Mouvements de libération spontanés ou artificiellement créés ?

 

Par Benjamin LISAN, le 03/08/2022

 

 

Voici quelques allégations justifiant l’agression russe en Ukraine, suivies de mes réponses plus loin :

 

De G :

"En fait, aucun mouvement séparatiste ou irrédentiste ne peut exister s'il n'est pas soutenu par une puissance extérieure. Ce n'est pas une découverte.

Si vous avez compris que la défunte URSS était derrière certains des conflits en Asie (son pré carré) pourquoi ne voulez-vous pas comprendre que les USA sont derrière la crise ukrainienne, puisque la crainte numéro un des États-Unis est un rapprochement Europe-Russie ?

Benjamin, TOUT se joue au niveau des grands blocs : USA, Russie, Chine. Et tout conflit est celui des intérêts de ces blocs".

 

De A :

"Conférence de Réconciliation Nationale à la fin de l'apartheid en Afrique du Sud." Vous êtes sûr que cette conférence a eu l'effet souhaité ?

Quant au " procès de Nuremberg" il n'empêche malheureusement pas le néonazisme (division azov en Ukraine avec Bandera).

 

Mes réponses :

Comme je l'ai déjà dit à plusieurs interlocuteurs, je déteste les affirmations gratuites ou sans preuve.

Ce sont des domaines subtils, où la propagande est féroce et le mensonge puissant.

 

Concernant cette affirmation "pourquoi ne voulez-vous pas comprendre que les USA sont derrière la crise ukrainienne, puisque la crainte numéro un des États-Unis est un rapprochement Europe-Russie" ?

 

Qu'est-ce qui vous dit que :

a) il y a eu un "rapprochement Europe-Russie" ?

b) c'est la crainte numéro un des États-Unis ?

c) les USA ont suscité la crise ukrainienne ?

 

Tentatives de rapprochements URSS-Russie et UE et URSS-Russie et USA :

 

Dans l'histoire de la guerre froide, il y a eu des tentatives de rapprochements, par exemple :

 

- Durant le "dégel khrouchtchevien" (et la Déstalinisation), qui n'a pas résisté à :

 

a) la destruction d'un avion espion américain U-2 au-dessus de l'URSS, le 1er mai 1960,

b) L'ultimatum de Khrouchtchev (novembre - décembre 1958), exigeant le départ des troupes occidentales de Berlin, dans les six mois [avec chantage nucléaire],

c) la construction du mur de Berlin en août 1961,

d) la crise des missiles de Cuba en 1962.

 

- Entre De Gaulle et l'URSS (sans résultat).

 

- Entre George H. W. Bush et Mikhaïl Gorbatchev.

George H. W. Bush, avant et concernant le référendum d'indépendance de l'Ukraine de décembre 1991, Bush avait mis en garde les Ukrainiens à propos d'un « nationalisme suicidaire » [1].

 

Après la Chute du mur de Berlin (novembre 1989) et la Dislocation de l'URSS (26 décembre 1991) :

- il y avait eu des discussions constructives entre la Russie et les USA, avec l'idée d'un poste d'observateur de la Russie dans l'OTAN,

- il y a eu l'Opération Provide Hope, nom donné à plusieurs opérations humanitaires des forces armées des États-Unis destinées aux États créés après la dislocation de l'URSS à partir de 1992. Ce programme humanitaire et médical lancé par le Département d'État des États-Unis est soutenu par le Département de la Défense et des organismes privés [2].

 

Ce qui a mis fin à cette période de rapprochement, ce sont :

- la Guerre du Dniepr (2 mars – 21 juillet 1992).

- les deux guerres de Tchétchénie, particulièrement barbares.

- le discours de Poutine, du 18 février 2007, lors la 58e édition de la Conférence de Munich sur la sécurité, dénonçant l’élargissement de l’Otan [aux ex-pays de l'Est] qu'il considère comme une menace militaire contre la Russie et contre la trop grande importance des USA dans le monde [contre "l'unilatéralisme américain"].

 

Pour moi, il y a une grosse différence :

 

A) entre soutenir un mouvement naturel, spontané (pour se débarrasser d'une dictature, d'une oppression par un autre pays, d'émancipation ...), lié à un désir profond du peuple de vaincre un injustice, une situation de terreur ... :

 

Il y a eu des mouvements de révoltes, de résistances, indépendantistes (qu'ils soient violents ou non) spontanées, en général liés à des injustices des répressions :

 

- le mouvement indépendantiste irlandais (plutôt violent),

- le mouvement américain des droits civiques (non-violent),

- le mouvement pour l'abolition définitive de l'esclavage (en France, Grande-Bretagne, USA ...) (non-violent),

- le mouvement contre l'apartheid en Afrique du Sud (violent et non-violent),

- les différents mouvement de décolonisation dans le monde (en Algérie (entre 54 et 62), à Madagascar (en 1947), au Kenya, au Mozambique, en Angola, en Inde etc. ...) (violent et non-violent).

- la résistance française (mouvements de partisans) au nazisme (et dans tous les pays occupés par les nazis) (violent),

 

- Par exemple, la résistance en France au nazisme, sous l'occupation a été (en tout cas au départ) spontanée, elle n'a pas été suscitée et manipulée (en tout cas au départ) par des puissances extérieures (USA, Royaume-Uni, URSS), même si ces mouvement ont été soutenus après surtout par le Royaume-Uni et Churchill.

 

- l'Insurrection (soulèvement), de juin 1953, des Allemands de l'Est, en Allemagne de l'Est (écrasée par l'URSS. L'Occident n'a pas bougé. Juste des protestations).

- Insurrection de Budapest (23 oct. 1956 – 11 nov. 1956) (écrasée par l'URSS. L'Occident n'a pas bougé).

- Printemps de Prague (5 janv. 1968 – 21 août 1968) (réprimé par l'URSS. L'Occident n'a pas bougé).

- Les manifestations d'étudiants et d'ouvriers chinois de Tian'anmen (entre le 15 avril 1989 et le 4 juin 1989) (écrasé par le régime chinois. L'Occident n'a pas bougé. Juste des sanctions sur la livraison d’armes à la Chine communiste).

- Le « Printemps arabe », un ensemble de contestations populaires (voire de révolutions), d'ampleur et d'intensité très variable, se produisant dans de nombreux pays du monde arabe à partir de décembre 2010 (avec échec final de tous ces "printemps").

- la Guerre du Darfour (ouest du Soudan), en raison des tensions ethniques entre les Fours et les Arabes, à partir de février 2003 (écrasé par le régime soudanais _ une junte militaire dirigée par le général Omar el-Béchir _, via ses Janjawids).

- Le mouvement indépendantiste papou, en Papouasie occidentale (réprimé par le gouvernement central indonésien. Tentative d'islamisation "forcée" des Papous) [4] [5].

- la lutte indépendantiste des Timoriens (majoritairement chrétiens), suite à l'invasion indonésienne du Timor oriental, en décembre 1975, un pays nouvellement indépendant en prenant le prétexte de la lutte contre le colonialisme.

  Après une guerre des plus meurtrières, le pays fit sécession par voie de référendum en 1999 et acquit sa pleine indépendance en 2002.

- la lutte du Mouvement populaire de libération du Soudan [du Sud-Soudan], suite aux tentatives d'islamisation, dès 1983, des tribus noires du Sud-Soudan, majoritairement chrétiennes ou animistes.

  Finalement, Après un conflit sanglant (deux millions de morts recensés), en raison d'une lutte contre le pouvoir central de Karthoum, la région du Sud-Soudan obtient son indépendance le 9 juillet 2011 [6].

- le mouvement pro démocratie de Hong-Kong, avec des manifestations pacifiques en 2019-2020 (réprimé par le pouvoir central chinois. L'Occident a juste protesté) [9],

- les mouvements Karen, Rohingya ... en Birmanie (réprimés par le pouvoir militaire central birman).

- Le mouvement démocratique au Soudan, où les femmes ont joué un rôle important, commençant le 19 décembre 2018, réprimé par un coup d'état militaire, avec l'aide du groupe russe Wagner [11] [12] [13].

 

B) et un mouvement qui est suscité artificiellement, par la manipulation des foules et des masses d'un pays donné, par une puissance extérieure au pays, destiné à d'affaiblir et dans l'intérêt du pays déstabilisateur :

 

- L'Anschluss, l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne nazie, en 1938 [8].

Dans les années précédant l'Anschluss, l'Allemagne nazie a soutenu le parti nazi autrichien dans sa tentative de conquérir le pouvoir et de doter l'Autriche d'un gouvernement nazi.

Maintenus dans l'opposition, ils se lancent dans une stratégie de tension et recourent au terrorisme, ce qui débouche, le 19 juin 1933, sur l'interdiction du parti nazi à la suite d'un attentat meurtrier contre des gymnastes catholiques.

Le 25 juillet 1934, les nazis autrichiens tentent un coup d'État au cours duquel ils assassinent Dollfuss16, assassinat vraisemblablement commandité par Adolf Hitler.

Les troupes de la Wehrmacht entrent en Autriche le 12 mars 1938 pour mettre en œuvre l'annexion, sans rencontrer la moindre opposition. Au cours du mois suivant, les nazis organisent un plébiscite, demandant au peuple de ratifier le rattachement de l'Autriche au Reich, qui, de facto, a déjà eu lieu : 99 % des votes ont été favorables à l'annexion.

 

- Lors de la crise des Sudètes, en 1938.

En 1938, la minorité allemande située à l’Ouest de la Tchécoslovaquie (région des Sudètes / Bohème), compte 3 millions d’habitants.

Au nom de la réunification des peuples allemands, Hitler entreprend alors un travail de sape sur la Tchécoslovaquie en s’appuyant sur le chef pronazi des Sudètes Konrad Einlein. Au départ, Einlein est minoritaire, mais la crise de 1929 aidant, il crée le Parti allemand des Sudètes et son discours sécessionniste ne cesse de progresser et devient majoritaire.

En 1938, Berlin sur des bases ethniques revendiquait aussi la justice de la réunification de tous les peuples allemands éparpillés par le Traité de Versailles.

Cette crise se termine avec l’accord de Munich quand Daladier, président du Conseil français, et Chamberlain, son homologue britannique, abandonnent Prague à son sort, c’est-à-dire à sa dislocation, cèdent à toutes les exigences d’Hitler en pensant avoir sauvé la paix et subissent l’humiliation, la guerre et les larmes.

 

- Lors de Deuxième guerre d'Ossétie du Sud, en août 2008.

Après plusieurs jours d'accrochages frontaliers entre la milice des séparatistes sud-ossètes, soutenue et formée par la Russie5,6, et l'armée géorgienne, cette dernière tente de réprimer ce mouvement indépendantiste.

Se fondant sur le fait que la grande majorité des Ossètes du Sud ont un passeport russe, le président russe, Dmitri Medvedev, ordonne à ses troupes d'intervenir afin de protéger la population de l'Ossétie du Sud (conflit s'étendant à l’Abkhazie).

Le 26 août, la Russie reconnaît officiellement l'indépendance de l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie et se dit prête « à assurer la sécurité de ces deux États ».

 

- Lors de la crise du Donbass en 2014.

Suite à l’effondrement de l’URSS, les Ukrainiens « russifiés » et les Russes de l’Est votent d’abord comme les Ukrainiens du reste de l’Ukraine : pour l’indépendance. C’est avec la crise économique du charbon que le ressentiment des Ukrainiens « russifiés » de l’Est et les Russes d’Ukraine revendiquent leur autonomie et peu à peu la réunification avec la Russie.

Poutine plaide à bas bruit la réunification des peuples russes de la Grande Russie dont Kiev, la capitale ukrainienne fut, il est vrai, le berceau.  Au IXe siècle… (donc, il y a très longtemps) [7].

Le 22 février 2022, le président russe, Poutine, a annoncé reconnaître l'indépendance des séparatistes prorusses d'Ukraine et ordonné à son armée d'entrer dans ces territoires.

Il est certain que la Russie va organiser des référendums dans les régions séparatistes du Donbass, avec des résultats prévus d'avance, avec un pourcentage 99% de OUI en faveur de leur indépendance ou du rattachement à la Russie (même chose que dans les Sudètes et lors de l'Anschluss).

 

Les arguments avancés en 2022 à Moscou, comme en 1938 à Berlin, sont à la fois victimaires et bellicistes. Enjeu central pour Moscou : neutraliser l’Ukraine et à tout le moins l’empêcher de rejoindre l’orbite européenne suite à l’accord d’association avec l'Union européenne entré en vigueur le 1er septembre 2017 [7].

Selon le narratif ultra-nationaliste russe et une publication Vcontakt de Dimitri Medvedev, "Après la libération de Kyiv et de tous les territoires de la Petite Russie des gangs de nationalistes prêchant l'ukrainisme inventé par eux, la Russie redeviendra unie, puissante et invincible, comme elle l'était il y a mille ans à l'époque de l'ancien État russe".

 

C'est ce type de manipulations (avec des mouvements insurrectionnels fantoches crées artificiellement, des référendums bidons manipulés, avec bourrage des urnes) que beaucoup de gens ne comprennent pas.

 

D'un autre côté, même si certaines insurrections sont financées par des puissances extérieures, leurs fondements moraux pouvaient être légitimés par des injustices et inégalités (L'insurrection algérienne financée par l'Egypte de Nasser ...).

 

C) Les mouvements de libérations communistes :

 

N'oublions pas que l'URSS _ le KGB, son armée rouge ... _ voulait agir pour une révolution mondiale, pour détruire le capitalisme et instaurer le communisme sur toute la planète.

Et pour réaliser ce but, l'URSS n'hésitait pas à déstabiliser les pays démocratiques libéraux (capitalisme), via leur partis communistes locaux (grèves insurrectionnels de 1947-1948 en France ...), via le financement et l'armement clandestin des mouvements de libérations d'inspiration communistes _ Chine, Vietnam, Cuba, Angola, Mozambique, Ethiopie (de Mengistu Haile Mariam) ...

Donc quel est la part entre le caractère spontané et le caractère suscité des mouvements de libérations communistes ?

 

Il pouvait y avoir des raisons légitimes au mouvement indépendantiste nationaliste vietnamien d'Ho Chi Minh, face à la colonisation française.

Mais fallait-il, pour autant, en passer par une guerre aussi longue et cruelle ? (Alors que de toute façon, la majorités des indépendances étaient déjà actées en 1962) et déboucher sur une dictature (toujours actuelle) au Vietnam.

 

Fulgencio Batista, Ancien président de la République de Cuba, était un dictateur criminel et mafieux, ayant tué des opposants.

La guerre civile était-elle la seule solution. Et fallait-il instaurer une dictature qui dure encore actuellement ?

 

D) l'insurrection afghane à partir de 1979, suite à l'invasion soviétique de l'Afghanistan :

 

Le 27 avril 1978, il y a eu un Coup d'État communiste à Kaboul (fromenté clandestinement par l'URSS), suivi par l'invasion soviétique du pays, en 1979, pour sauver le nouveau régime.

Le Parti démocratique populaire d'Afghanistan (PDPA) d'obédience marxiste, issu du coup d'état de 1978, entretient des relations privilégiées avec l’URSS et met en place une série de réformes collectivistes et sociales (imposition d'un athéisme d'État19, alphabétisation, droits des femmes, réformes agraires…) qui contrarient les coutumes conservatrices afghanes, ainsi qu'une politique répressive envers les élites et classes moyennes du pays.

 

Les tentatives faites par les dirigeants du pays de mettre en œuvre de nouvelles réformes, qui permettraient de surmonter le retard de l'Afghanistan, rencontrent la résistance de l'opposition islamique. En 1978, avant l'entrée des troupes soviétiques en Afghanistan, la guerre civile a déjà éclaté.

Les tentatives de déstabilisation se font via le Pakistan où le général Zia a instauré, après le coup d’État de 1977, un régime militaro-islamiste.

L’Iran de Khomeiny, hostile au « grand Satan » américain, déteste tout autant l’Union soviétique et suscite l’inquiétude de Moscou de voir s’étendre la contestation religieuse en Asie centrale soviétique. En mars, un mois seulement après la révolution iranienne, la ville d’Hérat s'était d’ailleurs soulevée contre le régime communiste de Kaboul ; les services soviétiques y avaient vu la main de Téhéran. Toutes ces raisons poussent Moscou à intervenir, le 25 décembre 1979.

L'URSS justifie son intervention par la volonté de préserver le régime en place et de maintenir le calme en Asie centrale. Par rapport au principe du respect du droit international, elle invoque de très nombreuses demandes d'intervention du gouvernement communiste afghan auprès d'elle dans toute l'année 1979 et par l'existence des ingérences américaines qui suscitaient à l'époque majoritairement du scepticisme à l'étranger.

Le 3 juillet 1979, le président américain Jimmy Carter s'ingère dans la politique afghane en signant la première directive pour aider les islamistes opposés au régime communiste de Kaboul.

Une vive résistance nationale se met en place face à un occupant soviétique qui ne s’attendait pas à une telle réaction. De plus cette agression soulève une grande émotion dans l’ensemble de la résistance afghane moudjahidine, soutenue et financée entre autres par la CIA et autres services secrets occidentaux.

 

L'invasion soviétique s’inscrit dans le contexte de la guerre froide. Face aux États-Unis qui soutiennent le Pakistan et face à une Inde qui se voulait le fer de lance des pays non alignés, l’URSS soutient l’Afghanistan qui avait, depuis 1919, des revendications territoriales sur les régions à majorité pachtoune du Pakistan dont l'acquisition aurait permis à l’Afghanistan de se désenclaver en possédant un accès à la mer d'Arabie.

Le but de l'URSS était aussi d'avoir un accès aux mers chaudes (avec la conquête, dans un premier temps de l'Afghanistan, puis des zones pachtounes du Pakistan, dans un second temps).

Les USA ont tout fait pour s'opposer à l'expansionnisme russe, y compris à s'allier avec le "diable", les insurgés islamistes.

 

La répression soviétique était féroce (le 22 février 1980, une manifestation à Kaboul fait 1 000 morts) mais le gouvernement marxiste favorisait l'éducation, en particulier des filles.

Alors que le mouvement islamiste (nommés "combattants de la liberté" par l'Occident) était "rétrograde", contre l'éducation, en particulier des filles, n'ayant pas à hésiter à détruire 1400 écoles et à assassiner des instituteurs.

Actuellement, ce sont les Talibans qui ont gagné en Afghanistan ? Est-ce un bien pour ce pays ? Ce n'est pas sûr.

 

On a souvent malheureusement vu des mouvements de libérations se terminer par l'instauration de dictatures (FLN en Algérie, après le "printemps arabe", maintien de la dictature de Bachar Al Assad, en Syrie, dictature de Abdel Fattah al-Sissi en Egypte, de Kaïs Saïed en Tunisie ...).

Des Talibans en Afghanistan, dictatures communistes au Vietnam, à Cuba, ...

 

1         En conclusion

 

L’Allemagne joue profil bas car elle a besoin du gaz russe via le gazoduc Nord Stream 2. Et la France tente de jouer la médiation comme le fit désespérément en 1938 Daladier.

Mais que se passera-t-il si l’isolationnisme prévaut de nouveau au Capitole comme en 1938, avec le retour de Trump en 2024, grâce au soutien clandestins des agents d'influences, de la propagande russes, soutenus par le Kremlin pour affaiblir les USA, comme déjà avec l'élection de Trump en 2016 ?

Ces pays européens comprennent-ils ces manipulations poutiniennes ou à l'inverse, se sont-ils fait avoir de nouveau par la rhétorique poutinienne du "droit des peuples à disposer d'eux-mêmes" ou du droit de la Russie à protéger des « peuples russes » persécutés, déjà utilisé par Hitler pour les Sudètes ?

 

Il faut avoir conscience que, partout dans le monde, Poutine agit toujours pour détruire les démocraties et tous les mouvements démocratiques (naissants ou pas).

 

Comme il faut avoir conscience que les USA ont aussi financés et armés des mouvements de libération anti-communistes (par peur de l'expansion communiste) :

 

- Les islamistes en Afghanistan (pour le résultat que l'on sait),

- les Contras (« contre-révolutionnaires ») au Nicaragua, entre 1979 et ‎1990 (finalement, c'est un sandiniste, Daniel Ortega, qui est revenu au pouvoir et qui prend modèle sur Maduro).

(- peut-être aussi les indépendantistes du Sud Soudan (?) _ en tout cas, les USA leur ont apporté un soutien humanitaire).

 

Les USA ont soutenu financièrement les mouvements démocratiques en Europe de l'Est (opération provide hope etc.), dont l'Ukraine, la transition démocratique en Afrique du Sud etc. ...

 

Sinon, il reste beaucoup de gens (comme les militants des mouvements pacifistes des années 60-70, instrumentalisés par Moscou et les partis communistes) qui ne se basent que sur les apparences et n'arrive pas à comprendre les processus de création artificielle de mouvement indépendantistes violents, insurrectionnels, et leur instrumentalisation par une puissance extérieure hostile (au pays visé).

Comme le cas de mouvements insurrectionnels / rebelles en RDC (M23 …), financés par le Rwanda de Paul Kagame [16], ou par Robert Mungabe.

 

Je ne crois pas que le retour à la logique des blocs de Yalta, avec des guerres ouvertes et larvées partout entre les blocs, soient une bonne chose, alors que l'on aurait dû s'acheminer vers un monde plus paisible, plus sûr, avec moins de guerres, avec plus d'accords, d'ententes, de traités, entre les puissances, sur le modèle de l'UE, qui a réussi à obtenir 70 ans de paix en Europe, après plus de 2000 ans de guerre perpétuelle, dans ce continent.

 

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PS. Comme l'on a prouvé la présence du groupe Wagner dans le Donbass, certains pensent alors prouver aussi la présence du groupe américains de mercenaires privés Academi (le nouveau nom de la société militaire qui regroupe les troupes de Blackwater), en Ukraine à partir d'un article de 2014 [14].

Mais il n'a pas eu d'autres sources sur ce sujet, après le 24 février 2022.

La seule chose que l'on sait est que l'Ukraine fait appel à la société ukrainienne de sécurité, Omega Consulting Group [15].

En raison de la guerre de l'information en Ukraine, pour en être sûr, il faudrait alors disposer de plusieurs sources indépendantes qui la confirmeraient.

 

2         Bibliographie

 

[1] Discours du « poulet à la Kiev », https://fr.wikipedia.org/wiki/Discours_du_%C2%AB_poulet_%C3%A0_la_Kiev_%C2%BB

[2] Opération Provide Hope, https://fr.wikipedia.org/wiki/Op%C3%A9ration_Provide_Hope

[3] Russie : ce discours de Vladimir Poutine en 2007 qui résonne avec la crise actuelle en Ukraine, Sylvain Tronchet, 18/02/2022, https://www.francetvinfo.fr/monde/russie/vladimir-poutine/russie-ce-discours-de-vladimir-poutine-en-2007-qui-resonne-avec-la-crise-actuelle-en-ukraine_4968344.html

Lors d'une conférence sur la sécurité il y a quinze ans, le président russe avait développé sa vision du monde et dénoncé l'unilatéralisme des États-Unis.

[4] Conflit en Papouasie occidentale, https://fr.wikipedia.org/wiki/Conflit_en_Papouasie_occidentale

[5] Droits de l'homme en Nouvelle-Guinée occidentale, https://fr.wikipedia.org/wiki/Droits_de_l%27homme_en_Nouvelle-Guin%C3%A9e_occidentale

[6] "Conflits pour l'autonomie" in "Soudan du Sud", https://fr.wikipedia.org/wiki/Soudan_du_Sud 

[7] Sudètes 1938 et Ukraine 2022 : l’ombre d’une comparaison, 4 février 2022, Guillaume Malaurie, https://www.historia.fr/le-sel-de-lhistoire/sud%C3%A8tes-1938-et-ukraine-2022-l%E2%80%99ombre-d%E2%80%99une-comparaison

[8] Anschluss, https://fr.wikipedia.org/wiki/Anschluss

[9] Manifestations de 2019-2020 à Hong Kong, https://fr.wikipedia.org/wiki/Manifestations_de_2019-2020_%C3%A0_Hong_Kong

[10] Guerre d'Afghanistan (1979-1989), https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_d%27Afghanistan_(1979-1989)

[11] Révolution soudanaise, https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9volution_soudanaise

[12] Le Soudan face à un "coup d’État", dénonce le mouvement pro-démocratie, 25/10/2021, https://www.youtube.com/watch?v=e7iLHqIDs8s

Après des semaines de tensions entre autorités civiles et militaires, des arrestations de dirigeants ont eu lieu, tôt lundi au Soudan, par des hommes armés non identifiés. Alors que l'accès à Internet a été coupé dans l'ensemble du pays, des responsables du bloc civil au sein du Conseil de transition appellent à la "désobéissance" face à un "coup d'État".

[13] Wagner, le groupe de sécurité russe, est-il présent au Soudan ? 23.03.2022, https://information.tv5monde.com/afrique/wagner-le-groupe-de-securite-russe-est-il-present-au-soudan-449839

[14] Blackwater en Ukraine : vers un conflit privatisé ? Régis Soubrouillard, 12/05/2014, https://www.marianne.net/monde/blackwater-en-ukraine-vers-un-conflit-privatise

[15] Les nouveaux mercenaires, une aubaine économique et politique, Gauthier De Bock, 17 mars 2022, https://www.moustique.be/actu/monde/2022/03/17/les-nouveaux-mercenaires-une-aubaine-economique-et-politique-231190

Comment le théâtre de la guerre en Ukraine expose la prolifération inquiétante des milices privées.

[16] Face aux rebelles du M23, le Congo replonge dans la guerre des collines [Article réservé aux abonnés], Célian Macé, 04/08/2022, https://www.liberation.fr/international/afrique/face-aux-rebelles-du-m23-le-congo-replonge-dans-la-guerre-des-collines-20220804_7VOMTOF7N5G4BMIN5LZZPAVT6I

Dans l’est du pays, l’armée congolaise, pléthorique mais corrompue et indigente, renforce ses positions pour contrer l’avancée des insurgés, soutenus par le Rwanda.

 

3         Annexe : sur la méthode de déstabilisation russe selon Eric Tasset

 

Eric répondant à Gwenn affirmant que la rébellion au Donbass est une "révolte populaire" :

 

« Une révolte populaire ? On appelle cela une tentative de déstabilisation par un état extérieur, organisée ici et de manière à peine voilée par les forces de Poutine présentes sur place (les fameux hommes en vert aux uniforme nettoyés de tout signe distinctif). Les faits sont bien connus et constituaient une première tentative de donner au Kremlin une raison d'intervenir militairement. Les ficelles sont toujours très grosses avec les Russes, mais visiblement pas encore assez grosses pour certains ».

 

Table des matières

1       En conclusion. 6

2       Bibliographie. 7

3       Annexe : sur la méthode de déstabilisation russe selon Eric Tasset. 8