« Communications » avec l’au-delà et les défunts

par Benjamin Lisan et Elie Volf.

 

Nous expliquerons, plus loin, pourquoi nous employons le terme de « pseudo-communication » avec les défunts, dans la suite de ce texte.

 

Dans les « pseudo-communications avec les défunts », on distingue :

 

- le spiritisme, ou médiumnité, qui se pratique, selon les doctrines d’un médium, avec des artéfacts : objets comme des tables tournantes, tables frappantes dites parlantes.

- la pseudo-communication, ou télépathie entre une personne et un de ses proches récemment décédé.

 

Selon une étude réalisée sur un panel de français par Jacques Sutter [1], la communication avec « l’au-delà » et avec les défunts est encore une superstition et croyance pratiquées par un grand nombre de croyants et de personnes sans religion affichée.

 

Sondage sur les opinions sur la croyance en la « communication avec l’au-delà et avec les morts » [2] :

 

Assertion

Ensemble des pratiquants 

Prati-quants

Pratiquants

occasion-nels

Non pratiquants

Sans religion

On ne peut  pas communiquer

44

25

22

47

64

dialogue possible avec les morts

6

12

10

9

10

les morts ne peuvent pas communiquer avec nous, ils nous voient  et nous protégent             

32

59

57

29

16

Ne se prononce pas            

14

10            

9

14

11

 

Spiritisme

Les origines du spiritisme remontent à l’hermétisme gréco-égyptien.

Le spiritisme est  une recherche pour communiquer avec des personnes de l’au de là. Le spiritisme fut pratiqué jusqu’à Cagliostro [3] dans des cercles restreints et secrets.

En effet, pendant la période des Lumières, Cagliostro s’infiltrera avec beaucoup de succès à la cour de Versailles, et il troublera beaucoup de sceptiques par ses séances de spiritisme en faisant oublier des interdits chrétiens. A ces séances, participèrent des notables, des scientifiques, et même des religieux comme le Cardinal de Rohan.

Après Cagliostro, le spiritisme fut plus discret, il renaîtra aux USA et surtout en France avec Allan Kardec. Avec ce dernier, le spiritisme a connu son époque de gloire.

 

Les sœurs Fox

Aux USA, le spiritisme naîtra en 1848 à la suite d’une plaisanterie d’adolescentes très comédiennes, Margaret et Kate Fox, âgées de 15 et 22 ans. Lors des séances, des bruits, des craquements, des coups frappés (raps), et des chutes d’objets étaient provoqués par les deux jeunes filles, à l’insu de leur entourage. Mais pour les médias, ces phénomènes, durant lesquels auraient intervenu un esprit appelé « « Pied-Fourchu », furent considérés comme des manifestations d’esprits de l’au-delà se rappelant aux vivants. Margaret et Cathie Fox sont rapidement « managées » par une sœur aînée très avisée sur le plan commercial. Les exhibitions publiques des deux sœurs, « médiums » avec les esprits, amènent en moins de six ans le nombre des adeptes de la nouvelle religion, à 3 millions, aux États-Unis (1852) avec 10 000 médiums [4] et 20 revues spécialisées.

Après avoir fait fureur aux Etats-Unis, la « médiumnité » déferla rapidement sur l’Europe. C’est là qu’elle s’enrichira de divers accessoires qui, par une théâtralisation très étudiée, rajoutent du volume et du sensationnel à la communication avec les esprits : tables tournantes, frappantes ou sautillantes, écritures automatiques, voix gutturales venues d’outre-tombe, poltergeists [5], ectoplasmes [6] ...

Kate fut engagée au service exclusif d'un riche banquier de New York pour lequel elle matérialisa le « fantôme » de sa défunte épouse apparaissant à maintes reprises aux côtés du fantôme de Benjamin Franklin. Kate partit ensuite pour l'Angleterre, où elle devint le sujet d'étude de Sir William Crookes, le grand physicien britannique et président de la Society for Psychical Research, l'un des centres de recherches sur les manifestations paranormales. Les sœurs Fox finirent misérablement. Kate Fox buvait dès 1867. A New-York, elle fut arrêtée pour ivrognerie et vagabondage, et on lui retira ses enfants. Quand elles donnèrent, en 1888, la confession que leur médiumnité était truquée, elles étaient réduites à un état de clochardisation. Skate mourut dans la rue en 1892, et sa sœur un an après.

La foi spirite, comme une nouvelle religion, toucha des personnalités célèbres tels V. Hugo (1802-1885) ou C. Doyle (1859-1930) et de nombreux savants (William Crookes, Charles Richet …) et intellectuels.

Dès 1850, le spiritisme a quitté son domaine secret et restreint, grâce au « mage » Allan Kardec.

 

Allan Kardec (1804 –1869) 

Allan Kardec est le pseudonyme de Louis Hippolyte Denizart [7].

En réalité, Allan Kardec, en choisissant ce pseudonyme breton, fit croire à ses lecteurs qu’il était un descendant de druide celte de Bretagne, or il était natif de Lyon et non de Bretagne.

En 1854, A. Kardec, dans son ouvrage « Le livre des esprits » , a donné les principes de la doctrine spirite, doctrine sur la nature des « êtres incorporels », leurs manifestations et leur rapport avec les hommes, les lois morales de la vie présente et future.

 Pour Allan Kardec, le néant n’existe pas, et pour le spirite une communication est possible avec un défunt, dont l’âme serait bienveillante. Il est évident que cette doctrine n’a jamais été vérifiée, et que ces soi-disant médiums sont des illuminés, des charlatans et surtout des personnes sans culture et formation scientifique poussées.

Cette néo-religion a connu un succès universel, et les livres de A. Kardec se sont vendus à plusieurs millions d’exemplaires dans différents pays. Allan Kardec est devenu le pape de la « religion spirite ».  Il suffit, pour se rendre compte de son succès, d’aller au cimetière du Père Lachaise, à Paris, pour constater que sa tombe est la plus fleurie, d’entre toutes. A. Kardec a encore beaucoup d’adeptes dans le monde, plus d’un siècle après sa mort.

Allan Kardec organisait des séances d’hypnose ou de médiumnité devant plusieurs centaines de personnes, et des séances de spiritisme dans des cercles restreints.

Le spiritisme est souvent associé aux tables frappantes dites "parlantes" ou aux tables tournantes. L’appel « télépathique » avec les esprits se faisait avec ou sans balancement de la table au préalable.

A l’époque de Kardec cet appel s’effectuait en donnant des coups sur le plateau de la table et un complice, en tapotant sur la table, pouvait remplacer l’esprit absent. En ce temps, la vogue des tables tournantes et frappantes, venue d'outre-Atlantique, a gagné toute l'Europe, du fait de cette vague.

Tables tournantes

Les médiums utilisaient des tables légères, des guéridons, souvent à trois pieds, et ils pensaient que la table tournait ou bougeait grâce à l’intervention d’esprits. Des essais fructueux s’obtenaient après plusieurs heures fatiguantes dans l’obscurité.

D’autre part, la rotation était facilitée si plusieurs personnes faisaient des mouvements inconscients, dont les forces s’additionnaient à un moment précis. La table tournait ou se balançait, lorsque les efforts des patients étaient conjugués et que le spirite et son assistant favorisaient la rotation. Le scientifique Chevreul pense que [8] : « Plusieurs personnes appliquent les mains sur un guéridon ou une table ronde de manière à établir une chaîne continue parce qu’elles se touchent les doigts ou elles les appliquent sans se toucher.

Le meuble reste en repos, ou bien il prend un mouvement de rotation. Témoin de ces faits, plus souvent négatifs que positifs, je n’ai jamais eu l’occasion, dans le cas de mouvement, d’observer qu’il a été hors de proportion avec une action que les mains apposées sur la table étaient susceptibles d’exercer latéralement : je ne parle bien entendu que de ce que j’ai vu. Le mouvement, en effet, n’aura jamais lieu tant que les mains presseront la table perpendiculairement, mais à cause de la difficulté de maintenir cette pression constamment perpendiculaire durant un laps de temps variant d’un quart d’heure à une heure et plus, il arrive que l’action des mains donne une action efficace pour le mouvement, et une action latérale de gauche à droite et droite à gauche. « L’illustre Faraday n’a pas été plus heureux lorsqu’il s’est agi de rechercher s’il y avait manifestation d’électricité ou de magnétisme. Il a fait dépendre le mouvement d’une suite d’impulsions, dans toute la masse de la table, de manière qu’il arrive un moment où leur somme, en surmontait l’inertie, la mettait en mouvement. » ».

Tables frappantes dites parlantes

C’est à Allan Kardec que l’on doit les pseudo-communications avec des défunts, par table frappante.

La fraude est aisée, car il est facile de dissimuler un objet métallique ou une petite pierre au niveau du genou, pour frapper la table.

Chaque lettre était codifiée par un chiffre, le A par le nombre de coups égal à  1, tandis que la lettre Z correspondait à 26 coups. Rien de plus simple car des gens fatigués comptent rarement le nombre de coups.

Pour les professionnels du spiritisme, selon une brochure du Musée de la curiosité et de la magie [9] : « il existe toute une gamme d’ardoises truquées, permettant de faire apparaître des messages de l’au-delà, mais souvent les supercheries spirites sont de l’ordre du détournement d’attention, et sont difficiles à prévenir si l‘on n’est pas un spécialiste ».

Victor Hugo, en présence de proches, s’est adonné à des séances de table frappante (voir texte ci-après sur Victor Hugo et les tables frappantes).

Le spiritisme dans la société

De nos jours, il y existe encore des médiums spirites pratiquant le spiritisme par tables frappantes et écriture automatique. Ceux-ci sont les nouveaux spirites, prétendant correspondre avec un au-delà.

 Selon Sylvie Jumel [10], « l’écriture courante, chez les médiums, consiste dans l’acte d’écrire par le « récepteur », conscient que sa volonté n’entre en rien dans les mots qui s’alignent sous sa main. Les spécialistes parlent de psychographie ».

L’écriture automatique pratiquée par ces spécialistes de l’occultisme consiste à se mettre dans un état second (semi-conscient) et à écrire sur le papier toutes les phrases, images qui nous viennent à l’esprit.

Certains spirites affirment utiliser les ondes hertziennes pour communiquer avec l’au-delà. Ces dernières affirmations ne sont qu’interprétations fantaisistes des phénomènes psychiques.

Les résultats sont transmis très rapidement, comme en écriture automatique, où la part intuitive est importante, mais où la réflexion est absente si bien que la logique et la réflexion sont absentes.

Les séances par table vibrante ou tournante sont moins usitées qu’au XIXe siècle.

Certains médiums préfèrent communiquer par Internet avec les esprits, car  trouvant désormais l’utilisation des tables démodée.

A l’époque où Chevreul démystifiait le spiritisme, nos deux plus grands auteurs de cette époque, Victor Hugo, et Alexandre Dumas, s’adonnaient au spiritisme.

Dans deux lettres à la presse, Alexandre Dumas relate plusieurs séances de spiritisme où il était présent avec le spirite et voyant Alexis Didier (1826-1866) [11] [12], et Auguste Maquet (1813-1886), son co-auteur considéré aussi comme son nègre littéraire [13].

Dans ce qui suit, nous rappellerons ci-après les séances de spiritisme de Victor Hugo.

Les tables frappantes de Victor Hugo à Jersey [14]  [15]

Au mois d'août 1852, Victor Hugo, chassé de France par le coup d'Etat de Louis-Napoléon Bonaparte, se réfugia d'abord en Belgique, puis à Jersey, où il loua près de Saint-Hélier, pour y vivre avec ses proches, une maison isolée surplombant la Manche. Dès 1853, à Jersey, Victor Hugo fut initié au spiritisme par une spirite et médium, Delphine de Girardin (1804-1855).. Le poète croyait en effet aux esprits. Tout selon le poête possédait un esprit, les astres, les rochers, les plantes. Il fut définitivement convaincu de l'authenticité des manifestations spirites lorsque l'esprit de sa fille Léopoldine, morte noyée au cours d'une promenade en barque sur la Seine, dix ans auparavant, lui apparut au cours d'une séance de table tournante. Les résultats des séances de tables tournantes furent consignés par Victor Hugo dans des cahiers [16].

Comme le décrit, le docteur Jean de Mutigny, dans son ouvrage « Victor Hugo et le spiritisme » [17], l’endroit _ l’île de Jersey et ses légendes (la Dame blanche, jeune femme infanticide apparaissant de temps en temps sur les rochers, la Dame noire, ancienne druidesse qui aurait immolé son père sur un dolmen, la Dame grise, dont on ignore les antécédents …), ses dolmens, ses rochers, un cimetière voisin … _, inspire la crainte et le fantastique.

La spirite, Delphine de Girardin, ne séjournera qu'une semaine à Jersey, mais au cours d’une séance de table frappante, elle fit apparaître l’esprit de Léopoldine, la fille chérie du poète. Les participants, d’abord sceptiques, furent bouleversés par cette apparition... Durant deux ans et demi, les séances de spiritisme se poursuivront sous la direction de Victor Hugo à la nouvelle maison de Marine Terrace, et ceci presque chaque jour et souvent plusieurs fois par jour. Au cours de ces séances, où du jeu de rôle au spiritisme, des rites se sont formés. Victor Hugo et ses proches ont dialogué avec Chateaubriand, Dante, Racine, Marat, Charlotte Corday, Robespierre, Annibal, André Chénier, Mahomet, Jacob, Shakespeare, Luther, Eschyle, Molière, Aristote, Anacréon, Lord Byron, Walter Scott, Galilée, Josué, Platon, Isaïe, Louis XVI, Napoléon 1er, Jésus-Christ, sans compter les fantômes familiers de Marine Terrace, la Dame blanche, la Dame noire et la Dame grise.

Et tous ces esprits lui répondirent en français, souvent en vers éloquents  très hugoliens. Au cours d’une séance, Shakespeare, s’exprimant en français, a regretté d’avoir écrit en anglais.

Selon le Docteur Jean de Mutigny, on peut penser que les tables ou plutôt les guéridons, ne sont pas remuées par des esprits, mais par les mouvements, généralement inconscients, de gens qui croient recevoir des messages de l'au-delà, et en fait ne les reçoivent que d'eux-mêmes. Seulement voilà : le plus souvent Hugo n'est pas assis lui-même devant le guéridon. Il laisse le soin d'officier à deux de ses familiers, parfois à un seul. Les autres sont là en témoins, parfois ils posent des questions aux esprits. Hugo, tout en posant lui-même la plupart des questions, assure le secrétariat. Il écrit, il écrit, plus tard il mettra au net les procès-verbaux qui nous ont été conservés. D’après les rapports du docteur Jean de Mutigny, celui ci démontre qu'aucune de ces explications n'est valable : "Prenons un exemple, la séance du 17 décembre 1854 : les propos de Galilée... La séance a eu lieu entre 21 h 45 et 1 h 20 du matin, soit 215 minutes, presque 13000 secondes. Il existe à peu près 4 000 lettres dans le texte. Si l'on considère qu'il faut en moyenne dix coups frappés par la table pour définir une lettre (en considérant que la lettre A ne compte qu'un coup et que la lettre Z nécessite vingt-six coups) on en arrive à ce chiffre ahurissant de trois coups par seconde, sans tenir compte des arrêts indispensables. La chose n'est pas possible. Avec la meilleure bonne volonté du monde, il est totalement impossible, pendant deux ans et demi, de décrypter des messages matin et soir à raison de trois coups par seconde".

Pendant les séances, sauf cas assez rare de messages très brefs, les assistants ne pouvaient pas suivre et n'y comprenaient rien. Ils voyaient la table bouger, ils l'entendaient frapper, mais ce n'est que lorsque Victor Hugo avait transcrit les messages noir sur blanc qu'ils pouvaient en prendre connaissance.

C'est vraisemblablement au cours de ce décryptage, pense le docteur Jean de Mutigny, « que Victor Hugo a fraudé sans le savoir, faisant ce qu'on appelle de l'écriture automatique. Il était parfaitement honnête avec lui-même et avec les autres, et c'est en toute bonne foi, croyant simplement décoder les messages spirites, qu'il a rédigé les révélations qui sont sorties de son esprit génial et non point de la bouche des esprits ».

Il est difficile de comprendre qu’un esprit aussi brillant que Victor Hugo ait pu arriver à ce véritable dédoublement de la personnalité. La seule piste à notre disposition est qu’on sait qu’il s’était mal remis de la mort de sa fille.

Pour le docteur Jean de Mutigny, Victor Hugo était atteint d'une maladie mentale appelée la paraphrénie fantastique [18] : « la paraphrénie fantastique débute généralement par une phase d'inquiétude et d'anxiété... Peu à peu, des idées extravagantes et des hallucinations se succèdent, qui visent non seulement les relations du sujet avec son entourage, mais tous les éléments ».

Truquages en spiritisme

Pour réussir leurs expériences, les faussaires du spiritisme ont souvent inventé des méthodes relevant de la prestidigitation.

 

Sir Daniel Dunglas Home

Un « grand médium » Sir Daniel Dunglas Home faisait osciller les tables, jouer des instruments invisibles, tinter des sonnettes astrales. Dans son livre « Lumières et ombres du spiritisme » , il reconnaîtra qu’il « truquait, quand les esprits restaient sourds » [19].

Au cours d'une séance spirite devant l’Impératrice Eugénie, à Biarritz, en 1857, le médium fut démasqué par un courtisan du nom de Mario. Au moment où l'Impératrice sentit une main parfumée effleurer son visage, le courtisan alluma la lumière. L'empereur Napoléon III découvrit alors que l'esprit qui touchait l'Impératrice n'était autre que…le pied du médium.

"Chaussé de souliers larges et découvert sorte d'escarpins, ses chaussettes pourvues de doigts comme des gants, Home avait la faculté de se servir de son pied droit comme d'une troisième main." Furieux d'avoir été mystifié, l'Empereur fit expulser le médium du territoire français.

Lors de certaines séances, Daniel Dunglas Home donnait l’impression de léviter dans les airs. Dans la pénombre, les objets de couleurs claires se distinguent bien, tandis que ceux sombres disparaissent. Un complice de Home, en costume noir, arrivait dans la pénombre, sa silhouette se fondant sur la toile sombre tendu derrière la scène. Il suffisait à Home, de monter sur le complice d’abord alongé, qui se relève progressivement. Home acrobate parvenant aux épaules du complice, donnait l’impression qu’il s’élevait dans les airs. Puis, faisant semblant de taper le plafond du bout de la main, alors qu’il en restait éloigné, il impressionnait alors l’auditoire [20].

 

Eva Carrière et le phénomène de matérialisation d’un esprit  [21] [22] [23]

Dans la pièce, un sceau rempli d’eau chaude et de paraffine fondue, mélange servant, selon la célèbre médium Marthe Béraud, alias Eva Carrière ou Eva C., à prendre un moulage d’un esprit matérialisé.

On éteint toutes les lumières et on entonne un psaume sacré. On attend longtemps. Puis le médium Eva C. se débat et gémit. On rallume les lumières. Une forme blanche évanescente, un « ectoplasme », apparaît au-dessus de son crâne, mais on ne doit pas y toucher. Dès qu’on tente d’y toucher cette forme disparaît. Puis une substance inconnue sort de sa bouche et laisse apparaître un visage d’homme. Après pas mal de temps, la paraffine a durci et elle laisse apparaître en son sein l’image d’une main. Personne n’aurait pu mettre sa main dans le sceau, y laisser son empreinte et la retirer, sans laisser une trace sur la surface du mélange et c’est ce qui étonne l’auditoire. En fait, Eva C. utilisait une main sculptée dans un pain de glace, conservé dans une glacière, jusqu’au moment de la séance. En entrant dans la pièce, elle dissimulait la main dans une poche spéciale sous ses vêtements. Puis dans l’obscurité, elle la plongeait rapidement dans le sceau d’eau chaude et de paraffine. ¾ heures plus tard, à la fin de l’expérience, sous l’effet du froid, la paraffine se solidifie prenant la forme de la main de glace qui a fondu. Un petit personnage, en coton, en ouate et en gaze, caché derrière les rideaux, était agité, comme une marionnette, par une tige dissimulée et manipulée par Eva C., simulant « l’ectoplasme ». Pour la régurgitation de la substance mystérieuse, elle utilisait de la gaze fine pliée, conservée entre ses cuises, qu’elle ressortait de sa bouche (en la vomissant), puis réabsorbait et une image d’un visage pliée dans sa main, dépliée au moment voulu.

 

Eusapia Palladino de Fontenay (1854-1918) [24]

Cette médium a été la coqueluche des cours d’Europe et des scientifiques.

Elle utilisait des fils qu'elle passe sous les guéridons pour les soulever, ou la punaise enfoncée dans le bois et qu'elle accrochait avec sa bague. Elle pouvait utiliser aussi le petit bout du pied, passé sous le pied de la table, ou encore les genoux écartés entre deux pieds du guéridon. Eusapia produisait ses « raps » (coups frappeurs) avec le gros orteil. Elle pratiquait aussi l'ongle enduit de colophane qui se détache de la table en faisant des coups très convaincants. Pour aller pêcher des objets dans le cabinet médiumnique, Eusapia envoyait son pied, préalablement déchaussé, en exploration derrière le rideau noir, pendant que ceux qui la contrôlaient afin qu’elle ne truque pas ses séances, surveillaient scrupuleusement ses chaussures vides. Eusapia disposait sous ses jupes de leviers, fausses mains, fausse barbe, mousseline, masques, tringles, mètres pliants ou « pinces à zigzag » (les lazy-tongs, utilisés par Houdini, l'accessoire essentiel des médiums, instrument de tous les déplacements et tous les attouchements spirites). Peut-être aussi marteaux à ressort, masques, drap de soie noire dissimulant les membres du médium, et grâce à quoi le reste flotte de manière tout à fait spectrale. Les voix étaient obtenues par ventriloquie. Pour le « membre fantôme », elle utilisait probablement un manche à balais entouré d'étoffe. Pour léviter, elle montait peut-être sur une chaise, dans l’obscurité. Lors d’une séance placée sous la supervision du grand astronome Flammarion, l'éclair du flash et la photo prise révèlent Eusapia Paladino soulèvant une table du pied. En 1909, en Amérique, Muesterberg démasquera Eusapia au moment où elle utilise son pied, sorti de sa chaussure, pour pêcher derrière le rideau du cabinet noir la guitare et les autres objets qu'elle a l'habitude de trimbaler.

Comme tous les médiums, elle opposa des objections à toute dispositif scientifique qui permettrait d’éliminer toute supercherie. Flammarion notait « Lorsque nous proposions des modifications propres à donner aux expériences le caractère de clarté et d'évidence qui faisait défaut, le médium déclarait invariablement que la réussite devenait, par là, impossible. ».

 

Dématérialisation d’un liquide

Pour réaliser la "dématérialisation d'un liquide", le médium donne l'impression de frapper ses mains l'une contre l'autre. Mais l'obscurité établie, il frappe sa joue avec sa main gauche, ce qui lui permet d'avoir une main libre, pendant le contrôle éventuel de surveillants, et aspire le liquide par un chalumeau. La lumière rétablie, les battements des mains reprennent normalement. Le médium peut opèrer aussi avec un complice, ce qui permet la mystification des savants qui concentrent leur attention uniquement sur le médium.

En 1913, le médium Carancini fut convaincu de supercherie à Paris, dans un hôtel de la rue Pétrarque : il pratiquait la substitution des mains.

 

Matérialisation des esprits

L’apparition du fantôme d'un mort (que le médium fait apparaître),  s'obtient à l'aide d'une étoffe légère, fine comme une toile d'araignée et d'un masque transparent orné de plumes ou de fleurs.

Dans son cabinet obscur, l'opérateur s'affuble, puis à l'aide d'une petite lampe à l'huile phosphorée qui s'allume au contact de l'air, il se rend visible à l'assistance.

Madame Williams se fit prendre dans un salon parisien. La lumière jaillit trop tôt, on vit alors le médium en maillot noir, la figure couverte d'une fausse barbe pour personnifier un médecin. De la main droite, elle tenait un masque auquel pendait un voile léger afin de simuler l'apparition de sa fille, tandis que de la main gauche, le médium manœuvrait une lampe phosphorescente. Madame Williams avait gonflé un mannequin quelle avait placé sur une chaise en le recouvrant de ses vêtements pour donner l'illusion de sa présence.

 

Actuellement

Les fabricants d'accessoires de magie actuel proposent tout ce qu'il faut pour organiser de « fructueuses » séances de spiritisme. Citons par exemple de minuscules projecteurs capables de projeter de menaçants fantômes, des accessoires capables de faire léviter une personne sur une chaise ou encore des guéridons télécommandés.

Un simple tige de métal (ou de bois) cachée dans la manche du médium et ensuite placée astucieusement sous une table permet de faire la faire bouger d'un simple coup de poignet. Les séances de spiritisme devant se faire dans la plus grande obscurité, la présence d'un complice entièrement habillé en noir est utile pour provoquer divers phénomènes. Les vêtements des médiums recèlent souvent divers objets qu'ils peuvent saisir à n'importe quel moment (clochette,...).  Le médium peut utiliser des trucages compliqués, tels que écrous, chevilles, supposant des complicités. Les lumières spirites peuvent être produites à l'aide d'une lanterne magique, d'un flacon d'huile phosphorique, devenant lumineuse à l'air, ou n'importe quel corps luminescent. On peut aussi de peindre des boules ou des ballons qu'on envoie balader et qu'on peut même dégonfler après usage.

Beaucoup de participants s'illusionnent eux-même en poussant inconsciemment sur le verre ou la table.

Il est cependant facile de démontrer que les esprits ne sont pour rien dans le mouvement de la table. Il suffit de placer sous les doigts des participants une feuille de papier très fine. Si les médiums appuient, consciemment ou inconsciemment, sur la table le feuille se déformera.

Il existe ici également un moyen de contrôle fort simple pour savoir si quelqu’un pousse volontairement sur le verre. Il suffit de bander les yeux de participants. Le message des "esprits" devient alors incompréhensible...

Pour produire les bruits appropriés, certains médiums se servent de leurs pieds, soit ils font claquer leur gros orteil contre le second doigt, soit il font craquer leurs articulations, ou emploient un guéridon truqué.

 

Pseudo-télépathie ou pseudo-communication avec les défunts 

La presse à sensation relate régulièrement des cas de communications d’une personne avec un proche récemment décédé.

Il y a, par exemple, un cas très connu dans les milieux parapsychologiques et spirites [25], est celui de la communication « télépathique » de Jeanne Morrannier avec son fils Georges [26], chercheur en physique des plasmas, à l’Université de Jussieu à Paris, décédé suite à un suicide.

Mme Morrannier (de son vrai nom Mme Jeanne David) prétendait avoir reçu, par écriture automatique [27],  des « messages » provenant de son fils décédé, messages qui aurait débuté dura            nt l’été 1979, qu’elle a ensuite consignés dans 7 livres [28]. Dans ses messages, Georges parle de nouvelles expériences spirituelles et psychiques, depuis qu’il a accédé à « l’au-delà », après son suicide. Dans ce monde, il affirme apercevoir les cimes ésotériques, qu’il avait tant cherchées, sur la terre indienne. Ses messages « sprituels » se réfèrent à un christianisme ésotérique « Celui auquel il faudra revenir un jour »  …  Selon ses messages « la mort n’existe pas à l’état définitif, elle existe seulement en tant que passage infiniment supérieur. Elle est le seuil d’un monde où tout est lumière pour ceux qui ont mené une vie droite, un monde où handicapés et malades retrouvent un corps intact, un monde plus juste où l’on oublie ses tourments et les tourments de la Terre, où l’on comprend enfin que « Dieu est le point de départ et le point de retour » ».

L’un des co-auteurs de ce livre, Benjamin Lisan, avait été contacté, vers 1980, par Mme Jeanne Morrannier, pour étudier le cas de son fils.

Tout d’abord, ce qui avait frappé, l’auteur Benjamin Lisan, c’est que ce « phénomène de communication avec l’au-delà » se produisait dans une famille ayant, en apparence, une formation plutôt scientifique, voire « sceptique ». D’ailleurs certains membres de la famille ne souscrivent pas toujours aux affirmations de Mme Morrannier, tel que son mari. C’est pourquoi ce cas étrange, dans un milieu en apparence « sceptique », avait intéressé l’auteur.

Le mari de Mme Morrannier croyait à une rémanence d’une sorte de film des faits et gestes de Georges, du temps où il était vivant, enregistrés dans l’espace, que Mme Morrannier aurait capté, par son esprit, tout comme une télévision capterait les ondes hertziennes.

Au cours de ses nombreuses conversations avec Mme David alias Mme Morrannier, Benjamin Lisan avait senti que le suicide de Georges avait été, pour sa mère, un choc terrible, une frustration épouvantable, une injustice terrible, inacceptable, en raison du « mal qu’elle s’est donné » durant des années, pour tenter de sortir son fils de son constant état dépressif. En effet, Mme Morrannier se battait depuis des années pour remonter sans cesse le moral de son fils, souvent au plus bas.

Avant son suicide, Georges Morrannier avait de profondes pensées dépressives, en même temps que des aspirations mystiques excessives. Son état aurait dû nécessiter des soins psychiatriques sérieux, ce qui n’a pas été le cas. Sinon,.

L’auteur avait d’ailleurs constaté par les témoignages de Mme Morrannier, Georges semblait très proche d’elle, voire qu’une relation fusionnelle forte existait entre elle et son fils. Il lui semblait que Georges devait certainement, à chaque instant, confier à sa mère ses enthousiasmes candides excessifs et ses peines, suivis de périodes de déceptions profondes ou de longues périodes de prostration, ou encore ses quêtes scientifiques et spirituelles fébriles. A la longue, ce fils fragile, omniprésent, source de fierté, a dû imprégner d’une empreinte indélébile et vivace et marquer profondément l’esprit de sa mère.

La fin de l’espoir de voir son fils s’en sortir et d’être enfin heureux a dû probablement fortement la déstabiliser par rapport à ses croyances morales et religieuses. Mme Morrannier aurait pu, à cet instant, sombrer alors dans la folie ou une dépression profonde. A cet instant, il lui fallait un « miracle » pour qu’elle ne sombre pas elle-même dans le désespoir, la dépression ou l’amertume.

Pour expliquer le cas de Mme Morrannier, Benjamin Lisan a alors imaginé, en émettant toutefois certaines réserves, l’existence d’un hypothétique mécanisme de défense, sorte de dernier rempart contre la folie, apparu dans l’esprit de Mme Morrannier, pour lui permettre de refuser cette réalité insoutenable, que constituait, à ses yeux, la disparition définitive de son fils. Par un « phénomène psychique » faisant (re)vivre « virtuellement » Georges dans le cerveau ou l’esprit de sa mère.

 

Ce qui a frappé l’auteur dans les « révélations » de Georges, décrites dans les sept livres de « messages », publiés par Madame Morrannier, c’est l’absence d’informations scienfiques sérieuses sur la physique de plasmas, domaine où Georges excellait pourtant, alors qu’il était docteur ès sciences, enseignant et chercheur, à l’Université Paris VI, du site Jussieu [29]. Dans les révélations, consignés en écriture automatique par Jeanne Morrannier, « Georges » prétend enseigner la spiritualité et apporter des éclairages nouveaux sur l’histoire, et de nouvelles connaissances scientifiques.

A un moment, d’ailleurs, dans le livre intitulé « la physique de l’esprit », « Georges » esquisse une « théorie de la physique du monde de l’au-delà », inspirée de la physique des plasmas.

Mais ce que l’auteur a constaté est que toutes les connaissances fournies dans ce livre, correspondent seulement au niveau de connaissance (du niveau Bac)  de Mme Morrannier, mais aucunement à celles de Georges (du niveau 3° cycle universitaire).

Rien ne prouve donc l’existence et la survie extra-cérébrale, hors du cerveau de sa mère, de la « conscience » de Georges, après sa mort physique, comme le croyait Mme Morrannier.

Pour prouver ce fait, il aurait fallu que Georges, mort physiquement, puisse fournir des connaissances en physique des plasmas, acquis de son vivant, que Madame Morrannier, par son faible bagage en « Physique Théorique », ne peut connaître, comprendre, conserver dans sa mémoire ou déduire de ses souvenirs …. par exemple, certaines formules mathématiques de physique des plasmas, telles les équations de Boltzman, les équations d’onde d’Alfvén etc …

L’auteur a alors proposé à Mme Morrannier un code de communication avec « Georges », afin que l’auteur puisse discuter, avec ce mystérieux Georges virtuel, de concepts connus, par eux, en physique des plasmas.

L’auteur souhaitait que le mystérieux « Georges » fournisse, même ne serait-ce que d’une façon imagée, un résumé de sa compréhension des phénomènes connus en physique des plasmas, au moment de son décès.

Comme Mme Morrannier connaissait l’alphabet grec, l’auteur lui a alors suggéré de demander à son fils de lui faire transmettre, sous la forme d’écriture automatique, certaines formules de physique des plasmas, dont la relation de dispersion d’Alfvén (L’auteur savait que Mme Jeanne Morrannier ne connaissait pas cette relation de dispersion).

Mais, malgré la confiance établie progressivement entre l’auteur et cette dame, cette dernière s’est toujours refusée à cette expérience, prétendant avoir un blocage sur la visualisation des lettres grecques de certaines formules mathématique.

Madame Morrannier a encore avancé d’autres manifestations « étranges », pour prouver de survivance [de la conscience] de son fils, après son suicide : 1) une clé qui aurait tourné toute seule dans une serrure de sa maison de campagne, 2) un camion jouet, à pile, remisé sous un lit de cette maison, pendant deux ans, et qui aurait fonctionné soudainement de nouveau, en sortant de dessous le lit, sans l’aide de personne et alors que les piles étaient mortes.

Dans ces derniers cas, on peut déplorer qu’il n’y ait pas eu d’observation directe de ces « phénomènes », par de vrais observateurs scientifiques. Personne n’a examiné le camion, sa pile, ses circuits. On ne saura donc jamais, ce qui s’est réellement passé.

Suite à ces « entretiens », l’auteur reste sur sa première impression, celle de l’inexistance de preuve de communications avec un mystérieux Georges,  dans « l’au-delà », après son décès.

Rajoutons que ce genre d’anecdotes se produisent régulièrement partout, tous les jours (nombreux livres sur le sujet, en particulier les livres de Jean Prieur, nombreux témoignages sur les sites Internet spirites).

Transcommunication instrumentale

La TransCommunication instrumentale, également connu sous le nom de TCI, est l’ensemble des moyens employés pour communiquer avec les morts, utilisant des instruments, magnétiques ou/et électroniques, visant a capter et enregistrer des messages « paranormaux », supposés être émis par des disparus. Ces instruments peuvent être un lecteur enregistreur de cassette audio, un enregistreur vidéo, voire un téléphone, un ordinateur, etc. On essaye d’enregistrer, dans le « bruit blanc » _ le signal parasite capté en boucle, sans antenne, par un magnétophe ou un camescope _, une image ou une voix supposée être celles des morts. La TCI est devenu le nouveau vecteur du spiritisme actuel.

Un des cas actuels les plus connus, est celui de Maryvonne et Yvon Dray, cadres français d’Alcatel expatriés au Mexique, qui ont perdu, en 95, leur fille Karine, 21 ans, dans un accident automobile au Mexique. Au plus profond de leur affliction, un jour, il leur semble recevoir des messages, des indices, de l’au-delà venant de Karine. Au début ces « messages » ne sont pas très nets et difficilement compréhensifs. Ils s'orientent alors vers "l’écriture automatique". Ils rencontrent ensuite des spécialistes de la TCI, comme Monique Simonet et Jean Riotte _ ce dernier a publié " Ces voix venues de l’au-delà " [30] dont un film à été tiré. Utilisant  des capteurs de son, un dispositif d’enregistrement sur de longues périodes,  s’armant d'une patience infinie, ils n’ont cessé de recommencer, de persiste d’enregistrer ces « voix », tous les jours, durant des années, les résultats n’étant pas évidents.  Depuis, ils ne cessent de se documenter, ayant lus plus de 300 livres sur le sujet _ comme  Les morts nous parlent de l’abbé François Brune [31], " La mort, dernière étape de la croissance " et " La mort est un nouveau soleil " d’Elisabeth Kubler-Ross … _, et à parcourir de nombreux pays. Ils ont publié en 2002, en collaboration avec l’auteur Didier D. Van Cauwelaert, "Karine après la vie", paru chez Albin Michel, en 2002 [32].

 

Les parents ont souvent du mal à faire le deuil d’un enfant, d’un être cher. Nous avons rencontré la même problématique avec la mère de Georges Morrannier (voir ce cas plus haut dans ce texte).



[1] Guy Michelat, Julien Potel, et Jacques Sutter, L’héritage chrétien en disgrâce, Editions L’Harmattan 2003, page 181.

[2] Guy Michelat, Julien Potel, et Jacques Sutter, ibid.

[3] Alessandro Cagliostro (1743 à Palerme – 1795 à la prison du château San Angelo à Rome) alchimiste et affairiste impliqué dans l’affaire du collier de la Reine.

[4] Dans toute l’Amérique, des milliers de nouveaux « médiums », se découvrent soudainement la faculté de converser avec les esprits.

[5] poltergeists : Fantômes frappeurs

[6] ectoplasme : corps ou partie d’un esprit, matérialisés sous une apparence plus ou moins gélatineuse ou éthérée.

[7] Jacques Poustis, Allan Kardec, Sciences & pseudo-sciences, n° 256, mars 2003, page 27 à 36.

[8]  ME Chevreul, Rapport à l’académie des sciences, 1854, pages 170 et page 172.

[9] « Musée de la curiosité et de la magie », 11 rue Saint Paul, 75004 Paris.

[10]  Sylvie Jumel, La sorcellerie au coeur de la République, Editions Carnot 2002

[11] Bertrand Meheust, Un voyant prodigieux : Alexis Didier (1826-1866), Ed. Les Empêcheurs de penser en rond, 2003.

[12] Alexandre Dumas père, Une séance de magnétisme chez A. Dumas père, Bric à Bric (Michel Levy), 1861, Vol II, et Art de la cuisine, Calman Levy, 1877.

[13] Alexandre Dumas, Joseph Balsamo ,réédition aux éditions Taillandier avec préface de Jean Tulard (les deux lettres à la presse de 1847 sur des séances de magnetisme sont dans la partie annexe).

[14] Procès verbaux des séances de spiritisme à Jersey, du 1er février au 30 mai 1854. Les 1er extraits de ces procès ont été publié dans le livre : Chez Victor Hugo. Les Tables tournantes de Jersey. Procès-verbaux des séances, Gustave Simon, Ed. Louis Conard, Paris, 1923.

[15]  Michel Rouzé, Sciences et pseudo-sciences, avril 1981, Réédition mars 2003, page 36.

[16] Procès verbaux des séances des tables parlantes à Jersey. Texte établi par Jean et Sheila Gaudon. Présentation de Jean Gaudon in : [Présentation : pp. 1167-1184. Procès verbaux : pp. 1185-1490], Hugo (Victor) : Œuvres complètes ; édition chronologique publiée sous la direction de Jean Massin – Paris : Club français du livre : t. IX (1853-1855), 1968.

[17]  Docteur Jean  de Mutigny, Victor Hugo et le spiritisme, Editions Fernand Nathan, 1981.

[18] La paraphrénie _ entité clinique discutée _ est une psychose chronique non dissociative responsable d'un état délirant chronique qui se différencie des autres psychoses chroniques (schizophrénie, psychose hallucinatoire chronique, psychose paranoïaque) par la coexistence d'une intense activité délirante limitée à certains domaines de la vie intellectuelle, et une vie par ailleurs normale dans d'autres domaines. La paraphrénie fantastique se démarque par l'intense activité hallucinatoire qui lui est associée : hallucinations riches, complexes, auditives, avec parfois automatisme mental (sentiment que la pensée est devinée, anticipée, contrôlée, échappée de sa propre volonté, qu'elle agit par elle même). La thématique est particulièrement floride, riche en idées démesurées de grandeurs, de mondes merveilleux …

[19] Lights and Shadows of Spiritualism, Daniel Dunglas Home, G.W. Carleton, 1877.

[20] Gérard, Majax, Les faiseurs de miracles, Michel Lafon, 1992, page .153

[21] Gérard, Majax, ibid.

[22]Juliette-Alexandre Bisson, Les Phénomènes dits de matérialisation, Ed. Alcan, Paris, 1914.

[23] Charles Richet, Les Phénomènes dits de matérialisation de la villa Carmen, Annales des sciences psychiques, 1906.

[24] En 1910, la revue Science fait paraître le témoignage de l’illusionniste Joseph Rinn, compagnon de route du célèbre Houdini. Rinn raconte avoir découvert les fraudes de la médium lors d’une séance à laquelle il assistait incognito. Tous les trucs, décrits ici, y sont consignés.

[25] cas qui été étudié par Benjamin Lisan. Benjamin Lisan, l’un des 2 auteurs de ce live, est titulaire d’un DEA en physique des plasmas, comme Georges Morrannier.

[26] Lui-même détenteur d’un DEA en physique des plasmas, comme Benjamin LISAN.

[27] Voir passage sur « l’écriture automatique » dans le paragraphe « Le spiritisme dans la société » inclus dans cet ouvrage.

[28] Jeannne Morannier, 1) Après cette vie, 2) La mort est un réveil, 1988, 3) La science et l'esprit (1980),  4) La totalité du réel, 5) L'univers spirituel, 6) Vers l'unité (1990), 7) Au seuil de la vérité (1990), tous édités aux Ed Fernand Lahore /  Sorlot.

[29]  Benjamin Lisan, co-auteur, possède un DEA de physique des plasma acquis à l’Université d’Orsay Paris XI, en 1979  (DEA physique des plasma, que possédait aussi Georges Morrannier).

[30] Ces voix venues de l'au-delà, Jean Riotte, François Brune, Ed. Albin Michel, 2001.

[31] Les morts nous parlent, François Brune, Ed. Livre de Poche, 1989.

[32] Les Dray ont créé un  site Internet sur leur fille Karine : http://www.karine-tci.com/