L’extrême pauvreté dans le monde et à Madagascar

 

Séance à destination des scolaires, Festival Namana, au cinéma la Pléiade, à Cachan, le 19 octobre 2021 à 14h.

 

Présentée par Benjamin LISAN, le 19/10/2021

 

1         Introduction

 

780 millions d’êtres humains subissent encore l’extrême pauvreté selon les Nations unies. Cela fait plus de 11% de la population mondiale vivant en dessous du seuil international de pauvreté, c’est à dire avec moins d’1,90 dollar par jour. La Banque mondiale fixe le seuil de pauvreté international à 1,90 dollar par jour (environ 50 euros par mois).

Le seuil de l’extrême pauvreté dans le monde entier est défini par un revenu de 1,25 dollar par jour par personne.

 

2         La pauvreté en chiffre

 

·         Selon la dernière estimation réalisée en 2015, 10 % de la population mondiale vit avec 1,90 dollar par jour, voire moins.

·         3,4 milliards de personnes vivent avec moins de 5,5 dollars par jour.

·         1,9 milliards de personnes vivent avec moins de 3,20 dollars par jour.

·         85% des personnes vivant en-dessous du seuil de pauvreté vivent en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud.

·         L’Inde compte plus de 170 millions de pauvres, soit un quart des humains les plus pauvres de la planète.

·         Plus de 160 millions d’enfants risquent de ne pas sortir de l’extrême pauvreté d’ici 2030.

·         Les taux de pauvreté ont diminué de moitié depuis 2000. Mais tandis que la croissance économique a largement profité aux pays d’Asie, la pauvreté s’est aggravée en Afrique.

·         Le recul de la pauvreté est de plus en plus lent. Entre 1990 et 2013, le taux d’extrême pauvreté est passé de 36 % à 11 %. Depuis 2014, il n'a reculé que de 1% (source Banque mondiale).

·         En 2018, quatre personnes sur cinq sous le seuil international de pauvreté vivaient en milieu rural.

·         La moitié des pauvres sont des enfants. Les femmes représentent la majorité des pauvres dans la plupart des régions du monde et dans certaines tranches d’âge. Environ 70 % des pauvres âgés de 15 ans et plus n'ont jamais fréquenté l'école ou n'ont reçu qu'une éducation de base.

·         Près de la moitié des pauvres en Afrique subsaharienne sont concentrés dans cinq pays seulement : Nigéria, République démocratique du Congo, Tanzanie, Éthiopie et Madagascar.

·         Plus de 40 % des pauvres dans le monde vivent dans des pays en situation de fragilité, de conflit ou de violence, et ce pourcentage pourrait atteindre 67 % dans les dix prochaines années, alors que ces pays n’abritent que 10 % à peine de la population mondiale.

·         Environ 123 millions de pauvres vivent dans des zones risquant de subir de fortes inondations.

 

En 2020, le taux mondial d'extrême pauvreté devrait augmenter pour la première fois en plus de vingt ans, du fait de la pandémie de coronavirus (COVID-19) et de la crise que celle-ci fait peser sur la réduction de la pauvreté, déjà freinée par les conflits et le changement climatique.

 

3         Des conditions de vie déplorables

 

Vivre avec moins d’1,90 dollar par jour, c’est d’abord, la difficulté à subvenir à ses besoins essentiels : se nourrir, se loger, se vêtir. Un dénuement extrême qui revêt d’autres facettes parmi lesquelles la difficulté d’accès à l’eau potable, à l’électricité, à l’école, à des toilettes, à l’assainissement … aux soins de santé, ou encore à l’information.

Est souvent associé à l’extrême pauvreté, la saleté, le manque d’hygiène (ou la formation à l’hygiène).

 

Outre ces privations, la pauvreté est enfin synonyme d’exclusion, d’impossibilité à s’exprimer et à prendre part à la vie de la cité. C’est vivre au jour le jour, sans espoir d’avenir.

 

Sources : a) Les chiffres de la pauvreté dans le monde, https://breakpoverty.com/les-chiffres-de-la-pauvrete-dans-le-monde/

b) Pauvreté (Banque mondiale), https://www.banquemondiale.org/fr/topic/poverty/overview#1

c) Eliminer la pauvreté (ONU), https://www.un.org/fr/global-issues/ending-poverty

 

4         La croissance démographie élevée de Madagascar

 

On estime la population actuelle de Madagascar, en 2021, entre 28 642 612[1] et 28 706 177[2].

 

Madagascar connaît actuellement une croissance de 2,68% par an. Cela est dû à son taux de fécondité élevé de 4,11 naissances par femme. Madagascar devrait atteindre 54 millions d'ici 2050 et 99,96 millions d'ici 2100.

La croissance démographique rapide de Madagascar met le pays sous un immense stress.

La tranche d'âge la plus importante à Madagascar est celle des enfants de la région des 0-14 ans. Ils représentent environ 40,1% de la population totale[3].

Selon une autre source, à Madagascar, environ deux tiers de la population aurait moins de 25 ans (64%) et près de la moitié aurait moins de 15 ans (47%)[4].

 

5         L’extrême pauvreté à Madagascar

 

Madagascar fait partie des pays les plus pauvres du monde. Plus de 76% de la population malagasy est « extrêmement pauvre » (2 habitants sur 3). Plus de 92% de la population vit avec moins de 2 dollars par jour. Cette pauvreté se conjugue à une productivité faible et décroissante. 80% de la population malgache vit en zone rurale où les taux de pauvreté sont plus de 2 fois plus élevés qu’en zone urbaine.

 

Beaucoup de malgaches souffrent de malnutrition et ne mange qu’un repas par jour (en général, un grand plat de riz) et leur alimentation est carencée.

 

Madagascar est catégorisé dans les pays à « faible développement humain » placé au 161ème rang sur 189 pays.

 

Les dimensions de la pauvreté considérées sont : la santé, la nutrition, l’éducation, l’eau et l’assainissement, l’habitat et la communication. Un enfant est dit multi-dimensionnellement pauvre s’il souffre de privations matérielles dans au moins deux dimensions.

L’analyse a révélé que plus de deux tiers (67.6%) des enfants Malgaches souffrent de privations matérielles dans au moins deux dimensions de bien-être simultanément et 23.7% souffrent de privations dans quatre ou plus dimensions de bien-être.

 

L'extrême pauvreté devrait augmenter de manière significative en 2020, en particulier pour les populations vulnérables des zones urbaines. ... Le taux de pauvreté (fixé à 1,90 $ par jour) devrait passer de 74,3 % en 2019 à 77,4 % en 2020, ce qui correspond à une augmentation d'environ 1,4 million de personnes en un an.

 

Sources : a) Perspectives économiques de Madagascar : la pandémie aggrave la pauvreté, un nouvel élan de réforme est nécessaire pour reconstruire plus fort, 16/12/2020, https://www.banquemondiale.org/fr/country/madagascar/publication/madagascar-economic-update-covid-19-increases-poverty-a-new-reform-momentum-is-needed-to-build-back-stronger

b) La pauvreté multidimensionnelle touche deux enfants sur trois à Madagascar, selon les résultats d’une analyse faite par le gouvernement de Madagascar en collaboration avec l’UNICEF, 03/11/2020, https://www.unicef.org/madagascar/communiqu%C3%A9s-de-presse/la-pauvret%C3%A9-multidimensionnelle-touche-deux-enfants-sur-trois-%C3%A0-madagascar

c) À Madagascar, plus de 2 habitants sur 3 sont « extrêmement pauvres » selon la Banque Mondiale, 26/11/2018, https://www.infochretienne.com/madagascar-plus-de-2-habitants-sur-3-sont-extremement-pauvres-selon-la-banque-mondiale/

 

6         Causes de l’extrême pauvreté à Madagascar

 

Madagascar a régulièrement souffert d’instabilité politique, causée par une « corruption généralisée ». Pour le FMI, les institutions ne sont pas en capacité d’empêcher la corruption de prospérer : trafics de pierres précieuses, de drogue, contrebandes d’espèces rares et protégées, corruption de fonctionnaires, captation de marchés publics, enlèvements …  

 

A cause de la corruption et de l'absence de savoir-faire technique, on constate l’exploitation des richesses locales par les puissances étrangères, avec un maximum de profit pour les multinationales internationales (compagnies minières et pétrolières) et un minimum pour le gouvernement malagasy. Et aucune retombée pour le peuple malgache.

 

Madagascar est le 5ème pays au monde qui compte le plus grand nombre d’enfants non scolarisés.

Selon un rapport des Nations Unies, « 12% des enfants malagasy ne vivent pas avec leurs parents ». Ils sont ainsi rendus vulnérables au tourisme sexuel et à la prostitution.

 

Les infrastructures du pays sont déficientes. Le taux d’accès à l’électricité est l’un des plus bas du monde : 13% de la population. En zone rurale, ce taux descend à 4%. À peine plus de 10% de ses routes sont pavées. L’immense majorité des voies de circulation est donc impraticable à la saison des pluies, isolant les populations. Le réseau ferré est vétuste, et le transport aérien à l’intérieur de l’île reste insuffisant. Selon la CIA, 1 habitant sur 2 n’a pas accès à une eau potable et 88% de la population n’a pas accès à des installations sanitaires.

Sans accès à l’eau potable et des installations sanitaires, les maladies liées à l’eau souillée (gastroentérites, dysenterie …) font des ravages.

 

Les chocs climatiques (sècheresses, cyclones ...) fragilisent sa situation économique. En 2017, après 3 années de sécheresse, les indicateurs de malnutrition sévère était les pires dans le pays. Madagascar fait partie des 10 pays au monde les plus vulnérables aux aléas climatiques.

 

99 000 hectares de forêts sont perdus chaque année. Quand on sait que le secteur agricole est la principale source de revenus pour 80% de la population, la dégradation environnementale est un fléau pour l’île. Sa dégradation environnementale est liée à a) de mauvaises techniques culturales (culture itinérante sur brûlis), b) le charbonnage (la coupe de bois pour la production de charbon de bois), c) une très forte démographie, d) le réchauffement climatique.

 

Source : À Madagascar, plus de 2 habitants sur 3 sont « extrêmement pauvres » selon la Banque Mondiale, 26 novembre 2018, https://www.infochretienne.com/madagascar-plus-de-2-habitants-sur-3-sont-extremement-pauvres-selon-la-banque-mondiale/

 

7         Prudence sur ces chiffres

 

Attention ! Le nombre de personnes pauvres et le taux de pauvreté à l’échelle mondiale ne sont que des estimations grossières. Les enquêtes statistiques n’obéissent en effet pas à des méthodes de mesure homogènes d’un pays à l’autre. Certains États ne fournissent pas de données fiables.

 

Source : d) Comment mesure-t-on l’extrême pauvreté dans le monde ? Anne Brunner, Observatoire des inégalités, 30 décembre 2019, https://www.inegalites.fr/Comment-mesure-t-on-l-extreme-pauvrete-dans-le-monde

 

8         Quelles solutions ?

 

·         Favoriser l’investissement pour le développement des entreprises et donc dans l’emploi.

·         Lutter contre le décrochage scolaire (y compris avec l’aide de bourses et de soutiens scolaires).

·         Investir dans l’apprentissage. Aider à développer les formations professionnelles qualifiantes [de qualité] (diplômantes).

·         Lutter contre la corruption (par l’état de droit, avec une justice indépendante, une presse indépendante).

·         Développer la coopération, les pays en voie de développement définissant eux-mêmes leurs besoins.

 

9         Bibliographie

 

[1] Madagascar : enquête sur une famine passée sous silence, Julien Hernandez, 16/10/2021, https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/nutrition-madagascar-enquete-famine-passee-sous-silence-94152

[2] L'avenir de Madagascar : idées-forces pour un vrai changement, Gérald Ayer, Editeur Foi et Justice, Antananarivo (Madagascar), 2001, 121 pages.

[3] Madagascar une culture en péril ? Sylvain Urfer, L'Harmattan, 2012, 144 pages, 12€.

[4] Sept priorités pour développer Madagascar, Guy Belloncle, Ed. Foi et Justice (Madagascar), 2003.

[5] Droits de l'homme et dignité humaine à Madagascar, Hans Maier, Ed. Foi et Justice (Madagascar), 2010.

[6] Antananarivo et ses ordures, Rindra Raharinjanahary, Ed. Foi et Justice (Madagascar), 2011.

[7] Violences malgaches, Christian Alexandre, Ed. Foi et Justice (Madagascar), 2007.

 

10    Présentation du conférencier

 

Globe-trotter, il a pris connaissance des cultures du monde entier, grâce à plus de 20 voyages, autour du monde, entre 1973 jusqu'à maintenant. Il est né à Madagascar et y est retourné cinq fois, entre 2008 et 2013.

 

Par ses voyages et rencontres, en particulier à Madagascar, il est très sensibilité à l’extrême pauvreté.

 

Pour tenter d’apporter sa pierre à la lutte contre celle-ci, il a réalisé :

 

A)      Un site web _ fournissant des documents pour le développement durable de l'Afrique à l'usage des ONG : http://www.doc-developpement-durable.org/

B)      Le livre « Planter en milieux arides et salin », 419 pages A4 couleur, Benjamin LISAN, octobre 2021[5].

 

Table des matières

1       Introduction. 1

2       La pauvreté en chiffre. 1

3       Des conditions de vie déplorables. 1

4       La croissance démographie élevée de Madagascar. 2

5       L’extrême pauvreté à Madagascar. 2

6       Causes de l’extrême pauvreté à Madagascar. 3

7       Prudence sur ces chiffres. 4

8       Quelles solutions ?. 4

9       Bibliographie. 4

10          Présentation du conférencier. 4

 

 



[1] Cf. https://worldpopulationreview.com/countries/madagascar-population

[2] Cf. Source : https://countrymeters.info/fr/Madagascar

[3] Source : https://worldpopulationreview.com/countries/madagascar-population

[4] UNFPA Madagascar - Population et développement, https://madagascar.unfpa.org/fr/topics/population-et-d%C3%A9veloppement

[5] 1) Version papier : 36,92€, https://www.amazon.fr/dp/B09HJ2GCYZ

2)  Version PDF (18 Mo) : http://www.doc-developpement-durable.org/livres/planter_en_conditions_arides_et_salines.pdf  

3) Version page web ".htm" : https://www.doc-developpement-durable.org/documents-agronomiques/planter_en_conditions_arides_et_salines.htm