Liste des opposants assassinés ou victimes de tentatives d’assassinats sous Poutine

 

Sous Poutine, chef du FSB puis président de la Russie

1        Opposants russes à Poutine, ayant été tués ou ayant subi une tentative de meurtre

 

1.1     Meurtres ou tentatives de meurtres d’opposants en Russie et en Angleterre

 

1) Alexeï Navalny, avocat, figure de l'opposition russe et activiste anti-corruption, empoisonnée avec un agent neurotoxique Novichok et hospitalisée dans un état grave, le 20 août 2020.

Il est mort, le 16 février 2024, d'un caillot de sang[1] (selon la version officielle l'Agence russe TASS), à l'âge de 47 ans, à la Colonie pénitentiaire arctique FKU IK-3 (dite colonie du "Loup polaire") de Kharp en Iamalie, la plus extrême de Russie [Les pires criminels de Russie sont enfermés dans l’une des prisons de Kharp].

Alexeï Navalny est mort de maltraitance dans un goulag situé à 60 km au-delà du cercle polaire arctique. Il était condamné à y purger 19 ans. Il avait déjà été mis à l’isolement pas loin d’une trentaine de fois dans une cellule de 2m sur 3, non chauffée, insuffisamment couvert, avec impossibilité de s’asseoir plus de 12h et privation de nourriture (il était mis à l'isolement pendant 200 jours par an, cela durant 3 ans). On lui servait deux bols d’eau bouillante et du pain dur. Un traitement inhumain qui lui avait fait perdre une vingtaine de kilos. A sa mort, il n’était plus que l’ombre de lui-même, décharné, prématurément vieilli.

Le 26 décembre, l'on apprenait qu'il avait été transféré, durant 30 jours d'un voyage fatigant en train, en suivant le trajet Vladimir-Moscou-Tcheliabinsk-Iekaterinbourg-Kirov-Vorkouta-Kharp, pendant lequel son équipe et ses défenseurs avaient perdu sa trace, depuis début décembre 2023.

Depuis qu’il est au pouvoir, Poutine, dans toutes ses interviews, a toujours refusé de citer le nom de son principal opposant.

 

2) Boris Nemtsov, assassiné de 4 balles, face au Kremlin, le 27 février 2015.

Ce dernier avait été ministre de l'Énergie et vice-président du gouvernement chargé de l'Économie sous la présidence de Boris Eltsine, de 1997 à 1998. Élu plusieurs fois au Parlement russe, Boris Nemtsov était également membre du Conseil de sécurité de Russie et de la Douma de 1999 à 2003. Il était par la suite un vif opposant à Vladimir Poutine.

3) Natalia Estemirova, enlevée à son domicile de Grozny, en Tchetchénie, en juillet 2009, assassinée criblée de balles.

Journaliste et membre de l'ONG Memorial, elle travaillait des cas de violation des droits de l'homme.

 

4 & 5) Stanislas Markelov et Anastasia Babourovan, tués par balles, 19 janvier 2009.

Le premier est avocat, spécialisé dans la défense des victimes d'exactions en Tchetchénie. Anastasia Babourova est une jeune journaliste ukrainienne travaillant pour «Novaïa Gazeta». Elle est la quatrième journaliste de ce titre tuée depuis 2000.

 

6) Alexandre Litvinenko, empoisonné au polonium-210, le 1er novembre 2006, dans un hôtel à Londres.

Ancien agent des services britanniques, cet opposant à Vladimir Poutine était lié à l'oligarque Boris Berezovski.

 

7) Anna Politkovskaïa (1958-2006), tuée par balles dans le hall de son immeuble de Moscou, le 7 octobre 2006 (le jour de l'anniversaire de Poutine). En 2004, elle avait déjà subi une tentative d’empoisonnement.

 

Depuis 2000, six journalistes de Novaïa Gazeta ont été assassinés. Ils dénonçaient, dans leurs articles, la corruption, les atteintes aux droits de l'homme et la guerre en Tchétchénie :

 

Igor Domnikov (1958-2000)

Iouri Chtchekotchikhine (1950-2003)

Stanislav Markelov (1974-2009)

Anastasia Babourova (1983-2009)

Natalia Estemirova (1958-2009)

 

8) Sergueï Iouchenkov, abattu le 17 avril 2003 à l'entrée de son immeuble à Moscou. Député et président du parti «Russie libérale», cet ex-allié de l'oligarque Boris Berezovski, il enquêtait sur la prise d'otages au théâtre de Moscou, perpétrée en octobre 2002.

 

9) Boris Berezovski, mort dans des conditions suspectes, dans sa salle de bains avec un morceau de tissu autour du cou (probablement mort par pendaison).

Ancien intime de Boris Eltsine devenu milliardaire, il était en lien avec le crime organisé et les oligarques. Proche de Poutine lors de son arrivée au pouvoir en 2000, il était ensuite tombé en disgrâce et était érigé en symbole des «pilleurs de la Russie» post-soviétique.

 

10) Sergueï Magnitski, mort dans une prison de Moscou, en novembre 2009, faute de traitement médical pour sa maladie du pancréas.

Proche de Vladimir Poutine pendant une dizaine d'années, il avait dénoncé les abus et la corruption de l'entourage du Président.

 

11) Sergei Skripal, réfugié en Angleterre en 2010, où il a été empoisonné, au Novichok (un «agent innervant»), avec sa fille le 4 mars 2018.

Il était un ancien agent double russe, ayant livré des informations aux Britanniques. Lui et sa fille en réchappent.

 

12) Alexander Perepilichny. Cet oligarque russe meurt subitement, le 10 novembre 2012, près à Londres où il est réfugié depuis 2009.

L’homme a livré des informations à propos d’un vaste scandale de corruption en Russie. Des traces d’un produit dérivé du gelsémium, une substance rare utilisée par les Chinois et les Russes, ont été trouvées dans l’estomac de la victime.

 

13) Maxime Kouzminov, pilote russe, opposé à la guerre en Ukraine, déserteur à bord d’un hélicoptère Mi-8 de l’armée russe et ayant rallié, en août 2023, le territoire sous contrôle ukrainien. Son corps qui a été retrouvé le 13 février 2024, dans la localité de Villajoyosa (Espagne), criblé d’une demi-douzaine de balles. Ses assassins auraient ensuite roulé sur son corps avec sa propre voiture, qui a été retrouvée calcinée dans une commune voisine. En octobre dernier, la télévision d’État russe avait affirmé que les services spéciaux étaient chargés de remonter sa trace (or il a été retrouvé quand son épouse est partie de Russie venue le rejoindre).

 

14) Galina Vassilievna Starovoïtova, abattue à la porte d'entrée de son immeuble à Saint-Pétersbourg, à 52 ans, le 20 novembre 1998, une militante et personnalité politique russe, passionaria de la démocratie. Cette ethnographe, ancienne dissidente soviétique, devenu députée à la Douma, se fait connaître par son combat pour la protection des minorités ethniques, et la promotion de réformes démocratiques en Russie.

En avril 1998, elle est à la tête du mouvement Russie Démocratique, devenu un parti officiel, pour les élections prévues en décembre 1999. En août 1998, Ievgueni Primakov, ancien directeur du Service des renseignements extérieurs (SVR), est nommé premier ministre, un choix auquel elle s'oppose. Par ailleurs, Vladimir Poutine est nommé à la tête du Service fédéral de sécurité (FSB), un organe dont elle critique les vastes pouvoirs.

Elle réclame, à la Douma, que les membres du FSB ne puissent devenir députés.

Selon l'enquête officielle, le meurtre a été organisé par l'ancien membre de la Direction générale des renseignements de l'armée (GRU) Iouri Koltchine. Toutefois, les personnes qui ont ordonné et payé l'assassinat n'ont jamais été identifiées.

La dissidente Valéria Novodvorskaïa affirme que ce sont les services de sécurité (FSB ?) qui ont décidé d'assassiner Starovoïtova du fait de son influence sur Boris Eltsine et de sa résistance à la nomination de Ievgueni Primakov au poste de Premier ministre.

 

15) Note : Nous n’avons pas cité, dans cette liste, Evgueni Prigojine, qui, a la fin de sa vie, a tenté un coup d’état contre Poutine, le 23 juin 2023, parce qu’il est un criminel. Parce qu'en 2014, il a cofondé et pris la direction de la société militaire privée nommée groupe Wagner, responsable de nombreux crimes de guerre, en Syrie, Afrique ... Et parce qu'il a fondé également l'Internet Research Agency, une officine de propagande russe, qui a cherché déstabiliser l'Occident, à détruire l'unité européenne, en commettant des ingérences dans les élections dans la plupart des élections des pays démocratiques (USA, Royaume-Uni, France, Pologne, Hongrie, Tchéquie, Slovaquie, Bulgarie, Moldavie ...), en les influençant pas des millions de désinformations diffusées sur les réseaux sociaux.

Selon le quotidien américain "Le Wall Street Journal", un petit engin explosif a été placé sous une aile de l'avion privé de Prigojine, un Embraer Legacy 600, qui s'est écrasé le 23 août 2023, au nord de Moscou, à Koujenkino (oblast de Tver), tuant le fondateur de la société de sécurité et neuf autres personnes. Deux mois jour pour jour après la mutinerie des mercenaires de Wagner contre le commandement militaire russe.

Evgueni Prigojine aurait donc été victime d'un attentat. "« Le Wall Street Journal » avance que cet assassinat du chef de Wagner aurait été minutieusement préparé sur une période de deux mois et aurait reçu l’approbation de Nikolai Patrushev, un proche collaborateur de Vladimir Poutine”, rapporte Zinfos974.

Selon Hélène Blanc, chercheuse au CNRS, experte du monde russe, avait déclaré, un mois avant son assassinat, sur LCI, que depuis son insurrection, Prigojine avait désormais à fortement s’inquiéter pour sa vie.

 

1.2     Meurtres d’opposants en Ukraine

 

13) Viktor Iouchtchenko, tentative d'empoisonnement à la dioxine "seveso".

Un homme d'État ukrainien, président d'Ukraine du 23 janvier 2005 au 25 février 2010, en 2004.

 

14) Denis Voronenkov, un ancien député russe réfugié à Kiev, critique du Kremlin, tué par balle dans le centre de la capitale ukrainienne, le 23 mars 2017.

En l'assassinant Iouri, les autorités russes aurait cherché à "éliminer un témoin qui donnait des informations précieuses (…) sur l’implication de la Russie dans (…) des crimes militaires contre l’Ukraine". Plusieurs mois avant sa mort, Denis Voronenkov était devenu très critique à l’égard du Kremlin, et avait témoigné en Ukraine contre l’ancien président prorusse Viktor Ianoukovitch.

 

15) Arkadi Babtchenko, aurait l'objet d'un projet de tentative d'assassinat du FSB, fin mai 2018, déjoué par les services secrets ukrainiens.

Le journaliste et écrivain russe Arkadi Babtchenko, critique de longue date du régime de Vladimir Poutine, a travaillé pour la télévision ATR et a œuvré comme soldat lors des guerres en Tchétchénie. Opposé à l’annexion de la Crimée, en 2014, et à la guerre menée par Moscou dans l’est de l’Ukraine, il s’était mué en critique virulent du régime de Vladimir Poutine. Il avait fui la Russie en février 2017 après avoir reçu des menaces de mort, consécutives à une violente campagne sur Internet et sur les télévisions russes, où il était désigné comme un traître et un fasciste et son visage livré en pâture aux téléspectateurs.

 

16) Pavel Cheremet, journaliste biélorusse, qui prend la nationalité russe, en 2002, mort dans l’explosion de la voiture qu’il conduisait, en juillet 2016.

Il était le directeur exécutif du site Oukraïnska Pravda. En juillet 2014, il démissionna en critiquant publiquement l'annexion de la Crimée par la Russie et l'intervention militaire russe en Ukraine. Il était un ami personnel de l'opposant russe Boris Nemtsov.

Puis réfugié en Ukraine, il était aussi un critique acerbe des autorités et du président ukrainien Petro Porochenko. Les Russes mettent cet assassinat sur le compte des Ukrainiens.

 

Note : Dans la liste des assassinats, il y a beaucoup d'opposants politiques à Poutine et beaucoup de journalistes dont ceux du journal d'opposition "Novaïa Gazeta". A l'inverse, aucun « pro-Poutine » a été assassiné (tant qu’il reste loyal à Poutine).

Par comparaison, connaissez-vous beaucoup d’opposant à Macron ayant été assassinés ?

 

1.3     Listes des oligarques morts dans des circonstances mystérieuses

 

Décès suspects de personnalités russes depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie, https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9c%C3%A8s_suspects_de_personnalit%C3%A9s_russes_depuis_l%27invasion_de_l%27Ukraine_par_la_Russie

 

Vingt-trois morts chez les riches et les puissants: le mystère russe dont Poutine pourrait être la clé, Thomas Messias, 3 janvier 2023, https://www.slate.fr/story/238573/vingt-trois-morts-riches-puissants-russes-vladimir-poutine-guerre-ukraine

Depuis janvier 2022, les décès étranges s'accumulent dans les hautes sphères du pays.

 

Table des matières

1        Opposants russes à Poutine, ayant été tués ou ayant subi une tentative de meurtre. 1

1.1          Meurtres ou tentatives de meurtres d’opposants en Russie et en Angleterre. 1

1.2          Meurtres d’opposants en Ukraine. 3

1.3          Listes des oligarques morts dans des circonstances mystérieuses. 4

 

 



[1] Tout comme Anatoly Sobčak, ancien gouverneur de Saint-Pétersbourg et mentor de Poutine.