Réflexions sur la mondialisation

 

Par B. LISAN, le 15/11/04

 

Depuis que mon enfance, j’ai toujours souhaité que les choses s’améliorent dans le monde, que le monde devienne plus humain (en particulier dans le monde du travail), qu’on y respecte les droits de l’homme et la justice, qu’on abolisse la peine de mort, qu’on agisse plus dans le sens de la prévention que de la répression, qu’on agisse plus pour le respect et la préservation de la nature, un monde où se répand la démocratie, où tous les hommes accèdent au bonheur (que cela soit au bien-être matériel, qu’au bien-être spirituel _ quand le 1er est satisfait) …

 

J’aimerais tant que les gens aient des idéaux, voient plus loin que leur bonheur immédiat et matériel.

 

Or pendant plus de 20 ans, j’ai souvent travaillé dans une ambiance fermée aux idées et aux préoccupations du monde, sauf celles très immédiates de l’informatique, la maison (le home cinéma …), la voiture (du 4x4 …), le football et les femmes (vues comme objets de plaisir), … souvent des préoccupation très loin de ces idéaux et de mes rêves.

    

Dans ce monde je constate que beaucoup de collègues de travail ne s’intéressent pas l’écologie (pensant, comme beaucoup, que les écologistes sont des grands idéalistes naïfs, alarmistes, remettant en cause la compétitivité de nogtre économie et notre avenir). Il ne s’intéressent souvent pas à l’amélioration du monde et à la préservation de l’avenir de notre environnement et de notre cadre de vie et de travail, pour nos générations futures.

 

     Comme j’écrivais récemment à un ami « J'ai travaillé 20 ans dans l'informatique de service, or j'ai l'impression dans ce monde, de côtoyer des zombis moraux, un monde où l'on gagne bien sa vie mais  en même temps on perd totalement son âme. Depuis 95, le stress, la pression  n'ont cesser d'augmenter dans les entreprises, tandis que les échéances, les délais, les effectifs n'ont cesser de diminuer ou de se raccourcir. Un monde complètement presse-citron où l'on travaille 10 h par jour et on n'a plus de vie affective ou de possibilité de se consacrer à ses passions. Un monde sans respect des hommes, un monde qui se « smart-waltise » rapidement, où tout devient « marchandise », y compris les hommes, dans le cadre de la mondialisation de l’économie … Ce sont les raisons qui me poussent actuellement à tenter de me reconvertir dans l'humanitaire et d’aller dans le sens de la défense de la nature. »

 

J’ai parfois l’impression d’avoir été aliéné à mon travail, d’avoir passé plus de la moitié de ma vie, pas souvent vraiment heureux dans mon travail, voire d’avoir réellement gâcher ma vie, alors que j’aurais mieux à faire dans l’humanitaire ou l’écologie (ou pour toute bonne cause demandant du courage), que dans l’informatique.

 

Dans le milieu de la prestation de service (les SSCI), surtout dans le travail d’ingénieur informaticien système d’exploitation, que je pratique depuis 10 ans, on a souvent pas de vie privée (Un monde où l’on ne connaît pas les 35 heures et les RTT, mais ce n’était pas ce qui m’importait et ce n’est pas mon propos principal) …

 

Pourtant, bien que pour l’amélioration du social, je ne partage pas la vue des syndicats qui ont voulu les 35 heures imposés, surtout dans le monde environnant où l’on se doit d’être réaliste, parce qu’il y a justement cette « fichue » mondialisation, où beaucoup de petits dragons économiques émergents eux ne respectent eux aucune législation du travail et où les travailleurs de ces pays sont loin de travailler 35 heures (on ne part pas avec des chances égales).

Je ne suis pour les 35 heures que dans le cadre de travaux pénibles _ travailleurs de force … _ ou dangereux (pompiers …) et/ou de milieux pénibles _ sidérurgie, chimie …

 

Je ne suis pas non plus pour la retraite à 60 ans imposée.

Je pense que si les syndicats se sont battus pour ces conquêtes sociales, c’est à cause des abus des patrons.

 

Personnellement, , je pense que si l’on est passionné par son travail l’on peut alors travailler bien plus que 35 heures, ou ne jamais prendre de retraite (surtout quand on n’a vraiment pas envie de prendre de retraite) et qu’on est même heureux de travailler beaucoup.

Ce qui compte pour moi, c’est qu’on soit heureux dans son travail, avant de vouloir assurer sa sécurité matérielle et son confort de façon surabondante (c.a.d. par une accumulation excessive de biens).

 

Mais pour moi, ce désir de travailler plus doit venir de soi-même, c’est à soi-même, de choisir de travailler plus. Ce désir profond positif ne vient que si l’on est motivé, passionné, pas parce que le patron fait pression sur vous par une politique d’épée de Damoclès, de coercition … [1].

 

Pourtant il est connu que si l’on motive les personnes par des motivations positives, au lieu de le faire par des motivations négatives, surtout quand on améliore leurs conditions de travail, quand on enthousiasme les gens pour leur travail, d’une façon correcte, sans mystification …, en déléguant, en responsabilisant, on obtient plus de productivité et d’efficacité de la part des travailleurs [2]. Mais cette logique ne semble souvent et majoritairement pas encore « passer » ou s’imposer, dans le monde de l’entreprise.

 

     Sinon, je pense que l’on devrait favoriser la création d’entreprise, en rendant sa création plus facile. Il faudrait dégager un bon nombre de création, de bons nombres de tâches administratives, ne pouvoir se consacrer qu’aux tâches créatives. Il faudrait que l’état, ou des organismes sous le contrôle de l’état (pour éviter les détournements type ENRON aux USA) offre au créateurs d’entreprise des solutions packages avec un panel complet de cotisations (comprenant impôts, caisse de retraite, caisse de sécurité sociale, comptabilité, centre de gestion agréée … et caisses complémentaires). Que le créateur n’ai plus à s’occuper de ces questions … pour se consacrer qu’à la création, la mise au point, la vente, le support des produits de l’entreprise … Si le créateur a une passage difficile, ce package doit permettre une facilité de paiement échelonné (pour éviter d’étrangler la société quand elle passe par une passe difficile), souple et modulable. Il faudrait qu’avant la création, le créateur puisse bénéficier ce cours gratuit pour apprendre à mieux gérer une entreprise (cours de la Chambre du Commerce, de l’APEC, de l’ANPE …).

Idem des packages complets, pour l’embauche d’employés.

 

     Il faudrait qu’au niveau administratif, on réduise la paperasse. Que tous les services soient interconnectés par informatique (que toute mise à jour dans un organisme, provoque la mise à jour automatique de la même information dans tous les autres organisme du package). Que tout soit informatisé au maximum.

 

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Mon cas personnel :

 

J’ai alors voulu me sortir de ce système ultra-compétitif, afin de ne plus être un « robot », « une pièce rapportée », une « ressource humaine », car mon longue expérience professionnelle m’a appris qu’on ne peut guère changer ce « système économique » de l’intérieur.

 

J’ai conçu alors l’idée d’une marche de 45 jours, avec 4 Tibétains ex-prisonniers, dans l’Himalaya en 2002, pour la cause du Tibet. Puis j’ai fait venir et organisé une tournée de conférences dans 20 villes françaises, pour ces 4 ex-prisonniers politiques Tibétains, en liaison avec Amnesty International France et Francis Perrin, durant l’hiver 2003 et 2004.

 

     (j’ai aussi fait des voyages, au long cours, partout dans le monde. Peut-être souveniez-vous d’un original, qui vous a écrit et envoyé un récit de randonnée solitaire dans l’Arctique parmi les Caribou, auquel vous m’aviez répondu par une lettre concluant « bon vol et bon vent »).

 

Puis j’ai lancé 2 actions humanitaires, un projet de couverture avec du film plastique, des fenêtres cassées de maisons dans le Zanskar (en 2003 et 2004), un projet de reforestation dans une vallée du Haut-Atlas Marocain (qui débute très lentement).

 

J’ai donc aussi essayé de me faire financer pour un de mes projets humanitaires (en tout cas sur le projet de reforestation au Maroc …). Mas cette fois-ci sans succès. Par ex. la FNH m’a répondu qu’elle avait trop de projets reçus par elle, et que d’autres projets correspondaient plus aux critères de la FNH. Quand j’ai demandé quels étaient ces critères, on n’a pas voulu me les donner (c.f. réponse ci-jointe d’une membre de la FNH vivant au Sénégal, sur le CD ci-joint).

 

Suite à cela j’ai tenté, pendant un an, de rentrer dans l’humanitaire (voir sur le CD ci-joint sur mes recherches d’emploi). Les associations dans leur réponse, avançaient mon manque de compétences, d’expérience et de diplômes pour l’humanitaire (BIOFORCE etc …).

 

Monsieur Lévêque de Care France m’a répondu « Les temps sont difficiles pour les associations, et nous avons nous mêmes le plus grand mal à faire financer nos propres projets.... ». Cette réponse m’a mieux fait comprendre les difficultés actuelles.

 

Ensuite, j'ai tenter de créer une agence de voyage spécialisée dans les treks et le tourisme écologique et solidaire, nommée "Une seule terre".

 

ð    J'ai alors passé une partie des diplômes d'Accompagnateur en Montagne (AMM), dont le Tronc Commun du BEES (j’ai du renoncer par manque d’argent …).

 

ð    J'ai tenté de trouver des fonds (aide à l'entreprise, contact d'autres agences ...) pour ce projet d’agence de trek. Mais obtenir les fonds en 2003, s’est révélé plus difficile que prévu.

 

J’ai aussi tenté de me faire embaucher comme accompagnateur dans les agences de voyage, en leur parlant de ma passion (+) …  Mais sans diplôme d’AMM et avec une faible embauche en 2003, selon les agences, … me faire embaucher s’est révélé mission impossible.

 

(+) j’ai écrit à Jura-Rando : « Ce qui me passionne vraiment c'est l'aventure extrême : la jungle, le désert, les zones polaires, la haute montagne, les volcans actifs ... J'ai pratiqués aussi les sports aériens (parapente, delta, j'ai un paramoteur, ULM 3 axes, pendules, petits avions de tourisme).

Mais à cause de problèmes familiaux, je n'ai pu avoir l'occasion de changer de vie jusqu'à maintenant […]

J'aime les expériences de survie comme celles décrites dans le livre de Xavier Emmanuelli, et dans le guide ci-joint que j'ai écrit en 80.

J'ai tenté aussi de me faire financer dans 1) des expéditions extrêmes, 2) des projets humanitaires (voir mes projets sur le site : http://transhimalayenne.free.fr/Projet_huma.htm si vous avez le temps de les lire), mais c'est aussi assez dur.

(Je recherche aussi actuellement dans l'humanitaire).

En effet, j'ai du mal à supporter le train-train quotidien de mon boulot d'ingénieur informaticien d'autant que j'ai vécu une partie de ma jeunesse à l'étranger : Magreb, Afrique noire ... »

 

  Mi octobre, j’ai créé mon site pour me faire connaître _ adresse http://jardin.secret.ue.st , 2° adresse de ce site : http://secret.garden.ue.st .

Note : si un jour où vous étiez moins débordé et sollicité avec un moment de temps libre, si vous pouviez faire un tour sur mon site, cela serait super (je vous ai mis d’ailleurs mon site sur un CD ci-joint, car si un jour vous étiez perdu en pleine nature avec votre petit ordinateur avec votre panneau solaire, vous pourriez vous amuser sur mon site).

 

Enfin, du fait de la pression des ASSEDIC, j’ai du retrouver un employeur rapidement … encore une SSCI (je n’arrive toujours pas à changer de voie professionnelle à 49 ans !!).

 

Pour l’instant, « le système » semble avoir gagné.

 

          Mais je n’ai pas perdu espoir, et je veux et espère que je me sortirais un jour de ce monde de fou.

 

En vous remerciant de m’avoir lu.

 

 

Benjamin LISAN

 

 

 

[1] L'horreur économique par Viviane Forrester – 1996 – Fayard

[2] L'homme au travail (Les relations humaines dans l'entreprise), Paris, Dunod, 1991.

[3] E. Enriquez, Les relations humaines dans l'entreprise : de la réification à la

reconnaissance, N° 23. Philosophie et Sciences de l'homme - série M