Les Céphalées de tension
Par Benjamin LISAN
Le 25/10/2005
Plan :
2 Causes
physiologiques de la douleur
3 Possibles
causes au déclenchement du phénomène
3.1 La thèse de « l’émotion repoussée »
3.2 Une tension à se contracter instinctivement
face au danger
3.3 Le « syndrome d’Atlas » ou le
« complexe d’Atlas » ?
3.4 Une tendance somatisées au masochisme ou à
l’auto-culpabilisation ?
3.5 Un cas de « troubles paniques »
« somatisée » ?.
3.6 Une autre piste : un pré-disposition aux
céphalées de tension et aux tétanies ?
3.7 Les seules « certitudes » actuelles
4 Traitements,
remèdes actuels
4.1 Traitements actuels classiques des céphalées
de tension
4.2 Les techniques physiothérapiques
4.3 Les
bêta-bloquants comme traitement de fond
4.4 Traitement actuels des « crises de
paniques »
4.5 Traitement de la spasmophilie
4.6 Le traitement par la toxine botulique
5 Autres
traitements, effet placebo …
6 Discussions
sur le profil des patients, la psychogenèse du mal et les traitements
6.1 Contre-indications des thérapies
médicamenteuses
7 La
prise en charge médicale en France
8 Le
retard de la France au niveau traitement de la douleur
10 Le
coût social des céphalées
13 Annexe : cas du patient X
récalcitrant à tous les traitements classiques
14 Annexe :
Un autre témoignage d’un cas victime de céphalées de tensions
15 Annexe :
Diagnostic différentiel : Migraine et céphalée de tension
"Tout
le bonheur dont peut jouir l'homme n'est pas lié au plaisir, mais à l'arrêt de
la douleur", John Dryden (1631-1700), dramaturge anglais, souffrant de
tels maux.
Les céphalées
de tension sont des maux de tête bien particuliers, volontiers chroniques,
en casque, associés à une impression de tension, parfois très puissantes, dans
les muscles du cou. Parfois s’y ajoutent des sensations de fourmillement ou de
tiraillement dans le cuir chevelu.
Dans les céphalées de tension [1],
la tête semble comme serrée dans un étau. La douleur atteint généralement les
deux côtés de la tête (bilatérale) avec une tension au niveau de la nuque, des
zones temporales, voire du front.
Elles sont liées à des contractures musculaires de la
base du crâne, du cou, des tempes [le long des tempes], des zones occipitales,
voire, dans des cas plus rares, des muscles de la voûte supérieure [du sommet]
du crâne et de la figure.
On ne doit pas les confondre avec les migraines [2]
_ elles, des douleurs, causées par les contractions, sous forme de pulsations,
des muscles des vaisseaux sanguins du crânes et de la face.
Contrairement à ce
que l’on observe souvent dans les migraines, il n’y a pas de troubles visuels.
Par contre dans des cas très rares, ces maux de tête, lorsqu’ils deviennent
véritablement insupportables pour le
patient, peuvent déclencher, chez lui, nausées, écœurements ou vomissements.
Ces céphalées de tension sont souvent fugaces, parfois
prévisibles, mais le plus souvent imprévisibles [3],
d’une intensité différente et se positionnant à des endroits très différents
(partie inférieure et postérieure de la tête, le long de la tempe, derrière le
front, rarement à la voûte supérieure du crâne), dans le temps et selon les
personnes.
Un jour, le patient peut apparaître très bien devant son
médecin traitant, comme si les maux de tête étaient oubliés, n’étant plus qu’un
mauvais souvenir. Un autre jour, le patient devra faire des efforts violents
pour se rendre chez son praticien, tellement ses céphalées le harcèlent.
Elles peuvent apparaître soudainement sans aucun signe
avant-coureur, et disparaître soudainement comme elles sont apparus. Ou bien
apparaître et disparaître progressivement.
Il existe des sous-types distincts de céphalées de tension [4].
De très nombreuses personnes souffrent de céphalées de tension épisodiques, qui
ne durent généralement guère plus de quelques heures mais peuvent persister
plusieurs jours. Les céphalées de tension chroniques, l’un des syndromes
céphalalgiques quotidiens chroniques, sont moins courantes que les céphalées de
tension épisodiques mais elles sont présentes de façon quasi permanente,
parfois pendant des années durant. Cette variante des céphalées de
tension est beaucoup plus incapacitante [5].
Dans le premier cas, les céphalées sont, d’ordinaire, légères ou
modérées et généralisées, bien qu’elles puissent être unilatérales. Dans les
deux cas, elles sont ressenties comme une pression ou une tension, comme un
bandeau enserrant la tête, irradiant parfois jusqu’au cou ou depuis cette
région. Elles ne présentent pas les traits spécifiques de la migraine ni ses
symptômes d’accompagnement.
La plupart des céphalées de tensions sont d’intensité
modérée et se répètent pendant de longues années. Mais chez certaines
personnes, elles peuvent prendre des proportions plus gênantes et devenir
quasi-permanentes. Dans ces derniers cas moins fréquents, la douleur peut être
très intense, insupportable, d’autant plus insupportable que cette douleur peut
perdurer des semaines.
Elles peuvent être cause de fortes insomnies, d’importants
handicaps professionnels, amenant le patient à vivre dans
la précarité et de fréquentes périodes de chômages, pouvant dans certains cas,
le conduire à la dépression voire au suicide. Elles ont tendance à pousser le
patient à se replier sur lui-même et ne pas consulter.
Elles empêchent la concentration, peuvent provoquer
des pertes de mémoires à répétition (par exemple, plusieurs oublis
de la localisation d’affaires, d’objets, d’oublis de rendez-vous importants,
une totale impossibilité à répétition de se souvenir d’un mot simple, d’une
adresse, etc. … dans la même journée), malgré tous les efforts du patients pour
se souvenir.
Elles obligent le patient à se reposer le plus souvent (dans l’espoir souvent vain que cela
passera).
Ces maux de tête chroniques peuvent particulièrement
tenaces, têtues, malgré tous les traitements classiques possibles suivis et
envisagés.
Fig. 1. En
rose, les zones de localisations fréquentes des céphalées de tension.
Ce mal touche aussi bien les hommes, que les femmes. Les enfants en souffrent aussi [13] [21]. Les céphalées de tension apparaissent
souvent à l’adolescence, affectant trois femmes pour deux hommes, et elles
atteignent leur pic à la trentaine [8] [6].
Les céphalées de tension épisodiques, signalées par
plus de 70% de certaines populations, sont les céphalalgies les plus répandues.
Leur prévalence oscille considérablement. Des études en communauté réalisées en
Afrique indiquent, par exemple, que la population affectée ne représente guère
plus de 1,7% mais ce résultat peut être en grande partie attribué à une attitude
culturelle concernant la déclaration d’une affection relativement mineure. Les céphalées
de tension chroniques affectent 1-3% des adultes [8].
Lorsque les céphalées de tension sont très fréquentes, elles peuvent révéler des troubles psychologiques.
Les avis divergent sur l’explication de l’intensité
douloureuses des contractions musculaires (dans le cas où l’on admet que la
douleur du patient est réelle).
La douleur proviendrait :
1)
Soit de la tétanisation des muscles _ identique à celles des
« crises de tétanie » ou des crampes musculaires _ provoquant,
au-delà d’un certain seuil de contraction, le déclenchement du signal
douloureux dans les terminaisons nerveuses de la douleur, situées dans les tendons
et fuseaux musculaires.
2) Soit de la contraction musculaire empêchant le flot sanguin d’irriguer normalement le cerveau, d’où une douleur dans certains cas irradiante.
Fig.2. Les muscles péri-crâniens impliqués dans les contractions des céphalées de tension.
On connaît mal le mécanisme des céphalées de tension,
pourtant considérées de longue date comme d’origine musculaire. Elles
pourraient être liées au stress ou à des problèmes musculo-squelettiques
cervicaux [8]. Elles pourraient être liées aussi à une posture trop
longtemps maintenue, à un effort de concentration trop prolongé [10].
Elles semble souvent dépourvues de
critères diagnostiques précis [10].
Et du point de vue scientifique, les mécanismes
exacts reliant causes et contractions sont encore peu clairs.
On ne sait pas pourquoi des contractures somatiques
apparaissent de façon très localisées à un niveau péri-crânien, uniquement à
cet endroit …et pas ailleurs en même temps. Pourquoi apparaît-elle de façon
totalement autonome, sans apparaître simultanément avec d’autres troubles
somatiques, comme des maux de ventres, du reflux oesophagique etc. … [7]
Dans la littérature, il est souvent écrit que « les
céphalées de tension sont plutôt provoquées par un stress excessif, poussant
une personne à contracter involontairement les muscles de sa nuque »
[2]. « Les céphalées de tension sont en général causées par un stress
psychosocial. Diverses difficultés peuvent les déclencher : conflits conjugaux
ou familiaux, difficultés financières, personnelles ou physiques (complexes,
mauvaise image de soi…).
[ …] De façon caractéristique, ces douleurs s'interrompent,
quand elles sont d'origine professionnelle, lors de vacances suffisamment
longues.
Leurs mécanismes d'apparition, liés au stress font l'objet
de débats. Certains pensent qu'elles se développent à travers la tension des
muscles du haut du cou. D'autres pensent qu'elles relèvent d'une défaillance
des mécanismes de contrôle de la douleur. » [19].
Pourtant, une céphalée de tension peut apparaître
insistante, au réveil, à la campagne, dans le calme et dans un milieu reposant,
alors qu’elle n’était pas là la veille.
Certains médecins, reconnaissent le complexité de la pathologie et, par voie de conséquence, proposent une multitude des traitements possibles [15].
Abordons les différentes thèses sur les causes
psychologiques possibles de ces céphalées.
Pour bon nombre de
psychologues, il s’agirait d’une tension d’origine émotionnelle. En situation
de stress, la personne aurait souvent le réflexe de se contracter
(inconsciemment), pour s’empêcher de ressentir une émotion (souvent
douloureuse) dans toute son intensité ou pour l’empêcher de s’exprimer. La
personne se contracterait aussi pour garder hors de la conscience immédiate
certaines préoccupations ou certaines émotions (désagréables) qui
s’imposeraient à elle autrement [1].
Une seconde explication est une variante de l’autre.
Quand un enfant (surtout dans sa prime enfance) n’a cessé de
recevoir des coups, il peut sans le vouloir, anticiper les coups, en se
contractant et en contractant les muscles de son coup. Par la suite, ce
réflexion de survie est devenu excessif, se déclenchant à tout événement même
anodin, que l’inconscient considère, souvent à tord, comme dangereux.
En général, les parents aiment et protègent leurs enfant [8].
Mais dans des cas rares, certains parents peuvent haïr et être totalement
hostiles à leurs enfants.
On pourra alors rechercher chez le patient d’existence
d’épisodes, durant l’enfance, de fortes de carences affectives, voire de forts
rejets parentaux, de maltraitance (physique ou psychiques, une politique
parentale d’humiliation systématique de leur enfant …). ...
Dans le passé, cette forme de maux de tête a été dénommé
« syndrome d’Atlas ».
Pour certains médecins, le patient souffrirait du syndrome
ou du complexe d'Atlas [9].
La victime, dans certains cas, aurait l’impression
(inconsciente ou non) de porter toute la misère ou le poids du monde sur ses
épaules, d’où l’impression de poids ressenti dans son cou, au niveau de sa
nuque et au niveau du « casque » (douloureux) pesant sur sa tête.
Par ce signal d’alarme, que sont ces céphalées, son
« sur-moi » le freinerait dans ses efforts, pour
« l’empêcher » de se surpasser, de dépasser ses limites, d’augmenter
ses compétences ou/et affronter une situation qui pourrait se révéler dangereuse
pour lui. Une force (inconsciente) qui le dépasse ne cesserait, par cet
« harcèlement douloureux », de le freiner ou limiter dans ses
ambitions et réalisations.
Ce qui ne veut pas dire que la personne souffrant de ce
syndrome ne soit pas combattive.
Plus elle se bat, et plus elle peut souffrir de ses
céphalées.
Cette explication pourrait peut-être avoir un commencement
de vérification dans le monde professionnel,
où il arrive souvent que personnes, ayant franchi un échelon supérieur
professionnel, avec plus de responsabilité et plus de stress concomitant,
subissent alors de fréquentes céphalées de tension. A discuter …
Selon une déclinaison de cette thèse, la personne manquant d’assurance et ne se sentant inconsciemment pas assez forte, installée dans un nouveau poste (dont la difficulté du poste dépasserait ses capacités), luttant alors contre l’anxiété (la peur) de ne pas être à la hauteur et de perdre son poste, cherche alors à contrôler tout ce qui nous entoure, s’attirant des inimitiés et pouvant se mettre en danger. Le mal de tête lui signalerait ce danger.
Selon cette thèse, il suffirait de lâcher prise, d’accepter
ses limites, de renoncer à des ambitions trop élevées (voir à un salaire trop
élévée), où au poste que l’on occupe (mais qui dépasse ses capacités et
compétences) pour que les maux de tête disparaissent. Une hypothèse pas
toujours certaine.
Selon une autre déclinaison de cette thèse, certaines
personnes, aux tendances mégalomanes, pensent savoir ce qui est bien pour les
autres, ou pire encore, désirent sincèrement « sauver » les autres ou le monde
(complexe d’Atlas). Les maux de tête, pour elles, serait alors le signal que
leur comportement est inadapté au monde qui les entoure et dangereux pour
elles.
Une autre thèse est actuellement à la mode et pourrait
expliquer le manque de compassion de certains médecins pour leurs patients
souffrant de céphalées de tension.
Selon cette thèse, les céphalées seraient la « couronnes
d’épine » que des personnes masochistes seraient mis sur la tête.
Finalement, si l’on croit cette thèse, la « victime » aimerait
souffrir ou rechercherait (inconsciemment ou non) à obtenir cette souffrance,
pour tenter de se faire plaindre et de faire entourer (affectivement).
Certains verraient dans ces maux de tête une forme de
somatisation d’une auto-culpabilisation inconsciente.
Malgré ses dénégation, le patient aurait besoin de ses maux
de tête et donc en fait, ne voudrait pas réellement guérir (d’où la persistance
sur de longues années de ses maux).
Cette thèse est contestée par les partisans de thèses
concurrentes.
L’attaque de panique ou crises
aiguës d’angoisses survient le plus souvent sur un fond de dépression
ou d’anxiété généralisée, caractérisée par un état de tension et d’inquiétude
chronique.
Ceux qui sont atteints de « troubles paniques »
(ou « attaques paniques ») subissent de véritables attaques
(palpitations incontrôlables, comme s’ils allaient avoir une attaque cardiaque
imminente …) au cours desquelles ils ont l'impression de vivre leur mort
imminente
L'association des troubles, dépressif et panique, serait
très fréquente, 21,9% des "paniqueurs" étant dépressifs et un
dépressif sur deux signalant des épisodes de paniques.
Certains médecins pensent donc que face au « trouble panique », certaines personnes, pour ne pas se sentir vulnérable, se voulant forte, refoulerait fortement leur anxiété, d’où l’apparition de contractures péri-crâniennes localisées (signal d’alarme d’un problème anxieux ( ?)).
Une autre piste serait que certains patients auraient un
terrain biologique favorable à de tels maux de tête, en particulier la piste
d’un terrain favorable à la crise de tétanie et spasmophilie. Certaines de ces
crises peuvent déclenchées par des angoisses.
Les « crises de tétanie » et/ou de
"spasmophilie" [4] :
La tétanie, affection rare, est un état d'hyperexcitabilité
nerveuse et musculaire évoluant par crises : on parle d'accès ou de crises de
tétanie.
Les « crises de tétanie », souvent
impressionnantes, se manifestent, elles, par des fourmillements (paresthésies)
ou un engourdissement suivis par des contractures symétriques douloureuses,
s’accompagnant de crampes, des muscles des extrémités, donnant des “mains
d’accoucheur” (doigts demi-fléchis, serré les uns contre les autres ou en
crochet) et parfois une contracture des pieds en extension et une contraction
de la bouche, les lèvres, en “museau de tanche”, toutes très évocatrices.
Elles peuvent durer de quelques minutes à plusieurs heures
et rendre la personne presque totalement paralysée.
La survenue de petites secousses musculaires des paupières
ou de crampes témoignent d'un état d'hyperexcitabilité neuromusculaire
caractérisant la tétanie
Le déclenchement de ces crises est souvent liée à un
stress, lors d’un épisode anxieux, un exercice physique excessif,
ou à une hyperventilation ou un manque de calcium.
La spasmophilie en constitue une forme légère [9].
Elle peut être liée à une contrariété, une angoisse [3].
Lors des accès de tétanie, l'injection intraveineuse lente
de calcium est souvent efficace.
Certains médecins auraient
observé que certaines personnes sujet à de fréquentes céphalées de tension, on
eu à subir, aussi, des crises de tétanies ou de spasmophilie, dans le passé.
Mais si pour les migraines, il existe une susceptibilité
héréditaire et des facteurs déclenchants, on n’a pas prouvé l’existence
d’une susceptibilité héréditaire dans le cas des céphalées de tension
chroniques invalidantes. Par ailleurs, ce qui semble contredire cette thèse est
qu’il semble qu’on n’a pas observé,
chez le même patient, de crises de tétanie accompagnées, en même temps,
de fortes céphalées de tension.
D’une manière générale, on admet que derrière des épisodes fréquents de céphalées de tension, se cache un fond anxieux [ i.e. une fragilité psychologique], voire un manque d’assurance etc … dissimulé dans le profil psychologique du patient, profil à traiter alors en priorité par une psychothérapie, en particulier une thérapie comportementale pour limiter l’angoisse.
Ces céphalées ne seraient qu’une manifestation possible parmi d’autres, des nombreux phénomènes de somatisations, agissant sur le corps et la santé, pouvant prendre des formes aussi variées que des eczémas, des attaques de psoriasis, des déclenchements d’asthmes, des colopathies fonctionnelles, des migraines [10].
Dans le cas de céphalées de tensions tenaces, d’une durée supérieure à 10 ans, et particulièrement tenaces, à tous les traitement, les médecins avouent leur ignorance sur les causes, et leur impuissance à les traiter.
Selon la thèse à laquelle le médecin traitant adhère, le traitement de la céphalée, proposé par le médecin, ne sera pas la même. En général, la gamme de traitements va des traitements médicamenteux _ antidépresseurs (tricycliques, sérotoninergiques …), anxiolytiques, tranquillisants, bêta-bloquants … _, aux traitements psychologiques _ thérapies comportementales, cognitives, relaxations …
Le stress étant supposé jouer un grand rôle dans la survenue
de ces maux de têtes, différentes techniques de relaxation et de thérapies
cognitives ou comportementales ont été proposées. La prise
d’antidépresseurs tricycliques
semble s’être montrée efficace dans certains cas.
Une équipe de l’université de l’Ohio* a évalué
l’efficacité d’un traitement antidépresseur associé à des thérapies
de gestion du stress. Si l’association des deux traitements ne paraît
pas agir sur la fréquence des céphalées, en revanche pour 64 % des
personnes traitées, l’intensité des maux de tête avait diminué de moitié, selon
cette étude [6] [11] . Pour
certains médecins, les antidépresseurs sont prescrits parce qu’ils modifient le
niveau de la douleur, en agissant sur les centre de la sérotonine du cerveau
[20].
Cette technique utilise : ultrason, radar, fango,
glace, compex, tens. Tous les appareils employés sont utilisés chez les
kinésithérapeutes. Travaillant par chaleur / froid, électricité,
électro-stimulation, leur but est antalgique et circulatoire.
Ces derniers traitements sont plus destinés aux céphalées
par contraction musculaire [12],
dues à certaines positions et aux activités qui les provoque. Ces dernières
sont habituellement soulagées par un massage, par l'application de chaleur ou
par l'utilisation d'analgésiques.
Certains évoquent le rôle probablement calmant sur l'anxiété
des bêta-bloquants pour les justifier et les utiliser. Sinon, ils peuvent
limiter les palpitations cardiaques liées au stress (tels que dans les attaques
paniques).
Dans les traitements proposés, ils sont souvent associés aux
antidépresseurs [20].
Ils ont néanmoins, une contre-indications : ils
ralentissent la fréquence cardiaque et font chuter la tension artérielle. Et
ils ne sont pas toujours bien supportés
Pour mention, nous citons encore d’autres traitements :
Certains médecins voient dans les céphalées de tensions des
« crises ou attaques panique » somatisées.
Certains « anxiolytiques » et « tranquillisants » ont
fait leur preuve dans les troubles panique, Et certains antidépresseurs sont efficaces dans les deux troubles.
Certaines crises de paniques pourront trouver une solution définitive à la suite de prise en charge psychiatrique de type "psychocomportementale [dont la relaxation] et cognitive".
La psychanalyse n'aurait aucun effet sur les symptômes
des crises de panique [5].
Des antidépresseurs
à faible dose permettraient généralement de prévenir les récidives.
En cas de spasmophilie, on recommande la prise en charge
psychologique, voire les antidépresseurs
ou les anxiolytiques.
Certains substances sont myorelaxantes (THIOCOLCHICOSIDE
, DANTRIUM…),
d’autres paralysantes des muscles (BOTOX
…). On donc a imaginé leur emploi, pour réduire l’aspect contractions ou
tétanies musculaires des céphalées.
En particulier, on pense à la toxine botulique (ou botulinique) employée, par les dermatologues dans le cadre de traitements esthétiques, pour effacer temporairement les rides de vieillesse, grâce à des micro-injections sous-cutanées de la toxine au niveau du front (durée de l’effet de l’injection, environ 6 mois).
Cette modalité thérapeutique a été utilisée pour
traiter les céphalées de tension et les migraines, particulièrement
tenaces et réfractaires aux traitements classiques.
Mais les travaux préliminaires, présentés à certains
congrès, doivent encore être confirmés [12].
Des médecins refusent l’idée même de son emploi, pensant que
des injections dans les muscles du cou ou des tempes causerait alors, pour le
patient, une paralysie handicapante pour bouger ou tourner la tête.
De plus, cette substance extrêmement toxique et
coûteuse doit alors être employée avec beaucoup de précaution.
Il y a encore d’autres traitement, comme l’hypnose, dont
l’usage le rôle est proche des techniques de relaxation, la mésothérapie (des
micro-injections dans les muscles du crâne, de produits originellement destinés
au migraine _ produits à base d’ergotamine … _) dont l’efficacité dans le
traitement des céphalées de tension est loin d’être prouvé, l’acupuncture, et
différentes « médecines douces » proches des pseudo-médecines
(ostéopathie, chiropractie …) et dont l’efficacité n’est souvent que placebo
(effet par « auto-suggestion »).
Et l’effet placebo, on pourrait imaginer que si les
personnes « s’écoutent beaucoup », l’effet placebo pourrait apporter
un certain effet « positif », dans certains cas. En fait,
l’acupuncture, « l’imposition par les mains » etc. … ont des effets
peu durables (du ¼ d’heure à quelques jours par exemples) ou même n’ont aucun
effet, même chez des personnes qui y croient ou veulent y croire, ce qui semblerait indiquer que le mal ne
serait pas que psychosomatique.
Toutes ces dernières techniques sont contestées, car basées sur des théories, pour la plupart non validées scientifiquement.
Pourtant, il existe des cas de céphalées de tension
chroniques totalement rebelles à toutes thérapies classiques, que cela soit les
anxiolytiques, les antidépresseurs, à base de benzodiazépines, ou les
techniques de relaxation.
Malheureusement, ces cas réfractaires à tout traitement ne
sont jamais ou très rarement décrits par la littérature.
Ensuite, il faut aussi reconnaître qu'un certain nombre de ces patients continuent à conserver des douleurs quotidiennes malgré l'absence de critères évident en faveur d'un état de tension nerveuse.
(Voir en annexe, une discussion sur le cas d’un patient réfractaire à tout traitement).
Enfin, il faut rappeler aussi que les antidépresseurs,
anxiolytiques, tranquillisants … ne sont pas dépourvus d’effets
secondaires (somnolence, sécheresse de la bouche, constipation, prise de
poids ...) [13].
De même pour les bêta-bloquants (chute de tension).
Dans ce domaine, la France, est recordman du monde de la
délivrance des psychotropes [22][23] [14].
On en donne pour beaucoup de troubles, et on se demande si c’est n’est pas en
quelque sorte une solution de facilité (car il est plus facile de donner des
comprimés, que de remonter aux causes et les traiter et de passer de nombreuses
heures en psychothérapies comportementales plus coûteuses).
On a aussi découvert récemment que même les benzodiazépines,
principaux composants de ces médicaments à actions psychotropes, avaient des
effets à long terme, y compris des effets d’accoutumances et de
sevrages [16][17]. Ces traitements médicamenteux ne sont donc pas toujours la
panacée.
En général, les céphalées de tension graves ne sont pas
suffisamment pris au sérieux.
Les médecins souvent n’y croient pas, vous répondent qu’ils
ne savent rien faire, ou encore qui vous disent : « calmez-vous, détendez-vous»
(sous-entendu « cela
passera » et bien sûr cela ne passe pas).
Souvent, le mal est tellement étrange, parfois sans cause
apparente (sans objet), alors que tout semble aller bien dans la vie du
patient, que le médecin croit que le patient s’écoute (vivant dans une forme
d’hypocondrie) et exagère.
Dans la littérature, on trouve souvent des affirmations
comme « La douleur de la céphalée de tension est moins intense et plus
liée à des causes psychiques que dans les autres céphalées. c’est pourquoi on
orientera plus facilement ce type de personnes vers des traitements alternatifs
de type relaxation . » [11], affirmation ne contribuant pas à la
reconnaissance du caractère réellement handicapant de la céphalée de tension
chronique.
En France, les céphalées de tension chroniques très
douloureuses font parties des douleurs médicalement non reconnues et le
handicap causé par celles-ci n’est pas reconnu.
Quand les céphalées sont d’intensité modérée et se répètent
pendant de longues années, sans qu’aucun traitement mis en œuvre se révèle
efficace, les patients, déçus par la réponse du corps médical (même aussi pour
ceux souffrant de céphalées graves), préfèrent alors ne suivre aucun traitement
ou bien pratiquent l’automédication (sans toujours beaucoup de résultat.
L’effet étant le plus souvent placebo).
Ils court d’ailleurs les risques liés à l’automédication : l’augmentation de maux de tête à la longue, l’accoutumance à certains médicaments …
On observe un fort retard accumulé par la France en matière
de traitement médical de la douleur par rapport aux pays anglo-saxons.
Dans le rapport Neuwirth [18], sur la prise en charge de la
douleur, présenté par le Sénat en janvier 1995, deux explications au retard de
la France en matière de traitement de la douleur sont retenues : "le
retard des mentalités", et les obstacles législatifs et structurels.
Le problème vient aussi de l'évaluation du "phénomène
algique", au niveau de ses techniques (localisation des sites, échelle
visuelle de mesure) et des variations de son expression (en fonction des âges,
des "ethnies" ...), dont l’acceptation ou le « rejet »
dépend quand même aussi de notre environnement « culturel ».
Il existe des « centres de traitement de la
douleur », dans les grandes villes françaises.
Mais aucune ne peut affirmer ou se vanter d’avoir traité et supprimé de façon efficace, la douleur d’une céphalée de tension forte et chronique, invalidante, à l’heure actuelle.
Dans notre culture française, de tradition catholique et
latine, on admet encore difficilement le caractère invalidant de maux de tête
chroniques et qu’on puisse s’en plaindre.
Par ailleurs, une idée reçue tenace, en France, est de
croire que toutes les formes de maux de tête, à l’instar des migraines, sont
solubles par la prescription de médicaments adaptés ou par le suivi de
thérapies psychologiques actuels.
Si le mal persiste, malgré les traitements qu’elle a suivis,
c’est que la personne s’écoute beaucoup ou veut se faire plaindre (tendance
hypocondriaque ou masochiste).
En général, plane aussi autour des problèmes du « céphaleux », le soupçon qu’ils viennent de ses problèmes psychologiques (mais chez les français, la limite entre « folie » et « problèmes psy » n’est pas toujours claire. L’idée d’un dérangements psychique n’est jamais éloignée).
Quand le mal est particulièrement tenace, on se demande même
si la cause ne serait pas « masochiste ».
Souvent, on doute de la capacité de logique, de raisonner,
de rationalité, d’objectivité du patient concernant ses problèmes. Dans le
monde médical, il y a souvent un regard supérieur et condescendant, sinon
dévalorisant, derrière un discours avenant et encourageant.
Même quand il ne fait pas parti de la « clientèle
captive » de médecins, lui refusant tout autre traitement, la personne
« céphaleuse », victimes de certains préjugés, de certaines croyances
religieuses (sur la « punition divine »), accusé d’être responsable
de son état, par son attitude et son comportement, si ses maux de tête sont résistantes
à tous les traitements connus, sans que cela lui soit toujours dit clairement
par le corps médical ou son entourage, peut à la longue se replier sur lui-même
et se couper de ses semblables (c’est « syndrome » de l’animal
« blessé » se cachant pour ne pas dissimuler sa faiblesse) [15].
Le patient peut être en danger.
Les céphalées
chroniques (céphalées de tension et migraines) représentent des pathologies
importantes en termes de prévalence, de retentissement sur la qualité de vie et
de coût économique en soins primaires. Le coût social (en termes de coût
médical et de perte de productivité) représente aux États-Unis à peu près
l'équivalent du coût du diabète [22].
En général, les cas de céphalées de tension graves ne sont
pas suffisamment pris au sérieux par le corps médical. Et pourtant la douleur
comme son caractère invalidant sont sérieux et à prendre au sérieux et
ne doivent pas être minimisé (ne serait-ce qu’à cause du risque de replis sur
soi ou de suicide du patient).
Souvent, il y a une ignorance profonde des médecins sur leur
cause et souvent une dissimulation de cette ignorance.
Il y a un véritable paradigme sur les causes des céphalées,
avec un bon nombre d’affirmations non vérifiées comme l’origine masochiste de
ces céphalées etc. et aucune preuve scientifique sérieuse …. Il n’y a aucune
vérification par des commissions indépendantes des affirmations de certains
médecins affirmant avoir obtenus des résultats appréciables dans leurs
traitements de ces céphalées, surtout des céphalées chroniques et tenace.
En particulier, on n’a jamais eu les témoignages des patients hors de toute
pression, influence du corps médical. Jamais aucun électromyogramme n’a été
réalisée sur une longue durée, depuis 6 mois avant le traitement, jusqu’à 6
mois à un an après le traitement.
Il faudrait aussi cesser de douter systématiquement a priori
de la capacité d’esprit critique et de raisonnement, d’analyse, des patients,
envers leurs propres problèmes.
Sinon, dans un monde plus humain et compréhensif, on se
devrait de tenir plus compte de la douleur d’autrui et ne pas rejeter l’idée, à
priori choquante pour la raison, qu’une céphalée de tension chronique puisse
résister à tous les traitement classiques.
Sinon, nous avons aussi décrit toutes les thèses sur les
céphalées de tensions, pour montrer à quel point le problème est complexe, non
réductible à un système d’explications simplistes.
Ce balayage des différentes hypothèse devrait inciter à ne
pas croire nécessaire comme argent comptant toutes les affirmations actuelles,
elles doivent inciter aux doutes, aux observation et vérifications cliniques
rigoureuses.
Quand au patient, quand il se ne sent pas aidé durablement et sérieusement par le corps médical , quel attitude devrait-il adopter face à ce dernier ? Il ne sert à rien de s’énerver. Au contraire, il peut risquer de se décrédibiliser et de se discréditer. Mieux vaut donc faire preuve de retenue et de philosophie. Car on peut espérer que la science, comme les mentalités progresseront et qu’un jour et que les victimes de ces troubles obtiendront enfin un traitement efficace et durable de leurs céphalées chroniques.
[1] Céphalée de tension, Une émotion repoussée , par Michelle Larivey, psychologue, http://www.redpsy.com/guide/cephalee.html
[2] http://www.servicevie.com/02Sante/Cle_des_maux/M/maux71b.htm
[3] La spasmophilie : mythe ou réalité ?, Dr
Chantal Guéniot http://www.doctissimo.fr/html/dossiers/spasmophilie/sa_5895_spasmophilie_mythe.htm
[4] Tétanie et Spasmophilie, des Dr Lyonel
Rossant, Dr Jacqueline Rossant-Lumbroso.
http://www.doctissimo.fr/html/sante/encyclopedie/sa_840_spasmophilie.htm
[5] L'association dépression et attaques de panique est
fréquente, Philippe Presles, 14/07/2000, PP Roy-Byrne et al. Br.J.Psychiatry 2000 ; 176 : 229-35.
http://www.e-sante.fr/magazine/article.asp?idArticle=484&idRubrique=4
[6] La migraine, Dr Chantal
Guéniot http://www.doctissimo.fr/html/sante/mag_2001/mag0629/sa_4039_cephalees.htm
[7] Céphalée de tension, GlaxoSmithKline Inc Canada, http://www.takingcontrol.ca/headaches/tch_tension-headaches_fr.html
[8] Céphalées de tension, Organisation Mondiale de la Santé
(WMO), http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs277/fr/
[9] Gaston Bachelard, L'air et les songes. Essai sur l'imagination du mouvement. Librairie José Corti. Paris, 1943 : 232 ; , sur le complexe d'Atlas, 1948a : 388, 392
[10] Les douleurs projetées d’origine cervicale, Dr
Jean-Yves MAIGNE, http://www.anmsr.asso.fr/anmsr00/54-rach-cerv/doul-projet.htm
[11] Céphalées, anxiétés et Kinésithérapie : Comment
s’orienter ?, Corinne Goffaux-Dogniez, kinésithérapeute, Membre de la Société
Belge de Sophrologie et de Relaxation, http://www.servimed.be/select/gp05104.htm
[12] Céphalées - Migraines - Maux de tête, 11e
Congrès de l'International Headache Society, 13-16 septembre 2003 – Rome,
QUOTIMED. Ce congrès fait la distinction entre: « les
céphalées de tension épisodiques rares, celles épisodiques fréquentes, les
céphalées de tension chroniques, et les céphalées de tension probables. Dans
chaque catégorie, il existe des sous-types comme la céphalée de tension
épisodique rare avec hyperesthésie du cuir chevelu ». http://www.esculape.com/neurologie/cephalees_classification.html
[13] Les enfants aussi souffrent de migraines,
Giuseppe Costa, Hôpital Universitaire de Genève. Selon cet article :
« Les céphalées sont divisées en deux groupes: d'un côté les céphalées
primaires, ou idiopathiques, qui ont leur existence propre, de l'autre les
céphalées secondaires, ou symptomatiques, qui sont dues à une autre affection.
Les migraines et les céphalées de tension font partie des céphalées
primaires ».
[14] Les questions couramment
posées, La Ligue Belge Contre les Céphalées, http://www.cephalee.be/faq.htm
[15] Céphalées de tension :
L'expérience d’une jeune kiné, Fabienne BORRE, kinésithérapeute à Bruxelles, La
Ligue Belge Contre les Céphalées,
http://www.cephalee.be/Hiver2002/kine2002.htm
[16] Benzodiazépines : Le
squelette dans le placard, Professeur C Heather Ashton, DM, FRCP, Conférence
"Beat The Benzos", Avant Hôtel, Oldham, Royaume Uni, Le 23 avril
2004, University of Newcastle, School of Neurosciences, Division of Psychiatry,
The Royal Victoria Infirmary, Queen Victoria Road, Newcastle upon Tyne NE1 4LP,
http://www.benzo.org.uk/asholdmfr.htm
[17] Les Benzodiazépines:
Comment agissent-elles et comment s'en sevrer ? Professeur C Heather Ashton DM, FRCP, 2002, University of Newcastle,
http://www.benzo.org.uk/freman/index.htm
[18] NEUWIRTH Lucien, Rapport
sur la prise en charge de la douleur (n°138, 1994-1995),
http://www.senat.fr/rap/r98-207/r98-207_mono.html
[19] Trouver l'origine des
maux céphaliques, Richard Belfer (journaliste), juin 2003,
http://www.medecines-douces.com/impatient/301juin03/origines.htm
[20] Céphalée de tension,
Fondation Louis-Jeantet de Médecine,
http://www.jeantet.ch/forums/mauxdetete/qr2_mauxdetete.html
[21] Les céphalées par tension nerveuse, in L'
enfants et les jeunes' ,
[22] Traitement des céphalées
chroniques par les antidépresseurs : une méta-analyse [tête et cou] (Treatment
of chronic headache with antidepressants : a meta-analysis, Tomkins GE, Jackson
JL, O'Malley PG, Balden E, Santoro JE, Am J Med 2001 ; 111 : 54-63).
Notice d'origine, Christian
GHASAROSSIAN - UFR Paris-Necker,
[23] La France
championne du monde pour la consommation des drogues psychotropes, http://wassil.free.fr/france_championne.htm
[24] « Le Prix du bien-être. Psychotropes et société », par
le Docteur Edouard Zarifian, Odile Jacob, 29O pages, 1996 (résumé d’un rapport
commandité par le ministre de la santé).
Ici pour notre discussion, nous prendrons le cas d’un
patient souffrant de céphalées de tension chroniques, incapacitantes, depuis
octobre 1981, c’est à dire depuis plus de 24 ans, récalcitrantes à tous les
traitements connus depuis plus de 20 ans _ antidépresseurs, anxiolytiques,
bêta-bloquants, techniques de relaxations, hypnose etc … (Voir l’annexe sur le
cas de ce patient X récalcitrant à tous les traitements).
Au niveau de leur psychogenèse, quelles sont les
pistes ? Quels sont les ingrédients de départ ?
Pour X, concernant ce qu’il a pu analysé de ces maux de
tête, depuis qu’il en souffre depuis plus de 20 ans (depuis Octobre 1981,
jusqu’à maintenant novembre 2005), de nombreuses causes très variées semblent
être à leur origine (une dispute, une tension avec quelqu’un, un découvert bancaire,
une période de chômage, le fait d’avoir fait un lapsus etc …). Ses maux de tête
semblent hypersensibles à la moindre cause même la plus anodine. C’est comme si
le signal d’alerte, que constitue ses maux de tête, étaient devenus excessifs,
toujours au maximum, en butté, au taquet, sans raisons apparentes.
Malgré tout, le « noyau dur » des causes
déclenchantes, semblent, pour X,
essentiellement liés au monde du travail, en particulier aux dangers,
causés par l’environnement professionnel (et la hiérarchie), concernant son
futur et sa stabilité professionnelle, et majoritairement (sinon
essentiellement) liées aux menaces sur son avenir professionnelle, liés aux
risques de licenciements accélérés [16].
Quand l’environnement est rassurant, peu stressant, ses
céphalées diminuent. Par contre, quand dans cet environnement, règne l’absence
de règles sociales et le stress (voulu par le milieu, la direction) ou quand X
a un poste à responsabilité, ses céphalées sont beaucoup plus fortes. Elles
deviennent [le plus souvent] incapacitantes.
En raison de ces dernières, il a perdu souvent son emploi (En 24 ans, il
a changé 20 fois de lieu de travail, presqu’un changement par an). Et depuis
85, il est entré dans un cercle vicieux, sans fin, de précarité professionnelle,
malgré tous les traitements, la plupart inefficaces qu’il a suivi (relaxations
_ training autogène, yoga nidra …, hypnose …_, antidépresseurs _ Laroxyl et
autres …_, bêta-bloquants _ Ténormine _, divers
antalgiques _ Aspirine, Paracétamol, Ibuprofène etc … …). Lors de période de chômages longues, ses
céphalées devenu intense l’obligeaient à s’aliter sans fin.
Depuis les années 90, la pression professionnelle et la précarité n’ayant pas arrêté de s’accroître dans le monde de la prestation de services informatiques, en particulier pour les cinquantenaires (ce qui est le cas de X, ayant atteint l’âge de 50 ans, en juillet 2005) n’a pas arrangé sa situation.
Pour X, que ces céphalées sont la peur de l’inconscient, se
traduisant par le signal d’alarme des maux de tête, des menaces pour son
existence physique et psychique qu’il avait vécu durant sa prime enfance et la
peur de la répétition d’un épisode très traumatisant qui fut son licenciement
de départ du CNRS fin août 81 et de la peur de la précarité, du licenciement,
qui se reproduit sans cesse (et semble se répéter sans fin comme dans le mythe de Sisyphe).
Depuis, cette « peur » ou ces maux de tête
semblent là toujours présents, sans cause, même lors d’un WE paisible et
agréable.
Ce que propose X pour guérir de ses maux de tête :
X penserait qu’en restant pendant une période longue _ d’au
moins 2 ans, pour contrecarrer la
« fatalité » de n’arriver en général à conserver un poste qu’un an _
dans la même entreprise (et en faisant tout pour y arriver) _ et en diminuant
ainsi sa précarité professionnelle _ , il pourrait arriver à diminuer, à la
longue, cette angoisse inconsciente et les céphalées associées _ souvent
presque sans objet _, face au risque fréquent et renouvelé de chômage,
manifestée, à travers le signal des céphalées, par son
« inconscient ».
Ce qu’à fait X de son côté :
Conscient de tout cela, X a cherché depuis 84, une
reconversion professionnelle, pour quitter le milieu de la prestation de
service et sa pression constante, pour un poste ou un milieu moins soumis
sans cesse à la pression. Mais à 50 ans, toutes ces tentatives de reconversions
ont échoués (passage de concours CNRS, poste dans le tourisme, poste dans
l’accompagnement en montagne …). Il a donc baissé ses ambitions, revu son salaire
à la baisse, et ainsi a pu trouver un poste moins stressant (un poste de
technicien au lieu d’un poste d’ingénieur), dans un milieu moins stressant.
Effectivement durant ce job, ses maux de tête ont diminué pour devenir
presqu’acceptables.
Mais ce poste n’est qu’un CDD et à la fin de son contrat, le
23 décembre 2005, X se retrouvera de nouveau dans la précarité, avec le risque
du retour des céphalées de tension invalidantes.
Comme, on le voit ici que les conditions du monde actuel,
qui est dur, ne facilite pas les thérapies comportementales, intra-entreprise
et donc la solution de ces céphalées de tension.
A la fin de ce papier, est donné aussi en annexe, le
témoignage d’un autre patient récalcitrant aux traitements classiques _dans son
cas, des antidépresseurs et antiépileptiques.
Quand on voit dans la littérature, immense diversité des
traitement proposés (la plupart sans effet), pour le traitement des céphalées
de tension, on comprends qu’il n’existe pas encore de panacée universelle et
que règne encore beaucoup d’empirisme, dans ce domaine.
Appartement
du patient X « dépassé » par ses céphalées de tension chroniques,
resté, à cause de celles-ci, alité des mois durant (par exemple entre mai et
septembre 84), et n’ayant jamais reçu une aide efficace du corps médical.
Précisions sur le patient X récalcitrant à tous les
traitements
Dans sa prime enfance, cette personne a souffert de carences
affectives, de rejet et de maltraitances. Elle a connu une éducation
dévalorisante et a vécu dans un climat familial hostile, culpabilisateur (sans
soutien ni psychologique, ni affectif) et toujours menaçant (les menaces
pouvant même concerner sa vie). Très tôt, elle a vécu dans une anxiété
permanence, un sentiment de dévalorisation et la peur d’autrui et du monde. Par son éducation, elle n’a jamais été
armée pour la vie. Sinon, toute sa vie future a été caractérisée par le
manque de confiance en elle.
Son père lui a souvent « savonné la planche de la
vie ».
A cause de sa peur du monde, elle s’est d’abord accrochée, à
25 ans, à un emploi « protégé » de chercheur au CNRS, dans lequel
elle avait mis tous ses espoirs (alors que son père lui avait coupé les vivre
pour avoir choisi la voie de chercheur).
Son renvoi, du jour au lendemain, auquel on ne l’avait pas préparé,
fin août 1980, dans des conditions terribles et terrifiant pour elle, du CNRS,
a été semble-t-il le facteur déclencheur de ses futurs et terribles maux de
tête. S’en est suivi une période de chômage de presqu’un an sans argent, très
traumatisante et angoissante, qu’elle espérait ne jamais revivre.
Ensuite, elle a retrouvé un travail dans la prestation
informatique. Et dès le départ de ce nouveau job, elle a été envahi d’une
peur terrible, irrationnelle, de reperdre de nouveau ce travail,
accompagnée d’une terrible impression qu’elle n’y arriverait pas, impression
qu’il l’a poussée, en octobre 1981, à aller jusqu’au surmenage et jusqu’à ces
terribles maux de tête, pour lutter contre ce peur de l’échec et arriver à
réussir le travail et la mission qui lui a été confié. Au cours de son
existence, elle a ressenti à plusieurs reprise cette angoisse terrifiante de
l’échec (échec qui s’il arriverait ferait que X n’arriverait pas à remonter la
pente et deviendrait un clochard).
Mais cette explication n’est qu’une explication, car souvent
il difficile dans son cas de trouver des causes, dans bon nombre de cas, ses
céphalées ne semblant pas avoir de causes claires et précises (comme si les
causes déclenchantes étaient sans objets
Depuis, elle est depuis plus de 20 ans dans la prestation
informatique, et depuis octobre 81 elle vit avec des céphalées de tension
chroniques et persistantes malgré les centaines de traitements suivi.
(Elle aussi de forts acouphène, qui ne la gêne pas).
Note : pour info, X a déjà eu, à plusieurs reprises,
durant son adolescence, des « crises de tétanies » consécutifs :
1)
à une mauvaise ventilation durant des efforts de longues
durées (a) avec absence de respiration durant une course de 8 km, un hiver, et
b) lors de la descente rapide d’une montagne)
2)
et au moment du départ de l’épreuve sportive comptant pour
le baccalauréat.
Bonjour,
J'ai 26 ans et cela fait 6 ans que je souffre de maux de tête récurrents
s'accompagnant d'acouphènes bi-latéraux. Depuis moins d'un an le diagnostique
de céphalées de tension est tombé. J'ai essayé toutes sortes d'antalgiques
mais ils ne me soulage pas. Depuis 5 ans, je prend des antidépresseurs associés
à des antiépileptiques; non sans effets secondaires.
Tout a commencé lorsque l'on m'a soigné pour une simple grippe et depuis ce
jour je souffre. Pendant un an, j'ai fréquenté différents établissements
hospitaliers où ma maladie restait un mystère pour le corps médical. Ce n'est
qu'après avoir débuté ce traitement que j'ai pu reprendre des activités
"normales"(travail, sport...) avec difficultés.
Néanmoins je continue à souffrir en silence et je deviens de plus en plus
asociales et toutes les choses (loisirs) que j'aimais faire auparavant ne
m'intéresse plus.
En fait, je me contente juste de pouvoir aller travailler et dès mon retour du
travail je ne fais plus rien, délaissant même les gens que j'aime.
Lorsque les céphalées se font davantage ressentir, j'en arrive même à penser
au pire !
Ceci fait de la peine à tous les gens qui m'aiment et malgré leurs bonnes
intentions, ils se sentent impuissants de ne pouvoir me soulager.
Si des personnes ressentent ces douleurs qu'elles connaissent bien et qu'elles
vivent à peu près la même situation que la mienne, je serais intéressé de
connaître leur histoire.
Je pense qu'ensemble nous pouvons nous aider et je souhaite de tout coeur que
la médecine trouvera une solution pour nous rendre une nouvelle vie...
Leroibelier
http://www.atoute.org/dcforum/DCForumID5/8486.html
La
coexistence est possible entre migraines et céphalées de tension.
Paramètre |
Migraine |
Céphalée de Tension |
Durée |
Crises de 4 à 72 heures |
De 30 minutes à 7 jours (+) |
Caractéristiques de la douleur. |
Unilatérale |
Bilatérale |
Symptômes associés |
Nausées et/ou vomissements |
Pas de nausée (+) |
Condition nécessaire |
Examen neurologique normal |
Examen neurologique normal |
Source : http://www.esculape.com/fmc/migraine.html
(+) on peut contester ces affirmations,
fréquemment répandues dans la littérature française.
Tableau. Distinction
entre une migraine et une céphalée de tension, d’après la classification de l’International
Headache Society – IHS - (2e édition).
Mal |
Migraine typique |
Céphalée de tension |
Topographie de la douleur |
Hémicranie |
Bilatérale |
Type de la céphalée |
Pulsatile |
Pression, étau |
Intensité |
Modérée à sévère |
Légère à modérée (+) |
Aggravée à l’effort |
+ |
0 |
Nausées/vomissements |
+ |
0 |
Photophobie |
+ |
0/+* |
Phonophobie |
+ |
+/ 0* |
Durée de la crise |
de 4 à 72 heures |
30 minutes à 7 jours (+) |
(+) on peut
contester ces affirmations, fréquemment répandues dans la littérature
française.
* Dans la céphalée de tension,
photophobie ou phonophobie peuvent être présentes, mais pas les 2 ensemble.
Chapitre en construction :
Ø URGENCE
CEPHALEE, Hôpital Lariboisière, 75010 PARIS (Professeur Dominique Valade …).
Ø CENTRE DE
LA DOULEUR, Hôpital Baujon, CLICHY (Dr Phlippe Boulu).
Ø INSTITUT
DU MAL DE TETE ET DE LA MIGRAINE, 116, avenue des Champs Elysées 75008 PARIS, Téléphone : 01 44 21 83 51 source : institutdumaldetete@wanadoo.fr
( sérieux cet institut à vérifier ?).
[1] Synonymes : Céphalée par tension nerveuse , Céphalée psychogène.
[2] La migraine commune, quant à elle, s'installe progressivement sous forme de pulsations qui s'étendent à la moitié droite ou à la moitié gauche du crâne, parfois des deux côtés. La douleur peut survenir n'importe quand, même pendant le sommeil. Nausées, vomissements, intolérance à la lumière et au bruit s'y associent presque toujours. En général, l'effort physique en intensifie les symptômes. Sa durée est de 2 heures à plus de 72 heures.
[3] Disparaissant le soir, pour réapparaître le matin au
réveil ou provoquant le réveil …
[4] Le Dr Valade, professeur de l’hôpital Lariboisière à Paris, distingue cinq types de maux de tête simples. Il s'agit de migraines (chez 34 % des patients d'Urgence céphalées), de céphalées de tension (17 %), de céphalées quotidiennes chroniques (8 %), d'algies vasculaires faciales (6 %) et de maux de tête combinant plusieurs des troubles précédents (2 %).
[5] certains patients vivent dans ces céphalées de tension régulières depuis plus de 20 ans, et d’autres dans ces céphalées de tensions chroniques et ininterrompues, depuis plus de 10 ans. On parle de céphalées de tension chroniques lorsqu’elles sont fortes et durent en moyenne plus de 4 heures par jour.
[6] En
France, six millions de patients souffrent de migraine. Trois millions
endurent des maux de tête liés au stress, appelés céphalées de tension (voir
dossier, ALTERNATIVE SANTÉ - L'Impatient n° 244, 1998).
[7] « Nous ne connaissons pas les raisons pour
lesquelles les céphalées de tension existent. Dans le cas des céphalées
primaires, on n'arrive pas à en déterminer une cause. On ne trouve jamais rien,
ni en radiologie, ni via les examens de laboratoire », Dr C. MEYER [20]
[8] Ils ont d’ailleurs, par la loi, devoir de protéger
leurs enfants.
[9]
Dans la littérature médicale, la
« spasmophilie » est souvent rapprochée de la « crise de
tétanie ».
[10] dans des cas plus rares, on pense que la
« somatisation » de certains problèmes psychologiques peuvent être à
l’origine de paralysies « hystériques » (plus rares à la fin
qu’au début du 20° siècle), de certains déclenchements de maladies auto-immunes
_ telles que le lupus, la sclérose en plaques etc. …, voire de certains cancers …
[11] « le
trouble fondamental reste l’anxiété, qu’il est indispensable alors de soigner,
par une psychothérapie, en particulier une thérapie comportementale » [3].
« Les céphalées de tension, quant à elles, diminuent souvent avec des exercices de détente. ». [2].
[12] céphalées par contraction musculaire :
un type de céphalée proche par ses manifestations, des céphalées de tension
(touchant les deux côtés de la tête et irradiant vers le cuir chevelu, les
muscles du cou).
[13] En Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, le risque de dépendance vis-à-vis des antidépresseurs figure sur les boîtes de médicaments. Pas en France, semble-t-il.
[14] Une étude citée dans le rapport du
professeur Edouard Zarifian sur la prescription de médicaments
psychotropes _ mars 1996 _ [23], indique que 8O millions de boîtes de
tranquillisants sont consommées chaque année en France. Le rapport a évalué à
11 % le nombre d’adultes prenant, au moins une fois depuis au moins six mois,
un médicament psychotrope, tranquillisant, hypnotique, neuroleptique ou
antidépresseur.
[15] D’autant
que la réponse du corps médical est souvent inadaptée, incompréhensive
manifestant souvent son ignorance de ce mal. Enfin, il peut se sentir
dévalorisé, par le regard social, face à ce mal.
[16] voire à aussi son « existence ». Petite
explication : subir sans cesse que des déconvenues professionnelles, ne
peut à la longue qu’être « corrosif » pour le psychisme, voire par
transfert somatique, sur la santé … à la longue.