Faire du feu (sans briquet et allumette)

 

La façon de faire du feu aux temps préhistoriques

 

Retranscription de notes personnelles prises par Benjamin LISAN

(au Centre Préhistorique de Tarascon sur Ariège).

 

Pré-requis pour faire du feu

 

Il faut du bois tendre pour le feu, par exemple du lierre, sous la forme d’une branche.

 

1ère technique : l’archer à feu :

(technique des indiens d’Amérique du nord)

 

Il faut un bois dur _ sapin, noisetier _ pour la tige, baguette ou canne (bâton) qui va frotter sur le bois tendre, et qui sera mis en rotation par l’archer à feu. Ce dernier a une tige en sapin et dure (et une corde en cuir ou en corde végétale (lin)).

Le trou (ou cupule) doit être fait au bord de la tige en bois tendre, afin que le ceux et le bord du bois tendre soient très proches et servent de dévidoir (bec verseur) de la braise.

 

 

La braise sera versée ensuite sur un morceau de cuir sec.

On a un gros galet creusé servant à faire pression sur le haut de la canne (bâton), qui sera mise en rotation par la corde de l’archet  à feu.

 

Archet à feu

 

2ème technique : la marcassite (servant de briquet) et l’amadou :

 

Récolter un champignon l’amadouvier ou « sabot de cheval » un gros champignon dur, poussant sur les troncs d’arbre, en forme de sabot de cheval, dont la partie la plus large est vers le bas (ne pas confondre avec, un autre champignon dur, la « langue de bœuf » dont la partie large est vers le haut). Le faire sécher.

Gratter une face de l’amadouvier, avec un grattoir ou couteau, pour obtenir une poudre (facilement inflammable), qui met sur un morceau de cuir sec.

 

               

Le champignon amadou      Gratter l’amadou

 

Avoir une boule de marcassite cassée en deux.

 

                                                         

Marcassite.                    Chocs répétés du grattoir contre la marcassite.

 

 

Grattoirs à museau  © Jacques Favarel [2]      [3]

 

Avoir un grattoir en museau, en silex.

Avec ce grattoir gratter la face plane étoilée de la marcassite, afin de pratiquer une encoche dans la marcassite. Gratter en direction de l’amadou afin d’accumuler sur l’amadou de la poudre de marcassite. Puis choquer, frapper (avec le grattoir) le bloc de marcassite, afin que les étincelles produites par le raclement du grattoir en silex sur la marcassite tombe sur l’amadou. A force l’amadou doit s’enflammer.

 

Puis on place les braises et éventuellement l’amadou, dans une boule de paille sèche et on souffle doucement dessus afin d’obtenir des flammes.

 

Benjamin LISAN

 

Sources :

[1] Le feu avant les allumettes, de Jacques Collina-Girard,. Edition du musée de l’homme.

http://www.chainonmanquant.u-bordeaux.fr/Pages/jprehist.html

[2] Grattoir à museau in, ÉTUDE D'UN LOT DE RESTES PALÉOLOTHIQUES DE LA COMMUNE DE GIGNAC, Jacques Favarel, 3e fascicule 1999 - Juillet-Septembre - Tome CXX, http://www.quercy.net/institutions/sel/3_1999/favarel.html

[3] Grattoir museau en silex, fouille F. Lacorre, abri d’Aurignac, 1938

http://www.aurignacien.com/html/boutique/chocolat.jsp

 

Notes diverses :

 

Ø      Les rognons de marcassite peuvent être trouvés dans les craies et calcaires de Champagne, de Normandie (dans les falaises à Etretat, au cap Blanc-Nez … Après les tempêtes, on en trouve en qualité sur la plage en bas de ces falaises).

Ø      les celtes et romains possédaient des briquets en fer.

Ø      L’amadou arrêteraient les hémorragies, selon la médecine traditionnelle.

Ø      Une mèche en coton imbibé de nitrate remplace maintenant l’amadou dans les « briquets à amadou » actuels ( ?).