Ce n'est parce que des milliers de personnes répètent la même chose qu'elle est nécessairement vraie

 

Par Benjamin Lisan, le 29/04/2022

1         Introduction

 

Nous avons des nombreux exemples au sujet du fait que ce n’est pas parce que tout le monde répètent la même chose que cette chose est nécessairement vraie.

 

Par exemple, jusqu'à Nicolas Copernic, la majorité des intellectuels au moyen-âge croyaient que le soleil tournait autour de la terre (conception géocentrique de l'Univers). Et pourtant cette conception cosmologique de l’univers s’est révélée fausse (on le sait avec Kepler, Galilée, Newton ... qui ont démontré que le modèle héliocentrique de l’Univers explique mieux les observations astronomiques).

 

2         L’affirmation que la société et le gouvernement ukrainien seraient contaminés par le nazisme

 

Nous avons un nombre importants de personnes, sur les réseaux sociaux répétant, à l'envie, que l'Ukraine est remplie de néonazis, qu'elle est contaminée gravement par le fascisme, et en dénonçant, sans cesse, en boucle :

 

a) la présence du bataillon ou Régiment d'extrême-droite Azov [3], dans l'armée ukrainienne [dans la Garde nationale de l'Ukraine (GNU)] [4], 

b) de l'existence du parti antisémite d'extrême-droite "Pravy sektor" [Secteur droit] [1] [2] 

Donc ils sous-entendent, plus ou moins, que l'intervention de Poutine était justifiée.

c) la commémoration officielle (en 2014...) de Stepan Bandera, héros controversé (antisémite, fascisant ...) de l'indépendance ukrainienne [9].

Etc.

 

Ces agents d’influence russe font subir un vrai bourrage de crâne aux internautes sur les réseaux sociaux. 

 

Et ils produisent, via un millefeuille argumentatif, un certaine nombre de preuves ... mais des preuves faibles :

 

1) Une vidéo d'une suite de défilés de néonazis ukrainiens (où l'on ne voit, à chaque fois, qu'une centaine de manifestants).

2) Le Canada a formé des soldats nazis du Régiment Azov [4], 

etc.

 

3         Comment l’on peut changer une opinion par le bourrage de crâne

 

Depuis l'expérience du psychologue américain Solomon E. Asch (1907-1996), l'on sait que l'opinion des gens est souvent conditionnée par l’influence sociale ou la pression sociale

(On peut mettre ce phénomène psychologique en rapport avec le "biais de conformité" [6], avec le fait de "hurler avec les loups", ce que, personnellement, j'appellerais "l'effet Moutons de Panurge").

 

L’influence sociale ou la pression sociale est l’influence exercée par un groupe sur chacun de ses membres aboutissant à lui imposer ses normes dominantes en matière d’attitude et de comportement. On distingue classiquement trois types d’influence sociale : le conformisme (c’est se conformer à l’opinion de la majorité), la soumission à l’autorité, l’innovation (la fascination pour tout ce qui est nouveau).

 

Ce bourrage de crâne (autour de l'affirmation que les néonazis sont dans le gouvernement ukrainien et qu'ils contamine toute la société ukrainienne) donne l'impression trompeuse d'une unanimité de tout le monde sur cette question (unanimité en fait artificielle, fabriquée par des acteurs/agents d'influence russe sur les réseaux sociaux).

 

En fait, l'extrême-droite néonazie est extrêmement minoritaire (ainsi que son influence) en Ukraine.

 

Les résultats électoraux de Pravy Sektor ont été [1] :

 

a) Aux élections législatives de 2014, de 2% des voix.

b) Aux élections présidentielles de 2022 (au premier tour), de 0,70% des voix.

 

Concernant sa faible influence, il suffit de lire le "chapitre XII - Le cas de l'Ukraine", page 227, du livre "Le régiment immortel" de Galia Ackerman, pour s'en convaincre.

 

Note : Galia Ackerman, née le 24 juin 1948 à Moscou, est une écrivaine, historienne, journaliste et traductrice franco-russe, spécialiste du monde russe et ex-soviétique.

Galia Ackerman est docteure en histoire à l'université Paris-1 Panthéon-Sorbonne et chercheuse associée à l'université de Caen. Elle vit définitivement en France depuis 1984 et est naturalisée française.

Elle est journaliste à Radio France internationale de 1988 à 2010 et à la revue Politique internationale depuis 1995 [8].

 

4         En conclusion

 

Cette justification des raisons de la guerre lancée en Ukraine, par Poutine [dénazifier l'Ukraine], est même caricaturale. 

 

Alors que le fin fond de cette guerre brutale est juste et avant tout expansionniste et nationaliste, "dénazifier l'Ukraine" n'étant qu'un cynique ou fallacieux prétexte.

Comme chacun le sait, "Quand on veut tuer son chien, on dit qu'il a la rage".

 

Même si c’était vrai, ce n’est pas une raison pour envahir un pays souverain.

 

Voici ma réponse un agent d’influence russe qui accusait Galia Ackerman d’être un agent d’influence américain :

 

« Quand une Russe (d'origine), Galia, se bat pour la démocratie en Russie, quand des Ukrainiens se battent pour la démocratie en Ukraine (et contre la dictature de Poutine) ... Donc ils seraient des agents d'influence américaine ou seraient soumis aux USA, selon vous.

Votre vision des combats majeurs pour la liberté dans le monde ne serait-elle pas caricaturale et limitée ? »

 

Note : Parmi les mécanismes, utilisés par les dictatures pour se maintenir en place, le recours au "biais de conformité" de ses citoyens en est un.

 

 

 

5         Bibliographie

 

[1] https://fr.wikipedia.org/wiki/Secteur_droit, https://en.wikipedia.org/wiki/Right_Sector

[2] Pravy Sektor, parti politique et groupe paramilitaire UKRAINE, 19/09/2016, https://www.ofpra.gouv.fr/sites/default/files/atoms/files/1609_ukr_pravy_sektor.pdf

[3] Régiment Azov, https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9giment_Azov

[4] Le Canada a formé des éléments d’un régiment ukrainien lié à l’extrême droite, Simon Coutu (accéder à la page de l'auteur), Simon Coutu, 11 avril 2022, https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1873461/canada-regiment-ukrainien-lie-extreme-droite-azov

Le régiment Azov a bénéficié de la formation offerte aux militaires ukrainiens malgré la promesse canadienne de ne jamais s’aventurer dans cette voie.

[5] Expérience de Asch, https://fr.wikipedia.org/wiki/Exp%C3%A9rience_de_Asch

[6] a) Biais de conformité, https://www.contrepoints.org/2015/05/26/208874-le-biais-de-conformite

b) Intelligence collective en entreprise : 6 conseils de management pour surmonter le biais de conformité, https://meltis.fr/efficacite-professionnelle/intelligence-collective-en-entreprise-6-conseils-de-management-pour-surmonter-le-biais-de-conformite/

c) https://fr.wikipedia.org/wiki/Conformisme

[7] "Le régiment immortel. La guerre sacrée de Poutine", Galia Ackerman, Première Parallèle, 2019. 

[8] https://fr.wikipedia.org/wiki/Galia_Ackerman

[9] Stepan Bandera, https://fr.wikipedia.org/wiki/Stepan_Bandera

 

5.1        Sur le régiment Azov et les kadyrovtsy

 

[10] Le régiment Azov et la procrastination morale de l’Occident, Anton Shekhovtsov, 8 avril 2022, https://desk-russie.eu/2022/04/08/le-regime-azov.html

La Russie utilise une panoplie de procédés de camouflage pour détourner l’attention de l’Occident de l’immense catastrophe humanitaire causée par son invasion en Ukraine. Selon l’analyste ukrainien Anton Chekhovtsov, spécialiste de l’extrême droite européenne, l’un des procédés utilisés par Moscou consiste à mettre l’accent sur le régiment ukrainien Azov, que les médias russes et pro-Kremlin décrivent comme un bataillon ou une milice « fasciste » voire « néonazie ». Ce texte provient d’un podcast que Desk Russie a transcrit et traduit.

 

[11] Dans la tête d’un soldat de Kadyrov en Ukraine, Adam Dervishev, 29 avril 2022, https://desk-russie.eu/2022/04/29/dans-la-tete-dun-soldat.html 

Adam Dervishev, écrivain et journaliste tchétchène, réfugié politique en France depuis plusieurs années, dresse le portrait d’un Tchétchène qui, pour tenter d’en finir avec la pauvreté, est parti en Ukraine au sein des unités de kadyrovtsy, la garde prétorienne du président de la République de Tchétchénie, Ramzan Kadyrov. Une fiction inspirée de faits réels.

 

5.2        Sur la propagande russe

 

[20] Sous nos yeux, le pouvoir de la propagande, Alexandre Podrabinek, 29 avril 2022, https://desk-russie.eu/2022/04/29/sous-nos-yeux.html

Ancien prisonnier politique soviétique, le journaliste russe Alexandre Podrabinek analyse la puissance de la propagande du Kremlin, qui ressemble furieusement au « ministère de la Vérité » du roman 1984 de George Orwell. Il regrette aussi l’insuffisance des réactions occidentales face à ce phénomène qui dure depuis de longues années.

[21] Voyage dans la réalité parallèle des chaînes de télévision russes, Macha Roupassova, 22 avril 2022, https://desk-russie.eu/2022/04/22/voyage-dans-la-realite-parallele.html

Dans ce texte caustique, Macha Roupassova, autrice de poèmes pour enfants et blogueuse populaire, ironise sur le discours officiel russe à propos de la guerre contre l’Ukraine en montrant sa totale absurdité.

[22] Poutine : le flirt avec l’apocalypse, Françoise Thom, 28 janvier 2022, https://desk-russie.eu/2022/01/28/poutine-le-flirt-avec-lapocalypse.html

Après la fin de non-recevoir présentée par les Occidentaux à l’ultimatum russe du 17 décembre, ceux-ci prennent lentement conscience que le risque de guerre avec la Russie est peut-être réel, qu’il s’agit de plus que de l’Ukraine, et que Poutine, cet « extrémiste latent », pour reprendre la formule du politologue Gleb Pavlovski, ne se contente peut-être pas de bluffer. Tous les yeux sont tournés vers Moscou, guettant fiévreusement les indices qui pourraient fournir la clé du comportement russe.

[23] Poutine est en train de gagner la guerre de l’information, Guillaume Lancereau, 20/04/2022, https://legrandcontinent.eu/fr/2022/04/20/la-pravda-de-poutine/

Depuis des années, la Russie de Poutine a progressivement converti les vérités du régime en régime de vérité. Une « vérité » faite de mystifications, d'affabulations, loin des faits, proche d'un mode orwellien – mais dont Poutine a compris combien elle était mobilisatrice politiquement. À l'heure où l'extrême droite arrive en France aux portes du pouvoir en s'inspirant de ce modèle, il est temps de l'étudier de près.

[24] Face au mal cynique, le sentiment d’impuissance est total, Olga O., 22 avril 2022, https://desk-russie.eu/2022/04/22/face-au-mal-cynique.html

Olga O., intellectuelle moscovite, livre en exclusivité à Desk Russie un texte très personnel, sous le couvert de l’anonymat. Elle y révèle, avec une lucidité poignante et sans complaisance, les tourments de la minorité de Russes qui souffrent d’un sentiment de culpabilité torturant du fait de ce qui, aujourd’hui, est perpétré en leur nom.

[25] « Russia Today (RT), un média d’influence au service de l’Etat russe » : la télé qui venait du froid, Aude Dassonville, 17 novembre 2021, https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/11/17/russia-today-rt-un-media-d-influence-au-service-de-l-etat-russe-la-tele-qui-venait-du-froid_6102344_3232.html

Le chercheur Maxime Audinet analyse, dans un ouvrage rigoureux et limpide, les principales marques de fabrique de la chaîne téléguidée par le Kremlin.

Livre. En quoi la chaîne RT, ex-Russia Today, financée à 99,5 % par l’Etat russe, devrait-elle susciter davantage notre méfiance que France 24, la Deutsche Welle ou la BBC, tous médias publics subventionnés par les Etats européens qui les ont fait naître ? Cette question, c’est Xenia Fedorova elle-même qui la pose, le 14 février 2019, dans Le Parisien : « Nous ne sommes pas la voix du Kremlin. Est-ce qu’on dit que France 24 est la voix de l’Elysée ? », fait alors mine de s’interroger la présidente et directrice de l’information de RT France, citée par Maxime Audinet dans son livre Russia Today (RT), un média d’influence au service de l’Etat russe. La journaliste avait eu le temps de réfléchir à deux ou trois éléments de riposte. En 2017, à Versailles, c’est à la suite de son interpellation qu’Emmanuel Macron avait qualifié, devant un Vladimir Poutine marmoréen, la chaîne et sa jumelle, l’agence Sputnik, d’« organes d’influence, de propagande et de propagande mensongère, ni plus ni moins ».

[26] Plongée dans ce que les Russes lisent et écoutent dans les médias sous contrôle, 15/03/2022, https://desk-russie.eu/2022/03/04/plongee-dans-ce-que.html

Pour les Russes ordinaires dépourvus d’accès à des sources d’information fiables et qui continuent de regarder la télévision d’État et de consulter des médias en ligne ou imprimés entièrement alignés sur la propagande officielle, il est quasiment impossible de se faire une idée de la réalité de la guerre menée par Vladimir Poutine en leur nom. Depuis des années, les Russes sont nourris d’une propagande ouvertement impérialiste et revancharde, qui concentre sa haine sur l’Ukraine. Nous vous proposons une sélection de textes relevant de cette propagande, pour mieux comprendre ce qui s’apparente à une guerre de civilisation : une force brute rétrograde déployée contre la démocratie et la liberté.

[27] La fabrication de l’hystérie comme méthode de gouvernement, Alexandre Podrabinek, 25 février 2022, https://desk-russie.eu/2022/02/25/la-fabrication-de-lhysterie.html

L’auteur, un ex-dissident et prisonnier politique soviétique dénonce la propagande mensongère assourdissante des médias russes contrôlés par l’État au sujet de l’Ukraine et montre les mécanismes de cette propagande. Les voix dissidentes ont été réduites au silence et l’opinion publique, bien préparée à la reconnaissance par la Russie des deux républiques séparatistes, ce qui n’est peut-être qu’un prélude à la guerre contre l’Ukraine.

 

[28] Ukraine : la Russie utilise une "usine de trolls" pour relayer sa propagande, selon le Royaume-Uni, Julien Moreau, 1 mai 2022, https://www.tf1info.fr/international/guerre-ukraine-russie-la-russie-utilise-une-usine-de-trolls-pour-relayer-sa-propagande-selon-le-royaume-uni-2218352.html

Des chercheurs britanniques ont découvert une "usine à trolls" à Saint-Pétersbourg [basée dans une ancienne usine d’armement de Saint-Pétersbourg]. Ils relayeraient à grande échelle la propagande du Kremlin.

Selon les chercheurs, le groupe s’inspirerait des méthodes de QAnon et de l’État Islamique.

[28bis] Guerre en Ukraine : le Royaume-Uni dévoile l'existence d'une "usine à trolls" en Russie, 01/05/2022, https://www.ladepeche.fr/2022/05/01/guerre-en-ukraine-le-royaume-uni-devoile-lexistence-dune-usine-a-trolls-en-russie-10269299.php

Le Royaume-Uni a dévoilé l'existence ce dimanche 1er mai, d'une "usine à trolls" en Russie qui participe à la diffusion de messages pro-russes en faveur de la guerre sur le Web et les réseaux sociaux. Twitter et TikTok seraient particulièrement visés.

 

6         Épilogue

 

Comme nous devions nous y attendre, après la publication de ce texte, nous avons immédiatement des agents d’influence russes ou simplement des personnes pro-Poutine (parce que d’extrême-droite, parce qu’entre le « danger islamiste » et le danger poutinien, ils préfèrent le camp poutinien et russe), tendant de minimiser la portée de ce texte, de le réfuter. Comme dans ces exemples, ci-dessous (j’ai souligné en gras, ce qui est vrai gros ou caricatural dans ces affirmations) :

 

De Eric :

Les milices ukrainiennes nazis sont certes minoritaires. Mais la population à peur d’eux.  Donc exercent une influence importante dans le pays.

 

De Gwenn :

Qui a dit que l'Ukraine était REMPLIE, je répète remplie [de néonazis] ? Personne.

On dit que des extrémistes de droite s'entraînent et entraînent des enfants à la guerre avec des armes réelles et des uniformes et ce depuis de très nombreuses années,

Que ces mêmes milices d'extrêmes droite sont sème la terreur dans des régions plutôt russophones comme le Donbass (d'où la révolte populaire de 2014).

Selon les sources radio Canada et Radio Free Liberty, qu'on ne peut taxer de pro-Poutine. Ok ?!

Dis-nous depuis quand l’Ukraine est réellement démocratique ? Quand son président actuel a déclaré, il y a peu, qu'il n'a rien à redire sur les groupes paramilitaires d'extrêmes droites qui violentent son pays, depuis plus de 20 ans.

 

De Martine :

They're trying to hide the Nazi truth in Ukraine [Ils essaient de cacher la vérité nazie en Ukraine] | Redacted [rédigé] with Natali and Clayton Morris, https://www.youtube.com/watch?v=UppxrKiNkzg

 

Ma réponse (voir ci-après) :

Martine, je vais vous appeler miss propagande pro-Poutine à force de diffuser l'allégation que L'Ukraine est noyautée par les néo-nazis, alors que la réalité ukrainienne est plus complexe.

Cela ne vous gêne pas d'être une agente d'influence russe ?

 

Sylvain, propagande, propagande...

Et il y a des petits soldats disciplinés pour diffuser la propagande russe (poutinienne), sans aucun esprit critique, sans aucune réflexion, tels des perroquets, se faisant le relais de la voix de son maître (Poutine).

Lors des guerres et de leur préparation, il y a toujours une intense propagande, pour conditionner les citoyens à soutenir cette guerre (inique).

L'histoire se répète.

 

Martine :

Ça ne vous gêne pas d'être propagandiste de Biden et la Firme ???

Les témoignages des journalistes, américains, canadiens, français ... et bien sûr des Ukrainiens de l'est sur place en prise directe, ne vous éclairent donc pas sur ce qui se passe réellement ???

Vous mettez systématiquement en doute toute information qui ne confirment pas vos a priori, devant l'évidence vous êtes prêt à nier !

Vous n'analyse que d’un seul point de vue, vous êtes hémiplégique ?!

 

Vous ignorez que la France fournit des armes au pouvoir ukrainien depuis 2014, dans le cadre d'une guerre civile interne ?

Que les forces armées ukrainiennes ont été massivement envoyées dans le Donbass et bombardaient intensivement avant que la Russie intervienne ?

Vous pensez que la Russie allait laisser massacrer ces populations ?!

 

Ma réponse :

Martine Vallet je ne fais pas la propagande de Biden. Je soutiens l'état de droit, que l'UE respecte (et que la Russie de Poutine ne respecte pas).

Vous comprenez ce qu'est la démocratie avec le liberté d'expression et de conscience et l'état de droit (la liberté de ne pas être soumis à l'arbitraire, à la peur de l'arrestation pour de longues années en camp, comme pour Alexeï Navalny). Vous comprenez l'importance de l'état de droit ?

 

Churchill "La démocratie est le pire système de gouvernement, à l'exception de tous les autres qui ont pu être expérimentés dans l'histoire.".

 

L'état de droit, il n'y a pas mieux sur terre pour la sécurité des personnes face à l'arbitraire.

 

De Kayla :

Ukraine en feu (VOSTFR), Igor Lopatonok, 09/03/2022, https://www.youtube.com/watch?v=Ljee2R2RiG4

Documentaire d'Igor Lopatonok, avec Oliver Stone, Victor Yanukovich, Vitaliy Zakharchenko et Robert Parry (2016) avec sous-titres en français.

 

La version originale (en anglais) de l'entretien est disponible ici : "Ukraine on fire" ? Igor Lopatonok, https://www.francesoir.fr/videos-videos-english/ukraine-on-fire-igor-lopotenko

 

& https://www.francesoir.fr/videos-les-debriefings/igor-lopatonok

 

Ma réponse :

Vous allez arrêter de propager la propagande mensongère pro-Poutine ?!

 

"Couvert par les médias occidentaux comme une révolution populaire, il s'agissait en fait d'un coup d'État scénarisé et mis en scène par des groupes nationalistes et le Département d'État américain".

 

Tout le monde sait que Poutine ne peut pas supporter qu'une peuple soit libre (et refuse sa soumission à la Russie).

Donc dès qu'un peuple refuse de se soumettre à la Russie, immédiatement Poutine accuse la main de l'étranger derrière sa révolte.

 

Contrairement à la Russie, ni les USA, ni l'OTAN, ni l'UE ne force les états européens (Géorgie, Ukraine, Suède, Finlande...) à les rejoindre. Aucune force intervention rapide de l'OTAN ou américaine qui forcent ces peuples à rejoindre le camp occidental, contrairement à la force d'intervention rapide de la CEI, qui est venue réprimer les manifestations des peuples en Biélorussie, au Kazakhstan.

 

Cf. Kazakhstan: face à la contestation, une répression féroce avec l’aide des forces russes, 29 janvier 2022, https://www.liberation.fr/international/kazakhstan-face-a-la-contestation-une-repression-feroce-avec-laide-des-forces-russes-20220109_5MJDDVCQIZFABDFX6P7YB2TMPM/

 

Martine :

Pourquoi les États-unis ont participé à l'organisation des manifestations de Maïdan en 2014, et les dirigeants choisis par la Maison Blanche !?

Pourquoi envoyer des armes et des mercenaires en Ukraine pour combattre les autonomistes ?

 

Ma réponse :

Martine, toutes les démocraties ont soutenu les manifestations de la dignité de Maïdan, où les manifestants ont montré, durant 3 mois, une grande tenue et retenue, tandis que le gouvernement faisait tirer sur les manifestants (provoquant au moins 120 morts dont 17 policiers).

a) Euromaïdan, https://fr.wikipedia.org/wiki/Euroma%C3%AFdan

b) Les victimes du « Maïdan » réclament justice, Fabrice Deprez, notre correspondant à Kiev, le 30/11/2018, https://www.la-croix.com/Monde/Europe/victimes-Maidan-reclament-justice-2018-11-30-1200986621

Près de 130 personnes ont été tuées lors de la révolution du Maïdan. Cinq ans plus tard, les résultats de l’enquête se font toujours attendre.

 

Comme Hitler l'a fait en son temps avec les Sudètes, Poutine, grâce au FSB, a créé artificiellement des mouvements séparatistes insurrectionnels, qu'il a financé et armé, en Ossétie, Abkhazie, Donbass, afin de déstabiliser ces nouvelles démocraties, empêcher qu'ils rejoignent l'ouest et pour que ces pays reviennent dans le giron russe.

Dans que les régimes de ces pays étaient pro-russes, ces mouvements de déstabilisation n'existaient pas.

 

De Château :

Il est facile de voir que la couverture officielle de « l'opération spéciale » en Ukraine utilise constamment des analogies avec la Grande Guerre patriotique.

La propagande d'État souligne tout le temps que de «l'autre» côté, il y a des «fascistes», des «néo-nazis», des «punisseurs», des «bandéristes», qui doivent à nouveau être combattus, tout comme il y a 80 ans.

Pour la première fois, cette analogie est apparue en 2014, lorsque des références aux « nazis » et aux « punisseurs » ont été entendues dans des programmes de propagande à la télévision concernant l'Ukraine.

Eh bien, en 2022, ils sont devenus omniprésents : l'analogie avec la Grande Guerre patriotique est devenue l'outil le plus important pour la mobilisation idéologique de la société russe.

Cf. Grande folie patriotique, Boris Vishnevski, 1 mai 2022, https://novayagazeta.eu/articles/2022/05/01/velikoe-otechestvennoe-bespamiatstvo

Pourquoi l'armée et les responsables russes mentent-ils sur le fait que pendant la Seconde Guerre mondiale, l'URSS aurait combattu avec le monde entier.

À la suite du général Rustam Minnekaev (commandant adjoint du district militaire central pour les affaires politiques), qui a déclaré que «nous sommes maintenant en guerre avec le monde entier, comme ce fut le cas lors de la Grande Guerre patriotique, toute l'Europe, le monde entier était contre nous », le sujet a été poursuivi par le gouverneur de Saint-Pétersbourg, Alexander Beglov.

 

De Sacha :

Je pense qu'il faut que vous lisiez l'article publié par un chercheur ukrainien de l'université George Washington où il détaille la façon dont les mouvances d'extrême-droite ont réussi à infiltrer le corps des officiers ukrainiens, jusqu'à être recrutés pour être formés à Sandhurst ! Il détaille également comment les Occidentaux refusaient d'exclure les suprématistes blancs en renvoyant la balle aux Ukrainiens ... qui n'excluaient, évidemment pas, les membres trop "radicaux". Cela va bien au-delà de trois références au Praviy Sektor ou aux Azov. C'est aussi dommage de faire l'impasse sur la douzaine de milices néonazies, Azov, Aidar, Dniepr 1 etc. dont un ancien commandant est nommé par Zelenski gouverneur d'Odessa, le 1er mars, de cette année. Donc leur influence dépasse largement leur soutien dans la population et c'est sans doute le plus problématique. Parce qu'ils tiennent le gouvernement élu depuis que Zelenski a été menacé de mort en 2019

 

Source : Oleksiy Kuzmenko: "Far-Right Group Made Its Home in Ukraine’s Major Western Military Training Hub" [Un groupe d'extrême droite a élu domicile dans le principal centre d'entraînement militaire occidental de l'Ukraine]. IERES Occasional Papers, no. 11, September 2021, Transnational History of the Far Right Series [Cahiers hors-série IERES, no. 11, septembre 2021, Série Histoire transnationale de l'extrême droite], GW's Institute for European, Russian and Eurasian Studies (IERES) [Institut d'études européennes, russes et eurasiennes (IERES) de George Washington University], https://www.illiberalism.org/far-right-group-made-its-home-in-ukraines-major-western-military-training-hub/

 

Ma réponse à Sacha :

 

J’ai procédé à la vérification de toutes ces infos. Voici mes conclusions :

 

1)      Le GW's Institute for European, Russian and Eurasian Studies (IERES) [Institut d'études européennes, russes et eurasiennes (IERES) de George Washington University] est un think tank sérieux.

2)      Le site https://www.illiberalism.org/ est un site d’étude du courant « illibéral » et de l’extrême-droite, qui lui aussi sérieux (fiable).

3)      Oleksi Kuzmenko est un journaliste basé à DC (Washington, District de Columbia, États-Unis) qui se concentre sur l'Ukraine et les problèmes spécifiques entourant le pays, tels que les droits des LGBT et des femmes. Début 2017, il a approfondi un rapport largement diffusé sur l'Ukraine par CrowdStrike, une société américaine de cybersécurité à l'origine de l'attribution à la Russie du piratage DNC de 2016.

 

Source : https://www.bellingcat.com/author/oleksiykuzmenko/

 

Oleksi a rédigé des Rapports d'enquête, publiés par Bellingcat.com, Illiberalism.org, VOAnews.com (Voice of America, une radio présentant la politique américaine dans le monde).

Il a effectués des travaux du type OSINT[1].

 

Dans ses études, il a montré que le bataillon Azov ne s’est pas dépolitisé.

« Même après être devenu une unité officielle au sein de la Garde nationale, le bataillon Azov a continué à recruter des volontaires étrangers pour combattre dans le Donbass. Malgré les inquiétudes exprimées par les responsables américains, il a également reçu une formation des forces occidentales.

Selon Oleksiy Kuzmenko, un journaliste d’investigation américano-ukrainien, l’activité d’extrême droite au sein des forces armées ukrainiennes ne se limite pas à Azov. Dans un article de 2021, il a documenté « un groupe d’extrême droite d’élèves-officiers et d’officiers militaires au milieu de ce qui, avant le déclenchement de la guerre, était l’un des principaux centres d’entraînement de l’Occident en Ukraine, l’Académie nationale de l’armée ».

Pourtant, à son avis, la représentation par la Russie de son invasion comme une « dénazification » est un « [outil] propagandiste destiné à justifier une guerre brutale ».

« [L’Occident aurait pu] mettre fin aux revendications des propagandistes russes en mettant en œuvre des politiques spécifiques qui auraient [empêché] l’accès des extrémistes à l’aide occidentale aux forces militaires et de sécurité ukrainiennes », a-t-il déclaré à Al Jazeera ».

Source : https://www.linkedin.com/in/oleksiykuzmenko/

 

Et je suis entièrement d’accord avec les conclusion, ci-avant, de Oleksiy Kuzmenko.

En ne purgeant pas l’armée ukrainienne de ses franges d’extrême-droite, le gouvernement ukrainien se donne des verges pour se faire fouetter face à la propagande russe et alimente sa propagande.

Mais sans vouloir justifier le gouvernement ukrainien, je sais qu’en période de guerre, l’on n’est moins regardant sur la coloration politique des recrues, y compris concernant les volontaires pour la « Légion internationale pour la défense territoriale de l'Ukraine » (et c’est une erreur à mon avis).

 

Note : Dans l’étude de Oleksi Kuzmenko, que tu m’as donné, l’on constate que cette extrême-droite n’est ni pro-UE (pro-Bruxelles), ni pro-Russe (peut-être dans la lignée de Stepan Bandera, ultranationaliste, anticommuniste, antisoviétique, antinazi, anti-américain ?).

 

Note diverse : Si Stepan Bandera a été honoré officiellement[2], en Ukraine, bien qu’il ait été de l’extrême-droite nationaliste ukrainienne antisémite, c’est parce a) qu’il n’a pas voulu se soumettre aux nazis (et qu’il a été emprisonné par les nazis pour cela) et aux soviétiques (qu’il a tous les deux combattus, qu’il s’est battu pour l’indépendance ukrainienne), b) qu’il n’a pas participé à la Shoah, b) qu’il a été assassiné par le KGB, avec un pulvérisateur de cyanure, à Berlin, le 5 octobre 1959.

 

Certains agents d’influence russes sont plutôt dans la mauvaise foi, mais d’autres sont assez cultivés et fort intelligents, comme dans ces exemples :

 

De Jacques :

Merci les ricains, qui foutent le bordel partout, Ukraine compris.

 

De Samanda :

Même un historien sérieux, un un grand écrivain, peut avoir été acheté pour faire la propagande [de l’Ukraine].

Justement, ce ne sera pas le premier, ni le dernier. L'histoire est souvent réécrite, non pas dans un soucis de vérité, mais dans un souci de propagande et qui, souvent, a la vie dure.  Il n'y a pas d'exemple, qui me viennent immédiatement, à la mémoire, peut-être plus tard.

 

De Gabriel :

Galia Ackerman est un agent d’influence américain bien connu en Europe depuis vingt ans, comme ses amies Marie Mendras et Françoise Thom. Presque tout ce qu’elle dit est faux.

 

Table des matières

1       Introduction. 1

2       L’affirmation que la société et le gouvernement ukrainien seraient contaminés par le nazisme. 1

3       Comment l’on peut changer une opinion par le bourrage de crâne. 1

4       En conclusion. 2

5       Bibliographie. 3

5.1         Sur le régiment Azov et les kadyrovtsy. 3

5.2         Sur la propagande russe. 3

6       Épilogue. 5

 

 



[1] Open Source Intelligence (OSINT) ou « fouille de données en source ouverte », une technique de renseignement utilisée par les journalistes, les agences de renseignements, l’intelligence économique ...

Voir aussi renseignement de sources ouvertes ou renseignement d'origine sources ouvertes (ROSO) : un renseignement obtenu par une source d'information publique (Les médias,  journaux imprimés, magazines, radios, chaînes de télévision dans les différents pays, Internet, les publications en ligne, les blogs, les groupes de discussion, les médias citoyens, YouTube et autres réseaux sociaux, Les données gouvernementales, rapports, budgets, auditions, annuaires, conférences de presse, sites web officiels et discours, Les publications professionnelles et académiques, provenant de revues académiques, conférences, publications et thèses, Les données commerciales, imagerie satellite, évaluations financières et industrielles et bases de données, La littérature grise, rapports techniques, prépublications, brevets, documents de travail, documents commerciaux, travaux non publiés et lettres d'information).

[2] Tentatives de réhabilitation de Stepan Bandera :

a) Il est élevé à la dignité posthume de Héros d'Ukraine par un décret signé le 22 janvier 2010 par le président ukrainien Viktor Iouchtchenko « pour l'invincibilité de l'esprit dans la poursuite de l'idée nationale, l’héroïsme et le sacrifice dans le combat pour l'indépendance de l'État ukrainien122. » Cette distinction provoque une vague de protestations dans la Fédération de Russie, de la population russophone d'Ukraine ainsi que la désapprobation et des mises en garde du Parlement européen123 et d'associations d'anciens combattants en Europe. Des Ukrainiens russophones accusent Viktor Iouchtchenko de « blanchir un fasciste »124. En 2010, après l'arrivée au pouvoir de Viktor Ianoukovytch, le tribunal régional de Donetsk invalide le décret.

b) La réhabilitation de Stepan Bandera et de son mouvement continue en automne 2014, quand Petro Porochenko remplace le Jour du défenseur de la patrie, fête de la tradition soviétique célébrée chaque année le 23 février, par la Journée des défenseurs de l'Ukraine le 14 octobre, date qui commémore la fondation de l'UPA (des timbres commémoratifs avait été émis).