Les Céphalées de tension

 

Par Benjamin LISAN

Le 25/10/2005

 

Plan :

 

1      Description. 1

2      Causes physiologiques de la douleur 4

3      Possibles causes au déclenchement du phénomène. 4

3.1        La thèse de « l’émotion repoussée ». 5

3.2        Une tension à se contracter instinctivement face au danger 5

3.3        Le « syndrome d’Atlas » ou le « complexe d’Atlas » ?. 6

3.4        Une tendance somatisées au masochisme ou à l’auto-culpabilisation ?. 7

3.5        Un cas de « troubles paniques » « somatisée » ?. 7

3.6        Une autre piste : un pré-disposition aux céphalées de tension et aux tétanies ?. 7

3.7        Les seules « certitudes » actuelles. 8

4      Traitements, remèdes actuels. 8

4.1        Traitements actuels classiques des céphalées de tension. 8

4.2        Les techniques physiothérapiques. 9

4.3        Les  bêta-bloquants comme traitement de fond. 9

4.4        Traitement actuels des « crises de paniques ». 9

4.5        Traitement de la spasmophilie. 10

4.6        Le traitement par la toxine botulique. 10

5      Autres traitements, effet placebo ….. 10

6      Discussions sur le profil des patients, la psychogenèse du mal et les traitements. 10

6.1        Contre-indications des thérapies médicamenteuses. 11

7      La prise en charge médicale en France. 11

8      Le retard de la France au niveau traitement de la douleur 12

9      Le regard social 12

10         Le coût social des céphalées. 13

11         Conclusion. 13

12         Bibliographie. 14

13         Annexe : cas du patient X récalcitrant à tous les traitements classiques. 16

14         Annexe : Un autre témoignage d’un cas victime de céphalées de tensions. 19

15         Annexe : Diagnostic différentiel : Migraine et céphalée de tension. 20

16         Annexe : Adresses utiles. 20

 

"Tout le bonheur dont peut jouir l'homme n'est pas lié au plaisir, mais à l'arrêt de la douleur", John Dryden (1631-1700), dramaturge anglais, souffrant de tels maux.

 

1          Description

 

Les céphalées de tension sont des maux de tête bien particuliers, volontiers chroniques, en casque, associés à une impression de tension, parfois très puissantes, dans les muscles du cou. Parfois s’y ajoutent des sensations de fourmillement ou de tiraillement dans le cuir chevelu.

 

Dans les céphalées de tension [1], la tête semble comme serrée dans un étau. La douleur atteint généralement les deux côtés de la tête (bilatérale) avec une tension au niveau de la nuque, des zones temporales, voire du front.

 

Elles sont liées à des contractures musculaires de la base du crâne, du cou, des tempes [le long des tempes], des zones occipitales, voire, dans des cas plus rares, des muscles de la voûte supérieure [du sommet] du crâne et de la figure.

 

On ne doit pas les confondre avec les migraines [2] _ elles, des douleurs, causées par les contractions, sous forme de pulsations, des muscles des vaisseaux sanguins du crânes et de la face.

 

Contrairement à ce que l’on observe souvent dans les migraines, il n’y a pas de troubles visuels. Par contre dans des cas très rares, ces maux de tête, lorsqu’ils deviennent véritablement  insupportables pour le patient, peuvent déclencher, chez lui, nausées, écœurements ou vomissements.

 

Ces céphalées de tension sont souvent fugaces, parfois prévisibles, mais le plus souvent imprévisibles [3], d’une intensité différente et se positionnant à des endroits très différents (partie inférieure et postérieure de la tête, le long de la tempe, derrière le front, rarement à la voûte supérieure du crâne), dans le temps et selon les personnes.

Un jour, le patient peut apparaître très bien devant son médecin traitant, comme si les maux de tête étaient oubliés, n’étant plus qu’un mauvais souvenir. Un autre jour, le patient devra faire des efforts violents pour se rendre chez son praticien, tellement ses céphalées le harcèlent.

 

Elles peuvent apparaître soudainement sans aucun signe avant-coureur, et disparaître soudainement comme elles sont apparus. Ou bien apparaître et disparaître progressivement.

 

Il existe des sous-types distincts de céphalées de tension [4]. De très nombreuses personnes souffrent de céphalées de tension épisodiques, qui ne durent généralement guère plus de quelques heures mais peuvent persister plusieurs jours. Les céphalées de tension chroniques, l’un des syndromes céphalalgiques quotidiens chroniques, sont moins courantes que les céphalées de tension épisodiques mais elles sont présentes de façon quasi permanente, parfois pendant des années durant. Cette variante des céphalées de tension est beaucoup plus incapacitante [5]. Dans le premier cas, les céphalées sont, d’ordinaire, légères ou modérées et généralisées, bien qu’elles puissent être unilatérales. Dans les deux cas, elles sont ressenties comme une pression ou une tension, comme un bandeau enserrant la tête, irradiant parfois jusqu’au cou ou depuis cette région. Elles ne présentent pas les traits spécifiques de la migraine ni ses symptômes d’accompagnement.

 

La plupart des céphalées de tensions sont d’intensité modérée et se répètent pendant de longues années. Mais chez certaines personnes, elles peuvent prendre des proportions plus gênantes et devenir quasi-permanentes. Dans ces derniers cas moins fréquents, la douleur peut être très intense, insupportable, d’autant plus insupportable que cette douleur peut perdurer des semaines.

 

Elles peuvent être cause de fortes insomnies, d’importants handicaps professionnels, amenant le patient à vivre dans la précarité et de fréquentes périodes de chômages, pouvant dans certains cas, le conduire à la dépression voire au suicide. Elles ont tendance à pousser le patient à se replier sur lui-même et ne pas consulter.

 

Elles empêchent la concentration, peuvent provoquer des pertes de mémoires à répétition (par exemple, plusieurs oublis de la localisation d’affaires, d’objets, d’oublis de rendez-vous importants, une totale impossibilité à répétition de se souvenir d’un mot simple, d’une adresse, etc. … dans la même journée), malgré tous les efforts du patients pour se souvenir.

 

Elles obligent le patient à se reposer le plus souvent  (dans l’espoir souvent vain que cela passera).

 

Ces maux de tête chroniques peuvent particulièrement tenaces, têtues, malgré tous les traitements classiques possibles suivis et envisagés.

 

 

Fig. 1. En rose, les zones de localisations fréquentes des céphalées de tension.

 

Ce mal touche aussi bien les hommes, que les femmes. Les enfants en souffrent aussi [13] [21].  Les céphalées de tension apparaissent souvent à l’adolescence, affectant trois femmes pour deux hommes, et elles atteignent leur pic à la trentaine [8] [6].

 

Les céphalées de tension épisodiques, signalées par plus de 70% de certaines populations, sont les céphalalgies les plus répandues. Leur prévalence oscille considérablement. Des études en communauté réalisées en Afrique indiquent, par exemple, que la population affectée ne représente guère plus de 1,7% mais ce résultat peut être en grande partie attribué à une attitude culturelle concernant la déclaration d’une affection relativement mineure. Les céphalées de tension chroniques affectent 1-3% des adultes  [8].

 

Lorsque les céphalées de tension sont très fréquentes, elles peuvent révéler des troubles psychologiques.

 

2          Causes physiologiques de la douleur

 

Les avis divergent sur l’explication de l’intensité douloureuses des contractions musculaires (dans le cas où l’on admet que la douleur du patient est réelle).

 

La douleur proviendrait :

 

1)     Soit de la tétanisation des muscles _ identique à celles des « crises de tétanie » ou des crampes musculaires _ provoquant, au-delà d’un certain seuil de contraction, le déclenchement du signal douloureux dans les terminaisons nerveuses de la douleur, situées dans les tendons et fuseaux musculaires.

2)      Soit de la contraction musculaire empêchant le flot sanguin d’irriguer normalement le cerveau, d’où une douleur dans certains cas irradiante.

 

Fig.2. Les muscles péri-crâniens impliqués dans les contractions des céphalées de tension.

 

3          Possibles causes au déclenchement du phénomène

 

On connaît mal le mécanisme des céphalées de tension, pourtant considérées de longue date comme d’origine musculaire. Elles pourraient être liées au stress ou à des problèmes musculo-squelettiques cervicaux [8]. Elles pourraient être liées aussi à une posture trop longtemps maintenue, à un effort de concentration trop prolongé [10].

 

Elles semble souvent dépourvues de critères diagnostiques précis [10].

 

Et du point de vue scientifique, les mécanismes exacts reliant causes et contractions sont encore peu clairs.

On ne sait pas pourquoi des contractures somatiques apparaissent de façon très localisées à un niveau péri-crânien, uniquement à cet endroit …et pas ailleurs en même temps. Pourquoi apparaît-elle de façon totalement autonome, sans apparaître simultanément avec d’autres troubles somatiques, comme des maux de ventres, du reflux oesophagique etc. … [7]

 

Dans la littérature, il est souvent écrit que « les céphalées de tension sont plutôt provoquées par un stress excessif, poussant une personne à contracter involontairement les muscles de sa nuque » [2]. « Les céphalées de tension sont en général causées par un stress psychosocial. Diverses difficultés peuvent les déclencher : conflits conjugaux ou familiaux, difficultés financières, personnelles ou physiques (complexes, mauvaise image de soi…).

[ …] De façon caractéristique, ces douleurs s'interrompent, quand elles sont d'origine professionnelle, lors de vacances suffisamment longues. 

Leurs mécanismes d'apparition, liés au stress font l'objet de débats. Certains pensent qu'elles se développent à travers la tension des muscles du haut du cou. D'autres pensent qu'elles relèvent d'une défaillance des mécanismes de contrôle de la douleur. » [19].

 

Pourtant, une céphalée de tension peut apparaître insistante, au réveil, à la campagne, dans le calme et dans un milieu reposant, alors qu’elle n’était pas là la veille.

Certains médecins, reconnaissent le complexité de la pathologie et, par voie de conséquence, proposent une multitude des traitements possibles [15].

 

Abordons les différentes thèses sur les causes psychologiques possibles de ces céphalées.

 

3.1         La thèse de « l’émotion repoussée »

 

Pour bon nombre de psychologues, il s’agirait d’une tension d’origine émotionnelle. En situation de stress, la personne aurait souvent le réflexe de se contracter (inconsciemment), pour s’empêcher de ressentir une émotion (souvent douloureuse) dans toute son intensité ou pour l’empêcher de s’exprimer. La personne se contracterait aussi pour garder hors de la conscience immédiate certaines préoccupations ou certaines émotions (désagréables) qui s’imposeraient à elle autrement [1].

 

 

3.2         Une tension à se contracter instinctivement face au danger

 

Une seconde explication est une variante de l’autre.

Quand un enfant (surtout dans sa prime enfance) n’a cessé de recevoir des coups, il peut sans le vouloir, anticiper les coups, en se contractant et en contractant les muscles de son coup. Par la suite, ce réflexion de survie est devenu excessif, se déclenchant à tout événement même anodin, que l’inconscient considère, souvent à tord, comme dangereux. 

En général, les parents aiment et protègent leurs enfant [8]. Mais dans des cas rares, certains parents peuvent haïr et être totalement hostiles à leurs enfants.

On pourra alors rechercher chez le patient d’existence d’épisodes, durant l’enfance, de fortes de carences affectives, voire de forts rejets parentaux, de maltraitance (physique ou psychiques, une politique parentale d’humiliation systématique de leur enfant …). ...

 

3.3         Le « syndrome d’Atlas » ou le « complexe d’Atlas » ?

 

Dans le passé, cette forme de maux de tête a été dénommé « syndrome d’Atlas ».

Pour certains médecins, le patient souffrirait du syndrome ou du complexe d'Atlas [9].

La victime, dans certains cas, aurait l’impression (inconsciente ou non) de porter toute la misère ou le poids du monde sur ses épaules, d’où l’impression de poids ressenti dans son cou, au niveau de sa nuque et au niveau du « casque » (douloureux) pesant sur sa tête.

Par ce signal d’alarme, que sont ces céphalées, son « sur-moi » le freinerait dans ses efforts, pour « l’empêcher » de se surpasser, de dépasser ses limites, d’augmenter ses compétences ou/et affronter une situation qui pourrait se révéler dangereuse pour lui. Une force (inconsciente) qui le dépasse ne cesserait, par cet « harcèlement douloureux », de le freiner ou limiter dans ses ambitions et réalisations.

Ce qui ne veut pas dire que la personne souffrant de ce syndrome ne soit pas combattive. 

Plus elle se bat, et plus elle peut souffrir de ses céphalées.

 

Cette explication pourrait peut-être avoir un commencement de vérification dans le monde professionnel,  où il arrive souvent que personnes, ayant franchi un échelon supérieur professionnel, avec plus de responsabilité et plus de stress concomitant, subissent alors de fréquentes céphalées de tension. A discuter …

 

Selon une déclinaison de cette thèse, la personne manquant d’assurance et ne se sentant inconsciemment pas assez forte, installée dans un nouveau poste (dont la difficulté du poste dépasserait ses capacités), luttant alors contre l’anxiété (la peur) de ne pas être à la hauteur et de perdre son poste, cherche alors à contrôler tout ce qui nous entoure, s’attirant des inimitiés et pouvant se mettre en danger. Le mal de tête lui signalerait ce danger.

Selon cette thèse, il suffirait de lâcher prise, d’accepter ses limites, de renoncer à des ambitions trop élevées (voir à un salaire trop élévée), où au poste que l’on occupe (mais qui dépasse ses capacités et compétences) pour que les maux de tête disparaissent. Une hypothèse pas toujours certaine.

 

Selon une autre déclinaison de cette thèse, certaines personnes, aux tendances mégalomanes, pensent savoir ce qui est bien pour les autres, ou pire encore, désirent sincèrement « sauver » les autres ou le monde (complexe d’Atlas). Les maux de tête, pour elles, serait alors le signal que leur comportement est inadapté au monde qui les entoure et dangereux pour elles.

 

3.4         Une tendance somatisées au masochisme ou à l’auto-culpabilisation ?

 

Une autre thèse est actuellement à la mode et pourrait expliquer le manque de compassion de certains médecins pour leurs patients souffrant de céphalées de tension.

Selon cette thèse, les céphalées seraient la « couronnes d’épine » que des personnes masochistes seraient mis sur la tête. Finalement, si l’on croit cette thèse, la « victime » aimerait souffrir ou rechercherait (inconsciemment ou non) à obtenir cette souffrance, pour tenter de se faire plaindre et de faire entourer (affectivement).

Certains verraient dans ces maux de tête une forme de somatisation d’une auto-culpabilisation inconsciente.

Malgré ses dénégation, le patient aurait besoin de ses maux de tête et donc en fait, ne voudrait pas réellement guérir (d’où la persistance sur de longues années de ses maux).

Cette thèse est contestée par les partisans de thèses concurrentes.

 

3.5         Un cas de « troubles paniques » « somatisée » ?

 

L’attaque de panique ou crises aiguës d’angoisses survient le plus souvent sur un fond de dépression ou d’anxiété généralisée, caractérisée par un état de tension et d’inquiétude chronique.

Ceux qui sont atteints de « troubles paniques » (ou « attaques paniques ») subissent de véritables attaques (palpitations incontrôlables, comme s’ils allaient avoir une attaque cardiaque imminente …) au cours desquelles ils ont l'impression de vivre leur mort imminente

L'association des troubles, dépressif et panique, serait très fréquente, 21,9% des "paniqueurs" étant dépressifs et un dépressif sur deux signalant des épisodes de paniques.

 

Certains médecins pensent donc que face au « trouble panique », certaines personnes, pour ne pas se sentir vulnérable, se voulant forte, refoulerait fortement leur  anxiété, d’où l’apparition de contractures péri-crâniennes localisées (signal d’alarme d’un problème anxieux ( ?)).

 

3.6         Une autre piste : un pré-disposition aux céphalées de tension et aux tétanies ?

 

Une autre piste serait que certains patients auraient un terrain biologique favorable à de tels maux de tête, en particulier la piste d’un terrain favorable à la crise de tétanie et spasmophilie. Certaines de ces crises peuvent déclenchées par des angoisses.

 

Les « crises de tétanie » et/ou de "spasmophilie" [4] :

 

La tétanie, affection rare, est un état d'hyperexcitabilité nerveuse et musculaire évoluant par crises : on parle d'accès ou de crises de tétanie.

 

Les « crises de tétanie », souvent impressionnantes, se manifestent, elles, par des fourmillements (paresthésies) ou un engourdissement suivis par des contractures symétriques douloureuses, s’accompagnant de crampes, des muscles des extrémités, donnant des “mains d’accoucheur” (doigts demi-fléchis, serré les uns contre les autres ou en crochet) et parfois une contracture des pieds en extension et une contraction de la bouche, les lèvres, en “museau de tanche”, toutes très évocatrices.

Elles peuvent durer de quelques minutes à plusieurs heures et rendre la personne presque totalement paralysée.

La survenue de petites secousses musculaires des paupières ou de crampes témoignent d'un état d'hyperexcitabilité neuromusculaire caractérisant la tétanie

 

Le déclenchement de ces crises est souvent liée à un stress, lors d’un épisode anxieux, un exercice physique excessif, ou à une hyperventilation ou un manque de calcium.

La spasmophilie en constitue une forme légère [9]. Elle peut être liée à une contrariété, une angoisse [3].

 

Lors des accès de tétanie, l'injection intraveineuse lente de calcium est souvent efficace.

 

Certains médecins auraient observé que certaines personnes sujet à de fréquentes céphalées de tension, on eu à subir, aussi, des crises de tétanies ou de spasmophilie, dans le passé.

 

Mais si pour les migraines, il existe une susceptibilité héréditaire et des facteurs déclenchants, on n’a pas prouvé l’existence d’une susceptibilité héréditaire dans le cas des céphalées de tension chroniques invalidantes. Par ailleurs, ce qui semble contredire cette thèse est qu’il semble qu’on n’a pas observé,  chez le même patient, de crises de tétanie accompagnées, en même temps, de fortes céphalées de tension.

 

3.7         Les seules « certitudes » actuelles

 

D’une manière générale, on admet que derrière des épisodes fréquents de céphalées de tension, se cache un fond anxieux [ i.e. une fragilité psychologique], voire un manque d’assurance etc … dissimulé dans le profil psychologique du patient, profil à traiter alors en priorité par une psychothérapie, en particulier une thérapie comportementale pour limiter l’angoisse.

 

Ces céphalées ne seraient qu’une manifestation possible parmi d’autres, des nombreux phénomènes de somatisations, agissant sur le corps et la santé, pouvant prendre des formes aussi variées que des eczémas, des attaques de psoriasis, des déclenchements d’asthmes, des colopathies fonctionnelles, des migraines [10].

 

Dans le cas de céphalées de tensions tenaces, d’une durée supérieure à 10 ans, et particulièrement tenaces, à tous les traitement, les médecins avouent leur ignorance sur les causes, et leur impuissance à les traiter.

 

4          Traitements, remèdes actuels

 

Selon la thèse à laquelle le médecin traitant adhère, le traitement de la céphalée, proposé par le médecin, ne sera pas la même. En général, la gamme de traitements va des traitements médicamenteux _  antidépresseurs (tricycliques, sérotoninergiques …), anxiolytiques, tranquillisants, bêta-bloquants  … _, aux traitements psychologiques _ thérapies comportementales, cognitives, relaxations …

 

4.1         Traitements actuels classiques des céphalées de tension

 

Le stress étant supposé jouer un grand rôle dans la survenue de ces maux de têtes, différentes techniques de relaxation et de thérapies cognitives ou comportementales ont été proposées. La prise d’antidépresseurs tricycliques semble s’être montrée efficace dans certains cas.

 

Une équipe de l’université de l’Ohio* a évalué l’efficacité d’un traitement antidépresseur associé à des thérapies de gestion du stress. Si l’association des deux traitements ne paraît pas agir sur la fréquence des céphalées, en revanche pour 64 % des personnes traitées, l’intensité des maux de tête avait diminué de moitié, selon cette étude [6] [11] . Pour certains médecins, les antidépresseurs sont prescrits parce qu’ils modifient le niveau de la douleur, en agissant sur les centre de la sérotonine du cerveau [20].

 

4.2         Les techniques physiothérapiques

 

Cette technique utilise : ultrason, radar, fango, glace, compex, tens. Tous les appareils employés sont utilisés chez les kinésithérapeutes. Travaillant par chaleur / froid, électricité, électro-stimulation, leur but est antalgique et circulatoire.

Ces derniers traitements sont plus destinés aux céphalées par contraction musculaire [12], dues à certaines positions et aux activités qui les provoque. Ces dernières sont habituellement soulagées par un massage, par l'application de chaleur ou par l'utilisation d'analgésiques.

 

4.3         Les  bêta-bloquants comme traitement de fond

 

Certains évoquent le rôle probablement calmant sur l'anxiété des bêta-bloquants pour les justifier et les utiliser. Sinon, ils peuvent limiter les palpitations cardiaques liées au stress (tels que dans les attaques paniques).

Dans les traitements proposés, ils sont souvent associés aux antidépresseurs [20].

Ils ont néanmoins, une contre-indications : ils ralentissent la fréquence cardiaque et font chuter la tension artérielle. Et ils ne sont pas toujours bien supportés

 

 

Pour mention, nous citons encore d’autres traitements :

4.4         Traitement actuels des « crises de paniques »

 

Certains médecins voient dans les céphalées de tensions des « crises ou attaques panique » somatisées.

 

Certains « anxiolytiques » et « tranquillisants » ont fait leur preuve dans les troubles panique, Et certains antidépresseurs sont efficaces dans les deux troubles.

 

Certaines crises de paniques pourront trouver une solution définitive à la suite de prise en charge psychiatrique de type "psychocomportementale [dont la relaxation] et cognitive".

 

La psychanalyse n'aurait aucun effet sur les symptômes des crises de panique [5].

 

Des antidépresseurs à faible dose permettraient généralement de prévenir les récidives.

 

4.5         Traitement de la spasmophilie

 

En cas de spasmophilie, on recommande la prise en charge psychologique, voire les antidépresseurs ou les anxiolytiques.

 

4.6         Le traitement par la toxine botulique

 

Certains substances sont myorelaxantes (THIOCOLCHICOSIDE , DANTRIUM…), d’autres paralysantes des muscles (BOTOX …). On donc a imaginé leur emploi, pour réduire l’aspect contractions ou tétanies musculaires des céphalées.

En particulier, on pense à la toxine botulique (ou botulinique) employée, par les dermatologues dans le cadre de traitements esthétiques, pour effacer temporairement les rides de vieillesse, grâce à des micro-injections sous-cutanées de la toxine au niveau du front (durée de l’effet de l’injection, environ 6 mois).

 

Cette modalité thérapeutique a été utilisée pour traiter les céphalées de tension et les migraines, particulièrement tenaces et réfractaires aux traitements classiques.

Mais les travaux préliminaires, présentés à certains congrès, doivent encore être confirmés [12].

 

Des médecins refusent l’idée même de son emploi, pensant que des injections dans les muscles du cou ou des tempes causerait alors, pour le patient, une paralysie handicapante pour bouger ou tourner la tête.

 

De plus, cette substance extrêmement toxique et coûteuse doit alors être employée avec beaucoup de précaution.

 

5          Autres traitements, effet placebo …

 

Il y a encore d’autres traitement, comme l’hypnose, dont l’usage le rôle est proche des techniques de relaxation, la mésothérapie (des micro-injections dans les muscles du crâne, de produits originellement destinés au migraine _ produits à base d’ergotamine … _) dont l’efficacité dans le traitement des céphalées de tension est loin d’être prouvé, l’acupuncture, et différentes « médecines douces » proches des pseudo-médecines (ostéopathie, chiropractie …) et dont l’efficacité n’est souvent que placebo (effet par « auto-suggestion »).

 

Et l’effet placebo, on pourrait imaginer que si les personnes « s’écoutent beaucoup », l’effet placebo pourrait apporter un certain effet « positif », dans certains cas. En fait, l’acupuncture, « l’imposition par les mains » etc. … ont des effets peu durables (du ¼ d’heure à quelques jours par exemples) ou même n’ont aucun effet, même chez des personnes qui y croient ou veulent y croire,  ce qui semblerait indiquer que le mal ne serait pas que psychosomatique.

 

Toutes ces dernières techniques sont contestées, car basées sur des théories, pour la plupart non validées scientifiquement.

 

6          Discussions sur le profil des patients, la psychogenèse du mal et les traitements

 

Pourtant, il existe des cas de céphalées de tension chroniques totalement rebelles à toutes thérapies classiques, que cela soit les anxiolytiques, les antidépresseurs, à base de benzodiazépines, ou les techniques de relaxation.

Malheureusement, ces cas réfractaires à tout traitement ne sont jamais ou très rarement décrits par la littérature.

 

Ensuite, il faut aussi reconnaître qu'un certain nombre de ces patients continuent à conserver des douleurs quotidiennes malgré l'absence de critères évident en faveur d'un état de tension nerveuse.

 

(Voir en annexe, une discussion sur le cas d’un patient réfractaire à tout traitement).

 

6.1         Contre-indications des thérapies médicamenteuses

 

Enfin, il faut rappeler aussi que les antidépresseurs, anxiolytiques, tranquillisants … ne sont pas dépourvus d’effets secondaires (somnolence, sécheresse de la bouche, constipation, prise de poids ...) [13]. De même pour les bêta-bloquants (chute de tension).

Dans ce domaine, la France, est recordman du monde de la délivrance des psychotropes [22][23] [14]. On en donne pour beaucoup de troubles, et on se demande si c’est n’est pas en quelque sorte une solution de facilité (car il est plus facile de donner des comprimés, que de remonter aux causes et les traiter et de passer de nombreuses heures en psychothérapies comportementales plus coûteuses).

 

On a aussi découvert récemment que même les benzodiazépines, principaux composants de ces médicaments à actions psychotropes, avaient des effets à long terme, y compris des effets d’accoutumances et de sevrages [16][17]. Ces traitements médicamenteux ne sont donc pas toujours la panacée.

 

7          La prise en charge médicale en France

 

En général, les céphalées de tension graves ne sont pas suffisamment pris au sérieux.

Les médecins souvent n’y croient pas, vous répondent qu’ils ne savent rien faire, ou encore qui vous disent : « calmez-vous, détendez-vous» (sous-entendu  « cela passera » et bien sûr cela ne passe pas).

Souvent, le mal est tellement étrange, parfois sans cause apparente (sans objet), alors que tout semble aller bien dans la vie du patient, que le médecin croit que le patient s’écoute (vivant dans une forme d’hypocondrie) et exagère.

Dans la littérature, on trouve souvent des affirmations comme « La douleur de la céphalée de tension est moins intense et plus liée à des causes psychiques que dans les autres céphalées. c’est pourquoi on orientera plus facilement ce type de personnes vers des traitements alternatifs de type relaxation . » [11], affirmation ne contribuant pas à la reconnaissance du caractère réellement handicapant de la céphalée de tension chronique.

En France, les céphalées de tension chroniques très douloureuses font parties des douleurs médicalement non reconnues et le handicap causé par celles-ci n’est pas reconnu.

 

Quand les céphalées sont d’intensité modérée et se répètent pendant de longues années, sans qu’aucun traitement mis en œuvre se révèle efficace, les patients, déçus par la réponse du corps médical (même aussi pour ceux souffrant de céphalées graves), préfèrent alors ne suivre aucun traitement ou bien pratiquent l’automédication (sans toujours beaucoup de résultat. L’effet étant le plus souvent placebo).

Ils court d’ailleurs les risques liés à l’automédication : l’augmentation de maux de tête à la longue, l’accoutumance à certains médicaments …

 

8          Le retard de la France au niveau traitement de la douleur

 

On observe un fort retard accumulé par la France en matière de traitement médical de la douleur par rapport aux pays anglo-saxons.

Dans le rapport Neuwirth [18], sur la prise en charge de la douleur, présenté par le Sénat en janvier 1995, deux explications au retard de la France en matière de traitement de la douleur sont retenues : "le retard des mentalités", et les obstacles législatifs et structurels.

 

Le problème vient aussi de l'évaluation du "phénomène algique", au niveau de ses techniques (localisation des sites, échelle visuelle de mesure) et des variations de son expression (en fonction des âges, des "ethnies" ...), dont l’acceptation ou le « rejet » dépend quand même aussi de notre environnement « culturel ».

 

Il existe des « centres de traitement de la douleur », dans les grandes villes françaises.

Mais aucune ne peut affirmer ou se vanter d’avoir traité et supprimé de façon efficace, la douleur d’une céphalée de tension forte et chronique, invalidante, à l’heure actuelle.

 

9          Le regard social

 

Dans notre culture française, de tradition catholique et latine, on admet encore difficilement le caractère invalidant de maux de tête chroniques et qu’on puisse s’en plaindre.

 

Par ailleurs, une idée reçue tenace, en France, est de croire que toutes les formes de maux de tête, à l’instar des migraines, sont solubles par la prescription de médicaments adaptés ou par le suivi de thérapies psychologiques actuels.

Si le mal persiste, malgré les traitements qu’elle a suivis, c’est que la personne s’écoute beaucoup ou veut se faire plaindre (tendance hypocondriaque ou masochiste).

 

En général, plane aussi autour des problèmes du « céphaleux », le soupçon qu’ils viennent de ses problèmes psychologiques (mais chez les français, la limite entre « folie » et « problèmes psy » n’est pas toujours claire. L’idée d’un dérangements psychique n’est jamais éloignée).

Quand le mal est particulièrement tenace, on se demande même si la cause ne serait pas « masochiste ».

Souvent, on doute de la capacité de logique, de raisonner, de rationalité, d’objectivité du patient concernant ses problèmes. Dans le monde médical, il y a souvent un regard supérieur et condescendant, sinon dévalorisant, derrière un discours avenant et encourageant.

 

Même quand il ne fait pas parti de la « clientèle captive » de médecins, lui refusant tout autre traitement, la personne « céphaleuse », victimes de certains préjugés, de certaines croyances religieuses (sur la « punition divine »), accusé d’être responsable de son état, par son attitude et son comportement, si ses maux de tête sont résistantes à tous les traitements connus, sans que cela lui soit toujours dit clairement par le corps médical ou son entourage, peut à la longue se replier sur lui-même et se couper de ses semblables (c’est « syndrome » de l’animal « blessé » se cachant pour ne pas dissimuler sa faiblesse) [15].

Le patient peut être en danger.

 

10      Le coût social des céphalées

 

Les céphalées chroniques (céphalées de tension et migraines) représentent des pathologies importantes en termes de prévalence, de retentissement sur la qualité de vie et de coût économique en soins primaires. Le coût social (en termes de coût médical et de perte de productivité) représente aux États-Unis à peu près l'équivalent du coût du diabète [22].

 

11      Conclusion

 

En général, les cas de céphalées de tension graves ne sont pas suffisamment pris au sérieux par le corps médical. Et pourtant la douleur comme son caractère invalidant sont sérieux et à prendre au sérieux et ne doivent pas être minimisé (ne serait-ce qu’à cause du risque de replis sur soi ou de suicide du patient).

Souvent, il y a une ignorance profonde des médecins sur leur cause et souvent une dissimulation de cette ignorance.

Il y a un véritable paradigme sur les causes des céphalées, avec un bon nombre d’affirmations non vérifiées comme l’origine masochiste de ces céphalées etc. et aucune preuve scientifique sérieuse …. Il n’y a aucune vérification par des commissions indépendantes des affirmations de certains médecins affirmant avoir obtenus des résultats appréciables dans leurs traitements de ces céphalées, surtout des céphalées chroniques et tenace. En particulier, on n’a jamais eu les témoignages des patients hors de toute pression, influence du corps médical. Jamais aucun électromyogramme n’a été réalisée sur une longue durée, depuis 6 mois avant le traitement, jusqu’à 6 mois à un an après le traitement.

 

Il faudrait aussi cesser de douter systématiquement a priori de la capacité d’esprit critique et de raisonnement, d’analyse, des patients, envers leurs propres problèmes.

 

Sinon, dans un monde plus humain et compréhensif, on se devrait de tenir plus compte de la douleur d’autrui et ne pas rejeter l’idée, à priori choquante pour la raison, qu’une céphalée de tension chronique puisse résister à tous les traitement classiques.

 

Sinon, nous avons aussi décrit toutes les thèses sur les céphalées de tensions, pour montrer à quel point le problème est complexe, non réductible à un système d’explications simplistes.

 

Ce balayage des différentes hypothèse devrait inciter à ne pas croire nécessaire comme argent comptant toutes les affirmations actuelles, elles doivent inciter aux doutes, aux observation et vérifications cliniques rigoureuses.

 

Quand au patient, quand il se ne sent pas aidé durablement et sérieusement par le corps médical , quel attitude devrait-il adopter face à ce dernier ? Il ne sert à rien de s’énerver. Au contraire, il peut risquer de se décrédibiliser et de se discréditer. Mieux vaut donc faire preuve de retenue et de philosophie. Car on peut espérer que la science, comme les mentalités progresseront et qu’un jour et que les victimes de ces troubles obtiendront enfin un traitement efficace et durable de leurs céphalées chroniques.

 

12      Bibliographie

 

[1] Céphalée de tension, Une émotion repoussée  , par Michelle Larivey, psychologue, http://www.redpsy.com/guide/cephalee.html

[2] http://www.servicevie.com/02Sante/Cle_des_maux/M/maux71b.htm

[3] La spasmophilie : mythe ou réalité ?, Dr Chantal Guéniot http://www.doctissimo.fr/html/dossiers/spasmophilie/sa_5895_spasmophilie_mythe.htm

[4] Tétanie et Spasmophilie, des Dr Lyonel Rossant, Dr Jacqueline Rossant-Lumbroso.

 http://www.doctissimo.fr/html/sante/encyclopedie/sa_840_spasmophilie.htm

[5] L'association dépression et attaques de panique est fréquente, Philippe Presles, 14/07/2000, PP Roy-Byrne et al. Br.J.Psychiatry 2000 ; 176 : 229-35.

http://www.e-sante.fr/magazine/article.asp?idArticle=484&idRubrique=4

[6] La migraine,  Dr Chantal Guéniot http://www.doctissimo.fr/html/sante/mag_2001/mag0629/sa_4039_cephalees.htm

[7] Céphalée de tension, GlaxoSmithKline Inc Canada, http://www.takingcontrol.ca/headaches/tch_tension-headaches_fr.html

[8] Céphalées de tension, Organisation Mondiale de la Santé (WMO), http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs277/fr/

[9] Gaston Bachelard, L'air et les songes. Essai sur l'imagination du mouvement. Librairie José Corti. Paris, 1943 : 232 ; , sur le complexe d'Atlas, 1948a : 388, 392

[10] Les douleurs projetées d’origine cervicale, Dr Jean-Yves MAIGNE, http://www.anmsr.asso.fr/anmsr00/54-rach-cerv/doul-projet.htm

[11] Céphalées, anxiétés et Kinésithérapie : Comment s’orienter ?, Corinne Goffaux-Dogniez, kinésithérapeute, Membre de la Société Belge de Sophrologie et de Relaxation, http://www.servimed.be/select/gp05104.htm

[12] Céphalées - Migraines - Maux de tête, 11e Congrès de l'International Headache Society, 13-16 septembre 2003 – Rome, QUOTIMED. Ce congrès fait la distinction entre: « les céphalées de tension épisodiques rares, celles épisodiques fréquentes, les céphalées de tension chroniques, et les céphalées de tension probables. Dans chaque catégorie, il existe des sous-types comme la céphalée de tension épisodique rare avec hyperesthésie du cuir chevelu ». http://www.esculape.com/neurologie/cephalees_classification.html

[13]  Les enfants aussi souffrent de migraines, Giuseppe Costa, Hôpital Universitaire de Genève. Selon cet article : « Les céphalées sont divisées en deux groupes: d'un côté les céphalées primaires, ou idiopathiques, qui ont leur existence propre, de l'autre les céphalées secondaires, ou symptomatiques, qui sont dues à une autre affection. Les migraines et les céphalées de tension font partie des céphalées primaires ».

http://www.hug-ge.ch/www/fr/webhug.nsf/html/frame2?OpenDocument&url=http://www.hug-ge.ch/www/fr/quoi.nsf/0/0F0DE374D69214AFC1256EAC00286F94?OpenDocument&style=TribuneDeGeneve

[14] Les questions couramment posées, La Ligue Belge Contre les Céphalées, http://www.cephalee.be/faq.htm

[15] Céphalées de tension : L'expérience d’une jeune kiné, Fabienne BORRE, kinésithérapeute à Bruxelles, La Ligue Belge Contre les Céphalées,

http://www.cephalee.be/Hiver2002/kine2002.htm

[16] Benzodiazépines : Le squelette dans le placard, Professeur C Heather Ashton, DM, FRCP, Conférence "Beat The Benzos", Avant Hôtel, Oldham, Royaume Uni, Le 23 avril 2004, University of Newcastle, School of Neurosciences, Division of Psychiatry, The Royal Victoria Infirmary, Queen Victoria Road, Newcastle upon Tyne NE1 4LP, http://www.benzo.org.uk/asholdmfr.htm

[17] Les Benzodiazépines: Comment agissent-elles et comment s'en sevrer ? Professeur C Heather Ashton DM, FRCP, 2002, University of Newcastle,

http://www.benzo.org.uk/freman/index.htm

[18] NEUWIRTH Lucien, Rapport sur la prise en charge de la douleur (n°138, 1994-1995),

http://www.senat.fr/rap/r98-207/r98-207_mono.html

[19] Trouver l'origine des maux céphaliques, Richard Belfer (journaliste), juin 2003,

http://www.medecines-douces.com/impatient/301juin03/origines.htm

[20] Céphalée de tension, Fondation Louis-Jeantet de Médecine,

 http://www.jeantet.ch/forums/mauxdetete/qr2_mauxdetete.html

[21]  Les céphalées par tension nerveuse, in L' enfants et les jeunes'  ,

http://www.migraene.ch/content/migraene/fr/en_savoir_plus/kinder_und_jugendliche_2/spannungskopfschmerz.html?SID=86ead27c0d7f27aaa5a572af7ac29baa

[22] Traitement des céphalées chroniques par les antidépresseurs : une méta-analyse [tête et cou] (Treatment of chronic headache with antidepressants : a meta-analysis, Tomkins GE, Jackson JL, O'Malley PG, Balden E, Santoro JE, Am J Med 2001 ; 111 : 54-63).

Notice d'origine, Christian GHASAROSSIAN - UFR Paris-Necker,

http://www.aventispharma.fr/content/1,,SFRAVPFRAFRASPF3111xxxxxxxxxx%C2%A78%7Cnolist%7C%7C1%7CAVP%7C%7C%7C%7C%7C%7C%7C14089%7CFRA%7C0%7C,00.html

[23] La France championne du monde  pour la consommation des drogues psychotropes, http://wassil.free.fr/france_championne.htm

[24] « Le Prix du bien-être. Psychotropes et société », par le Docteur Edouard Zarifian, Odile Jacob, 29O pages, 1996 (résumé d’un rapport commandité par le ministre de la santé). 


13      Annexe : cas du patient X récalcitrant à tous les traitements classiques

 

Ici pour notre discussion, nous prendrons le cas d’un patient souffrant de céphalées de tension chroniques, incapacitantes, depuis octobre 1981, c’est à dire depuis plus de 24 ans, récalcitrantes à tous les traitements connus depuis plus de 20 ans _ antidépresseurs, anxiolytiques, bêta-bloquants, techniques de relaxations, hypnose etc … (Voir l’annexe sur le cas de ce patient X récalcitrant à tous les traitements).

 

Au niveau de leur psychogenèse, quelles sont les pistes ? Quels sont les ingrédients de départ ?

Pour X, concernant ce qu’il a pu analysé de ces maux de tête, depuis qu’il en souffre depuis plus de 20 ans (depuis Octobre 1981, jusqu’à maintenant novembre 2005), de nombreuses causes très variées semblent être à leur origine (une dispute, une tension avec quelqu’un, un découvert bancaire, une période de chômage, le fait d’avoir fait un lapsus etc …). Ses maux de tête semblent hypersensibles à la moindre cause même la plus anodine. C’est comme si le signal d’alerte, que constitue ses maux de tête, étaient devenus excessifs, toujours au maximum, en butté, au taquet, sans raisons apparentes.

Malgré tout, le « noyau dur » des causes déclenchantes, semblent, pour X,  essentiellement liés au monde du travail, en particulier aux dangers, causés par l’environnement professionnel (et la hiérarchie), concernant son futur et sa stabilité professionnelle, et majoritairement (sinon essentiellement) liées aux menaces sur son avenir professionnelle, liés aux risques de licenciements accélérés [16].

 

Quand l’environnement est rassurant, peu stressant, ses céphalées diminuent. Par contre, quand dans cet environnement, règne l’absence de règles sociales et le stress (voulu par le milieu, la direction) ou quand X a un poste à responsabilité, ses céphalées sont beaucoup plus fortes. Elles deviennent [le plus souvent] incapacitantes.  En raison de ces dernières, il a perdu souvent son emploi (En 24 ans, il a changé 20 fois de lieu de travail, presqu’un changement par an). Et depuis 85, il est entré dans un cercle vicieux, sans fin, de précarité professionnelle, malgré tous les traitements, la plupart inefficaces qu’il a suivi (relaxations _ training autogène, yoga nidra …, hypnose …_, antidépresseurs _ Laroxyl et autres …_, bêta-bloquants _ Ténormine _, divers antalgiques _ Aspirine, Paracétamol, Ibuprofène etc … …).  Lors de période de chômages longues, ses céphalées devenu intense l’obligeaient à s’aliter sans fin.

 

Depuis les années 90, la pression professionnelle et la précarité n’ayant pas arrêté de s’accroître dans le monde de la prestation de services informatiques, en particulier pour les cinquantenaires (ce qui est le cas de X, ayant atteint l’âge de 50 ans, en juillet 2005) n’a pas arrangé sa situation.

Pour X, que ces céphalées sont la peur de l’inconscient, se traduisant par le signal d’alarme des maux de tête, des menaces pour son existence physique et psychique qu’il avait vécu durant sa prime enfance et la peur de la répétition d’un épisode très traumatisant qui fut son licenciement de départ du CNRS fin août 81 et de la peur de la précarité, du licenciement, qui se reproduit sans cesse (et semble se répéter sans fin comme dans le  mythe de Sisyphe).

Depuis, cette « peur » ou ces maux de tête semblent là toujours présents, sans cause, même lors d’un WE paisible et agréable.

 


Ce que propose X pour guérir de ses maux de tête :

 

X penserait qu’en restant pendant une période longue _ d’au moins 2 ans, pour contrecarrer  la « fatalité » de n’arriver en général à conserver un poste qu’un an _ dans la même entreprise (et en faisant tout pour y arriver) _ et en diminuant ainsi sa précarité professionnelle _ , il pourrait arriver à diminuer, à la longue, cette angoisse inconsciente et les céphalées associées _ souvent presque sans objet _, face au risque fréquent et renouvelé de chômage, manifestée, à travers le signal des céphalées, par son « inconscient ».

 

Ce qu’à fait X de son côté :

 

Conscient de tout cela, X a cherché depuis 84, une reconversion professionnelle, pour quitter le milieu de la prestation de service et sa pression constante, pour un poste ou un milieu moins soumis sans cesse à la pression. Mais à 50 ans, toutes ces tentatives de reconversions ont échoués (passage de concours CNRS, poste dans le tourisme, poste dans l’accompagnement en montagne …). Il a donc baissé ses ambitions, revu son salaire à la baisse, et ainsi a pu trouver un poste moins stressant (un poste de technicien au lieu d’un poste d’ingénieur), dans un milieu moins stressant. Effectivement durant ce job, ses maux de tête ont diminué pour devenir presqu’acceptables.

Mais ce poste n’est qu’un CDD et à la fin de son contrat, le 23 décembre 2005, X se retrouvera de nouveau dans la précarité, avec le risque du retour des céphalées de tension invalidantes.

 

Comme, on le voit ici que les conditions du monde actuel, qui est dur, ne facilite pas les thérapies comportementales, intra-entreprise et donc la solution de ces céphalées de tension.

 

A la fin de ce papier, est donné aussi en annexe, le témoignage d’un autre patient récalcitrant aux traitements classiques _dans son cas, des antidépresseurs et antiépileptiques.

Quand on voit dans la littérature, immense diversité des traitement proposés (la plupart sans effet), pour le traitement des céphalées de tension, on comprends qu’il n’existe pas encore de panacée universelle et que règne encore beaucoup d’empirisme, dans ce domaine.

 

 

Appartement du patient X « dépassé » par ses céphalées de tension chroniques, resté, à cause de celles-ci, alité des mois durant (par exemple entre mai et septembre 84), et n’ayant jamais reçu une aide efficace du corps médical.

 

Précisions sur le patient X récalcitrant à tous les traitements

 

Dans sa prime enfance, cette personne a souffert de carences affectives, de rejet et de maltraitances. Elle a connu une éducation dévalorisante et a vécu dans un climat familial hostile, culpabilisateur (sans soutien ni psychologique, ni affectif) et toujours menaçant (les menaces pouvant même concerner sa vie). Très tôt, elle a vécu dans une anxiété permanence, un sentiment de dévalorisation et la peur d’autrui et du monde.  Par son éducation, elle n’a jamais été armée pour la vie. Sinon, toute sa vie future a été caractérisée par le manque de confiance en elle.

Son père lui a souvent « savonné la planche de la vie ».

A cause de sa peur du monde, elle s’est d’abord accrochée, à 25 ans, à un emploi « protégé » de chercheur au CNRS, dans lequel elle avait mis tous ses espoirs (alors que son père lui avait coupé les vivre pour avoir choisi la voie de chercheur).

Son renvoi, du jour au lendemain, auquel on ne l’avait pas préparé, fin août 1980, dans des conditions terribles et terrifiant pour elle, du CNRS, a été semble-t-il le facteur déclencheur de ses futurs et terribles maux de tête. S’en est suivi une période de chômage de presqu’un an sans argent, très traumatisante et angoissante, qu’elle espérait ne jamais revivre.

Ensuite, elle a retrouvé un travail dans la prestation informatique. Et dès le départ de ce nouveau job, elle a été envahi d’une peur terrible, irrationnelle, de reperdre de nouveau ce travail, accompagnée d’une terrible impression qu’elle n’y arriverait pas, impression qu’il l’a poussée, en octobre 1981, à aller jusqu’au surmenage et jusqu’à ces terribles maux de tête, pour lutter contre ce peur de l’échec et arriver à réussir le travail et la mission qui lui a été confié. Au cours de son existence, elle a ressenti à plusieurs reprise cette angoisse terrifiante de l’échec (échec qui s’il arriverait ferait que X n’arriverait pas à remonter la pente et deviendrait un clochard).

Mais cette explication n’est qu’une explication, car souvent il difficile dans son cas de trouver des causes, dans bon nombre de cas, ses céphalées ne semblant pas avoir de causes claires et précises (comme si les causes déclenchantes étaient sans objets

 

Depuis, elle est depuis plus de 20 ans dans la prestation informatique, et depuis octobre 81 elle vit avec des céphalées de tension chroniques et persistantes malgré les centaines de traitements suivi.

(Elle aussi de forts acouphène, qui ne la gêne pas).

 

Note : pour info, X a déjà eu, à plusieurs reprises, durant son adolescence, des « crises de tétanies » consécutifs :

1)       à une mauvaise ventilation durant des efforts de longues durées (a) avec absence de respiration durant une course de 8 km, un hiver, et b) lors de la descente rapide d’une montagne)

2)      et au moment du départ de l’épreuve sportive comptant pour le baccalauréat.

 

14      Annexe : Un autre témoignage d’un cas victime de céphalées de tensions

 

Bonjour,
J'ai 26 ans et cela fait 6 ans que je souffre de maux de tête récurrents s'accompagnant d'acouphènes bi-latéraux. Depuis moins d'un an le diagnostique de céphalées de tension est tombé. J'ai essayé toutes sortes d'antalgiques mais ils ne me soulage pas. Depuis 5 ans, je prend des antidépresseurs associés à des antiépileptiques; non sans effets secondaires.
Tout a commencé lorsque l'on m'a soigné pour une simple grippe et depuis ce jour je souffre. Pendant un an, j'ai fréquenté différents établissements hospitaliers où ma maladie restait un mystère pour le corps médical. Ce n'est qu'après avoir débuté ce traitement que j'ai pu reprendre des activités "normales"(travail, sport...) avec difficultés.
Néanmoins je continue à souffrir en silence et je deviens de plus en plus asociales et toutes les choses (loisirs) que j'aimais faire auparavant ne m'intéresse plus.
En fait, je me contente juste de pouvoir aller travailler et dès mon retour du travail je ne fais plus rien, délaissant même les gens que j'aime.
Lorsque les céphalées se font davantage ressentir, j'en arrive même à penser au pire !
Ceci fait de la peine à tous les gens qui m'aiment et malgré leurs bonnes intentions, ils se sentent impuissants de ne pouvoir me soulager.
Si des personnes ressentent ces douleurs qu'elles connaissent bien et qu'elles vivent à peu près la même situation que la mienne, je serais intéressé de connaître leur histoire.
Je pense qu'ensemble nous pouvons nous aider et je souhaite de tout coeur que la médecine trouvera une solution pour nous rendre une nouvelle vie...

 

Leroibelier

 

http://www.atoute.org/dcforum/DCForumID5/8486.html

 


 

15      Annexe : Diagnostic différentiel : Migraine et céphalée de tension

La coexistence est possible entre migraines et céphalées de tension.

Paramètre

Migraine

Céphalée de Tension

Durée

Crises de 4 à 72 heures

De 30 minutes à 7 jours (+)

Caractéristiques de la douleur.
(au moins 2)

Unilatérale
Pulsatile
Modérée à sévère (empêche l'activité normale)
Aggravée par le mouvement

Bilatérale
Constrictive
Légère à modérée (permet l'activité normale) (+)
Non aggravée par le mouvement

Symptômes associés
( au moins 1 )

Nausées et/ou vomissements
Nette intolérance à la lumière, au bruit

Pas de nausée (+)
Lègère intolérance à la lumière et au bruit

Condition nécessaire

Examen neurologique normal

Examen neurologique normal

 

Source : http://www.esculape.com/fmc/migraine.html

 

 (+) on peut contester ces affirmations, fréquemment répandues dans la littérature française.

 

 

Tableau. Distinction entre une migraine et une céphalée de tension, d’après la classification de l’International Headache Society – IHS - (2e édition).

 

Mal

Migraine typique

Céphalée de tension

Topographie de la douleur

Hémicranie

Bilatérale

Type de la céphalée

Pulsatile

Pression, étau

Intensité

Modérée à sévère

Légère à modérée (+)

Aggravée à l’effort

+

0

Nausées/vomissements

+

0

Photophobie

+

0/+*

Phonophobie

+

+/ 0*

Durée de la crise

de 4 à 72 heures

30 minutes à 7 jours (+)

 

(+) on peut contester ces affirmations, fréquemment répandues dans la littérature française.

 

* Dans la céphalée de tension, photophobie ou phonophobie peuvent être présentes, mais pas les 2 ensemble.

 

Source : http://www.anaes.fr/anaes/Publications.nsf/nPDFFile/RE_LILF-65BDDN/$File/Cephalees_chroniques_recos.pdf?OpenElement

 

16      Annexe : Adresses utiles

 

Chapitre en construction :

 

Ø      URGENCE CEPHALEE, Hôpital Lariboisière, 75010 PARIS (Professeur Dominique Valade …).

Ø      CENTRE DE LA DOULEUR, Hôpital Baujon, CLICHY (Dr Phlippe Boulu).

Ø      INSTITUT DU MAL DE TETE ET DE LA MIGRAINE, 116, avenue des Champs Elysées  75008 PARIS, Téléphone :   01 44 21 83 51 source : institutdumaldetete@wanadoo.fr ( sérieux cet institut à vérifier ?).

 



[1] Synonymes : Céphalée par tension nerveuse , Céphalée psychogène.

[2] La migraine commune, quant à elle, s'installe progressivement sous forme de pulsations qui s'étendent à la moitié droite ou à la moitié gauche du crâne, parfois des deux côtés. La douleur peut survenir n'importe quand, même pendant le sommeil. Nausées, vomissements, intolérance à la lumière et au bruit s'y associent presque toujours. En général, l'effort physique en intensifie les symptômes. Sa durée est de 2 heures à plus de 72 heures.

[3] Disparaissant le soir, pour réapparaître le matin au réveil ou provoquant le réveil …

[4] Le Dr Valade, professeur de l’hôpital Lariboisière à Paris, distingue cinq types de maux de tête simples. Il s'agit de migraines (chez 34 % des patients d'Urgence céphalées), de céphalées de tension (17 %), de céphalées quotidiennes chroniques (8 %), d'algies vasculaires faciales (6 %) et de maux de tête combinant plusieurs des troubles précédents (2 %).

[5] certains patients vivent dans ces céphalées de tension régulières depuis plus de 20 ans, et d’autres dans ces céphalées de tensions chroniques et ininterrompues, depuis plus de 10 ans. On parle de céphalées de tension chroniques lorsqu’elles sont fortes et durent en moyenne plus de 4 heures par jour.

[6] En France, six millions de patients souffrent de migraine. Trois millions endurent des maux de tête liés au stress, appelés céphalées de tension (voir dossier, ALTERNATIVE SANTÉ - L'Impatient n° 244, 1998).

[7] « Nous ne connaissons pas les raisons pour lesquelles les céphalées de tension existent. Dans le cas des céphalées primaires, on n'arrive pas à en déterminer une cause. On ne trouve jamais rien, ni en radiologie, ni via les examens de laboratoire », Dr C. MEYER [20]

[8] Ils ont d’ailleurs, par la loi, devoir de protéger leurs enfants.

[9] Dans la littérature médicale, la « spasmophilie » est souvent rapprochée de la « crise de tétanie ».

[10] dans des cas plus rares, on pense que la « somatisation » de certains problèmes psychologiques peuvent être à l’origine de paralysies « hystériques » (plus rares à la fin qu’au début du 20° siècle), de certains déclenchements de maladies auto-immunes _ telles que le lupus, la sclérose en plaques etc. …,  voire de certains cancers …

[11]  « le trouble fondamental reste l’anxiété, qu’il est indispensable alors de soigner, par une psychothérapie, en particulier une thérapie comportementale » [3]. 

« Les céphalées de tension, quant à elles, diminuent souvent avec des exercices de détente. ». [2].

[12] céphalées par contraction musculaire : un type de céphalée proche par ses manifestations, des céphalées de tension (touchant les deux côtés de la tête et irradiant vers le cuir chevelu, les muscles du cou).

[13] En Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, le risque de dépendance vis-à-vis des antidépresseurs figure sur les boîtes de médicaments. Pas en France, semble-t-il.

[14] Une étude  citée dans le rapport du professeur  Edouard Zarifian sur la prescription de médicaments psychotropes _ mars 1996 _ [23], indique que 8O millions de boîtes de tranquillisants sont consommées chaque année en France. Le rapport a évalué à 11 % le nombre d’adultes prenant, au moins une fois depuis au moins six mois, un médicament psychotrope, tranquillisant, hypnotique, neuroleptique ou antidépresseur.

[15] D’autant que la réponse du corps médical est souvent inadaptée, incompréhensive manifestant souvent son ignorance de ce mal. Enfin, il peut se sentir dévalorisé, par le regard social, face à ce mal.

 

[16] voire à aussi son « existence ». Petite explication : subir sans cesse que des déconvenues professionnelles, ne peut à la longue qu’être « corrosif » pour le psychisme, voire par transfert somatique, sur la santé … à la longue.