bien des explications connues peuvent justifier ce que l’on voit. En tout cas, pour l’instant, nous n’avons aucune preuve de « visite extraterrestre ». Et tous les arguments actuels ne résistent pas à l’examen scientifique poussé.

Le problème est que, dès le départ, on  parle « d’objet volant ». Pourquoi faut-il faire intervenir des extraterrestres, pour expliquer certains phénomènes étranges (voir chapitre « archéomania ») ?

Si des extraterrestres existent dans l’univers, il n’est pas certain qu’ils aient une forme humanoïde, et qu’ils pourront visitent la terre, étant donné les grandes distances entre la terre et les autres étoiles.


 

 

CHAPITRE XI

En rouge à vérifier,

Médecines de l’âme et para-sciences psychiques

 

Psychothérapies  et dérives psychothérapiques

La psychothérapie [286] est une branche de la médecine. La psychologie, elle, est plutôt reliée aux sciences humaines. Selon les pays, le titre de psychothérapeute est ou n'est pas protégé. Si ce titre n’est pas protégé, quiconque peut se prétendre psychothérapeute.

Cette dicipline  n'a que peu de cadre légal en France. En effet, l’amendement Accoyer [287], proposé par le député Bernard Accoyer et voté par le parlement, le 8 octobre 2003, réglementant, en France, la possibilité de pratiquer, sans diplôme, une psychothérapie, a été finalement rejeté par le Sénat, le 25 janvier 2007.

Il est difficile de savoir parmi les 300 types de psychothérapies recencées de par le monde lesquelles sont vraiment sérieuses. Plusieurs écoles psychothérapiques ont d’ailleurs été qualifiées de secte par la Mission interministérielle de lutte contre les sectes.

Lorsque des personnes sont plongées, depuis plusieurs années, dans une profonde détresse morale ou/et de terribles situations familiales et professionnelles inextricables, lorsque le corps médical impuissant fournit le plus souvent une réponse insatisfaisante à ces types de problème  comme dans le cas de problèmes psychologiques complexes, de traumas psychiques graves, de céphalées de tension permanentes invalidantes …, lorsque le patient ne bénéficie pas d’une écoute médicale suffisante face à ses problèmes et n’a comme toute réponse et écoute que la prescription d’anxiolytiques et d’antidépresseurs, ce dernier a tendance alors à se tourner vers toutes les solutions « miracles » promettant monts et merveilles, en particulier les psychothérapies parallèles non reconnues …  Ces dernières attirent tout particulièrement les personnes fragilisées ou/et déjà sous emprise. Elles sont, pour certaines personne, un ultime recours.

Selon la psychologue américaine, Elisabeth Loftus [288], au moins 20 % des 300 psychothérapies qu’elle a recensées, sont fondées sur des affirmations douteuses. D’ailleurs, certaines psychothérapies ont pour but de renforcer l’emprise de certaines sectes sur leurs adeptes [289].

 

Sinon, un "double charabia" régne dans un bon nombre de psychothérapies, l’enseignant de ces thérapies ne comprenant pas lui-même son propre discours, diffusé auprès d’un public qui ne le comprend pas non plus.

Ces auteurs ont souvent la volonté de faire « sciences », de faire croire au public qu’ils sont plus « calés » qu’ils ne le sont réellement, c’est-à-dire paraître plus scientifiques qu’ils ne sont, par l’emploi d’un langage pseudo-scientifique, utilisant des termes scientifiques détournés de leur signification véritable.

 

Tous les enseignants de ces thérapies forment souvent, dans des délais très courts, des élèves, devenant eux-même de futurs "formateurs" (comme c’est le cas par exemple avec la PNL...). Ces « formateurs »  font miroiter à leurs élèves le fait d'être formateur eux-même très rapidement ... Les coûts des formations à ces thérapies fallacieuses sont toujours très élevés.

 

Psychothérapies  et psychopharmacologie

Les techniques psychothérapiques, dont les plus connues sont la psychanalyse et les  psychothérapies comportementales, visent à soigner ou aider à résoudre les problèmes comportementaux et psychologiques rencontrés par des individus.

Avant de s’engager dans une psychothérapie, mieux vaut être informé, pour ne pas se faire abuser par les charlatans ou des praticiens peu scrupuleux.

Psychanalyse

Au travers de la psychanalyse, Freud a voulu donner une explication « rationnelle » aux comportements humains, mais sans tenir compte des mécanismes cérébraux, encore inconnus à son époque. Pour cela, il élabora une théorie de l’inconscient (et de ses barrières), des pulsions instinctuelles et sexuelles (à travers le complexe d’Œdipe en particulier).

Il établit en 1900 sa première théorie composée de trois systèmes :

a)  l'inconscient, duquel émanent les désirs et fantasmes, b) le conscient qui les analyse en continu, et c) le préconscient qui les emmagasine et les rétablit dans le conscient. En 1920, il établit une seconde théorie comprenant trois structures, le « ça », pouvant s'identifier à l'inconscient, le « moi » dans lequel émergent les fantasmes s'ils n'ont pas été refoulés dans le ça par le « surmoi ».

C’est à Freud que l’on doit les premières « cures psychanalytiques » avec son fameux divan. Le divan caractérise la psychanalyse, où le patient allongé confortablement peut laisser libre cours à ses associations d’idées, pendant que  l’analyste écoute le patient en état de veille et prend des notes.  Lors des séances du Divan, le patient parle suivant un monologue ininterrompu avec le psychanalyste.

Le patient doit, selon les doctrines [290] :

1)      se déculpabiliser, et mettre ses idées en actes,

2)      ressentir qu’il est écouté et compris,

3)      se revaloriser,

4)      chercher une explication sur son passé,

5)      donner un sens à sa vie .

 

Souvent l’analyste a des difficultés à différencier le rêve de la réalité.

Mais pour certains sceptiques, la psychanalyse a plutôt inventé les maladies qu’elle prétendait guérir, telles que les fantasmes sexuels ou les complexes d’Œdipe chez les enfants. Malgré tout, cet « art médical » aurait permi de lever de nombreux tabous en sexualité. La psychanalyse peut donner des résultats moins aléatoires, si elle est pratiquée par des psychiatres ou neurologues qui, eux, sont de vrais médecins.

Critiques de la psychanalyse

Jacques Van Rillaer, professeur à l’Université de Louvain, ayant pratiqué la psychanalyse pendant une dizaine d’années, a critiqué  la psychanalyse dans différents ouvrages et articles[291] [292][293]. Selon lui la psychanalyse ne satisfait pas aux critères de vérification scientifique. La plupart des concepts présentés par celle-ci ne sont pas vérifiables et réfutables. Freud utilise des personnages mythologiques pour recouvrir des données vastes, fluctuantes, et souvent imprécises. Les concepts revêtent soit un sens étroit, soit large, ce qui rend leur validité scientifique difficile à vérifier. Ainsi, le complexe d’Œdipe désigne tout à la fois des désirs considérés comme  incestueux, des envies de meurtre d’un parent supposé rival, mais aussi une « structure  psychologique :l’inconscient freudien » . La psychanalyse utilise souvent des mots incompréhensibles des non initiés (Œdipe, projection, transfert, complexe de castration, refoulement, actes manqués …) ou détournés de leur sens originel, ce qui peut empêcher vérification des théories psychanalytiques par des personnes extérieures à ce domaine [294].

Sinon, comme les pseudo-sciences, la psychanalyse tente de faire passer ses échecs pour  autant de preuves de la validité de la théorie. Si la psychanalyse ne marche pas c’est parce que votre inconscient « résiste » à l’analyse ou à l’analyste… Il n’y a pas d’autocritique. Pourtant cette pratique a des faiblesses,et pour bon nombre de patients elle ne débouche sur aucun résultat. Dans sa pratique la plus orthodoxe, le silence assourdissant de l’analyste n’apporte souvent aucune réponse aux questions légitimes du patient.

Freud utilise un certain nombre de croyances comme hypothèses fondatrices de la Psychanalyse. Il n’intègre à aucun moment les apports que la psychologie scientifique. Pour devenir Psychanalyste, il faudra être reconnu par le maître et en passer par une initiation avec le maître, ce qui enferme le futur psychanalyste dans le domaine clos de la psychanalyse. Certains vont même remettre en cause les apports de la science.

 En 1977, Lacan écrit  : « Aucun résultat de la science n'est un progrès. Contrairement à ce qu'on imagine, la science tourne en rond, et nous n'avons pas de raison de penser que les gens du silex taillé avaient moins de science que nous » [295].

Si le langage a évolué, les idées et les théories sont sagement demeurées fidèles au maître, et ce, malgré les découvertes et les progrès de l’exploration et de la compréhension des réalités psychologiques, biologiques, neurologiques.

 

Selon Van Rillaer, la psychanalyse reste une pratique, qui durera ce qu'elle durera.  Pour lui [296] [297] « Il reste que, si Freud a voulu persuader ses contemporains d’accepter la psychanalyse, c’était pour nulle autre raison que sa foi en elle ».

L’ouvrage "Le livre noir de la psychanalyse", sous la direction de Catherine Meyer, Ed. Les Arènes, 2005, a dénoncé et contredit les théories psychanalytiques, puis a réfuté ce qui est considéré actuellement comme des succès indéniables de la psychanalyse.

Les historiens, qui ont participé à la rédaction du dernier ouvrage, y démontrent comment Freud a menti sur tous ses cas cliniques, sur le matériel clinique, sur ses résultats thérapeutiques, et aussi sur ses méthodes de travail, et comment, alors, furent nécessaires l'édification de légendes autour de sa personne, afin de préserver son image de génie scientifique, et l'aura, usurpée de scientificité et d'efficacité thérapeutique de la psychanalyse.

La récente publication des lettres de Freud à Fliess (un disciple de Freud, un médecin othorinolaryngologue, ayant versé progressivement dans l'ésotérisme), va également dans le sens du travail de démystification des légendes sur Freud, entretenus par ses disciples.

La méthode, l’efficacité de la pratique et la légitimité du praticien sont critiqués dans ce livre.

Quand certaines psychanalyses durent plus de 10 ans, on peut légitimement se poser des questions sur l’efficacité de la thérapie [298]. 

 

Jacques Bénesteau, auteur de "Mensonges freudiens, histoire d'une désinformation séculaire", démontre que Freud a commis des erreurs lors de l’analyse d'Emma Eckstein, une patiente célèbre de Sigmund Freud, devenue psychanalyste, traitée par Fliess avant d’être traité par Freud [299].

 

Le livre pointe du doigt la sclérose des psychanalystes freudiens et lacaniens dont les pratiques et les théories s'éloigneraient de plus en plus des avancées actuelles dans le domaine du psychisme et leur agressif refus de toute confrontation. Selon le livre « …, les freudiens et les lacaniens sont devenus aujourd'hui des intellectuels sourcilleux et volontiers agressifs, défendant leur bastion avec dogmatisme. La sclérose de la réflexion est patente : refus de diffuser les travaux des historiens critiques de Freud, fermeture aux découvertes scientifiques dérangeantes et censure des travaux qui évaluent l'efficacité des psychothérapies (peu favorables à la psychanalyse...) »

 

Le verrouillage d'une partie des archives de Freud par ses ayant-droits [300] et une certaine loi du silence, imposée par les tenants de la psychanalyse (formant un courant puissant en France), empêchent la critique de la psychanalyse.

Pour Karl Popper «  l’irréfutabilité de la psychanalyse fait de celle-ci une pseudoscience. Eysenck et Grünbaum partent de l'idée qu'une série d'énoncés de la théorie freudienne peuvent être formulés de façon à devenir testables et réfutables. Par exemple, Freud écrit: « L'infériorité intellectuelle de tant de femmes, qui est une réalité indiscutable, doit être attribuée à l'inhibition de la pensée, inhibition requise pour la répression sexuelle. Une implication testable est que plus les femmes sont sexuellement libérées, plus elles deviennent intelligentes »  [301].

Jadis le névrosé se confiait au prêtre, et souvent cela marchait.  Maintenant, certains préfèrent se confier à un psychologue, un psychiatre, comme d’autres, n’osant  pas affirmer leur anxiété, iront voir alors Madame Irma.

On a reproché à S Freud de faire des analyses sur des cas non généralisés, et faire de la psyschanalyse sur des évenements dont l’historicité est douteuse, comme son étude de la névrose sur des possédées en Allemagne au XVII° siecle [302]. De même le jésuite français Michel de Certeau [303] et Aldoux Husley [304] ont cherché à psychanalyser les dites possédées de Loudun au XVII° siècle, d’après des écrits d’un pretre exorciste, Joseph Surin.

 

Dérives des disciples de Freud

Après la mort de Freud, en 1939, plusieurs courants psychanalitiques se sont créés, en particulier avec Gustave Jung (1875-1961) et Jacques Lacan (1901-1981), chacun ayant rajouté leur touche personnelle à la doctrine freudienne.

Beaucoup de disciples de Freud on dérivé dans des pratiques et des théories contestables.

 

Carl Gustav Jung croyait à la survie de l’âme, à la télépathie (en relation avec son concept l'inconscient collectif) et à l’existence d’un symbolisme universel (les archétypes psychologiques), symbolisme semblable à celui de l’alchimie, perçu par tous les êtres humains.

 

Vers 1930, Wilhelm Reich a tenté de concilier les théories freudiennes, la sexologie et le marxisme. 

Pour Reich, les névroses, psychoses et autres maladies mentales étaient une condition autant qu’une conséquence des sociétés inégalitaires et oppresives. La « morale sexuelle » serait aussi un moyen d’oppression de ces sociétés.

Par la suite, il se lance dans des recherches étranges, se basant sur de théories personnelles très contestables, sur « l’énergie cosmique vitale » (qui serait présente dans « l’énergie sexuelle »), qu’il nommera « l'orgone », à laquelle il consacrera une partie de sa vie, la végétothérapie, la charge bio-électrique des protozoaires et leur « pulsation vitale », le cancer qu'il explique successivement par une insuffisance d'oxygénation des tissus, un blocage émotionnel, une stase énergétique et une désintégration des cellules, les « bions », vésicules « d'énergie vitale », représentant les stades de transition entre la matière non-vivante et la matière vivante …

 

 

 

L’antipsychiatrie

Selon certains psychothérapeutes [305], qui ont lancé depuis les années 50 le courant antipsychiatrique, la psychiatrie est une institution non pas médicale, mais plutôt politique et/ou religieuse médicalisée s'attachant à résoudre non pas les problèmes ou les maux des patients qu'elle traite, mais bien les problèmes posés à la collectivité par le comportement de ces mêmes patients, et ce au moyen de procédés coercitifs (internements, traitements, mensonges) contraires aux principes de l'État de droit.

Pour eux la question "du normal et du pathologique" est relative aux normes sociales, sociétales, morales, philosophiques et/ou politiques, en cours dans la société. Le fou n’existe pas. Il est une sorte de victime émissaire, dans un système social donné.

Pour les tenants de cette doctrine, l'asile devrait disparaître et les malades retrouver tous leurs droits de citoyens dans une société qui pourrait les accueillir, prendre en compte leurs potentialités créatrices.

Si ce courant a eu le mérite de dénoncer les abus de la psychiatrie, on admet maintenant que cette approche qui nie la notion de folie (de la classification distinguant ce qui est pathologique et ce qui ne l’est pas) se heurte à des réalités qu’elle ne peut nier telles que la dangerosité de certains malades [306], pour eux-même ou pour les autres, la perte totale de discernement dans certaines pathologies …

 

Thérapies comportementales[307]

Elles résultent de l’association des thérapies comportementales et des thérapies cognitives sur la base des théories de la psychologie dite scientifique. Les thérapies comportementales ont donc pour socle théorique d’une part les théories du conditionnement (behaviorisme) et de l’apprentissage social (Albert Bandura), d’autre part les théories de la cognition (psychologie cognitive). L’objectif est la guérison symptomatique de la phobie, de l’obsession, de l’addiction, des délires. Le thérapeute utilise pour ce faire l’immersion durable dans la situation pathogène, l’aversion, l’inhibition réciproque, le renforcement positif et négatif.

 

Psychothérapie béhavioriste ou comportementaliste

Le béhaviorisme ou comportementalisme ou psychologie objective, se focalise sur le comportement considéré comme unique observable de l’activité psychologique, exempt de toute subjectivité et du rôle de l'environnement en tant que déterminant de ce comportement [308] [309]. Il explique l’apprentissage comme une modification du comportement observable ou non, résultant de la conséquence d’une réponse à des stimuli extérieurs (environnement externe) ou à des stimuli intérieurs (environnement interne), sur l'organisme.

Par l’analyse des relations entre les stimuli et les réponses du sujet, il tente de dégager les lois, ne dépendant que de facteurs physiques ou chimiques, à la base des conduites animales et humaines.

Selon le schéma béhavioriste, placé dans un environnement donné, un sujet va émettre des informations qui agissent sur le milieu, et si les informations sont en cohérence avec le milieu, celui-ci donnera des réponses renforçant le comportement initial,l’objectif étant la guérison symptomatique de la phobie, de l’obsession, de l’addiction, des délires, le thérapeute utilise alors l’immersion durable dans la situation pathogène, les techniques d’aversion, d’inhibition réciproque, du renforcement positif et négatif.

 

Pour la théorie béhavioriste, n'est vrai que ce qui est observable et visible, c’est-à-dire le symptôme, le reste du cerveau restant à leur yeux une boîte noire. Se voulant scientifique, les béhavioristes ne s'occupent pas de structures internes car elles sont  scientifiquement indémontrables à leurs yeux.

Le béhaviorisme a donné naissance au cognitivisme par le biais de la théorie de l’information de Shannon vers 1950.

 

Les thérapies cognitives et comportementales ne s'intéressent pas à l'histoire du sujet, ni même à son enfance, elles ne s'intéressent qu’à la partie visible et actuelle du trouble, celui qui provoque une souffrance. Le traitement consiste à travailler sur les pensées et les comportements et à remplacer progressivement les opinions et les croyances négatives ou erronées par l'apprentissage de nouveaux comportements, après que le patient ait constaté que les anciennes ne lui donnent pas satisfaction.

Elle demande au patient une remise en cause de son comportement et de son rapport au monde.

Des objectifs sont fixés et définis avec le patient. L'objectif principal étant, à travers un nouvel apprentissage, de remplacer le comportement inadapté par celui que souhaite le patient.

L'accent est mis plus sur les causes actuelles du comportement qui pose le problème, plus que sur les causes inconscientes.

Les thérapies cognitives et comportementales sont considérées comme évaluables scientifiquement. La thérapie cognitive de la dépression aurait des résultats comparables aux effets des antidépresseurs tricycliques. Ces méthodes ont une action efficace sur l'anorexie, la boulimie, les anxiétés, les dépressions, les insomnies.

 

Pourtant, cette vision purement comportementaliste, de l’homme a été critiquée.

Jean Piaget a indiqué qu'on ne pouvait pas résumer l'intelligence à des phénomènes d'apprentissage et d'imitation sur le modèle de l'éthologie animale sans tenir compte de la manière dont la connaissance se construit chez tel sujet ou chez tel autre sujet et dans un groupe.

Les critiques faites aux béhavioristes leur reprochent de transposer rapidement à l'Homme des expériences faites en laboratoire sur l'animal. Le béhaviorisme manque selon eux de modèles et de théories, en privilégiant l'expérimentation.

Madeleine Grawitz note dans Méthodes des Sciences sociales que "quand elle est portée à l'extrême, la théorie béhavioriste tend à nier la structure durable de la personnalité" [310]. Ce qui persiste, dans cette doctrine, aux yeux de Grawitz, c'est « l'habitude » qui se crée en réponse à un stimulus  de l'environnement.

Selon certains, le béhaviorisme déresponsabilise l’homme en niant que la conscience est une facteur important dans les comportements humains.

Pour les psychanalystes, les comportementalistes ne s'intéressent qu'à la partie émergée de l'iceberg, évacuant sa partie immergée "l'inconscient". Selon eux, les béhavioristes ne s'intéressent qu'à l'éradication du symptôme, "coupant" la parole au sujet qui demande  de l'aide au travers de son symptôme (par exemple au travers d’un mal de tête, d’une angoisse, d’une maladie psychosomatique …).

Les thérapies comportementalistes travaillent sur la relation patient-thérapeute et sur une prise de conscience du patient pour résoudre ses difficultés. Dans cette relation étroite voire directive, où l’esprit critique n’est pas toujours favorisé, on peut toujours craindre que le patient soit manipulé par le psychothérapeute lors de cette relation. Ce problème se pose d’ailleurs aussi en psychanalyse dite comportementale.

 

Analyse transactionnelle

Eric Berne (1910-1970) psychiatre, promeut une nouvelle méthode de psychothérapie : l'analyse transactionnelle (AT), qui est initialement une thérapie de groupe, dont le but est de donner au patient l'accès à une connaissance psychologique personnelle. Aujourd'hui, l'AT est un ensemble de théories : personnalité (fonctionnement intra-psychique), communication (transactions relationnelles), organisation des systèmes (fonctionnement des groupes et des organisations), supervision (méthodes et pratiques à l'adresse des psychothérapeutes). Elle tourne autour de l’idée de « transaction », une représentation des "échanges sociaux" [311]. A compléter.

 

Dérives psychothérapiques sectaires

Il faut d'abord distinguer deux phénomènes:

 

 

A priori, aucune technique psychologique n'est à rejeter en elle-même. Pour autant, certaines facilitent l'emprise par l'émotionnel, l'effet de groupe, la sollicitation du corps ou des sens, un contenu doctrinal religieux ou philosophique qui favorisent un glissement vers une allégeance durable. En outre, il n'existe pas d'évidence naturelle en psychothérapie : on est davantage dans le domaine de la controverse, de la profusion des techniques, l'harmonie spirituelle... Tout cela favorise une grande confusion, et les gens s'y ruent sans grand contrôle. Mais, quand la médecine et la psychothérapie sortent de leur rôle de «force d'appoint» et deviennent substitutives, en couvrant tous les registres du lien social, le risque est alors grand [312].

Selon Michel Monroy, psychiatre, « Dans une thérapie sectaire, la finalité n'est pas de guérir mais de rendre dépendant » […] « certaines [psychothérapies] facilitent l'emprise : l'émotionnel, l'effet de groupe, la sollicitation du corps ou des sens, un contenu doctrinal religieux ou philosophique favorisent un glissement vers une allégeance [sectaire] durable » [ …]» [313].

 

La programmation neurolinguistique ou PNL

La P.N.L. est  un ensemble de doctrines et méthodes fréquemment utilisées dans le domaine des ressources humaines, mais dont la validité est contestée par un grand nombre de sociologues [314], notamment dans le cadre de la formation continue et  des psychothérapies. Le rôle de la PNL est "d'observer" des compétences et se les approprier, les "décoder", les "expérimenter" pour créer des "Modèles Efficients" , c’est-à-dire des modèles de "stratégies d'apprentissage" efficaces censés faciliter une plus grande connaissance de Soi et permettre un rapide apprentissage des trucs des « meilleurs » ou des compétiteurs.

Son hypothèse de base est que dans chaque comportement humain, il y a une structure, que nous pouvons modéliser, apprendre ou changer.

La PNL suppose que le praticien peut trouver intuitivement la « carte du monde » du patient, c’est- à- dire la structure de sa pensée.

 

Elle propose des techniques, comme :

 

1) la synchronisation de ses mouvements et paroles avec ceux d’autrui, le fait de prendre les mêmes attitudes que votre interlocuteur, afin qu'il ressente une sympathie et un accord grandissant pour vous, etc. …

2) l’observation des mouvements oculaires (selon les théories de la PNL, a)  relatif à une image, les yeux de votre interlocuteur, vont en haut, b) relatif à un son, ils vont à l’horizontal et c) relatif a une émotion ou une sensation corporelle, ils vont vers le bas),

 

Ainsi, pour les PNListes, il existerait six mouvements oculaires qui constitueraient une sorte de grille de lecture, et l'observation des yeux permettrait de préciser si le sujet dit ou non la vérité.  Dans cette perspective, ils attacheront une grande importance au regard ou, plus précisément, aux mouvements des yeux.

 

Comme tous "les marchands de certitude", les praticiens de la P.N.L. n'hésiteront pas à interpréter le moindre de nos comportements - de la même façon que les "gestuologues" - et à leur donner une signification psychologique, obligatoirement univoque.

L'interprétation psychologique proposée par la PNL se fonde en grande partie sur l'étude de la parole et de la gestuelle, chaque mouvement étant relié à une interprétation univoque, que certains spécialistes considèrent comme abusive et simpliste.

 

La PNL n’est ni une programmation, ni une étude neurologique, ni même une recherche linguistique sérieuse.

Aucune étude de validation (pourtant facile à réaliser) n'est venue à ce jour étayer ces déclarations qui, à l'image des praticiens de la PNL, demeurent tout à fait péremptoires et, faut-il le préciser, anti-scientifiques.

Actuellement d’après les connaissances actuelles acquises dans le domaine des neurosciences, le cerveau ne fonctionne pas comme un ordinateur, donc il n’y a aucune raison de parler de « programmation » [315].

Concernant les maladies mentales, les tenants de la PNL font référence à la neurologie, mais ne s’en servent pas dans leurs applications.

Les praticiens de la P.N.L. se réfèrent constamment à la théorie linguistique de Noam Chomsky en oubliant de préciser que les expressions utilisées sont totalement détournées de leur sens. Ainsi, à titre d'exemple, les maîtres de la P.N.L. n'hésitent pas à se servir de la "structure de surface" qui pour eux devrait « aider le sujet à retrouver son expérience sensorielle initiale et à enrichir son modèle du monde ». Une telle dérive ne relève pas du simple hasard, car certaines personnes, après avoir suivi deux ou trois semaines de séminaires en P.N.L. (dans le meilleur des cas), n'hésiteront pas à se présenter comme des "psychothérapeutes", faisant croire à leurs patients à travers des titres ronflants ("Maître praticien en PNL") qu'ils sont de véritables spécialistes du soin.

 

« Cette notion de programmation empruntée à l'informatique présuppose donc une vision extrêmement déterministe et rigide de notre comportement. Une fois programmé, l'être humain ne pourrait plus, en effet, le changer, car celui-ci serait dicté par ses programmes. Or, contrairement aux PNListes, personne n'a encore réussi à identifier quels sont les facteurs qui interviennent dans un comportement [316] ».

Selon Christian Balicco [317] « [ … ], c’est abusif que de vouloir interpréter tous les gestes d’un individu pour leur donner une signification psychologique. Il est incontestable que certains de nos comportements constituent des automatismes, mais la question qui se pose est de savoir si l’on peut pour autant les généraliser à l’ensemble de nos comportements ».

 

Aucune démarche scientifique n'est appliquée [318]. Il n'y est jamais question de recherche, de questionnement, d'évaluation critique. Il n’y a pas de preuves scientifiques de son efficacité [319]. De même, les concepts fondateurs invoqués (école de Palo-Alto, travaux de Noam Chomsky …) seraient dénués de rigueur et souvent abordés de façon très superficielle.

Sans véritable théorie, la P.N.L est très simple à comprendre et à mettre en œuvre, elle fascine tous ceux qui sont attirés par une psychologie naïve et superficielle qui leur explique comment faire sans jamais se préoccuper du "pourquoi". Elle fascine tous ceux qui pensent qu'il est légitime d'utiliser une technique sans en connaître les bases théoriques et conceptuelles.

 

Il est à noter que des mouvements sectaires comme l’Eglise de la Scientologie ont des centres de  formation proches de la PNL [320]. Le discours de PNListes ressemble beaucoup à ceux que peuvent délivrer certains adeptes de sectes. Le problème de la PNL est qu’elle est un fourre-tout, où l’on peut  mettre tout et n’importe quoi.

Comme le souligne d'ailleurs Y. Winkin [321], en parlant du "discours prophétique" de la P.N.L. : "elle relève in fine du phénomène religieux. Il est normal qu'on la persécute". Y. Winkin, qualifie encore la PNL de « fraude intellectuelle », d'« exploitation de la confiance » et de « manipulation des idées et des hommes ».

 

Gestalt-thérapie

La Gestalt s'intéresse particulièrement au contact et à la mise en relation à travers les émotions.

La Gestalt-thérapie se situe dans une optique dynamique. Elle s'intéresse au

«processus», à l'ajustement permanent entre un individu et son environnement. Cet ajustement est par définition en perpétuel changement. Le terme Gestalt vient du verbe allemand gestalten, qui signifie « mettre en forme, donner une structure ». A compléter.

 

Doctrine de la Dianétique de l’Eglise de la Scientologie

Doctrine due à Lafayette Ronald Hubbard (1911-1986), auteur américain de nombreux livres de science fiction. En 1950, Lafayette Ronald Hubbard, dont le pseudonyme est Ron Hubbard, a édité « Dianetics, la Science moderne de la santé mentale ».

La dianétique est présentée par Ron Hubbard comme une nouvelle science du mental. Elle présuppose que le corps physique, a été au préalablement purifié de toutes ses impuretés, puis se propose de débarrasser l’individu des blocages psychiques qui inhibent ses capacités mentales. Ces obstacles au développement du mental sont dénommés en français « engrammes » et en anglais « engrams ». Une fois libéré de ses engrammes à la suite de stages fort coûteux, l’individu atteint l’état de  « clair », ce « clair » est encouragé à poursuivre son initiation à la dianétique par des stages de plus en plus coûteux « pour être à l’abri de toute affection de son psychisme Pour RL Hubbard  ces engrammes existent parce qu'ils sont "câblés" dans des cellules pendant des expériences physiques ou avec émotions douloureuses. R.L. Hubbard n'indique jamais comment il a déduit ses hypothèses douteuses.

Selon A Palisson [322], la dianétique contient des éléments pro racistes et d’eugénistes … Les  doctrines énoncées dans ce livre  bible [323] des adeptes de l’Eglise de la Scientologie, ont toutes été réfutées par les scientifiques et psychologues de renom de tous les pays [324].

 

Conclusion sur les psychothérapies

Il existe encore bien d’autres psychothérapies que nous avons abordés brièvement, comme la le Cri primal etc … par manque de place et parce qu’il en existe des centaines qu’on ne peut toutes traiter ici.

Peu de psychothérapies sont vraiment « scientifiques ». Même la psychothérapie béhavioriste ou comportementaliste, qui se veut scientifique, a été critiquée.

 

De nos jours on constate que certaines personnes n'hésitent pas à se transformer après quelques semaines de formation en "psychothérapeutes" avec, pour la  majorité d'entre eux, peu de formation clinique. Cette façon de procéder est d'autant plus efficace que les sommes versées (et exigées par les fameux "maîtres praticiens") sont très élevées. Elles constituent, en effet, un facteur susceptible de légitimer non seulement le contenu des formations et l'efficacité de la méthode ("si c'est cher, c'est donc que c'est sérieux et que ça marche") mais aussi le statut des "spécialistes" qui délivrent le contenu de leur pseudo-savoir ("si c'est aussi cher, c'est donc qu'on a à faire à de véritables spécialistes"). On peut s'interroger non seulement sur la santé et l'équilibre mental de ces "praticiens" mais aussi sur le danger qu'ils font courir aux patients qui auront la naïveté d'aller les consulter (il n'y a qu'à parcourir les pages de l'annuaire téléphonique pour découvrir un nombre considérable de "psychothérapeutes" de différentes écoles plus ou moins douteuses, tels que "spécialistes de la P.N.L." etc …).

On sait que certaines notions employées par les psychothérapeutes sont floues et n’ont rien de scientifique. Pourtant l’on sait qu’une psychothérapie analytique et comportementale bien menée par un praticien sérieux permet d’obtenir des résultats indéniables chez des patients vivant avec de réelles souffrances psychiques. Faut-il donc rejeter le bébé avec l’eau du bain ?  Nous ne le pensons pas. Simplement, nous etimons  que ces thérapies doivent être pratiquées par des praticiens formés à des thérapies sérieuses et qu’on doit les voir comme un art, qui doit être encadré..


 

CHAPITRE XII

Doctrines para-philosophiques diverses

Métapsychie ou métapsychisme

C’est létude de phénomènes qui dépassent le monde psychique.

Ce mot fut crée par Charles Richet (1850–1935), prix Nobel de médecine 1913 : la « métapsychie signifie aussi ceux qui cherchent  à faire entrer dans la science l’étude des phénomènes occultes ».

Selon Charles Richet, le métapsychisme est relatif à « certains phénomènes exceptionnels aux quels des lois jusqu’ici connues de la physique et de la chimie ne s’appliquent plus  [325] ».  La métapsychie échapperait au déterminisme général : « ce phénomène semble dû à une intelligence inconnue, et découler, d’intellectualités, de volontés, d’intuitions ».

Les métapsychistes inaugurèrent à plus d’un titre la démarche de la parapsychologie actuelle très en vogue, à l’issue de la guerre de 14-18. La popularité de ces recherches doit beaucoup au prix Nobel de Charles Richet.

L’Ecole de para-psychologie du colloque de Cordoue

Des scientifiques, comme  Olivier Costa de Beauregard, Rémy Chauvin, Fritjôf Capra … etc., ont cherché, par leurs propos, à cautionner la parapsychologie dans différents colloques dès 1975.

Il y a tout d’abord eu le colloque de parapsychologie organisé par la faculté des sciences de Reims, en décembre 1975. A ce colloque, dominé par la présence de Rémy Chauvin et John Barret Hasted, ils justifièrent, en particulier, les pseudo expériences d’Uri Geller sur la torsion des cuillères [326].

Puis du 1er au 5 mai 1979, sur l’initiative de France Culture [327], eut lieu à Cordoue, le colloque de parapsychologie organisé par des représentants des grandes traditions religieuses et des scientifiques de renom.Il y avait notamment David Joseph Bohm (1907-1992), et Costa de Beauregard, physicien quantique, et aussi Brian D Josephson (physicien, prix Nobel pour sa découverte de la supraconductivité).David Bohm et Brian D Josephson étaient venus pour parler de leurs diverses recherches avec des « spirituels » comme Jiddu Krishnamurti [328] (philosophe spiritualiste indien  voir « théosophie »), et Maharishi Mahesh Yogi, le leader de la méditation transcendantale.Etaient également présents Fritjôf Capra pour son tao de la physique, mais aussi le théoricien de l’holographie Karl Pribram, et des scientifiques comme Hubert Reeves.A l’occasion de ce colloque fut remise en cause la science, non seulement en mécanique quantique, mais aussi dans tous les domaines où des mystiques cherchaient à y faire même entrer  des doctrines  considérées comme « impossibles » (voyages dans le temps etc …).Ces physiciens faisaient des spéculations et extrapolations hasardeuses à partir des « théories quantiques », comme Olivier Costa de Beauregard,  qui affirmait que la matière créée par Dieu posséde une spiritualité.

Théosophie 

C’est un courant gnostique recherchant la synthèse dogmatique des diverses religions et des occultismes au service d’une cause universaliste établie en Inde et aux USA à la fin du XIXe siècle dans des cercles très restreints. Cette « religion sagesse » est un syncrétisme entre le mazdéisme, le brahmanisme, le bouddhisme avec quelques éléments de christianisme. C’est à Helena Petrovna Blavatsky, en 1875, que l’on doit la propagation de cette doctrine, une vision qui est une conception naïve et néoplatonicienne du monde. La théosophie, comme toute religion, cherche une coordination entre science, religion et philosophie. Cette doctrine admet la métempsycose hindouiste et la théorie du karma, deux théories non prouvées scientifiquement.

Jiddu Krishnamurti (1896 -1986) né en en Inde en 1895, et fut pris en charge à l'âge de treize ans par la Société théosophique, qui voyait en lui l'Instructeur du monde" dont elle avait proclamé la venue, afin qu’il devienne le nouveau « Messie » du monde. Malheureusement, pour ses mentors, il se libéra de leur carcan et dissout le mouvement théosophique et prôna au contraire toute sa vie, la liberté de pensée, l’esprit critique, la recherche et l’éveil de sa propre intelligence. Ce penseur syncrétiste, à croisée de nombreux courants philosophiques et religieux, reste inclassable.Tout le reste de sa vie, Krishnamurti rejeta obstinément le statut de gourou messianique que certains voulaient lui faire endosser. Il ne cessa d'attirer un large public dans le monde entier, mais sans revendiquer la moindre autorité ni accepter aucun disciple, s'adressant toujours à ses auditeurs de personne à personne. A la base de son enseignement était la conviction que les mutations fondamentales de la société ne peuvent aboutir qu'au prix d'une transformation de la conscience individuelle. Krishnamurti poursuivit ses causeries dans le monde entier jusqu'à sa mort, en 1986, à l'âge de quatre-vingt-dix ans. Ses entretiens et dialogues, son journal et ses lettres ont été rassemblés en plus de soixante volumes.

 

 

Anthroposophie 

Doctrine due à l’austro-hongrois Rudolf Steiner (1861- 1925) et très proche de certains concepts de  la Rose-Croix [329]. Etymologiquement, du grec anthropos, l’homme, et sophia, sagesse, l’anthroposophie pourrait être définie comme la sagesse humaine.

On peut considérer l’anthroposophie comme une branche de la théosophie,  où l’on étudie l’influence des diverses philosophies spirituelles et occultes sur l’homme.

Dans cette doctrine, où les intérêts principaux sont mystiques et souvent occultes, se côtoient le paganisme, la réincarnation, l’hindouisme, la kabbale.

A la mort de Rudolf Steiner, ses disciples fondèrent en Europe plusieurs écoles, collèges et lycées privés.

Le New Age

Mouvement de pensée qui recherche l’ouverture du champ de la connaissance et l’harmonie de l’âme avec le cosmos, et les méthodes font une large place à l’irrationnel (mystiques orientales, astrologie, macrobiotique, médecines douces, réincarnation etc.(Dictionnaire Hachette).

Les premières doctrines du New Age sont apparues dans les années 1930 dans les ouvrages de la théosophe Alice Bailey. Mais le mouvement est né aux USA vers les années 1960-1970 sous l’influence de Jung, et a été développé par Joseph Campbell. Pour Françoise Champion[330] « le New age se voulait humaniste et universel. Il s’agit d’une quête universelle de la spiritualité, dans une conscience cosmique. Tout adepte se cherche et se trouve au sein de cette mystique, cette connaissance de soi qui permet, disent-ils, d’accéder à la conscience cosmique qui serait d’une essence supérieure à la connaissance rationnelle de l’univers ».

A une période de contre-culture où surgit une multiplicité de courants religieux très proches de l’hindouisme, et de mystiques formant une sub-culture spirituelle, le New age est revenu aux USA et en Europe vers les années 1960, avec comme détonateur la non-violence des mouvements hippies.

Selon l’écrivain ésotérique français Paul Le Cour, précurseur du « New Age »,  dans son ouvrage L’ère du verseau (1937) [331], l’humanité serait sur le point de quitter l'ère des Poissons, période à dominance religieuse et belliqueuse pour entrer dans l'ère du Verseau, qui sera, selon ses prévisions, une époque d'harmonie retrouvée. Le concept d'ère du Verseau a ensuite été intégrée aux croyances New Age, notamment dans le mouvement hippie (ainsi la comédie musicale Hair s'ouvre-t-elle sur un hymne à la venue de "the age of Aquarius"). De nombreux mouvements ésotériques et plusieurs sectes prophétisent encore aujourd'hui l'imminence de cette "période bénie".

Aux USA, le mouvement New-age a été accéléré  par la guerre du Vietnam, et indirectement par la fin de la ségrégation raciale aux USA.

En effet, dans ce contexte, on avait envie de reconstruire un nouveau monde plus beau et plus juste, en se référant à de nouvelles doctrines, à la non-violence active, avec les mouvements hippies en France et en Angleterre

En France, le New Age arriva à la même époque que la fin de la guerre d’Algérie (19 mars 1962), et que la naissance du « Matin des magiciens » et de la revue mensuelle « Planète » de Jacques Bergier et Louis Pauwels [332]. Les écrits de Jacques Bergier et Louis Powels furent critiqués sévèrement par un grand nombre de gens dont les rationnalistes [333].

Dans le langage du New Age, on utilise des mots fétiches comme mutations, métamorphose, renaissance, éveil, ondes, champ potentiel.  

«  Si vous, vous parlez New Age, ne parlez plus d’horoscope mais de thème astral, plus de gourous, mais de Maître intérieur, plus de religion, mais de spiritualité, plus de Dieu, mais d’être universel, plus de grande énergie, mais de conscience cosmique, plus de psychiatre mais de psychothérapeute, plus d’enfer ni paradis, mais de réincarnation, plus de foi du charbonnier, mais de visualisation créatrice etc. »  [334].

Ces mots n’ont pas de connotation précise, mais font référence aux traditions de l’ancienne Chine et l’ayurvédisme de l’Inde. La plupart des sectes se sont accaparé ce charabia, en y ajoutant les adjectifs ou mots comme énergie positive ou négative, cosmonautique, éveil de la conscience initiatique, harmonie universelle, mutation vibratoire, etc.

Dans l’étude du psychisme, depuis quelques années, reviennent deux mots clés « gnose » et « holististique », utilisés, à toutes les sauces, par les parapsychologues et les psychothérapeutes.

Symbolisme 

« Le symbolisme est un langage mystérieux et révélateur. Il est la concrétisation d’une réalité subtile (immatérielle ?). Tout en ouvrant la voie de la connaissance, le symbole n’explique rien d’une manière formelle. Il transmet, il évoque, il propose la perception » (Larousse du XIXe siècle).

Le symbolisme est aussi un terme pour désigner la capacité d’une image ou d’une réalité à servir de symbole.

Le symbolisme définit aussi la doctrine d’une école théologique, exégétique, philosophique et esthétique, d’après laquelle les textes religieux et les œuvres d’art ne sont que des expressions symboliques et subjectives du sentiment et de la pensée Il est très proches des courants hermétiques et ésotériques.

 

Holistique et gnose

Actuellement les mots holistique [335] et gnose [336] sont un fourre-tout pour justifier l’idée d’une connaissance Universelle, Le problème, est qu’en voulant avoir une trop vision globale de tout (vision holistique) et tout traiter, en voulant mettre « tout dans tout », on aboutit à un « fourre-tout » dénué de toute rigueur scientifique et de toute précision, comme dans le cas de la « médecine holistique », a comme intention (certainement louable), de  traiter en même temps, l’âme et le corps.

 

Doctrine de la Dianétique de l’Eglise de la Scientologie

Doctrine due à Lafayette Ronald Hubbard (1911-1986), auteur américain de nombreux livres de science fiction. En 1950, Lafayette Ronald Hubbard, dont le pseudonyme est Ron Hubbard, a édité « Dianetics, la Science moderne de la santé mentale ».

Les  doctrines énoncées dans ce livre _ bible [337] des adeptes de l’Eglise de la Scientologie, ont toutes été réfutées par les scientifiques et psychologues de renom de tous les pays [338].

L’Eglise de la scientologie prétend que la doctrine de la scientologie est une science et une religion.

RL Hubbard indique au lecteur que le « dianetics » (en français « dianétique ») « contient une technique thérapeutique avec laquelle peuvent être traitées toutes les défectuosités mentales inorganiques, et toutes les défectuosités psychosomatiques organiques, avec l'assurance du traitement complet »Il affirme « avoir découvert la source simple de dérangement mental ».

Selon A Palisson [339] 118, la dianétique contient des éléments pro racistes et d’eugénistes … La dianétique est présentée par Ron Hubbard comme une nouvelle science du mental. Elle présuppose que le corps physique, a été au préalablement purifié de toutes ses impuretés, puis se propose de débarrasser l’individu des blocages psychiques qui inhibent ses capacités mentales. Ces obstacles au développement du mental sont dénommés en français « engrammes » et en anglais « engrams ». Une fois libéré de ses engrammes à la suite de stages fort coûteux, l’individu atteint l’état de  « clair », ce « clair » est encouragé à poursuivre son initiation à la dianétique par des stages de plus en plus coûteux « pour être à l’abri de toute affection de son psychisme ».

Une autre évidence montre que la dianetique n'est pas une science. Par exemple, sa théorie de l’esprit ne correspond pas aux données actuelle de la neurophysiologie moderne, au sujet du cerveau et de son fonctionnement.  

Selon Ron Hubbard, l'esprit est composé de trois parties.

_ L’esprit analytique qui est cette partie de l'esprit qui perçoit et maintient des données d'expérience pour composer et résoudre des problèmes et pour diriger l'organisation le long des quatre dynamiques. Il pense dans les différences et les similitudes.

_ L'esprit réactif qui est cette partie de l'esprit qui classe et maintient la douleur physique et l'émotion douloureuse et cherche à diriger l'organisation sur la seule base de la réponse aux stimuli.

- Il pense seulement dans les identités.

_ L'esprit somatique qui est cet esprit, qui, dirigé par l'esprit analytique ou réactif, place des solutions dans l'effet au niveau physique (page 39).

Dans le langage des scientologues, on parle souvent d’engramme comme ceci « la source simple de la folie et des défectuosités psychosomatiques est l'engramme » [340]. Cette phrase insipide relève de « l’effet puits » (voir chapitre II),  consistant à utiliser des phrases faussement profondes en en donner une apparence scientifique ou savante. 

Pour RL Hubbard  ces engrammes existent parce qu'ils sont "câblés" dans des cellules pendant des expériences physiques ou avec émotions douloureuses.

RL Hubbard n'indique jamais comment il a déduit ses hypothèses douteuses. RL Hubblard a été un auteur de science fiction prolixe, mais sans connaissance scientifique. On peut supporter que toute sa doctrine sort de son esprit imaginatif.

En attendant, la dianetique reste une pseudo-science qui a trompé beaucoup de crédules.


 

Méthodes psychomorphologiques

La phrénologie

 D’après Le Robert, la phrénologie est l’étude du caractère, des facultés « domininantes » d’après la forme du crâne.

C’est à Gall et à Bertillon, des neurophysiologiques des XVIII et XIXe siècles, que l’on doit les principales doctrines phrénologiques [341].

Frantz Gall médecin et anatomiste (1758-1828) opère une véritable révolution méthodologique sur l’étude du cerveau.

En 1808, il publie un Mémoire présenté à l'Institut : ”Anatomie et physiologie du système nerveux en général et du cerveau en particulier”. Il y souligne la contituité des voies nerveuses et l'importance du cortex jusqu'ici méconnu. Il présente sa conception de la dépendance des conduites humaines de territoires corticaux différenciés et de la possibilité de déterminer le tempérament par l'examen du crâne.

En 1810, il dresse un tableau de 27 facultés et dont il dessine le siège sur le crâne. Mais pour F. Gall, l'âme est un  concept  métaphysique.  

 

Selon Lelut auteur de l’histoire de la phrénologie en 1852, F. Gall a commis les erreurs d’interprétations suivantes :

 

- d’après l'hypertrophie du crâne chez les hydrocéphales, il considère injustement que  les reliefs du crâne traduiraient les variations du cerveau sous-jacent.

- il a confondu facultés et traits de caractères.

 

Pour  Lelut, médecin-chef à la prison de la Roquette, a fait  une recherche systématique de l'instinct criminel  chez 10 condamnées et ne l’a pas trouvé. Il démontre également, par de nombreuses mensurations de crânes d'idiots, qu'il n'y a pas de réduction frontale et que la capacité crânienne ne peut être tenue pour équivalente de la masse cérébrale.

Bertillon, père de l’identification des individus par les empreintes digitales, fit de nombreuses expériences pour justifier un syndrome du criminel, et on lui doit les autopsies crâniennes de dizaines de guillotinés. Bertillon voulait démontrer que le cerveau et la boîte crânienne était plus petite pour les défaillants de notre société ainsi que pour les ethnies non européennes.

Certains pseudo-neurologues ont dérivé dans l’absurde en justifiant des bosses pour les maths et économistes.

On a parlé de bosse des maths pour les mathématiciens et d’une bosse des économistes car A Boucicaut avait réellement une petite bosse au front. Toutes ces bosses étaient circonstancielles et ne correspondent à aucune justification rationnelle.

La référence au dogme phrénologique apparaît comme un archaïsme dans les milieux scientifiques, mais les encyclopédies générales présentent encore Gall avec complaisance à des lecteurs étrangers au monde médical.

Méthodes physiognomoniques

La physiognonomie ou morphopsychologie se définit comme l’art de juger les hommes par les traits du visage.

Pour Aristote la physiognonomie, c’était le miroir de l’âme d’un individu, mais Jean Gaspard Lavaler (1741- 1801), un médecin suisse, explique que «  tous les visages d’hommes, toutes les formes, toutes les créatures ont des catactères propres qui différencient non seulement les classes, les genres et les espèces mais aussi l’individualité. La physiognonomie est l’amie de tous les jugements de l’homme, de tous ses efforts, de toutes ses actions, de ses craintes et de ses espérances » .

C’est une méthode ancestrale et subjective pour déterminer la personnalité d’un individu d’après les critères suivants :

- certains symptômes fugitifs ou permanents mais visibles d’états pathologiques.

- certains comportements sur la façon de se vêtir, de s’habiller, de se coiffer…etc.

 

Jadis la physiognomonie se proposait de percer certains secrets de l’individu sur ses mœurs et le caractère d’après un regard et des critères précédents.

La psychiatrie s’est créée à partir de la physiognomonie, par élimination de la grande subjectivité de celle-ci et en tenant surtout compte du dialogue observé-observant.

 


 

CHAPITRE XIII

Pouvoirs Magiques

« Hommes aux mille mains, je vous salue, n’êtes-vous pas représentatifs de ce temps et de cet espace qui se mélangent pour nous tromper et nous opposent leurs mains montrables, hommes aux mille mains ce que vous nous faites croire est plus réel que le réel qui est un rêve. » Eloge de Jean Cocteau pour les prestidigitateurs, reprise par Max Dif [342].

« Tout être humain porte en lui le goût du merveilleux. AIMER le merveilleux est naturel, mais CROIRE inconditionnellement en sa réalité constitue une grave déficience de l'intellect et une capitulation de l'esprit critique ». L'illusionnisme magie artistique et culturelle, Anonyme, Edition de l'idée libre, Paris, 1977.

 

La magie

A l’origine, la magie était un ensemble de pratiques et de techniques qui prétendent modifier le cours naturel des évènements 1  au moyen de rites et de formules secrètes, dans le but de positiver le destin, influencer à sa guise le comportement d'autrui ou le cours des événements.

Selon Voltaire, « la magie, c’est l’art de faire ce que la nature ne peut pas faire ». Il faut distinguer dans les magies,

A) les pratiques « occultes », telles que :

- la magie blanche (portant encore le nom de Wicca, Vieille Religion, voire angéologie magique, invocation des bons esprits, anciennement nommée Théurgique) qui, selon ses adeptes, est basée sur le bien et pour but de faire le Bien, a des fins altruistes ou préventives,

- la magie noire (encore nommée invocation des mauvais esprits, démonologie magique, anciennement nommée Goetique), qui utilise des  « moyens » démoniaques, maléfiques [343], ceux de la « sorcellerie », motivée par des fins mauvaises (de vengeance, de pouvoir …), et visant à l’échec d’une victime (ou d’une communauté de victimes) dans un domaine particulier de sa (leur) vie..

B) l’illusionnisme ou la prestidigitation, un art de l’escamotage, destiné à distraire.

Souvent, on utilise le même mot « magie » pour désigner des pratiques dissemblables, voire opposées : a) les pratiques occultes de magie blanche ou noire, sous-tendues par des croyances en l’existence de forces puissantes universelles cachées, et b) l’illusionnisme.

La magie selon les anciens

La magie est un art millénaire dont la tradition remonte à l’Egypte antique. Les prêtres égyptiens connaissaient la science helléniste et l’illusionnisme, Ils se servaient de trucages astucieux pour faire croire à leur pouvoir. Héron d’Alexandrie (1er siècle après JC) confectionna de nombreux automatismes ingénieux, dont celui de l’ouverture de la porte d’un temple commandée par un montage hydraulique et thermique.

De nos jours, la magie est associée en Afrique aux marabouts, en Amérique latine, aux chamanistes, bref aux pratiques occultes, alors que dans le monde occidentalisé, plutôt à l’illusionnisme.

A l’origine, la magie était pour les Romains la sagesse de l’esprit.

Dans certains rites religieux comme le vaudou ou le soufisme, il est difficile de distinguer le religieux, de l’occulte.

Lorsque Paracelse rédige ses textes sur la magie vers 1535-1538, la croyance à la magie est générale, elle fait partie de l’évidence de l’époque.

Selon Koyré[344] « cela ne signifie pas, que l’on ait une idée claire sur cette croyance. On a plutôt affaire à un fond continu concernant des savoirs secrets ou des opérations occultes présents dans l’imaginaire de tout un chacun; d’autant plus présent que la pensée officielle n’a aucune prise sur lui ».

Selon Giordano Bruno [345], au XVIe siècle, on associait le mage, de la manière suivante :

 

Premièrement :

Dans la Rome antique aux sages, en Egypte aux trimegistes [346], en Gaule aux druides, en Inde aux gymnosophistes [347], dans la Palestine des hébreux aux cabalistes , en Perse mazdéenne aux mages et en Grèce aux sophistes [348].

Deuxièmement :  

Le terme de mage désigne celui qui accomplit des prodiges par la seule application de principes actifs et passifs comme on le voit en médecine et en chimie. C’est ce qu’on appelle la magie naturelle.

Troisièmement :

On parle de magie quand on entoure les mêmes opérations de certaines circonstances qui les font apparaître comme les œuvres de la nature ou d’une intelligence supérieure, et ce, afin d’emporter l’admiration par l’illusion. Cette magie est appelée magie des prestiges.

Quatrièmement :

On est dans le cadre de ma magie si l’on recourt à un principe de sympathie et d’antipathie des choses, comme lorsque des substances se repoussent, transmutent ou attirent d’autres substances comme l’aimant et autres corps semblables dont les opérations ne se réduisent pas aux qualités actives et passives, mais relèvent toutes de l’esprit ou de l’âme des choses. 

Cinquièmement :

Si on ajoute des mots, des formules, des rapports de nombres, des caractères, il s’agit d’une magie mathématique ou philosophie occulte.

Sixièmement : 

Si on se livre au culte ou à l’invocation d’intelligences et de puissances extérieures par des prières, des sacrifices, des cérémonies dédiées à des dieux, des démons ou des héros, alors on a affaire à de la magie.

Septièmement : 

Quand adjurations ou invocations servent d’intercesseurs pour faire surgir les âmes des défunts sur les cadavres, la magie se nomme la nécromancie.

 

On doit à Gabriel Noé (1600-1653), philosophe libertin, une critique des mages dans la célèbre « apologie pour tous les grands personnages qui ont été faussement soupçonnés de magie » (1625).Dans cet ouvrage, G Naudé donne le nom de magie contemplative à l’étude des phénomènes physiques et des causes secrètes qui les déterminent. Il n’admet aucun miracle, prophétie, vision, ni révélation et montre ses réserves sur la genèse. Pour lui, le surnaturel est en dehors des relations universelles.

 

L’Illusionnisme des physiciens

Dès le début de la Renaissance, des bateleurs magiciens promènent leur art de ville en ville. L’église les accuse d’écarter les spectateurs de la foi, mais les tolère, quand ils ont le soutien des notables. Leur adresse était reconnue mais certains de ces bateleurs, suspectés d’impiété, ont été condamnés pour hérésie.

 

Au siècle des Lumières, la magie devient un art à la mode alliant les nouveaux concepts de la physique et de la chimie naissante. Déjà à cette époque, il fallait distinguer la « magie blanche » des artistes illusionnistes qui considéraient la magie comme un spectacle et la « magie occulte » exécutée par des charlatans, se disant doués de pouvoirs surnaturels. A cette magie occulte, il faut associer en particulier certains expérimentateurs malhonnêtes comme Joseph Balsamo dit comte de Cagliostro où illusionnisme, spiritisme et alchimie se côtoyaient. Ceci créa une confusion entre illusionnisme et « magie » destinée à maîtriser des pouvoirs cachés.

 

En Europe, il faudra attendre le siècle des lumières pour que les « magiciens » physiciens se produisent dans des salles, il faut citer tout d’abord :

 

. Nicolas-Philippe Ledru dit Comus (1731-1807), habile physicien et illusionniste, alliait l’amusement à la science, sous Louis XV, et Louis XVI, et montra, le premier, avant même Jean-Eugène Robert-Houdin, la « fantasmagorie », par ses expériences de physique amusantes, que beaucoup ont assimilé à de la « magie ». Il avait un cabinet, situé boulevard du Temple, à Paris, où il faisait diverses expériences, devant le public, sur le son, la lumière, l'électricité, le magnétisme, l'incompressibilité de l'eau etc. Son cabinet présentait aussi des tours d’illusionnisme, comme la femme automate qui s’habille comme le demande le public, une cage dans laquelle apparaît l'oiseau que l'on désire, une petite figure dont les yeux prennent la couleur de la prunelle de celui qui la regarde, une main artificielle qui écrit les pensées des spectateurs, une « syrène » qui répond aux questions, etc. Il présenta quelquefois ses tours, à la cour de Louis XVI, et en juin 1779, il donna une représentation devant l'empereur Joseph II d'Autriche, voyageant sous le nom de comte de Falkenstein.

. Le Chevalier Joseph Pinetti ou Giuseppe Pinetti (1750-1800), né à Orbetello (en Toscane, en Italie) et mort en Russie, encore appelé le Professeur de Magie Naturelle, est devenu célèbre par l'utilisation d'appareils compliqués, ses évasions et ses tours de mentalisme. Ce magicien de la cour de Louis XVI puis, sous le Directoire et le premier Empire, auteur de l’ouvrage Amusements Physiques [349], contribua à diversifier les tours de magie, à créer de nouveaux effets. Il sortit la magie de la rue pour la faire entrer dans les théâtres, en particulier dans son théâtre des Menus-Plaisirs du Roi, faubourg Poissonnière. Dans son cabinet de curiosités, il présenta et mélangea expériences scientifiques (telles que faire apparaître une étincelle électrique entre les bornes d'un excitateur ...) et tours de magie (faire apparaître une gravure dans un miroir ...). Il présenta ses tours à différentes cours d'Europe (à Londres, Berlin, Paris ...). Il est souvent considéré comme le père de la magie moderne et il a inspiré Jean-Eugène Robert-Houdin.

. Henri Decremps (1746-1826) est auteur de La Magie Blanche Dévoilée, qui dressa une liste des premières techniques de tricherie, comme les faux mélanges, les sauts de coupe, la donne en second … Il était juriste, mathématicien et licencié en Droit. Il fut attaché à l'Ambassade de France auprès de la Cour d'Angleterre en qualité de secrétaire interprète. Dans La Magie blanche dévoilée _ ouvrage qui obtint un très grand succès à l'époque _, il donne l’explication de toutes les expériences du Chevalier Joseph Pinetti, prétendu physicien mais escamoteur fort habile. Il y dévoile tous les tours de cartes, de gobelets et de gibecières etc. ... qui faisaient alors l’amusement des sociétés les plus distinguées …

 

Cette physique amusante allant de progrès en progrès, ses adeptes jugèrent opportun de lui donner un autre nom. Jules de Rovere proposa en 1815 les mots de prestidigitation (agilité par les doigts) et prestidigitateur pour l’expérimentateur. Par la suite, le nom de prestidigitation n’étant pas toujours approprié pour définir toutes les formes de spectacle d’illusion, les noms d’illusionnisme et d’illusionniste se répandirent à leur tour [350].

Cette physique amusante devint alors un divertissement très prisé.  Des artisans mécaniciens, horlogers, opticiens et surtout chimistes confectionnèrent toutes sortes d’objets de magie. L’illusionnisme scientifique est passé du spectacle de rue au théâtre. Vers 1850, Paris comptait 5 théâtres d’illusion, dont le plus célèbre fut celui de Jean-Eugène Robert-Houdin.

Pour renforcer l’impression d’étrangeté, les magiciens aimaient à enjoliver leur matériel par une décoration exotique. L’Egypte revenait souvent dans les thèmes choisis par les artistes friands des mystères, dont ceux entourant les pyramides [351].

 

J.E. Robert-Houdin

Jean-Eugène Robert-Houdin (1805-1871) [352] fut d’abord petit clerc sur les insistances de son père horloger qui vivotait de son métier à Blois.

Heureusement, c’est à partir de 1827 que J.E. Robert-Houdin, après la lecture du livre de prestidigitation de Panckouke de 1792 [353], et en ayant assimilé tous les tours, arriva en quelques semaines à se produire en spectacle dans le blésois, grâce à un saltimbanque nommé Torride, qui fut son initiateur.

En Compagnie de Torride, Robert-Houdin débuta à Aubusson par les tours du parapluie, des foulards et de la houlette [354] pour faire apparaître des fleurs, un oiseau mort et vivant. Après ces spectacles à succès, il abandonnera définitivement son emploi de petit clerc pour ses spectacles et la confection d’automates.

Il ouvrit un théâtre de magie à Paris rue de Valois, au Palais-Royal, où le 3 juillet 1845, a lieu la première des « Soirées fantastiques de Robert-Houdin »,. Il y présente des automates magiques comme L'Oranger ou Le Trapéziste, des objets aux prodigieux trucages et des expériences inédites comme La Bouteille inépuisable ou La Suspension éthéréenne [355], avec l'aide de son fils, La femme sciée. Il y perfectionne la transmission de pensée.

A partir de 1846, Robert-Houdin eut une renommée européenne, il fit des spectacles devant les cours de Louis Philippe, de la reine Victoria à Londres et de l’empereur Guillaume II à Berlin.

 

J. E. Robert-Houdin s’imposa comme un « sorcier blanc » pour démystifier les marabouts.

En 1856, après trois refus, J.E. Robert-Houdin accepta d’être envoyé en Algérie par le gouvernement français pour lutter contre l’influence des marabouts qui imposaient leur autorité en accomplissant des « miracles » pour fasciner les populations, ces « miracles » étant réalisés par d’habiles trucages. JE Robert-Houdin, « managé » par les militaires français, fit une tournée triomphale parmi les chefs des marabouts et les chefs de villages qui prêchaient la guerre sainte contre les Français.

Aux prophètes musulmans kabyles, il présenta ses numéros avec le plus grand sérieux et démontra par ses « prodiges » que le dieu du sorcier blanc était supérieur à celui des marabouts. Le clou de sa tournée fut celui-ci : J.E. Robert-Houdin, pour montrer son invincibilité, proposa à un marabout de lui tirer dessus avec son fusil. Robert Houdin eut l’ingéniosité de confectionner une balle en stéarine et de la substituer à une balle en plomb.

Dans le fusil, Robert-Houdin tassa la poudre et mit la sphère de stéarine enduite de poudre de plomb. Le coup partit, la stéarine fondit, et, au même moment, Robert-Houdin plaça dans sa bouche une vraie balle de plomb ensanglantée. Après cette affaire, les marabouts et les chefs de tribu furent ridiculisés devant leur population. On évita ainsi une guerre sainte [356].

 

Mécanicien de précision pour la fabrication d’automates, il fit de la magie un art à part entière. Sa notoriété fut universelle, inventeur de génie et illusionniste jamais égalé. Il fut nommé le prince des magiciens. Et pour les illusionnistes, il y a un avant et un après Robert-Houdin. Robert-Houdin perfectionna les meilleures illusions de son époque et créa un grand nombre de dispositifs mécaniques et optiques très élaborés. Ces expériences sont décrites avec minutie dans son livre « la physique amusante » [357]. Robert-Houdin fut, en effet, un découvreur et un savant méconnu. Il a imaginé le compteur kilométrique pour les taxis, des automatismes pour ouvrir des portes, des instruments de diagnostique ophtalmologique, etc. … Et surtout, onze ans avant Edison, il fabriqua les premières lampes incandescentes à filament de carbone.

 

Nous conseillons à tous ceux qui veulent en savoir plus sur ce prince des magiciens, d’aller visiter le musée Robert-Houdin à Blois et le musée de la curiosité et de la magie à Paris.

 

Les disciples de Robert-Houdin

J.E. Robert-Houdin eut pour successeurs le Commandeur Cazeneuve, Buretier de Kota, son beau-frère Hamilton et Georges Méliès. Georges Méliès fut le dernier directeur du théâtre Robert-Houdin de 1888 à 1923.

Georges Méliès passa progressivement des illusions aux trucages cinématographiques. En Angleterre, John Nevil Maskelyne (1732-1811) poursuivit l’œuvre de Robert-Houdin en créant à Londres en 1873, à Picadilly circus : l’Egyptian Hall. Un des clous du spectacle était la « grotte du gnome » : à l’apparition d’une flamme apportée par le « magicien », les ailes d’une femme à tête et ailes de papillon s’enflammaient pour ne laisser apparaître ensuite que la femme (sans costume). En 1914, Maskelyne fonde le « Comité occulte » (Occult Committee) dont le mandat était d’étudier les personnes revendiquant des pouvoirs surnaturels et qui exposerait au grand jour, les fraudes.

 

Aux USA,  l’illusionniste Erich Weiss, en hommage à Robert-Houdin, prit le nom d’Harry Houdini. Du début du XXe siècle jusqu’en 1926, Harry Houdini fut à la tête des affiches européennes et américaines. Surnommé le roi de l’évasion, il s’évadait quotidiennement de chaînes, de camisoles de force, jusqu’à des cercueils ou fourgons cellulaires.

En tournée dans le monde, Houdini lançait souvent des défis aux polices locales. Il se laissait fouiller, menotter et enfermer dans les meilleures prisons, et s’en évadait toujours en un temps record, à la surprise des autorités et des journalistes appelés pour l’occasion. Il lançait également au cours de ses spectacles un défi au public, se libérant de tout engin, de la simple corde au coffre fort.

Mais c’est aussi par ses défis à la mort que s’est construite sa légende. Avide de coups médiatiques, il réalisait régulièrement en public des expériences pittoresques mais dangereuses. A Brême en 1908, immergé avec une camisole dans un lac gelé, il réussit à sortir après une minute. D’autres fois, il se laissait enchaîner et pendre par les pieds au sommet d’un building, ou précipiter dans l’eau enfermé dans une caisse clouée et cadenassée.

 

Près d’un siècle plus tard, le public réserve aujourd’hui un accueil chaleureux à l’illusionniste David Blaine, qui se fait enfermer pendant plusieurs jours dans une sphère remplie d’eau, dans un bloc de glace ou se laisse suspendre dans une caisse transparente pendant des semaines sans manger.

 

Spiritisme sur scène : Les frères Davenport

Ira et William Davenport avaient mis au point une armoire spirite. Ils se faisaient attachés à l'intérieur de cette armoire et « faisaient appel aux esprits ». Le public pouvaient alors entendre le son d'instruments de musique sortant de l'armoire spirite. Doués d'une souplesse stupéfiante et très entraînés, les deux frères pouvaient très facilement se débarrasser de leurs cordes et s'engager en un clin d'œil dans des nœuds truqués. Après une première démonstration, de la farine était placée dans les mains des frères, le cabinet refermé de nouveau. Les manifestations mystérieuses réapparaissaient. Soudainement les portes s’ouvraient et les frères ressortaient, libre, la farine inchangée dans leurs mains.

Un jour, un plaisant leur mis du tabac à priser dans leurs mains, sans qu’ils s’en aperçurent, et à la sortie du cabinet spirite, ils avaient de la farine sur les mains au lieu du tabac à priser attendu. Ils furent ainsi démasqués.

 

L’illusionnisme de nos jours

Aux USA, est né dans les années soixante, l’illusionnisme à grand spectacle avec des apports de music hall. Signalons d’abord Siegfried et Roy, deux illusionnistes d’origine allemande qui faisaient des spectacles aidés d’une cinquantaine d’assistants et devant des salles spécialement conçues, accueillant plusieurs milliers de spectateurs chaque soir. Ils diversifièrent leur spectacle de magie vers 1990, avec des fauves dressés. Preuve d’un réel danger, en octobre 2003, au cours d’une représentation, Roy fut grièvement blessé par un tigre blanc. Il en garde de graves séquelles et Siegfried et Roy n’ont pas été en mesure de reprendre la scène à ce jour. De l’avis de nombreux amateurs et professionnels de magie, leur spectacle fantastique reste sans égal.


 

Les illusionistes zététiques

L’illusionisme zététique est né avec Robert-Houdin avec l’expérience que nous avons relaté avec les marabouts algériens.

Aux USA James Randi et en France ont éffectué de nombreuses manipulations pour démystifier les gourous de la magie

 

Gérard Majax

Auteur d’une trentaine de livres, Gérard Majax a a présenté des émissions de télévision remportant un important succès : Y’a un truc [358], Passe-Passe, Abracadabra, avec pour la première fois au monde des caméras cachées, Magie-Surprise en caméra cachée, La Caverne d’ Abracadabra, Magie Majax grandes illusions faisant participer des vedettes du show-biz, Magic Hall, Magic Club, etc. [359]. Passionné par les illusions d’optique, il créera, en 1999, l’Hallucinoscope, un système breveté de réalité virtuelle sans électronique, qui donne l’illusion de traverser la matière ou de marcher en lévitation. Marqué par sa formation psychopédagogique à l’Institut de Psychologie de la Sorbonne, Gérard Majax mène un combat constant contre les escrocs de la parapsychologie, comme Uri Geller, qui prétendait guérir à distance. Cela le mènera à des défis, des ouvrages spécialisés et une collaboration avec des scientifiques et des journalistes de renom.
Avec les scientifiques Henri Broch et Jacques Theodor, il a monté le « défi zététique international », qui a proposé jusqu’à 200.000 euros de récompense à qui ferait la preuve d’un phénomène paranormal dans quelque domaine que ce soit. En quinze ans de tests, qui ont attiré des centaines de voyants, télépathes, guérisseurs et autres tordeurs de petites cuillères, aucune expérience présentée par de prétendus « médiums » ou « sujets-psi » n’est restée inexpliquée. Il s’oppose catégoriquement à la dérive de l’art magique vers les affabulations inquiétantes de la parapsychologie : d’un côté l’illusionniste manipulateur et psychologue, de l’autre le charlatan, hypnotiseur, fakir et autre tordeur d’objets à distance qui, utilisant les mêmes techniques, se targue de pouvoirs supranormaux et abuse de la crédulité des gens dans une ambiance pseudo-scientifique, souvent malsaine et parfois très dangereuse quand il s’agit de donner de faux espoirs de guérison à des malades naïfs. Gérard MAJAX affronte et confond Uri Geller lors d’une émission de Philippe Bouvard, puis dans Droit de réponse de Michel Polak et écrit un livre Le Grand Bluff où il démonte les mécanismes des tricheries de ceux qu’il n’hésite pas à qualifier d’escrocs. En 1996, il publie Gare aux gourous, révèlant les trucs des sectes.

James Randi

James Randi, plus connu sous l'appellation Randi le stupéfiant (The Amazing Randi), est un illusionniste professionnel. Il est notamment connu comme démystificateur des pseudo-sciences et autres phénomènes paranormaux. Il est, à travers sa James Randi Educational Foundation (JREF), une des têtes de file du mouvement sceptique contemporain.

Il est connu pour son challenge, le One Million Dollar Challenge, qui via sa fondation, attribuera un prix d'un million de dollars USD à n'importe quel participant qui pourra démontrer la réalité d'événements paranormaux

Il est aussi à l'origine du Projet Alpha, où il infiltra deux jeunes illusionnistes dans un laboratoire de parapsychologie, afin de démontrer que les protocoles pour détecter les tours de passe-passe étaient largement insuffisants [360]. Pour cette raison, les associations sceptiques ont un prestidigitateur dans leur équipe lorsqu'elles testent une personne prétendant avoir des pouvoirs paranormaux.

James Randi est apparu dans les émissions télévisées "The Tonight Show" et "Bullshit!", (deux émissions populaires aux États-Unis), avec les magiciens Penn & Teller, pour montrer des tours de magie et dénoncer les fraudes utilisant des tours d’illusionnisme. Il est également connu pour avoir démontré les fraudes des traitements curatifs frauduleux du révérend Peter Popoff, évangéliste télévisé, en 1987.


 

 

La « grande illusion »

Vers les années 1990, David Copperfield recréa l’illusionnisme grand spectacle avec un apport modéré du music hall. Ses numéros sont spectaculaires et d’une grande ingéniosité. Il a fait disparaître des personnes du public, traversé la Grande muraille de Chine, fait disparaître la Statue de la Liberté, il a plané au dessus du Grand Canyon en Arizona, il s'est évadé de la prison d'Alcatraz, il est sorti indemne des chutes du Niagara, il a fait disparaître l'Orient-Express, fait réapparaître un bateau dans le Triangle des Bermudes, et a même volé dans les airs. Il a utilisé des moyens vidéo, de vastes mises en scène, deux femmes jumelles dans le cas de la téléportation d’une assistante. Il s’est toujours dit illusionniste et n’a jamais prétendu avoir des pouvoirs surnaturels.

Dans le domaine de la « grande illusion » (c’est à dire de l’illusionnisme à grand spectacle), le français Dani Lary a réalisé des spectacles proches de ceux de David Copperfield. Il a fait « voler » un piano (cela à l’aide d’un système élévateur ingénieusement dissimulé), s’est élevé dans les airs (« lévitation ») avec son assistante, fait de la « téléportation », pour réapparaître à l’autre bout d’une salle etc…

Les tours des illusionnistes actuels

Pour Gérard Majax, tout illusionniste a un truc qui lui a demandé souvent plusieurs mois et même parfois une année entière de mise au point. On comprend alors que les illusionnistes veillent sur les secrets de leurs tours, ces derniers étant en même temps leur gagne-pain. La profession cherche à garder une parfaite déontologie, et critique ceux qui dévoilent les trucs du métier à des profanes.

Les illusionistes utilisent, le plus souvent, le détournement d’attention (dans l’espace), consistant à focaliser l’attention du public sur quelque chose d’extérieur au moment où le magicien utilise son truc et la persistance rétinienne : l’œil transmet à l’esprit une illusion de continuité dans un phénomène répétitif (le rythme) alors qu’une coupure essentielle vient cependant de s’y produire.  Ils utilisent bien d’autres trucs : électronique et ondes électromagnétiques, cuillères et couteaux truqués en alliages à mémoire de forme [361], fils en métaux du même type inserrés dans des cartes à jouer (pour les trucs les plus récents) etc. …

Les escroqueries en illusionnisme

Pour augmenter leur audience médiatique, certains illusionnistes de talent se sont dit possédés de pouvoirs surnaturels. Beaucoup d’illusionnistes talentueux ont voulu faire croire à des pouvoirs surnaturels. Début 2004 en France, une émission présentait le mentaliste Gary Kurtz comme doué de pouvoirs surnaturels [362] [363], ce qui provoqua une protestation presque unanime de la part du monde des illusionnistes.

Uri Geller, le cas le plus médiatique des années 1970-80, fut, durant les années 70, animateur de télévision israélien. Il prétendait avoir la faculté de psychokinésie et la faculté occulte de plier les cuillères. En fait, pour la torsion de cuillères et de tiges, Uri Geller utilisait les trucs suivants :

1) le détournement de l’attention dans l’espace et le rythme,

2) selon certains, il utilisait des alliages dont les points de ramollissement étaient proches de la température ambiante [364] ou de flexions répétées du métal au préalable pour le « fatiguer ».

3) selon d’autres, il utilisait aussi des objets servant de « clé » de torsion, pour tordre les cuillères.

 

Uri Geller aimait à se faire entourer de nombreux enfants sous prétexte de « catalyser l’énergie », bien pratique pour dissimuler des manipulations, surtout allié à une bonne connaissance de la mise en scène télévisuelle.

 

Jean-Pierre Girard, illusionniste, parapsychologue, le "Uri Geller français", affirmait avoir des pouvoirs psy et pouvoir réaliser des exploits extraordinaires tels que la conduite aveugle sur le périphérique, l’ébullition d’eau à distance, la précognition des numéros à la roulette, des guérisons miraculeuses. A la télévision, il tordait un clou contenu dans un tube de verre scellé et faisait mouvoir sans contact un morceau d'altuglass posé sur une table. Des personnes comme Dr Philippe Wallon, psychiatre, chargé de recherches à l'INSERM, Docteur Wolkowski, physicien, Charles Crussard, directeur scientifique de Péchiney Ugine Kuhlmann, Albert Ducrocq, ont crus en ses pouvoirs paranormaux.

Lors des déformations de cuillères ou de fourchettes, Jean-Pierre Girard utilisait des ustenciles à mémoire de forme ou le détournement d’attention

(Ses trucages ont été démontrées, par Gérard Majax, le 14 mars 1987, lors de l'émission Droit de réponse animée par Michel Polac, intitulée L'effet Geller).

Pour sa conduite aveugle sur le périphérique, il semblerait qu’il ait utilisée une cagoule noire, dont un seul côté était opaque tandis que l’autre était en tissu noir semi-transparent.

Un article de Jean-Pascal Huvé explique les difficultés qu’il y avait à monter une expérience destinées à vérifier les « pouvoirs paranormaux » de Girard : « lors des expériences elles-mêmes, sa susceptibilité dès qu’il s’agissait de proposer un changement de protocole, ses fréquentes sorties de la pièce ("mon métabolisme s’accèlère je dois mictionner souvent") ses préventions envers la lumière lors des essais de télékinésie ("elles peuvent me donner des cécités temporaires") » [365].

La magie des gourous et des sectes

Les gourous de nombreuses sectes utilisent de nombreux artifices pour tromper leurs membres. Nous citerons plusieurs cas que Gérard Majax a mis en évidence, comme la torsion de cuillères ou comme le mage aux mains suintant de l’huile. Dans ce dernier cas, le mage utilisait des cotons imbibés d’huile dissimulés dans ses manches ou dans divers endroits [366].

Certaines sectes comme l’Ordre du temple solaire utilisaient des truquages, comme celui du « théâtre noir » de Robert-Houdin ou des trucages lasers, pour faire apparaître « des esprits » et abuser les fidèles lors des cérémonies de l’OTS [367].

Le théâtre noir consiste à mettre les spectateurs dans le noir total, et à placer devant eux des tissus opaques. Derrière cet écran, la tête d’un individu est éclairée par une bougie ou par un ou plusieurs spots de faible intensité. L’image vue est trouble et son effet est très saisissant. De même on peut projeter à l’arrière du tissu des vidéos ou des vues laser, donnant à l’adepte de la secte une impression d’au-delà.

Le mentalisme

Selon le mentaliste Pascal de Clermont [368], le mentalisme utilise le potentiel extraordinaire de notre cerveau, tandis que pour un autre mentaliste, Eric Fearson, il est une plongée unique et fascinante au cœur de l’esprit humain. Il s’agit en fait d’une branche de l'illusionnisme jouant sur une présentation théâtrale du Paranormal. Il combine certaines techniques de pointe de la psychologie et de la communication. Il joue aussi sur l’intuition du spectateur, mais il demande généralement une très grande concentration et des capacités de mémorisation de la part du mentaliste. Le mentalisme fait souvent intervenir des processus de persuasion psychologique comme ceux de l’effet Barnum, pour influencer le spectateur. Pour réussir, ces illusions doivent être « communicatives » auprès du public.

 

Dans les années 60, le couple célèbre de mentalistes "Mir et Miroska" se déclaraient mentalistes et illusionnistes (et non médiums...). Miroska, les yeux bandés devait par exemple deviner ce que son compagnon et complice Mir avait dans sa main, en général un objet prêté par le public. Pour communiquer entre eux, Mir et Miroska utilisaient un code complexe dissimulé dans les phrases échangées, utilisant non seulement les mots, mais aussi les silences. Contrairement à certains mentalistes qui prétendent sérieusement avoir des pouvoirs paranormaux, Mir terminait leur spectacle par le célèbre : « S’il n’y a pas de truc, c’est formidable, mais s’il y a un truc avouez que c’est encore plus formidable ».

La télévision souvent avide d’audience présente régulièrement des émissions montrant des mentalistes et autres parapsychologues comme s’il s’agissait de phénomènes réels, au risque de contribuer à semer la confusion dans l'esprit du public et d’ouvrir une voie royale aux charlatans du surnaturel.

C’était le cas récemment avec le mentaliste Gary Kurtz qui a défrayé la chronique en France. En 2004, une émission largement mise en scène tourne à l’escroquerie lorsque le présentateur annonce avoir «vérifié qu’il n’y a aucune tricherie» et interviewe des spectateurs ébahis et naïfs qui pensent avoir affaire à de la «télépathie», sans faire la moindre mise au point, accréditant le caractère paranormal des effets présentés.

Gary Kurtz est ainsi présenté comme un phénomène de foire, aux dons et pouvoirs incompréhensibles, et qui «jamais ne fait de magie». Mais l’artiste, doté d’un véritable talent, reste humble et sympathique même s’il accepte la mise en scène et le montage frauduleux de l'émission. Le mentaliste souffre certainement de cette présentation. Présenté depuis comme «illusionniste mentaliste», il a reconnu ensuite bien volontiers être un «artiste de spectacle».

Pour ce qui apparaît comme de réelles prouesses mentales, le mentaliste peut utiliser des matériels truqués, des appareillages électroniques et des techniques de magiciens plus classiques comme le forçage, une manipulation qui consiste à faire choisir la carte ou l’objet désiré.

Et l’illusionniste peut aussi glaner des informations en amont, préparer le terrain, avant la séance, en faisant appel à la naïveté ou la complicité amusée de certains spectateurs. Pour les numéros où l’on doit effectuer une prédiction, les informations peuvent purement et simplement être soutirées par un assistant de la production ou du magicien, auprès d’une personne choisie quelques minutes avant le spectacle, proche de la «victime» ou victime elle-même du mentaliste.

Comme en illusionnisme, il faut se méfier des mentalistes qui prétendent avoir des dons paranormaux.

Télékinésie

La télékinésie est le « déplacement » d’objets par radiesthésie ou les « mouvements surnaturels » que l’on fait exécuter à des individus par télépathie. Nous préférons utiliser le terme de télékinésie pour le déplacement d’objet, et réserver celui de psychokinésie ou psychokinèse pour les « mouvements créés à distance » sur des individus.

La psychokinèse d’individus a été étudiée dans le cas des dites possédées de Loudun par Aldous Huxley et Michel de Certeau. Selon eux, cette psychokinèse était comparable à un envoûtement (voir chapitre IV).

Dans la télékinésie d’objets, les cas observés se sont avérés être des tricheries imaginées par des illusionnistes de talent. Pour arriver à leur but, ils opèrent par substitution, illusionnisme ou grâce à des fils invisibles (voire des fils élastiques invisibles) ou des aimants cachés sous les vêtements - ou même, de la limaille dissimulée sous les ongles - pour déplacer des objets ferreux de faible masse.

John Barret Hasted, l’un des plus grands physiciens britanniques des années 1970, s’était fait « piéger » par Uri Geller sur des déplacements d’objets. Nous citerons des extraits de sa communication au colloque de parapsychologie [369] devant la science à Reims en 1974 :  « j’ai expérimenté avec le sujet Uri Geller, je lui ai soumis un compteur Geiger (destiné à mesurer les radiations nucléaires ), il a provoqué des réactions du compteur en l’absence de radiations nucléaires, j’ai mesuré en même temps les impulsions simultanées de champ magnétique qui se produisaient. Cela m’a amené à former l’hypothèse selon laquelle Uri Geller produirait des courants électriques dans le blindage du compteur Geiger. Au cours de la troisième série d’expériences avec Uri Geller nous lui avons soumis une petite capsule dans laquelle se trouvait un spécimen de carbide de vanadium (le traducteur parle sans doute de carbure de vanadium). Uri Geller, sans aucun contact de sa main placée à 20 cm de la capsule, a cassé le spécimen en deux morceaux dont l’un a disparu sous les yeux des observateurs, de façon incompréhensible, puisque la capsule était restée hermétiquement close et sans cassure. C’est le premier des phénomènes de disparition, que j’ai constaté, c’est d’ailleurs le seul qui n’ait pas été suivi d’une réapparition de l’objet. Autre exemple au cours d’une visite de Uri Geller chez moi, une statuette a disparu d’une chambre voisine, et au même instant a réapparu en l’air puis est tombée à terre ; j’ai assisté à 50 disparitions semblables, la plupart associées à Uri Geller. Les phénomènes associés sont très variés : il y a des phénomènes électromagnétiques, des mouvements psycho cinétiques d’objets, des phénomènes de télépathie, et bien d’autres ».

Ce jour-là, JB Hasted avait été berné par un Uri Geller en pleine forme. Et il est regrettable qu’Hasted ne l’ait jamais reconnu. Elie Volf a bien connu JB Hasted pour ses travaux remarquables sur la spectroscopie hertzienne, et rien ne pouvait soupçonner que ce physicien éminent soit si crédule devant Uri Geller.

Ce dernier avait bien compris qu'il lui fallait piéger non seulement les gens du spectacle mais aussi des sommités scientifiques, afin de bénéficier d'une publicité gratuite dans les médias tout en pouvant se targuer de cautions scientifiques.

Bien entendu, les illusionnistes sont plus à même de déceler des tours … d’illusionnistes, que les physiciens, dont ce n'est normalement pas le domaine de compétence, même s'ils en possèdent d'autres.

Uri Geller a été démasqué lors de différentes émissions télévisées en 1985 par James Randi aux USA et Gérard Majax en France [370].

 

La lévitation et la catalepsie 

C’est « l’élévation » d’une personne ou d’un objet au-dessus du sol sans aucune aide matérielle apparente. En ce qui concerne la lévitation d’un objet, les parapsychologues utilisent le mot de télékinésie ou à d’autres moments, de psychokinésie (terminologie qui nous semble relativement injustifiée pour les raisons exposées ci dessus). Dans ces dénominations, il faudrait alors parler de « télékinésie ascensionnelle », pour des objets et de « psychokinèse ascensionnelle », pour des individus. Pour le docteur Bertrand Auriol, cette « lévitation » relèverait de la « psychokinèse » [371].

Depuis le mythe d’Icare, les hommes ont toujours rêvé de s’élever dans les airs par leurs propres moyens. La lévitation existe dans les mythes des « possédés de Dieu ». On peut citer le curé d’Ars qui s’élevait au cours de ses prêches ou de Thérèse d’Avila pendant ses extases, ou encore de Saint Joseph de Cupertino, patron des aviateurs.

On met maintenant la plupart des témoignages de lévitations des saints, sur le compte de phénomènes d’illusion ou d’hallucinations collectives.Dans les sectes, et chez les gourous indiens, les exercices de « lévitation » ou de « vol yogique » sont courants. En France le « parti de la loi naturelle » - une émanation du groupe sectaire « Méditation transcendantale » du gourou Maharishi Mahesh Yogi - l’utilise pour sa propagande. En fait, les adeptes de ce « vol yogique » ne réalisent que de pathétiques sauts de grenouille. Certains « siddhas » arrivent même à des sauts de près de 10 cm de haut, suite à un entraînement intense et à une concentration extrême (en particulier en utilisant toutes les ressources de la volonté), pouvant permettre la libération momentanée de capacités physiques exceptionnelles.

Selon Gérard Majax [372] : «  L’histoire religieuse traditionnelle  fait de la lévitation un prodige divin, ou un artifice démoniaque, mais elle émet généralement de sages réserves quant à l’origine des lévitations profanes […] A ma connaissance, aucun gourou contemporain n’a pu léviter, sans trucage évident pour un spécialiste. Ces trucages sont de deux sortes : des systèmes simples qui, la plupart du temps, ont été bricolés par un gourou, mais aussi des appareils très complexes fabriqués spécialement […] De toutes les lévitations réalisées par des illusionnistes, la plus spectaculaire est sans nul doute celle de David Copperfield.

 Le procédé qu’emploie David Copperfield sur scène lui permet les mêmes évolutions que celles de Superman au cinéma. Pour ces spectacles David Copperfield dispose d’une machinerie impressionnante et il n’a jamais prétendu posséder le moindre pouvoir paranormal.

 Il annonce au contraire haut et fort sa qualité d’illusionniste mais son truc est si parfait que des extraits de ses shows télévisés sont projetés aux adeptes d’une secte américaine avec un commentaire « voilà ce que vous pouvez arriver à faire ». Les malheureux sont si isolés et si conditionnés qu’ils ne savent même pas qu’il s’agit d’un show d’illusionnisme ».C’est à Robert-Houdin que l’on doit la plupart des trucages de lévitation (qui font en général intervenir une potence, cachée par un vêtement).

Pour les objets, comme l’a fait justement remarquer le Professeur Henri Broch, leur poids revendiqué en lévitation a fortement diminué depuis des siècles, depuis que certains ont prétendu que les statues de l’île de Pâques étaient déplacées par lévitation [373]. Au XIXe siècle, des spirites et médiums soulevait leur guéridon, avec leur genou ou un système de crochet (voir chapitre « spiritisme »). Aujourd’hui, Uri Geller ou son émule français Jean-Pierre Girard ne déplacent que de petits objets sur un coin de table.


La décorporation

La décorporation est un néologisme, synonyme d’invisibilité apparente [374]. La décorporation est un acte virtuel consistant en la disparition apparente du corps d’une personne et le remplacement de son être par la projection d’une image de celui ci.

Les affirmations de l’existence des décorporations sont courantes dans les sectes prônant la réincarnation ou le « transfert d’une âme » vers d’autres cieux ou « l’au-delà » [375].


 

CHAPITRE XIV

Désordres psychiques, envoûtement et pouvoir de l’esprit

Dans les religions anciennes comme le vaudou ou le chamanisme, l’individu cherche à entrer dans un monde virtuel, par transe ou envoûtement. Dans le catholicisme, la possession et l’envoûtement sont liés à un ensorcellement démoniaque, le plus souvent diabolique, de sorciers et de sorcières. Pour un croyant (abbé Michel de Certeau) ou un mystique (Aldous Huxley), c’est un symptôme psychiatrique, mais qui, dans certains cas, peut ou pourrait être interprété comme un signe de possession démoniaque.

Envoûtement

C’est une opération ésotérique dont on a accusé à tort des prétendues sorcières jusqu’au XVIIIe siècle. 

Pour Serge Hutin [376], l’envoûtement est défini comme  «l’ensemble des procédés magiques qui ont pour but de forcer la volonté d’autrui ». La recherche d’envoûtement par figurine ou photo est encore pratiquée, même de nos jours dans notre monde dit civilisé, par des marabouts, des adeptes du vaudou, etc. sur des pauvres gens crédules.

Ce rite se pratique le plus souvent sur une photo ou une figurine de cire que l’on pique avec un objet saillant à l’endroit correspondant à des blessures ou des maux que l’on cherche à infliger à une personne.

 

Possession

Selon des mystiques, la possession pourrait s’effectuer par « psychokinèse » [377], c’est-à-dire par une tierce personne « démoniaque » qui, par une transmission de pensée, inculquerait des mouvements incontrôlés à une victime. Ceci n’a jamais été prouvé et la possession d’une personne correspond  plutôt à une angoisse poussée à son extrême, dans le cadre d’un état dépressif, chez une personne très superstitieuse.

 

Les possédées de Loudun

Le cas le plus connu de « possession »  est celui des dites possédées ursulines de Loudun (1634), soit disant ensorcelées par l’abbé Urbain Grandier. Ce-dernier, curé à Loudun, jeune, séduisant, beau parleur et ami du physicien Gassendi fut accusé de sorcellerie par une religieuse de grande famille, la sœur Jeanne des Anges. Celle-ci exhibait ses stigmates, se contorsionnait durant des séances d’exorcisme, où elle avait entraîné d’autres Ursulines, afin de faire condamner Grandier en l’accusant de les avoir envoûtées. Dans cette affaire, Urbain Grandier fut accusé injustement, par ces Ursulines simulatrices, de possession, et fut  condamné au bûcher le 18 août 1634 [378].

Ces pseudo-ensorcellements ont donné lieu à d’abondants écrits depuis Savignien Cyrano de Bergerac (1619-1656), jusqu’au livre de Michel de Carmona [379], en passant par Aldous Huxley [380] et Michel de Certeau [381].

Pour Aldous Huxley et Michel de Certeau, cette « psychokinèse » des Ursulines provenait de dons surnaturels et sataniques qu’aurait eu Grandier envers ces pauvres « endiablées ». Pour nous et Savignien Cyrano de Bergerac, il est évident que dans les couvents de femmes, les religieuses sont tourmentées non par le diable, mais par la solitude et les tourments charnels.

Déjà en 1656, dans sa «Lettre contre les sorciers » [382] Savignien Cyrano de Bergerac doutait de l’ensorcellement des Ursulines, et avait écrit : « c’est pourquoi je me moque de tous les énergumènes d’aujourd’hui, et m’en moquerai jusqu’à ce que l’Eglise me commande de les croire, car de m’imaginer que cette religieuse de Loudun et  cette fille d’Evreux auraient été endiablées parce qu’elles font des culbutes, des grimaces et des gambades ».

Comme l’a démontré Michel Carmona, l’affaire des dites possédées de Loudun a été une machination de Richelieu pour abattre les fortifications de Loudun devenue alors la première ville protestante de France après la reddition de la Rochelle en 1628. Dans cette affaire, l’Eglise Romaine cherchait aussi à éliminer physiquement l’abbé Urbain Grandier, pour ses écrits contre le célibat des prêtres et son laxisme envers les réformés.

 

 Exorcisme

 L’exorcisme est un rite religieux servant à chasser Satan ou d’autres « esprits », d’un être humain, d’un lieu  ou d’une chose. Le rituel, pour un « grand exorcisme », est décrit dans un document de 27 pages de l’église catholique, destiné aux prêtres exorciseurs.

Lors d’un exorcisme, on utilise de l’eau bénite, une croix, une bible. La cérémonie, qui peut durer plusieurs heures, s’effectue accompagnée d’incantations, de prières et avec la présence de proches de l’ensorcelé(e).

Dans des temps reculés, on flagellait l’ensorcelé pour voir s’il était sensible à la douleur, car selon les croyances de l’époque, un ensorcellement par le diable entraînait une insensibilité à la douleur. Jusqu’au XVIIIe siècle, si l’exorcisme s’avérait infructueux, la victime était étouffée et son corps était brûlé.

De nos jours, certains font appel à des « exorciseurs amateurs », provenant pour la plupart de sectes « évangéliques ».

 

La plupart de nos ensorcelé(e)s sont en fait des malades mentaux, des drogués ou des alcooliques, et un traitement actuel, plus psychologique ou psychiatrique, peut les « déposséder ».

L’exorcisme existe aussi chez les musulmans pour les femmes stériles, où certains imams cherchent à chasser les djinns du corps de la possédée. Début 2005, une jeune fille marocaine de 19 ans est morte parce qu’un "imam", Abdeslam B., un Marocain de 60 ans, tentait de chasser les djinns de son corps, à coup de fouet, d’eau absorbé de force et de « purification », tout en lui maintenant la tête sous l’eau. Les légistes concluent à un arrêt cardiaque, consécutif à des oedèmes pulmonaires et cérébraux provoqués par l'absorption de 5 à 6 litres d'eau [383].

Dans le christianisme, la « dépossession » s’effectue par des prêtres exorciseurs. Au sein de l’église catholique existent encore quelques prêtres exorcistes. Les exorcismes, fort rares de nos jours, se font maintenant discrètement.

 

La capacité de faire appel à un être surnaturel omniscient et omnipotent pour qu’il vous aide à chasser les démons d’une personne, d’un lieu ou d’une chose, n’a jamais été prouvée scientifiquement. Donc, admettre l’existence de démons est considéré maintenant comme une croyance.

Des exorcismes peuvent s’avérer positifs car ils auront  créé un choc psychologique violent sur l’ensorcelé(e), ce choc pouvant, par certains aspects, s’apparenter aux traitements par électrochocs.

 

Auto-envoûtement

L’auto-envoûtement peut conduire à une transe comme lors de rites chamaniques, ou vaudous ou à l’extase lors de cérémonies religieuses. L’extase peut être obtenue par des exercices physiques poussés à l’extrême, comme dans les cas de longues processions ou des danses rituelles.

Par exemple, les derviches tourneurs, pour entrer dans un état d’extase, dansent au son d’une musique rythmée en tournant sur eux-même et suivant un cercle. Lors de ces séances, le derviche en transe se sent immatériel et plus proche de Dieu. Nous rappellerons que l’ordre des derviches tourneurs a été fondé à Konya (est de la Turquie) au XIIIe siècle par le poète soufi Djalal-Din Rûmi, Jalal Ud Din Rumi, Djalāl al-Dīn Rūmī, Djalal ed-Din Rûmi, Djalal-e-Din Mohammad Molavi Rumi ou Djalaleddine Roumi (1207-1273), qui prendra le nom de Mevlana Jeladdin Rumi [384].

De même, lors de processions catholiques longues et harassantes, le dévot peut ressentir un état d’extase, c’est ce que nous avons observé, nous-même, à Lourdes un soir de 15 août.

La transe

La transe qui s’écrit aussi « trance » vient du vieux français transir signifiant passer, partir. Entrer en transe, c’est donc partir pour un grand voyage « psychophysiologique » [385]. Dans une transe, l’individu entre dans un état de conscience entre l'état d'éveil ou celui du sommeil, durant lequel il se « déconnecte » plus ou moins, du monde extérieur.

En état de transe, l’imaginaire servirait de vase d’expansion à « l’instinctivo-moteur » [386].

Il faut distinguer la transe produite artificiellement de l’hystérie que le Larousse de la médecine définit comme suit :

« névrose caractérisée par une disposition particulière à exprimer par des manifestations corporelles des conflits affectifs inconscients.

On constate que la personne en transe [387]

1) n’est pas dans son état habituel,

2) est en proie à certains troubles neurophysiologiques,

3) ses facultés physiques sont souvent accrues. »

 

La mythologie grecque raconte que la Pythie dans son antre, à Delphes, entrait en transe pour donner ses oracles [388], en des termes hermétiques, que les prêtres interprétaient selon leur bon vouloir.

Par contre la transe, que l’on observe chez les chamanes et les adeptes vaudous est proche d’un phénomène épileptique.

Une musique rythmique peut être la cause du déclenchement d’une transe, comme on a pu l’observer dans les phénomènes de transes collectives constatées lors de « rave parties » avec des participants drogués, sous l’influence d’un rythme techno.

Cette transe peut débuter par des danses rituelles où l’initié se livre à toute sorte de contorsions, balancements, mouvements rapides ou rotatifs de la tête ou du cou. Ces exercices sont amplifiés et accélérés par des absorptions de drogues et d’alcool, comme dans le cas du chamanisme ou du culte vaudou (voir ci-après).

Sorcellerie en Afrique

Depuis une vingtaine d’années a réssurgi en Afrique équatoriale de l’Ouest surtout au République Démocratique du Congo (RDC, anciennement Zaïre) des rites sataniques, au nom du Christ par des « prêtres » d’églises évangéliques.

Au RDC, « l’Eglise du comportement spirituel » exorcise des enfants en les frappant ou/et en leur mettant du piment dans les yeux. Au préalable, on fait jeûner pendant plusieurs jours, ces enfants « exorcisés », ce qui contribuer à les diminuer physiquement. Ceci pour chasser un hypothétique diable censé « possédé » ces pauvres enfants.

Ces exorcismes sur des enfants ont lieu avec l’accord des parents. Souvent aussi ces parents cherchent, par un exorcisme, à se débarrasser d’un enfant qui ne leur convienne pas, d’un enfant perturbé, déficient, rêveur, qu’on dit possédés par le diable, ce que les africains de l’Ouest appellent kinduki. Dans certains cas, certains parents africains, craignant l’imprégnation de la culture occidentale chez leur enfant, les font exorciser ou préfère les renvoyer en Afrique (RDC …).

Ces ‘soit-disant prêtres’ sont de véritables charlatans et escrocs, car ces exorcismes ne sont pas gratuits et les sommes demandées ne sont souvent pas négligeables.

Rites religieux de transe

La  transe chamaniste [389]

Le chamanisme[390] peut être défini comme une mystique, une magie, une religion au sens large du terme. Il est répandu depuis des millénaires, selon différentes variantes, de la Sibérie, en passant par le Tibet, en Amérique centrale dans les communautés amérindiennes et jusqu’en Amérique du sud (Colombie, Brésil etc. …).

Dans toutes ces communautés chamaniques, il y a un directeur de pensée, le chamane [391], qui est à la fois prêtre, magicien, médecin et l’organisateur des cérémonies de transe.

Certaines formes de transes chamaniques sont extatiques, mais d’autres, au contraire, se manifestent avec des agitations et des cris.

Les déclenchements de la transe sont très variables d’un groupe chamane à un autre. Pour un chamane Yakoute (de la région orientale, au Nord est de la Sibérie), lors du « voyage », il regarde tout d’abord fixement le feu d’un foyer, bâille bruyamment, pousse des hoquets spasmodiques, puis il est secoué par des tremblements violents, son visage pâlit, puis il se laisse tomber pour s’endormir [392].

Un candidat chamane doit avoir une révélation et se sentir appelé par les « dieux ». Durant ses transes et « voyages », il voit la nature, les animaux, ses proches, d’une nouvelle manière. Il obtient cet état, par de nombreuses périodes de jeûne et d’isolement, souvent après l’absorption de produits hallucinogènes délivrés par ses aînés.

Pendant ce « voyage », où « l’esprit quitte le corps », le chamane voit (ou dit voir) des paysages irréels, des démons. Et il affirme avoir des communications avec les défunts.

La transe chamanique ou vaudou, doit être plutôt considérée comme un processus hypnotique profond plutôt que de l’hypnose. La transe chamanique aboutit souvent au sommeil. Elle est « auto-programmée » par soi-même, tandis que l’hypnose est provoquée par une tierce personne, et elle est de courte durée.

La transe vaudou

Le vaudou est un culte animiste originaire de l'ancien royaume du Dahomey (Afrique de l'Ouest). Il est toujours largement répandu au Bénin et au Togo, comme dans le célébre marché des féticheurs à Lomé.

A partir du XVIIe siècle, les esclaves originaires de cette région d'Afrique répandirent le culte vaudou aux Antilles et en Amérique. On le retrouve donc sous différentes formes à Cuba, en Haïti, au Brésil ou encore aux États-Unis, en Louisiane surtout. Au contact du christianisme pratiqué par les colons français, leur religion s’est en partie christianisée. Mais il lui est resté un fond animiste, et elle a conservé une pratique de la sorcellerie.

Le vaudou actuel est un syncrétisme entre une magie, parfois proche de la magie noire, et du christianisme [393].

Le vaudou est toujours une religion très populaire en Haïti et dans les villes américaines où les Haïtiens ont émigré. En Haïti, où le vaudou est rentré dans les mœurs des habitants, ces rites sont fréquents et conduisent parfois à pratiquer certaines formes de violence.

Le Vaudou ou vodou est le culte, mais parfois ce mot est employé dans l’acception d’une personne pratiquant ce culte.

Un homme possédé et contrôlé par un « sort », un homme prétendument contrôlé par les « morts », ou encore un revenant, est appelé « zombi », dans le vaudou.

Dans le Larousse du XIXe siècle, le vaudou est décrit ainsi :

« Culte africain que les nègres ont importé en Amérique. Dieu qui est l’esprit de ce culte.

Individu qui pratique ce culte.

En Amérique centrale et au Brésil, les initiés vaudous forment des sociétés secrètes placées sous la vocation d’un être tout puissant et surnaturel qui gouverne toute chose d’ici bas. ».

 

Comme nous l’avons vu plus haut au paragraphe « hallucinations », les adeptes du vaudou sont soumis au cours de leurs cérémonies à des transes collectives.

Lors de séances vaudous, les participants sont en transe et il y a des sacrifices d’animaux, généralement des poulets.

La magie des sorciers vaudous utilise de la « colle de poissons », des hallucinogènes qui peuvent  immobiliser une personne plusieurs jours.

Ces produits sont parfois administrés sur le crâne, à des doses plus faible, et, sous un effet conjugué d’alcool  et de drogues, la personne entre alors dans une transe profonde.

La sorcellerie en occident

La sorcellerie a été liée à une possession démoniaque. En effet, jusqu’au XIXe siècle, les possédées étaient les soi-disant victimes du diable et de ses complices, sorciers et sorcières.

La sorcellerie a des origines très anciennes et païennes, on trouve ses origines dans le délire de possession. Pour quelques maladies, certaines personnes croient le malade habité par un être surnaturel (tel le diable, le démon etc. ..). La sorcellerie servait aussi à asservir autrui et « commander aux forces du mal ». Elle utilisait et utilise encore, dans ses réminiscences actuelles, des formules et gestes incantatoires destinés pour certains à conjurer un « mauvais sort ».

Une des formes les plus dangereuses de la sorcellerie est le satanisme ou culte de Satan. Il est toujours lié à un rejet du christianisme. Les satanistes ont un certain nombre de symboles comme le pentagramme [394], inscriptions anti-chrétiennes, croix renversées, chiffres démoniaques etc. ...

Les rituels satanistes, d'une obédience à l'autre varient peu, malgré les différences doctrinales qui opposent satanistes et lucifériens. Ils sont ordonnés selon un calendrier inspiré des traditions druidiques. Ils peuvent aller, jusqu'aux actes criminels (messes noires, profanations de cimetières, viols, tortures et sacrifices d'animaux, voire d'humains) [395] [396] [397] [398]. Dans sa forme actuelle, le satanisme se mâtine très souvent de références païennes et nationalistes, aux relents antisémites.

 

Certains alchimistes, par la fabrication de certains philtres, ont été accusés de sorcellerie et plusieurs ont terminé sur le bûcher.

Au XVIIe siècle, la sorcellerie a été marquée par Catherine Deshayes, épouse Monvoisin et surnommée La Voisin, dans l’affaire des poisons. La Voisin était aussi une astrologue, une  alchimiste, et une affairiste. Elle  aurait abusé de la confiance de louis XIV pour organiser à son insu et secrètement des messes noires avec l’abbé Guibourg et sans doute des empoisonnements par des philtres. Après un procès lors duquel 300 personnes furent bannies, elle fut condamnée à être brûlée vive en 1680 [399]. 

Les « personnes possédées » étaient généralement des femmes victimes de machinations de sorcier(es) ou d’hommes politiques. Pour l’église, tout possédé(e) devait être exorcisé(e) par un prêtre exorciseur pour enlever les mauvais esprits de son corps. Selon des sources discrètes, il y aurait auprès de l’Eglise catholique environ 70 prêtres exorciseurs dont l’âge serait canonique, et dont les exorcismes seraient de plus en plus rares. A ce jour, l’Eglise ne forme plus de prêtre exorciseur.

En Orient, en Occident et en Afrique sous la forme du vaudou, la sorcellerie est souvent associée à la magie, et surtout à la magie noire.

En Occident, la sorcellerie a été une réaction secrète et mystique contre la religion omniprésente et puissante qu’était le christianisme [400] [401]. Les bulles pontificales, à l’origine, visaient d’ailleurs, surtout les supposées sorcières.

Dans le cas de Jeanne d’Arc, l’accusation de sorcellerie contre elle a été surtout un prétexte pour l’abattre politiquement et la discréditer.

 

Les principaux crimes reprochés  aux sorcier(e)s étaient les suivants :

- Reniement de Dieu (oh non !) ou adeptes d’une religion contraire à la religion officielle.

 

Des protestants ont été condamnés pour sorcellerie lorsque le pouvoir a changé de camp et est passé aux catholiques. Ceci a été le cas à Bamberg (Allemagne), Bergheim [402] (Alsace), ainsi que pour de nombreux Juifs. On les accusait alors de :

 

- Blasphème.

- Pacte avec le diable et vénération de celui-ci, ou encore de copulation avec ce dernier.

- Inceste.

- Consommation de chair humaine.

- Ensorcellement.

 

Des filles mères, des femmes répudiées par leur mari, des femmes peu ou pas dévotes, « émancipées », ont été accusées de sorcellerie. Leur sort fut d’être brûlées vives après avoir été « questionnées » (i.e. torturées). Mais quelque fois, les victimes avaient la chance d’être étranglées avant l’embrasement du corps.

A part quelques exceptions de vraies praticiennes de la magie noire qui furent brûlées, le bûcher fut la fin funeste pour beaucoup d’innocentes, comme à Bergheim (Bas-Rhin) où, entre1582 et 1683, quarante femmes furent torturées, jugées et brûlées pour faits de sorcellerie.

Au XVIIe siècle, c’est en Alsace, en Lorraine et au Bade-Wurtemberg, où les religions catholique et réformée s’affrontèrent violemment, que l’on trouve des procès en sorcellerie massifs. A Bamberg, 600 prétendus sorciers et sorcières furent brûlés. A Würzburg, de 1623 à 1631, le prince évêque Philippe Adolf von Ehrenberg fit brûler 900 personnes. A Nancy, un juge s’est vanté d’avoir envoyé 800 personnes au bûcher, en 16 ans [403]. A Toulouse, siège de l’Inquisition, 400 prétendus sorciers sont aussi morts dans les flammes.

A Paris, c’est sur l’actuelle place Maubert, qu’ont eu lieu les innombrables bûchers de « sorcières », « sorciers » et renégats, durant les XVI° et XVII° siècles. En Angleterre, à cette même période, contrairement à la France, l’Italie, l’Espagne et l’Empire germanique, les sorcières n’étaient pas brûlées vives, mais pendues au préalable.


 

 

CHAPITRE XV

Pseudo-réceptivité aux champs de radiation

Rappels sur la radiesthésie

La radiesthésie, c’est une réceptivité particulière à des radiations qu’émettraient certains corps. Cette chose n’a jamais été vérifiée, et encore moins quantifiée par une observation instrumentale.

On distingue les radiesthésistes à la recherche d’eau (les sourciers) et ceux qui opèrent sur carte géographique ou photos pour la recherche d’individus.

Dans l’antiquité la plus reculée, la baguette fut un signe d’autorité, mais aussi un instrument de divination, c’est pourquoi on distingue la sourcellerie de la recherche divinatoire.

D’après Michel Eugène Chevreul (1786-1889), selon une légende, l’utilisation de la baguette en radiesthésie divinatoire viendrait de Chine. En effet, un bas relief de l’an 147 montre l’empereur Yu, qui régnait vers 2000 avant JC, tenant à la main une baguette pour détecter des objets cachés.

La sourcellerie

La sourcellerie, ou recherche de sources d’eau, est une branche de la radiesthésie.

Les sourciers opèrent traditionnellement avec une baguette fourchue, originellement en coudrier. De nos jours, on trouve des baguettes métalliques ou des pendules.

Les sourciers utilisent habituellement une baguette fourchue, mais parfois une antenne de Lecher (détecteur d’ondes hertziennes) ou un pendule.

Dès qu’une source ou une nappe souterraine est détectée à proximité, le sourcier désigne l'emplacement de l'eau par l'intermédiaire de sa baguette qui s’agite.

Cette baguette fourchue a les extrémités qui peuvent d’abaisser ou se lever selon la volonté du manipulateur. Le terme « baguette » n'est d’ailleurs pas un mot approprié, puisqu'il s'agit en fait d'une fourche coupée dans une branchette de noisetier [404], qui, bien que partant d’une base commune, bifurque aux extrémités tenues en main.

Le choix du noisetier comme matériau vient de ce que ce bois est souple et flexible. Ses qualités, purement mécaniques, facilitent un  bon fonctionnement de la manipulation. Certains sourciers, pour marquer leur personnalité, utilisent d’autres bois, ou des instruments en acier. Mais dans tous les cas le diamètre, de la baguette doit  rester faible, et l’ensemble suffisamment souple pour pouvoir se courber sans trop d'efforts.

Lorsque de l’eau est supposée être détectée, la fourche se courbe, et la baguette en se déplaçant décrit un angle droit en direction de la région à fouiller, sans mouvement apparent des mains du manipulateur.
La question venant immédiatement à l’esprit de toute personne sceptique est « pourquoi les mains ne bougent-elles pas ? » La réponse vient de ce que la fourche est tout simplement soumise à la flexion que lui impriment les deux mains.

Le système étant symétrique, l'équilibre dans le plan qui passe par les deux mains est maintenu. Toutefois lorsque les deux mains s'alignent, l'équilibre dans le plan vertical de symétrie devient instable, ainsi les deux mains constituent une charnière dont la moindre crispation peut déclencher le mouvement vers le haut ou vers le bas de la baguette. En fait, c'est par le léger déplacement croisé de la base du pouce et de celle de l'auriculaire que le mouvement est produit.

Comme le mouvement de la baguette est rapide et important, celui de la main reste imperceptible pour l'œil de l'observateur, trop concentré sur ce qui bouge réellement et ne tenant pas compte du mouvement insignifiant à l’autre bout de la baguette. Le spectateur peut même avoir l'impression que le manipulateur s'oppose au mouvement de la baguette alors que c'est lui qui le provoque.

L’utilisation du pendule conduit à des remarques analogues.

Selon H Broch [405] : « A ce jour aucune expérience scientifique n'a mis en évidence la possibilité de détecter de l'eau au moyen d'une fourche de bois ».

Toute cette mise en scène n'interdit naturellement pas à un sourcier, ni d'ailleurs à un géologue, de déceler une quelconque présence d'eau souterraine grâce à de nombreux indices appartenant au champ de la connaissance objective... Autrement dit : une connaissance approfondie de la géologie, de l'hydrologie et de la botanique permettra de trouver plus sûrement de l'eau qu'une dextérité mise au service d'une pratique magique et non prouvée. Les expériences, très nombreuses, menées jusqu'à ce jour, ont toutes montré et confirmé que les pouvoirs revendiqués par les sourciers n'existent pas, et qu’ils peuvent être considérés, au mieux, comme des hydrogéologues empiriques [406] ...

Chevreul et les sourciers

Dès 1833, Chevreul [407] se montra très sceptique vis-à-vis des radiesthésistes et des sourciers.

Chevreul soutenait que la pensée pouvait diriger des mouvements musculaires inconscients, et par conséquent déterminer des déplacements qu’on s’imagine dépendre d’une force extérieure.

En effet, en aveugle les yeux bandés, les mouvements inconscients n’ont jamais lieu.

« Deleuze me parla dans mon laboratoire du pendule de Fortis et d’Amoretti et me suggéra le désir d’essayer à en reproduire les effets. C’est ce que je fis aussitôt. En communiquant les résultats de mes essais à Oersted (1777-1851), célèbre savant danois, un des pères de l’électromagnétisme avec Ampère et Faraday,  qui suivait à Paris l’impression de la traduction française de ses recherches sur l’identité des forces chimiques, et avec lequel j’avais de fréquents entretiens. Oersted, après avoir eu connaissance de ma lettre à Ampère (à Copenhague), m’écrivit qu’il partageait complètement ma manière de voir (pages 152 et 153) ».

Dans son rapport de 1854, Chevreul conclut ainsi sur les baguettes divinatoires et pendules explorateurs :

« Quelle objection peut-on me faire ? Quelle influence la vue pourrait–elle exercer si le mouvement du pendule était à la fois par un corps et par un fluide qui serait en nous.Evidemment rien. Suis-je le seul auquel un bandeau sur les yeux ait enlevé la faculté d’agir sur le pendule ? Non

Le général Planta, grand partisan du magnétisme, en présence de MM Ampère [408], Ballanche et Dugas-Monthel, le traducteur d’Homère, après nous avoir montré le pendule oscillant de droite à gauche et de gauche à droite, suivant le doigt de la main libre qu’il lui présentait, fut stupéfait lorsqu’il reconnut son impuissance après que ses yeux avaient cessé de voir les oscillations du pendule » (page 191).

« Comment des idées mystérieuses se sont attachées à la baguette ? Je l’ai dit en montrant que, dans l’antiquité la plus reculée, elle était signe d’autorité, de puissance, de commandement et enfin, un instrument de divination. C’est comme tel qu’elle fut employée à rechercher les métaux vers le XV° siècle, et les eaux souterraines dans le XVII°. Les explications qu’on a données de son mouvement rentrent dans deux catégories fort différentes :

La première comprend ce qui rattache ce mouvement au monde moral, à une cause spirituelle, qui peut être Dieu, les anges, le démon ou encore l’esprit de l’homme.

La seconde comprend les explications qui se rattachent au monde physique. ».

En effet d’après des propos de M. Eugène Chevreul, que Michel Rouzé a approuvés, les déplacements de la baguette ou du pendule ne font qu’amplifier des mouvements musculaires inconscients, ils visualisent la réception du visage.

On y croit toujours !

Il est aisé, de nos jours, de recueillir dans les campagnes de nombreuses anecdotes sur l’efficacité de la sourcellerie. Mais une collection d’anecdotes n’est pas une preuve.

Les critiques de Chevreul renforcèrent, dans le public cultivé français, l’idée que les radiesthésistes étaient victimes de leur propre imagination. Toutefois, certains scientifiques de renom ont cru à la radiesthésie, citons entre autre Yves Rocard [409] et Edouard Branly [410].

 Selon Yves Rocard [411], la sourcellerie s’expliquerait par la présence de magnétite dans le cerveau, qui détecterait de faibles variations du champ magnétique dues à la présence d’eau souterraine. Il ne prétend pas (c’est difficile à soutenir pour un physicien !) que des forces occultes agissent directement sur la baguette. Il souscrit donc à la vision de Chevreul, à savoir que ce sont des petits mouvements des mains qui agissent sur cette baguette, mais il pense que c’est la détection des variations magnétiques que le système nerveux du sourcier transmet aux muscles concernés.

Des cristaux de magnétite (Fe3O4) existent en effet dans le cerveau humain, mais en quantité très faible. Il semble cependant fortement improbable que cette faible présence de magnétite dans le corps humain suffise à détecter une infime variation du champ magnétique terrestre. Ce n’est certes pas impossible, mais une preuve directe convaincante n’a jamais été apportée, ni par Rocard, ni par personne d’autre.

Enfin, Branly a écrit dans sa préface de l’ouvrage de l’abbé Mermet : « J’ai parcouru votre travail, je ne puis formuler aucune critique, vous cherchez la vérité ». L’abbé Mermet [412] était le président de la société des amis de la radiesthésie, dans les années 1930. Ce livre est encore une référence pour de nombreux radiesthésistes, et même pour une universitaire, Anne Nosal Jaeger, qui a soutenu une thèse d’ethnologie [413] en 1998, à la faculté de Strasbourg, sur les sourciers alsaciens [414].

Dans cette thèse, on ne trouvera aucun essai d’explication rationnelle mais une désinvolture vis-à-vis du rapport de Chevreul et une admiration béate devant les « exploits » de certains sourciers.

Recherche divinatoire par pendule explorateur

 Pour les recherches d’individus sur photos ou cartes, les radiesthésistes opèrent avec un pendule constitué d’une toupie métallique accrochée à un fil.

Le pendule explorateur est utilisé par les radiesthésistes dans un but divinatoire pour trouver des indices sur une personne enlevée ou perdue. Cette recherche se fait d’après des cartes, photos et vêtements relatifs à la personne disparue.

Encore de nos jours ,de nombreux médiums se proposent d’apporter leur aide à la police dans la recherche de personnes disparues.

Dans l’affaire de la petite Marion disparue en 1997,la police a reçu plus de 4000  offres de recherches mais à ce jour aucune n’a permi de retrouver des indices sérieux pour retrouver Marion

Le pendule explorateur est accroché à un fil entre 30 et 50 cm selon les pendules. Les formes sont sphériques ou cylindriques à base semi-conique.

Les pendules sont en bois de buis, différents métaux, améthyste, hématite etc.

L’usage du pendule explorateur n’est pas moderne, comme beaucoup de gens le croient, et remonte à plusieurs siècles [415].
 Voici comment ils ont procédé : « sur un plateau étaient gravées les 24 lettres de l’alphabet, séparées par des intervalles égaux. Debout au-dessus, quelqu’un instruit dans la science des cérémonies religieuses après s’être concilié par certaines prières la protection du dieu qui inspire les prophéties, fait balancer un anneau suspendu au dais, lequel anneau est tressé d’un fil très fin. Cet anneau sautant et tombant dans les intervalles des lettres selon qu’elles s’arrêtent successivement, compose des vers héroïques répondant aux questions posées. Nous demandâmes quel serait le successeur du prince actuellement régnant. L’anneau ayant touché dans des bonds deux syllabes THEO, quelqu’un de l’assistance s’écria que la destinée désignait Théodore ».

Cette doctrine des partisans du magnétisme animal et de la radiesthésie   n’est fondée sur aucune vérification scientifique.

 Les signaux observés sont généralement des signaux parasites de radio-transmission, d’antenne relais etc., et ceux-ci n’ont rien à voir avec une émission par un individu ou un objet.

Magnétisme animal ou mesmérisme

Doctrine due à Franz Anton Mesmer (1734-1815), selon laquelle il existerait un fluide universel dans les mondes animal, minéral et végétal. D’après Mesmer, ce fluide universel peut se transmettre d’un sujet à un autre, ou passer du monde animal au monde minéral et réciproquement [416].

Cette idée de magnétisme est née au XVIIe siècle avec les expériences d’électrisation statique obtenues en frottant avec des matériaux comme la peau de chat. En effet, en  ce siècle, il y avait confusion entre électrostatique et électromagnétisme. Le développement au XVIIIe siècle en Angleterre d'aimants permanents en « acier-carbone ? », plus puissants que les aimants naturels renouvela l'intérêt du possible pouvoir de guérison des aimants. Les débuts de la magnétothérapie sont dus à  Maximilian Hell, professeur d'astronomie à l'Université de Vienne. Hell revendiquait plusieurs guérisons grâce aux aimants, mais il fut rapidement éclipsé par un ami qui lui emprunta ses aimants pour traiter une jeune femme souffrant d'une maladie mentale sérieuse. L'ami en question était Franz Anton Mesmer. Mesmer, dès 1776, établit sa théorie universelle du "magnétisme animal". Bien qu'il utilisât, la première fois, de véritables aimants, il "découvrit" qu'il pouvait tout "magnétiser" (papier, bois, cuir, eau) tout en produisant le même effet sur les patients. Il en conclut que le "magnétisme" résidait en fait en lui, les divers matériaux aidant seulement à drainer le flux de ce "fluide universel" de lui vers ses patients, passant ainsi de la théorie du "magnétisme minéral" à celle du « magnétisme animal ». D’après ses premières expériences sur des animaux, Mesmer prôna sa doctrine pour un fluide universel se transmettant d’un sujet à un autre. Dans le cas des humains, le patient apeuré par cette machinerie d’aimants entrait en convulsions, et pour Mesmer cela correspondait à une distribution harmonieuse du fluide dans le corps.

A Paris, en 1778, Mesmer fit les expériences suivantes. Il soutenait que les astres produisaient un fluide qui exerçait une action directe sur les corps animés, et que le même effet pouvait être rendu par un aimant ou par l’application des mains sur le corps. Il réunissait des malades autour d’une grande cuvette ou d’un baquet rempli de bouteilles chargées d’un « magnétisme animal » par le frottement des mains de l’opérateur. Il mettait les malades en communication avec le baquet au moyen de tiges de fer et de cordes. Souvent les malades apeurés avaient des crises de nerfs, et Mesmer considérait ceci comme un effet du fluide magnétique. Mesmer effectua ces séances à Paris de 1778 à 1783 à l’hôtel Moufle (16 place Vendôme), qu’il avait loué. Mesmer eut tant d’audience à Paris, qu'en 1784, Louis XVI mit en place une Commission Royale chargée d'évaluer la réalité du phénomène et des déclarations concernant le fameux « magnétisme animal» [417] [418].

 

Cette commission composée, d'une part, de membres de l'Académie des sciences, et d'autre part, de membres de la Société Royale de médecine, comprenait, entre autres, Antoine Lavoisier, Benjamin Franklin, Bailly et le docteur Guillotin. Ces commissions se livrèrent à une étude très consciencieuse, décrivant une quantité de phénomènes hypnotiques, et constatèrent même certains éléments curatifs. Mais le rapport conclut à l'inexistence du "fluide universel", insista sur le rôle de l'imagination et alla jusqu'à dire : "L'imagination sans magnétisme produit des convulsions [...]. Le magnétisme sans l'imagination ne produit rien." Ils conduisirent une série d'expériences et conclurent que tous les effets observés pouvaient être attribués au pouvoir de la suggestion, et que "la pratique de la magnétisation est l'art d'augmenter l'imagination par degrés" [419]. Thomas Jefferson, étant arrivé à Paris peu après que la commission fit son rapport, nota dans son journal : "Le magnétisme animal est mort, ridiculisé." Mesmer quitta la France, en 1783, pour l’Angleterre, où il mourut dans l’indifférence générale, en 1815. Il est à noter, que Jussieu, présent dans cette commission, refusa de signer ce rapport, et rédigera un autre rapport, favorable aux doctrines de Mesmer [420]. En 1806, Deleuze   un collaborateur de Jussieu et de Chevreul , au Muséum National d’histoire naturelle[421] , publiera une histoire du magnétisme animal, dans l’esprit du rapport de Jussieu [422].

                                                                                                                                   

La magnéto-thérapie [423]

La pseudo-thérapie magnétique ou magnéto-thérapie, de nos jours.

Ces doctrines  sont dépourvues de tout fondement scientifique et dans la plupart des salons de médecines alternatives on vante leurs mérites 

En magnétothérapie on produit un champ magnétique par un aimant ou un solénoide alimenté par un courant électrique alternatif

 

Les aimants en ferrite ou en terre rare, contrairement aux matériaux magnétiques tels qu'acier ou alnico, ont une grande résistance à la démagnétisation, ce qui permet à des disques très fins d'être magnétisés facilement

Ces aimants recouvert d’une matière plastique  peuvent être appliqués sur le corps, Certains vendeurs recommandent d'appliquer des patchs magnétiques directement sur l'endroit douloureux, là où vous souffrez pour "re-polariser les cellules de votre corps, favoriser une bonne circulation énergétique et libérer les blocages, source de nombreux maux"  , tandis que d'autres recommandent d'appliquer des  patchs sur les points d'acupuncture u de chakra. On trouve aussi des ceintures magnétiques  et des sous vetements , contenant 16 aimants ou plus, et qui prétendent soulager les douleurs du dos, et  tout le corps, y compris les mains, poignets, coudes, genoux, chevilles et pieds. Pour les pieds les semelles magnétiques sont particulièrement populaires et pour les maux de tête, migraines, vous avez le choix entre un bandeau magnétique, des boucles d'oreilles magnétiques ou des colliers magnétiques.[424]

Une société, commercialisant des colliers magnétiques, recommande particulièrement de le mettre dès que le mal de tête survient et de l'enlever dès qu'il a disparu. Dans ces cas, la solution des maux de tête s’expliquent par un effet  placebo. Ces colliers, bracelets ou boucles d'oreilles sont faits à base d'alliages riches en cuivre, argent et en or, et commercialisés sous la double étiquette de bijoux à la mode et thérapeutiques. Il est à noter que ces objets forts beaux, comme la bague de Ré, contiennent peu de métaux magnétiques et auraient plutôt des propriétés électrostatiques.

Dans un de ces catalogues, on affirme que les boucles d'oreilles « magnétiques » "stimulent les centres nerveux associés aux douleurs de la tête et du cou", que les bracelets « magnétiques » "agissent sur le champ énergétique du corps" ( ?) et "Corrigent les déséquilibres énergétiques apportés par une contamination électromagnétique ou les modifications atmosphériques." Ce charabia ferait sourire, si ces objets n’étaient pas vendus fort chers à des crédules. Il y a d’ailleurs eu plusieurs procès contre ces charlatans, dont le plus célèbre fut celui de Danielle Gilbert pour  la bague de Ré  [425] [426].

Dans une notice prise au salon de « Vivre autrement », nous avons relevé les absurdités suivantes dénouées de vérité scientifique,car aucun scientifique n’oserai dire que le pôle Nord d’un aimant posséde un potentiel électrique négatif.

En B-A B-A de l’électricité, un potentiel est toujours défini par rapport à une référence.

" Le pôle Nord possède un potentiel électrique négatif et le sud un positif. Il a été établi que le devant et le côté droit du corps humain sont positifs, le dos et le côté gauche sont négatifs. Qu'il faut donc appliquer les pôles Nord des aimants sur le côté droit et les pôles sud sur le gauche ".

Cependant, une étude fut réalisée dans les locaux de 4 hôpitaux par le Professeur Marcel-Francis Kahn, rhumatologue, dans le but de vérifier l'efficacité d'aimants "médicaux" vendus par les Laboratoires Ponroy, produit connu et vendu par milliers sous le nom "d'aimants anti-douleurs Eporec". Dans 3 de ces hôpitaux les résultats étaient concordants : un faux aimant donnait les mêmes résultats qu'un Eporec. Seul l'hôpital Saint-Jacques, bien connu pour ses militants des médecines douces "qui ont d'ailleurs transgressé le protocole", selon le Professeur MF Kahn, a conclu en faveur de la marque. Bref, ce test fut négatif, pour la magnétothérapie. Une autre étude en double-aveugle fut réalisée, avec des colliers magnétiques cette fois-ci, qui donna les mêmes résultats sur l'inutilité des produits pour soulager les douleurs du cou ou de l'épaule (Hong Kong 1982).

Deux autres études, mieux structurées et faites sur une plus longue période de temps, se sont elles aussi avérées négatives.

Tout ceci est, bien sûr, des élucubrations sans justificatifs scientifiques mais dans un but très mercantil . Il est à noter que pour  éviter d'avoir des problèmes avec les autorités sanitaires ou de la santé, la plupart des fournisseurs ne font ressortir que le "soulagement" ou le "bien-être" issu de l'application de ces produits, et parfois même spécifient "qu'ils n'ont aucune prétention médicale".

 

La magnéto-thérapie est aussi employée par certains vétérinaires dans le traitement des chevaux de race. Un cheval de race blessé représente une perte potentielle, ce qui pousse les propriétaires à recourir à la "médecine alternative" pour des traitements vétérinaires, des matelas magnétiques pour certains problèmes de genou, la couverture magnétique, les couvre-sabots magnétiques, etc... tout est bon à prendre pour les entraîneurs, ainsi que pour quelques vétérinaires.

Certaines notices d’aimants parlent que les  champs magnétiques attirent le sang, à cause du fer présent dans l’hémoglobine.

Il faut se rappeler que le fer présent dans l’hémogloglobine n’a pas de propriétés magnétiques il a été montré que beaucoup d'organes comme le cerveau contenaient une petite quantité de matériaux fortement magnétiques, habituellement de la magnétite (Fe3O4).

 Les déclarations les plus folles de la magnéto-thérapie, comme celles concernant les pseudo-guérisons de cancers uniquement en portant des aimants autour du cou, sont non seulement un ramassis d'absurdités mais aussi extrêmement dangereuses, étant donné qu'elles peuvent détourner des patients des traitements de la médecine scientifique, qui seule fait ses preuves. Les bijoux magnétiques et la plupart des produits de magnéto- thérapie sont probablement inoffensifs au-delà de la dépense d'argent qu'ils impliquent (souvent sans rapport avec l'efficacité réelle de l'objet, ni avec son prix de revient), mais le marché est énorme et juteux. Il est facile de vérifier l’inéficacité de cette pseudo médecine, en mettant sur votre corps à l’endroit où vous ressenter des douleurs, des petits aimants de fermetures de portes ou même des magnets. Vous ferez ainsi des économies  en achetant des petits aimants, plutôt que des grigris magnétisés.

Certains centres de médecines alternatives préconisent de soigner certaines maladies comme les cancers en  magnéto thérapie par champs inductifs produits par des solénoïdes

DOC à mettre enforme

Par exemple  un appareil de magnétothérapie, simple d’utilisation, qui fonctionne sur la base de l'émission de champs magnétiques à basse fréquence. Il permet d’effectuer des traitements sur tout le corps grâce aux solénoïdes fournis. 40 programmes préétablis couvrant les applications essentielles. Fonctionne sur secteur. Livré avec mallette de transport pour une utilisation à domicile. Se combine aux modules Physio 2 et Biosonyc.

Programmes : 1. Fractures - 2. Retard de consolidation - 3.
Pseudo-arthrose - 4. ostéoporose - 5. Arthrite - 6. Periartrite - 7. Arthrose - 8. Distorsions - 9. Luxations - 10. Torticolis - 11. Contusions - 12. Contractures - 13. Etirements / Coups secs - 14. Myosite - 15. Sclérose multiple - 16. Tendinites - 17. Tunnel carpien - 18. Bursite -19. Epicondylite - 20. Métatarsalgie - 21. Cervicalgie - 22. Lombalgie - 23. Sciatique - 24. Névralgie de la tête - 25. Névralgie du corps - 26. Parésie - 27. Escarres - 28. Lésions pathologies cutanées - 29. Affections uro-gynécologiques - 30. Règles douloureuses - 31. Gastrite - 32. Hémorroïdes - 33. Colite ulcéreuse - 34. Néphrite - 35. Pathologies vasculaires - 36. Migraine - 37. Asthme bronchique - 38

L’eau magnétisée

Dans les salons de médecine alternative, on nous vante de plus en plus souvent les vertus de l’eau qu’on a magnétisée par des aimants .Ceci est absurde car si les molécules d’eau possédent un dipole électrique ,il faut appliquer un champ électromagnétique de grande fréquence pour obtenir un phénomene de relaxation diélectrique. Cette propriété est utilisée dans les fours à micro-ondes où l’eau est soumise à des ondes de fréquence 2,45 gigaHz. A ces fréquences les dipoles d’eau sont en rotation dans le milieu ce qui provoquent   par frottement visqueux dans le milieu un échauffement.

La vertue des aimants pour magnétisée l’eau est une escroquerie ,mais par un effet électrostatiques certaines particules présentent dans l’eau peuvent s’agglomérer et précipiter.

Radionique

Selon les doctrines  de base de la radionique, un individu, un organisme ou un objet émet ou absorbe de l’énergie. Cette énergie, reçue ou absorbée, proviendrait d’ondes, dont les caractéristiques seraient personnelles, et plus évolué est l’individu, plus serait complexe la forme de l’émission en fréquence et puissance.

Certes, nous recevons différentes ondes, mais sans personnalisation, de même le rayonnement infra-rouge émis par chaque individu n’est pas caractéristique de l’individu, mais de sa température.

 Cette doctrine des partisans du magnétisme animal et de la radiesthésie n’est fondée sur aucune vérification scientifique.

 Les signaux observés sont généralement des signaux parasites de radio-transmission, d’antenne relais etc et ceux-ci n’ont rien à voir avec une émission par un individu ou un objet.


 

CHAPITRE XVI

Perceptions et Para-perceptions

 

Perception du temps

: Nous sommes soumis au temps, qui nous emporte. Nous vivons dans le temps, mais nous cherchons à le mesurer et le référencier avec des calendriers.ce qui explique notre incapacté  à nous en extraire, à lui échapper.  Pour Platon, « le temps est l’image mobile de l’éternité »,ce qui signifie  que le temps nous est globalement compté, et que son écoulement n’a pour horizon que la certitude de la mort.

 

La perception de la durée ou du temps écoulé, prend en considération trois niveaux de temps pour l’homme :

1/ le temps psychologique perçu et créé par le cerveau,

2/ le temps biologique rythmé par des repères naturels (sommeil, faim etc.),

3/ le temps physique ou objectif, celui des horloges (celui des scientifiques).

 

Les anciens ont conçu et perçu, d’abord, le temps par rapport à la rotation des astres et l’écoulement du sable dans un sablier. Très tôt, les anciens considéraient le temps sous deux aspects :

 

 

Dans notre appréhension du temps, il y a un aspect subjectif et un aspect objectif.

Pour Einstein,le temps dépend de l’observateur et de son lieu

 Prigogine parle d’un temps entropique en tenant compte de l’irréversabilité des phénomènes,comme celui du « Big Bang » .

 

Subjectivement, le temps nous paraît court, lorsque les changements deviennent plus variés ou/et que la tâche nous paraît intéressante.

.Au contraire, il paraît long, chaque fois que les circonstances unissent les événements de la durée, en grandes unités peu nombreuses, que cette unité vienne de la tâche ou de l’intérêt, comme dans l’attente, l’ennui, les activités dites parcellaires, difficiles à suivre, peu agréables ou inintéressantes [427].

Si nous avons à vivre ou à revivre un événement que nous connaissons bien, nous aurons l’impression d’un temps plus court, par contre lors d’une nouvelle situation et d’un isolement comme celui de Michel Siffre [428] en 1962, qui avait résidé seul dans le gouffre Scarasson pendant 77 jours du 17 juillet 1962 au 14 septembre 1962.Ce sera le contraire, le temps lui avait semblé beaucoup plus long,il croyait à la fin de l’expérience qu’il était le 20aout .

 

 

Pour Michel Siffre, « le temps est un produit de la conscience ou bien une réalité en soi, objective, associée à l’espace ? …..le nombre d’événements est plutôt ressenti dans l’action ou perçu visuellement, par le résultat de l’action. ».

Lorsqu’on est isolé comme dans le cas de Michel Siffre, l’homme posséde  sa propre horloge biologique qui ne dépend pas de l’horloge solaire.

La temperture du gouffre étant à 5°C et le taux d’humidité de 98%, Michel Siffre a été en hibernation à 34° C, avec un ralentissement de la mémoire par engourdissement de son esprit.

Après 1962,les expériences hors du temps se sont prolongées pour étudier les métabolismes des futurs cosmonautes.

 

 

Selon le philosophe Jean-Michel Besnier [429], on a tendance à croire qu’il y a un temps différent selon le domaine que l’on aborde_ un temps différent pour les gaz, les galaxies (de l’ordre du million ou milliard d’années), les neurones (temps cérébral de l’ordre de la ms), au niveau des atomes et des particules (entre ~ 10−8 s et 10−23 s) etc. …, alors que c’est pourtant toujours le même temps.

 

Notre conscience de la durée n’est pas due à l’analyse, par notre cerveau, de simple successions, ou de la simultanéité d’évènements. Quand on projette un film à une vitesse plus ou moins grande, l'ordre des événements y est conservé, mais pas la durée [430]. Notre conscience de la durée d’un évènement est essentiellement liée à notre mémoire. Cette dernière retient , classe celui-ci et le fait aussi évoluer[431].

Quand la mèmoire d’un fait est encore récente, souvent on se souvient encore dans quel ordre les événements constituant ce fait sont survenus et quelles ont été leurs durées. Mais plus un souvenir devient ancien, plus ce dernier s’estompe, plus il nous est difficile de souvenir de l’ordre ou de l’enchaînement précis ou de la durée des évènements.

Lorsqu’on est âgé ou lors qu’on souffre de troubles neurologiques, on peut confondre des évènements, inverser leur successions etc. …

 

La mémoire rétentionnelle [432] (celles des souvenirs) a une grande importance dans notre perception du temps. S’il y a un problème avec notre mémoire et notre capacité d’anticipation, notre conscience du temps est alors altérée.

 

 

Les fantasmes conscients (ou inconscients) résulteraient de choses entendues, tandis que les rêves résulteraient de faits perçus à l’adolescence et enregistrés et transformé en souvenirs, par notre cerveau.

 

Le jeune enfant a des illusions de temps. Il se fie à sa seule réaction première, et croit difficilement l’adulte qui lui parle de durée et qui lui dit, par exemple, de passer à autre chose.

 C’est la durée (temps objectif) d’un événement qui est le mieux perçue (temps subjectif), dans nos expériences, et non la vitesse ou la fréquence.

 

 

 

Naissance des calendriers

Dans l’Antiquité, le temps était un perpétuel recommencement fondé sur les saisons et les travaux des champs [433]. Les calendriers ont toujours eu une origine religieuse, un de leurs buts étant de concilier hommes et dieux, et les prêtres servant d’intermédiaires entre les deux. Ils permettaient aussi de fixer les dates des fêtes religieuses. L’introduction de l’agriculture, il y a quelques dix-mille ans, et l’arrivée des premiers paganismes nécessitèrent la création de calendriers. Cela permit de déclencher les travaux agricoles au moment opportun et d’envisager des stockages suffisants de denrées en attendant la prochaine récolte. Au commencement, la vie des hommes et des animaux était rythmée par l’alternance du jour et de la nuit et les saisons. Les hommes ont voulu compter les jours et mettre le temps en équation. On doit aux Chaldéens (vers 4000 avant Jésus-Christ) la division de la journée en deux fois 12 heures, l’heure en 60 minutes et la minute en 60 secondes. Il leur fallut trouver un repère facilement observable par tous, avec un phénomène cyclique précis, d’où l’utilisation de calendriers lunaires ayant pour référence la lunaison, qui correspond à l’intervalle entre deux pleines lunes. C’est ce qu’établirent les Sumériens il y a cinq mille ans, mais aussi les premiers Égyptiens, Chinois, Indiens et Hébreux. La durée entre deux lunaisons varie entre 29 jours et 6 heures et 29 jours et 20 heures. À Babylone, les astronomes établirent un calendrier lunaire de 354 ou 355 jours sur douze mois de 29 ou 30 jours avec un réajustement de 10 ou 11 jours tous les ans, pour être en phase avec le cycle solaire de 365,25 jours et le rythme des saisons. Ce calendrier était logique car les cycles lunaires sont d’un repérage plus facile que ceux du Soleil. L’année tropique représente la révolution de la Terre autour du Soleil d’un équinoxe de printemps à un autre. Sa durée est de 365 jours, 5 heures, 48 minutes et 45,9 secondes. L’année sidérale correspond au temps à compter à partir duquel le Soleil revient en face d’une étoile donnée. Sa durée est de 365 jours, 6 heures, 9 minutes et 9,54 secondes.

Il est à noter que le calendrier musulman, qui est aussi un calendrier lunaire, fonctionne sur des cycles de 33 ans, avec 19 années de 354 jours et 11 années de 355 jours. Le calendrier musulman prend pour référence et début la date du jour de l’exil du prophète à Médine, ce que l’on nomme l’Hégire qui débute le 16 juillet 622 du calendrier grégorien[434]. Il est l’un des rares calendriers fonctionnant sur les cycles lunaires sans rattrapage avec le calendrier solaire. De ce fait, l’année musulmane ne compte que 352 ou 353 jours et sur 30 ou 31 ans et il y a donc un an de différence entre un  calendrier lunaire et solaire. Le calendrier islamique est en décalage perpétuel avec le calendrier grégorien et les autres calendriers (voir note de bas de page, ci-dessous [435]).

Les calendriers hébraïques, chinois, shintoïste et hindouiste sont lunaires mais en phase avec les cycles solaires après ajout d’un mois au bout de certaines périodes. Le calendrier juif comprend 12 mois lunaires et 1 mois intercalaire ajouté périodiquement. Le calendrier hindouiste comprend 12 mois de 28 ou 29 jours, soit des années de 354 ou 355 jours et, tous les 3 ans, un 13e mois de 28 jours est ajouté. Les calendriers confucianiste et shintoïste sont identiques : ils ont des années de 12 ou 13 mois. La référence pour ces calendriers était la date de couronnement du nouvel empereur. En Chine la date du  nouvel an, basée précédemment en référence à l’ancien empereur, est restée avec l’arrivée du communisme sur les références des anciens calendriers. Au Japon, c’en était de même jusqu’à l’intronisation du nouvel empereur Akihito qui eut lieu  le  premier janvier 1989. Depuis cette date, il y a concordance entre le calendrier japonais et le calendrier grégorien.

Les premiers décomptes des années, avec une seule référence, dateraient tout d’abord des Hébreux qui prirent comme origine des temps une date biblique supposée de la Genèse. Ensuite, les Romains prirent comme point de départ la fondation de Rome. Les premiers calendriers romains étaient solaires et en 45 av. J.-C., Jules César imposa le calendrier qui prte son nom (calendrier julien),  selon le cycle de Méton (année bissextile tous les quatre ans).

La date de naissance supposée du Christ s’imposa après le Ve siècle comme origine des calendriers occidentaux.  Notre calendrier actuel, dit grégorien, fut adopté en 1582 sous l’autorité du pape Grégoire XII. Dans ce calendrier chrétien, les noms des mois se rapportent à des dieux ou à des empereurs romains. Par exemple, le mois de janvier, débutant l’année, célèbre en fait la divinité romaine Janus aux deux visages, l’un tourné vers le passé, l’autre l’avenir.

Précisons que le 22 septembre 1792 fut créé, sous la Révolution française, le calendrier républicain avec 12 mois de 30 jours et 5 ou 6 jours ajoutés en fin d’année. Ce calendrier prit fin en 1805.

La « pseudo-rétrocité » du temps

La rétrocité du temps est la possibilité (imaginée) d’un voyage dans le temps dans le sens rétrograde (réversibilité du temps).

Le temps n’est pas réversible,et il y a irréversibilité des phénoménes n fonction du temps.

Des écrivains de science fiction au début du vingte siècle ont donné des interprétations fantaisistes sur la « rétrocité » du temps, d’après une mauvaise interprétation des lois d’Einstein sur la relativité et du paradoxe de Langevin, où un jumeau, participant à un voyage spacial, vieillit plus vite que son frère jumeau resté sur terre, thème repris par le film « la planète des singes » tiré du roman homonyme de Robert Merle.

La confusion a été encore plus totale avec l’hypothèse du « mur de lumière » du physicien  Nikola Tesla (1856-1943), dont on manœuvrz les ondes électromagnétiques selon un certain modèle, permettrait de changer à volonté, l'heure, l'espace, la pesanteur et la matière, ce qui autoriserait l’anti-gravité, la téléportation, et le voyage de temps.

On a aussi imaginé une anti-matière et des particules ayant une masse diminuerant quand leur vitesse augmente [436], contrairement aux lois classiques de la Relativité.

Note : pour une particule élémentaire, la masse augmente avec la vitesse selon la relation :

 m = mo / ( 1 –  (v2 / c2) )  ½  ,  avec m  masse à la vitesse v , et mo la masse au repos.

 

Cela a donné naissance à des délires et à une abondante littérature et filmographie dans le domaine de la science fiction comme « Le voyageur imprudent », de René Barjavel (1943), relatant le voyage d’un être humain, retournant dans le passé, et tuant son grand-père, avant même que ce dernier n'ait d'enfant (paradoxe du grand-père), la série de trois films « Retour vers le futur », de Robert Zemeckis etc. …

Mais le voyage rétrograde dans le temps semble en fait a priori hautement improbable. Toute théorie qui permettrait des voyages vers le passé devrait résoudre les questions de violation de causalité (comme le paradoxe du grand-père) , ce qui n’empêche pas les publications régulières de nouvelles théories sur le voyage dans le temps.

Stephen Hawking a suggéré que l’absence de touristes venant du futur constitue un argument solide contre l’existence du voyage temporel [437].

Malgré toutes ces objections, des scientifiques ont quand même tenté d’élaborer des théories permettant la rétrocité :

 

Des chercheurs ont imaginé diverses théories, « devant autoriser » la rétrocité du temps, comme :

 

1) Gödel avec l’Univers de Gödel (1949),

2) Frank Tipler, physicien américain, et son « cylindre de matière, de 100km de long , de 10 et 20 km de diamètre, d’une masse au moins équivalente à celle du soleil, d’une densité d’une étoile à neutrons, tournant sur lui-même toute les 0,5 milliseconde » [438],

3) John Richard Gott III, professeur d'astrophysique à Princeton, et ses « cordes cosmiques dont on déforme leur "tension", pour créer une machine de temps » [439] [440].

 

Perception et illusions visuelles

Depuis une vingtaine d’années, avec l’arrivée des nouvelles technologies et des effets spéciaux, le qualificatif de « virtuel » fait l’objet d’un usage tellement immodéré qu’il semble par moment vidé de son sens.

Si les situations décrites par le cinémas sont imaginaires, certaines des interrogations qu’elles soulèvent sont en effet bien réelles [441].

 

L’image subliminale

La perception subliminale (ou subliminaire) est souvent évoquée lors d’études sur les méthodes du conditionnement humain.

En 1988, lors des élections présidentielles en France, le problème des images subliminales a défrayé les chroniques à propos de l’incrustation, dans un générique de France 2, d’une image de François Mitterrand d’une durée inférieure à 0,5 s.

Selon Abgrall [442] : il existe trois niveaux de stimulation qui modifient les réactions d’un individu envers un stimulus; Le stimulus dépend de trois paramètres :

·                     Le seuil de perception physiologique,

·         Le seuil de perception consciente,

·         Le seuil absolu de perception consciente

 

Le seuil de perception physiologique dessine la limite au-dessous de laquelle le stimulus est trop faible pour être perçu et entraîner une réponse sensorielle. Cette réponse est indépendante de la prise de conscience de l’existence du stimulus

Le seuil de perception consciente correspond à un stimulus suffisant pour entraîner une perception sensorielle et pour permettre l’analyse consciente de cette perception par le sujet sans effort particulier.

Le seuil absolu de perception consciente correspond au niveau le plus bas que l’on peut percevoir consciemment.

 

Une image résiduelle est une image qui persiste sur votre rétine après que vous avez cessé de regarder un objet  Suivant l’âge et l’individu, le temps d’une image résiduelle est voisin de 20 à 50 millisecondes. Ce temps correspond au seuil absolu de la perception d’une image subliminale.

 

Perception des couleurs

Le fond de l’œil est tapissé de cellules sensibles à la lumière, et certaines de ces cellules appelées cônes ne sont sensibles qu’à certaines couleurs. Par exemple, si vous avez l’image d’un perroquet rouge à côté d’un oiseau vert, en regardant fixement le perroquet rouge, les cellules stimulées au rouge commencent à se fatiguer et perdent leur sensibilité.

On doit à JE Chevreul la théorie du pointillisme [443], et du cercle chromatique avec Charles Henry.

Une seule et même couleur paraîtra plus claire sur un fond sombre, plus foncée sur un fond clair. De même, un rouge paraîtra plus intense sur un fond jaunâtre, plus jaune sur un fond rougeâtre.

 

Selon l’observation de M E Chevreul, lorsque l’œil perçoit en même temps deux couleurs de points avoisinants, il y a synthèse des couleurs complémentaires de chacun des points si l’angle de vision pour le point résultant est très petit. 

Deux couleurs, lorsqu’elles sont contiguës, et d’une certaine dimension sont perçues modifiées, et cette modification consiste en ceci que chacune ajoute à l’autre un peu de sa complémentaire. Par exemple, si l’on juxtapose une tâche de rouge et une tache de bleu, le bleu tend vers le cyan (bleu vert), puisque s’y ajoute la complementaire du rouge, c’est à dire du vert.

Inversement, le rouge tend vers l’orangé, complémentaire du bleu. Ces idées ont fasciné les peintres sur plusieurs générations, et en particulier Signac, et Seurat qui ont pratiqué avec succès cette peinture que l’on a appelée le pointillisme à la fin du XIXe siècle [444].

On retrouve le principe de ce phénomène dans les pixels trichromique de la télévision en couleur, par exemple un pixel de 0,25 mm doit être vu à deux mètres pour une synthèse des couleurs primaires, pour une bonne vision.

 

L’illusion optique

La plupart des « illusions d’optiques » selon Denis Berthier [445], ce  sont des phénomènes parfaitement naturels, conséquences des mécanismes « de bas niveau » de la vision, sans intervention d’aucun facteur cognitif.

Cette illusion est due au fait, que certaines images peuvent avoir plusieurs interprétations pour l’œil et le cerveau.. Dans ce cas, le cerveau n’arrive pas à choisir la bonne, tandis que l’œil n’en prend en compte qu’une à la fois.

D’autre part, les lignes et les ombres brouillent les formes et envoient au cerveau des messages confus..

Parfois, des vides entre des lignes donnent même l’impression  de percevoir des formes qui n’existent pas

La sensation de relief est due à l’écartement de nos deux yeux, la photographie ou le cinéma en relief donnent  deux images superposées et décalées dont des lunettes donnent l’impression du relief.

Dans le cas des illusions géométriques, c’est la rencontre de courbes et de dessins rectilignes qui trompe notre jugement, d’autant que dans la nature, notre œil ne rencontre jamais ces figures exceptionnelles et n’a pas les références qui permettraient une interprétation exacte.

 Ainsi dans l’illusion de Zöllner, si des hachures parsèment des lignes parallèles, alors ces lignes parallèles semblent diverger [446] :

De même deux lignes de longueur identique semblent avoir des longueurs différentes, comme dans le cas des fléches de l’illusion de Müller-Lyer :

 

Les deux groupes de flèches sont exactement les mêmes. Le deuxième groupe prouve que les flèches ont exactement la même longueur.

 

© Denis Berthier

 

Dans cette dernière illusion (figures A et B), on voit un triangle, alors qu’il n’est pas dessiné. On voit les côtés du triangle. On voit l’intérieur du triangle plus blanc que le reste de la page. Si on masque chaque pointe du triangle, on ne le voit plus.

 

Dans le domaine des « illusions optiques » citons encore :

- l’hologramme, d’abord historiquement, un procédé de photographie en relief puis aujourd'hui, une image 3D apparaissant comme "suspendue en l'air", construite à l'aide d'un laser. On produit un hologramme en éclairant un objet par une source de lumière cohérente (laser) et en enregistrant sur une surface sensible (plaque photographique) les franges d’interférences obtenues en combinant l’onde émise par la source laser (onde de référence) et l’onde réfléchie par l’objet. Lors de la « restitution » de l’image holographique, l’hologramme est éclairé par un laser (voire par une lumière non cohérente) et il agit alors comme un réseau de diffraction, pour former une image en relief de l’objet initial. Un avantage de cette technique est que chaque morceau d’hologramme peut restituer la même image que l’hologramme entier, netteté mise à part, même si l’on a cassé la plaque. Au lieu d’être produit à partir d’un objet réel, un hologramme peut être aussi calculé par un ordinateur à partir d’une image de synthèse en 3D.

- l’ hallucinoscope, une visière, inventé par l’illusionniste Gérard Majax, munie d'un miroir optique, fixé perpendiculairement au visage, qui donne l'illusion d'avoir devant soi un décor, installé en réalité, au dessus de sa tête.

- la stéréoscopie, l’ensemble des techniques mises en œuvre pour reproduire une perception du relief à partir de deux images planes. Elle se base sur le fait que la perception humaine du relief se forme dans le cerveau lorsqu'il reconstitue une seule image à partir de la perception des deux images planes et différentes provenant de chaque œil.

Vision « paraoptique »

Cette élucubration naïve est due à l’écrivain Jules Romain (1885- 1972), de vrai nom Louis Farigoule. Dans une plaquette, en 1920, il présenta l’idée que la peau pouvait permettre une vision extra-rétinienne, suite à la recontre de Jules Romain avec une personne prétendant posséder une telle vision. Lors d’une séance de contrôle organisée à la Sorbonne par le professeur Henri Piéron, d’éminents physiologistes, biologistes et psychologues, ont pu montrer que le sujet présenté par Jules Romain ne relevait pas du paranormal.

Le cobaye, les yeux bandés, devait pouvoir lire un texte, par sa peau. Mais ce dernier glissait son regard sous le bandeau destiné à l’aveugler. Dès qu’on mettait un carton sous le menton du « cobaye » (carton destiné à prévenir toute fraude), la vision paraoptique s’évanouissait alors.

Jules Romain n’accepta jamais le verdict des experts. Plutôt que de garder un silence décent, il continua jusqu’à sa mort, en 1972, à prétendre, dans les médias, que la vision paraoptique, qu’il disait avoir découverte, existait.

Depuis 1920, la vision paraoptique n’a eu la caution d’aucun scientifique, Elle restera le sujet de la risée générale [447].

Les perceptions subjectives : hallucination, hantise

Hallucination

L’hallucination laisse croire à la présence d’un objet en un phénomène qui n’existe pas. C’est la perception sans objet extérieur (Dictionnaire Rationaliste).

L’hallucination peut être obtenue artificiellement par des transes sous effet d’hallucinogène, mais aussi par des exercices physiques, comme pour les derviches tourneurs.

L’hallucination peut être produite par certains corps naturels contenant souvent des alcaloïdes, comme la mandragore, les champignons mexicains hallucinogènes ou des plantes d’origine africaine.

Dans les rites vaudous, les plantes hallucinogènes sont employées pour obtenir l’état de transe

Les hallucinations peuvent affecter tous les sens, mais elles sont surtout visuelles et auditives.

Lors de certains miracles _ Lourdes, Fatima, Medjugorge etc. _, certains enfants ou adolescents ont vu des madones ou entendu des voix (tout comme Jeanne d’Arc).

Au cours de crises de folie, de transe, autoenvoûtement _ cas du vaudou ou du chamanisme _, des hallucinations peuvent se produire.

Certains sceptiques expliquent l’épisode de la « rotation du Soleil » de Fatima en 1917, par un phénomène d’hallucination collective.

 

Hantise

C’est l’ensemble de perceptions se produisant dans un lieu donné, et dont la perception ne s’explique pas au premier abord.

Les manifestations perçues sont visuelles (éclairs de lumière), auditives et mécaniques (poltergeist, coups violents, claquement de portes).

 

Les poltergeists

Les phénomènes de « poltergeists » (de l’allemand poltern : faire du bruit & Geist : esprit) se retrouvant dans les maisons dites hantées par des « phénomènes surnaturels ». Les témoins de poltergeists affirment qu’ils sont accompagnés de bruits divers, de mouvements d'objets (voir de jets violents d’objets), d'apparitions ou disparitions d'objets, sans qu'on voit une personne manipuler ces objets ou provoquer ces bruits.

Selon la littérature, le poltergeist serait intensément vécu psychologiquement, rappelant mes sentiments de hantise, et se mélangeant avec des croyances folkloriques, des hallucinations, et des troubles du sommeil. Selon cette littérature, la majorité des cas se passerait dans les parages d'adolescents émotionnellement déséquilibrés ou fragiles.

Mais il semblerait que dans ce domaine, il y ait un bon nombre de mystifications, y compris de la part des personnes présentes dans le lieu du déroulement du poltergeist ou de la part de l’ adolescent « déséquilibré ».

 

Perception extra-sensorielle

La perception extra-sensorielle est définie par les para-psychologues, comme étant la perception et la connaissance des faits paranormaux, sans avoir recours aux cinq sens, mais en prenant en considération la télépathie, et surtout la voyance avec un effet flash. Elle prétend assurer une base psychique aux faits de voyance (double vue), mais Selon Robert Imbert Nergal [448] [449]  « elle est demeurée une expression vide de substance, purement verbale, faute de confirmations expérimentales. On peut se demander, du reste, comment il serait possible qu’elle obtienne la caution de la science, alors qu’elle est reconnue, par les parapsychologues eux-mêmes, comme inexplicable par les différentes sciences ».

Télépathie

Le mot télépathie est du à WH Myers, à la fin du XIXe siècle, pour désigner « la communication des impressions d’un esprit à un autre esprit, en dehors des voies sensorielles connues ».

L‘expression « transmission de pensée » est synonyme de télépathie.

La télépathie est la transmissions de messages entre plusieurs individus sans communication orale ou visuelle.

De toutes les manifestations paranormales, la télépathie est celle qui suscite le plus d’adhésions, même chez des gens qui se disent sceptiques.

Pour Daniel Kunth,[450], « la télépathie est un phénomène par définition ténu, extrêmement difficile à capter et sans doute non reproductible. Il est probablement lié à l’affect. C’est un peu comme un objet quantique : pour observer un photon ou un électron, on est obligé de l’éclairer ? Mais dès lors, il n’est plus dans le même état. On peut imaginer _ c’est une hypothèse _ qu’en demandant à quelqu’un dans un lieu donné, à un moment précis d’entrer en télépathie avec une autre personne. Il ne pourra pas le faire. C’est l’argument qu’avancent les télépathes. Imaginons que ce phénomène existe une fois sur mille, sur dix mille ou encore un million, peut être n’arrivera-t-on jamais à trouver un protocole satisfaisant. En disant cela, je réponds à la question précédente : quel est l’objet d’étude ?  Je ne suis pas convaincu que la science, telle qu’on la pratique aujourd’hui d’une manière aussi féconde et efficace, soit capable de saisir certains types de phénomènes et en particulier de ceux-là. On ne peut pas démontrer qu’il n’y a pas de télépathie. Peut-être certains phénomènes surviennent-t-ils dans des circonstances très difficiles à reproduire ? Les personnes qui se livrent à ces expériences sont peut-être dans des états psychiques particulièrement exceptionnels. ».

« Les phénomènes de transe, d’hypnose ou de chamanisme ne se rencontrent pas dans la vie courante. Ils mettent les personnes qui les expérimentent dans des situations difficiles à décrire et à reproduire. Pourtant, ils réalisent des choses qu’il est impossible de ne pas voir. »

Ces propos de Daniel Kunth, selon nous, semblent naïfs, car il ignore les nombreux tests que Henri Broch et son équipe ont effectués avec des télépathes professionnels sur des expériences de télépathie. Au cours des défis menés par H Broch, il s’est avéré que tous ces tests ont été négatifs, si on prenait la précaution d’éviter des complices ou la présence de micro-récepteur implanté chez le radiesthésiste.

Les cas de simultanéité de pensée peuvent exister pour deux ou plusieurs personnes concernées par un même événement, ces cas de coïncidence très rares existent en effet.

Pour un cas de simultanéité d’idées, il y a des milliers de réflexions intimes qui ne se rejoignent pas. C’est comme pour les prévisions astrologiques, on ne retient que les prévisions qui marchent.

Dans le cercle des relations familiales ou amicales, il existe un fond commun d’idées et de sentiments qui favorisent les coïncidences de pensée. De même, cette « télépathie » dans ces groupes peut être due à des rêves prémonitoires.

Lorsque la méthode marchait, c’était par des supercheries très bien réalisées entre un et plusieurs partenaires (voir « mentalisme »). Actuellement, la télépathie est facile à réaliser avec des émetteurs récepteurs miniaturisés.

Par contre, on peut souvent pressentir la présence d’une personne proche, sans la voir, par des phénomènes sonores et par sa chaleur corporelle.


 

CHAPITRE XVII

« Communications » avec l’au-delà et les défunts

Nous expliquerons, plus loin, pourquoi nous employons le terme de « pseudo-communication » avec les défunts, dans la suite de ce chapitre.

 

Dans les « pseudo-communications avec les défunts », on distingue :

 

- le spiritisme ou médiumnité, qui se pratique, selon les doctrines d’un médium, avec des artéfacts : objets comme des tables tournantes, tables frappantes dites parlantes.

- la pseudo-communication ou télépathie entre une personne et un de ses proches récemment décédé.

 

Selon une étude réalisée sur un panel de français par Jacques Sutter [451], la communication avec « l’au-delà » et avec les défunts est encore une superstition et croyance pratiquées par un grand nombre de croyants et de personnes sans religion affichée.

 

Sondage sur les opinions sur la croyance en la « communication avec l’au-delà et avec les morts » [452] :

 

Assertion

Ensemble des pratiquants 

Prati-quants

Pratiquants

occasion-nels

Non pratiquants

Sans religion

On ne peut  pas communiquer

44

25

22

47

64

dialogue possible avec les morts

6

12

10

9

10

les morts ne peuvent pas communiquer avec nous, ils nous voient  et nous protégent             

32

59

57

29

16

Ne se prononce pas            

14

10            

9

14

11

 

Spiritisme

Les origines du spiritisme remontent à l’hermétisme gréco-égyptien.

Le spiritisme est  une recherche pour communiquer avec des personnes de l’au de là. Le spiritisme fut pratiqué jusqu’à Cagliostro [453] dans des cercles restreints et secrets.

En effet, pendant la période des Lumières, Cagliostro s’infiltrera avec beaucoup de succès à la cour de Versailles, et il troublera beaucoup de sceptiques par ses séances de spiritisme en faisant oublier des interdits chrétiens. A ces séances, participèrent des notables, des scientifiques, et même des religieux comme le Cardinal de Rohan.

Après Cagliostro, le spiritisme fut plus discret, il renaîtra aux USA et surtout en France avec Allan Kardec. Avec ce dernier, le spiritisme a connu son époque de gloire.

 

Les sœurs Fox

Aux USA, le spiritisme naîtra en 1848 à la suite d’une plaisanterie d’adolescentes très comédiennes, Margaret et Kate Fox, âgées de 15 et 22 ans. Lors des séances, des bruits, des craquements, des coups frappés (raps), et des chutes d’objets étaient provoqués par les deux jeunes filles, à l’insu de leur entourage. Mais pour les médias, ces phénomènes, durant lesquels auraient intervenu un esprit appelé « « Pied-Fourchu », furent considérés comme des manifestations d’esprits de l’au-delà se rappelant aux vivants. Margaret et Cathie Fox sont rapidement « managées » par une sœur aînée très avisée sur le plan commercial. Les exhibitions publiques des deux sœurs, « médiums » avec les esprits, amènent en moins de six ans le nombre des adeptes de la nouvelle religion, à 3 millions, aux États-Unis (1852) avec 10 000 médiums [454] et 20 revues spécialisées.

Après avoir fait fureur aux Etats-Unis, la « médiumnité » déferla rapidement sur l’Europe. C’est là qu’elle s’enrichira de divers accessoires qui, par une théâtralisation très étudiée, rajoutent du volume et du sensationnel à la communication avec les esprits : tables tournantes, frappantes ou sautillantes, écritures automatiques, voix gutturales venues d’outre-tombe, poltergeists [455], ectoplasmes [456] ...

Kate fut engagée au service exclusif d'un riche banquier de New York pour lequel elle matérialisa le « fantôme » de sa défunte épouse apparaissant à maintes reprises aux côtés du fantôme de Benjamin Franklin. Kate partit ensuite pour l'Angleterre, où elle devint le sujet d'étude de Sir William Crookes, le grand physicien britannique et président de la Society for Psychical Research, l'un des centres de recherches sur les manifestations paranormales. Les sœurs Fox finirent misérablement. Kate Fox buvait dès 1867. A New-York, elle fut arrêtée pour ivrognerie et vagabondage, et on lui retira ses enfants. Quand elles donnèrent, en 1888, la confession que leur médiumnité était truquée, elles étaient réduites à un état de clochardisation. Skate mourut dans la rue en 1892, et sa sœur un an après.

La foi spirite, comme une nouvelle religion, toucha des personnalités célèbres tels V. Hugo (1802-1885) ou C. Doyle (1859-1930) et de nombreux savants (William Crookes, Charles Richet …) et intellectuels.

Dès 1850, le spiritisme a quitté son domaine secret et restreint, grâce au « mage » Allan Kardec.

 

Allan Kardec (1804 –1869) 

Allan Kardec est le pseudonyme de Louis Hippolyte Denizart [457].

En réalité, Allan Kardec, en choisissant ce pseudonyme breton, fit croire à ses lecteurs qu’il était un descendant de druide celte de Bretagne, or il était natif de Lyon et non de Bretagne.

En 1854, A. Kardec, dans son ouvrage « Le livre des esprits » , a donné les principes de la doctrine spirite, doctrine sur la nature des « êtres incorporels », leurs manifestations et leur rapport avec les hommes, les lois morales de la vie présente et future.

 Pour Allan Kardec, le néant n’existe pas, et pour le spirite une communication est possible avec un défunt, dont l’âme serait bienveillante. Il est évident que cette doctrine n’a jamais été vérifiée, et que ces soi-disant médiums sont des illuminés, des charlatans et surtout des personnes sans culture et formation scientifique poussées.

Cette néo-religion a connu un succès universel, et les livres de A. Kardec se sont vendus à plusieurs millions d’exemplaires dans différents pays.

Prevoir 4à5 lignes sur A Kardec et le positivisme

 

 

 

 

Allan Kardec est devenu le pape de la « religion spirite ».  Il suffit, pour se rendre compte de son succès, d’aller au cimetière du Père Lachaise, à Paris, pour constater que sa tombe est la plus fleurie, d’entre toutes. A. Kardec a encore beaucoup d’adeptes dans le monde, plus d’un siècle après sa mort.

Allan Kardec organisait des séances d’hypnose ou de médiumnité devant plusieurs centaines de personnes, et des séances de spiritisme dans des cercles restreints.

Le spiritisme est souvent associé aux tables frappantes dites "parlantes" ou aux tables tournantes. L’appel « télépathique » avec les esprits se faisait avec ou sans balancement de la table au préalable.

A l’époque de Kardec cet appel s’effectuait en donnant des coups sur le plateau de la table et un complice, en tapotant sur la table, pouvait remplacer l’esprit absent. En ce temps, la vogue des tables tournantes et frappantes, venue d'outre-Atlantique, a gagné toute l'Europe, du fait de cette vague.

Tables tournantes

Les médiums utilisaient des tables légères, des guéridons, souvent à trois pieds, et ils pensaient que la table tournait ou bougeait grâce à l’intervention d’esprits. Des essais fructueux s’obtenaient après plusieurs heures fatiguantes dans l’obscurité.

D’autre part, la rotation était facilitée si plusieurs personnes faisaient des mouvements inconscients, dont les forces s’additionnaient à un moment précis. La table tournait ou se balançait, lorsque les efforts des patients étaient conjugués et que le spirite et son assistant favorisaient la rotation. Le scientifique Chevreul pense que [458] : « Plusieurs personnes appliquent les mains sur un guéridon ou une table ronde de manière à établir une chaîne continue parce qu’elles se touchent les doigts ou elles les appliquent sans se toucher.

Le meuble reste en repos, ou bien il prend un mouvement de rotation. Témoin de ces faits, plus souvent négatifs que positifs, je n’ai jamais eu l’occasion, dans le cas de mouvement, d’observer qu’il a été hors de proportion avec une action que les mains apposées sur la table étaient susceptibles d’exercer latéralement : je ne parle bien entendu que de ce que j’ai vu. Le mouvement, en effet, n’aura jamais lieu tant que les mains presseront la table perpendiculairement, mais à cause de la difficulté de maintenir cette pression constamment perpendiculaire durant un laps de temps variant d’un quart d’heure à une heure et plus, il arrive que l’action des mains donne une action efficace pour le mouvement, et une action latérale de gauche à droite et droite à gauche. « L’illustre Faraday n’a pas été plus heureux lorsqu’il s’est agi de rechercher s’il y avait manifestation d’électricité ou de magnétisme. Il a fait dépendre le mouvement d’une suite d’impulsions, dans toute la masse de la table, de manière qu’il arrive un moment où leur somme, en surmontait l’inertie, la mettait en mouvement. » ».

 

Tables frappantes dites parlantes

C’est à Allan Kardec que l’on doit les pseudo-communications avec des défunts, par table frappante.

La fraude est aisée, car il est facile de dissimuler un objet métallique ou une petite pierre au niveau du genou, pour frapper la table.

Chaque lettre était codifiée par un chiffre, le A par le nombre de coups égal à  1, tandis que la lettre Z correspondait à 26 coups. Rien de plus simple car des gens fatigués comptent rarement le nombre de coups.

Pour les professionnels du spiritisme, selon une brochure du Musée de la curiosité et de la magie [459] : « il existe toute une gamme d’ardoises truquées, permettant de faire apparaître des messages de l’au-delà, mais souvent les supercheries spirites sont de l’ordre du détournement d’attention, et sont difficiles à prévenir si l‘on n’est pas un spécialiste ».

Victor Hugo, en présence de proches, s’est adonné à des séances de table frappante (voir texte ci-après sur Victor Hugo et les tables frappantes).

Le spiritisme dans la société

De nos jours, il y existe encore des médiums spirites pratiquant le spiritisme par tables frappantes et écriture automatique. Ceux-ci sont les nouveaux spirites, prétendant correspondre avec un au-delà.

 Selon Sylvie Jumel [460], « l’écriture courante, chez les médiums, consiste dans l’acte d’écrire par le « récepteur », conscient que sa volonté n’entre en rien dans les mots qui s’alignent sous sa main. Les spécialistes parlent de psychographie ».

L’écriture automatique pratiquée par ces spécialistes de l’occultisme consiste à se mettre dans un état second (semi-conscient) et à écrire sur le papier toutes les phrases, images qui nous viennent à l’esprit.

Certains spirites affirment utiliser les ondes hertziennes pour communiquer avec l’au-delà. Ces dernières affirmations ne sont qu’interprétations fantaisistes des phénomènes psychiques.

Les résultats sont transmis très rapidement, comme en écriture automatique, où la part intuitive est importante, mais où la réflexion est absente si bien que la logique et la réflexion sont absentes.

Les séances par table vibrante ou tournante sont moins usitées qu’au XIXe siècle.

Certains médiums préfèrent communiquer par Internet avec les esprits, car  trouvant désormais l’utilisation des tables démodée.

A l’époque où Chevreul démystifiait le spiritisme, nos deux plus grands auteurs de cette époque, Victor Hugo, et Alexandre Dumas, s’adonnaient au spiritisme.

Dans deux lettres à la presse, Alexandre Dumas relate plusieurs séances de spiritisme où il était présent avec le spirite et voyant Alexis Didier (1826-1866) [461] [462], et Auguste Maquet (1813-1886), son co-auteur considéré aussi comme son nègre littéraire [463].

Dans ce qui suit, nous rappellerons ci-après les séances de spiritisme de Victor Hugo.

Les tables frappantes de Victor Hugo à Jersey [464]  [465]

Au mois d'août 1852, Victor Hugo, chassé de France par le coup d'Etat de Louis-Napoléon Bonaparte, se réfugia d'abord en Belgique, puis à Jersey, où il loua près de Saint-Hélier, pour y vivre avec ses proches, une maison isolée surplombant la Manche. Dès 1853, à Jersey, Victor Hugo fut initié au spiritisme par une spirite et médium, Delphine de Girardin (1804-1855).. Le poète croyait en effet aux esprits. Tout selon le poête possédait un esprit, les astres, les rochers, les plantes. Il fut définitivement convaincu de l'authenticité des manifestations spirites lorsque l'esprit de sa fille Léopoldine, morte noyée au cours d'une promenade en barque sur la Seine, dix ans auparavant, lui apparut au cours d'une séance de table tournante. Les résultats des séances de tables tournantes furent consignés par Victor Hugo dans des cahiers [466].

Comme le décrit, le docteur Jean de Mutigny, dans son ouvrage « Victor Hugo et le spiritisme » [467], l’endroit l’île de Jersey et ses légendes (la Dame blanche, jeune femme infanticide apparaissant de temps en temps sur les rochers, la Dame noire, ancienne druidesse qui aurait immolé son père sur un dolmen, la Dame grise, dont on ignore les antécédents …), ses dolmens, ses rochers, un cimetière voisin … , inspire la crainte et le fantastique.

La spirite, Delphine de Girardin, organisa les premières séances de spiritisme.. Au cours d’une séance les participants, d’abord sceptiques, furent bouleversés par l’ apparition.du spectre de Léopoldine. Durant deux ans et demi, les séances de spiritisme se poursuivront sous la direction de Victor Hugo à Jerseyla, et ceci presque chaque jour et souvent plusieurs fois par jour.

Au cours de ces séances, odes rites se sont formés. Victor Hugo et ses proches ont dialogué avec Chateaubriand, Dante, Racine, Marat, Charlotte Corday, Robespierre, Annibal, André Chénier, Mahomet, Jacob, Shakespeare, Luther, Eschyle, Molière, Aristote, Anacréon, Lord Byron, Walter Scott, Galilée, Josué, Platon, Isaïe, Louis XVI, Napoléon 1er, Jésus-Christ, sans compter les fantômes familiers de Marine Terrace, la Dame blanche, la Dame noire et la Dame grise.

Et tous ces esprits lui répondirent en français, souvent en vers très hugoliens. Au cours d’une séance, Shakespeare, s’exprimant en français, a regretté d’avoir écrit en anglais.

Selon le Docteur Jean de Mutigny, on peut penser que les tables ou plutôt les guéridons, ne sont pas remuées par des esprits, mais par les mouvements, généralement inconscients, de gens qui croient recevoir des messages de l'au-delà, et en fait ne les reçoivent que d'eux-mêmes. Seulement voilà : le plus souvent Hugo n'est pas assis lui-même devant le guéridon. Il laisse le soin d'officier à deux de ses familiers, parfois à un seul. Les autres sont là en témoins, parfois ils posent des questions aux esprits. Hugo, tout en posant lui-même la plupart des questions, assure le secrétariat. Il écrit, il écrit, plus tard il mettra au net les procès-verbaux qui nous ont été conservés.

 D’après les rapports du docteur Jean de Mutigny, celui ci démontre qu'aucune de ces explications n'est valable : "Prenons un exemple, la séance du 17 décembre 1854 : les propos de Galilée... La séance a eu lieu entre 21 h 45 et 1 h 20 du matin, soit 215 minutes, presque 13000 secondes. Il existe à peu près 4 000 lettres dans le texte.

En effet si l'on considère qu'il faut en moyenne dix coups frappés par la table pour définir une lettre ,en considérant que la lettre A correspond à un coup et que la lettre Z correspond à vingt-six coups.

Dans le cas de la lettre à Galilée de 4000 lettres et à raison de 10 coups en moyenne par lettre , on en arrive à trois coups par seconde, sans tenir compte des temps morts entre chaque lettre .

. Avec la meilleure bonne volonté du monde, il est totalement impossible, décrypter des messages matin et soir à raison de trois coups par seconde".

Pendant les séances, sauf cas assez rare de messages très brefs, les assistants fatigués ne pouvaient pas suivre et n'y comprenaient rien. Ils voyaient la table bouger, ils l'entendaient frapper, mais ce n'est que lorsque Victor Hugo avait transcrit les messages noir sur blanc qu'ils pouvaient en prendre connaissance.

C'est vraisemblablement au cours de ce décryptage, pense le docteur Jean de Mutigny, « que Victor Hugo a fraudé sans le savoir, faisant ce qu'on appelle de l'écriture automatique. Il était parfaitement honnête avec lui-même et avec les autres, et c'est en toute bonne foi, croyant simplement décoder les messages spirites, qu'il a rédigé les révélations qui sont sorties de son esprit génial et non point de la bouche des esprits ».

Il est difficile de comprendre qu’un esprit aussi brillant que Victor Hugo ait pu arriver à ce véritable dédoublement de la personnalité. La seule piste à notre disposition est qu’on sait qu’il s’était mal remis de la mort de sa fille.

Pour le docteur Jean de Mutigny, Victor Hugo était atteint d'une maladie mentale appelée la paraphrénie fantastique [468] : « la paraphrénie fantastique débute généralement par une phase d'inquiétude et d'anxiété... Peu à peu, des idées extravagantes et des hallucinations se succèdent, qui visent non seulement les relations du sujet avec son entourage, mais tous les éléments ».

Truquages en spiritisme

Pour réussir leurs expériences, les faussaires du spiritisme ont souvent inventé des méthodes relevant de la prestidigitation.

 

 

Sir Daniel Dunglas Home

Un « grand médium » Sir Daniel Dunglas Home faisait osciller les tables, jouer des instruments invisibles, tinter des sonnettes astrales. Dans son livre « Lumières et ombres du spiritisme » , il reconnaîtra qu’il « truquait, quand les esprits restaient sourds » [469].

Au cours d'une séance spirite devant l’Impératrice Eugénie, à Biarritz, en 1857, le médium fut démasqué par un courtisan du nom de Mario. Au moment où l'Impératrice sentit une main parfumée effleurer son visage, le courtisan alluma la lumière. L'empereur Napoléon III découvrit alors que l'esprit qui touchait l'Impératrice n'était autre que…le pied du médium.

Lors de certaines séances, Daniel Dunglas Home donnait l’impression de léviter dans les airs. Dans la pénombre, les objets de couleurs claires se distinguent bien, tandis que ceux sombres disparaissent. Un complice de Home, en costume noir, arrivait dans la pénombre, sa silhouette se fondant sur la toile sombre tendu derrière la scène. Il suffisait à Home, de monter sur le complice d’abord alongé, qui se relève progressivement. Home acrobate parvenant aux épaules du complice, donnait l’impression qu’il s’élevait dans les airs. Puis, faisant semblant de taper le plafond du bout de la main, alors qu’il en restait éloigné, il impressionnait alors l’auditoire [470].a faire passer en lévitation.

 

Alexis Didier (1826-1866)

En 1842, Alexis Didier, à peine âgé de 16 ans, commence à stupéfier ses contemporains, rois et princes de l’Europe, par ses « dons de clairvoyant magnétique ». Il fait le succès des salons mondains. On vient de Londres pour consulter le jeune prodige. Il « concentre » sur sa personne tous les dons que l’on attribue aux « médiums ou somnambules magnétiques » : diagnostic médical, perception des pensées d’autrui, vision à distance ou à travers des corps opaques, lecture dans des livres fermé, lire dans l’esprit de ses consultants, se porter à distance dans lieu inconnu pour en ramener des informations vérifiables. Apparaissant endormi, il semblait pouvoir voir à travers un quadruple bandeau, prédire des évènements futurs, ou encore raconter l’histoire d’un objet, et des personnes qui l’avaient possédé, ou bien avec lesquelles il avait été en contact, à partir d’un objet, donner des noms,

des adresse etc.
Pendant quinze ans, il va ainsi régulièrement s’efforcer de faire la preuve de ses dons présumés, déclenchant polémiques et fascination. Il se croit investi d’une mission et veut prouver l’immortalité de l’âme.

Alexandre Dumas enthousiaste fut son soutien inconditionnel [471]. Il a même réussi à abuser Robert Houdin, un rationnaliste. On a jamais réussi à percer le secret des tours de ce médium.

 

Eusapia Palladino de Fontenay (1854-1918) [472]

Cette médium a été la coqueluche des cours d’Europe et des scientifiques.

Elle utilisait des fils qu'elle passe sous les guéridons pour les soulever, ou la punaise enfoncée dans le bois et qu'elle accrochait avec sa bague. Eusapia envoyait son pied, préalablement déchaussé, en exploration derrière le rideau noir, pendant que ceux qui la contrôlaient afin qu’elle ne truque pas ses séances, surveillaient scrupuleusement ses chaussures vides. Eusapia disposait sous ses jupes de leviers, fausses mains, fausse barbe, mousseline, masques, tringles, mètres pliants ou « pinces à zigzag » (les lazy-tongs, utilisés par Houdini, l'accessoire essentiel des médiums, instrument de tous les déplacements et tous les attouchements spirites). Peut-être aussi marteaux à ressort, masques, drap de soie noire dissimulant les membres du médium, et grâce à quoi le reste flotte de manière tout à fait spectrale. Les voix étaient obtenues par ventriloquie. Lors d’une séance placée sous la supervision du grand astronome Flammarion, l'éclair du flash et la photo prise révèlent Eusapia Palladino soulèvant une table du pied. En 1909, en Amérique, Muesterberg démasquera Eusapia au moment où elle utilise son pied, sorti de sa chaussure, pour pêcher derrière le rideau du cabinet noir la guitare et les autres objets qu'elle a l'habitude de trimbaler.

Comme tous les médiums, elle opposa des objections à toute dispositif scientifique qui permettrait d’éliminer toute supercherie. Flammarion notait « Lorsque nous proposions des modifications propres à donner aux expériences le caractère de clarté et d'évidence qui faisait défaut, le médium déclarait invariablement que la réussite devenait, par là, impossible. ».

 

Dématérialisation d’un liquide

Pour réaliser la "dématérialisation d'un liquide", le médium donne l'impression de frapper ses mains l'une contre l'autre. Mais l'obscurité établie, il frappe sa joue avec sa main gauche, ce qui lui permet d'avoir une main libre, pendant le contrôle éventuel de surveillants, et aspire le liquide par un chalumeau. La lumière rétablie, les battements des mains reprennent normalement. Le médium peut opèrer aussi avec un complice, ce qui permet la mystification des savants qui concentrent leur attention uniquement sur le médium.

En 1913, le médium Carancini fut convaincu de supercherie à Paris, dans un hôtel de la rue Pétrarque : il pratiquait la substitution des mains.

 

Matérialisation des esprits

L’apparition du fantôme d'un mort (que le médium fait apparaître),  s'obtient à l'aide d'une étoffe légère, fine comme une toile d'araignée et d'un masque transparent orné de plumes ou de fleurs.

Dans son cabinet obscur, l'opérateur s'affuble, puis à l'aide d'une petite lampe à l'huile phosphorée qui s'allume au contact de l'air, il se rend visible à l'assistance.

Madame Williams se fit prendre dans un salon parisien. La lumière jaillit trop tôt, on vit alors le médium en maillot noir, la figure couverte d'une fausse barbe pour personnifier un médecin. De la main droite, elle tenait un masque auquel pendait un voile léger afin de simuler l'apparition de sa fille, tandis que de la main gauche, le médium manœuvrait une lampe phosphorescente. Madame Williams avait gonflé un mannequin quelle avait placé sur une chaise en le recouvrant de ses vêtements pour donner l'illusion de sa présence.

 

Actuellement

Les fabricants d'accessoires de magie actuel proposent tout ce qu'il faut pour organiser de « fructueuses » séances de spiritisme. Citons par exemple de minuscules projecteurs capables de projeter de menaçants fantômes, des accessoires capables de faire léviter une personne sur une chaise ou encore des guéridons télécommandés.

Un simple tige de métal (ou de bois) cachée dans la manche du médium et ensuite placée astucieusement sous une table permet de faire la faire bouger d'un simple coup de poignet. Les séances de spiritisme devant se faire dans la plus grande obscurité, la présence d'un complice entièrement habillé en noir est utile pour provoquer divers phénomènes. Les vêtements des médiums recèlent souvent divers objets qu'ils peuvent saisir à n'importe quel moment (clochette,...).  Le médium peut utiliser des trucages compliqués, tels que écrous, chevilles, supposant des complicités. Les lumières spirites peuvent être produites à l'aide d'une lanterne magique, d'un flacon d'huile phosphorique, devenant lumineuse à l'air, ou n'importe quel corps luminescent. On peut aussi de peindre des boules ou des ballons qu'on envoie balader et qu'on peut même dégonfler après usage.

Beaucoup de participants s'illusionnent eux-même en poussant inconsciemment sur le verre ou la table.

Il est cependant facile de démontrer que les esprits ne sont pour rien dans le mouvement de la table. Il suffit de placer sous les doigts des participants une feuille de papier très fine. Si les médiums appuient, consciemment ou inconsciemment, sur la table le feuille se déformera.

Il existe ici également un moyen de contrôle fort simple pour savoir si quelqu’un pousse volontairement sur le verre. Il suffit de bander les yeux de participants. Le message des "esprits" devient alors incompréhensible...

Pour produire les bruits appropriés, certains médiums se servent de leurs pieds, soit ils font claquer leur gros orteil contre le second doigt, soit il font craquer leurs articulations, ou emploient un guéridon truqué.

 

Pseudo-communication avec les défunts 

La presse à sensation relate régulièrement des cas de communications d’une personne avec un proche récemment décédé.

Un cas très connu dans les milieux parapsychologiques et spirites [473] est celui de Jeanne Morrannier communiquant « télépathiquement »  avec son fils Georges [474], décédé suite à un suicide.

Mme Morrannier prétendait avoir reçu, par écriture automatique [475],  des « messages » provenant de son fils, messages qui aurait débuté durant l’été 1979 et consignés dans 7 livres [476]. George y affirme avoir trouvé, dans « l’au-delà », la spiritualité, qu’il avait tant cherché sur terre. Selon ses messages « la mort n’existe pas à l’état définitif, elle existe seulement en tant que passage infiniment supérieur. Elle est le seuil d’un [ …] monde où handicapés et malades retrouvent un corps intact, un monde plus juste où l’on oublie ses tourments et les tourments de la Terre [ …] ».

Mme Jeanne Morrannier  avait contacté Benjamin Lisan (l’un des co-auteur de ce livre) vers 1980, par, pour étudier (voire cautionner) le cas de son fils.

Ce qui avait frappé, l’auteur était que la famille de Mme Morrannier semblait, en apparence, de formation plutôt scientifique. D’ailleurs certains membres de la famille ne souscrivent pas aux affirmations de Mme Morrannier, tel que son mari. Georges était lui-même docteur ès sciences, chercheur et enseignant en physique des plasmas à l’Université de Jussieu à Paris.

Au cours de ses nombreuses conversations avec Mme Morrannier, l’auteur avait remarqué que celle-ci était très impliquée dans cette « communication » avec son fils. Elle avait d’ailleurs déclaré, à l’auteur, qu’elle avait senti une injustice terrible, inacceptable, en raison du « mal qu’elle s’est donné » durant des années, pour tenter d’extirper son fils de son constant état dépressif.

On peut alors penser que l’échec de voir son fils s’en sortir et d’être enfin heureux, malgré tous les efforts déployés par elle, aurait pu la faire sombrer dans la folie ou une dépression profonde. Or c’est à ce moment là curieusement qu’est arrivé le « miracle » tant attendu par cette dame. Ce qui a frappé les tous les qui l’ont rencontré la forte conviction quasi inébralable observée chez elle, semblant l’empêcher totalement d’accepter la réalité insoutenable de la disparition définitive de son fils. Peut-être alors avait-elle fait revivre « virtuellement » Georges dans son cerveau.

 

Ce qui contactérisent les « révélations » de Georges publiées par Madame Morrannier, est une totale absence d’information scienfique sérieuse dans le domaine de la physique de plasmas, domaine où Georges excellait pourtant [477]. Dans un de ses livres intitulé « la physique de l’esprit », « Georges » esquisse une « théorie de la physique du monde de l’au-delà », inspirée de la physique des plasmas, mais toutes les connaissances fournies par « Georges » sont loins d’être les connaissances qu’on attendrait d’un chercheur du niveau 3° cycle universitaire . Elle fait elles sont au niveau de connaissance  de Mme Morrannier.

Ce que l’on pouvait alors conclure était que rien dans les écrits de Mme Morrannier n’apporte la preuve de l’existence et la survie extra-cérébrale, hors du cerveau de sa mère, de la « conscience » de Georges, après sa mort physique.

Pour prouver ce fait, il aurait fallu que Georges, mort physiquement, puisse fournir des connaissances en physique des plasmas, acquises de son vivant, que Madame Morrannier, par son faible bagage en « Physique Théorique », ne pouvait connaître, comprendre ou déduire de ses souvenirs, comme par exemple, certaines formules mathématiques de physique des plasmas, telles les équations de Boltzman, les équations d’onde d’Alfvén etc …

 

Transcommunication instrumentale

La TransCommunication instrumentale, également connu sous le nom de TCI, est l’ensemble des moyens employés pour communiquer avec les morts, utilisant des instruments, magnétiques ou/et électroniques, visant a capter et enregistrer des messages « paranormaux », supposés être émis par des disparus. Ces instruments peuvent être un lecteur enregistreur de cassette audio, un enregistreur vidéo, voire un téléphone, un ordinateur, etc. On essaye d’enregistrer, dans le « bruit blanc » _ le signal parasite capté en boucle, sans antenne, par un magnétophe ou un camescope _, une image ou une voix supposée être celles des morts. La TCI est devenu le nouveau vecteur du spiritisme actuel.

Un des cas actuels les plus connus, est celui de Maryvonne et Yvon Dray, cadres français d’Alcatel expatriés au Mexique, qui ont perdu, en 95, leur fille Karine, 21 ans, dans un accident automobile au Mexique. Au plus profond de leur affliction, un jour, il leur semble recevoir des messages, des indices, de l’au-delà venant de Karine. Au début ces « messages » ne sont pas très nets et difficilement compréhensifs. Ils s'orientent alors vers "l’écriture automatique". Ils rencontrent ensuite des spécialistes de la TCI, comme Monique Simonet et Jean Riotte _ ce dernier a publié " Ces voix venues de l’au-delà " [478] dont un film à été tiré. Utilisant  des capteurs de son, un dispositif d’enregistrement sur de longues périodes,  s’armant d'une patience infinie, ils n’ont cessé de recommencer, de persiste d’enregistrer ces « voix », tous les jours, durant des années, les résultats n’étant pas évidents.  Depuis, ils ne cessent de se documenter, ayant lus plus de 300 livres sur le sujet _ comme  Les morts nous parlent de l’abbé François Brune [479], " La mort, dernière étape de la croissance " et " La mort est un nouveau soleil " d’Elisabeth Kubler-Ross … _, et à parcourir de nombreux pays. Ils ont publié en 2002, en collaboration avec l’auteur Didier D. Van Cauwelaert, "Karine après la vie", paru chez Albin Michel, en 2002 [480].

 

Les parents ont souvent du mal à faire le deuil d’un enfant, d’un être cher. Nous avons rencontré la même problématique avec la mère de Georges Morrannier (voir ce cas plus haut dans ce chapitre).


 

CHAPITRE XVIII

A l’approche de la mort

L’immortalité « est une des illusions que l’humanité entretient le plus opiniâtrement depuis son origine. Elle a pris les formes mystiques les plus diverses, attestant la lutte désespérée que nous menions, faute de nous résigner à l’inexorable, et dont semble très hypothétique une survie, une résurrection, une métempsycose, une immortalité de l’âme, ou un retour éternel. », Ernest Kahane, Dictionnaire Rationaliste.

« Toute la sagesse et discours du monde se résoud enfin à ce point de nous apprendre à ne vraincre point à mourir. De vrai, où la raison se moque ou elle ne doit viser qu’à notre contentement, et tout son travail tendre en somme à nous faire bien vivre, et à notre aise » (Michel Eyquem de Montaigne, Essais I :XX).

« La mort fait partie de la vie, mais elle inspire pour la majorité des gens, peur crainte et soufrance. Expérience incontournable de la condition humaine, la philosophie s’est occupée dès son origine de la question de la mort et des moyens d’ y faire face de la manière la plus intelligente et dans la dignité. Cette partie de la philosophie s’appelle la thanathosophia, terme construit à partir des mots grecs thanato la mort et sophia la sagesse » [481]. L’exemple le plus connu traité par la thanatosophia est l’acceptation de la mort de Socrate.

Actuellement, la thanatologie est l’étude physique de l’approche de la mort.

Thanatologie

L’étude de la thanatologie date d’une vingtaine d’années, depuis qu’on maintient en vie artificielle un individu en coma profond pendant des semaines et même des mois.

Dans cet état proche de la mort, on distingue la mort clinique de la mort cérébrale (voir ces définitions plus loin).

Actuellement, on considère qu’il y a mort cérébrale, lorsque le cerveau n’est plus irrigué et que l’encéphalogramme est plat [482] (voir définition ci-après).

 

Définitions de la mort [483]

 

Coma stade 4 ou coma dépassé : la vie n'est maintenue que par des moyens artificiels. L'électroencéphalogramme montre un rythme plus ou moins ralenti. Au pire, il est plat. C'est un élément primordial pour la surveillance d'un coma prolongé.

mort clinique : lorsqu'il n'y a plus de signe de vie, lorsque les tests cliniques effectués (et répétés plusieurs fois) pour vérifier la mort d'une personne montrent que, simultanément, le patient n'a plus d'activité musculaire spontanée, n'a plus de réflexe (pas de réaction à la douleur par exemple), et ne respire plus. Souvent, l'électroencéphalogramme est plat, ce qui veut dire que le cerveau ne donne aucun signe d'activité. Il existe cependant des cas où des patients arrivés à ce point reviennent soudain à la vie, sans qu'on puisse savoir pourquoi.

mort cérébrale :  1) état de défaillance complète et irréversible du cerveau et tronc cérébral. En cas de destruction complète du tronc cérébral, l’électroencéphalogramme révèle un tracé plat et la mesure du débit sanguin démontre un arrêt circulatoire supra- et infratentoriel, tout comme lors de lésions hémisphériques.

2) quand un malade est en stade de coma dépassé et que son cerveau ne fonctionne plus. Comme le cerveau (le système nerveux) contrôle toutes les fonctions vitales, le patient n’est alors plus capable de respirer tout seul.

2) Pour constater une mort cérébrale, il faut une durée d'observation :

a) de 6 heures chez les adultes et les enfants de plus de 2 ans, [...],

b) de 24 heures chez les enfants de moins de 2 ans [...],

c) d’au moins 48 heures chez les adultes et les enfants, lorsque l’origine du coma est inconnue et que les examens métaboliques ou toxicologiques ne peuvent être effectués, ainsi que chez tous les patients qui ne peuvent être classés sous  a) et b).

Le docteur Raymond Moody [484], auteur du best seller « La vie après la vie», a très bien relaté dans son livre les derniers instants avant la mort.

Différentes visions de la mort

Dans un autre ouvrage, R. Moody et une psychologue suisse, Elisabeth Kuber- Ross [485], ont tenté de démontrer l’existence d’une vie après la mort. Pour les adeptes du New Age et des religions monothéistes, il y aurait une « vie après la mort », ce qui n’a jamais été prouvé scientifiquement.

Pour le chrétien, «ce n’est pas la mort qui vient nous chercher, c’est le bon Dieu »,  et selon sainte Thérèse de l’enfant Jésus, « la mort de tout homme est une rencontre du mourant. le Père envoie son fils à la rencontre du mourant », ces propos irrationnels, écrits de main d’homme, sont toujours d’actualité pour les abbés Paul Préaux .[486] et Michel Aupetit [487].

Les expériences aux frontières de la vie (NDE) 

En étudiant les témoignages d’accidentés ayant subi de profonds traumatismes et des comas, on observe qu’ils décrivent tous des phénomènes troublants de sortie de son corps, de tunnel de lumière que l’on remonterait vers une sorte « d’au-delà », où l’on rencontrerait, pour certains, des personnes connues et défuntes. Toutes ces études n’apportent aucune preuve convaincante de cette existence de vie post mortem.

Victime d'un terrible accident de scooter, en 2001, le journaliste Dominique Bromberger est resté plus de trois semaines dans le coma. Il a gardé et écrit le souvenir précis et poétique de rêves et d'hallucinations qui ont accompagné son comas. Ses proches l’ont assisté durant son coma et on entendu ses paroles prononcées durant son coma (dont il n’avait aucun souvenir à son réveil). Avec cette expérience, il a aquis la conviction que le coma est aucunement une absence de conscience, comme on l’a souvent affirmé [488].

Un mécanisme peut intervenir dans les derniers instants du patient, lié à la croyance du patient dans « l’Autre monde ». Un catholique verra, par exemple, par un mécanisme inconscient, la Vierge Marie, Jésus ou Saint. Mais il y a peu de chance qu’il voie Shiva ou Bouddha, s’il n’a pas de connaissance de l’hindouisme ou du bouddhisme. Selon ses croyances et ses attentes, il imaginera un « Autre monde », un paradis, où il pourra éventuellement retrouver ses amis et proches disparus [489].

Pour les adeptes du New Age, les expériences après la mort (ou NDE, abréviation de « near death experiences ») ne sont pas des expériences vécues après la mort (un processus irréversible), mais plus exactement des expériences au seuil de la mort ou d’un coma. Ces témoignages proviennent de personnes tirées d’un état de mort clinique apparente et qui ont pu être réanimées.  Dans leur description, elles croient voir la scène de leur mort selon leurs croyances, elles se sentent souvent aspirées dans un tunnel ou un gouffre qui débouche dans un espace lumineux où elles rencontrent les proches défunts.

La conscience spatiale du moi et celle de notre corps sont confrontées à des considérations philosophiques importantes, ainsi qu’à plusieurs phénomènes, dont peut-être le plus connu est "l'expérience de sortie du corps" (OBE) pendant lequel la perspective visuelle et notre conscience du moi sont ressenties comme extérieures à l’emplacement où nous localisons habituellement notre corps.

Ces expériences OBE (de « décorporation ») ont été ressenties par des personnes, aux frontières de la mort, lorsque leur cerveau était confronté à un état de détresse vital (manque d’oxygénation, perturbations métaboliques …).

Lors d’expériences psychiques aux frontières de la mort (N.D.E.), des personnes ont aussi ressenti l’impression d’être happées dans un tunnel de lumière, et témoignent parfois avoir rencontré des personnes décédées. En fait, ces expériences « NDE » sont très diverses.

Pour certains, le "tunnel" débouche sur une lumière brillante ou aveuglante. D’autres rencontrent des saints, le Christ, des anges, etc. … Dans certains cas, le témoin décrit la vision du défilement de sa vie, devant ses yeux. Certains constateraient que cette expérience est si merveilleuse, si agréable qu’ils ne veulent plus « retourner dans leur corps ». Cette expérience peut éventuellement changer la conception et la perception de la mort, et changer la vie de certaines personnes.

Il existe aussi de nombreux rapports, faisant état de NDE désagréables, impliquant des tortures par des elfes, des géants, des démons, etc. … [1].

Selon Raymond Moody et Elisabeth Kübler-Ross, ces NDE surviennent pour environ 30% des personnes ayant « frôlé la mort » et ayant été en réanimation.

Selon un article sur les NDE paru dans la revue médicale américaine The Lancet, du 15 décembre 2001 [490], 8 à 12 pour cent de 344 patients réanimés après un arrêt du cœur avaient vécu des NDE et environ 18 % d’entre eux s'étaient souvenus, en partie, de ce qui leur était arrivé durant la phase où ils étaient en danger.

Pour Raymond Moody et Elisabeth Kübler-Ross, qui ont popularisé les NDE auprès du grand public, ces NDE seraient la preuve de la persistance de la conscience d’une personne, après sa mort clinique.

Le Professeur Olaf Blanke, neurologue du Service de neurologie de l'Hôpital de Genève, a étudié le gyrus cingulaire qui est  une structure du cerveau, nous permettant à tout moment de savoir où sont nos membres. Selon ce professeur, qui a fait paraître le résultat de ses études dans la revue Nature [491], sous l'effet des stimulations électriques, les patients ont eux aussi affirmé avoir l'étrange impression d'être couchés à côté d'eux-mêmes, voire d'être menacés par leurs propres mains. [492] … bref ces derniers relateraient des expériences proches des NDE.

Les cas où le patient se vit à l’extérieur de son lit est un phénomène bien connu et répertorié, en particulier dans les crises épileptiques temporo-insulaires [493].

Selon Susan Blackmore, chercheuse de l'Université de Bristol, les expériences que Moody décrit comme typiques des NDE, peuvent être dues aux états cérébraux liés au stress, à sa « détresse », et déclenchés par l'arrêt du cœur et à l'anesthésie [494] [495].

S. Blackmore attribue les sentiments de paix extrême relatés par certains patients, à l’émission d'endorphines en réponse à la situation de détresse ou de stress extrême du cerveau. Le bourdonnement ou le son de sonnerie sont attribués, selon elle, à une anoxie cérébrale [496]. 

Le Docteur Karl Jansen aurait aussi reproduit des NDE avec de la kétamine, un anesthésique dissociatif  à effet rapide et hallucinogène [497]. Durant l'anesthésie par kétamine, une conscience « dissociée » et « extérieure à son corps » est obtenue, différant totalement de l’état « d'inconscience » produits par les anesthésiques conventionnels.

Selon le docteur Jansen, la kétamine peut reproduire toutes les particularités principales de la NDE, incluant le voyage à travers un tunnel sombre vers la lumière, le sentiment que l'on est mort et qu’on peut converser intimement avec Dieu, les hallucinations, les expériences de sorties du corps, la perception de bruits étranges.

Certaines personnes se rappellent avoir vu leur propre corps entouré de docteurs et d’infirmières, comme si leur point de vue était situé près du plafond. Ils se rappellent même des conversations tenues par ces derniers, tandis qu'ils étaient "inconscients". Ils sentaient comme si leur esprit ou âme avait quitté leur corps et l'observait d'un point surélevé.

Mais ces dernières « visions » ou souvenirs sont-ils réels ?

Il est possible qu'une personne perçue comme inconsciente par l’équipe médicale ou scientifique perçoive et entende malgré tout ce qui se dit dans la pièce (cf. témoignage de Dominque Bromberger, vu plus haut).

Il se peut aussi que les souvenirs de l’expérience soient composés d’un mélange de conversations entendues par le patient après le réveil, de proches parlant de ce qui était arrivé tandis qu’il frôlait la mort, et de souvenirs de données inconsciemment entendues et enregistrées tandis qu’il était inconscient.

« L'ensemble des études qui me sont connues, et qui tentent d'analyser sur le plan neurobiologique le phénomène NDE, pointent vers un fonctionnement altéré de l'hippocampe, structure carrefour des processus de mémorisation et de remémoration. Certains auteurs suggèrent une forme particulière de récepteur NMDA (probablement en cause dans les expériences utilisant la kétamine), mais je n'ai trouvé aucune étude sérieuse permettant d'argumenter cette hypothèse » [498].

Plusieurs auteurs, dont Greyson, ont insisté sur la personnalité des personnes rapportant des NDE, souvent enclines au mysticisme voire présentant des états limites de la schizophrénie. En conclusion, dans l’état actuel de nos connaissances, les NDE semblent explicables dans le cadre d’hypothèses neurochimiques et neurobiologiques connues. Il n’est donc pas besoin de faire appel à d’autres hypothèses plus controversées [499].

Les rêves peuvent souvent être le révélateur de traumatismes, d’angoisses ou même peuvent avoir un rôle compensateur. Il ne serait pas dénué de tout fondement de supposer la survenue de dérèglements de l’émission de certaines drogues ou molécules naturelles du cerveau comme les endomorphines, au sein du cerveau, lorsque celui-ci est mal oxygéné. On sait qu’une mauvaise oxygénation du cerveau, par exemple liée à de dangereux exercices psychiques ou spirituels de rétention de la respiration, peuvent provoquer des états hallucinatoires graves, parfois mortels [500]. Ensuite, un mécanisme peut intervenir, lié à la croyance du patient en un autre monde. Selon ses croyances, il rêvera d’un autre monde, d’un paradis, d’une réincarnation où il retrouvera ses proches disparus ou vivants.

C’était la technique de Pythagore pour se réincarner, c’est celle des chamanes et de nombreux gourous.

 

Supprimer référece  pytagore


 

CHAPITRE XIX

Conceptions et visions de l’Au-delà

Prévoir introduction

 

Mythes religieux sur des mécanismes post mortem

Pendant des siècles, on a cru, bien sûr, à la résurrection du Christ, et aussi à des épisodes post mortem  légendaires,  comme celle de Saint Denis.

Mythe de saint Denis [501]

Le site du martyr ou de la mort du saint, où est installée aujourd’hui la ville de Saint Denis comprenait, plusieurs temples romains très importants reliés par la Seine à Lutèce. Selon une légende, au IIIe siècle un groupe de chrétiens parmi les premiers convertis du Parisis cherche à convertir les païens de Lutèce. L’un de ces envoyés aurait été l’évêque Denis de Paris, pressenti par Grégoire de Tours. Cet évêque fut arrêté et décapité, vers 272, selon les uns, à Montmartre (mons Martyrum) ou sur l'île de la Cité, selon les autres au lieu où s'élève aujourd'hui la ville de St-Denis. Après sa mort il aurait transporté sa tête du lieu du supplice au lieu de sa sépulture. Selon la légende, Denis aurait marché vers le nord pendant six kilomètres, sa tête sous le bras, traversant Montmartre par le chemin qui sera nommé rue des Martyrs. À la fin de son trajet, il donna sa tête à une femme pieuse originaire de la noblesse romaine et nommée Catulla, puis s'écroula [502]. Denis, cet obscur évêque de Paris, devint un apôtre, puis un saint dès le IXe siècle. Jusqu’à la Révolution, Saint Denis fut le premier lieu de pèlerinage de France, et la légende du saint dura 1000 ans.

Il est certain qu’après une mort brutale certains muscles se relâchent. Pour les canards, on a observé qu’après décapitation, ceux-ci peuvent effectuer plusieurs dizaines de mètres.

Dans le cas de Saint Denis, la légende l’a emporté sur la réalité, car entre la décapitation de Denis de Paris et sa sanctification il y a 500 ans. D’autre part, il y a sans doute une confusion volontaire de l’Eglise Romaine, avec un autre chrétien décapité à Saint Denis, au IIe siècle.

L’eschatologie, ou « l’au-delà » de la vie vu par les religions

Un des sentiments les plus douloureusement ressentis par la majorité des hommes est l’angoisse qu’ils éprouvent en général à l’idée de la mort : ils se refusent à admettre une fin irréversible. Ceci explique les différents rites funéraires pour permettre aux défunts d’atteindre sans encombre l’immortalité, et de n’alors point user de leur force pour nuire aux vivants qui leur survivent.

D’où la croyance en une survie hypothétique qui se présente soit comme une perpétuation de l’âme dans un au-delà qui lui assure une vie spirituelle éternelle, soit comme une migration de l’âme dans d’autres corps vivants humains ou animaux.

Au premier abord, il semblerait que les hommes aient fait preuve de beaucoup d’imagination, à propos du paradis et de l’enfer. Selon jacques Lacarrière [503]« les mythes relatifs à la félicité éternelle et au bonheur des justes dans l’au-delà paraissent en effet bien fades à côté de ceux décrivant l’enfer et le visage des démons. La raison en est bien simple : l’enfer n’est au fond que l’intensification, l’exagération de nos angoisses et de nos peurs terrestres, et s’appuie sur une expérience vécue alors que le paradis exprime nos désirs et nos aspirations insatisfaites, c’est-à-dire un mode d’existence purement hypothétique et jamais expérimenté en ce monde. C’est pourquoi on rencontre dans les mythes de nombreuses descriptions vagues du paradis sous des divers Champs Elysées, Iles fortunées, Maison des chants ».

On distingue le paradis et l’enfer pour les religions judéo-chrétiennes, islamiques et bouddhiques, tandis que pour l’hindouisme, c’est de la réincarnation qu’il s’agit.

Pour les religions judéo-chrétiennes et l’islam, la réincarnation, ou plutôt la résurrection, ne se fera qu’au Jugement dernier.

Selon Ernest Kahane [504], «la plupart des religions projettent sur les dieux et les autres êtres surhumains ce pouvoir de survie qui nous échappe ».

Pour les anciens Grecs, Dieux et immortels sont synonymes….Nous pouvons cependant constater à quel point tout concept d’immortalité est contradictoire avec l’idée que nous nous faisons de la vie comme processus irréversible. Une humanité qui jouirait de cette singularité n’aurait pas grand chose de commun avec ce que nous sommes et ce à quoi nous aspirons. Il n’y aurait plus de place pour un renouvellement de l’espèce. Les êtres, après la résurrection seraient à l’âge adulte et n’auraient pas d’autre espérance que de survivre stérilement, privés de la joie que nous apporte l’enfance.

Depuis les néanderthaliens, l’Homme a pris soin de ses morts en vue d’une vie outre tombe.

Pour Platon et les chrétiens, l’âme est dissociée du corps, tandis que pour Aristote, l’âme n’est pas immortelle mais associée au corps.

Pour un rationaliste, on peut prouver, avec peu de  bagage  scientifique, que l’enfer et le paradis, ainsi que la réincarnation, sont très en-deçà du probable (voir passages sur les NDE et OBE plus haut).

L’existence d’un au-delà imaginé par les religions est contraire à l’épicurisme, qui recherche un bonheur sur Terre, et non une culpabilisation de l’individu.

 

L’eschatologie dans les religions monothéistes

Le mot « Paradis » vient du perse « paridaèza » qui signifie jardin. Les Grecs héllenisèrent le terme en paradiesos et les Hébreux, dans l’ancien testament, l’appellent « Jardin de l’Eden.».

Pour les anciens Grecs, l’enfer est situé dans les entrailles de la Terre. Cette légende sera reprise dans la mythologie judéo-chrétienne. Dans les religions judéo chrétiennes, le paradis, dont le lieu n’est pas défini, correspond surtout à la fin des soufFrances.

Le paradis est un lieu mythique dont les des visionnaires ont donné de surprenantes descriptions, et dont les  beautés ont inspiré pendant des siècles enlumineurs, peintres, poètes, écrivains, etc. 

Pour les croyants des religions monothéistes, le paradis est un non-lieu utopique où les hommes seraient près d’un Dieu d’amour et dans une fraternité universelle [505].

Dans les récits édéniques, on parle de la perfection, de la plénitude, de la liberté, de la paix, de la béatitude, et surtout de l’immortalité que l’imagination collective projette dans les cieux.

Rationnellement on peut dire que cet état correspond à une situation figée où chaque être serait dans un milieu aseptisé sans organes digestifs ni organes de reproduction.

Dans ce lieu, les désirs culturels, charnels et autres n’existeraient plus. Cette situation serait « mortelle ». Avec une telle « nomenclature » divine, où chaque individu serait identique à un autre, les liens familiaux n’existeraient plus, et l’amitié difficile à envisager. Le paradis serait proche d’un état comateux où rien n’évoluerait, et ce «  bonheur » serait très relatif car le  vrai bonheur est une progression vers la réalisation de désirs en commun. Certes, certains ermites ont vécu dans la béatitude, mais aussi dans la soufFrance.

Selon Bernheim et Stravides [506], il y aurait dans ce cas, amplification de quatre dons : l’impassibilité, la subtilité, l’agilité et la clarté ou la télépathie. Les pouvoirs psychocinétiques et le spiritisme seraient monnaie courante au « Paradis ».

Croyances aux fins dernières

Selon un sondage CSA sur les actualités religieuses d’octobre 1999 [507] :

Assertion

Jugement dernier

Résurrection des morts

Purga-toire

Enfer

Une vie dans l’au- delà

71   

70          

 62

60

Une réincarnation

43

52 

40  

39

Il y a quelque chose, mais je ne sais pas quoi       

33    

 38

 8

41

Ne se prononcent pas

 10

10

  9

9

 

D’après ce sondage, il est à remarquer que les gens croient beaucoup moins en une existence de l’enfer que du paradis, après la résurrection des corps.

Le Christianisme [508]

Les exégètes (interprètes des textes sacrés) rappellent tout d’abord que l’âme n’a pas de corps puisqu’elle est un pur esprit, totalement immatériel. Il est à noter que dans les représentations picturales, l’âme élue est en blanc et l’âme réprouvée en noir.

De nos jours, beaucoup de chrétiens pensent que la doctrine fondamentale du christianisme est une survie de l’âme dans l’au-delà, afin que chaque défunt puisse atteindre une résurection de la chair à la fin du Monde.

Avant la résurrection, quelle que soit l’orientation (paradis, purgatoire ou enfer), le mortel devient une âme séparée qui reprendra sa forme d’origine s’il est élu.

Purgatoire et enfer

Pour les non élus, si le nombre de péchés est jugé trop important, c’est l’enfer à coup sûr, dont le lieu serait dans les entrailles de la Terre.

Pour les autres résucités, selon le catholicisme, s’ils ont commis des pêchés, ils  seraient alors transportés au purgatoire pour une durée qui dépendra de ces péchés.

Le lieu du purgatoire, palier intermédiaire sur le chemin du paradis, n'apparaît dans les textes liturgiques que vers le XIIe siècle. Il a peu de bases bibliques (1 Co 3, 11-15 ?).

Le purgatoire est le séjour provisoire destiné à ceux qui se purifient avant d'accéder au ciel. Il ressemble à l'enfer parce qu'on y souffre, mais cette soufFrance n'est pas seulement un châtiment : elle a valeur réparatrice et purificatrice ( « purgatoire » ).

Le temps du purgatoire sera abrégé si vous avez bénéficié « d’indulgences ». Ces  ventes  d'indulgences, destinées à abréger pour certains trépassés la durée du séjour [509], provoqueront en 1517 la publication par Luther de ses thèses, point de départ de la Réforme.

Il dénonce cette pratique pour son aspect commercial, et parce qu'elle met en cause la gratuité du salut donné par Dieu. Selon la vision dantesque, le purgatoire serait de la nature innée de l'enfer, mais le feu y jouerait un rôle plus cathartique qu'expiateur. Les âmes y séjourneraient dans la privation de Dieu, jusqu'à ce qu'elles aient consommé le temps de leur peine. Il faut  signaler que dans les couvents et les écoles religieuses ont fait tout le temps prier les moines et les élèves « pour les âmes du purgatoire ».

A la fin des temps, le purgatoire faute d’élus, sera supprimé et se videra entièrement. En attendant, on peut en aider les habitants. Dans la théologie catholique on parle des « des vivants pour les défunts ».

 

Le séjour au Paradis

 

Le lieu pour le Paradis, ou Nouvelle Jérusalem selon l’apocalypse de Saint-Jean serait habillé de marbre, d’argent, d’or, de perles précieuses. Pour Saint-Paul, le Christ descendra du ciel et emmènera vivants et ressuscités dans leur demeure céleste et finale. Pour d’autres théologiens, le séjour des élus pourra être terrestre ou céleste.

Le voyage du défunt se fera en deux étapes. La première est individuelle et temporaire, elle concerne l’âme des morts jusqu’au retour du Christ. La seconde, c’est la résurrection collective et finale. Pour les catholiques, dans le catéchisme de l’Eglise catholique N°1039 de 2000, il est écrit que  « le Jugement dernier  suivra la venue du « Christ en gloire et la résurrection de tous les morts ». C’est alors que « sera mise à nu la vérité sur la relation de chaque homme à Dieu. Le Jugement dernier révélera jusque dans ses ultimes conséquences ce que chacun aura fait de bien ou omis de faire durant sa vie terrestre . Le Père seul en connaît le jour » . 

Pour les protestants Luther et Calvin, c’est un endroit rempli de fleurs et d’animaux que les ressuscités pourront visiter de temps en temps. Pour Louis Antoine Caraccioli (1721- 1803), la Terre serait trop petite pour contenir tous les élus, et rien n’interdit d’élargir les lieux aux planètes. Ce monde à venir est un univers matériel d’où les corps physiques sont absents.

Pour les chrétiens, dans ce monde végétatif dépourvu de corps, il n’y aura ni boisson, ni nourriture, ni rapport sexuel et affectif. Il est à remarquer que pour les fidèles musulmans ce n’est pas le cas (voir ci-après). Le bonheur spirituel consistera à être proche de Dieu pour mieux le comprendre.

Le Judaïsme

Moïse Maimonide (1138-1204) [510] fut un contemporain du penseur et humaniste musulman Averroès (1126-1198), à Cordoue.

Moïse Maimonide, dans son traité « Sanhédrin de la Michra », indique qu’il existe une grande confusion parmi les juifs en ce qui concerne la récompense promise à ceux qui accomplissent les commandements de la Thora [511].

Certains croient à une résurrection pendant l’existence terrestre, mais la plupart croient que la récompense d’une bonne vie est le jardin d’Eden.

Selon d’autres théologiens, la récompense n’aura lieu que lors du retour du Messie. Les juifs traditionalistes se réfèrent au Talmud sur la résurrection des morts pendant les jours du Messie.

D’après eux, les justes ressuscités vivront éternellement dans une ère messianique. Selon les doctrines rabbiniques, la durée d’une ère rabbinique varie entre 7000 et 350000 ans et les morts seront ressuscités avec leurs habits de défunt. Dans le judaïsme primitif, on revêtait les morts avec les habits les plus luxueux, tandis que pour le juif kabbaliste par décodage de la Bible, le défunt connaîtra tous les secrets du monde, et sera contemplatif en étant très près de Dieu. Les autres considèrent un au-delà fondé sur la Torah, purement spirituel et entièrement consacré à Dieu. Ceux-ci pensent que la récompense sera le jardin d’Eden, où il y aura nourriture, et boissons en abondance.

Dans la Torah, il est dit que pour les non élus, c’est l’annihilation ou la Géhenne qui les attend, car seul le jardin d’Eden est réservé aux enfants de Dieu.

L’Islam

D’après le Coran [512], le paradis est le jardin des délices et de l’éternité ; il est situé près du lotus de la limite et est réservé aux deux sexes. Mais il y aura des femmes éternellement vierges (des Houris éternellement vierges) dont la présence est mal définie (sourate LVI, verset 34).

Dès le jugement, Dieu réservera un régime particulier aux fidèles qui seront proches de lui. Selon le Hadith 2687 [513],  chaque fidèle admis au royaume des cieux a droit à 72 filles vierges éternelles, et ceci pas uniquement pour les martyrs. Selon les versets 34 et 37 du livre VI, « nous créâmes les vierges du paradis par une création à part; nous avons conservé leur virginité et elles seront destinées aux croyants vertueux » [514].  Mais le 19 août 2001, sur la chaîne de télévision américaine CBS, le leader du Hamas, Mohammed Abou Wardeh a dit  « je lui ai décrit comment Dieu dédommage le martyr qui sacrifie sa vie sur Terre : si tu deviens martyr, Dieu t’accorde 70 vierges, 70 épouses et le bonheur éternel ». Mais  selon des dirigeants du Muslim Public Affair Council (organisme américain des mulsumans), ces propos ne sont dans aucun Hadith et encore moins dans le Coran, ceci est une déformation du texte du Hadith 2687.

Comme on peut le constater, ces jugements sont dégradants pour la femme, dont le rôle au paradis serait une soumission à l’homme, comme sur Terre. Les familles pourront être regroupées, si Dieu les a jugées dignes d’être au Paradis, ceux d’autres religions et qui ont vénéré Dieu seront au paradis, mais éloignés de Dieu.

 

Les élus se partagent trois paradis :

Le premier est un jardin de l’âme réservé aux simples d’esprit et aux non musulmans, au programme de béatitude divine.

Le second, d’un symbolisme plus raffiné, est un jardin plus élégant réservé aux bons musulmans.

Le troisième est celui où les prophètes, les soldats de Dieu, les saints obtiendront le salut éternel.

 

Selon la sourate XVIII, «ceux qui auront cru et pratiqué les bonnes œuvres ne seront pas privés de la récompense qui leur est due pour avoir mieux agi que les autres (verset 29). Sous leur pieds, couleront des fleuves, ils se pareront de bracelets d’or, se vêtiront de robes vertes de soie et de satin, et seront accoudés sur des trônes ».

Quelle belle récompense ! Quel admirable support !

Chaque homme possède un palais à l’intérieur duquel il y a 70 autres palais dont chacun abrite 70 demeures faites en perles concaves. On trouvera dans chaque palais clarté éternelle, musc. L’élu sera doté de 70 costumes qui changeront 70 fois de couleur dans l’heure. Dans l’islam, le chiffre 70 a souvent un caractère mythique. Contrairement aux paradis judéo-chrétiens, il n’y a pas d’animaux au paradis coranique, sauf des oiseaux volants [515].

L’élu sera immortel, la faim sera absente avec deux repas journaliers, frugaux et carnés avec la chair d’oiseaux raffinés (sourate LVI, versets 20 et 21). Le miel et le pain seront présents mais, pour les plats carnés, il n’y a pas de précision sur celui qui prépare les repas. Cependant, ils seront servis par des enfants à jeunesse éternelle (sourate LVI, verset 17). Dans ce jardin des délices, le vin ne sera pas interdit, car selon la sourate LVI, verset 34, on présentera à l’élu des gobelets, des aiguières et des coupes remplis de vin exquis.

Selon le verset 22 de la sourate 56 , il est dit :  «  Sous des palmiers et des vignes chargées de raisin, des fidèles se délectent des jeunes femmes mises à leur disposition. On y joue de la musique  tandis que les femmes dansent. ».

 

 

Eschatologie dans les religions d’Extrème-Orient

Le bouddhisme

La philosophie du bouddhisme est due à un prince nommé Siddhārtha Gautama, dit Shakyamuni (« sage des Śākya ») ou le Bouddha (vers – 624 à –544).

Le bouddhisme comprends des aspects religieux, philosophiques et éthiques. Il est pratiqué selon des rites et des prières, dans plusieurs pays d’Asie (Birmanie, Japon, Viet-Nam, Népal …). En Indonésie, il a été supplanté par l’Islam.

Au Népal et au Tibet, il existe une syncrétisme entre bouddhisme et hindouisme.

Le bouddhisme et son éthique sont basées sur le fait que les actions du corps, de la parole et de l’esprit ont des conséquences pour nous-mêmes et pour ce qui nous entoure, pour les autres, comme pour notre environnement.

L’éthique bouddhique invite donc à prendre conscience des états d’esprit dans lesquels nous nous trouvons et à partir desquels nous agissons, parlons ou pensons et à être responsable tant de ces états d’esprit que des conséquences de nos actions.

Ces principes sont déclinés dans des préceptes, qui ne sont pas des règles d'interdits, mais des guides de comportement éthique avec lesquels nous pouvons  progresser.

En développant des émotions positives puissantes (la bienveillance, la compassion, la joie sympathique, l'équanimité ou tranquillité) par des pratiques appropriées, le pratiquant boudhiste doit pouvoir atteindre l'état "d'Eveil", lui permettant d'entrer dans le nirvāna, une forme de sagesse et paix intérieures, lui permettant d’être détâché de tous les passions humaines (jalousie, avidité, vengeance …).

Selon Bouddha, tous les hommes peuvent atteindre le Nirvana, dans leur vie présente, en faisant les exercices spirituels appropriés.

Le karma, la somme des actions qu’on a accomplies, peut améliorer notre condition future et faciliter notre « éveil ».

Bouddha a voulu supprimer la mythologie de l’Hindouisme, mais il a été pris par ses disciples pour le sauveur de l’humanité, comme Jésus, et on a inventé une nouvelle mythologie, les bodhisatvas qui descendent du ciel pour aider les âmes à parvenir au nirvana (dès cette vie) quand ils comprennent que tout le malheur de l’homme vient du désir et que pour être heureux, il faut savoir éteindre en soi le désir.

Selon le bouddhisme originel, l’âme individuelle n’existe pas.

C’est dans un souci de propagande que les boudhistes disent toujours que leur religion est une philosophie, toutes les religions ayant toujours essayé de s’appuyer sur des philosophies.

Contrairement aux idées reçues, le bouddhisme est peu pratiqué en Chine où c’est le confucianisme qui prime dans les traditions. Le boudhisme, expulsé de l’Inde, s’est réfugié en Chine, au Tibet, et en Asie du sud-est.

Bouddha a voulu supprimer la mythologie de l’Hindouisme, mais il a été pris par ses disciples pour le sauveur de l’humanité, comme Jésus, et, par la suite, on a inventé une nouvelle mythologie, les bodhisatvas qui descendent du ciel pour aider les âmes à parvenir au nirvana (dès cette vie) quand ils comprennent que tout le malheur de l’homme vient du désir et que pour être heureux, il faut savoir éteindre en soi le désir. Les boudhistes disent souvent que leur religion est une philosophie, mais dans sa forme actuelle, elle a des aspects religieux.

 

Le confucianisme

Le cas du confucianisme est intéressant Kong-Fou-Tseuj ou Confucius était surtout un réformateur politique. Ses trois principes sont l’homme, l’ordre et la tradition. Sa doctrine est devenue la doctrine officielle de l’Empire Chinois, et on lui a attribué des cérémonies, des rites, une cosmologie, et même une théologie.

Le confucianisme est une religion, une éthique et une politique, élaborée en Chine à partir des enseignements de Confucius (551 av. J-C. - 479 av. J-C.).

Kong-Fou-Tseu ou Confucius était avant tout un réformateur politique.

Ses trois principes sont l’homme, l’ordre et la tradition. Il prône le respect de toute autorité (les anciens, qui a conduit progressivement à un culte des ancètres, respect des dirigeants dont l’Empereur etc. …)

Sa doctrine est devenue la doctrine officielle de l’Empire Chinois, jusqu'à la fondation de la République de Chine, en 1911, et on lui a attribué des cérémonies, des rites, une cosmologie, et même une théologie.

 

Le confucianisme s’est diffusé aussi au en Corée, à Singapour.

 

L'au-delà du bouddhisme tibétain

« L'au-delà tibétain est peuplé de nombreux dieux, génies, démons et saints qui entravent ou facilitent le destin de l'âme  ». Celui-ci suit le samsara.

 

Cycle de renaissances dont il faut s'échapper pour atteindre le bonheur véritable. Ces renaissances parsemées des contraintes psychologiques de la vie matérielle.

Cette libération nécessite l'exercice du Bardo-Thödol (méditation concentrée sur une « conscience de mort ») qui donne une vision mystique de l'au-delà.

Dans cette doctrine du paradis bouddhiste, on suppose que la conscience s'échappe alors du sommet de la tête et se projette dans une  lumière éblouissante lors de l’arrivée au paradis.

Ainsi, grâce à une  méditation consciente, on s’échapperait  du monde réel pour  obtenir  l’éveil.

Il est à noter que les mansaras sont des prières dont le texte n’est que de quelques phrases mais qu’on doit répeter un très grand nombre de fois pour être en extase, dans un imaginaire de  paradis conforme aux écrits.Comme pour la méthode Coué, l’autosbjectivité peut aider.

 

Le Shintoïsme japonais

Au Japon l’ancienne religion impériale était le shintoïsme.

De nos jours au Japon, la répartition des religions est la suivante : 85 – 88  % des japonais appliquent  un syncrétisme shintoïsme- bouddhisme, et on compte  que 12 – 15 % de japonais sont répartis entre le christianisme, de nombreuses sectes, et l’athéisme.

En effet, seuls quelques % de japonais pratiquent un shintoïsme pur et peu influencé par le bouddhisme.

De nos jours, la plupart des japonais ne fréquentent pas les pagodes, mais ont chez eux un autel où Bouddha côtoie certains objets du culte shintoïsme.

Les origines du shintoïsme sont assez lointaines, mais il ne fut structuré  que vers le VIIE siècle avec l’apport d’influences chinoises sur une mythologie panthéiste et chamaniste.

Par exemple le soleil est représenté par Amaterasu, et la tempête par Susanoo, mais il y avait de fortes nuances dans le choix des divinités, selon les régions en fonction princes vassaux.

Au XIXe siècle, le shintoïsme devient religion d’état sous l’empereur Meiji (1852-1912 ) [516] qui créa  un  Japon unifié et moderne.

Dans le shintoïsme, les adeptes croient en l’existence de principes vitaux distincts du corps, proche de concepts de l’âme pour les chrétiens. Lors du passage à la mort, l’âme  est censée s’envolée vers un pays dont les noms sont Yomi, Soko, Tokoyo et beaucoup d’autres proches du domicile du défunt. [517].

L’abandon des morts dans les montagnes, les cavernes, les forets a été observé jusqu’à une époque récente dans les îles d’Okinawa.

Dans les régions perdues du japon jusqu’au XIXe siècle, une coutume voulait que toute personne ayant atteint la vieillesse aie mourir dans un endroit isolé. Cette coutume fut relatée par le film « La balade de Narayama » [518].

 

L’au-delà hindouiste

Dans l’hindouisme, le sujet monte temporairement au ciel où il verra des nymphes, des palais… ceci lui donne un avant goût de la mort et le rend immortel, ce passage au paradis est court pour les non brahmanes

 Il sera jugé par un moi supérieur (sorte de juge impartial), selon ses bonnes réponses et son comportement de sa vie terrestre, on le propulse s’il a été brahmane dans sa vie terrestre vers un paradis avec lacs, arbres fruitiers etc.

L’élu deviendra épicurien ,avec un corps exempt de toute souillure et d’infirmités.

Dans l’hindouisme les chiffres mythiques sont par centaines, on parlera par exemple de centaines de lacs, de palais.

Il sera conseillé à l’élu liberé de son karma (ruit de nos actes), de répéter le mantra (prière) 35 millions de fois pour être laver de ses petits péchés.

Les non brahmanes, redescendront sur terre réincarné, selon sa caste d’origine en une caste supérieure ou inférieure.

La réincarnation et la métempsychose dans l’hindouisme

Dans toutes les religions on parle soit de la réincarnation des corps soit de la résurrection des corps.

Il faut distinguer la réincarnation de la métempsycose, la réincarnation correspond à une seule mutation de l’âme tandis que pour la métempsycose ce sont des réincarnations successives

Pour les religions et courants de pensée orientaux (hindouisme, bouddhisme), la réincarnation peut être rapide.

Pour l’au-delà les hindouistes préfèrent le terme renaissance à réincarnation, car à la mort, il y a jugement divin et renaissance du défunt et selon sa vie terrestre antérieure il y a mutation dans une caste identique ou différente.

Pour les hindouistes et bouddhistes la métempsycose est une doctrine philosophique et religieuse, selon cette doctrine l’âme ou les phénomènes psychologiques qui en tiennent lieu passeraient après la mort dans un autre corps ou une autre sorte de vie humaine, divine, démoniaque ou animal.

Le mécanisme de la métempsycose a été interprété dogmatiquement comme causalité en chaque renaissance des actes accomplis dans les vies antérieures et dont le sujet porte le poids.

La métempsycose s’oppose bien sûre aux données scientifiques sur l’hérédité et l’évolution des espèces. Elle attribue pour les réincarnés les comportements et malheurs de l’individu comme une conséquence des pêchés commis au cours des vies antérieures. Cela sacralise surtout en Inde, les injustices sociales et privilèges.

La religion hindouiste fait même de l’acceptation de cet ordre social une condition fondamentale pour une renaissance plus élevée dans un autre au-delà.

Seule la sagesse et la connaissance permettent d’atteindre le salut, fin de la transmigration de « l’âme » enfin éveillée à son individualité, qui n’est autre pour le brahmane l’âme universelle unitaire

Le » but » de l’hindouisme est la délivrance, qui nécéssite la bakte (     ), les connaissances de l’initiés et l’harmonie. Il faut rappeler que le sacrifice constitue l’essentiel du culte védique ; le véda étant un ensemble de textes sacrés remontant à-   JC dans l’hindouisme, - ceci permet à l’ame de l’objet du sacrifice de voyager et renaitre.

La réincarnation chez les spirites

Les spirites citent de nombreux cas indiscutables de réincarnation, ces récits inventifs et subjectifs correspondent à des similitudes ou pas entre deux personnages ayant vécu à des périodes différentes.

Certains se croient réincarnés, car ils ont des caractères voisins d’un individu qui aurait vécu il y a plusieurs siècles. Ce n’est pas en ayant peut être absorbé 1 atome provenant des 10 25 molécules de Louis XIV en vous promenant à Versailles que vous êtes le réincarné de Louis XIV.

Pythagore au cinque siècle se prenait pour le réincarné du Dieu Thot (Pythagore en grec signifie « celui qui est annoncé par la Pythie »)

 Quant aux alchimistes comme Nicolas Flamel, ils se croyaient en perpétuelle réincarnation grâce à la Pierre Philosophale[519] .

Les mythes sur la réincarnation ont surtout tourné autour du comte de Saint Germain au 18eme siècle8et récemment avec les divagations de Paco Rabanne .Comme l’a dit JM Abgral lors d’une émission sur M6(le 30octobre 2001), ce n’est pas parce que plus d’un milliard d’hindouistes et de bouddhistes croient à la réincarnation, que la réincarnation existe.

En effet la réincarnation est une croyance, et ne s’appuie sur aucune preuve vérifiable entre un défunt et un soit disant réincarné.

C’est un phénomène circonstanciel parmi des milliards d’êtres humains sur plusieurs siècles , si une personne se retrouve des points communs avec un défunt..


 

CHAPITRE XX

Surnaturel et croyances religieuses

Dans le catholicisme, le surnaturel est présent par les miracles, les apparitions mariales, et les reliques de toutes sortes et les sacrements (eucharistie, confession … etc.).

Le catholicisme s’est surtout construit autour des saints, or pour être saint il fallait accomplir des miracles ou être un bon serviteur du christianisme comme Louis IX dit Saint Louis (1214 -1270). Saint Louis, ce « bon saint », fut ce saint qui extermina les Albigeois [520], instaura l’étoile jaune pour les juifs, mais pour l’imagerie d’Epinal on retient Louis IX comme le bon Roi donnant la justice sous un chêne à Vincennes.

La désaffection vis-à-vis des croyances chrétiennes s’observe chaque jour un peu plus et un examen des sondages existants sur l’état des croyances s’imposait pour mieux la quantifier.

Nous assistons depuis l’entre deux guerres à une progression des arts divinatoires, et à une diminution lente des croyances religieuses pour l’ensemble de l’Occident. Mais ce phénomène est inversé dans les anciens pays du bloc communiste depuis 1990.

En dépit d’une baisse de la pratique religieuse dans de nombreux pays européens, 71% des européens interrogés croient en Dieu, d’après un sondage de mars 2005 (éditions françaises Reader’s Digest) :

 

Pologne 97%, Portugal 90%, Russie 87%, Autriche 84%, Espagne 80%,

Suisse 77%, la Finlande 74%, Hongrie 73%, Allemagne 67%, Angleterre  64%, France 60%, Belgique 58%, Hollande 51% et République tchèque 37%. Par ailleurs, 53% des européens croient à une vie après la mort :

 Pologne 81%, Russie 51%, France 43%, République tchèque 36%.

 

 

Sondages sur le christianisme en France [521]

L’étude exhaustive de Guy Michelat, Julien Potel et Jacques Sutter [522] prend pour matériau de travail une enquête sur les croyances religieuses réalisée en 1994 sur un panel de Français, en la complétant avec des sondages antérieurs.

Il n’est pas uniquement question des faits les plus surnaturels constitutifs du christianisme, comme les miracles. Les auteurs prennent en considération tout ce qui fait appel à l’acte de croire chez les chrétiens : les dits miracles, certes, mais aussi les rituels, les explications de l’être humain et du monde, ainsi que les normes morales et sociales justifiées par un contexte surnaturel.

À l’origine du christianisme se trouve la notion de péché, c’est-à-dire la culpabilisation originelle, mythe destiné à asservir l’individu. Jacques Sutter observe fort logiquement que c’est parce que le péché est en déshérence que, d’une part, la pratique de la confession s’effondre et que, d’autre part, la religion chrétienne n’est plus la référence obligée en matière de morale. La religion n’est plus une vertu nécessaire pour bien se comporter. La sexualité, et sa phobie entretenue par le christianisme, constitue à n’en pas douter une des raisons principales de la fuite des normes morales de l’Église, la conscience personnelle a remplacé les bulles papales. Le Mal demeure, mais il s’agit là d’une culpabilité non religieuse, l’éthique étant devenue autonome par rapport à la religion.

Dans le panel des croyances chrétiennes, Guy Michelat constate que l’attitude magico catholique augmente avec l’âge et diminue avec le niveau d’études, en dehors des catholiques très fervents pour qui ces éléments ne sont pas déterminants. On entend par « contenu magique du catholicisme » des éléments comme les miracles, le recours aux prières, aux objets sacrés, le port d’une médaille, etc. Les jeunes goûtent peu ces superstitions et optent pour le bricolage de croyances plus personnelles adaptées à leurs besoins.

Mais l’âge ne régit pas tout, et un paramètre qui facilite la croyance s’avère être les situations de faiblesse (solitude, maladie, chômage, anxiété). Plus l’individu est fragile ou traditionnel plus il croira au paranormal, aussi bien qu’aux mythes religieux. On retrouve là le terreau classique pour le développement des superstitions. Mais les croyances sont inégalement réparties, même chez ceux qui se déclarent catholiques.

Ainsi, de nombreuses incohérences apparaissent quand certains opèrent des sélections dans les croyances chrétiennes : près de 70 % des Français se déclarent catholiques alors qu’ils ne sont que 34 % à penser que Jésus est le fils de Dieu. En fait, à peine 27 % des Français seraient de véritables chrétiens « croyants », les autres se définissant plus par un christianisme sociologique ou familial que par une adhésion complète aux dogmes surnaturels du christianisme.

Ce phénomène accompagne l’augmentation de l’incroyance qui a progressé de 1986 à 1994. À cette date, 36 % des 18-24 ans se déclaraient sans religion alors qu’on ne compte que 14 % de sans religion chez les plus de 65 ans. Les personnes se définissant comme athées sont moins nombreuses (16 % et 8 % respectivement) comme d’autres options existent (sceptique, indifférent). Si on considère plus précisément les croyances en Dieu et en la Vierge Marie, il apparaît tout d’abord que le mot « dieu » peut recouvrer des significations diverses selon l’analyse de Julien Potel. Là encore chacun semble construire sa croyance en vertu de ses besoins et non pas des dogmes officiels.

Quoi qu’il en soit, la croyance en l’existence de Dieu a diminué fortement de 1971 à 1997, passant de 73 % à 59 %. Le sexe et l’âge ont leur importance dans l’adhésion à cette idée de dieu : les femmes croient plus à son existence que les hommes (68 % contre 53 %) et les 18-24 ans se montrent moins convaincus que les plus de 65 ans de sa réalité (54 % contre 70 %). La figure de Marie n’échappe pas à la variété des conceptions observées pour Dieu, et quelques opinions étonnantes peuvent être constatées sur son efficacité : certains croyants estiment ainsi que des requêtes peuvent lui être adressées mais que les miracles ne se réaliseront pas pour autant. Ce qui illustre bien que l’acte de croire obéisse plus à un besoin personnel qu’à une réflexion sur le bien fondé de l’objet de la croyance.

Pourtant, bien que l’attachement au christianisme se distende régulièrement, l’angoisse devant la mort perdure en prenant de nouvelles formes. La mort demeure un sujet d’effroi mais le jugement de Dieu n’y a plus l’importance d’autrefois. Dieu n’a plus le pouvoir de décider de la vie et de la mort de quiconque, il a aussi perdu son pouvoir d’agir sur les éléments, et perd donc toute responsabilité dans les catastrophes naturelles, un des rares témoins antiques de sa puissance. La mort continue pourtant à cristalliser les croyances, et on observe un glissement vers des thèmes comme la communication avec les morts et l’après mort qui n’ont que peu de rapport avec le christianisme. De plus en plus de gens croient en la réincarnation, évidemment à cause de l’influence du bouddhisme.

Moins de 40 % des gens croient aux fins dernières présentées par le credo biblique : la religiosité vécue n’a que peu à voir avec celle imposée par le canon catholique.


 

Tableau IV : Sondages sur les Croyances religieuses [523]

Sujet

Ensemble

18-24 ans

Année de l’enquête

1994

2003

1994

2003

Appartenance religieuse et pratiques

 

 

 

 

- Appartenance à une religion

75

73

61

64

- Appartenance catholique

67

62

54

40

- Pratique au moins mensuelle (appartenants)

20

19

8

17

- Prière tous les jours+souvent

28

25

13

22

Foi, Croyances orthodoxes

 

 

 

 

- Foi importante

42

38

29

36

- Dieu (existence certaine+probable)

61

58

54

54

- Jésus-Christ Fils de Dieu (tout à fait+un peu)

56

55

45

50

- Résurrection du Christ (tout à fait+un peu)

51

47

41

50

- Jugement dernier (tout à fait+un peu)

39

39

31

44

- Le démon, le diable (tout à fait+un peu)

34

27

34

40

- L’enfer (tout à fait+un peu)

33

25

33

42

- Les prières qui sont exaucées (tout à fait+un peu)

54

46

48

44

- Les miracles (tout à fait+un peu)

57

42

54

53

- Mahomet est un prophète (tout à fait+un peu)

 

44

 

46

Croyances parallèles (tout à fait+un peu)

 

 

 

 

- L’explication des caractères par les signes astrol.

60

37

67

42

- Les prédictions des voyantes

46

23

60

25

- Les envoûtements, la sorcellerie

41

21

61

29

- Les esprits des morts peuvent communiquer avec les vivants

37

22

49

27

L’autodéfinition (très bien+assez bien)

 

 

 

 

- Comme chrétien

56

51

42

33

- Comme croyant

56

54

40

48

- Comme athée

22

33

29

45

- Comme rationaliste

22

52

22

67

Phrases (tout à fait d’accord+d’accord, sf. péché)

 

 

 

/

« Maintenant, j’en ai fini avec la foi »

18

34

20

41

« Maintenant, je recommence à croire »

13

32

15

35

 

 

 

 

 

« L’idée de péché ne signifie pas grand chose pour moi » (total d’accord/total pas d’accord)

57/39

41/57

61/35

33/64

« De nos jours, chacun doit définir lui-même sa religion indépendamment des Églises »

71

77

80

82

« Plus les connaissances scientifiques progressent, plus il est difficile de croire en Dieu »

49

47

63

49

L’intérêt spirituel pour (beaucoup+un peu)…

 

 

 

 

- Le christianisme

 

55

 

49

- L’islam

 

22

 

32

- Le bouddhisme

 

21

 

26

- Le judaïsme

 

16

 

17

- L’hindouisme

 

16

 

16

Les reliques

Nous rappellerons que les Reliques sont les parties du corps d’un saint, d’un personnage, ou un objet, vêtement ayant appartenu à celui-ci. Elles  sont souvent conservées dans des reliquaires d’où elles sont extraites et présentées, à des dates régulières, à la vénération des pèlerins lors de cérémonies grandioses. Certaines de ces reliques sont exposées, à la vénération des fidèles, dernières des vitres, que des dévots peuvent embrasser. Généralement, les reliques sont entreposées dans des basiliques ou des lieux de cultes souvent construites à cet effet et donnant lieu à des pèlerinages ou à des processions.

Dans l’Islam, le culte des reliques est très répandu, généralement ce sont des poils de barbe ou des cheveux, c’est-à-dire des parties « nobles » du corps.

Dans le bouddhisme, les reliques de Bouddha sont presques inexistantes, hormis la dent supposée de Bouddha du reliquaire de Kandy au Sri Lanka [524]. Mais il existe bon de nombre de reliques de saints (lamas) bouddhistes.

Les reliques (du latin « restes ») ont joué de tout temps un rôle important dans la propagation du christianisme. Dès le cinquième siècle, les reliques font l’objet de dévotions publiques. Ce culte des reliques ne cesse de grandir jusqu’au moyen-âge. La guerre de 100 ans a ruiné beaucoup d’églises et de monastères et beaucoup de reliques ont disparu. Le commerce des reliques était très florissant[525] et a conduit à de nombreux abus de la part de certains dignitaires de l’église romaine.

L’église n’accorde pas la même importance aux reliques. Il y a peu de reliques concernant Jésus Christ. Il y en a énormément relatifs aux saints.

Les reliques ont été critiquées par l’humaniste Erasme (1467-1536), puis par les penseurs de la Réforme, Calvin et Luther. Pour eux l’Eglise en laissant s’établir le culte des reliques avait dégénéré, par rapport à ses origines. Pour les Réformés la destruction des reliques était un devoir sacré. Le traité des reliques de Calvin (Genève 1543), en parlant des morceaux de la Croix , affirmait que « si l’on voulait ramasser tout ce qui s’en ait trouvé, il y aurait la charge d’un bon gros bateau ».

Pour les catholiques, le culte des reliques continua à se développer par la Compagnie de Jésus de Saint Ignace de Loyola (1491-1556). mais il y eu une sélection avec plus de soin et de prudence des  reliques.

Au XVIIIe siècle, l’Assemblée constituante puis l’Assemblée législative et la Convention interdirent le culte des reliques.

A l’Eglise Saint Antoine à Padoue, sont exposées 4 dents, la langue et le menton du saint. Ces reliques, d’une couleur noirâtre, sont dans un tel état de décomposition avancées qu’on pourrait se demander s’il n’est pas, d’une certaine manière, assez affligeant ou regrettable pour ce « saint homme », de montrer, ses restes dans un tel état.

Sinon, la plus connue des reliques chrétiennes est celle du « Saint Suaire » de Turin.

Le Suaire de Turin ou Saint Suaire

Cette icône du XIVe siècle fût probablement confectionnée par des chamoines de l’ancien chapellerie de Lirey près de Troyes. Devant le réalisme de cette représentation du linceul, certains y virent une preuve de l’authenticité de cette image, mais le pape Clément VII la refusa, et il a meme dit que c’était une fraude et une peinture ( bulle de janvier 1390).

Cette étoffe iconographique passa des moines de Lirey à la Maison de Savoie, qui l’entreposa à Chambéry, au XVe siècle.

Au XVIe siècle, la Maison de Savoie transféra cette icône à Turin.

Ce n’est que vers la fin du XIXe siècle, au moment de l’indépendance italienne que Victor Emmanuel II et le pape authentifièrent cette icône comme le suaire du Christ.

Cette « authentification » s’est surtout faite une fois qu’on a levé le doute sur le faux saint suaire de Cadoin. Cadoin est une bourgade du Périgord et son « saint suaire » avait été authentifiée comme véritable, par l’ensemble des évêques de France, au XVIIe siècle [526].

Le « suaire » de Turin a été exposé six fois au cours du XXe siècle : en 1931, 1933, 1973, 1978, 1998 et lors du Grand Jubilé de l’an 2000.

Au XIV e siècle, selon Pierre d’Arcy évêque de Troyes, le suaire de Turin n’est qu’un faux, une peinture réalisée par un artiste qui l’aurait lui-même avoué, à son prédécesseur Henri de Poitiers aussi évêque de Troyes.

Des datations au carbone 14, des microscopies des fibres, des radiographies aux rayons X ont confirmé que le  suaire de Turin daterait de 1350 à plus ou moins 50 ans.

Mais cette datation a été constestée par Marion et Lacotte en autres .Marion et Lacotte [527] dans un ouvrage polémiste disent, « encore aujourd’hui de nombreux détracteurs du linceul de Turin, rationalistes militants et autres « zététiques » généreusement relayés par les médias continuent à s’appuyer sur la prétendue preuve historique de Pierre d’Arcy ».

Mais contrairement à ce que disent certains détracteurs, la méthode de datation au Carbone 14 est une méthode sûre. Son principe en est le suivant :

Dans tous les milieux vivants, le carbone existe sous deux formes l’isotope 12 la plus importante (98,89  %), l’isotope 13 (1,11 %)  et l’isotope 14 ( sous la forme de traces < 0,01    %).

Les isotopes 12 et 13 ne sont pas radioactifs, tandis que l’isotope 14 est un radio-émetteur, dont la  période est de 5730 ans.

La méthode la plus courante de datation consiste à déterminer la concentration Ct de radiocarbone (c’est-à-dire le rapport C14/C total) d'un échantillon à l'instant t de mesure ; l'âge de l'échantillon est alors donné par

la formule : t – t0 = (1 / l) . ln ( C0 / Ct )

C0  (C0 » 10 –12 ) est la concentration du carbone 14 de l'échantillon à l'instant t0 de la mort de l'organisme d'où provient l'échantillon et « ln » logarithme népérien, et λ la constante radioactive du carbone 14  :

l = ln 2 / t1/2  = 1,210.10 -4 ans -1

Le principe de la datation au C14 repose sur le fait que tout être vivant contient dans ses cellules du carbone 14 radioactif. L’abondance relative du C14 reste constante, par suite des échanges permanents entre l’organisme et le milieu extérieur. A la mort les échanges cessent et la teneur en C14 diminue progressivement et sa quantité décroît de moitié après une période de 5730 ans [528].

Le 10 octobre 1987, l’archevêque de Turin, agissant pour le compte du Saint Siège, désigna trois laboratoires, un en Arizona, celui du chimiste Walter Mac Crone, un à Oxford, et un autre à Zurich, tous utilisant la méthode S.M.A, spectrométrie de masse avec accélérateur. Le British Museum fut choisi comme garant de la datation. Les datations au carbone 14 ont été effectuées par ces trois laboratoires. La concentration trouvée en C14 du lin donne une date médiéval située entre 1260 et 1390 avec une probabilité de 95%. Ces chiffres indiquent que l’on affaire à un tissu médiéval et non à un tissu datant de l’époque du Christ.

Dès 1980, Mac Crone [529] a décrit avec précision ses travaux pour la datation, pour écarter toute contestation au sujet de la rigueur du protocole, de ses contrôles et de ses mesures. Mac Crone a, en outre trouvé, de la peinture rouge (ocre rouge vermillon) sur les parties corporelles et sanguinaires de la relique, ce qui confirme les propos de Clément VII et des évéques de Troyes Pierre d’Arcy et Henri de Poitiers. Il faut donc être de mauvaise foi pour réfuter les arguments et expertises de Monsieur Mac Crone.

Certains croyants, pour les réfuter, affirment qu’au moment de la résurrection, le corps du Christ aurait disparu, en se dématérialisant. [530]. Avec ce type argument basé sur une hypothèse merveilleuse et contestable, celle de la résurrection, on peut affirmer alors des récits les plus fantastiques les uns que les autres sans preuve.

Dans son ouvrage, Monsieur P.E. Blanrue explique qu’il est très facile de réaliser des saints suaires en moins d’une heure [531], et nous vous conseillons de vous diriger vers le site de Monsieur P.E. Blanrue [532].

Cependant certaines voix se sont élevées pour mettre en doute la crédibilité de ce résultat en considérant, soit la procédure de la mesure, soit certaines particularités du matériel daté. Jacques EVIN, du Centre de Datation par le Radiocarbone de l’Université de Lyon, qui a effectué une des 3 datations au C14 du linceul, a donc tenté de montrer comment la plupart des objections avancées, du moins celles mettant en cause des phénomènes naturels, ne peuvent faire douter d’un âge d’environ 700 ans pour cette pièce de toile. Il propose quelques mesures complémentaires susceptibles de lever les dernières incertitudes, en particulier sur l’élimination totale de toutes pollutions accidentelles (bactériennes etc. …). Voici ce qu’il écrit [533] :

 

« [ … ] Toutefois, en matière de datation, la question de l’élimination totale des pollutions doit toujours rester ouverte. Il est donc légitime que, douze ans après la publication du résultat, on continue de réfléchir sur cette question et de se demander si, après tout, une proportion importante de carbone, plus récent que carbone originel du Linceul ne serait pas resté sur le matériel daté malgré les opérations de purification.

[ … ] L’examen de tous les résultats obtenus, ainsi qu’une réflexion générale sur les possibilités d’utilisation du lin comme matériel de datation, ne font apparaître aucun doute sur la signification de la teneur résiduelle en radiocarbone qui a été mesurée.

On sait donc que la méthode de datation par le radiocarbone, dont on connait par ailleurs la très grande fiabilité, permet de calculer l’âge de la formation du lin du Linceul de Turin et qu’il ne peut que correspondre à la période médiévale (XIIIème ou XIVe siècle).

Toutefois on peut admettre qu’il peut rester un petit doute sur l’élimination totale des pollutions, aussi on suggère une procédure supplémentaire d’examen spécialement orienté vers cette détection de pollution. Si une anomalie dans ce sens pouvait être détectée, on pourrait alors procéder à la datation de trois nouveaux échantillons pris sur le Linceul de Turin. ».

Cependant, compte tenu de ce que l’on connaît sur les moyens de purifications des échantillons, il est fort probable que de nouvelles mesures donneraient des résultats assez similaires aux précédents et confirmeraient donc l’âge médiéval de cette célèbre pièce de tissu.

 

 

Tunique du Christ d’Argenteuil [534]

Argenteuil est une ville sur les bords de la Seine à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de  Paris.

La tunique d’Argenteuil est une chemise de laine de couleur rouge brun que le Christ aurait porté à même la peau lors de la montée au calvaire. Selon l’évangéliste Saint-Jean, après la crucifixion du Christ, la tunique s’est retrouvée chez un soldat après un tirage au sort des soldats.Mais une légende contradictoire dit que Véronique aurait déposé la tunique en lieu sûr, après l’avoir obtenue de Pilate [535].

Cette version, comme d’autres, fut sans doute créée pour des motifs de piété religieuse.

Cette tunique, sans couture, aurait été donnée à Charlemagne par l’impératrice Irène de Byzance (752-803), vers 800 après JC. Ce n’est que vers 1154, que l’on retrouve trace de cette tunique qui aurait été dissimulée dans les murs de l’église des bénédictins d’Argenteuil.

La tunique a été vénérée par de nombreuses processions à partir de François 1er, le premier roi qui glorifia la tunique. Il autorisa les habitants d’Argenteuil  à fortifier leur ville pour éviter que l’on vole cette tunique.

Le 5 juin 1865, la tunique d’Argenteuil fut  reconnue comme authentique par le pape Pie IX  Mais coup de théâtre, le 6 décembre 2004, l'évêque de Pontoise, Mgr Riocreux, annonce à la presse que la Sainte Tunique est "très probablement" un faux du VIIIe siècle.

La datation au Carbone 14 a été réalisée par Maurice Arnold [536] et ses collaborateurs, au Laboratoire de mesure du carbone 14 (LMC14) du CEA-Saclay  de Gif-sur-Yvette. Cette  mesure a été commanditée par la municipalité d'Argenteuil, la préfecture du Val-d'Oise et le Ministère de la Culture, avec l'accord de l'évêque.

Thaumaturgie, l’étude des miracles

La thaumaturgie est l’étude des miracles et des faiseurs de miracles. Les miracles sont, en général, d’origine religieuse. On trouve des légendes et récits miraculeux, à peu près partout dans le monde : dans les mythologies chrétiennes, hindouistes, les anciennes religions amérindiennes …

Dans le judaïsme : Pas de place pour le mot « miracle ». L’homme étant en quelque sorte associé à Dieu dans la création, une intervention directe de Dieu, sans l’intermédiaire de l’homme, passerait outre les règles de la création. Mais toute prière sincère et désintéressée, dite au nom d’un malade, sera exaucée en priorité. Quelques rabbins réputés faire des miracles aux États-Unis ou en Israël suscitent plutôt la méfiance.

Dans le bouddhisme : Dans le bouddhisme, la notion de miracle est difficilement concevable. « La maladie faisant partie de la vie, il est illusoire de ne pas l’accepter », insiste le spécialiste Denis Gira. Tout est résultat du travail mental et l’on peut donc envisager de faire cesser la douleur ou la maladie par contrôle mental. « La véritable guérison est intérieure, précise Dennis Gira : elle consiste à porter un regard sur le monde qui corresponde à ce qu’est le monde. »


Dans l’islam : Pour le musulman, Dieu éprouve l’homme par la maladie et la soufFrance. Il y a un aspect purificateur de la soufFrance, mais la douleur n’est pas pour autant sanction d’une faute que le croyant aurait commise : elle lui est prédestinée, et il doit accepter son destin sans révolte. En cas d’échec de la médecine, le malade remet son sort entre les mains de Dieu en lui gardant sa confiance – ce qui ne l’empêche pas de supplier son Seigneur de lui donner la guérison.

On distingue les miracles directs, se produisant et visibles immédiatement (telle le « soleil tournoyant » de Fatima), des miracles indirects, annoncés d’abord par des personnes « recevant » des messages de Dieu ou d’un Saint, qui se produisent longtemps après (par exemple, l’annonce de la source guérisseuse par Bernadette Soubirou). Après l’annonce ou la survenue du « miracle », il y a, le plus souvent, afflux de malheureux, cherchant à être guéri d’un mal, difficile à soigner. Et dans le nombre important de malades affluants, on trouvera toujours quelques cas de guérissons entrant dans les cas inexplicables de la médecine.

Il a des déclinaisons au sujet des miracles selon les courants chrétiens concernés. Des protestants remettront en cause le dogme de l’immaculée conception du Christ par Marie, mais certaines églises protestantes croiront par contre qu’on peut soudainement parler dans une langue, que l’on n’a jamais apprise (ce qu’ils appellent le « parler en langues » ou glossolalie).

Saint Denis, où des miracles n’ont eu lieu qu’aux IXe et Xe siècle, au Nord de Paris, a été pendant 8 siècles le principal lieu de pèlerinage français, jusqu’à la Révolution.

Les miracles

Apparitions mariales

Le mode le plus fréquent des manifestations surnaturelles, c’est l’apparition mariale de la Vierge, et il ne faut pas s’en étonner. En effet, depuis le concile d’Ephèse (431), l’Eglise romaine a affirmé une maternité divine de la Vierge Marie. D’après monseigneur Brincard, ancien évêque du Puy en Velay :

« Marie, envoyée par la trinité divine, intervient pour rappeler que la relation des hommes à Dieu trouve son accomplissement dans le Christ, vrai dieu, vrai homme, par la médiation de l’Eglise. L’apparition mariale est donc un signe qui nous renvoie à la Révélation définitive du Christ, elle n’améliore, ni ne complète l’Evangile reçu, mais aide à en vivre plus sereinement à une certaine époque de l’histoire. Il est donc évident que l’apparition mariale ne relève pas de l’ordre de la foi, comme ces autres signes bien importants que sont les sacrements, institués par Jésus Christ lui-même ».

«Ces propos ne disent pas un mot sur une authenticité des phénomènes dus à des apparitions mariales, et surtout il y a manque d’honnêteté de l’Eglise d’avoir pris pour argent comptant des propos d’enfants de 8–10 ans comme à Lourdes, Fatima, et récemment à Medjurgorje

Il est connu que les fantasmes d’enfants à ces âges sont très fréquents, et en France de nombreuses fausses déclarations d’enfants ont conduit des innocents en prison.

D’autre part, comme à Fatima avec le « soleil tournoyant », certaines apparitions mariales étaient subjectives, et probablement, dues soit à des phénomènes très courts de réverbération optique soit à des phénomènes d’illsions collectives, soit le deux.

Les cas les plus connus des apparitions mariales en Europe sont Lourdes, Fatima, Czestochowa et récemment Medjugorge, mais la liste est très longue. En Amérique latine, les cas sont nombreux, mais les deux plus célèbres sont ceux de la Guadalupe à Mexico et de Copacabana en Bolivie.

La plupart des pseudo-apparitions mariales se réclament de la filiation avec Fatima.

D’après Yves Chiron [537], il y aurait eu environ 200 apparitions alléguées de 1944 à Bonate jusqu’en 1993 à Arc Watripont, dont 70 caractérisées par des « prodiges solaires » et avec une nette augmentation, depuis les apparitions de Medjugorje en 1981.

Le vrai miracle à Lourdes et Fatima [538], c’est le boum de l’économie locale depuis ces miracles.

Par exemple, Fatima, avec ses 7000 habitants, accueille 5 millions de pèlerins et la même chose pour Lourdes. A Lourdes et Fatima, on trouve les marchants du temples proposant moultes gadgets provenant de Chine et d’extrême orient (bouteille en forme de Sainte Vierge …). A Fatima 350 échoppes proposent des vierges en plastique avec thermomètres ou baromètres.


Lourdes

Si nous prenons le cas de Lourdes, Bernadette Soubirous à 12 ans quand elle reçoit les premiers messages de la Vierge Marie le 11 février 1858, mais les premières guérisons n’arriveront qu’en 1862.  

Lourdes était au moment des premières apparitions une bourgade des Pyrénées.

Les premières apparitions se réalisèrent entre le 11 février et le 14 juillet 1858, près d’une source, les premières processions en 1862, suites à des premières guérisons. Construction de la basilique en 1876. Authentification des premières guérisons en 1883.

Depuis cette date, l’église catholique a authentifié plusieurs dizaines de guérisons miraculeuses. Mais la médecine découvrent toujours des guérisons inexpliquées, des cas rares, comme à Lourdes, sans que le merveilleux ou le miraculeux interviennent dans ces derniers cas. Le nombre de malades guéris inexplicablement est statistiquement équivalents en pourcentage donnée, que cela soit pour un échantillon de population donnée à Lourdes et pour le reste des Français.

Le nombre de miraculés de Lourde authentifiés n’a cessé de diminuer avec le temps, comme ceux des cas inexpliqués en médecine, grâce aux importants progrès de la médecine.

Alexis Carrel (Nobel de médecine 1912) a justifié en 1902, la guérison de Marie Bailly comme suit : « les guérisons de Lourdes sont un fait contre lequel aucune affirmation ne peut tenir. Mais j’ajoute aussitôt que, de même qu’ il faut des yeux pour voir, il faut aussi des yeux pour discerner le signe surnaturel qui se cache sous les guérisons miraculeuses, ce qu’on appelle à juste titre les yeux de la foi ».  En effet, il faut avoir la foi.

Guérisons miraculeuses de Lourdes [539]

Les guérisons de Lourdes relèvent, le plus souvent, du problème de la croyance au surnaturel. 33 cas de guérisons « miraculeuses » ont été authentifiées, de 1905 à 1913. De 1947 à 1954, sur 28 cas étudiés, 10 authentifiés.De 1954 à 1977 sur 28 cas étudiés, seulemlent 19 cas ont été authentifiés par le Comité international médical de Lourdes.

Pour une authentification, le malade doit présenter un fichier médical, par exemple Francis Pascal atteint d’une cécité partielle et d’une paralysie des membres inférieurs, né en 1931, passa à Lourdes en 1938, mais le « miracle de sa guérison » ne fut légalisé qu’en 1946 ([540] p. 71).

De 1954 à 1977, les miracles correspondaient aux symptômes suivants :

·         une cécité partielle,

·         cancer de l’utérus,

·         2 maladies de Pat,

·         4 tuberculoses,

·         2 fistules,

·         3 scléroses en plaques,

·         guérisons diverses psychosomatiques, gastro-duodénaux, colites hémorragiques.

 

D’après le bureau médical de Notre-Dame de Lourdes, qui a remplacé en 1947, par le bureau des consultations médicales de Lourdes, le nombre de malades hospitalisés à Lourdes est le suivant :

·         En 1949, 19781 malades

·         en 1959. 36737 malades.

·         En 1969, 48119 malades

·         en 1972, 41 608 malades.

Comme on le voit, ces guérisons n’ont rien de miraculeux par rapport au nombre de malades.

En 1990, une analyse de l’eau de la grotte a été effectuée, elle contenait 3,2 mg /l de nitrates, soit une quantité très supérieure aux normes.

Une première évaluation par le Comité médical international de Lourdes (CMIL, qui se réunit annuellement) permet de « reconstituer l’histoire de la maladie, d’aborder la personnalité du patient, de juger si cette guérison échappe aux prévisions médicales habituelles et de noter les circonstances de la guérison». Certaines déclarations seront alors classées «sans suite» ou « en attente » ou alors enregistrées comme « guérisons inattendues ». Dans ce dernier cas, l’évêque du diocèse où habite la personne guérie sera averti que cette guérison fait l’objet d’une instruction. En 2005, une quarantaine de personnes guéries pouvait être enregistrée dans cette catégorie. Une deuxième étape permettra un complément d’enquête pour les seules guérisons déclarées « inattendues », avec étude comparative (« auprès du plus grand nombre d’experts et de spécialistes », souligne le professeur Michel) des documents médicaux, avant et après la guérison, et avec vérification du caractère « tout à fait inhabituel » d’une telle guérison. En 2005, cinq dossiers de ce type étaient en cours d’enquête, dont « une myélopathie post-traumatique, une maladie de Crohn gravissime, une sclérose en plaques grave, une myopathie et un cancer du rein », précise le professeur. Enfin, la troisième étape aboutit à l’avis de reconnaissance du « caractère exceptionnel d’une guérison dans l’état actuel des connaissances scientifiques ». Le dossier est alors transmis par l’évêque de Tarbes et Lourdes à son confrère du diocèse concerné. Un seul dossier de ce type est actuellement en cours d’observation : celui d’une Française – elle préfère garder l’anonymat – qui, atteinte en 1992 d’un lymphome malin de la plèvre, compliqué un an plus tard d’une leucémie aiguë, a guéri depuis quinze ans sans séquelles ni rechute, après une démarche de foi à Lourdes.

Il est certain que Lourdes a des vertus placebo sur les patients, et ce qui peut favoriser les « guérisons  miraculeuses ». Certaines guérisons sont certainement facilitées par l’effet de persévérance : C’est connu, quand le moral est bon, on a moins d’ennuis et la santé s’en porte mieux (le moral aide à la guérison). Une forte confiance dans la guérison peut aider à restaurer sa santé. Quand, par contre on déprime, tout semble aller mal, comme dans un enchaînement infernal, et la santé s’en ressent [541].

La loi de Murphy est la loi de l’enchaînement des malheurs. Elle porte le nom du Capitaine Edward Murphy, ingénieur à la base aérienne militaire d’Edwards en 1949 qui, découvrant qu’un appareillage avait été réglé n’importe comment, maudit le technicien responsable en déclarant : « S’il y a moyen de faire quelque chose de travers, il le fera ! » La première loi de Murphy était née. Aujourd’hui, sans s’appliquer à personne en particulier, elle s’énonce de la façon suivante : « Tout ce qui est susceptible de mal de se passer, se passera effectivement mal. ».

Inversement,  « tout ce qui est susceptible de bien se passer, se passera bien ». Pour les guérissons miraculeuses, on a souvent à faire à la loi inverse de celle de Murphy, du fait de « l’enchaînement des moments heureux », comme lors des grands rassemblements de Lourdes.

 

Lors des pèlerinages à Lourdes le 15 août, il existe aussi des anti-miracles. En effet, les pèlerins sont dans un état proche de l’extase et de l’auto-hypnose, après une dizaine d’heures de procession. A la fin de la procession, certains pèlerins sont dans un tel état de fatalisme, qu’en prenant leur voiture, ils risquent l’accident. Le retour à la réalité peut être souvent brutal.

Fatima [542] [543] [544]

A la fin du XIXe siècle, la monarchie portugaise était en proie à une agitation d’inspiration républicaine et d’influence socialiste proudhonienne, visant à sortir le pays de son relatif déclin.

En 1917, les colonies portugaises étant attaquées par l’Allemagne, le Portugal se range alors aux côtés de l’Angleterre et de la France. C’est dans un contexte anticlérical et de crise économique, que se produisirent les « danses du soleil » et autres miracles, à Fatima.

Le 13 mai 1917, le petit berger, François, âgé de 9 ans, et deux bergères, Jacinthe et Lucia [545], âgées respectivement de 7 et 10 ans lors des premiers faits, affirmèrent avoir vu apparaître devant eux la Vierge, qui leur auraient communiqué un « message ». Par la suite, lors d’autres épisodes, ils reçurent d’autres « messages » de la Vierge.

En 1917 des fidèles, qui priaient avec les petits bergers, observèrent le « soleil tournant dans le ciel », pendant quelques secondes. Selon eux, le soleil, au milieu d’une averse, se mit à tourner très vite, donnant l’impression qu’il descendait en spirale, vers la Terre.

Le message de Fatima n’est vraiment connu que depuis les années 40. Dès cette époque, beaucoup en feront une lecture faussée, par la Seconde guerre mondiale (voir chapitre prophétie).

 

Czestochowa

Czestochowa est une ville située près de Cracovie, et dont le pèlerinage est dédié à une vierge noire depuis 1384. Le nombre de miracles a été très limité au cours des siècles, et le culte de la vierge de Czestochowa a resurgi en 1978 avec le pontificat de Jean Paul II.

 

Medjugorje [546]

A Medjurgorje, les rumeurs, devancent les reconnaissances par l’église, comme c’est le cas dans beaucoup de miracles. Depuis 1981, des centaines de milliers de pèlerins affluent, date à laquelle la vierge a commencé à apparaître à des adolescents. Pendant la guerre ethnico-religieuse dans l’ex Yougoslavie, les rassemblements continuèrent. Depuis la paix, les flots de pélerins ont augmentés,  malgré des divergences entre dignitaires catholiques sur  l’authenticité de ses apparitions.

Depuis la première « apparition mariale », débutant sous la forme d’une lumière vive ou d’un feu, le 24 juin 1981, à deux adolescentes, Ivanka Ivankovic (15 ans), et la blonde Mirjana Dragicevic (16 ans), et continuant durant 5 jours, au pied de la grande Croix (Kriz) du mont Sipovac, contruite en 1933, cette ville de Bosnie Herzégovine a été au cœur de beaucoup d’incertitude. Un grand nombre de fidèles catholiques ont douté de ces miracles, car ceux-ci arrivaient à une période sombre, au début des conflits dans l’ex-Yougoslavie.

A Medjugorje, en août 1981, au-dessus de la grande croix, beaucoup de pèlerins ont cru voir, dans le ciel, le mot paix  [547]. Ce mot était tellement lumineux qu’il paraissait en feu. Des incendies, soi-disant sans flamme, se succédèrent, après cet événement. Un autre jour, des gens crurent voir apparaître dans le ciel, pendant six minutes, un globe illuminé.

Tout ceci  rappelle les apparitions furtives « du soleil » de Fatima en 1917, avec une foule apeurée par la guerre. Là aussi, les voyantes reçurent des « secrets » (en tout 10), de la part de la vierge.

A ce jour, en novembre 2003, l’église propriétaire des lieux tolère ces pèlerinages, mais n’a pas encore sanctifié ce lieu.

Apparitions mariales « salvatrices» en Amérique Latine

L’église catholique en Amérique latine a voulu éliminer la mémoire païenne, en implantant des sanctuaires catholiques sur des lieux sacrés Incas comme à Copacabana, ou aztèques comme à la Guadalupe.

En effet, beaucoup d’églises, surtout en Amérique latine, ont été bâties sur d’anciens sites des religions amérindiennes.

En France, on observe aussi que souvent des églises ou monastères sont sur des emplacements d’anciens sites païens, comme au mont sainte Odile ou à saint Denis.

Copacabana 

Copacabana est une ville bolivienne située sur les bords du lac Titicaca, et en face des anciens sites sacrés Incas des îles du Soleil et de la Lune.

Vers 1550 selon des mythes, des indiens pourchassés par des soldats espagnols se réfugièrent dans une chapelle de fortune de Copacabana. Selon ces légendes, la vierge se serait mise à pleurer pour demander aux soldats qu’on épargne les Indiens.

L’histoire dit que ces indiens se convertirent ensuite au catholicisme, et qu’il y eut de nombreux miracles en faveur des Indiens.

De nos jours, la vierge de Copacabana est la patronne de la Bolivie, et tous les 4 et 5 août ont lieu à Copacabana des « diabladas » où sont singées par des danses, les dignitaires catholiques et civils de l’ancien empire espagnol.

Le christianisme, par ce miracle inespéré pour lui, a cherché à se substituer à la religion Inca.

Guadalupe, Notre Dame de la Guadalupe

Située sur la colline Tepeyac de la ville de Mexico, la basilique de Notre Dame de la Guadalupe est après le Vatican, le sanctuaire catholique le plus fréquenté de la planète, recevant chaque année de 10 à 14 millions de visiteurs.

Lors du pèlerinage du 12 décembre, plusieurs millions de fidèles défilent en ce lieu chaque année

L’origine de ce sanctuaire remonte à 1531, où l’Indien Juan Diego a vu la Vierge lui apparaître sur la colline de Tepeyac.

Certains historiens, tel Miguel Leon Portilla [548], réfute la réalité de cette apparition et l’existence même de Juan Diego. Ils remarquent qu’un temple aztèque s’élevait sur la colline Tepeyac avant l’arrivée des conquistadors espagnols et que le culte de la vierge de Guadalupe visait peut-être, après la conquête, à supplanter la déesse Tonantzin, mère de la création chez les Aztèques.

Les pèlerins de la Guadalupe sollicitent le plus souvent la guérison de maladies, et l’amélioration de leur situation économique.

Larmes de vierge sur icône ou sur statue

Le cas le plus connu est celui des larmes de la vierge de Schwandorf.

Voici les faits d’après Joachim Bouflet [549] :

« Le 7 janvier 1977, Madame X, alors qu’elle rénovait les papiers peints de sa maison, s’aperçut que l’une de ses images pieuses, une photographie de la vierge de Fatima encadrée sous verre, présentait des gouttelettes d’eau près des yeux, entre papier et verre. Impressionnée, elle alla chercher des voisins pour constater les faits, et c’est ainsi que naquit la rumeur d’une Madone miraculeuse versant des larmes, et très vite des foules de dévots affluèrent. Mais le 31 janvier, ces lacrymations s’interrompirent brusquement, puis le 4 février de nouvelles larme,s et le 28 novembre de la même année, rien ; Monseigneur Rudolf Graber se montrait favorable à ce miracle et y voyait un phénomène céleste. ».

La réalité fut moins mystérieuse. Il fut constaté en hiver 1978 que ces phénomènes étaient dus à des infiltrations d’eau sur les murs pendant la période hivernale, et elles disparaissaient progressivement pendant la période estivale.

Les « guérisons miraculeuses » par saint protecteur [550]

Dans le monde chrétien et surtout catholique, il y a un saint protecteur relié à un lieu ou à une église. Pour chaque maladie, par exemple en Normandie, nous citerons les saints suivants.

Migraines, maux de téterelle : saint Augustin.

Dentition : Ste Apolline et yeux : St Crone ou Saint Clair.

Maladies neurologiques : St Leu et forts tremblements : St Tribal.

Dépressions : St Claude et psychothérapie : St Nicolas.

Hallucinations : St Mathieu, Peurs : St Gilles, St Loup de Bayeux.

Maladies digestives : St Maclou, St Malo, St Crespin.

Choirait ou maladie de saint Guy, St Guy.

Ceci est pour les Saints qui guérissent les maux les plus fréquents,. Par contre pour les épidémies graves _ choléra, peste, typhoïde, syphilis … _ il n’y a pas de saint protecteur car pour l’Eglise, ce sont des maladies dites punitives.

Les miracles cycliques

L’église catholique ne reconnaît comme miracle cyclique, que celui du sang de Saint Janvier (San Gennaio).

De son côté, l’Eglise romaine, tout en condamnant la magie, employa clandestinement des artifices pour produire et continuer à produire des miracles cycliques comme celui du sang de Saint Janvier, à Naples, que l’Eglise n’a pas renié à ce jour.

Saint Janvier aurait été décapité à Pozzuoli (Pouzzoles en français), près de Naples, le 19 septembre de l’an 305, à l’époque de l’empereur Dioclétien.

A sa mort, une partie de son sang aurait été recueillie dans une ampoule par des chrétiens des catacombes de Naples. Cette ampoule a une capacité d’environ 50 cm 3 et est à moitié remplie de liquide, il y a une deuxième ampoule d’environ 25 cm3 mais qui serait vide. Ce sont deux ampoules qui auraient abouti au Duomo (cathédrale de Naples) en 1337, mais le phénomène, la liquéfaction ne fut observée pour la première fois que le 17 août 1389.

Le « miracle » a été progressivement officialisé au XVIe siècle, pendant la construction de la chapelle de Saint Janvier (San Gennaio) qui est dans une partie du Duomo. C’est à cette époque que l’on a entreposé des os provenant des jambes de Saint Janvier.

Tous les premiers dimanches de mai et tous les 19 septembre, l’évêque de Naples sort cette ampoule de la crypte et montre, aux fidèles de l’église de Saint Janvier, qu’au bout de 10 minutes à plusieurs heures, il y aura liquéfaction de ce supposé sang sous peine de terribles calamités pour Naples. Jusqu’à ce jour, le miracle a toujours lieu, car l’ampoule du soi-disant sang provient d’une crypte où la température est voisine de quelques degrés au-desssus de zéro, et après réchauffement à la température de l’église en mai ou septembre (température souvent supérieure à 25 °C) [551], le « sang » se liquéfie

Ce produit est sans doute un produit « thixotrope » [552], qui par une faible agitation et une augmentation de température, se liquéfie. Dans le Larousse de 1890, on trouve la recette pour fabriquer un succédané de sang : « on rougit de l’éther sulfurique avec de l’orcanette (le « valkanatinctoria » des tinturistes) et l’on sature la teinture avec du blanc de baleine ». Cette dernière substance reste figée à 10 °C au-dessous de zéro se fond et bouillonne à 20 °C.

Ceci rend sceptique sur le contenu de cette ampoule, car il est difficile de croire que ce sang a un aspect sanguin depuis le quatre siècle. Il est à noter que les ossements de Saint Janvier, que l’on peut voir dans la cathédrale de Naple, le sont dans un état de putréfaction normal. Il faut être crédule pour admettre que ce sang de Saint Janvier n’aurait pas été altéré, par le temps, comme les os du saint [553].

La fameuse ampoule [554] ne sort de sa crypte secrète que pour les deux jours de procession annuelle. Lors de la procession, l’ampoule est placée au-dessus de l’ostentoire, il faut donc faire confiance à l’évêque de Naples pour justifier que le « sang » s’est bien liquéfié, car si le verre de l’ampoule est bien du quatre siècle, il  doit être fortement dépoli, ce qui rend difficile la vision de la liquéfaction.

Miracles juifs et indouïstes

Miracles juifs

Dans le judaïsme, c’est dans la kabbale que l’on trouve des interprétations irrationnelles, comme le décodage de la Bible basé sur la numérologie hébraïque ou des légendes fort belles comme celles du Golem.

Le Golem est une créature mythique qui aurait été façonnée à partir de terre glaise en 1650, à Prague, par le rabbin Yehoudah Levai (ou Love) plus connu sous le nom de Maharal.

D’après les nombreuses légendes et rumeurs, cette créature était muette et appelée par beaucoup Yossel.

Il est à remarquer que les miracles et les faits surnaturels dans la religion juive sont surtout bibliques, ceux relatifs au Golem font exception, et ont fasciné de nombreux poètes, romanciers, théologiens, dont Elie Wiesel [555].

Cette créature a sans doute existé, mais avec une origine humaine, et non de terre glaise. Les miracles et faits qu’on attribue au Golem sont légendaires.

Yossel ou Golem a été créé à un temps où les persécutions contre les juifs à Prague étaient nombreuses.

Selon les légendes en dépit de sa forte corpulence, le Golem était habillé comme un non juif, et se déplaçait à pas lents en silence. Le Golem avait pour mission de protéger les enfants de Prague, et n’obéissait qu’à son maître pour réaliser certains miracles. Le Golem retourna en poussière en 1660, soit 10 ans après son apparition.

Selon des rumeurs, les miracles furent nombreux, et les non juifs de Bohème étaient très impressionnés par ce surnaturel, comme le roi Rodolphe de Bohème.

Maharal mourut en 1669, et sa tombe dans le cimetière juif de Prague est encore aujourd’hui un lieu de culte de la kabbale pour certains ésotériques..

Miracles hindouistes : quand les dieux boivent du lait [556]

En Inde, il y eut en 1995 le miracle surnommé "les dieux boivent du lait" :

« Le 21 septembre 1995 eurent lieu en Inde de curieux miracles orchestrés par un pouvoir politico-religieux qui cherchait à se faire plébisciter. En effet, ce même jour, il y eut un référendum pour tous les Indiens sur la question surprenante : « est-il pensable que les dieux hindous manifestent ouvertement leur présence dans le monde tel que nous le connaissons aujourd’hui ? ». Suivant les Etats les réponses positives furent comprises entre 55 et 67 %. Mais le jour du plébiscite eurent lieu des choses apparemment surprenantes dans les sanctuaires hindous consacrés à Ganesh, Shiva, Nanti et Parvati. En effet, les images de ces divinités acceptèrent de boire le lait qui leur était offert en oblation. ».

Denis Widal explique dans son article p.898 que l’origine de ces miracles serait due à une conspiration politico-religieuse. D’après cet auteur, de nombreux commentateurs avaient observé que le lait offert aux divinités était fait avec une cuillère, dans un pays comme l’Inde où l’usage de la cuillère n’est pas coutumier.

Les explications scientifiques de ce fait insistèrent sur les phénomènes de capillarité. En effet, l’image comme un buvard absorbait par capillarité le lait. En dépit de quelques dévots, ce raisonnement logique fut l’objet d’un consensus général parmi les rationalistes indiens.

Ce qui fait l’originalité de ces  « miracles », c’est qu’ils n’étaient pas isolés, et bien médiatisés.

 

Une observations :

« Aujourd’hui, cependant, les miracles ne sont pas conçus comme des exceptions au cours admis des choses. Ils suscitent peut-être plus encore l’incrédulité parce qu’ils semblent contredire la plupart des connaissances admises dans les sciences exactes » [557].


 

CHAPITRE XXI

Mécanismes des croyances au surnaturel

Depuis la naissance des civilisations, l’homme a toujours été superstitieux. Il est passé du chamanisme à une religion où le paranormal était aussi présent.

Chez les oracles grecs, comme la  Pythie à Delphes, religion et divination se sont enchevêtrées.

Depuis Colbert en 1682, l’astrologie n’est plus considérée comme une science. Depuis, le Catholicisme s’est éloigné de l’astrologie et des arts divinatoire (qu’il admettait auparavant).

Prophéties

Il y a eu un grand nombre de prophéties,  dont beaucoup cherchaient à être auto réalisantes, ce qui, dans la plupart des cas, ne s’est pas avéré.

Nous parlerons des deux prophéties les plus célèbres, celle de Malachie et celle de Fatima.

 

Prophétie de Malachie

 

Elle a été faussement attribuée à un saint irlandais Malachie d’Armagh mort en 1148, dont  la prophétie ne fut connue qu’à partir de 1595.

Cette prophétie a prétendu prévoir, à l’aide de formules latines occultes, tous les papes de 1143  jusqu’à la fin de la papauté. Elle semble avoir été rédigée lors du conclave de 1590 à effet rétroactif, pour faciliter l’élection du cardinal Simoncelli qui était d’Orvieto, en désignant par avance l’élu comme devant être de la vieille ville Orvieto, en latin urbain vertus. Simoncelli ne fut pas élu pape et l’élu fut le pape Grégoire XIX originaire de Milan. Il y a 111 prophéties depuis Malachie, et après Benoit XVI, il n’y aurait qu’un pape à prévoir si la prophétie s’avérait exacte [558].

Dans ces prophéties on relève des  coïncidences exagérées, par exemple pour Pie VII, on parle de  l’aigle rapace qui tomba sur le doux. Certains y ont vu l’allusion du concordat entre Napoléon et Pie VII. Pour l’élection de Jean XIII, la prédiction annonçait un pasteur et navigateur. Comme Jean XIII n’avait jamais navigué, on expliqua la formule par les gondoles ; Jean XIII était vénitien.

Pour Paul VI, la prophétie précisait la fleur des fleurs( flor florum), mais Paul VI n’était pas florentin mais milanais, et l’allusion aux fleurs, est à chercher dans le blason de ville de Milan où est représenté un lys rouge. Il est à remarquer que dans la plupart des blasons, il y a des représentations de fleurs. Pour Jean Paul I (médiate lune, moitié de lune), on peut y voir une brièveté de règne mais aussi une allusion au  croissant fertile.

Pour Jean Paul II (de labore solis, du travail au soleil), on peut donner à cette phrase plusieurs sens.

Pour l’élection de Benoit XVI, la prophétie de Malachie parle d’olivier. L’olivier est l’arbre de la paix et symbolise Israël. Avant l’élection de Benoît XVI, la plupart des prédicateurs prévoyait l’élection d’un ancien juif et non de celle d’un allemand.

Bref, on voit que les prophéties de Malachie ont l’interprétation qu’on veut leur donner [559].

 

Prophéties de Fatima

 

Comme nous l’avons au chapitre apparitions mariales, depuis les apparitions de 1917, trois enfants ont révélé oralement trois secrets aux autorités ecclésiastiques portugaises. Vers 1926, date correspondant à l’arrivée de Salazar au pouvoir, on a parlé de ces  trois secrets sans en dévoiler le contenu. En 1941, sous le pontificat de Pie XII, les deux premiers secrets furent rendus publics. Ils concernent la guerre, les persécutions contre l’Eglise, et dénoncent l’athéisme et la Russie bolchévique.

Selon la voyante Lucia, le troisième secret ne pouvait être révélé qu’à partir de 1960, si le pape le jugeait opportun. Après l’avoir lu, Jean  XXIII a fait écrire sur l’enveloppe : « le pape a vu le document. Il n’exprime pas de  jugements sur le contenu. ».

Paul VI devait révéler en partie le contenu lors d’un pèlerinage à Fatima (1967), quand il évoque une  menace d’une guerre mondiale sans précédent 

Depuis, le Vatican a démenti à plusieurs reprises que le troisième secret contiendrait des prophéties apocalyptiques. Plusieurs experts estiment que le « troisième secret » reprend en fait les éléments des deux premiers messages sur la chute du communisme et une conversion de la Russie au catholicisme. C’est sur ce dernier point que la prophétie n’a pas été réalisée, et que ceci justifie un certain silence du Vatican [560].

Les prédictions et prophéties de Nostradamus

Michel de Notre Dame (1503-1566) dit Nostradamus, s’était rendu célèbre par ses prédictions sous Henri II et Catherine de Médicis.

Nostradamus était médecin et astrologue. Il mourut à Salon de Provence en 1566. Sur sa tombe à Salon de Provence, on note l’épigraphe [561] :

 

 « Ici repose les os du très illustre Michel de Nostradamus, le seul au jugement de tous les mortels dignes d’écrire d’une plume presque divine, d’après l’influence des astres, les événements futurs du monde. Que la postérité ne trouble pas son repos ».

En 1547, il se rendit célèbre en enrayant la peste par un produit de sa composition, et à partir de cette date, il abandonna la médecine pour l’astrologie. Dès 1550 il publie ses almanachs et ses centuries dans un style ésotérique à interprétations multiples.

Roger Prévost [562] explique que ces écrits rapportent des faits des XVI eme et XVeme siècle. Certaines interprétations des textes de Nostradamus s’imposent de façon évidente, pertinente, d’autres en revanche sont si alambiques, qu’aucun être de raison ne peut les accepter (James Randi). Pour nous, cette écriture est proche de certains poèmes rosicruciens de Giordano Bruno ( 1548-1600). Il ne faut pas oublier que ces écrits datent du XVE siècle, où certaines tournures de phrases courantes à cette époque nous sont aujourd’hui étrangères. Par ce quatrain 35 de la première centurie datant de juillet 1556, certains ont vu des prémonitions concernant la mort d’Henri II en tournois en 1559 :

« Le lyon jeune, le vieux surmontera

En champ bellique par singulier duelle

Dans cage d’or les yeux lui crèvera

Deux classes une, puis mourir, mort cruelle,

Deux classes une, puis mourir, mort cruelle. »

 

Il est à noter qu’en 1559, Henri II était âgé de 40 ans donc plus près de la vieillesse que de la jeunesse pour l’époque. Et on peut donner aussi l’interprétation que le vieux Henri II tuera le jeune lyon au cours d’un duel. Or un duel n’est pas un tournois et au cours de ce tournoi amical, Henri II n’eut qu’un oeil crevé. La cage d’or ne peut donc signifier heaume doré car l’or est un métal trop mou pour la réalisation d’un heaume. Selon Roger Prévost, pour comprendre ce quatrain, il faut le relier à l’interprétation comme quoi ce quatrain concerne la chute d’un vieil empereur déchu à Byzance en 1204 par un jeune aristocrate au cours d’une bataille avec des croisés. Il était coutume que le vaincu ait les deux yeux crevés avant son jugement dans la tour d’Anemas près de la Corne d’or. Cette interprétation semble logique si l’on considère le quatrain 69 de la 8eme centurie où il est fait allusion à l’empereur de la grande famille de l’aristocratie byzantine des Anges. :

 

« Après du jeune le vieil Ange baisser

Et le viendra surmonter à la fin »

 

Les prédictions de Nostradamus ont sommeillé jusqu’à la parution d’un roman  de Michel Zévaco sur Nostradamus en 1909, selon cet auteur, il est rapporté ceci « Sire dit Nostradamus, je vois l’avenir, aussi vrai que la terre tourne autour du soleil, comment ricana Saint André, c’est la Terre qui tourne autour du soleil maintenant.voilà du nouveau. Monsieur le Maréchal dit froidement Nostradamus, si comme moi vous avez lu les six livres de Copernic (de revolutionibus orbium caelestium) » [563].

 Comme l’avait écrit Jacqueline Marchand, dans le Dictionnaire rationaliste :

«Le scandale est que les prophéties de Nostradamus n’ont pas cessé aujourd’hui encore de tromper des naïfs. Comme son style est fort obscur, on peut lui faire dire tout ce qu’on veut, et il ne manque pas de charlatans ou d’illuminés pour tirer des centuries des prédictions relatives à l’époque contemporaine » .

Mécanismes des croyances au paranormal

Voyance

Beaucoup de gens consultent des astrologues, des médiums, des numérologues, tarologues, voyants, car ils ont peur des conclusions souvent brutales de certains psychologues ou psychiatres.

Pour ces gens qui consultent des voyants avec souvent peu de conviction, le jargon de l’astrologue, du médium, du tarologue les rassure.

Un voyant ou médium sérieux est surtout un bon psychologue et les données astrologiques sont orientées dans ce sens.

Pour un voyant, «  la voyance est une forme de communication entre deux inconscients. Pour le consultant, c’est un moyen de mieux se connaître et d’évoluer », a constaté la comédienne et médium Eliane Gauthier.[564] . Ces propos justifient le caractère inconscient d’une consultation où l’aléatoire est important.

L’astrologie est actuellement l’art divinatoire le plus pratiqué par les voyants, médiums. Le Médium est une personne supposée être en position intermédiaire entre le monde réel et les mondes des esprits et des forces magiques. On distingue les spirites qui prétendent correspondre avec les morts, et certains voyants

La profession en astrologie est surtout féminine, les hommes utilisent, plutôt le terme de médium.

En 1994 et encore plus de nos jours, le marché de tous les arts divinatoires représentent un budget supérieur à celui de la recherche en France, et en 1994 il était évalué à 60 milliards de francs soit 10 milliards d’euros 2004.

Au cours des dizaines années,  plus de 10 millions de français auraient consulté un voyant.

Il y aurait en France environ 50 000 praticiens d’arts divinatoires dont 10 000 astrologues.

Nous rappellerons ce qu’écrivait Chevreul dans son rapport à l’Académie des sciences en 1854 : « les croyances au moyen âge en l’astrologie, en la magie, aux sorciers ont été évoquées comme l’expression de la vérité pure, tandis que les vérités acquises depuis Galilée, d’après la méthode a posteriori sacrifiée aux premières, ont été amoindries quand on ne les a pas contestées pour réhabiliter d’anciennes croyances aucune des ressources de la dialectique n’a paru superflu, tous les arguments ont été employés. On a humilié la philosophie naturelle en la représentant les yeux fermés au merveilleux du moyen âge, menant les hommes à l’erreur sur les routes qu’elles avaient ouvertes » (page3).

Les astrologues en particulier, ont le don de prédire ce qui paraît le plus prévisible. On peut trouver une analogie entre les pronostics des chroniqueurs turfistes et les prévisions des astrologues. Pour les prémonitions d’intérêt général, les astrologues ne prévoient statistiquement que le plus probable, par exemple aucun astrologue s’est vanté d’avoir prévu l’ampleur des événements tragiques de septembre 2001. Un grand nombre d’astrologues avaient prévu des attentats mineurs non localisés.

Les astrologues, en particulier pour leurs prédictions, ne tiennent compte en apparence que du lieu, du jour et  de l’heure de naissance (certains astrologues comme Didier Derlich, à 10 minutes près), mais pas celui de la résidence. Ceci est faux car les prédictions devraient être localisées dans les saisons et les zones géographiques. En effet une prédiction d’un journal français du 15 août ne sera pas valable pour un argentin de la Pampa qui sera en pleine période hivernale.

Les prévisions astrologiques sont établies sur n’importe quoi, et nous citerons un extrait du livre de. Gillot Pétré [565] : « Les charlatans du ciel » donnent une très bonne critique sur les prévisions astrologiques.

« Prenez n’importe quel livre d’astrologie, à chaque signe du zodiaque on associe des qualités ou des défauts au sens propre du terme caractéristique. Lisez - le, ce serait bien le diable si vous ne vous en attribuez pas un ou deux par signe. Donc le gogo ne peut que se reconnaître dans n’importe quel signe. Autre exemple si l’on consulte quotidiennement cette colonne de tromperie qui figure en bonne place de certains journaux. On constate d’incroyables différences selon les auteurs. En effet parmi les nombreuses prédictions, il y aura toujours un astrologue qui aura prédit la bonne prédiction et toutes les autres mauvaises prédiction, beaucoup plus nombreuses, et à ce moment-là, personne  ne se souviendra plus des lamentables baratins précédents ».

Les prévisions astrologiques et horoscopes font partie de l’effet Barnum où l’on trouve de tout pour convenir à tous ( voir effet Barnum, chapitre II). Sur l’ensemble des astrologues, on trouvera toujours un astrologue qui aura prédit l’imprévisible, car un  astrologue est souvent un bon psychologue qui a étudié toutes les situations prévisibles. Il est évident que si vous situez votre prédiction dans une période de temps courte, un astrologue parmi un grand nombre, tombera  fatalement sur la bonne prédiction tôt ou tard.

Prévisions et statistiques

La justesse des prévisions astrologiques est de l’ordre des calculs statistiques et nous citerons une expérience réalisée à la bourse de Londres dans le cadre d’une semaine scientifique (dépêche AFP du 23 mars 2001 à 15h01 (heure de Paris). Cette expérience visait à comparer les mérites du hasard et de la connaissance pour investir en bourse au terme d’une semaine marquée par une chute vertigineuse du FOOTSIE 100 (l’indice boursier de la place de Londres).

Tia Laverne ROBERTS, 4 ans, est celle qui a perdu le moins d’argent pour l’achat et la vente de titres. L’investisseur a fait appel à ses connaissances, l’astrologue s’est appuyé sur le mouvement des planètes et la fillette a décidé au gré des humeurs parmi les actions des principaux groupes de la bourse. Les trois participants étaient dotés d’un capital au départ fictif de 5000 livres (7940 euros). Tia Laverne en a perdu 4,5%, l’expert 7% et l’astrologue 10%. L’astrologue a avoué avoir été « perturbé »par ce jeu, qui s’est déroulé alors que les marchés financiers s’écroulaient « et que tant de gens ont perdu de l’argent. Quant à l’expert financier, il a rappelé qu’il avait prédit dès le début la victoire de la fillette. L’expérience mise au point par Richard Wiseman, psychologue à l’université de Hertfordshire (près de Londres) avait été lancée le15mars 2001 à la maison de courtage Barclay Stockbrokers. R Wiseman cherchait à savoir si la connaissance permet de réaliser de meilleures performances sur le marché boursier que le hasard sur une brève période de temps. Il a qualifié ces résultats d’excitants les experts financiers soulignaient toutefois que la pertinence d’investissements en bourse, surtout actuellement ne pouvait se juger que sur un an au moins.

L’effet Mars vers 1980 [566]

Michel Gauquelin, statisticien de haut niveau, a consacré de longues décennies à l’astrologie et cherche à prouver un effet mars. Selon Gauguelin, les chances de devenir un sportif de haut niveau sont statistiquement accrues de façon significative lorsque Mars se trouve dans l’un des deux secteurs particuliers du ciel de naissance de l’individu. Gauguelin a invoqué pour les savants l’effet Saturne et pour les artistes l’effet Lune.

En 1985, le comité français pour l’étude des phénomènes paranormaux (CFEP), créé par Alfred Kastler (Prix Nobel de physique 1966), a entrepris une étude sur l’effet Mars auprès de 1000 sportifs. Cette étude a montré la non influence de l’effet mars. Il est à noter que les livres de Gauquelin se sont vendus à plus de 100 000 exemplaires, mais les médias ont très peu parlé des conclusions des rapports de la CFEP.

Sondages des croyances au paranormal [567]

A partir de 1930 se développa progressivement une astrologie populaire en France, différente de l’ancienne astrologie rurale des almanachs et qui se répandit rapidement diversement dans la plupart des couches de la société par la presse quotidienne mais surtout hebdomadaire de cœur. A cette époque, les horoscopes étaient plutôt des prophéties d’intérêt général individualisé, et ce n’est qu’avant la deuxième guerre mondiale qu’apparurent les premiers horoscopes individualisés. Après 1945, les horoscopes individualisés envahiront la grande presse populaire.

Une première enquête SOFRES de 1963 montre l’importance du phénomène astrologique dans la société française. Cette enquête révèle alors que 30 % des personnes interrogées connaissent leur signe, lisent l’horoscope de temps en temps, et disent qu’il y a une part de vérité dans les traits de caractère attribués à leur personne par l’horoscope.

L’envol de l’astrologie sera dû à l’entrée de l’astrologie et des horoscopes individualisés dans les radios privées comme RTL et Europe I

En 1960, l’horoscope fait son entrée sur les radio privées avec Europe numéro 1 et surtout RTL avec Madame Soleil où l’astrologue répond directement aux auditeurs. Son succès est immédiat car cette Madame Soleil est une très bonne psychologue américaine, qui rajoute de la poudre astrologique à toutes ses interventions. Jusqu’en 1970, celle ci répondra  aux  auditeurs en leur donnant des conseils fort judicieux qui se termineront par de la poudre de perlin pin pin astrologique.

Dans une seconde enquête de 1967, on observe que 68% des hommes et 85% des femmes connaissent leur signe, tandis que 60% des français de plus de 18 ans lisent de temps en temps un horoscope. A cette même période et selon cette enquête, 3 % disent avoir consulté un astrologue dans leur vie, et 12,5 % une cartomancienne.

Il est à noter que ces Madame Irma ou autres ont pratiquement disparu des fêtes foraines et ont été remplacées par des machines à horoscopes.

Véritables baromètres de la société ou supposés l'être, les sondages examinent régulièrement l'état de l'opinion. La validité de leur description de la population dépend de la fiabilité d'outils statistiques appliqués à des échantillons fréquemment réduits à un millier de personnes. Afin de mieux cerner la popularité de l'irrationnel et son poids sociologique, un sondage a été réalisé en mars 2003 par l'Institut CSA  pour le quotidien Le Monde et l'hebdomadaire catholique La Vie, intitulé « Les Français et leurs croyances ». Il est la continuation d'un travail déjà effectué en 1994 en reprenant les mêmes questions pour une étude comparative de l'évolution des mentalités.

Alors qu'il est coutumier de se faire peur en évoquant un retour de l'obscurantisme et des superstitions, l'enquête apporte un démenti à cette pseudo-invasion des tenants de l'occulte. Non, les Français ne s'abandonnent pas plus aux diverses formes d'irrationnel qu'il y a dix ans. Non, ils ne sombrent pas dans une désillusion qui les pousserait davantage aujourd’hui qu'auparavant dans les serres des gourous.

Tableau III : Sondages belges :

Domaines

Belges %

Franco-phones %

Prati-quants %

Non prati-quants  %

Non cro-yants %

réincarnation

18

23

33

28

12

astrologie

33

39

30

45

36

télépathie

30

32

24

38

27

spiritisme

20

26

18

28

27

voyance

18

24

17

29

21

cartomancie

16

21

12

24

21

Envoutement

11

21

14

27

15

Extraterrestres

11

18

13

18

24

Possesssion

10

15

17

18

10

Fantômes

6

10

5

12

10

 

Delhez et Reszohazy, il était une fois, Namur fidélité, Bruxelles racines 1996, pages 82 et 85.

 

Tableau III bis : Sondages français :

 

Domaines

1982

1993

2000

magnétisme

45

%

 

télépathie

42

55

 

psycho astrologie

36

46

 

rêves prémonitoires

-

35

 

horoscopes

23

29

 

voyance

-

24

 

chiromancie

-

23

 

possession

18

19

 

tables tournantes

13

16

 

fantômes

5

11

 

 

Boy et Michelat, les français et les para sciences dans l’état de l’opinion Seuil 1994, p 203.

 

Selon Jocelyn Bézecourt [568] : « Pour 22 % (29 %) les objets sacrés recèlent un réel pouvoir et 21 % (41 %) croient à la sorcellerie et aux envoûtements. Si l'irrationnel imprègne encore une part importante de la population, son rejet a fortement augmenté depuis 1994, de 15 % en moyenne.

La mort demeure, cependant, un thème sur lequel une majorité des per­sonnes interrogées conserve une attitude irrationnelle : 59 % rejettent qu'il n'y ait rien après. Alors que la croyance aux fantômes ou autres appa­ritions fugaces n'a que peu d'implications sur la vie des personnes, la question de l'existence d'un stade post-mortem hante beaucoup plus les particuliers, et l'angoisse ont toujours été les alliées inséparables de la fascination pour le paranormal. »

Enfin, il faut analyser avec prudence les descriptions que les personnes questionnées font d'elles-mêmes. La proportion très élevée de sondés qui se présentent comme rationalistes, 52 % (22 %), ne s'accorde pas nécessairement avec le rejet des fausses sciences. Il n'est pas inhabituel de s'affirmer rationaliste tout en adoptant un comportement contraire. Le terme de « rationalisme », comme celui de « science », est parfois accaparé pour donner un label de sérieux qu'il véhicule par ceux-là mêmes qui, dans leurs convictions, ne montrent aucune des caractéristiques du mot.

L'étude comparative proposée par CSA n'est pas la seule à la disposition des analystes. Le sociologue Daniel Boy a examiné cinq sondages réalisés de 1982 à 2002, où les thèmes abordés avaient trait à onze indicateurs de la croyance au paranormal (guérison par magnétiseur, transmission de pensée, astrologie, sorcellerie, voyance, etc.). De façon assez similaire pour toutes ces croyances particulières, l'auteur ne notait aucune augmentation de l'adhésion à l'irrationnel dans la population au cours de ces vingt années.

En conclusion, la peur réfute donc l'affirmation, déjà évoquée, d'un retour de l'irrationnel dans une époque de haute technologie. Mais, contrairement aux sondages de l'Institut CSA de 1994 et 2003, aucune diminution n'apparaît dans l'attrait pour le surnaturel. Là où le sondage CSA 2003 montre une baisse de 10 % à 20 % par rapport à 1994.

 Les sondages SOFRES étudiés par Daniel Boy font état d'un niveau constant dans les croyances.

 La différence provient essentiellement du sondage CSA de 1994 qui conduit à des valeurs beaucoup plus élevées que celles obtenues par Boy, les données CSA 2003 et SOFRES 2000 étant du même ordre. Quoi qu'il en soit, les deux études s'accordent pour conclure qu'il n'y a pas, actuellement, de recrudescence de l'irrationnel. Le retour de l'ésotérisme et d’autres croyances fantaisistes n'est, précisément, qu'une croyance supplémentaire sans cesse alimentée par des médias peu soucieux de vérifier leurs incantations. En vertu de la règle élémentaire disant que l'angoisse et le sensationnel font plus vendre que le savoir acquis au prix d'un grand effort de réflexion, les médias agitent l'épouvantail d'un retour de l'irra­tionnel à la seule fin de capter l'attention du public.

 Le mythe d'une vigueur retrouvée pour le paranormal est sans aucun fondement et il est aisément détruit par ces analyses statistiques rigoureuses, les meilleurs outils à la disposition du chercheur.


 

CHAPITRE XXI

Les arts divinatoires

« Pour les anciens peuples, par contre le ciel est toujours resté, une réalité accessible à l’homme. Ce qui s’y passe, ce qui s’y créé, ce qui meut fait partie de l’histoire des dieux et de sa propre histoire. En dépit de la terreur qui lui inspire par sa vastitude, son éloignement, par des phénomènes inquiétants dont il est le théâtre. Il demeure un élément familier. Mieux : cette voûte, à la fois infinie et éternelle, représente justement, par son immensité et sa pérennité, une force omniprésente, inaltérable sur laquelle l’homme pourra toujours compter, qui existait avant sa naissance et qui survivra jusqu’à sa mort » , Jacques Lacarrière  [569].

Données économiques et statistiques sur les arts divinatoires

Les arts divinatoires sont un secteur économique très prospère et rentable, au XXIe siècle. En Mars 2000, le secteur des arts divinatoires a engendré un chiffre d'affaires estimé à plus de 3,5 milliards d'euros [570]. Ceci représente 15 millions de consultations. Le secteur regroupe plus de 100000 professionnels dont 50 % exercent clandestinement, régulièrement ou épisodiquement. 45 000 professionnels déclarés en 2000 [571].

37 % des français croient tout à fait ou un peu aux phénomènes paranormaux, contre 61% qui n'y croient pas vraiment ou pas du tout *. Entre 18 et 24 ans, 54 % des français pensent qu'il existe un sixième sens. Après 50 ans, il ne sont plus que 25 % à y croire *. Ce sont les catholiques pratiquants qui croient le moins au paranormal, avec 25 %. Ceux qui ne se réclament pas du christianisme sont 62% à y croire*. Les femmes (toutes générations et classes confondues) croient plus à l'existence de phénomènes parapsychologiques. Elles sont 39 % à y croire talonnées par 35 % d'hommes. 39 % de ceux qui ont fait des études supérieures acceptent l'idée de phénomènes parapsychologiques, contre seulement 31 % de ceux qui n'ont aucun diplôme *.

* Les chiffres parus dans l'ensemble du dossier ont été publié par le magazine "Marie-Claire" dans son cahier spécial (n°624) paru en Août 2004. Le sondage a été réalisé par TNS Sofres les 12 et 13 Mai 2004, auprès d'un échantillon national de 1000 personnes, représentatif de l'ensemble de la population âgée de 18 ans et plus.

Notons que les activités de la voyance et des sciences occultes prévus par le Décret 87-528- du 8 juillet 1987 sont classées dans la rubrique artisans et commerçants mais ne figurent dans aucun répertoire des métiers au ministère du travail, de l'artisanat et du commerce. Depuis le 1er mars 1994, l'article R.34.7 qui punissait "ceux qui font métier de deviner et pronostiquer, ou d'expliquer les songes" a été abrogé. Le métier n'est pas réglementé. Quiconque peut devenir du jour au lendemain  astrologue ou voyant  et en tirer des revenus, en faire son métier. Il n'a pas d'obligation d'autorisation ou d'enregistrement.

Astrologie

Elle est une des plus vieille tradition divinatoire du monde.

Dans la langue française, « astrologie » est un nom qui n’a pas de pluriels, ce qui est paradoxal. L’astrologie n’est pas universelle, et on distingue plusieurs « astrologies », la plus ancienne et la plus répandue est celle provenant de l’ancienne Grèce dite astrologie stellaire, en effet  il y a des astrologies chinoises, tibétaines, indiennes etc.…, et toutes ces astrologies sont souvent contradictoires.

 

L’astrologie ou plutôt les astrologies n’ont pas d’universalité, On distingue en particulier l’astrologie zodiacale dont les prévisions sont basées sur les heures et jours de naissance sans tenir compte de l’année, tandis que les astrologies chinoises, tibétaines, vietnamienne ne prennent en considération que les signes du temps, dans le calendrier religieux.

L’astrologie est un art divinatoire fondé sur la croyance en une influence des astres sur la vie des individus et le déroulement des événements. L’astrologie a des origines très lointaines.

Dans toutes les civilisations anciennes, l’hémérologie ou science des périodes fastes et néfastes est commune à toutes les civilisations.

Les premières études scientifiques sur le ciel remontent à Sumer (-4000 à -2000 ans, avant JC). La rotation des étoiles et leur déplacement nocturne intriguèrent les hommes et très tôt les planètes furent déifiées et apparurent comme des êtres à part.

Par exemple, la constellation du Taureau protégeait les Mèdes et les Perses dont elle justifiait la vie molle et raffinée, tandis que Chypre sous l’influence de la constellation de la Vierge était portée vers l’art et la parole.

A l’origine en Mésopotamie, et en Grèce les astrologues étaient aussi des astronomes et des prêtres au service de l’état.

A partir du IVe siècle avant notre ère, en Grèce, l’astrologie a quitté son piédestal sacré. Les astrologues étaient aussi des astronomes au service du « vulgaire », c’est à dire du peuple affranchi, mais aussi des notables.

La civilisation grecque avait prôné un certain rationalisme jusqu’à –200 JC. Mais au premier siècle avant notre ère, après le départ des savants comme Euclide, Archimède et Erastosthème d’Alexandrie, les cultes orientaux et l’hermétisme se développèrent avec son prophète plus ou moins mystique, le Dieu Hermès Thot ou Hermes  Trimegiste. Dans la culture d’Alexandrie, ceci donna naissance aux traditions du ciel, de la Terre et de l’Homme.

On doit à Claude Ptolémée, l’introduction, dans l’astrologie, des 4 éléments alchimistes : le feu, la Terre, l’eau et l’air. Selon le livre de Claude Ptolémée [572] intitulé « Le livre unique de l’astrologie », l’influence astrale s’exerce en premier lieu sur l’environnement de l’homme avec son climat. La division du monde habité est selon les 4 directions cardinales prise dans la mesure où les 12 signes du zodiaque forment 4 trigones. Claude Ptolémée assigne à chacun des 4 quadrants du monde habité un trigone, et divise la terre sous l’influence d’une planète.

Au moyen-âge, l’astrologie prit une forme canonique, en conformité avec les principes du christianisme et d’Aristote. Le zodiaque faisait pleinement partie de la conception chrétienne du monde. On le trouve représenté sur les porches et les piliers des églises.

 « Cet art divinatoire était fondé sur les régularités naturelles du cycle des saisons, la succession des jours et des lunaisons et était en concordance avec la science calendaire dont elle épousait les modes de représentation. Au cours du temps l’hémérologie, suivant les règles prescrites par les civilisations, donnait des pronostics portant sur l’avenir et surtout pour chaque division du temps puis vinrent à être attribuées des vertus intrinsèques, positives ou négatives susceptibles d’influer sur les situations et le destin des hommes » [573].

Nous rappellerons ce qu’écrivait Chevreul dans son rapport à l’Académie des sciences en 1854 [574] :

« Les croyances au moyen-âge à l’astrologie, à la magie, aux sorciers ont été évoquées comme l’expression de la vérité pure, tandis que les vérités acquises depuis Galilée, d’après la méthode à posteriori sacrifiée aux premières, ont été amoindries quand on ne les a pas contestées. Pour réhabiliter d’anciennes croyances aucune des ressources de la dialectique n’a paru superflu tous les arguments ont été employés. On a humilié la philosophie naturelle en la représentant les yeux fermés au merveilleux du moyen âge, menant les hommes à l’erreur dans les routes qu’elles avaient ouvertes ».

Jusqu’au XVIIe siècle, astrologie et alchimie faisaient bon ménage mais beaucoup de lettrés doutaient de l’astrologie, comme Bernard de Palissy.

Bernard Palissy [575] dans ses « discours admirables » critique ainsi ce que les astrologues de son époque  ont affirmé « certains ennemis de la science se moqueront des astrologues en disant l’échelle par où ils sont montés au ciel pour connaître l’assiette des astres ? Mais en cet endroit, je suis exempt de toute moquerie, parce qu’en écrivant mes écrits je contente la vue, l’ouie et l’attouchement : à raison que les calomniateurs n’auront point de lieu en mon endroit, comme tu le verras voir en ma petite Académie ».

Si l'astrologie était vraiment une science et que les horoscopes disaient vrais,faites les tests suivants.

1/ regarder un horoscope de l'année précédente et noter les prédictions justes, vous serez étonné qu'au beau milieu de prédictions justes, il y en ait beaucoup plus de fausses.

2/ faites l'horoscope d'une célébrité, et comparer le avec la réalité.

Ajoutons que le célébre Mathématicien Gerolano Cardono dit Cardan (1501-1576) avait en 1570 édité l'horoscope de Jésus. Ses conclusions n'étant pas été appréciées par l'Eglise, il fut emprisonné plusieurs mois et dut abjurer son horoscope de Jésus. 

Astrologie sidérale ou astrologie stellaire

Les fondements de l’astrologie Gréco-romaine remonte à plus de 3000 ans, à une époque où on croyait que la Terre était plate et immobile.

En Grèce, l’astrologie n’aurait vraiment quitté son domaine restreint que vers environ –300 avant JC, grâce à l’astronome-astrologue Bérose, venu de Mésopotamie.

Lorsqu’il y a naissance ce jour à cette heure, l’âme du nouveau venu reçoit par réincarnation une partie de l’âme du défunt. De ce fait deux individus nés dans le même décan, quelle que soit l’année auraient une âme identique, et des mêmes prévisions astrologiques, ce qui se révèle ubuesque. Nous pensons qu’il faut posséder une certaine dose de naïveté pour y croire.

En une année, le soleil parcourt environ 12 cycles lunaires pour revenir au même point, d’où l’idée des 12 mois et d’un choix arbitraire de 12 constellations. De ce fait on retrouve 12 signes, dans la plupart des astrologies.

L’astrologie occidentale fait intervenir la notion de zodiaque. Le zodiaque est la  bande virtuelle de la sphère céleste large de 8 degrés et demi de part et d’autre de l’écliptique, c’est à dire  le cercle que paraissait décrire le soleil au cours des mois pour les anciens.

 Les anciens l’ont arbitrairement divisé en 12 constellations coordonnant à des signes et réparties de 30 degrés correspondant à la position du soleil, pendant les différents mois de l’année.  Les Grecs reprenant à leur compte cette division arbitraire du ciel, l’appelèrent zodiaque [576]. Ces douze signes de constellation, de 30° chacun, servait à l’interprétation astrologique, attribuée de nos jours, par les occidentaux, aux signes tropiques basés sur les saisons.

Ce sont le Bélier, le Taureau, les Gémeaux, le Cancer, le Lion, la Vierge, la Balance, le Scorpion, le Sagittaire, le Capricorne, le Verseau, et les Poissons. Les étoiles formant une constellation peuvent être très éloignées les une des autres. Leur rapprochement apparent dans le ciel n’est qu’un effet de perspective [577].

Les astrologues de l’antiquité auraient attribué une grande importance aux constellations zodiacales. Or, à cause d’un phénomène bien connu des astronomes et qu’ils appellent la précession (c’est à dire l’avance) des équinoxes, il se trouve que les positions actuelles du soleil, à une date donnée de l’année, ne correspondent plus aux même constellations qu’à l’époque d’Aristote. Les astrologues ne tiennent pas compte de ce décalage et ils attribuent l’influence, non pas aux constellations, mais à ce qu’ils appellent les « signes » du zodiaque, c’est à dire aux constellations qui indiquaient la position du soleil, il y a plus de 2000 ans, en astrologie stellaire.

En occident en effet les significations attribuées par les anciens astrologues aux douze « animaux », les images stellaires du zodiaque furent transférées purement et simplement au zodiaque tropique celui qui est basée sur les saisons. A l’inverse arrivé à son point le plus bas au solstice d’hiver, il tourne à nouveau pour remonter d’où le nom de cercles tropiques donnés aux deux cercles de la sphère céleste à la latitude des points solsticiaux. Ces douze divisions par rapport à la croix des équinoxes et des solstices n’avaient rien à voir avec les signes. Elles se nommaient chez les romains « dodécatémories », ce qui signifient douzième de cercle.

Ces dodécatémories ne portaient pas les noms des signes, mais étaient numérotées soit par des chiffres, soit par des signes.

Le mot signe était uniquement attribués aux signes sidéraux, parce qu’ils représentaient les images du ciel, qui permettaient de s’y retrouver, parmi les 1022 étoiles répertoriées à cette époque.

Depuis la naissance de l’astrologie stellaire, il y a eu glissement des constellations par rapport aux signes du zodiaque. Ainsi, il y a treize constellations et non douze traversées par le soleil en un an. La treizième, située entre Scorpion et Sagittaire, est connue sous les nom d’Orphiuchus ou Serpentaire.

La plupart des astrologues ignorent le glissement des constellations. Le soleil ne traverse pas les treize constellations avec la même durée (environ deux mois dans la constellation de la vierge et seulement 10 jours dans celle du scorpion). Ceci rend absurde le classement mensuel des horoscopes.

Selon Gilbert Brunet [578]« On peut comprendre la croyance des Grecs et des Romains à l’astrologie à ces époques. En effet, l’astrologie avait une base rationnelle pour beaucoup de gens car le christianisme imposaient la croyance pythagoricienne en l’immortalité céleste des âmes. Pour eux, l’âme, qui, était un feu puisqu’elle entretient la chaleur du corps, était de même nature que le feu des astres, et venait du monde des astres, lesquels sont vivants, puisqu’ils bougent. Elle s’en détachait au moment de la naissance de l’enfant, et elle y retournait à sa mort, pour à y accomplir sa destinée immortelle. Du moment qu’on croyait à l’âme et à l’origine astrale ou céleste de l’âme, il était logique de penser que, en observant les astres au jour et à l’heure de la naissance d’un enfant, on pouvait essayer de savoir d’où venait son âme, et quelle serait sa destinée. On prévoyait bien la marche la marche du soleil, de la lune et des corps célestes ! Beaucoup de gens dans l’antiquité et jusqu’au 18eme siècle croyaient à ces doctrines ».

Pour tous ces gens, l’astrologie avait une base logique, mais de nos jours, qui croit qu’une âme vient du ciel des astronomes, à chaque naissance, pour animer le nouveau-né ? Ceux de nous qui sont les plus convaincus encore à l’existence de l’âme ont renoncé depuis longtemps à croire qu’elle vient du monde matériel des étoiles? C’est pourquoi, si on peut comprendre la croyance des Grecs des Romains à l’astrologie, il faut s’étonner de l’illogisme de ceux qui, sans croire que l’homme sera animé par une âme venue du monde astral, croient cependant à l'astrologie, qui est fondée sur cette croyance.

La plupart des astrologues, pour justifier leur doctrine, disent que de grands esprits ont été des astrologues. C’est exact. Malheureusement, il faut aussi les resituer dans le contexte des XVI ET XVIIe siècles, où la croyance en la magie et l’astrologie était universellement répandue. Parmi ceux-ci, nous citerons Johannes Kepler, Giordano Bruno, Tasso Campanella.

Ces arguments se retrouvent dans le Que sais-je  ambigu, sur l’astrologie, de la biologiste Suzel Fuzeau-Braesch, devenue adepte de l’astrologie [579].

Képler dont la mère avait été accusée de sorcellerie, n’avait pas trouvé de contradiction entre ses travaux sur l’astronomie et l’astrologie. Pour Kepler, les astres n’étaient qu’un conditionnement comme beaucoup de choses ayant une influence sur l’homme.

De même Newton pour augmenter ses maigres revenus, écrivit plusieurs livres d’astrologie.

Campanella l’auteur humaniste et utopiste de la Cité du soleil fut l’astrologue de Louis XIII.

L’astrologie jusqu’en1684 fut enseignée à la Sorbonne. Colbert, après le procès en 1660 de Catherine Deshayes dite la Voisin, une empoisonneuse mêlée à l'affaire des poisons, abolit l’enseignement de l’astrologie.

Astrologie des tropiques

Cette dénomination est récente et reprend les termes antiques de « tropiques », donnés aux signes sidéraux où se trouvaient les points solsticiaux. Ce zodiaque est basé sur les saisons et structuré sur la croix formée par l’axe des solstices et l’axe des équinoxes. C’est celui qui est popularisé par les horoscopes [580].

En effet lorsque le soleil arrive à son point le plus haut ou le plus au Nord au solstice d’été (pour l’hémisphère Nord), il semble amorcer un tournant (du grec tropikos) vers le bas pour descendre le long du zodiaque vers son point le plus bas bougent. Elle s’en détachait au moment de la naissance de l’enfant, et elle y retournait à sa mort, pour à y accomplir sa destinée immortelle. Du moment qu’on croyait à l’âme et à l’origine astrale ou céleste de l’âme.

Les zodiaques du tropique et du sidéral coïncident tous les 25 920 ans. L'astrologie suppose une action des astres sur les hommes, mais c’est oublier les lois de gravitation (F = g . M . M  / r 2) où la masse d’un individu est infime par rapport à celle de la Terre.

Par ailleurs, les Chinois et les Indiens donnent d'autres noms aux constel­lations [581].

Le destin des Chinois obéirait-il aux astres d'une façon différente du nôtre ? La physico-chimie des astres est pourtant la même que celle des êtres vivants, faite d’hydrogène, d’oxygène, de carbone...  tout cela constituant la matière des étoiles, dont celle du Soleil et des hommes. L'unité de la nature est profonde, réelle et non fantas­tique. Il n'y a pas de correspondance ou d'analogie mystérieuse. Et cela élimine ces analogies sans signification, sous-jacentes pourtant à toute astrologie.

Dans le tableau ci-dessous, nous donnons pour chacun des signes, les intervalles de dates que les astrologues considèrent et celles qui correspondent à notre époque et à celle d’Aristote.

 

Tableau V : Dates d’entrée du Soleil dans les constellations :

 

Constellations

Astronomes

Astrologues

Dates d’entrées du Soleil dans la constellation

 

2000 [582]

dates des astrologues

 Capricorne

19-01 / 16-02

23 décembre / 20 janvier

 Verseau

16-02 / 11-03

21 janvier / 18 février

 Poisson

11-03 / 18-04

19 février / 20 mars

 Bélier

18-04 / 14-05

21mars / 20 avril

 Taureau

14-05 / 21-06

20 avril  / 22 mai

 Gémeaux

21-06 / 20-07

22 mai / 21juin

 Cancer

20-07 / 10-08

22 juin / 22 juillet

 Lion

10-08 / 16-09

23 juillet / 23 août

 Vierge

16-09 / 30-10

24 aout / 23 septembre

 Balance

30-10 / 22-11 …

24 septembre/ 23 octobre

 Scorpion

22-11 / 29-11

24 octobre/ 22 novembre

OPHICUS [583]

29-11 / 18-12

N’existe pas pour les astrologues

Sagittaire

18-12 / 19-01

23 novembre / 22 décembre


Tableau VI : comparaison entre astrologie occidentale et indienne, des dates d’entrée

 

Le tableau ci-dessous compare la date d'entrée du Soleil dans les signes, suivant qu'on se place dans une astrologie tropicale (dans la tradition classique de Ptolémée) ou dans une astrologie sidérale (de type indienne), ainsi que les dates d'entrée du Soleil dans les constellations du même nom, en fonction des frontières définies par l'union astrologique internationale (IAU) en 1930. Ces dates peuvent s'écarter d'un jour en plus ou en moins de la date théorique, du fait du cycle des années bissextiles, et de la précession du périhélie de l'orbite terrestre au cours des siècles.

 

Zodiaque tropical

Constellations

Zodiaque indien

Signe

Date astrologique

Elément

Date astronomique (année 1977)

Date astrologique

"signe" [°]

Bélier

21 mars (équinoxe de printemps) – 20 avril

Feu

19 avril14 mai

14 avril14 mai

Mesha

Taureau

21 avril21 mai

Terre

14 mai21 juin

15 mai14 juin

Vrishabha

Gémeaux

22 mai21 juin

Air

21 juin21 juillet

15 juin16 juillet

Mithuna

Cancer

22 juin (solstice d'été) – 23 juillet

Eau

21 juillet11 août

17 juillet16 août

Karka

Lion

24 juillet23 août

Feu

11 août17 septembre

17 août16 septembre

Simha

Vierge

24 août23 septembre

Terre

17 septembre31 octobre

17 septembre17 octobre

Kanya

Balance

24 septembre (équinoxe d'automne) – 22 octobre

Air

31 octobre23 novembre

18 octobre16 novembre

Tula

Scorpion

23 octobre22 novembre

Eau

23 novembre30 novembre

17 novembre15 décembre

Vrishchika

Ophiuchus

 

 

30 novembre18 décembre

 

 

Sagittaire

23 novembre21 décembre

Feu

18 décembre19 janvier

16 décembre14 janvier

Dhanus

Capricorne

22 décembre (solstice d'hiver) – 20 janvier

Terre

19 janvier16 février

15 janvier12 février

Makara

Verseau

21 janvier19 février

Air

16 février12 mars

13 février14 mars

Kumbha

Poisson

20 février20 mars

Eau

12 mars19 avril

15 mars13 avril

Meena

 

Les dates astrologiques (fondées sur le zodiaque tropique) et les symboles sont ceux généralement utilisés en occident. L'utilisation de dates sidérales pour les signes n'est pratiquée qu'en Inde, et l'astrologie indienne est fondée sur des signes différents. [°] désignation en sanskrit. (Source : article « Signe astrologique », Encyclopédie Internet libre Wikipedia, http://fr.wikipedia.org/wiki/Signe_astrologique ).ne pas citer wikipédia

 

Dans ce tableau , supprimer équinoxe de printemps ,d’automne ,soltice d’hiver et d’été pour gagner 2à 3 cm et mettre le tableau en vertical.


 

Le thème astral et ascendants

Selon Daniel Gros [584], pour construire un thème astral, « il s’agit dans un premier temps de reproduire l’aspect du ciel vu de l’endroit où s’est produit l’évènement. C’est le plus souvent la naissance de l’individu, mais cela peut être un anniversaire. Avec la seconde, les astrologues prédisent en n’importent quel lieu et à n’importe quel moment de l’existence de l’homme ».

Pour certains astrologues, l’ascendant est le signe du zodiaque qui se lève à l’Est au moment exact de votre naissance [585]. Pour l’astrologue, tous les aléas et toutes les préoccupations sont projetés dans le ciel.

Cela rejoint l’astrologie de Ptolémée où une « maison » correspond à 10 planètes astrologiques. Dans cette doctrine chaque maison reçoit en gérance une période et un lieu de l’homme défini en fonction des rôles et relations sociales que son age lui assigne.

Dans la doctrine de Ptolémée, à chacun « maison » correspond un « ascendant », par exemple : 

 

Les six premères maisons qui se trouvent sous l'horizon correspondent aux phases de formation individuelle :

 

 

Les six dernières maisons, situées au - dessus de l'horizon, correspondent à une dépersonnalisation progressive de l' être, dépersonnalisation qui suit sa mise en contact avec le monde :

 

 

Astrologie conditionaliste

De nouvelles recettes d’astrologie sont présentées, chaque mois. Parmi ces dernières, nous citerons l’astrologie conditionaliste. Le maître à penser, de cette astrologie fut Jean-Pierre Nicola, vers 1960. Cette doctrine hiérarchise les planètes en dominantes, sous dominantes, et faibles. Cette « réfutation » de l’astrologie classique fut reprises par  Patricia Martin et la chanteuse française Françoise Hardy. Le site Internet d’astrologie conditionaliste « astroariana » et le livre de Christine de Saint-Pierre [586], exposant cette doctrine, affirment :« l’astrologie conditionaliste s’adresse à des individus adultes, conscients et responsables, dotés d’un bon sens de l’observation et d’un solide esprit critique, qui n’exclut pas l’intérêt pour d’authentiques préoccupations spirituelles. Elle s’adresse aussi à ceux qu’, ayant pratiqué l’astrologie classique, en ont mesuré le fatalisme, l’irrationalité, le manque de rigueur et de cohérence, et recherchent des méthodes précises et efficaces pour progresser dans la connaissance et la compréhension des relations entre l’homme et le macrocosme, et des règles claires pour interpréter un thème. L’astrologie conditionnaliste peut également satisfaire ceux qui, sceptiques mais ouverts, critiquent la conception dominante en lui reprochant son symbolisme déconnecté du réel, ceux qui, refusant l’irrationnel frelaté, restent néanmoins ouverts à l’inconnu et pensent que l’existence d’un rapport réel entre l’homme et le système solaire n’est pas absurde ».« L’astrologie conditionaliste s’adresse enfin à ceux qui désirent prendre connaissance de leur potentiel d’être et de développement pour mieux l’utiliser et mieux gérer leur vie et leurs relations humaines, ainsi qu’à ceux qui par curiosité personnelle ou par intérêt professionnel, ont besoin d’outils performants et pertinents pour comprendre les arcanes, mystères et complexités de la psyché humaine. La vision cosmo tellurique de l’homme que leur offre l’astrologie conditionaliste, dépassant de toutes parts le champ des typologies psychologiques, est vaste et profonde, et respecte le libre arbitre et l’intégralité spirituelle de chacun ». Cette astrologie conditionaliste rappelle l’effet mars [587] « établi » par Michel Gauquelin [588], qui, sous couvert d’un certain rationalisme réfutant l’astrologie classique, cherche à donner une nouvelle caution scientifique à l’astrologie.

Pourquoi il faut réfuter l’astrologie selon  Paul Couderc

Paul Couderc fut un des plus grands astrophysiciens et astronomes du vingtième siècle. Dans son appel de l’UNESCO datant de 1950, il  avait rappelé « le devoir des éducateurs » de réfuter l’astrologie. Voici, ci-après, des extraits de ce texte, toujours d’actualité, [589]

 

« Une bonne partie de la population, dans les pays civilisés, croit encore que l'astrologie est une science. Jusqu'à présent, les savants, qui sont unanimement hostiles à l'astrologie, n'ont élevé que des protestations isolées et individuelles. L'UNESCO, organisation mondiale pour le développement de la pensée, de la culture, nous invite officiellement à entreprendre une action concertée, à entamer la lutte contre cette superstition. «Celui qui divulgue la science se trouve automatiquement rangé du coté des ennemis implacables de ces cultes du mysticisme; il doit chercher à les remplacer chez l'autrui par des modes rationnels de pensée» L'UNESCO demande aux instituteurs, aux professeurs, aux écrivains scientifiques, aux savants et particulièrement aux astronomes, que leur fonction engage, de faire campagne pour éclairer l'opinion.Nous n'avons pas le droit de nous dérober, de rester passifs ni neutres. Dans une démocratie informer le public sur la nature et la valeur d'une fausse science si antique et si malfaisante fait partie des fonctions de tout éducateur et de tout homme de science, si désagréable que puisse être la corvée.Les instituteurs sont cités en premier lieu, car l'enfant doit être averti et mis en garde. Dans les écoles du premier degré, l'avertissement, tombant dans un terrain vierge, peut faire lever des générations allergiques à l'astrologie; qui résisteraient mieux que la notre au virus de l'art spéculatoire  et l'abracadabra de ses formules? L'éducation nationale, dont l'efficacité est compromise par cette marée du déraisonnable, devra mettre explicitement au programme des écoles la dénonciation de l'astrologie et des commerces associés ou concurrents. Les écoles normales d'instituteurs me semblent les milieux qu'il faut armer pour cette lutte et éveiller à l'action en première urgence. Lorsque l'adulte contracté 1 'habitude de s'appuyer sur l'astrologue, de le prendre pour confident et pour conseiller, le mal est souvent sans remède. Pour ceux qui veulent croire aux mirages, toute réfutation demeure sans valeur. Et, d'ailleurs, les articles contre l'astrologie, qui seraient les armes les meilleures, ne sont lus, en général, que par ceux qui les approuvent; Ils n'atteignent pas les milliers ou les millions de crédules, car la croyance ne laisse pas le temps à la raison de prendre contact avec l'argument; l'hostilité de l'article, dès qu’elle apparaît, en fait abandonner la lecture; la dupe se rejette sur les innombrables feuilles qui flattent sa marotte et accroissent sa confusion mentale (avant de l'envoyer à l'officine qui soulagera son porte-feuille. De même les conférences ne sont pas très efficaces, car elles sont surtout suivies par ceux qui sont déjà édifiés sur l'astrologie ».

 

 

Arts divinatoires de l’extrême orient

Astrologie chinoise 

L’astrologie chinoise daterait de 3000 ans, et contrairement aux astrologies du monde hellénique, elle tient compte de la nature avec laquelle tout individu est en perpétuelle relation, recevant en particulier d’elle, l’influence de la Terre et du Ciel [590].

La vie des premières civilisations de la vallée du fleuve jaune était tributaire des caprices climatiques, telles que inondations, tempêtes et sécheresses. D’après les astrologues chinois, celles-ci dépendaient du mouvement des étoiles et des planètes. Certains évènements comme les inondations étaient mis en corrélation avec les éclipses (et réciproquement).

Dès -1500 JC, les astrologues chinois occupèrent des fonctions politiques importantes. Par leurs observations des corps célestes, ils furent des astronomes remarquables.

Selon le taoïsme, la nature humaine est cyclique comme l’univers et le temps. Et il faut assigner à l’homme une durée de vie idéale répartie en 5 cycles ou éléments de 12 ans (un cycle zodiacal chinois).

L’astrologie chinoise tient compte de la mobilité de la nature. Pour Natacha Raphaël [591], tout élément de la nature recevrait l’influence de la terre et du ciel et l’on devrait considérer l’homme en perpétuelle relation avec elle et avec les 5 éléments que sont l’eau, le feu, le bois, la terre, le métal.

La doctrine de l’astrologie chinoise se trouve essentiellement dans le livre des mutations ou « Yi King ». Cette astrologie est un art divinatoire basé sur les fiches oraculaires du Yi King et sur le dualisme entre deux forces opposées, existant dans la nature, le Yin et le Yang. Dans l’astrologie chinoise, à chaque signe annuel correspond un élément et un animal.

Pour ce cycle lunaire de 60 ans, on ne retrouve une année du rat associé à l’élément métal que tous les 60 ans.

 

Exemple de zodiaque chinois de 1900 à 1905 :

 

Début

Fin

Début

Fin

Elément

Signe

1900 jan. 31

1901 fév. 18

1960 jan. 28

1961 fév. 14

Métal

rat

1901 fév. 19

1902 fév. 07

1961 fév. 15

1962 fév. 04

Métal

bœuf

1902 fév. 08

1903 jan. 28

1962 fév. 05

1963 jan. 24

Eau

tigre

1903 jan. 29

1904 fév. 15

1963 jan. 25

1964 fév. 12

Eau

lapin

1904 fév. 16

1905 fév. 03

1964 fév. 13

1965 fév. 01

Bois

dragon

1905 fév. 04

1906 jan. 24

1965 fév. 02

1966 jan. 20

Bois

Serpent

 

 

 

 

 

 

A l’origine, l’astrologie chinoise ne concernait que les affaires proches de l’Etat. Il faut insister sur le fait qu’il ne s’agit pas à proprement parler de prédire l’avenir, mais, en scrutant les forces qui dominent le monde, d’apprendre comment se comporter pour être en droit de s’attendre à un sort favorable. L’interprétation des astres se base sur plusieurs éléments, sur la clarté, la couleur, la position réciproque des étoiles.

Le calendrier dans l’ancienne Chine avait une grande importance pour la vie entière, et était présenté chaque nouvelle année à l’empereur par des astronomes-astrologues. Après accord de l’empereur, ce calendrier était transmis à toutes les provinces de l’empire céleste. Dans la Chine confucéenne, le souverain était le fils du ciel, et tenait son pouvoir du ciel, selon le sinologue Marcel Granet [592], l’empereur était l’intermédiaire entre le ciel et les hommes. Toujours selon Marcel Granet, « le calendrier était et devait rester la loi suprême valable à la fois pour la société humaine et le monde naturel ». A l’origine, le calendrier chinois était un instrument de pouvoir de l’empereur. En effet les dates de début d’année étaient décrétées par l’empereur, ce qui lui permettait de contrôler la vie sociale des chinois, selon 5 cycles annuels de 12 ans. Chaque cycle est divisé en 12 ou 13 fractions égales de 30 jours correspondant à un mois lunaire. Les années chinoises sont de 360 ou 390 jours et basées sur des cycles lunaires. De ce fait le nouvel an chinois peut varier suivant les années entre le 31 janvier et le 5 mars. Le Chinois trouvait dans ce calendrier tout ce qui était permis et défendu chaque jour. Actuellement par manque d’empereur céleste, il y a floraison de calendriers de prédilections.

Tout d’abord, rappelons ce qu’est le dualisme du Yin et duYang.

Yin et Yang

C’est le dualisme de l’ancienne Chine et du taoïsme et le nom donné aux deux catégories, de la pensée taoïste, dont l’action était concurrente et dualiste. Le Yin et le Yang sont deux notions abstraites, et qui laissent les rationalistes surtout occidentaux perplexes. Dans la culture orientale, le Yin et le Yang sont les fondements de la philosophie, de l’astrologie, et de la médecine traditionnelle chinoise [593].

Les premiers écrits qui ce référent au Yin et au Yang remontent à plus de deux mille ans et les plus connus se trouvent dans le livre des mutations ou Yi King. Le Yi King explique le dualisme du Yin-Yang comme suit « De l’Un se forme la Dualité qui donna naissance aux cinq éléments qui engendrèrent les Dix Mille Etres ».

Il s’impose comme une classification d’ensemble symbole des oppositions et communions. Le yin et le yang seraient deux énergies complémentaires, s’attirant mutuellement. Le yin est attribué à la terre et à la nuit et le yang au ciel et à la lumière Dans le calendrier chinois, les éléments associés au symbole annuel d’un animal sont yin ou yang. L’homme est yang et la femme yin. Le yin et le yang symbolisent les forces vitales attrayantes. Le yin représente les organes de la partie supérieure du corps. Le yang représente les organes de la partie inférieure du corps, centrée sur les organes moteurs avec les bras.

Ces notions abstraites et ésotériques, sont métaphoriques et sont difficiles à assimiler pour un esprit occidental. Selon Chuang Li [594] « l’astrologie chinoise est la plus ancienne forme connue de prédiction par les astres, mais il est plus adéquat d’y voir une manière philosophique ». Les astrologues chinois s’intéressaient à la personne dans son entier et non aux évènements singuliers susceptibles ou non de se produire dans l’avenir. Pour mieux l’ajuster au calendrier solaire, l’empereur était toujours le maître du calendrier, et l’observation des corps célestes devait faire coïncider l’ordre humain et corporel. Dans l’ancienne Chine, l’empereur était le fils du ciel et ceci correspondait à une conception anthropomorphique du ciel (en chinois tian). L’empereur avait le pouvoir de récompenser et punir toute conduite des hommes, et le gouvernement impérial considérait toutes les prédictions comme une chasse gardée. Dans le contexte cosmologique chinois, le ciel est toujours perçu comme une personne morale et impersonnelle en interaction avec les hommes.

L’astrologie chinoise ne prend en compte que 5 planètes qu’elle n’utilise pratiquement jamais. Dans l’ancienne astrologie chinoise, comme celle de l’ancien monde européen, le destin des individus était négligé à moins qu’il ne soit de haut rang. Les prédictions concernaient les affaires de l’état, les chances à la guerre, les perspectives de récoltes etc. Ces prédictions astrologiques intervenaient pour les jours fastes et néfastes en feng shui, en alchimie et pour la pseudo-connaissance de l’esprit des démons [595].

Les anciens chinois observaient les planètes et la lune comme le faisaient les Mésopotamiens,et prenaient en compte (voir ci-après) :

1/ les constellations autour du pole Nord, du ciel. Celles-ci ne se couchant ni se levant, car celles-ci se trouvant toujours au-dessus de l’horizon visible toute la nuit.

2/ les étoiles circumpolaires.

3/ les étoiles qui suivent l’équateur. Celles-ci étaient utilisées par les Chinois pour diviser le ciel en 28 « mansions » (sections ou demeures) [596].

 

L’astrologie chinoise dépend d’un cycle lunaire de 60 ans qui correspond à 5 périodes de 12 ans, symbolisée par un animal du calendrier lunaire chinois et un des 5 éléments. Par contre l’influence du yin et du yang varie avec l’animal du zodiaque, mais pour un même animal il ne varie pas avec l’élément. L’année du rat est yang tandis que l’année du bœuf est yin.

Les 12 signes symbolisés par des animaux sont : le chien, le cochon, le rat, le bœuf, le tigre, le lièvre, le dragon, le serpent, le cheval, la chèvre, le singe, le coq. Le chien par exemple, correspond aux années 1922, 1934, 1946, 1958, 1970, 1982, 1994. Tous les 12 ans, notre signe change d’élément. Par exemple, pour le chien, 1922 : élément eau ; 1934 : élément bois ; 1946 : élément feu; 1958 : élément terre ; 1970 élément métal ;1982 : élément eau.

En astrologie chinoise, l’élément a les symbolismes suivants :

Ø      Le bois correspond à un renouveau de l’énergie, donc au printemps et à la générosité.

Ø      Le feu correspond à la chaleur donc à l’été, c’est le dynamisme.

Ø      La Terre correspond à la nature, à la fin de l’été et au début de l’automne, symbolisant un caractère stable en harmonie avec les autres,

Ø      Le métal correspond à l’automne, et à une volonté puissante mais docile.

Ø      L’eau correspond à l’hiver, et aux personnes créatives et douées d’une grande compréhension, mais influençable.

 

Le Yi king

Pour rappel, le Yi king (yi jing en écriture pin yin) est l’art divinatoire de l’ancienne Chine, décrite dans le livre éponyme, encore appelé « livre des mutations » ou « livre des transformations ». La version connue de nos jours de ce livre d’art divinatoire serait attribuée à Wei Boyang, l’alchimiste, et daterait d’environ140 ans avant notre ère. Les origines du Yi king se perdent, en fait, dans la nuit des temps. Il traite des règles naturelles président au changement (le corps du yi king est mince puisque constitué de 64 figures (ou hexagrammes) faites de longs traits continus   « ---- » (yang) ou discontinus « - - »  (yin) groupés par six. Chacun de ces hexagrammes est le symbole d’une situation en devenir, et leur séquence représentant l’évolution d’une situation vers une autre.

Des légendes s’accordent pour faire remonter la première version au temps de l’Empereur Fo Hi ou FoHi, qui aurait régné vers 3000 avant notre ère et aurait été le créateur de l’empire Céleste. Il aurait découvert sur la carapace d’une tortue le dessin de huit trigrammes. Selon d’autres légendes, à l’Empereur Yu le Grand, vers -2200 avant notre ère ou à Fuxi ou Fu Hsi, personnage de la mythologie chinoise inventeur de la calligraphie.

« Vers -470 avant JC, Confucius lui donna une nouvelle forme où la partie métaphysique fut tronquée. Confucius a fait du peuple chinois un peuple sans métaphysique, mais très superstitieux ». (Littré).  D’après J. Needham, c’est une erreur d’attribuer des premiers textes du Yi king à Confucius, par contre de nombreux ajouts ont été effectués par des moines Confucianistes Han vers le IIe siècle (après JC).

Ce livre est à la base des mancies chinoises.

« Il est constitué par une série de 64 figures. Dont chacun est consacré à un symbole extra-ordinaire sorte de hiéroglyphe. Chaque chapitre contient donc l’énoncé et l’interprétation d’un de ces mystérieux 64 signes. Ces signes, qu’on a nommé hexagrammes, c’est à dire signes hextuples, se composent chacun de 6 lignes horizontales parallèles, dont certaines sont interrompues et d’autres pas. Ces lignes sont interprétées de façon étonnante. Elles deviennent, dans les explications des prêtres, savants chinois, le schéma de tout ce qui passe dans le Monde. Des lignes entières et rompues sont données comme les symboles du yang et yin ».

Tout ceci est un irréalisme d’un autre temps, et ne peut que faire sourire.  Suivant l’animal, vous serez yang ou yin. D’après Natacha Raphaël, les animaux à énergie yang sont le chien, le rat, le tigre, le dragon, le cheval, le singe. Les animaux à énergie yin sont le cochon, le bœuf, le lièvre, le serpent, la chèvre, le coq. L’astrologie chinoise est devenue à la mode depuis une vingtaine d’années avec l’arrivée d’un grand nombre d’immigrés chinois en France. Certains astrologues occidentaux cherchent une symbiose entre l’astrologie chinoise et celle des 12 signes zodiacaux. Cette conciliation est difficile, car contrairement aux horoscopes occidentaux, les prédictions sont par année et non par mois.

Autres arts divinitoires chinois

La scapulacie sur des écailles du grec scapulae, omoplate  est un des plus anciens arts divinatoires. Elle consiste à porter des tiges au rouge et de les appliquer sur des écailles, carapaces de tortues, os d’omoplate de boeuf puis à interpreter les craquelures formées selon le devin. Les craquelures donnaient une réponse souvent ambiguë mais destinée à réconforter le notable, concernant une décision importante. La scapulacie était un art divinatoire utilisé pour les affaires importantes dans l’ancienne Chine et  secrètement dans quelques cercles hermétiques de la Chine actuelle.

Par contre de nos jours est encore pratiqué par des devins, la divination par tirages au sort de tiges séchées d’’alchilée (l’alchilée est une fleur séchée de Sibérie).

L’astrologie indienne  [597] [598]

L’ancienne astrologie indienne, ou Astrologie Védique (Jyotish), était basée sur une divination sur le cycle sidéral de la lune et sur le livre Atharvaveda [599] remontant peut-être à environ 1500 ans avant notre ère.

Cette astrologie est restée cantonnées aux classes dirigeantes indiennes, jusqu’à l’arrivée des occidentaux dès le XVe siècle. De nos jours, s’est crée une astrologie indienne, proche de l’astrologie occidentale. Cette dernière admet 12 constellations réparties uniformément dans le ciel, mais considère deux nœuds lunaires opposés RAHU et KETU. D’où un zodiaque de 12 signes égaux et correspondant à des angles de 30 °.

L’ancienne école des astrologues indiens considérait 9 constellations en ne tenant pas compte des planètes Uranus, Neptune et Pluton, ce qui correspondait à 9 signes du zodiaque divisés chacun en trois parties de 13°20’. L’astrologie indienne dépend plus de la lune, que des autres astres. En Inde, la lune est à la fois le roi du Monde végétal, et le protecteur de toutes les créations. Le Soleil est considéré comme naturellement maléfique. Les prédictions dès la naissance auront des conséquences différentes si la personne est du sexe masculin ou féminin. Pour un astrologue indien « les transits de conjonction à la lune produisent des effets marqués sur le mental, et l’état d’esprit du natif » (Jean Dethier).

Les astrologues indiens disent qu’il s’agit de découvrir et d’assumer notre dharma « un sujet fort doit savoir tirer parti des vents favorables, mais s’il est faible, ignorant, peu expérimenté, il est emporté comme une brindille par un torrent d’influences heureuses ou négatives, et les évènements surviennent avec une précision fatidique » (Jean Déthier).

Ces constatations sont justes, mais n’ont rien de fatidique, et il n’est pas besoin d’être astrologue pour les dire.

Actuellement les astrologues indiens se référent à l’heure GMT pour leurs prévisions, ce qui corrobore, que la nouvelle astrologie indienne est une invention d’anglo-indiens, car elle ne prend pas en considération les castres qui jouent un rôle encore important dans la civilisation indienne.

 

Astrologie tibétaine

C’est un art divinatoire basé sur un tirage de fiches oraculaires comme en astrologie chinoise, et le tirage des fiches se fera certains jours dépendant de l’individu et surtout de l’astrologue. L’art divinatoire tibétain ou MO a des origines qui remontent comme le YI King à plus de 2500 ans . Le MO est un art divinatoire mais surtout une méthode auto-subjective basée sur des incantations répétitives. Le MO est souvent pratiqué par un chef spirituel qui peut être un bonze.

Un maître du MO avant toute prédiction doit réciter aussi avec le patient, le mantra (incantation tibétaine d’onomatopées) suivant :

OM AH RA KA TSA NA DHI

L’onomatopée OM sert à protéger le voyant, les 6 autres constituent une clé de voûte. Ces onomatopées n’ont pas de sens réel, mais donne un certain rythme pour faire vibrer son organisme. Après avoir réciter trois ou sept fois ce mantra, on récite les tente six syllabes du MO (28 à caractère positif et 8 à caractère négatif). L’onomatopée OM sert à protéger le voyant, les 6 autres constituent une clé de voûte; ces onomatopées n’ont pas de sens réel, mais donne un certain rythme pour faire vibrer son organisme. Après avoir réciter trois ou sept fois ce mantra, on récite les trente six syllabes du MO ( 28 à caractère positif et 8 à caractère négatif. On procède au lancement de dés, en deux étapes, le premier lancement correspond aux dizaines et le second aux unités, par exemple. Premier lancement chiffre 2 du dès et deuxième lancement chiffre 3, cela donne la prédiction 23. Il y a trente six prédictions établies dans le MO. Comme pour le Yi King, les prédictions sont à longue échéance et souvent pour une vie.

L’astrologie birmane

C’est un art divinatoire qui cherche un lien pour relier l’univers par la philosophie bouddhiste. Pour arriver à cette fin, selon les astrologues birmans il faut consulter le « Mahabo ». La journée est divisée en huit tranches égales qui sont sous l’influence chacune d’une planète. L’oracle se référa à votre thème astral,et cherchera une concordance avec une numérologie sur votre date de naissance. Votre oracle, s’il est moderne et si vous êtes de culture occidentale, choisira votre date de naissance dans le calendrier grégorien, mais il faudra lui faire remarquer que c’est contraire au bouddhisme.

Les arts divinatoires islamiques [600] [601]

Il n’y a pas à priori d’astrologie islamique, mais plusieurs tendances ésotériques dont la principale est le soufisme. L’islam reconnaît une certaine influence des astres sur les individus, mais dans l’islam, les horoscopes sont inexistants. Le soufisme comprend la Haqîqa, et tarîqa. C’est une doctrine mystique, qui s’est développée au sein de l’islam.

Cette doctrine est née avec Abu Hamid Muhammad Ghazali, à la fin du XIe siècle, à la cour de Bagdad. Ibn Arabî (1165, 1240), fondateur du soufisme, accordait une grande importance à l’astrologie et à la haqiqa.

La haqiqa, vérité, réalité ou connaissance pure est au cœur de notre nature théomorphe. Par contre la tariqa littéralement est ce qui fournit à l’homme l’ensemble des moyens doctrinaux et pratiques lui permettant de retrouver et d’assimiler les aspects fondamentaux de la vérité. Il y a 4 modes de connaissance, celle qui relève de l’expérience personnelle, celle qui relève de l’inspiration, celle qui relève d’une révélation divine, celle qui relève de l’apport de sages.

Les Horoscopes arabes, d'origine sumérienne, sont nés au nord de l'Arabie. Il reste peu d'écrits de ces horoscopes secrets. Occupée par les Arabes jusqu'au XIème siècle, la Sicile a été la seule à en garder des traces. Dans l'astrologie arabe, on croit qu'existant deux signes, ou plus exactement deux armes :

 

 

Mancies diverses

Tarot

L’origine du tarot est antérieure au 15eme siècle et mystérieuse, un jeu de tarots comporte 78 cartes appelées lames, ses 78 lames se repartissent en 22 arcanes majeurs et 56 arcanes mineures.

Chaque carte représente un symbolisme et un classement suivant trois paliers :

 

On ne tire qu’une fois les cartes et suivant les tarifs de votre tarologue vous aurez droit à un tirage à 3, 5 ou 12 cartes. Suivant la question que vous posez les interprétations peuvent être plus ou moins ambigus les symboles en taro mancie sont souvent polyvalents autour d’un thème. Une lame peut avoir plusieurs sens et porte en elle son contraire, par ex suivant un tarologue réputé « le chariot peut signifier le mouvement, la rapidité mais aussi le blocage et l’immobilité ». Il n’y a pas de lames absolument positives ou négatives.

 La taro mancie est souvent associée à la numérologie où chaque lame correspond à un nombre donné. Comme toutes les doctrines à tirage aléatoire, les interprétations de la taromancie sont à caractère divinatoire. On ne tire qu’une fois les cartes et suivant les tarifs de votre taro logue vous aurez droit à un tirage à 3, 5 ou 12 cartes. Suivant la question que vous posez les interprétations peuvent être plus ou moins ambigus. Les tarifs de votre taro logue vous aurez droit à un tirage à 3, 5 ou 12 cartes. Suivant la question, que vous posez les interprétations peuvent être plus ou moins ambigus.

Numérologie

La numérologie donne à certains chiffres une valeur bénéfique ou maléfique. Si on additionne des valeurs de n’importe quoi et que le résultat final donne un nombre à plusieurs chiffres on refait une addition des chiffres de ce nombre.

Dans les études de numérologie ,le principe de la méthode est simple, on donne à chaque lettre de l’alphabet un chiffre de 1 à 9 suivant cette correspondance arbitraire.

 

A  B  C  D  E   F  G  H   I

J   K  L  M  N  O  P  Q   R

S  T  U  V   W  X Y  Z

1  2   3   4    5   6   7  8   9

Pour son “étude” le numérologue, convertira les lettres de votre nom et du ou de vos prénoms en chiffres. Les chiffres de ceux-ci sont ajoutés pour en faire un seul. Si le nombre est supérieur à 9, on ajoute les chiffres du nombre qui doit être inférieur à 9 si non, et on refait une autre opération.

par exemple si vous vous appelez Marc Antoine Duval, ceci donne :

Marc                = 4+1+9 +3 =14 d’où 1+4 = 5

Antoine            = 1+5+2+6+9+5+5 = 33 d’où 3+3 =6

Duval               = 4+3+4+1+3 =15 d’où 1+5 =6

Marc Antoine Duval donne donc 5+6+6 = 17 d’où 1+7 = 8

Suivant le numérologue le chiffre 8 correspond à une prospérité ou à de la malchance suivant une interprétation avec les prénoms.

Une spécialité numérologiquee consiste à tirer des cartes d’un jeu de tarot et de codifier des chiffres à chaque arcane, d’additionner les chiffres et d’élucubrer sur les résultats. Par exemple, vous tirez une carte avec un arcane correspondant à 9.

Par exemple, un numérologue dit à une personne née 1e 26 juillet 1954 que son jour de chance sera le 19 janvier 1998, car :

2+6 +7 +1+9+5+ 4 +1+9 +1 +1+9+9+8 = 72

7+2 = 9, or comme chacun sait le 9 symbolise la chance pour ce numérologue

Numérologie Kabbaliste ou pseudo décodage de la bible

Selon le « Dictionnaire critique à l’usage des incrédules», d’Albert Memmi [602] : « la kabbale est à la fois un étourdissant exercice numérique langagier, un ambitieux roman symbolique, une reconstruction fabuleuse de l’univers et un arsenal de manipulations magiques ».

En effet, l’origine est dans la numérotation hébraïque où les 22 lettres de l’alphabet correspondent aux 22 premiers chiffres. Par exemple la première lettre aleph correspond au chiffre un, la seconde lettre beth au chiffre deux etc. Il était inévitable, trop tentant, de procéder à des équivalences entre certains chiffres et leur figuration en lettres, et d’y voir pour certains un sens caché.

Cette tentative systématique de symboliser numériquement le réel ou ce que l’on tient pour tel, les kabbalistes juifs sont sur ce point, les héritiers d’une « science » des nombres qui vient probablement d’Asie par l’intermédiaire de Pythagore. Mais les kabbalistes ont porté cette entreprise à une complexité inégalée ou folle (voir chapitre sur les chiffres).

Michael Drosnin, dans deux ouvrages Kabbalistes [603],  a cherché à décoder la bible (œuvre littéraire et mythique) par application des principes pythagoriciens de la numérologie.

Les délires de cet auteur l’ont amené à justifier les attentats du 11 septembre, par exemple septembre a 9 lettres donc au chiffre 9,  et si on retranche 11 de 9, on obtient 2. Chacun pensera bien sûr aux deux tours du World center. De plus pour cette personne, le nombre 11 ferait penser à aussi deux tours.

Sur de même délires, nous pourrions prédire un attentat le 2 août sur deux tours, car 4-2 = 2, où 4 est le nombre de lettres du mois d’août. Mais pour une autre langue que le français comme en anglais, avec « August» (août en anglais) cela ne marche pas.

Bref comme en astrologie, on peut trouver des justifications de toutes sortes à n’importe quoi.

Chiromancie

Les empreintes digitales tout comme les lignes de mains, signes distinctifs d’un individu, ne sont pas héréditaires et correspondent à une répartition aléatoire. La chiromancie ou ou mancie des lignes de la main, prétend lire l’avenir d’une personne dans les lignes de sa main. Il est évident que l’aspect de la peau d’une main peut donner des indications sur le travail physique de la personne, mais il est difficile d’en dire plus.

Graphologie

La graphologie est une technique qui prétend, en autres de déterminer le profil psychologique et les aptitudes professionnelles d’une personne à partir d’un texte manuscrit. Cette méthode est surtout utilisée en France.

Avec l’arrivée du courrier électronique dans la plupart des pays, cette méthode aurait tendance à tomber en désuétude pour les CV et les lettres de motivation.

Il est certain que dans un texte, a souvent souvent tendance à attacher plus d’importance au style, et au contexte. Une écriture comme un habit peut donner des indications sur une personnalité (soin, prétention, etc.… ) mais pas plus. Chacun est à même de reconnaître une écriture d’enfant ou d’une personne inculte, à la vue de quelques lignes. On peut tricher sur une écriture et suivant son humeur l’écriture sera différente (cas des médecins).

Depuis l’abandon progressif de la plume métallique avec son encrier, et du stylo à cartouche pour les stylos à bille ou à feutre, on peut observer, que les pleins et les déliés ont disparu de l’écriture courante. D’autre part, beaucoup de personnes utilisant constamment le traitement de texte informatisé verront leur écriture « s’infantiliser », c’est à dire devenir moins structurée.

Il ne faut pas confondre comparaison graphologique et étude graphologique. Dans l’étude graphologique on cherche une explication à la forme des lettres. Ce qui est la plupart du temps absurde.

Ces études graphologiques sont souvent à caractère divinatoire et sont utilisées dans des horoscopes individualisés par des astrologues.  « Dédaignée par les recruteurs dans de nombreux pays. Nos grandes entreprises continuent pourtant à l’utiliser massivement……. Pour les détracteurs de la graphologie, l’anecdote est pain bénit. Jean Marie Messier, au début de sa carrière, s’est vu refuser un poste chez Total sur la foi d’une analyse de son écriture. Le verdict « pas assez ambitieux » fait sourire, quand on connaît le parcours de l’ancien PDG de VIVENDI. 55% des recruteurs (cabinets et entreprises) utilisent la graphologie de façon systématique selon Mari Lou Bruchon-Schweitzer Professeur à l’université de Bordeaux II » [604].

Aucune étude scientifique n'a montré de corrélation statistique entre des caractères de l'écriture et des profils psychologiques. Le sujet continue de faire l'objet d'études, mais aucune conclusion pratique qui pourrait servir dans le cadre de la graphologie n'est parue à ce jour. Quant aux ouvrages de graphologie, ils ne s'appuient sur aucune étude scientifique et préfèrent affirmer que « la graphologie est une science s'auto-validant. Ce qui signifie que la crédibilité de la méthode peut être prouvée par la rétroaction que vous avez » [605] ( !). Utilisée comme outil d'aide au recrutement, il s'agit donc d'une pratique potentiellement illégale car « non pertinente au regard de la finalité poursuivie » [606].

Les études graphologiques d’Alfred Binet (1857-1911) [607]

Au début du XXe siècle, le psychologue Alfred Binet, inventeur du quotient intellectuel, directeur du laboratoire de psychologie physiologique de la Sorbonne et collègue de Ribot, effectue à la Sorbonne des recherches sur la gra-phologie pendant au moins 15 ans et mena plusieurs expériences d'analyse de l'écriture. Binet rattache l'écriture au geste, aux mouvements insconscients et à la personnalité :

 

« L'étude de la mimique a pour elle des répondants dont l'autorité ne peut être récusée: nommons Charles Bell, Gratiolet, Darwin, Mantegazza,... Or la graphologie n'est qu'une extension de la mimique au geste scriptural » [608].

«La graphologie, qui cherche dans l'écriture la traduction graphique des mouvements inconscients par lesquels le scripteur manifeste extérieurement ses états de conscience, nous paraît [rentrer dans] la physiologie des mouvements» (Revue philosophique, p. 67).

Selon lui, on pouvait déternminer le sexe, l'âge, l'intellignece, le caractère d'un individu par l'analyse graphologique de son écriture.

De nos jours les thèses d’Alfred Binet en graphologie, grand psychologue, sont considérées dépassées, les traits de l’écriture étant moins déterministes que l’on le croyait au début du siècle.

 

Mancies anciennes peu pratiquées de nos jours

Elles étaient utilisées par quelques voyants et médiums encore au début du siècle et sont abandonnés depuis, par la plupart des médiums et voyants.

Boule de cristal

La boule de cristal ou en verre sert à un art divinatoire basé sur une interprétation des visions obtenues par les multiples réflexions de l’observateur (médium ou astrologue) dans la sphère de cristal.

Les boules de cristal ou de verre ont des dimensions variant de 10 à 50 cm. De nos jours, la boule de cristal dans les cabinets de médium ou d’astrologue est utilisé plutôt comme objet décoratif, que comme instrument d’art divinatoire.

Encromancie : mancie à partir des taches d’encre

L’origine de l’encromancie remonte sans doute à des temps lointains en Chine.

L’encromancie est apparue en Europe  par jeu dans les cercles dadaïstes des années 1920, pour montrer la dérision de la divination du marc de café. Les dadaïstes se sont amusés à créer des œuvres obtenues à partir de taches d’encre.

Par contre certains voyants piqués au vif,ont cru avoir des dons, pour déchiffrer certaines taches.

Pour faire une bonne encromancie, il faut employer de l’encre de Chine et du papier à lettre courrant.

En encromancie, généralement, on introduit une petite cuillérée d’encre de Chine au centre du papier, et rapidement on plie le papier en 4.

Il faut éviter aussi, de se plier en quatre devant le résultat,  lorsque vous aurez déplié la feuille, car certains participants dans leurs élucubrations y verront des effets divinatoires.

L’effet est souvent joli, et on comprend le coté artistique, qu’ont observé certains peintres d’avant garde en reproduisant ces taches en grand format.

Trouver une explication sur la forme des taches, est assez difficile car l’encre de Chine est légèrement thixotrope [609], et son étalement dépend beaucoup de la rapidité du manipulateur lors du pliage.

Marc de café

Art divinatoire basé sur une interprétation aléatoire de la formation de marc de café. Pour les adeptes on  opére comme suit :

 

- Laisser décantater les micro-particules de café dans la tasse pendant une bonne dizaine de minutes.

- Enlever une partie du surnageant à la cuillère, et laisser le centimètre de café restant s’évaporer jusqu’à formation du dépôt de marc.

 

Cet art divinatoire est depuis une vingtaine d’années tombé en désuétude. Il est à noter que le café moulu industriellement de nos jours est beaucoup plus fin que le café moulu mécaniquement. De ceci, il en résulte que les particules de café moulu industriellement sont très uniformes, et très petites, d’où des temps de décantation beaucoup plus longs et des dépôts quasi uniformes rendant impossible une interprétation divinatoire. Les irrégularités de dépôt sur les parois interne sont dues à des traces de détergents, ou à un dépolissage de certains endroits internes de la tasse. Il en résulte que pour faire une « bonne divination » sur un marc de café, il est indispensable de ressortir le bon vieux moulin à café Peugeot de nos grands-mères, et surtout d’avoir des vielles tasses dépolies d’une propreté douteuse.


 

Arts divinatoires divers [610]

 

Cette  liste n’est pas exhaustive :

 


 

CHAPITRE XXIII

Ondes et environnement ou géomancie

La géomancie est la doctrine divinatoire fondée sur la croyance d’effets de pseudo-ondes sur le comportement humain. La géomancie est pratiquée par des géobiologies qui admettent l’influence de pseudo-ondes telluriques qui perturbent l’environnement.

En lithotérapie, et en radionique, certains magnétiseurs considèrent que des pierres ou objets émettent des ondes.

La géomancie comprend en particulier le Feng Shui et la géobiologie.

Le Feng Shui est plutôt une doctrine concernant l’agencement intérieur de la maison selon des règles taoïstes datant de près de 2500ans. Le Feng Shui est surtout un art de décoration intérieure.

La géobiologie régente l’architecture et l’orientation des maisons et immeubles, mais beaucoup de sites commerciaux qui font la confusion entre Feng Shui et géobiologie. Pour les adeptes de la géobiologie, il faut éviter une soi-disant influence d’ondes nocives.

Le Feng shui

Feng Shui vient du chinois feng vent et shui eau. Le Feng Shui est la géobiologie ancestrale de la Chine impériale.

Le Feng Shui est à l’environnement ce que l’acupuncture est au bien-être selon le Maître Nguyen Ngoc-Rao. Le Feng Shui applique ces principes depuis 5000 ans. Selon lui, il doit y avoir corrélation entre l’homme et son habitation, et la disposition des meubles dans un appartement doit se faire de manière à ce que les énergies circulent  harmonieusment.

L’origine ésotérique du Feng Shui remonterait à – 4000 avant JC.

Un empereur aurait vu un cheval avec sur son poitrail un agencement de points noirs et blancs selon les 4 points cardinaux. Or le yin représente l’énergie céleste, le jour et est lié à la couleur blanche, tandis que le yang représente l’énergie terrestre, la nuit et est lié à la couleur noire.

Vers –2200 JC, un empereur chaman aurait interprété les craquelures orientées de la carapace d’une tortue comme des messages célestes.

Il n’y a pas de corps sain sans un lieu sain. Dans l’ancienne Chine, la majorité des superstitions concernait la maison et selon les anciens Chinois, toute chose animée ou inerte possède une énergie propre quantifiée par un nombre de CHI ou QI.

Dès le Veme siècle avant notre ère, les Chinois avaient observé que des échantillons ferreux (magnétique Fe3O4) s’orientaient suivant des directions privilégiées c’est à dire correspondant au champ terrestre.

Pour sélectionner les emplacements et orientations des temples, des tombes et maisons, les taoïstes ont utilisé ce phénomène pour des processus de divination, associés au choix de la disposition des terrains dans le Feng Shui.

Selon les adeptes de cet art millénaire chinois, le Feng Shui est l’optimisation de l’espace, l’acuponcture de l’habitat.

Par ailleurs, il y a une corrélation entre espace et temps *.

Concept du yin yang et des 5 éléments taoïstes et du yi kin (l’astrologie chinoise) :

-Qualité énergétique de l’espace avec des zones propres aux énergies confictuelles liée avec l’activité ;

-observation de la nature et du paysage suivant leur qualité énergétique ;

-il doit y avoir une qualité énergétique du lieu, ex : la tête doit être au Nord même pour l’hémisphère Sud, à l’ouest un objet en métal représente la vertu ;

-l’eau doit être présente, et un aquarium avec des poissons rouges à la porte est le nirvana pour être riche s’il est orienté Sud-Est ;

-une plante verte symbolise l’élément bois ;

-la couleur rouge symbolise l’élément feu ;

-l’agencement des appartements avec les couleurs appropriées pour chaque lieu.

 Le Feng Shui veut dire littéralement « vent et eau ». Il fait partie d'une philosophie chinoise antique de la nature. Le Feng Shui est souvent identifié comme une forme de géomancie, divination par des dispositifs géographiques, mais il s’occupe principalement de la compréhension des rapports entre la nature et nous-mêmes de sorte que nous pourrions vivre en harmonie dans notre environnement. Le Feng shui est lié à la notion très sensible que vivre avec plutôt que contre la nature profite aux humains et à notre environnement. On le lie aussi à la notion également sensible que nos vies sont profondément affectées par nos environnements physiques et émotifs. Si nous nous entourons avec des symboles de mort, de mépris et d’indifférence envers la vie et la nature, avec le bruit et les diverses formes de laideurs, nous nous corromprons dans le processus. Si nous nous entourons avec la beauté, la douceur, la bonté, la sympathie, la musique et les diverses expressions de la douceur de la vie, nous nous anoblissons nous-mêmes, aussi bien que notre environnement. A Hong Kong où les charlatans sont légion, aucun agencement de nouveaux appartements ou d’immeubles ne se fait sans une application des principes du Feng Shui, par exemple la tête d’un lit doit être orientée vers le Nord. Dans cette optique la firme Castorama a eu un site WEB (www.lebonheur.com) pour choisir la bonne orientation des meubles dans un appartement suivant la doctrine Feng Shui.

Le Feng Shui est officiellement interdit en Chine depuis 1949, mais depuis quelques années avec l’annexion de Hongkong, le Feng Shui a repris de l’importance dans l’Asie toute entière, y compris en Chine. D’ailleurs, la secte millénariste FU LUN Dafa utilise ces doctrines. Beaucoup de concepts du Feng Shui ont été repris par le New age et par des sectes écologiques.

Parmi les facteurs environnementaux susceptibles de nuire à notre santé, il faut citer la qualité du sous-sol (présence de failles, de courants d’eau, etc.), la forme des bâtiments (présence des émissions induites par les formes), la nature des matériaux de construction, des revêtements et isolants, les pollutions électromagnétiques dues aux installations électriques défectueuses, aux postes de télévision, aux ordinateurs, aux téléphones portables et leurs stations relais… L’homme passe ainsi de très nombreuses heures par jour dans un environnement souvent malsain que ce soit sur le lieu de travail ou chez lui [611] [612] mais faire l’amalgame suivant est curieux : le Feng Shui n’est pas une science mais un art divinatoire.

Pour beaucoup, c’est un mode de vie qui permet de mieux se sentir dans sa peau, son logement, son lieu de travail. C’est plus un besoin de se rassurer qu’une croyance quelconque qui pousse ces personnes à utiliser cette méthode. Nous rajouterons que si le Feng Shui a certains principes logiques, il a beaucoup de concepts ésotériques liés à des zones prétendues d’influences d’ondes négatives ou positives. Or, il est difficile d’admettre ces zones qui, rationnellement, ne peuvent exister.

La boussole géomantique ou topomantique (LO-PAN) est la référence des instruments pour les adeptes du Feng Shui.

Selon certaines légendes, cette boussole et le compas ont un symbolisme céleste qui serait attribué à l’empereur Fu Hsi (497-569), tandis que l’équerre est un symbole terrestre que l’on attribue à son épouse.

La boussole permet d’appréhender la qualité cosmographique d’un site.

C’est un triple plateau correspondant aux influences du ciel, de la terre et du comportement humain (plateau médian).

 Au centre sont représentés la figure circulaire du TAI KI et les trigrammes du PA KUA octogonal, les hexagrammes du YI KING, les cycles solaires et lunaires etc., les 24 divisions de l’horizon mises en relation avec les trigammatiques, les 5 principaux éléments et les 9 nombres de la grille.

Ceci permet de déterminer les points de pénétration et d’échappement du flux des énergies qui parcourent le site afin d’apporter toutes les corrections nécessaires pour équilibrer l’ensemble.

 Le feng shui énonce que toute construction mobilise une partie du TChi planétaire des lois restructurées selon une grille adaptée à la forme et dont l’énergie est dirigée selon les 5 éléments. La superposition des éléments du LO SHU et des qualités élémentaires permettent de déceler harmonies et antagonismes.

 

La géobiologie

Actuellement, certains sites commerciaux créent la confusion entre Feng Shui, géobiologie et certains principes logiques d’ architecture d’intérieure .

La géobiologie est une adaptation occidentalisée du Feng Shui et date des années 1920.

Les géobiologies admettent qu’un certain nombre de faits inexpliqués et successifs dépendent du lieu avec ses énergies propres et celles de ceux qui s’y implantent. Ceci explique que l’historicité d'un lieu soit plus importante que l’histoire de la personne. Dans cette hypothèse d’inspiration taoïste, il est considéré que le temps est un phénomène cyclique, c’est à dire que certains phénomènes peuvent se reproduire cycliquement.

De ceci, les géobiologues admettent plausible une hypothèse réincarnationiste et non rationnelle.

 Plusieurs géobiologies ont fondé des doctrines sur des réseaux telluriques, nous citerons tout d’ abord en 1920 de Von Pohl.

 La géobiologie occidentale serait née vers 1920 en Bavière avec le baron et médecin Von Pohl. Ce-dernier détecta des zones géopathogènes où les cancers étaient les plus nombreux. Son explication était dues à des ondes telluriques plus intenses sur ces sites géopathogènes. Selon les chercheurs d’eau d'Anne Nosal Jaeger, Von Pohl n’a tenu compte que de ces ondes hypothétiques et non de l’environnement social.

Les géobiologues considèrent en effet qu’il y a un lien entre la santé d’un individu et le lieu où il vit.

Le baron Von Pohl voulait montrer la corrélation en plus grande quantité de cancers dans un quartier de la ville allemande de Vilsbiburg en Bavière. Il établit une carte des cancers et repéra une zone pour lui géopathogène. Son explication était la suivante :  le cancer est lié à la qualité géologique de l’homme et surtout pendant son sommeil s’il est sur zone d’influence tellurique, son corps subit un déséquilibre. Les études de Von Pohl ne furent jamais prises au sérieux, car il ne tenait pas compte de l’âge des malades, de leur travail, de leurs conditions de vie et la Bavière est une terre trop traditionaliste pour prendre au sérieux les élucubrations de certains.

Selon A Jaeger Nozal, cette étude des relations de santé entre la vie et la Terre a recensé un certain nombre de phénomènes qu’elle définit comme perturbation. Ces nuisances altèrent la santé de l‘habitation et la santé des occupants, et peuvent créer un climat pathogène.

Pour les géobiologues, la Chine et l’Inde ont formulé depuis longtemps le lien entre santé et le lieu où ils vivent. Pour eux, la santé et la maladie sont des états dépendant de la qualité d’un lieu, de l’harmonie entre les éléments et la personne.


 

Les réseaux des géobiologues

Schémas des réseaux

Selon Anne Jaeger Nosal[613]* « Pour les géobiologues et les sourciers, ce qu’on appelle réseau, ce sont des lignes électromagnétiques circulant sur toute la surface de la terre.

Lorsqu’un sourcier ou un géobiologue se trouve face à l’une de ces lignes (à condition toutefois qu’il ait entrepris de les chercher), sa baguette réagit comme s’il était face à un mur ; les géobiologies décrivent ces lignes comme des murs invisibles. »

Ces doctrines sont fantaisistes car elles n’ont jamais été observées expérimentalement, et si elles existaient il y aurait de fortes perturbations dans les réceptions radio et télévision.

Près de ces lignes, ces phénomènes n’ont jamais été ni observés ni étudiés par les centres de transmission aérienne, car ces dites lignes électromagnétiques n’existent pas même s’il y a, certes, dans l’atmosphère et la stratosphère des zones peu localisées de perturbation électromagnétique.

Pour la baguette qui réagirait devant ces murs hypothétiques nous renvoyons au chapitre baguette divinatoire.

En 1938, le docteur Peyré qui propose un quadrillage en carrés de 7 à 8 m de côté de rayons telluriques. Dans chaque carré, il y a un mur suivant ce schéma (voir réseau Peyré) . Or, à la même époque Lucien Romani préconise des réseaux de 110 à 150cm.

En 1948, le docteur Hartmann propose un quadrillage en 12 carrés égaux de 250 cm fermés par un mur.

En 1952 un autre médecin allemand, Curry, reprend la doctrine d’Hartmann avec 12 réseaux secondaires entre 20 et 40 cm de côté, répartis dans un réseau.
Selon les sourciers, les cours d’eau souterrains suivent les diagonales des réseaux principaux d’Hartmann ou Curry.

Les perturbations d’origine naturelle sont les failles géologiques, les courants d’eau souterrains, les nappes d’eau souterraine, la grille Hartmann ou « réseau global », la grille Curry ou « réseau diagonal » et les cheminées cosmotelluriques. Il est à noter que seul les géobiologies peuvent détecter ces ondes cosmotelluriques avec des baguettes de sourcier.

Certains géobiologues considèrent que des rayonnements et champs magnétiques peuvent modifier notre comportement. Ceci est vraisemblable dans certains cas, par exemple à proximité de lignes à haute tension (400 000 V) mais pas dans un appartement avec des lignes à 220 V.

La géobiologie est une pseudo science où les raisonnements sont qualitatifs et irrationnels .

Litho-thérapie

C’est une pseudo thérapie sur une influence énergétique que certaines pierres émettraient pour éradiquer des maladies.

Pour certains, ces pierres jouent un rôle de talisman pour chasser les mauvais esprits, mais il faut avoir la foi.

Ceci relève d’une superstition très ancienne. On dit que le roi Charles le chauve (823-877) possédait une patène[614] de 17 cm en serpentine incrustée d’or pour éloigner les maladies.

Dans le feng Shui, on recommande aussi d’avoir certaines pierres comme le sel gemme. pour éloigner les énergies dites négatives .

Dans les médecines ayur-védiques, des pierres sont utilisées pour harmoniser les différents chakras d’un organisme malade. Dans ce cas, la pierre peut jouer un effet de placebo pour rassurer le patient.

Les adeptes de la chromotérapie, associent la couleur d’une pierre avec certains syntones d’une maladie, par exemple une pierre rouge comme le cinabre est employée comme fortifiant.

La plupart des pierres utilisées n’ont pas de propriétés magnétiques, électrostatiques, et sont constituées souvent par un monocristal.

Pour un litho-thérapeute, la litho-thérapie est une technique jeune, empirique qui se cherche et se perfectionne chaque jour…et que la médecine officielle met trop souvent, et sans examen à la trappe.

En effet, rien ne justifie scientifiquement cette doctrine d’alchimiste.

Les pierres utilisées en lithothérapie sont taillées en monocristaux à 6 ou 8 facettes, cela donne de très belles réflexions optiques .

Ces cristaux sont très décoratifs, certains sont des œuvres d’art et ils embelliront votre vitrine, mais ne comptez pas trop sur eux pour chasser vos maladies ou votre stress.


 

 

CHAPITRE XXIV

Les thérapies alternatives occidentales

 

Les biorythmes

A fin du XIXe siècle un ingénieur autrichien Teltscher établisa une doctrine sur les biorythmes, doctrine reprise  vers 1920 un médecin berlinois wilhem Fliness

Selon cette doctrine, l’homme est régit par trois cycles qui démarre à l’instant de la naissance :

 

Ces théories ont  été prises comme excentriques par la communauté scientifique, mais sont encore employés par des entreprises américaines et japonaises de recrutement.

Jean-Bruno Renard a montré qu’aucune étude statistique ne justifie l’existence des « biorythmes » [615], et il est difficile de croire que chacun des cycles correspond à un temps exact de 28 jours à la seconde près pour un cycle émotionnel et qu’il soit identique pour tous les individus sans tenir compte des sexes et des conditions climatiques. 

 Les « biorythmes », théorie farfelue ne doit pas être confondue avec les « rythmes biologiques »  qui eux ont été observés expérimentalement [616].

 

Médecines dites douces ou alternatives et effet placebo

Tout d’abord, rappelons les définitions du placebo et de l’effet placebo selon Jean Jacques Aulas.

Le Placebo est une préparation ayant toutes les apparences d’un traitement ou d’un médicament auquel il manque la substance active et qui peut créer un effet psychologique sur un patient.

Effet Placebo ou illusion thérapeutique [617] [618]

Selon la définition de Pierre Pichot datant de 1961, « l’effet placebo est, lors de l’administration active, la différence entre la modification constatée et celle imputable à l’action pharmacologique de la drogue. ».

Elargie ensuite à toute méthode thérapeutique, elle peut s’exprimer par cette équation selon Jean Jacques Aulas.

Effet placebo = effet thérapeutique global - effet spécifique.

-effet placebo, alias effet non spécifique

-effet thérapeutique global, cliniquement mesurable

-effet spécifique,alias pharmacodynamique

selon JJ Aulas, cette équation démontre l’absolu du pharmacologue clinicien( celui étudie les médicaments chez le malade et chez un animal), à mesurer dans la plupart des cas, l’effet placebo sans utiliser l’aune du placebo ,demeure à notre connaissance, universellement vrai.

L’effet placebo peut être obtenu par des produits placebo ou par des pseudo-thérapies comme le magnétisme animal, le reiki, l’acupuncture etc.

Déjà en 1834, Armand Trousseau, pour se faire une idée sur les vertus thérapeutiques de granules homéopathiques, avait  prescrit à des patients de son service de l’Hôtel Dieu (Paris) des pilules d’amidon ou de mie de pain . Il avait alors constaté une amélioration de l’état de ses patients, ce qui lui fit dire : « De cette première partie de nos expériences , il est permis de conclure que les substances les plus inertes, telle que l’amidon, administrées homéopathiquement, c’est à dire en agissant sur l’imagination des malades, produisent des effets tout aussi énergiques que les médicaments homéopathiques les plus puissants » .

Selon Jean-Jacques Aulas, l’effet placebo est souvent assimilé une croyance, et une persévérance sur une idée.

Homéopathie

Principe de l’homéopathie

L’homéopathie est fondée sur le concept de Hahnemann : « les semblables sont traités par les semblables. »[619]

Selon Peter Fischer, l’homéopathie ne traite pas les maladies, elle traite les malades [620].

 En effet, les homéopathes soignent surtout le malade, et ceci justifie le succès de l’homéopathie car ces homéopathes sont de très bons généralistes. Ils cherchent à mieux comprendre leurs patients en ayant des consultations plus longues et légèrement plus onéreuses. L’ordonnance est d’ordre le plus souvent généraliste avec un ou deux produits homéopathiques (effet Placebo).

La doctrine d’homéopathie au vitalisme pur admet que le corps et le médicament sont doués d’une force dynamique immatérielle.[621] Ces concepts datent de Hahnemann (1755-1843), et depuis la naissance de la microbiologie, ces concepts semblent désuets et absurdes. A l’époque d’Hahnemann, les rapports de dilution ne dépassaient pas le milliardième. A savoir que les dilutions s’effectuent dans des rapports de 10 ou 100.

Dans la codification homéopathique, une dilution dans le rapport de 10 correspond à une unité DH et dans le rapport de 100 à une unité CH dans les échelles hahnemanniennes.

Pour une dilution dans le rapport de 10 6 il faut diluer 3 fois dans le rapport 100 ; soit par exemple 1 litre d’une solution contenant 10-3 mole d’une substance active de masse molaire de 10000g, si on effectue une dilution hadnemannienne à 15CH, le nombre de molécules de la substance serait égal à 6,02 10+20 / 10 30 = 6,10 - 10 molécules.

Dans les échelles hahnemanniennes, 15CH correspond à une dilution de 10 30 (10015 = 1030 ).

Dans 1 litre de la solution mère, on a un millième de mole soit 6,02 10+20 molécules.

6,02 1023 est le nombre de molécules dans une mole ou molécule gramme

Ceci est absurde car toute personne sensée admet que la molécule est la plus petite entité d’un corps.

Si on raisonne en masse, cette solution mère contenant 10-3 mol par litre, cela correspond à 10g/L.

Si on effectue des dilutions à 10-30 avec des volumes de 1 litre à la dernière dilution, il resterait 10 . 10-30 = 10-29 g de la substance, soit beaucoup moins que la masse d’un atome d’hydrogène égale à 1,6 10-24 g.

Des produits homéopathiques à 15CH et jusqu’à 30CH sont courants dans les pharmacies. Dans ces recettes, c’est l’excipient qui est certainement le plus actif car il est à teneur de plusieurs dizaines de pourcent, comme pour le sodium dans l’Homeoptic.

Les produits homéopathiques

En France, ils sont considérés comme des médicaments et certains sont remboursés par la sécurité sociale. En janvier 2004, un décret a limité les remboursements des produits homéopathiques à un taux de remboursement de 35%.

Selon Annette Millet (La Recherche, juin 1998), outre les plantes, l’homéopathie fait appel à environ 1500 substances d’origine minérale (soufre, sel marin…), végétale ( plantes, fleurs...) ou animale ( insectes, coquillages, venin de serpents.. ). On confectionne une souche homéopathique à partir de substances souvent insolubles et qu’on triture au dixième dans une solution hydro-alcoolique d’un polyoside (sucre ou lactose). A partir de cette souche mère, on prépare par dilutions successives et agitation énergique les produits homéopathiques dans un agitateur nommé dynamiseur.

Dans les laboratoires Boiron, la dynamisation ou succusion s’effectue en secouant 150 fois les flacons pendant des périodes de 7,5 secondes.

La dynamisation permet de disperser en fines particules les parties insolubles de la préparation mère. Après les 150 secousses, la solution est reposée, et on prélève un pour cent du mélange en privilégiant le surnageant. La dynamisation est souvent une séparation de phase. Prenez par exemple une émulsion eau, huile, poivre, faites plusieurs dynamisations et à chaque dynamisation laissez décanter quelques minutes, prélevez un pour cent de la solution dans la partie supérieure à chaque dynamisation et vous verrez peut-être que même à CH 8 votre préparation a un goût de poivre et d’huile.

La dynamisation n’est pas une dilution, et les DH, CH ne correspondent à rien si l’on ne définit pas un certain protocole des prélevements après chaque opération de dynamisation..

Il est à noter que pour les produits homéopathiques vétérinaires les laboratoires Boiron vendent des produits à CH 4 et CH 6 !

Au début de l’homéopathie, les produits étaient à CH inférieurs à 6, et nous ne savons pas, vers quelle époque, il y a dérive vers des CH souvent supérieurs à

12.

 

Critique sur la fiche d’un produit homéopatique ; l’homéoptic

 

COMPOSITION

EN SUBSTANCES ACTIVES

 

Euphrasia officinalis … 3 DH … 1,00%

Calendula officinalis … 1 DH … 0,25%

Magnesia carbonica … 5 DH … 0,25%

Pour une dose de 0 ,4 ml.

Excipients :

Chlorure de sodium, eau purifiée.

 

INDICATIONS THĔRAPEUTIQUES

 

Médicament homéopathique

traditionnellement utilisé chez

l’adulte et l’enfant à partir d’un an,

en cas d’irritation ou de gène oculaire

d’origines diverses (effort visuel

soutenu, bain de mer ou de piscine,

fatigue oculaire, atmosphère

enfumée. …)

Collyre en récipient unidose sans

Conservateur.

2 sachets de 5 unidoses.

MODE ET VOIE D’ADMINISTRATION

1 à 2 gouttes dans chaque œil, 2 à 6 fois

par jour.

Cesser le traitement dès la disparition

Des symptômes.

- Ouvrir le sachet.

- Détacher un flacon unidose de la

barrette. Fermer soigneusement le

sachet contenant les autres unidoses

en repliant le côté ouvert.

- Ouvrir l’unidose en tournant l’embout.

Tirer la paupière inférieure vers le

Bas tout en regardant vers le haut et

déposer une goutte de collyre entre

la paupière et le globe oculaire

(dans le cul-de-sac conjonctival).

Ne laisser ni à la portée ni à la vue

des enfants.

Lire attentivement la notice avant

Utilisation.

A conserver à l’abris de la chaleur.

 

Médicament autorisé n°358 751-4

 

Commentaires sur l’Homeoptic

Dans la plupart des produits homéopathiques, les produits actifs ne sont pas ceux qu’on soupçonne, mais comme dans le cas de l’Homeoptic, c’est l’excipient qui est le principe actif. Dans ce collyre, le principe actif est du chlorure de sodium, comme dans tout sérum physiologique, mais ici le pourcentage n’est pas précisé, et certainement proche de 3,5%.

Si nous lisons la notice, nous voyons que les compositions des composants homéopathiques sont quelque peu fantaisistes.

Euphrasia officianaflis 3DH-1%, ceci correspond à un produit dilué 1000 fois (1DH, dilution dans le rapport 10), soit un pourcentage qui ne peut être inférieur ou égal à 0,1%.

Calendrialis Officianaflis 3DH-0,25% idem.

Magnesa Carbonata 5CH-0,25%, c’est un produit correspondant à une dilution de 10 exposant 10 (1CH correspond à une dilution dans le rapport 100, donc la concentration serait inférieure à 0,00000001%).

1/Pourquoi donner le nom latin du carbonate de magnésium ?

2/ Il est aberrant d’ajouter à ce collyre du carbonate de magnésium à ces teneurs homéopathiques quand on sait que le chlorure de sodium ajouté en excipient contient plus de 0,01% de carbonate de magnésium en impureté.

En effet, un chlorure de sodium contient entre 0,01 et 0,001% de carbonate de magnésium. Ceci est aussi ridicule que si dans une préparation culinaire à 10 grammes de gros sel,  vous cherchiez à modifier la saveur en ajoutant un micro-gramme de sel fin pour préparer un plat.

De plus, Boiron donne cette composition fantaisiste pour un volume d’ampoule de 0,4ml. On ne comprend pas, car pour les cinq ampoules, la composition devrait être la même, sauf si on est dans le cas de dilutions supérieures à 10 exposant 22 où l’on pourrait alors avoir une molécule égarée dans un flacon, et rien d’observable dans d’autres flacons. Un pourcentage ne dépend pas du volume du produit, c’est le B à BA que l’on apprend en primaire.    

Ce cas n’est pas unique, la plupart des compositions des potions homéopathiques ne sont pas explicites ,dans la teneur des excipients,  et encore moins concernant leurs impuretés.

 De même, pour l’eau purifiée, le terme est impropre car  pour la préparation des collyres, on emploie de l’eau distillée. Le terme d’eau purifiée appartient au langage alchimique.

Dans le cas de l’HOMEOPATIC, les indications thérapeutiques sont celles d’un collyre ,et faire croire aux vertues homéopathiques pour ce produit est mensonger .

.

Il y a abus de confiance, d’appeler ces produits «  médicaments »  car ils ne respectent pas les règles des normes de  la pharmacopée.

Critiques de l’homéopathie

Comme nous l’avons dit, les produits homéopathiques ne peuvent soigner les malades que par effet placebo.Selon un sondage IFOP Santé magazine de 2004, 39 % des français l’utilisent pour se soigner selon la répartition suivante.

Question 1 : vous arrive t-il de prendre des produits homeopathiques ?

Utilisation très fréquente et sans médicament          10%

Utisation  de temps en temps                                    16%

Utilisation  rarissisme                                               13%

Non utilisation                                                          61%

Question 2 : lorsque vous utiliser des produits homéopathiques, c’est sur l’avis de qui ?

Un médecin homéopathe                                          32%

Un médecin généraliste                                            20%

Sur votre initiative,sans consultation                       15%

Sur le conseil d’amis                                                19%

Sur le conseil d’un pharmacien                                11%

Sans réponse                                                              3%

Question 3 : Selon vous, les produits homéopathiques sont-ils efficaces ?

Enfants                                                                     43%

Personnes agées                                                       15%

Les femmes                                                             14%

Ne se prononcent   pas                                             28%

Question 4 : dans quels cas les produits homéopathiques sont-ils les plus éfficaces ?

Pour les petits maux (rhume , grippe)              35%

En matière de prévention                                 22%

Problèmes psychologiques                               19%

Pour tous les maux                                           16%

Ne se prononcent pas                                         8%

Question 5 : concernant son avenir, que pensez vous de l’homéopathie ?

Sera de plus en plus utilisée                             75%

Sera de moins en  moins utilisée                      13%

Ni plus ni moins                                                 6%

Ne se prononcent pas                                          6%

 

Comme on le voit dans ces sondages, les gens utilisent des produits homéopathiques dont l’effet s’apparente à du placebo, sans savoir à quoi correspond les CH ou DH. Il est à noter que l’ordre des médecins y est réticent malgré une reconnaissance officielle en février 1998.(voir communiqué de l’Académie de Médecine ci après)

Tests de l’illusioniste James Randi et de la Royal Society de Londre en 2002 [622]

 

En 2002, une équipe de scientifiques [623], venant des institutions les plus respectées en Angleterre, sous la direction du vice-président de la « Royal Society » (Académie des Sciences anglaise), le professeur John Enderby, s’est constituée pour vérifier, par une expérience, les allégations de l’homéophatie. John Enderby et James Randi ont surveillé cette expérience. Aucun des expérimentateurs ne savait s’il utilisait des solutions homéopathiques ou de l'eau pure. Le test a été fait en diluant de l'histamine à des concentration très faibles dans de l'eau très pure. Les taux étaient si faibles, que cela équivalait à verser une goutte de l'histamine dans l'océan Atlantique [624].

Et en testant de l'eau avec cette concentration et de l'eau pure, sur des échantillons de sang humains (par le test du double aveugle), puis en comptant les globules rouges (ou cellules sanguines) ayant réagis aux deux « préparations », avec l'aide d'un cytomètre de flux très précis, les résultats obtenus ne s'éloignaient pas de ceux qui seraient obtenus avec le hasard pur.

Au soulagement magicien du Jeames Randi  qui avait offert un million de dollars à qui apporterait la preuve scientifique de l'efficacité de  l'homéopathie  l'expérience a donc été un échec total.


 

 

Communiqué du 29/06/04 de l’Académie de médecine sur l’homéopathie

« [ … ] En ce qui concerne leur nature on sait qu’elles sont produites par une successions de dilutions allant jusqu’à l’échelle centésimale : à ce niveau nos moyens d’investigation ne permettent plus la mise en évidence d’une seule molécule de la substance originelle.

En dépit de cet obstacle majeur, la plupart des produits homéopathiques sont présentés abusivement comme efficaces dans des secteurs variés. Ici il faut souligner qu’ils se placent dans une illégalité totale. En effet, le Code de la santé spécifie qu’un médicament doit présenter un « intérêt thérapeutique » ; et la preuve de cet intérêt doit être fournie par une succession d’essais pharmacologiques et cliniques y compris des comparaisons en double aveugle.

Or tous les médicaments en vente en France s’astreignent à observer cette lourde procédure mais seuls les producteurs de soi-disant médicaments homéopathiques s’en abstiennent résolument. Quelles que soient les mesures que le Ministère jugera devoir prendre, l’Académie de médecine estime qu’il faudra exiger la démonstration d’activité de ces produits comme le font tous les laboratoires diffusant des médicaments en France ; déjà, dans un rapport qu’elle avait voté à l’unanimité en 1987 l’Académie soulignait que les produits homéopathiques devraient être soumis au droit commun qui régit l’industrie pharmaceutique.

En même temps, il est inadmissible de tolérer que ces produits fassent état d’indications très vagues ou très générales sous la formule fréquemment employée de « médicament homéopathique traditionnellement indiqué dans….. » avec des indications du type « troubles digestifs ».

Dans ces conditions, le remboursement de ces produits par la Sécurité sociale apparaît aberrant à une période où, pour des raisons économiques, on dérembourse de nombreux médicaments classiques pour insuffisance (plus ou moins démontrée) du service médical rendu. [ …]. ».

L’Académie, saisie dans sa séance du mardi 29 juin 2004, a adopté le texte de ce communiqué (2 voix contre, quatre abstentions).


 

 

Médecines alternatives diverses

L’ostéopathie 

L’ostéopathie n’est pas une science nouvelle, elle fut pratiquée par l’homme depuis la nuit des temps par des guérisseurs et des rebouteux.

L’ostéopathie s’appuie sur trois grands principes :

1) L’unité de fonction du corps humain : l’être humain est un tout et donc toute perturbation se produisant dans une région déterminée du corps pourra se manifester dans une autre région du corps. De même, tout accident dans une quelconque région du corps aura une répercussion dans la totalité du corps, jusque là,  rien à dire.

2) L’auto guérison : le corps possède par lui-même les moyens de surmonter la maladie. Ce principe n’est malheureusement pas toujours vérifié.

3) L’interdépendance structure-fonction et fonction-structure : toute perturbation d’une articulation par exemple se répercutera sur son fonctionnement et toute immobilisation d’une articulation va raidir l’articulation et les tissus péri-articulaires. Ce principe est une lapalissade.

On utilise les manipulations vertébrales qui doivent être réalisées par un médecin rhumatologue entraîné et connaissant bien la pratique de la kinésithérapie.

Certains kinésithérapeutes la pratiquent  avec succès, mais il faut se méfier de certains dont les pratiques de guérisseurs sont parfois dangereuses.

Chiropractie ou chiropraxie

La chiropraxie est basée sur le fait scientifique suivant : le système nerveux contrôle le fonctionnement de chaque cellule, tissu, organe et système de l’organisme. Le système nerveux est composé du cerveau, de la moelle épinière et de millions de nerfs.

Il ne faut pas confondre chiropractie et ostéopathie. On considère que les chiropracteurs utilisent des manipulations en force dont certaines peuvent se révéler dangereuses. La chiropractie est rarement pratiquée par les médecins.

L’ajustement chiropratique est une correction articulaire spécifiquement douce et précise qui rétablit l’équilibre nerveux et le fonctionnement normal des articulations vertébrales, du bassin et des muscles.

La méthode osthéopathique consiste en des massages ou des tapotements sur la colonne vertébrale. Comme la chiropractie, mal pratiquée, elle peut conduire à des accidents.

Le Chiropracteur est le praticien de la chiropractie.

Une loi française du 4 mars 2002 associe les chiropracteurs aux ostéopathes.

Les chiropracteurs sont les héritiers des rebouteux de nos campagnes. Actuellement les chiropracteurs ont une formation de six ans, et aux USA où ils sont très nombreux, ils ont le titre de « Doctoral ».

Même s’ils appartiennent à la même famille que les ostéopathes, les chiropracteurs s’en défendent sans pour autant les critiquer.

« On ne fait pas la même chose, et nos études sont plus poussées que les ostéopathes. »

Aux U.S.A., pour avoir le droit d’exercer le métier de chiropracteur, il faut avoir l’équivalent d’un Deug de sciences français suivi d’un tronc commun de deux année de médecine, puis faire deux années de spécialisation en chiropraxie.

En France, même si la loi du 4 mars 2002 les reconnaît officiellement, les chiropracteurs sont classés dans les annuaires téléphoniques sous la rubrique « soins hors d’un cadre réglementé ».

La méthode Meizière

Selon Françoise Mézières, pour lutter contre une douleur, le corps doit  adopter des postures antalgiques.

En maintenant contracté certains muscles, une fois la douleur initiale disparue, la contracture musculaire peut persister et devenir néfaste.

C'est sur ce principe que Françoise Mézières a élaboré une technique d'étirement long et régulier des muscles pour leur faire retrouver leur longueur initiale.

Ces étirements par traction sont facilités par une respiration profonde, diaphragmatique. Cette méthode est inspirée du QI Gong et du yoga.

Les Mézièristes sont le plus souvent kinésithérapeutes de formation, mais c’est aussi le domaine des nouveaux rebouteux .

Cette méthode est souvent préconisée quand on a une fragilité du  dos, quand celui-ci soufre à l'occasion de nombreux actes de la vie quotidienne (lever des charges, marcher, s'asseoir, dormir, etc. …) ;

Dans ces cas, les « mezièristes » vous programment alors des séances d'entretien du dos pratiquée matin et soir à l'aide souvent de la table « Sipho ». La table Sipho comporte une tablette munie d’une sellerie placée au sommet d’un espalier comportant deux repose-pieds réglable en hauteur. A l'aide des repose-pieds, le patient s'installe à plat-ventre sur la table, les bras ballants et la tête légèrement fléchie. D’après les patients, on ressent un relâchement total de la musculature dorsale et une sédation immédiate des douleurs. Ces exercices sont accompagnés de relaxation et de respiration abdominale. Les programmes de gymnastique durent généralement  5 à 10 minutes.

Des mises en garde doivent être émises sur la méthode : en effet, les lombalgiques, surtout des personnes obèses ou lourdes, cèdent trop souvent suite à une suspension avec ses bras, à une barre ou un espalier. Cette posture fait basculer le bassin, ce qui a pour effet d'augmenter la cambrure et donc de déclencher une douleur entraînant une contracture douloureuse.

 

La Mésothérapie

Méthode allopathique fondée en 1952 par le Docteur Michel Pistor, elle utilise les mêmes produits médicamenteux que la médecine classique mais ceux-ci sont injectés par micro perfusions lentes. Les doses injectées sont très faibles mais quantifiables, contrairement à l’homéopathie. La mésothérapie ne tient pas compte des méridiens comme l’acuponcture.

Selon les mésothérapeutes, la mésothérapie permet d’avoir des résultats dans le traitement des allergies, migraines, arthroses..

La mésothérapie est employée de plus en plus en chirugie esthéthique, mais dans beaucoup de cas on a observé des effets secondaires sur les parties du corps traité, heureusement ces effets disparaisent souvent au bout de quelques semaines..

En France, celle-ci fait maintenant partie de la classification commune des actes médicaux mais elle n'est pas encore tarifée. Elle est remboursée par la Sécurité Sociale sur la base d'une consultation dans le domaine de la douleur mais elle n'est pas remboursée dans le domaine de la chirurgie esthétique.

Cependant de nombreuses précautions sont prises pour éviter toute infection virale (port de gants et utilisation de matériel à usage unique stérile).

 

La méthode est enseignée dans plusieurs CHU, et comme l’homéopathie n’est pas considérée comme une spécialité officielle pour un médecin.

 

Urinothérapie [625] [626]

Cette pseudo-thérapie très controversée est remise au goût du jour par certains partisans des médecines naturelles. La posologie est simple et non onéreuse : il s’agit de boire un bol de sa propre urine par jour. Les adeptes de cette pratique affirment que l’urine ne contient pas de bactéries mais des anticorps dans le cas d’une alimentation saine. Selon ces curistes, l’urinothérapie permet un pouvoir de guérison et de rajeunissement de l’organisme.

Lors d’un séminaire à Shenyang (Nord-Est de la Chine) en 2001, il a été révélé que près de 3 millions de chinois pratiquaient ces cures.

En fin février 2005, dans l’Etat Indien de Goa, la conférence organisée par le chapitre indien de la Water of Life Foundation a rassemblé, pendant trois jours, les principaux adeptes mondiaux de cette thérapie cinq fois millénaires mais considérée comme tabou dans la plupart des pays, puisqu’elle implique de boire sa propre urine. « J’ai longtemps pensé que c’était une pratique étrange » a déclaré l’ex-amiral L. Ramdas, ancien chef de la marine indienne, « mais elle me donne, à moi et à mon épouse, une superbe énergie et de l’endurance. » Les participants ont rendu un hommage à l’ancien premier ministre indien Morarji Desai qui a étonné le monde quand il a révélé qu’il buvait tous les jours un verre de sa propre urine. Il est mort, en 2004, à l’âge de 99 ans. Les médecins qui recommandent l’urinothérapie disent que l’urine contient des hormones, des enzymes, des vitamines et des minéraux qui peuvent conduire à la guérison pour de nombreuses maladies, des maladies de cœur et jusqu’au cancer. D’autres médecins réfutent ces dires.

L’urine-thérapie a été promue dans des anciens écrits hindous et même par l’Ancien Testament [Rois II 8.27 / Isaï 36.12]. Le britannique J.W. Amstrong a écrit un livre en 1944 dans lequel il déclare s’être guéri de la tuberculose en six semaines grâce à l’urine-thérapie. La thérapie implique des règles diététiques et elle n’est pas indiquée en cas de prise de médicaments. Des médecins ont déclaré que la thérapie pourrait aider des gens à soulager des symptômes du sida. Mais selon le docteur Bertrand « si l’absorption de sa propre urine peut s’avérer exceptionnellement salvatrice lors d’un naufrage ou d’une expédition malheureuse, elle est davantage le miroir de sa propre santé qu’une médication bénéfique. On ne s’alimente pas de déchets », Skeptikal dictionary.

Médecine holistique

La médecine holostique est un fourre-tout de médecines alternatives. Cette médecine n’a bien sûr aucune validation par les autorités médicales. Elle souvent prônée par la presse féminine. Cette doctrine discrédite la médecine officielle en disant aux gens que la médecine officielle ne guérit pas de telles maladie et qu’il faut donc essayer la médecine holostique.

Dans cette doctrine, on retrouve en particulier les principes de la M.T.C. et de la médecine ayuvédique : 

« C'est la médecine de l'homme considérée dans sa globalité. Elle est à l’opposé d’une vision trop mécanique de l'homme qui réduit celui-ci à un ensemble d'organes juxtaposés tel un véhicule automobile ».

Dans sa conception holistique de la médecine, la maladie affecte l'être tout entier et pas uniquement son corps ou une partie de celui-ci. Elle prend donc en considération cette affectation sur le plan de l'esprit également. Il est donc difficile d'espérer une guérison définitive si l'on focalise l'orientation thérapeutique sur un organe tout en ignorant l'organisme dont il fait partie. La médecine holistique utilise dès lors différentes techniques non agressives et respectueuses de l'être dans sa globalité. Elles sont souvent complémentaires

et sont regroupées sous le vocable « Médecines douces ou naturelles ». Elles comprennent les techniques d'herboristerie, médecine des plantes ou autrement la phytothérapie, l'aromathérapie ou l'homéopathie qui, elle a une subdivision, l'organothérapie.  Dans le registre des pratiques énergétiques, citons l'acupuncture, le magnétisme, le reiki, le JIN SHIN JIUTSU, le shiatsu, la moxibustion, les massages, la bioénergie, et la liste n'est pas exhaustive. Il y a  également l'oligothérapie qui est très efficace. Pensons aussi à la naturopathie, la naturothérapie, la diététique, la macrobiotique. La guérison spirituelle prend aussi une grande place dans cet aspect de la santé, elle est très développée chez nos voisins Britanniques ainsi qu'aux Etats - Unis. Et enfin n'oublions pas la santé de la maison, par la géobiologie, son harmonie intérieure et extérieure par le Feng Shui [627].

Aromathérapie aux huiles essentielles

Olfactothérapie

L’olfactothérapie ou doctrine thérapeutique par les odeurs peut s’expliquer dans le cas de certaines inhalations d’odeurs de plantes ou d’extraits de plantes comme le camphre. L’olfactothérapie a des propriétés curatives très limitées et souvent le côté enivrant des vapeurs ou des odeurs joue un rôle de placebo.

Les praticiens de cette pseudo thérapie sont des poètes ésotériques, l’un d’eux écrit :

« De la nature vibratoire de l’homme, en passant par celle des odeurs l’homme résonne.

Les odeurs colorent l’énergie de l’air, comme les couleurs la lumière. Les odeurs de certaines huiles essentielles sont reliées  par leur fréquence particulière aux plexus majeurs.

Le ressenti olfactif, agréable ou non, indique si l’odeur et le plexus associé résonnent plus ou moins harmonieusement (site Sourya).

Ce charabia assimile une fréquence à chaque odeur, ce qui est irrationnel. Il ne faut pas confondre pour une fréquence pour une molécule correspondant à un phénomène d’absorption pour une onde donnée d’une hypothétique fréquence d’émission.

L’iridologie [628] [629] [630]

Il s'agit d'une technique uniquement diagnostique ou du moins qui se prétend comme telle. Elle consiste en la pratique de "l'iridoscopie", ce qui veut dire en langage profane : examen de la structure et des pigmentations du segment antérieur de l'oeil, l'iris. s'appuyant sur le père de la médecine, Hippocrate et son "Tels sont les yeux, tel est le corps", les physionomistes avaient déjà remarqué que l'oeil variait dans son expression et sa pupille, et reflétait des signes de troubles. Le père de l'iridologie moderne reste Ignaz Von Peczely, Hongrois né en 1826 qui, en soignant une chouette victime d'une fracture de patte, remarqua une tache dans l'iris de l'animal et théorisa sur le rapport de la fracture et de la marque irienne. Les fondements de l'iridologie étaient posés avec toute la cartographie de l'iris. "Découverte dans le domaine de la thérapeutique et du naturisme. Introduction à l'étude du diagnostique par les yeux" fut son premier ouvrage publié en 1880, et qui lui servit de tremplin pour propager sa doctrine. L’iridologie consiste à examiner l’iris au moyen d’une lampe à fente comparable à celle qu’utilisent les ophtalmologistes et à repérer l’emplacement d’une anomalie (tache, granulation, ombre…) car c’est lui qui indique l’organe atteint .La topographie adoptée par Peczely et remaniée par ses disciples s’inspire du cadran solaire. L’iris est représenté virtuellement en 12 secteurs égaux. Selon Peczely, ces douze zones correspondent en gros à douze parties du corps (ce qui fait un rapprochement entre les 12 signes zodiacaux et les diverses parties du corps). Pour les iridologues, il existerait une cartographie irienne où à chaque organe correspondrait une plage réflexe. Selon les iridologues, l'analyse de l'iris, en direct ou même par photographie, permet de définir notre constitution et notre hérédité fondamentale. Ceci est un charlatanisme certain même si l'iridologie fait reposer son efficacité ou son enseignement sur l'argument d'autorité que représente souvent sa tradition "multi-millénaire" dans le domaine des paramédecines. De cette observation, les iridologues ont cherché une correspondance illusoire entre le corps humain divisé en douze parties arbitraires et les douze signes de la zone zodiacale.Néanmoins l’observation de l’iris chez les drogués correspond à une dilatation importante de l’iris. Pour un ophtalmologiste, le docteur Ponse, «  il est vrai que l’état de nos yeux peut diagnostiquer des maladies, par exemple, un changement de pigmentation de l’iris peut être causé par un diabète. Comme toute autre partie du corps humain, l’iris peut être le siège d’une inflammation causée par une infection générale ou une intoxication. Mais les localisations qui feraient correspondre telle région de l’iris aux reins, aux vertèbres, aux organes génitaux, ne correspondent à rien. »


CHAPITRE XXV

Les médecines traditionnelles de l’Orient

et de l’Extrême-orient

 

 

La médecine traditionnelle chinoise

La médecine traditionnelle chinoise est fortement imprégnée de la pensée taoïste. Le terme taoïste ne vient pas, comme le confucianisme, d’un père fondateur mais d’un principe de vie que se fixèrent ses adeptes pour atteindre le Tao (la voie).

Le taoïsme est un mélange unique de religion et de philosophie qui intègre en outre des éléments de magie et des pseudo-sciences basées sur le yin et le yang.

Le taoïsme a deux origines, la première remonte aux philosophes combattants ( vers – 300JC ), ceux-ci considéraient que la société humaine ne pouvait être organisée avec réussite qu’avec une connaissance très approfondie de la vie.

La seconde origine du taoïsme se trouve du côté des magiciens et des chamans. Le chamanisme était une religion qui vénérait un ensemble de divinités secondaires (surtout hindouistes). Elle pensait que les prêtres, grâce à des phénomènes de transe rituelle, d’extase pouvaient contrôler les esprits et soigner les maladies du corps et de l’esprit.

Dès – 400 avant notre ère, le taoïsme a fait fleurir en Chine un grand nombre de superstitions basées sur les éléments vitaux ( l’eau, le feu, le bois, le métal, et la Terre ) et les deux forces le yin et le yang.

Dans ces éléments, le feu représente la chaleur, le bois les os, et  l’eau le sang,

Le yin et le yang symbolisent des forces vitales, complémentaires et opposées (voir chapitre « Toa Te Quin »).

Le yin représente les organes, i.e la partie supérieure du corps humain, tandis que le yang représente la partie inférieure du corps centrée sur les organes moteur avec les bras.

La médecine traditionnelle comme l’alchimie supposent que le yang, lorsqu’il agit sur le yin, génère la  production de plusieurs des cinq éléments.

La M.T.C. s’appuie sur une tradition orale et sur plusieurs milliers d’ ouvrages chinois dont un grand nombre ont été traduit en plusieurs langues.

Le QI est le souffle vital qui circulerait en l’être humain, au travers des 12 méridiens principaux. La maladie résulterait donc d’un déséquilibre énergétique entre le yin et le yang.

Selon un rapport de mai 2002 de l’OMS, un français sur deux a eu recours à une thérapie dérivée de M.T.C..  Pour les Belges le rapport est de 40%, pour les Américains de 42% et enfin pour les Canadiens de 70%.

Pour les sceptiques, il est difficile de comprendre certains résultats spectaculaires où la pharmacopée occidentale est impuissante. Dans beaucoup de cas, il y a selon eux un effet subjectif. Par exemple, pour des migraines.

 Et selon le professeur Gérard Salem, Directeur de la fondation Ling à Lausanne où sont étudiées les convergences des différentes thérapies comme la M.T.C., leur comportement est entièrement psychosomatique, leur vision du corps-microcosme, réseau d’énergie branché sur le macrocosme à travers les méridiens, anticipe nos plus récentes conceptions écosystémiques de l’organisme. Il y a donc souvent un effet placebo.

Comme les homéopathes, les thérapeutes de M.D.C. rassurent leur patient en lui posant beaucoup de questions.

Depuis une vingtaine d’années, la  M.T.C. connaît un regain spectaculaire.

En 1929 Tchang Kai Chek avait banni beaucoup de thérapies ancestrales chinoises, comme l’acupuncture et l’usage de certaines plantes. En 1949, Mao Tse Tong confirme ces bannissements, mais en 1954, après la rupture avec l’U.R.S.S., la Chine se trouvant en pénurie de médecins, et pour éviter un désastre de santé publique, le grand timonier indique que la Chine doit compter sur ses propres forces, et on forme à la hâte des millions de médecins aux pieds nus qui réhabilitent la M.T.C. qui sommeillait au cœur du peuple.

Lors d’un séjour à Pékin (BEIJING), nous avons visité le centre officiel de médecine traditionnelle chinoise, dont les coordonnées sont les suivantes : Anthem Health Care Consultation Centre, Anshan Li Beijing China. 100029, Tel: 0086- 10-64431919, Fax: 0086- 10-64441599,

Ce centre fait des recherches sur des produits de phytothérapie. En 2002, chacun de ces produits était vendu 400 yuans soit environ 60 euros pour une dose mensuelle.

Sur les murs de ce centre sont inscrites des dizaines de lettres vantant les vertus de ces produits. Les origines de ces lettres proviennent surtout de cliniques privées américaines et australiennes mais aussi de groupes douteux adeptes des médecines alternatives. Le lobbying de ces cliniques et l’influence des médecines alternatives permettent que l’enseignement de la médecine traditionnelle se poursuive encore aujourd’hui.

Dans les campagnes chinoises, l’équipement sanitaire est très rudimentaire, et les médecins traditionalistes jouent un rôle placebo. Néanmoins, lorsque la médecine traditionnelle ne peut jouer son rôle, la médecine occidentale intervient en envoyant les malades dans des hôpitaux aux équipements moins sommaires.

En Chine, les études médicales se font en 6 ans. Les quatre premières années sont consacrées à la médecine occidentale et arrivés en cinquième et sixième années, les étudiants ont le choix de se spécialiser en médecine occidentale ou en médecine traditionnelle. En 2004, 10 à 15 % des étudiants choisissent la médecine traditionnelle. Ces six ans de scolarité sont entrecoupés de 3 à 4 périodes militaires de plusieurs mois et à la fin de leurs études, ces étudiants en médecine sont contraints de rester dans l’armée pendant une année supplémentaire. Ils exercent alors en tant que médecin militaire. Il faut savoir que la durée du service national est de trois ans pour les garçons et de deux ans pour les filles [631].

Lors de notre séjour, nous avons eu droit à une consultation privée dans un « cabinet » de médecine traditionnelle chinoise. La consultation aura duré 15 minutes. Le rapport au patient est très pudique :  les questions sur votre état de santé sont celles que vous posent généralement les homéopathes. Le médecin vous regarde fixement pour vérifier l’irisation de votre pupille, mesure le pouls pour chaque main et ensuite de manière conjointe.

Ce médecin nous a expliqué la validité des méridiens, base de l’acupuncture, de la réflexologie, de l’auricupuncture, et de la digipuncture.


 

Documentation du centre AN ZHEN de la médecine traditionnelle chinoise

Le Centre de consultation et de protection de la santé An Zhen à Beijing, relevant de l'Université de médecine Shou Du (Pekin), a pour but de faire valoir la médecine traditionnelle chinoise et sa pharmacopée et d'apporter le bonheur à l'humanité. A cet effet, on y donne des soins médicaux, on fait des exposés sur cette médecine pour présenter la médecine et la pharmacopée traditionnelles chinoises à de nombreux visiteurs étrangers et ainsi de les promouvoir dans les autres pays du monde.Vieilles de 3700 ans, la médecine chinoise et sa pharmacopée, joyaux de la culture chinoise ancienne, accumulent une expérience riche dans la lutte contre la nature et apportent ainsi une contribution énorme au maintien de la santé des Chinois.

Elles jouissent d'une efficacité remarquable qui suscite de jour en jour un intérêt mondial. Précisons d'abord qu'elles peuvent augmenter l'immunité et la résistance de l'organisme contre la maladie, ce qui permet à l'homme d'avoir une meilleure santé et de lutter contre le vieillissement. C'est d'ailleurs ce que tout le monde recherche d'autant plus que les conditions de vie se sont améliorées. En outre, cette médecine est très efficace pour guérir certaines maladies chroniques ou complexes comme par exemple le rhumatisme, les arthroses, l'hypertension, le diabète, la cataracte, etc. Cherchant toujours à traiter la maladie à partir de la cause originelle du mal, il en résulte que l'on réussit à guérir des patients avec des médicaments chinois alors que les médicaments de la médecine occidentale s'avéraient inefficaces. Enfin, les substances médicamenteuses utilisées proviennent de plantes naturelles selon les prescriptions rédigées par des experts, ainsi elles ne provoquent aucun effet secondaire.

 « En raison des difficultés pour cueillir les plantes médicinales qui poussent dans la haute montagne, dans la forêt profonde ou au Tibet, et des technologies complexes pour les traiter, les médicaments chinois deviennent précieux et coûteux. Ce sont des médicaments naturels, sûrs et efficaces, composés uniquement de plantes, en collaboration avec la pharmacie Tong Ren Tang. Cette dernière jouit d'un renom à l'intérieur comme à l'extérieur du pays pour ses "prescriptions originales, excellentes substances utilisées, technologie avancée, et ses effets remarquables". A l'aide des sciences et technologies modernes,  le Centre réalise sans cesse des inventions tout en liant la théorie avec la pratique et de respecter l'expérience acquise sans s'enliser dans les ornières de la routine.Le Centre peut offrir à ceux qui s'intéressent à cette médecine divers services : conférence, diagnostic et soins médicaux. Pour développer la médecine et la pharmacopée traditionnelles chinoises, le Centre a exploité une série de pour eur faire découvrir la richesse de cette médecine et partager avec eux les fruits de nos recherches qui seront utiles à leur santé. Nous sommes persuadés qu'avec les efforts que nous déployons dans ce domaine, la médecine traditionnelle chinoise et sa pharmacopée deviendront le point d'attention du milieu médical du monde entier. »

Liste des principaux remèdes Centre de consultation et de protection de la santé An Zhen à Beijing, de l'Université de médecine Shou Du (Pekin) :

Posologie : 2 fois par jour, 10 / 15 granules à la fois, avant/après le petit-déjeuner et le dîner[632]

1.Hen Rong Zhuang Yang Wan : Fonction : fortifier les reins, aider le yang,  renforcer l'énergie vitale et la constitution physique.

-Indications : fatigue, manque d'énergie, accompagnés de vertige, bourdonnement, sifflement d'oreilles, surdité, chute de cheveux, douleur lombaire, faiblesse aux genoux, diminution d'immunité, palpitations, polyurie, troubles de la mémoire, sommeil agité accompagné de rêves, diminution du désir sexuel, impuissance, éjaculation prématurée et d'autres symptômes liés à l'activité sexuelle

2. JI Jin Zhuang Gu Wan : Fonction : activer la circulation du sang et soulager la douleur, fortifier les reins et renforcer les os.

-Indications : maladies des vertèbres cervicales, dorsale, lombaire, sciatique, ménisque, fracture, entorse, blessure des os ou des muscles, douleur articulaire ou musculaire, nécrose du fémur, ostéoporose et prolifération osseuse comme par exemple douleur ou engourdissement du cou, du dos, des genoux ou des muscles.

3. Du Yi Gan Wan ; Fonction : extirper la chaleur interne, désintoxiquer, soulager le foie et renforcer la rate.

-Indications : soulager le foie, apaiser la nervosité, désintoxiquer, activer la circulation sanguine et calmer la douleur. Neutraliser la bouche sèche ou amère, la mauvaise humeur, l'angoisse; faire disparaître la graisse accumulée au foie à cause du mauvais métabolisme, faire perdre du poids pour protéger le cœur, neutraliser les toxines de l'alcool et du tabac, etc….

5. Bi Yan Tong Wan : Fonction : dissiper la chaleur excessive des poumons, soulager le foie, réduire l'inflammation et dissiper les allergies.

-Indications : rhinite aiguë ou chronique, sinusite chronique, accompagnées de maux de tête, obstruction nasale, morve, éternuement, vertige, migraine, maux de tête et fatigue dus à la crampe des vaisseaux cérébraux, rhinite allergique au pollen accompagnée de migraine, asthme allergique.

8. Jiang Ya Xiao Zhi Wan : Fonction : dissiper la chaleur interne du foie, fortifier le yin et diminuer le yang.-Indications : fluidifier le sang, faire baisser l'hypertension, hyperlipémie et le choles accompagnés de vertige, maux de tête, vue trouble, contrôler l'évolution de l'artériosclérose,  la complication de l'hypertension.

9. Qu Shi Juan Bi Wan : Fonction : déboucher les méridiens, activer la circulation sanguine,  calmer la douleur.-Indications : arthroses, arthrite, polyarthrite, goutte, rhumatisme etc …..

10. Zi Shen Shi Wei Wan : Fonction : renforcer les reins, fortifier le yin, faire pousser les cheveux, remédier aux troubles de mémoire.-Indications : courbature dans les reins et aux genoux, chute de cheveux, bourdonnement ou sifflement d'oreilles, surdité, amnésie, polyurie, perte séminale, ménorragie etc …….……….

Concepts de la médecine Amshi ou Tibétaine

Depuis quelques années, devant les succès médiatiques apportés par le Dalai Lama, plusieurs « thérapeutes » de groupes plus ou moins sectaires se sont investis dans l’enseignement et la pratique de la médecine tibétaine.  Procédons à quelque rappels sur l’art Médical Tibétain.

Il est basé sur le concept bouddhique de l'unicité holistique corps-parole-esprit, où le malade est considéré dans sa globalité de corps et de son « âme spirituelle », au sein des influences du cosmos, et soumis à la loi du karma liant les causes et les effets. Cette médecine se concentre sur la stabilisation, à la fois de l’esprit divin et du corps. Dans le bouddhisme, il est dit que la cause première de toutes nos souffrances provient de l’ignorance qui obscurcit notre la compréhension de la Loi de Causalité (du karma) et de la réalité des phénomènes (lois de l’impermance …). L’ignorance serait la cause première d’une perception erronée et des dysharmonies qui conduiraient aux maladies. Ils y aurait des maladies provenant de cette ignorance de la « réalité » (de « ce qui est »), et les maladies karmiques produites par des actions négatives dans les vies antérieures.

Le malade ne pourrait se sortir de son état de souffrance et de maladie, que si, avec l'aide éventuelles des bouddhas (divinités de l’Au-delà), il se transforme en œuvrant pour le bien des êtres. Par-dessus tout, ce qui est bénéfique au malade, serait le soin inconditionnel apporté par le thérapeute dans un esprit de compassion et d'Amour, bien plus que le médicament lui-même. Une personne d’un grand développement  spirituel pourrait spontanément guérir autrui et de transmettre les enseignements de la médecine  [633].

D’après le centre bouddhiste tibétain français [634], l’attachement (aux biens matériels etc. …), la haine et l’obscurcissement (l’ignorance) vont engendrer trois « humeurs », l’énergie du vent (rLung), l’énergie de la bile (mKhris-pa) et l’énergie de la flegme (Bad-Kan), trois troubles respectifs de l’homme. Selon cette médecine, le corps est en bonne santé si ces trois « humeurs », présentes dans chaque être humain et responsables de toutes les activités fonctionnelles et biologiques du corps, sont en équilibre. Pour éviter ce déséquilibre, il faut 1) avoir un régime sain, 2) Un comportement (moral) approprié (en évitant la faim, l’insomnie, l’excès en aliments, dans les activités physiques et cérébrales …), 3) tenir compte des variation saisonnières (changer de vêtements et d’alimentation selon les saisons …) et 4) d’autres. influences nuisibles (telles l’influence d’esprits malveillants invisibles).

 

La méthode millénaire des « Docteurs tibétains » est toujours la même : vérification de l’état de la langue et des urines, palpation de ses mains des divers endroits du corps et points vitaux, prise du pouls, large éventail de questions posés aux patients concernant la manifestation des signes et des symptômes. Ils prescrivent ensuite des médicaments, en général à base de plantes ou de minéraux _ sous forme de décoctions, de poudres, puis de pilules, pris par voie orale, toujours graduellement du plus faible au plus fort, en évitant d’accabler le patient de médicaments trop puissants. En conséquence, l’efficacité du traitement n’est pas immédiate. Le traitement comprend les médicaments, un régime, un changement d’attitude et quelques techniques thérapeutiques, voire des rituels spéciaux (puja ou  rituel de purification), en cas de détection par le médecins d’esprits malveillants. Les thérapies douces sont : les massages, les applications externes chaudes ou froides, l’hydrothérapie, la vapeur, les bains chauds d’eau de source, etc... Les autres thérapies comme les ventouses faites de cupules en cuivre, l’acupuncture avec des aiguilles d’or, la moxibustion [635] et la saignée.

Cette médecine n’encourage pas la chirurgie et doit, selon elle, rester une exception.

 

Cette médecine ancestrale, qui nie tout progrès de la médecine, ne tient pas compte un grand nombre de principes de la médecine moderne, dont les connaissances  actuelles en biologie et de biochimie. Elle se base sur la médecine des humeurs réfutée scientifiquement depuis longtemps en occident.

Nous trouvons étonnant que cette médecine soit diffusée en France [636], sans aucune mise en garde. Car toute vraie médecine devrait s’appuyer sur des principes universels connus, prouvés scientifiquement, qu’aucun médecin Amshi ou autre ne devrait ignorer. Notons que cette médecine est cautionnée par des personnalités aussi respectables que Mathieu Ricard, ancien chercheur en biologie de l’Institut Pasteur et Docteur es sciences.

Même si cette médecine peut ou pourrait soigner empiriquement certains maux, nous doutons qu’elle puisse soigner, par exemple, des cancers.


 

Médecines alternatives dérivées de la médecine traditionnelle chinoise

Acupuncture ou acuponcture

L’acuponcture est une méthode traditionnelle chinoise datant de plus de 4000ans , elle était tombée dans l’oubli au cours du 20eme siècle. Par anticapitalisme, la révolution chinoise a réintroduit cette thérapeutique peu coûteuse, et rassurante pour les Chinois.

L’acuponcture est une technique médicale traditionnelle chinoise permettant de manipuler le chi (ou qi) de façon à équilibrer les forces opposées du Yin et du Yang. Le chi présente une présumée « énergie » imprégnant toutes choses, et qui circulerait dans le corps en suivant 14 tracés principaux appelés méridiens. Quand le Yin et le Yang sont en harmonie, le chi circule librement et on est en bonne santé.

Les maladies résulteraient d’obstructions du chi le long de ces méridiens. L’acuponcture se pratique en insérant des aiguilles en certains points particuliers du corps pour restaurer l’équilibre entre le yin et le yang. Ces aiguilles sont en métal, de quelques centimètres de longueurs et ont des pointes effilées de 0,5 à 2 mm. Une fois appliquée sur quelques mm, les aiguilles sont parfois tournées sur elles-mêmes, chauffées ou en encore stimulées par un faible courant électrique.

L’acuponcture repose sur le postulat qu’existe sur tout le corps un réseau de méridiens qui sont des trajets préférentiels des souffles vitaux d’un individu. Ce réseau assure l’unification de l’ensemble de l’être humain et permet la régularisation de son fonctionnement [637].

Selon l’acupuncteur et homéopathe Jacques Boulet [638] :

« ces méridiens comportent des points vitaux qui favoriseraient la circulation des souffles.En médecine chinoise, le foie est le général qui régit le corps et le mental de l’individu. La vésicule biliaire le juge qui  tranche les décisions, le rein l’initiateur du passage à l’acte. Une contrariété peut bloquer l ’énergie du foie (le Q, est l’énergie qui circule par les méridiens et irrigue les organes sera affecté). Le travail de l’acuponcteur consiste alors au moyen d’aiguilles insérées sur la zone douloureuse où à l’extrémité du méridien concerné à libérer la stagnation de l’énergie et du sang. Il calme ainsi la douleur tout en s’attaquant à la cause ».

Si en Chine l’acupuncture fut interdite dès 1929, en France elle connut un début de vogue grâce aux médecins militaires qui la rapportèrent de l’Indochine, et en 1959 la médecine française la reconnaît et les consultations sont remboursées en médecine généraliste.

L’acuponcture est enseignée en option en CHU : 800 médecins spécialistes acupuncteurs et 4000 médecins généralistes la pratiquaient en 2002.

Pour les acuponcteurs, l’action des aiguilles est la suivante :

1/ elles accélèrent la transmission des signaux électromagnétiques qui commandent la production d’endorphines et activent le système immunitaire.

2/ elles libèrent des opiacées dans le système nerveux.

3/ elles produisent des neurotransmetteurs dans le cerveau.

 

Méthodes dérivées de l’acuponcture

Selon les traditions, certains points vitaux sont situés proches de veines ou de nerfs. L’impact sur les points vitaux peut s’effectuer avec un marteau dont une extrémité est très effilée. Des études ont été réalisées par scintigraphie pour justifier ces points vitaux et les résultats n’ont pas été probants.

Depuis quelques années, l’implant d’aiguilles dans certains points dits vitaux a été remplacé par une forte pression par les doigts, c’est la digipuncture.

L’auriculothérapie ou acupuncture des oreilles est une variante de l’acupuncture traditionnelle. Il s’agit d’une méthode de diagnostic et de traitement basée sur la croyance que l’oreille est la carte géographique des organes corporels. Un problème relié à un organe tel que le foie, par exemple se traiterait en insérant une aiguille en un pont précis de l’oreille censé correspondre à cet organe.

On retrouve en réflexologie des principes analogues à une carte géographique du corps (voir réflexologie ci-après).

Aucune de ces théories et pratiques n’est supportées par quelque évidence scientifique. Selon le National Council Against Health Fraud Inc (NCAHF), organisme américain non lucratif, aucun des 46 journaux et revues publiées par l’association médicale chinoise n’est consacré à l’acupuncture

Après avoir réintroduit cette méthode thérapeutique au moment de la Révolution culturelle, la Chine abandonne progressivement les pratiques de l’acupuncture et se tourne de plus en plus vers les médecines scientifiques. Le phénomène est inverse aux USA où l’acupuncture prend de l’ampleur. D’après le N.C.A.H.F., en 1999, 10 à 15 millions d’américains dépensaient annuellement près de 500 millions de dollars en séances d’acupuncture.

Depuis quelques années, on assiste à un recul de l’acupuncture en Europe, car beaucoup de gens sont devenus méfiants de la pratique de l’acupuncture à cause des risques de S.I.D.A. par l’utilisation d’aiguilles.

L’acuponcture comme l’homéopathie est enseignée en France en faculté de médecine. Ce n’est pas une spécialité mais une option facultative pour un médecin généraliste. L’acupuncture a sans doute un effet placebo et l’introduction des aiguilles intervient sur le stress du patient.

 

La réflexologie 

La Réflexologie que pratique les réflexologues de nos jours, est une thérapie basée sur les méridiens de l’ancienne médecine chinoise.

Les anciens Chinois et les anciens Egyptiens pratiquaient avant notre ère déjà une réflexologie mais sans l’appeler de ce nom.

La réflexologie plantaire est une thérapie manuelle fondée sur l’existence présumée, au niveau des pieds, de zones réflexes représentant l’ensemble des parties du corps (Petit Larousse illustré 2004).

La réflexologie plantaire est la plus pratiquée. Celle-ci, comme les autres réflexologies, est une « croyance unsubstantielle ».

On y considère que le pied est comme un miroir pour une partie du corps. Une thérapie basée sur la réflexologie consiste en des massages de la voûte plantaire, car suivant cette doctrine, le pied, y compris les orteils, possèderait des zones réflexes en résonance avec des cellules sensorielles. L’orteil serait un méridien du cerveau et en massant l’orteil on supprimerait certains troubles psychosomatiques.

Des massages plantaires facilitent la circulation sanguine au niveau des pieds et créent une sensation de mieux être. Contrairement à ce que disent les praticiens de la réflexologie, c’est le seul effet placebo qui permet de constater des effets passagers et positifs. Pour les réflexologues, la réflexologie permettrait de concilier l’harmonie du corps avec l’esprit selon les principes des méridiens de la médecine traditionnelle chinoise. Et de diagnostiquer et soigner des maladies.

Ces méthodes ont eu beaucoup d’attrait pour certains kinésithérapeutes amateurs. En effet, l’initiation s’éffectue en une dizaine d’heures par l’Académie des masseurs praticiens en soins naturels (AIMP). D’après l’A.I.M.P., « à l’exception toutefois de ceux qui travaillent avec l’énergie, tels les homéopathes et les acupuncteurs, ils savent bien, eux-même que si elle n’est pas la panacée, la réflexologie peut aider à retrouver ou à augmenter la vitalité. Rien d’étonnant à cel,  puisque la stimulation réflexe contribue à la fois à activer la circulation sanguine et le système lymphatique, à faciliter l’élimination des toxines, à relaxer le système nerveux et à rééquilibrer les fonctions endocrines. La réflexologie permet de travailler même sur un organe blessé que l’on ne peut toucher grâce à la zone réflexe…la réflexologie peut être une solution efficace et durable face à tout un cortège de maux (douleurs d’estomac…Troubles de la thyroïde).

Tout ce discours ne repose sur aucune vérification scientifique, et il est regretable que beaucoup de podologues et  kinesthérapeutes qui ont suivi ces cours fort onéreux doivent le regretter actuellement par manque de résultats positifs sur leurs patients. En sophrologie, la réflexologie est souvent combinée avec la digipuncture, le yoga, et certains réflexologues considèrent qu’il y a parties réflexes du corps autres que le pied et ils incluent souvent les mains ou les bras.

La réflexologie des mains

 Pour les praticiens de la réflexologie des mains [639], « Le massage des mains a un effet relaxant et thérapeutique. Il peut apporter calme et clarté lorsque l’esprit est agité par des émotions trop fortes. Les organes correspondant aux zones réflexes sont équilibrées ». « Le massage s’effectue sur l’envers de la main. Comme pour le pied, il y a un effet placebo car ces zones réflexes sont virtuelles ».

La digipuncture

La digipuncture est souvent considérée comme une variante de la réflexologie où les points de pression de la digipuncture sont considérés comme des centres de réception des flux d’energie.

Une variante récente de la réflexologie est la réflexologie de polarité où l’on remplace l’opposition du yin et du yang par une polarité du corps. Or, cette polarité ne peut exister.

Certes, masser les pieds peut favoriser une détente et procurer un bien être psychique, mais les réflexologues utilisent des méthodes qui ne sont pas nouvelles et dont les concepts sont ceux de la médecine taoïste d’il y a mille ans ou plus. Il faut être réaliste : la médecine a évolué depuis Confucius et Molière.

La réflexologie des mains voir plus haut

 Pour les praticiens de la réflexologie des mains [640], « Le massage des mains a un effet relaxant et thérapeutique. Il peut apporter calme et clarté lorsque l’esprit est agité par des émotions trop fortes. Les organes correspondant aux zones réflexes sont équilibrées ». « Le massage s’effectue sur l’envers de la main. Comme pour le pied, il y a un effet placebo car ces zones réflexes sont virtuelles ».

Médecine traditionnelle indienne Ayurvedique ou ayur védique

L’ Ayur veda, du sanskrit ayur, vie et veda, savoir, science de la vie est l’une des médecines de l’ancienne Inde. Les premiers écrits de cette médecine dateraient du VIe siècle. La doctrine générale de la physiologie et la pathologie enseignées par l’ayur véda ignore l’évolution de la médecine, et admet dans le corps humain cinq éléments ésotériques de la nature, Terre, eau, feu, vent, vide :

- la Terre est représentée par les muscles et la chair,

- l’eau par la pituite (glaire et vomissement),

- le vent par le souffle respiratoire,

- le vide par les organes creux (os).

 

Actuellement comme en Chine dans les milieux ruraux, les médecines traditionnelles sont encore appliquées pour leur faible coût.Dans ces milieux, on utilise une phytothérapie ayur-védique pour soigner plutôt des maladies du foie, du cœur, de l’estomac. Ces remèdes calment souvent le patient de maux mineurs dans des régions où les conditions d’existence sont très dures et l’espérance de vie très faible .Cette doctrine est basée sur les chakras.

Chakras : mot sanskrit signifiant roue, disque.

Dans le yoga, chacun des centres énergétiques invisibles supposés appartenir à un individu (petit Larousse illustré 2004) .

Selon les praticiens de médecine ayur-védique de l’ancienne Inde, les principaux chakras, au nombre de 7, sont des points virtuels situés en grande partie sur la colonne vertébrale. Quand l’organisme devient malade, c’est qu’il n’arrive plus à capter une soi-disant énergie universelle. Selon certains praticiens, la possibilité de capter cette énergie dépendrait directement du degré d’ouverture des chakras. D’après un maître de cette doctrine qui donne des cours à Paris, lorsque ces roues sont bien équilibrées, l’être se sent bien en lui-même. Selon son site, le corps serait doté de sept chakras principaux et de cinq chakras secondaires. C’est l’Energie Universelle qui est à l’origine de toute vie sur Terre et dans l’univers. Nous avons tous besoin de cette énergie pour maintenir notre organisme en vie et en bonne santé : elle stimule toutes nos cellules, et en particulier celles du système nerveux, elle équilibre la température du corps. C’est par les chakras, situés en grande partie sur la colonne vertébrale, que l’organisme devient malade quand il n’arrive plus à capter l’énergie dont il a besoin pour fonctionner normalement. Pour capter cette énergie universelle, il faut ouvrir certains chakras. Plus l’ouverture est grande et plus la possibilité de capter cette Energie Universelle est grande. Cette doctrine est basée sur des concepts d’un autre temps, non cientifiques, mais elle permet à des charlatans de dire n’importe quoi, et de gagner des sommes non négligeables.

Doctrines diverses dérivées de l’ancienne médecine ayur védique

Aurathérapie : L’aurathérapie est une doctrine ubuesque pour détecter et traiter une maladie en lisant et en manœuvrant l’aura d’une personne.

Selon les praticiens de l’aurathérapie, l’aura est un champ d’énergie entourant le corps et montre des signes de la maladie physique avant que celle-ci ne soit présente dans le corps.

L’existence des auras est virtuelle, et liée à une présence aussi hypothétique des chakras. L’efficacité de l’aurathérapie ne pourra donc jamais être prouvée.

En effet dans toutes ces doctrines, il y a relation entre chakras et auras.

Certains combinent l’aurathérapie avec la lithothérapie comme Beverli Rhodes et JM Shah. Selon le Skeptical dictionary voici comment ils procédent

Beverli Rhodes emploie une baguette en cristal émettrice d’un faisceau laser. D’après ce pseudo thérapeute, l’ effet cumulé du cristal et du laser permet d’équilibrer notre aura, car il est évident, d’après B. Rhodes, que la maladie apparaissant d’abord dans votre aura, il faut agir à la source de la maladie.

DM Shah emploie l’effluviographie de Kirlian[641], et la lithothérapie avec une pierre en rubis pour traiter la maladie du cœur. D’après JM. Shah, la prise des photos de Kirlian des doigts du patient permet de découvrir la maladie cardiaque, mais il ne tient pas compte volontairement du changement d’humidité et surtout de température après plusieurs photos. Une fois qu’il a pu divaguer sur une interprétation des photos, le docteur cherche à augmenter le flux énergétique du cœur avec son rubis. La consultation de ce docteur américain devait coûtait fort cher, et les travaux de ce médecin n’ont jamais été publiés dans des revues sérieuses.


 

Chromothérapie 

De chromos couleur, pseudo-thérapie associée aux méthodes holistiques.

Gérard Edde, dans son livre « les couleurs par votre santé », dit qu’« il n’y a pas d’ésotérisme dans la chromo thérapie, mais des organisations ésotériques l’utilisent pour des guérisons comme les rosicruciens, les théosophes, les adeptes du vice. »

Ceci est faux, car la chromothérapie repose, suivant les écoles, sur les principes taoïstes du Feng Shui ou sur la médecine de l’ancienne Inde avec certes des degrés différents de délire.

Pour un médecin indien, le Dr Babbit, « les différentes couleurs représentent des énergies transmissibles au niveau du corps subtil de l’homme (aura) dont le corps peut avoir besoin » [642].

Le Reiki 

Doctrine proche du magnétisme créée vers 1930 par le Japonais Dr Mikao Usui.

En japonais, reiki signifie Energie universelle de vie. Pour les maîtres du reiki, le reiki est une méthode naturelle d’harmonisation énergétique.

Elle consiste en une imposition sur le corps du patient pendant 3 minutes environ : 21 zones d’imposition sont recommandées sur tout le corps afin que l’énergie puisse facilement faire son travail. Un traitement complet dure environ 1 heure et doit traditionnellement être renouvelé 4 fois en tous ces points de reiki correspondant aux chakras et quelques méridiens de la Médecine traditionnelle chinoise.

Pour les maîtres du reiki, le reiki serait un « accélérateur de karma par son action énergétique », ce qui n’a jamais été prouvé. Les effets positifs du reiki, comme ceux du magnétisme, sont auto-subjectifs pour le patient et le praticien.

Conclusions générales

 

Nécessité de l’esprit critique

Nous espérons que cet ouvrage vous a orienté vers de meilleures connaissances, et vous a donné un sens plus critique devant ce monde submergé d’informations souvent douteuses.

Comme l’avaient fait auparavant Pierre Bayle[643] et Bernard Le Bouyer de Fontenelle au siècle des Lumières [644], nous avons essayé d’apporter des éléments d’une critique rationnelle.

Nous avons cherché à démontrer que bien des domaines, semblant inconnus et mystérieux, sont la plupart du temps connus et explicables.

Le but de ce texte, nous l’espérons, a été de vous apporter un certain esprit critique et de faire en sorte que le doute, sur toute chose, doit toujours être présent dans votre esprit.

 

Nous pouvons nous émerveiller devant les beautés et merveilles de la nature, tout en conservant sa raison et son esprit-critique. On peut s’extasier sur un coucher de soleil ou la naissance d’un oisillon, et malgré tout, rester prudent sur ce que l’on n’a pas observé ou pas encore prouvé. L’esprit critique ne tue pas nécessairement la poésie de la vie, le rêve, la fiction et le fantastique. 

Pour beaucoup vivre dans une croyance est souvent plus enthousiasmant que vivre dans la froide rigueur rationnelle. Mais on sait aussi qu’un beau rêve qui ne se base pas sur la réalité, peut conduire, comme le rêve d’Icare, à la chute brutale et douloureuse de ses illusions.

Selon Henri Broch, « Le droit au rêve a pour pendant le devoir de vigilance » [645] et selon, le Docteur Robert Rendu, « Ne rien nier a priori, ne rien affirmer sans preuve ».

 

Il faut rester critique et prudent surtout dans les domaines relevant du merveilleux et des « miracles » religieux. Si jamais un phénomène extraordinaire avait été découvert et prouvé, il y aurait longtemps que « cela se saurait » et même cette information sensationnelle aurait fait le tour du monde. Le laboratoire de zététique d’Henri Broch a effectué 260 tests, sur 8 ans, sur les pouvoirs prétendus parapsychologiques. Et toutes les affirmations de personnes affirmant détenir des « pouvoirs parapsychologiques » été réfutées par l’équipe du laboratoire Jacques Theodor [646]. Personne n’a décroché le prix de 200 000 Euros du Défi Zététique international, lancé en 87, qui sera attribué à toute personne apportant la preuve de l’existence d’un phénomène paranormal, en présence de Messieurs Henri Broch, Gérard Maja, Jacques Theodor [647].

Il y a aussi une erreur de la pensée consistant à croire à l’infaillibilité de la Science et de la démarche scientifique. La croyance en la « toute puissance » de la science semble parfois devenir une nouvelle forme de religion. Cette croyance est fort répandue actuellement dans notre société.

Un exemple est le recourt de plus en plus fréquents aux experts (ou aux personnes plus ou moins cautionnés du sceau « d’experts ») dans les procès. Le juré ou le magistrat n’ayant pas la compétence et dépassé par des discussions ou des expertises ardues, auxquelles il ne comprend un traite mot, se laisseront alors influencés ou même manipulés par ces experts ou ces expertises. Cela a été particulièrement le cas dans l’affaire d’Outreau [648], avec les experts psychologues et, il y a 50 ans, avec l’Affaire Marie Besnard et des experts toxicologues [649]. Or ces experts ont commis des erreurs du fait d’un manque de qualification, d’expérience et de temps.

 

La fausse équivalence des opinions

Nous ne devons pas nous laisser pas séduire par le chant des sirènes de la thèse de l’équivalence des opinions, celle-ci affirmant que toutes les points de vue se valent tous, comme si les pseudo-sciences équivalaient aux sciences. On retrouve ce raisonnement dans l’affirmation que les médecines alternatives marchent aussi bien que la médecine classique.  Or nombre de médecines alternatives sont loin d’être efficaces dans beaucoup de cas.

 

Il n’est pas facile de trouver un « juste milieu » entre trop de scepticisme, en risquant de passer à côté de quelque chose d’intéressant, et l’absence de scepticisme, avec le risque de se faire abuser.

 

Que faire quand on n’a pas le niveau de connaissance ?

Notre ouvrage montre accessoirement que la connaissance scientifique ne vient d’une vérité infuse tombée miraculeusement du ciel. Au contraire, elle ne peut être acquise que par des études, souvent longues et poussées, puis par ses propres efforts et par l’expérience.

De nos jours nous remarquons que la science s’immisce dans tous les domaines de la société. Les sciences, les techniques, les mécanismes décrits par les domaines scientifiques, comme les sciences économiques et sociales, deviennent de plus en plus complexes et de moins en moins compréhensibles pour les « citoyens lambda ». Ces derniers sont souvent dépassées, s’ils n’ont pas acquis le niveau de connaissances requis. Que peuvent-ils faire alors ? Nous pensons, quand une personne n’a pas la compétence ou le niveau d’expertise, mieux vaut que celle-ci fasse confiance aux spécialistes qualifiées (par exemples, aux physiciens pour la théorie de la relativité, aux biologistes pour la bioéthique etc …).  La difficulté restant de trouver le spécialiste compétent et honnête.

 

Il est difficile de changer les préjugés. Einstein constatait au XX° siècle « qu’il est plus difficile de changer les mentalités que de casser un atome ».

Devant la prolifération fantastique de l’irrationnel, des philosophies irrationnelles et délirantes et des comportements irrationnels ou devant la faible pénétration de la pensée scientifique, dans toutes les sociétés du monde, y compris celles supposées avoir le niveau d’études et d’éducation les plus élevés (comme des pays occidentaux …), et aussi dans toutes les couches sociales de ces sociétés, on pourrait se sentir découragé.

Mais justement, ce constat doit nous inciter à diffuser encore plus la pensée scientifique et critique au sein de la société, en particulier chez les jeunes.

 

En France, les expériences de la « Main à la pâte » [650] et des « Petits débrouillards » [651] développées dans les écoles primaires sont encourageantes. Il reste qu’elles devraient être encore plus développées, sur toute la France. Sinon, en France il existe d’excellents documentaires pédagogiques, même s’ils ne sont vus le plus souvent encore que par un public restreint.Dans le cadre universitaire, nous rappellerons l’enseignement, depuis 1999, de la zététique à l’université de Nice Valrose.

 

Pour conclure, que le lecteur nous excuse, par avance, si nous avons perturbé ses opinions, croyances et conceptions.


Lexique des mots employés

 

Lexique des termes employés dans ce livre, pour la parapsychologie et les para-sciences :

 

Avatar : (ou « grand intié ») Dans la religion hindouiste, un avatar est l'incarnation d'un dieu sur Terre. Par extension, selon les doctrines réincarnationnistes, âme d’une « spiritualité supérieure à la moyenne », qui en se réincarnant, aurait pour mission d’enseigner certaines doctrines religieuses ou spiritualité, aux hommes. Jésus, Bouddha, Moïse, les prophètes de l’ancien testaments, selon ces doctrines, seraient des avatars.

Abracadabra : formule magique provenant du persan abraxas, qui signifie divin. Voir chapitre sorcellerie.

Adéquation : rapport de parfaite équivalence d’adaptation et de totale correspondance. Elle est attestée par l’accord entre la théorie et l’expérimentation. Pour les scolastiques, la vérité est l’adéquation de l’esprit et de la chose.

Agnosticisme : doctrine d’après laquelle tout ce qui est au-delà du donné expérimental est inconnaissable.

Agnostique : adepte de lagnosticisme, du grec « agnostos » inconnu ou qui ne connaît pas, désigne en langage courant celui qui considère ne pas savoir si Dieu existe ou non et souhaite s’en tenir là.

Alchimie : voir chapitre « Alchimie ».

Allopathie : Méthode de soins employant des médicaments suscitant des effets opposés à ceux de la maladie à traiter.

Agharta (Agarttha, Agarthi, ou Asgharta) : selon certaines croyances bouddhistes et ésotériques, royaume souterrain légendaire, éventuellement relié à tous les continents de la Terre par l'intermédiaire d'un vaste réseau de galeries et de tunnels. Il se situerait selon certains sous l'Himalaya, entre le Tibet, la Chine et la Mongolie, et selon d'autres en Amérique du Sud. Il conserverait en son sein des bibliothèques des archives des Savoirs Perdus des « grands initiés », des légendaires continents engloutis de l'Atlantide et de la Lémurie, mais aussi des civilisations disparues des Mayas et des Aztèques, ainsi que leur trésors cachés avant l'arrivée des Conquistadores. L’occultiste Joseph Alexandre Saint-Yves d'Alveydre, dans son livre « La mission de l’Inde » (1886), puis Ferdynand Ossendowski, par son livre « Bêtes, hommes et dieux » (1924), ont contribué à populariser cette légende. Son roi, le Roi du Monde, ou Markandé, détiendrait toutes les connaissances ésotériques du monde. La capitale de ce Royaume serait Shambhala (ou Shambhalla).Voir aussi Shangri-la.

Amulette : objet dont le rôle serait d’écarter les influences malfaisantes.

Animisme : croyance primitive selon laquelle toute chose possède un certain pouvoir : si vous recevez une branche sur la tête c’est que la branche en a décidé ainsi.

Anthropomorphisme : action d’attribuer à un animal ,une chose une forme caractéristiques de l’homme ,par ex les statues de l’Ile de Pâques ont une représentation d’anthropomorphisme. Ou imaginer des dieux semblables aux hommes.

Antropomorphiste : adjectif relatif à l’ anthropomorphisme.

Archives Akashiques : selon les doctrines spirites et ésotériques, endroit dans « l'éther » (l’Au-delà), lumineux et paisible et dans lequel règnerait un indicible bien-être. C'est là que seraient conservées la mémoire de toutes les vies passées sur terre, de toutes les êtres vivants. Des « médiums », comme Edgar Cayce et Aron Abrahamsen, auraient été capable, par leur « lecture », de deviner le passé et les vies passées d’un personne.

Astrologie : art divinatoire fondé sur la croyance en une influence des astres sur la vie des individus et le déroulement des évènements. Ensemble des systèmes de croyances organisés en vue d'obtenir des renseignements sur les phénomènes terrestres, à partir de l'observation des phénomènes célestes. Voir chapitre « Atrologie ».

Artéfact : Un artefact ou artéfact est un effet (fact) artificiel (arte). Le terme artefact désigne un effet indésirable, un parasite :

·                     Phénomène ou signal artificiel dont l’apparition est liée à la méthode utilisée lors d’une expérience, provoquant une erreur d'analyse.

·                     Psychol. Fait psychique artificiel, produit par les techniques employées dans l’exploration de la conscience (d’après Foulp.-St.-Jean).

·                     En métrologie et en météorologie radar, un artéfact est un signal aberrant lié aux conditions de la mesure.

·                     Dans une image vidéo, un artefact est un élément indésirable et/ou défectueux (effets de blocs, bruits vidéo, etc.) et indépendant des réglages (tout pixel dont la couleur est générée de manière aléatoire …).

Le terme d'artefact, utilisé en anthropologie, désigne de manière générale un objet fait de la main de l'homme (objet artificiel pouvant être porteur de sens). Le mot peut être aussi utilisé pour désigner une relique, un objet magique, chargé de sens ou d’un pouvoir supposé.

Au-delà : (ou « éther céleste »)  selon les religions et doctrines ésotériques, lieu où se refugirait la conscience des personnes, après la mort de leur corps physique. L’existence de l’au-delà et la survivance de la conscience d’une personne après sa mort n’ont jamais été prouvé scientifiquement.

Axiome : proposition évidente admise sans démonstration.

Béhaviorisme : terme provenant de l’anglais de « behaviour », comportement.

Cartésien : comme adjectif, synonyme de méthodique et rationnel. Sens restreint : conforme à la philosophie de Descartes.

Causalité  : rapport entre la cause et l’effet qu’elle produit.

Chakra : de roue, disque en sanskrit, « roues d'énergie » ou « centre énergétiques » qui seraient localisées et correspondraient aux principaux plexus nerveux du corps. Il y aurait sept chakras principaux décrits comme formant une colonne lumineuse (colonne d'argent) partant de la base de la colonne vertébrale jusqu'à la base la tête. A chaque chakra serait associé à une certaine « énergie », d’une certaine « fréquence », à de multiples fonctions spécifiques, à un aspect de la conscience, et encore à d'autres choses. Voir chapitre « médecines indiennes » (ayurvédiques).

Chakrologie : étude des chakra. Il y a de nombreuses et différentes écoles de chakrologie, basées sur les traditions ésotériques tantriques indiennes, des interprétations New Age, des analyses occultes occidentales, etc.

Chaman ou chamane : à l’origine nom donné aux sorciers de l’Asie septentrionale et de l’Amérique du Sud (Colombie, Brésil principalement) ,par extension aux sorciers de toutes les sociétés primitives. Le chamane a le don d’ubiquité.

Chamanisme : système de croyances et de pratiques magico-religieuses répandues en Asie centrale, Asie extrême orientale et Amérique latine. Religion primitive des chasseurs-cueilleurs.

Chance : hasard favorable ou avantage aléatoire.

Chimère : du grec « khimaira » chèvre, fantasme ou vaine imagination. Dans la mythologie grécque ,la chimère était un monstre à corps de chèvre, à poitrail de lion, à queue de dragon terminée par un serpent, et crachant du feu.

Chiromancie : méthode divinatoire par observation des mains et surtout des lignes de la main.

Cléromancie : art divinatoire par tirage au sort.

Cognitif : en rapport avec le champ de connaissances ou la cognition.

Contingence : effet qui peut se produire ou pas, et qui est du souvent au hasard.

Créationnisme : croyance selon laquelle la Terre, et par extension l'Univers, a été créée par un être suprême, c'est-à-dire un dieu. Il y a eu un retour en force,, des théories créationistes en 1980 aux USA, avec plusieurs procès et avec le « créationnisme doux » (soft creationism) ou dessein intelligent (intelligent design), l’évolution des espèces, pour cette doctrine, étant le produit d'une « évolution dirigée », comme planifiée, par une « intelligence » supérieure.

Crédulité : dans son sens général, la crédulité est la tendance à croire sans réflexion, ni critique.

Cryptomnésie : retour à la conscience d’un phénomène mémorisé inconsciemment.

Croyance : Kant la définit comme un assentiment total excluant le doute, mais de caractère subjectif, ne reposant pas sur des caractères objectifs rationnellement communicables.

 crypto-zoologie : étude d'animaux rarissimes comme le calamar géant, le dragon de Komodo etc .

Démons : esprits méchants dans les mythologies judéo-chrétiennes et dans les religions hindouistes et bouddhistes. Mais le démon de Socrate était un génie bienfaisant.

Démonstration : raisonnement par lequel on établit qu’une proposition est nécessairement vraie.

Déterminisme : notion philosophique selon laquelle chaque évènement est déterminé par un principe de causalité scientifique. Voir chapitre I.

Dictamen : ce qui est dicté par la raison ou la conscience « Dans toutes les questions difficiles de morale, je me suis toujours bien trouvé de les résoudre par le dictamen de ma conscience plutôt que par les lumières de la raison » J.J. Rousseau.

Dogmatisme : caractère des croyances religieuses ou de certains mouvements sectaires. Certitude de détenir la vérité.

Dogme : point de doctrine établie ou regardée comme vérité fondamentale.

Double charabia : discours durant lequel le conférencier ne comprends pas ce qu'il raconte et … la public non plus (voir hexagonal).

Doute : (rationel, rationalisme), voir chapitre II.

Druidisme : ancienne religion des celtes pratiquée par des druides.

Empirisme logique : justification par de nombreuses expériences d’un phénomène que l’on n’arrive pas à valider logiquement.

Energie : a) Dans le sens commun, l'énergie désigne tout ce qui permet d'effectuer un travail, fabriquer de la chaleur, de la lumière, de produire un mouvement. (exprimée en Joules). En physique, quantité globalement conservée au cours des interactions entre particules.

b) En occultisme et ésotérisme, fluide immatériel et caché (réminiscence du concept de phlogistique, un « fluide » censé véhiculer la chaleur), qui passerait d'un objet à l'autre. On parle d'énergie tellurique, radionique etc. et dans les gymnastiques chinoises de  Qi ou énergie vitale _ etc. ....

Epistémologie : étude critique de l’histoire des sciences.

Eschatologie : du grec « eschatos » dernier, c’est l’étude qui traite de la fin du monde, du jugement dernier, et de la résurrection. Voir chapitre

Exobiologie : étude de la probabilité d’une vie sur les autres planètes

Esotérisme : doctrine secrète suivant laquelle des connaissances ne peuvent ou ne doivent être vulgarisées, mais communiquées seulement à un certain nombre d’initiés.

Exotérique : adjectif relatif à des doctrines enseignées en public, ne pas confondre avec le terme opposé ésotérique.

Esprit  : mot à plusieurs sens : être incorporel, ou fond de sentiments, d’idées qui caractérisent une personne ou un groupe.

Extase : sentiment de félicité qui s’empare de certains sujets au cours de crises à tonalité hystérique ou mystique.

Exorcisme : pratique religieuse pour enlever l’esprit d’un soit disant démon d’un individu.

Ethologie : étude scientifique et objective du comportement animal. Explication des êtres vivants par leur comportement et leur environnement.

Expérience en aveugle et double aveugle : termes utilisés essentiellement dans les protocoles d’expérimentation médicale, en aveugle l’expérimentateur connaît la nature du produit mais pas l’expérimenté, en double aveugle ni l’expérimentateur ni le sujet ne connaissent la nature du produit administré (médicament ou placebo ), seul le fournisseur peut l’identifier, ceci permet d’éliminer tout effet de subjectivité des expérimentateurs.

Fakir : au sens étymologique mendiant religieux dans l’islam. Par extension abusive, le terme a été appliqué à toute espèce de personnages de l’Inde considérés comme capables d’accomplir des prodiges. Les fakirs indiens par la maîtrise acquise sur un prétendu domaine surnaturel ont pu passer pour avoir des dons magiques auprès de gens crédules.

Fatal : Marqué par le destin.

Fatalité : puissance extérieure à nous-même qui fait que certains évènements la plupart néfastes , se produisent en nous laissant passifs.

Fatalisme : attitude de celui qui s’incline devant la fatalité.

Fétiche : Nom, d’origine portugaise, donné aux objets sacrés, faisant l’objet d’un culte, dans les religions animistes. Un bois sacré, un masque, une statue, une case, la moindre chose insolite … sont fétiches. Synonyme de talisman, porte-bonheur.

Finalisme : Le finalisme est une option théorique qui affirme l'existence d'une cause finale de l'univers, de la nature ou de l'humanité. Elle présuppose un dessein, un but ultime, une signification, immanents ou transcendants, présents dès leur origine. Cette perspective est aussi dite téléologique. Le finalisme s'oppose au mécanisme.

Finalité :

Fixisme : Théorie de la fixité des espèces, selon laquelle il n'y a ni transformation ni dérive des espèces. Chaque espèce serait apparue telle quelle au cours des temps géologiques. C'est donc une théorie qui renie la spéciation et qui s'oppose aux théories de l'évolution. De nos jours, aucun biologiste n'accepte plus cette théorie. Souvent confondu avec le créationnisme, alors qu'il existe des créationnismes évolutionnistes.

Foi : adhésion à une croyance, dont on admet la vérité sans démonstration par conviction intime. La foi est souvent une croyance définitive.

Fondamentalisme : lecture et application à la lettre des textes sacrés.

Géobiologie : voir p .

Géomancie : doctrine divinatoire fondée sur la croyance en l’existence d’ondes telluriques influençant le comportement humain et sa santé. Voir chapitre .

Glossolalie : voir « xénoglossie ».

Glyphomancie : mancie à partir des idéogrammes chinois de noms de personnes.

Gnosticisme : voie de connaissances et d’expériences mystiques permettant d’accéder par initiation à la réalité ultime.

Gourou : A l’origine sage, guide spirituel, dans la religion hindouiste. Actuellement, ce terme désigne souvent le chef d’une secte.

Graal ou Saint Graal : légende se rapportant à un vase qui aurait contenu  le sang du Christ.

Grands initiés : voir Avatars.

Hémérologie : art divinatoire portant sur des divisions du temps.

Hermétisme : Hermétisme est souvent synonyme d'alchimie, mais en réalité l'alchimie est seulement l'une des disciplines de la science hermétique. Elle est aussi une science occulte fondée sur la recherche intérieure, utilisant le plus souvent un langage symbolique codé.

Hexagonal : langage policé, langue de bois, langue "politiquement correcte". Langage creux volontairement obscur, grâce à l'emploi de mots savants, pédant, pompeux, obscurs, donnant à l’entourage, l'impression que celui qui l’emploie est réellement savant et intelligent (souvent employé en psychologie, voir Jacques Lacan).

Hiérophanie : terme utilisé dans l’histoire des religions pour désigner les formes et symboles (objets, rites…), sous lesquelles se manifeste le sacré dans les différentes religions.

Hoax  : canular d’origine électronique. Voir chapitre « Hoax ».

Holisme : L’holisme consiste en une approche globale d’un problème. Le principe du holisme, du grec holos : entier ou le tout, dit qu'on connaît un être, quand on connaît l'ensemble, la totalité, du système dont il est une partie.

Homéopathie : méthode thérapeutique basée sur le soin par les semblables, c’est à dire par une substance, administrée à faible dose, qui à forte dose, peut être toxique et provoque, les mêmes symptomes apparents que ceux de la maladie à soigner. Voir chapitre « homéopathie ».

Hylozoïsme : doctrine due à Ralph Cudworth, théologien anglais du XVIIe siècle, selon laquelle toute matière serait douée de vie spirituelle.

Hypnose : du grec hypnos sommeil, état modifié de conscience, différent de l'état d'éveil ou du sommeil, pouvant être provoqué volontairement par différentes techniques, dont les suggestions.

Hypnotisme : selon le Littré, ensemble des procédés physiques ou psychiques mis en œuvre pour déclencher les phénomènes d’hypnose.

Hystérie : Les symptômes de l'hystérie simulent une pathologie organique (paralysies, troubles de la parole ou de la sensibilité ...) pour laquelle aucune anomalie physique (en particulier neurologique) n'existe.

Illusionnisme : voir chapitre

Illusionniste : voir chapitre

Incarnation : acte par lequel un être surnaturel prend la forme d’un homme ou d’un animal et continue sous cette forme à vivre sur terre.

Inédie : à l'instar du miracle, se caractérise par l'impossibilité théorique et scientifique d’un fait, comme par exemple : vivre plus de huit jours sans boire ou plus de deux mois sans s'alimenter. S'emploie à propos d'une personne qui ne se nourrit pas, sans contrainte, sans raison physiologique particulière, ni médicalement expliquée et qui de plus n’est pas affamée (ce qui a été prétendu pour Marthe Robin, Thérèse Neumann …).

Inférence : opération intellectuelle par laquelle on passe d’une vérité, déjà établie, à une autre, la déduction est une inférence.

Iridologie : doctrine basée sur l’idée, que le fonctionnement de tous les organes du corps se traduit par des modifications au niveau de l’iris des yeux.voir  chapitre  

Karma : de la racine sanskrit, kri, signifiant acte, action, désigne le cycle des causes et des conséquences lié à l'existence des êtres sensibles. Le karma est la somme de ce qu'un individu a fait, est en train de faire ou fera.

Léthargie : terme manquant de précision scientifique, désignant tantôt des états mal définis par un manque apparent de vie tantôt par certaines formes de sommeil.

Lévitation : élévation d’une personne ou d’un objet au-dessus du sol sans l’apparence d’une aide matérielle.

Macrocosme : ensemble des astres et de leurs propriétés.

Mage : celui qui pratique les sciences occultes et la magie.

magie : Au sens premier, une pratique occulte destinée à influencer le cours des événements ou le comportement d'autrui. Par extension, utilisé pour désigner la prestidigitation, un ensemble de manipulations visant à donner l'illusion que des phénomènes insolites se produisent.

Magnétisme ou mesmérisme : doctrine, due à Anton Mesmer, d’une supposée réceptivité d’ondes, ou de radiations émises par un être animé.

Maléfice : opération magique à distance censée pouvoir nuire.

Mancie : (ou Mantique), du grec mantéila divination, ensemble des arts divinatoires.

Manichéisme : religion syncrétique établie en Perse au IIIe siècle de notre ère et qui allie certains principes du christianisme, et du mazdéisme. Dans cette doctrine, il y a dualisme entre le bien et le mal.

Marabout : homme pieux et sage dans l’ancien Islam. Actuellement désigne plutôt en Afrique Noire un médium pratiquant souvent le vaudou.

Médium : personne supposée être en position intermédiaire entre le monde réel et les mondes des esprits et des forces magiques,

Méditation transcendantale : méthode de réflexion et de relaxation pour élever son esprit et son subconscient selon des concepts d’inspiration hindo-bouddhiste. Doctrine du mage Maharishi Mahesh Yogi.

Mentalisme  : théorie selon laquelle certains phénomènes mentaux n’auraient pas de substrat physiologique.

Mentaliste : illusionniste créant des artéfacts par des phénomènes psychologiques et autosuggestifs.

Mésothérapie : traitement par micro-injections sous-cutanées de produits actifs.

Méta : préfixe du grec « meta » succession changement. Méta + accusatif : après, Méta + génitif : avec.

 Méta-analyse : méthode statistique consistant à regrouper et à analyser conjointement les résultats de plusieurs expériences ayant des objectifs communs.

Metagnomie : synonyme savant d’art divinatoire, de « méta » au-delà et de « gnomê » connaissance. Ce mot désigne la connaissance d’objets ou de pensées par des moyens échappant aux lois scientifiques.

Metaphysique  : recherche rationnelle ayant pour objet la connaissance de l’être absolu, des causes de l’univers et des principes premiers de la connaissance.

Metapsychisme  : étude de phénomènes qui dépassent le monde psychique. Ce mot fut créé par Charles Richet (prix Nobel 1912 de médecine), signifie ce qui cherche à faire entrer dans la science l’étude des phénomènes occultes.

Métonymie : procédé de langage par lequel on exprime un concept au moyen d’un terme désignant un autre concept qui lui est uni par une relation nécessaire ou approximative. Par exemple, Rome pour l’Italie.

Microcosme : ensemble des organes et des fonctions des êtres animés.

Miracle : fait extraordinaire où l’on croit reconnaître une intervention divine.

Mirage : apparence chimérique dans le sens général, ou image virtuelle.

Morphopsychologie : comparaison entre la forme du crâne et les facultés mentales.

Mysticisme : Le terme de mystique vient du verbe grec μυάω muaô qui signifie « se taire », « être silencieux » (de là dérive l'adjectif μυστικός mystikos qui désigne les « Mystères » de l'Antiquité grecque tels que ceux pratiqués à Éleusis) et désigne très ordinairement « une approche expérimentale du divin » qui serait par nature incommunicable.

Mythe : récit fabuleux sur des personnages à l’origine sacrés. Par extension, légende.

Naturalisme : doctrine élaborée par Emile Zola. Selon cette théorie, l’homme moderne est soumis à un double déterminisme biologique et social qui anéantit la part de liberté, et fonde à la fois les traits héréditaires de son caractère et son inéluctable destin.

Nirvana  : dans les religions orientales (bouddhisme, hindouisme), Nirvāna (du sanskrit nirvāna, en pāli nibbāna, en chinois nièpán, japonais nehan, en tibétain myang-das ou myan-ngan das-pa), signifie littéralement « extinction », « libération » et, par extension « état de félicité, état de paix », l’Absolu. Dans son acception bouddhique, désigne le « but » de la pratique bouddhique, l'Éveil (buddhi), finalité de nos vies successives.

Nocebo : placebo donnant des résultats négatifs.

Numérologie : méthode divinatoire par les nombres.

Occultisme : du latin occultus « caché », croyance à l’existence de manifestations paranormales qui ne seraient perceptibles que par des méthodes divinatoires.

Oniromancie : ou onéiromancie, mancie (art divinatoire) utilisant les rêves.

Panthéisme : doctrine métaphysique selon laquelle Dieu immanent est l’unité du monde et que tout est en Dieu.

Para : préfixe provenant du grec para « à côté de ».

Paradigme : représentation du monde, une manière de voir les choses, un modèle cohérent de vision du monde qui repose sur une base définie (Matrice disciplinaire). Idée centrale d’une vision scientifique sur telle ou telle question essentielle. Par exemplen, le paradigme héliocentrique « la terre tourne autour du soleil » a remplacé le paradigme pré-copernicien géocentrique « le soleil tourne autour de la terre ».

Paranormal : domaine des phénomènes mystérieux inexpliqués, situé hors du domaine scientifique normal, supposé échapper le plus souvent à la recherche scientifique et à l’expérimentation, selon la thèse des occultistes et parapyschologues. Ces derniers classent dans le domaine du paranormal : rêves prémonitoires, guérisons inexpliquées, visions, apparitions, clairvoyances, télépathie, perceptions extra-sensorielles et psychokinèse etc. ... Pour les cartésiens le paranormal n’existe pas.

Domaine de la connaissance s'intéressant aux phénomènes paranormaux.

Phénomènes paranormaux : phénomènes dont les mécanismes et les causes, inexplicables dans l'état actuel des connaissances, seraient imputables à des forces ou des propriétés de nature inconnue (mais étudiables scientifiquement. Simplement, leur caractère anormal, hors norme, rendrait cette étude scientifique difficile).

Parasciences : « sciences » étudiant les processus prétendus extraordinaires ou inexpliqués (transmission de pensée, commandement aux objets inanimés, ESP, etc.) (synomyme de pseudo-sicences).

Parapsychologue : tenant de la thèse du paranormal, chercheur dans le domaine de la parapsychologie.

Parapsychologie : étude de supposées forces cachées et des phénomènes, considérés comme inexpliqués par les parapsychologues, et qui mettraient en jeu le psychisme ou seraient mis en jeux par ce dernier.

Parazoologie :  étude des animaux mythiques ou très sujet à caution (monstre du Loch Ness, licorne, yéti, serpent de mer géant ...).

crypto-zoologie : étude d'animaux rarissimes comme le calamar géant, le dragon de Komodo etc .

Perception extra-sensorielle : perception subjective de phénomènes paranormaux, sans le recours aux cinq sens.

Phytothérapie : méthode de traitement des maladies, par l’utilisation des plantes fraîches ou desséchées.

Phrénologie : du grec « diaphragme, intelligence ». Cette doctrine se proposait à l’origine, d’étudier les facultés psychiques d’après la conformation extérieure du crâne.

Physiognomonie : méthode ancestrale et subjective pour la détermination d’une personnalité d’après son aspect physique (surtout son visage) et ses comportements.

Placebo : préparation ayant toutes les apparences d’un traitement ou d’un médicament, à laquelle il manque la substance active et qui peut créer un effet psychologique sur un patient. Voir paragraphe « placebo ».

Positivisme : doctrine philosophique, due à Auguste Comte, affirmant que l'esprit scientifique va, par une loi inexorable du progrès de l'esprit humain, remplacer les croyances théologiques ou les explications métaphysiques, affirmant établir les relations en société sur la base de lois scientifiques et techniques, supposées apporter l'ordre, le progrès, l'altruisme. Elle a dérivé vers une pseudo-religion de la science, supposée pouvoir tout. Voir scientisme.

Pragmatisme : doctrine, selon laquelle il n’existe pas de vérité absolue, mais seulement des recettes vérifiables.

Prédiction : annonce d’un évènement comme devant se produire.

Prestidigitateur : artiste qui par l’adresse de ses mains produit des effets inattendus (télékinèse …), déroutant le spectateur. On l’appelle souvent le  « magicien » bien que son art n’ait rien que de très naturel. Précisions :

- le prestidigitateur use de techniques essentiellement manuelles : manipulations de cartes, de pièces, d'objets en tout genre,

- l'illusionniste use de techniques plus mécaniques ou théâtrales (éclairages etc...)

- le magicien est le personnage joué par le prestidigitateur ou illusionniste et utilise des techniques psychologiques (maîtrise et détournement d'attention).

Prestidigitation : de preste et du latin digitus qui signifie doigt, signifiant littéralement la rapidité des doigts, est un art du spectacle réalisant des illusions pour divertir et destiné à « enchanter » les spectateurs.

Principe de similitude : selon ce principe, non prouvée scientifiquement, la cure d'un ensemble de symptômes serait apportée par une substance provoquant des signes semblables, chez un sujet sain. Voir  homéopathie.

Prophétie : annonce divinatoire, souvent d’inspiration religieuse ou politique, et prononcée par un prophète ou une personne inspirée.  

Prémonition : avertissement apparemment non explicable, qui s’impose à la conscience et donne l’impression de faire connaître un évènement à l’avance ou à distance.

Prévision : deux sens : Prévision, anticipation sur l’avenir par les arts divinatoires. Prévision scientifique, basée sur des probabilités scientifiques.

Probabilisme : selon Lalande, doctrine selon laquelle il n’est pas possible de connaître la vérité absolue (du moins dans l’ordre des connaissances qui ont un contenu réel et concret) mais seulement de distinguer des propositions plus ou moins probables). Doctrine des néo-platoniciens Arcésilas, Carnéade et Philon.

Programmation neurolinguistique (PNL) : voir paragraphe « PNL ».

Profane : terme qui s’oppose à ce qui est sacré.

Providence divine : terminologie employée par les chrétiens et certains philosophes, comme les stoïciens, pour une action supposée divine par laquelle Dieu continue de veiller sur ses créatures et organise tous les éléments du monde, afin de l’amener à l’harmonie finale.

Pseudo-sciences : discours imitant le discours scientifique sans en respecter ni la rigueur, ni la méthode, ni la technique, ni le corpus des connaissances scientifiques. Démarche prétendument scientifique qui n'en respecte pas la méthode (synonyme de fausse science ou parasicience).

Psychanalyse :  voir paragraphe « Psychanalyse ».

Psycho : préfixe du grec psukhê « âme sensitive », relatif à la psychologie.

Psychokinèse, psychonésie ou psychocinèse : de psycho et kinèse mouvement, c’est l’action directe de la pensée pour agiter ou mouvoir un objet ou un individu,

Psychisme  : ensemble des caractéristiques psychiques d’un individu.

Psychique : qui a rapport à l’esprit et à la conscience

Psychologie : science des faits psychiques.

Radiesthésie : concept de réceptivité particulière à des radiations émises par des objets. Voir paragraphe « radiesthésie ».

Raison : la faculté pensante et son fonctionnement chez l’homme.

Randomisation : terme provenant de l’anglais random « hasard », désignant un traitement en aveugle par tirage aléatoire de certains paramètres, condition nécessaire pour l’utilisation de tests statistiques.

Rationalisme : doctrine selon laquelle tout ce qui existe à sa raison d’être et peut être considéré comme intelligible.

Réfutabilité : en anglais falsify. La réfutabilité d’une théorie est une caractéristique essentielle et nécessaire pour lui attribuer une crédibilité scientifique. C’est le caractère d’une doctrine ou d’un argument tel qu’on puisse imaginer une expérience pouvant le mettre en défaut. Doctrine du philosophe autrichien Karl Popper (1902-1994).

Reflexologie : thérapie de l’ancienne médecine chinoise basée sur les méridiens du pied.

Reiki : doctrine proche du magnétisme créée, vers 1930, par le Japonais Dr Mikao Usui.

Réincarnation ou métempsycose : doctrine religieuse, connue des pythagoriciens, et d’inspiration hindo-bouddhiste, sur l’incarnation dans un nouveau corps, d’une âme qui était précédemment unie à un autre corps.

Religion : a) ensemble des familles de croyances et de dogmes définissant le rapport de l'humain avec le sacré. b) ensemble des pratiques et de rites propres à chacune de ces familles de croyances. La religion suppose un groupe. Toutes les religions ont essayé de s’appuyer sur des philosophies. Certaines poussent à l’acceptation fataliste de son sort.

Relaxation : méthodes de relaxation. Ce sont des méthodes thérapeutiques axées sur des mouvements respiratoires et de concentration. Elles dérivent du yoga le plus souvent.

Révélation : découverte de ce qui était secret ou inconnu.

Sabbat : deux sens : a) jour de repos pour les juifs et b) danse du diable.

Sanctum céleste : "cathédrale de l’âme", où se réuniraient tous les êtres de "hautes spiritualité", après leur mort (voir « au-delà »).

Scientisme : Le scientisme est une idéologie apparue au XIXe siècle selon laquelle la connaissance scientifique doit permettre d'échapper à l'ignorance dans tous les domaines et donc, selon la formule d'Ernest Renan (1823-1892) d'organiser scientifiquement l'humanité. Il s'agit d'une foi absolue dans les principes de la science. Dans cette perspective, le politique s'efface devant la gestion « scientifique » des problèmes sociaux.

Scolastique : provient du français du 18eme siècle « scolastat, couvent ». La scolastique était l’enseignement platonicien ou aristotélicien qui était enseigné dans les universités du Moyen-âge.

Scepticisme : les racines du scepticisme remontent loin dans la tradition philosophique. Le mot vient du grec « skepticos » qui considère ou qui examine. Les sceptiques croient que la vérité est inconnaissable, ils suspendent leur jugement (épokhê).

Shangri-la : lieu fermée ou vallée imaginaire aux merveilleux paysages, où règnerait une atmosphère intemporelle de paix et tranquillité, lieu d’une communauté idéale, aux extrémités occidentales de l'Himalaya, et décrit dans le roman Horizons perdus de James Hilton (1933).

Simonie : volonté réfléchie d’acheter ou de vendre à prix temporel, un bien spirituel, tout particulièrement d’une charge ecclésiastique.

Sorcier : du latin sortiarsus, « diseur de sort », personne qui pratique une magie de caractère primitif et secret.

Soufisme : doctrine mystique qui s’est développée au sein de l’islam.

Sourcellerie : méthode d’observation à caractère divinatoire pour la recherche de nappes souterraines.

Sourcier : adepte de la sourcellerie.

Solipsisme :  désigne, d'une part, l'attitude du sujet pensant pour qui sa conscience propre est l'unique réalité, les autres consciences, le monde extérieur n'étant que des représentations et, d'autre part, une théorie philosophique qui par l'abstraction du monde externe ou des perceptions qui en proviennent, place l'individu seul devant la seule connaissance de sa propre existence.

Sophrologie : du grec sôphrôn, "sagesse liée à la santé de l’esprit", et de logos "étude" (en grec, "étude de la conscience en harmonie"), méthode, utilisant la « conscience de soi », destinée à maîtriser ses émotions. Par sa pratique, elle est souvent proche de l’hypnose.

Spiritisme : pseudo communication avec les défunts, en général par les tables tournantes.

Spiritiste : celui qui pratique le spiritisme, ou comme adjectif, relatif au spiritisme.

Spirite : médium qui cherche à communiquer avec les défunts.

Stigmates : Ce mot désigne les blessures apparues spontanément sur le corps d'une personne et semblables à celles des cinq plaies de Jésus crucifié. Les « stigmatisés » les plus connus sont Saint-François d’Assise, Catherine de Sienne, Anna Katharina Emmerick, célèbre par ses vision, Thérèse Neumann, Padre Pio, Marte Robin.

Subconscient : processus mentaux inconscients intervenant au niveau de la conscience.

Superstition : à l’origine, culte des faux dieux. Attitude irrationnelle, généralement formaliste et conventionnelle.

Surnaturel : ensemble des phénomènes dérogeant aux Lois de la Nature et supposés résulter d'une intervention divine (ex: les miracles) ou démoniaque, d'esprits (fantômes, possession, prémonition), ou de pratiques magiques. Il se distingue du paranormal, qui concerne des phénomènes à côté de la norme (à cause de leur rareté, ou en tant qu'anomalie) mais qui ne sont pas transcendants à la Nature. La notion de surnaturel varie d’un   individu à l’autre. Pour un scientifique tout phénomène dit « surnaturel » est en fait compréhensible et explicable.

Syncrétisme : conciliation et amalgame de croyances, pensées, doctrines en un seul ensemble.

Syndrome : groupe ou une constellation de symptômes et de signes associés à tout processus morbide et constituant ensemble le tableau clinique d'une maladie. Toute sorte de littérature  fait une utilisation abusive du mot "syndrome". Tout événement ou comportement spécifique peut devenir l'objet d'un "syndrome" : syndrome Post Noël, CNN, de G. W. Bush, de Dumbo ou syndrome des oreilles décollées ... Les mots Syndrome et Paradigme sont devenus une tarte à la crème, utilisée à toutes les sauces.

Tachyon : particule hypothétique dont la vitesse serait supérieure à celle de la lumière. Cette hypothèse se retrouve dans les ouvrages de science-fiction, où le temps peut être « rétrocédé » (rétrograde).

Tardyon ou tardon : nom générique. Par opposition aux hypothétiques tachyons, les tardyons ont des vitesses égales ou inférieure à celle de la lumière. Ces sont nos particules élémentaires habituelles.

Tautologie : enchaînement de propositions au terme desquels une idée est présentée comme nouvelle alors quelle était apparente à l’origine. Dire deux fois, la même chose, mais sous des formes différentes.

Talisman : objet dont le rôle est de conférer des pouvoirs magiques, de porter bonheur ou de protéger(parfois synonyme de grigri ou d’amulette).

Téléologie : du grec télos, fin, but, et logos, discours, étude des causes finales, du finalisme. Doctrine métaphysique due à Hegel selon laquelle les choses sont déterminées par leur aboutissement autant que par leur origine.

Télékinésie, télekinèse ou psychokinèse : déplacement d’objets sans contact apparent.

Télépathie : pseudo-communication, à distance, par la pensée, avec des individus.

Thanalogie : étude des signes, des conditions, des causes et de la nature de la mort.

Théosophie : du grec theos, divin et sophia, sagesse, doctrine soutenant que toutes les religions sont des projections et tentatives de l'Homme de connaître « le Divin », et que, par voie de conséquence, chaque religion possède une partie de la Vérité.

Thaumaturgie : étude des témoins et des faiseurs de miracles.

Thaumaturge  : Personne qui accomplit des miracles, par exemple, en prédisant des événements futurs ou en guérissant les malades (par imposition des mains), passant pour posséder des "pouvoirs" magiques ou divins. On parle encore de reliques thaumaturges, d’objets miraculeux sensés, le plus souvent, guérir.

Transe : Ce verbe, au Moyen Âge signifie "partir, passer, s'écouler". Il vient du latin "transire", ayant la même signification. A partir du V° siècle, il prend souvent le sens de "passer de vie à trépas". Dans une transe, l’individu entre dans un état de conscience entre l'état d'éveil ou celui du sommeil, durant lequel il se « déconnecte » plus ou moins, du monde extérieur. Voir paragraphe « transe ».

Transformisme : doctrine suivant la quelle les formes animales dérivent les unes des autres par voie de filiation.

Transmission de pensée : synonyme de télépathie.

Ufologie : néologisme provenant des abréviations anglaises UFO (Unidentifield Flying Object), en français OVNI, objet volant non identifié.

Elle a pour objet l'étude des observations d'ovnis et de phénomènes connexes. Elle repose sur la croyance dans l’existence de civilisations avancées extra-terrestres et la visite de notre planète, par ces civilisations.

Variable aléatoire : c’eest une variable qui dépend du hasard selon les calculs de probabilité.

Vaudou ou vodou : culte animiste d’origine africaine, encore pratiqué en Afrique en Haïti, mélange de pratiques magiques, de sorcellerie et d’éléments pris au christianisme.

Veda : savoir, résultant d'une écoute attentive, dans la philosophie hindouiste. Hymnes religieux de l’Inde ancienne écrits en sanskrit. Veda veut aussi dire « je sais ». Les Vedas sont un ensemble de textes de la religion indo-aryenne, à l'origine du védisme, religion mère de l'hindouisme. Les hindous pensent que les Vedas existent depuis la création du monde et les considèrent comme la "connaissance révélée".

Vedanta : branche philosophique de l'hindouisme se consacrant à la lecture et à l'interprétation des écrits védiques anciens, plus particulièrement les Aranyakas et les Upanishads. Sa branche principale est l'Advaita vedanta (Vedanta non dualiste), popularisée par le philosophe Shankara (800 av. J.-C.). Il a influencé beaucoup de penseurs indiens comme Sri Aurobindo, Tagore, etc. …

Vision paraoptique :  vision télépathique par la peau.

Voyance : don supposé de double vue que certains individus posséderaient ou se donnent pour prédire l’avenir et lire le passé.

Wicca : La Wicca est parfois considérée comme une religion, parfois davantage comme une philosophie. Elle inclut des éléments que l'on peut trouver dans nombre de croyances anciennes telles que le chamanisme, le druidisme, et les mythologies grecque, slave, latine et nordique. Ses adeptes, les wiccans, prônent un retour au culte de la Nature, ce qu'ils dénomment l'« Ancienne Religion ». Ils prétendent que la Wicca remonte à l’ancienne religion des celtes. La Wicca s'inscrit dans la mouvance européenne du néo-paganisme.

Xénoglossie : Ecriture, lecture, ou usage d’une langue étrangère par un sujet qui ignorait cette langue. Ce fait « paranormal », obtenu par hypnose, transe ou par la prière, est du à des artéfacts.

Zététicien : néologisme, synonyme de zététique, comme adepte et praticien des méthodes zététiques.

Zététique : (nom et adjectif) nom correspondant à la méthode et au praticien(ne) de la méthode zététique, en fait, dans son acceptation actuelle, la méthode scientifique et critique. Selon le Littré « c’est la méthode dont on se sert pour pénétrer la raison des choses ».

Zodiaque : bande virtuelle de la sphère céleste large de 8 degrés et demi de part et d’autre de l’écliptique. Le zodiaque (ou ceinture) est divisé en douze cases distinctes. Il date de l’époque de l’astronomie babylonienne (dès le IIe millénaire av. J.-C.).


 

Bibliographie

Liste des ouvrages consultés pour ce livre :

 

Ouvrages généraux

Alcock James E , Parapsychology, science or magic, Pergamon Press1981, traduction française Parapsychologie, science ou magie, Flammarion, 1989.

BESNIER Jean-Michel, l'irrationnel nous menace t-il ?, Ed plein feu EDS, 2006.

BESNIER Jean-Michel, La croisée des sciences, questions d'un philosophe, Seuil, 2006.

BESNIER Jean-Michel, La traversée des sciences, Seuil 2006.

Bricmont Jean, Sokal Alan, Les impostures intellectuelles, éditions Odile Jacob, 1997.

Broch Henri, Au cœur de l’extraordinaire, Editions l’Horizon chimérique 1994, réédition book e book 2003.

Broch Henri, Le paranormal, Ed. Seuil, 1988.

Charpak Georges et BROCH Henri, Devenez sorciers, devenez savants, Ed. Odile Jacob, Avril 2002.

Cuniot Alain, Incroyable mais Faux, Editions l’Horizon chimérique, 1989.

Imbert-nergal Robert, Les sciences occultes ne sont pas des sciences, 1959, Nouvelles éditions rationalistes, préface de Jean Rostand.

KUTZ Paul, The transcendental temptation a critique of religion and paranormal , Buffalo-NY, Promethus Boock, 1986.

Lacotte Daniel, Le pourquoi du comment, Ed Albin Michel, 2004.

LEGROS Patrick, Esprit es-tu las, L'irrationel un besoin social paradoxal, l'Harmattan, 1992.

Marhic Renaud, Critique de l’extraordinaire : astrologie, parapsychologie, sectes, ovnis, divination, Edition Les arts libéraux, préface d’Henri Broch, Bordeaux, 2002.

Memmi Albert, Dictionnaire critique à l’usage des incrédules, Editions du Felin, 2000.

Pecker JC, Krivine JP, Thomas JP, Débats sur le paranormal, Documentation française n° 790 791, 1997.

de Pracontal Michel, L’imposture scientifique en 10 leçons, plusieurs éditions, la plus récente étant celle du troisième millénaire, Ed. de la Découverte et Syros, 2001.

Popper Karl R, La logique de la découverte scientifique, édition française, Payot, 1959.

POPPER Karl R, Des sources de la connaissance et de l’ignorance, édition française, Rivages poche, Payot, 1998.

Rostand Jean, Science fausse et fausses sciences, Gallimard, 1958.

Rouzé Michel, La parapsychologie en question, Ed. Hachette, 1973.

Schrödinger Erwin, Ma conception du monde, le Veda d’un physicien, Ed. Mercure de France, 1982.

 

Ouvrages collectifs

Le crépuscule des magiciens, ouvrage collectif sous la direction d’Yves Galiffret, Editions Rationalistes, Paris, 1965.

La croyance astrologique moderne, diagnostic sociologique, rédigé par Edgar Morin, Claude Fischer, Philippe DeFrance, Lena Petrossian sous la direction d’Edgar Morin, Nouvelles éditions de Lausanne et Centre de diffusion de l’édition (Paris),1982.

DICTIONNAIRE DES SCIENCES ET DE LA PHILOSOPHIE, Sous la direction de Dominique Lecourt, Ed. PUF, mai 2000, 2eme édition.

Dictionnaire culturel des sciences, sous la direction de Nicolas Witowski, Ed. Seuil, Collection Regard, 2001.

DICTIONNAIRE RATIONALISTE, Nouvelles Editions Rationalistes, 1978.

Histoire et philosophie des Sciences, Sciences humaines, N°31, janvier-fevrier 2001, Editions du CNRS.

Encyclopédie des sciences, sous la direction de Dominique Lecourt, pochothèque, 1998.

 

La pensée scientifique et les parasciences, colloque de la Villette, 24et 25 février 1993, Albin Michel, 1993.

Dictionnaire des symboles (mythes, rêves ,coutumes, gestes, formes, figures, couleurs, nombre), sous la direction de Jean Chevalier avec collaboration d’Alain Gheerbrant, Robert Laffont 1969, réédition 2002 Robert Laffont.

.

La science face au face du défi du paranormal, sous la direction du Comité belge d’investitude des phénomènes prétendus paranormaux, Bruxelles 2005.

 

Le voyage interdit, vivre son expérience de mort imminente (NDE), avec le fonds de témoignages de l'asssociation (ANDS Belgique, France, Québec), sous la direction de ANDS  France, Evelyne-Sarah Mercier et Muguette.

Quelques ouvrages antisceptiques

Le matin des magiciens,J Berger et louis Pawlers

 

La parapsychologie devant la science, colloque de Reims des 16 et 17 décembre 1975, Editons Berg- Bellibaste 1976, ouvrage anti-sceptique.

 

Science et conscience, les deux lectures de l’univers, 4eme trimestre de France culture, colloque de Cordoue de mai 1979, Ed. Stock,

 

1980Paranormal entre mythes et réalités, conférences et débats du colloque « mythes et paranormal », du 18 novembre 2000, sous la présidence de Rémy

Chauvin, Ed. Dervy, 2001.



[1] Jacques Berger et Louis Pauwels, Le Matin des magiciens, Gallimard, 1960 (paru en Livre de Poche).

[2] vendu à plus d’un million et demi d’exemplaires en 2005 en France _

[3] Véronique Campion-Vincent, La société parano, Payot, 2005.

[4]  Philosophe français, auteur, parmi d’autres ouvrages, du « Traité d’athéologie », Ed. Grasset, 2005, vendu à plus de 300 000 exemplaires.

[5] Michel Onfray, totalement opposé à tout gourou, n’ayant pas accepté cette opération de récupération, a porté plainte contre Raël.

[6] Georges Charpak et Henri Broch, Devenez sorcier, devenez savant, Éd. Odile Jacob, 2002, réédition France Loisirs, 2003.

[7] Jean Bricmont, Science et pseudo-sciences, n° 250,  2001.

[8] Henri Broch, Au cœur de l’extraordinaire, Éd. L’Horizon chimérique, 1994, Réédition book-e-book 2002.

[9] Nous faisons, par exemple, la distinstion, entre para-zoologie et crypto-zoologie. La para-zoologie est une fausse science ou pseudo-science, cherchant à démontrer l’existence d’animaux fabuleux ou mythiques tels que le yeti, la licorne, le serpent de mer, le Léviathan, le monstre du Loch Ness,  [9] etc . Tandis que la crypto-zoologie est la science s’occupant des animaux rares comme les calamars géants, les dragons de Komodo …

[10]  Jean Rostand,  Pensées d’un biologiste, 1939  réédition Stock, 1991, p 144.

[11] Platon, La République, livre 2, œuvres complètes, avec commentaires de Léon Robin, la Pléiade, 1950.

[12] Vauzelard, les cinq livres des zététiques1630 , traduction de François Viete (Larousse du xixe siècle). ..

[13] Marcel Conche, Pyrrhon ou l’apparence, seconde édition, PUF, 1994.

[14] Sextus Empiricus, Esquisses pyrrhoniennes, texte traduit et commenté par Pierre Pellegrin, Emmanuel Naha, magazine littéraire, janvier 2001, thèse Paris-XII, 1998. Voir aussi : Esquisses pyrrhoniennes de Sextus Empiricus, Pierre Pellegrin (Traduction), Seuil, 1997, Collection  Points Essais.

[15]  Marcel Conche, ibid.

[16] Du moins pour les phénomènes macroscopiques. A l’échelle des particules physiques élémentaire, ils sont alors statistiquement déterministes.

[17] Pour la science, l’arrêt, relaté par la Bible (Josué 10,13), pendant un jour entier , de la course du soleil vers le couchant et de la lune, sur une simple injonction du chef du peuple d’Israël, Josué est impossible. De même Achille,dans l’Iliade,demande au soleil de se coucher moins vite pour avoir le temps de tuer tous les Troyens.

[18] Ce qui ne veut pas dire les lois d’Einstein soient simples.

[19] D’une manière générale, la majorité des scientifiques ne croit pas à une vérité infuse, tombée du ciel.

[20] C’est-à-dire qu’ils ne peuvent pas être ramenés strictement à des explications connues.

[21] Speakable and Unspeakable in Quantum Mecanics, John Stewart Bell, Cambridge University Press, 1989.

[22] Les valeurs des positions et des durées, mesurées, pour les particules élémentaires vont et viennent entre toutes les valeurs possibles d’une certaine fourchette de valeurs.

[23] « Rasoir d’Ockham » ou « Principe d’économie », J. C Pecker, Les Cahiers rationalistes, septembre-octobre 2004.

[24] Colloque de la Villette « Sciences et parasciences », introduction d’Henri Curien, Paris, 1989.

[25] Discours de la méthode, René Descartes, Commentaires de Denis Huisman, Préface de Geneviève Rodis-Lewis, Ed. Fernand Nathan, 2005. (chez aussi Ed. Garnier 1960, commentaires de Louis Liard).

[26] Méditations métaphysiques (Méditations sur la philosophie première, dans lesquelles sont démontrées l'existence de Dieu et l'immortalité de l'âme), commentaires de André Vergez, Christine Thubert-Courme, Ed. Fernand Nathan, 2004.

[27] « Zététicien » est un néologisme couramment employé pour désigner celui qui pratique la zététique, mais, à ce jour, ce néologisme n’est pas entré dans la langue française.

[28] François Viète,

[29] Selon le dictionnaire le « Robert ».

[30]Sextus Empiricus, ibid.

[31]Victor Brochard Les sceptiques grecs,  Paris, 1887, Vrin, Paris, 1959, rééd 1969.

[32] , Henri Broch Au cœur de l’extraordinaire,  Ed. Book-e-book, Réédition 2003..

[33] Henri Broch, Le Paranormal, le Seuil, 1988, op. cit.

[34] Henri Broch, idem & autres ouvrages de cet auteurs, cités dans ce livre.

[35] La précision d'appareil de mesure peut également être entachée par des causes extérieures : erreur opératoire, erreur provoquée par les grandeurs d'influences (température, pression etc), erreur de référence ou d'étalonnage, erreur d'hystérésis, erreur de finesse etc.

[36] Les travaux et les jours,  Hésiode, Ed. Mille et une nuits (Fayard), 2006,  page 90-105.

[37] Les débuts de la science grecque, de Thalès à Aristote, Geoffrey E.R. Lloyd, Ed. La découverte, 1990.

[38] L’éloge de Liautard à Condorcet se trouve dans le Rapport à l’Académie des sciences de Chevreul. De 1854

[39] Arkan Simaan, ibid.

[40] L’Héritage chrétien en disgrâce, Guy Michelat, Julien Pottel, Jacques Sutter, L’Harmattan, 2003, p. 200.

[41] Sondage CSA Le Monde-La Vie de 1994.

[42] Yves Lambert, Histoires d'héritages ..., Arch. de Sc. soc. des Rel., 2003, 124, (octobre-décembre 2003), p. 39-40.

[43] Jacques Sutter, Guy Michelat, Julien Potel, L’héritage chrétien en disgrace, Chapitre  « Les ambitions de la science et de la foi » de Jacques Sutter, Ed. L’Harmattan, 2003, pages 201 à 203.

[44] Angèle Kremer-Marietti ;  Auguste Comte et la théorie sociale du positivisme, Paris, Seghers, 1970.

[45] L’ordre et les jeux. le positivisme logique en question, Dominique Lecourt, Grasset, Paris, 1980.

[46] Article de Staune, Le Monde du 23 février 2006 Titre de l’article !!!!!!!

[47] Par nationalisme anti allemand , M Berthelot fit réfuter les théories atomistes des chimistes allemands.

[48] Colloque de parapsychologie de Reims, Editions Bélibaste, 1976.

[49] Krishnamurti, sa vie  - son œuvre, Pupul Jayakar, Traduction Anne-Cécile Padoux, L'Age du Verseau, Paris, 1989.

[50] Histoire des grandes philosophies, sous la dir. de Lucien Jerphagnon, Editions Privat, 1980.

[51] Matière à penser, Jean-Pierre Changeux et A. Connes, Editions Odile Jacob, 1989.

[52] Numéro spécial de Pour la science sur Gödel, août novembre 2004. Et aussi Pour la science sur Gödel, « Les chemins de la logique » , octobre 2005.

[53], Jean Bricmont, Régis Debray , A l’ombre des lumières, éditions Odile Jacob, 2004.

[54] Définition du chaos : 1) du grec Khaos, confusion générale des éléments, de la matière, avant la création du monde. Au sens figuré, désordre (Définition du Larousse ). 2) Un système agité par des forces où seules existent trois fréquences indépendantes, peut se déstabiliser, ses mouvements devenant alors totalement irréguliers et erratiques (Définition du météorologue E. Lorenz).

[55] Dictionnaire culturel des sciences, ouvrage collectif, sous la dir. De Nicolas Witkowski, Editions du Regard, réed. 2003.

[56] "Maths Physique Express", édité pour l'Année internationale de la Physique, en 2005, par le CEA et le CNRS.

[57] Le chaos, David Ruelle, Ed. Odile Jacob, 1991.

[58] Le titre n'est en fait pas de Lorenz, mais d'un autre météorologue, Philip Merilees, organisateur de la conférence. Lorenz l'a découvert trop tard pour pouvoir en changer. Cf. Nicolas Witkowski : La chasse à l'effet papillon, Alliage 22 (1995), 46-53.

[59] Edward N. Lorenz ; Un battement d'aile de papillon au Brésil peut-il déclencher une tornade au Texas ?, Alliage 22 (1993), 42-45. Traduction française du texte de la conférence de 1972, publié (en anglais) dans  : The essence of chaos, The Jessie and John Danz Lecture Series, University of Washington Press (1993).

[60] Gaussiennes, distributions gaussiennes, loi de Gauss, dite aussi loi de Laplace-Gauss ou loi Normale, est une loi de distribution (ou loi de densité de probabilité) utilisée dans de très nombreux contextes. La courbe obtenue par celle-ci a une forme de cloche caractéristique. Celle-ci est caractérisée par sa valeur centrale qui est la moyenne m et son étalement quantifié par une grandeur sigma nommée écart-type.

[61] Le résultat d’une mesure statistique sur une population (ou échantillon) précise, ne peut être donné qu'avec une "fourchette", un intervalle, appelée intervalle de confiance. La valeur cherchée se trouve probablement (avec une certaine probabilité), dans cet intervalle autour de la valeur trouvée. 

[62] L’Écart-type (S) est égal à la Racine carrée de la variance, et la Variance (S2) est égale à l’écart au carré moyen de valeurs par rapport à la valeur moyenne.

[63] Proper Alfaric, Jésus a-t-il existé ?, Ed. Coda (PUF), 2005, page 256, réédition préfacée par Michel Onfray.

[64] PNB ,produit national brut

[65] Laurent Puech, dans la revue Science et pseudo-sciences, nos de mai 2003 et de mars 2004. et pseudo-sciences, déc. 1999, p11-14.

[66] Le 22 juin 1633, le scientifique et astronome italien Galilée était condamné à la prison à vie (peine commuée en résidence à vie par le pape Urbain VIII), pour avoir soutenu la thèse héliocentrique de Copernic, pourtant vraie, comme on le constatera plus tard.

[67] c’est comme la phrase bien connue de Platon : « le temps est une image mobile de l’éternité ».On peut admettre qu’un temps immobile ,appelé »éternité »,existe ,mais en quoi le temps qui passe peut -il en etre une image ?.Un temps qui ne passe pas,ce n’est pas du temps .Cette affgirmation de Platon consiste à jouer sur les concepts.

[68] En fait, pour être encore plus rigoureux, on devrait plutôt parler du « procès du beau-père de la fillette ».

 

[69] Les combustions humaines , Antoine Bagady,  Sciences et pseudo-sciences n° 253, Juillet 2002.

 

[70] La cause finale est une une des quatres causes principales, selon Aristote. En Science ,la seule explication valable se fait par la causalité.La finalité consiste à preter aux objets les memes désirs qu’à l’homme ,c’est ce qu’on appelle une explication anthropomorphique.

[71] Ernest Kahane, Dictionnaire rationaliste, Éditions de l’Union rationaliste. 1973

[72] Didier Derliche : a) Gémeaux 1998, Editions 1, 15/09/1997. b)  Horoscope 1999 : Gémeaux, Editions 1, 02/09/1998

[73]Lire a ce sujet : L'Hexagonal, tel qu'on le parle, de Robert Beauvais, aux éditions Hachette, 1970.

[74] Henri Broch, Le Paranormal, Seuil, 1988. Colloque de la Villette, compte rendu, p125 à 133.

[75]La science face au défi du paranormal, ouvrage collectif du comité belge pour l’nvestigation scientifique des phénomènes réputés paranormaux, édition Relie-Art, Bruxelles, Août 2005.

[76] Vrain-Lucas, l'intrépide, Michel Braudeau, Le Monde du 12 juillet 2005 & Le parfait secrétaire des grands hommes ou Les lettres de Sapho, Platon, Vercingétorix, Cléopâtre, Marie-Madeleine, Charlemagne, Jeanne d'Arc et autres personnages illustres, mises au jour par Vrain Luca, [éd. par] Georges Girard,  Éd. Allia, Paris 2002.

[77] D’après a) note de Marie Laure Prévost, conservateur au département des manuscrits de la BNF, Bibliothèque Nationale de France, où sont déposées les 80 fausses lettres de l’Académie des Sciences b) site Internet Bnf "l’affaire Vrain Lucas, le «Balzac du faux» ", c) dossier Vrain Lucas, Archive BNF.

[78] Du témoignage, Jean Norton Cru, Ed. Allia, 1998, & Ed. Etincelles, 1929 & J.J. Pauvert, 1960.

[79] voir notamment Antoine Perraud. La Barbarie journalistique, Flammarion, 2007.

[80] Philippe Cohen. Le livre dont les médias ne parleront pas. Marianne n° 511, semaine du 3 au 9 février 2007. p 43

[81] La foudre en boule serait, selon les physiciens des plasmas, un plasma, c’est-à-dire un gaz ionisé  « froid ».

[82] Laurent Puech, dans la revue Science et pseudo-sciences, nos de mai 2003 et de mars 2004. et pseudo-sciences, déc. 1999, p11-14.

[83] Le 22 juin 1633, le scientifique et astronome italien Galilée était condamné à la prison à vie (peine commuée en résidence à vie par le pape Urbain VIII), pour avoir soutenu la thèse héliocentrique de Copernic, pourtant vraie, comme on le constatera plus tard.

[84] c’est comme la phrase bien connue de Platon : « le temps est une image mobile de l’éternité ».On peut admettre qu’un temps immobile ,appelé »éternité »,existe ,mais en quoi le temps qui passe peut -il en etre une image ?.Un temps qui ne passe pas,ce n’est pas du temps .Cette affgirmation de Platon consiste à jouer sur les concepts.

[85] En fait, pour être encore plus rigoureux, on devrait plutôt parler du « procès du beau-père de la fillette ».

 

[86] Les combustions humaines , Antoine Bagady,  Sciences et pseudo-sciences n° 253, Juillet 2002.

 

[87] Sur ce même « principe de l’omission », voir ci-après le chapitre sur l’homéopathie. 

[88] Gérard Bronner, Vie et mort des croyances collectives, Ed. Hermann, 2006, page 40.

[89] La foire des illuminés, Pierre-André Taguieff, Ed. Mille et une nuits, 2006.

[90] Histoire d’un mythe, la conspiration juive et les protocoles des sages de Sion, Norman Cohn,  Gallimard, Paris & « Folio Histoire », 1992 (1re édition : 1967).

[91] Dictionnaire culturel des sciences, sous la direction de Nicolas Witkowski, Seuil, Regard, 2001.

[92] P. Watzlawick, La Réalité de la réalité. Confusion, désinformation, communication, Paris, Seuil, 1976.

[93] Philippe Breton, La Parole manipulée, La Découverte,  Essais, 1997.

[94] Paul-Éric Blanrue, Histoire interdite du suaire de Turin, Éd. Golias :

[95] Il existe d’autres célèbres désinformations de ce type, comme l’affaire des rouleaux de cire d’Hitler ayant conduit, en 1938, au pacte germano-soviétique, à l’affaire Toukhatchevsky et à la décapitation de tout l’état-major soviétique. Cf. L'affaire Toukhatchevsky, Victor Alexandrov, Robert Laffont, 1962.

[96] Thierry Meyssan , 11 septembre 2001, l’effroyable  imposture, aucun avion ne s’est écrasé sur le pentagone, Ed. Carnot,  2002.

[97] Combustion produisant de la poudre d’alumine.

[98] La société parano : Théories du complot, menaces et incertitudes, Véronique Campion-Vincent, Payot, 2005.

[99] Vie et mort des croyances collectives, Gérald Bronner, Paris, Hermann, 2006.

[100] Mirel Bran, Le Monde daté du 6 janvier 2000.

[101] Savinien Cyrano de Bergerac, Lettre « Contre les sorciers ». Textes choisis de Cyrano de Bergerac et présentés par Suzanne  Rossat-Mignod, Editions rationalistes, 1972.

[102] Légendes urbaines : rumeurs d’aujourd’hui, de Véronique Campion-Vincent, Jean-Bruno Renard, Payot, 2002.

[103] Le schéma de diffusion d’une rumeur se présente souvent ainsi : Origine populaire – média ou romans – rumeurs populaires – médias ou romans.

[104] Élie Volf : « L’arsenic, un poison idéal » : l’affaire Marie Besnard, Science et pseudo-sciences n° 245, décembre 2000. Comme il est dit dans cet article, il n’y aurait jamais eu d’affaire Marie Besnard si celle-ci n’avait pas eu lieu à Loudun, « la ville des dites possédées ».

[105] Rumeurs, le plus vieux média du monde, Jean Noël Kapferer, Éd. France Loisirs 1987, page 10.

[106] Jean-Noël Kapferer, Les Chemins de la persuasion, Dunod Entreprise, 2e édition, 1984, p. 22.

[107] Véronique Campion-Vincent, Jean-Bruno Renard Légendes urbaines : rumeurs d’aujourd’hui, Payot, 2002.

[108] Gérald Bronner, vie et mort des croyances collectives, Hermann 20005

[109] Seatlle est la plus grande  ville de l’état de Washington situé au nord ouest des USA ,l’aglomération intra muraux et extra muraux comptait  près de 3,6  millions d’habitants en 1950.

 

[110] Edgar Morin, Bernard Paillard et Claude Fischler, La Rumeur d’Orléans, première édition, Seuil, 1969, réédition avec la rumeur d’Amiens, Seuil, 1982.

[111] Pascal Froissart, La Rumeur, histoire et fantasmes, Belin, collection « Débats », 2002, pp. 207 et 208.

[112] Jean Brissonnet, « Radiophobie, fantasmes et réalités », Science et pseudo-sciences n° 244, 2000.

[113] Élie Volf : Psychose des antennes relais, Science et pseudo- sciences, n°256, mars 2003.

[114] Les briseurs de machines de Ned Ludd à José Bové, Nicolas Chevassus–au–Louis, Seuil, 2006.

[115] Le spam est un message à but commercial envoyé par courrier électronique.

[116] Les hoaxes contribuent à engorger inutilement les réseaux en provoquant une masse de données superflues.

[117] Ils tendent à provoquer de la désinformation et à véhiculer souvent de fausses légendes urbaines, comme celle du 15 décembre 2002 (voir plus haut le paragraphe sur la rumeur du 15 décembre 2002).

[118] Véronique Campion-Vincent, Jean-Bruno Renard ;  De source sûre, Éd. Payot, 2002

[119] Jean-Marie Abgrall, Tous manipulés, tous manipulateurs, Editions First, 2003, p. 7.

[120] Jean-Marie Abgrall, idem, p. 29.

[121] Robert Vincent Joule et Jean-Léon Beauvois, Petit Traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens, Presses universitaires Grenoble (PUG), 2002.

[122] Voir aussi, sur le même thème, Les Décisions absurdes, Christian Morel, Gallimard, 2002, Collection « Bibliothèque des sciences humaines ».

[123] Social Psychology, Solomon E. Asch, Prentice Hall, New York, 1952, & Oxford University Press, New York 1987.

[124] Une expérience de contrôle, effectuée en laboratoire mais en dehors du groupe, permet au sujet non-initié de donner ses réponses sans subir l'influence sociale des compères du psychologue, des initiés, et permet au psychologue de faire des comparaisons.

[125] Influence et Manipulation : Comprendre et Maîtriser les mécanismes et les techniques de persuasion, Robert Cialdini, Marie-Christine Guyon, First Editions, 2004.

[126] Nicolas Guéguen, Psychologie de la manipulation et de la soumission Dunod 2004.

[127]  Robert-Vincent Joule et Jean-Léon Beauvois, La soumission librement consentie : Comment amener les gens à faire librement ce qu'ils doivent faire Presses Universitaires de France – PUF, 1999.

[128] La vente pyramidale est une forme d'escroquerie dans laquelle le profit ne provient pas vraiment d'une activité de vente comme annoncé, mais surtout du recrutement de nouveaux membres. Seuls les initiateurs du système (au sommet de la pyramide) profitent en spoliant les membres de base.

[129] La commercialisation par paliers multiples ou vente en réseau par cooptation (en anglais « Multi Level Marketing ») désigne une structure du réseau de vente, similaire à la vente pyramidale. Les revendeurs recrutent de nouveaux vendeurs, et peuvent être alors en partie rémunérés par une commission sur les ventes des recrues.

[130] L'échec d'une prophétie, Léon Festinger, Hank Riecken, Stanley Schachter, 1956, réédition Presses Universitaires de France - PUF (1993).

[131] Experimental Study of Inequality and Unpredictability in an Artificial Cultural Market, M. Salganik, P. Sheridan Dodds, D. Watts, Science, 10 February 2006: Vol. 311. no. 5762, pp. 854 - 856, DOI: 10.1126/science.1121066 & Article “La preuve sociale, Comment mieux vous manipuler par le nombre  Note personnelle de F. Grandemange.

[132] Introduction au behaviorisme, François Berthiaume, Gaetan Morin Editeur Ltee, 1986.

[133]  The fallacy of personal validation: A classroom demonstration of gullibility, B. R. Forer, Journal of Abnormal and Social Psychology, 44, 118–123 (1949) & L’effet Barnum : l’illusion du soi, François Filiatrault, revue Cerveau & Psycho, n°4, dec.03-Fév.04.

[134] Forer B. R., idem.

[135]  The Psychology of the Psychic, David Marks et Richard Kamman, Amehert (New-York), Prometheus books, 1979.

[136] Ulrich, R.E., Stachnik, T.J., & Stainton, S.R., Student acceptance of generalized personality interpretations. Psychological Reports, 13, 831-834. (1963).

[137] Dickson, D. H. and Kelly, I. W., The 'Barnum Effect' in Personality Assessment: A Review of the Literature. Psychological Reports, 57, 367-382. (1985).

[138]   Françoise Champion et Martine Cohen, Sectes et Démocratie Paris, Seuil, 1999.

[139] Le terme gourou est pris ici dans le sens de chef autoritaire, souvent sectaire et guide spirituel. En sanskrit le terme gurû signifie « lourd,important,chef  », « éveilleur », « celui qui dissipe les ténèbres ».

[140].Arnaud Palisson Grande Enquête sur la scientologie, une secte hors la loi, Éditions Favre SA, Lausanne, 2003, thèse de droit pénal présentée le 1er février 2001, à la faculté de droit de Cergy-Pontoise

[141] Parole de Renan : « Une religion est une secte qui a réussi. »

[142] Certains groupes maçoniques  prétendent que les dotrines maçonniques remontent  à Isis et Osiris. D’autres à la construction du grand temple d’Israël à l’époque du roi Salomon.

[143] Lanza Del Vasto fut l’apôtre du combat non violent pendant la guerre d’Algérie, grâce à l’Action civique non violente.

[144]  Lanza Del Vasto, Le Pèlerinage aux sources, édition du Livre de Poche en 1964.

[145]  Renaud Marhic, L’Organisation du temple solaire, book-e-book, 2003.

[146]  Raison présente, numéro sur les sectes, 2003.

[147] Rapport Vivien sur les sectes, La Documentation française, 1985, « Les sectes en France, expressions de la liberté morale ou facteurs de manipulation ? ».

[148]  Rapport du Graphes, Groupe de réflexion sur les phénomènes sectaires, Michel Monroy, 1997.

[149] Voir Thèse de Droit pénal portant sur la Scientologie France, Arnaud Palisson, Cergy-Pontoise, 2002,

[150] Grande enquête sur la scientologie, une secte hors la loi, Arnaud Palisson, Favre,2003.

[151] Vie et Mort des Croyances Collectives, Gérald Bronner, Hermann, 2006. Chapitre II, page 36.

[152] J. M. Abgrall, ibid, p. 165.

[153] Cf. L. Schlesser-Gamelin, Le Langage des sectes, Paris, Salvatore, 1999, p. 127.

[154] Gérald Bronner, ibid, page 40.

[155] Cf. M.B. Harris, « The effects of performing one altruistic act on the likehood of per­forming another », in journal of Social Psychology, 88, 1972.

[156]  Selon rapport du Graphes de 1997.

[157]  Anne Fournier, Michel Monroy, La Dérive sectaire PUF, 1999.

[158] Stanley Milgram Soumission à l'autorité, traduction française Calmann-Levy, 1974. Le film « I comme Icare » d’Henri Verneuil paru en 1979 relate l’expérience de S. Milgram où ce dernier joue son propre rôle.  

[159] Les Révolutions de l’inconscient, Catherine Clément, Éditions de la Martinière, 2000, p 40.

111 Lettre de Chevreul à Ampère, M.E. Chevreul, Rapport à l’Académie des Sciences, Paris, 1854.

[160] Spinoza avait raison, Antonio R. Damasio, Odile Jacob, 2004.

[161] Traité de la Réforme de l'entendement et de la meilleure voie à suivre pour parvenir à la vraie connaissance des choses (Texte latin, traduction et notes par Alexandre Koyré), J. Vrin, 1974, réimpression 1990.

[162] Dictionnaire rationaliste, ibid.

[163] Linking out-of-body experience and self processing to mental own-body imagery at the temporoparietal junction. Blanke O, Mohr C, Michel CM, Pascual-Leone A, Brugger P, Seeck M, Landis T, Thut G., J Neurosci. 2005 Jan 19;25(3):550-7.

[164] Stimulating illusory own-body perceptions. Blanke O, Ortigue S, Landis T, Seeck M. (2002), Nature 419: 269-270.

[165] Ibid, note sur Spinoza.

[166] Martin Winckler, chronique du 19 juin 2003 sur France Inter, publiée dans Science et Pseudo-sciences, 2003.

[167] Martin Winckler, ibid.

[168] Le syndrome des faux souvenirs et le mythe des souvenirs oubliés, Elisabeth Loftus et Katherine Ketcham, traduction française de l’Américain, Ed. Exergue, 2001.

[169] Le syndrome des faux souvenirs et le mythe des souvenirs oubliés, Elisabeth Loftus et Katherine Ketcham, traduction française de l’Américain, Ed. Exergue, 2001 (1ière édition 1997).

[170] Loftus, Elizabeth. The Myth of Repressed Memory: False Memories and Allegations of Sexual Abuse, St. Martin's Press, New York, 1994. Elisabeth F. Loftus est professeur de psychologie à l’Université de Washington et experte judiciaire auprès des tribunaux.

[171] Elisabeth Loftus, Les Faux Souvenirs. Pour la Science, N° 242 Déc. 1997.

[172] TENDANCES JUDICIAIRES RÉCENTES, John Hochman, M.D. 72764, 2647.

[173] Il ne faut pas oublier que dans la religion hindouiste, avec le système des castes en Inde, chaque Hindouiste recherche surtout une paix universelle, pour les membres de sa caste. Ceci explique que les 200 milions d’intouchables de l’Inde sont encore des « esclaves ».

[174]  101 expériences de philosophie quotidienne, Roger Pol Droit, Odile Jacob, 2003.

[175]  La méditation pour tous, Jacques Choque, Grangier, 2003.

[176] Note personnelle du docteur Bernard Auriol, .

[177] Hypnotisme, sugestion, psychothérapie, Hyppolite Berheim , Fayard, Réédition 1995.

[178] La magie du sommeil, Gérard Majax, Michel Lafon, 1994.

[179] Charcot face à l’école de Nancy, Textes réunis sous la direction de Serge Nicolas, Editions Harmattan,  2004.

[180] Serge Nicolas, ibid.

[181] De la suggestion dans l’état hypnotétique, Hyppolite Bernheim , réédition Hamarttan, 2003.

[182] Emile Coué, « ce n’est pas la volonté qui est la première faculté de l’homme mais l’imagination », in E. Coué, Œuvres complètes, Editions Astra, 1976 , Réédition Marabout, 1999.

[183] Hypnotisme, suggestion, psychothérapie, Hyppolite Berheim, Fayard, Réédition de 1995.

[184] E. Coué, p 166,  Conférences d’Emile Coué de 1926, édité par l’auteur (Première édition).

 

[185] Actes du colloque de la Société Française de Sophrologie, 1995, Les éditions Du Prieuré, 1995.

[186] Holistique : définition de ce mot au paragraphe « Méthodes holistiques de relaxation corporelles » plus haut dans cet ouvrage.

[187] La sophrologie face au changement, XXXVIIIe congrès de la Société de sophrologie, édité sous la direction de Claudie Terk-Chalouset et Alain Donnars, édition Harmattan, 2005.

[188] En sophrologie, le mot « phronique » signifie « profond, interne, intégré à la fois sur le plan psychique et corporel ». C.f. L'aventure de la sophrologie , de Alfonso Cayacedo, Editions Retz, France, 1979. ». le grec « sophron » se traduit  par « esprit sain »,mais à l’origine et chez les Pythagoriciens phre-n designe le diaphrame.Comme Pythagoreexerçait ses disciples à retenir leur respiration pour se mettre dans un état  d’extase(cf le yoga),le mot phre-n a fini par désigné l’esprit .

[189] Ibid, p 8.

[190] Cet état peut amener progressivement le patient à une schizophrénie

[191] Ibid, p 119.

[192]Le mouvement  Shri moi est une ONG pour l’UNESCO ,mais pour le MIVILUDES comme secte à vérifier

[193] Ptlolémée reconnaît lui meme que son explication des mouvements des planétes ne faisait que «  sauver les apparences « C’est à dire décrire et non expliquer.

[194] Michel de Pracontal,l’imposture scientifique en 10leçons

[195] Le nouvel esprit scientifique, Gaston Bachelard, Presses Universitaires de France - PUF, Réed. 2003.

[196] Arthur Koestler, L’étreinte du crapaud, Traduction française par Georges Fradier, Calman-Levy,  Réédition 1972.

[197] Dominique Lecourt, l’ordre et les jeux, le positivisme logique en question, Grasset, Paris.

[198] Jaurès Medvedev, Grandeur et chute de Lyssenko, Gallimard, Collection Témoins, 1971, Préface de Jacques Monod.

[199] Alain Droard, Alexis Carrel, de la mémoire à l’histoire, Ed. Harmattan, novembre 1995.

[200] Yves Christen, « Alexis Carrel », Editions du Félin, 1986.

[201] Charles Lindberg fut célébre pour avoir réalisé la 1ière traversée de l’Atlantique, en avion, du 20 au 21 mai 1927.

[202] Patrick Tort, « Sur la question de l’eugénisme », le Monde diplomatique, juin 1998.

[203] l’eugénisme positif est une recette pour classer et favoriser des êtres supérieurs, tandis que l’eugénisme négatif consiste en disqualification autoritaire quand à la procréation, procédant à des mutilations physiques, ceci afin d’augmenter la qualité biologique de la population majoritaire.

[204] La génétique a clairement montré que les différences entre individus considérés comme faisant partie d'une même ethnie peuvent être supérieures à celles entre individus appartenant à des ethnies différentes ayant une couleur de peau différente (se référer à l’article : SLC24A5, a Putative Cation Exchanger, Affects Pigmentation in Zebrafish and Humans, Rebecca L. Lamason et Keith Cheng & al., Science 16 December 2005, Vol. 310).

[205] Inspiré du « Darwinisme social » du Philosophe anglais Herbert Spencer (1820-1903).

[206] Raël et le clonage humain, Bertrand Jordan, SPS n° 249, novembre 2001. & Raël se lance dans le clonage humain, Revue La Tribune (Québec), par Michel Morin. 12 mars 1997.

[207] L'affaire Hwang : plus dure sera la chute..., Bertrand Jordan, Science et pseudo-sciences, n°271, mars 2006.

[208] “Elephantine Theory Stirs Misty Waters of Loch Ness”, By Mary Jordan, Washington Post Foreign Service, Wednesday, March 8, 2006, Page A14.

[209] The Loch Ness picture hoax Monster was a toy submarine, James Langton, Sunday Telegraph, March 13, 1994.

[210]  L'Homme de Néanderthal est toujours vivant, Bernard HEUVELMANS et Boris PORCHNEV, Plon, 1974.

[211] L'homme aux semelles de Bigfoot, Igor Ziegler, Science et pseudo-sciences (n° 258, juillet-août 2003).

[212] Les recherches de l’ethnologue du CNRS, Jordi Magraner, assassiné par les Islamistes à Chitral au Pakistan, sur le « Barmanou », nom pakistanais du Yéti, n’ont pas convaincu ses collègues. Il existe encore beaucoup d’autres légendes d’hommes singes de par le monde, par exemple celle de l’homme singe du Vietnam qui  ne connaîtrait ni le feu, ni la parole, etc.

[213]Arnoult SEVEAU, Sur la piste de la vache fausse, 2001,  Sciences et Avenir, n° 647 : 80-84 (janvier). & Herbert THOMAS, Le bœuf à la mode asiatique, 2001, Pour la Science, n° 283 : 14 (mai).

[214] Par contre l’Antilope Saloa  (Pseudoryx Nghetinhensis) « découverte » par les scientifiques, en 1992, suite à l’examen de trois paires de cornes collectées dans les villages montagnards,  puis réellement trouvée et capturée dans la réserve de la forêt de Vu Quang, dans la province d'Ha Tinh du Vietnam central du nord, n’est pas un canular.

[215] Stephen Jay Gould, les pierres truquées de Marrakech

[216] Le mystère de l'homme de Piltdown : Une extraordinaire imposture scientifique, Herbert Thomas et Yves Coppens, Belin, collection Pour la Science, 2002.

[217]  Les Gangsters de la science (documentaire), Jacques Mitsch, Antonio Fischetti et Benoît Grison, 2005, 52 mn (ce documtaire traite de l’affaire Piltdown, les affaires Burt, du nom du fondateur de la psychopédagogie en Grande-Bretagne et de l’affaire Lyssenko).

[218] Darwin : ce n’est pas une histoire de singe, Charles Sullivan et Cameron Mcpherson Smith, Traduction : Jean Günther, SPS n° 270, décembre 2005 (l’article est paru dans le Skeptical Inquirer [1], vol 29 N° 3 de mai-juin 2005).

[219] Jusqu'à ce jour, seules 1,75 millions d'espèces vivantes animales et végétales ont été identifiées, par les scientifiques (largement représentées par les insectes). Source : Convention sur la diversité biologique (CDB).

[220] Développée dans les années 1930, le néodarwinisme, appelé aussi la synthèse moderne, réunit la théorie de la sélection naturelle de Darwin et la théorie de l’héritabilité génétique proposée initialement par Gregor Mendel et améliorée ensuite.

[221] Toutefois une récente étude sur des mouches de fruit suggère que certaines instructions génétiques non encodées dans l’ADN peuvent être transmises à la descendance par du matériel contenant l’ADN (Lin et al 2004).

[222] L’os sphénoïde, un petit os constituant la partie moyenne de la base du crâne, est une articulation entre les os du crâne et ceux de la face.

[223], biologiste moléculaire, professeur à l’Université Paris VI et à l’ENS (laboratoire de génétique moléculaire)

[224] directeur du laboratoire UPS-CNRS d’Ecologie, Systématique et l’Université Paris-Sud, à l’Agro et à l’Ecole Polytechnique.

 

[225] L’« aventure humaine » est-elle programmée ?, Agnès Lenoire, SPS n° 270, décembre 2005.

[226]

[227] Lois évolutives qui existent ,dont on ne connaît pas les raisons de leurs existence et qui auraient pu ne pas être 

[228] « Des astres à la Sorbonne », Science et pseudo sciences, numéro 246, avril  2001.      

[229] d’après Elie Volf, co-auteur et présent à la soutenance. Les sociologues présents étaient Michel Maffesoli , Patrick  Taccusel , Serge Moscovici. Deux autres sociologues se sont excusés.

[230] Jean-Jacques Aulas, Note personnelle de sa conférence à l’AG de l’AFIS, 2001.

[231] Pracontal, ibid.

[232] D’après l’ouvrage déjà cité de Michel de Pracontal.

[233] du nom du créateur de l'homéopathie le Docteur Christian Friedrich Samuel Hahnemann, né à Meissen en 1755, et qui publia, en Allemagne son livre fondamental Organon der Heilkunst (1810), traduit en francçais en 1845, sous le titre "Organon de l'art de guerir".

[234] Dossier Priore : une nouvelle affaire Pasteur ?, Jean-Michel Graille, Denoël, 1984.

[235] Le maximum d’énergie de l’onde absorbée par un milieu biologique aqueux à 37 °C correspondrait à une fréquence de 22 GHz selon l’Etude des interactions de l’eau avec certaines molécules d’intérêt biologique (thèse de docteur es science), Elie Volf, Paris XI, 1981. Mais d’un autre côté les fréquences supérieures à 2,5 GHz sont réservées aux militaires. La fréquence des ondes émises par magnétrons des fours micro-ondes actuels étant de 2,45 GHz, peut-être utilisait-il alors cette dernière valeur pour la fréquence de l’onde employée par son appareil ?

[236] Pierre Péan, Enquête sur l’affaire des avions renifleurs et ses ramifications proches ou lointaines, Fayard, Paris, 1984 (ou « le projet Aix »).

[237] Pierre Péan, ibid.

[238] percement des parois tores Tokamak par un faisceau d’électron .

[239] Un mur de silence autour de la théorie synergétique du Pr. Vallée, Renaud de la Taille, Science et Vie n°698, novembre 1975.

[240] Un jeune français construit une pile inépuisable, Renaud de la Taille, Science et Vie n°700, janvier 1976.

[241] Docteur d’État ès sciences physiques en physique théorique. Actuellement professeur de physique théorique à l’université de Nice.

[242] La "théorie synergétique" de M. Vallée : une expérience à l'UER de physique de Paris 7, Jean-Marc Lévy-Leblond et Francis Kovacs, La Recherche, N° 69 Juillet-Août 1976, volume 7, pages 661 & 662.

[243] SEPED, Société de promotion de l’énergie diffuse.

[244] Glazial-Kosmogonie, Hanns Hörbiger, Leipzig, 1925.

[245] Thèse évoquée, sans esprit critique, dans « Le Matin des Magiciens » de Bergier et Pauwels.

[246] les recherches géophysiques  ont montré que la Terre était pleine, avec probablement un noyaux de fer et nickel au centre de la Terre

[247] D’après une note personnelle d’ Ernerst –Emile Lopez Sanson de longval , directeur du centre de recherche et diffusion archéologique,membre de la société des americandistes au musée de l’homme de Paris , member of the society for American Archeology

[248] note du Dr lucien Giacomoni ,bulletin de l’association entrevalaise de mycologie et de botanique appliquée

[249] Guisepe Orifici Directeur du Centro Italiano di Studi e Ricerca in Archeologia Precolombania.

[250] Jean  Dausset, Jean Bernard, La mosaique humaine Calmann-Lévy (2000).

[251] A l'intérieur du cratère du Rano Raraku on a trouvé, en fouillant, un système primitif de poulies qui a pu permettre de lever les statues.

[252] Robert Charroux, « Histoire inconnue des hommes depuis 10000 ans », page 50, Robert Laffon, 1963.

[253] Les Templiers en Amérique, Jacques de Maheu, Les énigmes de l'univers, Robert Laffont, 1981.

[254] Rolf  Müller, El Concepto Astronomico del Gran Observatorio solar Kalasasaya de Tihuanacu, Anales de la Sociedad Cientifica de Bolivia, Tomo I, Ano I,  La Paz ,1930

[255] Tihuanacu, the Cradle of American Man (Volume II), Arthur Posnansky, J. J. Augustin Publisher, New York, 1945.

[256] Professeur d'Anthropologie à l'Université d'État de l'Illinois et Professeur d'Archéologie à l'Université Nationale d'Irlande à Galway.

[257] Tianhuanaco, 10 000 ans d’énigmes incas, Simone Waisbard, Robert Laffont, les énigmes de l'univers (1971).

[258] L’Amerique précolombienne a vécu des civilisations techniquement évoluées ,les Mayas ont découvert le logaritmique népérien 300 ans avant Nepper en Europe.

[259] Erich Von Daniken

[260] La police a alors perquisitionné son domicile, puis dans un entrepôt que Golan avait loué à Tel-Aviv. Ils y ont trouvé le grand nombre d'artefacts contrefaits, des cachets antiques et d'autres tablettes et inscription, à diverses étapes de finition et des outils, pouvant servir à réaliser des faux.

 

[261] En 1983 et 1984 eut lieu une campagne de fouille à l'initiative de Jack LANG. Le rapport archéologique rendu en 1995 ne laissa plus place à la discussion, les seuls vestiges archéologiques du site sont les restants d'un artisanat de verrerie qui date du Moyen Âge. Aucun objet de type glozélien n'y a été découvert lors de ces fouilles.

[262] Robert Charroux, ibid.

[263] Néologisme du à Pierre André Taguieff.

[264] Pierre André Taguieff, La foire aux illuminés, Editions « Mille  et une nuit », 2006.

[265] Une secte annonce la naissance du premier clone humain, LE MONDE , 27.12.02.

[266] The Roswell Incident, Charles Berlitz and William L. Moore, Berkeley Books, New York, 1988.

[267] "The Roswell Report: Case Closed", rapport McAndrew de l'USAF, publié par les Quartiers Généraux de l'US Air Force par l'entremise du Printing Office, Washington D.C., page 231, 1997.

[268] « autopsie de l’OVNI de Roswell », film diffusé sur TF1, le 21 juin 1995, dans une émission présentée par Jacques Pradel (l'Odyssée de l'étrange). Film vendu en cassette vidéo par TF1.

[269] Joseph A. Bauer, A Surgeon's View: Alien Autopsy's Overwhelming Lack of Credibility, Skeptical Inquirer, vol 20, #1, Jan. 1996, 23-24.

[270] TOUTE L'AMERIQUE A LE NEZ EN L'AIR, LES AVIONS A REACTION pourchassent les "crêpes volantes" , L'Aurore, 8 juillet 1947.

[271] Flying saucers have landed, George Adamski, co-écrit avec Desmond Leslie, 1953, traduit en Les soucoupes volantes ont atterri, Paris, La Colombe, 1954, puis Réed.Ed. J'ai lu, coll. L'Aventure Mystérieuse.

[272] Une expérience suggestive de Radiesthésie, Dr. Robert Rendu, Ed. Camus, Lyon, 1936, page 5.

[273] Taguieff, La foire aux illuminés, 2005,  p 31.

[274] R. Bourdon, L’art de se persuader des idées douteuses, fragiles ou fausses, Ed. Fayard, Paris, 1990, citant, page 66, le sociologue G. Simmel, en 1923 (Simmel G., Les problèmes de philosophie de l'histoire, 1923, trad. Paris, PUF, 1984).

[275] Norton Cru, Témoins, Ed. Etincelles, 1929 et Du Témoignage, 1930, réédité chez J.J. Pauvert, 1960.

[276] Elisabeth Loftus, Eyewitness testimony, Ed. Cambridge-Harvard University Press, pages 50-60, 1979.

[277] Loftus E & K. Ketcham, Le syndrom des faux souvenirs, Ed. Exergue, Collection Regard Critique, Chapitre 7.

[278]  « La science face au défit du paranormal », Comité belge pour l’investigation scientifique des phénomènes réputés paranormaux, Ed. Relie-Art Scrl, Rue Stephenson 108, 1000 Bruxelles, Belgique, Seconde édition, 2005, Pages 193-200, .

[279] ceux qui étudient les ovnis.

[280] in Ovni : la retraite à cinquante ans,  Article de Jean-Marc Veszely paru dans Le Soir Illustré de Belgique.

[281] J. Nickell,  « Circular Reasoning: The 'Mystery' of Crop Circles and Their 'Orbs' of Light. » Skepticl Inquirer, 2002.

[282] grâce à son projet SETI@home, le premier projet de calcul réparti grand public.

[283] Carl Sagan et Franck Drake ont tenté d’estimé le nombre de civilisation par galaxie, avec l’équation suivante : Nc = N* . fp . nlz . fl . fi . fs     Nc est le nombre de civilisations communicatives par galaxie, N* est le nombre d’étoiles par galaxie, fp est la fraction d’étoiles avec des planètes, nlz dans les planètes par étoile, celles dans le zone de vie pendant 4 milliards d'années, fl est la fraction de planètes appropriées sur lesquelles la vie commence, fi est la fraction de planètes sur lesquelles les formes de vie se développent jusqu’à l'intelligence, et fs est la fraction de la durée de vie de fonctionnement d'une étoile pour laquelle une civilisation technologique survit.

[284] IL serait déjà important de savoir pourquoi deux planètes, Mars et Vénus, qui auraient eu des conditions de départ semblable, aient évolué, de façon si catastrophique au niveau climatique, l’une évoluant vers un effet de serre terrible, l’autre aillant perdu presque toute son eau et son atmosphère, contrairement à la terre. La terre n’est-elle pas un cas rare ou presqu’unique dans la Voie Lactée ?

[285] Mais ils ne sont pas les témoins les plus propices à de telles observations, leurs observations ne représentant qu'environ 1,5 % de la couverture du ciel (en considérant un cône de 30° centré sur le zénith. Voir l'étude de Thornton Page, Photographic sky coverage for the detection of UFOs, publiée dans Science 160 (1968): 1258, AAAS.

[286] Marie Rose Moro, Christian Lachal, Les psychothérapies : Modèles, méthodes, et indications. Armand Colin, Coll. Cursus, 2006.

[287] amendement voté par l'Assemblée nationale française, en première lecture, le 14 octobre 2003.

[288] Elisabeth Loftus ,  Skeptical Inquirer / March 1995 ?

[289] Des associations comme "psychothérapie-vigilance" (www.psyvig.com) ont été créé pour dénoncer ces pratiques. 

[290] Jacques Van Rillaer, Les bénéfices de la psychanalyse, in Le livre noir de la psychanalyse, ibid.

[291] Jaques Van Rillaer, Les illusions de la psychanalyse, Bruxelles, 1980.

[292] Jacques, Van Rillaer, Grandeur et misère de la psychanalyse, Raison Présente, 76: 99-113, 1985.

[293] Livre noir de la psychanalyse ouvrage collectif sous la direction  de XXXX, édition les Arènes 2005

[294] Vocabulaire de la psychanalyse, Jean-Bertrand Pontalis, Jean Laplanche, et Daniel Lagache, PUF, 2004.

[295] Jacques Lacan, Ouverture de la section clinique, Ornicar ?, Paris, 9: 7-14, 1977.

[296] Jacques Van Riellert, Psychologie de la vie quotidienne, Odile Jacob, 2003.

[297] Réflexions sur la psychanalyse, Monique Bertaud, SPS n° 261, mars 2004

& Est-il impossible d’évaluer la psychanalyse ?, Jean-Paul Krivine, Sciences et pseudo-sciences, n° 267, mai 2005

[298] Mais selon une étude, en 2005, de la Health Technology Assessment l'avantage des thérapies cognitivo-comportementales ne se maintiendrait pas dans le temps : avec 2 à 5 ans de recul elles apparaîtraient même d'efficacité moindre que les approches psycho-dynamiques issues de la psychanalyse. La polémique demeure.

[299] Elle avait subi des abus de son père, mais, pour expliquer ses troubles, Freud a préféré avancer sa théorie du fantasme oedipien, considéré par lui comme générateur d’un traumatisme psychique.

[300] beaucoup d'archives entreposées à la bibliothèque du Congrès de Washington sont encore sous clé et interdites pour longtemps encore (vers 2052) aux regards des historiens indépendants.

[301] 110 Sigmund Freud, La technique psychanalytique, P.U.F., 1953, p 140 / 141.

[302] Sigmud Freud ;

[303] michel de Certeau,joseph Surin

[304] Aldoux Huxley,les diables de Loudun

[305] Ronald Laing, David Cooper et Aaron Eterson en Angleterre, Franco Basaglia, Giovanni Jervis et Gian Franco Minguzzi en Italie, Louis Le Guillant, Lucien Bonnafé, François Tosquelle... en France ...

[306] Voir le cas de Romain Dupuy, obsédé par les décapitations et libéré de l’hôpital psychiatrique de Pau, où il avait été auparavant suivi pour schizophrénie, qui a ensuite décapité deux infirmières de ce même hôpital, en décembre 2004.

[307] D’après une note personnelle d’Alain Pintureau, psychologue.

[308] Carol TAVRIS, Carole WADE, A. GAGNON, C. GOULET et P. WIEDMANN, Introduction à la psychologie : Les grandes perspectives, St-Laurent, ERPI, 1999, p.182.

[309] B.F Skinner, L'analyse expérimentale du comportement : un essai théorique, traduit par A.M.Richelle, Ed. Dessart, Bruxelles, 1971.

[310] Madeleine Grawitz, Méthodes des Sciences sociales, Ed. Dalloz, 2000 (11° édition).

[311] Eric Berne, Que dites vous après avoir dit bonjour ?, Ed. Sand & Tchou, 1999.

[312] Michel Monroy, De la psychothérapie à l'allégeance sectaire, Libération, 8 février 2003.

[313] La dérive sectaire, Michel Monroy & Anne Fournier, PUF, 1999.

[314] Ibid Christian Ballico.

[315] L'adaptabilité humaine aux circonstances, une notion bien étayée de la psychologie, semble aller à contre-sens de la vision purement cybernétique du cerveau humain qu’à la PNL.

[316] Christian Balicco, ibid.

[317] Christian Balicco, ibid SPS.

[318] Les méthodes d’évaluation en ressources humaines : la fin des marchands de certitude, Christian Balicco, Editions d’Organisation, 1997. & La programmation neuro-linguistique, ou l'art de manipuler ses semblables, Christian Balicco, Sciences et pseudo-sciences, n°243 10-18.

[319] Les PNListes eux-même admettent la faiblesse des bases théoriques de la PNL mais pas les observations constatées par eux.

[320] le réseau Narconon, comportant 143 centres et programmes d'éducation sur le danger des drogues dans 37 pays, l’école du rythme

[321] professeur d'anthropologie de la communication, qui a travaillé avec certains acteurs de l'École de Palo Alto (pourtant citée comme référence par des théoriciens de la PNL),

[322] Arnaud Palisson, Une grande enquête sur l’Eglise de la Scientologie, une secte hors la loi, Ed. Fabre, juin 2003.

Scientologie, laboratoire du Futur ?, Paul Aries, Ed. Golias, nov 98.

Scientologie, Vol au dessus d'un nid de gourous, José Lenzini, Ed. Plein Sud, puis Ed. Soleil Productions, 1998.

Une Secte au Coeur de la République, Serge Faubert, Calmann Lévy, 1993.

[323] Ron Hubbard, La dianétique, traduction française, Edition anglaise éditée par « l'organisation américaine de la colline de Saint »,  Los Angeles.

[324] Michael Russel, Ron hubbard : le gourou demasque, Edition Plon puis Ed. Omnibus, 2006 (en anglais "The Bare-Faced Messiah : L. Ron Hubbard ").

[325] Dictionnaire Rationaliste, Editions de l'Union Rationaliste, 1964.

[326] Colloque de parapsychologie de Reims, Editions Bélibaste, 1976.

[327] Les conférences et débats de colloque ont été enregistrés par France Culture et diffusés sous le titre « Science et consciences », aux Editions Stock, en juillet 1980.

[328] Krishnamurti, sa vie  - son œuvre, Pupul Jayakar, Traduction Anne-Cécile Padoux, L'Age du Verseau, Paris, 1989.

[329] Selon certains mythes, la Rose-Croix aurait été créée par J Andrae en 1634 en Allemagne. Elle serait une dérive ésotérique du luthérisme. Les doctrines de la Rose-Croix ont été reprises par des loges maçonniques et par Christian Rosenkreutz au XVIIIième siécle.

[330] Françoise Champion, Sciences humaines, Hors série n° 21, juin-juillet 1998, pages 58 à 62.

[331] Paul Le Cour, L’Ere du Verseau ; le secret du zodiaque et le proche avenir de l’humanité, Dervy-Livres, 5ème éd., 1986. Selon les calculs "astronomiques" de Le Cour, les grandes périodes de notre histoire seraient déterminées par l'alignement du Soleil avec une des constellations du zodiaque. Pour Rudolf Steiner, l'humanité entrera dans l'Ère du Verseau en 3573.  Pour d’autres, selon d’autres calculs, elle commence vers l'an 2200.

[332] Jacques Bergier et Louis Pauwels, Le matin des magiciens, Gallimard, 1960.

[333] Le crépuscule des magiciens, Le réalisme fantastique contre la culture, Yves Gallifet et coll. (J.Cl. Pecker, E. Schatzmann...), Editions rationalistes, 1965.

[334] Dossier du Canard Enchainé sur les sectes de 1985.

[335] Le mot Holistique vient d'un mot grec, holè, qui signifie totalité. L'approche holistique consiste à traiter une personne dans sa totalité, plutôt qu'un organe ou une maladie. Ce mot est utilisé normalement dans le domaine médical (médecine holistique …).

[336] Gnose signifie « connaissance parfaite », de la nature de l’esprit, des structures de l’univers, par laquelle il serait possible de tout connaître et de tout prévoir. La gnose est une connaissance intérieure issue de l'intuition.  C’est la révélation d’une « histoire secrète », reposant sur un mythe total : l’origine et la création du Monde, l’origine du Mal, le drame du Rédempteur divin descendu sur Terre afin de sauver les hommes.

[337] Ron Hubbard, La dianétique, traduction française, Edition anglaise éditée par « l'organisation américaine de la colline de Saint »,  Los Angeles.

[338] Michael Russel, Ron hubbard : le gourou demasque, Edition Plon puis Ed. Omnibus, 2006 (en anglais "The Bare-Faced Messiah : L. Ron Hubbard ").

[339] Arnaud Palisson, Une grande enquête sur l’Eglise de la Scientologie, une secte hors la loi, Ed. Fabre, juin 2003.

Scientologie, laboratoire du Futur ?, Paul Aries, Ed. Golias, nov 98.

Scientologie, Vol au dessus d'un nid de gourous, José Lenzini, Ed. Plein Sud, puis Ed. Soleil Productions, 1998.

Une Secte au Coeur de la République, Serge Faubert, Calmann Lévy, 1993.

[340] Engramme, d’après le dictionnaire Larousse, est la modification fonctionnelle du système nerveux, dont la trace sous-tendrait la fixation du souvenir (en anglais engram).

 

[341] Louis Francisque Lelut, la phrénologie son histoire ses systèmes et sa condamnation éditions Delahayes Paris 1852, réédition sous la direction de Serge Nicolas aux éditions Harmattan 2004.

[342] Max Dif, Histoire de la prestidigitation, 2 volumes Ed. Maloine 1986, et Max Dif, Mythologie du merveilleux, Edition Garry, 1983.

[343] JM Cucarello, Ré-irruption de l’irrationnel, Edition Bibliothèque départementale de Prêt du Haut Rhin, 1976, conclusion de Jean Pierre Adam.

[344] Alexandre Koyré, Mystiques, spirituels, alchimistes du XVIe siècle allemand, Gallimard, 1970, réédition Alia.

[345] Giordano Bruno, De la Magie, traduction du latin par Danielle Sonnier et Boris Donné, éditions Allia, avril 2000.

[346] Trimegiste : adepte d’Hermès Trimegiste.

[347] Gymnosophysophiste : nom donné aux ascètes indiens par les Grecs Anciens.

[348] Sophiste : qui fait de faux raisonnements pour induire en erreur. 

[349] Magie blanche et amusements physiques, Joseph Pinetti et Henri  Descremps,  réédition intégrale de trois livres (La Magie Blanche Dévoilée (1784) d'Henri Decremps, Amusements Physiques (1784) de Joseph Pinetti, Supplément à la Magie Blanche Dévoilée (1785) d'Henri Decremps), annotée par Philippe Saint-Laurent, Editions Joker  Deluxe, 1998.

[350] Charles Armand Klein, Robert-Houdin, prestigieux magicien de Blois, édition CLD, 1988

[351] Notice du musée de la magie et de la curiosité de Paris, dont le directeur, Georges Proust, est l’auteur de Techniques de base de la prestidigitation (édité au Musée).

[352] Charles Armand Klein, ibid.

[353] Charles-Joseph Panckouke (1736-1798), Livre de prestidigitation extrait de l’Encyclopédie méthodique (166 volumes, édité de 1771 à 1832). 

[354] Bâton de berger se terminant par un crochet pour attraper les animaux par leur collier.

[355] Son fils de six ans montait sur un tabouret, des perches étaient placées sous ses bras, puis Robert Houdin lui faisait respirer des effluves d'éther pour l'endormir. Ensuite, il enlevait le tabouret et l'enfant restait suspendu entre les perches. Il retirait une perche tandis que le garçon continuait à dormir. Finalement, Robert Houdin soulevait doucement le corps de son fils, de manière à l’amener dans une position horizontale, comme suspendu dans l’air. Il semblerait que la "Suspension éthéréenne", une innovation en occident, ait été créée en Inde vers 1820 et repris par pseudo-magicien oriental en 1842.

[356] Décrit dans le chapitre XXI du livre Confidences d’un prestidigitateur, une vie d'artiste, 2 T., Jean-Eugène Robert-Houdin, 1858, Rééd. Librairie Nouvelle Bourdilliat et Cie, Paris, 1861.

[357] JE Robert-Houdin , La magie et la physique amusante, 1877, présentation d’Henri Broch, réédition Book e book, 2002.

[358]  « Y a un truc » a bercé la jeunesse de beaucoup d’entre nous. Le principe était d'essayer de résoudre une énigme : « Comment fais-je pour... (faire passer dix fils dans le chas d’une aiguille, former un carré avec trois allumettes... etc.) ». Les téléspectateurs se relayaient au téléphone pour soumettre leur solution. Cela pouvait prendre des jours, voire des semaines avant que le mystère soit élucidé.

[359] Il a créé et/ou participé une dizaine de grand spectacles théâtraux : Carré Magique, Abracadabra, A la poursuite de la sorcière bleue (comédie musicale magique), Félicité (pièce anti-raciste), The great Zoltan, histoire d’un illusionniste qui tourne mal et devient sorcier puis gourou d’une secte …

[360] Il été choisi comme cobayes au McDonnell Laboratory for Psychical Research. Pendant quelques années, ils ont manifestés des "dons variés" et produit des "phénomènes" impressionnants, devant de nombreux chercheurs. Ils avaient l'ordre de ne pas taire qu'ils trichaient, mais personne ne leur a demandé. Cette expérience montre que la variété des phénomènes n'est certainement pas un critère de sérieux des expériences.

[361] les alliages ou métaux à mémoire de forme, qu’on aura préalablement tordu, reprenent leur forme initiale après être chauffés.

 

[362] France Soir, daté du 8 janvier 2004, article de Fabrice Delauré.

[363] « Science extrême »,  numéro 2, novembre 2004.

[364] La plupart de ces alliages miraculeux contiennent du gallium, un métal blanc, dont le point de fusion est de 29 °C. Un alliage de bismuth et d'étain (40 % / 60 %) a un point de fusion très bas.

[365]  Jean-Pascal Huvé, « Psi, escroquerie ou à peu près scientifique ? ». G.A.M n° 35 mars 1978.

[366] "Majax a tari la source de... l'huile miraculeuse", France-soir, 13 septembre 1988.

[367] Gerard Majax, Gare aux gourous, Ed. Arléa, 1996.

[368]  Clermont de Pascal, Colombani Pascal : Le mentalisme - ces pouvoirs que nous avons tous, Ed Carnot 2003.

[369] Comptes rendus du Colloque de parapsychologie de Reims 1974,  Editions  Belibaste, 1976.

[370] Gérard Majax, Gare aux gourous, Ed. Arléa, 1996.

[371]  http://auriol.free.fr/parapsychologie/transe.htm  

[372] Gérard Majax, Gare aux gourous, Opus cité.

[373] Henri Broch, Au Coeur de l'Extra-Ordinaire, Editions Book-e-book.com, 2002.

[374] Gérard Majax, Gare aux gourous. Opus cité.

[375] Comme la Rose-Croix AMORC, la Fraternité Blanche Universelle, les théosophes, l’OTS (Ordre du Temple Solaire), l’Heaven ‘s Gate …

[376]  Serge  Hutin , Techniques de l’envoûtement, Editions Belfond, 1973.

[377] néologisme du à Aldous Huxley, dans les « Diables de Loudun », Ed. Plon, 1953.

[378] L’original du jugement de mort contre Urbain Grandier est déposé aux Archives Nationales de France.

[379] Michel Carmona, Urbain Grandier, une affaire politique sous Richelieu, éditions Fayard 1988.

[380] Aldous Huxley, Les diables de Loudun, édition française, Plon, 1953.

[381] Michel  de de Certeau, la possession de Loudun, Julliard, 1970, réédition Gallimard 1980.

[382] Extrait de la Lettre contre les sorciers, 1656, dans l’ouvrage de Suzanne Rosat-Mignot, Cyrano de Bergerac, éditions Rationalistes 1972.

[383] Trois ans pour un exorcisme mortel, La Libre Belgique, 11/01/2006 (source : Agence Belga).

[384] Mevlana : « notre maître » en arabo-turc.

[385] Site Internet du docteur Bertrand Auriol, « physiologie de la transe », ibid.

[386]Dr. Marvaud, La sophrologie face au changement, XXXVIIIe congrès de la Société de sophrologie, L’Harmattan, 2005.

[387] Luc de Heush, Pouquoi l'épouser ? et autres essais, Bibl. des sciences humaines, Gallimard, Paris, 1971, p. 226-244, chapitre "Possession et chamanisme".

[388] Oracle : ce mot est ici pris dans le sens de « prédiction divine ».

[389] Mircan Eliade, Le chamanisme et les techniques archaïques de l’extase, Payot, 1992.

[390] Selon la définition de la new british encyclopedy le chaman est une persionne disposant de pouvoir en vue de guerir les malades et de communiquer avec l’au-delà ;son action porte sur l’assainessement ,agissant sur la réalité et qui bien souvent complete l’avis médical ou mystique

[391] Le mot « chamane » peut aussi s’écrire « chaman »

[392] Le chamanisme est une religion animiste attribuant une âme aux animaux, aux plantes, aux minéraux et aux phénomènes naturels. Le rôle du chaman était d'aider son peuple en communiquant avec les plans de l'au-delà, c'est-à-dire avec les entités spirituelles. Il est en même temps le guérisseur et le guide spirituel du clan. Il a un devoir et un pouvoir sur l'âme de son peuple. Le chamane, connaît la volonté des dieux et les moyens de les apaiser contre les hommes. Le chamanisme est en général la religion des chasseurs-cueilleurs.

[393] Encyclopédie des religions, sous la direction de Georges Baladier et de Jean Pierre Lapierre, Ed. Regard 2000.

[394] Pentagramme : figure à cinq branches, représentée souvent avec une pointe orientée vers le bas, parfois associée à un dieu cornu en forme de chèvre.

[395] Rapport de la Mission Interninistérielle de Vigilance et de lutte contre les dérives sectaire, 8/9/04, http://www.prevensectes.com/satanisme.pdf

[396] Rapport MIVILUDES, 2005. www.miviludes.gouv.fr

[397] L'histoire du Diable (XIlè e / XXé e siècle), Robert Muchembled, Editions du Seuil, 2000.

[398] Meurtre d’un prêtre, le père Jean Ulh, par un sataniste, La Voix du Nord, 07.04.2001.

[399] Arlette  Lebigre, L’Affaire des poisons: 1679-1682, Complexe, 2001.

[400] Le livre des superstitions, Eloïse Mozzani, Robert Laffont, 1999.

[401] Documentation du musée de la sorcellerie, en Berry, à Blancafort (Cher).

[402] Documentation du musée des sorcières de Bergheim (Haut-Rhin), datant de l’année 2000. Actuellement ce musée est fermé depuis 2003.

[403] BOHR C. L'inquisition en Lorraine, Metz, C. Bohr, 1973

[404] De ce fait, il est plus correct de parler  de baguette fourchue, ou baguette de coudrier _ coudrier étant le mot utilisé couramment par les sourciers pour désigner le bois du noisetier.

[405] Site internet du laboratoire de zététique, ibid.

[406] Michel Rouzé, La radiesthésie, Hachette, 1978.

[407] Lettre de ME Chevreul à AM Ampère sur les baguettes fourchues et pendules exploratoires de 1833. Cette lettre a été republiée dans le rapport à l’académie des sciences de 1854

[408] Ampère (1775-1836) : savant français auquel on doit la découverte de l’électromagnétisme et de l’induction.

[409] Yves Rocard (1903-1992), éminent physicien, réputé être un des créateurs de la bombe atomique française, et père de l’ancien premier ministre Michel Rocard. Voir l’article « sornettes », dans la revue « Sciences et pseudo-sciences », n° 260.

[410] Édouard Branly (1844-1940) médecin, physicien. Sa contribution, par l’invention du « cohéreur » aux débuts de la TSF est son apport le plus connu. On sait qu’une cabale politico-religieuse (il enseignait à l’Institut catholique) le fit élire à l’Académie des Sciences contre Marie Curie.

[411] Yves Rocard, La science et les sourciers, Dunod, 1989.

[412] Abbé Mermet : « Comment j’opère pour découvrir sources, métaux, corps cachés et maladies de près ou distancés » ,  chez l’auteur, Saint-Prex, Suisse, 1935, préface d’Edouard Branly.

[413] Anne Jaeger Nozal, Les chercheurs d’eau,  Editeur George, Genève, 2000.

[414] La thèse d’ethnologie d’Anne Jaeger Nozal sur les sourciers à été soutenue en février 1999. Cette thèse a été dirigée par Pierre Erny, professeur d’ethnologie à la faculté de Strasbourg et Père Blanc.

[415] Selon Rapport à l’Académie des sciences de Cheveul, p132, sous l’empereur d’Orient, Valens Flavius, qui régna de 304 à 379, des conjurés se sont livrés à des opérations magiques avec des pendules explorateurs, pour connaître le nom du successeur de Valens Flavius.

[416] Site Internet « charlatans »  :  http://charlatans.info  (note de François Grandemange).

[417] Frantz Mesmer ; précis historique des faits relatifs au magnétisme animal

 

[418] Défense du Magnétisme Animal, Joseph-Philippe-François Deleuze, Rééditon L'Harmattan, 2006  (Préface de Serge Nicolas. 1ère édition Paris, Belin-Leprieur, 1819).

[419] Antoine Lavoisier et Benjamin Franklin, Rapport des commissaires chargés par le roi de l'examen du magnétisme animal, Paris, Imprimerie royale, 1784.

[420] Antoine-Laurent de Jussieu, Rapport de l'un des Commissaires chargés par le Roi de l'examen du Magnétisme Animal. Paris Herissant, Barrois 1784.

[421] Appelé Muséum Royal  d’histoire naturelle de 1815 à 1848.

[422] Histoire critique du magnétisme animal, deux tomes, Joseph-Philippe-François Deleuze. 1ère édition par Ed. Mame, Paris, en 1813. Réédition sous la direction et annotation de Serge Nicolas, L’Harmattan 2004. Note de lecture, E. Volf et J. Günther, Sciences et pseudo-sciences, SPS, n° 266, mars 2005.

[423] D’après note personnelle de François Grandemange (site Internet « Charlatans.info »).

[424] D’après des notices publicitaires relevées dans des salons parapsy comme vivre autrement ou Marjelaine.

[425] voir article de M Rouzé dans SPS XXX référence en cours de recherche.

[426] Danièle Gilbert, présentatrice de télévision, prêtait son image pour vanter les mérites de la bague de Ré, censé procurer chance et bonheur à ceux qui la portaient, « reproduction exacte de la bague portée par les pharaons et les reines ». Elle a été condamnée, en février 91, par le parquet de Grasse, à six mois de prison avec sursis et 200.000 francs d’amende pour avoir vanté les mérites de cette bague.

[427] Nadine Zuili, Promenades autour de la temporalité, L’ Harmattan 2003, p16.

[428] Michel Siffre, Expériences hors du temps, l'aventure des speleonautes,  Fayard, 1972.

[429] Jean-Michel Besnier, La traversée des sciences, Seuil, Coll. essai, 2006.

[430] Remarquons aussi que la projection à l'envers ne correspond à rien dans l'expérience du temps, qui est, lui, irréversible.

[431] Etienne Klein ,les tactiques de Chronos

[432] Cette mémoire est constamment active dans la vie quotidienne, enregistrant sans cesse des souvenirs, en leur associant des durées, des perceptions des sens, tels que couleurs, sons, odeurs …(voir à ce sujet, Herman Parret, Trois leçons sur la mémoire, Siena, Scuola Superiore di Studi Umanistice, Première leçon, Mnemosynè ou l’art de la mémoire).

[433] Jacqueline de Bourgoing, Le Calendrier maître du temps , Gallimard, 2000.

[434] Le calendrier grégorien étant celui que nous utilisons actuellement en Occident (et sur une grande partie de notre planète).

[435] Contrairement aux autres calendriers, il est sans rattrapage sur certaines années. Au bout de 33 ans dans le calendrier musulman, il y a un décalage d’un an par rapport aux autres calendriers. Par exemple, si un musulman est âgé de 66 ans dans la calendrier musulman, il aura 64 ans dans le calendrier grégorien.

[436] L'Antimatière : La matière qui remonte le temps, Gabriel Chardin, Editions le Pommier.

[437] les équations physiques sont réversibles par rapport au temps, mais cela ne veut pas dire que le temps [i.e. « l’écoulement du temps »] lui est réversible.

[438] Tipler FJ, « Rotating cylinders and the possibility of global causality violation », Physical Review D, Vol. 9, pp. 2203--2206, 1974.

[439] J Richard Gott, Time Travel in Einstein's Universe: The Physical Possibilities of Travel Through Time, 2002, Houghton Mifflin Books

[440] Richard Gott a même imaginé que notre univers serait une réalité virtuelle à la manière des jeux vidéo dans un ordinateur et ce autoriserait alors le voyage dans le temps.

[441] Denis Berthier, Méditations sur le réel et le virtuel, L’Harmattan, 2004.

[442] Tous manipulés, tous manipulateurs, Jean-Marie Abgrall, First Editions, 2003.

[443] Michel Eugène Chevreul, De la loi du contraste simultané des couleurs et des objets, Paris 1839.

[444] Il faut se rappeler que Michel Eugène Chevreul était, de 1813  à  1889, directeur de l’atelier ees teintures de la manufacture des Gobelins, en plus de ses charges de directeur du muséum d’histoire naturelle et de professeur de chimie organique. On trouvera toutes les informations sur Chevreul dans l’ouvrage commératif édité par le CNRS pour le centième anniversaire de sa mort : Actes de la Journée Chevreul du 20 novembre 1990 au Muséum National d'Histoire Naturelle, co-édition M.N.H.N.-E.R.E.C., Paris (1997).

[445] Denis Berthier, Méditations sur le réel et le virtuel, Editions L’Harmattan, 2004.

[446] Brochure du « musée de la curiosité et de la magie » de Paris.

[447] Dictionnaire Rationaliste, Yves Galiffret, ibid.

[448] Les sciences occultes ne sont pas des sciences. Robert Imbert-Nergal Editions Rationalistes (1959).

[449] Dictionnaire rationaliste, ibid.

[450] Daniel Kunth, lettre d’AXIALES sur une conférence du 9 mai 2001 au centre de l’ASTS. Daniel Kunth est directeur de recherches au CNRS et astrophysicien à l'Institut d'astrophysique de Paris.

[451] Guy Michelat, Julien Potel, et Jacques Sutter, L’héritage chrétien en disgrâce, Editions L’Harmattan 2003, page 181.

[452] Guy Michelat, Julien Potel, et Jacques Sutter, ibid.

[453] Alessandro Cagliostro (1743 à Palerme – 1795 à la prison du château San Angelo à Rome) alchimiste et affairiste impliqué dans l’affaire du collier de la Reine.

[454] Dans toute l’Amérique, des milliers de nouveaux « médiums », se découvrent soudainement la faculté de converser avec les esprits.

[455] poltergeists : Fantômes frappeurs

[456] ectoplasme : corps ou partie d’un esprit, matérialisés sous une apparence plus ou moins gélatineuse ou éthérée.

[457] Jacques Poustis, Allan Kardec, Sciences & pseudo-sciences, n° 256, mars 2003, page 27 à 36.

[458]  ME Chevreul, Rapport à l’académie des sciences, 1854, pages 170 et page 172.

[459] « Musée de la curiosité et de la magie », 11 rue Saint Paul, 75004 Paris.

[460]  Sylvie Jumel, La sorcellerie au coeur de la République, Editions Carnot 2002

[461] Bertrand Meheust, Un voyant prodigieux : Alexis Didier (1826-1866), Ed. Les Empêcheurs de penser en rond, 2003.

[462] Alexandre Dumas père, Une séance de magnétisme chez A. Dumas père, Bric à Bric (Michel Levy), 1861, Vol II, et Art de la cuisine, Calman Levy, 1877.

[463] Alexandre Dumas, Joseph Balsamo ,réédition aux éditions Taillandier avec préface de Jean Tulard (les deux lettres à la presse de 1847 sur des séances de magnetisme sont dans la partie annexe).

[464] Procès verbaux des séances de spiritisme à Jersey, du 1er février au 30 mai 1854. Les 1er extraits de ces procès ont été publié dans le livre : Chez Victor Hugo. Les Tables tournantes de Jersey. Procès-verbaux des séances, Gustave Simon, Ed. Louis Conard, Paris, 1923.

[465]  Michel Rouzé, Sciences et pseudo-sciences, avril 1981, Réédition mars 2003, page 36.

[466] Procès verbaux des séances des tables parlantes à Jersey. Texte établi par Jean et Sheila Gaudon. Présentation de Jean Gaudon in : [Présentation : pp. 1167-1184. Procès verbaux : pp. 1185-1490], Hugo (Victor) : Œuvres complètes ; édition chronologique publiée sous la direction de Jean Massin – Paris : Club français du livre : t. IX (1853-1855), 1968.

[467]  Docteur Jean  de Mutigny, Victor Hugo et le spiritisme, Editions Fernand Nathan, 1981.

[468] La paraphrénie  entité clinique discutée  est une psychose chronique non dissociative responsable d'un état délirant chronique qui se différencie des autres psychoses chroniques (schizophrénie, psychose hallucinatoire chronique, psychose paranoïaque) par la coexistence d'une intense activité délirante limitée à certains domaines de la vie intellectuelle, et une vie par ailleurs normale dans d'autres domaines. La paraphrénie fantastique se démarque par l'intense activité hallucinatoire qui lui est associée : hallucinations riches, complexes, auditives, avec parfois automatisme mental (sentiment que la pensée est devinée, anticipée, contrôlée, échappée de sa propre volonté, qu'elle agit par elle même). La thématique est particulièrement floride, riche en idées démesurées de grandeurs, de mondes merveilleux …

[469] Lights and Shadows of Spiritualism, Daniel Dunglas Home, G.W. Carleton, 1877. Les chapitres 8 et 9 de ce livre sont d’ailleurs consacrés aux fraudes des médiums

[470] Gérard, Majax, Les faiseurs de miracles, Michel Lafon, 1992, page .153

[471] Joseph Balsamo, pièces annexes, Alexandre Dumas,Ed. Tallandier, 1989, préface de J. Tulard.

[472] En 1910, la revue Science fait paraître le témoignage de l’illusionniste Joseph Rinn, compagnon de route du célèbre Houdini. Rinn raconte avoir découvert les fraudes de la médium lors d’une séance à laquelle il assistait incognito. Tous les trucs, décrits ici, y sont consignés.

[473] cas qui été étudié par Benjamin Lisan. Benjamin Lisan, l’un des 2 auteurs de ce live, est titulaire d’un DEA en physique des plasmas, comme Georges Morrannier.

[474] Lui-même détenteur d’un DEA en physique des plasmas, comme Benjamin LISAN.

[475] Voir passage sur « l’écriture automatique » dans le paragraphe « Le spiritisme dans la société » inclus dans cet ouvrage.

[476] Jeannne Morannier, 1) Après cette vie, 2) La mort est un réveil, 1988, 3) La science et l'esprit (1980),  4) La totalité du réel, 5) L'univers spirituel, 6) Vers l'unité (1990), 7) Au seuil de la vérité (1990), tous édités aux Ed Fernand Lahore /  Sorlot.

[477]  Benjamin Lisan, co-auteur, possède un DEA de physique des plasma acquis à l’Université d’Orsay Paris XI, en 1979  (DEA physique des plasma, que possédait aussi Georges Morrannier).

[478] Ces voix venues de l'au-delà, Jean Riotte, François Brune, Ed. Albin Michel, 2001.

[479] Les morts nous parlent, François Brune, Ed. Livre de Poche, 1989.

[480] Les Dray ont créé un  site Internet sur leur fille Karine : http://www.karine-tci.com/

[481] Note de conférence, d’Eric Lowen, sur l’approche philosophique de la mort, au centre Aldérant de Toulouse.

[482]  [1] Article “NDE”, sur le site « Committee for the Scientific Investigation of Claims of the Paranormal »  éditeur de la revue « Skeptical Inquirer » http://www.csicop.org

[483] Source : a) Swisstransplant : Organisme de coordination des dons et des transplantations d'organe, en Suisse, b) Centre de Vulgarisation de la Connaissance, Cité des sciences, 2002.

[484] Raymond Moody, Lumières nouvelles sur la vie après la vie, Robert Laffont, 1977.

Raymond A. Moody, Ph.D, M.D., Life after loss. Version française : la vie après la vie, Ed. J’ai lu, 1980.

[485] Elysabeth Kubert-Ross, On Death and Dying, Scribner Book Company, 1969 , réédité en juin 1997. Version française Vivre avec la mort et les mourants, Rocher, Paris et Tricorne, Genève.

[486] Paul Préaux, Famille Chrétienne, janvier 2004.

[487] Michel Aupetit, La mort et après, Editions Salvator, 2003.

[488] Domique Bromberger, Un aller-retour, Robert Laffont, 2004.

[489] Jean Haechler, Naître, vivre et passer, la mort démythifiée, Editions L’Harmattan, 2004.

[490] Lancet, 15 décembre 2001, Volume 357, Number 9294.

[491] Blanke O, Ortigue S, Landis T, Seeck M. (2002) Stimulating illusory own-body perceptions. Nature 419: 269-270.

[492] Le professeur Olaf Blanké a démontré l'activation sélective de la jonction temporo-parietale (TPJ), 330-400 ms, après le début de stimulus, par la stimulation magnétique trans-crânien (TMS), de volontaires en bonne santé qui généralement ont rapportés [éprouvées] des OBEs spontanés. 

[493] Blackmore, Susan J., Dying to Live: Near-death Experiences, (Buffalo, N.Y. : Prometheus Books, 1993).

[494] Near-Death Experiences: In or out of the body? by Susan Blackmore, Skeptical Inquirer 1991, 16, 34-45.

[495] Blackmore, Susan J., Dying to Live: Near-death Experiences, Prometheus Books, Buffalo, N.Y.,  1993.

[496] Near-Death Experiences: In or out of the body? by Susan Blackmore, ibid.

[497] Jansen, Karl. Ketamine: Dreams and Realities, The Multidisciplinary Association for Psychedelic Studies, 2001.

[498] Courrier de Hervé Chneiweiss, Responsable de l'équipe de Neuro-Oncologie Moléculaire et Cellulaire Inserm U114, Collège de France, PARIS, e-mail : herve.chneiweiss@college-de-France.fr , à l’auteur Benjamin Lisan.

[499] Blanke O, Ortigue S, Landis T, Seeck M. (2002) Stimulating illusory own-body perceptions. Nature 419: 269-270. Voir aussi Commentaires / Éditorial : Lancet Neurology 2002, 1; 400.; Trends in Cognitive Neuroscience 2003, 5; 104-106.[5] Near-Death Experiences: In or out of the body? by Susan Blackmore, Skeptical Inquirer 1991, 16, 34-45.

[500] C’était la technique de Pythagore, pour se réincarner. C’est celle des chamane, de moines bouddhiste ou d’ascètes indiens ou de gourous.

[501] Légende de saint Denis, d’après « Histoire de Saint Denis », Privas, 1988.

[502] D'après les Vies de saint Denis, écrites à l'époque carolingienne.

[503] Jacques  Lacarrière, En suivant les dieux, Philippe Lebeau,  p314.

[504] Ernerst Kahane, Dictionnaire Rationaliste, ibid.

[505] Jean Delumeau, Une histoire du paradis, 3 volumes, Editions Arthéme Fayard, 2000 : vol. 1 Le jardin des délices, vol. 2 Mille ans de bonheur, vol. 3 Que reste-t-il du paradis ?

[506] Pierre Antoine Bernheim et Guy Stravrides  Paradis, Paradis, Editions NOESIS, Reéd. 2000.

[507] Guy Michelat, Jacques Sutter, Julien Pottel, L’héritage chrétien en disgrace, Ed. L’Harmattan, 2003, p. 178.

[508] Jean Delumeau, Une histoire du paradis, 3 volumes, Fayard, 2000.

[509] Benoît XVI renouera avec cette  tradition désuète, en accordant des "indulgences spéciales" (indulgences plénières) aux participants des JMJ de Cologne _ journées mondiales de la jeunesse _ , en août 2005, à Cologne (Pluie d' "indulgences" papales sur les JMJ de Cologne, Le Monde 09.08.05).

[510] Jacques Attali, La Confrérie des Eveillés, Fayard , 2004.

[511] A) Moïse Mamonide, Le Livre de la connaissance. Traduit et annoté par Valentin Nikiprowetzky et André Zaoui. Étude préliminaire de Salomon Pinès, Presses universitaires de France, 1961. B) Moïse Mamonide, Le guide des égarés, Verdier, 1983.

[512] Albin de Biberstein Kazimirski, réédition de 1961, avec commentaires de Maxime Rodinson, Le Coran classique, Editions Garnier.

[513] Les hadiths (de l’arabe hadith : tradition du prophète) sont des textes qui ont été transcrits par des proches du Prophète, mais qui ne sont pas dans le Coran. Ils désigne des paroles ou actes de Mahomet considérés comme des exemples à suivre par les musulmans. Il y a six principaux recueils de hadiths chez les sunnites, deux d'entre eux sont considérés comme excellents, on les appelle eux même sahîh. Puis on trouve d'autres recueils, plus ou moins fiables.

[514] Kasimirski, Le Coran, Flammarion.

[515] Selon le recueil d'Al-Tirmidhi (824-893) Sunan At-Tirmidhi, volume 4, chapitre sur les caracteristiques du royaume des cieux telles qu’elles sont décrites par le Messager d’Allah.

[516] L’empereur Meiji Tennô Mutsu-Hito régna de 1852 à 1912. Le Meiji est l’ère du renouveau.

[517] François Macé, La mort et les funérailles dans le japon ancien, Publications orientalistes de France, 1986.

[518] Film japonais de Shohei Imamura de 1983, palme d’or au festival de Cannes, 1983. 

[519] Elie Volf , Alchimie, Sciences et pseudo-sciences, n° 265,  décembre 2004.

[520] Buchers de 235 Cathares à Montségur, le 12 mars 12 44

[521] Note personnelle de Jocelyn Bézécourt.

[522] Guy Michelat, Julien Potel, Jacques Sutter, L’Harmattan 2003, L’héritage chrétien en disgrâce.

[523] Guy Michelat, Jacques Sutter, Julien Pottel, L’héritage chrétien en disgrace, Ed. L’Harmattan, 2003.   

[524] Au cours de l’incinération de Bouddha, la dent aurait été prélévée des cendres. Cette dent est vénérée avec faste au Sri Lanka. Tous les ans, la dernière semaine de juillet, au cours de  processions somptueuses appelées Perahera, le reliquaire contenant la dent de Bouddha est transporté par un éléphant richement décoré.   

[525] Il y avait surtout un centre international de fausses reliques, à Constantinople, qui après le sac de la ville en 1204 par les croisés se sont retrouvés en Europe.

[526] En effet, il s’est avéré que le « Saint suaire de Cadouin » était une étoffe perse à la gloire d’Allah.

[527] A. Marion, G. Lacotte, Le linceul de Turin et de la tunique d’Argenteuil, Presses de la  Renaissance, 2006, p. 57.

[528] La datation par le carbone 14, Carlo Laj, Alain Mazaud, Jean-Claude Duplessy, Pour la Science, Dossier hors-série janvier-mars 2004.

[529] Saint suaire : la science aveuglée par la passion, Isabelle Bourdial, Science & Vie, juillet 2005, n°1054.

[530] André Marion , Gérard Lacotte, ibid.

[531] Blanrue Paul Eric, Miracle ou imposture ? l’histoire interdite du « suaire » de Turin, Editions Golias, 1999, Villeurbanne & Le secret du suaire, l’autopsie  d’une escroquerie, Pygmalion 2006

[532] http://www.blanrue.com/  & http://www.zetetique.ldh.org/suaire_synthese.html

[533] Source du texte : « La datation du linceul de Turin : Le point de vue d'un spécialiste du Rado-carbone », Jacques EVIN, Centre de Datation par le Radiocarbone de l’Université de Lyon : http://carbon14.univ-lyon1.fr/linceul.htm

[534] André Marion, Gérard Lacotte, ibid.

[535] Récit rapporté par Mathieu de Wesminster, en 1377, dans son ouvrage « flores historiarum » (Fleurs d’histoire).

[536] Cet ingénieur du CEA a aussi réalisé les datations au carbone 14  de la grotte Chauvet.

[537] Yves Chiron, Enquête sur les Miracles de Lourdes, Perrin, 2000.

[538] Prosper Alfaric, Jésus a-t-il existé ?, Editions Coda, 2005 (textes des cahiers rationalistes, préfacé par Michel Onfray).

[539] Docteur Alphonse Olivier, Dom Bernard Billet, Y a t-il encore des miracles à Lourdes ? , 22 cas de guérisons de 1935 à 1990, Edions P. Lentilleux, œuvres de la grotte de Lourdes, 1990.

[540] Docteur Alphonse Olivier, Dom Bernard Billet, ibid.

[541] Souvent quand l’un des conjoints d’un couple très uni depuis longtemps, décède, souvent l’autre conjoint décède dans les 6 mois qui suivent. Souvent le moment du déclenchement ou de l’accélération d’un cancer, est souvent lié à la survenue dans la vie du malade, d’un épisode stressant, d’une mauvaise passe professsionnelle ou familiale, associée à une forte dépression ou / et à de fortes angoisses etc …

[542] Prosper Alfaric, Les Cahiers Rationalistes, janvier 1952.

[543]  Joaquim Bouflet, Les faussaires de dieu, Presses de la Renaissance, 1998, réédition 2000.

[544] Gilles Pinon, Fatima, un OVNI pas comme les autres, Editions Osmondes, 2003.

[545] Sœur Lucia est décédée en février 2005.

[546] Joachim Bouflet, Encyclopédie des phénomènes extraordinaires dans la vie mystique, Editeur et Medjurgorjeou la fabrication du surnaturel.

[547] Joaquim Bouflet, dans « les faussaires de Dieu », Presses de la Renaissance, 2002. C’est le mot « Mir » (Paix), qui serait apparu dans le ciel.

[548] Miguel Léon-Portilla, La pensée aztèque, Seuil, 1985.

[549] Encyclopédie des phénomènes extraordinaires dans la vie mystique, Joachim Bouflet, Ed. Jardin des livres, 2001.

[550]   Hyppolite Gaur, Les saints qui guérissent en Normandie, Ed. Ouest France, 1998.

[551] Note d’Henri Broch.

[552] Le phénomène de thixotropie est la diminution de la viscosité sous influence d’une agitation (cas des peintures acryliques à l’eau).

[553] Visite de l’auteur Elie Volf, à la chapelle San Gennaio, en février 2005.

[554] Il est possible que cette ampoule soit une balsamaire (petit récipient servant à entreposer des baumes et parfums). L’ampoule est fermée, sans doute, par une cire, car à cette époque, on ne savait pas sceller du verre.

[555] Wiesel Elie, Le golem, Pocket, Editions du Rocher, 1983.

[556] Denis Vidal, Annales HSS, juillet août 1997, n°4 page 881 à 895.

[557] Denis Vidal, ibid.

[558] La prophétie des papes, Jean-Charles de Fontbrune, Ed. du Sancey, 1978 (Réed. Ed. du Rocher, 1984).

[559] Le dernier pape par les prophéties de St Malachie, Haziel, Éditeur : Bussière, 1996. Certains attendent le dernier des papes, comme les Chiites attendent le dernier Imam ou « Imam caché ».

[560] Marie Claude Decamps, le Monde du 13 mai 2000.

[561] James Randi, Le vrai visage de Nostradamus, les phrophéties du mage le plus célébre du monde, Flim-flam, Buffalo-NY, Promethus Boock 1982. Traduction française de Sylvette Gleize, Ed du Griot, 1993.

[562] Roger Prevost, Nostradamus : le mythe et la réalité, Robert Laffont, 1999.

[563] Michel Zevaco, Nostradamus, 1909.  Puis Editions Fayard, réed. 1952, p 122.

[564]   Eliane Gauthier, Voyance, de la dépendance à la liberté, Ed. Albin Michel, 1997.

 

[565]  Alain Gillot-Pétré, Les charlatans du ciel, Ed. Michel Lafon, 1994.

[566] jc Pecker , jp Krivine, jp Thomas, Débats sur le paranormal, Documentation Française, N° 790-791, 1997.

[567] Claudie Fisher, Philippe DeFrance, Lena Petrossian, sous la direction d’Edgar Morin, La croyance astrologique moderne, Centre de diffusion de l’édition,  Lausanne, 1982.

[568] Jocelyn Bézecourt, SPS, mai 2005.

[569] Jacques Lacarrière, En suivant les dieux, Philippe Lebaud, 1984, p 59.

[570] Source du ministère de l'économie, des finances et de l'industrie, 2000.

[571] Source INAD : Institut National des Arts Divinatoires, 2000.

[572] Claude Ptolémée, Le livre unique de l’astrologie (astrologie mondiale et thèmes de naissance), traduction et commentaires par Pascal Charvet, Ed. Nil, 2000.

[573] Jacques Lacarrière, ibid.

[574] Michel-Eugène Chevreul, Rapport à l’Académie des sciences, 1854, page 3.

[575] Bernard.Pallissy, Discours admirable de la nature des eaux et fontaines tant naturelles qu'artificielles, 1580, Paris, Réedition Paléo, 2000.

[576] En grec « zodion » signifie « figure d’animal ».

[577] Jean Claude Pecker, Le Ciel, Ed. Delpire et Hennann (1959, 1972) & Jean Claude Pecker,  Clés pour l'Astronomie, Ed. Seghers (1981).

[578] D’après une note personnelle de Gilbert Brunet.

[579] L'Astrologie, Suzel Fuzeau-Braesch, Collection Que sais-je?, Ed. Presses Universitaires de France, 1995. Elle a aussi écrit, dans le même sens : Pour L'Astrologie, Réflexion d'une scientifique, Suzel Fuzeau-Braesch, Editions Albin Michel, 1999.

[580] Laurent Puech, L’astrologie, Ed. Book-e-book, 2003.

[581] Mesha, Vrishabha, Mithuna, Karka, Simha, Kanya, Tula, Vrishchika, Dhanus, Makara, Kumbha, Meena. Le zodiaque sidéral est utilisée dans l'astrologie indienne (hindoue/védique). Connaître son signe en astrologie indienne revient plus ou moins à connaître la constellation traversée par la Lune au moment précis de sa naissance.

[582] REDSHIFT IV, logiciel de calcul astronomique & Le guide du ciel 2004-2005,  G. Cannat, Ed. Nathan. Pour l’année 1900, les dates sont avancées d’un jour.

[583] Les astrologues, dont Jean Rignac, en riposte aux astronomes, ont inventé le terme de « Serpentaire » représentant une partie la plus basse de la constellation d’Ophicus, entrant dans le zodiaque. L’autre partie d’Ophicus n’intéresse pas les astrologues.

[584] La Profession d'astrologue, thèse française EHESS de Daniel Gros, soutenue en 1984 en sociologie et sous la direction d'Edgar Morin., p 185 à 188.

[585] Cet ascendant a un sens différent de  celui  cité, par rapport à un signe du zodiaque.

[586] Christine de Saint Pierre, Guide d’astrologie conditionaliste, Ed. St-Michel, 1999.

[587] nom donné à l'hypothétique corrélation _ dont l'existence a été affirmée dans les années 1950 par Michel Gauquelin _ entre la position de la planète Mars par rapport à l'horizon au moment de la naissance et la destinée de certains sportifs.

[588] Michel Gauquelin, L'Influence des Astres, étude Critique et experimentale, Ed. Le Dauphin, Paris, 1955.

[589] Paul Couderc, L’astrologie,  plusieurs éditions de 1950 à 1969. Collection Que sais je, PUF.

[590] Joseph Needham, Science et civilisationen en Chine, Traduction française, Ed. Piquier, 1978.

[591] Natacha Raphael , L’astrologie chinoise, Ed. Pardes, 2002.

[592] Marcel Granet, La religion des chinois, Préface de Georges Dumézil, Réédition Albin Michel 1998.

[593] Natacha Raphaël, L’astrologie chinoise, Ed. Pardes, 2002.

[594] Chuang Li , L’astrologie chinoise, Editions Konemann, 1999, Hong Kong.

[595] Divination et société dans la Chine méridionale, Ouvrage collectif sous la direction Marc Kalowski, Bibliothèque nationale de France, 2004.

[596] Note : il y a 28 "mansions" ou nakshatras, en astrologie hindoue.

[597] Astrologie indienne, Jean Dethier, Ed. Pardès, 1999.

[598] Du Calendrier naturel à l'Astrologie (Quelques observations sur la prévision du temps dans la littérature arabe du Moyen Age), Giuseppe Bezza, Congrès de l'Unesco, Scienza e natura nel Mediterraneo durante il Medioevo (Cosenza, mars 1999).

[599] Le Atharvaveda a été composé par le sage Atharvana, 4ème partie et partie la plus récente des Vedas. Il est  constitué de 20 livres et comprenant 731 hymnes. Il contient des formules magiques utilisées par les brahmanes.

[600] Gérard Chauvin, Le soufisme, Ed. Puiseaux Pardes, 2001.

[601] ** René Guénon, Aperçu sur l’ésotérisme islamique et le taoïsme, Gallimard, Paris, 1973.

[602] Dictionnaire critique à l’usage des incrédules, Albert Memmi, Editions du Félin, 2004.

[603]  Drosnin Michael , la bible décodée I, 1999. La bible décodée II, 2002,  Traduction française Ed. Robert Laffont.

[604] Morgane.Miel, Article de la revue Management, mars 2002, pages 48 à 51.

[605] Graphotypes, Sheila Kurtz, Marilyn Lester, Crown Publishers, 1983.

[606] Illusory Correlations in Graphological Inference, R.N. King, D.J. Koehler (2000). Journal of Experimental Psychology : Applied, 6 (4), 336-348.

[607] Alfred Binet, Les révélations de l'écriture d'après un contrôle scientifique., Paris, Felix Alcan, 1906.  & Alfred Binet, La graphologie, Editions Harmattan, réédition 2004.

[608] Alfred Binet, Une expérience cruciale en graphologie, Revue philosophique, 1907.

· Recherches expérimentales sur la physiologie des mouvements chez les hystériques, Archives de physiologie N° 7, 1er octobre 1887, pp. 320-373, et spécifiquement 337-341.

· Avec Courtier, Revue philosophique, Sur la vitesse des mouvements graphiques (1893).

· La graphologie et ses révélations sur le sexe, l'âge et l'intelligence, L'année psychologique, 10, 1904.

· Les révélations de l'écriture d'après un contrôle scientifique, 1906, ouvrage de 257 pp.

[609]  La thixotropie est la propriété d’un liquide non newtonnien dont la viscosité diminue, sous l’influence d’un mouvement ou d’une agitation.

[610] D’après Le livre des superstitions, mythes, croyances, et légendes, Eloise Mozzani, avec collaboration d’Annie Lajus Mozzani, Ed. Robert Laffont, 1995.

[611] Remy.Alexandre, Votre.maison vous-même, secret de la maison moderne, Ed. AlbinMichel1, 1992.

[612] Brochure de l’IMEV, Monteren (Gard).

[613] Anne Jaeger Nosal, les chercheurs d’eau p 91 ; éditions Georg Genève 1999.

[614] La paténe est l’assiette qui reçoit l’hostie lors des offices.

[615] Jean-Bruno Renard, L’apparence de la science, Sciences humaines, numéro 53, août-septembre 1995.

[616] L’homme est rythmé par deux  cycles : l e circadien (24 heures), et celui  du sommeil.

[617] Jean Jacques Aulas, revue Sciences extrêmes Octobre 2003

[618] Jean Jacques aulas ,les médecines douces .Des illusions qui guérissent ,Odile Jacob 1993.

[619] Michel Rouzé, Mieux comprendre l’homéopathie, La découverte, 1985.

[620]  La Recherche, Numéro spécial sur l’homéopathie, Juin 1998.

[621] Christian Boiron, L’avenir de l’homéopathie, Albin Michel, 2004

[622] Sources : Documentaire « Homéopathie, l'heure de la vérité » (Royaume Uni , 2002, 49mn) Réalisateur: Nathan Williams.

[623] Ont fait parti de l’équipe : le professeur Martin Bland, statisticien, du Saint-Georges Hospital de Londres, le professeur Marion Macey hématologue, du Royal London Hospital / College, Rachel Pearson de l’University College London, hématologue, qui a pratiquée les dilutions, Wayne Turnbull, Immunobiologiste du Guys Hospital de Londres.

[624] Rachel Pearson est parvenue à une solution de 5.4 millimoles et à une dilution de 18CH.

[625] Source : Actions traitements, 190 Bd de Charonne -75020 PARIS - Tél: 01 43 67 66 00 - fax: 01 43 67 37 00.

[626] "Urine Therapy", J. Plesch, Medical Press-London. "Urea Crystals in Cancer", Journ. A. M. A., W. M. Millar."Auto Urine Therapy", Society of Pediatricians-Leipzig, M. Krebs."Auto Urine Therapy", J. B. Archaraja, Bombay Publications. "The Miracles of Urine Therapy", Water of Live Institute-Hollywood, Dr. B. Barnett.

[627] Certaines de ces techniques sont détaillées sur le site "être bien autrement" ou la "santé par la radiesthésie".

[628]  Cf. site charlatans.info.

[629] M Rouzé, cahiers de l’AFIS, n°  131 et 132, mars et avril 1983.

[630] G. JAUSAS, Traité pratique d'iridologie médicale, Editions Dangles, 1983.

[631] Nouvel Observateur, numéro du 4 juillet 2002, pages 12 à 20, Les étonnantes réussites de la médecine orientale, article d’Ursula Gauthier et Marie Lemonnier.

 

[632] . En 2002, chacun de ces produits était vendu 400 yuans soit environ 60 euros pour une dose mensuelle.

 

[633] Médecine tibétaine, Sangye Menla Shamar Rinpoché, Éditions Dzambala, Landrevie, 24290 Saint Léon sur Vézère.

[634] Fondation pour la Préservation de la Tradition Mahayana (FPMT). Centre Kalachakra, Centre de bouddhisme tibétain,  Paris.

[635] La moxibustion désigne le traitement des points d'acupuncture par la chaleur, utilisant pour cela,  de petits cônes d'armoise séchée appelés moxas (terme japonais, Kao étant le terme chinois). Cette combustion est sencé, selon la médecine chinoise, faire circuler l'énergie vitale, le Qi.

[636] par le Centre bouddhique français de Médecine tibétaine Sangye Menla Shamar Rinpoché, Landrevie, 24290 Saint Léon sur Vézère.

[637] Site Internet des sceptiques québécois.

[638] Jacques Boulet, Dictionnaire de l’homéopathie, Ed. du Rocher, 1999.

[639] Cf. site des Editions Jan van Baarle, Amsterdam, Pays Bas.

[640] Cf. site des Editions Jan van Baarle, Amsterdam, Pays Bas.

[641] l’effet Kirlian ou Effluviographie: observé en 1939 par le Russe Semyon Kirlian lors la photo de sa main accidente placée dans un champ électrique, obtient par un artéfact une photo comportant  une auréole autour de la main. Certains médiums utilisent l’effet Kirlian pour des interprétations ésotériques sur des auras qu’auraient crées des chakras d’une personne, sous l’effet d’un rayonnement.

[642] Ce discours est indigne d’un médecin et correspond à aucune notion scientifique authentifiée.

[643] Pierre Bayle (1647-1706) indique qu’il vaut mieux s’assurer d’un fait, avant d’en rechercher une explication (Pierre Bayle, Pensées diverses sur la comète, 1682, Stfm / Société des Textes, 2000).

[644] Bernard Le Bouyer de Fontenelle (1657-1757 précurseur de la pensée scientifique, indique qu’il faut vérifier tout (Fontenelle, Entretiens sur la pluralité des mondes, 1686).

[645] Henri Boch, Au cœur de l’extraordinaire, Ed. L'Horizon Chimérique, 1994, Réed. Book-e-Book.

[646] Henri Broch, Gourous, sorciers ,savants, Préface de Georges Charpak, Odile Jacob, 2006 

& « essais et défis », Science et pseudo sciences, N° ???, 2004.

[647] version francophone du défi zététique du Million Dollar Challenge ($US), lancé aux USA par l’illusionniste américain James Randi et qui n’a jamais été décerné.

[648] Affaire où 12 personnes ont été accusées, entre 2001 et novembre 2005, de pédophilie sur la base de fabulations d’enfants, que des psychologues ont interprétées à la légère.

[649] Elie Volf , « Marie Besnard, Innocente ou coupable », Historia numéro d’octobre 2006.

[650] La main à la pâte, _ Association fondée par Georges Charpak (Prix Nobel de Physique), visant à promouvoir au sein de l'école primaire une démarche d'investigation scientifique _, CRED, Domaine du Deffend, 86550 Mignaloux-Beauvoir,

[651] Les petits débroillards, _ association d’éveil des enfants, par des expériences, jeux, constructions ... _,  37/39 boulevard Anatole France, 93300 Aubervilliers,