Diverses définitions de l'extrême-droite

 

Entre droite populiste et extrême-droite dure.

 

Par Benjamin LISAN, le 15/04/2022

 

1         Définitions de l'extrême droite

 

En rédigeant ce texte, l’auteur espère ne pas être caricatural ou plein de préjugés concernant ceux qui adhèrent aux idéologies d’extrême-droite, n’oubliant pas qu’ils sont tous des êtres humains (à qui, normalement, l’on doit le respect, comme à toute personne sur terre).

 

Voici, d’abord, différentes définitions de « l’extrême-droite », trouvées sur Internet (sur la Toupie, Wikipedia).

 

Note : Cela ne veut pas dire que l’auteur les valide toutes.

Mais ces définitions peuvent servir de base de comparaison avec la propre définition que l’auteur donnera plus loin dans ce texte.

 

1.1        Définition de l’extrême-droite par le site la Toupie

 

« L'expression "extrême droite" désigne l'ensemble des partis et mouvements politiques qui défendent des idées et des valeurs de droite en s'appuyant sur un nationalisme et un traditionalisme très marqués, en les formulant de manière radicale notamment à l'encontre des tendances politiques libérales ou socialistes. Son autoritarisme et son hostilité aux principes démocratiques peuvent conduire certains mouvements d'extrême droite à faire preuve de violence, voire de terrorisme pour imposer leurs vues.

 

Les mouvements d'extrême droite sont aussi caractérisés par différentes manifestations de xénophobie, pouvant aller jusqu'au racisme, faisant des étrangers leurs boucs émissaires. Ils dénoncent fréquemment les objectifs conspirationnistes de la franc-maçonnerie et du prétendu "lobby juif".

 

Selon Michel Winock, historien français, les discours de l'extrême droite répondent à neuf caractéristiques :

 

- la haine du présent, considéré comme une période de décadence ;

- la nostalgie d'un âge d'or ;

- l'éloge de l'immobilité, conséquence du refus du changement ;

- l'anti-individualisme, conséquence des libertés individuelles et du suffrage universel ;

- l'apologie des sociétés élitaires, l'absence d'élites étant considérée comme une décadence ;

- la nostalgie du sacré, qu'il soit religieux ou moral ;

- la peur du métissage génétique et de l'effondrement démographique ;

- la censure des mœurs, notamment la liberté sexuelle et l'homosexualité ;

- l'anti-intellectualisme, les intellectuels n'ayant aucun contact avec le monde réel (Poujadisme).

 

Les mouvements de l'extrême droite prennent des formes très variables, allant de partis siégeant à l'extrême droite de l'hémicycle (c'est l'extrême droite parlementaire. Ex : Front National), à des groupuscules insurrectionnels pouvant être violents ou partisans du néonazisme, admirateur du IIIème Reich.

 

L'appellation "extrême droite" est réfutée par certains partis pour le risque d'amalgame avec l'extrémisme ».

 

Source : https://www.toupie.org/Dictionnaire/Extreme_droite.htm

 

2         Fondements idéologiques selon Wikedia

 

« Si les mouvements ou partis d'extrême droite sont divers, leurs socles idéologiques comportent des points communs : un patriotisme, un nationalisme et un traditionalisme encore plus poussés qu'à droite, un discours autoritariste affirmé, et un programme économique et social hétéroclite, parfois plus favorable aux milieux populaires que celui de la droite traditionnelle, usant largement d'une rhétorique antisystème et de dénonciation des élites. La xénophobie fait aussi partie de ce socle commun et se traduit souvent par une opposition à l'immigration.

Le politologue néerlandais Cas Mudde montre que la plupart des analyses de l'idéologie d'extrême droite mettent en avant des combinaisons diverses des cinq aspects suivants : nationalisme, racisme, xénophobie, opposition à la démocratie, revendication d'un État fort.

Pour Pascal Delwit et Andrea Rea, « deux sujets essentiels cristallisent le vote d'extrême-droite : la xénophobie et le discours sécuritaire » ».

 

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Extr%C3%AAme_droite#Fondements_id%C3%A9ologiques

 

2.1        La propre définition de l'extrême-droite de l’auteur

 

L’auteur voudrait présenter sa propre définition et vision de l’extrême-droite.

 

Selon lui, elle a plusieurs caractéristiques, dont sa philosophie :

 

2.1.1        La fin justifie les moyens, une plus grande proportion à recourir au mensonge (pour vaincre)

 

Pour l'extrême-droite, la fin justifie les moyens et n'hésiteront pas utiliser les mensonges (intox, fake news, réécriture de l'histoire ...) pour pouvoir accéder au pouvoir.

Par exemple, Zemmour n'hésite pas à réécrire l'histoire (sur la shoah, Pétain, l'occupation...). Idem avec Poutine sur l'histoire de la Russie et de l'Ukraine ...

 

Partisans d'un certain cynisme en politique, ils n'hésiteront pas à faire des promesses ("nous respecterons la démocratie"), puis à se parjurer, quand ils seront au pouvoir.

 

Les extrême-droites utilisent des arguments séduisants qui brossent le peuple dans le sens du poil, voire fait appel à ses bas instincts (en favorisant en lui un sentiment de supériorité face aux éléments exogènes, immigrés, étranger, le rejet ou la haine de l’étranger _ par exemple, après le Brexit et l’élection de Boris Johnson, les actes racistes se sont multipliés et la parole raciste s’est décomplexée et « déculpabilisée »).

Les dirigeants d’extrême-droite sont souvent des « joueurs de flûte d’Hamelin ».

Leur but est le plus souvent faire en sorte de constamment se faire bien voir par le peuple, afin de conserver le pouvoir, si possible éternellement. Dans leur cas être « populiste » ne veut pas dire aimer le peuple et s’en préoccuper (avec compassion …), mais se bien faire bien voir (voire se faire aduler) par le peuple.

Elles éviteront le recours à des mesures impopulaires, pourtant nécessaires. Par exemple, elles ne chercheront pas à réformer les retraites, afin de les sauver (de la banqueroute), même si cette mesure impopulaire est nécessaire.

 

Bien sûr, certaines personnes pourront toujours rétorquer à l’auteur que beaucoup de politiciens ne sont pas, non plus, d’une honnêteté proverbiale.

 

2.1.2        Partisans de « l'illibéralisme »

 

Ils sont partisans de "démocraties sans libéralisme constitutionnel", produisant des régimes centralisés, l'érosion de la liberté, des compétitions ethniques, des sociétés gravement divisées, des conflits, voire des guerres civiles.

Selon le politiste Matthijs Bogaards, il s'agit d'« une situation démocratique où, néanmoins, l’indépendance de la justice est malmenée, et les citoyens ne bénéficient pas d’un traitement égalitaire face à la loi, ni de protections suffisantes face à l’État ou à des acteurs privés ».

 

Cf.

 

Viktor Orbán, Premier ministre hongrois depuis 2010, se réclame de l'illibéralisme dans un discours prononcé en 2014 et apparaît comme son principal défenseur.

 

Il est contre le "libéralisme politique", un courant de pensée qui prône la défense des droits individuels ("égalité [théorique] devant la loi", égalité des droits et devoirs de la citoyenneté, liberté, sécurité, propriété…), au nom d'une vision fondée sur l'individu et la coopération volontaire entre les humains. Le système libéral repose donc sur la responsabilité individuelle.

 

Orban considère lui que « les systèmes qui ne sont pas occidentaux, pas libéraux, pas des démocraties libérales, peut-être même pas des démocraties, et qui apportent quand même le succès à leurs nations, […] Singapour, la Chine, l'Inde, la Russie, la Turquie » sont aussi valables que la démocratie libérale.

 

Sources : 1/ https://fr.wikipedia.org/wiki/Illib%C3%A9ralisme

2/ https://fr.wikipedia.org/wiki/Illib%C3%A9ralisme#Discours_de_Viktor_Orb%C3%A1n

 

Note : L’auteur pense que si l’EU n’exerçait pas un contrôle du fonctionnement démocratique de la Pologne et de la Hongrie, alors les régimes de ces deux pays s’orienterait de plus en plus vers un dictature populiste (où les restrictions des libertés ne cesseraient de s’aggraver).

 

En général, quand l’extrême-droite arrive au pouvoir, ce n’est pas pour renforcer les libertés démocratiques.

Selon un ami, Marc Carbonnare, « Quand l'extrême droite populiste s'installe, ce n'est pas pour respecter la démocratie ».

 

« Comme tous les leaders autoritaires, Marine Le Pen veut dynamiter la démocratie libérale en faisant appel au peuple », selon quatre professeurs de droit public[1].

Pour le constitutionnaliste Jean-Philippe Derosier, la candidate RN prépare un "coup d'État constitutionnel". Le programme de Marine Le Pen s'appliquerait «en violation de la Constitution»[2].

 

Se souvenir alors de la citation d'Albert Camus, « Faites attention, quand une démocratie est malade, le fascisme vient à son chevet mais ce n'est pas pour prendre de ses nouvelles. ».

 

La restriction de la liberté peut être un processus très progressif et insidieux, au point qu’au début du processus, l’on peut ne pas s’en rendre compte (ces restrictions des libertés peuvent être cachées derrières des lois liberticides au noms trompeurs _ lois sur le renforcement de la sécurité …). C’est comme si le citoyen était la grenouille plongée dans une casserole où l’eau (au départ tiède et agréable) devenait très progressivement de plus en plus chaude.

Hitler a mis moins de 10 ans et Poutine plus de 20 ans pour obtenir un restriction totale des libertés, dans leur pays.

 

Se souvenir de la citation de la journaliste et rédactrice en chef, Françoise Giroud, « Ainsi commence le fascisme. Il ne dit jamais son nom, il rampe, il flotte, quand il montre le bout de son nez, on dit : C'est lui ? Vous croyez ? Il ne faut rien exagérer ! Et puis un jour on le prend dans la gueule et il est trop tard pour l'expulser ».

 

2.1.3        L'accaparement du pouvoir afin de ne jamais le restituer

 

Ils sont pour la fin de l'indépendance des trois pouvoirs _ exécutif, judiciaire, législatif.

 

Les militants et politiciens d'extrême-droite essayent toujours de :

 

A) garder et de verrouiller le pouvoir, dès qu'ils l'ont gagné, afin de, si possible, de se l'accaparer et de ne jamais le rendre,

 

B) mettre le maximum de bâtons dans les roues concernant la liberté d'expression, la liberté des journalistes, d'enquêter et, pour l'opposition, de manifester pacifiquement (via des lois sur mesure pour restreindre ces libertés, par exemple) (mais ce genre d'agissements n'est pas propre à l'extrême droite mais aussi à beaucoup de gouvernements populistes, comme en Pologne, Hongrie...).

 

Certains sont très intolérants à la liberté d'expression.

 

Note : Certains classent aussi les courants islamistes (les Frères musulmans …) d’extrême-droite ou fascistes.

 

2.1.4        L’admiration, l’adulation pour les chefs autoritaires, providentiels, charismatiques

 

Les militants (et penseurs) d'extrême-droite sont toujours attirés et tendent à soutenir les dirigeants autoritaires, forts (voire affichant une image virile _ cas d’Orban).

 

Ils attendent le plus souvent "l'homme providentiel" (qui fera des miracles, qui changera tout ...).

 

Note : j'ai le souvenir que l'extrême-droite européenne est majoritairement admirative ou soutien de Poutine (un chef d'état fort, autoritaire, pour eux).

 

Le fait que ces chefs d’états autoritaires puissent restreindre les libertés n’est souvent pas un problème pour eux.

(Alors ils en seront peut-être le dindon de la farce, mais quand ils s’en apercevront, il sera souvent trop tard).

Certains ne comprennent pas que la liberté se gagne, qu’elle n’est pas automatique (qu’elle n’est pas seulement comme l’air qu’on respire naturellement), qu’elle est comme un oxygène. Que ce n’est que dans l’on ne l’a plus, qu’on « manque d’air », qu’on se rend compte et qu’il est alors très difficile de la récupérer, sans un long combat.

 

2.1.5        Le soutien à l’antiscience et/ou au complotisme

 

Ils sont souvent dans le courant antiscience (ils sont souvent dans la défiance envers la science, souvent renommée "science officielle").

Ils sont souvent complotistes ou partisans de doctrines dogmatiques, paranoïaques ... voire très sectaires.

 

2.1.6        Le sentiment de supériorité et le mépris pour leurs adversaires (voire la volonté de puissance)

 

Ils se considèrent souvent supérieurs à leurs opposants, voire sont dans le mépris et l'arrogance face à eux.

Certains s'estime faire partis d'une élite "éclairée".

Certains considèrent le peuple comme des moutons bêlants, qu'on peut manipuler, à qui l'on peut mentir.

Ils n'hésitent pas à diaboliser leurs adversaires (considérés comme des "ennemis").

Ils ont souvent besoin de lyncher des boucs émissaires, pour se sentir forts (puissants).

 

2.1.7        Le délitement ou le rejet des valeurs morales traditionnelles

 

Ils ne sentent pas obligés moralement à respecter leurs adversaires.

Cependant, ils affichent valeurs morales virilistes (le courage, ...) et des pseudo-valeurs morales (la fidélité au parti et à la doctrine, le combats contre les immigrés, les juifs, les "ennemis" ...).

 

2.1.8        La défense de la tradition

 

Ils sont souvent contre le progressisme et les avancées sociales obtenues par le courant progressiste (ils sont contre le féminisme universaliste, l'égalité homme-femme, l'avortement, la GPA, le respect des minorités ethniques, religieuses, sexuelles _ avec rejet de l'homosexualité (comme avec Orban, Poutine ...) etc.).

Ils sont régressifs, dans le rejet de la diversité, le rejet de l'ouverture aux autres, dans la peur de l'altérité, l'enfermement et le repli identitaire.

 

3         Citations trouvées sur Facebook, définissant l’extrême-droite

 

Certaines citations, ci-dessous, sont des boutades, malgré tout intéressantes :

 

"Avec l’extrême-droite, vous avez une doctrine très simple : moins de solidarité de l’Etat et plus il y a à piquer dans la caisse".

 

"Il faut dire qu’elle ne joue pas petits bras, ses leaders finissent tous multimilliardaires et les pays, qu’elle dirige, ruinés".

 

"Les populistes rêvent de mettre les journalistes au pas et boycottent les élus compétents, qui défendent leur liberté".

 

"Je crois que toutes les rancœurs et autres passions tristes accumulées depuis des années chez certains se cristallisent dans ces candidatures "ragoûtantes", comme se vautrer dans le porno, quand sa vie sexuelle est improbable [pauvre] ...".

 

"Samedi après samedi, on voit de plus en plus clairement que tous ces mouvements antivax, antipass, anti-gouvernemental, anti-Macron, sont le fait de mouvements d'extrême-droite qui n'ont toujours pas renoncé à renverser notre République et ses institutions par tous les moyens...".

 

Pour un partisan de Marine Le Pen, le RN ne serait pas d'extrême-droite, parce que pour lui les partis extrêmes possèdent ces caractéristiques que le RN n'a pas :

 

"Je proposerai 2 caractéristiques des positions politiques « extrêmes » :

 

1- La volonté d'utiliser la force contre des opposants ou certains groupes.

2- Le choix de certains groupes comme objets de haine et éventuellement de répression sans justification logique".

 

Table des matières

1       Définitions de l'extrême droite. 1

1.1         Définition de l’extrême-droite par le site la Toupie. 1

2       Fondements idéologiques selon Wikedia. 2

2.1         La propre définition de l'extrême-droite de l’auteur. 2

2.1.1          La fin justifie les moyens, une plus grande proportion à recourir au mensonge (pour vaincre). 2

2.1.2          Partisans de « l'illibéralisme ». 2

2.1.3          L'accaparement du pouvoir afin de ne jamais le restituer. 4

2.1.4          L’admiration, l’adulation pour les chefs autoritaires, providentiels, charismatiques. 4

2.1.5          Le soutien à l’antiscience et/ou au complotisme. 4

2.1.6          Le sentiment de supériorité et le mépris pour leurs adversaires (voire la volonté de puissance). 4

2.1.7          Le délitement ou le rejet des valeurs morales traditionnelles. 5

2.1.8          La défense de la tradition. 5

3       Citations trouvées sur Facebook, définissant l’extrême-droite. 5

 

 



[1] « Comme tous les leaders autoritaires, Marine Le Pen veut dynamiter la démocratie libérale en faisant appel au peuple », 12/04/2022 [Article réservé aux abonnés], https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/04/12/comme-tous-les-leaders-autoritaires-marine-le-pen-veut-dynamiter-la-democratie-liberale-en-faisant-appel-au-peuple_6121853_3232.html

Le recours au référendum pour imposer le principe de la priorité nationale, envisagé par la candidate du Rassemblement national, consiste à « violer la Constitution » et à attaquer l’Etat de droit, comme l’ont fait, ailleurs en Europe, les dirigeants hongrois et polonais, affirment quatre professeurs de droit public, dans une tribune au « Monde ».

[2] «Coup d'État constitutionnel»: le programme de Marine Le Pen s'appliquerait «en violation de la Constitution», Romain Herreros, 14/04/2022, https://www.huffingtonpost.fr/entry/le-programme-de-marine-le-pen-sappliquerait-en-violation-de-la-constitution_fr_6257f214e4b066ecde1042fb

Pour le constitutionnaliste Jean-Philippe Derosier, la candidate RN prépare un "coup d'État constitutionnel".