17. Jugements et opinions sur les transsexuels

 

1.     Introduction................................................................................................................................................................ 1

2.     opinions et jugements généraux.............................................................................................................................. 5

3.     opinions relatifs aux changements d'état civil :.................................................................................................... 16

4.     Opinions et jugements des tribunaux..................................................................................................................... 23

5.     Points de vue des transsexuels (sur le changement d'état civil...)...................................................................... 26

 

Présentation du document :

Nom du fichier : ACCEPTA.DOC - créé le : 8/11/95, Edité le 25/02/16 10:02, Auteur : B.L., Nombre de pages : 28

1.         Introduction

 

     A travers la liste de citations et jugements qu'on trouve dans ce chapitre, on peut mesurer la très ou trop lente progression de l'acceptation des transsexuels dans la société.

     Sinon à la lecture de l'opinion de beaucoup de psychiatres, on peut se demander si la psychiatrie peut se prévaloir de son image de science "sérieuse". En effet, ce qu'on note souvent un manque d'approfondissement sur le terrain du phénomène, les médecins souvent ne passant qu'à compiler de la littérature et à se conforter dans leurs opinions mutuelles et réciproques et une certaine autosatisfaction.

     On y constate souvent, une répulsion, rejet, dégoût..., presque une réaction d'horreur, pour les transsexuels des deux bords, chez certaines personnes, qui pourtant se prétendent scientifiques. Dans ces sentiments de dégoût, se mêle inconsciemment l'idée d'avoir affaire a priori, en face de soi, à une personne déséquilibrée, gravement perturbée, au minimum malade mentale. Et avec laquelle on imagine toute de suite qu'on aurait une relation homosexuelle (en laissant courir leur imagination un instant). Si elles ont un rejet naturel ou non pour les relations homosexuelles, elles auront alors une réaction de rejet pour les transsexuels.

      C'est le signe qu'elles connaissent mal la réalité transsexuelle et ne font pas l'effort de la connaître.

      Tous les transsexuels ne sont pas des personnes vivant dans un état de "perturbation" psychologique. Elles peuvent au contraire, avoir trouvé la stabilité et la réalisation, dans leur nouvelle existence. Toutes ne sont pas non plus sans esprit critique envers elle-même et envers la société.

      Pourquoi ne peuvent-elles pas admettre et permettre qu'une personne puisse se sentir bien dans la peau d'une femme ou d'un homme, comme elle le sent (si un homme normalement constitué se sent comme une vahiné tahitienne, et aime se mettre une fleur d'ibiscus dans ses cheveux, ou aimer se parer, pourquoi pas ?). Pourquoi ne pas admettre que c'est avant tout une question de regard, et que la question de "normalité" est une question de civilisation et de regard que l'on porte sur l'autre (voir les cultures indiens Inuits ...). Pourquoi ne pas admettre la diversité, la diversité de la nature (et ses milliers "essais" et d’erreurs), pourquoi ne pas admettre la diversité et variété considérables, d'être que la nature produit à chaque instant sur terre, et ne pas admettre que personne n'est pas pareil et ne sera jamais. Se sentir homme ou femme est un état d'âme et non une question purement anatomique. Le sexe psychique est avant tout un vécu et la composante de multiples résultantes. Il existe des femmes qui ont de caryotypes XY (cas du syndrome du testicule féminisant) et pourtant ces personnes "passent" très bien et sont considérées comme femmes. Pourquoi ne pas admettre aussi, que les personnes transsexuelles à vocation féminines sont, comme ces dernières, de véritables femmes. Ce qui compte pour l'homme hétérosexuel, c'est qu'une femme soit "femme" (c'est à dire crédible). D'autant que rien ne peut distinguer un bon nombre de transsexuelles à vocations féminines, pour les plus crédibles, dans la vie pratique, d'une personne morphologiquement femme dès la naissance (ni par sa poitrine, on sexe dans son apparence et sa fonctionnalité, sa pilosité, son odeur corporelle, sa répartition des graisses, son psychisme, sa tendresse, sa séduction, sa finesse ...).

      Sinon, dans l'amour que l'on porte à une personne, il a beaucoup de composantes, et la stérilité ou l'histoire passée d'une personne ne sont pas toujours de poids suffisants dans la balance face à la valeur globale résultante d'une personne (obtenue à la longue par elle). Après le changement corporel et d'état civil, elles sont souvent indécelables, et sont le plus souvent des personnes comme les autres dans leur vie courante.

      Donc cette réaction de rejet n'est-elle pas, pour une de ses composantes, aussi et surtout, le fruit d'une certaine ignorance ? Ses fondements sont-ils si naturels ? Ne sont-ils pas en fait plutôt culturels ?

     Donc les citations citées ici, montrent les idées, sous-tendus dernière les réactions "phobiques".

     Elle devrait aussi avoir pour but aux transsexuels candidats à la transformation physique, de leur faire bien peser leur décision et des risques et des conséquences sociales que cela peut avoir (chômage, rejet, déchéance ...). Cette mise ne garde est malheureusement toujours d'actualité en 1995 et le monde scientifique et les psychiatres ne sont pas là pour tenter de faire sortir les transsexuels du ghetto.

     Souvent le profil des personnes intolérantes ou fort réservées est plutôt du type :

      1) septique. Souvent septiques acharnés, doutant de l'existence de la dysphorie de genre, la non concordance entre le genre (sexe psychique) et le sexe morphologique (qu'est-ce que c'est que cette calembredaine et invention ...). Cherchant toujours, sans se décourager la faille psychologique étant à l'origine du mal. Pour eux cette invention de H. Benjamin et de R.J. Stoller n'est qu'une façon de légitimer le "fantasme" du transsexuel et par ce fait, l'empêcher de façon salutaire de se remettre en cause.


      Pour ces dernières les transsexuels sont des personnes :

      - hypocondriaques (qui s'écoutent beaucoup),

      - qui se pose en martyrs et victimes de la société et de ses préjugés.

      - angéliques, n'ayant que de très faibles désirs sexuels (se moquant du résultat mécanique proprement dit du sexe reconstruit) ou ayant une totale méconnaissance de ce qu'est la sexualité (ne se rendant pas compte du côté irréparable et irréversible des opérations de conversion sexuelle qui vont être commis).

      - résolvant de façon psychotique leur problèmes, ou choisissant orgueilleusement la voie d'une opposition à la société (ou d'une transgression), évitant à avoir à pencher sur leurs blessures intérieures, souvent douloureuses pour l'amour propre, souvent difficiles à affronter sans un certain courage (¹).

      - ayant la conviction "passionnée" voire générée par autosuggestion (fanatique, voire non honnête, même si cette malhonnêteté n'est pas consciente) d'une "erreur de la nature à corriger", dont ils veulent faire partager leur point de vue à tout prix, à qui veut bien l'entendre (ce sont éventuellement des brillants schizophrènes redoutables dans leur force de conviction).

      - voire perverses, psychotiques, délirantes, schizophréniques, narcissiques, débiles, morbides, mythomanes, exhibitionnistes (provocatrices) etc...

      - ne se remettant pas en cause, vivant dans une conviction et illusion aveuglante, tranquille, sans possibilité ou capacité d'avoir un minimum d'esprit critique envers eux même.

      2) présupposant souvent l'hypothèse de la perversion ou de la déviance.

      3) totalement ou volontairement ignorante de la réalité transsexuelle et de leur vécu. En général, leur seule expérience du phénomène et leur opinion se fondent, dans le cadre de leur cabinet, lors de quelques entretiens de 2 à 3 heures, avec 2 ou 3 transsexuels, dans toute leur existence, dans une relation de méfiance réciproque (à moins que la personne soit très naïve), sans que rien de positif ne se dégage (Ces praticiens pensent peut-être que les transsexuels, pourtant, en général, connus comme des personnes assez ou très méfiantes et souvent ayant une sensibilité ou susceptibilité à fleur de peau, voire une mentalité de "persécutée", vont se confier comme cela, en quelques séances, malgré les préjugés ambiants et ceux du médecins, qu'ils devinent et sentent, en général, très vite).

 

            Ces psychiatres ne se rendent pas compte que si le transsexuel est sur le point ou en train de passer à l'acte ou exprime sa demande, c'est que la personne à le plus souvent déjà eu un certain nombre de problèmes et des blessures. Il est déjà très mal intérieurement à ce moment (au moment de sa demande).

            L'auteur ne pense pas, il n'y a pas le plus souvent, chez les transsexuels, un désir royal, souverain, serein, calme et sans questionnement, d'aller vers le changement de sexe depuis l'enfance, sans qu'il y ait jamais eu, au départ, de causes conflictuelles ou des blessures, à l'origine de ce désir. L'auteur pense qu'il y a plutôt accumulation de problèmes graves, donnant, à la longue, alors au patient, la conviction d'être dans une impasse, et le poussant peut-être, pour certains, vers le changement de sexe. Le patient a toujours une histoire personnelle (plus ou moins complexe).

            L'auteur pense que c'est la peur qu'on ne lui accorde pas le changement de sexe et de changement d'état civil, s'il est trop transparent (cela s'est souvent vérifié) qui explique la langue de bois actuelle du transsexuel, rencontrée souvent dans le cabinet du psychiatre.

            Certains psychiatres déplorent que le candidat transsexuel ait mis le corps médical devant le fait accompli. Mais le transsexuel n'est pas dupe et il sait qu'on _ le corps médical en France _ lui mettra tous les bâtons dans les roues pour l'empêcher d'accomplir son désir. Il y a donc aussi souvent un immense jeu de dupe réciproque malsain entre le médecin et son patient transsexuel.

            Sinon une attitude sévère, très critique, condescendante envers la démarche, la personne et l’attitude du transsexuel, empêchera le médecin de découvrir, des données qui auraient pu être importantes, telles que ses tentatives sincères passées, pour se viriliser, n'ayant débouchées que sur des échecs jusqu'à maintenant _ telles:  devancer l’appel sous les drapeaux,  faire un métier viril (camionneur...), faire de la moto, se muscler, porter la barbe, avoir un gros blouson de cuir, avoir le crâne rasé (s'habiller comme un Hell Angel) ... _, prouvant au minimum que la personne avant d’être convaincu de changer de sexe a au moins tenté quelque chose avant. La plupart ne reste pas à rien faire et fait un bon nombre d’essais plus ou rationnels pour résoudre le problème avant de tenter autre chose.

 

(¹) bien dans que dans ce dernier domaine, l'auteur nuance quand même son jugement et pense qu'une accumulation de blessures intérieures, alliée à l'impression qu'il est impossible de résoudre le problème, peut précipiter la démarche de changement de sexe (commentaire ne préjugeant pas non plus de l'origine du problème).

            Il peut y avoir aussi dans certains cas rejet "fanatique" inconsciente dans l'esprit de l'enfant transsexuel, d'un sexe, avec idéalisation opposé de l'autre, éventuellement conditionné indirectement par l'action, l'image, la personnalité, la moralité... d'un des parents, opposées à celles de l'autre. Et alors "il n'y a alors que le féminin qui est bien" etc....

            Ce qui ne veut pas dire aussi que certaines personnes ne falsifient ou n’omettent quelques aspects de biographie pour obtenir plus vite leur changement d’état civil. Et que d'autres n'aiment pas vivre dans un relatif mensonge, narcissiquement valorisant.

            Il se peut peut-être qu'il existe aussi des personnes "gâtés", auxquelles l'éducation n'a donné aucun garde-fou et qui n'en font à leur tête, et qui ne veulent pas reconnaître en même temps, leur "fragilité".


            En croyant être dissuasif, en étant volontairement blessant, ou en se s'apercevant pas de ses préjugés _ en leur disant par exemples tout de go "vous êtes délirant (ou vous nagez en plein délire, lubie), chimérique, vous ne serez jamais une femme, vous serez un ersatz de femme, une femme ratée", le psychiatre ne fait que précipiter encore plus la décision et raffermir la résolution du candidat. Ce psychiatre s'en même s'en rendre compte, fera beaucoup de dégât et accentuera l' "infection" de la blessure, s'il y a "infection".. Or la psychiatrie est faite pour soigner, et non pour faire des dégâts. Or la compréhension du médecin peut guérir beaucoup de blessure du patient.

            Il n'y a le plus souvent aucune appréhension suffisamment rationnelle, rigoureuse et en profondeur du problème transsexuel, souvent à cause des propres préjugés du médecin (on préjuge, et on se tourne, très prématurément vers des conclusions, auxquelles on croit, sans même une vérification approfondie de celles-ci et des autres hypothèses, de différents auteurs, sur la transsexualité. La relation est hypocrite, de part et d'autre).

            Donc, selon l'avis de l'auteur, du fait des conditions actuelles d'observation, aucune recherche scientifique de bonne qualité ne peut être menées. (On perturbe la possibilité de mettre en pleine lumière une éventuelle force biologique, par ses propres préjugés et actions même, quand on voulait agir pour la bonne cause).

 

            L'auteur pense au contraire qu'il faut le plus souvent, d'abord en priorité résoudre (ou aider à résoudre) la(les) blessure(s) intérieures du patient. Et donc pour cela une mise en confiance du patient et de la patience sont nécessaire. Dans ce domaine, il n'est pas inutile de rappeler que le thérapeute marche sur des œufs (les transsexuels étant souvent des personnes blessées voire pour certaines très "susceptibles" et qui souvent ne manquent pas de personnalité, ni d'intelligence). Il doit faire preuve de compréhension face aux blessures, et tenter progressivement que le patient en parle petit à petit. Il faut donc au contraire rassurer en disant que la revendication sera très honnêtement prise en compte, mais qu'une psychothérapie plus ou moins longue doit la précéder pour éviter rigoureusement que l'on puisse commettre la moindre erreur et pour déterminer si la satisfaction de la revendication constitue la moins mauvaise de solutions. Mais on ne doit jamais chercher à tromper le patient. On doit montrer que l'on essaye toujours de considérer honnêtement le problème et sa solution. On se doit d'être honnête. Et on doit montrer que l'on élimine au départ aucune solution thérapeutique a priori, si nécessaire, y compris la solution chirurgicale, même si cette dernière répugne au médecin.

            Il "faudrait" ensuite aussi pousser le patient à analyser honnêtement les motivations cachées de sa demande et la reconsidérer (mais trouver une possibilité de la reconsidérer n'est pas évidente, à cause de préjugés de la société : par exemple peu de femmes, il est vrai par exemple, puisse admettre ou respecter un homme biologique impuissant, se travestissant etc... ou puisse admettre qu'il ne peut pas se remettre en cause : "Comment quelqu'un de si intelligent, ne peut-il pas résoudre ses problèmes (sexuels etc...) ? C'est un faible.").

            Le problème est profond, et n’a pas observé souvent, même quand une psychanalyse est réussie et même en cautérisant efficacement progressivement la blessure intérieure, qu'on supprimait facilement le syndrome, comme on ôte un enchantement magique.

            Pour pouvoir soigner, il faudrait que les psychiatres luttent aussi contre les préjugés sociaux et luttent pour que le changement d'état civil soit automatique, s'il a transformation sexuelle. Il y a des souffrances inutiles.

            Seulement en second lieu, quand ces blessures seront surmontées puis assumées (voire sublimées), le patient et le psychiatre pourront alors entreprendre de trouver ensemble de la cause du problème. Par exemple le manque de féminité ou de la masculinité, est-elle causée, par le fait qu'elle a été écornée, blessée et annihilée, qu'elle n'a pas pu se développer, du fait de l'éducation (d'un dysfonctionnement familial etc.…), ou bien est-elle liée à une force biologique. Par exemple :

1)         empreinte mentale de la mère ou du père trop forte, dans la première année située après la naissance _ due à une relation fusionnelle ?... On sait qu'il est très difficile, pour un bébé, de changer réellement de mère, et donc on pourrait admettre que ce phénomène pourrait se produire au niveau d'une empreinte mentale de féminité enregistrée en soit (²).

2)         fragilité psychologique due à un manque affectif important et un fort désir de protection, avec un violent sentiment d'abandon, ne pouvant être résolu qu'en adoptant le rôle féminin (sentiment peut-être résultant d'un raisonnement intuitif inconscient avec cristallisation sur cette idée, remontant loin au stade du nourrisson (?)).

3)         force cérébrale biologique : inversion du psychisme cérébral (on sait que le cerveau est sexué) ...

 

            L’auteur de cet article pense, pour sa part, que le transsexualisme vrai existe. On sait que l'on peut créer une sexualisation inversée du cerveau chez les animaux (on provoque des comportements sexuels inversés). Mais, même si ce phénomène est sûrement rare, pourquoi ne pas admettre sa possible existence dans la nature ?

 

(²) dans ce cas si cette relation fusionnelle existe, l'auteur pense que la sensation d'être de l'autre sexe peut être réelle (et non illusoire). Et ce désir honnête dans son essence, serait alors non critiquable et le désir de changement de sexe peut être, dans ce cas, tout à fait légitime et respectable.


            Pourquoi ne pas admettre que certains hommes biologiques ne peuvent se concevoir que conquis(e)s amoureusement, pénétré(e)s sexuellement comme une femme (par le fait peut-être d'une force biologique inversée (³)), ayant spontanément le goût de la parure (surtout si ce comportement spontané a été renforcé par une éducation non "conformiste" _ libérale, "inversée" (invertie) (ª) etc.…).

 

            La personne transsexuelle vraie a toujours peur d’être prise pour malade mental et tente souvent se bat contre cette image de malade mental, qui lui colle à la peau et cherchant à être reconnue comme saine d’esprit. Mais il suffit qu’on lui fasse sentir, ne serait qu’un seul instant, qu’on a des doutes sur sa santé mentale, pour qu’elle replonge et doute, perd de nouveau confiance en elle-même, vivant dans la crainte d'être prise pour malade (alors qu'elle ne se sent pas naturellement comme telle). Alors par moment, n'en pouvant plus, elle se croit que c'est les autres qui ont raison, et que finalement elle est bien malade mentale. Mais comme elle n'arrive pas à résoudre son problème, sa blessure se recrée, puis se rouvre à chaque occasion, s'irrite et ne cesse, plus et s’accroît encore, jusqu'à l'éventuel suicide.

Cette personne peut ensuite, face à cette blessure, adopter plusieurs systèmes de défenses :

1)         ignorer son problème, le refouler, l’intérioriser, vivre dans un état psychologique “blanc” dénué de toute émotions : rester à chaque instant, très scientifique, neutre, froide, dans un self contrôle excessif permanent), ou vivre comme dans une sorte de brouillard jusqu'à la fin de sa vie, ou s'oublier (et oublier ses problèmes) en se dévouant aux autres...

2)         écraser sa personnalité profonde, dès qu'elle ressort, à chaque instant.

3)         refuser l’inavouable, l’inacceptable (car inavouable dans son entourage et souvent on préfère être bien vu de ce dernier et donc se conformer à ses règle même non écrites) et sombrer dans une sorte psychose faite d'angoisse et de rejet violent de tout ce qui pourrait rappeler son problème (avec rejet concomitant des transsexuels et des homosexuels).

4)         vivre en se cachant en permanence, avec la crainte permanente que l’on découvre son état (ce qui n’est pas une vie très saine et agréable). Ce qui conduit sûrement à une vie paranoïaque voire irrespirable. On sortira les griffes, attaquera a priori, dès que l'on sent ou croit que son état civil a été dévoilé, ou dès que quelqu’un (même ami) a dévoilé son état transsexuel, sans aucune mauvaise intention, devant un témoin, sans même avoir conscience qu'on risque d'être pris pour ce que l'on craint le plus c'est à dire "malade mental".

            Quelle que soit la voie choisie, on peut pronostiquer que la vie du transsexuel est de toute façon a priori à l’avance gâchée. Il n’y a pas d’issue actuelle en France, pour une vie épanouie, pour qu’il puisse s’assumer tel qu’il se sent, sans problèmes. Car il n'y a rien de plus dur pour une personne que de souffrir durablement sans jamais être pris au sérieux, avec respect (que cela par la loi, les médecins, la société...).

 

(³) On sait qu'il n'y a que peu de choses innées chez l'homme (et beaucoup d'acquis), mais l'on sait aussi qu'il y une part d'innée dans la sexualité (pulsion etc.…). On sait que le psychisme sexuel, il y une part d'éducation conforme à un modèle, mais on découvre depuis peu qu'il y a aussi une composante biologique. Sinon une question intéressant serait de savoir d'où vient ce désir de l'homme d'aller dans le sens de vouloir pénétrer la femme.  Est-ce une action réflexe, quelque chose d'instinctif, guidé par la biologie ? Est-ce la conjonction de l'action de la pulsion sexuelle, de l'arc réflexe de l'érection et le résultat du hasard dans les jeux sexuel (on découvre par hasard que le pénis pénètre le vagin et que cela provoque la jouissance maximum) ? Et d'où vient le comportement du mâle, le poussant à aller dans le sens "attaquant" vers les femmes ? Est-ce liée à l'éducation, le fait de prendre inconsciemment exemple sur les aînés ?

(ª) dans le cas d’une éducation en permanence inversée, construisant une personnalité profondément féminine, l'auteur pensent que l'on a aucun droit de vouloir commettre un viol de cette personnalité (on doit la respecter).


Problèmes rencontrés dans la démarche "scientifique" actuelle des psychiatres

 

1.   Souvent ils préjugent de la conclusion : "de toute manière ce ne sont des personnes perturbées, psychotiques etc... Il n'y a pas à chercher loin. Il y a des investigations inutiles". Il a des scepticismes forcenés, a priori, qui se rapproche du fanatisme, mettant en fait en lumière, les problèmes personnels de certains psychiatres qu'ils ne veulent ou peuvent affronter (on a alors besoin alors d'un bouc émissaire, d'une "pseudo cause" alibi, pour éviter de se remettre en cause et pour se donner une fausse image de personne agissant pour la "Morale").

      Il a une profonde différence entre un scepticisme positif, qui reste ouvert (qui est en fait dans la droite ligne du scepticisme cartésien) et un scepticisme négatif _ comme celui des a priori sceptiques qui ne veulent pas voir. Il y a une limite au-delà de laquelle les critères de rasoir d'Orkham ne peuvent plus s'appliquer, ou le sain esprit critique devient enfermement.

2.   la psychiatrie n'est pas une science exacte et pourtant il y a une certaine suffisance dans l'assurance de certains psychiatres : "Nous avons dix ans d'étude et beaucoup d'années de pratique, ce n'est pas ce petit <<ignorant>> qui va nous apprendre notre métier. Nous savons mieux que quiconque ce qu'il en est". On se demande s'il n'y a pas une certaine paresse intellectuelle refusant l'effort de la rigueur extrême que demande l'exigence de la Vérité et de l'Honnêteté Scientifiques. Celles-ci obligeant au contraire à des investigations poussées ne s'en tenant pas aux apparences. L'expérience accumulée peut aider, mais ne suffit pas, dans certains domaines aux interactions complexes.

3.   On confond souvent les causes avec les effets. Bien sûr que souvent les transsexuels, sont des personnes perturbées, blessées, pouvant mal réagir. Mais pourquoi cette attitude ? Il a sûrement une cause, un problème réel caché derrière cette blessure. Au minimum il faut chercher ce qui a causé cette blessure. On se focalise voire s'aveugle sur ces blessures, et sur la réaction "narcissique", mais en voulant ignorer jusqu'à son origine.

      Les blessures sont les épiphénomènes de causes, et c'est surtout ces derniers qui doit être retrouvée (éducation parentale castratrice, inversée, sentiment d'abandon persistant, ou force biologique ? ...).

4.   Il a une volonté de "faire science" de la psychanalyse et de la psychiatrie actuelles. Une science qui cherche la rigueur doit créer un vocabulaire aussi rigoureux que possible, intelligible, qui colle aussi près que possible à la réalité des faits. Or on emploie des termes comme "le Ça", le "Complexe d'Œdipe", le "transfert" etc.… aux connotations très flous. S'il faut, on doit préciser la notion (si elle n'est pas assez claire) et éviter les mots qui peuvent prêter à plusieurs interprétations ou à confusion comme "transfert", qu'on devrait remplacer par "le sentiment amoureux, et de dépendance qui se développe chez le patient envers son analyste (dès qu'une victoire de l'analyste débloque un problème apportant un mieux-être)". Autant des termes comme "empreinte mentale (emprinting)", névroses ou psychoses recoupent et recouvrent des notions ou entités aussi rigoureuses qu'elles peuvent l'être, autant des termes comme le "Ça" ne recouvre aucune entité précise et peut-être interprété de différences façons. Il suffit pour s'en convaincre de voir la variété et la disparité de définitions pour un même terme psychologue d'un dictionnaire de psychologie, de psychanalyse ou de psychiatrie à l'autre. Souvent une démarche inconsciente de l'esprit humain, pour cacher son ignorance, est d'employer des termes savants, comme le faisaient les médecins scolastiques, incompréhensibles du grand public. Ces termes frappent le public et valorise son ego. La psychanalyse ressemble à ces raisonnements circulaires, compris d'un petit nombre, sur lesquels les personnes extérieures n'ont aucune prise, renforçant perpétuellement leur auteur dans l'impression d'avoir raison.

      Certains praticiens croient aussi, par un langue obscur (style lacanien, hexagonal...) qu'il ne peut pas être compris par le transsexuel, quand il sait que certains de leurs avis ne feront pas plaisir aux transsexuels et sont sur eux négatifs. C'est en fait une protection illusoire, car un bon nombre de transsexuels sont médecins, certains suivent des cours de sexologie, de psychologie. Beaucoup ont un bon bagage intellectuel.

 

[1] La volonté de faire science : la psychanalyse. Isabelle Stenger. 1995, Ed. « Les empêcheurs de penser en rond ».


Explications des abréviations employées dans ce chapitre

 

     La seconde colonne "A" pour "auteur", indique l'état (profession, ...) de la personne qui a émis ce jugement :

     

Abrév

Responsabilité, Rôle, Profession ou état

 

M

personne du corps médical (hors psychiatrie et psychologues)

 

P

psychiatre, psychologue, psychanalyste

 

J

juge, procureur et avocat général, juriste, professeur de droit

 

A

avocat

 

T

transsexuels, travestis apportant son témoignage

 

E

écrivain, journaliste, presse.

 

 

Note : les phrases soulignées, ci-après, le sont par l'auteur de cet article, pour leur mise en lumière.

 

2.   opinions et jugements généraux

 

     Ce qui est regrettable c'est quand tous les psychologues vont dans le même sens, on pense qu'ils disent la vérité. Toutes les rapports qu'on les psychiatres avec leurs patients sont souvent froids, distants et informels. Les préjugés dans ce domaine sont terribles. Les rapports infériorisants (de dominant à dominé) sont faussés, par cette relation souvent peu amicales, peu compatissante et culpabilisante, qui empêche une conversation détendue, propice à la franchise, aux confidences. Une personne qui continuellement culpabilisée ne peut apparaître normale, même si elle l'est. Les jugements sont d'autant plus catégoriques que règne l'ignorance, que le transsexuel devant cette attitude peu engageante et encourageante refuse de se confier. Combien de praticiens ont vécus plus d’un an avec des transsexuels, sans rapports distants, et ont parmi leurs intimes dans amis transsexuels ?

     L'important problème, c'est face à ce déluge de bêtises et de contre-vérités scientifiques, il est difficile, même pour une personne ouverte et compréhensive, d'avoir une attitude exempte de préjugés, qui puisse juger les transsexuels comme de personnes sans failles morales ou psychologiques. L'image du transsexuel qu'il en a, de personnes qui donne toutes les garanties de sérieux (puisque médecins "scientifique") sera toujours qu'on le veuille ou non dévalorisée.

 

Date

Lieu

Au

Opinion, petite phrase

Auteur/ Source

Commentaire

19°

Siècle

Livre

MP

Insanité morale

folie sans délire (délire partiel)

folie lucide

Des maladies mentales...., T1., p.524, 1838, Ed. J.B. Baillière, de Esquirol E.;

"De la folie...", 1840, Ed. J.B. Baillière, T.2,P.700, Marc

 

1930

Livre

P

La prophylaxie ne saurait guère être de quelque efficacité que dans la jeunesse, alors que se montre les indices d'une telle déviation mentale. Mais avec les données de pudibonderie qui cristallisent les parents en formules archaïques, il ne faut guère espérer arriver à temps.

"Un cas d'homosexualité féminine", Ann. méd. psychol., 1930, II, 1, 37-41, de Chavigny P.

Réalisme sur la difficulté connue de changer une personne ayant ce syndrome et sur la non coopération du patient et de la société, dans le traitement.

?

 

Le transsexualisme est le paradigme de la décadence occidentale

Page 7, "L'intégration des transsexuels", T.1., projet Ornicar

L'exemple idéal de la décadence occidentale pour les fascistes

23/5/56

M

Titre d'un article "Le désir de changer de sexe, forme épidémique d'un mal ancien"

Pr. Jean Vague, Presse Médicale, 1956, 64, 41, 949-951

Quand on connaît la susceptibilité des TS

1956

Revue

M

... une psychothérapie précoce pourrait délivrer ces sujets de la redoutable anomalie qu'est l'inversion

L'inversion psycho-sexuelle avec travestissement chez l'homme, Sem. hôp. Paris,1966, 32, 50-51, 2667-2673, Dorey R.

Souvent ce mot de redoutable est réapparu dans la littérature

1956

P

... le cas des transsexuels est paradoxal : la névrose et la perversion dans une large mesure apparaissent comme des mécanismes qui permettent de lutter contre une angoisse de castration ; or nos sujets demande cette castration

Alby, thèse de doctorat

cité p.98 in "Le transsexualisme" étude nosographique et médico-légale, Dir. J. Breton. Pensée confuse ?

1957 ?

Revue médicale

M?

Les progrès médicaux et chirurgicaux sont tels que de nos jours que nos sens peuvent être abusés mais notre conscience médicale, humaine et sociale doit éviter les aberrations fallacieuses de notre époque pervertie

R. Troque, "Liberté de changement de sexe", Presse Médicale, 1957 ?

 

21/3/62

Journal

E

Ce mariage est un scandale (titre).

Ici Paris Hebdo du 21 au 27/3/62

Suite au mariage en blanc dans une église de Montmartre du transsexuel, vedette de cabaret Coccinelle.

21/3/

1962

Journal

E

Ce manque de tact et de pudeur a choqué tous ceux qui pour la cérémonie de mariage représente encore quelque chose de sacré.

Robert Justice, France-Dimanche, 22 au 28/3/62

Idem au sujet du mariage de Coccinelle

1963

M

... le rôle discutable de certains médias faisant de la publicité [pour de nouvelles techniques chirurgicales] ...

Le transsexuel se présente en "cas" et en victime des préjugés sociaux...

Les mécanismes psychonévrotiques sont certainement importants [qu'ils soient] œdipiens, ... narcissiques [blessure narcissique] ...

Un essai psychothérapeutique, si l'intéressé s'y prête, à la longue, est plus justifié et le seul résultat, du t-il être, qu'un garçon devienne franchement homosexuel, si l'on ne peut obtenir une transformation plus profonde, cela vaudrait mieux que le châtrer.

Une telle psychothérapie devrait être précoce, mais il est souvent difficile de la faire accepter par ces sujets qui tendent plutôt à résoudre "psychotiquement" l'angoisse de leur incertaine et impossible identité sexuelle par la "conviction passionnée" d'une erreur de la nature à corriger.

Vocabulaire de la psychopédagogie et de psychiatrie de l'enfant, Robert Lafon, PUF, 1963 (réédition en 1969).

Difficile de trouver la vérité dans ce domaine

1968

M

Après avoir étudié le transsexuel, je sais moins que jamais ce que veut dire le mot "pervers".

J'ai une prévention contre [les techniques d'aversion] car je crains que la théorie de l'apprentissage soit dévoyée ... que ces formes de traitement ne deviennent des techniques de cruauté entre les mains de gens peu scrupuleux. ... Tout le problème est de savoir ce qui est antisocial et dans quel mesure ce comportement met en danger la société ou ses membres. Quelle quantité de souffrance devrait infliger à un patient pour le rendre conforme. Est-ce qu'un comportement sexuel et ... de genre déviant affaiblissent une société ? Que signifie l'expression « affaiblir une société » ...

Si le traitement marche et si certains patients en font la demande, cela vaut peut-être la peine de souffrir. Nous ne devons pas rejeter un traitement utilisable sur le sur le simple prétexte que ce n'est pas celui que nous préférons pour des raisons théoriques, morales ...

Recherches sur l'identité sexuelle, Robert Stoller, 1968, page 281-282 (Gallimard)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une petite dérive dans ce chapitre pour ce scientifique pourtant fort honnête intellectuellement (dans ce livre en tout cas)

 

1972

Livre

P

Les transsexualistes ... subissent la castration physique afin d'échapper à l'angoisse de castration

J. Mac Dougall, p.92, Scène primitive et scénarios pervers dans sexualité perverse, Payot, Paris

 

1972

M

Ces cas de transsexualisme, d'autre part, n'ont rien du délire systématisé : en dehors de leur conviction profonde d'appartenir au sexe opposé, ces sujets ne développent aucune action, aucune pensée qui pourraient exprimer un trouble psychiatrique. Mieux encore, ils récusent toute composante perverse, et refuse l'expérience homosexuelle. C'est pour ces raisons que nous avions émis l'hypothèse d'une pathogénie hormonale : ce que les examens de laboratoire ont semblé confirmer dans certains cas. Ne peut-on imaginer, qu'en cette période critique néo-natale, l'érotisation du système nerveux se soit faite à contre-courant. Le thérapeute est malheureusement désarmé. Il faudrait, pour guérir le transsexuel, comme l'a entrevu notre patient, "transformer radicalement son cerveau » ; ce qui dépasse nos possibilités thérapeutiques actuelle.

Clé pour la sexologie, Gilbert Tordjman, Seghers, 1972.p.106

Ce docteur est sexologue. Il semble qu'à l'époque on préfèrerait transformer la personnalité d'une personne que d'accéder à sa demande de changement corporel.

Ces laboratoires n'ont pas prouvé que ce mécanisme d'action existait naturellement, mais ceux-ci peuvent par contre le créer artificielle. Ce docteur estime que l'être humain est au départ androgyne et que s'il existe des forces biologiques la frontière entre les sexe n'est pas infranchissable p.111

1973 livre

A

Le travesti se joue la comédie et ne l'ignore pas. Le transsexuel ne joue plus, il vit dans son rêve de schizophrène, n'arrivant plus à le dissocier de la réalité.

 

Il est vrai que la souffrance d'être anonyme intéresse moins la grande presse que les détails croustillants concernant un petit pourcentage d'entre eux.

  2ème partie de R. Gendreau du livre "Lady Boy", de Ph. Dalba et de R. Gendreau, Guy Authier éditeur.

Même une personne bien intentionnée Comme Me R. Gendreau peut tomber dans ce lieu commun.

En effet, il n'y a qu'un très faible pourcentage de transsexuels ou de travestis ayant une attitude provoquante.

1976

M

Cette pathologie ... n'a été que trop grossie par le sensationnalisme médiatique, au sein d'une opinion publique abusée par le prétendu possible "changement de sexe", qu'il s'agisse des billevesées de sophistes (¹) ou de la mutilation lucrative de prostitués du Tiers Monde.

(¹) Une copieuse littérature, et même des revues spécialisées, cultivent à plaisir la différence entre "sexe" et "genre".

... Intoxication hormonale.

 

... Il reste étranger à toute féminité ... même comportementale.

Après l'"opération" certains vivent conjugalement plus ou moins longtemps, avec l'homme abusé ou informé ... _ et alors souvent perturbé lui-même .... _ ou se confinent comme auparavant dans le narcissisme ...

Changement d'état civil : Ce "triomphe" est obtenu sans trop de peine dans les contrées d'usinage transsexuel.

Un certain nombre d'entre eux sont des suicidaires, soit avant l'opération (qu'on leur a "injustement refusé") soit après, devant l'étendue des dégâts irréversibles.

Sexologie, Docteur Gérard Zwang, Masson, version de 1976.

Page 243.

 

 

 

 

 

Sur le traitement hormonal.

p. 224 (parle des TS à vocation féminine).

Ce chirurgien urologue est le président de la société française de pathologie sexuelle.

 

Le scepticisme de ce psychiatrique est poussé jusqu'à un aveuglement hors du commun presque fou et unique en son genre.

 

Pourtant cette différence entre sexe et genre existe et n'est pas le fruit d'une illusion.

 

L'image d'Epinal des TS prostitués se retrouve ici.     

1977

M

[L’histoire de Mario Martino] éliminera certainement de nombreuses idées fausses _ principalement la notion que ces gens "peuvent changer s'ils le veulent" et que la psychothérapie peut les soigner et les "guérir"

Emerge, Mario Martino, 1977, Préface de Harry Benjamin (1981, trad.fr. Edition de Trévise). Emergence: a Transsexual Autobiography, Mario Martino with harriett, New York: A Signet Book 1979.

Harry Benjamin créateur de l'entité nosographique transsexualisme était un grand spécialiste de la question

1977

M

Tous les transsexuels ne survivent pas [à l'opération ...] mais les rescapés sont indestructibles

Autorité médicale inconnue citée dans Emerge, Mario Martino, 1977

 

À rapprocher de "Tous les transsexuels sont condamnés à la chute, ôtez-vous rapidement ces idées de la tête !!!", Dr. psychiatre K. témoignage de 85

1978

MP

Pour les [psychiatres classiques] les homosexuels sont des névrosés, les transsexuels sont délirants (ou psychotiques) ... les délirants doivent être mis hors d'état de nuire, au besoin par la camisole chimique. ... C'est extrêmement grave et cela n'aboutit à rien, ... ils se retrouvent "dans le cirage" mais n'en conservent pas moins leur croyance.

On est persuadé qu'ils trichent.

En ce qui concerne le transsexuel, j'estime qu'il y a une croyance quasi-religieuse [...] des personnes qui vont consciemment au martyr ... c'est la raison pour laquelle [... on] les considère comme des fous. ... Sorte de rite, de "messe" ... marche vers la féminité, ... une dimension religieuse, ... Il y a les chez les transsexuels une dimension d'absolu.

L’opération que les psychiatres considèrent comme un suicide.

Un tel phénomène échappe complètement à la psychiatrie classique qui constitue parfois un véritable terrorisme intellectuel.

[Les TS] courent toujours après leurs fantasmes.

En tout cas la seule attitude possible, sur le plan humain, est celle de la compréhension, de l'assistance et du respect...

On ne les a jamais examinés que sous l'angle négatif et ils ont probablement un élément positif certain.

Dr. ? neuropsychiatre et psychanalyste in "Elles ... les travestis", Colette Pia, Presse de la Cité, 1978

Même quand on se veut tolérant on a quand même du mal à croire au discours des transsexuels.

1979

M

Transpsychose, ... psychose blanche, psychose impossible, ... sujet "suicidant", ... toxicomanes, anorexiques mentaux, ... sujet à des comportement particuliers type Comte de Münchhausen ... ou Asthénique de Fergeol

"En deçà et au-delà de la psychose", Actualité psychiatrique, 1979, 8, p.24, Gorceix A.

Différentes explications possibles de la transsexualité. (États de mythomanies limites, citées dans l'ouvrage du Pr. Breton "transsexualisme, étude nosographique et médico-légale").

7/12/79

E

... La différenciation des sexes, base fondamentale de toute vie et par conséquent aussi de toute organisation des groupes humains, c'est la nature qui l'a fait. C'est le doigt de Dieu qui a chaque instant, fait ce tri, qui crée cette summa divisio, et l'impose aux homme ; [de sorte qu'il est] formellement interdit de fausser par quelque moyen que ce soit le jeu naturel de la différenciation des sexes comme aussi l'interprétation qu'on doit en faire, pour les besoins de l'organisation sociale.

B. Schalscha, Libération n°1812 du 7/12/79

Doit-on accepter de souffrir d'une maladie, sans se battre et/ou la vaincre, parce que "c'est Dieu qui l'a envoyé" (parce que la nature l'a causée). La nature est capable de beaucoup d'erreur congénitale, doit en être victime, souffrir en les accepter ?

3/3/80

E

.. Un transsexuel avait réussi à allaiter. Stupeur et incrédulité. La nouvelle ... provoquait surtout un vague dégoût.

A.D. Le quotidien de Paris, 3/3/80

 

5/3/80

M

Transsexuels : un test séparera les vrais transsexuels des faux

....

Les tests de Goldberg, complétés par la méthode de Wachtel, permettent de catégoriser les sujets [Antigène] H-Y positifs, _ les homes normaux _ et les sujets H-Y négatifs _ les femmes normales.

...

Les conséquences de cette découverte sont considérables, puisqu'on pourrait alors légitimer le recours à la chirurgie et la modification de l'état civil selon des critères indéniables.

...

Transsexuels : un test séparera les vrais transsexuels des faux,

par le Dr. Gérard Zwang, Quotidien du médecin, 5/3/80

La déclaration très affirmative de ce docteur s'était révélée erronée.

La piste de l'antigène H-Y (voir glossaire) découverte par l'équipe du Pr. Wolf Eicher, de Munich, s'est révélée une fausse piste.

 

Si non pourquoi à tout prix vouloir séparer des bons des mauvais transsexuels (cette discrimination ne risquerait-elle pas d'avoir des effets pervers comme dans le cas de l'eugénisme).

 

1980 ?

?

M

Il faut bien reconnaître que, médicalement, et tout particulièrement du point de vue psychiatrique, elle est illogique. Si on admet [...] que prétendre être du sexe différent de celui dont on est naturellement porteur, est morbide, façonner chirurgicalement au sujet qui parle ainsi, un corps qui réponde en apparence à l'idée qu'il s'en fait ne peut que le confirmer dans son erreur. Il y a donc l'inverse d'une thérapie.

J. Cl. Dubois, J.E. Marcel

Faut-il un traitement logique inefficace ou un "illogique" efficace ?

Ce genre de propos se base sur l'opinion, sans preuve, de la nature psychotique ou perverse du transsexuel

1/3/80

M

Le courageux jugement du tribunal de St. Etienne affirme que le transsexualisme n'est pas un caprice ... [reconnaissant que le sexe psychique puisse primer sur le sexe biologique].

Je me suis attaché à tous les transsexuels qui me font confiance, leur situation pathétique m'a toujours profondément et affectueusement touché. J'ai donc applaudi des mains au jugement de St. Etienne.

Transsexuels : mon dossier personnel, Pr. Gilbert-Dreyfus, Quotidien des médecins, 18/3/80

Membre de l'académie de médecine. Le progrès du jugement de St. Etienne consiste à tenir compte du sexe réel psychique.

27/3/80

M

Pour le Dr. Scherrer le transsexualisme est un délire partiel, au même titre que l'érotomanie ou l'anorexie mentale. ... malgré la réalité de leur morphologie... ils présentent une revendication abusive de "rectification" chirurgicale.

Il est difficile et combien douloureux de résister à l'énorme chantage à la mutilation ou au suicide du transsexuel ; mais c'est le rôle du psychiatre.

..

... si le secret [du fait que la mère d'un enfant adopté est transsexuelle] est divulgué, l'enfant ne sera-t-il pas senti comme objet persécuteur, révélateur de la vérité anatomique de la mère ? ... En conclusion tous les participants étaient contre l'adoption chez les transsexuels.

Dr.  Scherrer in "La réunion de la société médico-psychologique, TRANSSEXUALISME, les psychiatres veulent être entendus

 

24/4/80

M

Le gouvernement belge plaide que rien ne l'oblige [selon la convention des droits de l'homme] à reconnaître un changement de sexe qui peut s'avérer "artificiel et imparfait"

Le changement de sexe en question, Quotidien de Paris, 24/4/80

Langue de bois

1981

M

La société pourtant "à l'origine du transsexualisme" est choquée d'une telle démarche

Janice Raymond, L'empire transsexuel, 1981

Le Dr. Raymond veut dire par là que la société oblige à entrer dans le moule d'un stéréotype sexuel bipolaire, conformiste.

17/4/82

M

[Les transsexuels] relevaient du musée Dupuytren. ...

C'est une légèreté de se marier quand on n'est pas sûr de son identité sexuelle car les enfants en souffriraient. ...

La normalité c'est ce qui rend les hommes heureux.

Déclaration du Dr. G. Zwang, à Europe 1, lors de l'émission : "radio libre aux transsexuels californiens"

rapportée dans

Libération, 17/4/82

Comme si le monde pouvait se réduire à ce qui normal ou anormal.

Est-ce le conformisme ou la normalité qui est le bonheur ? La nature est-elle conformiste ? Où est l'originalité des êtres ?

Vision réductionniste des choses.

29/6/82

M

Etat marginal que pathologique

Pr. Gilbert-Dreyfus, p.20 Intégration des transsexuels, T.1., projet Ornicar

 

1/7/82

M

IL faut différencier les transsexuels des intersexuels, ... des travestis, des homosexuels, et aussi des psychotiques ou "d'une catégorie de débiles qui veulent changer de sexe pour s'adonner à une prostitution aujourd'hui en pleine efflorescence".

Le phénomène de la transsexualité reste trop marginal quantitativement pour faire l'objet d'une loi : ce serait lui donner trop d'importance et au contraire pourrait susciter de nouvelles vocations injustifiées de la part de déviants.

René Kuss, 1/7/82 in ?

Toujours le préjugé qu'il y a des travestis qui change de sexe pour des raisons vénales.

 

 

Et les vocations de changement pour des raisons philosophiques.

1984

Livre

M

... la seule démarche médicale acceptable est d'essayer de leur venir en aide même si, et c'est le cas, les possibilités actuelles sont peu satisfaisantes, imparfaites, voire profondément choquante

P. Banzet, J.M. Servant et P. Nahon, In "Le transsexualisme, étude médico-légale", sous la direction de. O. Diamant-Berger, Paris, Masson, 1984

Actes de la réunion s'étant tenue au Palais du Luxembourg le 17/6/83

La mutilation étant profondément choquante

1984

Interview d'un journal

J

Les amants des transsexuelles sont souvent des personnes "angéliques"

Mme Rubellin-Devichi, directeur du centre de droit de la famille (CNRS, ERA 579), professeur de droit à l'université de Lyon 3

 

1984

?

M

Il y a un certain angélisme du transsexuel vrai qui finalement se moque en réalité du résultat mécanique proprement dit...

De toute manière, le partenaire [du transsexuel] est homosexuel.

...

Le partenaire antérieur [à la transformation], par définition n'était pas à mon avis un homme normal. Il était à mon avis, au minimum pédophile, c'était je pense un homosexuel. ...

Professeur Vague. P. 94-95 et 99, in "Le transsexualisme, Droit et éthique médicale", vol1, sous la direction de Dr. Odile Diamant-Berger, N°127, Masson, 1984

Propos malheureux et malheureusement honnête, reflétant l'horreur, le rejet social courant (exemple très courant de transphobie).

1984

?

M

Quel est l'homme normal qui voudrait tout de même partager une soirée avec un transsexuel féminin totalement transformé et qui trouverait une véritable satisfaction ? Quelle est la femme normale qui accepterait, qui trouverait agréable de participer à la vie intime d'une femme virilisée ? Non, il y a la satisfaction du transsexuel lui-même, généralement obtenu sur le plan de la conscience sexuelle, beaucoup moins sur celui de l'activité sexuelle, et il y a la satisfaction de son conjoint, qui se solde habituellement sur un échec.

...

... le sujet qui est y choisi par le transsexuel, n'est jamais un être normal. Pour accepter de faire l'amour avec un transsexuel, ce n'est tout de même pas tout à fait normal.

Professeur Vague, p. 71, in "Le transsexualisme, Droit et éthique médicale", vol1, sous la direction de. Dr. Odile Diamant-Berger, N°127, Masson, 1984

(Cité aussi dans "Les transsexuel(le)s" de Jeanne Lagier et Jane Hervé, Jacques Bertouin, 1990, page 111 ?)

 

 

p. 99

(Ces déclarations sont parmi celles les plus blessantes connues pour les transsexuel(le)s)

A-t-on besoin d'être normal pour aimer ? Qu'est qu'un amour dans les normes ? Qui peut ne juger sinon les êtres intimement concernés ?

Personnellement l'auteur pense que l'on peut trouver des conjoints de transsexuels qui ne sont ni angéliques, ni charitables, ni bisexuels ou homosexuels, mais qui savent reconnaître la véritable femme ou le véritable homme et distinguer les véritables qualités d'une personne derrière les apparences

1984 Livre

M

Une loi sûrement pas ! ... elle risque de multiplier par un coefficient incroyable le nombre de faux transsexuels ... 1 pour 1000 000 mais pensez aux 100 000 autres qui risquent en raison d'un coefficient intellectuel un peu défaillant ... en raison de circonstances sociales défavorables, d'être entraîné dans un faux transsexualisme ... N'oublions pas le contexte familial, la dislocation actuelle de la famille, le laxisme général, la puissance des mass-média, la puissance économique, un véritable néo-esclavage qui sévit à l'heure actuelle à travers les continents pour exploiter ces malheureux.

[Face à] Tout cela, ... nous devons nous y opposer, nous y opposer avec énergie. Par conséquent, 6 mois ? 1 an ? j'ai demandé 3 ans. Il faut davantage  peut-être encore. ... Il ne faut pas créer [d'autre misères].

Situation nosographique du transsexualisme pour l'endocrinologue, perspectives pratiques, Pr. Jean Vagues, p.72, in "Le transsexualisme, Droit et éthique médicale", vol1, sous la direction de. Dr. Odile Diamant-Berger, N°127, Masson, 1984

Excessif.

 

L'absence de loin n'est pas une bonne réponse au problème posé (voir réponse canadienne au sujet, plus intelligente).

1984 Livre

M

Il a un certain angélisme du transsexuel vrai qui finalement se moque du résultat mécanique...

Pr. Vague, ouvrage idem, page 94

Angélisme du transsexuel ou du partenaire, tarte à la crème de la littérature

1984 Livre

M

.. Le sujet qui est choisi par le transsexuel, n'est jamais un être normal. Pour accepter de faire l'amour avec un transsexuel, ce n'est tout de même pas tout à fait normal.

Pr. Vague, ouvrage idem, page 99

 

1984 Livre

M

Je voudrais souligner quand même qu'il y a une composante exhibitionniste, notamment chez les transsexuels masculins vers le sexe féminin. Car déjà on trouve 20% de professions dites artistiques dans les statistiques de Philibert.  ... Ils sont assez instables du point de vue professionnel.

Pr. Denicker, ouvrage idem, page 100

S'est-il posé la véritable cause de cet état de fait ?

1984 Livre

M

... Le droit offre au conjoint ou à l'amant dans l'ignorance (cette ignorance s'expliquant par un angélisme assez fréquent chez le partenaire du transsexuel, comme chez le transsexuel lui-même) un arsenal suffisant pour se libérer d'une union dont il ne veut plus ...

Mme Jacqueline Rubellin-Devichi, Pr. à Faculté de droit, Lyon 3, 40 quai Gailleton, 69002 Lyon,

idem page 20

 

13/11/

1984

M

Il faut que "la passion ne l'emporte pas sur la sagesse et que le transsexualisme ne soit pas une médecine du désir".

 

[L'opération] ... est effectuée dans un service public, afin d'éviter toute idée commerciale.

Pr. Louis René, président de la section d'éthique du conseil de l'ordre, Le quotidien du médecin, 13/11/84

La médecine de traitement des transsexuels ne doit pas servir à satisfaire certains désirs sexuels (i.e. pervers). Je crois qu'on fantasme beaucoup là-dessus.

13/11/

1984

J

Une convergence s'est faite entre médecins et juristes pour une "autolimitation salutaire du législateur"

Mme Rubellin-Devichi, idem

 

1986

M

C'est une affection mentale rare relevant de la psychiatrie.

Sylvie Sesé-Léger, Article "Transsexualisme", Encyclopédie Universalis, 1986.

Quand dépénaliserons-nous et cessera-t-on de psychiatriser la transsexualité alors que l'on l'a bien fait pour les homosexuels ?

3/4/87

E

Mais qu'est que ce nouveau snobisme, qu'est-ce que vous avez tous à parler de ce livre ?

L'express, 3/4/87

Au sujet du livre "Le saut de l'ange" de Maud Marin

1989

D

J'aurais préféré que tu meures pendant l'opération

Déclaration de la mère de l'auteur

"Appelez-moi Gina" du Dr. Ginette Noël, Presse de la cité, 1990 ?

30/12/

89

D

L'UDF Emile Kohel a dénoncé "la bénédiction servile des déviances" ainsi que "la surenchère de permissivité"

Libération, 30/7/89, Francesco CERRI

Réaction face à la résolution de l'assemblée du conseil de l'Europe reconnaissant le droit à la mutation des transsexuels

6/6/90

M

L’opération n'est "qu'un pis-aller, comme on pose une prothèse à celui qui a perdu une jambe dans un accident ...". Après l'opération les transsexuels "se sentent mieux, mais sont toujours insatisfaits"

Pr. Louis Gooren, professeur de transsexologie à Amsterdam, Quotidien du médecin

Une autre idée reçu tenace est que le transsexuel est toujours insatisfait après l'opération. On juge toujours suivant ses propres critères. (S’il n'est pas anxieux et hypocondriaque et qu'il est satisfait, alors c'est qu'il s'abuse !!!).

1990

M

Il y a complicité de chirurgien.

Personne anxieuse, dépressive, suicidaire.

Les enfants rompent avec des individus qui leurs font horreurs.

 

Sexologie, Docteur Gérard Zwang, Masson, version de 1990.

Visiblement les transsexuels sont des cas psychiatriques.

Cette dernière phrase est une contre-vérité, beaucoup d'enfants aime leurs parents qu’ils soient TS ou non

1990

M

Les clients [des prostitués transsexuels] sont trompés sur la marchandise...

Le concubinage est fragile...

[Le faut une] psychothérapie de soutien. [Prescrire] des antidépresseur (tranquillisants)...

Prescriptions :

Il faut une répression sévère de la chirurgie opportuniste.

Obligation pour le transsexuel prostitué d'indiquer son état par un insigne, badge, tatouage ...

... impossibilité pour le couple dont l'un au moins des conjoints est transsexuel d'adopter un enfant.

... le fait que la chirurgie (tombant sous le coup ...) doit rester exceptionnel.

Pathologie sexuelle, Zwang Gérard, Maloine, PARIS, 1990

Ce livre a reçu le prix Médicis de Médecine. Que des contrevérités. L'auteur connaît beaucoup de couples fidèles aux liens durables, des personnes TS courageuses résistantes... Pourquoi empêcher des personnes d'être bien dans leur peau (on connaît les "résultat" de cette psychothérapie) ?

Quant à la dernière recommandation du délire et des lubies de ce médecin.

21/11/

90

M

Comme "aucun signe en faveur d'une erreur de la nature ne peut être déterminé" et que les candidats transsexuels sont des adultes opérés ne pouvant être considérés comme des cas "psychocurables", il convient de ne pas les placer "dans une position intenable de monstruosité sociale"... "Mais il ne faut pas favoriser l'épidémie".

Pr. Colombani, l'Union, 21/11/90, Jef. Tombeur

(Revue de l'union des jeunes avocats de Reims)

Toujours cette crainte de la contagion. Depuis 83 cet argument a fait long feux.

Discours assez normatif.

21/11/

90

A

Le critère de perversité est celui auquel les magistrats se réfèrent, s'en remettant en fait au médecin.

Me Alain Guyot, du Barreau de Reims, idem "L'Union"

En fait ils ne s'en remettent pas toujours aux médecins mais à leur propre jugement.

21/11/

90

MT

On devrait "pouvoir choisir si l'on fille ou garçon" comme en Suède où ce choix reste ouvert à la majorité de 18ans.

Dr. Gina Noël, idem l'Union, 21/11/90

 

1993

M

[Dès l'âge de 1 à 2 ans, on observerait des gestes, des comportements, des modulations de voix, une façon d'uriner accroupi, un habillement de petite fille, chez le petit garçon].

R.J. Stoller montre que ces enfants sont dans une symbiose très particulière à leur mère, dans un corps à corps fusionnel pendant de longues années.

La personnalité de ces mères est très caractéristiques : elles comblent le vide qu'elles ressentent par le contact avec le corps de leur enfant, dont elle retire une grande jouissance.

Une forte composante homosexuelle existe, les relations sexuelles et les échanges avec les hommes sont insatisfaisants.

Les pères sont absents et ne cherchent pas à interrompre cette relation fusionnelle.

Cette symbiose mère enfant est particulière, différente des symbioses qui sont dans le registre psychotique avec la "double contrainte" et entrave l'individualisation (voir page 65). L'enfant ne peut se séparer de la féminité maternelle et ne peut accéder à un statut de garçon.

En effet, l'ensemble du corps du garçon est investi par la mère, au détriment de son pénis.

Tout se joue avant la phase phallique et l'angoisse de castration, la conviction de l'enfant d'être une fille sera aconfictuelle.

Pour R.J. Stoller le transsexualisme n'est pas une perversion impliquant un déni de castration, ni une psychose, car la conviction serait illusion et non une construction délirante.

Les conceptions de R.J. Stoller, qui ont fait avancer la clinique du transsexualisme, sont néanmoins critiqués. Ainsi la question de la structure discutée, en particulier ses rapports avec la psychose [1].

Notre expérience des suivis thérapeutiques familiaux nous amène aussi à reconsidérer le transsexualisme comme une expression d'un symptôme, au sein d'un dysfonctionnement familial. Notons en particulier, la fonction d'un enfant sexué de remplacement. Par exemple, dans un cas clinique, la transsexualité d'un garçon s'inscrivait dans un déni du travail de deuil d'une petite fille morte à l’âge de 2 ans et demi.

Il est important de bien repérer la spécificité des transsexuels, d'autant que se pose à l'âge adulte, la question de la reconnaissance juridique avec modification de l'état civil des transsexuels qui permettrait une réharmonisation entre sexe psychique et anatomique.

[1] Sexe de l'âme, sexe du corps, F. Castagnet, Centurion Paris, 1981.

Psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent, Pierre Ferrari, Catherine Epelbaum, Flammarion Médecine, 1993, page 310

Ici on ne peut pas à proprement parler d'opinion. C’est un des rares ouvrages de psychiatrie où l'on essaye de faire preuve d'esprit scientifique et de rigueur. Ici la pensée et l'exposé sont clairs.

 

Ce livre coûte environ 600 FF.

1994

M

[Le transsexuel] a l'assurance tranquille d'être dans la vérité.

S. Daymas, cité dans Psychopathologie de l'adolescent, D. Marcelli et A. Braconnier, Masson, 1994, p. 205

Souvent on ne prend pas au sérieux et on ne croit pas le discours du transsexuel. Ce professeur est dans l'assurance tranquille de la vérité.

1994

M

C'est la dernière défense contre la psychose

Idem, page 205

 

1994

M

C'est dans le cerveau que cela dérape. (Titre)

Titre d'un petit article entrefilet concernant les transsexuels dans la revue "Ça m'intéresse" "Comment devient-on homme ou femme", 01/94

Quand on connaît l'hyper susceptibilité et sensibilités de certains transsexuels

1995

D

- "une greffe sexuelle, c'est contre nature"

- "pour moi, il semble que c'est pire que

  L’homosexualité"

Témoignage personnel

Le 2nd jugement est celui d'un ami très honnête.

1995

D

Il y a un terrorisme intellectuel à vouloir nous faire accepter les minorités sexuelles (sous entendues homosexuels etc.…).

Le père de l'auteur de ce guide

Dernier argument quand tous les autres ont échoués.

N'y va-t-il pas un terrorisme intellectuel à les rejeter.

1995

M

Chez les transsexuels les troubles de la personnalité sont profonds et souvent du registre du délire. [Il y a souvent des] revendications hypocondriaques

Psychiatrie de l'adulte, Th. Lemperière, A. Féline, A. Gutmann, J. Adès, C. Pilate, Ed. Masson, 1995

 

1995

M

[Il y a] inhibition voire annihilation de l'angoisse de castration [à cause d'une] symbiose excessive avec les mères. Il y a souvent carence paternelle. [On assiste à] une castration symbolique (Safouan). [Il a besoin d'aller vers ce que veulent les parents, l'enfant] se conforme au désir des parents pour se faire aimer (C. Chilland).

Adolescence et psychopathologie, D. Marcelli, Braconnier, Masson, 1995, page 192

 

Hiver 1996

J

Bêtes de Foire. ...

... les "drag queens" ... Puant de prétention, ces grotesques mutants se veulent les incarnations du mouvement transgender...

Les dossiers de Minute, Sexe, pouvoir et argent, Hors-Série n°2

Dans cet article, il y a un amalgame entre homosexuels, transsexuels et drag queens ou kings

 

 

 

 

 


3.         opinions relatifs aux changements d'état civil :

 

     On s'aperçoit que les vœux pieux n'ont jamais été concrétisés depuis très longtemps.

     Où l'on voit que ce refus de légiférer, condamne soit :

      - à la mort civile du transsexuel (pour des conceptions surannées, qui dénie toutes réalités concrètes et

        considération pour les galères des transsexuels).

      - soit depuis 92, à la roulette russe des jugements des tribunaux.

      - à l'appauvrissement et à la prostitution éventuelle, suite aux frais d'experts et d'avocat, pour le jugement.

 

Date Lieu

A

Opinion, petite phrase

Auteur/ Source

Commentaire

1956 ?

 

 

 

 

J

Le chirurgien se permettant en France d'opérer serait passible des rigueurs de l'article 316 du code pénal qui punit de réclusion à perpétuité le crime de castration.

Avocat général Raymond Lindon in "Aspect juridique du transsexualisme"...

 

Menace des foudres de la justice les médecins, même ceux qui voudrait aider pour des raisons thérapeutiques.

16/12/

75

A

[Il faut recommander un refus de changement d'état civil] "si les modifications corporelles qu'il présentent sont artificielles et ont eu pour effet de dénaturer le sexe normal primitif d'un individu"

Avocat général Raymond Lindon, Note additive aux arrêt de la cour de cassation du 16/12/75.

 

1978

T

Je suis quand même obligée de tricher constamment et de prendre des précautions ; j'aimerais pouvoir changer officiellement mon état civil, c'est à dire non seulement ce qui concerne les prénoms, mais encore le sexe

De ... dans "Elles ... les Travestis", de Colette Pia, 1978

On voit ici un léger aperçu des problèmes que pose l'interdiction de changement d'état civil.

1978

M

... Situation d'autant plus tragique que la législation ignore la spécificité de leurs problèmes. Comment vivre, travailler, sans carte d'identité conforme à leur situation nouvelle, sans carte de travail ? Le droit au travail est lié au changement d'état civil. Nul ne peut trouver un emploi si les prénoms, le code de Sécurité Sociale ne correspond pas aux sexe d'apparence, et ne sont pas en conformité avec la carte d'identité et les constatations de la visite d'embauche.

Les transsexuels ont le sentiment profond que ce désir n'est pas une lubie, une perversion, mais répond à une tendance innée, profonde ...

Cette conviction est totalement compatible avec un raisonnement logique et un jugement sûr.

Je ne suis pas un normalisateur, mais je préfère leur éviter un chemin de croix.

[Leur étiologie] étant sans caractéristique particulière.

Le changement d'état civil en pouvant être fait que pour intérêt légitime, il conviendrait donc que l'article 99 du 3/8/58) comporte un additif concernant les transsexuels ; [état de transsexualité irréversible] prouvé par 3 expert ; en marge serait indiquée sur les registres d'état civil son interdiction au mariage pour cause d'ordre public.

Certains états étrangers se préoccupent plus que le nôtre de la réinsertion sociale de ses sujets.

Il est certain que même si les transsexuels sont très peu nombreux, on ne peut laisser dans le no man's land administratif, c'est à dire dans le désarroi total ces êtres humains.

Hormone et sexualité du Pr. Klotz (†) 1977, Ed. Expansion scientifique (série n°21, 1er vol,1977).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce dernier point a choqué l'auteur comme Colette Pia qui dit ne pas partager la sévérité de ce professeur

Nous non plus.

1978

Livre

T

Savez-vous qu'il est pratiquement impossible pour nous de gagner notre vie de façon normale ? On refuse de changer notre état civil, malgré ce que nous sommes ; et dans ces conditions, les employeurs refusent de nous engager avec, tout cela ce que cela peut avoir d'absurde.

Témoignage de Lucrèce dans "Elles ... les travestis", Colette Pia, Presse de la Cité, 1978

En 1975, j'ai vu le même phénomène se produire à cause du fait que les jugements peuvent traîner entre 8 mois à 2 ans, d'un traitement purement administratif de 2 mois maximum au Québec etc...

1978

T

Tous les travestis souhaitent une loi qui leur permette d'exercer une activité salariée ; j'ai une amie, ... qui est femme de ménage ; elle n'accepte pas de se prostituer. Et bien elle est payée un salaire de famine, et elle n'est pas déclarée... A mon avis, si un texte permettait aux travestis de travailler comme les autres salariés, cent pour cent des prostitués arrêteraient.

Témoignage de Jeanne-Marie, "Elles ... les travestis", Colette Pia, Presse de la Cité, 1978

Peut-être optimiste, mais en 1975, il est certain que beaucoup de transsexuels ou travestis s'arrêteraient de se prostituer.

1977

J

L'acte de naissance doit être rectifié parce que "le titre ne peut être plus immuable que ce qu'il doit constater"

Revue critique de jurisprudence belge, 1977, p.569

Les tribunaux belges reconnaissent le changement par un expédient en affirmant "que l'opération chirurgicale n'a fait révéler des caractères préexistants et non artificiellement créés.

1978

Livre

E

Car n'en déplaise à certains psychiatres, ou même certains transsexuels pratiquant l'auto censure, ce sont des êtres normaux, parqués actuellement dans un ghetto social intenable, qui implique à brève échéance une modification de la législation.

Les "transsexuels" appelés improprement "travestis" sont des femmes.

[Les administrations] se plaisent à les affubler d'un "monsieur" ridicule, ...

Le calvaire des transsexuels serait infiniment moindre si la foule était moins bornée et moins cruelle.

De Colette Pia, dans

"Elles ... les travestis", Colette Pia, Presse de la Cité, 1978

Vœux pieux. Certains transsexuels diplômés ne trouvent que des travaux au SMIC (5000F/mois) et vont à la prostitution pour pouvoir payer leur changement d'état civil

7/3/80

Revue

Médicale.

A

Longtemps le transsexuel a rencontré en la justice son pire ennemie au niveau de ses 2 revendications essentielles : la transformation physique ... et la reconnaissance de son identité par un état civil correspondant au sexe "vécu", le sexe d'origine était ressenti comme une erreur de la nature.

...

Dans ce domaine le droit est vassal de la médecine

Transsexuels : le droit en mutation, Me Danièle Ganancia-Mitz, Quotidien du médecin, 7/3/80

 

 

 

 

 

 

 

 

Vœux pieux et un peu angélique

30/6/82

M

L'application de cette loi [autorisant le changement d'état civil pour les transsexuels] serait difficile, ... du fait de l'ignorance dans laquelle nous sommes de ses causes. De plus, le fait même de légiférer comporte un risque d'augmenter l'importance sociale du transsexualisme et de faire naître chez les déviants indécis "des vocations au changement de sexe".

La décision de changement d'état civil doit être basé sur un diagnostic de transsexualisme vrai et non sur la constatation de l'intervention chirurgicale, qui ne permettrait pas de faire la sélection entre les vrais et les faux transsexuels et qui, en permettant l'aboutissement de toutes les demandes, favoriserait l'accroissement de l'état transsexuels (i.e. l'accroissement des transsexuels à vocation tardives ou secondaires).

Pr. René Kuss in "Une communication du Pr. Kuss devant l'académie de médecine, Transsexualisme : une loi serait l'ennemie du bien", Le quotidien du médecin, 30/6/82.

Note : chef du service d'urologie de la Pitié-Salpêtrière à PARIS en 1982

Toujours la peur de la contagion et de l'épidémie de changement de sexe, favorisé par les médias (désir de changement de sexe considéré comme une déviance ou une perversion).

Tout cela fait partie du fantasme. La rareté du transsexualisme, devrait prouver qu'au contraire, il y a peu de gens candidat au changement de sexe.

Ce professeur porte une grande responsabilité dans la non adoption de lois pour les transsexuels en France.

11/10/

82

E

On imagine de handicap que constitue un te refus [de changement d'état civil] pour le transsexuel.

L'AMEFAT (association médicale française pour l'aide aux transsexuels) demande la modification de l'article 315 du code pénal sur la castration et l'accord de plus grandes facilité pour le changement d'état civil

Hélène Collignon, "Transsexuels, les nouveaux hors la loi", quotidien du médecin, 11/10/82

 

11/10/

82

?

En France l'évolution des mentalités a été exactement inverse [de celle de l'Italie]. L'opération y est de plus en plus tolérée mais les changement d'état civil sont presque impossibles. Les transsexuels français opérés se trouvent donc dans une situation absurde qui les marginalisent totalement.

Il faut donc espérer entre autres, à l'initiative du sénateur Caillavet, une législation efficace interviendra rapidement en France, sur le modèle italien

Anne-Catherine Husson, L'exemple italien, Quotidien du médecin, 11/10/82

Grande naïveté de cette dame.

En 1995 aucune législation n'est toujours pas intervenue.

Cette loi pour les transsexuels n'a jamais été adoptée.

12/10/

82

S

Mon texte concerne que quelques individus très malheureux. Il ne s'agit pas de favoriser la prostitution.

Il faut à tout prix éviter la marginalisation de ces groupes.

Un danger nous guette c'est le césarisme ...

Henri Caillavet, Libération, 12/10/82 (journaliste Fabien Roland-Lévy)

Césarisme : loi des étrusques, classant comme suspects si l'on appartient à aucun clan. Actuellement décider pour les autres de ce qui est bon pour eux.

1983

T

La promulgation d'une loi mettra fin à une injustice concernant le sexe d'attribution et à de multiples interprétations, qui selon les motivations et les connaissances de chacun, embrouillent plutôt que n'éclaircissent la notion de transsexualisme...

A son désarroi personnel et social, il est obligé de simuler une perversion dont il n'est pas atteint. (Il joue le rôle de travesti ...).

Il y a une incapacité d'assumer le sexe d'attribution (chez le transsexuel).

Qu'il y va-t-il de plus immuable et indisponible que le cerveau qui traduit la continuité de la personnalité dans le corps humain.

En face de ce problème dramatique, le médecin réagit plus souvent en homme qui tient à sauvegarder sa notoriété sexuelle en refusant d'admettre la castration comme thérapeutique.

Le rejet du transsexuel le contraint à une existence marginale.

Il est donc indispensable que la médecine intervienne ... pour établir un diagnostic rigoureux, ... l'objectif étant de raréfier le refus de changement d'état (civil) après l'opération.

IL pourrait se rendre dans un centre d'accueil spécialisé dépendant du ministère la justice ... où il serait reçu comme un être en détresse, comme les femmes battues ou violées et non pas comme un détraqué sexuel délirant. Un être qui souffre d'un mal incompris par la société qui tend à réagir par la défensive, d'où la nécessité d'arriver devant une porte ouverte à ses problèmes et non devant un refus de se mettre à sa porte, comme si l'a fait aimablement remarqué un psychiatre de Londres "vous voulez être une femme mais vous ne serez jamais une femme".

Pr. de droit Lucien Linossier (†) (université de St. Etienne) "Chronique ; le Transsexualisme : esquisse pour un profil culturel et juridique" recueil Dalloz, 1981, 19°cahier

Ce professeur distingue nettement le transsexualisme du travesti _ considéré comme expression sexuelle pathologique (et perversion : désir de provocation etc. ...).

 

Thèse de la primauté de la personnalité sur le sexe morphologique.

 

 

 

 

 

 

 

Refus qui a des conséquences si dramatiques.

1983

T

Ainsi la justice semble vouloir faire d'importantes concessions dans le but de mettre fin à la souffrance réelle du sujet transsexuel. ...

... l'Allemagne, La Suède et l'Italie ont voté une loi autorisant le changement d'état civil. Il semblerait que les deux premières imposent le célibat, comme pour les moines. Ce qui revient à créer une société sui comprendrait trois sexe : féminin, masculin et administratif. En quoi un pays peut-il tirer un bénéfice d'une telle discrimination ? Pourquoi accorder l'étiquette et interdire la fonction ? Alors le transsexuel, avant et après l'opération, serait dans la catégorie des individus marginaux. Quel danger le mariage représenterait-il pour eux ? Si un homme est reconnu femme par suite d'une absence évolution hormonale, ce dont il n'est pas responsable, peut-on lui refuser d'être une femme comme les autres, alors qu'il n'a, déjà, jamais pu être un homme comme les autres ?  La ségrégation des transsexuels n'a pas plus sa raison d'être que celle des races. Le législateur français comprendra certainement que dans notre pays, ardent défenseur de toutes les libertés, le transsexuel a droit e recouvrer sa véritable identité sans ombre ni rature. Sa vie ne peut être perpétuellement : combat, souffrances et privations. Il a aussi le droit de vivre, d'aimer et d'être aimé.

Sylviane Dullack, Je serais Elle, Presse de la cité, 1983

 

Naïf en supposant la justice française juste, compatissante et compréhensive envers les transsexuels.

 

Sana être responsable de son état on peut malgré tout être coupable aux yeux des autres (ne serait de ne pas être comme tout le monde).

1983

A

Après une évolution difficile, la jurisprudence française, vers 1981, s'est formellement engagée et il est permis d'espérer une prochaine mise en harmonie du droit européen.

Les transsexuels pourront-ils se marier ou se remarier ? Adultes, ils pourront puiser dans l'arsenal des sentiments et des lois.

Quid des enfants ? les enfants aiment ceux qui les aiment et comme la fleur vers le soleil, indifférents au sexe, ils se tourneront vers qui leur donnera de l'amour.

Me Simone Robin, Postface juridique, Je serais elle, Sylviane Dullak, Presse de la Cité, 1983

Angélique, mais très beau.

En fait la jurisprudence française ne s'est jamais formellement engagée pour la défense de l'insertion des transsexuels et pour leur reconnaissance sociale.

(C’est plus facile de les voir comme des pervers).

24/6/85

 

SI le législateur intervient, il doit laisser à la médecine la fonction de soigner et à la justice la fonction de juger. Il ne doit surtout pas rendre libre le choix du sexe.

Conclusion du livre "Le transsexualisme" étude nosographique et médico-légale, La direction de. J. Breton

Pourquoi ???

1988

 

La théorie suivant laquelle toute personne animée d'une volonté irrésistible de vivre sous un autre sexe que celui d'origine, doit pouvoir obtenir son changement d'état civil est des plus contestables .... Plusieurs cas de demandeurs transsexuels vrais ou faux correspondent à des états psychiatriques ...  De surcroît, la médecine connaît des cas de dédoublement de la personnalité, de schizophrénie. Si l'on s'en tenait à la seule motivation de faire coïncider la volonté individuelle du patient avec sa vie sociale, on devrait donc accepter le changement d'état civil même pour de telles déviances.

"Les transsexuels" aux éditions PUF collection Que sais-je, juge Edmond Pettiti

Juge avec des principes rigides dans les propos sont souvent alambiqués et tortueux dans le but de ne pas avoir à révéler sa transphobie et son rejet

2/5/88

A

Phrases entendues au tribunal de Paris :

Encore un déguisé...

C'est une perruque ou vos cheveux ?

Monsieur, vous avez la perversion de vous déguiser en femme

Cet individu est contre-nature

Vos clients savent-ils qu'il y a erreur sur la marchandise ?

Quel prostitution d'acte contre nature !

Encore un individu trafiqué aux hormones et aux silicones !

Transsexualisme et droit de l'homme, Maud Marin.

 

1989

 

"préconisation de ne pas légiférer, s'en remettre au discernement des tribunaux"...

Refus de la "libre disposition du sexe" et la "permissivité", car ces pratiques entraîneraient la "déstabilisation du code civil"

Rapport Braibant

Peu d'évolution des mentalités et de compréhension des tribunaux.

8/3/89

M

Les effets pervers de la publicité qui ne manquerait pas d'accompagner la consécration législative d'un phénomène marginal. Toute loi permissive entraîne un effet d'amplification. Tel a été le cas en Italie au lendemain de la promulgation de la loi sur le transsexualisme.

Rapport Braibant (prenant position contre l'adoption d'une loi à ce sujet).

Le Monde 8/389, Jean-Yves Nau.

L'argument italien n'a jamais été fondé. Toujours cette lubie. rapport rédigé par P. Banzet, A. Boué, A. Bruhat, G. David, H. Kreiss, J. Rosa, L. René, J. Terquem, N. Questiaux, C. Labrousse-Rioux.

1989

 

Ce refus de légiférer "condamne les transsexuels à la mort civile"

Maud Marin

On pourrait dire aussi à l'impasse : sans changement d'état pas de travail, pas de travail pas de possibilité de payer le coût élevé du changement d'état d'où souvent recours à la prostitution.

9/3/89

M

Le représentant de la Chancellerie et moi-même avions conclu à l'inutilité de changer les textes légaux, la jurisprudence suffisant en la matière.

Dr. Louis René, président du conseil de l'ordre, Le quotidien du Médecin, Dr. Noëlli de Luna

Grâce à cette non adoption, les transsexuels restent le jouet des jugements contradictoires : d'une sorte de roulette russe.

14/8/89

?

Tous les états ouest-européens doivent reconnaître administrativement la mutation transsexuelle et modifier dans ce sens les registres de naissances et les pièces d'identité ...

Faute de règle spécifiques, le transsexuel est victime de discriminations et de violation de sa vie privée.

La dignité humaine implique le droit de mener une vie conforme à son identité sexuelle

Rapport sur la transsexualité de Stéfano Rodota, député italien, Libération 14/8/89

 

 

Quotidien du médecin, 15/7/89

 

6/6/91

E

(2 transsexuelles à vocations féminines, sont enfermées dans une prison pour homme). "Si le ministère cautionne ce genre de situation, c'est la porte ouverte à la mixité dans les prisons. Bientôt il faudra un quartier général pour les travestis"

Marie-Annick Horel, représentante de l'Union des Syndicats Pénitentiaires de la prison pour femme de Renne, dans l'événement du Jeudi, 6/6/91, Pierre-Henri Allain

Toujours l'éternel histoire de l'incompréhension. Une éducatrice "ce ne sont pas de simples travestis mais bien des transsexuelles, qui tiennent à leur identité féminine et ont le désir d'une intervention"

?

A

Le transsexuel, ne peut par exemple, payer par chèque bancaire, voyager, retirer une lettre recommandée, voter ou établir un constat en cas d'accident, sans que soit révélé aux tiers son sexe d'origine. Cela entraîne pour lui une suite de désagréments, d'indiscrétions, de vexations, d'humiliations et d'échec. On imagine mal sa détresse.

Me F. Fabiani, Cours européenne des droits de l'homme, 2/10/91

 

14/12/

92

E

"Monsieur dite madame" n'est pas la meilleure carte pour trouver un logement, ou obtenir un emprunt

Le Monde, 14/12/92, Danielle Rouard

Au sujet du livre les transsexuel(le)s, Jane Hervé et Jeanne Lagier

3/1994

 

... que la décision des uns soient simultanée, antérieure ou postérieure à celle des autres, il apparaît indispensable, d'une part que les décisions [entre diagnostic médical de transsexualisme et reconnaissance d'état juridique] concernant une même personne convergent (pour éviter les difficultés à trouver un emploi ou même une formation) et d'autre part qu'il n'y ait pas une telle disparité entre les différentes juridictions. p.49 - 50

Le psychothérapeute doit présenter dès le départ un contrat clair au patient en précisant notamment qu'il ne signera pas le certificat lui permettant d'accéder à sa demande de conversion sexuelle. ... Le thérapeute est là pour aider les gens à comprendre leur histoire s'ils ont une demande dans ce sens, ou à résoudre leur problème mais uniquement pour cela.

[Ce sont les] "exclus des exclus" (p.56).

Nous nous gardons bien d'établir une relation d'aide thérapeutique

"Une année de Recherche/Action - Pour une prise en compte des problèmes sociaux liés aux troubles de l'identité sexuée", rapport d'activité de l'association ALTAIR (association d'aide à la réinsertion des transsexuels et des prostitués), 12 rue de la Boule Blanche, 75012 PARIS

L'association ALTAIR déplore un état de fait souvent constaté, celui du manque d'harmonisation entre la décision médicale et judiciaire, souvent dénoncée, mais jamais remédié (qui annule tous les effets thérapeutiques espérés).

 

 

 

 

 


 

4.         Opinions et jugements des tribunaux

 

Explication de la colonne "J" (jugement) : + jugement positif, - : jugement négatif.

 

Date

Lieu

Au

J

Opinion, petite phrase

Auteur/ Source

Commentaire

 

 

 

 

 

 

8/3/83

TGI de Lille

J

-

Les arguments du TGI pour refuser le changement d'état ont été les suivants :

....

- il n'y a pas eu d'erreur de déclaration à la naissance (il n'y a jamais d'erreur à la naissance en cas de transsexualisme).

- une telle rectification permettrait le mariage entre individus de même sexe

TGI de Lille

Le TGI refuse de voir.

Argument obtus et étroit d'esprit

30/11/

83

 

Cours de Cassation

J

-

L'état des personnes est une matière tellement grave et qui présente de telles incidences sur la vie des individus qu'il n'est pas possible de laisser ces derniers le modifier à leur guise !... Si l'intérêt de L.… et d'une façon générale, celui des transsexuels n'est pas négligeable, il en est un beaucoup plus important, celui de la société dans son ensemble et celui des individus qui la composent et qui s'accommodent de leur sexe morphologique.

Il existe dans notre pays de tradition catholique des interdits d'ordre philosophique, moral ou religieux qui demeurent très stricts. Les "changements de sexe" sont en réalité des destruction de sexe et des reconstructions artificielles de sexe constituent un risque pour la vie sociale et s'il se développaient pour l'espèce humaine.

Cours de Cassation, procureur général (Paris ?)

En quoi c'est grave pour la société ?

 

Conception rigide.

 

 

 

 

 

 

Fantasme.

30/11/

83

J

-

Refus de modification d'acte de naissance et de prénom "ayant constaté que le demandeur continuait de présenter les caractéristiques d'un sujet masculin et estimé que son état actuel n'était pas le résultat d'élément préexistants à l'opération et d'une intervention chirurgicale commandée par des nécessités thérapeutiques, mais relevait d'une volonté délibérée du sujet.

 

 

26/10/

88

Cours d'appel

Rouen

J

-

... Il apparaît qu'en supprimant l'appareil génital masculin, chez un homme qui a des pulsions normales vers le sexe opposé ont tout de même, à l'âge de 22 ans, conduit à un mariage dans les liens duquel il est demeuré 14 ans, ce qui rend difficile d'accréditer qu'il se soit agi d'un "mariage blanc", la mutilation médicale à des fins de thérapie psychologique ... n'a abouti qu'à assurer pseudo succédané de sexe féminin, sans à l'évidence, la moindre capacité fonctionnelle, sinon celle incertaine de jeux. ...

Le sujet en est réduit, de son propre aveu, à la supercherie de présenter au partenaire sexuel cette "néocavité" comme celle d'une "femme opérée des organes".

Le tout Lyon.

16/3/90

Et

Le Moniteur judiciaire.

16/3/90

Ici perce le mépris la bêtise et l'incompréhension.

 

Où il n'est pas bon d'être naïf et trop honnête avec le juge.

21/5/

1990

 

 

Le transsexualisme, même médicalement reconnu, ne peut s'analyser en un véritable changement de sexe

Rejet 4 pourvois suite à refus de changement d'état civil (1ière chambre civile)

Il faut mesure les conséquences sociales et pour l'emploi de ce genre de refus

21/3/90 1ère chambre civile de la cour de cassation

J

-

Le transsexualisme, même lorsqu'il et médicalement reconnu, ne peut s'analyser en véritable changement de sexe... Le transsexuel, bien qu'ayant perdu certains caractères de son sexe d'origine, n'a pas pour autant acquis ceux du sexe opposé.

Le sexe psychologique ou psychosocial ne peut, à lui seul, primer le sexe biologique, anatomique ou génétique, que le sexe est un élément objectivement déterminé et intangible dont le meilleur critère est celui tiré de la formule chromosomique.

(En réponse à la convention européenne des droits de l'homme au sujet du respect de toute personne au respect de sa vie privée, la cours répond que "la convention n'impose pas d'attribuer au transsexuel un sexe qu'est n'est pas en réalité le sien).

L'indépendant de Perpignan, 23/3/90.

Figaro 23/3/90.

Libération, 24/3/90.

Et si le sexe psychologique était intangible.

 

Arguments au nom d'une défense sociale : "Ces changement de sexe constituent un risque pour la vie sociale, et s'ils se développaient pour l'espèce humaine" va-t-il été requis à la cour de cassation.

25/11/

90 Commission européenne

25/3/92

 

+

Les conséquences extrêmement pénibles pour la requérante du refus des autorités françaises de tenir compte de la situation particulière sont disproportionnées par rapport à une conception figée de l'intérêt général. ...

Rien n'empêche, après jugement, d'insérer dans l'acte de naissance une mention reflétant sa situation présente.

... quotidiennement placés dans une situation globale incompatible avec le respect dû à [leur] vie privée. […] Il y a rupture du juste équilibre à ménager entre l'intérêt général et les intérêts de l'individu donc infraction à l'article 8 des DDH.

Libération, 25/11/90, Francesco Cerri.

Un rare jugement positif depuis des années.

Quotidien du médecin, 30/3/92

 

Libération, 26/3/92, Michel Sousse.

 

Suite au refus de changement d'état civil pour le tribunal de Libourne (Gironde) en 79, la cours d'appel de Bordeaux en 85, puis la cours de cassation en 87, pour Lyne-Antoinette B.

?

A

 

 

 

 

2/10/91

A

-

Si le juge avalisant le diagnostic du médecin faisait droit à la demande de changement d'état civil, la porte serait tout ouverte à de nouvelles demandes portant sur le mariage, le divorce, la filiation, l'autorité parentale et l'adoption... "le mariage du transsexuel unirait 2 partenaires de même sexe anatomique et génétique, quel que soit l'artifice auquel le transsexuel ait eu recours pour se donner une apparence combien pauvre de l'autre sexe. Le ministère public n'est nullement insensible à la condition souvent misérable, parfois tragique, toujours difficile, des transsexuels. Mais il doit assurer la responsabilité de défendre les règles qui gouvernent les rapports sociaux et les principes sur lesquels repose la société dans le respect de l'état de droit. Le médecin joue son rôle et fait ce qu'elle estime être son devoir. Le juge rempli le sien qui est d'appliquer la loi. Les transsexuels ont aujourd'hui la possibilité, sans se voir appliquer les rigueurs de la loi pénale, de trouver quelques soulagements dans les traitements et dans les opérations. L'assouplissement des contraintes sociales leur laisse la faculté de vivre de facto, sinon de jure, avec la personne de leur choix sans que l'opinion publique s'en offusque. L'état actuel des textes ne permet pas d'aller plus loin.

Me Françoise Flipo, avocat général à la cour de cassation, in Le Monde, 2/10/91, Jean-Yves Nau

Voir "les transsexuels et le droit", Jean-Pierre Almeras, Concours médical, 23/2/91

20/3/92

J

~

On pourrait autoriser la modification du prénom et celle du n° de sécurité sociale qui sont après tout que des conventions administratives, sans toucher à l'état civil

Pierre Murat, assistant à l'université Lyon 3, Lyon matin, 20/3/92, Christine Cognat

 

11/12/

92 Cours de cassation

J

+

"le respect dû à la vie privée" s'applique "à une personne (qui) ne possède plus tous les caractères de son sexe d'origine et a pris l'apparence physique la rapprochant de l'autre sexe, auquel correspond son comportement social" justifiant "que son état civil indique désormais le sexe dont elle a l'apparence". Condition préalable : "un traitement médico-chirurgical subi dans un but de thérapeutique" destiné à traiter "un syndrome de transsexualité"

"Ce n'est pas la modification de l'état civil qui pouvait faire peur, que toutes ses conséquences"

Pierre Drai, président Cours de cassation, in Libération, 12/12/92

 

 

 

 

 

 

Me Thouvenin

Premier jugement de fond positif en France, mais toujours pas de loi.

 

 

 

 

 

 


5.         Points de vue des transsexuels (sur le changement d'état civil...)

(Hors changement d'état civil)

 

Date

Lieu

Opinion, petite phrase

Auteur/ Source

Commentaire

1978

Vous savez ce qu'est la société pour nous ? Une cage comme celle de Louis XI... Vous ne pouvez ni vous cocher, ni vous lever, ni bouger, et pourtant vous êtes vivante

Témoignage de Marie-Laure dans "Elles ... les travestis", Colette Pia, Presse de la Cité, 1978, page 233

Sans changement d'état civil, on est coincé de toute part.

1978

[La société] m'empêche d'avoir un état civil normal et elle interdit à un homme de disposer de son corps s'il le désire ; ils appellent cela la castration. Mais en fait, ils vous castrent moralement en vous remettant dans la tête que vous êtes un homme, alors que vous ne vous sentez pas ainsi. Qu'est-ce que ça veut dire, puisqu'on n'est pas moralement un homme ?... Si l'homme avec lequel je vis actuellement se faisait opérer, ce serait effectivement un homme castré ; mais pas moi. Je me demande comment tous ces gens-là peuvent me juger alors qu'ils ne sont pas dans ma propre peau... Moi, je ne m'occupe pas de juger leurs propres problèmes.

Témoignage de Lucrèce dans "Elles ... les travestis", Colette Pia, Presse de la Cité, 1978

Témoignage d'un TS (le changement d’état civil, pour les transsexuels, qu'ils soit opérés ou non, est toujours un chemin de croix en 1995).

1978

Beaucoup de gens sont persuadés que c'est une mode comme l’homosexualité ; une sorte de snobisme ... C'est complètement faux ; en fait les personnes [maintenant en 1978] peuvent l'évoquer plus ouvertement. ... En 1930, je serais mariée et père de famille, quitte à en souffrir terriblement, et à me suicider.

Témoignage de Marie-Laure, idem

 

1983

Si l'effet antipoison des hormones femelles fut rapide et remarquable...

Aussi toxique que mes productions testiculaires, véritable bourreau hormonal

... ces hormones mâles qui m’intoxiquent ...

Docteur Sylviane Dullack, Je serais Elle, Presse de la cité, 1983

Page 75

À mettre en comparaison avec l'appellation "intoxication hormonale" du docteur G.Zwang (livre en 76)

7/12/87

L'intolérance est un combat de tous les jours et le milieu de la magistrature est aussi un milieu. On accepte mal la différence, et j'ai dû, contrainte et forcée, abandonner.

Télé K7, 7/12/87

Au sujet du renvoi de Maud Marin de la Magistrature (pour son passé de prostituée)

10/12/

87

Je suis un être humain de seconde catégorie

Maud Marin, L'événement du jeudi, 10/12/87, Elisabeth Gouslan

Au sujet du dossier de l'écran A2, 20h30.

15/12/

87

Simone Veil (en 76) avait déclaré que la société était intolérante envers les transsexuels.

(A partie de 1985, le tribunal de Paris demande des enquêtes de police sur les personnes qui veulent changer de sexe). Je ne vois pas en quoi les policiers peuvent apprécier la transsexualité d'une personne. J'ai eu vent de certains qui voulaient jouer les St-Thomas.

Libération, 15/12/87, Hélène Hazera, sur témoignage de Maud Marin.

L'auteur de ce guide a eu plusieurs témoignages sur le fait que les experts médicaux que se font payer 3333 F, par le demandeur, pour leur expertise, n'hésitent pas à toucher aux organes sexuels du demandeur.

4/89

La prostitution ne me pose pas de problèmes moraux ? Seul l'humain m'intéresse. Je n'ai rien à faire avec la morale et les grands principes qui ne sont souvent qu'un moyen facile d'occulter les vrais problèmes. J'ai payé pour le savoir...

J'ai tapiné parce que j'avais faim. ...

(Ce grand avocat de Nice ... "Que le seigneur Ressuscité de Vivant, qui a triomphé de toutes les formes de mal, favorise votre enracinent dans ce monde professionnel où vous avez tant à rayonner ! ALLELUIA !)

Penhouse, 4/89, J'accuse, Maud Marin

 

 

 

 

 

 

Humour noir de cet avocat pour lui dire qu'elle n'était pas la bien venue

18/11/

95

On est persona non grata

Témoignage de O.D. à titre privé

 

10/2/91

(Suite au refus par les tribunaux de son changement d'état civil), "C'est aberrant, je peux me mettre tout nu devant un juge, il verra bien que je ne suis pas une femme ». "Je veux qu'on m'enterre sous le nom de monsieur pas de madame". La reconnaissance officielle est après l'opération "un second combat, le plus dur"

Etienne dans "Le Diable au corps" Libération, 10/2/91, Béatrice Bocar