Mon pessimisme sur l'avenir des sociétés musulmanes

 

(Concernant leur ouverture d'esprit aux pensées et philosophies non-musulmanes).

 

Benjamin Lisan, 14/09/2023

 

Ce que m'a écrit, récemment, un ami :

 

"Je pense que l’islamisation diminuera à l’avenir.  Parce que les biens matériels sont plus importants pour les gens de notre époque que les biens spirituels. Mais il existe un danger sous la forme de chevaux de Troie musulmans qui peuvent faire une propagande du type : « tous ces biens viennent d'Allah ».  La France en tant que pays européen est différente des pays musulmans.  C'est la liberté d'exprimer leurs idées.  Par exemple, récemment en Iran, des filles ont enlevé leur hijab et ont affronté des musulmans d’extrême droite, mais elles ont été tuées. À l’avenir, j’espère que les musulmans liront le Coran de manière plus réfléchie. Au lieu de croire les Imams qui manipulent le contexte de ce livre".

 

Ma réponse :

 

Je pense que la philosophe du totalitarisme, Hannah Arendt, a oublié, dans son ouvrage "les origines du totalitarisme", l'islam _ elle ne cite que le communiste/le stalinisme, le fascisme/nazisme.

 

Ou encore Didier Musiedlak, un historien français, spécialisé dans les grands totalitarismes, qui n'aborde pas l'islam, et n'aborde que les totalitarismes fascistes et communistes, dans ses ouvrages "Les totalitarismes : fascisme et nazisme" (1996) et "L'atelier occidental du terrorisme: Les racines du mal" (2018).

 

Personne n'a vraiment pris conscience du danger de l'islam, concernant l'avenir du monde entier, hormis André Malraux, en 1956 (°).

 

On définit le "totalitarisme" comme un régime et système politique dans lequel existe un parti unique, n'admettant aucune opposition organisée, et où l'État tend à exercer une mainmise sur la totalité des activités de la société. Un tel système restreint toute opposition individuelle à l'État et n'admet aucune voix dissidente.

 

C'est souvent un système qui repose sur le mensonge, la propagande, la séduction et la terreur, la paranoïa et une idéologie qui se veut révolutionnaire, sensée détenir la "Vérité" ultime  _une idéologie paranoïaque, qui désigne les bons et les mauvais, d’une façon manichéenne _ et sur les révolutionnaires qui agissent aveuglément, avec enthousiasme, pour la propagation de l'idéologie, pour la gloire et le renforcement du pouvoir du parti et du chef, désignant les les méchants, les ennemis, les traîtres à abattre _ c'est-à-dire stigmatisant, appelant à la haine ou à la violence contre ceux qui combattent l'idéologie, le parti et son chef.

 

Cette idéologie désigne toujours un bouc émissaire à combattre et détruire. Pour le nazisme, ce sont les juifs, les ploutocrates, pour le communisme, les capitalistes, les grands possédants, pour l'islam, tous les non-musulmans, tels les chrétiens, les juifs, les polythéistes ... Ce combat agressif est toujours présenté comme noble, par ses sectateurs.

 

Dans ce grand combat, seul le groupe _ la communauté du peuple, celle des croyants ... _ compte, alors la vie individuelle n'a aucune importance et peut être écrasée.

 

A sa tête, il a toujours, un chef, souvent charismatique, souvent un gourou, mégalomane, paranoïaque, manipulateur, menteur (jusqu'à être un menteur pathologique), voire mythomane, cynique, totalement intolérant à toute critique, persuadé de détenir la vérité avec un grand V, souvent présenté comme un Dieu vivant, via un culte de la personnalité.

 

Les fondateurs de l'idéologie (qui peut être politico-religieuse) sont eux-mêmes divinisés, jusqu'à leur corps, souvent momifié dans ce but _ comme pour Marx, Engels, Lénine, Staline, Mussolini, Mahomet, Mao, la famille Kim, en Corée du Nord ...

 

Son but est que tout le peuple adhère totalement (fanatiquement) à l'idéologie ou à la pensée du parti et de son dictateur.

Et pour cela, il doit abolir tout doute dans le peuple, via une propagande, une mobilisation "révolutionnaire" permanente, la fameuse "agit-prop".

Cette mobilisation est encore plus forte, si elle soude tout le peuple dans une grande guerre, comme la "grande guerre patriotique" en Russie ...

Ce système contrôle totalement la vie, dans ses moindres aspects, et les pensées des citoyens depuis leur naissance jusqu'à leur décès. C'est ce genre de système totalitaire que Poutine, nostalgique du Stalinisme, tente de mettre en place, avec la suppression de toutes les voix et associations critiques, une idéologie hypernationaliste impérialiste et une mobilisation permanente autour d'une guerre contre l'Ukraine et l'Occident ...

 

Comme je te l'ai déjà dit, le Coran n'admet pas la critique et toute voix dissidente à l'islam et considère le Coran comme parfait. Voir ces versets : 2.2., 2.10., 2.99., 3.3-4., 3.12., 4.56., 5.101-102., 6.38., 6.25-30., 6.114-115., 11.1., 12.1-3., 17.81., 33.36., 33.57., 34.5., 40.70-72., 45.8-11., 7.72., 33.57. ...

 

Par son système halal et haram, elle tente de contrôler tous les aspects de la vie du musulman, depuis la naissance jusqu’à la mort.

 

L'islam entretien toujours ses fidèles dans la culpabilisation et la terreur de finir en enfer, s’ils ne suivent pas les préceptes de l'islam.

 

Il y a tous les outils idéologiques dans le Coran permettant transformer l'islam en une idéologie politico-religieuse totalitaire, elle-même cherchant à mettre en place un système totalitaire. C'est ce qu'essaye justement de mettre en place le régime des mollahs en Iran, et le régime des talibans, en Afghanistan, l'Etat islamique au Moyen-Orient, et tous les courants islamiques _ Frères musulmans, salafistes ...

 

Par exemple, ces régimes cherchent à contrôler totalement la vie des femmes. Par exemple, pour elles ; sont un crime :

 

- Marcher dévoilée,

- Montrer ses cheveux,

- Chanter seul,

- Danser,

- Voyager à l'étranger sans l'autorisation du mari,

- Aimer quelqu'un hors mariage,

- Assister à une soirée mixte avec des hommes,

- Entrer dans un stade,

-Faire du vélo, ...

 

Dans ces régimes, régis par la Charia, être libre dans sa tête, ne pas croire, être critique envers l'islam sont un crime.

Si on pousse la logique coranique jusqu'au bout, l'islam se révèle comme une religion rétrograde, opposée à beaucoup de progrès sociaux issus de l'Occident, perçus comme corrupteur des « bonnes » mœurs musulmanes.

 

Des femmes et des hommes seront emprisonnés, fouettés ou tués s’ils protestent contre toutes ces lois islamiques qu'ils considèrent comme injustes.  Même si vous ne protestez pas, vous dites simplement que vous ne croyez pas en l’Islam, vous serez quand même exécuté, emprisonné, traîné devant un tribunal, soumis à une lourde amende.

 

Depuis la naissance, dans les écoles coraniques, l'on répète aux musulmans, via un bourrage de crâne permanent, que l'islam est la Vérité, la meilleure des religions, celle ultime de la fin des temps. On va jusqu'à dire que les études religieuses, la connaissance religieuse, sont plus importante que les connaissances scientifiques, que "Dieu" a raison contre la science, en cas de conflit entre religion et science.

 

Pour beaucoup de musulmans, tout ce qui est religieux est sacré et indiscutable ou incontestable.

 

Averroès écrivait : « Si tu veux contrôler un ignorant, enveloppe chaque calomnie d’un manteau religieux et elle apparaitra comme une vérité ».

Mohammed Arkoun, écrivain islamologue, écrivait « Il suffit de donner à n'importe quelle idée une apparence religieuse pour convaincre les arabes de te suivre ».

 

Ils ne peuvent concevoir que les religions peuvent être purement un processus psychologique, un moyen de se rassurer, en apportant des certitudes et en fournissant une béquille mentale quand vous voulez sentez faible et que le monde, via son extrême complexité, vous semble inquiétant ...

 

Finalement, toutes les tentatives de laïcisation des sociétés musulmanes, pour tenter d'empêcher l'hégémonie, i.e. la chape de plomb, de l'islam sur les esprits, dans ces sociétés, ont échoué. On le constate maintenant :

 

- La Turquie de Mustafa Kemal Atatürk. On voit qu'il a suffi qu'Erdogan se présente comme un bon musulman, ait un discours musulman, pour faire qu'une majorité de Turcs le suivent dans beaucoup d'esprit critique, alors qu'Erdogan islamise la société turc, remet en cause toutes les réformes laïques d'Atatürk, se transforme en dictateur. En plus, il sait utiliser le discours nationaliste anti-occidental pour fédérer autour de lui les Turcs les plus bigots, les plus conservateurs, les plus nationalistes ...

- La Tunisie d'Habib Bourguiba. On le voit avec Kaïs Saïed. Il a suffi qu'il se présente comme un bon musulman vertueux, ait un discours musulman, pour qu'il soit élu et qu'une partie du peuple le suivre, sans aucun esprit critique. Alors que ce président est mauvais en économie, est raciste envers les noirs, est un dictateur ...

 

Toutes les autres tentatives de laïcisation d'autres pays musulmans, par leurs dirigeants, rois ..., ont toutes échouées, que cela soit en Iran, Afghanistan ...

 

Mahmoud Mohamed Taha qui a tenté de lancer une laïcisation du Soudan a été exécuté, pour avoir distribué des pamphlets appelant à l’abolition de la charia au Soudan, pour « hérésie, opposition à l’application de la loi islamique, trouble à la sécurité publique, incitation à s’opposer au gouvernement, et reconstitution d’un parti politique interdit. ». Le gouvernement soudanais, de l’époque, avait interdit que ses opinions non orthodoxes sur l’islam soient débattues en public pour la raison que cela « créerait un trouble religieux » ou fitnah (« scission », « sédition »).

 

Donc contrairement à toi, je suis plutôt pessimiste sur l'avenir des sociétés musulmanes. Je ne crois pas que l’islamisation des sociétés musulmanes diminuera dans un avenir proche.

 

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(°) Extraits d'un texte d'André Malraux du 3 juin 1956 :

 

« C’est le grand phénomène de notre époque que la violence de la poussée islamique. Sous-estimée de la plupart de nos contemporains, cette montée de l’islam est analogiquement comparable au début du communisme du temps de Staline. Les conséquences de ce phénomène sont encore imprévisibles. »

 

« De même aujourd’hui, le monde occidental ne semble guère préparé à affronter le problème de l’islam. En théorie, la situation parait extrêmement difficile. Peut-être serait-elle possible en pratique si, pour nous borner à l’aspect français de la question, celle-ci était pensée et appliquée par un véritable homme d’Etat. »

 

« Les données actuelles du problème portent à croire que des formes variées de dictature musulmane vont s’établir successivement à travers le monde arabe. Quand je dis « musulmanes », je pense moins aux structures religieuses qu’aux structures temporelles découlant de la doctrine de Mahomet. »

 

« Actuellement, il est trop tard ! Les « misérables » ont d’ailleurs peu à perdre. Ils préféreront conserver leur misère  à l’intérieur d’une communauté musulmane. Leur sort, sans doute,  restera inchangé. Nous avons d’eux une conception trop occidentale. Aux bienfaits que nous prétendons pouvoir leur apporter, ils préfèreront l’avenir de leur race »André Malraux, le 3 juin 1956

 

 « L’Afrique noire ne restera pas longtemps insensible à ce processus. Tout ce que nous pouvons faire, c’est prendre conscience de la gravité du phénomène et tarder d’en retarder l’évolution. »

 

Source : Réflexion sur l'islam et son avenir en France, André Malraux, le 3 juin 1956,                                                                                             http://viking35.over-blog.com/2021/10/extraits-d-un-texte-ecrit-par-andre-malraux-le-3-juin-1956-la-nature-d-une-civilisation-c-est-ce-qui-s-agrege-autour-d-une-religion