17.
Jugements et opinions sur les transsexuels
1. Introduction................................................................................................................................................................ 1
2. opinions et jugements généraux.............................................................................................................................. 5
3. opinions relatifs aux changements d'état civil :.................................................................................................... 16
4. Opinions et jugements des tribunaux..................................................................................................................... 23
5. Points de vue des transsexuels (sur le changement d'état civil...)...................................................................... 26
Présentation
du document :
A travers la liste de citations et
jugements qu'on trouve dans ce chapitre, on peut mesurer la très ou trop lente
progression de l'acceptation des transsexuels dans la société.
Sinon à la lecture de l'opinion de beaucoup
de psychiatres, on peut se demander si la psychiatrie peut se prévaloir de son
image de science "sérieuse". En effet, ce qu'on note souvent un
manque d'approfondissement sur le terrain du phénomène, les médecins souvent ne
passant qu'à compiler de la littérature et à se conforter dans leurs opinions
mutuelles et réciproques et une certaine autosatisfaction.
On y constate souvent, une répulsion,
rejet, dégoût..., presque une réaction d'horreur, pour les transsexuels des
deux bords, chez certaines personnes, qui pourtant se prétendent scientifiques.
Dans ces sentiments de dégoût, se mêle inconsciemment l'idée d'avoir affaire a
priori, en face de soi, à une personne déséquilibrée, gravement perturbée, au
minimum malade mentale. Et avec laquelle on imagine toute de suite qu'on aurait
une relation homosexuelle (en laissant courir leur imagination un instant). Si elles
ont un rejet naturel ou non pour les relations homosexuelles, elles auront
alors une réaction de rejet pour les transsexuels.
C'est
le signe qu'elles connaissent mal la réalité transsexuelle et ne font pas
l'effort de la connaître.
Tous
les transsexuels ne sont pas des personnes vivant dans un état de
"perturbation" psychologique. Elles peuvent au contraire, avoir
trouvé la stabilité et la réalisation, dans leur nouvelle existence. Toutes ne sont pas non plus sans esprit
critique envers elle-même et envers la société.
Pourquoi
ne peuvent-elles pas admettre et permettre qu'une personne puisse se sentir
bien dans la peau d'une femme ou d'un homme, comme elle le sent (si un homme
normalement constitué se sent comme une vahiné tahitienne, et aime se mettre
une fleur d'ibiscus dans ses cheveux, ou aimer se parer, pourquoi pas ?). Pourquoi
ne pas admettre que c'est avant tout une question de regard, et que la question
de "normalité" est une question de civilisation et de regard que l'on
porte sur l'autre (voir les cultures indiens Inuits ...). Pourquoi ne pas
admettre la diversité, la diversité de la nature (et ses milliers
"essais" et d’erreurs), pourquoi ne pas admettre la diversité et
variété considérables, d'être que la nature produit à chaque instant sur terre,
et ne pas admettre que personne n'est pas pareil et ne sera jamais. Se sentir homme
ou femme est un état d'âme et non une question purement anatomique. Le sexe
psychique est avant tout un vécu et la composante de multiples résultantes. Il
existe des femmes qui ont de caryotypes XY (cas du syndrome du testicule
féminisant) et pourtant ces personnes "passent" très bien et sont
considérées comme femmes. Pourquoi ne pas admettre aussi, que les personnes
transsexuelles à vocation féminines sont, comme ces dernières, de véritables
femmes. Ce qui compte pour l'homme hétérosexuel, c'est qu'une femme soit
"femme" (c'est à dire crédible). D'autant que rien ne peut distinguer
un bon nombre de transsexuelles à vocations féminines, pour les plus crédibles,
dans la vie pratique, d'une personne morphologiquement femme dès la naissance
(ni par sa poitrine, on sexe dans son apparence et sa fonctionnalité, sa
pilosité, son odeur corporelle, sa répartition des graisses, son psychisme, sa
tendresse, sa séduction, sa finesse ...).
Sinon,
dans l'amour que l'on porte à une personne, il a beaucoup de composantes, et la
stérilité ou l'histoire passée d'une personne ne sont pas toujours de poids
suffisants dans la balance face à la valeur globale résultante d'une personne
(obtenue à la longue par elle). Après le changement corporel et d'état civil,
elles sont souvent indécelables, et sont le plus souvent des personnes comme
les autres dans leur vie courante.
Donc
cette réaction de rejet n'est-elle pas, pour une de ses composantes, aussi et
surtout, le fruit d'une certaine ignorance ? Ses fondements sont-ils si
naturels ? Ne sont-ils pas en fait plutôt culturels ?
Donc les citations citées ici, montrent les
idées, sous-tendus dernière les réactions "phobiques".
Elle devrait aussi avoir pour but aux transsexuels
candidats à la transformation physique, de leur faire bien peser leur décision
et des risques et des conséquences sociales que cela peut avoir (chômage,
rejet, déchéance ...). Cette mise ne garde est malheureusement toujours
d'actualité en 1995 et le monde scientifique et les psychiatres ne sont pas là
pour tenter de faire sortir les transsexuels du ghetto.
Souvent le profil des personnes
intolérantes ou fort réservées est plutôt du type :
1)
septique. Souvent septiques acharnés, doutant de l'existence de la dysphorie de
genre, la non concordance entre le genre (sexe psychique) et le sexe
morphologique (qu'est-ce que c'est que cette calembredaine et invention ...). Cherchant
toujours, sans se décourager la faille psychologique étant à l'origine du mal.
Pour eux cette invention de H. Benjamin et de R.J. Stoller n'est qu'une façon
de légitimer le "fantasme" du transsexuel et par ce fait, l'empêcher
de façon salutaire de se remettre en cause.
Pour
ces dernières les transsexuels sont des personnes :
-
hypocondriaques (qui s'écoutent beaucoup),
-
qui se pose en martyrs et victimes de la société et de ses préjugés.
-
angéliques, n'ayant que de très faibles désirs sexuels (se moquant du résultat
mécanique proprement dit du sexe reconstruit) ou ayant une totale
méconnaissance de ce qu'est la sexualité (ne se rendant pas compte du côté
irréparable et irréversible des opérations de conversion sexuelle qui vont être
commis).
-
résolvant de façon psychotique leur problèmes, ou choisissant orgueilleusement
la voie d'une opposition à la société (ou d'une transgression), évitant à avoir
à pencher sur leurs blessures intérieures, souvent douloureuses pour l'amour
propre, souvent difficiles à affronter sans un certain courage (¹).
-
ayant la conviction "passionnée" voire générée par autosuggestion
(fanatique, voire non honnête, même si cette malhonnêteté n'est pas consciente)
d'une "erreur de la nature à corriger", dont ils veulent faire
partager leur point de vue à tout prix, à qui veut bien l'entendre (ce sont
éventuellement des brillants schizophrènes redoutables dans leur force de
conviction).
-
voire perverses, psychotiques, délirantes, schizophréniques, narcissiques,
débiles, morbides, mythomanes, exhibitionnistes (provocatrices) etc...
-
ne se remettant pas en cause, vivant dans une conviction et illusion
aveuglante, tranquille, sans possibilité ou capacité d'avoir un minimum
d'esprit critique envers eux même.
2)
présupposant souvent l'hypothèse de la perversion ou de la déviance.
3)
totalement ou volontairement ignorante de la réalité transsexuelle et de leur
vécu. En général, leur seule expérience du phénomène et leur opinion se
fondent, dans le cadre de leur cabinet, lors de quelques entretiens de 2 à 3
heures, avec 2 ou 3 transsexuels, dans toute leur existence, dans une relation
de méfiance réciproque (à moins que la personne soit très naïve), sans que rien
de positif ne se dégage (Ces praticiens pensent peut-être que les transsexuels,
pourtant, en général, connus comme des personnes assez ou très méfiantes et
souvent ayant une sensibilité ou susceptibilité à fleur de peau, voire une
mentalité de "persécutée", vont se confier comme cela, en quelques
séances, malgré les préjugés ambiants et ceux du médecins, qu'ils devinent et
sentent, en général, très vite).
Ces psychiatres ne se rendent pas
compte que si le transsexuel est sur le point ou en train de passer à l'acte ou
exprime sa demande, c'est que la personne à le plus souvent déjà eu un certain
nombre de problèmes et des blessures. Il est déjà très mal intérieurement à ce
moment (au moment de sa demande).
L'auteur ne pense pas, il n'y a pas
le plus souvent, chez les transsexuels, un désir royal, souverain, serein,
calme et sans questionnement, d'aller vers le changement de sexe depuis
l'enfance, sans qu'il y ait jamais eu, au départ, de causes conflictuelles ou
des blessures, à l'origine de ce désir. L'auteur pense qu'il y a plutôt
accumulation de problèmes graves, donnant, à la longue, alors au patient, la
conviction d'être dans une impasse, et le poussant peut-être, pour certains,
vers le changement de sexe. Le patient a
toujours une histoire personnelle (plus ou moins complexe).
L'auteur pense que c'est la peur
qu'on ne lui accorde pas le changement de sexe et de changement d'état civil,
s'il est trop transparent (cela s'est souvent vérifié) qui explique la langue
de bois actuelle du transsexuel, rencontrée souvent dans le cabinet du
psychiatre.
Certains psychiatres déplorent que
le candidat transsexuel ait mis le corps médical devant le fait accompli. Mais
le transsexuel n'est pas dupe et il sait qu'on _ le corps médical en France _
lui mettra tous les bâtons dans les roues pour l'empêcher d'accomplir son
désir. Il y a donc aussi souvent un immense
jeu de dupe réciproque malsain entre le médecin et son patient transsexuel.
Sinon une attitude sévère, très
critique, condescendante envers la démarche, la personne et l’attitude du
transsexuel, empêchera le médecin de découvrir, des données qui auraient pu
être importantes, telles que ses tentatives sincères passées, pour se
viriliser, n'ayant débouchées que sur des échecs jusqu'à maintenant _
telles: devancer l’appel sous les
drapeaux, faire un métier viril
(camionneur...), faire de la moto, se muscler, porter la barbe, avoir un gros
blouson de cuir, avoir le crâne rasé (s'habiller comme un Hell Angel) ... _,
prouvant au minimum que la personne avant d’être convaincu de changer de sexe a
au moins tenté quelque chose avant. La plupart ne reste pas à rien faire et
fait un bon nombre d’essais plus ou rationnels pour résoudre le problème avant
de tenter autre chose.
(¹) bien dans
que dans ce dernier domaine, l'auteur nuance quand même son jugement et pense
qu'une accumulation de blessures intérieures, alliée à l'impression qu'il est
impossible de résoudre le problème, peut précipiter la démarche de changement
de sexe (commentaire ne préjugeant pas non plus de l'origine du problème).
Il peut y avoir aussi dans certains
cas rejet "fanatique" inconsciente dans l'esprit de l'enfant
transsexuel, d'un sexe, avec idéalisation opposé de l'autre, éventuellement
conditionné indirectement par l'action, l'image, la personnalité, la
moralité... d'un des parents, opposées à celles de l'autre. Et alors "il
n'y a alors que le féminin qui est bien" etc....
Ce qui ne veut pas dire aussi que
certaines personnes ne falsifient ou n’omettent quelques aspects de biographie
pour obtenir plus vite leur changement d’état civil. Et que d'autres n'aiment
pas vivre dans un relatif mensonge, narcissiquement valorisant.
Il se peut peut-être qu'il existe
aussi des personnes "gâtés", auxquelles l'éducation n'a donné aucun garde-fou
et qui n'en font à leur tête, et qui ne veulent pas reconnaître en même temps,
leur "fragilité".
En croyant être dissuasif, en étant
volontairement blessant, ou en se s'apercevant pas de ses préjugés _ en leur
disant par exemples tout de go "vous êtes délirant (ou vous nagez en plein
délire, lubie), chimérique, vous ne serez jamais une femme, vous serez un
ersatz de femme, une femme ratée", le psychiatre ne fait que précipiter
encore plus la décision et raffermir la résolution du candidat. Ce psychiatre
s'en même s'en rendre compte, fera beaucoup de dégât et accentuera l'
"infection" de la blessure, s'il y a "infection".. Or la
psychiatrie est faite pour soigner, et non pour faire des dégâts. Or la
compréhension du médecin peut guérir beaucoup de blessure du patient.
Il n'y a le plus souvent aucune
appréhension suffisamment rationnelle, rigoureuse et en profondeur du problème
transsexuel, souvent à cause des propres préjugés du médecin (on préjuge, et on
se tourne, très prématurément vers des conclusions, auxquelles on croit, sans
même une vérification approfondie de celles-ci et des autres hypothèses, de
différents auteurs, sur la transsexualité. La relation est hypocrite, de part
et d'autre).
Donc,
selon l'avis de l'auteur, du fait des conditions actuelles d'observation, aucune
recherche scientifique de bonne qualité ne peut être menées. (On perturbe la
possibilité de mettre en pleine lumière une éventuelle force biologique, par
ses propres préjugés et actions même, quand on voulait agir pour la bonne
cause).
L'auteur pense au contraire qu'il
faut le plus souvent, d'abord en priorité résoudre (ou aider à résoudre) la(les)
blessure(s) intérieures du patient. Et donc pour cela une mise en confiance du
patient et de la patience sont nécessaire. Dans ce domaine, il n'est pas
inutile de rappeler que le thérapeute marche sur des œufs (les transsexuels
étant souvent des personnes blessées voire pour certaines très
"susceptibles" et qui souvent ne manquent pas de personnalité, ni
d'intelligence). Il doit faire preuve de compréhension face aux blessures, et
tenter progressivement que le patient en parle petit à petit. Il faut donc au
contraire rassurer en disant que la revendication sera très honnêtement prise
en compte, mais qu'une psychothérapie plus ou moins longue doit la précéder
pour éviter rigoureusement que l'on puisse commettre la moindre erreur et pour
déterminer si la satisfaction de la revendication constitue la moins mauvaise
de solutions. Mais on ne doit jamais chercher à tromper le patient. On doit
montrer que l'on essaye toujours de considérer honnêtement le problème et sa solution. On se doit d'être honnête. Et on doit montrer que l'on élimine au
départ aucune solution thérapeutique a priori, si nécessaire, y compris la solution chirurgicale, même
si cette dernière répugne au médecin.
Il "faudrait" ensuite
aussi pousser le patient à analyser honnêtement les motivations cachées de sa
demande et la reconsidérer (mais trouver une possibilité de la reconsidérer
n'est pas évidente, à cause de préjugés de la société : par exemple peu de
femmes, il est vrai par exemple, puisse admettre ou respecter un homme
biologique impuissant, se travestissant etc... ou puisse admettre qu'il ne peut
pas se remettre en cause : "Comment quelqu'un de si intelligent, ne
peut-il pas résoudre ses problèmes (sexuels etc...) ? C'est un faible.").
Le problème est profond, et n’a pas
observé souvent, même quand une psychanalyse est réussie et même en cautérisant
efficacement progressivement la blessure intérieure, qu'on supprimait
facilement le syndrome, comme on ôte un enchantement magique.
Pour pouvoir soigner, il faudrait
que les psychiatres luttent aussi contre les préjugés sociaux et luttent pour
que le changement d'état civil soit automatique, s'il a transformation
sexuelle. Il y a des souffrances inutiles.
Seulement en second lieu, quand ces
blessures seront surmontées puis assumées (voire sublimées), le patient et le
psychiatre pourront alors entreprendre de trouver ensemble de la cause du
problème. Par exemple le manque de féminité ou de la masculinité, est-elle
causée, par le fait qu'elle a été écornée, blessée et annihilée, qu'elle n'a pas
pu se développer, du fait de l'éducation (d'un dysfonctionnement familial etc.…),
ou bien est-elle liée à une force biologique. Par exemple :
1) empreinte mentale de la mère ou du père
trop forte, dans la première année située après la naissance _ due à une
relation fusionnelle ?... On sait qu'il est très difficile, pour un bébé, de
changer réellement de mère, et donc on pourrait admettre que ce phénomène
pourrait se produire au niveau d'une empreinte mentale de féminité enregistrée
en soit (²).
2) fragilité psychologique due à un manque
affectif important et un fort désir de protection, avec un violent sentiment
d'abandon, ne pouvant être résolu qu'en adoptant le rôle féminin (sentiment
peut-être résultant d'un raisonnement intuitif inconscient avec cristallisation
sur cette idée, remontant loin au stade du nourrisson (?)).
3) force cérébrale biologique : inversion
du psychisme cérébral (on sait que le cerveau est sexué) ...
L’auteur de cet article pense, pour
sa part, que le transsexualisme vrai existe. On sait que l'on peut créer une
sexualisation inversée du cerveau chez les animaux (on provoque des
comportements sexuels inversés). Mais, même si ce phénomène est sûrement rare,
pourquoi ne pas admettre sa possible existence dans la nature ?
(²) dans ce cas
si cette relation fusionnelle existe, l'auteur pense que la sensation d'être de
l'autre sexe peut être réelle (et non illusoire). Et ce désir honnête dans son
essence, serait alors non critiquable et le désir de changement de sexe peut
être, dans ce cas, tout à fait légitime et respectable.
Pourquoi ne pas admettre que certains
hommes biologiques ne peuvent se concevoir que conquis(e)s amoureusement,
pénétré(e)s sexuellement comme une femme (par le fait peut-être d'une force biologique inversée (³)), ayant spontanément le goût de la parure (surtout si
ce comportement spontané a été renforcé par une éducation non
"conformiste" _ libérale, "inversée" (invertie) (ª) etc.…).
La personne transsexuelle vraie a
toujours peur d’être prise pour malade mental et tente souvent se bat contre
cette image de malade mental, qui lui colle à la peau et cherchant à être
reconnue comme saine d’esprit. Mais il suffit qu’on lui fasse sentir, ne serait
qu’un seul instant, qu’on a des doutes sur sa santé mentale, pour qu’elle
replonge et doute, perd de nouveau confiance en elle-même, vivant dans la
crainte d'être prise pour malade (alors qu'elle ne se sent pas naturellement
comme telle). Alors par moment, n'en pouvant plus, elle se croit que c'est les
autres qui ont raison, et que finalement elle est bien malade mentale. Mais
comme elle n'arrive pas à résoudre son problème, sa blessure se recrée, puis se
rouvre à chaque occasion, s'irrite et ne cesse, plus et s’accroît encore,
jusqu'à l'éventuel suicide.
Cette
personne peut ensuite, face à cette blessure, adopter plusieurs systèmes de
défenses :
1) ignorer son problème, le refouler,
l’intérioriser, vivre dans un état psychologique “blanc” dénué de toute
émotions : rester à chaque instant, très scientifique, neutre, froide, dans un
self contrôle excessif permanent), ou vivre comme dans une sorte de brouillard
jusqu'à la fin de sa vie, ou s'oublier (et oublier ses problèmes) en se
dévouant aux autres...
2) écraser sa personnalité profonde, dès
qu'elle ressort, à chaque instant.
3) refuser l’inavouable, l’inacceptable
(car inavouable dans son entourage et souvent on préfère être bien vu de ce
dernier et donc se conformer à ses règle même non écrites) et sombrer dans une
sorte psychose faite d'angoisse et de rejet violent de tout ce qui pourrait
rappeler son problème (avec rejet concomitant des transsexuels et des
homosexuels).
4) vivre en se cachant en permanence, avec
la crainte permanente que l’on découvre son état (ce qui n’est pas une vie très
saine et agréable). Ce qui conduit sûrement à une vie paranoïaque voire
irrespirable. On sortira les griffes, attaquera a priori, dès que l'on sent ou
croit que son état civil a été dévoilé, ou dès que quelqu’un (même ami) a
dévoilé son état transsexuel, sans aucune mauvaise intention, devant un témoin,
sans même avoir conscience qu'on risque d'être pris pour ce que l'on craint le
plus c'est à dire "malade mental".
Quelle que soit la voie choisie, on
peut pronostiquer que la vie du transsexuel est de toute façon a priori à l’avance
gâchée. Il n’y a pas d’issue actuelle en France, pour une vie épanouie, pour
qu’il puisse s’assumer tel qu’il se sent, sans problèmes. Car il n'y a
rien de plus dur pour une personne que de souffrir durablement sans jamais être
pris au sérieux, avec respect (que cela par la loi, les médecins, la
société...).
(³) On sait
qu'il n'y a que peu de choses innées chez l'homme (et beaucoup d'acquis), mais
l'on sait aussi qu'il y une part d'innée dans la sexualité (pulsion etc.…). On
sait que le psychisme sexuel, il y une part d'éducation conforme à un modèle,
mais on découvre depuis peu qu'il y a aussi une composante biologique. Sinon
une question intéressant serait de savoir d'où vient ce désir de l'homme
d'aller dans le sens de vouloir pénétrer la femme. Est-ce une action réflexe, quelque chose
d'instinctif, guidé par la biologie ? Est-ce la conjonction de l'action de la
pulsion sexuelle, de l'arc réflexe de l'érection et le résultat du hasard dans
les jeux sexuel (on découvre par hasard que le pénis pénètre le vagin et que
cela provoque la jouissance maximum) ? Et d'où vient le comportement du mâle,
le poussant à aller dans le sens "attaquant" vers les femmes ? Est-ce
liée à l'éducation, le fait de prendre inconsciemment exemple sur les aînés ?
(ª) dans le cas
d’une éducation en permanence inversée, construisant une personnalité
profondément féminine, l'auteur pensent que l'on a aucun droit de vouloir
commettre un viol de cette personnalité (on doit la respecter).
Problèmes rencontrés dans la démarche
"scientifique" actuelle des psychiatres
1. Souvent
ils préjugent de la conclusion : "de toute manière ce ne sont des
personnes perturbées, psychotiques etc... Il n'y a pas à chercher loin. Il y a
des investigations inutiles". Il a des scepticismes forcenés, a priori,
qui se rapproche du fanatisme, mettant en fait en lumière, les problèmes
personnels de certains psychiatres qu'ils ne veulent ou peuvent affronter (on a
alors besoin alors d'un bouc émissaire, d'une "pseudo cause" alibi,
pour éviter de se remettre en cause et pour se donner une fausse image de
personne agissant pour la "Morale").
Il
a une profonde différence entre un scepticisme positif, qui reste ouvert (qui
est en fait dans la droite ligne du scepticisme cartésien) et un scepticisme
négatif _ comme celui des a priori sceptiques qui ne veulent pas voir. Il y a
une limite au-delà de laquelle les critères de rasoir d'Orkham ne peuvent plus
s'appliquer, ou le sain esprit critique devient enfermement.
2. la
psychiatrie n'est pas une science exacte et pourtant il y a une certaine
suffisance dans l'assurance de certains psychiatres : "Nous avons dix ans
d'étude et beaucoup d'années de pratique, ce n'est pas ce petit
<<ignorant>> qui va nous apprendre notre métier. Nous savons mieux
que quiconque ce qu'il en est". On se demande s'il n'y a pas une certaine
paresse intellectuelle refusant l'effort de la rigueur extrême que demande
l'exigence de la Vérité et de l'Honnêteté Scientifiques. Celles-ci obligeant au
contraire à des investigations poussées ne s'en tenant pas aux apparences.
L'expérience accumulée peut aider, mais ne suffit pas, dans certains domaines
aux interactions complexes.
3. On
confond souvent les causes avec les effets. Bien sûr que souvent les
transsexuels, sont des personnes perturbées, blessées, pouvant mal réagir. Mais
pourquoi cette attitude ? Il a sûrement une cause, un problème réel caché
derrière cette blessure. Au minimum il faut chercher ce qui a causé cette
blessure. On se focalise voire s'aveugle sur ces blessures, et sur la réaction
"narcissique", mais en voulant
ignorer jusqu'à son origine.
Les
blessures sont les épiphénomènes de causes, et c'est surtout ces derniers qui
doit être retrouvée (éducation parentale castratrice, inversée, sentiment
d'abandon persistant, ou force biologique
? ...).
4. Il
a une volonté de "faire science" de la psychanalyse et de la
psychiatrie actuelles. Une science qui cherche la rigueur doit créer un
vocabulaire aussi rigoureux que possible, intelligible, qui colle aussi près
que possible à la réalité des faits. Or on emploie des termes comme "le
Ça", le "Complexe d'Œdipe", le "transfert" etc.… aux
connotations très flous. S'il faut, on doit préciser la notion (si elle n'est
pas assez claire) et éviter les mots qui peuvent prêter à plusieurs
interprétations ou à confusion comme "transfert", qu'on devrait
remplacer par "le sentiment amoureux, et de dépendance qui se développe
chez le patient envers son analyste (dès qu'une victoire de l'analyste débloque
un problème apportant un mieux-être)". Autant des termes comme "empreinte
mentale (emprinting)", névroses ou psychoses recoupent et recouvrent des
notions ou entités aussi rigoureuses qu'elles peuvent l'être, autant des termes
comme le "Ça" ne recouvre aucune entité précise et peut-être
interprété de différences façons. Il suffit pour s'en convaincre de voir la
variété et la disparité de définitions pour un même terme psychologue d'un
dictionnaire de psychologie, de psychanalyse ou de psychiatrie à l'autre.
Souvent une démarche inconsciente de l'esprit humain, pour cacher son
ignorance, est d'employer des termes savants, comme le faisaient les médecins
scolastiques, incompréhensibles du grand public. Ces termes frappent le public
et valorise son ego. La psychanalyse ressemble à ces raisonnements circulaires,
compris d'un petit nombre, sur lesquels les personnes extérieures n'ont aucune
prise, renforçant perpétuellement leur auteur dans l'impression d'avoir raison.
Certains
praticiens croient aussi, par un langue obscur (style lacanien, hexagonal...)
qu'il ne peut pas être compris par le transsexuel, quand il sait que certains
de leurs avis ne feront pas plaisir aux transsexuels et sont sur eux négatifs.
C'est en fait une protection illusoire, car un bon nombre de transsexuels sont
médecins, certains suivent des cours de sexologie, de psychologie. Beaucoup ont
un bon bagage intellectuel.
[1] La volonté de faire science : la
psychanalyse. Isabelle Stenger. 1995, Ed. « Les empêcheurs de penser en
rond ».
Explications
des abréviations employées dans ce chapitre
La seconde colonne "A" pour "auteur",
indique l'état (profession, ...) de la personne qui a émis ce jugement :
Abrév |
Responsabilité, Rôle, Profession ou
état |
|
M |
personne du
corps médical (hors psychiatrie et psychologues) |
|
P |
psychiatre,
psychologue, psychanalyste |
|
J |
juge,
procureur et avocat général, juriste, professeur de droit |
|
A |
avocat |
|
T |
transsexuels,
travestis apportant son témoignage |
|
E |
écrivain,
journaliste, presse. |
|
Note : les phrases soulignées, ci-après, le
sont par l'auteur de cet article, pour leur mise en lumière.
Ce qui est regrettable c'est quand tous les
psychologues vont dans le même sens, on pense qu'ils disent la vérité. Toutes
les rapports qu'on les psychiatres avec leurs patients sont souvent froids,
distants et informels. Les préjugés dans ce domaine sont terribles. Les
rapports infériorisants (de dominant à dominé) sont faussés, par cette relation
souvent peu amicales, peu compatissante et culpabilisante, qui empêche une
conversation détendue, propice à la franchise, aux confidences. Une personne
qui continuellement culpabilisée ne peut apparaître normale, même si elle
l'est. Les jugements sont d'autant plus catégoriques que règne l'ignorance, que
le transsexuel devant cette attitude peu engageante et encourageante refuse de
se confier. Combien de praticiens ont vécus plus d’un an avec des transsexuels,
sans rapports distants, et ont parmi leurs intimes dans amis transsexuels ?
L'important problème, c'est face à ce
déluge de bêtises et de contre-vérités scientifiques, il est difficile, même
pour une personne ouverte et compréhensive, d'avoir une attitude exempte de
préjugés, qui puisse juger les transsexuels comme de personnes sans failles
morales ou psychologiques. L'image du transsexuel qu'il en a, de personnes qui
donne toutes les garanties de sérieux (puisque médecins
"scientifique") sera toujours qu'on le veuille ou non dévalorisée.
Date Lieu |
Au |
Opinion, petite phrase |
Auteur/ Source |
Commentaire |
19° Siècle Livre |
MP |
Insanité
morale folie sans
délire (délire partiel) folie lucide |
Des maladies
mentales...., T1., p.524, 1838, Ed. J.B. Baillière, de Esquirol E.; "De la
folie...", 1840, Ed. J.B. Baillière, T.2,P.700, Marc |
|
1930 Livre |
P |
La
prophylaxie ne saurait guère être de quelque efficacité que dans la jeunesse,
alors que se montre les indices d'une telle
déviation mentale. Mais avec les données de pudibonderie qui
cristallisent les parents en formules archaïques, il ne faut guère espérer
arriver à temps. |
"Un cas
d'homosexualité féminine", Ann. méd. psychol., 1930, II, 1, 37-41, de
Chavigny P. |
Réalisme sur
la difficulté connue de changer une personne ayant ce syndrome et sur la non
coopération du patient et de la société, dans le traitement. |
? |
|
Le transsexualisme
est le paradigme de la décadence occidentale |
Page 7,
"L'intégration des transsexuels", T.1., projet Ornicar |
L'exemple
idéal de la décadence occidentale pour les fascistes |
23/5/56 |
M |
Titre d'un
article "Le désir de changer de sexe, forme épidémique d'un mal ancien" |
Pr. Jean
Vague, Presse Médicale, 1956, 64, 41, 949-951 |
Quand on
connaît la susceptibilité des TS |
1956 Revue |
M |
... une
psychothérapie précoce pourrait délivrer ces sujets de la redoutable anomalie qu'est
l'inversion |
L'inversion psycho-sexuelle
avec travestissement chez l'homme, Sem. hôp. Paris,1966, 32, 50-51,
2667-2673, Dorey R. |
Souvent ce
mot de redoutable est réapparu dans la littérature |
1956 |
P |
... le cas
des transsexuels est paradoxal : la névrose et la perversion dans une large
mesure apparaissent comme des mécanismes qui permettent de lutter contre une
angoisse de castration ; or nos sujets demande cette castration |
Alby, thèse
de doctorat |
cité p.98 in
"Le transsexualisme" étude nosographique et médico-légale, Dir. J.
Breton. Pensée confuse ? |
1957 ? Revue
médicale |
M? |
Les progrès
médicaux et chirurgicaux sont tels que de nos jours que nos sens peuvent être
abusés mais notre conscience médicale, humaine et sociale doit éviter les aberrations fallacieuses de notre époque
pervertie |
R. Troque,
"Liberté de changement de sexe", Presse Médicale, 1957 ? |
|
21/3/62 Journal |
E |
Ce mariage
est un scandale (titre). |
Ici Paris
Hebdo du 21 au 27/3/62 |
Suite au
mariage en blanc dans une église de Montmartre du transsexuel, vedette de
cabaret Coccinelle. |
21/3/ 1962 Journal |
E |
Ce manque de
tact et de pudeur a choqué tous ceux qui pour la cérémonie de mariage
représente encore quelque chose de sacré. |
Robert
Justice, France-Dimanche, 22 au 28/3/62 |
Idem au sujet
du mariage de Coccinelle |
1963 |
M |
... le rôle
discutable de certains médias faisant de la publicité [pour de nouvelles
techniques chirurgicales] ... Le
transsexuel se présente en "cas" et en victime des préjugés
sociaux... Les
mécanismes psychonévrotiques sont certainement importants [qu'ils soient] œdipiens,
... narcissiques [blessure narcissique] ... Un essai
psychothérapeutique, si l'intéressé s'y prête, à la longue, est plus justifié
et le seul résultat, du t-il être, qu'un garçon devienne franchement
homosexuel, si l'on ne peut obtenir une transformation plus profonde, cela
vaudrait mieux que le châtrer. Une telle
psychothérapie devrait être précoce, mais il est souvent difficile de la
faire accepter par ces sujets qui tendent plutôt à résoudre
"psychotiquement" l'angoisse de leur incertaine et impossible
identité sexuelle par la "conviction passionnée" d'une erreur de la
nature à corriger. |
Vocabulaire
de la psychopédagogie et de psychiatrie de l'enfant, Robert Lafon, PUF, 1963
(réédition en 1969). |
Difficile de
trouver la vérité dans ce domaine |
1968 |
M |
Après avoir
étudié le transsexuel, je sais moins que jamais ce que veut dire le mot
"pervers". J'ai une
prévention contre [les techniques d'aversion] car je crains que la théorie de
l'apprentissage soit dévoyée ... que ces formes de traitement ne deviennent
des techniques de cruauté entre les mains de gens peu scrupuleux. ... Tout le
problème est de savoir ce qui est antisocial et dans quel mesure ce
comportement met en danger la société ou ses membres. Quelle quantité de
souffrance devrait infliger à un patient pour le rendre conforme. Est-ce
qu'un comportement sexuel et ... de genre déviant affaiblissent une société ?
Que signifie l'expression « affaiblir une société » ... Si le
traitement marche et si certains patients en font la demande, cela vaut peut-être
la peine de souffrir. Nous ne devons pas rejeter un traitement utilisable sur
le sur le simple prétexte que ce n'est pas celui que nous préférons pour des
raisons théoriques, morales ... |
Recherches
sur l'identité sexuelle, Robert Stoller, 1968, page 281-282 (Gallimard) Une petite
dérive dans ce chapitre pour ce scientifique pourtant fort honnête
intellectuellement (dans ce livre en tout cas) |
|
1972 Livre |
P |
Les
transsexualistes ... subissent la castration physique afin d'échapper à
l'angoisse de castration |
J. Mac
Dougall, p.92, Scène primitive et scénarios pervers dans sexualité perverse,
Payot, Paris |
|
1972 |
M |
Ces cas de
transsexualisme, d'autre part, n'ont
rien du délire systématisé : en
dehors de leur conviction profonde d'appartenir au sexe opposé, ces sujets ne développent aucune action,
aucune pensée qui pourraient exprimer un trouble psychiatrique. Mieux
encore, ils récusent toute composante perverse, et refuse l'expérience homosexuelle.
C'est pour ces raisons que nous avions émis l'hypothèse d'une pathogénie
hormonale : ce que les examens de laboratoire ont semblé confirmer dans
certains cas. Ne peut-on imaginer, qu'en cette période critique néo-natale,
l'érotisation du système nerveux se soit faite à contre-courant. Le thérapeute est malheureusement désarmé.
Il faudrait, pour guérir le transsexuel, comme l'a entrevu notre patient,
"transformer radicalement son cerveau » ; ce qui dépasse nos
possibilités thérapeutiques actuelle. |
Clé pour la
sexologie, Gilbert Tordjman, Seghers, 1972.p.106 |
Ce docteur
est sexologue. Il semble qu'à l'époque on préfèrerait transformer la
personnalité d'une personne que d'accéder à sa demande de changement
corporel. Ces
laboratoires n'ont pas prouvé que ce mécanisme d'action existait
naturellement, mais ceux-ci peuvent par contre le créer artificielle. Ce
docteur estime que l'être humain est au départ androgyne et que s'il existe
des forces biologiques la frontière entre les sexe n'est pas infranchissable
p.111 |
1973 livre |
A |
Le travesti
se joue la comédie et ne l'ignore pas. Le transsexuel ne joue plus, il vit dans son rêve de schizophrène,
n'arrivant plus à le dissocier de la réalité. Il est vrai
que la souffrance d'être anonyme intéresse moins la grande presse que les
détails croustillants concernant un petit pourcentage d'entre eux. |
2ème partie de R. Gendreau du livre
"Lady Boy", de Ph. Dalba et de R. Gendreau, Guy Authier éditeur. |
Même une
personne bien intentionnée Comme Me R. Gendreau peut tomber dans ce lieu
commun. En effet, il
n'y a qu'un très faible pourcentage de transsexuels ou de travestis ayant une
attitude provoquante. |
1976 |
M |
Cette
pathologie ... n'a été que trop grossie par le sensationnalisme médiatique,
au sein d'une opinion publique abusée par le prétendu possible
"changement de sexe", qu'il s'agisse des billevesées de sophistes
(¹) ou de la mutilation lucrative de
prostitués du Tiers Monde. (¹) Une copieuse littérature, et même des
revues spécialisées, cultivent à plaisir la différence entre "sexe"
et "genre". ... Intoxication hormonale. ... Il reste
étranger à toute féminité ... même comportementale. Après
l'"opération" certains vivent conjugalement plus ou moins
longtemps, avec l'homme abusé ou informé ... _ et alors souvent perturbé lui-même
.... _ ou se confinent comme auparavant dans le narcissisme ... Changement
d'état civil : Ce "triomphe" est obtenu sans trop de peine dans les
contrées d'usinage transsexuel. Un certain
nombre d'entre eux sont des suicidaires, soit avant l'opération (qu'on leur a
"injustement refusé") soit après, devant l'étendue des dégâts
irréversibles. |
Sexologie,
Docteur Gérard Zwang, Masson, version de 1976. Page 243. Sur le
traitement hormonal. p. 224 (parle
des TS à vocation féminine). |
Ce chirurgien
urologue est le président de la société française de pathologie sexuelle. Le
scepticisme de ce psychiatrique est poussé jusqu'à un aveuglement hors du
commun presque fou et unique en son genre. Pourtant
cette différence entre sexe et genre existe et n'est pas le fruit d'une
illusion. L'image
d'Epinal des TS prostitués se retrouve ici. |
1977 |
M |
[L’histoire
de Mario Martino] éliminera certainement de nombreuses idées fausses _
principalement la notion que ces gens "peuvent changer s'ils le
veulent" et que la psychothérapie peut les soigner et les
"guérir" |
Emerge,
Mario Martino, 1977, Préface de Harry Benjamin (1981, trad.fr. Edition de
Trévise). Emergence: a Transsexual
Autobiography, Mario Martino with harriett, New York: A Signet Book 1979.
|
Harry Benjamin
créateur de l'entité nosographique transsexualisme était un grand spécialiste
de la question |
1977 |
M |
Tous les
transsexuels ne survivent pas [à l'opération ...] mais les rescapés sont
indestructibles |
Autorité
médicale inconnue citée dans Emerge, Mario Martino, 1977 |
À rapprocher
de "Tous les transsexuels sont condamnés à la chute, ôtez-vous
rapidement ces idées de la tête !!!", Dr. psychiatre K. témoignage de 85 |
1978 |
MP |
Pour les
[psychiatres classiques] les homosexuels sont des névrosés, les transsexuels sont
délirants (ou psychotiques) ... les délirants doivent être mis hors d'état de
nuire, au besoin par la camisole chimique. ... C'est extrêmement grave et
cela n'aboutit à rien, ... ils se retrouvent "dans le cirage" mais
n'en conservent pas moins leur croyance. On est
persuadé qu'ils trichent. En ce qui
concerne le transsexuel, j'estime qu'il y a une croyance quasi-religieuse
[...] des personnes qui vont consciemment au martyr ... c'est la raison pour
laquelle [... on] les considère comme des fous. ... Sorte de rite, de
"messe" ... marche vers la féminité, ... une dimension religieuse,
... Il y a les chez les transsexuels une dimension d'absolu. L’opération
que les psychiatres considèrent comme un suicide. Un tel
phénomène échappe complètement à la psychiatrie classique qui constitue
parfois un véritable terrorisme intellectuel. [Les TS]
courent toujours après leurs fantasmes. En tout cas
la seule attitude possible, sur le plan humain, est celle de la
compréhension, de l'assistance et du respect... On ne les a
jamais examinés que sous l'angle négatif et ils ont probablement un élément
positif certain. |
Dr. ?
neuropsychiatre et psychanalyste in "Elles ... les travestis",
Colette Pia, Presse de la Cité, 1978 |
Même quand on
se veut tolérant on a quand même du mal à croire au discours des
transsexuels. |
1979 |
M |
Transpsychose,
... psychose blanche, psychose impossible, ... sujet "suicidant",
... toxicomanes, anorexiques mentaux, ... sujet à des comportement
particuliers type Comte de Münchhausen ... ou Asthénique de Fergeol |
"En deçà
et au-delà de la psychose", Actualité psychiatrique, 1979, 8, p.24,
Gorceix A. |
Différentes
explications possibles de la transsexualité. (États de mythomanies limites,
citées dans l'ouvrage du Pr. Breton "transsexualisme, étude nosographique
et médico-légale"). |
7/12/79 |
E |
... La
différenciation des sexes, base fondamentale de toute vie et par conséquent
aussi de toute organisation des groupes humains, c'est la nature qui l'a
fait. C'est le doigt de Dieu qui a
chaque instant, fait ce tri, qui crée cette summa divisio, et l'impose aux
homme ; [de sorte qu'il est] formellement interdit de fausser par quelque
moyen que ce soit le jeu naturel de la différenciation des sexes comme aussi
l'interprétation qu'on doit en faire, pour les besoins de l'organisation
sociale. |
B. Schalscha,
Libération n°1812 du 7/12/79 |
Doit-on
accepter de souffrir d'une maladie, sans se battre et/ou la vaincre, parce
que "c'est Dieu qui l'a envoyé" (parce que la nature l'a causée).
La nature est capable de beaucoup d'erreur congénitale, doit en être victime,
souffrir en les accepter ? |
3/3/80 |
E |
.. Un
transsexuel avait réussi à allaiter. Stupeur et incrédulité. La nouvelle ...
provoquait surtout un vague dégoût. |
A.D. Le
quotidien de Paris, 3/3/80 |
|
5/3/80 |
M |
Transsexuels
: un test séparera les vrais transsexuels des faux .... Les tests de
Goldberg, complétés par la méthode de Wachtel, permettent de catégoriser les
sujets [Antigène] H-Y positifs, _ les homes normaux _ et les sujets H-Y
négatifs _ les femmes normales. ... Les conséquences
de cette découverte sont considérables, puisqu'on pourrait alors légitimer le
recours à la chirurgie et la modification de l'état civil selon des critères indéniables. ... |
Transsexuels
: un test séparera les vrais transsexuels des faux, par le Dr.
Gérard Zwang, Quotidien du médecin, 5/3/80 |
La
déclaration très affirmative de ce docteur s'était révélée erronée. La piste de
l'antigène H-Y (voir glossaire) découverte par l'équipe du Pr. Wolf Eicher,
de Munich, s'est révélée une fausse piste. Si non
pourquoi à tout prix vouloir séparer des bons des mauvais transsexuels (cette
discrimination ne risquerait-elle pas d'avoir des effets pervers comme dans
le cas de l'eugénisme). |
1980 ? ? |
M |
Il faut bien
reconnaître que, médicalement, et tout particulièrement du point de vue
psychiatrique, elle est illogique.
Si on admet [...] que prétendre être du sexe différent de celui dont on est
naturellement porteur, est morbide,
façonner chirurgicalement au sujet qui parle ainsi, un corps qui réponde en
apparence à l'idée qu'il s'en fait ne peut que le confirmer dans son erreur.
Il y a donc l'inverse d'une thérapie. |
J. Cl.
Dubois, J.E. Marcel |
Faut-il un
traitement logique inefficace ou un "illogique" efficace ? Ce genre de
propos se base sur l'opinion, sans preuve, de la nature psychotique ou
perverse du transsexuel |
1/3/80 |
M |
Le courageux
jugement du tribunal de St. Etienne affirme que le transsexualisme n'est pas
un caprice ... [reconnaissant que le sexe psychique puisse primer sur le sexe
biologique]. Je me suis
attaché à tous les transsexuels qui me font confiance, leur situation
pathétique m'a toujours profondément et affectueusement touché. J'ai donc
applaudi des mains au jugement de St. Etienne. |
Transsexuels
: mon dossier personnel, Pr. Gilbert-Dreyfus, Quotidien des médecins, 18/3/80 |
Membre de
l'académie de médecine. Le progrès du jugement de St. Etienne consiste à
tenir compte du sexe réel psychique. |
27/3/80 |
M |
Pour le Dr.
Scherrer le transsexualisme est un délire partiel, au même titre que
l'érotomanie ou l'anorexie mentale. ... malgré la réalité de leur
morphologie... ils présentent une revendication abusive de "rectification" chirurgicale. Il est
difficile et combien douloureux de résister à l'énorme chantage à la
mutilation ou au suicide du transsexuel ; mais c'est le rôle du psychiatre. .. ... si le
secret [du fait que la mère d'un enfant adopté est transsexuelle] est
divulgué, l'enfant ne sera-t-il pas senti comme objet persécuteur, révélateur
de la vérité anatomique de la mère ? ... En conclusion tous les participants étaient contre l'adoption chez les
transsexuels. |
Dr. Scherrer in "La réunion de la société
médico-psychologique, TRANSSEXUALISME, les psychiatres veulent être entendus |
|
24/4/80 |
M |
Le
gouvernement belge plaide que rien ne l'oblige [selon la convention des
droits de l'homme] à reconnaître un changement de sexe qui peut s'avérer
"artificiel et
imparfait" |
Le changement
de sexe en question, Quotidien de Paris, 24/4/80 |
Langue de
bois |
1981 |
M |
La société
pourtant "à l'origine du transsexualisme" est choquée d'une telle
démarche |
Janice
Raymond, L'empire transsexuel, 1981 |
Le Dr.
Raymond veut dire par là que la société oblige à entrer dans le moule d'un
stéréotype sexuel bipolaire, conformiste. |
17/4/82 |
M |
[Les transsexuels] relevaient du musée
Dupuytren. ... C'est une
légèreté de se marier quand on n'est pas sûr de son identité sexuelle car les
enfants en souffriraient. ... La normalité
c'est ce qui rend les hommes heureux. |
Déclaration
du Dr. G. Zwang, à Europe 1, lors de l'émission : "radio libre aux transsexuels
californiens" rapportée
dans Libération,
17/4/82 |
Comme si le
monde pouvait se réduire à ce qui normal ou anormal. Est-ce le
conformisme ou la normalité qui est le bonheur ? La nature est-elle
conformiste ? Où est l'originalité des êtres ? Vision réductionniste
des choses. |
29/6/82 |
M |
Etat marginal
que pathologique |
Pr. Gilbert-Dreyfus,
p.20 Intégration des transsexuels, T.1., projet Ornicar |
|
1/7/82 |
M |
IL faut
différencier les transsexuels des intersexuels, ... des travestis, des
homosexuels, et aussi des psychotiques ou "d'une catégorie de débiles qui veulent changer de sexe
pour s'adonner à une prostitution aujourd'hui en pleine efflorescence". Le phénomène
de la transsexualité reste trop marginal quantitativement pour faire l'objet
d'une loi : ce serait lui donner trop d'importance et au contraire pourrait
susciter de nouvelles vocations injustifiées de la part de déviants. |
René Kuss,
1/7/82 in ? |
Toujours le
préjugé qu'il y a des travestis qui change de sexe pour des raisons vénales. Et les vocations
de changement pour des raisons philosophiques. |
1984 Livre |
M |
... la seule
démarche médicale acceptable est
d'essayer de leur venir en aide même si, et c'est le cas, les
possibilités actuelles sont peu satisfaisantes, imparfaites, voire
profondément choquante |
P. Banzet,
J.M. Servant et P. Nahon, In "Le transsexualisme, étude
médico-légale", sous la direction de. O. Diamant-Berger, Paris, Masson,
1984 |
Actes de la
réunion s'étant tenue au Palais du Luxembourg le 17/6/83 La mutilation
étant profondément choquante |
1984 Interview
d'un journal |
J |
Les amants
des transsexuelles sont souvent des personnes "angéliques" |
Mme
Rubellin-Devichi, directeur du centre de droit de la famille (CNRS, ERA 579),
professeur de droit à l'université de Lyon 3 |
|
1984 ? |
M |
Il y a un certain
angélisme du transsexuel vrai qui
finalement se moque en réalité du résultat mécanique proprement dit... De toute
manière, le partenaire [du transsexuel] est homosexuel. ... Le partenaire
antérieur [à la transformation], par définition n'était pas à mon avis un
homme normal. Il était à mon avis, au minimum pédophile, c'était je pense un homosexuel. ... |
Professeur
Vague. P. 94-95 et 99, in "Le transsexualisme, Droit et éthique médicale",
vol1, sous la direction de Dr. Odile Diamant-Berger, N°127, Masson, 1984 |
Propos
malheureux et malheureusement honnête, reflétant l'horreur, le rejet social
courant (exemple très courant de transphobie). |
1984 ? |
M |
Quel est
l'homme normal qui voudrait tout de même partager une soirée avec un
transsexuel féminin totalement transformé et qui trouverait une véritable satisfaction ? Quelle est la femme
normale qui accepterait, qui trouverait agréable de participer à la vie
intime d'une femme virilisée ? Non, il y a la satisfaction du transsexuel
lui-même, généralement obtenu sur le plan de la conscience sexuelle, beaucoup
moins sur celui de l'activité sexuelle, et il y a la satisfaction de son
conjoint, qui se solde habituellement
sur un échec. ... ... le sujet qui est y choisi par le
transsexuel, n'est jamais un être normal. Pour accepter de faire l'amour avec
un transsexuel, ce n'est tout de même pas tout à fait normal. |
Professeur
Vague, p. 71, in "Le transsexualisme, Droit et éthique médicale",
vol1, sous la direction de. Dr. Odile Diamant-Berger, N°127, Masson, 1984 (Cité aussi
dans "Les transsexuel(le)s" de Jeanne Lagier et Jane Hervé, Jacques
Bertouin, 1990, page 111 ?) p. 99 (Ces
déclarations sont parmi celles les plus blessantes connues pour les
transsexuel(le)s) |
A-t-on besoin
d'être normal pour aimer ? Qu'est qu'un amour dans les normes ? Qui peut ne
juger sinon les êtres intimement concernés ? Personnellement
l'auteur pense que l'on peut trouver des conjoints de transsexuels qui ne
sont ni angéliques, ni charitables, ni bisexuels ou homosexuels, mais qui
savent reconnaître la véritable femme ou le véritable homme et distinguer les
véritables qualités d'une personne derrière les apparences |
1984 Livre |
M |
Une loi sûrement pas ! ... elle risque de multiplier par un
coefficient incroyable le nombre
de faux transsexuels ... 1 pour 1000 000 mais pensez aux 100 000 autres qui
risquent en raison d'un coefficient intellectuel un peu défaillant ... en
raison de circonstances sociales défavorables, d'être entraîné dans un faux
transsexualisme ... N'oublions pas le contexte familial, la dislocation
actuelle de la famille, le laxisme
général, la puissance des mass-média, la puissance économique, un
véritable néo-esclavage qui sévit à l'heure actuelle à travers les continents
pour exploiter ces malheureux. [Face à] Tout
cela, ... nous devons nous y opposer,
nous y opposer avec énergie. Par conséquent, 6 mois ? 1 an ? j'ai demandé
3 ans. Il faut davantage peut-être encore. ... Il ne faut pas créer
[d'autre misères]. |
Situation
nosographique du transsexualisme pour l'endocrinologue, perspectives
pratiques, Pr. Jean Vagues, p.72, in "Le transsexualisme, Droit et
éthique médicale", vol1, sous la direction de. Dr. Odile Diamant-Berger,
N°127, Masson, 1984 |
Excessif. L'absence de
loin n'est pas une bonne réponse au problème posé (voir réponse canadienne au
sujet, plus intelligente). |
1984 Livre |
M |
Il a un
certain angélisme du transsexuel
vrai qui finalement se moque du résultat mécanique... |
Pr. Vague,
ouvrage idem, page 94 |
Angélisme du
transsexuel ou du partenaire, tarte à la crème de la littérature |
1984 Livre |
M |
.. Le sujet
qui est choisi par le transsexuel, n'est jamais un être normal. Pour accepter
de faire l'amour avec un transsexuel, ce n'est tout de même pas tout à fait
normal. |
Pr. Vague,
ouvrage idem, page 99 |
|
1984 Livre |
M |
Je voudrais
souligner quand même qu'il y a une composante exhibitionniste, notamment chez les transsexuels masculins vers
le sexe féminin. Car déjà on trouve 20% de professions dites artistiques dans
les statistiques de Philibert. ... Ils
sont assez instables du point de
vue professionnel. |
Pr. Denicker,
ouvrage idem, page 100 |
S'est-il posé
la véritable cause de cet état de fait ? |
1984 Livre |
M |
... Le droit
offre au conjoint ou à l'amant dans l'ignorance (cette ignorance s'expliquant
par un angélisme assez fréquent
chez le partenaire du transsexuel, comme chez le transsexuel lui-même) un
arsenal suffisant pour se libérer d'une union dont il ne veut plus ... |
Mme
Jacqueline Rubellin-Devichi, Pr. à Faculté de droit, Lyon 3, 40 quai
Gailleton, 69002 Lyon, idem page 20 |
|
13/11/ 1984 |
M |
Il faut que
"la passion ne l'emporte pas sur la sagesse et que le transsexualisme ne
soit pas une médecine du désir". [L'opération]
... est effectuée dans un service public, afin d'éviter toute idée
commerciale. |
Pr. Louis
René, président de la section d'éthique du conseil de l'ordre, Le quotidien
du médecin, 13/11/84 |
La médecine
de traitement des transsexuels ne doit pas servir à satisfaire certains
désirs sexuels (i.e. pervers). Je crois qu'on fantasme beaucoup là-dessus. |
13/11/ 1984 |
J |
Une convergence
s'est faite entre médecins et juristes pour une "autolimitation
salutaire du législateur" |
Mme
Rubellin-Devichi, idem |
|
1986 |
M |
C'est une
affection mentale rare relevant de la psychiatrie. |
Sylvie
Sesé-Léger, Article "Transsexualisme", Encyclopédie Universalis,
1986. |
Quand
dépénaliserons-nous et cessera-t-on de psychiatriser la transsexualité alors
que l'on l'a bien fait pour les homosexuels ? |
3/4/87 |
E |
Mais qu'est
que ce nouveau snobisme, qu'est-ce que vous avez tous à parler de ce livre ? |
L'express,
3/4/87 |
Au sujet du
livre "Le saut de l'ange" de Maud Marin |
1989 |
D |
J'aurais
préféré que tu meures pendant l'opération |
Déclaration
de la mère de l'auteur |
"Appelez-moi
Gina" du Dr. Ginette Noël, Presse de la cité, 1990 ? |
30/12/ 89 |
D |
L'UDF Emile
Kohel a dénoncé "la bénédiction servile des déviances" ainsi que "la surenchère de
permissivité" |
Libération,
30/7/89, Francesco CERRI |
Réaction face
à la résolution de l'assemblée du conseil de l'Europe reconnaissant le droit
à la mutation des transsexuels |
6/6/90 |
M |
L’opération
n'est "qu'un pis-aller, comme on pose une prothèse à celui qui a perdu
une jambe dans un accident ...". Après l'opération les transsexuels
"se sentent mieux, mais sont toujours insatisfaits" |
Pr. Louis
Gooren, professeur de transsexologie à Amsterdam, Quotidien du médecin |
Une autre
idée reçu tenace est que le transsexuel est toujours insatisfait après
l'opération. On juge toujours suivant ses propres critères. (S’il n'est pas
anxieux et hypocondriaque et qu'il est satisfait, alors c'est qu'il s'abuse
!!!). |
1990 |
M |
Il y a
complicité de chirurgien. Personne
anxieuse, dépressive, suicidaire. Les enfants
rompent avec des individus qui leurs
font horreurs. |
Sexologie,
Docteur Gérard Zwang, Masson, version de 1990. |
Visiblement
les transsexuels sont des cas psychiatriques. Cette
dernière phrase est une contre-vérité, beaucoup d'enfants aime leurs parents qu’ils
soient TS ou non |
1990 |
M |
Les clients
[des prostitués transsexuels] sont trompés sur la marchandise... Le
concubinage est fragile... [Le faut une]
psychothérapie de soutien. [Prescrire] des antidépresseur
(tranquillisants)... Prescriptions : Il faut une
répression sévère de la chirurgie opportuniste. Obligation pour le transsexuel
prostitué d'indiquer son état par un insigne, badge, tatouage ... ... impossibilité pour le couple dont
l'un au moins des conjoints est transsexuel d'adopter un enfant. ... le fait que la chirurgie (tombant
sous le coup ...) doit rester exceptionnel. |
Pathologie
sexuelle, Zwang Gérard, Maloine, PARIS, 1990 |
Ce livre a
reçu le prix Médicis de Médecine. Que des contrevérités. L'auteur connaît
beaucoup de couples fidèles aux liens durables, des personnes TS courageuses
résistantes... Pourquoi empêcher des personnes d'être bien dans leur peau (on
connaît les "résultat" de cette psychothérapie) ? Quant à la
dernière recommandation du délire et des lubies de ce médecin. |
21/11/ 90 |
M |
Comme
"aucun signe en faveur d'une erreur de la nature ne peut être
déterminé" et que les candidats transsexuels sont des adultes opérés ne
pouvant être considérés comme des cas "psychocurables", il convient
de ne pas les placer "dans une position intenable de monstruosité
sociale"... "Mais il ne faut pas favoriser l'épidémie". |
Pr.
Colombani, l'Union, 21/11/90, Jef. Tombeur (Revue de
l'union des jeunes avocats de Reims) |
Toujours
cette crainte de la contagion. Depuis 83 cet argument a fait long feux. Discours
assez normatif. |
21/11/ 90 |
A |
Le critère de perversité est celui
auquel les magistrats se réfèrent,
s'en remettant en fait au médecin. |
Me Alain
Guyot, du Barreau de Reims, idem "L'Union" |
En fait ils
ne s'en remettent pas toujours aux médecins mais à leur propre jugement. |
21/11/ 90 |
MT |
On devrait
"pouvoir choisir si l'on fille ou garçon" comme en Suède où ce
choix reste ouvert à la majorité de 18ans. |
Dr. Gina
Noël, idem l'Union, 21/11/90 |
|
1993 |
M |
[Dès l'âge de
1 à 2 ans, on observerait des gestes, des comportements, des modulations de
voix, une façon d'uriner accroupi, un habillement de petite fille, chez le
petit garçon]. R.J. Stoller
montre que ces enfants sont dans une symbiose très particulière à leur mère,
dans un corps à corps fusionnel pendant de longues années. La
personnalité de ces mères est très caractéristiques : elles comblent le vide
qu'elles ressentent par le contact avec le corps de leur enfant, dont elle
retire une grande jouissance. Une forte
composante homosexuelle existe, les relations sexuelles et les échanges avec
les hommes sont insatisfaisants. Les pères
sont absents et ne cherchent pas à interrompre cette relation fusionnelle. Cette symbiose
mère enfant est particulière, différente des symbioses qui sont dans le
registre psychotique avec la "double contrainte" et entrave
l'individualisation (voir page 65). L'enfant ne peut se séparer de la
féminité maternelle et ne peut accéder à un statut de garçon. En effet,
l'ensemble du corps du garçon est investi par la mère, au détriment de son
pénis. Tout se joue
avant la phase phallique et l'angoisse de castration, la conviction de
l'enfant d'être une fille sera aconfictuelle. Pour
R.J. Stoller le transsexualisme n'est pas une perversion impliquant un déni
de castration, ni une psychose, car la
conviction serait illusion et non une construction délirante. Les
conceptions de R.J. Stoller, qui ont fait avancer la clinique du
transsexualisme, sont néanmoins critiqués. Ainsi la question de la structure
discutée, en particulier ses rapports avec la psychose [1]. Notre
expérience des suivis thérapeutiques familiaux nous amène aussi à
reconsidérer le transsexualisme comme une expression d'un symptôme, au sein
d'un dysfonctionnement familial. Notons en particulier, la fonction d'un
enfant sexué de remplacement. Par exemple, dans un cas clinique, la
transsexualité d'un garçon s'inscrivait dans un déni du travail de deuil
d'une petite fille morte à l’âge de 2 ans et demi. Il est
important de bien repérer la spécificité des transsexuels, d'autant que se
pose à l'âge adulte, la question de la reconnaissance juridique avec
modification de l'état civil des transsexuels qui permettrait une
réharmonisation entre sexe psychique et anatomique. [1] Sexe de
l'âme, sexe du corps, F. Castagnet, Centurion Paris, 1981. |
Psychiatrie
de l'enfant et de l'adolescent, Pierre Ferrari, Catherine Epelbaum,
Flammarion Médecine, 1993, page 310 |
Ici on ne
peut pas à proprement parler d'opinion. C’est un des rares ouvrages de
psychiatrie où l'on essaye de faire preuve d'esprit scientifique et de
rigueur. Ici la pensée et l'exposé sont clairs. Ce livre
coûte environ 600 FF. |
1994 |
M |
[Le
transsexuel] a l'assurance tranquille d'être dans la vérité. |
S. Daymas,
cité dans Psychopathologie de l'adolescent, D. Marcelli et A. Braconnier,
Masson, 1994, p. 205 |
Souvent on ne
prend pas au sérieux et on ne croit pas le discours du transsexuel. Ce
professeur est dans l'assurance tranquille de la vérité. |
1994 |
M |
C'est la
dernière défense contre la psychose |
Idem, page
205 |
|
1994 |
M |
C'est dans le
cerveau que cela dérape. (Titre) |
Titre d'un
petit article entrefilet concernant les transsexuels dans la revue "Ça
m'intéresse" "Comment devient-on homme ou femme", 01/94 |
Quand on
connaît l'hyper susceptibilité et sensibilités de certains transsexuels |
1995 |
D |
- "une
greffe sexuelle, c'est contre nature" - "pour
moi, il semble que c'est pire que L’homosexualité" |
Témoignage
personnel |
Le 2nd
jugement est celui d'un ami très honnête. |
1995 |
D |
Il y a un
terrorisme intellectuel à vouloir nous faire accepter les minorités sexuelles
(sous entendues homosexuels etc.…). |
Le père de
l'auteur de ce guide |
Dernier
argument quand tous les autres ont échoués. N'y va-t-il
pas un terrorisme intellectuel à les rejeter. |
1995 |
M |
Chez les
transsexuels les troubles de la personnalité sont profonds et souvent du
registre du délire. [Il y a souvent des] revendications hypocondriaques |
Psychiatrie
de l'adulte, Th. Lemperière, A. Féline, A. Gutmann, J. Adès, C. Pilate, Ed.
Masson, 1995 |
|
1995 |
M |
[Il y a]
inhibition voire annihilation de l'angoisse de castration [à cause d'une]
symbiose excessive avec les mères. Il y a souvent carence paternelle. [On
assiste à] une castration symbolique (Safouan). [Il a besoin d'aller vers ce
que veulent les parents, l'enfant] se conforme au désir des parents pour se
faire aimer (C. Chilland). |
Adolescence
et psychopathologie, D. Marcelli, Braconnier, Masson, 1995, page 192 |
|
Hiver 1996 |
J |
Bêtes de
Foire. ... ... les "drag
queens" ... Puant de prétention, ces grotesques mutants se veulent les
incarnations du mouvement transgender... |
Les dossiers
de Minute, Sexe, pouvoir et argent, Hors-Série n°2 |
Dans cet
article, il y a un amalgame entre homosexuels, transsexuels et drag queens ou
kings |
|
|
|
|
|
On s'aperçoit que les vœux pieux n'ont
jamais été concrétisés depuis très longtemps.
Où l'on voit que ce refus de légiférer,
condamne soit :
-
à la mort civile du transsexuel (pour des conceptions surannées, qui dénie
toutes réalités concrètes et
considération pour les galères des
transsexuels).
-
soit depuis 92, à la roulette russe des jugements des tribunaux.
-
à l'appauvrissement et à la prostitution éventuelle, suite aux frais d'experts
et d'avocat, pour le jugement.
Date Lieu |
A |
Opinion, petite phrase |
Auteur/ Source |
Commentaire |
1956 ? |
J |
Le chirurgien
se permettant en France d'opérer serait passible des rigueurs de l'article
316 du code pénal qui punit de réclusion à perpétuité le crime de castration. |
Avocat
général Raymond Lindon in "Aspect juridique du transsexualisme"... |
Menace des
foudres de la justice les médecins, même ceux qui voudrait aider pour des
raisons thérapeutiques. |
16/12/ 75 |
A |
[Il faut
recommander un refus de changement d'état civil] "si les modifications
corporelles qu'il présentent sont artificielles et ont eu pour effet de
dénaturer le sexe normal primitif d'un individu" |
Avocat
général Raymond Lindon, Note additive aux arrêt de la cour de cassation du
16/12/75. |
|
1978 |
T |
Je suis quand
même obligée de tricher constamment et de prendre des précautions ;
j'aimerais pouvoir changer officiellement mon état civil, c'est à dire non seulement
ce qui concerne les prénoms, mais encore le sexe |
De ... dans
"Elles ... les Travestis", de Colette Pia, 1978 |
On voit ici un
léger aperçu des problèmes que pose l'interdiction de changement d'état
civil. |
1978 |
M |
... Situation
d'autant plus tragique que la législation ignore la spécificité de leurs
problèmes. Comment vivre, travailler, sans carte d'identité conforme à leur
situation nouvelle, sans carte de travail ? Le droit au travail est lié au
changement d'état civil. Nul ne peut trouver un emploi si les prénoms, le
code de Sécurité Sociale ne correspond pas aux sexe d'apparence, et ne sont
pas en conformité avec la carte d'identité et les constatations de la visite
d'embauche. Les
transsexuels ont le sentiment profond que ce désir n'est pas une lubie, une
perversion, mais répond à une tendance innée, profonde ... Cette
conviction est totalement compatible avec un raisonnement logique et un
jugement sûr. Je ne suis
pas un normalisateur, mais je préfère leur éviter un chemin de croix. [Leur étiologie]
étant sans caractéristique particulière. Le changement
d'état civil en pouvant être fait que pour intérêt légitime, il conviendrait
donc que l'article 99 du 3/8/58) comporte un additif concernant les transsexuels
; [état de transsexualité irréversible] prouvé par 3 expert ; en marge serait indiquée sur les
registres d'état civil son interdiction au mariage pour cause d'ordre public. Certains
états étrangers se préoccupent plus que le nôtre de la réinsertion sociale de
ses sujets. Il est
certain que même si les transsexuels sont très peu nombreux, on ne peut
laisser dans le no man's land
administratif, c'est à dire dans le désarroi total ces êtres humains. |
Hormone et
sexualité du Pr. Klotz (†) 1977, Ed. Expansion scientifique (série n°21, 1er
vol,1977). Ce dernier
point a choqué l'auteur comme Colette Pia qui dit ne pas partager la sévérité
de ce professeur |
Nous non
plus. |
1978 Livre |
T |
Savez-vous
qu'il est pratiquement impossible pour nous de gagner notre vie de façon
normale ? On refuse de changer notre état civil, malgré ce que nous sommes ;
et dans ces conditions, les employeurs refusent de nous engager avec, tout
cela ce que cela peut avoir d'absurde. |
Témoignage de
Lucrèce dans "Elles ... les travestis", Colette Pia, Presse de la
Cité, 1978 |
En 1975, j'ai
vu le même phénomène se produire à cause du fait que les jugements peuvent
traîner entre 8 mois à 2 ans, d'un traitement purement administratif de 2
mois maximum au Québec etc... |
1978 |
T |
Tous les
travestis souhaitent une loi qui leur permette d'exercer une activité salariée
; j'ai une amie, ... qui est femme de ménage ; elle n'accepte pas de se
prostituer. Et bien elle est payée un salaire de famine, et elle n'est pas
déclarée... A mon avis, si un texte permettait aux travestis de travailler
comme les autres salariés, cent pour cent des prostitués arrêteraient. |
Témoignage de
Jeanne-Marie, "Elles ... les travestis", Colette Pia, Presse de la
Cité, 1978 |
Peut-être
optimiste, mais en 1975, il est certain que beaucoup de transsexuels ou
travestis s'arrêteraient de se prostituer. |
1977 |
J |
L'acte de
naissance doit être rectifié parce que "le titre ne peut être plus
immuable que ce qu'il doit constater" |
Revue
critique de jurisprudence belge, 1977, p.569 |
Les tribunaux
belges reconnaissent le changement par un expédient en affirmant "que
l'opération chirurgicale n'a fait révéler des caractères préexistants et non
artificiellement créés. |
1978 Livre |
E |
Car n'en
déplaise à certains psychiatres, ou même certains transsexuels pratiquant
l'auto censure, ce sont des êtres normaux,
parqués actuellement dans un ghetto social intenable, qui implique à brève échéance une modification de la législation. Les "transsexuels" appelés
improprement "travestis" sont des femmes. [Les
administrations] se plaisent à les affubler d'un "monsieur"
ridicule, ... Le calvaire des transsexuels serait
infiniment moindre si la foule était moins bornée et moins cruelle. |
De Colette
Pia, dans "Elles
... les travestis", Colette Pia, Presse de la Cité, 1978 |
Vœux pieux.
Certains transsexuels diplômés ne trouvent que des travaux au SMIC
(5000F/mois) et vont à la prostitution pour pouvoir payer leur changement
d'état civil |
7/3/80 Revue Médicale. |
A |
Longtemps le
transsexuel a rencontré en la justice son pire ennemie au niveau de ses 2
revendications essentielles : la transformation physique ... et la
reconnaissance de son identité par un état civil correspondant au sexe
"vécu", le sexe d'origine était ressenti comme une erreur de la
nature. ... Dans ce
domaine le droit est vassal de la médecine |
Transsexuels
: le droit en mutation, Me Danièle Ganancia-Mitz, Quotidien du médecin,
7/3/80 |
Vœux pieux et
un peu angélique |
30/6/82 |
M |
L'application
de cette loi [autorisant le changement d'état civil pour les transsexuels]
serait difficile, ... du fait de
l'ignorance dans laquelle nous sommes de ses causes. De plus, le fait
même de légiférer comporte un risque d'augmenter
l'importance sociale du transsexualisme et de faire naître chez les déviants
indécis "des vocations au changement de sexe". La décision
de changement d'état civil doit être basé sur un diagnostic de
transsexualisme vrai et non sur la constatation de l'intervention
chirurgicale, qui ne permettrait pas de faire la sélection entre les vrais et
les faux transsexuels et qui, en permettant l'aboutissement de toutes les
demandes, favoriserait l'accroissement de l'état transsexuels (i.e.
l'accroissement des transsexuels à vocation tardives ou secondaires). |
Pr. René Kuss
in "Une communication du Pr. Kuss devant l'académie de médecine,
Transsexualisme : une loi serait l'ennemie du bien", Le quotidien du
médecin, 30/6/82. Note : chef du service d'urologie de la Pitié-Salpêtrière
à PARIS en 1982 |
Toujours la
peur de la contagion et de l'épidémie de changement de sexe, favorisé par les
médias (désir de changement de sexe considéré comme une déviance ou une
perversion). Tout cela
fait partie du fantasme. La rareté du transsexualisme, devrait prouver qu'au
contraire, il y a peu de gens candidat au changement de sexe. Ce professeur
porte une grande responsabilité dans la non adoption de lois pour les
transsexuels en France. |
11/10/ 82 |
E |
On imagine de
handicap que constitue un te refus [de changement d'état civil] pour le
transsexuel. L'AMEFAT
(association médicale française pour l'aide aux transsexuels) demande la
modification de l'article 315 du code pénal sur la castration et l'accord de
plus grandes facilité pour le changement d'état civil |
Hélène
Collignon, "Transsexuels, les nouveaux hors la loi", quotidien du
médecin, 11/10/82 |
|
11/10/ 82 |
? |
En France
l'évolution des mentalités a été exactement inverse [de celle de l'Italie].
L'opération y est de plus en plus tolérée mais les changement d'état civil
sont presque impossibles. Les transsexuels français opérés se trouvent donc
dans une situation absurde qui les marginalisent totalement. Il faut donc
espérer entre autres, à l'initiative du sénateur Caillavet, une législation
efficace interviendra rapidement en France, sur le modèle italien |
Anne-Catherine
Husson, L'exemple italien, Quotidien du médecin, 11/10/82 |
Grande
naïveté de cette dame. En 1995
aucune législation n'est toujours pas intervenue. Cette loi
pour les transsexuels n'a jamais été adoptée. |
12/10/ 82 |
S |
Mon texte
concerne que quelques individus très malheureux. Il ne s'agit pas de
favoriser la prostitution. Il faut à
tout prix éviter la marginalisation de ces groupes. Un danger
nous guette c'est le césarisme ... |
Henri
Caillavet, Libération, 12/10/82 (journaliste Fabien Roland-Lévy) |
Césarisme :
loi des étrusques, classant comme suspects si l'on appartient à aucun clan.
Actuellement décider pour les autres de ce qui est bon pour eux. |
1983 |
T |
La
promulgation d'une loi mettra fin à une injustice concernant le sexe
d'attribution et à de multiples interprétations, qui selon les motivations et
les connaissances de chacun, embrouillent plutôt que n'éclaircissent la
notion de transsexualisme... A son
désarroi personnel et social, il est obligé de simuler une perversion dont il
n'est pas atteint. (Il joue le rôle de travesti ...). Il y a une
incapacité d'assumer le sexe d'attribution (chez le transsexuel). Qu'il y va-t-il
de plus immuable et indisponible que le cerveau qui traduit la continuité de
la personnalité dans le corps humain. En face de ce
problème dramatique, le médecin réagit plus souvent en homme qui tient à
sauvegarder sa notoriété sexuelle en refusant d'admettre la castration comme
thérapeutique. Le rejet du
transsexuel le contraint à une existence marginale. Il est donc
indispensable que la médecine intervienne ... pour établir un diagnostic rigoureux,
... l'objectif étant de raréfier le refus de changement d'état (civil) après
l'opération. IL pourrait
se rendre dans un centre d'accueil spécialisé dépendant du ministère la
justice ... où il serait reçu comme un être en détresse, comme les femmes battues
ou violées et non pas comme un détraqué sexuel délirant. Un être qui souffre
d'un mal incompris par la société qui tend à réagir par la défensive, d'où la
nécessité d'arriver devant une porte ouverte à ses problèmes et non devant un
refus de se mettre à sa porte, comme si l'a fait aimablement remarqué un
psychiatre de Londres "vous voulez être une femme mais vous ne serez
jamais une femme". |
Pr. de droit
Lucien Linossier (†) (université de St. Etienne) "Chronique ; le
Transsexualisme : esquisse pour un profil culturel et juridique" recueil
Dalloz, 1981, 19°cahier |
Ce professeur
distingue nettement le transsexualisme du travesti _ considéré comme
expression sexuelle pathologique (et perversion : désir de provocation etc.
...). Thèse de la
primauté de la personnalité sur le sexe morphologique. Refus qui a
des conséquences si dramatiques. |
1983 |
T |
Ainsi la
justice semble vouloir faire d'importantes concessions dans le but de mettre
fin à la souffrance réelle du sujet transsexuel. ... ...
l'Allemagne, La Suède et l'Italie ont voté une loi autorisant le changement
d'état civil. Il semblerait que les deux premières imposent le célibat, comme
pour les moines. Ce qui revient à créer une société sui comprendrait trois
sexe : féminin, masculin et administratif. En quoi un pays peut-il tirer un
bénéfice d'une telle discrimination ? Pourquoi accorder l'étiquette et
interdire la fonction ? Alors le transsexuel, avant et après l'opération,
serait dans la catégorie des individus marginaux. Quel danger le mariage représenterait-il
pour eux ? Si un homme est reconnu femme par suite d'une absence évolution
hormonale, ce dont il n'est pas responsable, peut-on lui refuser d'être une
femme comme les autres, alors qu'il n'a, déjà, jamais pu être un homme comme
les autres ? La ségrégation des
transsexuels n'a pas plus sa raison d'être que celle des races. Le
législateur français comprendra certainement que dans notre pays, ardent
défenseur de toutes les libertés, le transsexuel a droit e recouvrer sa
véritable identité sans ombre ni rature. Sa vie ne peut être perpétuellement
: combat, souffrances et privations. Il a aussi le droit de vivre, d'aimer et
d'être aimé. |
Sylviane
Dullack, Je serais Elle, Presse de la cité, 1983 |
Naïf en
supposant la justice française juste, compatissante et compréhensive envers
les transsexuels. Sana être
responsable de son état on peut malgré tout être coupable aux yeux des autres
(ne serait de ne pas être comme tout le monde). |
1983 |
A |
Après une
évolution difficile, la jurisprudence française, vers 1981, s'est formellement engagée et il est permis
d'espérer une prochaine mise en harmonie du droit européen. Les
transsexuels pourront-ils se marier ou se remarier ? Adultes, ils pourront
puiser dans l'arsenal des sentiments et des lois. Quid des enfants
? les enfants aiment ceux qui les aiment et comme la fleur vers le soleil,
indifférents au sexe, ils se tourneront vers qui leur donnera de l'amour. |
Me Simone
Robin, Postface juridique, Je serais elle, Sylviane Dullak, Presse de la
Cité, 1983 |
Angélique,
mais très beau. En fait la
jurisprudence française ne s'est jamais formellement engagée pour la défense
de l'insertion des transsexuels et pour leur reconnaissance sociale. (C’est plus
facile de les voir comme des pervers). |
24/6/85 |
|
SI le
législateur intervient, il doit laisser à la médecine la fonction de soigner
et à la justice la fonction de juger.
Il ne doit surtout pas rendre libre le choix du sexe. |
Conclusion du
livre "Le transsexualisme" étude nosographique et médico-légale, La
direction de. J. Breton |
Pourquoi ??? |
1988 |
|
La théorie
suivant laquelle toute personne animée d'une volonté irrésistible de vivre
sous un autre sexe que celui d'origine, doit pouvoir obtenir son changement
d'état civil est des plus contestables
.... Plusieurs cas de demandeurs transsexuels vrais ou faux correspondent à
des états psychiatriques ... De surcroît, la médecine connaît des cas de
dédoublement de la personnalité, de
schizophrénie. Si l'on s'en tenait à la seule motivation de faire
coïncider la volonté individuelle du patient avec sa vie sociale, on devrait
donc accepter le changement d'état civil même pour de telles déviances. |
"Les
transsexuels" aux éditions PUF collection Que sais-je, juge Edmond
Pettiti |
Juge avec des
principes rigides dans les propos sont souvent alambiqués et tortueux dans le
but de ne pas avoir à révéler sa transphobie et son rejet |
2/5/88 |
A |
Phrases
entendues au tribunal de Paris : Encore un
déguisé... C'est une
perruque ou vos cheveux ? Monsieur,
vous avez la perversion de vous déguiser en femme Cet individu
est contre-nature Vos clients
savent-ils qu'il y a erreur sur la marchandise ? Quel
prostitution d'acte contre nature ! Encore un
individu trafiqué aux hormones et aux silicones ! |
Transsexualisme
et droit de l'homme, Maud Marin. |
|
1989 |
|
"préconisation
de ne pas légiférer, s'en remettre au discernement des tribunaux"... Refus de la
"libre disposition du sexe" et la "permissivité", car ces
pratiques entraîneraient la "déstabilisation
du code civil" |
Rapport
Braibant |
Peu
d'évolution des mentalités et de compréhension des tribunaux. |
8/3/89 |
M |
Les effets
pervers de la publicité qui ne manquerait pas d'accompagner la consécration
législative d'un phénomène marginal.
Toute loi permissive entraîne un effet d'amplification. Tel a été le cas en
Italie au lendemain de la promulgation de la loi sur le transsexualisme. |
Rapport
Braibant (prenant position contre l'adoption d'une loi à ce sujet). Le Monde
8/389, Jean-Yves Nau. |
L'argument
italien n'a jamais été fondé. Toujours cette lubie. rapport rédigé par P. Banzet,
A. Boué, A. Bruhat, G. David, H. Kreiss, J. Rosa, L. René, J. Terquem, N.
Questiaux, C. Labrousse-Rioux. |
1989 |
|
Ce refus de
légiférer "condamne les
transsexuels à la mort civile" |
Maud Marin |
On pourrait
dire aussi à l'impasse : sans changement d'état pas de travail, pas de
travail pas de possibilité de payer le coût élevé du changement d'état d'où
souvent recours à la prostitution. |
9/3/89 |
M |
Le
représentant de la Chancellerie et moi-même avions conclu à l'inutilité de
changer les textes légaux, la jurisprudence suffisant en la matière. |
Dr. Louis
René, président du conseil de l'ordre, Le quotidien du Médecin, Dr. Noëlli de
Luna |
Grâce à cette
non adoption, les transsexuels restent le jouet des jugements contradictoires
: d'une sorte de roulette russe. |
14/8/89 |
? |
Tous les
états ouest-européens doivent reconnaître administrativement la mutation
transsexuelle et modifier dans ce sens les registres de naissances et les
pièces d'identité ... Faute de
règle spécifiques, le transsexuel est victime de discriminations et de
violation de sa vie privée. La dignité
humaine implique le droit de mener une vie conforme à son identité sexuelle |
Rapport sur
la transsexualité de Stéfano Rodota, député italien, Libération 14/8/89 Quotidien du
médecin, 15/7/89 |
|
6/6/91 |
E |
(2
transsexuelles à vocations féminines, sont enfermées dans une prison pour
homme). "Si le ministère cautionne ce genre de situation, c'est la porte
ouverte à la mixité dans les prisons. Bientôt il faudra un quartier général
pour les travestis" |
Marie-Annick
Horel, représentante de l'Union des Syndicats Pénitentiaires de la prison
pour femme de Renne, dans l'événement du Jeudi, 6/6/91, Pierre-Henri Allain |
Toujours
l'éternel histoire de l'incompréhension. Une éducatrice "ce ne sont pas
de simples travestis mais bien des transsexuelles, qui tiennent à leur
identité féminine et ont le désir d'une intervention" |
? |
A |
Le
transsexuel, ne peut par exemple, payer par chèque bancaire, voyager, retirer
une lettre recommandée, voter ou établir un constat en cas d'accident, sans
que soit révélé aux tiers son sexe d'origine. Cela entraîne pour lui une
suite de désagréments, d'indiscrétions, de vexations, d'humiliations et
d'échec. On imagine mal sa détresse. |
Me F.
Fabiani, Cours européenne des droits de l'homme, 2/10/91 |
|
14/12/ 92 |
E |
"Monsieur
dite madame" n'est pas la meilleure carte pour trouver un logement, ou
obtenir un emprunt |
Le Monde,
14/12/92, Danielle Rouard |
Au sujet du
livre les transsexuel(le)s, Jane Hervé et Jeanne Lagier |
3/1994 |
|
... que la
décision des uns soient simultanée, antérieure ou postérieure à celle des
autres, il apparaît indispensable, d'une part que les décisions [entre
diagnostic médical de transsexualisme et reconnaissance d'état juridique]
concernant une même personne convergent (pour éviter les difficultés à
trouver un emploi ou même une formation) et d'autre part qu'il n'y ait pas
une telle disparité entre les différentes juridictions. p.49 - 50 Le
psychothérapeute doit présenter dès le départ un contrat clair au patient en
précisant notamment qu'il ne signera pas le certificat lui permettant
d'accéder à sa demande de conversion sexuelle. ... Le thérapeute est là pour
aider les gens à comprendre leur histoire s'ils ont une demande dans ce sens,
ou à résoudre leur problème mais uniquement
pour cela. [Ce sont les]
"exclus des exclus" (p.56). Nous nous
gardons bien d'établir une relation d'aide thérapeutique |
"Une
année de Recherche/Action - Pour une prise en compte des problèmes sociaux
liés aux troubles de l'identité sexuée", rapport d'activité de l'association
ALTAIR (association d'aide à la réinsertion des transsexuels et des
prostitués), 12 rue de la Boule Blanche, 75012 PARIS |
L'association
ALTAIR déplore un état de fait souvent constaté, celui du manque
d'harmonisation entre la décision médicale et judiciaire, souvent dénoncée,
mais jamais remédié (qui annule tous les effets thérapeutiques espérés). |
|
|
|
|
|
Explication
de la colonne "J"
(jugement) : + jugement positif, -
: jugement négatif.
Date Lieu |
Au |
J |
Opinion, petite phrase |
Auteur/ Source |
Commentaire |
|
|
|
|
|
|
8/3/83 TGI de Lille |
J |
- |
Les arguments
du TGI pour refuser le changement d'état ont été les suivants : .... - il n'y a
pas eu d'erreur de déclaration à la naissance (il n'y a jamais d'erreur à la naissance en cas de transsexualisme). - une telle
rectification permettrait le mariage
entre individus de même sexe |
TGI de Lille |
Le TGI refuse
de voir. Argument
obtus et étroit d'esprit |
30/11/ 83 Cours de
Cassation |
J |
- |
L'état des
personnes est une matière tellement
grave et qui présente de telles
incidences sur la vie des individus qu'il
n'est pas possible de laisser ces derniers le modifier à leur guise !...
Si l'intérêt de L.… et d'une façon générale, celui des transsexuels n'est pas
négligeable, il en est un beaucoup plus important, celui de la société dans
son ensemble et celui des individus qui la composent et qui s'accommodent de
leur sexe morphologique. Il existe
dans notre pays de tradition catholique des interdits d'ordre philosophique,
moral ou religieux qui demeurent très stricts. Les "changements de
sexe" sont en réalité des destruction de sexe et des reconstructions
artificielles de sexe constituent un
risque pour la vie sociale et s'il se développaient pour l'espèce humaine. |
Cours de
Cassation, procureur général (Paris ?) |
En quoi c'est
grave pour la société ? Conception
rigide. Fantasme. |
30/11/ 83 |
J |
- |
Refus de
modification d'acte de naissance et de prénom "ayant constaté que le
demandeur continuait de présenter les caractéristiques d'un sujet masculin et
estimé que son état actuel n'était pas le résultat d'élément préexistants à
l'opération et d'une intervention chirurgicale commandée par des nécessités
thérapeutiques, mais relevait d'une
volonté délibérée du sujet. |
|
|
26/10/ 88 Cours d'appel Rouen |
J |
- |
... Il
apparaît qu'en supprimant l'appareil génital masculin, chez un homme qui a
des pulsions normales vers le sexe
opposé ont tout de même, à l'âge de 22 ans, conduit à un mariage dans les
liens duquel il est demeuré 14 ans, ce qui rend difficile d'accréditer qu'il
se soit agi d'un "mariage blanc", la mutilation médicale à des fins
de thérapie psychologique ... n'a abouti qu'à assurer pseudo succédané de
sexe féminin, sans à l'évidence, la moindre
capacité fonctionnelle, sinon celle incertaine de jeux. ... Le sujet en
est réduit, de son propre aveu, à la supercherie de présenter au partenaire
sexuel cette "néocavité" comme celle d'une "femme opérée des
organes". |
Le tout Lyon. 16/3/90 Et Le Moniteur
judiciaire. 16/3/90 |
Ici perce le
mépris la bêtise et l'incompréhension. Où il n'est
pas bon d'être naïf et trop honnête avec le juge. |
21/5/ 1990 |
|
|
Le
transsexualisme, même médicalement reconnu, ne peut s'analyser en un
véritable changement de sexe |
Rejet 4
pourvois suite à refus de changement d'état civil (1ière chambre civile) |
Il faut
mesure les conséquences sociales et pour l'emploi de ce genre de refus |
21/3/90 1ère
chambre civile de la cour de cassation |
J |
- |
Le
transsexualisme, même lorsqu'il et médicalement reconnu, ne peut s'analyser
en véritable changement de sexe...
Le transsexuel, bien qu'ayant perdu
certains caractères de son sexe d'origine, n'a pas pour autant acquis ceux du
sexe opposé. Le sexe psychologique ou psychosocial
ne peut, à lui seul, primer le sexe biologique, anatomique ou génétique, que
le sexe est un élément objectivement déterminé et intangible dont le meilleur
critère est celui tiré de la formule chromosomique. (En réponse à
la convention européenne des droits de l'homme au sujet du respect de toute
personne au respect de sa vie privée, la cours répond que "la convention
n'impose pas d'attribuer au transsexuel un sexe qu'est n'est pas en réalité
le sien). |
L'indépendant
de Perpignan, 23/3/90. Figaro
23/3/90. Libération,
24/3/90. |
Et si le sexe
psychologique était intangible. Arguments au
nom d'une défense sociale : "Ces changement de sexe constituent un
risque pour la vie sociale, et s'ils se développaient pour l'espèce
humaine" va-t-il été requis à la cour de cassation. |
25/11/ 90 Commission
européenne 25/3/92 |
|
+ |
Les
conséquences extrêmement pénibles pour la requérante du refus des autorités
françaises de tenir compte de la situation particulière sont
disproportionnées par rapport à une conception figée de l'intérêt général. ... Rien
n'empêche, après jugement, d'insérer dans l'acte de naissance une mention
reflétant sa situation présente. ...
quotidiennement placés dans une situation globale incompatible avec le respect
dû à [leur] vie privée. […] Il y a rupture du juste équilibre à ménager entre
l'intérêt général et les intérêts de l'individu donc infraction à l'article 8
des DDH. |
Libération,
25/11/90, Francesco Cerri. Un rare
jugement positif depuis des années. Quotidien du
médecin, 30/3/92 Libération,
26/3/92, Michel Sousse. |
Suite au
refus de changement d'état civil pour le tribunal de Libourne (Gironde) en
79, la cours d'appel de Bordeaux en 85, puis la cours de cassation en 87,
pour Lyne-Antoinette B. |
? |
A |
|
|
|
|
2/10/91 |
A |
- |
Si le juge
avalisant le diagnostic du médecin faisait droit à la demande de changement
d'état civil, la porte serait tout ouverte à de nouvelles demandes portant
sur le mariage, le divorce, la filiation, l'autorité parentale et
l'adoption... "le mariage du transsexuel unirait 2 partenaires de même
sexe anatomique et génétique, quel que soit l'artifice auquel le transsexuel
ait eu recours pour se donner une apparence combien pauvre de l'autre sexe. Le ministère public n'est
nullement insensible à la condition souvent misérable, parfois tragique,
toujours difficile, des transsexuels. Mais il doit assurer la responsabilité
de défendre les règles qui gouvernent les rapports sociaux et les principes
sur lesquels repose la société dans le respect de l'état de droit. Le médecin
joue son rôle et fait ce qu'elle estime être son devoir. Le juge rempli le
sien qui est d'appliquer la loi. Les transsexuels ont aujourd'hui la
possibilité, sans se voir appliquer
les rigueurs de la loi pénale, de trouver quelques soulagements dans les
traitements et dans les opérations. L'assouplissement des contraintes
sociales leur laisse la faculté de vivre de facto, sinon de jure, avec la
personne de leur choix sans que l'opinion publique s'en offusque. L'état
actuel des textes ne permet pas d'aller plus loin. |
Me Françoise
Flipo, avocat général à la cour de cassation, in Le Monde, 2/10/91, Jean-Yves
Nau |
Voir
"les transsexuels et le droit", Jean-Pierre Almeras, Concours
médical, 23/2/91 |
20/3/92 |
J |
~ |
On pourrait
autoriser la modification du prénom et celle du n° de sécurité sociale qui
sont après tout que des conventions administratives, sans toucher à l'état
civil |
Pierre Murat,
assistant à l'université Lyon 3, Lyon matin, 20/3/92, Christine Cognat |
|
11/12/ 92 Cours de
cassation |
J |
+ |
"le
respect dû à la vie privée" s'applique "à une personne (qui) ne
possède plus tous les caractères de son sexe d'origine et a pris l'apparence
physique la rapprochant de l'autre sexe, auquel correspond son comportement
social" justifiant "que son état civil indique désormais le sexe
dont elle a l'apparence". Condition préalable : "un traitement
médico-chirurgical subi dans un but de thérapeutique" destiné à traiter
"un syndrome de transsexualité" "Ce
n'est pas la modification de l'état civil qui pouvait faire peur, que toutes
ses conséquences" |
Pierre Drai,
président Cours de cassation, in Libération, 12/12/92 Me Thouvenin |
Premier
jugement de fond positif en France, mais toujours pas de loi. |
|
|
|
|
|
|
(Hors
changement d'état civil)
Date Lieu |
Opinion, petite phrase |
Auteur/ Source |
Commentaire |
1978 |
Vous savez ce
qu'est la société pour nous ? Une cage comme celle de Louis XI... Vous ne
pouvez ni vous cocher, ni vous lever, ni bouger, et pourtant vous êtes
vivante |
Témoignage de
Marie-Laure dans "Elles ... les travestis", Colette Pia, Presse de
la Cité, 1978, page 233 |
Sans
changement d'état civil, on est coincé de toute part. |
1978 |
[La société]
m'empêche d'avoir un état civil normal et elle interdit à un homme de
disposer de son corps s'il le désire ; ils appellent cela la castration. Mais
en fait, ils vous castrent moralement en vous remettant dans la tête que vous
êtes un homme, alors que vous ne vous sentez pas ainsi. Qu'est-ce que ça veut
dire, puisqu'on n'est pas moralement un homme ?... Si l'homme avec lequel je
vis actuellement se faisait opérer, ce serait effectivement un homme castré ;
mais pas moi. Je me demande comment tous ces gens-là peuvent me juger alors
qu'ils ne sont pas dans ma propre peau... Moi, je ne m'occupe pas de juger
leurs propres problèmes. |
Témoignage de
Lucrèce dans "Elles ... les travestis", Colette Pia, Presse de la
Cité, 1978 |
Témoignage
d'un TS (le changement d’état civil, pour les transsexuels, qu'ils soit
opérés ou non, est toujours un chemin de croix en 1995). |
1978 |
Beaucoup de
gens sont persuadés que c'est une mode comme l’homosexualité ; une sorte de
snobisme ... C'est complètement faux ; en fait les personnes [maintenant en 1978]
peuvent l'évoquer plus ouvertement. ... En 1930, je serais mariée et père de
famille, quitte à en souffrir terriblement, et à me suicider. |
Témoignage de
Marie-Laure, idem |
|
1983 |
Si l'effet
antipoison des hormones femelles fut rapide et remarquable... Aussi toxique
que mes productions testiculaires, véritable bourreau hormonal ... ces
hormones mâles qui m’intoxiquent ... |
Docteur
Sylviane Dullack, Je serais Elle, Presse de la cité, 1983 Page 75 |
À mettre en
comparaison avec l'appellation "intoxication hormonale" du docteur
G.Zwang (livre en 76) |
7/12/87 |
L'intolérance
est un combat de tous les jours et le milieu de la magistrature est aussi un
milieu. On accepte mal la différence, et j'ai dû, contrainte et forcée,
abandonner. |
Télé K7,
7/12/87 |
Au sujet du
renvoi de Maud Marin de la Magistrature (pour son passé de prostituée) |
10/12/ 87 |
Je suis un
être humain de seconde catégorie |
Maud Marin,
L'événement du jeudi, 10/12/87, Elisabeth Gouslan |
Au sujet du
dossier de l'écran A2, 20h30. |
15/12/ 87 |
Simone Veil
(en 76) avait déclaré que la société était intolérante envers les
transsexuels. (A partie de
1985, le tribunal de Paris demande des enquêtes de police sur les personnes
qui veulent changer de sexe). Je ne
vois pas en quoi les policiers peuvent apprécier la transsexualité d'une
personne. J'ai eu vent de certains qui voulaient jouer les St-Thomas. |
Libération,
15/12/87, Hélène Hazera, sur témoignage de Maud Marin. |
L'auteur de
ce guide a eu plusieurs témoignages sur le fait que les experts médicaux que
se font payer 3333 F, par le demandeur, pour leur expertise, n'hésitent pas à
toucher aux organes sexuels du demandeur. |
4/89 |
La
prostitution ne me pose pas de problèmes moraux ? Seul l'humain m'intéresse.
Je n'ai rien à faire avec la morale et les grands principes qui ne sont
souvent qu'un moyen facile d'occulter les vrais problèmes. J'ai payé pour le
savoir... J'ai tapiné
parce que j'avais faim. ... (Ce grand
avocat de Nice ... "Que le seigneur Ressuscité de Vivant, qui a triomphé
de toutes les formes de mal,
favorise votre enracinent dans ce monde professionnel où vous avez tant à
rayonner ! ALLELUIA !) |
Penhouse,
4/89, J'accuse, Maud Marin |
Humour noir
de cet avocat pour lui dire qu'elle n'était pas la bien venue |
18/11/ 95 |
On est
persona non grata |
Témoignage de
O.D. à titre privé |
|
10/2/91 |
(Suite au
refus par les tribunaux de son changement d'état civil), "C'est
aberrant, je peux me mettre tout nu devant un juge, il verra bien que je ne
suis pas une femme ». "Je veux qu'on m'enterre sous le nom de monsieur
pas de madame". La reconnaissance officielle est après l'opération
"un second combat, le plus dur" |
Etienne dans
"Le Diable au corps" Libération, 10/2/91, Béatrice Bocar |
|
|
|
|
|