Peut-on vaincre la haine ?

 

Diverses réflexions sur la haine

 

Par Benjamin LISAN, le 18/12/2022

1         Introduction

 

L’auteur ne croit pas qu'il n'existe aucune personne, au monde, ou presque qui n'ait ressenti, un jour, de la haine, pour quelqu'un, parce que celui-ci vous a trahi, humilié, blessé ... (sauf à quelques rares exceptions).

 

La haine est un sentiment envahissant, qui souvent aveugle, peut devenir obsessionnel, qui est aussi le plus souvent une torture douloureuse, le plus souvent liée à une blessure intérieure non guérie ou "infectée".

Celui qui est envahi par la haine n'est jamais heureux.

 

D'autant plus douloureux, que la victime de cette douleur ne peut pas l'exprimer, quand elle ne peut pas en parler, extérioriser cette douleur, se confier sur cette douleur à quelqu'un de confiance ...

 

Souvent, à ce sentiment, sont associés la dépression, l’épuisement, le désir de vengeance, le désir de mourir, de se suicider, le ressentiment, la colère, le désespoir, la douleur, la souffrance, le sentiment d’impuissance, de dévalorisation (voire la honte de soi) ...

 

Mais certaines personnes se croient fortes en entretenant « volontairement » leur haine contre autrui (contre les boucs émissaires …). Certains pensent que l’entretien de leur haine peut servir illusoirement de rempart contre leur désespoir.

Mais l’auteur croit, a contrario, que la haine reste l'expression d'une impuissance, d'une faiblesse.

Bien sûr que la haine peut être un puissant moteur à un dynamisme destructeur et à des agissements effroyables (tel que la shoah …). Ou un puissant moteur à la volonté destructrice de revanche de Hitler et Poutine, animés tous les deux par la haine de l’Occident et des démocraties _ qui auraient humilié leur pays ou empire et provoqué leur chute, selon leurs convictions paranoïaques _, et pour Hitler pour les juifs, lui servant de boucs émissaires à tout.

 

La haine est souvent un sentiment destructeur et autodestructeur (qui ronge, abîme celui qui est habité, possédé par la haine, qui laisse, en lui, des séquelles durables _ causant aussi des maladies du corps, certaines dites maladies psychosomatiques _ maux de tête, maux de ventre …).

 

L’auteur de ce texte était en train de réfléchir sur cette question et il a décidé d’écrire un texte pour la comprendre et sur la façon d'ôter une haine tenace en soi. Il sait que ce sujet n'est ni facile et ni évident à traiter[1].

 

Pour ce travail, il cherche des personnes qui pourraient lui apporter leurs témoignages sur cette question et sur la façon dont ils l’ont surmontée, l'ont calmée, voire l'ont guérie.

Il sera reconnaissant envers toute personne qui pourrait lui fournir toute piste, voie thérapeutique, qui permettrait de résoudre cette souffrance ou ce mal, qui peut être souvent TRES profond en soi. Merci par avance.

 

Note : L’auteur a déjà conscience de l’existence de milliards ou myriades de douleurs cachées, enfouies, non exprimées, au sein de toute l’humanité tout entière, de l’enfermement dans leur propres soucis d’un grande part de celle-ci, au point de ne « pouvoir » jamais se préoccuper de ceux des autres, de ce manque d’écoute, de compassion, de compréhension d’autrui généralisé. Des myriades de douleurs cachées, sur terre, dont personne n’a jamais conscience.

 

 

Certaines personnes sont tellement enfermées dans leur propre douleur qu’elles sont incapables d’écouter la douleur des autres.

 

Tous les êtres humains et nous-mêmes avons nos propres défauts. Mais parfois, nous pouvons être surpris, choqués, déstabilisés, traumatisés, déprimés, d’être l’objet d’une haine intense (chez une personne qui s’érige comme notre ennemi), que nous considérons comme disproportionnée, par rapport à nos défauts ou fautes potentielles commises (dans le passé etc.).

Comme les membres de la communauté juive _ le plus souvent ayant une vie respectable _, face à l’antisémitisme, au nazisme, … Comme les membres de la communauté LGBT _ homosexuels, transsexuels …_, faisant œuvre utile dans la société et pourtant méprisés, objets de l’expression d’un dégoût intense chez des homophobes et transphobes …

 

Il arrive que nous soyons francs, trop francs dans nos propos, peu diplomates, oubliant de prendre des gants, mais sincères et honnêtes intellectuellement et que nous nous attirons alors de fortes inimitiés, par exemple, quand nous affirmons que :

 

« Le Coran est un bréviaire de la haine [contre les non-musulmans] ».

« Mahomet est un gourou pervers narcissique ».

« [telle religion] est arriérée et rétrograde [sur le statut des femmes] ». « Elle est la cause du retard scientifique des pays où elle est religion d’état ». « Elle est incompatible avec la démocratie et la laïcité ».

« Tu es enfermé dans une posture victimaire ». « Tu es manichéen [dans tes affirmations / allégations] ».

« Trump [Poutine] est un menteur pathologique ». « Leurs discours ne cessent de distiller la haine de l’Autre ».

Etc. …

 

En émettant de telles affirmations ou jugements, nous pouvons subir des lynchages, des menaces de mort ou s’attirer des réactions de haine.

 

Or ces centaines de discussions sur ce sujet lui ont fait prendre conscience avec une terrible acuité de l’ampleur du problème.

 

2         Définitions

 

Essayons de définir mot ou plutôt ce sentiment.

 

Sentiment de profonde antipathie à l'égard de quelqu'un, conduisant parfois à souhaiter l'abaissement ou la mort de celui-ci (CNRTL).

 

La haine est un sentiment personnel de détestation, d'hostilité ou d'exécration très forte à l'égard de quelque chose ou de quelqu'un. Elle peut conduire à des comportements ou des actes malveillants, voire à commettre des assassinats (Wikipedia français).

 

1. Sentiment qui porte une personne à souhaiter ou à faire du mal à une autre, ou à se réjouir de tout ce qui lui arrive de fâcheux : Vouer à quelqu'un une haine implacable.

2. Aversion profonde, répulsion éprouvée par quelqu'un à l'égard de quelque chose : Haine des armes et de la violence (Larousse).

 

Sentiment d'hostilité très profonde (Dict. Cordial).

 

La haine est une réaction émotionnelle négative intense envers certaines personnes, choses ou idées, généralement liée à une opposition ou à une répulsion envers quelque chose. La haine est souvent associée à des sentiments intenses de colère, de mépris et de dégoût. La haine est parfois considérée comme le contraire de l'amour (Wikipedia anglais).

 

Une répulsion intense (Wikipedia anglais).

 

Synonymes : exécration, ressentiment, aversion, misanthropie, détestation, rancœur, misogynie, affection, fiel, antipathie, inimitié, animosité, dégoût, mépris (CNRTL + Dict. Cordial).

 

L'expression "avoir la haine" désigne un sentiment, un état de fureur (froide ou incontrôlable), généralement apparue chez une personne ou un groupe qui s'est senti(e) fortement blessée par un acte ou une situation dont il/elle attribue la cause à la personne (la société, un groupe, une catégorie de la population, le clan adverse…) cible de cette « haine ».

 

Le philosophe espagnol José Ortega y Gasset définit la nature de la haine :

 

« Haïr, c'est tuer virtuellement, détruire en intention, supprimer le droit de vivre. Haïr quelqu'un, c'est ressentir de l'irritation du seul fait de son existence, c'est vouloir sa disparition radicale. » Il précise ses modalités : « La haine sécrète un suc virulent et corrosif. […] La haine est annulation et assassinat virtuel - non pas un assassinat qui se fait d'un coup ; haïr, c'est assassiner sans relâche, effacer l'être haï de l'existence. ».

 

La psychanalyste Marie-Claude Defores considère la haine comme une force délibérément déstructurante et déshumanisante, arme principale de la perversion : « Il est important de distinguer l'agressivité, qui est une pulsion de vie, de la haine, qui est une force de dépersonnalisation… La haine peut prendre les formes les plus socialisées ; elle refuse le nouveau, tourne vers le passé, produit la répétition et dépersonnalise. ».

 

Allant dans le même sens, Heitor de Macedo affirme :

 

« La haine n'attrape pas la vérité, elle l'enserre à l'intérieur d'une pensée immobile où plus rien n'est transformable, où tout est pour toujours immuable : le haineux navigue dans un univers de certitudes. ».

 

Pour le psychanalyste Pierre Delaunay, « celui qui hait dénie toute existence à l'objet de sa haine ; au point de la supprimer si elle se manifeste moindrement. […] Il pétrifie l'autre en sorte qu'il n'existe que très peu et, si ce n'est pas suffisant, il le tue. L'existence de l'autre, il n'en veut rien savoir. ».

 

Selon le psychanalyste Saverio Tomasella, « L'un des principaux leviers de la haine concerne la condamnation sans appel, comme une assignation d’identité. L'accusation qui annule l’autre sous-entend : je sais qui tu es ; je dis que tu ne vaux rien, tu ne vaux rien. » Le discours haineux tue ; il n’est pas une parole mais un acte destructeur.

 

Pour les psychanalystes Marie-Claude Defores et Yvan Piedimonte, la haine s'impose de façon déguisée :

 

« Elle ne peut être perçue qu’à partir de l’impact de son intention sur l’âme résonnant dans l’intériorité sous forme de sensations et d’images comme le froid, le figé, l’immobilisation, la pétrification, ce qu’illustre le rêve. La haine, monde de la négation de l’âme, exclut ce qui en est son expression, le sentiment, et empêche la manifestation de ses qualités : mobilité, chaleur et liberté. ».

 

En tant qu'émotion, la haine peut être de courte ou de longue durée. Il peut être de faible intensité - "Je déteste le brocoli" - ou de forte intensité : "Je déteste le monde entier".

 

3         Des témoignages sur le sentiments de haine

 

Finalement, ce texte, posté sur Facebook, a récolté un grand succès[2]. Il a été énormément lu. Le jour même de sa publication, il avait déjà reçu plus de 58 commentaires.

 

Nous pouvons partager ou classer les messages reçus entre ceux extériorisant des douleurs profondes et ceux exprimant de la bienveillance envers ceux qui souffrent.

 

Par exemple, sur une façon de guérir de sa haine, Marianne a alors conseillé de lire le livre "Eloge de la vulnérabilité des hommes"​ de Jean-Philippe de Tonnac, paru chez Guy Trédaniel éditeur, en particulier son chapitre « les voies ou chemins de l’apaisement ».

 

De qui parle cet ouvrage ? Jean-Philippe de Tonnac est allé à la rencontre de quatorze d'entre eux, acteurs de ces profondes transformations pour leur demander de raconter leur chemin. Ils partagent avec nous les outils, thérapies et initiations qui leur ont permis de soigner le fils mal-aimé, le père déserteur, le compagnon immature, le citoyen distrait, le vivant inconséquent, le Sapiens déconnecté … Il parle de personnes tombant et se relevant, aspirant à réparer en eux ce qu’ils avaient – ou qu’on avait – abîmé, arrivant à se réconcilier avec eux-mêmes et les autres.

Il y est question d’êtres humains blessés, brisés, volés, emprisonnés, dans la petite enfance, dans l’adolescence, mais aussi dans la vie d’homme adulte.

 

Il parle du poids d'un système [éducatif] qui a appris aux hommes la conquête, l'ambition, le profit, la compétition, la puissance ou encore la performance. A contrario, il prône l'introspection, l'intériorité, le silence, le renoncement et la vie spirituelle. Il voudrait une société qui permet à ses enfants de visiter leur monde intérieur, d’accueillir nos blessures en nous, qui nous incite au développement personnel, celui-ci permettant le travail de guérison, réalisé sur soi. Selon lui, Il n'y a pas plus altruiste comme chemin [de l’apaisement de nos blessures, traumatismes …].

 

La voie de l'introspection (voire de la méditation, bouddhiste etc.) et le développement intérieur peuvent-ils nous guérir d’une haine profonde, nous rongeant durablement ?

 

Il est souvent difficile de déterminer les raisons précises et le moment de l’installation et du basculement dans une haine durable chez l’enfant. Mais nous allons quand même rechercher ces causes.

 

Note : dans la suite, c’est moi qui souligne en gras les passages qui me paraissent importants dans ces témoignages

 

Selon Marianne, « la haine peut donner l'impression d'exister encore et permet de ne pas couler. Mais c'est un processus de destruction. La question est alors comment en sortir ? ».

Toujours, selon Marianne, « je n'ai jamais vraiment ressenti de la haine mais une colère et un profond sentiment d'injustice. Passée d'abord sur le divan, j'ai couché sur le papier (mon journal) toute cette colère pour me décharger (cela remonte à l'enfance) ».

Je lui réponds, « [c’est] souvent lié à un rejet durable d'un enfant par un parent, à un abandon affectif, à une maltraitance physique ou psychologique (y compris des abus sexuels ...), à une inégalité de traitement entre les enfants d'un couple... » (« dans le mille »,  me répond-t-elle).

 

Selon Nathalie, « Synchronicité ; j'y pensais à cette haine qui ne me lâche pas. La journée, je n'y pense pas. Aucun désir de vengeance, enfin presque, puisque je ne leur souhaite pas le meilleur, pour être honnête.

En revanche, la nuit, elle s'exprime dans mes rêves, et encore plus en cette période de fêtes.

La haine est aussi une incompréhension face à un comportement qui nous dépasse, nous sidère.

Je crois qu'un petit tour chez ma psy va être nécessaire. Car, en fait, sans ce sentiment de haine toujours présent en arrière-plan, tout irait bien dans ma vie ».

 

Je lui réponds, « parce que je suppose que cette haine est liée à une trahison, un manque de respect, une humiliation, une trahison grave, une énorme mensonge ou une manipulation très destructeurs, ...

A une injustice terrible face à laquelle on se sentait impuissant.

A un évènement traumatique contre lequel on n’a pas pu se défendre ».

Elle me réponds, « famille, je vous hais[3]. Voilà, ça se résume à ça. Je ne rentrerai pas dans le détail ici. C'est cruel, cela a avoir avec l'abandon, la honte de la différence, ça touche mon fils aussi. Et c'est impardonnable ».

 

Ortense lui répond, « vous l’expliquez fort bien, la haine ne fait souffrir et ne détruit que celui qui l’éprouve et pas celui envers qui vous l’éprouvez.

Peut-être souffrez-vous d 'un stress post traumatique ?

Peut-être êtes-vous simplement dans la phase inévitable de colère à laquelle l’on n'échappe pas après un traumatisme ?

Il serait bien que vous en parliez avec un psy, par exemple, pour la sortir de vous et qu’elle cesse de vous ronger.

En attendant accueillez cette haine qui est en vous.

Soyez douce avec vous ...

Et faites le nécessaire pour qu’elle sorte de vous.

Vous verrez c 'est possible.

Bon courage à vous et bonne soirée ».

 

Note : Que veut dire Ortense en écrivant « Soyez douce avec vous » ? Peut-être veut-elle dire « ne vous maltraitez pas » ? Ou peut-être « aimez-vous, ne vous détestez pas » ? Ou « ne vous détruisez pas » ?

 

Nathalie lui répond, en lui révélant le fond du problème, « il y a beaucoup de choses. Un stress post-traumatique, mais pas lié à ma famille, du moins pas directement. C'est réglé. J'ai reconstruis ma vie et j'ai pu protéger mon fils. Au cours de la psychothérapie, suite au stress post-traumatique, un déni très puissant a été levé. J'ai compris qui j'étais, et ma vie a pris enfin cohérence. Il y a aussi un déni familial très puissant qui lui persiste et est entrenu par ceux qui sont encore présents. En fait, depuis toujours, ils m'ont exclu, car je n'étais pas dans la norme. Finalement, je n'existe pas pour eux. Les fêtes de fin d'année ne sont pas une bonne période pour les personnes en rupture familiale. Elles nous renvoient aux anciennes réunions de famille et leur cortège de non-dits, d'hypocrisie, d'humiliations feutrées. Elles nous renvoient aussi à notre différence.

Pour être plus explicite, j'ai été diagnostiquée TSA en 2015 (autiste asperger). Mon fils est également autiste asperger. Le déni familial concerne cet aspect. Le déni s'accompagne de honte. C'est révoltant, inhumain, et mon cœur de mère pleure.

Et en fait, je ne trouve pas de solution pour m'en extraire. Elle me rattrape toujours.

Merci pour vos mots. Bonne fêtes de fin d'année. ».

 

Ortense lui répond, « En tous cas vous vous exprimez parfaitement et vous êtes très au clair envers vous-même ... C’est vraiment très bien.

Votre contexte qui vous situe dans le spectre autistique est très particulier.

Vous avez raison les différences sont souvent mal vécues voire rejetées par l'entourage et c'est très dur à vivre.

J'ai aussi un fils qui n'est pas dans la norme sans que ce soit d’un premier abord visible.

Je connais bien la souffrance que vous ressentez et éprouvez mon cœur de mère pleure moi aussi bien que mon fils soit adulte aujourd'hui.

Vous avez fait un énorme travail. Vraiment bravo !

Bonne soirée et courage. Belles fêtes de fin d'année à vous aussi ».

 

L’on constate effectivement que dans un bon nombre de témoignage que la haine est souvent suscitée par un rejet familial ou de proches durable (voire fanatique), un rejet ou une dévalorisation le plus souvent injustes contre lesquels la victime ne peut se défendre et au sujet de laquelle il a du mal à trouver une oreille compréhensive pour en parler et pouvoir extérioriser sa douleur.

 

D’une manière générale, le rejet, le dénigrement, la dévalorisation et la discrimination continuelle causent toujours des fortes douleurs morales, qui ensuite peuvent dégéner en haine quand cette injustice réelle devient durable et « fanatique » (cruelle, sans pitié) et que la victime n’a aucun moyen de s’en défendre et qu’elle se sent totalement impuissante face à elle.

 

La douleur est d’autant plus forte quand le rejet concerne la différence dont l’enfant n’est pas responsable et qu’il ne peut pas changer _ tels que syndromes autistiques, trisomies, handicaps physiques (paraplégie …), maladies génétiques, orientations sexuelles ou identités de genre minoritaires … _, quand les parents font preuve de violence psychologique ou physique, d’égoïsme ou/et d’incompréhension psychorigide, expriment leur dégoût envers cette différence …

 

Cette incompréhension ou « dureté de cœur » des parents sont souvent liées à leurs préjugés, croyances (religieuses, idéologiques …), plus rarement au caractère psychopathique ou pervers d’un des parents.

 

C’est par exemple, le cas de parents rejetant leurs enfants, parce qu’ils sont homosexuels ou transsexuels _ des orientations sexuelles ou des identités de genre innées, qui ne sont ni un choix, ni une perversion, dont souvent ceux qui ont ces orientations ou identités en ont conscience très tôt dans leur vie, entre l’âge de 6 ans et 14 ans.

Des parents n’hésitant pas à les jeter à la rue, dès qu’ils atteignent leur majorité. Le centre d’hébergement « le refuge[4] » pour les homosexuels ou transsexuels persécutés ou jetés à la rue a recueilli de nombreux témoignages sur de telles discriminations.

L'on sait aussi que les victimes d'homophobie et de transphobie peuvent être aussi agressés, emprisonnés, tués, dans certains pays (en général dans des dictatures), mais aussi agressés et tués dans des pays démocratiques.

 

Mais des dégâts peuvent commencer tôt, dès que les parents ou des proches rejettent et dénigrent, en permanence, la différence de l’enfant, en le traitant continuellement de « raté », de « dégénéré », « d’erreur de la nature » .... Le mal est alors profond et la haine envers ses persécuteurs, puis la volonté de revanche voire de vengeance peuvent s’installer alors durablement chez cet enfant.

 

La douleur est d’autant plus forte que l’enfant est victime de l’arbitraire causée par des proches psychopathes,  pervers narcissiques, des « monstres », cruels, sans pitié, aimant faire souffrir ou totalement incapable de la moindre pitié, empathie, culpabilité, du moindre remord …

Même s’ils sont rares, il existe des parents psychopathes, pervers, n’hésitant pas ou aimant faire souffrir leurs enfants, des parents alors éprouvant de la jouissance ou un sentiment de toute puissance quand il inflige de la souffrance à autrui. La recherche de cette jouissance est devenue une addiction chez eux, ils ne peuvent s’en passer et ne cherchent alors pas à s’en guérir.

 

Rouler les autres leur donne un sentiment de grandeur ou l’impression de sentir plus fort que les autres dont ils sont fiers.

 

Sophie m’écrit, « Benjamin, s’il y a une chose contre laquelle l’on doit combattre c'est la haine.

Oh je la connais bien, je vis avec, chaque jour, depuis 7 ans presque.

Il faut avoir la capacité de résilience et c’est un très long travail. En tout cas, c’est au fond de soi qu’il faut puiser et c’est très fatigant, mais nécessaire.  

J’ai eu dieu, l’écriture, ma grande passion berbère, qui m'ont beaucoup aidé.

Lorsque je parle de la haine, que j’ai envers cette personne, je suis un monstre, je le tue, dans ma bouche, je le torture même et c’est pour cela qu’il faut trouver des passions ou bien quelqu’un ou quelque chose pour exorciser la douleur de [causée par] cette haine

Car la haine est une douleur, elle est l'expression de gens sensibles.

La haine nait d'une douleur, d'un mal profond, dans mon cas ».

 

Voici ce que je lui ai répondu :

 

« Bonjour Sophie, ton témoignage (m’)est très important et utile.

 

En effet, si l’on ne résiste pas à la haine et à son désir d’assouvir sa vengeance, qu’elle vous domine totalement, alors l’on peut devenir à son tour un monstre sans pitié. La « corruption de l’âme » atteint alors la victime à son tour. 

 

Je pense que l’injustice et la douleur originelles sont d’autant plus difficiles à vivre que la victime est sensible, honnête, droite moralement (qu’elle est toujours « réglo » avec les autres) et qu’elle a beaucoup de cœur, d’empathie, voire qu’elle est aussi fragile, incapable de se défendre ...

 

Or je sais ou je crois, par tes publication sur les réseaux sociaux et via tes combats contre l’injustice, que tu es une personne avec de fortes valeurs morales (en tout cas, qui fait tout pour être une personne droite et « morale »). J’ai une grande estime pour toi. 

 

Effectivement, le combat contre la haine, en soi, est toujours très fatigant, épuisant, terrible … pouvant souvent durer des années. Certains, d’ailleurs, n’en guérissent jamais, tellement le mal est profond ».

 

Selon Johanne, « j'aime bien ce passage sur la haine : La haine de l’autre, c’est la haine de soi. C’est la conclusion que tire Jacques Lacan de sa psychanalyse d’Aimée (un pseudonyme), cette employée des postes qui tenta en 1931 de poignarder l’actrice Huguette Duflos. Pour Lacan, Aimée, cherche à tuer en l’autre son idéal [non accompli] ».

 

Sylvain répondant à Johanne, « Si je tue mon bourreau, je ne tue pas mon idéal, je sauve ma peau, mais Lacan n'a sûrement pas dû beaucoup sauver sa peau dans sa vie ».

 

Johanne répondant à Sylvain, « je crois qu'il y a 2 raisons pour ressentir la haine, comme tu décris bien : la haine du bourreau et, l'autre, la haine de l'idéal ».

 

Sylvain répondant à Johanne, « en criminologie chaque cas est particulier, je ne connais pas l’histoire de ce meurtre ! » [De cette tentative de meurtre].

 

Johanne répondant à Sylvain, « le détail de ce meurtre n'est pas important, l'important est que, oui, une personne peut être dans la haine de l'autre car l'autre représente son idéal qu'il n'a pas lui-même réussi à atteindre ».

 

Sylvain répondant à Johanne, « Cela serait donc par jalousie alors ?? ».

 

Johanne répondant à Sylvain, « oui par jalousie et elle se déteste tellement qu'elle projette la haine d'elle-même sur l'autre ».

 

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Discussion entre Sylvain et l’auteur :

 

L'auteur :

 

"Que réponds-tu à cette citation de Martin Luther King : "Ni la haine ni l'amertume ne peuvent guérir la peur ; l'amour seul le peut. La haine paralyse la vie ; l'amour la libère. La haine embrouille la vie ; l'amour la rend harmonieuse. La haine l'assombrit ; l'amour l'illumine." ?".

 

Sylvain :

 

"Oui elle est bonne ... l'amour est la seule puissance réparatrice ... j'ai toujours rêvé de la machine à rayon d'amour pour guérir tous ceux qui en ont manqué ... 😭😭😭".

 

L'auteur :

 

"Il m'a semblé que tu m'avais écrit que dans bien des cas, l'amour ne peut chasser la haine.

 

A un autre moment, tu m'avais écrit que la haine était naturelle (ou que c'était une réaction saine ?).

Je ne sais plus".

 

Sylvain :

 

"La haine engendre la haine, c'est dans l'évangile ... Martin Luther King était très Chrétien 😃😃"

 

L'auteur :

 

"C'est sûr, comme la violence entraîne le plus souvent la violence, en retour".

 

Sylvain :

 

"Oui elle est naturelle ... ensuite c'est l’amour et le respect des parents pour l'enfant qui vont la déconstruire ... Disons que l'amour peut chasser la haine à 90p100 ... mais cela à la racine ... car si la haine est totalement incarnée, c'est à cause des blessures narcissiques, qui, elles, ont leur source dans le non-amour !! Il faut donc des soignants doués d'empathie pour tenter de les guérir ou la foi ou des pratiques bouddhistes ou spirituelles ... Sans travail et sans volonté, la haine se rejette sur soi et sur les autres ... qui a leur tour auront la haine ancrée [en eux] 😃😃".

 

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Selon Nina, « La haine est un couteau en plein cœur et tant que l'on ne s'en débarrasse pas, l’hémorragie guette et il est impossible de cautériser la blessure ...

On se donne une légitimité à haïr tant qu'on ne comprends pas que non seulement c'est destructeur ... une double punition, mais que ça reste un sentiment ... il faut du temps ... On en tremble de rage et pire encore on voudrait mourir ou tuer ... Cette période est affreusement difficile [à vivre]. Certaines trahisons sont innommables donc sont dures à calmer .... Dans tous les cas, il faut en sortir, sinon on en meurt à petits feux ... ».

 

De Nina s’adressant à moi, « D'ailleurs plus je pense à votre post, plus je me dis qu'en fait il y a des moments où la haine vient très tard ou on ne l’identifie même pas tellement le trauma et la souffrance sont immenses ... On est perdu terrorisé incapable même de haïr. ... on se haït soit même d’abord ... ».

Moi à Nina, « Oui, c'est possible aussi ! ».

Nina me répondant, « se haïr parce que l’on n’a rien vu venir, parce que [l’on ressent de] l'impuissance ... [On est enfermé dans] le silence ... ».

 

De Nina me répondant, « oh oui il y a des âges où l'on ne connait pas la haine ... » [pas encore ? Durant une période d’innocence ?].

 

De Meme, « Le mot comme le sentiment de haine ainsi est trop grand pour arriver à l'exprimer [aisément / facilement].

Suite à des attaques, des pertes physiques, psychiques, ce que j'ai tout d'abord éprouvé c'est de la colère, qui m'a tenue debout pour me défendre, sauver ma dignité, retrouver sécurité et paix.

La haine, je ne sais si je me l'interdit ou si je la ressens ... Je sais contre qui j'ai de la colère et contre qui je me bats (avec la loi), car mes agresseurs agissent par ruse, indirectement, en bande.

Je n'éprouve pas de haine, plus du dégoût. ».

 

De Jean Pierre, « LA HAINE ?

C'est d'abord un rejet (de soi, d'autrui ou du monde), une forme d'effroi, un ressenti mentalisé sous diverses formes : vengeance, jalousie, dévalorisation, accusation, victimisation... C'est une souffrance tenant d'une angoisse refoulée sous tellement de justifications mensongères et donc finalement sous tellement de vanités vexées. L'esprit est totalement envahi par des affects déformant la réalité de soi et d'autrui.

L'obsession la réactive sans cesse. Et plus se font les refoulements sous formes de faux comportements, fausses valorisations, fausses motivations, plus elle s'approfondit.

De toutes ses insatisfactions il résulte un sentiment coupable constant même s'il est couramment anesthésié par la frénésie des distractions contemporaines.

Il n'est qu'un traitement, à supposer que le malade désire s'en guérir. Car il y a souvent beaucoup de complaisances. Le malade défend sa maladie et les accommodements qu'il y trouve. Mille façon de se culpabiliser, d'accuser, de se victimiser, de sentimentaliser son amour-propre, se proposent à son imaginaire. En vrai mille illusions.

Le seul traitement est de comprendre sa faiblesse naturelle devant la vie au lieu de construire tant de résistances, de murs, de fortifications. Derrière la haine du monde, c'est lui-même que subconsciemment il déteste, ses propres limites. Comprendre sa faiblesse et son inclination à fausser son existence, sa culpabilité essentielle disparait, sa responsabilité apparait. Il entre (con-)sciemment dans la Loi et l'éthique de la vie. Il n'a plus à (se) juger ni à (se) condamner ».

 

Hamid répondant à Jean Pierre, « vous ne connaissez pas la haine et les causes de certaines haines et soif de vengeance. Je ne vous le souhaite pas. Tout ce que vous dite n'est dissertation sur un sujet qui vous est étranger ».

 

Jean Pierre à Hamid, « L'ÉTRANGER véritable est celui qui exclut son Être, qui ne veut pas même l'entrevoir. S'exclure de l'être c'est refuser de comprendre donc refouler en moult ressentiments (dont la haine).

Ma vie personnelle a subi suffisamment de "traumatismes" dignes des plus grandes haines. Je ne "disserte" pas. J'explique le chemin que j'ai expérimenté, vécu, gravé. Il n'est pas d'acceptation de nos insuffisances sans compréhension de notre propre responsabilité.

Sur ce refoulement, il n'est pas de défoulement solide ni durable sans une clarification suivie de sublimation, véritable transformation de l'ego divisé. Cette spiritualisation unifie vraiment. Je ne pense pas que certaines "causes" résistent à cela. Mais j'en conçois toute la difficulté et la douleur ».

 

De Hamid, « J'ai la haine et une soif de vengeance et je ne veux pas m'en débarrasser et pourtant je suis capable de tourner la page » [Je lui ai alors demandé s’il avait identifié l’origine de sa haine].

Hamid à moi-même, « oui je connais l'origine et je ne peux rien faire pour le moment. Je souhaite une longue ... à cette personne ».

Moi-même à Hamid, « Une longue douleur (?) à cette personne ? Une personne qui t'a abusé, trahi, humilié ?

En espérant de ne pas être trop indiscret ».

Hamid à moi-même, « trahi et c'est ma propre sœur, cher ami. Joyeux noël et bonne année ».

Moi-même à Hamid, « Effectivement, c'est d'autant plus douloureux que c'est un proche qu'on a beaucoup aimé.

Bon Noël et bonne fêtes. Bonne année, d'une façon anticipée 🎄🎅🎍🍸🍾🎁🎆🎉🎊 ».

 

De Brigitte, « Je "ressens" la haine comme une frustration amoureuse ... avec la même force qu'un amour fou qui embrase tout à l'intérieur. La haine envahit aussi l'intérieur et tout est inversé ... au lieu de réchauffer, le feu de la haine détruit ... Au lieu d'éclairer il recouvre de fumée noire ... Au lieu de faire vivre, il mène à la mort ... Il ronge ... Il consume ... Il dévore... C'est le MÊME sentiment, mais en absence ... le yin blanc et le yang noir ... on ne hait que ce que l'on aurait voulu chérir ... on préfère haïr puisque l'on ne peut pas aimer ... ».

 

De Jak, « Classique exemple princeps péché dans les " Confessions " de saint Augustin qui fait état de ce regard empoisonné que lance ce petit à son frère de lait appendu au sein maternel ... C'est que ce dernier, présentifiant ce faisant au sujet jaloux sa propre image corporelle, fait survenir à son endroit la perception d'une dépossession de l'objet de son désir : ainsi l'autre jouit de ce dont il est dépossédé ... Le cadre douloureux de notre course à l'objet convoité, mais toujours détourné par quelque autre ordinairement petit ou divinement grandi, s'en trouve être le lieu de nos projections imaginaires, à la recherche de l'"objet" perdu ... ».

 

De Paulette, « Chaque cas est particulier et tout dépend des attentes et de l'histoire des uns ou des autres. Lorsque l'on est issu d'un peuple bouc émissaire séculier, avec une profonde connaissance de l'histoire, on ne se fait plus d'illusions sur l'être humain. J'ai comme beaucoup été trahie par des amis, dont l'un, compte tenu de son égo surdimensionné, cela ne m'a pas trop surprise, il me reste une méfiance, mais un espoir d'une réflexion qui lui permettrait peut-être un jour de s'excuser. Cela n'était pas mon meilleur ami. Par contre mon meilleur ami m'a trahie au bout de presque 40 ans, cela fait mal, car c'était inimaginable, mais je n'ai jamais ressenti de haine,  de la colère oui, du chagrin, de la tristesse, une immense déception et l'impression de m'être trompée, de n'avoir pas discerné une partie de sa personnalité. Une confiance de ma part qu'il ne méritait pas. Il n'y a pas de haine mais un deuil, comme s'il était décédé. Je n'accepterai de le revoir que s'il se confondait en excuses. Mais je n'y crois pas. Mon petit fils à trois ans et demi à la suite d'une discussion avec un petit camarade venait me poser cette question : Mamie, hein c'est vrai que l'amour c'est la vie, et la haine c'est la mort. J'étais heureuse, il avait tout compris. L'éducation se fait à partir du plus jeune âge. Donc la haine , je ne connais pas, mieux vaut l'indifférence ».

 

De Bernard, « Parfois, l’on peut être choqué d’être l’objet d’une haine intense, alors que nous considérions que notre faute que partielle et alors que nous avions voulu aider celui [ou ceux] qui nous déteste[nt] maintenant.

Un ami K devait partir en voyage touristique au Japon. Et jusqu’au dernier moment, il n’avait pu trouver personne. Il m’a demandé de garder son chat. Je lui avais dit que mon appartement était hyper-encombré, pas nettoyé. Il s’est proposé de m’aider à ranger, à nettoyer mon appartement, à me fournir toute la nourriture. Et j’ai accepté. Cet ami a passé deux heures jusqu’à minuit à ranger mon appartement. Puis, il m’a confié son chat. Il m’a dit qu’il y tenait beaucoup et d’en prendre soin. Je me suis vite aperçu que son chat était très agressif, soufflant dès que je m’approchais de lui. Il n’apparaissait que pour manger puis allait se cacher le reste du temps. Cet ami ne m’avait pas prévenu au sujet de l’agressivité de son chat. J’ai essayé de l’amadouer et de l’apprivoiser durant plusieurs jours. Mais il ne changeait pas de caractère. Quand normalement, un chat n’a pas envie qu’on le caresse, il vous mordille alors le doigt. Mais, lui à chaque fois, que je voulais le caresser, soufflait, crachait. Et comme mon ami était au Japon, en vacances, je n’ai pas oser le contacter pour lui exposer le problème.

Manquant de discernement, j’ai cru qu’en le prenant dans mes bras, il allait devenir plus gentil. Et immédiatement, il a été d’une agressivité extrême, en me plantant très profondément ses griffes et ses dents, dans un doigt et la paume de ma main, qui saignait abondamment. Choqué, sans réfléchir, sur le coup, je lui avais asséné une très forte claque, considérant que son acte était de ma méchanceté pure et non une réaction de peur. Ensuite, il s’est caché tellement soigneusement dans mon appartement que je n’arrivais plus à le retrouver. D’une nature très anxieuse, accablé par le poids de ma responsabilité, je crains que le chat se soit enfui, sans que je m’en rende compte, à l’occasion de l’ouverture de la porte de l’appartement. J’appelle immédiatement mon ami au Japon, en ne lui cachant rien de l’incident (des blessures profondes que son chat m’a infligées et de la claque je lui ai asséné, en réponse). Cet ami m’engueule. Puis, depuis le Japon, ne cesse de m’appeler toutes les deux heures pour faire pression sur mon moi, pour que je retrouve son chat. Puis, il appelle un des amis, spécialiste des chats, qui retrouve très rapidement le chat caché derrière la cuvette des WE. Puis, cet ami K, pour exprimer son mécontentement à mon égard, l’a alors confié à d’autres amis, Kate et Nono (je connaissais ce dernier, dont une de ses professions est celui de clown).

Immédiatement, Kate m’envoie ce message violent : « Putain de connard. Content de martyriser ce chat?   Si j' étais la personne qui t' a confié ce chat je t' exploserait la gueule quand je rentre !

Il ne fallait pas accepter déjeuner garder si tu n' es pas foutu de respecter cet animal ». En m’affirmant que contrairement à ce que j’ai raconté, ce chat est très gentil et ne leur pose pas de problème (ni aux autres chats présents dans son appartement).

 

Quant à Nono, il m’envoie un message me traitant de « dégénéré, vivant dans un taudis ».

 

Le fait que Nono a cherché de me dévaloriser [sur Internet] avait créé chez moi momentanément un sentiment de haine à son égard, parce que :

 

a) auparavant, je l’avais aidé à créer une cagnotte pour lui permette de racheter sa valise de magicien, qui lui avait été volé.

b) il suivait une formation, qui allait durer plusieurs années, dans une école rabbinique, talmudique ou une Yechiva.

c) parce que j’avais été honnête et que je n’avais pas caché à K avoir frappé, en réaction réflexe, instinctive, aux blessures _ 3 trous de griffes et deux trous de dents, tous profonds _ que son chat m’avait infligé.

d) Un clown est normalement sympa et ne devrait pas être haineux.

 

Je me suis demandé d’où venait une telle haine de Nono à mon égard ?

Puis je me suis souvenu que Nono avait une haine obsessionnelle de la scientologie et ne cessait de harceler les scientologue devant le siège de leur secte à Paris. Au point, qu’un scientologue lui avait asséné un coup de poing dans le visage. Ce qui avait renforcé Nono dans sa détestation des scientologues.

Je lui avais dit qu’harceler les membres de cette secte n’était pas la chose la plus judicieuse à faire.

Un ami médecin juif s’était moqué un peu de son obsession. Et j’en avais rajouté un peu. Or cette taquinerie ne semblait pas méchante à nos yeux. Mais il est possible de Nono l’ait très mal pris. Ce n’est qu’une explication (mais la vie est complexe et ce n’est qu’une explication[5]).

Je suis hypersensible et j’étais mal remis de cet incident et blessure morale.

Depuis cet épisode, je ne garde plus de chat, sauf si je le connais depuis longtemps ».

 

3.1        Ceux qui disent ne pas ressentir de la haine ou presque

 

Annick à moi-même, « Bonsoir, j’ai lu ton article intéressant et on pourrait écrire beaucoup sur la haine.

Je n’ai exprimé de la haine qu’une seule fois : c’était vis-à-de mon frère (qui a 8 ans de moins que moi).

Je ne sais même plus pourquoi mais j’ai écrit un texte personnel à ce moment. Étant l’ainée, maman me confiait souvent mon petit frère et de là est né un attachement normal à un jeune frère. Il m’a trahi, tu vois, je ne me souviens pas pourquoi. En parlant à une amie je lui ai dit : “mais comme je le hais !!!”

Elle m’a répondu à raison : mais ta haine c’est de l’amour ! Et je m’en suis rendue compte

Depuis cet incident important pour moi, je n’ai plus éprouvé de la haine.

Des déceptions hélas oui, dans ma famille et mes amis. Je m’écarte de ces personnes et en fait mon deuil ».

 

Moi-même à Annick, « il vaut mieux couper avec les gens qui t'ont trahi, t'ont méprisé et ont été toxiques avec toi.

Et se rapprocher de tes vrais amis ayant une vraie conscience morale, droits, bienveillants, en qui tu peux avoir confiance et partager vos soucis et douleurs. Plus surviendront des évènements heureux dans ta vie, plus ces derniers pourront te faire oublier les évènements malheureux, traumatisants ».

 

Annick à moi-même, « Je parle beaucoup avec mon psy et puis des personnes comme toi et deux ou trois sur les réseaux. Mais avec ces déboires je suis devenue très méfiante. Je te souhaite une bonne nuit en espérant que tu récupère un peu. Amitiés, Annick ».

 

De Hélène Anna, « Je n'ai jamais ressenti de la haine mais plutôt de la tristesse, dégout, désespérance, incompréhension; mais pas de haine.

Je pense que de ressentir de la colère est une très bonne chose dans certaines circonstance. Une "sainte" colère où nos émotions sont contrôlées et utilisées pour se défendre contre des abuseurs, des pervers, des psychopathes ou simplement des idiots. J'y travaille, ce n'est pas une émotion qui me vient naturellement, malheureusement ».

 

Johanne, « J'aurais de très bonnes raisons de ressentir la colère, la haine, mais impossible de les ressentir, au lieu de cela, je ressens une très grande tristesse et un sentiment d'impuissance ».

 

Voir aussi, plus loin, le chapitre « Ceux qui n’auraient jamais souffert de la haine, les « saints » ».

 

3.2        Les cas extrêmes

 

Peut-on pardonner dans les cas extrêmes ?

 

3.2.1        La shoah – quelques réflexions

 

Voici quelques réflexions sur la shoah :

 

« Le pardon ? Mais nous ont-ils jamais demandé pardon ? C'est la détresse et c'est la déréliction du coupable qui seules donneraient un sens et une raison d'être au pardon. Quand le coupable est gras, bien nourri, prospère, enrichi par le "miracle économique", le pardon est une sinistre plaisanterie. Non, le pardon n'est pas fait pour les porcs et pour leurs truies. Le pardon est mort dans les camps de la mort », Vladimir Jankélévitch, l'imprescriptible.

 

« En outre il y a quelque chose de choquant à voir les anciens inciviques, les hommes les plus frivoles et les plus égoïstes, ceux qui n’ont ni souffert ni lutté, nous recommander l’oubli des offenses ; on invoque le devoir de charité pour prêcher aux victimes un pardon que les bourreaux eux-mêmes ne leur ont jamais demandé », Vladimir Jankélévitch, l'imprescriptible.

 

D’un inconnu, « Méchanceté ontologique.

De plus, dans les camps, l’homme est allé au-delà de l’horreur.

Ce qui s’est passé dans les camps est si monstrueux, si énorme qu’il n’y a pas de punition possible.

Emprisonner les bourreaux, les fusiller, les pendre restent des actes dérisoires par rapport à l’horreur des faits. En outre, et cette fois-ci le problème est moral, il ne faut pas pardonner. Pardonner, disions-nous, c’est oublier. Or, ces crimes ne doivent pas être oubliés parce qu’oublier ce serait faire comme si les victimes n’avaient jamais existé, ce serait alors commettre un deuxième crime. Comme l’affirme Jankélévitch, « le pardon est mort dans les camps de la mort ».

Lui-même finira par pardonner à la fin de sa vie à un Allemand, un Allemand qu’il invitera même chez lui, quai aux Fleurs, à Paris. Cet allemand lui écrivit une lettre de pardon dont voici le début :

« Cher Monsieur Jankélévitch,

« Ils ont tué six millions de juifs mais ils dorment bien ils mangent bien et le mark se porte bien. »

Moi, je n’ai pas tué de Juifs. Que je sois né allemand, ce n’est pas ma faute, ni mon mérite. On ne m’en a pas donné permission. Je suis tout à fait innocent des crimes nazis ; mais cela ne me console guère. Je n’ai pas la conscience tranquille. J’ai une mauvaise conscience et j’éprouve un mélange de honte, de pitié, de résignation, de tristesse, d’incrédulité, de révolte. Je ne dors pas toujours bien. Souvent je reste éveillé pendant la nuit et je réfléchis, et j’imagine. J’ai des cauchemars dont je ne peux me débarrasser. Je pense à Anne Frank et à Auschwitz et à Nuit et brouillard. », Jankélévitch, L’Imprescriptible ».

 

« À Auschwitz, dans les cendres, s'éteignirent les promesses de l'homme », Elie Wiesel / à l'occasion du 63e anniversaire de l'arrivée des troupes soviétiques à Auschwitz.

 

« Auschwitz, c'est une chose impossible mais qui a eu lieu : une invraisemblable vérité », Joseph Bialot / à l'occasion du 63e anniversaire de l'arrivée des troupes soviétiques à Auschwitz

 

« On ne revient jamais vraiment d'Auschwitz », Marceline Loridan-Ivens / France 24, 27 janvier 2015

« On ne vit pas après Auschwitz, on vit avec en permanence », Marceline Loridan-Ivens / Le Monde des Livres, 6 février 2015.

 

« Soixante ans plus tard, je suis toujours hantée par les images, les odeurs, les cris, l’humiliation, les coups et le ciel plombé par la fumée des crématoires », Simone Veil / la préface de l'Album d'Auschwitz.

 

« Dans la haine nazie il n'y a rien de rationnel : c'est une haine qui n'est pas en nous, qui est étrangère à l'homme », », Primo Levi / Si c'est un homme (livre).

 

3.2.1.1         La révolte contre l’idée d’un Dieu juste et bon et de l’existence de l’une providence

 

« Aujourd'hui le seul fait qu'un Auschwitz ait pu exister devrait interdire à quiconque, de nos jours, de prononcer le mot de Providence », Primo Levi / Si c'est un homme (livre).

 

« Ce qui a eu lieu est une abomination qu'aucune prière, aucun pardon, aucune expiation, rien de ce que l'homme a le pouvoir de faire ne pourra jamais réparer », Primo Levi / Si c'est un homme (livre).

 

« Derrière moi, j'entendis le même homme demander :

- Où donc est Dieu ?

Et je sentais en moi une voix qui lui répondait :

- Où il est ? Le voici - il est pendu ici, à cette potence », "La nuit", livre de Elie Wiesel.

 

Elie Wiesel : « Je me suis élevé contre Dieu, mais je ne l'ai jamais renié ».

 

Anonyme, « Mon Dieu pourquoi m'as-tu abandonné ?

Se plier signifie mentir

S'il y a un dieu, il doit me demander pardon »

Cet écrit a été retrouvé [ou ces écrits ont été retrouvés], après 1945, sur un mur d'une cellule de la prison de Mauthausen[6].

 

« Je ne sais pas si Dieu existe, mais s'il existe, j'espère qu'il a une bonne excuse ! », Woody Allen dans son livre « Dieu, Shakespeare et moi » (1975).

 

3.2.1.2         Le pardon selon certains théologiens

 

 

 

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Justice selon Dieu : « Si tu te repens de tes péchés quels qu’ils soient, il te pardonnera ».

 

3.2.2        Thomas Bartlett Whitaker dit Bart Whitaker

 

« Thomas Bartlett Whitaker, 38 ans, attend son exécution dans le couloir de la mort de la prison de Polunsky, près de Livingston, au Texas. Il a reconnu être responsable de la mort de sa mère et de son frère un soir de décembre 2003. Son exécution par injection létale est prévue le 22 février. Aujourd’hui, son père, qui lui a pardonné, se démène pour qu’il soit épargné. Ce mardi, le tribunal doit donner sa décision, deux jours avant la date de l’exécution. »[7].

 

« Cette triste histoire commence un soir de décembre 2003, dans un pavillon d’une banlieue huppée de Houston, au Texas. La famille Whitaker est sortie dîner pour fêter en avance le diplôme universitaire de Bart, l’aîné des garçons. Kent, le père, Tricia, sa femme, et leurs deux fils, Bart et Kevin, viennent de passer une douce soirée au restaurant, quand leur vie bascule de retour à la maison.

 

En ouvrant la porte, ils sont pris pour cible par un tireur caché dans la demeure. Tricia, 51 ans, et Kevin, 19 ans, s’effondrent dans l’entrée et meurent sur le coup. Kent est transporté d’urgence à l’hôpital : une balle de 9 mm a perforé son thorax. Bart, lui, a pris une balle dans le bras. Tous deux survivent à la tuerie.

 

Les policiers pensent d’abord à un cambriolage qui a mal tourné. Mais l’enquête qui va suivre révélera un tout autre scénario.

 

Sur son lit d’hôpital, le père se jure de se venger de l’homme qui a décimé sa famille. « J’étais radicalement opposé à toute idée de pardon […]. J’avais juste envie de faire souffrir le plus possible ce tireur masqué, quel qu’il soit, car il venait de saccager mon existence », a-t-il raconté à l’Agence France Presse.

 

Pourtant, rapidement, Kent Whitaker, très croyant, refrène cette violence. « J’étais en colère contre Dieu, pas seulement car il avait permis cet événement, mais aussi car cela me semblait contredire certaines promesses de la Bible, raconte-t-il. Mais Dieu est venu à ma rencontre dans cette chambre d’hôpital, la nuit même des tirs, et m’a permis de parvenir à un pardon miraculeux. »

 

Il ne sait toujours pas à l’époque que le tireur, un certain Chris Brashear, est un tueur à gages, recruté par son fils Bart. La police mettra sept mois à dérouler le fil des événements. Sept mois pendant lesquels Kent Whitaker vivra avec le commanditaire de la mort de sa femme et de son fils.

 

Bart avait engagé un tireur afin qu’il le débarrasse de ses parents et de son frère, contre lesquels le fils aîné avait accumulé une haine immense. Le fils survivant n’a d’ailleurs jamais été inscrit à l’université, découvrent les enquêteurs. Ce mensonge faisait partie du piège qui s’est refermé sur la famille Whitaker. La blessure de Bart était prévue dans la mise en scène.

Les enquêteurs ne lâchent rien, l’un de ses complices finit par tout avouer un an après. Arrêté en septembre 2005, le fugitif est extradé aux États-Unis.

Bart Whitaker est condamné à la peine capitale en mars 2007, malgré les demandes de son père qui supplie les juges d’épargner la vie du seul fils qu’il lui reste. Le procureur reste sourd aux suppliques du père dans cet État américain réputé pour être celui où il y a le plus d’exécutions capitales.

 

Ce verdict m’a « broyé », confie Kent. « Pendant des années, j’ai fait un travail de deuil sur ma femme et mon fils grâce à une thérapie […]. Et aujourd’hui, je fais face à une nouvelle perte et un autre traumatisme. ».

 

À 38 ans, Bart est devenu un détenu modèle serviable, altruiste, selon ses gardiens. « Bart a mûri, confirme Kent, qui a décrit son déchirement dans un livre, Murder by Family. Il a suivi une formation pour canaliser sa colère et des classes de catéchisme. Il a étudié et reçu un diplôme de premier cycle universitaire. ».

 

Jusqu’à ce jour, le Texas n’a jamais épargné un condamné à la demande de la famille » [8].

 

Finalement, Le 22 février 2018, environ 40 minutes avant son exécution prévue à 18h00, Whitaker a vu sa condamnation à mort commuée en réclusion à perpétuité sans libération conditionnelle par le gouverneur Greg Abbott, la première commutation de ce type par Abbott et la première dans l'État depuis 2007.[9]

 

3.2.3        Cas de Sylvain, victime d’une mère et d’une sœur, perverses narcissiques

 

Témoignage sur les maltraitances subies et la vie de Sylvain C.

 

Ultra violence, délinquance, victime de pédophilie …

 

3.2.3.1         Ma mère

 

J’ai eu une mère cruelle, perverse et dangereuse, ultra-violente. J’ai morflé grave.

Mais sa propre mère n’aimait pas les filles. Elle favorisa et chouchouta son petit frère, enfant-roi, tandis qu’elle traita ma mère avec froideur, vide affectif, rejet. Celle-ci en développera une haine cachée, qu’elle ressortira dans la famille, une fois celle-ci, fondée avec un mari de 30 ans de plus qu’elle.

Elle se vengea sur moi, victime expiatoire.

Tu as vu pour Maud Julien [psychothérapeute, auteur du livre "Derrière La Grille - Quand La Vie Gagne Malgré Tout"] ? je la voulais comme psy, je l’ai appelé mais ça n’a pas répondu. J’ai lu son livre. C’est différent de moi, mais nous avons des points communs

J’ai connu la cave, la séquestration et des corvées de cendrillon. Et comme elle j’ai eu des séquelles toute ma vie, hypocondriaque, attaque de panique, crises d’angoisse, problèmes sexuels, spasmophilie, la totale ! As-tu lu ?

 

3.2.3.2         Enfance

 

J’ai eu l’enfance d’un tueur en série et la plupart ont la haine des femmes et se vengent à leur tour de leur mère.

Voilà pourquoi il est important de bien traité les petites filles à égalité avec les petits garçons, car, dans la vie, tout commence par la famille et tout termine par la famille !

Moi, gosse et ado, j’avais peur de tout, j’étais baba cool, totalement rendu inoffensif, mais dans la rue ça ne collait pas. Je me faisait péter la gueule sans arrêt par les fils de prolo, et trahir par les fils de bourgeois, J’ai même frôlé la prostitution, alors que je n’étais pas homo. Mes petites copines allaient avec le plus fort malgré mon succès naturel. Ça a duré jusqu’à 19 ans où j’avais fait mes premières peines de taule pour des vols alimentaires. Je crevais la dalle. Je suis rentré en prison. J’étais totalement dévitalisé et mes dents se déchaussaient. Puis un jour, j’ai piqué une bagnole devant la centrale de Melun et dans la boite à gant, j’y trouvais un flingue chargé, avec une balle engagée dans le canon, J’avais dû piquer la bagnole d’un truand, C’était une américaine. Du coup, j’ai gardé le flingue et quand je tombais sur mes cogneurs et mes dépouilleurs, je l’ai sorti, et là, j’ai compris le super-pouvoir que pouvait donner les armes. Dès ce jour, les espagnol m’appelèrent le pistoleros français. Mes avocats me conseillèrent la légion, J’étais grave paumé, J’écumais le métro, comme pickpocket avec une bande de jeune comme moi,

J’étais sidéré qu’à la fin des années 70, nous étions autant de Français dans la rue. Les immigrés arrivaient et nous emmerdaient. On avait la loi en bande. J’apprenais à me battre et à ne plus avoir peur.

Les para béret rouge m’acceptèrent et je me suis retrouvé commando dans les forces spéciales du 17èm RGP, le régiment que Merah attaquera à Montauban. On m’a dit signez là. J’ai signé sans regarder. J’y suis allez juste pour être logé nourri. C’était un engagement de 5 ans. Je ne savais pas que j’allais me retrouver dans un bataillon disciplinaire.

Or j’avais un sérieux problème avec la discipline. Je suis vite devenu le mec qu’il fallait casser. Moi, qui était poète en prison à tel point, que j’ai eu un article dans le parisien intitulé : délinquant poète. Un proc d’une famille connue, les Smelk, me dire que je n’avais rien à foutre en prison. Il me montra une de mes lettres et me dit : « Vous avez de l’or en barre dans les mains, M. Combe ». Venez me voir en sortant je vous aiderais.

Mais quand je suis sorti, il avait été muté. C’était tout le temps comme ça. J’étais un poissard, mais les gens m’aimaient bien, en général, car j’étais d’un naturel gentil et surtout juste. Je détestais l’injustice. Je préférais être le capitaine du navire et commander justement l’équipage, plutôt que d’être soumis à un capitaine féroce et barbare, qui semait la peur. Alors je supprimais le poète pour prendre le pouvoir. Je me fis violence à chaque fois contre ma nature. La haine, je la retournais contre moi. J’étais conditionné à ne pas m’aimer et à chercher à être aimé de mon équipage.

Je développais un charisme naturel et des valeurs, comme toi. Elles durèrent jusqu’à ce que je rencontre les djihadistes. Et que là, je tournerais le gouvernail à droite toute, que je chemine vers l’athéisme et qu’avec le temps et l’âge, j’en rendrais responsable les gauchistes, car je me sentais à nouveau opprimé, à cause d’eux et de leur politique.

Je les hais plus que les djihadistes qui voulurent m’enrôler. Tout ceci [la haine ?] puise ses racines dans une enfance très maltraitée. Mes parents auraient mérité la prison pour ce qu’ils m’ont fait. Je suis comme des milliers d’autres, mais l’avenir pour les autres, il n’est pas que ma gosse soit soumise à un monde dirigé par la charia par la faute des gauchistes.

Je suis intégralement zemmourien [je suis fan d’Eric Zemmour], et j’aime la gauche de Michel Onfray.

Je ne suis pas anti-flic, puisque j’ai des flics qui sont resté potes.

[Je suis un patriote]. Mon alias officiel d’ex-voyou, c'était "le gaulois", surement à cause de mes moustaches à la Vercingétorix.

Bien sûr je préfèrerai la victoire par les urnes, mais étant donné l’escroquerie qui tourne depuis Mitterrand, au deuxième tour, je crains que le dernier défi soit par les armes, tout en prenant conscience que ça pourrait être contre-productif.

Les gauchistes, les brigades rouges, la RAF, le CCC belge, l’Action Directe française, l’ETA, etc. ont frappé à l’aveugle une société, qui était la leur.

Je ne veux pas d'une société qui n’est pas la nôtre, je veux une société heureuse, comme une famille heureuse.

Je te comprends, toi tu transfères ton oppresseur familial vers le populisme, justement réconciliateur familial.

Pour les gilets jaunes, j’ai dit des conneries. Ils ne sont pas des pros. Mais, ça peut être une théorie recevable parmi de nombreuses ?

Tiens ! c’est marrant (si on peut dire) je ressens la même chose que toi. Je le dis souvent : je suis un survivant, pas un vivant, j’ai vécu en plongée sous-marine.

Magali

N'oublions pas qu'une personne se présentant comme un imbécile a été éduquée en se faisant traiter d'imbécile.

Sylvain

Pas forcément, j’ai été martyrisé de longues années ou j’étais un cendrillon puissance 1000, qui n’a jamais eu de chambre et dormait dans des lits de camps pliables, dans les encoignures de salon, le garage ou au grenier, sans même une table de chevet ni une lampe. On m’appelait par un sobriquet et je fus humilié de toutes les manières. Aucun niveau scolaire. Quand j’ai atterri en prison ado, je me mis à la lecture et à l’étude aussitôt. Même le célèbre procureur Smelk viendra me voir en personne et me dira en brandissant la lettre que je lui avais écrite : mais vous avez de l’or en barre dans les mains, vous n’avez rien à foutre en taule. J’aurai un article dans le parisien : délinquant poète, car j’envoyais mes poèmes aux magistrats J’avais décidé seul de m’instruire, ça m’aidera, les autres aussi, mais ça ne me sauvera pas, et les imbéciles y en a beaucoup en taule, au contraire beaucoup aiment leur paresse n’ont jamais été traité d imbécile !

 

3.2.3.3         Une période d’antisémitisme farouche

 

T’inquiète, j’ai été un antisémite farouche, une partie de ma vie.

J’étais d’une mère amoureuse d’Hitler et haineuse des juifs, alors qu’elle n’en avait jamais connu un seul. Elle me fera peur en me disant que si elle avait vécu adulte pendant la guerre, elle aurait aimé être une capo de camp. Ouh là, ça craignait. J’ai d’ailleurs lu un livre sur les femmes dans le nazisme. Elles étaient très actives.

Maintenant je suis pro-Israélien et j’étais à l’école républicaine avec des juifs je ne les ai jamais persécutés.

J’étais souvent meilleur pote avec les rares black et je ne sais pas si c’était un hasard ou réel ( ?). Mais maintenant, ils sont trop nombreux et n’ont plus cette originalité, de l’époque.

Je n’ai jamais été homophobe, malgré les nombreuses agressions de pédophiles que j’ai subies. D’ailleurs, j’assimile les gauchistes et les intégristes à la pédophilie et j’avais très peur d’en devenir un.

Antisémite, je le suis plus depuis longtemps, mais je suis stupéfait de voir des jeunes même blacks être autant antisémite. C’est l’humoriste [Dieudonné] et Soral qui ont véhiculé ça. Moi je suis horrifié de tous les assassinats de juifs par des non-juifs. Et j’ai eu un ami homo qui est resté amoureux de moi toute sa vie.

Il m’a beaucoup aidé. Quand il est décédé, il y a quelques années, ça m’a fait beaucoup de peine. Il avait été opprimé dans une famille de la haute bourgeoisie, rejeté.

Les trans, je m’en fous. Ils ne me dérangent pas. J’ai eu deux relations forte avec deux lesbiennes.

Comme partout, il y a aussi des cons et des cinglés, oui ! Voire des psychopathes. Mais il y a différentes étapes [avant de le devenir].

J’ai eu peur aussi de devenir un assassin de gens innocents. Je crois que j’ai combattu la naissance d’une psychose chez moi. J’ai fait des analyses et j’étais un phénomène scientifique, pour eux, car je n’allais voir que les psy, auteurs et chercheurs.

J’ai appris à m’exprimer. Raciste en profondeur, je ne le suis pas. Mais pourtant, il faut constater que certaines cultures sont des fabriques de psychopathes.

Je peux être raciste, envers eux, et je m’en méfie comme de la peste. Je préfère un noir chrétien ou un apostat.

Rien à voir avec la race, ça, c’est débile, mais je refuse d’être culpabilisé par les bien-pensants et traités de facho [insulté], par des gens qui sont endoctrinés ou auto-endoctrinés.

Non ! j’aime la justice. Zemmour n’est pas raciste ou nazi comme le disent ses détracteurs.

A côté de Soral ou merde ! J’oublie son nom, comme l’article très bon que tu avais écrit sur tes ressentis, de mémoire.

Par exemple, je n’aime pas Bolsanero. Pour moi, le populisme doit être associé intégralement à l’écologie.

L’écologie n’est pas le privilège de la gauche. Je la préfère à droite, mais comme Mikael Moore, on les affubles de fascisme vert. Je me défend de ces accusations. Le régime avec SOS racisme a taillé toute une sorte de flèches verbales accusatrices, non argumentées, pour tout simplement te liquider. C’est pervers!

Oui, c’est bien vu de créer un site pour les blessés durables de l’enfance, car je pense que c’est mondial, et que la résolution de ces problèmes dans le monde guérirai, en parti, l’humanité a 95% de la souffrance humaine.

La base est là. La génétique vient derrière et le culturel devant!!

Le patriarcat est moins méchant que le musulman, c’est pourquoi je disais à ma psy préféré Madame Oury de la famille Oury juive, mais elle catholique, qu’un psy arabe ne pouvait pas être un bon psy, car c’est une science juive et que l’inconscient arabe ne peut pas l’élaborer. Leur religion est criminogène, et elle fabrique une grosse proportion de criminels à l’image des créateurs du coran, une bande de criminels. C’est pourquoi ceux qui ont créé SOS racisme ont fait un mal énorme. Il n’y a pas de racisme de la classe ouvrière blanche, vers des musulmans, issue d’une caste guerrière, esclavagiste, dominatrice, colonisatrice.

Le faible arabe victime, ça n’existait pas, l’arabe a toujours été belliqueux. Ce n’est pas un spirituel.

C’est un racisme inventé par des concepteurs dangereux.

Seul des tyrans comme Saddam, Bachar, Kadhafi, Moubarak ou Nasser peuvent diriger les peuples musulmans.

Il ne faut jamais chercher à imposer la démocratie ou les droits de l’homme en terre d’islam.

Cette religion des droits de l’homme est incompatible avec l’islam.

Toi tu vois que le corp parle, oui ! tu es un survivant, mais ce qui serait bien, c’est d’être vainqueur, donc évacue, et survis, ton frère mourra avant toi, c’est ainsi, survis à ton ennemi, on ne sait pourquoi, mais ils sont nos ennemis comme moi ma mère fut mon pire ennemi au point que si je pouvais remonter le temps, le pire c’est que, d’après Einstein et la science, on peut scientifiquement remonter le temps, même les plans de la machine existent.

Je suis dégouté, eh ! bien ! je tuerai ma mère mineur, à 13 ou 14 ans, comme j’en ai eu envie.

Ceux qui l’ont fait s’en sont sorti et ont trouvé le bonheur.

Le but de la vie, ce n’est rien d’autre que tendre vers le bonheur et d’échapper au malheur. Eh ! oui ! je la tuerai, je le lui ai dit. Elle montera une famille entière contre moi, et cherchera à me tuer. Elle réussira à me détruire, bien pire que la Folcoche, décrite dans le lire « vipère au poing » de Hervé Bazin. On ne peut pas s’imaginer qu’en naissant dans une famille, c’est vos protecteurs ou vos proches qui seront le mal incarné ! Misère !!

Pour les avoir fréquentés dans mes années de rue et de prison je confirme, et un flic me le disait : il faudrait foutre en l’air la loi de 45 sur les mineurs. Je dis pourquoi? il me répond hier j’ai eu affaire à un jeune noir de 15ans,1M90 et 90 kg. Je devais l’arrêter parce qu’il faisait tapiner de force trois gamines, les mineurs de maintenant ne sont plus les mineurs de 45. En perquise, j’ai trouvé chez lui un pistolet Beretta et un Glock 9 mm et 10 000 eu. Ils se savent protégés par la loi 45, la justice ne suit pas. Donc il s’en fout car il ressort libre ! Moi-même, j’ai été animateur, en 92, d’un centre de loisir.

J’étais encore braqueur actif, j’avais une double vie. J’étais aussi surveillant de cantine et de cour de récréation. J’étais baraqué, avec une personnalité qui ne ressemblait pas aux freluquets peureux de mes collègues à « 80% filles ». Seul deux gosses d’immigrés, un petit nabot magrébin pas vilain, mais soumis à un grand noir maigre de douze ans, à eux deux, ils semaient la terreur dans l’école sous le regard tolérant du personnel : pauvres garçons à problème, en ignorant les violences, les rackets, les harcèlements qu’ils faisaient subir aux autres gosses, parfois avec plus de problème qu’eux.

Je les observais souvent, ils devinaient d’instinct qu’il y avait quelque chose d’étrange en moi. Evidemment dans ma seconde vie, j’étais le caïd incontesté de tout le département. Ça devait se ressentir. J’avais beaucoup de cicatrices, une démarche féline, des muscles de boxeur, et surtout un regard bleu d’acier perçant et impénétrable.

J’avais déjà tout vécu à 32 ans. Le black me disait : toi t’es un hardos. Il fera quitter le terrain de football à un animateur diplômé et titulaire, en piquant une crise de violence et en le menaçant de mort, avec un gun et toutes sortes d’insultes.

Un jour, je l’ai surpris avec l’arabe tendre une embuscade à un petit blanc très courageux, prêt à se battre contre le noir.

 

Je suis resté présent sans intervenir. Le blanc s’est bien battu contre le noir, et avec ma présence l’arabe n’a pas pu se mettre à deux contre un. Le noir a reculé et a failli perdre. Il sauvera la face. Une autre fois, il s’est attaqué à l’élève le plus costaud de l’école. Il faisait deux fois le poids du noir, mais il avait peur et se prenait des trempes. Je l’ai pris avec moi, je lui ai donné confiance, je lui ai enlevé sa peur, je lui ai fait comprendre qu’il était deux fois plus fort que le noir, qu’il devait se défendre. Je lui ai donné, durant 4 jours, des leçons de combat privé. Maintenant, je lui ai dit la prochaine fois qu’il te chope, je te regarde, je serai près de toi. Le jour arriva, le black lui fit une balayette. Quel fut sa surprise quand il vit le balèze se relever et lui foutre une dérouillé totale de 5 mn. J’étais content, mon champion avait compris qu’il pouvait se défendre. J’eu bien d’autres aventures avec les gosses, filles et garçons, quand nous organisions des ateliers et qu’on faisait lever le doigt, pour qui veut aller avec moi. Toutes les mains se levaient au grand dépit des autres. Quand je finirai mon contrat, tous les gosses pleuraient, à chaudes larmes, mon départ, me disaient que j’étais leur deuxième père.

Un an plus tard je passais dans une émission de Delarue. Ils surent, à leur grande surprise, que leur éducateur était un redoutable gangster, qui fit le buzz sur le plateau ou tous les invités étaient sous escorte policière, sauf moi, je n’en avais pas besoin, voilà un exemple d’ado. J’avais tout compris !!

 

3.2.3.4         Subir des agressions pédophiles

 

J’ai subi de lourdes agressions pédophile lorsque j’étais en pensionnat, de 11 à 13 ans, à cause de mes putain de parents, toutes faites par des gauchos. Les flics m’interdire de les retrouver en bon père de famille. J’ai demandé pourquoi? Ils m’ont répondu: on vous connait M. C. Vous allez les tuer. En réalité, ils avaient raison. Mais as-tu lu les signataires de la liste de Matzneff pour la liberté de la pédophilie ? Que des gauchos. Elle est longue, il y a Aragon, Sartre, Kouchner, Jack Lang, Mitterrand, Beauvoir, Serge July, Dolto, … enfin tout le gratin sataniste de la gauche. La gauche américaine, c’est pareil. Regarde le Pizzagate[10]. Tous les plus grands scandales viennent d’eux et des Clinton, les Anglais, pareils. Les travaillistes cachèrent, pendant 20 ans, le kidnapping de dizaines de milliers de petite fille blanches violées, tuées et torturées par des gangs pédophiles pakistanais, le Coran étant pédophile. En Allemagne pareil, on achètera leur silence. Voilà pourquoi ils s’entendent sur ce point avec les Muslims. Tape Serge July sur Wikipedia et tu verras son pedigree. Moi, j’étais le garde du corps de ma fondatrice de l’ONG, la plus puissante du monde, qui lutte contre la pédo-criminalité.

C’est connu ici, j’ai même effectuées des extractions (exfiltrations) d'enfants à l’étranger, payées par nos donateurs.

 

Je te le dis, c’était du polar, c’est à dire que si je n’avais pas le choix, j’exécuterais froidement tous les bras criminels. Ça te dépasse. Mais ma vie, c’est que du commando pour mes causes, et j’affirme que les gauchistes, que tu aimes, sont des pédophiles, tous protégés, sauf par moi. Celui que tu as cogné au Sénégal devait être un gauchiste.

Tout tes copains colonialistes, car le colonialiste est de gauche, tout comme le fascisme.

Nous les gaullistes somment les chevaliers blanc de la justice populaire, même contre les cathos de gauche crypto marxistes. J’ai divorcé de cette merde humaine. Je t’enverrais, un jour, mon passage chez de Larue ou tous, sauf moi, étaient sous escorte policière. Tous dirent que j’avais raison, et la salle m’applaudira. Tu peux me foutre n’importe quel mec, qui fait la victime sur un plateau, avec moi, il est écrasé car personne ne peut ignorer mon passif ultralourd. Rappeur, rebeu ou bobo, ils sont écrasés par l’enfant du ruisseau et des caves de cité. Non ! je suis pour une France protectrice de ses enfants et je ne baisserais pas mon froc devant les ultra-libéraux. J’ai l’âme d’un chef de guerre et c’est mon métier principal. Je choisi le plus protecteur et c’est plus la gauche depuis très très longtemps ! Alleluia !!

 

3.2.3.5         La haine

 

Oui, il faut reconnaitre que parfois je me suis laissé aveugler par la haine, en plus je le sais ces traces sont indélébiles.

[Je vais te décrire ma haine].

La haine commence dès la naissance, le bébé hurle sa haine de sa mère qui lui refuse le sein nourricier. On dit que la structure mentale commence par la haine et la colère et qu’ensuite la patience, l’attention et l’amour de la mère la transforme, qu’ensuite éros intervient. Mais éros et thanatos sont frères. Ce sont les pulsions primaires. Elles commencent par le chaos pour s’ordonner. Vous n’avez qu’à observer des chiots. Vous verrez les jalousie et compétition féroce entre eux, de la haine à l’état pur. Ensuite, diverses alchimie feront qu’elle s apprivoisera ou pas. Mais la haine est vitale et essentielle. Croyez-vous que Macron, l’enfant, n’ai pas de haine? Elle est visible sur son visage.

Il n’a pas eu beaucoup d’épreuves, à peine celle de Koh-Lanta, un infantile comme beaucoup dans ce monde, au cerveau reptilien trop dominant, l’enfant-roi, très souvent haineux. Quant à la haine du lambda, c’est peut-être la haine d’un père faible et insignifiant, qui n’a d’ailleurs pas d’enfants, lui-même, un enfant qui gouverne, ce n’est pas un homme qui gouverne. Il est légitime qu’il attise les haines, s’il n’est pas fort viril et protecteur, un dos argenté.

Il y a beaucoup à dire sur la haine. Ce serait trop long mais elle est normale J’ai commandé des hommes. Être un leader ne s’improvise pas. Il faut les qualités requises. C’est l’alpha et l’oméga, le chef, le dominant.

Dans la nature, dans la jungle, dans le combat, n’est pas élu de façon électorale, mais sur la capacité visuelle et physique à faire survivre le groupe de la meilleure manière possible. Le mustang a la place la plus stressante tandis que celui qui ferme la colonne la moins. Ma jument, dans le troupeau, était la baby-sitter, dominée, mais sans stress. Donc si le chef élu cause la perte du troupeau, il sera provoqué en duel par un rival meilleur dans un combat mortel. Tel est la loi de la nature. Quant au mensonge, je me rappelle Nietzche qui disait : « Le mensonge est moins proche de la vérité que la conviction ! ».

[Note : en fait, la bonne citation de Nietzche est celle-ci « Les convictions sont des ennemis de la vérité plus dangereux que les mensonges »].

 

3.2.3.6         La prise de risque

 

J’ai fait de l’humanitaire en Yougoslavie. J’étais convoyeur de camion. J’étais soldat au Liban. C’était avant. Puis j’ai vécu à Divis street à Falls Road à Belfast en 1987, le ghetto catholique le plus dangereux d’Europe. Curieusement, je suis comme un poisson dans l’eau dans les guerres. J’ai subi la pire des guerres en famille. Il y a une sorte d’addiction [en moi pour les zones de guerre],ma souffrance est moindre, au milieu de la souffrance généralisée !

[Note : je lui ai dit que sa conduite à risque avait pour but d'oublier sa souffrance].

J'ai aussi un coté anti-héros, j'aime aussi la dérision [envers moi-même] !

 

3.2.3.7         La drogue

 

Je détestais ces effets de bad trip de la morphine. J’ai préféré souffrir que me gaver de cette came pour une prothèse alors que mon voisin de chambrée adorait ça. Quant au fentanyl, j’ai vu un reportage sur la rue de la drogue, à Vancouver, où ça sévit. C’est 60 fois plus puissant que l’héroïne, et ça ne donne pas envie.

Moi, aussi, je suis un survivant de toutes les batailles. Je n’avais pas 20 ans d’espérance de vie. J’ai, sans cesse, côtoyé la mort, même mourir de faim. J’ai vu des grévistes qui mettaient très longtemps, des mois, en combien de temps cette pauvre personne est décédée? En fait, ce n’est pas très réjouissant de mourir de la décrépitude et dans l’abandon.

La nature n’est pas gentille avec nous, et les religieux nous disent que le suicide, c’est l’enfer assuré, bon dieu, mourir au combat est bien mieux. L’honneur reste intact; mais c’est un luxe à 80 balais. Mal barré, on l’est tous !

 

3.2.3.8         Divers

 

J’aimerai bien que tu m’en dise un peu plus sur ton enfance, un résumé quoi. Que je me fasse une idée de toi. J’aime bien ton intelligence et tu devais être un haut potentiel, mais comment as-tu pu être sauvé ? Tu as eu un sauveur pour que tu puisses faire des études et avoir cette vie de résilience qui me parait très riche ? Et tu me parait dénué de colère, on dit souvent que c’est un effet pervers des maltraitances.

Voilà camarade, à toi de m en dire un peu plus sur cette enfance, tout peut m’influencer, chez les gens sages et cherchant des solutions !!

Ton histoire c’est Cain et Abel. Ton frère est Abel et toi Cain. Je sais que tu as envie de le tuer mais ne fais pas cela car ta malédiction sera totale. Ça ferait le jeu de ton frère, mourir de ta main, c’est ce qu’il veut, donc ne fais plus ce qu’il veut, renvoie-lui sa malédiction à la tête. Le problème, c’est ton père. Ça ne vient pas de toi, éloigne-toi. Je ne sais plus comment Jung appelait cela, mais c’est un principe qu’il collait en formule, en fait les mythologies c’est une carte des différents types de psychisme de l’humanité, la mythologie chrétienne est ancrée dans notre psychisme à travers la symbolique, par exemple, on voit que le Coran protège le mâle, par une peur phobique de la castration. Ils préfèrent castrer les femmes et faire des hommes des castrateurs, alors que juif et chrétiens vénèrent plutôt la femme.

Il y a plein de choses dont je n’ai pas parlé. J’ai plusieurs fois essayé d’écrire mes mémoires, mais j’abandonnais car le fait de revivre ces évènements me plongeait dans une dépression noire. Ça fait des décennies que des tas de gens me disent « écris les », mais j’ai un blocage. C’est une shoah. Or il n’y a que 2% des rescapés de la shoah qui ont pu écrire leur mémoire, alors imagine pour un gosse, Maud Julien résiliente. J’ai écrit à 56 ans, mais moi, je ne suis pas résilient.

J’ai basculé dans les malheurs successifs. Ce n’est pas pareil pour un garçon, bien que je trouve que les filles s’en sortent mieux, c’est un constat !

Malheureusement, c’est pourquoi, comme toi, je me sens un survivant. Des experts m’ont dit qu’avec mon passif, je n’avais pas 20 ans d’espérance de vie. C’est vrai, je suis arrivé à 60 ans. Il n’y a que les super-héros qui peuvent le faire, et c’est loin d’une vantardise, mais je suis usé, bien usé !

 

3.2.3.9         La haine, toujours

 

« J'ai hérité de la haine d'une perverse narcissique [ma mère] ... qui a instrumentalisé la police contre moi ... et je ne la connais pas ...😭😭

Je l'ai la haine ... à cause de ma sœur ... Ils sont chiants ces pervers.

Ah ! j'ai une haine tenace [de ma mère et de ma soeur]. Oui, c'est chiant ... Chez moi, ça peut disparaître mais revenir ... c'est toujours les mêmes qui nous foutent la haine [les PN (pervers narcissiques)] ... il n'y a pas à tortiller ... 😰😰😰

[A cause de ma famille, ] je me demande quand je vais être attaqué et par quel côté en premier. »

« La haine est une émotion légitime ... On n'est pas fait que d'amour ... Des psys disent même qu'on naitrait avec la haine et qu'ensuite c'est les fondamentaux de l'amour parental qui la dissolvent ... que la pulsion primale est la haine ... et la secondaire, l'amour qui va canaliser la pulsion ... ça fait partie intrinsèquement de la nature ... Et on n'est pas égaux sur ce dosage haine-amour ... ».

 

« Certaines fois, il y a d'anciennes haines familiales ... et d'autres fois, c'est l'héritage [une succession] qui la déclenche, alors que tout était sous silence ... terrible cette humanité ... ».

« Moi, je suis un enfant des rues, puis jeté dans la délinquance et en prison, et engagement militaire juste pour plus crever la dalle, puis revenu tombé dans le privé, puis le banditisme, et toutes sortes de causes auxquelles j'ai prêté mes services de commando spécial, et j'ai vécu avec 300 djihadistes [en prison], donc pas tellement un lambda, et ni un privilégié _ je vis avec 700 euros par mois _, et bien je critique et me plains très légitimement de notre démocratie dévoyée ».

 

« J'ai lu le Coran et j'ai dû vivre 2 ans d'incarcération avec 300 djihadistes, sur 4 ans à faire. J'ai accepté de les infiltrer, contre une remise de peine. Ce que j'ai fait, je m'appelais Hassan Sin Mad Mullah. En sortant, je me suis fait tatouer une croix gothique flamboyante, sur l'avant-bras pour me rappeler d'où je venais et afin de jeter les oripeaux d'Hassan, donc je sais de quoi je parle !!

J'ai tenu des armes et j'ai entendu les balles siffler, vu les hommes mourir et sentir l’odeur du sang [quand j'étais mercenaire dans l'armée serbe] ».

« Je suis un enfant martyr. L'enfance-martyre est pire que la Shoah dit Alice Miller [psychanalyste, dans son livre « c’est pour ton bien »], car dans les camps, il y avait des adultes avec des réseaux qui se soutenaient et la survie s'organisait, tandis que l'enfant-martyr trop petit est seul face à ses bourreaux et n'a pas de réseau de soutien, et pour vous dire j'ai une mère néo-nazie d'une famille de militaires, et elle n'a eu qu'un juif à torturer : moi. Elle rêvait d'être capo de camp. Il faut que vous lisiez les femmes dans le nazisme, donc ces histoires, je les connais aussi, mais je ne vais pas m'y baigner comme ça pour remonter mes traumatismes, si vous vous allez vous y baigner, c'est que vous n'êtes pas trop traumatisée. Si vous cherchez des larmes à pleurer, l'anxiogène à petite dose, mais chacun fait comme il veut, n'est-ce pas ?? ».

« J'ai été dans des assos comme [la Fratelière, une association de réinsertion] ... c'est le jeu ... même plus de 2 h de travail par jour. C’est une réinsertion par le travail et l’activité …. Moi aussi, j’étais le cuisinier pour les autres ; ça ,e me déplaisait pas... le seul problème que j’avais, c'est que j’étais d’un niveau [intellectuel] plus élevé, à tous les niveaux, et que je cognais ceux qui foutaient trop la merde ... Arnaud le fondateur est toujours pote avec moi ... et sa femme m’avait donné toutes les taches intellectuelles, car j’étais le seul qui avait des capacités ... J’étais rebelle comme d’habitude et je négociais même ma propre liberté, car c'est vrai qu’Arnaud ne pouvait pas tout contrôler et n'a pas vu certains abus commis par des collaborateurs malhonnêtes et désastreux, qui venaient faire de la sous-traitance ... j’avais carrément pris un certain pouvoir au sein de l'asso ... ».

« J'ai une âme de sauveur et d'aidant. A cause de cela, j'ai aidé un pote black, qui s'est révélé être un parasite professionnel. Il était un faux photographe. Il était comme ceux qui ne veulent pas aller au boulot et cherchent des femmes handicapés pour se faire entretenir quitte à leur faire un gosse pour se les attacher. Je lui avais filé une carte de presse vierge. Il a joué au faux reporter comme ça, il a escroqué à crédit toute une batterie de gens... Sur la fin, j'ai cru que j’allais le tuer ... Je lui ai dit qu'il s'éloigne vite de moi, sinon il serait une vraie victime ... Je l'ai écrasé ce con ... Mais on met du temps ... Ils peuvent même détruire tes amies... Ce connard m'a détruit deux de mes copines qui m'en veulent à mort de leur avoir présenté ce mec traumatisant ... Alors je le porte plus dans mon cœur ... Ho la la ! ».

 

4         La haine pour Poutine, les islamistes, les terroristes …

 

D’Imparfait[11], « N'avez-vous pas personnellement une haine de la Russie ? »

 

De Nina, « Aujourd'hui c'est Poutine qui la médaille ! !! Il a mis ce sentiment de haine dans le cœur de 2 peuples pour des décennies à venir, voire à jamais ... Et il y a de quoi surtout dans le cœur des Ukrainiens ... ».

 

De Hamid à Imparfait : « [J'ai la haine] de Poutine, des religieux et surtout musulmans, de Mélenchon, et beaucoup d'autres pourritures ».

 

De Jean Pierre, « Est-il intelligent au sens de sensé de détester la Russie ?

Le peuple russe est un peuple manipulé. Je n'ai nulle haine envers Poutine et sa clique d'assassins. Suis-je concerné dans ma chair par les exploits consternants de ces fous ? Non. Je rejette totalement leurs choix politiques et les rends responsables donc coupables des millions de victimes qui relèvent de leurs idéologies voire religions.

J'espère pour eux un châtiment exemplaire, le moment venu. Sans pitié mais sans vengeance non plus.

Si Poutine et sa clique se font un cinéma de leurs personnalités et de leurs guerres, je n'ai pas à entrer dans leurs jeux. Ils sont à l'évidence motivés et mobilisés par la haine. Laquelle a maints prétextes qui comme tous les prétextes sont autant de mensonges masquant au monde et à eux-mêmes leurs fourberies et corruptions. De leurs vices ils tâchent de faire vertus mais ça ne trompe personne. Sauf - et de moins en moins - les Russes ».

 

De Jean Claude à Jean Pierre, « absolument d'accord. C'est pourquoi, sans les ignorer, je zappe systématiquement le récit des violences de l'armée russe, elles ne m'apportent rien en terme de compréhension du problème et donc de solutions à trouver.

Ceux qui, comme nous, ont la chance de ne pas être touché dans leur chair, nous devons nous écarter (encore une fois sans l'ignorer) de tout ce qui pourrait générer de la haine en nous, et faire tout notre possible pour combattre sereinement et froidement ce mal.

Ensuite, quand les combats seront terminés, c'est le rôle des responsables politiques du monde entier de traduire en justice les responsables (c'est un préalable indispensable pour les 2 parties, y compris et surtout pour le pays agresseur qui doit admettre sa faute et la réparer pour ne pas en souffrir et répéter cette erreur continuellement, ce qui n'a justement pas été fait à la fin du communisme) et surtout ensuite de tout mettre en œuvre pour réconcilier les 2 pays et prévenir la haine (chose que les français et les allemands ont très bien réussi après la seconde guerre mondiale) ».

 

De Elisabeth, « La haine : j'en ai pour les terroristes islamistes qui ont tué et encore tué ou pour les bourreaux nazis : ni oubli ni pardon ».

 

De Marcel, « Voyez les palestiniens et les peuples musulmans qui détiennent cette haine inextinguible ! ».

 

De Laurent, « Il fallait haïr Hitler, dès le début, pour le tuer ».

 

De Pierre Guillaume, « Le problème n'est pas la haine en soi. Eprouver des sentiments est humain. Ce qui est répréhensible et d'ailleurs illégal, c'est le passage à l'acte, que se ce soit dans la sphère privée (violences conjugales) ou publique (terrorisme). Identifier ceux qui l'alimentent, l'excusent, la justifient, la banalisent et les rendre pénalement responsables est déjà un premier pas ...

Si on sort du débat théorique, on remarque qu'en France les sanctions pour incitation à la haine, discrimination, violence, n'ont strictement aucun effet dissuasif. Les antisémites, homophobes, islamophobes, sexistes, racistes notoires sont pratiquement tous passés en correctionnelle et continuent après avoir versé aux plaignants l'euro symbolique de rigueur. Les peines de prison sont inexistantes... ».

 

5         Un témoignage des désirs de vengeance contre les nazis et de honte après la chute du 3° Reich

 

Témoignage de Victor et Eva Klemperer, un couple juif allemand, ayant vécu à Dresde, survivants au 3° Reich, dans le livre « Les soldats de papier – Je veux témoigner jusqu’au bout 1942-1945 (Tome 2) », page 738 :

 

« Étrange conflit en moi : je me réjouis de la vengeance de Dieu contre les valets du bourreau du Ille Reich — « aujourd'hui, c'est le jour de la mort du petit Muschel[12] », a dit Eva le 20, et moi : « Chacun des poils de sa petite fourrure a été payé d'une vie allemande » —, et pourtant je ressens cruellement le fait que les vainqueurs et les vengeurs [les armées alliées] sillonnent à toute berzingue cette ville qu'ils ont eux-mêmes si infernalement défigurée.

[…]

Un petite voiture portait l'inscription : Alles kaputt. Tout à fait le même esprit que dans cette inscription à la craie sur le mur lun. maison : « Mort aux (sic) Hitler », où l'on peut penser que le pluriel d'« Hitler » veut dire « les hitlériens ». Sur la façade de la Feldherrnhalle, on peut lire en lettres immenses, soigneusement dessinées : « Buchenwald, Velden, Dachau — j'ai honte d'être allemand ». Suit le nom de l'auteur que je n'ai pas pu déchiffrer. Tout près d'une porte cochère, en lettres plus petites et seulement à la craie, moins monumental et définitif que la phrase précédente : « Au pays des crématoires* ». ».

 

6         Un exemple de haine, l’homophobie (causes possibles)

 

L'homophobie peut être de différentes origines : issue de positions religieuses, de considérations culturelles sur le rôle social des sexes et les normes sociales allant avec, ou de considérations cliniques (en médecine, en particulier en psychiatrie, et en psychologie).

Pour Christophe Gentaz, l'homophobie masculine renvoie à des mécanismes de défense psychique mis en place pour protéger le sentiment de virilité.

 

Selon l'explication psychanalyste, l'homosexualité est ainsi censée provoquer de l'angoisse chez de nombreux hommes, car cela « déclenche une prise de conscience de leurs propres caractéristiques féminines, telles la passivité ou la sensibilité, qu'ils considèrent comme des signes de faiblesse ». Cette explication permet aussi d'expliquer pourquoi les hommes sont plus fréquemment homophobes que les femmes. Élisabeth Badinter parle de l'homophobie comme un « mécanisme de défense psychique » ainsi que de « stratégie pour éviter la reconnaissance d'une part inacceptable de soi ».

 

Le rejet violent de l’homosexualité dans la société peut provoquer chez la personnes homosexuelle une dévalorisation de soi voire une haine de soi (puis il peut se mentir à lui-même et développer, en lui, une homophobie violente, persécutrice des homosexuels, en étant souvent plus zélé dans la persécution, plus « royaliste que le roi », que d’autres homophobes, afin de ne pas risquer d’être persécuté, lui-même, et de ne pas être démasquée _ une façon efficace de donner le change et de s’intégrer dans une société homophobe. Ils hurlent avec les loups. Ce déni de leur nature profonde peut les rendre dangereux et les pires persécuteurs).

 

7         Le développement de la haine entre ennemis dans la guerre

 

Les guerres contribuent à développer fortement la haine entre les ennemis, soit à cause pour les victimes du fait des préjudices subis, soit pour les agresseurs (originels) et bourreaux, le mépris ceux qu’ils attaquent.

 

L’exemple de la guerre en Ukraine

 

7.1        L’attaque du pont de Crimée ou pont de Kertch

 

7.1.1        L’attaque du pont de Crimée

 

Le pont de Crimée a été construit sous l'occupation russe, de 2016 à 2019, sur le détroit de Kertch, qui relie la mer Noire à la mer d'Azov. Reliant la péninsule de Crimée, en Ukraine, et le kraï de Krasnodar, en Russie, il vise à relier la Crimée annexée par la Russie au continent, et matérialise les prétentions du Kremlin sur la région.

Le pont sert de voie pour le transport, notamment, d'équipement militaire pour l'armée russe combattant en Ukraine.

 

Le général de division des forces armées ukrainiennes Dmytro Marchenko déclare que le pont deviendrait la « cible numéro un » dès que l'Ukraine disposerait d’armes pour l'attaquer.

Le 17 août 2022, le conseiller de la présidence ukrainienne Mykhaïlo Podoliak place le pont comme étant un objectif militaire légitime et ajoute que « ce pont est une structure illégale et l'Ukraine n'a pas donné sa permission pour sa construction. Il porte préjudice à l'écologie de la péninsule et doit donc être démantelé. Peu importe comment : volontairement ou non ».

Une semaine avant l’explosion, un décret a été signé sur l’annexion par la Russie de quatre régions ukrainiennes, après quoi la Russie a continué à menacer l’Ukraine de frappes nucléaires en cas d'attaque contre des installations sur son « propre » territoire.

 

L'attaque du pont de Crimée a lieu le 8 octobre 2022, lorsqu'une explosion se produit sur le pont de Crimée dont une partie s'effondre[13].

Le quotidien ukrainien Ukrayinska Pravda affirme que le Service de sécurité d'Ukraine (SBU) serait à l'origine de l'explosion. Les autorités russes affirment que l’attaque serait due à un attentat au camion piégé.

 

Note : L’attaque a eu lieu le lendemain de l’anniversaire de Vladimir Poutine, le 7 octobre.

 

7.1.2        Réactions internationales à cette attaque

 

Le secrétaire du Conseil de défense et de sécurité nationale d'Ukraine Oleksiy Danilov publie sur les réseaux sociaux une vidéo d'un pont en feu placée à côté d'une vidéo de Marilyn Monroe chantant « Joyeux anniversaire, Monsieur le Président ».

Le ministre estonien des Affaires étrangères, Urmas Reinsalu, félicite les services spéciaux ukrainiens pour le succès de l'opération, permettant l’explosion prévue du pont à l'occasion de l'anniversaire de Poutine.

L'eurodéputé polonais Robert Biedroń espère que Poutine recevra encore plus de cadeaux[14].

 

7.1.3        La riposte de Moscou à l’attentat du pont de Crimée

 

Soixante-quinze missiles russes se sont abattus sur différentes villes ukrainiennes, le lundi 10 octobre 2023 [deux jours après l’attaque]. « 41 ont été abattus par notre défense aérienne », a informé le 10 octobre l’armée ukrainienne[15]. Ces attaques font suite à l'attaque sur le pont de Kertch [selon Poutine].

Les services de sécurité de Russie (FSB) ont indiqué mercredi 12 octobre avoir arrêté huit personnes suspectées d'avoir participé à l'organisation de l'attaque à l'explosif qui a touché samedi le pont reliant la Crimée au territoire russe[16] [quatre jours après l’attaque du pont de Crimée ou de Kertch].

 

7.2        Les bombardements, lors des fêtes de fin d’année, en Ukraine

 

7.2.1        Bombardements russes sur les villes ukrainiennes, les nuits de Noël et du Nouvel an

 

« Une attaque [de drones kamikazes sur Kiev] survient après une journée du Nouvel An marquée par des dizaines de frappes russes qui ont fait au moins quatre morts dans le pays. Des bombardements sont survenus peu avant et après le passage à 2023, sur Kiev et sept autres régions, ayant fait au moins 50 blessés selon les autorités ukrainiennes. [...].

Le chef de la police locale, Andriï Nebitov, a diffusé une photographie sur Facebook montrant ce qui semble être les restes d'un drone avec les mots "Bonne année" écrits en russe. [...]

Réaction du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Suite aux bombardements lors du Nouvel An, le président ukrainien a affirmé que les Russes "sont en train de perdre. Les drones, les missiles et tout le reste ne les aideront pas. Parce que nous sommes ensemble". "Et ils n'enlèveront pas une seule année à l'Ukraine, ils ne nous retireront pas notre indépendance. Nous ne leur donnerons rien. Nous répondons à chaque frappe russe (...) sur toutes nos villes et nos communautés", a-t-il martelé »[17].

 

7.2.2        Quelques réactions à ces frappes russes durant les fêtes de fin d’années en Ukraine

 

De Mike Bresson (élu municipal Renaissance) :

 

« S’il avait voulu s’attirer la haine du monde entier, Poutine ne s’y serait pas mieux pris.

En bombardant l’Ukraine la nuit du Nouvel An après l’avoir fait le jour de Noël, il a renforcé l’union des Ukrainiens et de l’Occident contre la Russie.

Et ce dingue ose s’octroyer la justesse morale ».

 

Note : Mike Bresson fait référence au discours du nouvel an 2023 de Poutine, au cours duquel il estime que « La justesse morale et historique est de notre côté »[18].

 

Sylvain C, ancien mercenaire :

 

« 10 morts pour 83 missiles, il faut proportions garder (même si c'est 10 drames de trop) ... ça n'a rien du bombardement de Dresde ou des villes de Normandie. L'Otan n'était pas si précise à Mossoul ou Raqua et Israël, quand il cible, fait aussi plus de collatéraux !! ».

 

7.2.3        La riposte des Ukrainiens la nuit du nouvel an

 

Ensuite une frappe ukrainienne sur un « un centre de déploiement provisoire de l’armée » russe, à Makiïvka (ville ukrainienne située en territoire occupé à l’est de Donetsk, bastion des séparatistes pro-russes), vers minuit, le 1er janvier 2023, aurait fait de nombreuses victimes (89 selon les autorités russes, 400 selon les autorités ukrainiennes)[19].

 

7.2.4        Réactions suite à cette riposte

 

De Codex U. :

« Ça apprendra à ces horreurs de russes de tirer des missiles sur des salles de concert le soir du Nouvel An à Kyiv… Cheh! ».

 

Note : On sent dans ce commentaire de cet Ukrainien qu’il justifie ce bombardement comme une mesure de rétorsion aux bombardements des villes ukrainiennes, durant les nuits de Noël et du Nouvel An.

 

De Garlone D. (cynique ou faisant de l’humour noir) :

"Les Russes ont voulu souhaiter la bonne année aux Ukrainiens avec des drones, les Ukrainiens ont répondu aux russes par politesse pour les remercier. Normal".

 

De Max H. :

"….... Ayons néanmoins une once d'humanité …

Pensons au plus haut gradé qui, sur place, aurait autorisé ( fermé les yeux ) l'usage du téléphone durant la soirée …......

Souhaitons pour lui, qu'il ait eu un verre de mousseux en main, au moment fatidique, pour toute forme de procès !

Cette nation et ses dirigeants, ayant choisi d'être à la masse, désormais …

Que les familles qui ont vécu la mort des leurs en direct, puissent rechercher le coupable au sommet !!".

 

On voit, au travers de cet instantané de la guerre en Ukraine, le cycle de rétorsions et de vengeances et d’escalade des ripostes, survenant au cours d’une guerre.

 

8         Vengeance préventive ? Une explication des génocides ?

 

8.1        Le désir d’un Russe du génocide d’enfants ukrainiens

 

 

Dans le message, ci-avant, nous avons une réaction russe typique à la vue d'un garçon ukrainien, de 10 ans, debout sur la tombe fraîche de son père tombé dans la bataille d'Irpin :

 

"Ce bâtard va grandir et se venger. Pourquoi les laisse-t-on en vie !? Ils doivent tous être détruits. Tous." et donc ...

 

8.2        Le cas de raisonnements paranoïaques nazis

 

Par exemple, avant 1933, les militants nazis ne cessaient de scander le slogan « Libérez-nous de la tyrannie juive », tout en précipitant l’Allemande vers un tyrannie _ la tyrannie nazie _ bien plus effroyable.

 

Voici un exemple de dialogue entre Otto Ohlendorf[20] et son interrogateur, lors de ses interrogatoires, pour le procès de Nuremberg, expliquant ainsi la logique qui a conduit à l’extermination des juifs (la solution finale) (voir ci-après) :

 

La raison de ce génocide était, selon Otto Ohlendorf, « Par légitime défense ».

Richard Sonnenfeldt : « Légitime défense ? ».

Otto Ohlendorf : « Oui. Nous savions que l’URSS allait attaquer l’Allemagne. Donc on devait attaquer les premiers ».

Richard Sonnenfeldt : « Pourquoi éliminer les juifs ? ».

Otto Ohlendorf : « Tous les juifs étaient tous des bolchéviques ».

Richard Sonnenfeldt : « Pourquoi tuer les enfants juifs ? ».

Otto Ohlendorf : « Quand les enfants apprendraient qu’on a éliminé leur parents, ils seraient nos ennemis. Donc nous devions donc aussi les éliminer »[21].

 

9         La haine de soi

 

La « haine de soi » est un état psychologique et une expression désignant un sentiment souvent éprouvé par les minorités souffrantes et stigmatisées (physiquement, socialement, psychiquement…) par une maladie héréditaire ou contagieuse, par une couleur de la peau, les suites d'un accident, une situation de stress post-traumatique…). Ce type de marginalisations subies peut déclencher une souffrance, une culpabilité et/ou de la honte, et chez l'autre, de la pitié ou du mépris alimentant une haine de soi (qui, selon Alberto Eiguer (2013), est à la fois une conséquence et un facteur aggravant qui peut conduire à étendre la haine de soi à la haine de son héritage familial, historique, culturel…).

 

L'expression a été utilisé par Théodore Lessing (1930) dans l'entre-deux-guerres à propos d'une catégorie de personnes juives exprimant un rejet ou un aversion, voire simplement une position critique, à l'égard du judaïsme, de la culture juive, ou des aspirations politiques juives de l'époque. C'est ainsi que Paul Giniewski a sous-titré sa biographie critique de la philosophe Simone Weil « ou la haine de soi ».

 

La haine de soi (pour une personne ou un groupe) peut être résolue par une réconciliation avec soi-même et les siens (pouvant conduire à une estime de soi retrouvée) ou sinon, la personne peut tenter de gommer ce qui est ressenti comme stigmate, pour diminuer la différence ressentie, avec par exemple :

 

·         Faire appel à la chirurgie esthétique et/ou réparatrice ;

·         Blanchir sa peau chez une personne d’origine asiatique, afro-antillaise, africaine ou arabe, et/ou lisser des cheveux naturellement crépus, et/ou autres modifications de l’apparence ;

·         Abandonner des pratiques culturelles, une religion (ou se convertir à une autre religion, non stigmatisante dans le contexte) ;

·         S’approprier des arguments racistes à l’encontre de sa singularité ;

·         Réduire sa différence à un seul trait, au détriment des autre ;

·         Adoption d’une fausse image que le sujet se fait de lui-même, ayant pour fonction de « dissimuler et de protéger la vraie image qu'il a de lui-même, quel qu'il puisse être ».

 

Voir aussi, ci-avant, le chapitre « Un exemple de haine, l’homophobie (causes possibles) ».

 

10    Le problème de la victimisation

 

Quand une personne vous relate un évènement très traumatisant _ une trahison, un rejet violent … _, surtout quand ce témoin ne peut apporter la preuve de sa survenue, l’on peut alors se demander si cette personne rapporte honnêtement les faits, se victimise (les exagère) ou bien est un menteur, un imposteur, un mythomane ou un paranoïaque.

 

10.1    Une tendance à exagérer son traumatisme ( ?)

 

Quand la victime n’arrive pas à faire le travail de résilience (de guérison du mal), à surmonter son traumatisme, lorsqu’on en toujours enfermé (piégé) dans une haine envahissante (par exemple, parce qu’il n’a pas pu ou réussi obtenir réparation pour le mal ou l’injustice subie), la personne a du mal à prendre du recul par rapport au trauma vécu et à être objective. La douleur, le rappel constant du traumatisme, associé au constant sentiment d’injustice, font qu’ils continuent à envahir le champ mental de victime, souvent d’une manière involontaire, non désirée.

 

10.2    Victimisations pathologiques

 

Dans les cas pathologiques extrêmes, la « victimisation » [le sentiment de se sentir victime] peut être associée à des troubles psychologiques comme la paranoïa.

La victimisation peut éventuellement empêcher la personne concernée de sortir de cet état de victime.

La personne (la fausse victime) peut s’inventer un statut de victime, par besoin (ou recherche) d’attention, comme dans le Syndrome de Münchhausen.

 

10.3    Le statut de victime inventé pour escroquer et obtenir de l’argent ou de la reconnaissance

 

Le statut de victime peut être inventé pour en retirer un bénéfice. Dans ce cas, nous avons affaire à un imposteur, à un escroc.

 

Selon Sylvain C., « C'est rentable pour certains de pleurer sur le sort d'un passé qu'ils n'ont pas connu !! ».

 

 

10.4    L’inversion accusatoire

 

Un prétexte fréquent donné à la haine est d'accuser la partie adverse d'en être elle-même animée. En tant qu'accusation, elle est en ce sens un outil de manipulation des masses. George Orwell en donne un exemple avec le personnage de Goldstein dans 1984, que le régime utilise pour dériver vers un autre objet que lui le mécontentement de sa population.

 

10.5    La recherche de boucs émissaires / définition de cette notion

 

10.5.1    Définitions

 

·         Personne sur laquelle on fait retomber les torts des autres, victime expiatoire (Wiktionnaire).

·         Un individu, un groupe, une organisation, etc., choisi pour endosser une responsabilité ou expier une faute pour laquelle il est, totalement ou partiellement, innocent (Wikipédia français).

 

10.5.2    Citations

 

·         La personne responsable de la frustration est la cible de l’agression, mais en l’absence de cet agent frustrant, l’agression est déplacée vers d’autres personnes (plus communément appelées boucs émissaires). — (Collectif. Dir. Patrick Gosling, Psychologie sociale, volume 2, page 233, 1996, Éditions Boréal)

·         Le chef commet un massacre, un vol ou une injustice, à la suite de quoi, pour ne pas être inquiété, il invente un bouc émissaire et le livre à la vindicte populaire… — (Bernard Werber, Nous les Dieux, Albin Michel, 2004, page 235).

·         Dans le moments de déchaînement collectif d’agressivité sur un bouc émissaire, montré du doigt ou exhibé sur l'estrade, le pasteur contribue activement à exacerber la haine de l'autre maléfique : en vociférant dans le micro, en s'agitant en long et en large, en mouillant sa chemise et en transpirant à grosses gouttes. — (André Mary, « Confession, exorcisme et délivrance », dans Visionnaires et prophètes de l'Afrique contemporaine, Éditions Karthala, 2009, page 187).

·         Tel est le rôle historique de l'affaire Dreyfus. Sur ce bouc émissaire du judaïsme, tous les crimes anciens se trouvent représentativement accumulés (Georges Clemenceau, cité par le Thésaurus de la langue française).

 

10.5.3    Explications, compréhension du phénomène

 

Le phénomène du bouc émissaire peut émaner de motivations multiples, délibérées (telles que l'évasion de responsabilité) ou inconscientes (telles que des mécanismes de défense internes). Par ailleurs, le processus peut se mettre en place entre deux personnes (par ex., un employé et son subalterne), entre des membres d'une même famille (par ex., un enfant pris pour bouc émissaire), entre les membres d'une organisation (par ex., les responsables d'une entreprise) ou à l'intérieur de tout autre groupe constitué.

 

Selon la "théorie de la frustration-agression", de John Dollard, un chercheur américain en psychologie sociale, l'agression est toujours une conséquence de la frustration. Il y a recherche de boucs émissaires, quand :

 

·         L’agression ne peut être dirigée directement sur l’agent frustrant et alors sera déplacée vers une autre cible.

·         L'agression a un "rôle cathartique" (un rôle libérateur de la frustration).

 

L'agression est tournée de manière privilégiée vers la source de la frustration, mais si celle-ci est absente ou non accessible (hiérarchie), l'agression est déplacée vers un bouc émissaire, la cible la plus facile (groupes minoritaires).

 

Selon René Girard, un anthropologue, historien et philosophe français, dans son ouvrage "Le Bouc émissaire" (1982), le phénomène du bouc émissaire est une conséquence du « tous contre un ». Il a pour fonction d’exclure la violence interne (endémique) à la société vers l’extérieur de cette société. Pour que ce phénomène soit effectif, il faut :

 

·         Que la mise en œuvre du rituel du bouc émissaire reste cachée,

·         Que la violence résultant de cet acte n’entraîne pas une escalade de violence, d’où la nécessité de concevoir des « types » de victimes (elles ne sont pas choisies au hasard). C’est le principe de moindre violence ;

·         Que les individus soient persuadés de la culpabilité du bouc émissaire,

·         Et (dans une moindre mesure) que les victimes soient persuadées d’être coupables.

 

Ce mécanisme régulateur de la violence est temporaire. La société va tenter, encore et encore, d'évacuer sa violence endémique (liée à ses contradictions internes et à ses injustices) en recourant alors à un nouveau bouc émissaire (et ainsi de suite).

 

Dans la recherche d'un bouc émissaire, il peut y avoir le sentiment de sa propre dévalorisation ou insuffisance par rapport à la personne jalousée ou avec laquelle l'on est en rivalité. Cette recherche peut être liée aussi à une représentation de la réalité déformée (comme sa vision complotiste, paranoïaque ...).

Souvent le bouc émissaire (la victime) est en même méprisé et craint par le persécuteur  (le bourreau).

Souvent le bouc émissaire est diabolisé, déshumanisé, chosifié, ainsi ses concitoyens deviennent indifférents ou haineux à son égard et alors ils pensent que sa « punition » est justifiée.

 

La recherche d’un bouc émissaire et la haine sont souvent une « projection » de nos frustrations sur un objet de libération de nos frustrations (sur un  « puching ball »), choisi de telle manière, le plus souvent, que nous pouvons nous s’en prendre, en toute impunité, sans prendre trop de risque (en général, à un être plus faible que nous). 

 

10.6    Le complotisme

 

Une théorie du complot est un type de discours qui décrit un événement comme résultant pour l'essentiel de l'action planifiée et dissimulée d'un petit groupe, différent des acteurs apparents, en écartant la démarche d'investigation historique (multicausale et ouverte aux hypothèses en concurrence mais retenant les plus plausibles) au profit d'une démarche reposant sur une explication univoque et monocausale qui voit partout les signes de l'intervention et de la puissance de ce groupe principal, y compris dans le fait que les preuves manquent (ce serait la preuve de la puissance dissimulatrice des comploteurs), et d'un discours n'autorisant pas sa réfutabilité.

 

Karl Popper (dans La Société ouverte et ses ennemis, 1945) dénonce comme abusive une hypothèse (en anglais theory) selon laquelle un événement politique est causé par l'action concertée et secrète d'un groupe de personnes qui y a tout intérêt, plutôt que par le déterminisme historique ou le hasard. Pour Peter Knight (université de Manchester), les théories du complot mettent en scène « un petit groupe de gens puissants [qui] se coordonnent en secret pour planifier et entreprendre une action illégale et néfaste affectant le cours des événements », afin d'obtenir ou de conserver une forme de pouvoir (politique, économique ou religieux)[22].

 

10.6.1    Défaut de réfutabilité

 

Selon Pierre-André Taguieff, le raisonnement conspirationniste donne lieu à un débat inutile car la théorie du complot ne se prête pas à la réfutation : « l'imaginaire du complot est insatiable, et la thèse du complot, irréfutable : les preuves naïvement avancées qu'un complot n'existe pas se transforment en autant de preuves qu'il existe ». Pour Gérald Bronner, les conspirationnistes « singent la pensée méthodique, mais sont imperméables à la contradiction »[23].

 

10.6.2    Exemples de raisonnements complotistes

 

« L'extermination des juifs [la shoah] est une invention des juifs pour faire chanter les Allemands »[24].

 

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Pancarte brandie sur Church Street à Manhattan, dénonçant le contrôle des États-Unis par les Juifs, 11 septembre 2011 (auteur : Luigi Novi).

 

 

10.7    La victimisation du paranoïaque ou du complotiste

 

La personnalité paranoïaque peut être caractérisée par (voir ci-après) :

 

a)       La fausseté du jugement : « Le paranoïaque met son amour de la logique au service de ses apriori et de ses convictions : le raisonnement est juste, mais les prémisses sont fausses. Le niveau technique, scientifique, ou juridique de ce raisonnement est parfois tel qu'il ne permet pas à l'interlocuteur d'en apercevoir la faille. Le paranoïaque est donc parfois très convaincant, mais il est lassant : son entêtement à prouver qu'il a raison est sans borne. De la même manière, il poursuivra ses entreprises sans en démordre jusqu'à l'absurde »[25].

b)      L’hypertrophie du moi : « Le paranoïaque n’a jamais tort. Imbu de lui-même, il ne se remet pas en cause. Son sentiment de supériorité le rend imperméable au doute : ses idées, ses projets sont les meilleurs. Les qualificatifs ne manquent pas pour décrire le sujet : orgueilleux, vaniteux, mégalomane, psychorigide […] »[26].

c)       La méfiance : « Les actes d’autrui, parfois les plus anodins, sont interprétés dans le sens de la malveillance à son égard. Si que le paranoïaque vit dans un climat de soupçon et de persécution larvée. Quelquefois une injustice a effectivement lieu et, en ce sens, le paranoïaque a raison de l’être, mais sa réaction est telle qu’un préjudice minime devient un drame inexpiable »[27].

 

Il développe un mythe de la persécution qu’il croit réelle (et qui est imperméable au doute).

Il fait des psychodrames pour tout, il a tendance à dramatiser excessivement le moindre préjudice, dont il veut obtenir obsessionnellement la réparation. Il n’hésitera pas à harceler sans fin l’objet de sa haine. Il est capable d’aller jusqu’au meurtre s’il n’obtient pas réparation.

 

10.8    La concurrence mémorielle

 

La notion de « concurrence mémorielle » peut être définie comme la mise en concurrence des mémoires d'événements historiques distincts relevant de crimes de masse (guerres, violences ou massacres de masse, génocides ou crimes contre l'humanité). Elle est associée à l’idée qu’il y aurait une inégalité de traitement public et politique de ces mémoires, laquelle serait la conséquence d’une reconnaissance différenciée des événements concernés, et que certaines victimes auraient vu leurs souffrances reconnues quand d’autres seraient injustement écartées dans les cadres médiatique et scolaire. [28].

 

10.9    Le syndrome de Münchhausen

 

Le syndrome de Münchhausen, également appelé « pathomimie » ou « trouble factice », est un terme désignant une pathologie psychologique caractérisée par un besoin de simuler une maladie ou un traumatisme dans le but d'attirer l'attention ou la compassion. Il s'agit de la forme la plus grave des troubles factices. Ce trouble est souvent associé à un trouble de la personnalité sévère, notamment borderline ou encore psychopathique.

 

Les patients atteints de ce syndrome peuvent présenter, dans les cas les plus graves, de multiples cicatrices d'opérations à la suite d'hospitalisations répétées pour des affections simulées ou liées à des actes d'automutilation. Ils peuvent être volontairement querelleurs, voire agressifs, s'ils n'obtiennent pas l'attention souhaitée à la suite de la déclaration de leurs symptômes. Les troubles provoqués volontairement les plus fréquents incluent convulsions, saignements dus à la prise d'anticoagulants, vomissements et diarrhées ainsi que fièvre et éruptions cutanées. Ce sont également des patients qui simulent des maladies ou ingèrent des substances médicamenteuses dans le but de provoquer de faux symptômes et ainsi gagner l'attention du milieu médical.

 

Le syndrome de Münchhausen dit « simple » ou « classique » est également lié au syndrome de Münchhausen par procuration, terme désignant l'attitude d'un individu qui blesse ou rend volontairement malade une personne dont il a la charge, la tutelle ou la responsabilité (très souvent un jeune enfant), dans le but d'obtenir de l'attention et de la compassion pour lui-même en tant que responsable ou dépositaire de l'autorité sur cette autre personne[29].

Il a souvent une dimension perverses chez ces malades.

 

Il existe également l'expression dite du syndrome de Münchhausen par Internet pour décrire le comportement adopté par un internaute feignant une maladie sur un forum de discussion ou une messagerie instantanée (toujours pour se faire plaindre, attirer la compassion et non pas pour escroquer de l'argent)[30].

 

11    Le rôle de la mémoire dans l’entretien de la haine ?

 

11.1    Cas de l’amnésie traumatique

 

En psychologie/psychiatrie, nous savons qu'il est possible de souffrir d'un stress post-traumatique en étant incapable de se souvenir de la cause du traumatisme. Nous parlons alors d’amnésie traumatique[31].

 

Annie, « le traumatisme est si violent que notre cerveau va l'enfermer dans notre cerveau, notre mémoire jusqu'à ce qu'il ressorte un jour ... C'est du vécu pour moi ».

 

11.2    Cas de l'hypermnésie

 

Il y a le cas contraire de l'hypermnésie. Voici quelques définitions :

 

1) L'hypermnésie est un syndrome caractérisé par une mémoire exceptionnelle. L'hypermnésie autobiographique ou hyperthymésie, rare, engendre la capacité de se souvenir très précisément et sans effort de chaque jour de sa vie à partir d'un moment spécifique de son enfance[32].

2) L'hypermnésie, appelée également exaltation de la mémoire, se caractérise par une mémoire autobiographique extrêmement détaillée et un temps excessif consacré à se remémorer son passé pour certains et beaucoup de temps pour construire son futur pour d'autres[33].

 

11.3    Causes de l’hypermnésie

 

Les causes de l’hypermnésie demeurent incertaines. De récentes recherches démontrent néanmoins qu’elle résulte probablement de connexions anormalement renforcées dans certaines régions du cerveau à l’image de l’amygdale et de l’hippocampe. Mais les chercheurs se questionnent encore sur l’origine de ces différences neuro fonctionnelles qui pourraient aussi bien être la conséquence de l’hypermnésie et non sa cause.

 

11.4    Facteurs favorisant l’hypermnésie

 

Une scène traumatisante vécue peut engendrer une hypermnésie émotionnelle paroxystique tardive.

Certains syndromes de stress post-traumatiques (SSPT) pourraient les favoriser (voir syndrome de Targowla, plus loin).

 

 

11.5    Conséquences

 

Les capacités hypermnésiques pourraient avoir, dans certains cas, un effet néfaste sur les capacités cognitives. En prenant pour exemple un cas particulier, le flux irrépressible de souvenirs a causé d'importantes perturbations dans la vie de « AJ », le premier cas attesté en 2006 d'hypermnésie6. Elle a décrit ses remémorations comme « incessantes, incontrôlables et totalement épuisantes » et comme « un fardeau ». Comme tous les hypermnésiques, AJ a tendance à s'absorber et se perdre dans ses souvenirs. Cela peut rendre difficile son attention aux événements présents ou futurs, puisqu'elle vit en permanence dans le passé.

Des déficits dans la capacité à agir ont également été identifiés chez « AJ ».

On peut supposer qu’il doit être très difficile à vivre, le fait de revivre, sans fin, des traumatismes passés, qu’il est impossible à oublier, surtout s’ils peuvent être à l’origine de haines récurrentes. Cela doit être certainement destructeur.

 

11.6    Le syndrome de Targowla

 

Le syndrome de Targowla, aussi appelé « syndrome d'hypermnésie émotionnelle paroxystique tardive » est un des cas d'hypermnésie pathologique : c'est une variété de névrose traumatique de guerre qui a pour effet une hypermnésie de type émotionnel, à propos de rappels à la mémoire d'un ou plusieurs souvenirs traumatisants — ce syndrome est notamment typique des anciens déportés des camps nazis. S'installant après une période de latence allant de quelques mois à plusieurs années, il peut être compensé. Toutefois les fragilités acquises dans ce cadre se manifestent régulièrement sous la forme de décompensations et de dépressions, affectant fréquemment des personnes âgées de 20 ans à 30 ans lors de leur déportation et parvenues à l'âge de la retraite.

 

Les symptômes sont d'ordre affectif et émotif, mais le malade garde ses fonctions mentales intactes. L'hypermnésie n'altère pas gravement la personnalité. Comme dans toute névrose, le malade est conscient de son hypermnésie et des troubles de comportement qu'elle implique. Il peut ainsi en dominer, au moins en partie, les effets.

 

11.7    Réponse aiguë au stress (RAS)

 

Une réaction aiguë au stress, également nommée réaction aiguë à un facteur de stress, choc psychologique ou choc, est un phénomène psychique causé par un violent événement traumatisant ou terrifiant. Elle se manifeste par des symptomes physiques et psychiques, notamment l'incapacité de penser et réagir à la situation. S'il n'est pas ensuite correctement ressenti, pensé et intégré (« digéré »), le choc psychique se transforme en trouble de stress post-traumatique[34].

 

11.8    Trouble de stress post-traumatique (TSPT ou SSPT)

 

Le trouble de stress post-traumatique (ou TSPT) désigne un type de trouble anxieux sévère qui se manifeste à la suite d'une expérience vécue comme traumatisante avec une confrontation à des idées de mort. Cette affection est aussi connue sous le nom de syndrome de stress post-traumatique (SSPT) ou état de stress post-traumatique (ESPT). L'abréviation anglaise PTSD (pour post-traumatic stress disorder) est parfois également utilisée.

 

Le trouble de stress post-traumatique est une réaction bio-neuro-physiologique consécutive à une situation durant laquelle l'intégrité physique ou psychologique du patient, ou celle de son entourage, a été menacée ou effectivement atteinte (notamment en cas de torture, viol, accident grave, mort violente, maltraitance, négligence de soins de la petite enfance, manipulation, agression, maladie grave, naissance, guerre, attentat, accouchement). Les capacités d'adaptation (comment faire face) du sujet sont débordées. La réaction immédiate à l'événement aura été traduite par une peur intense (effroi), par un sentiment d'impuissance ou par un sentiment d'horreur[35].

 

Nous savons que les traumas de guerre, les SSPT peuvent causer des angoisses, des terreurs, des cauchemars récurrents, des insomnies, des mécanismes d’évitement, de la violence, voire des maltraitances contre des proches, des addictions aux drogues, des suicides.

L'individu souffrant de TSPT évite systématiquement tout événement ou discussions menant à ses émotions. Malgré ces stratégies, l'événement revient sans cesse dans les pensées de l'individu en flashback ou en rêve (cauchemar).

Le patient souffre de plusieurs symptômes d’hypervigilance (qui l'empêche de bien se concentrer sur son activité du moment). Il a une tendance à la nervosité, à s'effrayer facilement. Il a une impression constante de danger ou de désastre imminent, une grande irritabilité ou même un comportement violent. Un sentiment intense de détresse psychique peut survenir lorsque l'individu est exposé à des éléments qui évoquent l'événement traumatisant. Il a du mal à éprouver du plaisir.

 

Des forme complexes de TPST surviennent lorsque l'individu a été exposé à des violences physiques, verbales ou psychologiques répétées au cours desquelles il n'a pas eu la possibilité de se défendre (pouvant alors déboucher sur des comportements addictifs et d'autodestruction, une incapacité à faire confiance ou à avoir une relation intime avec autrui ou encore une impossibilité à s'intéresser au monde qui l'entoure, avec l'impression de ne plus exister, d'être comme mort, des sentiments permanents de vide, de honte ou de culpabilité, des maladies psychosomatiques douloureuses _ céphalées chroniques, colopathies fonctionnelles, lombalgies, voire cancers ...).

 

Le TSPT est moins fréquent que la réponse aiguë au stress.

 

11.9    Traitement des TSPT et des RAS

 

Une première prise en charge psychologique très précoce est possible sous la forme d’un « defusing » permettant de ventiler les émotions et de reconstruire en partie l’événement. Le débriefing de Mitchell, ou l’Intervention Psychothérapeutique Post-Immédiate, propose aux victimes (2 à 10 jours après le traumatisme) de se réengager vers le futur, notamment au travers d’une prise en charge psychothérapique.

 

Les prises en charge des états de stress post-traumatique par thérapies cognitives et comportementales font l’objet d’une large littérature et ont démontré leur efficacité. Les prises en charge TCC des états de stress aigu ont été moins étudiées mais semblent être une voie d'abord intéressante. D'autres formes de thérapies utilisées dans la prise en charge de traumatismes peuvent être utilisées dans la prise en charge des états de stress aigu comme l'EMDR ou des thérapies plus corporelles (sophrologie).

 

12    Tentative d’explication de l’origine ou du mécanisme de la haine

 

Dans certains cas, la haine peut être une réaction apprise d'influences externes, comme d'être abusé, trompé ou manipulé.

 

En règle générale, la haine est la réponse psychologique profonde au sentiment d'être pris au piège ou de ne pas comprendre certains phénomènes sociologiques.

 

Robert Sternberg a vu trois éléments principaux dans la haine :

 

·         Une négation de l'intimité, en créant de la distance là où la proximité était devenue menaçante ;

·         Une infusion de passion, comme la peur ou la colère ;

·         Une décision de dévaluer un objet précédemment évalué ;

·         L'importante fonction d'autoprotection que l'on retrouve dans la haine peut être illustrée par l'analyse de Steinberg de la haine « mutine », par laquelle une relation de dépendance est répudiée dans une quête d'autonomie.

 

 

 

12.1    Points de vue psychanalytiques

 

Sigmund Freud a défini la haine comme un état du moi qui souhaite détruire la source de son malheur, soulignant qu'elle était liée à la question de l'auto-préservation. Donald Winnicott a mis en évidence l'étape développementale impliquée dans la haine, avec sa reconnaissance d'un objet extérieur : « Par rapport à la destruction magique, les idées et comportements agressifs prennent une valeur positive, et la haine devient un signe de civilisation ».

 

Dans son sillage, la théorie des relations d'objet a souligné l'importance de reconnaître la haine dans le cadre analytique : l'analyste reconnaît sa propre haine (comme le révèlent les délais stricts et les honoraires facturés), ce qui peut à son tour rendre possible pour que le patient reconnaisse et contienne sa haine précédemment dissimulée pour l'analyste.

 

Adam Phillips est allé jusqu'à suggérer que la vraie gentillesse est impossible dans une relation sans haïr et être haï, de sorte qu'une reconnaissance non sentimentale des frustrations interpersonnelles et de leurs hostilités associées peut permettre à une véritable sympathie d'émerger.

 

12.2    Points de vue de philosophes

 

Les philosophes de l'Antiquité ont cherché à décrire la haine et aujourd'hui, différentes définitions sont disponibles. Aristote, par exemple, la considérait comme distincte de la colère et de la rage, décrivant la haine comme un désir d'annihiler un objet et est incurable avec le temps. David Hume a également proposé sa propre conceptualisation, soutenant que la haine est un sentiment irréductible qui n'est pas du tout définissable.

 

13    Relations entre religions et haines

 

Un rapporteur spécial des Nations Unies sur la liberté et la religion a cité le concept de haine collective fondée sur la religion, qu'il a décrit comme un phénomène d'origine humaine causé par des actions et des omissions délibérées de semeurs de haine.

 

La haine peut aussi être sanctionnée par la religion. Le mot hébreu décrivant la "haine parfaite" du psalmiste (Ps. 139.22) signifie qu'il "achève un processus". Il existe également des sources qui expliquent comment l'islam s'est développé autour de la haine de l'incroyance puisqu'il est considéré comme la source du mal et que les adhérents s'efforcent de répandre la foi coranique comme véhicule de son éradication. Un exemple spécifique est le discours de haine. Il est expliqué que la religion vise à convertir de nouveaux adhérents et que les discours extrêmes prononcés contre une autre religion ou ses adhérents sont considérés comme un outil pour que le changement des croyances des autres soit plus efficace.

 

14    Une hypothèse personnelle sur la cause du sentiment de haine

 

[A terminer]

 

15    Ceux qui n’auraient jamais souffert de la haine, les « saints »

 

Les « saints » seraient, par exemple, ceux qui ne plaignent jamais sur leur sort, quelles que soient les épreuves que des bourreaux leur infligent ou qu’ils traversent.

 

[A terminer]

 

16    Des pistes pour guérir de la haine

 

Moi-même à Sophie, « Peut-être as-tu trouvé ta voie de résilience quand tu m’écris « J’ai eu dieu, l’écriture, ma grande passion berbère, qui m'ont beaucoup aidé. ».

 

Pour éviter de se faire envahir par la haine et le désir de vengeance, une solution peut être de se plonger intensément dans des activités passionnantes et/ou valorisantes peuvent aider à, sinon oublier ou dépasser l’injustice, au moins à détourner son attention de sa propre douleur, de ses pensées douloureuses et obsessionnelles.

 

Comme je l'ai déjà dit en commentaire de mon post, il est important d’avoir une seconde famille, si possible constituée de vrais amis bienveillants, compréhensif (patients), qui savent ne pas juger (hâtivement) et savent écouter ... Mais il est vrai qu'il n'est pas toujours facile de trouver de tels vrais amis. Il ne faut pas rester seul face à ce sentiment de haine. Sinon, l’on est condamné à l’intérioriser et elle devient comme un cancer qui vous ronge de l’intérieur.

Reçois toute mon amitié.

Bon courage et bon combat. Bonne journée »

 

Selon Marc, « Pour se sortir de la colère, outre le fait de bien se connaître, il a fallu que je mette du vocabulaire sur des "sentiments", des émotions, etc. et donc [il a fallu] parler de moi [dans un groupe de parole], car moi seul avait le pouvoir sur ... MOI, pour me reconstruire ... ».

 

De Daniel, « Autant elle est cultivée par certains, qui se sentent « boloss[36] », s’ils n’ont pas la haine, frère,

Autant elle ne leur est pas exclusive,

Autant elle peut être juste…

Autant, en effet, elle nous nuit.

Le Bouddha disait : "Rester en colère, c'est comme saisir un charbon ardent avec l'intention de le jeter sur quelqu'un ; c'est vous qui vous brûlez."

Il s'agit sans doute de trouver un point d'équilibre entre le "vous n'aurez pas ma haine", qui est une fuite, et la haine physiologique qui pourrit sans répit notre système nerveux... et plus, si affinités ».

 

Christian, « [pour vaincre la haine] il y a la thérapie cognitive.

La compassion chrétienne du message du Christ.

[L’oublie par] l’Alzheimer!

Le taoïsme.

Le bouddhisme.

Le soufisme.

Certaines philosophies. Genre celle de Spinoza ».

 

Laurent, « Certains sages haïssent la haine ».

 

De Chantal, « L'humain déteste se remettre en question … il hait même cela !! 😄 ».

 

De Chantal à Laurent, « ce n’est en effet pas plus malin … ! ».

 

17    Le caractère contagieux de la haine

 

Jean-Joseph, « La haine est contagieuse : elle se répand à la fois au sein d'un groupe, par sympathie, imitation, esprit de corps ou de nation... et par réaction de l'ennemi ».

 

De moi-même à Jean-Joseph, « on observe cette contagion [de la haine], par exemple, dans les phénomènes de lynchage... ».

 

De Jean-Joseph à moi-même, « Oui. La haine va avec les suivismes : je suis, tu hais, je hais ».

 

18    Spinoza et les monstres

 

André, un ami professeur émérite de philosophie, m’envoie ce texte :

 

Ultimi barbarorum [Les pires des barbares] : la haine, toujours recommencée ? Charles Hadji, Université Grenoble Alpes (UGA), 22 mars 2019, https://theconversation.com/amp/ultimi-barbarorum-la-haine-toujours-recommencee-114029

 

Tout comme la peur et la paranoïa, la haine est contagieuse et peut nous transformer en les pires barbares.

 

Le 20 août 1672, dans une atmosphère d’hystérie collective, les frères Jan et Cornelis De Witt, que Spinoza aimait et admirait, sont massacrés. Dans son ouvrage Le clan Spinoza (Flammarion, 2019), Maxime Rovere décrit ainsi la scène (p. 416) :

 

« On se bouscule pour les voir, on leur arrache leurs vêtements, et à force d’onduler comme un océan en furie, la foule se découvre avide de les toucher, finit par leur ouvrir le ventre, puis se découvre avide de flairer leur sang, avide de s’en mettre sur elle. On parvient à suspendre les cadavres éviscérés au gibet… et on les frappe encore, encore et encore jusqu’à ce qu’ils perdent toute forme… »

 

Spinoza manifesta sa volonté de venir sur les lieux afficher deux mots : « Ultimi barbarorum » – les pires des barbares. On l’en dissuada en l’enfermant dans la maison de ses hôtes. Il ne put que crier en gémissant :

 

« Les monstres, les monstres… ».

 

L'auteur de ce texte nous questionne : "Devons-nous, alors, haïr (les haineux (violents)], en réclamant vengeance [contre eux], à travers des sanctions qui soient aussi violentes qu’exemplaires, sur l’air de : « pour un œil, les deux yeux ; pour une dent, toute la gueule ! » ?".

 

Devant la barbarie, la tentation de faire guerre à la guerre est très forte. Sans doute, la Cité a-t-elle à la fois le droit – et le devoir – de se défendre. 

Spinoza nous fait comprendre que la haine est toujours mauvaise, et que la haine ne peut qu’entraîner la haine :

 

« La haine ne peut jamais être bonne. » (Éthique, IV, 45).

 

Moi-même, je me suis toujours dit « la haine vous aveugle toujours et est toujours mauvaise conseillère ».

 

19    La pensée obsessionnelle

 

La haine vous enferme dans une pensée obsessionnelle et douloureuse contre l’objet de votre haine. Elle accapare une grande partie de votre attention / pensée.

 

Comment expliquer cette haine délirante des nazis contre les juifs, en se basant sur des théories du complot, dont celle du "complot mondial juif" ou "judéo-bolchévique" et sur les faux "protocoles des sages de Sion" ?

Sur les réseaux sociaux, certains ne cessent de publier des publications désignant des coupables, dans une recherche obsessionnelle de boucs émissaires. Cette recherche contribuent à occuper tout leur esprit, à les aveugler, perdant tout esprit critique, qui selon ses convictions et ses affinités politiques, sélectionne constamment ses informations, comme cela les arrange, qui ne sont pas vérifiées, ne sont pas sourcées, référencées (datées, géolocalisées ...) et qui ont pourtant toutes les caractéristiques de Fake news (d'infox, de désinformations), de manipulations, par des images utilisant des acteurs et des mises en scène, soit des trucages Photoshop. En plus, souvent ils choisissent des évènements minoritaires, pour les dramatiser, les monter les épingles, jusqu'à les généraliser abusivement (les essentialiser) et en faire la caractéristique négative de tout un peuple.

 

Cette pensée obsessionnelle « enfermante » et souvent rassurante vous rend irrationnel ou comme fou, possédé.

 

20    Les cas de vengeances aveugles

 

Voici deux cas de vengeances aveugles, en raison d’une haine et d’un désir de vengeance obsessionnelles de parents, suite à la mort de leur enfant unique, dans lequel ils avaient investi des espoirs énormes.

Si ces parents avaient confié leur douleur a des personnes bienveillantes ou capables d’écoute, peut-être ces crimes n’auraient pas eu lieu.

 

20.1    Le cas de Gaëtan Nabbi, dont le fils Pascal a été tué et qui se venge contre les mauvais coupables

 

Lors de l'enquête sur le meurtre, par des braqueurs, de Pascal Nabbi, deux jeunes de 19 ans, Didier Rigolet et Fred Sital, avaient été momentanément soupçonnés.

 

Ce père avide de vengeance avait alors pensé que ces deux jeunes avaient été responsables de la mort de son fils unique.

Contre 7500 francs, il avait alors embauché Bazile et Félix pour qu'ils lui ramènent par la force ces deux jeunes, afin de les interroger.

 

Puis les deux jeunes hommes avaient été séquestrés dans une exploitation agricole, puis torturés à coups de barre de fer, afin de les faire avouer le meurtre de Pascal Nabbi. Pour faire arrêter la torture, les deux jeunes avaient avoué n'importe qui devant Gaëtan Nabbi.

Ce dernier persuadé qu'il avait récolté leurs vrais aveux, avait alors décidé de les exécuter de la pire façon en les plongeant dans un baril d'essence et en y mettant le feu. Ils sont morts brûlés vifs. Et leurs cendres avaient été jetées dans une décharge aujourd'hui fermée.

 

Par la suite, les braqueurs, auteurs du meurtre de Pascal Nabbi ont depuis été retrouvés. Il y a eu un procès à l'issue duquel ils ont été condamnés. Mais Gaëtan Nabbi s'est gardé d'avouer son erreur et son crime horrible, pendant 12 ans.

 

Puis en juillet 2011, Fritz Bazile avait tout balancé lors d'une garde à vue pour un cambriolage à Jarry.

Pris de remords, il avait indiqué avoir été recruté avec Jean-Philippe Félix, comme hommes de mains par un certain « Indien ».

Ce dernier s'appelle Firmin Baddha Mouradi et agissait aussi à la demande de Gaëtan Nabbi.

Autant Fritz Bazile et Jean-Philippe Félix ont reconnu leur implication dans le meurtre des deux jeunes, désignant Gaëtan Nabbi comme le commanditaire du crime. Autant, ce dernier a toujours affirmé que Fritz et Jean-Philippe avaient pris l'initiative de ce meurtre, sans son accord.

 

Considéré comme le commanditaire de l'enlèvement, de la torture et du meurtre de Didier Rigolet et Fred Sital, Gaëtan Nabbi a été condamné à la perpétuité. Le principal exécutant, Firmin Baddha-Mouradi, a écopé de 30 années de réclusion criminelle (en première instance, la perpétuité, et en appel, 30 ans).

Les deux hommes de main, Fritz Bazile et Jean-Philippe Félix, de 20 ans[37].

 

20.2    Le meurtre de la jeune maman de 22 ans, par un père, en raison de la mort dans un accident de la route de son fils

 

Rodolphe, le fils d'Alain Berruet, est mort dans un accident de voiture, après s'être crashé à cause d'une vitesse excessive et d'une trop grande dose d'alcool.

Ce fils avait fréquenté Maeva à l'adolescence et n'avait jamais oublié sa romance avec la jeune fille, restant en contact avec elle. Alain Berruet n'a jamais accepté le caractère accidentel du décès de son fils, certain qu'il avait été tué. Les parents Berruet soupçonnent alors Maeva et son mari, Alan, d'être à l'origine de la mort de leur fils.

 

La famille Berruet vivant en vase clos dans leur chagrin, se sont monté la tête contre Maeva et Alan. Puis Alain Berruet a lancé des menaces de mort contre Maeva et Alan. Ces derniers ont porté plainte contre Alain Berruet.

Ensuite, Alain Berruet a fait pression sur Maeva et Alan, pour tenter d'obtenir d'eux qu'ils retirent leur plainte.

Puis, dans la nuit, huit mois après la mort de Rodolphe, il s'est muni d'une paire de gants de vaisselle, de bottes et d'une batte de base-ball.

Il a pénétré dans le domicile de Maeva et Alan, s'est rendu, à l'étage, dans la chambre où Maeva dormait avec son bébé dans ses bras.

Malgré la présence du bébé de 13 mois, Lorenzo, protégé par sa mère, il a frappé continuellement Maeva, même quand elle était au sol et immobile.

Après son acte, il est reparti, laissant Lorenzo sous sa maman. Ce dernier a hurlé pendant deux heures.

 

Lors de son procès, Berruet a tenté de minimiser sa responsabilité, assurant ne pas avoir prémédité son geste et même n'avoir pas voulu la mort de la jeune victime, l'ayant frappé «dans un coup de folie».

L'assassin de Maeva, qui n'avait pas encore 23 ans, a écopé de 20 ans de réclusion criminelle, alors que l'avocate générale avait demandé à la cour d'assises du Val-d'Oise de le condamner à 30 ans de réclusion criminelle[38].

Selon Me Caty Richard, l'avocate d'Alan et du petit garçon, « Maeva est morte dans la haine et la rage ».

21    Origine de la haine envers l’humanité de certains « monstres » (Hitler, Staline, Poutine …)

 

Tous les dictateurs et les « montres » ont subi des humiliations, des blessures morales non guéries et « infectées », ont connu de forts complexes, continuant à les obséder ou les perturber à l’âge adulte. Beaucoup étaient chétifs, de petite taille ou ayant eu d’autres handicaps physiques ou intellectuels (bégayement, dyslexie …), et pour cela ayant été persécuté / moqués, durant leur enfance[39].

Souvent, pour compenser la dévalorisation qu’ils ont subi, ils se sont enfermés alors dans des rêves délirants et, a contrario, valorisants au sujet de leur propre « grandeur ».

 

Cette tendance à la mégalomanie voire à la mythomanie devient pathologique, lorsqu’ils finissent à croire à leur propre narratif et mensonge (sur eux-mêmes) et qui les pousse à un culte de la personnalité de plus en plus exacerbé et à vouloir la soumission croissante du peuple à leur égard.

 

Il y a chez eux un désir de revanche inextinguible, voire un désir de vengeance universel, un désir de conquête et de puissance d’une position, toujours à leur avantage, où ils sont le centre et le maître du jeux, éventuellement utilisant le levier du nationalisme exacerbé, haineux et impérialiste / expansionniste. 

 

Leur sentiment de toute-puissance ne cessera, le plus souvent, de s’accroître au cours du temps, tout comme leur audace folle, associé à un caractère joueur de poker, allant jusqu’à miser continuellement leur va-tout, via un besoin de défier sans cesse le ciel et l’univers (avec éventuellement un besoin de se prouver en permanence qu’ils ne sont pas des « mauviettes » _ une possible façon de compenser les humiliations subies durant leur enfance). 

 

Pour eux, ils ont tous les droits, ils peuvent mentir comme bon leur semble, la seule chose qui compte, pour eux, est devenir le centre du monde. La seule loi valable est celle qu’ils dictent aux autres. Ils sont dans l’impunité.

Ils ne supportent pas les frustrations et les critiques. Ils reportent toujours leurs erreurs sur les autres.

 

21.1    Le cas d’Hitler

 

21.1.1    Enfance et éducation

 

Trois des frères et sœurs d'Hitler - Gustav, Ida et Otto - sont morts en bas âge. A cause de cela, sa mère a été hyperprotectrice avec lui.

Son père, Alois, s'est retiré à Hafeld, près de Lambach (en Autriche), où il a cultivé et gardé des abeilles. Les efforts agricoles d'Alois Hitler à Hafeld se sont soldés par un échec et, en 1897, la famille a déménagé à Lambach. D'intenses conflits père-fils sont causés par le refus d'Hitler de se conformer à la stricte discipline de son école. Son père l'a battu, bien que sa mère ait essayé de le protéger.

Hitler a été profondément affecté par la mort de son jeune frère Edmund, décédé en 1900 de la rougeole. Hitler est passé d'un étudiant confiant, extraverti et consciencieux à un garçon morose et détaché qui se battait constamment avec son père et ses professeurs.

Alois avait fait une carrière réussie dans le bureau des douanes et voulait que son fils suive ses traces.

Alois envoya Hitler à la Realschule de Linz en septembre 1900. Hitler se révolta contre cette décision.

Comme beaucoup d'Allemands autrichiens, Hitler a commencé à développer des idées nationalistes allemandes dès son plus jeune âge.

Après la mort soudaine d'Alois le 3 janvier 1903, les performances d'Hitler à l'école se sont détériorées et sa mère lui a permis de partir. Il s'est inscrit à la Realschule de Steyr en septembre 1904, où son comportement et ses performances se sont améliorés. En 1905, après avoir passé une répétition de l'examen final, Hitler a quitté l'école sans aucune ambition pour une éducation plus poussée ou des plans clairs pour une carrière.

 

En 1907, Hitler quitta Linz pour vivre et étudier les beaux-arts à Vienne, financés par les prestations d'orphelin et le soutien de sa mère. Il a demandé son admission à l' Académie des Beaux-Arts de Vienne, mais a été rejeté à deux reprises. Le directeur a suggéré qu'Hitler devrait s'appliquer à l'École d'Architecture, mais il n'avait pas les références académiques nécessaires parce qu'il n'avait pas fini l'école secondaire.

Certainement ces deux échecs ont dû être ressentis comme une immense catastrophe, la fin douloureuse de ses rêves.

 

Le 21 décembre 1907, sa mère meurt d' un cancer du sein à l'âge de 47 ans, alors qu'il en a lui-même 18. En 1909, Hitler manque d'argent et est contraint de vivre une vie de bohème dans des refuges pour sans-abri et un dortoir pour hommes. Il a gagné de l'argent comme ouvrier occasionnel et en peignant et en vendant des aquarelles des vues de Vienne. Le fait de tomber dans les bas-fond sociaux de Vienne a dû être humiliant pour lui.

 

L'origine et le développement de l'antisémitisme hitlérien restent un sujet de débat. Son ami August Kubizek a affirmé qu'Hitler était un "antisémite confirmé" avant de quitter Linz. Cependant, l'historienne Brigitte Hamann décrit la revendication de Kubizek comme "problématique". Tandis qu'Hitler déclare dans Mein Kampf qu'il est devenu d'abord un antisémite à Vienne, Reinhold Hanisch, qui l'a aidé à vendre ses peintures, n'est pas d'accord. Hitler a eu des relations avec des Juifs alors qu'il vivait à Vienne. L'historien Richard J. Evans déclare que "les historiens s'accordent désormais généralement à dire que son antisémitisme notoire et meurtrier est apparu bien après la défaite de l'Allemagne [pendant la Première Guerre mondiale], en tant que produit de l' explication paranoïaque du "coup de poignard dans le dos" de la catastrophe".

 

Lors de son séjour à Vienne, Hitler a certainement dû écouter ou lire les discours antisémites de Karl Lueger, une personnalité politique autrichienne, catholique-conservateur, qui fut maire de Vienne de 1897 jusqu'à sa mort en 1910, et être influencés par eux.

 

Selon certains, les opinions politiques d'Hitler se seraient formées au cours de trois périodes, dont 1) ses années en tant que jeune homme pauvre à Vienne et à Munich avant la Première Guerre mondiale, au cours desquelles il s'est tourné vers des pamphlets politiques à orientation nationaliste et des journaux antisémites par méfiance envers les journaux grand public et les partis politiques traditionnels[40].

 

Selon l'historien Ian Kershaw, son antijudaïsme n'était ni haineux ni racial, puisqu'il avait comme collaborateur le docteur Mendes qui était juif, mais populiste et démagogique, destiné à ratisser des voix du côté des classes exploitées. Pour cela, à plusieurs reprises pendant son mandat de maire, il expose des idées antisémites qu'il avoue avoir prises au français Édouard Drumont (de toute façon l'antisémitisme était très répandu à l'époque en Europe. Voir l’affaire Dreyfus).

 

Hitler a reçu la dernière partie de la succession de son père en mai 1913 et a déménagé à Munich, en Allemagne. [Quand il a été enrôlé dans l' armée austro-hongroise, il a voyagé à Salzbourg le 5 février 1914 pour l'évaluation médicale. Après avoir été jugé inapte au service, il est retourné à Munich.

 

Hitler a décrit la guerre comme "la plus grande de toutes les expériences" et a été félicité par ses commandants pour sa bravoure. Pendant son expérience militaire, il aurait idéalisé la camaraderie entre soldats durant une guerre.

 

Son expérience de temps de guerre a renforcé son patriotisme allemand et il a été choqué par la capitulation de l'Allemagne en novembre de 1918. Son amertume sur l'effondrement de l'effort de guerre a commencé à former son idéologie. Comme d'autres nationalistes allemands, il croyait au Dolchstoßlegende (mythe du coup de poignard dans le dos), qui affirmait que l'armée allemande, "invaincue sur le terrain", avait été " poignardée dans le dos " sur le front intérieur par dirigeants civils, juifs, marxistes et ceux qui ont signé l'armistice qui a mis fin aux combats - plus tard surnommés les « criminels de novembre ».

 

De nombreux Allemands, dont Hitler, ont vu le traité de Versailles comme une humiliation et une injustice[41]. Ils s'opposaient surtout à l'article 231, qu'ils interprétaient comme déclarant l'Allemagne responsable de la guerre. Le Traité de Versailles et les conditions économiques, sociales et politiques en Allemagne après la guerre ont ensuite été exploités par Hitler à des fins politiques[42].

 

On peut supposer qu’Hitler a subi beaucoup d’humiliations (dont ceux causées par son père) et de frustrations, durant son enfance. Mais comme il était très fier, il était incapable de se remettre en cause et a développé sa haine contre des boucs émissaires. Et ceux semblant les plus évidents à l’époque étaient les juifs.

 

21.1.2    L’enfance d’Hitler selon la psychologue Alice Miller

 

Selon la psychanalyste Alice Miller, « comme de nombreux enfants à la fin du 19ème et au début du 20ème siècle, Adolf Hitler a été élevé sous le joug de la tyrannie paternel. Aloïs a manifesté une grande violence envers Adolf, qu’il battait dès l’âge de 3-4 ans. En fait, Aloïs est l’exemple du père qui pratique la « pédagogie noire ». Miller emploie ce terme pour désigner les principes éducatifs parentaux reposant sur la violence et voulant rendre l’enfant docile. Avec la « pédagogie noire », l’enfant est privé de toute volonté et doit montrer à ses parents respect et amour, alors qu’ils l’humilient. Les parents prétendent même que la violence dont ils usent aidera les enfants à affronter les futures difficultés de la vie »[43].

 

21.1.3    La haine et l’obsession antijuive d’Hitler des nazis

 

Dans sa vision déformée du monde, l’alliance entre les USA et de l’URSS contre le nazisme ne peut s’expliquer que par un complot judaïque international. C’est pourquoi il a prononcé un tel discours :

 

« Il y a encore une chose que j'aimerais dire en ce jour, qui peut-être sera un jour mémorable pour tous et pas seulement pour nous Allemands: dans ma vie, j'ai souvent été prophète et on s'est moqué de moi pour cela. A l'époque de ma lutte pour le pouvoir , c'était d'abord la race juive qui accueillait mes prophéties par des rires, quand je disais qu'un jour je prendrai la direction de l'Etat et celle de toute la nation, et qu'entre autres, je réglerai le problème juif. Leur rire était tonitruant, mais je pense que depuis quelque temps, leur rire s'étrangle dans leur gorge. Aujourd'hui, je serai encore une fois prophète: si les financiers juifs internationaux en Europe et au dehors réussissent une fois de plus à plonger les nations dans une guerre mondiale, alors, il en résultera, non pas une bolchevisation du globe, et donc la victoire de la Juiverie, mais l'annihilation de la race juive en Europe ! »[44].

 

Note : On se demande si son besoin de menacer en permanence n’est pas lié à son désir de venger ou de surmonter ses humiliations.

 

Dans le journal d’un responsable nazi en France, « Maintenant tous les juifs sont contre nous. Tout ce qui est juif se dresse contre nous »[45].

 

21.2    Le pied bot et la fragile constitution de Joseph Goebbels

 

Atteint d’ostéomyélite dans sa petite enfance, Goebbels perd l’usage de son pied droit à l'âge de 4 ans. En outre après l'échec d'une opération l'année de ses 10 ans, il est contraint de porter un appareil orthopédique pour le restant de ses jours. Il suit ses études secondaires au Gymnasium catholique de Rheydt : élève brillant mais peu aimé de ses camarades et professeurs. Alors que ses deux frères sont incorporés pour prendre part à la Première Guerre mondiale, un médecin militaire le déclare inapte pour le service dès 1914, l'année de ses 17 ans et, à son grand dépit, il est réformé. Il subit humiliation sur humiliation. Appelé en juin 1917 pour un poste dans les bureaux de l'armée, il est vite renvoyé à la vie civile. Diminué, et ne mesurant que 1,65 m, il aurait fait passer par la suite son infirmité pour une blessure de guerre. Toute sa vie, il va garder un fort complexe de sa faible constitution physique (en plus, il était loin d’être un Apollon). Il décroche son Abitur (équivalent du baccalauréat) en 1917. Quoiqu'excellent, « cet élève studieux était trop renfermé pour être aimé de ses camarades, trop prétentieux pour être apprécié de ses professeurs »[46].

 

21.3    Le cas de Poutine

 

21.3.1    Prime enfance et adolescence

 

De la première à la huitième année, Vladimir Poutine a étudié à l’école n° 193. Comme il se souvient, il était un fauteur de troubles, pas un pionnier[47].

Selon l’ancienne institutrice du Président russe à Saint-Pétersbourg, Vera Gurevich « Il s’enfuyait des cours, ouvrait toutes les portes et criait : « Coucou, c’est moi ! » C’était évidemment un chenapan, il bouillonnait d’énergie », a raconté Mme Gurevich à Sputnik[48].

 

Son professeur, Vera Gurevich, se souvient : « En cinquième année, il n’avait pas encore trouvé sa voie, mais je pouvais sentir le potentiel, l’énergie et le caractère en lui. J’ai vu qu’il s’intéressait beaucoup au langage ; il apprenait facilement[49]. Il avait une très bonne mémoire et un esprit agile.

J’ai pensé que quelque chose de bien sortirait de ce garçon, alors j’ai décidé de lui accorder plus d’attention, de le distraire des garçons dans la rue [des petites frappes] »[50].

 

Jusqu’à la sixième année, Vladimir Poutine n’était pas très intéressé par les études, mais son professeur Vera Gurevich a vu qu’il pouvait faire mieux et a pu obtenir de lui de meilleures notes.

Elle a rencontré son père en lui demandant d’influencer son fils. Cela ne l’a pas beaucoup aidé […] »[51].

 

C’est un élève médiocre et bagarreur, jusqu’à sa rencontre avec une institutrice qui le guide vers la découverte de la culture et des arts[52] [53]. Il a toujours aimé les sports, en particulier les sports de combat. Vladimir Poutine pratique dans sa jeunesse la lutte russe, le sambo et le judo dès l’âge de onze ans (il est plusieurs fois champion de sambo de Leningrad ; en 1973, il s’est vu conférer le titre de maître des sports de sambo, et en 1975 de judo)[54].

 

Les racines de sa psychologie qui ne comprend que la force et la brutalité sont peut-être liées à son enfance de petit délinquant ?

 

Les sports de combat lui permettent de s’affirmer face à ses camarades. M. Poutine note : « Je m’affirmais par le sport ». Sa mère n’aimait pas sa passion pour le combat et les sports de combat : « Sa mère n’approuvait pas sa décision de faire du judo »[55].

 

Dans toutes les biographies de Poutine, il est indiqué que sa mère était très gentille, protectrice, le gâtait avec des gâteaux et de bons petits plats : « La mère de Vladimir Poutine, Maria Shelomova, était une personne très gentille et bienveillante » [62]. Peut-être qu’elle n’a pas su lui imposer suffisamment de cadres (?).

 

« Son père, Vladimir Poutine, a participé à la guerre. Dans les années 1950, il travaille comme agent de sécurité puis comme contremaître à l’usine de calèches »[56].

Il semblerait que son père, blessé de guerre, alcoolique, était dur avec son fils [à la limite de la maltraitance], pas un vrai soutien, contrairement à sa mère. Peut-être à cause d’un « père pervers », a-t-il dû développer très jeune une capacité de duplicité et de dissimulation, voire de tromperie ?

 

Dès sa jeunesse, son caractère dominateur s’affirme : En sixième, il a été autorisé à rejoindre l’organisation des Jeunes Pionniers et est devenu presque immédiatement le chef d’un détachement de Pionniers dans sa classe[57].

 

21.3.2    L’impression pour Poutine d’être missionné

 

Sa mère Maria Ivanovna Poutina survécut aux 872 jours du siège de Leningrad durant la guerre, bien qu’un temps laissée pour morte et sauvée par son mari de retour de l’hôpital.

Quelques jours après sa naissance, la mère de Vladimir Poutine demande secrètement que son fils soit baptisé dans la cathédrale de la Transfiguration, alors que le baptême peut être sévèrement puni en Union soviétique, État athéiste.

 

Selon Vladimir Fédorovski, Vladimir Poutine se considère « choisi par la Providence » et, partant de là, conçoit la Russie comme un « monde à part », ni Occident, ni Orient, une quatrième force[58]. Le fait d’être choisi par la Providence le rapproche de l’Église avec laquelle il scelle l’alliance entre l’Église orthodoxe et son pouvoir temporel. Il est persuadé que le fait qu’il s’appelle « Le chemin » et le fait qu’il soit né d’une mère aimante, morte puis ressuscitée lors du siège de Léningrad, sont autant de signes du destin. Il est très nationaliste et son destin, sa mission grandiose, à ses yeux, est de restaurer le prestige et la puissance de la Russie (y compris par l’expansion guerrière).

 

Le fait de se sentir missionné, comme chez certains gourous, est peut-être lié à un fond paranoïaque, lui-même induit par la violence de l’éducation donnée par son père[59] ?

 

La plupart des dictateurs, se sentant missionnés, « transportés », obsédés par leur mission grandiose, sont dangereux, car ils n’ont aucun garde-fou et n’en font qu’à leur tête, leur seul point focal étant leur mission grandiose.

 

21.3.3    L’importance de son formatage par le KGB

 

Loin de les former à être des héros irréprochables, la formation du KGB apprend à ses agents à mentir, tromper, à manipuler, à infiltrer, à être dans l’illégalité et à être des criminels[60].

 

Le KGB leur apprend les "Mesures actives", des actions conduites par les services de sécurité en URSS puis en fédération de Russie (Tcheka, OGPU, NKVD, KGB, FSB et SVR) pour influencer le cours des évènements mondiaux, en plus de leur tâche de recherche de renseignement.

 

Un dictionnaire définit les mesures actives du KGB comme des « mesures prises par des agents qui visent à exercer une influence sur la politique étrangère et la situation politique intérieure de pays-cibles dans les intérêts de l’Union soviétique et d’autres pays de la communauté socialiste […], affaiblissant les positions politiques, militaires, économiques et idéologiques du capitalisme, sapant ses plans agressifs, dans le but de créer des conditions favorables à l’implémentation de la politique étrangère de l’Union soviétique, et assurant la paix et le progrès social. »

 

Ces « mesures actives » peuvent être employées dans le territoire national ou à l’extérieur. Elles incluent la propagande, la désinformation, y compris la contrefaçon de documents officiels[61], le chantage

 

De sa formation et de sa pratique au KGB, Poutine est devenu le spécialiste des coups tordus (en douce…), où la fin justifie les moyens, où tous les moyens sont autorisés pour la victoire de la cause de la domination russe sur le monde.

Il est sorti du KGB encore plus dénué de tout sens moral.

 

Voir aussi le chapitre « Hypothèses sur l’origine de la « barbarie russe » », plus loin dans ce document.

 

21.3.4    Irrationnel, nationalisme et vision Grande-Russienne

 

Durant son enfance, il est possible que son père se soit vanté de ses propres faits de guerre et l’ait entretenu dans la dévotion et le mythe de l’histoire russe et surtout de la « grande guerre patriotique », face au nazisme.

 

Quoi qu’il en soit, Poutine est un véritable drogué à l’histoire russe, à celles de ses guerres, en particulier à la « grande guerre patriotique », source de fierté pour tous les Russes, histoires qu’il a tendance à réécrire dans le sens de leur apologie, en n’en conservant que leurs aspects positifs et héroïques, mais en gommant leurs aspects sombres.

 

Selon Natan Sharansky, le chef du Kremlin se sent investi d’une « mission historique » consistant à « rassembler toutes les terres russes »[62] [63]. Selon Christine Ockrent « Poutine se rend compte que quand il se représente pour se faire élire en 2012, il y a des manifestations dans les grandes villes. Car tous ces gens qui vivent mieux veulent maintenant un peu plus de libertés. En parallèle, le coût des matières premières baisse. Donc, il doit inventer autre chose : la grande aventure nationaliste de la fierté slave russe perdue, l’annexion de la Crimée, l’exaltation des valeurs orthodoxes, la dénonciation de la décadence de l’Europe et de l’homosexualité. Par ailleurs, il y a une idéologie russe qui séduit chez nous également, dans les milieux d’extrême droite tels que le FN ou le Vlaams Belang. Ce troisième contrat est donc cette fierté retrouvée, une dimension que nous autres en Europe on a complètement sous-estimée et pas comprise. »[64].

 

Poutine est très proche des idées de philosophes nationalistes ou ultranationalistes russes, comme Ivan Iline, voire Alexandre Douguine [même s’il n’en est pas proche], partisan du bloc eurasien, opposé au bloc occidental, dont la clé de voûte sera la Russie. Douguine est aussi partisan d’une idéologie appelée « national-bolchevisme »[65].

 

Dans son ouvrage, La quatrième théorie politique, 2012, Douguine critique la rationalité et la prétention à l’universalité du modèle occidental (ou selon lui, de la dictature « totalitaire » du libéralisme « global »).

 

Pour lui, la liberté et la vie humaine ne sont pas des valeurs suprêmes. Il refuse le principe démocratique : « C’est la spiritualité qui fait l’élite ». Pour lui l’Occident représente la décadence, la dissolution des valeurs morales et le déclin. Il rejette le progrès et justifie un état fort. Il prône le retour aux valeurs traditionnelles (chrétiennes orthodoxes — mais un christianisme conquérant et guerrier —), familiales et patriotiques. Il est pour le paternalisme des autorités, le culte de la personnalité, un grand état social qui protège le peuple.

Il prône la priorité des intérêts nationaux : le peuple russe doit être maître chez lui. Il est pour un monde multipolaire contre l’hégémonie américaine.

 

Poutine s’est posé aussi, en 2014, en défenseur des valeurs traditionnelles de la famille, des bonnes « mœurs sexuelles » [sous-entendu, il est contre l’homosexualité] et de la morale chrétienne. Autant de positions justement proches des tenants de l’Eurasisme et de Douguine[66].

 

Ce n’est donc pas un démocrate, mais un nationaliste, au discours s’affichant plus ou moins « socialiste », comme celui de Douguine.

 

Pour l’idéologie de Douguine, la guerre serait un état normal et souhaité entre grandes puissances ou grands blocs[67].

Bien sûr, à la longue, c’est le bloc eurasien, dominé par la Russie, qui doit gagner.

 

Poutine n’est entouré que par des idéologues ultranationalistes fascisants, tels qu’Alexandre Douguine, Alexandre Prokhanov[68] et Serguei Kourguinian[69], Vladislav Sourkov[70] (voire Sergueï ou Sergey Glaziev ou Glazyev[71], voire Viktor Alksnis[72]) ([67], pages 96, 176 et 260). Les idées de Douguine, de Prokhanov et de Kourguinian sont un magma mystique, eurasien, patriotique, irrationnel ([76], page 96]. Ce sont des personnalités "conservatrices" nationalistes-impérialistes [68].

 

Douguine croit à l’occultisme. Douguine, Prokhanov sont des croyants orthodoxes, mais leur croyance n’a rien à voir avec le christianisme ; elle a à voir avec le culte de la guerre, des ancêtres et de la mort [67] (comme dans l’idéologie fasciste).

 

Les pseudo-sciences et l’irrationnel ont eu toujours du succès en Russie [70]. « Pourquoi les mystiques occultes et les guérisseurs sont-ils encore si populaires en Russie ? Parce que les médias les adorent ! » [70].

 

Ils croient à une vieille idée messianique quasi divine, associée à une expansion sacrée de la Russie (Le régiment immortel. La guerre sacrée de Poutine. Galia Ackerman, Premier Parallèle, 2019, pages 19 à 24).

 

« Dans une certaine mesure, on retrouve aujourd’hui cette alliance du technologique et du mystique dans le discours du pouvoir russe depuis le début de la guerre en Ukraine. D’un côté, Poutine explique que son pays a recours à des armes que personne ne peut combattre – donc qu’il est techniquement invincible – et de l’autre, le patriarche orthodoxe Cyril assure que l’on assiste avec ce conflit à un combat métaphysique entre le bien et le mal…

Il y a, chez Poutine et les dirigeants russes, une forme de messianisme, l’idée selon laquelle la Russie porte le projet d’un monde post-libéral, fondé dans le même temps sur une adhésion au progrès scientifique et aux valeurs traditionnelles et religieuses. Un modèle un peu « à l’iranienne », dont l’avènement serait empêché par un Occident qui aurait fait son temps, et donc que l’on va imposer par les armes. Dans l’esprit de Poutine et des idéologues du Kremlin, la guerre en Ukraine est bien une guerre de civilisation entre l’Eurasie et un « empire de la mer » anglo-saxon voué à la disparition.

[Poutine] revendique bien cette idée que la Russie est la puissance salvatrice face à un monde occidental qui se serait perdu dans l’esprit de calcul »[73].

 

Le messianisme — qu’il soit chrétien, musulman, judaïque, mormon, communiste… —, en raison de sa démesure, de son absence de limite, de sa mégalomanie, est toujours dangereux.

« Une partie de la culture russe repose sur l’idée un peu folle qu’on peut se délier de toute forme de limitation, de frontière. C’est extrêmement dangereux […] »[74].

 

Poutine exige une loyauté absolue de ses subordonnées (en particulier du FSB) et se venge, en les assassinant de tous ceux qu’il considère qu’il l’ont trahi (oligarques qui tiennent leur pouvoir et richesses de Poutine, 

Il est constamment dans la vengeance.

 

21.3.5    Poutine resterait un malfrat mafieux, aimant la force, son code des malfrats de Poutine

 

Selon Yves Hamant, professeur émérite en civilisation russe et soviétique à l’université Paris-Ouest-Nanterre, « Le recours de Poutine à l’argot mafieux indique une sorte d’appartenance au monde des malfrats »[75].

La langage des malfrats, du grand banditisme russe, le « mat » _ un langage ordurier, obscène, extrêmement violent [voire sadique] _ est utilisé par Poutine est pour tétaniser, humilier. C’est la langue de l’autorité violente, de la domination, de l’intimidation, de l’humiliation, destiné à soumettre brutalement ses interlocuteurs, à les rendre obéissants[76] [77]. Elle est un outil de domination[78].

 

21.3.6    Poutine selon Yves Hamant

 

« C’est un petit loubard d’arrière-cours de Leningrad (un « gornik »), un petit loubard, étant chétif de petite taille[79],  n’était justement pas un chef de bande, qui était tout le contraire, plutôt persécuté par les autres, et il en a nourri une sorte de sentiment de revanche _ et c’est très fort chez Poutine _, une espèce de rancœur, de ressentiment, de besoin de vengeance. Et c’est très fort chez Poutine. Et je crois que c’est très important de comprendre cela. Et cela explique beaucoup de choses. Et c’est pour ça que ses interlocuteurs doivent le comprendre, à mon avis, sous cet angle, alors que l’on se casse la tête à le présenter comme un grand stratège _ et à analyser tout ce qu’il fait comme un grand stratège, alors qu’en fait, ce n’est pas un grand stratège. Un journaliste étranger ou russe, je crois, a dit « imaginez que vous jouez aux échecs avec Poutine, mais lui joue au jeu de pichenette. Les diplomates étrangers jouent aux échecs. Et à la fin de la partie, Poutine envoie tout promener. Et il est tout content. Et les autres sont bouche bée. Je crois qu’il est important de comprendre c’est qu’il n’est pas irrationnel mais il a cette mentalité-là. Et l’autre aspect c’est qu’il est déconnecté de la réalité. C’est le problème de tyrans : tous ceux qui sont autour de lui, qui le servent, n'ont que des rapports qui vont dans son sens. C’est sans doute pourquoi, en fin de compte, il a lancé son invasion de l’Ukraine sans savoir la réalité des forces, des possibilités de son armée. Ses dernières interventions montrent qu’il est bien obligé de comprendre un peu ce qu’il se passe. D’après ses derniers discours, il répond aux préoccupations de la population  »[80].

 

22    Peut-on guérir les « monstres » ?

 

Marc, qui a été peut-être été un bourreau de son ex (enfin, je ne sais pas ?), m'écrit, à son tour, « Moi j'ai appris en thérapie de groupe que le mieux est de "laisser l'autre personne libre'', ne pas œuvrer pour la contrôler ... ».

Ce besoin maladif de contrôler ses proches est souvent liée à un manque de confiance profond, en soi-même, que l’on cache et que l’on cache à soi-même.

 

[A terminer]

23    Une philosophie anti- haine ?

 

Masha Guesen, the futur is an history

 

Nous constatons que :

 

- par Poutine sont diffusés des discours de haine contre l'Occident, les USA, ses opposants, traités "d'agents de l'étranger".

- par les islamistes des discours de haine contre les non-musulmans, les chrétiens, les juifs, etc.

- par les panafricains des discours de haine contre les anciens colonisateurs.

 

Au contraire, ce qui compte pour l’auteur est qu'au lieu de diffuser des discours de haine, nous devrions diffuser des discours de fraternité, d'amour, de réconciliation, voire de réparation des préjudices commis (comme avec la Commission de la vérité et de la réconciliation (CVR) en Afrique du Sud, la CPI (la Cour Pénale Internationale), par exemple, pour les victimes des génocides en Bosnie et au Kosovo, comme le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) ..., voire sinon le Tribunal international des crimes de guerre et Tribunal Russell-Sartre (appelé « tribunal Russell »).

L’auteur l’avait envisagé pour George Walker Bush pour sa guerre en Irak.

 

Quant à l'esclavage (et la colonisation), il y a des commissions d'historiens, à condition que chaque partie soient honnêtes _ il faut aussi aborder la question des esclavagistes africains, de traite intra-africaine, la traite orientale ou musulmane.

Et que dans les guerres d'indépendance, que les crimes de guerre des deux côtés soient considérés équitablement (envisagés à égalité).

Et que des excuses officielles soient prononcées, pour les spoliations, les crimes, la répression, mais deux côtés en ce qui concernent les crimes de guerre et tout crime.

 

Mais nous savons que les processus de reconnaissance des torts et de réparation sont longs.

 

Le but n'est pas de se séparer et de se nuire ou de se venger mais de se réconcilier, de réparer, s'il y a lieu, de s'entraider dans le respect mutuel de l'un et de l'autre.

 

Et pour ce travail de lutter contre la haine, il n'y a pas besoin de religion, mais plutôt des valeurs éthiques.

 

Mais si les religions appellent à la guerre sainte et à la haine (ou à la peur) contre d'autres religions, c'est alors qu'elles ont échoué dans leurs buts supposés positifs, selon l'auteur. L'étymologie de religion est "relier". On pourrait alors supposer qu'elles devraient relier les hommes et non les opposer.

 

[A terminer]

 

24    Moyens possibles de lutter contre la haine

 

·         La peur de la loi et de son application.

·         L’appel à la raison.

·         L’amour.

·         L’oubli.

 

24.1    L’appel à la loi

 

En anglais, un crime de haine (également connu sous le nom de «crime motivé par les préjugés») fait généralement référence à des actes criminels qui sont considérés comme motivés par la haine. Ceux qui commettent des crimes haineux ciblent les victimes en raison de leur appartenance perçue à un certain groupe social , généralement défini par la race , le sexe , la religion , l'orientation sexuelle , les troubles mentaux , le handicap , la classe sociale , l' origine ethnique , la nationalité , l' âge , l'identité de genre ou l'affiliation politique . [dix]Les incidents peuvent impliquer des agressions physiques , la destruction de biens , des brimades , du harcèlement , des violences verbales ou des insultes , ou des graffitis ou des lettres offensants (courrier haineux).

 

Le discours de haine est un discours perçu comme dénigrant une personne ou un groupe de personnes en fonction de leur groupe social ou ethnique, [12] comme la race , le sexe , l' âge , l' origine ethnique , la nationalité , la religion , l'orientation sexuelle , l'identité de genre , les troubles mentaux , le handicap , la langue . capacité, idéologie , classe sociale, la profession, l'apparence (taille, poids, couleur de peau, etc.), la capacité mentale et toute autre distinction pouvant être considérée comme un handicap. Le terme couvre la communication écrite ainsi que la communication orale et certaines formes de comportements dans un cadre public. Il est aussi parfois appelé antilocution et est le premier point sur l'échelle d'Allport qui mesure les préjugés dans une société. Dans de nombreux pays, l'utilisation délibérée du discours de haine est une infraction pénale interdite en vertu de l'incitation à la hainelégislation. Il est souvent allégué que la criminalisation du discours de haine est parfois utilisée pour décourager les discussions légitimes sur les aspects négatifs du comportement volontaire (tels que les convictions politiques, l'appartenance religieuse et l'allégeance philosophique). On se demande également si le discours de haine relève ou non de la protection de la liberté d'expression dans certains pays.

 

Ces deux classifications ont suscité un débat, avec des contre-arguments tels que, mais sans s'y limiter, une difficulté à distinguer le motif et l'intention des crimes, ainsi qu'un débat philosophique sur la validité de la valorisation de la haine ciblée comme un crime plus important que la misanthropie générale et le mépris de l'humanité étant un crime potentiellement égal en soi.

 

25    Bibliographie

 

25.1    Généralités

 

[1] "Eloge de la vulnérabilité des hommes"​, Jean-Philippe de Tonnac, Guy Trédaniel éditeur.

[2] L’éthique, Baruch Spinoza, 1677, https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89thique_(Spinoza) 

[3] https://en.wikipedia.org/wiki/Hatred

[4] https://fr.wikipedia.org/wiki/Haine

 

25.2    Compréhension des causes de la haine et de la recherche de boucs émissaires

 

[] La violence et le sacré, René Girard, Grasset, 1972, https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Violence_et_le_Sacr%C3%A9

http://palimpsestes.fr/textes_philo/girard/rene-girard-la-violence-et-le-sacre.pdf

 

25.3    Les facteurs aggravant la haine

 

[] Le rôle des fausses nouvelles dans l'alimentation des discours de haine et de l'extrémisme en ligne ; Promouvoir des mesures adéquates pour lutter contre le phénomène [Article en anglais], https://www.efsas.org/publications/study-papers/the-role-of-fake-news-in-fueling-hate-speech-and-extremism-online/

 

Le nationalisme dominateur

 

[] Le régiment immortel. La guerre sacrée de Poutine. Galia Ackerman, Premier Parallèle, 2019.

 

25.4    La possibilité de pardon ou non – interrogation sur Auschwitz

 

[] L'Imprescriptible. Pardonner ? Dans l'honneur et la dignité, Vladimir Jankélévitch, Le Seuil, 1996, 103 pages.

Présentation : Pardonner ? Dans l'honneur et la dignité " Le pardon est mort dans les camps de la mort. " Qui a bien pu écrire une telle phrase ? Un philosophe, un Juif, un Français, un moraliste ? Oui, mais surtout un survivant, un survivant mystérieusement sommé de protester sans relâche contre l'indifférence. Sous le titre L'Imprescriptible, se trouvent en effet réunis deux textes : « Pardonner ? » et « Dans l'honneur et la dignité », parus respectivement en 1971 et 1948, qui tentent de maintenir " jusqu'à la fin du monde " le deuil de toutes les victimes du nazisme, déportés ou résistants. On pourrait facilement justifier cette réédition en relevant dans l'actualité les signes multiples qui indiquent la défaillance de la mémoire et de l'histoire, mais ce serait trahir le caractère intempestif et métaphysique de ce qu'écrit ici Jankélévitch. Le philosophe de l'occasion n'a jamais cru bon d'attendre l'occasion d'exprimer sa colère et sa pitié. C'était toujours pour lui le moment de rappeler que la mémoire de l'horreur constitue une obligation morale.

De Filipe G., « Ce très court texte nous donne à voir un Jankélévitch furieux et passionné, qui interroge la notion de pardon face à l'horreur. Il souligne la particularité de la Shoah comme crime métaphysique procédant d'une méchanceté ontologique ».

[] Le Pardon. Jankélévitch, ARVEY Louise, 23 mars 2013, https://www.lyc-valdedurance.ac-aix-marseille.fr/spip/spip.php?article1619  

[] QUAND DIEU SE TAIT. Silence de Dieu, silence de l'homme, https://www.revue-christus.com/article/quand-dieu-se-tait-975

[] Dieu est-il mort à Auschwitz ? Jérôme Anciberro, 30/01/2015, https://www.lavie.fr/idees/debats/dieu-est-il-mort-agrave-auschwitz-17866.php

Il y a 70 ans, l’Armée rouge libérait le camp le plus emblématique de la barbarie nazie, découvrant l’horreur absolue. Depuis, la tragédie de la Shoah interroge la toute-puissance de Dieu.

[] A Auschwitz, le pape se demande comment Dieu a toléré tout cela, 29/05/2006, https://www.cath.ch/newsf/voyage-de-benoit-xvi-en-pologne-11/

 

25.5    Les thérapies pour vaincre la haine

 

[] Les livres d’Alice Miller :

 

C'est pour ton bien (1985),

L'enfant sous terreur (1986),

Images d'une enfance (1987),

La souffrance muette de l'enfant (1990)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Alice_Miller

 

 

26    Annexe : Différents symptômes causées par le stress chronique

 

Un stress répété et intense peut nuire au bon fonctionnement de notre organisme et causer divers symptômes :

 

1) Une fatigue permanente

Le stress empêche de dormir et empêche une bonne récupération même quand on dort. Si vous dormez plus de 9h par nuit et que vous vous sentez toujours aussi fatigué malgré des examens de santé qui ne révèlent aucune maladie physique, c’est que vous souffrez probablement de stress chronique.

2) Des difficultés de concentration

Lorsqu’on souffre de stress chronique, il est difficile de mener à bien une activité ou un projet car le stress absorbe toute notre attention. Il donne lieu à des difficultés de concentration, un éparpillement de la pensée, responsables d’oublis et d’une certaine inefficacité dans les tâches entreprises, ce qui l’entretient. 

3) Des troubles de l’humeur

Être toujours énervé, irritable ou agacé par un rien n’est pas un trait de personnalité, mais révélateur d’un stress chronique. L’individu a du mal à faire face et se contrarie rapidement, sans se dire que cette façon de réagir est liée au stress.

4) Des troubles digestifs

Un stress latent, chronique ou aigu peut provoquer des problèmes digestifs tels que de la constipation, de la diarrhée, des maux de ventre, des ballonnements, etc.

5) Des migraines ou d'autres maux de tête

Le stress est souvent identifié comme facteur déclenchant de maux de tête, légers ou intenses, locaux ou diffus.

6) Un manque d’appétit ou une boulimie

Le stress a un effet coupe-faim qui peut même aller jusqu’à l’anorexie, notamment en cas de stress aigu suite à un traumatisme. En général, ce type d’anorexie est accompagné d’autres symptômes révélateurs de stress (insomnie, angoisse, etc.). A l’inverse, le stress peut provoquer de la boulimie, tout dépend de l’individu et de sa façon de réagir au stress.

7) Des douleurs inexpliquées

Les douleurs causées par le stress entraîne de nombreux examens médicaux sans jamais de résultats probants ni de traitement efficace à la clé.

8) Des pertes de mémoire récurrentes

Le stress peut interférer avec le processus de mémorisation et causer des pertes de mémoire car le cerveau ne peut enregistrer correctement les informations. Il a de ce fait plus de mal à les restituer.

9) Des vertiges,

10) Un désintérêt pour le présent

Le stress, à long terme, provoque anxiété et dépression.

 

Source : 10 signes révélateurs d'un stress chronique, https://www.passeportsante.net/fr/Actualites/Dossiers/DossierComplexe.aspx?doc=10-signes-revelateurs-stress-chronique

27    Annexe : Petites règles pour développer ou préserver son esprit critique

 

Quelques idées fortes, selon mon point de vue personnel.

 

Benjamin Lisan, le 06/08/2022

. Il faut avoir conscience qu'il est plus facile de croire que de vérifier minutieusement un fait, surtout en faisant preuve d'une grande honnêteté et conscience professionnelle et éthique. Vérifier un fait demande toujours des efforts et du temps. Il faut éviter toute paresse intellectuelle et être toujours exigent avec vous-même / soi-même.

. Mieux vaut vérifier un fait avec trois sources si possible indépendantes et précises dans l'exposé des faits,

. Face à une information étonnante ou extraordinaire, soyez encore plus prudent, voire plus circonspect. Demandez encore plus de preuves incontestables.

Selon le "principe" de l'astrophysicien Carl Sagan (Sagan standard) « des affirmations extraordinaires nécessitent des preuves extraordinaires » (AENPE).

. Même quand une information est très enthousiasmante, très positive, résister à votre enthousiasme, essayer de garder du recul par rapport aux faits, tenter de garder la tête froide.

Selon mon ami Jean Claude Laurent, « surtout quand une info nous fait particulièrement plaisir, il faut être d'autant plus vigilant ».

. Idem quand on vous communique une information "révoltante" (au sujet d'une injustice, d'une humiliation, qui "fait" perdre la face à vous ou à votre "communauté" ...), qui vous incite à la haine, à vous insurger, qui vous "offense" ... Ne vous laissez jamais entraîner dans un lynchage médiatique, dans un harcèlement contre un bouc-émissaire. Il faut y résister. Gardez toujours la tête froide. Fuyez les lynchages et les harcèlements des boucs émissaires.

. Il y un temps de la science (qui est souvent lent pour vérifier, prouver, mettre en lumière les faits) et un temps médiatique, journalistique, des réseaux sociaux (qui va trop vite, qui ne vous permet pas de prendre du recul et d'avoir le temps de vérifier). Privilégiez la temps de la science.

. Résistez aux raisonnements tout fait, aux "prêt à penser" intellectuels, aux croyances, aux idéologies, aux religions. Faites toujours l'effort de penser par vous-même. Ce qui n'est pas évident. Car la propension naturelle de l'esprit humain est plutôt de croire (par exemple, dès la prime enfance, on fait naturellement confiance dans ses parents), que de douter et de vérifier les affirmations et allégations.

. Ayez le goût de le vérité, du vrai, de la science.  Ne vous contentez pas de l'a peu près, d'information non vérifiées.

. Ce n'est pas parce que quelqu'un est célèbre, fait autorité, qu'il dit toujours la vérité et/ou qu'on doit le croire religieusement, respectueusement.

« Celui qui cherche la vérité n'est pas celui qui étudie les écrits des anciens et qui, suivant sa disposition naturelle, place sa confiance en eux, mais plutôt celui qui doute d'eux et qui conteste ce qu'il reçoit d'eux, celui qui se soumet à la discussion et à la démonstration, et non aux dires d'un être humain dont la nature présente toutes sortes d'imperfections et de carences. », in « Traité d’optique », Alhazen [Ibn al-Haytham], mathématicien, philosophe et physicien, d'origine perse (965-1039).

. Privilégiez le raisonnement dialectique, thèse, antithèse, synthèse. Pour analyser un fait, prenez en compte toutes les hypothèses, y compris celles qui vous déplaisent et va à l'encontre de vos convictions profondes (cela par humilité et honnêteté intellectuelle).

. Pour tenter d'expliquer un fait, tentez de faire appel à des explications connues validées scientifiquement, avant de faire appel à des hypothèses plus hypothétiques, osées et non prouvées scientifiquement (critère ou principe du rasoir d'Ockham).

. Avoir un esprit critique, ne veut pas dire être négatif. Notre doute doit être constructif, et nous permettre d'acquérir des certitudes plus solides, plus vérifiées, que celles précédentes.

. Souvent les gens dont la confiance en soi est fragile, aiment se mettre en avant, en cherchant à fracasser les autres. Si vous avez confiance en vous, vous n'avez pas besoin de dénigrer les autres, pour présenter votre point de vue aux autres.

. On n'est pas surhumain, on n'a pas la science infuse, on ne peut tout connaître et être bon en tout. Dans le doute, si l'on ne sait pas (il ne faut ne pas broder, inventer, bricoler, bidouiller des faits ou explications), mieux vaut alors se fier à des spécialistes, ayant des diplômes scientifiques reconnus, travaillant dans des organisations scientifiques reconnues ou au "consensus scientifique" tel qu'adopté, après de longues discussions, par un collège d'experts dans son domaine d'expertise ("les pairs").

PS. . Il faut beaucoup lire, en ayant une lecture très diversifiée, y compris des livres de vulgarisation scientifique puis scientifiques.

. Il faut si possible faire de longues études scientifiques, qui vous fait acquérir la méthode scientifique.

. Il faut si possible de rendre à des conférences scientifiques ou historiques,

. Il faut regarder des documentaires scientifiques ou historiques (par exemple, sur Arte, France 5, les chaînes payantes National Geographic, science et Vie TV, histoire, toute l'histoire...).

. Il faut envoyer vos enfants dans les clubs scientifiques (fondation Mains à la pâte, association planète science...), leur faire découvrir des musées scientifiques (cité des sciences, palais de la découverte, musée de l'air et d'espace, parc du CNES à Toulouse...).

 

28    Annexe : Citations

 

"N'ayez pas peur de la vie. Croyez que la vie vaut la peine d'être vécue, et votre croyance aidera à créer le fait," William James, mais Henry James a souvent le mérite de l'avoir dit.

 

« Ne restez pas enfermé dans le passé. Il doit servir de leçon, pas de prison ».

 

"La haine des personnes obèses est aussi une forme de racisme social car l'obésité touche d'abord les milieux populaires, la junkfood étant bien moins chère que les bons aliments. Conséquence : puisqu'on peut pronostiquer la surcharge pondérale en fonction de la classe sociale, la répulsion vis-à-vis des gras et des "gros" est devenue une connotation de classe. Elle est une façon de dire le dégoût du riche face au pauvre et le mépris du fort face au faible.", Paul Ariès - Né en 1959 - Revue "La Décroissance", avril 2008

 

"L'intolérance et la haine prospèrent dans l'ignorance, la stupidité et le faux nationalisme.", Albert-Ena Caron - Les Mauvais Bergers, 1964

 

"Il est logique que les réactions les plus sourdes, malhonnêtes, voire haineuses, de la décroissance viennent des rangs des économistes. En invitant à intégrer un paramètre fondamental oublié - la nature -, cette idée vient les prendre à revers. Elle oblige à remettre en cause deux cents ans d'une somme pharaonique de calculs. Surtout, le concept de décroissance conduit inéluctablement à "s'extraire de l'économisme", c'est-à-dire à vouloir replacer l'économie à sa juste place dans l'échelle des valeurs : un moyen.", Vincent Cheynet - Né en 1966 - Le choc de la décroissance, 2008

 

"Je viens d'écrire une apologie de la haine. Mais au fond ce que j'entends par haine, c'est un mouvement de désespoir, c'est la noirceur du désespoir, état purement subjectif qui n'a rien à voir avec la volonté de nuire, avec l'acharnement contre autrui.", Emil Cioran - 1911-1995 - Cahiers, 1957-1972

 

"Désormais, ce sont les individus qui se vivent comme inégaux en fonction d'une multitude de dimensions : les revenus et les patrimoines, mais aussi les origines, le sexe, l'âge, le diplôme, le lieu de résidence et les parcours de vie. Et cette individualisation des inégalités les rend d'autant plus insupportables et peut alimenter le ressentiment, la concurrence des pauvres, la haine de tous contre tous et ce qu'on appelle les "populismes".", François Dubet, sociologue - Les sentiments et les faits, Alternatives Economiques, novembre 2020

 

"Le patriotisme, c'est l'amour des siens. Le nationalisme, c'est la haine des autres.", Romain Gary - 1914-1980

 

"Je serai toujours bouleversé par la haine raciale et je reprendrai la lutte contre les injustices jusqu'à ce qu'elles soient définitivement abolies.", Nelson Mandela - 1918-2013 - L'apartheid, 1965

 

"Les apologistes du travail. - Dans la glorification du "travail", dans les infatigables discours sur la "bénédiction du travail", je vois la même arrière-pensée que dans les louanges des actes impersonnels et conformes à l'intérêt général : la crainte de tout ce qui est individuel. On se rend maintenant très bien compte, à l'aspect du travail - c'est-à-dire de ce dur labeur du matin au soir - que c'est là la meilleure police, qu'elle tient chacun en bride et qu'elle s'entend vigoureusement à entraver le développement de la raison, des désirs, du goût de l'indépendance. Car le travail use la force nerveuse dans des proportions extraordinaires, et la soustrait à la réflexion, à la méditation, aux rêves, aux soucis, à l'amour et à la haine, il place toujours devant les yeux un but minime et accorde des satisfactions faciles et régulières. Ainsi une société, où l'on travaille sans cesse durement, jouira d'une plus grande sécurité : et c'est la sécurité que l'on adore maintenant comme divinité suprême.", Friedrich Nietzsche - 1844-1900 - Aurore, 1881

 

"Manichéisme, psychologisation, moralisation, démagogie, populisme, haine de l'histoire et déconsidération de l'intelligence sont des recours dangereux pour des idéologies fallacieuses.", Michel Onfray - Né en 1959 - Journal hédoniste I - Le Désir d'être un volcan, 1996

 

"Dès qu'un homme est nanti d'une autorité quelconque, il veut en user et sans contrôle ; il n'est geôlier qui ne tourne sa clé dans la serrure avec un sentiment glorieux de sa toute-puissance, d'infime garde-champêtre qui ne surveille la propriété des maîtres avec une haine sans borne contre le maraudeur ; de misérable huissier qui n'éprouve un souverain mépris pour le pauvre diable auquel il fait sommation.", Elisée Reclus - 1830-1905 - Evolution & Révolution, 2008

 

"L'économisme triomphant encourage l'oubli de cette réalité, ce qui se traduit entre autres par une haine de la taxation et un mépris du pauvre, qui serait seul responsable de son sort et phagocyterait les richesses produites par d'autres.",  David Robichaud et Patrick Turmel - La juste part, 2012

 

"Le libre échange non régulé favorise aussi sûrement que l'autarcie totalitaire la haine entre les peuples.", Emmanuel Todd - Né en 1951 - Après la démocratie, 2008

 

"Je vais enfin dire ma manière de penser, exhaler mon ressentiment, vomir ma haine, expectorer mon fiel, éjaculer ma colère, déterger mon indignation" (Flaub., Corresp.,1872, p. 57).

 

"Il faisait un circuit éternel, de la haine à l'amour, de l'amour à la haine : tantôt, enragé d'en finir, de porter au vif le couteau, jusqu'au fond même de sa passion, et l'instant d'après, espérant un temps moins orageux, et plus pur". Bourges, Crépusc. dieux,1884, p. 271.

"Un homme trop fin pour la classe où le hasard l'a fait naître est d'abord simplement jaloux et malheureux. Mû par ces sentiments, il construit ensuite une critique véhémente de la société pour expliquer ses déboires et ses haines". Maurois, Silences Bramble,1918, p. 191.

 

"On transforme la haine contre ses bourreaux en pitié pour ses frères d'esclavage, en patience pour ses compagnons de Lazaret" (Amiel, Journal,1866, p. 187).

 

"Les livres que tu as écrits, en haine de moi, sont incompréhensibles pour les barbares, qui te considèrent d'un œil méfiant; mais moi, que tu hais, je me glorifie de toi, mauvais garçon, parce que tu rends témoignage à mon génie et que tu me fais honneur". Mauriac, Journal 2,1937, p. 147.

 

"Roxelane, par haine de Hasséki, les fit tuer l'un et l'autre [deux fils], et leur mère en mourut de désespoir" (Farrère, Homme qui assass.,1907, p. 158).

 

29    Annexe : Travaux à réaliser

 

Lire ces articles :

 

Ultimi barbarorum : la haine, toujours recommencée ? Charles Hadji, Université Grenoble Alpes (UGA), 22 mars 2019, https://theconversation.com/amp/ultimi-barbarorum-la-haine-toujours-recommencee-114029 

N’en déplaise au bon duc de Sully, haine et violence semblent bien devenir « les deux mamelles de la France ». Tous les samedis, la violence se déchaîne dans nos centres-villes. Et la haine envahit les réseaux sociaux. Est-il possible, et comment, d’interrompre cette course à l’abîme ?

 

La haine, la légitime défense et la loi du talion sont des réactions saines,

https://ripostelaique.com/la-haine-la-legitime-defense-et-la-loi-du-talion-sont-des-reactions-saines.html

 

Table des matières

1       Introduction. 1

2       Définitions. 2

3       Des témoignages sur le sentiments de haine. 4

3.1         Ceux qui disent ne pas ressentir de la haine ou presque. 11

3.2         Les cas extrêmes. 12

3.2.1          La shoah – quelques réflexions. 12

3.2.2          Thomas Bartlett Whitaker dit Bart Whitaker. 15

3.2.3          Cas de Sylvain, victime d’une mère et d’une sœur, perverses narcissiques. 16

4       La haine pour Poutine, les islamistes, les terroristes ….. 23

5       Un témoignage des désirs de vengeance contre les nazis et de honte après la chute du 3° Reich. 24

6       Un exemple de haine, l’homophobie (causes possibles) 25

7       Le développement de la haine entre ennemis dans la guerre. 25

7.1         L’attaque du pont de Crimée ou pont de Kertch. 25

7.1.1          L’attaque du pont de Crimée. 26

7.1.2          Réactions internationales à cette attaque. 26

7.1.3          La riposte de Moscou à l’attentat du pont de Crimée. 26

7.2         Les bombardements, lors des fêtes de fin d’année, en Ukraine. 27

7.2.1          Bombardements russes sur les villes ukrainiennes, les nuits de Noël et du Nouvel an. 27

7.2.2          Quelques réactions à ces frappes russes durant les fêtes de fin d’années en Ukraine. 27

7.2.3          La riposte des Ukrainiens la nuit du nouvel an. 28

7.2.4          Réactions suite à cette riposte. 28

8       Vengeance préventive ? Une explication des génocides ?. 28

8.1         Le désir d’un Russe du génocide d’enfants ukrainiens. 28

8.2         Le cas de raisonnements paranoïaques nazis. 29

9       La haine de soi 30

10          Le problème de la victimisation. 31

10.1      Une tendance à exagérer son traumatisme ( ?). 31

10.2      Victimisations pathologiques. 31

10.3      Le statut de victime inventé pour escroquer et obtenir de l’argent ou de la reconnaissance. 31

10.4      L’inversion accusatoire. 31

10.5      La recherche de boucs émissaires / définition de cette notion. 31

10.5.1        Définitions. 31

10.5.2        Citations. 32

10.5.3        Explications, compréhension du phénomène. 32

10.6      Le complotisme. 33

10.6.1        Défaut de réfutabilité. 33

10.6.2        Exemples de raisonnements complotistes. 33

10.7      La victimisation du paranoïaque ou du complotiste. 34

10.8      La concurrence mémorielle. 34

10.9      Le syndrome de Münchhausen. 34

11          Le rôle de la mémoire dans l’entretien de la haine ?. 35

11.1      Cas de l’amnésie traumatique. 35

11.2      Cas de l'hypermnésie. 35

11.3      Causes de l’hypermnésie. 35

11.4      Facteurs favorisant l’hypermnésie. 36

11.5      Conséquences. 36

11.6      Le syndrome de Targowla. 36

11.7      Réponse aiguë au stress (RAS). 36

11.8      Trouble de stress post-traumatique (TSPT ou SSPT). 37

11.9      Traitement des TSPT et des RAS. 37

12          Tentative d’explication de l’origine ou du mécanisme de la haine. 38

12.1      Points de vue psychanalytiques. 38

12.2      Points de vue de philosophes. 38

13          Relations entre religions et haines. 38

14          Une hypothèse personnelle sur la cause du sentiment de haine. 39

15          Ceux qui n’auraient jamais souffert de la haine, les « saints ». 39

16          Des pistes pour guérir de la haine. 39

17          Le caractère contagieux de la haine. 40

18          Spinoza et les monstres. 40

19          La pensée obsessionnelle. 41

20          Les cas de vengeances aveugles. 41

20.1      Le cas de Gaëtan Nabbi, dont le fils Pascal a été tué et qui se venge contre les mauvais coupables. 42

20.2      Le meurtre de la jeune maman de 22 ans, par un père, en raison de la mort dans un accident de la route de son fils  42

21          Origine de la haine envers l’humanité de certains « monstres » (Hitler, Staline, Poutine …). 43

21.1      Le cas d’Hitler. 44

21.1.1        Enfance et éducation. 44

21.1.2        L’enfance d’Hitler selon la psychologue Alice Miller. 45

21.1.3        La haine et l’obsession antijuive d’Hitler des nazis. 45

21.2      Le pied bot et la fragile constitution de Joseph Goebbels. 46

21.3      Le cas de Poutine. 46

21.3.1        Prime enfance et adolescence. 46

21.3.2        L’impression pour Poutine d’être missionné. 47

21.3.3        L’importance de son formatage par le KGB. 48

21.3.4        Irrationnel, nationalisme et vision Grande-Russienne. 49

21.3.5        Poutine resterait un malfrat mafieux, aimant la force, son code des malfrats de Poutine. 51

21.3.6        Poutine selon Yves Hamant. 51

22          Peut-on guérir les « monstres » ?. 52

23          Une philosophie anti- haine ?. 52

24          Moyens possibles de lutter contre la haine. 53

24.1      L’appel à la loi 53

25          Bibliographie. 53

25.1      Généralités. 53

25.2      Compréhension des causes de la haine et de la recherche de boucs émissaires. 53

25.3      Les facteurs aggravant la haine. 54

25.4      La possibilité de pardon ou non – interrogation sur Auschwitz. 54

25.5      Les thérapies pour vaincre la haine. 54

26          Annexe : Différents symptômes causées par le stress chronique. 55

27          Annexe : Petites règles pour développer ou préserver son esprit critique. 55

28          Annexe : Citations. 57

29          Annexe : Travaux à réaliser. 58

 

 



[1] Personnellement, je suis toujours sceptique face aux solutions miracles simples, du type « Ya Ka Fo Kon », qui aideraient à guérir du sentiment de haine profondément et durablement ancrée en soi. Je ne crois pas qu’il soit facile de s’en débarrasser.

[2] En un jour, selon les statistiques sur cette publication, il y a eu :

- 345 impressions de la publication,

- 336 couvertures de la publication,

- 146 interaction avec la publication,

- 8 partages.

- 18 émoticônes.

[3] Tirée de cette citation "Familles ! je vous hais ! Foyers clos ; portes refermées ; possessions jalouses du bonheur", in "Les Nourritures terrestres" (1897) d'André Gide.

[4] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Refuge

[5] Ce qui est étrange est qu’il n’est pas lui-même victime directe de la scientologie, mais une de ses amies. Nous aurions dit qu’il cherchait à se faire passer pour la victime des scientologues. Nous pourrions demander s’il n’avait pas choisi obsessionnellement  les scientologues, comme moyen de projection de ses frustrations cachées, tout en donnant l’impression de se battre pour une cause légitime.

[6] La citation originelle, en allemand, était : "Wenn es einen Gott gibt muß er mich um Verzeihung mord" [S'il y a un dieu, il devra me tuer pour obtenir mon pardon]. Qui a été traduit ensuite en "If there is a God, he will have to beg my forgiveness" et en "S'il y a un Dieu, il devra me demander [implorer mon] pardon".

Le contexte : Dans la prison du camp, appelée le 'bunker', on donne des poux aux prisonniers pour des expériences avec des pesticides, mais la prison du camp sert surtout à isoler les prisonniers. La Gestapo du camp veut extorquer des aveux et enferme les prisonniers dans des cellules, les battre à mort, les torturer : pour beaucoup cette cellule [cette cage] est la dernière étape de la vie. Alors que, le plus souvent, sur les murs des cellules se trouvent des écrits exprimant l'espoir, ou des témoignages d'un esprit éveillé qui se révolte contre la prosternation, on retrouve ici le dernier monologue, signe de découragement, de désespoir, de mort imminente.

Sources : a) "If there is a God, he will have to beg my forgiveness" - Words carved into the [Mauthausen] cell wall of a Jewish (?) prisoner during the Holocaust ["S'il y a un Dieu, il devra implorer mon pardon" - Mots gravés dans le mur de la cellule d'un prisonnier juif pendant l'Holocauste],

https://www.reddit.com/r/atheism/comments/1e0vcv/if_there_is_a_god_words_carved_into_the_cell_wall/ 

b) https://skeptics.stackexchange.com/questions/18913/did-a-jewish-prisoner-write-this-quote-about-god-and-forgiveness

c) http://youtu.be/8r50t7148sA?t=19m20s

Mise à jour : La citation allemande originale se traduit-elle exactement par "S'il y a un Dieu, il devra demander pardon" ?

d) sur le site officiel du Mémorial de Mauthausen, se trouve une traduction allemande et anglaise du documentaire qui s'intitule "Rückkehr unerwünscht (retour indésirable)". La partie intéressante est toujours à 19m20s :

Anglais : http://en.mauthausen-memorial.at/db/admin/de/showvideodetail256.php?cvideo=39&cbereich=1&cthema=347

Allemand : http://www.mauthausen-memorial.at/db/admin/de/showvideodetail256.php?cvideo=16&cbereich=1&cthema=347

[7] Il a tué mère et frère et doit être exécuté, son père supplie le Texas, 20/02/2018, https://www.ouest-france.fr/monde/etats-unis/il-tue-mere-et-frere-et-doit-etre-execute-son-pere-supplie-le-texas-5576225

[8] Il a tué mère et frère et doit être exécuté, son père supplie le Texas, 20/02/2018, ibid.

[9] Cf. https://en.wikipedia.org/wiki/Thomas_Bartlett_Whitaker

[10] Le Pizzagate est une théorie conspirationniste prétendant qu'il existe un réseau de pédophilie autour de John Podesta, l'ancien directeur de campagne d'Hillary Clinton, par le biais de diverses interprétations et constructions, notamment en rapport avec une pizzeria et des courriels privés divulgués par WikiLeaks. Cette théorie du complot a émergé sur internet, et particulièrement sur les sites 4chan et Reddit, en novembre 2016.

Cette théorie a rapidement été démontée par les services de police, et les médias américains. Ces derniers ont par ailleurs souligné la rapidité et l’emprise que peuvent avoir des constructions collectives comme le Pizzagate sur le rapport qu’entretiennent les individus avec les faits et la vérité.

Source : Pizzagate, https://fr.wikipedia.org/wiki/Pizzagate

[11] Une personne connue pour son admiration pour Poutine et qui régulièrement me titille sur Poutine.

[12] Muschel était le Chat des Klemperer qu’ils ont été obligés d’euthanasier, à cause du statut nazi des juifs, qui interdisait à ces derniers de détenir des chats, des chiens, des oiseaux …

[13] a) Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Attaque_du_pont_de_Crim%C3%A9e

b) Guerre en Ukraine: le pont de Crimée ravagé par une explosion, 08 octobre 2022, https://www.lopinion.fr/international/guerre-en-ukraine-le-pont-de-crimee-ravage-par-une-explosion

Un attentat à la voiture piégée aurait entraîné l’incendie de sept citernes ferroviaires qui se dirigeaient vers la péninsule, selon le Comité national antiterroriste russe

[14] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Attaque_du_pont_de_Crim%C3%A9e

[15] La riposte de Moscou à l’attentat du pont de Crimée [article réservé aux abonnés], Gaël De Santis, 11/10/2023, https://www.humanite.fr/monde/ukraine/la-riposte-de-moscou-l-attentat-du-pont-de-crimee-766853

L’Ukraine a essuyé des tirs de missiles russes, lundi, deux jours après la destruction d’une partie du pont de Kertch. L’ONU se penche sur les annexions illégales du Kremlin.

[16] Explosion du pont de Crimée : le FSB dit avoir arrêté huit suspects, AFP, 12/10/2022, https://www.lefigaro.fr/flash-actu/explosion-du-pont-de-crimee-le-fsb-dit-avoir-arrete-huit-suspects-20221012

[17] Annexions, mobilisation... Poutine choisit l'escalade. Attaque aérienne sur Kiev, frappes russes lors du Nouvel An... Le point sur la situation en Ukraine, Laetitia Asgarali Dumont, 2 janvier 2023, https://www.tf1info.fr/international/guerre-en-ukraine-russie-attaque-aerienne-sur-kiev-frappes-russes-lors-du-nouvel-an-vladimir-poutine-le-point-sur-la-situation-lundi-2-janvier-2243650.html

Une dizaine de frappes russes ont touché plusieurs villes ukrainiennes lors du Nouvel An, faisant quatre morts et cinquante blessés, selon les autorités du pays.

[18] Guerre en Ukraine : "La justesse morale est de notre côté", estime Poutine dans ses vœux de Nouvel An, 31 décembre 2022, https://www.tf1info.fr/international/video-guerre-ukraine-russie-vladimir-poutine-presente-ses-voeux-de-nouvel-an-2023-2243539.html

[19] 89 soldats tués par les Ukrainiens : pourquoi cette frappe illustre les difficultés militaires de la Russie, Mathilde Durand, 04/01/2023, https://www.lejdd.fr/International/89-soldats-tues-par-les-ukrainiens-pourquoi-cette-frappe-illustre-les-difficultes-militaires-de-la-russie-4158764

Les autorités russes ont confirmé la mort de 89 soldats tués par une frappe ukrainienne à Makiïvka. Le plus lourd bilan reconnu par Moscou en une seule attaque depuis le début de la guerre.

[20] Commandant d'un Einsatzgruppe, Ohlendorf a été responsable eUkraine de l'assassinat de dizaines de milliers de Juifs dans le cadre de la Shoah, https://fr.wikipedia.org/wiki/Otto_Ohlendorf

[21]In Nuremberg, les nazis face à leurs crimes, réalisé par l'historien et réalisateur français Christian Delage et coproduit par La Compagnie des Phares et Balises et ARTE France 2006, 1h 30m, https://en.wikipedia.org/wiki/Nuremberg:_The_Nazis_Facing_their_Crimes

[22] https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_du_complot

[23] https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_du_complot#Assise_et_argumentation_rh%C3%A9torique

[24] a) Le meurtre des juifs, https://www.youtube.com/watch?v=AQFbkwrw6cM

b) https://fr.wikipedia.org/wiki/N%C3%A9gation_de_la_Shoah

[25] Antoine Porot, ibid, pages 508-509.

[26] Cf. Manuel alphabétique de psychiatrie, Antoine Porot, PUF, 2ème édition 1984, page 508.

[27] Manuel alphabétique de psychiatrie, Antoine Porot, ibid, page 508.

[28] Cf. https://www.reseau-canope.fr/eduquer-contre-le-racisme-et-lantisemitisme/la-concurrence-memorielle.html

[29] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Syndrome_de_M%C3%BCnchhausen_par_procuration

[30] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Syndrome_de_M%C3%BCnchhausen

[31] L'amnésie traumatique est un trouble de la mémoire qui peut apparaitre après l'exposition à un ou plusieurs événements traumatisants. Elle peut être complète, lorsque la totalité de l'événement est inexistant, ou bien partielle, lorsque quelques fragments de l'événement sont absents de la mémoire narrative. Cf. L’amnésie traumatique dissociative : de quoi parle-t-on ? 05/10/2021, https://www.santementale.fr/2021/10/lamnesie-traumatique-dissociative-de-quoi-parle-t-on/

[32] Hypermnésie, https://www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/Fiche.aspx?doc=hypermnesie

[33] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Hypermn%C3%A9sie

[34] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9action_aigu%C3%AB_au_stress

[35] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Trouble_de_stress_post-traumatique

[36] Le mot s'entend pour moquer un individu couard ou naïf.

[37] Procès de l'horreur : perpétuité pour le commanditaire, Sophie Moula, 29/11/2014, http://www.domactu.com/actualite/141129219241983/guadeloupe-affaire-sital-rigolet-perpetuite-pour-le-commanditaire/

[38] Val-d'Oise : 20 ans de réclusion pour l'assassin de la jeune Maeva, 19 juin 2015, https://www.leparisien.fr/val-d-oise-95/bray-et-lu-95710/30-ans-de-reclusion-requis-pour-l-assassinat-de-maeva-19-06-2015-4876789.php

Alain Berruet, qui a assassiné la jeune Maeva en avril 2012 car il la jugeait responsable de la mort de son fils, a été condamné à 20 ans de réclusion criminelle de vendredi par la Cour d'assises du Val-d'Oise.

[39] Par exemple, Nikolaï Iejov, tout petit, souffre-douleur de son village, chef suprême du NKVD de septembre 1936 à novembre 1938, a été le principal artisan de la mise en œuvre des Grandes Purges staliniennes au cours desquelles plus de 750 000 personnes furent exécutées.

[40] Cf. https://en.wikipedia.org/wiki/Political_views_of_Adolf_Hitler

[41] Le traité de Versailles stipulait que l'Allemagne devait renoncer à plusieurs de ses territoires et démilitariser la Rhénanie. Le traité imposait des sanctions économiques et imposait de lourdes réparations au pays.

[42] Cf. https://en.wikipedia.org/wiki/Adolf_Hitler

[43]C’est pour ton bien”, Alice Miller, 1994.

[44] Extrait du discours de Hitler du 30 janvier 1939, https://cicad.ch/fr/extrait-du-discours-de-hitler-du-30-janvier-1939

N. H. Baynes, éd., Les Discours d'Adolf Hitler, I, London, 1942, pp.731-741,

[45] Documentaire « Ascension et déclin du nazisme. Le génocide 1942-1944 ».

[46] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Goebbels

[47] Vladimir Putin. Bibliography [Official bibliography], http://en.putin.kremlin.ru/bio/page-0

[48] Magazine | Vera Gurevich, l’ancienne enseignante de Poutine parle du chef du Kremlin, AGM News, 16/08/2018, https://agmnews.net/magazine-vera-gurevich-lancienne-enseignante-de-poutine-parle-du-chef-du-kremlin/

[49] Ayant habité et travaillé plusieurs années dans la République démocratique allemande, Poutine parle couramment l'allemand, mais maîtrise très peu l'anglais et préfère utiliser des interprètes en conversant avec des anglophones [60].

[50] Vladimir Putin. Bibliography [Official bibliography], http://en.putin.kremlin.ru/bio/page-0

[51] Vladimir Putin. Bibliography, ibid.

[52] Michel Eltchaninoff, « Dans la tête de Vladimir Poutine », Philosophie Magazine,‎ mai 2014, p. 34-41, http://www.philomag.com/lepoque/reportage/dans-la-tete-de-vladimir-poutine-9599

[53] Dans certaines biographies, il est dit que son institutrice lui a enseigné les arts et la culture, pour le détourner de la rue.

[54] Vladimir Poutine, https://fr.wikipedia.org/wiki/Vladimir_Poutine & https://en.wikipedia.org/wiki/Vladimir_Putin

[55] Vladimir Putin. Bibliography, ibid.

[56] Vladimir Putin. Bibliography, ibid.

[57] Vladimir Putin. Bibliography, ibid.

[58] Vladimir Fédorovski : "Poutine se voit sur la même ligne que les tsars et Staline", Propos recueillis par Christian Makarian, 01/05/2014, https://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/vladimir-fedorovski-poutine-se-voit-sur-la-meme-ligne-que-les-tsars-et-staline_1534195.html

[59] On retrouve ce schéma d’enfance dysfonctionnelle, entre une mère trop gentille (ne sachant pas être ferme et imposer un cadre), protectrice, voire fusionnelle, qui adule son enfant, et un père hostile, maltraitant ou/et violent, voire retors, dans le cas de l’enfance d’Hitler, de Staline … ( ?).

[60] L’Éclaireur : Du recrutement à la formation, l’histoire vraie et stupéfiante du seul espion du KGB à avoir intégré l’ENA pour infiltrer l’administration française, Jean-Luc Riva et Sergueï Jirnov, Ed. Nimrod, 2022.

Dans son livre « L’Éclaireur », Réfugié politique et ancien espion russe pour le KGB, Sergueï Jirnov, raconte ses échanges avec le dictateur russe qu’il qualifie de « dangereux ».

[61] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Mesures_actives

[62] Tout comme Hitler se sentait investi d’une « mission historique » consistant à « rassembler toutes les peuples allemands » et leur trouver des terres (l'espace vital).

[63] Putin’s Kleptocracy : Who Owns Russia ? Karen Dawisha, Publisher Simon & Schuster, 2014, https://en.wikipedia.org/wiki/Putin's_Kleptocracy

[64][64] Cf. http://fr.metrotime.be/2014/11/05/interview/christine-ockrent-evoque-le-systeme-poutine-et-la-crise-ukrainienne/

[65] Michel Eltchaninoff, philosophe d'origine russe et rédacteur en chef adjoint de Philosophie Magazine, écrit dans son livre Dans la tête de Vladimir Poutine qu'Iline est, avec Vladimir Soloviev et Nicolas Berdiaev, un des maîtres à penser du président russe Vladimir Poutine dans son effort de reconstruction de la grandeur russe.

[66] Peut-être, par cette posture, est-il sincère ou bien n’affiche-t-il seulement qu’une « posture morale » populiste ?

[67] « La quatrième théorie politique », Alexandre Douguine, éditions Ars Magna, 2012, pages 112 à 113.

[68] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_Prokhanov_(%C3%A9crivain)

[69] Directeur de théâtre, metteur en scène, tentant d’unifier communisme et orthodoxie.

[70] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Vladislav_Sourkov

[71] Cf. https://en.wikipedia.org/wiki/Sergey_Glazyev & https://es.wikipedia.org/wiki/Sergu%C3%A9i_Gl%C3%A1ziev

[72] Cf. https://en.wikipedia.org/wiki/Viktor_Alksnis

[73] « Un dialogue existe entre le cosmisme russe et le transhumanisme californien », Blaise Mao, 03/04/2022, https://usbeketrica.com/fr/article/un-dialogue-existe-entre-le-cosmisme-russe-et-le-transhumanisme-californien

[74] « Un dialogue existe entre le cosmisme russe et le transhumanisme californien », Blaise Mao, ibid.

[75] TRIBUNE « Le recours de Poutine à l’argot mafieux indique une sorte d’appartenance au monde des malfrats » [Article réservé aux abonnés], Yves Hamant, 21 mars 2022, https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/03/21/le-recours-de-poutine-a-l-argot-mafieux-indique-une-sorte-d-appartenance-au-monde-des-malfrats_6118385_3232.html

[76] TRIBUNE: « Le recours de Poutine à l’argot mafieux indique une sorte d’appartenance au monde des malfrats », Yves Hamant, Professeur émérite de civilisation russe et soviétique, 21 mars 2022, https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/03/21/le-recours-de-poutine-a-l-argot-mafieux-indique-une-sorte-d-appartenance-au-monde-des-malfrats_6118385_3232.html

Pour le professeur de civilisation et traducteur d’Alexandre Soljenitsyne, la contamination de la société russe par la « morale mafieuse », longuement analysée dans « L’Archipel du Goulag », influence aujourd’hui les mots et les actes de Vladimir Poutine.

[77] Conférence "Vladimir Poutine et la société russe : une tentative d’analyse", https://www.doc-developpement-durable.org/conferences/conf_vladimir-poutine_et_la_societe_russe_Stephane-Courtois_Yves-Hamant_Olga-Medvedkova_13dec2022.WAV

Où sont intervenus Stéphane Courtois, historien, Yves Hamant, politologue, professeur émérite d'études slaves, et Olga Medvedkova, historienne de l’art (Mme Galia Ackerman, historienne, étant excusée car malade).

Qui a eu lieu le 13 décembre de 18h30 à 20h15, au Théâtre du Nord-Ouest, 13 rue du Faubourg Montmartre, 75010 Paris.

[78] Le KGB fonctionne comme un mafia, en toute impunité.

[79] Actuellement, il mesure 1m70.

[80] Conférence "Vladimir Poutine et la société russe : une tentative d’analyse", ibid.