Mon propre ressenti et expérience de l’amitié

 

Un témoignage.

 

B. Lisan, 26/03/2022.

 

L’amitié, ce n’est pas quelque chose de rationnel, c’est comme l’amour. C’est avant tout un sentiment de fidélité, de solidarité, de lien affectif, avec éventuellement un regard caressant, bienveillant envers ces amis, ceux que j’aime.

 

C’est être fidèle à leur égard, c’est leur faire confiance. C’est aussi souvent, entre amis, accepter nos défauts réciproques (du moment qu’ils ne soient pas graves, irrémédiables).

 

C’est un coup de cœur pour certaines personnes, parce que par exemple, l’on les sait droite moralement, solidaires, positives, bien intentionnées, voire fidèles en amitié, comme cette amie en Bretagne, comme cette amie dans le 16° à Paris, comme mon ami « doc de choc » d’Aix-en-Provence, … toutes des personnes positives, d’une grande honnêteté, que je pleurerais si elles décèdent avant moi. Je serais même peut-être dévasté par leur disparition.

 

C’est par exemple, cet ami, Pierre-Louis, d’une grande honnêteté, mort soudainement d’un cancer, en juin 2021, à 78 ans, auquel je pense souvent, qui semble encore présent dans ma vie ou mes pensées.

 

J’ai toujours aimé les personnes honnêtes, droites moralement _ des qualités que je place, dans une échelle de valeurs, même avant l’intelligence. Et pourtant, j’apprécie des personnes intelligentes, comme mon ami informaticien.

 

L’honnêteté est très importante pour moi (je pense que mes amis apprécient mon honnêteté et mon esprit de solidarité). Mais si une personne me trahit, je coupe toujours définitivement avec elle (l’amitié avec elle est morte pour moi).

 

Note : C’est pourquoi, actuellement, j’ai énormément de mal avec un ami (un cas assez lourd, dont l’enfance (dans laquelle je me retrouve indirectement) a été fracassée) que je me suis fait récemment, car il est toujours à la limite de la légalité et il est régulièrement dans les théories du complot (une forme de pensée, qui n’est pas vraiment honnête et que je n’apprécie pas et que je fuis).

 

C’est aussi mon ami aventurier de Chamonix, mon ami éducateur en Mayenne, mon amie journaliste en Picardie, tous compagnons d’aventure lors de la marche transhimalayenne pour le Tibet en 2002 (une expérience très forte, en amitié, émotion, solidarité et dure, au niveau physique, ayant nécessité l’ascension de cinq cols à 5000 m d’altitude).

 

C’est aussi un intellectuel chrétien en Bulgarie, un ami informaticien, avec qui je dîne chaque semaine, une amie très douce, vivant dans le nord de Paris, qui m’a aidé, à plusieurs reprises, pour l’aménagement de ma maison de campagne …

 

De l’autre côté, je me demande si je suis un ami de qualité, agréable, selon le regard de mes amis ?

 

Mes céphalées

 

Une donnée dont les amis n’ont pas conscience est que je souffre de céphalées de tension incessantes depuis plus de 40 ans, avec des moments de paroxysme.

 

J’essaye de ne pas trop aborder ce sujet, avec eux, pour ne pas donner l’impression de me plaindre et parce que ces maux de tête sont insolubles (et qui m’ont coûté des centaines de consultations et beaucoup d’argent. Des gens ont tenté de m’aider (gracieusement) sans résultat).

 

En général, j’ai toujours un fond céphalalgique, entrecoupé de crises, certaines ayant pu durer plusieurs mois ou plusieurs années.

 

Comme je n’aime pas être régulièrement handicapé, diminué intellectuellement, je ne les ai jamais acceptées et je les ai toujours combattues (via un combat moral permanent), raison pour laquelle je suis très dur avec moi et pour laquelle j’ai écrit 25 livres, un moyen de ne pas y penser et de détourner l’attention de la douleur.

 

Et j’essaye de trouver tous les solutions pour conserver et entrainer mon intelligence et ma mémoire durant les crises.

 

Ce céphalées sont déroutantes, parce qu’en période de crise, j’ai l’impression de souffrir d’Alzheimer, de devenir idiot, de perdre mon intelligence, mes capacité de mémorisation et de concentration.

 

En crise, il m’arrive alors de faire répéter les gens, de les couper … Cela m’est très pénible de donner cette impression, d’autant que cela touche mon orgueil (en donnant l’impression de souffrir d’Alzheimer).

Mais dès que la crise est passée, je retrouve toute ma mémoire et mon intelligence.

 

Quand j’ai ces céphalées, je suis désagréable, ronchon, grognon, rouspéteur … (mais j’essaye de le cacher).

 

En me « pourrissant la vie », ces céphalées l’ont complètement changé.

 

Pendant une période de crise paroxysmique, de plusieurs mois en 2005, je me suis resté totalement alité et coupé du monde. Je me suis laissé totalement couler : je n’entretenais plus ma maison, j’accumulais, au lieu de laver mon linge, je ne faisais que d’acheter des vêtements de rechange.

 

Mon appartement est devenu un vrai dépotoir. J’avais honte de cette situation et je n’osais demander de l’aider. Mais quand j’ai demandé de l’aide, devant l’immensité de la tache, je n’ai pas été aidé. Et donc, je coulais encore plus. Et durant 20 ans, le monde médical, la MDPH ne prenaient pas au sérieux mes céphalées, ce qui me rendait malade (en colère) et m’a fait couler socialement et moralement encore plus. Je pensais tout le temps à mourir.

 

Ce n’est que fin 2006, que j’ai décidé de me donner des coups de pieds au derrière, de me faire violence, de lutter de toutes mes forces contre le désir de me reposer et de dormir en permanence. Donc, j’ai créé cette association :

 

Association Papillons en cage (Association Française de Soutien aux Personnes Souffrant de Céphalées de Tension Chroniques) : http://benjamin.lisan.free.fr/AssoLutteContreCephalee/AssoLutteCephaleeTension.htm  

 

Même si mon travail pour cette association, ne m’a pas aidé à réduire totalement à zéro mes céphalées, j’ai réussi à mieux en comprendre ses causes et à mieux maitriser son intensité à partir de 2012.

 

(Par exemple, durant toute ma vie, je sais que ma famille ne m’a jamais aidé moralement et a plutôt contribué à me faire couler, en dévalorisant et me discréditant, tout le temps, en ne me témoignant jamais aucune marque d’affection (un membre m’a été, dès ma naissance et durant toute ma vie, hostile et m’a rejeté. Il a presque 100 ans, il ne changera jamais et il continuera à me rejeter).

 

Et c’est une cause de forte douleur morale insoluble, et donc de mes céphalées).

 

J’ai souvent vécu des choses très dures dans ma vie. Et cela a contribué à ce que je sois anxieux, pessimiste sur la vie, pensant toujours que le monde peut être souvent monstrueux et que le pire est toujours à venir. Et qu’il n’existe pas de Dieu juste et bon.

Et que pour être heureux, il faut être entouré par une bulle d’amitiés, bulle cachée, qui se s’expose pas.

 

Mes défauts

 

Parmi mes défauts, je ne sais pas me reposer, je travaille tout le temps (peut-être à cause des céphalées), je ne sais pas lâcher prise. Être sur une plage à rien faire est insupportable pour moi. Quand je suis en vacances, je passe mon temps à explorer le pays, à rencontrer des gens. Je veux que mes vacances soient « utiles », comme durant mes cinq voyages à Madagascar, avec mon ami aventurier de Chamonix.

 

J’aime bien prévoir à l’avance, je suis assez perfectionniste.

 

Et pourtant, en février, j’étais prêt à partir à l’aventure, dans une voiture rapide vers l’Ukraine, avec quelqu’un (qui l’a acheté sur un coup de cœur), s’il avait eu l’argent (or cette personnes est un peu gamin (immature) et est incapable de budgétiser un voyage).

 

Sinon, je suis un personne « speed », impatiente, qui veut toujours aller vite (trop vite).

 

Quand une personne parle, à plus de 50 ou 70%, j’ai tendance à deviner régulièrement ses prochaines paroles.

(Il y a deux jours, j’assistais à une conférence zoom, je devinais à l’avance les paroles des intervenants, mais je me taisais).

 

Et quand un interlocuteur passe des heures à s’exprimer, sans être concise dans ses idées, j’ai alors tendance instinctivement à compléter ses phrases (tout haut). Et c’est comme si je lui coupais la parole. Et je sais que cela va l’énerver énormément, surtout si cette personne est têtue dans ses idées, psychorigide, dogmatique, intolérante … (car j’aime les gens ouverts d’esprit, qui sont ouvert à la discussion, … et j’ai tendance à refuser tout ce qui est dogmatique).

 

Je connais un ami, depuis l’âge de 14 ans, une sorte de Monsieur cinéma, plutôt d’extrême gauche. Il a de gros défaut, dont celui d’être psychorigide, dogmatique, pas très souple dans ses idées. De plus, il ne sait pas être concis dans ses idées. Il y a des personnes avec qui il est agréable de discuter durant des heures comme avec mon ami de Chamonix. Mais avec cette personne qui est dogmatique, qui s’énerve pour un rien, la conversation n’est pas agréable. En raison du fait que j’ai complété ses paroles, pour une énième fois, ce cinéphile a décidé de couper avec moi, sans m’en expliquer la raison. Je le regrette, quoiqu’il en soit, je le considère toujours comme un ami, car je suis extrêmement fidèle en amitié (même, si nous ne sommes jamais sur la même longueur d’onde au niveau des idées).

 

Par ailleurs, il souffre d’accumulation compulsive dans son appartement (syndrome de Diogène). Je l’ai aidé à déplacer ce qui l’encombre vers un box qu’il loue. Il sait qu’il peut compter sur moi pour désencombrer son appartement. Mais il refuse de jeter des milliers de journaux anciens du monde etc. Et donc son problème est difficile à résoudre.

 

J’ai aussi une autre amie alsacienne qui souffre du même problème. Je me suis rendu, par deux fois, en Alsace pour l’aider à diminuer l’accumulation d’objet dans sa très grande maison. Mais cela n’a servi à rien. Pendant que j’étais présent, elle continuait à acheter des objets, chez Emmaüs.

 

Toutes les personnes qui souffrent du syndrome de Diogène ont souffert ou souffrent soit de graves carences affectives durant leur enfance, soit de démence sénile précoce.

Chez moi, je pense que c’est plutôt lié à des carences affectives (je sais que je peux être « abandonnique », une fragilité dont je dois me méfier).

 

J’ai toujours eu des problèmes avec les personnes dogmatiques.

 

J’ai été ami avec un musulman (qui a départ donnait l’impression d’être ouvert d’esprit), mais qui me cachait beaucoup de chose, dont une maladie mentale, qui lui faisait subir des hospitalisations régulières en HP et qui lui ont fait rater ses études (mais il n’a jamais voulu m’en dire plus sur sa maladie mentale, qu’il me cachait).

 

Or il m’a fait des procès d’intention, en hypocrisie et duplicité, parce que j’avais critiqué l’islam.

 

Avec certains musulmans (même en apparence ouverts d’esprit), on ne peut pas critiquer l’islam.

 

Heureusement, j’ai un autre ami musulman, ancien journaliste en Algérie, qui lui accepte la critique de l’islam.

(Il me semble que des musulmans ouverts et tolérants sur la critique de l’islam sont rares).

 

Je voudrais laisser une contribution positive à l’humanité et j’ai toujours peur que la « loi de l’emmerdement maximum » se ligue pour me mettre en échec (pour que je ne réussisse pas), pour m’empêcher d’atteindre ce but, celui, par exemple, d’apporter une contribution positive à l’humanité (par mes livres …).

 

J’ai toujours eu l’impression d’avoir rencontré, régulièrement, des bâtons dans les roues dans ma vie (qui n’a jamais été une long fleuve tranquille), que je n’ai réussi à résoudre, à la longue, que par la persévérance.

J’ai des réussites, mais c’est toujours après beaucoup d’efforts (je n’ai jamais eu de miracles ou d’intervention de la providence dans ma vie).

 

Ayant peur d’avoir une espérance de vie courte, de mourir prématurément avant d’avoir accompli tout ce que je veux réaliser dans ma vie, c’est peut-être une des raisons pour lesquelles je publie régulièrement mes livres trop vite, sans suffisamment les relire et les corriger.

 

Quand j’écris, je suis coupé du monde, j’en oublie le monde extérieur, mes amis.

J’aime bien mes amis et mais, à d’autres moments, j’aime bien aussi être seul dans mon oratoire (est-ce que c’est égoïste ? Je ne sais pas).

Parfois, je me dis que je serais la seule personne qui pourrait vivre sur une île déserte, si, du moins, j’écris.

J’ai eu, par trois fois, un expérience d’aide-berger, en estive, que j’ai adoré (par son contact avec la nature et les animaux, mais dur physiquement). Mais je n’étais pas vraiment coupé du monde, car mon éleveur et mes amis m’appelaient souvent sur mon portable. Et les chiens sont une présence pleine d’affection agréable (j’ai toujours aimé les chiens et les animaux, parfois plus que certains êtres humains).

 

Toute ma vie, j’ai toujours eu, sans cesse, l’impression d’avoir eu à me battre seul, de n’avoir jamais été suffisamment aidé, surtout de n’avoir jamais été aidé par « Dieu » (je crois que si j’avais compté tout le temps sur l’aide de Dieu et de la providence, je serais devenu fou. Je suppose que je ressens intimement le même « silence assourdissant et éternel » de Dieu, que les victimes de la shoah à Auschwitz … Donc, j’aide, je suis solidaire, mais sans croire en Dieu).

 

J’ai toujours eu l’impression de me battre aussi constamment contre le risque de tomber dans la dépression, de couler … (Ma vie est une succession de problèmes à résoudre. Pour moi, la vie est extraordinaire complexe, dure mais, malgré tout, riche et intéressante, aussi. Mon sentiment au sujet de la vie est ambivalent).

 

J’ai enfin acheté la maison de campagne de mes rêves (surtout à cause de son très grand jardin à 100 km de Paris, avec un train pour Paris et des commerces, à proximité).

Je peux enfin m’attaquer petit à petit au surencombrement de mon appartement parisien (en ayant conscience que je ne dois pas, non plus, recréer de l’encombrement dans cette maison, par ma tendance à l’accumulation compulsive. Je dois savoir donner et jeter, pour cela).

 

Mais avec l’achat de cette maison et son équipement progressif, j’ai vidé toute mes épargne et je suis obligé d’être très économe (donc un problème succède à un autre).

 

(Je crois que l’on peut trouver la bonté et la solidarité dans des ilots de gentillesse, que nous nous sommes constitués au cours du temps (qui doivent rester cachés. Vivons heureux, vivons cachés)).

 

(Comme lors de l’épisode destructeur à l’école AFAP, que certains connaissent, j’ai été souvent trop naïf et trop gentil. Comme l’on dit « trop bon, trop con »).

 

J’ai un côté « dame patronnesse ». Même quand je suis « dans la mouise », j’ai tendance à aider les autres, ceux qui sont dans la difficulté (c’est inscrit dans mon ADN, c’est plus fort que moi).  Mais je dois rester prudent.

Et surtout, je n’attends pas de retour ou de récompense, car je sais que si l’on attend de la gratitude pour l’aide que l’on apporte à quelqu’un, l’on sera, en général, déçu (surtout en Afrique qui pullule d’escrocs qui ne respectent pas les blancs, avec qui ils veulent régler un vieux contentieux, lié à la colonisation, même avec les descendants des colonisateurs qui eux n’ont pourtant rien à voir avec la colonisation).

 

Comme pour lui, je suis souvent confronté à des dilemmes moraux, pour lesquels je n’ai pas de solutions, en tout cas pas immédiates. Je n’ai malheureusement pas de réponse à certains problèmes.

 

Pour finir, plusieurs précisions, par rapport à ce texte, ci-avant :

 

1)      Pour certains, je précise que je n’ai envoyé ce texte qu’à 1) des amis, 2) des personnes qui ont toujours été amicales avec moi (que je considère presque comme des amis), 3) des anciens amis (à qui mon cœur reste ouvert). Je n’ai pas fait d’allusion, dans mon texte, à tous mes autres amis, ce qui ne veut pas dire que je ne pense pas à eux et qu’ils ne sont pas dans mon cœur.

2)      Je confirme, en particulier que j’ai beaucoup aimé cet ami musulman et cet ami cinéphile, dont je parle dans mon texte. Et donc mon cœur leur reste toujours ouvert.

3)      Même en voulant être diplomate, il est impossible de me renier par rapport à mes opinions, juste pour faire plaisir à mes amis. Mon plus gros problème, concernant certaines discussions, concerne l’islam. Par exemple, j’ai lu intégralement le Coran et je considère que c’est un livre appelant souvent à la violence, même au meurtre (voir en particulier les sourates 8, 9, 48 …), qui n’a rien à voir avec le livre d’une religion d’amour et de paix. Je rajouterais qu’il y a même des aspects et injonctions totalitaires, dans le Coran. Pour moi, on peut faire tous les efforts de contextualisation que l’on veut, cela n’y changera rien. En plus, dans les pays musulmans, l’islam n’a jamais fait son « aggiornamento » pour un islam tolérant, acceptant la critique (qui n’excommunie pas), comme l’on fait les églises chrétiennes et le judaïsme. Un ami, ex-musulman, écrivait cette boutade : « Une minorité de musulmans sont très pacifiques. Ils ne connaissent pas très bien l'islam. ». Or les musulmans (qui accusent, au quart de tour, d’islamophobie tous ceux qui critiquent le Coran et Mahomet) n’ont jamais fait l’effort de vérifier mes dires et de lire ce livre jusqu’au bout. Je regrette si ces personnes m’ont rejeté parce que mes opinions ne leur plaisent pas. Mais j’ai une règle, c’est d’être intègre, je ne peux pas être hypocrite avec un croyant, si une question, concernant sa croyance, me préoccupe. Or l’islam (via le Coran) est une question moderne qui me préoccupe.

4)      Quand j’écris ce genre de texte, j’essaye d’être honnête. La question est : est-ce que l’on peut toute dire à des amis et des anciens amis ? Quelqu’un de ma famille m’avait reproché d’être trop franc, trop honnête (et pas du tout diplomate). On l’habitude de dire couramment « toute vérité n’est pas bonne à dire ». Or je pars du principe qu’on peut être francs et se dire des vérités dures entre VRAIS amis. Mais jusqu’où puis-je aller pour faire passer un message à mes amis et anciens amis ? Je n’ai pas la réponse.

5)      L’amitié, c’est comme un jardin, elle s’entretient. Comme chacun sait, « Loin des yeux, loin des cœurs ».

6)      Jusqu’où l’on peut aller pour l’amitié ? Voire jusqu’à quelle sacrifice ? Une question qui n’est pas facile. Jusqu’à donner son rein pour un ami ? Jusqu’au don ultime de sa vie ? C’est difficile à répondre.

7)      Souvent les plus gros problèmes, que j’ai connus, l’ont été avec des personnes paranoïaques. Au départ, celles-ci semblent totalement normales et l’on se laisse facilement tromper. Mais l’on se rend progressivement qu’elles ne supportent pas qu’on puisse se moquer d’elles ou les critiquer (même amicalement) et font souvent des procès d’intention, a priori, juste sur des présomptions, des intuitions, sur des interprétations erronées et délirantes de faits souvent anodins. La paranoïa comme le complotisme sont souvent associés à une forme de malhonnêteté ou de paresse intellectuelle (souvent inconscientes). Quand ces personnes sont enfermées dans leur délire, elles peuvent cruelles, destructrices et méprisantes, même sans s’en rendre compte. Elles sont souvent obsessionnelles (y compris dans le ressentiment ou la rancœur). Elles apparaissent alors sous leur plus mauvais jour, comme des « docteur Jekyll et de M. Hyde ». Pour moi, la paranoïa est une maladie très grave et dangereuse (j’ai même connu une personne, dont la profession était clown, qui pouvait avoir tantôt un comportement normal et tantôt un comportement anormal et obsessionnel).

 

Merci de m’avoir lu.

 

Benjamin

 

PS. Si vous n’êtes pas d’accord avec ce que j’ai écrit ou si vous voulez me donner votre avis sur ce texte, alors écrivez-moi.

 

PS2. Un ami m’a apporté cette réponse :

 

« Bonjour Benjamin, entièrement d’accord ! C’est que du bon sens et un comportement éthique et loyal. Comme ce qu’on attend d’un vrai Chrétien ou d’un vrai Musulman ou d’un Athée qui a des principes de tolérance et d’éthique.

Je n’ai volontairement pas utilisé le mot Morale qui, pour moi, est une vision déformable et souvent déformée du principe d’éthique (ce n’est pas Spinoza qui l’a dit … ça n’engage que moi) ».

 

Ma réponse :

 

Ethique, si tu veux (oui, celle, la notion de Spinoza).

 

« Comportement éthique et loyal », je suis d’accord (comme tu l’as vu, l’honnêteté est très importante pour moi, et je sais que tu es une personne très honnête (je suppose à l’image de l’honnêteté de ta mère ou tes parents)).

 

Les seules fois où j’ai commis une vacherie (toujours involontaire et en toute bonne foi) envers des personnes (en fait, deux personnes), cela a toujours quand j’ai été manipulée. Et je l’ai toujours regretté ensuite.

 

Michel pourra, peut-être, te raconter comme une certaine Fabienne a utilisé une faiblesse de Michel (qu’elle avait bien détectée) pour me manipuler et me monter contre lui, jusqu’à nous séparer (elle m’a fait croire que Michel me trompait avec elle). A cause de Fabienne, j’ai refusé de croire aux dénégations (aux protestations de bonne foi) de Michel. J’ai été vraiment aveugle et méchant, surtout par le fait que j’étais très moralisateur, plein de « bonne conscience » et que je me croyais moral, au point d’être pénible avec les autres.

 

Et j’ai mis beaucoup de temps à comprendre qu’elle était très mythomane, escroc, vénale, et le fait que j’avais été manipulé (malgré toutes les vacheries et tromperies ultérieurement de Fabienne).

 

Par exemple, elle a eu quatre enfants, avec deux amants différents, qu’elle a tous confiés à la DASS. Peut-être, 15 ans après, alors qu’elle vivait d’une allocation ALD ou MDPH, elle me demandait encore une l’aide financière).

 

Au départ, Michel et moi voulions aider sincèrement aider Fabienne qui était à la rue (et qui semblait fragile comme un petit oiseau).

 

Comme Michel vivait déjà avec Latifa, Michel m’avait demandé d’héberger chez moi, Fabienne. Or je suis tombé amoureux d’elle (aider quelqu’un et tomber amoureux de quel n’est jamais très bon. Et elle en a profité).

 

Après (mais longtemps après, peut-être 15 ans après) j’ai tout fait pour réparer ma faute (mon erreur) auprès de Michel, mais notre amitié n’a plus jamais été pareil (plus distante).

Michel ne m’a plus jamais fait rencontrer son épouse (Latifa), ses enfants. Je ne connais toujours pas son adresse et son téléphone. Je crois qu’il a encore de la rancœur, 40 ans après, pour le fait que j’ai pu douter de son amitié et de sa loyauté.

 

La seconde vacherie concernait une certaine Anna (d’origine serbe), avec qui j’avais commencé une relation, mais que je n’aimais pas fortement (car elle était un peu étroite d’esprit).

 

Or une femme prédatrice (mais je ne le savais pas au départ), Odette, pour me conquérir, a menti sciemment sur cette Anna. Et j’ai donc rompu avec Anna, à cause de ce mensonge, que je croyais (et voulais croire) et aussi parce que j’avais été séduit par Odette (qui avait beaucoup plus de charisme, d’ascendant et de personnalité qu’Anna). Et j’ai encore, j’ai été aveugle et refusé d’écouter Anna.

Mais dès qu’Odette m’a conquis, elle est passée immédiatement à un autre homme. J’ai alors compris que je m’étais fait manipuler et je suis tombé de très haut (d’autant qu’elle avait eu un enfant de moi et elle s’est faite avortée, ensuite, sans me le dire).

 

Dix ans après ou plus, j’ai fait en sorte de réparer ma faute envers Anna. On a renoué une relation de simple amitié. Et j’ai constaté que mon impression de départ n’était pas fausse (L’impression qu’Anna était un peu étroite d’esprit se confirmait. Et elle était institutrice, puis à la retraite, donc pas très riche. Et alors elle cherchait toujours à épouser un homme riche. Elle voulait et me poussait, à tout prix, à devenir riche) (ce qui fait que notre amitié n’a jamais été très forte).

 

Quand j’ai fait mon examen de conscience et que je rends compte, après coup, que j’ai commis une faute envers quelqu’un (surtout de bonne foi), j’essaye toujours de la réparer.

 

J’ai fait mon examen de conscience pour vérifier que je n’avais commis de faute envers d’autres personnes (mais hormis un camarade d’étude, à l’INSTN de Saclay, en 1979, dont j’avais révélé l’absentéisme permanent lors de notre mémoire de fin d’étude _ ce qui a contribué à ce qu’il n’obtienne pas son diplôme _, je n’ai trouvé personne d’autre. Mais était-ce vraiment une faute envers ce camarade d’étude (qui n’était pas mon ami) ? Car ce mémoire était un travail collectif à quatre, or il n’a jamais présent et n’y a jamais participé ou contribué (or je ne trouvais pas normal que son nom puisse être mentionné sur le mémoire).

J’avais joué au moralisateur, alors que je pense que je n’aurais pas dû intervenir dans le travail d’évaluation des responsables pédagogiques de l’INSTN supervisant notre travail).

J’étais d’autant moins admirable, que pour deux chiffres, que je ne trouvais pas et n’obtenais pas, dans une certaine partie dans le mémoire, je les avais estimés au pif, au lieu de faire une enquête poussée pour les obtenir.

De toute façon, il me serait impossible maintenant de retrouver cette personne.