A. opérations homme vers femme :

3.       Vaginoplastie :

 

          Cela reviendra a pratiquer une castration et amputation du pénis. Seul la peau du pénis, et éventuellement les terminaisons nerveuses, resteront intactes. On crée un néo vagin avec des grandes lèvres (labia majora), en invaginant la peau du pénis qui tapissera l'intérieur ce de vagin. On peut aussi et encore utiliser la combinaison de morceaux de peau du pénis et du scrotum, de bouts d'intestins ou du péritoine.

          A ce stade l'aspect extérieur est très féminin quoique le clitoris et les petites lèvres manquent.

          Le néo clitoris peut être créé à partir du gland ou bien de plis des peaux réutilisés et esthétiquement façonnés.

          Dans la plupart des cas, si le travail est bien fait, le vagin ainsi formé peut être utilisé fonctionnellement.

Dans beaucoup de cas, il aura aussi un orgasme au moment des contacts sexuels. Il y a toujours une sécrétion d'un liquide dans les glandes séminales (ou vésicules).

          Souvent lors de l'orgasme du liquide sort de l'urètre.

          L'opération demande 2h30 à 3H (ou parfois plus 5 à 6 heures, si elle est faite en une seule fois et/ou tend à préserver toutes les terminaisons nerveuses).

 

Techniques employées :

 

Technique du Professeur F.G. Bouman (Université libre d'Amsterdam) :

 

          Chez le patient, en position d'accouchement, on fait une incision à la base du pénis par le scrotum (raple scroti _ la peau plissée recouvrant les bourses) vers le péritoine (membrane en forme de sac qui contient l'appareil digestif), où l'incision en forme de V et derrière naît un petit morceau triangulaire, qui plus tard est employé pour élargir l'ouverture du vagin.

          Après cette incision, le scrotum est fendu. Les deux testicules sont libérés du scrotum et peuvent être enlevés, après la fixation et la coupure du cordon spermatique (funicule) un peu au-dessus.

Figure 1 ; après l'incision médiane, la peau circulaire du pénis est détachée et préparée et après une incision coronaire (en forme de couronne ou circulaire), le corps du gland en est extrait.

 

          Le corps caverneux du pénis avec le corps spongieux et l'urètre sont intégralement dégagés et détachés de la peau du pénis. Après qu'une incision coronaire est pratiquée, le contenu de la peau du pénis peut-être dégagé (fig. 1).

          Le corps spongieux et l'urètre sont coupés à 5 cm au-dessus du trigone vésical (trigonum -  muscle de la vessie ?) (fig. 2) et détaché des 2 corps caverneux.

          Les vaisseaux dorsaux du pénis sont attachés ou coagulés, les deux arcades crurales ? (crurae) sont coincés et coupés tout près de l'orifice crural ? (origo) sur l'os du pubis ramien ? (ramus ossis pubis). Ensuite le pénis est amputé (fig. 3).

          Le bulbe (?) du corps spongieux est maintenant terminé, en ce qui concerne la préparation de l'urètre, jusqu'au trigone vésical (trigonum ou trigone de Lieutaud), après qu'on y ait mis un cathéter ou une sonde métallique.

 

Fig. 2. L'urètre avec le corps spongieux est coincé et sectionné et la partie située à l'extrémité est détachée du corps caverneux.

 

Fig. 3. ici on coince la gauche du pénis et on le dénude de sa peau.

 

Fig. 4. Le corps du pénis et son gland sont totalement écartés.


Fig. 5. Dernière le trigone vésical, l'espace de Denonvillier (située avant la zone fibreuse de l'aponévrose de Denonvillier) est ouvert.

 

                                                                                                                                                                                                                            Fig. 6. La peau du pénis est retournée de l'intérieur vers l'extérieur, après quoi l'extrémité de la peau est fermée.

          Avec de cette sonde métallique, l'espace de Denonvillier ou le septum rectovésical (septum crural), est recherché au-delà et derrière le trigone.

          Quand on atteint la bonne entrée, le tronçon de cet espace doit être ouvert et du plus profond du péritoine, ce dernier est préparé et détaché de la vessie et des canaux déférents.

          Souvent la profondeur de cet espace peut atteindre 12 à 13 cm. Sur la hampe abdominale (ou queue ou fin de l'abdomen ou paroi abdominale antérieure, ou peau du ventre ?) est fixée la peau du pénis qui est maintenant retourné de l'intérieur vers l'extérieur (fig. 6.).

          L'extrémité de la peau du pénis est suturée et sa base est déplacée par traction au-dessus du vagin construit. La peau du pénis peut y être placée avec soin, "habillant" le creux qui a été construit (fig.7).  La peau du pénis est mise sous tension derrière le péritoine et fixée des deux côtés du petit morceau triangulaire (cité ci-avant). Ultérieurement, on fait coïncider de façon "médiane" (?) la peau du pénis, à côté et en arrière et le petit morceau de peau placé dedans. En pratiquant une ouverture en forme de V ou Y dans la hampe (?) abdominale du pénis, on peut tirer l'urètre vers l'extérieur, qui et coupé et fixé dans cette peau (fig. 8).

          Les 2 plis qui sont nés maintenant des 2 côtés sont en partie coupés et vont former les lèvres supérieures (fig. 9 et 10). L'intervention chirurgicale est terminée.

          La peau du pénis est fortement pressé, par un tampon (mèche), contre les parois du creux qui été réalisé. Pour éviter l'expulsion de ce tampon, on emploie des fils passant par dessus le tampon.

          Les lèvres (le labia) sont tirées de par et d'autre, et des 2 côtés, sans tension, par dessus de petits tuyaux en silicone, placés là et noués (fig. 10). En effet, en période postopératoire, la partie opérée, va enfler et il faut donc veiller que le labia soit solidement pressé, par les sutures, contre le tampon, sinon peut naître un abcès ? en position couché (décubitus) ? provoquant un rétrécissement à la cicatrisation. Le patient reçoit un cathéter. Deux drains sont placés, un dans le creux qui a été réalisé et un autre dans la partie du trigone, pour l'urètre (fig.10).

 

Fig. 7. La peau du pénis est placé dans le creux et coincé à droite où se trouve l'urètre.

 

Fig. 8. Par une incision en forme de Y, l'urètre est tiré par l'extrémité abdominale (cordon ou hampe ?), de la peau du pénis vers l'extérieur. La peau du pénis est du côté anal, avec déjà quelques "enfoncement" attachés au péritoine.

 

Fig.9 L'urètre est suturé dans la peau et une sonde urinaire y est placé. Des 2 côtés, des plis de la peau sont réalisés à partir de la peau du scrotum. Par une incision, de cette peau, on forme les grandes lèvres.

 

Fig. 10. Le vagin est dilaté par un tampon. Les lèvres (labia) sont fermées et les petits tuyaux en plastique sont placés aux 2 extrémités. Des fils tirés au dessus, pour conserver le tampon à l'intérieur.

 

          Les drains sont généralement enlevés le jour suivant. Le tampon est enlevé le 5ème jour et la sonde le 6ème jour.

          Le patient peut retourner à la maison le 7ème jour.

          La profondeur du vagin va dépendre de la longueur de la peau du pénis

          L'expérience montre que quand longueur de cette peau est suffisante, la cicatrisation se passera bien.

          Environ un an après l'opération, la peau pourra être "étirée" (progressivement, avec prudence et douceur), si nécessaire, par des relations sexuelles, par un dilatateur (sorte de cylindre arrondi au bout) ou par un vibromasseur. (cette opération ne doit pas être douloureuse et ne doit être pratiquée que jusqu'à ce que l'on sente qu'il n'y a plus aucun sens de la pratiquer, après une longue période (d'un an), la profondeur obtenue étant suffisante). Si la longueur de la peau est suffisante et que l'opération est réussi, la précédente opération n'est pas nécessaire (elle est plutôt réalisé pour la tranquillité psychologique du patient, . Le patient devra, surtout au début, rincer régulièrement son vagin avec de l'eau et pratiquer une hygiène rigoureuse à son sujet (risque fréquent d'infection au début).

 

          Par métaplasie, la surface du vagin prend, avec le temps, l'apparence d'une muqueuse.


Professeur Arvis (France) :

 

          La découpe du haut du pénis est commune à tous les chirurgiens ainsi que l'ablation des testicules, des corps caverneux et des corps spongieux. L'urètre est déplacée et coupée à sa sortie.

          Le vagin est trop étroit car il n'utilise pas les bourses. Il est parfois trop prête de l'anus d'où risque d'infection. L'intervention dure 2 heures.

          S'il y a assez de peau, les petites lèvres sont réalisées.

          Il y a essai de réalisation d'un clitoris innervé, avec le bout du gland mais non esthétique.

          Les grandes lèvres ne sont pas rapprochées au départ afin d'éviter un garrot dû au gonflement des chairs.

          Elles sont rapprochées dans une seconde étape, environ 3 mois après l'opération (tous les chirurgiens le propose).

          La peau du pénis est rabattue et retournée en doigt de gant pour former le vagin.

 

Fig. 11. Technique du professeur Arvis

 

Docteurs Seghers, De Poorter (Belgique), Meyer (Suisse) :

 

          La base est la même que celle du Professeur Arvis, mais en plus, une bande de peau est prélevée sur la partie du scrotum et ajoutée à celle de la peau du pénis pour augmenter la largeur du vagin. L'intervention en moyenne dure 2 heures.

          Le vagin est plus large, mais il n'y a pas de clitoris, suite à des échecs rencontrés par ce dernier (donc non innervé). L'esthétique générale est crédible.

 

 

Fig. 12. Technique des Docteurs Seghers, De Poorter , Meyer, Dalrymple, Biber


          La technique des docteurs Dalrymple et Biber est la même que celle du docteur Seghers (qui sert de base à tous les autres chirurgiens), les variantes étant la création et la forme du clitoris et sa sensibilité (innervation ou non).

          Un clitoris en forme de haricot est créé à partir des replis de la peau, mais ce clitoris est insensible et non esthétique. L'intervention dure 2 heures.

 

Docteur Eicher (R.F.A.) :

 

          Même technique. Un clitoris en forme de haricot est créé avec un bout du gland, mais ce clitoris est insensible et non esthétique.

 

Docteurs Royle (USA), Schrang (USA), Davério (Suisse), Hage (Hollande), Eldh (Suède) :

 

          Les fibres nerveuses du pénis sont disséqués en microchirurgie, et reste solidaires d'une partie du gland qui servira à confectionner le clitoris. Le corps caverneux et une partie du corps spongieux sont ôtés. La peau du pénis est retournée comme un gant. Cette intervention dure en moyenne 4h 30 ou plus. Le vagin du docteur Davério est le plus étroit et il est le plus cher.

 

Fig. 13. Technique des docteurs Schrang, Davério, Hage et Eldh

 

 

Techniques des docteurs italiens :

 

          Le fond du vagin est tapissé par la muqueuse de l'urètre. L'urètre débouche dans le vagin (humidité constante maintenue dans le vagin).

 

Fig. 14. Techniques des docteurs italiens

 


ANNEXE : Présentation des techniques actuelles les plus utilisées en Chine :

 

selon les docteurs Wang Chuanmin et Xia Zhaoji (CDT, N°2, Juillet/Août 95) :

 

Pour toutes ces techniques, l'expérience du chirurgien est essentielle.

 

Méthodes de vaginoplasties actuelles :

1.  incision en forme de Y inversé à la base du scrotum.

2.  Ablation des testicules et des corps caverneux des pénis.

3.  formation d'une cavité de 12 à 15 cm de profondeur dans la zone située entre l'urêtre, la vessie, la prostate et le rectum (espace de Denonvillier).

1ère méthode pour former le vagin :

4.  élaboration de la paroi du vagin par  inversion de la peau du pénis et du scrotum.

5.  recouvrement (éventuelle) des parties profondes de la blessure, avec des fragments de peau prélevés sur d'autres parties du Corps

2ème méthode :

6.  élaboration de l'entrée du vagin par  inversion de la peau du pénis et du scrotum.

7.  ouverture de l'abdomen au dessus du pubis.

8.  prélèvement d'un tronçon de 12 à 15 cm du côlon pelvien.

9.  fermeture de l'une de ses extrémité, et racordement de l'autre à l'entrée du vagin.

 

10. incision en forme de Y entre le segment de peau du pénis et ouverture de l'urêtre

11. incision en V de la paroi inférieure de l'urêtre

12. suture de cette paroi inférieure à la partie correspondante de la peau du scrotum.

13. formation des "grandes lèvres" avec la peau du scrotum excedentaire.

14. utilisation d'une partie du corps spongieux du gland pour former le clitoris (avec si possible conservation du maximum de fibres nerveuses), pour permettre l'orgasme (Rubin, 1980).

15. utilisation obligatoire d'un dilatateur après l'opération, fermant et protègeant le vagin (puis exercices de dilatations, avec un dilatateur, pratiqués ensuite par le patient durant un certain nombre de mois). (étape essentielle)

Inconvénients/complications :

fistules urétro-vaginale, recto-vaginale, rétrécissement du méat, rétrécissement et contracture du vagin.

Le seconde méthode évite le rétrécissement mais est plus traumatisante.

 

 

Note : L’auteur des images (Benjamin LISAN) est aussi l’auteur de ce texte. Ce texte est libre de droit.