Témoignage de Selma

 

Le 18/08/2019

 

A un moment donné, j'ai indiqué à Selma que :

« J'ai passé la journée avec une Algérienne, Karima, que son mari a mis à la rue, après 22 ans de mariage, puis un divorce [abusif], une décision de justice, en tentant de détricoter cette affaire épouvantable et complexe ».

 

Voici sa réponse :

« Les problèmes de ménage n'ont ni religion ni société.

Les maghrébines et les maghrébins se valent. Au Maroc, il y a aussi des femmes qui battent leur mari.

Je ne suis ni pour l'un ni pour l'autre.

Je les connais assez bien pour dire qu'ils sont tout autant maléfiques l'un que l'autre.

Et c'est pour cela qu'ils se font une guerre de couple interminable.

C'est au femme de changer leur situation religieuse.

Si une maghrébine élève son fils en mettant dans la tête : "c'est toi l'homme et c'est toi qui commande",

Comment veux-tu que la situation de la femme change.

Les maghrébins mettent dans la tête de leur fille qu'elle doit préserver son corps parce qu'il n'est pas à elle, qu'il appartient à son futur mari.

Ce sont les femmes qui conditionnent les enfants.

Et ce sont les femmes battues, elles-mêmes,  qui vont conditionner leur fille et leur fils. Et c'est comme ça que rien ne changera dans ces pays, tant que les femmes ne bougeront pas.

Une femme, battue par sa mère et son père, se fera battre par son mari et qui elle-même finira par se faire battre par son petit garçon _ qui lui rappellera son père son frère et son mari. Et ce dernier il battra sa femme. La violence engendre la violence.

Pose-lui la question : « As t’elle appris à son fils la cuisine, le raccommodage d'habit, le ménage ?!!! » ».

 

Note : Selma est issue d'un père français (qui n'a pas changé de religion) et d'une mère marocaine et musulmane, elle-même issue d’une grande famille noble marocaine.

 

« Maman et papa nous en apprit à nous débrouiller seuls, garçons et filles.

La pauvreté n'a rien à voir avec sa situation [de Karima, la femme battue dont nous parlons].

Au Maroc, la mère demande à sa fille de nettoyer la chambre de son frère, lui laver son linge, lui cuisiner parce que c'est un homme.

Maman, qui est née dans une famille traditionnelle et religieuse, ne faisait pas le ménage à son frère.

C'est lui qui se le faisait tout seul.

Moi, je n'ai pas besoin de mes parents pour me défendre. J'ai changé une loi sur la nationalité au Maroc, seule.

Même les associations féminines marocaines n'ont pas voulu m'aider.

Et ça concernait les droits de la femme.

J'ai passé 36 ans de ma vie à me battre pour changer cette loi. Et j'y suis parvenue.

Donc une femme peut faire des choses seule et ne jamais attendre après les autres, pour améliorer sa vie.

Là-bas [en Algérie] les hommes se liguent contre les femmes.

Et le problème c'est que les femmes sont contre les femmes.

C'est pareil dans tous le moyen orient. Elles sont bêtes. Elles ne veulent pas admettre que l'union entre elles feront leur force.

Elles n'ont que ce qu'elle mérite. Je n'aime pas les imbéciles. Et je ne les défendrai jamais.

Je suis dure parce qu'elles m'ont fait vivre l'invivable [au Maroc].

Elles n'en pas eu de cœur pour moi.

 

Moi j'ai réussi, seule, après mes parents. Mes parents m'ont défendu petite dans ma minorité.

Mais une fois majeure, j'ai pris les rênes de ma vie. Je me suis défendu par tous les moyens.

J'ai tapé aux portes, Aux journalistes, Aux droits de l'homme, Aux ministres.

J'ai bossé pour payer des avocats ... qui m'ont volé mon argent, pour me dire à la fin que c'est une loi qui ne changera jamais.

J'ai entendu des choses qui m'ont fait pleurer. Mais tout ça n'a fait que me rendre encore plus forte.

Face à une société fermée, qui ne veut pas faire évoluer les choses, je dis celui ou celle qui n'arrive pas à ses fins, dans cette société en se battant, c'est qu'il/elle n'a pas fait le nécessaire pour faire bouger les choses. Si moi j'ai pu faire changer une seule loi, alors un autre pourra en faire bouger une autre.

Et c'est comme ça que chacun de nous contribuera à quelque chose.

Je ne pourrai pas tout faire toute seule. De toute façon je ne vivrai pas aussi longtemps, même si je le voulais.

Les gens là-bas ne font que se plaindre, mais rien dans l'action.

Je les connais, j'ai vécu là-bas [au Maroc] et je les ai étudiés.

C'est pour cela que je dis qu'ils n'ont que ce qu'ils méritent. Ce sont des paresseux, des hypocrites.

Ils sont malins et intelligents que pour faite du mal entre eux.

Mais quand il s'agit de bouger les choses pour évoluer … non ! il n’y a plus personne. Ils s'y plaisent dans leur malheur. Pfff !!!

En Algérie ou dans les autres pays arabes, c'est pareil. Ce sont les mêmes racines de bornés, d'incultes.

Une de mes amies, mariée à un con _ son mari _, se faisait battre par lui. Elle m'appelait pour me demander quoi faire.

Et quand je lui donner la solution à faire.

Elle me répondait : "Non ! toi t'as toujours des solutions radicales : Partir porter plainte contre le père de mes enfants. Tu ne connais rien à la vie de couple".

Elle est toujours avec son mari, qui continue à la battre.

Le syndrome de Stockholm. Une fois une autre m'avait dit : "Tu ne sais pas, à quelle point, après qu'il m'a battu, il y a une jouissance sexuelle, entre nous. Ça devient très intense".

Il n’y a pas qu'elle [qui est masochiste]. Toutes [le sont]. C'est pour cela qu'elles restent [auprès de leur mari], à mon avis ».

 

A ce moment, j'ai répondu à Selma : "Cette société semble être une société malade, un hôpital psychiatrique".

 

La réponse de Selma :

 

« Et le soucis, c'est qu'ils et elles ne le savent pas.

Là-bas, si l'homme ne bat pas sa femme, c'est elle qui le battra. Et je pèse mes mots.

Je te donne les fils [les clés de la compréhension] de cette société. Ça tu ne le lira pas dans tes livres. J'ai toujours adoré la sociologie.

Il y a une sociologue marocaine, Soumaya Naamane Guessous.

Je te suggère de la lire. Elle parle de ça. J'ai lu son livre, j'avais 16 ans. Le livre s'intitule ''Au-delà de toute pudeur''.

Elle explique bien cette société.

Je suis pour chercher la vérité, pour moi, en premier.

Je combats, aussi, [pour la vérité …] depuis mon enfance et je n'ai pas terminé.

Toi, tu te bas pour ta profession. A contrario, moi, je me bats pour la vie, mon identité. Je me bats pour exister. Pour dire je suis là.

Et c'est le pire des combats.

Je me suis battue, pas en tant que femme, mais en tant qu'apatride pour être reconnue.

Je n'étais pas reconnue aussi en tant qu'apatride, J'ai vécu toute ma vie sans papiers, au Maroc.

Sans nationalité pour moi, j'avais aucun droit.

Née d'un père français de souche, d'une mère marocaine, je n'avais le droit à rien au Maroc.

Mes parents étaient unis mais ne pouvaient pas se marier légalement au Maroc.

La famille de ma mère étaient cool [compréhensive envers l'amour de mes parents l'un pour l'autre].

Mais c'est le gouvernement [marocain qui est responsable de ma situation d'apatride].

La France aussi ne voulait nous reconnaître, tant que le Maroc ne reconnaît pas l'union [de mes parents].

[Par peur de perturber de bonnes relations avec ce gouvernement ou/et de subir son courroux].

Le Maroc est protégé par la France.

C'est une partie de mon histoire et mon combat.

À cause de ça je n'ai pas eu une scolarisation normale, pas de certification qui prouve ma scolarité. Je parle de certificat de brevets, du baccalauréat, des diplômes, de ma scolarité.

J'allais à l'école _ dans une École française privée _, mais je n'avais pas d'identité. J'ai étudié aussi chez les bonnes sœurs.

Je suis musulmane de cœur, mais je ne suis pas reconnue en tant que telle au Maroc.

Si je veux me marier, ils vont me demander de me convertir à l'islam.

 

Je viens d'apprendre d'une dame d'origine syrienne, très connue des médias arabes, Dr Wafa Sultan, que les arabes d'Europe répudient leur femme sur uniquement papier, pour bénéficier des aides pour femmes seules avec enfants.

 

Ce qu'elle dit est juste. J'ai connu des couples divorcés en France, mais restant mariés dans leur pays d'origine.

Donc ces couples divorcés en France restent ensembles, quand même, mari et femme, pour bénéficier des aides sociales, pour femmes seules avec enfants.

 

[Ces femmes venant d'Afrique du Nord et vivant en Europe] sont même plus dures et radicales que leur compatriotes en Afrique du Nord.

 

Voici une vidéo en arabe d'un homme brûlé par sa femme :

 

!انفراد.. القصة الصادمة لفقيه أحرقته زوجته.. استدرجته عبر ابنته وسلقته بزيت مغلي

[En privé … L'histoire choquante d'un juriste brûlé par sa femme ..., à travers sa fille, en le brûlant avec de l'huile bouillante!]

https://www.youtube.com/watch?v=dKQHFVip9YU&feature=share&fbclid=IwAR0bayBUEIgVeMS230X0szcCcEHGYdUefEkrSle_50_TwvqAyPWO6xO8TJI

 

Il dit qu'elle est remontée, par sa famille, ses frères et son père, jusqu’à lui.

Et maintenant il demande que le roi l'aide.

Parce qu'il n'est violent ni agressif, qu'il n'est pas le genre d'hommes à battre sa femme.

Maintenant, le pauvre n'a même pas de l'argent pour se soigner.

Il dit qu'il a peur de pourrir vivant.

 

Venant d'une femme c'est d'autant plus grave ».