A propos de la prostitution transsexuelle et la prostitution tout court

 

0.  Sommaire de ce chapitre

 

1.   Introduction :...................................................................................................................... 1

2.   Explication du phénomène de la prostitution transsexuelle ou travestie :................................... 2

2.1.   besoins financiers, vénalité................................................................................... 2

2.2.   rejet social des transsexuels, sans papiers légaux en liaison leur nouvelle identité...... 2

2.3.   Autres causes...................................................................................................... 2

2.4.   Le coût de la "transformation" et le degré de détermination du transsexuel :.............. 4

3.   Les conséquences de la prostitution (risques, dangers ...) :................................................... 5

3.1.   Les dangers :...................................................................................................... 5

4.   Comment agir pour améliorer les choses ?........................................................................... 7

4.1.   faciliter les changements d'état civil pour les transsexuels opérés ou "de notoriété".... 7

4.2.   Légalisation de la prostitution sous certaines conditions.......................................... 7

4.3.   Cas des prostituées en vitrine............................................................................... 7

4.3.   Entraîneuses de bar............................................................................................. 8

4.4.   Cas des Love centers ou Eros centers :................................................................. 8

5.   Personnes, associations à contacter  pour tous les problèmes liés au Sida.............................. 9

5.1.   Médecins s'occupant des toxicomanes et prostituées :............................................ 9

5.2.   Informations :...................................................................................................... 9

5.3.   Associations :...................................................................................................... 9

5.4.   Ce qu'il faut faire :................................................................................................ 9

6.   Annexe : Argot des prostituées............................................................................................. 10

 

1.       Introduction :

 

          Le phénomène de la prostitution est souvent ignoré, et il est pourtant bien réel et très important en France en 1995.

          Quand au phénomène de la prostitution transsexuelle et travestie, elle ne cesse d'augmenter.

          Tous les aspects de celle-ci sont le plus souvent ignorés du grand public, n'en ayant qu'une image d'Epinal et même de ceux qui sont cessés s'en occuper (juristes, moralistes...). Beaucoup de préjugés entoure le phénomène prostitutionnel.

          Et il est courant pour ceux qui doivent s'en occuper ou devraient s'en occuper, de pratiquer la politique de l'autruche à son sujet (en la dissimulant...), ou de la rejeter dans le ghetto (espérant peut-être qu'en étant réprimée ou ignorée, elle sera réduite à sa plus simple expression) pour des raisons "morales" et diverses.

          Nous allons en examiner les raisons de l'existence de la prostitution et en particulier de celle des transsexuelles. Nous démontrons les mécanismes sociaux de rejet qui conduisent des personnes à se prostituer, même s'ils ne le désire pas, ou se réfugier dans le milieu du spectacle. C'est à cause de la prostitution transsexuelle et travestie, que l'image de la prostitution ou du milieu du spectacle est souvent collé à la peau des transsexuels et des travestis et qu'elle renforce donc certains préjugés à leurs égard (l'image de personnes scandaleuses, perverses, déviantes etc...).

 

          Précisons d'abord que la majorité des transsexuels ne se prostituent pas, tout au plus sont 20 à 30 % des transsexuels.

          Car le plus souvent, bon gré mal gré, la plupart arrivent à se "caser" dans les rouages sociaux et économiques (même par des voies détournées, astucieuses : travail au noir, par ailleurs tous les employeurs ne sont pas obtus, et savent se baser uniquement sur la compétence ou / et la valeur humaine).

 

           Aucunes études statistiques sérieuses, hormis celles faite par l'association ALTAIR (voir répertoire des associations dans ce guide), n'a été faite sur le sujet de la prostitutions (en général ces chiffres sont difficiles à obtenir car ceux qui le font se cachent et ne veulent pas témoigner, et les risques encourus par ceux qui veulent témoigner peuvent être aussi très gros : risque de mort ... la prostitution est souvent un domaine clandestin).

 

          Sinon ajoutons que la période où la personne va se prostituer peut être et est de fait souvent dramatique.

          Ce texte explique (ou tente) aussi d'expliquer ce fait et en expose les côtés dramatiques. Il propose des idées pour tenter de remédier à ces états de fait.

          Nous verrons enfin que dans ce domaine, il faut éviter de juger à priori.

          Pour simplifier le propos, nous parleront des prostitué(e)s au féminin _ donc des prostituées _ car les transsexuels ou travestis s'identifient comme personnes féminines.

 

2.       Explication du phénomène de la prostitution transsexuelle ou travestie :

 

     Différents causes peuvent être avancées, que nous allons examiner :

1.  rejet social des transsexuels, sans papiers légaux en liaison leur nouvelle identité

2.  situation de désespoir matériel et moral

3.  besoin rapide d'argent, pour différentes raisons _ pour l'opération transsexuelle...

4.  goût de l'argent abondant et facile (vie facile)

5.  goût pour l'aventure et des relations sexuelles ou perversion

6.  plaisir de ce métier (apporter de l'affection et besoin d'affection), côté enfant

7.  manque de considération et dévalorisation de soi voire masochisme

8.  faire ce travail par amour pour le proxénète ou par peur de la domination et des menaces ce dernier.

 

2.1.    besoins financiers, vénalité

 

          Certaines personnes y recourt uniquement pour des raisons purement pécuniaires (financières) et/ou pour avoir la vie facile (argent facile ...). Parce que cela peut être un moyen rapide de  gagner de l'argent, surtout lorsqu'on n'a pas de diplômes. Mais ce n'est pas, de très loin, la majorité des cas. Une image d'Epinal liée souvent à des préjugés tenaces semble encore s'attacher à cette idée, bien qu'il ne faut pas non plus nier cette réalité.

 

          L'idée reçue que les prostituées gagnent beaucoup d'argent est le plus souvent aussi erronée. Ces dernier(e)s (en ce qui concerne la communauté concernée par cet article) gagnent tout au plus entre 8000 F à 35 000 F maximum par mois, pour ce qui est de la prostitution sur la voie publique (et qu'ils ne payent pas toutes leurs nombreuses contraventions).

          Ils/elles peuvent gagner plus s'ils/elles ont dans un pieds à terre _ en général un studio loué _ (et s'ils/elles font parti d'un réseau ou s'ils/elles "racolent" par Minitel).

          Il semblerait que les travesties soient plus motivés par des buts purement financiers que les transsexuels.

 

2.2.    rejet social des transsexuels, sans papiers légaux en liaison leur nouvelle identité

 

          Mais la cause majoritaire reste le rejet social, l'impossibilité de trouver du travail, le chômage chronique lié à ce rejet. Tout dépend du degré d'évolution des moeurs de la société et de sa tolérance (et de sa capacité à ne pas juger à priori) face au phénomène transsexuel. Bien que cette cause tend à disparaître en France, preuve d'une évolution des moeurs.

          Ce rejet est surtout important dans les pays où le phénomène est fortement marginalisé (ou "ghettoïsé"), comme certains pays latins _ comme la Grèce ... _, les pays musulmans _Turquie ...

          Dans ces pays, les transsexuels sont souvent rejetés, exclus des universités (Turquie), voire subissent des condamnations pénales pour travestissement, atteintes à l'ordre public ... Paradoxalement, la Turquie se voulant moderne, est le seul pays de culture musulmane a avoir légiféré sur la transsexualité.

 

          Le rejet social dépend aussi et surtout d'autres, facteurs bien connus.

 

2.3.    Autres causes

 

          Les transsexuels ayant un niveau d'instruction plus élevé auront tendance en général à s'en sortir plus facilement. Le manque de qualification peut renforcer les risques de chômage, et donc celles de la chute sociale, et elles-mêmes entraînant la perte de confiance en soi (le recours à des pratiques que l'on n'aurait sinon pas eu moralement recours, dans des condition "normales", s'il l'on se sent bien dans sa peau, ...).

          Sinon, une personne qui aura commencé à se transformer durant ses études, sera sûrement handicapés, lors des entretiens de première embauche.

          Dans certains pays (Turquie ...), cela peut être une solution et un recours de désespoir, quand toutes les portes sont fermées (sociale, économiques ...).

          Un autre facteur, est la capacité ou non à s'en sortir (la force morale, la débrouillardise, l'esprit positif etc...). Celui qui sera isolé, coupé famillialement, sans liens, rejeté famillialement (à cause de sa caractéristique), manquant de défenses, dans une grande ville par exemple, ou qui aura eu une enfance déstructurée, sera plus vulnérable.

          La prostitution transsexuelle est constitués à 90 % par des prostituées transsexuelles à vocation féminine.

          Ces derniers sont psychiquement des femmes et comme tels passent par toutes les tourments féminins. Une personne qui aura été continuellement dévalorisée, peu respectée, peu aimée (ayant manqué grandement d'affection), sera plus vulnérable, acceptera plus facilement ce statut. Certain(e)s ont ou gardent un côté maternel avec leur client.

          Certain(e)s pensent se punir ainsi, d'une faute imaginaire (inculquée par l'enfance ...). D'autres personnes masochistes recherchent une certaine perte de dignité ou à se punir (ce sont alors très rarement des transsexuels).

          Certaines personnes n'aimant pas les contraintes sociales de toutes sortes _ voulant s'habiller comme elles le désirent, rejetant la tenue vestimentaire imposée par le milieu professionnel ou les contraintes horaires ... _ et préféreront un mode de vie libre, convenant leur état d'esprit "marginal".

          Certaines prostituées ont une absence apparente d'émotion, comme si tout glissait sur eux), un endurcissement moral, une indifférence ou un fatalisme apparent, qui les font accepter toutes les avanies de la prostitution, comme des maux nécessaires et obligatoires, liée à une vie d'épreuve qui les font tout accepter ou les rendent insensibles face au fait de se prostituer ...

          Sinon, certaines personnes, peuvent penser, croire ou imaginer que la prostitution est une étape obligatoire pour se sentir femme ou être femme.

          Quelques rares personnes le font pas plaisir et y trouvent même du plaisir.

          Certaines prostituées essayent de faire consciencieusement et sérieusement leur travail, tout en répondant au mieux aux besoins du client (avec un souci d'aider éventuellement leur client). Certaines personnes s'estiment trop faibles ou sans aucun talent ou compétence, pour faire autre chose.

          Les personnes dépendantes de la drogue, ayant d'énormes besoins en doses et en argent, plutôt que de commettre des actions criminelles pour se procurer leur 500 F à 2000 F quotidien, se prostituent. Ce sont les plus fragiles, car pour gagner de l'argent plus vite, ce sont elles qui sont les plus prêtes à accepter les pratiques criminelles demandées par leur client : amour sans préservatif (ce sont pour elles que la légalisation de la métadone sous contrôle médical s'impose et est destinée). Ce sont celles les plus contaminées (suite à l'échange de seringues etc....)

          C'est pourquoi il faut éviter de juger dans ce domaine ou même pire de "criminaliser" (sans compréhension aucune) les prostituées. Le phénomène humain de la prostitution existera toujours, car de toute manière répondant à un besoin de satisfaction d'une pulsion humaine naturelle.

           Plutôt que de vouloir l'éliminer ou de faire semblant de l'éliminer, il vaut mieux l'aménager humainement et si possible rationnellement

          Sinon, pour éviter le phénomène de prostitution, dont les inconvénients les plus graves sont décrits ci-après, il est urgent de légiférer sur la transsexualité. Le désir de "limiter" (contenir, freiner) le phénomène transsexuel, pour éviter l' "épidémie" de transformation, a en fait des effets pervers.

 

2.4.    Le coût de la "transformation" et le degré de détermination du transsexuel :

 

          Le prix des "soins" _ l'opération de transformation _ au minimum 30 000 FF jusqu'à 80 000 FF _ et l'éléctro-épilation  _ entre environ 30 000 F et 80 000 FF _ sont très élevés. Et tout le monde n'a pas la "débrouillardise" ou la chance, d'obtenir la prise en charge à 100 %. Cette prise en charge de l'épilation est sujette à aléas et varie en fonction du décideur de la caisse.

          Le refus de cette prise en charge peut précipiter la recherche de toutes les voies pour constituer des économies en vue de ces opérations et soins.

 

          L'auteur de ce document a souvent été frappé par le degré de détermination énorme de certains transsexuels, qui ignorent volontairement (voire méprisent, rejettent) tout jugement moral à leur sujet, qui sont prêt à toutes les galères en toute connaissance de cause, pour obtenir cette transformation (et qui imaginent pourtant des moyens tout à fait rationnels et sensés pour atteindre leur fin).

          Souvent, de plus, si on tente de les détourner de leur aspiration (ou but), ou plus on essaye d'affaiblir leur "détermination", plus on renforce leur exaspération à votre égard, et la force de leur détermination.

          Pour ces derniers, la prostitution est souvent dans leur esprit, un mal nécessaire et obligatoire, pour arriver le plus rapidement (ou de façon urgente) à leurs fins _ c'est à dire l'opération de transformation, pour ne pas perdre la raison. Elle n'est souvent, dans leur esprit, qu'une phase provisoire, le temps de trouver de l'argent jusqu'à l'opération, et après on cessera cette activité (du moins au début).

          En fait la prostitution, est souvent un engrenage, d'où l'on se sort pas ou difficilement. Elle peut être une spirale conduisant à la mort (contamination par le Sida ...).


3.       Les conséquences de la prostitution (risques, dangers ...) :

 

          Elles sont de plusieurs ordres. Nous les décrirons ici, hors de tous préjugés et images d'Epinal.

 

3.1.    Les dangers :

 

          Les conséquences les plus graves sont surtout les dangers que courrent les prostituées chaque jour sur la voie publique : risque d'attaque, de se faire tuer, défigurer ...

          Chaque année des dizaines de prostituées, meurent sur la voie publique, leur crime souvent non élucidé (ces crimes souvent le fait de proxénètes ou de psychopathes n'intéressent le plus souvent personne).

          Il a ceux qui se font tuer soit :

    par d'autres prostituées, pour des raisons de concurrence entre elles (par exemples la gorge tranchée par un le col d'une bouteille cassée etc...)

    par des proxénètes qui veulent faire plier leurs "protégées", et faire un exemple

    par des gens qui les attaquent pour leur argent

    par des désaxés de toutes sortes (dans le bois lui-même, dans la voiture, l'appartement du tueur, où la prostituée a eu le malheur de monter).

 

          Le second danger le plus grave et peut-être le plus important, est la contamination par le Sida.

          Beaucoup de prostituées transsexuelles ou travesties ne prenant pas de précaution au début, par manque d'information (non "affranchis" par d'autre collègues), ont été contaminés.

          La prostituée débutante, non opérée ou travestie, qui "se fait prendre par l'arrière", peut ne pas vérifier suffisamment (par le toucher) qu'un client incorrect, ne va pas retirer sa capote au dernier moment.

          Beaucoup de clients pour des raisons psychologiques n'aiment pas porter des préservatifs. Très et trop fréquemment, des clients sans scrupules ou irresponsables, proposent plus d'argent (même beaucoup plus), si l'"amour" s'effectue sans préservatif.

          Beaucoup des personnes prostituées dans ce milieu sont toxicomanes, et poussés par des besoins d'argent pressant, peuvent accepter la proposition irresponsable ou criminelle de leur client. La spirale commence ainsi. Sinon, beaucoup de personnes dans ce milieu se proposent souvent mutuellement, de la drogue (lors de relations amicales ou non), pour passer le temps, pendant l'attente du client. D'autres s'alcoolisent à force, en puisant du réconfort ou de la chaleur l'hivers, dans leur flacon (ou flasque) d'alcool.

 

          Des prostituées, ayant eu le malheur de monter dans un véhicule, sont violées par leur client (cas fréquent, par exemple un groupe de jeune dissimulé, derrière la banquette, dans la partie arrière d'un fourgon d'une camionnette ...).

          Souvent ces prostituées peuvent se faire détrousser, dans la rue, par un inconnu armé ou une bande armée (souvent des jeunes, style jeunes de banlieue désoeuvrés et résolus). Se défendre contre ces agressions, c'est s'exposer  au risque de se faire tuer.

          La police n'est pas non plus toujours irréprochable : amendes dissuasives, répétitives et fréquentes, puis offre de "protection" moyennant une "compensation", ou paiement en nature, parfois viol au poste.

          Les prostituées exerçant une activité répréhensible par la loi, n'ont souvent pas de couverture légale (ou judiciaire) égale à celle d'autre justiciable. Comment pouvoir se plaindre d'un viol, lorsque l'on est prostituée (surtout si l'on travestie et/ou surtout si celui-ci a été commis par un policier) ? Les prostituées n'exposent en général pas leurs problèmes ou douleurs. Elles ne contactent seulement les associations d'aides, que  lorsque qu'elles ont été informées de l'existence de ces associations, que la galère a été trop loin, a trop duré, que c'est peut-être trop tard _ toxicomanie poussée, Sida ... _ que l'on en a assez à la longue de cette fascination "malsaine", des gens pour l'ambiguïté, de ces voyeurs, des ces personnes sadiques vous insultant, ou se jouant de vous _ ne voulant pas payer au dernier moment, passant leur temps a tenter de faire baisser les prix, vous intimidant avec arrogance, ... (ce qui a sûrement un effet psychique négatif à la longue).

          Pour éviter la contamination, des associations comme le PASTT (voir répertoire des associations dans ce guide), distribuent des préservatifs, par un bus, circulant dans Paris, tous les mardi.

          Des associations comme le Nid, Altair ... aident à le réinsertion sociale (voir liste des associations dans ce guide).

 

          Les prostituées en général, restent au bord de la route dans la lumière de l'éclairage public et ne s'éloignent pas plus de 100 mètres, du trottoir, vers l'intérieur du bois (une collègue amie se tient alors éventuellement à proximité, pour donner l'alerte). Elles portent sur elles, en général et en permanence, une bombe lacrymogène (style CZ). Les rondes de polices sont fréquentes. Mais les risques ne disparaissent jamais (et certains policiers n'hésitent pas à retirer la bombe lacrymogène qui sert à se défendre).

          Les risques et sévices les plus graves arrivent quand on a eu le malheur se faire "maquer", et qu'on essaye de se rebeller ou de quitter la prostitution :

    coups de poing

    chantages, menaces, descente à la cave avec menace de mort

    punition avec mise à l'amende, avec augmentation du nombre de passe, placement forcé dans une maison d'abattage, départ pour une maison de passe en Afrique.

    pour l'exemple, condamnation à mort, précédée d'une défiguration du visage à coup de barre de fer, de rasoir, ventre abîmé, suivi de la mise à mort, par balle enduite d'ail pour la douleur, dans la nuque, le corps, dans une forêt, au bord d'un fleuve, dans une cave, ou noyée la tête enfoncée dans l'eau d'une rivière, la nuit.

    "lupara blanche", assassinat avec disparition du corps.


4.       Comment agir pour améliorer les choses ?

 

          Nous proposons un certain nombre de mesures. En fait il faut une politique globale, qui doit aller jusqu'au domaine de la drogue (nous n'abordons pas ce dernier sujet, mais nous sommes partisans de distinguer consommateur et fournisseur, et de légaliser la médadone, non par "plaisir" mais par réalisme et pragmatisme, pour mieux contrôler la consommation et l'épidémie de VIH, et lutter surtout contre la criminalité associée à la drogue).

 

4.1.    faciliter les changements d'état civil pour les transsexuels opérés ou "de notoriété"

 

          Nous avons vu qu'une cause de la prostitution transsexuelle ou travestie est l'incompréhension ou l'absence d'information sur les transsexuels, véhiculant des préjugés, sources de rejet. Comme le phénomène est le plus souvent incompris et qu'il est souvent trop long à expliquer, surtout à des personnes a priori hostiles, on peut supposer qu'il s'écoulera un temps assez long, avant que s'amorce un mouvement dans le sens d'une acceptation naturelle de phénomène, et avant de se rendre compte que cette question n'affecte pas la raison ou l'intelligence de la personne transsexuelle. en attendant, ce problème est donc avant tout intime, une affaire de droit privé et de conviction intime et personnelle. Face à l'incompréhension, toute personne a le droit au respect de sa vie privée. Il serait bon quand on sait qu'il est de notoriété qu'une personne vit depuis une à plusieurs années comme une personne du sexe opposée ou/et qu'elle est opérée, de lui accorder le changement de sexe sans difficulté _ par exemple par une simple démarche administrative auprès de l'état civil, accordée dans les 2 mois sur attestation de 2 médecins, comme c'est le cas au Canada.

          C'est la mesure la plus importante, pour l'auteur de l'article, pour diminuer la prostitution travestie et transsexuelle.

          Mais avant tout, comme dans le domaine de la transsexualité, il faut élaborer des projets de lois, en réunissant surtout, lors de discussions en assemblée ou de débats,  tous les acteurs dans ce domaine : prostituées ou associations représentant les prostituées, juges, policiers, associations aidant les prostituées.

 

4.2.    Légalisation de la prostitution sous certaines conditions

 

          Sinon pour éviter les formes les plus graves générées par la prostitution _ en particulier le proxénétisme, et la toxicomanie _, il faudrait aménager les choses, avec beaucoup de prudence, comme en Allemagne ou Hollande et légaliser la prostitution, pour mieux la contrôler.

          Il faudrait d'abord supprimer les amendes pour racolage.

          Il faut permettre l'existence d'un statut indépendant et d'un autre salarié pour les prostituées (ce qui permet de mieux suivre la population et pour la prophylaxie).

          Les prostituées indépendantes seraient déclarées en profession libérale en tant qu'artisan indépendant/libre, payant taxe et impôt, tout comme les médiums ou les infirmières indépendantes, comme en Grande Bretagne et en Belgique.

          Il faudrait, que par leur statu, elles soient soumis à l'obligation de suivre un contrôle médical régulier (chez un gynécologue ou autres spécialistes des maladies sexuellement transmissibles...), hebdomadaire pour la blennorragie, le VIH, mensuelle pour la syphilis.

L'autorisation d'exercer serait conditionnées aux visites régulières devant ce médecin.

 

 

4.3.    Cas des prostituées en vitrine

 

          Il faudrait autoriser les vitrines où se présentent les prostituées, comme en Hollande, Belgique, ou des vitrines discrètes comme cela se fait déjà à Pigalle, pour éviter les attaques         Dans ces vitrines elles peuvent être salariées du bar ou indépendantes.

 

4.3.    Entraîneuses de bar

 

          En tant que voeux pieux, il faudrait que ces dernières soient salariées et si possible ne plus être payées uniquement à la commission, sur les consommations et surtout bouteille de champagne payée par le client, ce qui a pour effet de les pousser elle même à la consommation pour se lier facilement les bonnes grâces du client. Ces consommations ont pour effet de rendre progressivement alcooliques.

 

4.4.    Cas des Love centers ou Eros centers :

 

          Ces love centers, style maison close nouvelle formule, existent en Allemagne. Mais certains effets pervers n'ont pu être empêchés. en effet :

    les investisseurs de ces hôtel ne sont souvent que des prête-noms, derrières lesquels se cachent des réseaux de proxénètes ou de blanchissement d'argent.

    ces réseaux de proxénètes retiennent souvent les prostituées prisonnières dans ces établissements :

     - en confisquant leurs passeports et leurs vêtements.

     - en ayant aucun moyen d'appeler l'extérieur (pas de ligne téléphonique directe dans la chambre ou de cabine publique dans l'hôtel).

     - en disposant une seule issue, la porte d'entrée, gardée par un ou plusieurs videurs empêchant les prostituées de sortir (les châssis des fenêtres des chambres étant fixes).

     - en le rendant totalement dépendante les prostituées, avec obligation de s'approvisionner, pour les fournitures, auprès de l'établissement à des prix prohibitifs, que cela soit la nourriture (distribuée dans le réfectoire de l'établissement), les serviettes, les préservatifs...

          Pour éviter cela, il faudrait :

    que toute confiscation du passeport ou des vêtements de l'employée par l'établissement, soit impossible. Cela étant contrôlé par des descentes de police régulières (la prostituée pourra déposer éventuellement dans un commissariat proche un de ses papiers d'identités, si elle le désire).

    que toutes les fenêtres ne soient pas closes aux étages supérieurs.

    que les employées prostituées disposent dans leur chambre, d'un coin douche et cuisine avec bouton d'appel, comme celui placé au chevet du lit. Et qu'elles puisse disposer, d'une ligne téléphonique directe à son nom (qu'elles payent elle-même), soit d'une cabine téléphonique publique dans le hall d'entrée, ou dans les étages (à l'abris des écoutes).

          Les prostituées seraient légalement salariées, avec fiche de paye mensuelle, de ces hôtels ou établissements eux même légalement autorisés après contrôle policier et sanitaire régulier (cette autorisation serait renouvelée chaque année).

          Un médecin (de l'administration ? d'un hôpital) serait attaché à un ou à un groupe de ces établissements (?). L'autorisation d'exercer serait conditionnée aux visites régulières devant ce médecin.

          L'autorisation d'ouverture de ces établissement ne pourrait être accordée qu'à des sociétés, dont on aurait contrôlé auparavant la régularité financière et juridique et l'origine de leurs capitaux.

           Il faudrait aussi consulter les acteurs, intervenants étrangers _ magistrats, policiers, prostituées, dirigeants de ces chaînes d'hôtel, journalistes, églises ... _ pouvant témoigner sur les expériences étrangères déjà opérationnelles (Hollande, Allemagne, Danemark ...).

          Il serait souhaitable que ces établissements soient contrôlés, de façon croisée et régulière, par le ministère de la justice (par des magistrats connus pour leur intégrité) et la police, pour contrôler la régularité de l'établissement  _ au niveau de ses conditions de travail, son respect des clients et de leur anonymat (Cela pour éviter les dérives proxénètes telles que les indélicatesses vidéo etc ...) ... _ et la régularité des investissements dans ces établissements, du fait que leurs dirigeants ne soient pas fichés au grand banditisme ou soient des prête-noms.

5.       Personnes, associations à contacter  pour tous les problèmes liés au Sida

Liste d'associations d'aides et de conseils aux personnes séropositives ou atteintes du Sida.

 

5.1.    Médecins s'occupant des toxicomanes et prostituées :

Bourovitch Jean-Claude, 150 rue Lamark, 75018 PARIS Tel : 42.28.91.55

5.2.    Informations :

Sida Info Service : 05 36 66 36.

5.3.    Associations :

    CRIPS (Centre régional de l'Information et de Prévention du Sida), 192 rue Lecourbe, 75015 PARIS Tel: 53 68 88 88, métro : Félix Faure ou  Vaugirard (contact: Benoît Félix), possède une importante documentation et de bonnes brochures.

    ACT-UP, 45 rue Sedaine, 75011, PARIS Tel : 48 06 13 89

     Réunion (d'échange, de parole) à l'institut océanographique, 195 rue Saint-Jacques, 75006 PARIS, métro : Luxembourg.

    ARCAT SIDA (Association de Recherche de Communication, d'Action pour le traitement du Sida), 13 Boulevard de Rochechouart, 75009 PARIS, Tel: 49.70.85.90, métro Barbès-Rochechouart, publie un très bon journal : le journal du Sida.

    AIDES (Associations d'aides au malades du Sida) , 247 rue de Belleville, 75020 PARIS, Tel : 44 52 00 00.Bonnes monographies.

    ANRS (Agence Nationale de Recherche sur le Sida), 66bis avenue Jean Moulin, 75014 PARIS, Tel : 44. 12. 26.00 Fax : 44.12. 26.01

    "Génération Sida" (journal), 9 rue Thérèse, 75001 PARIS (120 F/an).Tel: 42.96.96.00

    "Sida tout va bien" (journal), BP 230 75865 PARIS CEDEX 18. Tel : 46 06 00 04.

 

5.4.    Ce qu'il faut faire :

    Eviter de dramatiser (déprimer ...) et de s'isoler, se laisser aller ou de ne pas se soigner (des découvertes sur le Sida peuvent rendre caduques toutes les pronostics ou prévisions actuelles. Seront mieux en état de guérir ceux qui se seront soignés ou mis en état de guérir. Et par ailleurs certaines personnes séropositives, 14 ans après la contamination, ne développent pas de Sida,  pour des raisons inconnues, semblant posséder une sorte d'immunité acquise face au Sida).

    Essayer, au contraire, de rationaliser (rechercher les traitements _ AZT ..._, les protocoles de recherches, se soigner, s'informer ...).

    S'entourer d'amis, de proches. Le soutient affectif et la possibilité de confier ses émotions (rage, découragement, dépression, espoirs, peurs ...) à des proches, des associations ... sont des atouts très précieux, pour votre santé.

    Surveiller les signes possibles tels les infections, pouvant se manifester plusieurs années après l'infection : angines (toux), ganglions gonflés, fièvres persistantes, amaigrissement, sueurs nocturnes ... (à ne pas confondre avec les signes du Sida : herpès, plaques blanches, dans la bouches, du champignon candidose, pneumonie, tuberculose, toxoplasmose, zona).

    Surveiller son taux de globules blancs (lymphocytes T4), en se faisant suivre dans centres spécialisés (prises de sang régulières).

    Eviter à tout prix tous les stress (source d'affaiblissement ou de dépression immunitaire). Avec 14 ans de recul, on sait l'importance d'avoir un mental très positif dans la lutte contre la maladie. Avoir une vie calme, constructive, du sommeil en suffisance, une alimentation saine, de la relaxation (contrôle, respiration ...), des activités sportives (elles sont vivement encouragées).

    Avoir grande une prudence envers les infections (les siennes et celles des autres, toute infection diminuant son système immunitaire). Nettoyer à l'alcool toute blessure, tâche de sang, porter toujours un préservatif, lors de relations sexuelles.

    Participer aux protocoles de recherche ( sur les vaccins ...).

 

6.       Annexe : Argot des prostituées

 

Mot

Explication

Abattage (maison d')

maison de passe ou l'on pratique plus d'une cinquantaine de passes par jour

Asperge

le membre viril du client (aller aux asperges :

Caroline

travelo (prostituée travestie ou transsexuelle)

Echassière

Hirondelle de bar

prostituée ou entraîneuse de bar, censée attirer un client pour le faire consommer en général du champagne ou un alcool cher, sur lequel elle touchera une commission

Femme d'amour

synonyme de transsexuelles dans le milieu du spectacle

Mac, Maquereau

proxénète, souteneur

Micheton

Michetonneuse

le client ou la passe ou le résultat financier de la passe

celle qui pratique la passe

Mise à l'amende

pour celle qui se rebelle, punition consistant par exemple, à aller en maison d'abattage, payer une amende au "mac"

Tapin (faire le)

racoler le client (synonyme de faire le trottoir)

Turbin

mauvais coup (éventuellement assassinat d'une fille)