Hypothèses sur l’origine de
l’art pariétal du paléolithique occidental
Par Benjamin LISAN
1 Août 2005
Il semble qu'il y ait une
donnée universelle sur notre planète : c’est l'existence du chamanisme,
dans toutes les civilisations de chasseurs-cueilleurs du monde entier (que cela
soit chez les Inuits, les Tchouches, les Evennes de Sibérie, les Mongols, les
Tibétains (de la religion Bön ...), les Bushmen du Kalahari, les Amérindiens
...
Or les hommes du
paléolithique occidental étaient aussi des chasseurs cueilleurs.
Tous ces hommes (depuis les
néandertaliens) ont enterrés leurs semblables selon un rituel, employant, pour
enterrer leurs morts, des pétales de fleurs, des objets, des coquillages
retrouvés dans les sépultures « pré-historiques ». Preuve sûrement
qu'ils croyaient à une religion et sûrement à l'Au-delà.
Dans la plupart des cultes
chamaniques, on recherche la communication avec les esprits, souvent par la
transe ou des états hallucinatoires. Ceux-ci peuvent être obtenus par
l’absorption de substances toxiques, hallucinogènes (par exemple, avec des
alcaloïdes, comme la muscarine des amanites tue-mouches, voire d’autres plantes
toxiques …). Avec certaines toxines, on peut voir des animaux, des visions
d’Animaux-Dieux, des Hommes-Sorciers, mi-homme mi-bête ou encore des trames de
points (qui justement sont souvent dessinées au fond des grottes) [1].
On recherche aussi
l’isolement sensoriel (de la vue, de l’ouïe), source de visions, qu’on trouve
le plus souvent justement au fond d’une grotte obscure.
Quand on voit la longue du
durée de la présence de traces de visites dans certains grottes _ s’étalant sur
presque plus de 1000 ans pour certaines (Grotte de Niaux en Ariège …) _, et le
faible nombre de dessins en comparaison de ces longues durées, on peut en
déduire que ces visites au fond des grottes étaient peu fréquentes, espacées
dans le temps, voire très rares.
L’auteur imagine très bien
les chamans venir avec leurs jeunes disciples, puis rester longtemps dans le
noir à attendre l’apparition de la vision, puis dès que celle-ci est survenue,
la recopier avec soin sur la paroi de la grotte.
Il est possible aussi que la
répétition de certains thèmes et figures géométriques énigmatiques soient liées
à la stylisation de certains personnages, en relation avec des légendes et
mythes, connus des peintres de ces grottes.
Une explication pour les
« mains négatives » :
L’auteur pense que ces
dessins de mains négatives, comme on les observe dans les grottes de Cosquer et
de Gargas en France, ne sont pas des dessins d’enfants voulant s’amuser.
Ces dessins de main négative
auraient une fonction utile.
En restant dans le cadre de
l’hypothèse d’une religion chamanique, et en observant quelques rites
chamaniques contemporains dans le domaine médical, dont celui des
« leveurs de maux », réalisant une imposition d’une main sur la
partie malade du patient, tout en soufflant dessus, par exemple de la fumée, ou
bien une substance médicinale comme chez les amérindiens yanomamis, l’auteur y
verrait la reproduction ou la répétition [comme pour s’entraîner] dans la
grotte d’un rite destiné à obtenir la guérison d’un malade. Certains doigts
repliés dans ces images de mains négatives auraient une signification
particulière (symbolique ? médicale ? aurait un rôle de
langage ? serait-ce un code ? …).
Ce ne sont que quelques
hypothèses non vérifiées, l’auteur n’étant pas un spécialiste en anthropologie
et n’ayant aucune possibilité pour remonter le temps pour vérifier ses
hypothèses.
Benjamin LISAN, Toulouse, 1 Août 2005
[1] Wayanga, Emilie
Barrucand (ethnologue), Le Cherche-midi, 2005, page XIII des pages photos,
situées au milieu du livre : « les bras de
la petite fille arborent la Kukryt Kra ôk, la « peinture du petit
tapir ». Cette dernière est réservée au sexe féminin (excepté aux femmes
âgées Mēgêngêt). Ces motifs sont inspirés de ceux qui ornent le
pelage de l’animal et qui disparaissent à l’âge adulte ».
http://www.buryatmongol.com/shamanism.html
Harner Foundation for shamanic studies http://www.shamanicstudies.com/fssinfo/index.html
Mapuche shamans http://www.geocities.com/hagens16/mapuche.html
Shamans of the Amazon http://www.shamansoftheamazon.com/
Winkelstein http://www.public.asu.edu/~atmxw/index.html
[1] On peut très bien imaginer d’autres hypothèses pour expliquer ces trames de points : l’imitation de peintures corporelles (peut-être nos ancêtres se paraient-ils de peintures corporelles … comme la plupart des tribus de chasseurs-cueilleurs présentes actuellement sur la terre). Chez les amérindiens Kayapo du Xingu, par exemple, les femmes peignent des motifs à points, sur les bras de jeunes de certaines classes d’âge, points censés imiter les tâches du pelage des jeunes tapirs [1].