Le rôle du conspirationnisme et du complotisme-parades.

 

Par Rudy Reichstadt, Directeur de l'Observatoire du conspirationnisme.

 

Formation donnée à la mairie du 20° à Paris, le mercredi 8 novembre 2017.

 

Rudy Reichstadt a fondé le site Conspiracy Watch, également appelé Observatoire du conspirationnisme et des théories du complot.

 

Sources : a) http://www.conspiracywatch.info/, b) https://fr.wikipedia.org/wiki/Conspiracy_Watch

 

Le complotisme est une accusation sans preuve. Ce biais de raisonnement est très ancien.

 

En voici quelques exemples :

 

Voltaire - Dissertation sur la mort de Henri IV/Édition Garnier :

 

Le plus horrible accident qui soit jamais arrivé en Europe a produit les plus odieuses conjectures. Presque tous les mémoires du temps de la mort de Henri IV jettent également des soupçons sur les ennemis de ce bon roi, sur les courtisans, sur les jésuites, sur sa maîtresse, sur sa femme même. Ces accusations durent encore, et on ne parle jamais de cet assassinat sans former un jugement téméraire. J’ai toujours été étonné de cette facilité malheureuse avec laquelle les hommes les plus incapables d’une méchante action aiment à imputer les crimes les plus affreux aux hommes d’État, aux hommes en place. On veut se venger de leur grandeur en les accusant ; on veut se faire valoir en racontant des anecdotes étranges. Il en est de la conversation comme d’un spectacle, comme d’une tragédie, dans laquelle il faut attacher par de grandes passions et par de grands crimes.

 

Des voleurs assassinent Vergier dans la rue ; tout Paris accuse de ce meurtre un grand prince. Une rougeole pourprée enlève des personnes considérables, il faut qu’elles aient été toutes empoisonnées. L’absurdité de l’accusation, le défaut total de preuves, rien n’arrête ; et la calomnie, passant de bouche en bouche, et bientôt de livre en livre, devient une vérité importante aux yeux de la postérité toujours crédule.

Source : https://fr.wikisource.org/wiki/Dissertation_sur_la_mort_de_Henri_IV/%C3%89dition_Garnier

 

Marc Bloch - Réflexions d'un historien sur les fausses nouvelles de la guerre (1921) :

 

De faux récits ont soulevé les foules. Les fausses nouvelles, dans toute la multiplicité de leurs formes, — simples racontars, impostures, légendes, — ont rempli la vie de l’humanité. Comment naissent-elles ? de quels éléments tirent-elles leur substance ? comment se propagent-elles, gagnant en ampleur à mesure qu’elles passent de bouche en bouche ou d’écrit en écrit ? Nulle question plus que celles- là ne mérite de passionner quiconque aime à réfléchir sur l’histoire.

[...] L’erreur ne se propage, ne s’amplifie, ne vit enfin qu’à une condition : trouver dans la société où elle se répand un bouillon de culture favorable. En elle, inconsciemment, les hommes expriment leurs préjugés, leurs haines, leurs craintes, toutes leurs émotions fortes. Seuls — j’aurai l’occasion d’y revenir plus loin — de grands états d’âme collectifs ont le pouvoir de transformer une mauvaise perception en une légende.

[...] Le vieux proverbe allemand a raison :

Kommt der Krieg ins Land,

Dann gibt’s Lügen wie Sand

[Si la guerre arrive dans le pays,

Puis il y a des mensonges comme du sable]

[...] il est bon que de temps en temps un sceptique vienne nous rappeler qu’il y a eu de par le monde des menteurs habiles qui ont réussi à en imposer aux foules.

[...] Or ces hommes [les soldats allemands] ont été nourris de récits relatifs à la guerre de 1870 ; dès leur enfance on leur a rebattu les oreilles des atroces exploits prêtés aux francs-tireurs français ; ces contes ont été répandus par le roman et par l’image ; des ouvrages militaires leur ont conféré une sorte de garantie officielle ; plus d’un manuel que les gradés ont dans leur sac enseigne comment on doit se conduire envers les civils rebelles ; c’est donc qu’il y en aura.

[...] il croit volontiers capable de tout le peuple qui ose se dresser devant la nation élue. Ajoutez enfin que dans les esprits traînent à l’état de souvenirs inconscients, une foule de vieux motifs littéraires, — tous ces thèmes que l’imagination humaine, au fond très pauvre, ressasse sans cesse depuis l’aurore des âges : histoires de trahisons, d’empoisonnements, de mutilations, de femmes crevant les yeux des guerriers blessés, que chantaient jadis aèdes et trouvères, que popularisent aujourd’hui le feuilleton et le cinéma.

[...] « Des ouvertures étroites, fermées au moyen de plaques mobiles en métal, sont pratiquées dans la plupart des façades de maisons en Belgique ». Ce sont « des trous de hourdage, destinés à fixer les échafaudages de plafonneurs ou de peintres de façades », correspondant au dispositif de crochets qui, en d’autres régions, remplit le même office. Cette habitude de construction est, semble-t-il, propre à la Belgique ; du moins est-elle étrangère à l’Allemagne. Le soldat allemand remarque les ouvertures ; il n’en comprend pas la raison d’être ; il cherche une explication. « Or il vit au milieu des images des francs-tireurs… Quelle explication imaginerait-il qui ne lui soit suggérée par cette idée fixe ? » Les yeux mystérieux qui percent la face de tant de maisons, ce sont des meurtrières. Se préparant de longue date à une guerre de guérillas et d’embûches, les Belges les ont fait établir, comme dit une brochure vendue hélas ! au profit de la Croix Rouge, par des « techniciens spécialistes » : ce peuple n’est pas seulement homicide, il a prémédité ses assassinats. Ainsi une innocente particularité architecturale passe pour la preuve d’un crime savamment mûri. Supposons maintenant que dans un village bâti de la sorte quelques balles, parties d’on ne sait où, viennent à s’égarer. Comment ne pas penser qu’elles ont été tirées à travers les « meurtrières » ? En bien des cas sans doute on le pensa ; et les troupes firent prompte justice des maisons traîtresses et de leurs habitants.

[...] Des hommes animés d’une colère aveugle et brutale, mais sincère, avaient incendié et fusillé ; il leur importait désormais de garder une foi parfaitement ferme en l’existence d’« atrocités », qui seules pouvaient donner à leur fureur une apparence équitable ; il est permis de supposer que la plupart d’entre eux eussent reculé d’horreur s’ils avaient dû reconnaître la profonde absurdité des terreurs paniques qui les avaient poussés à commettre tant d’actes affreux ; mais ils ne reconnurent jamais rien de semblable. Encore aujourd’hui l’Allemagne dans sa masse est probablement persuadée que ses soldats en grand nombre sont tombés victimes des guet-apens belges : conviction d’autant plus inébranlable qu’elle se refuse à tout examen. On croit aisément ce que l’on a besoin de croire. Une légende qui a inspiré des actions retentissantes et surtout des actions cruelles est bien près d’être indestructible.

[...] Toutes ces fausses nouvelles se formèrent dans les armées mêmes, sous le feu. M. van Langenhove a fort bien montré comment elles furent transmises vers l’intérieur du pays : d’abord de première main par les lettres des combattants et par les rapports des blessés ; qui, en ces premiers jours de la guerre, eût osé contredire un soldat frappé sur le champ de bataille ? puis de seconde main, par les récits des journalistes et des infirmières. Bien entendu en passant des uns aux autres elles ne manquaient point de s’amplifier et de s’embellir ; surtout les milieux de l’arrière, plus réfléchis, souvent plus instruits, les élaborèrent de façon à mieux les coordonner entre elles et à leur conférer une sorte de caractère rationnel.

[...]  Une fausse nouvelle naît toujours de représentations collectives qui préexistent à sa naissance ; elle n’est fortuite qu’en apparence, ou, plus précisément, tout ce qu’il y a de fortuit en elle c’est l’incident initial, absolument quelconque, qui déclanche le travail des imaginations ; mais cette mise en branle n’a lieu que parce que les imaginations sont déjà préparées et fermentent sourdement.

[...] la fausse nouvelle est le miroir où la « conscience collective » contemple ses propres traits.

[...] « Ces Allemands ! quels organisateurs merveilleux ! ils avaient partout des espions"

[...] ce marchand qui, après avoir tenu boutique en France, reparaissait tout à coup sous l’habit d’un troupier ennemi, ne pouvait être qu’un espion ; et comme on estimait généralement les Allemands capables de toutes les ruses, la nouvelle ainsi formée trouva aisément créance et fit tache d’huile.

[...] Que les Allemands eussent, avant la guerre, enveloppé notre pays d’un prodigieux réseau d’espionnage, c’est ce dont personne chez nous ne doutait.

|...] pendant les mois d’août et de septembre 1914, le désir d’expliquer par des causes extraordinaires nos premières défaites avait fait retentir partout le cri de trahison ; peu à peu la croyance était devenue une sorte de dogme qui ne comptait presque pas d’infidèles.

 

[...] les fausses nouvelles ne naissent que là où des hommes venant de groupes différents peuvent se rencontrer.

 

Source : https://fr.wikisource.org/wiki/R%C3%A9flexions_d%E2%80%99un_historien_sur_les_fausses_nouvelles_de_la_guerre

 

Certains pensent que les accusations sans preuves, via les libelles, contre Louis XVI et Marie-Antoinette ont accéléré le mouvement prérévolutionnaire débouchant sur la prise de la Bastille.

 

Les allégations complotistes préparent l’action génocidaire, le passage à l’acte (la shoah, le génocide rwandais etc.).

 

Les sceptiques accordent beaucoup d’importance à l’exigence de preuve (« des affirmations extraordinaires exigent des preuves extraordinaires »).

Au contraire, pour les complotistes, un manque extraordinaire de preuves valide le caractère extraordinaire du complot.

 

Note personnelle : « Pour contrecarrer ces informations [des sites complotistes], il faudrait passer une vie.  C'est ce qui fait qu'ils sont quasiment inattaquables. Le jeu rhétorique (des complotistes) ne consiste pas à dire que ce qui est présent sur leur site est vrai, mais à vous demander de prouver que c'est faux. Malheureusement, à ce jeu-là, on est quasiment toujours perdant. ». Tristan Mendes France, formateur à l'école de journalisme du CELSA.

 

Le terme « Conspiracy theory » est ancien. Il est apparu dans le « The Journal of mental science, vol 16, page 141, 1870 ».

Le terme n’a pas été créé dans le cadre d’une "opération psychologique" menée par la CIA. 80 ans avant la création de l’agence de renseignements, on utilisait déjà couramment l’expression "conspiracy theory" dans son sens actuel.

« La théorie du Docteur Sankey pour expliquer ces blessures au thorax qui ont touché les patients des asiles mérite toute notre attention. Elle est du moins plus plausible que la théorie du complot de M. Charles Reade. »

Cette utilisation de l’expression « théorie du complot » est [semble-t-il] comparable à l’usage contemporain. Il est clair que l’expression « théorie du complot » a toujours revêtu une forte dimension critique.

 

Conspirationniste (Larousse, 2012) : « Se dit de quelqu'un qui se persuade et veut persuader autrui que les détenteurs du pouvoir (politique ou autre) pratiquent la conspiration du silence pour cacher des vérités ou contrôler les consciences ».

 

Complotiste (Larousse 2017) : « se dit de quelqu’un qui récuse la version communément admise d’un événement et cherche à démontrer que celui-ci résulte d’un complot fomenté par une minorité active ».

Celle que propose Conspiracy Watch est la suivante : « tendance à attribuer abusivement l’origine d’un événement historique ou d’un fait social à un inavouable complot dont les auteurs présumés – ou ceux à qui il est réputé profiter – conspireraient, dans leur intérêt, à tenir cachée la vérité. On peut ainsi définir une théorie du complot comme un récit "alternatif" qui prétend bouleverser de manière significative la connaissance que nous avons d’un événement et donc concurrencer la "version" qui en est communément acceptée, stigmatisée comme "officielle". ». Source : http://www.conspiracywatch.info/le-mot-complotisme-fait-son-entree-dans-le-petit-larousse-2017_a1597.html

 

C’est un champ d’étude à part entier. Il est différent de celui de la paranoïa. Le complotiste n’est pas paranoïaque mais il a adhèré à une vision du monde paranoïaque.

 

Livres connus :

 

1)      The paranoid style in american politics, Richard Hofstadter, Vintage Books, New York, 1964, Reprint edition (June 10, 2008), Source : https://en.wikipedia.org/wiki/The_Paranoid_Style_in_American_Politics

2)      Histoire d'un mythe. La « conspiration » juive et les Protocoles des Sages de Sion, Norman Cohn, Folio histoire, Gallimard, Paris, 1967. Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Norman_Cohn

3)      La Rumeur d'Orléans, Edgar Morin, Seuil, 1969, Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Rumeur_d%27Orl%C3%A9ans

4)      Mythes et mythologies politiques, Raoul Girardet, Ed. Seuil, 1986. Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Mythes_et_mythologies_politiques

5)      La foire aux illuminés : ésotérisme, théorie du complot, extrémisme, Pierre-André Taguieff, Ed. Mille et une nuits, 2005.

6)      La société parano : Théories du complot, menaces et incertitudes, Véronique Campion-Vincent, Payot, 2005.

7)      Les rhétoriques de la conspiration, Loïc Nicolas, CNRS Editions, 2010.

 

Voir le site de prévention du gouvernement : http://www.gouvernement.fr/on-te-manipule

 

Selon le chef de l'État, il faut "prendre conscience que les thèses complotistes prennent leur diffusion par internet et les réseaux sociaux".

« Nous devons nous souvenir que c'est d'abord par verbe que s'est préparée l'extermination. Nous devons agir au niveau européen et même international pour qu'un cadre juridique puisse être défini et que les plateformes internet qui gèrent les réseaux sociaux soient mises devant leurs responsabilités, que des sanctions soient prononcées en cas de manquement ».

« Pour combattre un ennemi, il faut d'abord le connaître et le nommer : l'antisémitisme. Il a changé de visage, mais il n'a pas perdu ses racines millénaires. Certains de ses ressorts n'ont pas changé, hélas, depuis la nuit des temps. C'est toujours le complot, le soupçon, la falsification. Mais aujourd'hui, il se nourrit aussi de la haine d'Israël, il importe des conflits du Moyen-Orient, il établit de façon abjecte la culpabilité des Juifs dans le malheur des peuples. Il entretient les théories du complot qui se diffusent sans limites, les théories du complot qui ont dans le passé déjà conduit au pire ».

Source : François Hollande veut "un cadre juridique" international contre le négationnisme et "les thèses complotistes" sur internet, 27 janvier 2015, http://lelab.europe1.fr/Francois-Hollande-veut-un-cadre-juridique-international-contre-le-negationnisme-et-les-theses-complotistes-sur-internet-20658

 

Le conspirationniste attribue abusivement l’origine d’un évènement.

C’est un coup de force à vouloir imposer une vérité, sa vérité, sans preuve.  Il n’apporte pas la preuve.

Selon le conspirationniste, il y a un groupe qui agit dans son intérêt au détriment des autres, continuant à dissimuler son rôle.

 

Les 5 piliers du conspirationnisme :

1)      Il n’y a pas de hasard,

2)      Il est voulu par ceux à qui cela profite,

3)      Rien n’est tel qu’il paraît l’être,

4)      Tout est lié d’une façon occulte,

5)      Tout ce qui est officiel est par définition mensonger.

 

Tout fait sens (pour le complotiste).

 

L’adepte de la théorie du complot est crédule envers tout de qui va dans le sens de la théorie du complot.

 

Un ami me disait « ils doutent de tout, pour ne plus douter de tout ».

 

Note : Selon mon ami Pascal Tataigny : « Complotisme : ne jamais voir les choses pour ce qu'elles sont, mais pour ce qu'elles sont pensées ».

 

Le New York Times, en 1894, avait illustré la théorie du complot en indiquant que « les philatélistes sont derrière la guerre de sécession, afin de pouvoir spéculer sur les timbres ».

Source ( ?) : John F. Marszalek, "Philatelic Pugilists," in Hattaway and Rafuse, The Ongoing Civil War, 127-38; "Sherman's Picture on U.S. Postage Stamps," Confederate Veteran 19 (June 1911): 272. ????

 

Rétrologie : discours sur tout ce qu’il y a derrière (alléguant que le discours de façade est mensonger).

 

Notes personnelles : « La « rétrologie » aura aboli la frontière séparant la vérité du mensonge. Il s'agit pour Carlo Ginzburg d'une "science imaginaire visant à reconstituer, derrière les causes apparentes, les vrais desseins cachés". »

« Il y a, sur Internet, une mouvance structurée : la complosphère. Une myriade de blogs et de sites dont l'activité principale est d’interpréter l'actualité et l'Histoire à l'aune du complot. On est à la fois dans la réinterprétation de l'actualité, c'est-à-dire "On nous cache tout, on nous dit rien", et dans la "rétrologie" complotiste, c'est-à-dire "Non seulement ce qu'on vous dit est faux mais on vous ment depuis beaucoup plus longtemps que vous ne le pensez." », Rudy Reichstadt.

« Avant Internet, si vous teniez un discours conspirationniste, vous étiez tout seul dans votre coin. L'Internet a permis à des individualités et aux discours marginaux de se réconforter entre eux », Tristan Mendes France, formateur à l'école de journalisme du CELSA. Source : http://atelier.rfi.fr/profiles/blogs/complosphere-francaise

 

C’est une vision extrémiste, il voit des ennemis partout, Un discours inséparable de la victimisation (du discours victimaire). C’est le levier de recrutement des adeptes de ces théories.

L’expression « Nouvel ordre mondial » [qui au départ n’était pas utilisé dans vision complotiste] date des années 50 et a été réutilisé par l’extrême-droite [US], qui croyait que le gouvernement américain était dirigé par des agents soviétiques.

 

Hani Ramadan, directeur du Centre islamique de Genève, réutilise cette expression, dans ses discours. Il a fait un certain nombre de discours sur le Dajjal (Antéchrist). Pour lui, le symbole de l’œil dans la pyramide est le signe d’un complot.

Dans un texte intitulé « La civilisation du Dajjâl, l’Antéchrist », publié récemment sur son site (1), le prédicateur islamiste Hani Ramadan, directeur du Centre islamique de Genève, adopte la prose bien connue des pourfendeurs du « Nouvel Ordre Mondial » (ou NWO pour New World Order) :

« La tradition islamique reconnaît la venue, vers la fin des temps, d’un homme qui trompera le monde, appelé Al-Masîh Ad-Dajjâl, le Messie Imposteur, ou si l’on veut l’Antéchrist. Il sera borgne. (…) L’œil du grand architecte des Lumières et d’un nouvel ordre mondial apparaît ainsi au sommet de la Déclaration des droits de l’homme de 1789, tout comme sur le dollar américain. Est-ce vraiment un hasard ? »

Quelques jours plus tôt, Hani Ramadan publiait sur son site un article repris du site internet d’Al-Manar, la chaîne de télévision du mouvement islamiste libanais Hezbollah, accusant l’Etat d’Israël de confisquer les cadavres des Palestiniens afin de faire commerce de leurs organes. Faisant référence à l’article de Donald Boström publié le 17 août 2009 dans les pages « Cultures » du journal suédois Aftonbladet (2), Ramadan évoquait le « dernier crime mis à jour par la presse suédoise, qui démontre que la barbarie sioniste n’a pas de limite ».

Sources : 1) http://www.conspiracywatch.info/hani-ramadan-l-oeil-du-nwo-le-trafic-d-organes-et-autres-joyeusetes_a399.html

2) Le site de Hani Ramadan est hébergé par le quotidien suisse francophone La Tribune de Genève. http://haniramadan.blog.tdg.ch

3) L’article était intitulé (en suédois) « Våra söner plundras på sina organ » (« Ils prennent les organes de nos enfants »), 16 août 2009, https://www.aftonbladet.se/kultur/article11989763.ab & https://sv.wikipedia.org/wiki/Aftonbladet%E2%80%93Israel-kontroversen

 

 

Alors que ce symbole est d’origine chrétienne (et la Franc-Maçonnerie n’a fait que le réutiliser).

 

Pour les islamistes, le monde est corrompu et l’islam est la seule réponse « nous avons des valeurs [et pas eux] ». Le recourt à la violence est justifié parce que l’islam est attaqué, assiégé … est victime du complot judéo-maçonnique ou judéo-croisé.  On répond à une menace existentielle.

Selon eux, de faux attentats [faussement attribués aux islamistes] détournent l’attention de la menace théorique. C’est la thèse du « false-flag » (un attentat sous faux drapeau).

Voir la trajectoire d’Amel Sakaou (39 ans), qui a imaginé un attentat à base de bonbonne de gaz.

Sur sa page Facebook, Amel Sakaou partageait des contenus complotistes de Panamza, Halalbook.fr, Oumma.com, EuroPalestine.com, Wikistrike, Ce que vous cachent les médias, Réseau International, Egalité & Réconciliation, MetaTV.org, Croa, Agence Info Libre, Parti Anti Sioniste, Arretsurinfo.ch, Russia Today, SputnikNews, nouvelordremondial.cc, Laurent Louis, Collectif Urgence notre police assassine.

Dans une vidéo postée le 9 janvier 2016, Amel Sakaou laisse libre cours à sa paranoïa antisémite, expliquant, en arabe, avoir acheté un soutien-gorge, avoir voulu en ôter le rembourrage puis avoir découvert un produit cancérigène placé là par… « les gens de Sion »« les Juifs »« pour que les femmes arabes tombent malades » (sic).

Le 25 mars dernier, trois jours après les attentats de Bruxelles, elle relayait le post suivant [suggérant une implication d’Israël dans cet acte terroriste] :

« Ces attaques ont été orchestrées avec le but de polariser la population européenne Chrétienne en une haine religieuse contre les Musulmans. Alors que toutes les autres tentatives de commencer une troisième Guerre mondiale ont échoué, les forces sombres espèrent déclencher cette guerre, par la création d’une masse critique de haine religieuse entre les Chrétiens et les Musulmans. Ceci fait partie d’un ancien plan de la Cabale que Nostradamus faisait allusion. Ici, il est important d’être conscient que l’islam est une religion généralement pacifique et que le radical des militants islamiques est né dans le 18ème siècle en tant que wahhabisme et était une création britannique conjointement avec l’Arabie. »

 

Le complotisme [chez un musulman], même lorsqu’il nie la réalité du djihadisme, est un marqueur de radicalisation.

 

Source : La djihadiste Amel Sakaou, antisémite et amateure de théories du complot, 14 septembre 2016, http://www.conspiracywatch.info/la-djihadiste-amel-sakaou-antisemite-et-amateure-de-theories-du-complot_a1666.html

 

L’étude, réalisée par ICM pour le compte du think tank Policy Exchange, consacre 9 pages au rapport qu’entretiennent les musulmans britanniques avec le conspirationnisme, de décembre 2016,

Selon ce sondage, seulement 4% des musulmans britanniques pensent qu’Al-Qaïda est responsable des attentats du 11-Septembre 2001.

Source : http://www.conspiracywatch.info/11-septembre-seulement-4-des-musulmans-britanniques-pensent-qu-al-qaida-est-responsable-des-attentats_a1703.html

Il y a un décalage majeur dans les représentations. On ne partage plus la même réalité factuelle.

 

Selon une étude réalisée par l’Institut Montaigne en 2016, « un islam français est possible », 37% des musulmans se disent victimes d’un complot.

 

« La volonté d’aller vivre dans un pays musulman constitue un engagement plus fort et indique davantage d’ambivalence : plus de 30 % des enquêtés considèrent cela comme important. C’est principalement le cas lorsque la perspective de l’amélioration de leur condition sociale paraît s’éloigner en France, sous l’effet des discriminations et des inégalités, parfois perçues comme la conséquence d’un « complot » contre les musulmans [« En France, les musulmans sont victimes d’un complot »] ».

« [...] l’idée selon laquelle « En France les musulmans sont victimes d’un complot » recueille un assentiment important, avec près de 37 % de réponses positives et 8 % de non-réponse. Ces perceptions alimentent la défiance d’une partie des musulmans de France [...] ».

« La défiance s’exprime moins directement envers le pays qu’à travers la condition des musulmans en France, dénoncée comme le fruit d’une infériorisation injuste, historiquement héritée et doublée d’un mépris pour l’islam ; dont la défense passe, pour certains – notamment chez les jeunes de milieux populaires –, par une dynamique de réaffirmation de leur identité religieuse ».

 

Source : http://www.institutmontaigne.org/ressources/pdfs/publications/rapport-un-islam-francais-est_-possible.pdf

 

Depuis qu'Henda Ayari a publié son livre "J'ai Choisi d'Être Libre", Flammarion, 2017 et surtout depuis qu’elle a accusé Tariq Ramadan de l’avoir violé, elle est victime d’une énorme campagne d’attaque sur Internet.

On affirme que les revenus de son livre servent à financer un organisme israélien. On affirme que c’est un complot d’Israël. C’est proportionnel à la foi qu’on a dans le prédicateur Tariq Ramadan.

La mise en accusation de DSK, en 2011 heurtait la représentation qu’en avait de ses partisans (juste après l’évènement, 71% des Français pensaient à un complot).

Il y a un besoin (?), une demande (?) [de croyance] par rapport à ce qui a été brisé (?). Ce qui a été cassé est réparé (?) dans un mythe (on renoue avec sa certitude) ( ?).

La croyance délirante renforce (?) son confort narcissique.

 

La lutte contre le complotisme est comme une lutte contre la drogue. Elle est difficile.  Comme pour la drogue, il y a le consommateur, le parrain, le dealer, le laborantin …

 

Note : on sort de la secte, quand on prend conscience du caractère délirants, faux ou mensonger du discours complotiste.

 

Face à la diabolisation des juifs, on peut :

1)      Faire appel aux valeurs morales : l’antisémitisme … ce n’est pas bien.

2)      L’humour, la dérision.

 

Le complotisme est une construction rationnelle, qui a toujours un versant accusatoire (chez les islamistes accusation d’un complot contre les musulmans commis par les judéo-croisés).

 

 

Bibliographie :

[1] Lance deHaven-Smith, La Théorie du complot en Amérique, University of Texas Press, 2013.

[2] "Nouvelle étude : les conspirationnistes ne vérifient jamais leurs sources", http://www.conspiracywatch.info/Nouvelle-etude-les-conspirationnistes-ne-verifient-jamais-leurs-sources_a1095.html

[3] “What about building 7?” A social psychological study of online discussion of 9/11 conspiracy theories ["Qu'en est-il du bâtiment 7?" Une étude psychologique sociale de la discussion en ligne sur les théories du complot du 11/9], Michael J. Wood et Karen M. Douglas [chercheurs en psychologie sociale de l’Université de Kent (Royaume-Uni)], Front. Psychol., 08 July 2013. https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fpsyg.2013.00409/full

[4] Robert Blaskiewicz, “ Nope, It Was Always Already Wrong ”, Committee for Skeptical Inquiry, August 8, 2013, http://www.csicop.org/specialarticles/show/nope_it_was_always_already_wrong/

Note : Bob Blaskiewicz est un contributeur régulier de sites et blogs sceptiques américains (CSICOP.orgVirtualSkeptics.comSkepticalHumanities.com, etc.). Il est chargé de cours invité à l’Université du Wisconsin-Eau Claire où il est spécialisé dans la critique des mythes complotistes et du paranormal.

[4bis] Traduction française : Non, la CIA n’a pas inventé le terme « théorie du complot », Robert Blaskiewicz, 18 juillet 2015, http://www.conspiracywatch.info/non-la-cia-n-a-pas-invente-le-terme-theorie-du-complot_a1428.html

[5] Conspiracy theories in science [Théories du complot en science], Ted Goertzel, EMBO Rep . 2010 juil; 11 (7): 493-499, 2010 Jun 11, https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2897118/ & https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2897118/pdf/embor201084.pdf

[6] Political Conspiracies in America, Donald T. Critchlow,‎ John Korasick,‎ Matthew C. Sherman, Indiana University Press, March 19, 2008.

Note : Note : Leurs auteurs soutiennent que les insécurités pendant les périodes en évolution rapide encouragent les soupçons et les conspirations irrationnelles.

[7] Enemies Within: The Culture of Conspiracy in Modern America, Robert Allan Goldberg, Yale University Press, November 1, 2001.

[8] Conspiracy Theories: Secrecy and Power in American Culture, Mark Fenster, University of Minnesota Press, 1999, Réed, January 1, 2008.

 

* Pierre-André Taguieff, Court Traité de complotologie, Mille et une nuits, 2013.
Gérald BronnerLa démocratie des crédules, PUF, 2013.
* Richard Hofstadter, Le style paranoïaque : Théories du complot et droite radicale en Amérique (préface de Philippe Raynaud ; tr. fr. par Julien Charnay), Bourin Editeur, 2012.
* Olivier Dard, La Synarchie. Le mythe du complot permanent, Perrin, 1998 ; rééd. actualisée 2012, coll. Tempus.
* Pierre-Henri Tavoillot & Laurent Bazin, Tous paranos ? : Pourquoi nous aimons tant les complots…, Editions de l’Aube, 2012.
* Emmanuelle Danblon & Loïc Nicolas (dir.), Les Rhétoriques de la conspiration, CNRS Editions, 2010.
* Jérôme Jamin, L’imaginaire du complot. Discours d’extrême droite en France et aux Etats-Unis, Amsterdam University Press, 2009.
* Emmanuel Kreis (présenté par), Les puissances de l’ombre. La théorie du complot dans les textes, CNRS Editions, 2009.
* Marc Jacquemain & Jérôme Jamin, L’histoire que nous faisons. Contre les théories de la manipulation, éd. Liberté j’écris ton nom, 2008. Téléchargeable sur le site de l’Université de Liège.
* Léon Poliakov, La Causalité diabolique, Calmann-Lévy, 1980-1985, rééd. 2007. Lire un extrait de la préface de P.-A. Taguieff ici.
* Pierre-André Taguieff, L’imaginaire du complot mondial : Aspects d’un mythe moderne, Mille et une nuits, 2006.
* Antoine Vitkine, Les Nouveaux imposteurs, La Martinière, 2005.
* Pierre-André Taguieff, La Foire aux illuminés : Esotérisme, théorie du complot, extrémisme, Mille et une nuits, 2005.
* Véronique Campion-Vincent, La société parano : Théories du complot, menaces et incertitudes, Payot, 2005.
* Frédéric Charpier, L’obsession du complot, Bourin Editeur, 2005.
* Alain Goldschläger & Jacques Lemaire, Le complot judéo-maçonnique, Labor, 2005.
* Will Eisner, Le Complot : L’histoire secrète des Protocoles des Sages de Sion, Grasset, 2005.
* Henri Rollin, L’Apocalypse de notre temps : Les dessous de la propagande allemande d’après des documents inédits, précédé de Le Faux et son usage, par Gérard Berréby, Gallimard, 1939, rééd. Allia, 2005.
* Fiammetta Venner, L’Effroyable Imposteur. Quelques vérités sur Thierry Meyssan, Grasset, 2004.
* Pierre-André Taguieff, Les Protocoles des Sages de Sion : Faux et usages d’un faux, Fayard, 2004.
* Guillaume Dasquié & Jean Guisnel, L’effroyable mensonge : thèse et foutaises sur les attentats du 11 septembre, La Découverte, 2002. Lire des extraits du livre ici.
* Raoul Girardet, Mythes et mythologies politiques, Le Seuil, 1986. Lire un extrait ici.
* Karl R. Popper, La Société ouverte et ses ennemis [1945], tr. fr. Jacqueline Bernard et Philippe Monod, Le Seuil, 1979. Lire un extrait ici.

Presse :
Les Collections de L’Histoire, dossier « Complots, secrets et rumeurs », n° 33, octobre 2006 (ci-contre).
L’Arche, dossier « Le mythe du complot », n° 572, décembre 2005.
Le Monde 2, dossier « Le retour des théories du complot. Entretien avec le politologue Pierre-André Taguieff », n° 90, supplément du 5 novembre 2005.
Le Magazine littéraire, dossier « La paranoïa. Du bonheur de se croire persécuté », n° 444, Juillet-Août 2005.
Historia Mensuel, dossier « Da Vinci Code », n° 699, mars 2005.
TOC, dossier « La mode des complots depuis le 11 septembre », n° 10, mars 2005.

Documentaires :
Les effroyables imposteurs, de Ted Anspach (France, 2009).
11-Septembre : Enquête sur la théorie du complot, de Stéphane Malterre (France, 2009).
Autopsie de la rumeur, de Bertrand ­Delais (France, 2009).
La vérité est ailleurs. La véritable histoire des Protocoles des Sages de Sion, de Pierre-André Taguieff et Barbara Necek (France, 2008).
11 septembre 2001 : la troisième tour, de Mike Rudin (BBC, 2008).
Les Protocoles de la Rumeur (titre original : Protocols of Zion), de Marc Levin (Etats-Unis, 2005).

Radio :
Rendez-vous avec Monsieur X sur le conspirationnisme, par Patrick Pesnot (France Inter, 15 avril 2006).
« Les nouveaux chemins de la connaissance » : Histoires de la fumée sans feu. Série des cinq émissions de Raphaël Enthoven diffusées sur France Culture la semaine du 14 au 18 décembre 2009).
Gérald Bronner invité des Matins de France Culture (7 mars 2013).
Gérald Bronner interviewé par Benjamin Petrover sur Europe 1 (31 mars 2013).
* « Tire ta langue », émission présentée par Antoine Perraud sur la rhétorique négationniste (France Culture, 3 mars 2013). Avec Gilles Karmasyn et Michael Rinn.

Télévision :
« Philosophie » sur la théorie du complot. Emission animée par Raphaël Enthoven, avec Emmanuelle Danblon, diffusée sur Arte le 20 mai 2012.
* « L’Objet du scandale » : La théorie du complot sur le 11-Septembre. Emission animée par Guillaume Durand, diffusée sur France 2 le 30 septembre 2009.
* Soirée Théma « LES BRÉVIAIRES DE LA HAINE » sur Arte le mardi 6 mai 2008, animée par Daniel Leconte. Avec Horst Möller (directeur de l’Institut d’Études contemporaines) et Pierre-André Taguieff (directeur de recherche au CNRS-CEVIPOF).
* « Le 11 septembre n’a pas eu lieu » et « Le Grand complot », documentaires d’Antoine Vitkine et Barbara Necek (France, 2004), diffusés sur Arte le mardi 13 avril 2004 dans le cadre de la soirée Théma « TOUS MANIPULÉS ? » (émission « De quoi j’me mêle ! » animée par Daniel Leconte.

Textes divers disponibles sur internet :
* Loïc Nicolas, « L’évidence du complot : un défi à l’argumentation. Douter de tout pour ne plus douter du tout », Argumentation et Analyse du Discours, 13 | 2014, mis en ligne le 14 octobre 2014.
* Emmanuel Taïeb, « Logiques politiques du conspirationnisme », Sociologie et sociétés, Volume 42, numéro 2, automne 2010, p. 265-289.
* Marc Angenot, « La pensée conspiratoire. Une histoire dialectique et rhétorique ? », in Emmanuelle Danblon et Loïc Nicolas (dir.), Les rhétoriques de la conspiration, CNRS Editions, 2010, pp. 25-42.
* La transcription du documentaire de Pierre-André Taguieff et Barbara Necek, « La vérité est ailleurs, ou la véritable histoire des Protocoles des Sages de Sion » (Doc En Stock, 2008), avec une bibliographie inédite en annexe ajoutée par P.-A. Taguieff.
* Pierre-André Taguieff, Histoire de la théorie du complot et La conspiration secrète pour dominer le monde(conférences disponibles en vidéo sur le site Akadem).
* « Le démon du soupçon », Avant-propos au dossier de L’Histoire, HS n° 33, octobre 2006.
* Louis Dubé, « Les théories du complot. L’effroyable sélection des faits », Le Québec sceptique, n° 61, automne 2006, pp. 5-9.
* Louis Dubé, « L’argument déterminant et les théories du complot », Le Québec sceptique, n° 67, automne 2008, pp. 5-9.
* Brice Couturier, « Finie la dénonciation, vive la conspiration ! », Marianne, n° 414, semaine du 26 mars au 1er avril 2005.
* Henri Madelin, « Rumeurs et complots », Études 2002/11, Tome 397, p. 477-488.
* Richard Hofstadter, “ The Paranoid Style in American Politics ”, Harper’s Magazine, November 1964, pp. 77-86.
* Stéphane François et Emmanuel Kreis, « L’ufologie radicale : entre subculture politique, occultisme et théosophie », conférence du samedi 26 avril 2008 prononcée dans le cadre des soirées Politica Hermetica.
* Urs Hafner, « Complot et contre-complot », Horizons. Le magazine suisse de la recherche scientifique, n° 77, juin 2008, pp. 22-24 ; reproduit dans Le Courrier, 27 août 2008.
* Jean-Bruno Renard, « Les rumeurs négatrices », Diogène, PUF, n° 213, 2006/1, pp. 54-73.
* Henri Madelin, « Rumeurs et complots », Etudes, 2002/11, tome 397, pp. 477-488.

Pour rire :
Les théories du complot du 11 septembre, c’est vraiment n’importe quoiNioutaik.fr, 8 janvier 2013.

Source : http://www.conspiracywatch.info/theories-du-complot-pour-bien-commencer_a1.html

 

 

Cordialement,

 

Benjamin LISAN

 

Site sur l’Islam : http://benjamin.lisan.free.fr/jardin.secret/EcritsPolitiquesetPhilosophiques/indexIslam.html