La contribution de scientifiques occidentaux aux « miracles scientifiques du Coran » se dégonfle

 

Par Benjamin LISAN, le 13/06/2020.

1         Introduction

 

On voit régulièrement tourner sur Internet, un article « Les hommes de science témoignent des miracles scientifiques du coran » [14], citant 9 scientifiques occidentaux qui attesteraient la véracité des « miracles scientifiques du Coran ».

 

Pour ceux qui croient que les témoignages de certains scientifiques occidentaux _ Joe Leigh Simpson (gynécologue, obstétricien), William Hay (géologue marin), Allison "Pete" Palmer (géologue), ... _ attestant de la véracité des « miracles scientifiques du Coran », auraient été obtenus par des moyens loyaux (honnêtes), nous allons démontrer qu’en général, ce n’est pas le cas.

 

Car certains des scientifiques cités _Allison "Pete" Palmer (géologue), Gerald Goeringer (embryologiste), William Hay (géologue marin), S. Nomanul Haq (historien) … _, ont justement dénoncé, après coup, les moyens (pressions, séductions …) employés pour pousser certains scientifiques occidentaux à accréditer la thèse des « miracles scientifiques du Coran », au moment où ils sont invités à visiter des Universités en Arabie Saoudite et à participer à des conférences _ organisées par l’Arabie Saoudite, la Commission sur les signes scientifiques dans le Coran et la Sunna etc. _, leur voyage et leur participation étant alors grassement rémunérés, ce qui les incitent à venir [11] (voir ci-dessous).

 

Dans cet article, ci-dessous, de 2002, publié dans le journal américain Wall Street Journal [11], plusieurs scientifiques non musulmans ont évoqué des pratiques douteuses utilisées par la commission pour les convaincre, telles que des entrevues difficiles avec le cheikh Abdul Majeed al-Zindani, et les fausses promesses d'être « complètement neutres » :

 

La commission a attiré les scientifiques à ses conférences avec des billets d'avion de première classe pour eux et leurs épouses, des chambres dans les meilleurs hôtels, des honoraires de 1 000 $ et des banquets avec des dirigeants musulmans - comme un dîner au palais à Islamabad avec le président pakistanais Mohammed Zia ul-Haq peu de temps avant d'être tué dans un accident d'avion. Ahmed a également donné à au moins un scientifique une horloge en cristal.

 

Le géologue marin William Hay s'est plaint d'être tombé dans un "piège" lors des entretiens, tandis que l'embryologiste Gerald Goeringer a affirmé une "manipulation mutuelle" entre les scientifiques et les organisateurs de la conférence.

Le professeur de géologue à la retraite Alfred Kröner de l'Université de Mayence a envoyé une réponse standard par e-mail clarifiant ses remarques "hors contexte" lors de l'une des conférences et a décrit les procédures qui ont abouti à l'utilisation de ses remarques par des apologistes musulmans.

 

D'autres entretiens ont été obtenus avec Alfred Kröner, William Hay, Allison (Pete) Palmer et le professeur Tom Armstrong, où ils décrivent les événements tels qu'ils se sont réellement produits et comment ils ont ensuite été cités et déformés [12]. Ces interviews ont été menées par TheRationalizer et sont disponibles sur le compte YouTube [13]

 

Il est quand même étonnant que la page, de leur Université, décrivant le CV et le parcours de ces scientifiques occidentaux, supposés accréditer les « miracles scientifiques du Coran », ne font jamais mention de leurs travaux sur ce sujet (voir l’analyse de leur page universitaire présentant leur CV, dans le chapitre « Analyse des communications sur ces miracles des 9 ou 10 scientifiques cités », à la fin de ce texte).

 

Bref, quand on analyse minutieusement la contribution de ces 9 ou 10 scientifiques, la caution de scientifiques occidentaux aux « miracles scientifiques du Coran » se dégonfle fortement.

 

Quant au dernier scientifique suisse cité dans [14], Milan schultz, il n’existe dans aucune université, en Suisse ou ailleurs.

 

 

2         Les chercheurs occidentaux jouent un rôle clé en vantant la «science» du Coran

 

Par Daniel Golden, Staff Reporter du Wall Street Journal

Mis à jour le 23 janvier 2002

 

Joe Leigh Simpson, président de l'obstétrique et de la gynécologie au Baylor College of Medicine à Houston, est un presbytérien qui va à l'église.

Mais grâce à quelques conférences auxquelles il a assisté dans les années 1980, il est connu dans certaines parties du monde musulman comme un champion de la doctrine selon laquelle le Coran, le livre sacré de l'islam, est historiquement et scientifiquement correct dans les moindres détails. Le Dr Simpson dit maintenant qu'il a fait des commentaires qui paraissent "idiots et embarrassants" sortis de leur contexte, mais peu importe: les émissions de télévision du Moyen-Orient, les livres et les sites Web musulmans le citent toujours comme disant que le Coran devait être "dérivé de Dieu", car il prévoyait des découvertes modernes en embryologie et en génétique.

 

2.1        Machine publicitaire

Le Dr Simpson n'est qu'un des nombreux scientifiques non musulmans qui se sont retrouvés pris dans la machine publicitaire d'une branche en pleine expansion du fondamentalisme islamique.

Surnommée « Bucailleisme », après le chirurgien français Maurice Bucaille, qui l'a articulé dans un livre influent de 1976, la doctrine est en quelque sorte l'équivalent musulman du créationnisme chrétien. Mais alors que le créationnisme rejette une grande partie de la science moderne, le bucailleisme l'embrasse. Il soutient que le Coran a prophétisé la théorie du Big Bang, les voyages dans l'espace et d'autres percées scientifiques contemporaines. De même, affirme-t-elle, la Bible fait beaucoup d'erreurs scientifiques et est donc moins fiable que la parole de Dieu. Les musulmans croient que le Coran est la révélation de Dieu au prophète Mahomet, comme lui a dit un ange.

Avant les planètes et les étoiles, la science moderne a largement conclu que l'univers était probablement un nuage de poussière et de gaz. Le Coran a présumé cette conclusion au septième siècle, soutiennent les Bucailleistes, dans un texte disant qu'Allah "comprenait dans son dessein le ciel, et c'était comme de la fumée". La découverte des trous noirs dans l'espace? Prévu dans le passage, «le ciel s'ouvre et devient comme des portes».

Bien que dédaigné par la plupart des savants traditionnels, le bucailleisme a joué un rôle important en attirant les convertis à l'islam et en maintenant les jeunes étudiants occidentaux dans la foi [musulmane]. 

Largement enseignée dans les écoles secondaires islamiques, la doctrine favorise la fierté du patrimoine musulman et réconcilie les conflits que les élèves peuvent ressentir entre leurs croyances religieuses et les carrières laïques en ingénierie ou en informatique.

 

2.2        Conférences et cassettes vidéo

"Partout dans le monde arabe, dans les universités, vous trouverez des personnes qui adhèrent de plus en plus à cette ligne de pensée", explique Muzaffar Iqbal, président du Centre for Islam and Science en Alberta, Canada. "Il y a plus de crédibilité que le créationnisme ici. Dans le monde musulman, il n'y a pas d'opposition organisée contre lui."

Selon Zaghloul El-Naggar, un géologue égyptien qui vante la doctrine dans une émission télévisée hebdomadaire populaire diffusée dans le monde arabe: "L'une des principales preuves convaincantes pour les gens d'accepter l'islam est le grand nombre de faits scientifiques dans le Coran."

Le bucailleisme a été propulsé par une campagne bien financée dirigée par le protégé du professeur El-Naggar, Sheikh Abdul Majeed Zindani, un universitaire et politicien charismatique yéménite. Fondateur et ancien secrétaire général de la Commission des signes scientifiques du Coran et de la Sunna, basée en Arabie saoudite, M. Zindani a organisé des conférences où le Dr Simpson et d'autres scientifiques sont apparus et ont été filmés.

 

2.3        Un ami d'Oussama

M. Zindani est également ami et mentor d'un autre passionné du Bucailleisme d'origine yéménite: Oussama ben Laden. L'homme le plus recherché au monde a régulièrement demandé conseil à M. Zindani pour savoir si les actions terroristes prévues étaient conformes à l'islam, a déclaré Yossef Bodansky, biographe de M. Ben Laden et directeur du personnel d'un groupe de travail du Congrès américain sur le terrorisme. "Zindani est l'une des personnes les plus proches de Ben Laden", a déclaré M. Bodansky, qui attribue les conclusions du livre à des entretiens avec diverses agences de renseignement, des terroristes actuels et anciens et d'autres.

M. Zindani, qui a démissionné de son poste de secrétaire général de la Commission des signes scientifiques en 1995, est désormais une figure de proue d'un parti d'opposition yéménite qui plaide pour un État islamique. Il n'est pas répertorié comme terroriste par le gouvernement américain. Il a refusé de commenter cet article, affirmant par un intermédiaire qu'il était préoccupé par les affaires politiques et académiques.

Dans une interview en mai dernier dans un magazine publié par la Commission des Signes Scientifiques, il a déclaré que lorsque les musulmans apprennent l'exactitude scientifique du Coran, "ils ressentent une sorte d'honneur, de confiance et de satisfaction qu'ils suivent une vraie religion". Le caractère convaincant des preuves, a-t-il ajouté, "est clair et évident, comme en témoigne un groupe d'éminents savants non musulmans dans plusieurs domaines".

Le bucailleisme a commencé à prendre de l'ampleur vers 1980, lorsque M. Zindani est devenu directeur d'une équipe à l'Université King Abdulaziz qui recherchait des scientifiques occidentaux en visite en Arabie saoudite. Sa percée est survenue lorsque l'un de ses assistants, Mustafa Abdul Basit Ahmed, a présenté une sangsue à Keith Moore, professeur à l'Université de Toronto et auteur d'un manuel d'embryologie largement utilisé.

M. Ahmed voulait montrer qu'un verset du Coran, qui déclare que Dieu a créé l'homme comme une sangsue, était une comparaison appropriée pour décrire la gestation humaine précoce vue au microscope. M. Ahmed dit que le professeur Moore a été bouleversé par la ressemblance entre la sangsue et l'embryon précoce. Depuis que le Coran était antérieur aux microscopes, le professeur Moore, fils d'un ecclésiastique protestant, a conclu que Dieu avait révélé le Coran à MahometLe professeur Moore a diffusé ce point de vue non seulement sur les vidéos de M. Zindani mais dans de nombreuses conférences, tables rondes et articles.

Le professeur Moore a approuvé une édition spéciale de 1983 de son manuel, "Le développement humain", pour le monde islamique, qui a été co-écrit par M. Zindani. Il alterne les chapitres de la science standard avec les «ajouts islamiques» de M. Zindani sur le Coran

Dans ses remerciements, parmi les "savants distingués" qui ont apporté "leur plein soutien dans leurs capacités personnelles et officielles", M. Zindani énumère le cheikh Oussama ben Laden, aux côtés du Dr Simpson et d'autres scientifiques occidentaux. 

Le professeur El-Naggar, le professeur de géologie égyptien qui a enseigné à M. Zindani, dit que M. Ben Laden a été intrigué par le Bucailleisme à ses jours de collège après avoir entendu M. Zindani et a aidé à payer la publication du livre.

Maintenant professeur émérite, le professeur Moore a refusé d'être interviewé. Atteint à Toronto, il a dit qu'il était occupé à réviser son manuel et que "cela fait 10 ou 11 ans que je suis impliqué dans le Coran".

 

2.4        Cultiver les scientifiques

En 1984, après s'être vu refuser un poste permanent au roi Abdulaziz, M. Zindani s'est tourné vers la Ligue mondiale musulmane, une organisation à but non lucratif principalement financée par le gouvernement saoudien. La Ligue mondiale a apporté un soutien financier à la création de la Commission des signes scientifiquesM. Ahmed, qui a déménagé à Chicago en 1983, a été inscrit sur sa liste de paie à 3 000 $ par mois et a voyagé d'un océan à l'autre pour cultiver des scientifiques américains et canadiens.

La commission a attiré les scientifiques à ses conférences avec des billets d'avion de première classe pour eux et leurs épouses, des chambres dans les meilleurs hôtels, des honoraires de 1 000 $ et des banquets avec des dirigeants musulmans - comme un dîner au palais à Islamabad avec le président pakistanais Mohammed Zia ul. Haq peu de temps avant sa mort dans un accident d'avion. M. Ahmed a également donné à au moins un scientifique une horloge en cristal.

M. Ahmed, qui a quitté la commission en 1996 et exploite maintenant une école élémentaire islamique en Pennsylvanie, dit qu'il a rassuré les scientifiques que la commission était "complètement neutre" et s'est félicité des informations contredisant le Coran. Les scientifiques ont vite appris différemment. Chacun a reçu un verset du Coran à examiner à la lumière de son expertise. Ensuite, M. Zindani l'interviewait sur bande vidéo, le poussant à concéder l'inspiration divine.

Le scientifique marin William Hay, alors à l'Université du Colorado, s'est vu attribuer un passage comparant les esprits des incroyants à "l'obscurité dans une mer profonde ... couverte de vagues, au-dessus desquelles se trouvent des vagues". Alors que la bande vidéo roulait, M. Zindani a pressé le professeur Hay d'admettre que Muhammad ne pouvait pas avoir connaissance des vagues internes causées par des densités variables dans les profondeurs de l'océan. Lorsque le professeur Hay a suggéré que Muhammad aurait pu en apprendre davantage sur le phénomène des marins, M. Zindani a insisté sur le fait que le prophète n'avait jamais visité un port maritime.

Le professeur Hay, méthodiste, dit qu'il a ensuite soulevé d'autres hypothèses que M. Zindani a également rejetées. Enfin, le professeur Hay a concédé que l'inspiration pour la référence aux ondes internes "doit être l'être divin", une déclaration désormais annoncée sur les sites Web islamiques.

"Je suis tombé dans ce piège, puis j'ai averti d'autres personnes de le surveiller", explique le professeur Hay, désormais dans un institut marin allemand.

Une incitation similaire n'a pas réussi à influencer le géologue Allison "Pete" Palmer, qui travaillait pour la Geological Society of America. Il est resté sur sa position selon laquelle Mahomet aurait pu glaner sa science dans l'histoire orale du Moyen-Orient, pas dans la révélation. Sur une vidéo, M. Zindani reconnaît que M. Palmer a toujours besoin de "quelqu'un pour lui révéler la vérité", mais soutient que le géologue a été "étonné" par l'exactitude du Coran. M. Palmer dit que c'est une surestimation. Pourtant, il garde de bons souvenirs de M. Zindani, qu'il appelle « juste un gars adorable ». Lui et les autres scientifiques américains disent qu'ils n'avaient aucune idée des liens de M. Zindani avec M. Ben Laden. Et en tout cas, les États-Unis ne considéraient pas M. Ben Laden comme un hors-la-loi à l'époque.

 

2.5        Recherche de vérification

Le professeur Gerald Goeringer, un embryologiste à la retraite de l'Université de Georgetown, dit qu'il a exhorté la commission à essayer une vérification : embaucher un universitaire indépendant pour voir si les déclarations du Coran auraient pu être tirées d'Aristote, le philosophe-scientifique grec qui a précédé le livre de près de 1000 ans

Après que sa demande a été refusée, le professeur Goeringer dit qu'il a cessé d'aller aux conférences de peur d'être associé au fanatisme.

"C'était une manipulation mutuelle", dit-il. "Nous avons dû aller dans des endroits où nous n'aurions pas pu aller autrement. Ils voulaient ajouter une certaine respectabilité [une caution de scientifiques occidentaux] à ce qu'ils publiaient."

Le professeur Simpson - qui a assisté à des conférences en Arabie saoudite, au Caire et à Islamabad - se souvient d'avoir été invité à analyser une anecdote de la Sunna, un livre sacré islamique enregistrant les actes et les paroles du prophète, à la lumière de la génétique moderne.

Dans ce passage - apparemment destiné à décourager les accusations injustifiées d'adultère - un Bédouin s'est plaint à Muhammad que sa femme avait donné naissance à un enfant noir. Muhammed s'est renseigné sur les chameaux du nomade, et on lui a dit que certains étaient teintés de rouge, mais l'un était de couleur sombre. Le prophète a ensuite comparé l'enfant au chameau sombre, disant que les deux auraient pu hériter leurs teintes des ancêtres.

À la demande des organisateurs de la conférence, le professeur Simpson a attesté que ce passage était cohérent avec la façon dont les gènes récessifs transmettaient des traits non évidents chez les parents. Mais il dit que les parallèles - bien que frappants - ne sont pas nécessairement des preuves de l'inspiration divine.

L'historien de l'Université de Pennsylvanie, S. Nomanul Haq, un critique de premier plan du Bucailleisme, dit que la notion d'hériter des traits des ancêtres était courante à l'époque de Muhammad. Il attribue la montée du Bucailleisme à un "complexe d'infériorité profonde et profonde" parmi les musulmans humiliés par le colonialisme et qui tentent de reprendre les gloires fanées de la science islamique.

Basée dans la ville sainte de La Mecque, la Commission des signes scientifiques a une succursale dans un bâtiment fleuri de trois étages à la périphérie d'une autre ville saoudienne, Jidda. Selon son actuel secrétaire général, Hassan AA Bahafzallah, M. Zindani n'a plus aucun lien officiel avec la commission, bien qu'il soit toujours invité à ses événements. À propos de l'association de M. Zindani avec M. Ben Laden, il dit: "Tout ce que je sais, c'est que pendant le djihad en Afghanistan, Zindani avait l'habitude d'aller lui rendre visite."

M. Bahafzallah dit que la commission recueille environ 250 000 $ par an auprès des particuliers et des entreprises, en plus de sa subvention de la Ligue mondiale musulmane. Il a organisé cinq conférences depuis 1986, la dernière à Beyrouth en 2000, chacune coûtant environ 100 000 $.

L'héritage de ces conférences perdure. Entre autres produits, la commission distribue une bande vidéo, "Ceci est la vérité", qui entrecoupe les entretiens de M. Zindani avec des scientifiques non musulmans et son commentaire - y compris la prophétie selon laquelle les incroyants "seront exposés à un incendie dans lequel chaque fois que leur la peau est brûlée, nous allons les remplacer par de nouvelles peaux. "

Les éditeurs et les organisations islamiques ont distribué 800 000 exemplaires de «Un bref guide illustré pour comprendre l'islam», qui réimprime de grandes parties du scénario de la bande vidéo, y compris les témoignages des scientifiques.

Le script est également disponible sur des sites Internet tels que Islamicity.com, qui a accueilli plus d'un million de visiteurs en novembre. Basé à Culver City, en Californie, l'islamicité a numérisé les conférences de M. Zindani sur l'infaillibilité coranique, selon le directeur général Mohammed Abdul Aleem. Il visite les écoles locales pour parler des «correspondances» entre le Coran et la science moderne. Le bucailleisme, dit M. Aleem, "résonne très fortement chez les jeunes et les personnes éduquées et surtout je pense parmi les musulmans qui fréquentent les universités américaines"

- James Dorsey à Jidda et Elena Cherney à Toronto ont contribué à cet article.

Écrivez à Daniel Golden à daniel.golden@wsj.com

 

 

Article originel en Anglais :

 

3         Western Scholars Play Key Role In Touting 'Science' of the Quran

 

By Daniel Golden Staff Reporter of The Wall Street Journal

Updated Jan. 23, 2002 12:01 am ET

 

Joe Leigh Simpson, chairman of obstetrics and gynecology at Baylor College of Medicine in Houston, is a church-going Presbyterian.

But thanks to a few conferences he attended back in the 1980s, he is known in parts of the Muslim world as a champion of the doctrine that the Quran, Islam's holy book, is historically and scientifically correct in every detail. Dr. Simpson now says he made some comments that sound "silly and embarrassing" taken out of context, but no matter: Mideast television shows, Muslim books and Web sites still quote him as saying the Quran must have been "derived from God," because it foresaw modern discoveries in embryology and genetics.

 

3.1        Publicity Machine

Dr. Simpson is just one of several non-Muslim scientists who have found themselves caught up in the publicity machine of a fast-growing branch of Islamic fundamentalism.

Dubbed "Bucailleism," after the French surgeon Maurice Bucaille, who articulated it in an influential 1976 book, the doctrine is in some ways the Muslim counterpart to Christian creationism. But while creationism rejects much of modern science, Bucailleism embraces it. It holds that the Quran prophesied the Big Bang theory, space travel and other contemporary scientific breakthroughs. By the same token, it argues, the Bible makes lots of scientific errors, and so is less reliable as the word of God. Muslims believe the Quran to be God's revelations to the prophet Muhammad, as told to him by an angel.

Before the planets and stars, modern science has largely concluded, the universe was probably a cloud of dust and gas. The Quran presaged that conclusion in the seventh century, Bucailleists argue, in a text saying Allah "comprehended in his design the sky, and it had been as smoke." The discovery of black holes in space? Foreseen in the passage, "Heaven is opened and becomes as gates."

While disdained by most mainstream scholars, Bucailleism has had an important role in attracting converts to Islam and in keeping young, Western-leaning adherents faithful. Widely taught in Islamic secondary schools, the doctrine fosters pride in Muslim heritage, and reconciles conflicts that students may feel between their religious beliefs and secular careers in engineering or computers.

 

3.2        Conferences and Videotapes

"All over the Arab world, in the universities, you will find people who hold onto this line of thought more and more," says Muzaffar Iqbal, president of Center for Islam and Science in Alberta, Canada. "It has more credence there than creationism has here. In the Muslim world, there is no organized opposition to it."

Says Zaghloul El-Naggar, an Egyptian geologist who touts the doctrine on a popular weekly television program shown in the Arab world: "One of the main convincing evidences to people to accept Islam is the large number of scientific facts in the Quran."

Bucailleism has been propelled by a well-funded campaign led by Prof. El-Naggar's onetime protege, Sheikh Abdul Majeed Zindani, a charismatic Yemeni academic and politician. Founder and former secretary-general of the Commission on Scientific Signs in the Quran and Sunnah, based in Saudi Arabia, Mr. Zindani organized conferences where Dr. Simpson and other scientists appeared and were videotaped.

 

4         A Friend of Osama

Mr. Zindani also is a friend and mentor to another Bucailleism devotee of Yemeni descent: Osama bin Laden. The world's most wanted man has regularly sought Mr. Zindani's guidance on whether planned terrorist actions are in accord with Islam, says Yossef Bodansky, biographer of Mr. bin Laden and staff director of a U.S. congressional task force on terrorism. "Zindani is one of the people closest to bin Laden," says Mr. Bodansky, who attributes the book's findings to interviews with various intelligence agencies, current and former terrorists and others.

Mr. Zindani, who stepped down as secretary general of the Commission on Scientific Signs in 1995, is now a leading figure in a Yemeni opposition party that advocates an Islamic state. He isn't listed as a terrorist by the U.S. government. He declined comment for this article, saying through an intermediary that he is preoccupied with political and academic affairs.

In an interview last May in a magazine published by the Commission on Scientific Signs, he said that when Muslims learn of the scientific accuracy of the Quran, "they feel a kind of honor, confidence and satisfaction that they are following a true religion." The persuasiveness of the evidence, he added, "is clear and obvious, as it is testified by a group of eminent non-Muslim scholars in several fields."

Bucailleism began gaining momentum around 1980, when Mr. Zindani became director of a team at King Abdulaziz University that sought out Western scientists visiting Saudi Arabia. His breakthrough came when one of his assistants, Mustafa Abdul Basit Ahmed, presented a leech to Keith Moore, a University of Toronto professor and author of a widely used embryology textbook.

Mr. Ahmed wanted to show that a verse from the Quran, which states that God made man as a leech, was an apt simile to describe early human gestation as seen under a microscope. Mr. Ahmed says Prof. Moore was bowled over by the resemblance between the leech and the early embryo. Since the Quran predated microscopes, Prof. Moore, son of a Protestant clergyman, concluded that God had revealed the Quran to Muhammad. Prof. Moore has disseminated this view not only on Mr. Zindani's videos but in many lectures, panel discussions and articles.

Prof. Moore sanctioned a special 1983 edition of his textbook, "The Developing Human," for the Islamic world, that was co-written by Mr. Zindani. It alternates chapters of standard science with Mr. Zindani's "Islamic additions" on the Quran. In its acknowledgments, among "distinguished scholars" who gave "full support in their personal and official capacities," Mr. Zindani lists Sheikh Osama bin Laden, alongside Dr. Simpson and other Western scientists. Prof. El-Naggar, the Egyptian geology professor who taught Mr. Zindani, says Mr. bin Laden became intrigued by Bucailleism in his college days after hearing Mr. Zindani lecture, and helped pay for the book's publication.

Now a professor emeritus, Prof. Moore declined to be interviewed. Reached in Toronto, he said he was busy revising his textbook and that "it's been 10 or 11 years since I was involved in the Quran."

 

5         Cultivating Scientists

In 1984, after being denied a permanent position at King Abdulaziz, Mr. Zindani turned to the Muslim World League, a nonprofit organization primarily funded by the Saudi government. The World League provided financial support to establish the Commission on Scientific Signs. Mr. Ahmed, who moved to Chicago in 1983, was put on its payroll at $3,000 a month, and traveled from coast to coast cultivating U.S. and Canadian scientists.

The commission drew the scientists to its conferences with first-class plane tickets for them and their wives, rooms at the best hotels, $1,000 honoraria, and banquets with Muslim leaders -- such as a palace dinner in Islamabad with Pakistani President Mohammed Zia ul-Haq shortly before he was killed in a plane crash. Mr. Ahmed also gave at least one scientist a crystal clock.

Mr. Ahmed, who left the commission in 1996 and now operates an Islamic elementary school in Pennsylvania, says he reassured the scientists that the commission was "completely neutral" and welcomed information contradicting the Quran. The scientists soon learned differently. Each one was given a verse from the Quran to examine in light of his expertise. Then Mr. Zindani would interview him on videotape, pushing him to concede divine inspiration.

Marine scientist William Hay, then at the University of Colorado, was assigned a passage likening the minds of unbelievers to "the darkness in a deep sea ... covered by waves, above which are waves." As the videotape rolled, Mr. Zindani pressed Prof. Hay to admit that Muhammad couldn't have known about internal waves caused by varying densities in ocean depths. When Prof. Hay suggested Muhammad could have learned about the phenomenon from sailors, Mr. Zindani insisted that the prophet never visited a seaport.

Prof. Hay, a Methodist, says he then raised other hypotheses that Mr. Zindani also dismissed. Finally, Prof. Hay conceded that the inspiration for the reference to internal waves "must be the divine being," a statement now trumpeted on Islamic Web sites.

"I fell into that trap and then warned other people to watch out for it," says Prof. Hay, now at a German marine institute.

Similar prodding failed to sway geologist Allison "Pete" Palmer, who was working for the Geological Society of America. He stuck to his position that Muhammad could have gleaned his science from Middle Eastern oral history, not revelation. On one video, Mr. Zindani acknowledges that Mr. Palmer still needs "someone to point the truth out to him," but contends that the geologist was "astonished" by the accuracy of the Quran. Mr. Palmer says that's an overstatement. Still, he has fond memories of Mr. Zindani, whom he calls "just a lovely guy." He and the other American scientists say they had no idea of Mr. Zindani's ties to Mr. bin Laden. And in any case the U.S. didn't regard Mr. bin Laden as an outlaw at that time.

 

6         Looking for Verification

Prof. Gerald Goeringer, an embryologist retired from Georgetown University, says he urged the commission to try some verification: hire an independent scholar to see whether the Quran's statements could have been taken from Aristotle, the Greek philosopher-scientist who preceded the book by nearly 1,000 years. After his request was denied, Prof. Goeringer says, he stopped going to the conferences for fear of being associated with fanaticism.

"It was mutual manipulation," he says. "We got to go places we wouldn't otherwise go to. They wanted to add some respectability to what they were publishing."

Prof. Simpson -- who attended conferences in Saudi Arabia, Cairo and Islamabad -- recalls being asked to analyze an anecdote from the Sunnah, an Islamic holy book recording the acts and words of the prophet, in view of modern genetics.

In this passage -- apparently intended to discourage unjustified accusations of adultery -- a Bedouin complained to Muhammad that his wife had given birth to a black child. Muhammed inquired about the nomad's camels, and was told that some were tinged with red, but one was dusky in color. The prophet then likened the child to the dusky camel, saying both could have inherited their hues from ancestors.

At the urging of conference organizers, Prof. Simpson attested that this passage was consistent with the way recessive genes pass on traits not obvious in parents. But he says that the parallels -- while striking -- aren't necessarily evidence of divine inspiration.

University of Pennsylvania historian S. Nomanul Haq, a leading critic of Bucailleism, says the notion of inheriting traits from ancestors was commonplace in Muhammad's time. He attributes the rise of Bucailleism to a "deep, deep inferiority complex" among Muslims humiliated by colonialism and bidding to recapture faded glories of Islamic science.

Headquartered in the holy city of Mecca, the Commission on Scientific Signs has a branch office in an ornate, three-story building on the outskirts of another Saudi city, Jidda. According to its current secretary general, Hassan A.A. Bahafzallah, Mr. Zindani no longer has any official ties to the commission, although he is still invited to its events. Of Mr. Zindani's association with Mr. bin Laden, he says, "All I know is that during the jihad in Afghanistan, Zindani used to go and visit him."

Mr. Bahafzallah says the commission raises about $250,000 a year from individuals and businesses, besides its subsidy from the Muslim World League. It has operated five conferences since 1986, most recently in Beirut in 2000, each costing about $100,000.

The legacy of those conferences lives on. Among other products, the commission distributes a videotape, "This is the Truth," which intersperses Mr. Zindani's interviews with non-Muslim scientists and his commentary -- including the prophecy that unbelievers "will be exposed to a fire in which every time their skin is burnt, we will replace them with new skins."

Islamic publishers and organizations have distributed 800,000 copies of "A Brief Illustrated Guide to Understanding Islam," which reprints large portions of the videotape's script, including the testimonials of the scientists.

The script is also available on Internet sites such as Islamicity.com, which had more than one million visitors in November. Based in Culver City, Calif., Islamicity has been digitizing Mr. Zindani's lectures on Quranic infallibility, according to Chief Executive Mohammed Abdul Aleem. He visits local schools to talk about "correspondences" between the Quran and modern science. Bucailleism, Mr. Aleem says, "resonates very strongly in the young and educated and especially I think among Muslims who are going through universities in the U.S."

-- James Dorsey in Jidda and Elena Cherney in Toronto contributed to this article.

Write to Daniel Golden at daniel.golden@wsj.com

 

Source : "Western Scholars Play Key Role In Touting 'Science' of the Quran" ["Les savants occidentaux jouent un rôle clé en vantant la 'science' du Coran"]. Daniel Golden, 23 janvier 2002, Wall Street Journal, https://www.wsj.com/articles/SB1011738146332966760

 

7         Analyse des communications sur ces miracles des 9 ou 10 scientifiques cités

 

Analysons le CV et leur revendication d’apporter une caution des « miracles scientifiques du Coran » des scientifiques citées par les islamistes, dans leur articles [14] :

 

1) Professeur Keith L. Moore (USA), anatomiste [1], Faculté de chirurgie de l'Université de Toronto,

2) Professeur Van Bersoud (Canada), embryologiste [2], Université du Manitoba,

3) Professeur Joe Leigh Simpson (USA), obstétricien-gynécologue [3], Collège de Médecine Herbert Wertheim,

4) Professeur Marshal Johnson (USA) [4], anatomiste et biologiste, Université Thomas Jefferson à Philadelphie,

5) Docteur William W. Hay, géologue [5], géologue marin, micropaléontologue, paléocéanographe et paléoclimatologue, Université du Colorado.

6) Docteur Gerald C. Goeringer, embryologiste [6], Université de Georgetown University,

7) Docteur Yoshihide Kozai, astrophysicien [7], Université de Tokyo à Hongo, Tokyo, Japon

8) Professeur Tejatat Tejasen [8], anatomiste, l'Université Chiang Mai Thaïlande.

9) Professeur Milan schultz, Suisse [9], scientifique inexistant.

 

Eventuellement aussi :

10) Professeur Alfred Kröner, Géologue [10], de l'Université Johannes Gutenberg de Mayence, Allemagne.

 

8         En conclusion : éléments de doutes

 

1) Concernant le Professeur Keith L. Moore, en 2002, Moore a refusé d'être interviewé par le Wall Street Journal au sujet de son travail sur l'islam, déclarant que "Cela fait dix ou onze ans que je me suis impliqué dans le Coran" [11].

 

2) Sur la page de leur université, présentant leur CV, il n'est nullement indiqué que ces scientifiques ont travaillé sur les "miracles scientifiques du Coran" (Vous n'y trouverez, par exemple,  ni le mot "Koran", ni le mot "Coran" …).

 

9         Bibliographie

 

[1] Keith L. Moore, https://en.wikipedia.org/wiki/Keith_L._Moore

[2] Dr. T.V.N. (Vid) Persaud, Professor Emeritus, https://umanitoba.ca/faculties/health_sciences/medicine/units/anatomy/1618.html

[3] Joe Leigh Simpson, https://medicine.fiu.edu/about/faculty-and-staff/people/simpsonj.html

[4] a) Le Professeur Marshal Johnson n'a laissé aucun CV sur lui sur les réseaux sociaux et le Web,

b) "Il est important de noter, cependant, que cette petite section de son article et ses commentaires ont pu être sortis de leur contexte, et sont maintenant souvent utilisés comme preuves `` triées sur le volet '' par les apologistes musulmans".

Source : E. Marshall Johnson, https://sites.hampshire.edu/scienceandislamvideoportal/speaker/e-marshall-johnson/

[5] a) William W. Hay, https://en.wikipedia.org/wiki/William_W._Hay

b) https://www.colorado.edu/geologicalsciences/william-hay

[6] Gerald C. Goeringer, an associate professor at Georgetown University, https://www.washingtonpost.com/local/obituaries/gerald-c-goeringer-university-professor/2014/03/13/761df14a-a9f6-11e3-8599-ce7295b6851c_story.html

[7] a) Yoshihide Kozai, https://fr.wikipedia.org/wiki/Yoshihide_Kozai

b) https://en.wikipedia.org/wiki/Yoshihide_Kozai

c) https://ja.wikipedia.org/wiki/%E5%8F%A4%E5%9C%A8%E7%94%B1%E7%A7%80?oldid=59382341

d) https://www.aip.org/history-programs/niels-bohr-library/oral-histories/24816

[8] Le professeur Tejatat Tejasen n'a laissé aucun CV sur lui sur les réseaux sociaux et le Web.

Par contre son nom est "pollué" et associé à un trentaine de sites islamistes sur les "miracles scientifiques du Coran".

[9] Ce « scientifique » Milan schultz est absolument inconnu en Suisse, en dehors d'une vidéo où il a été interviewé sur les "miracles scientifiques du Coran" (largement diffusée sur Internet).

Source : Episode 1 : Les Miracles du Coran, critique externe, http://atheisme.free.fr/Contributions/The-signs_commentaire_01.pdf

 

[10] Alfred Kröner, a) https://en.wikipedia.org/wiki/Alfred_Kr%C3%B6ner

b) https://fr.qwe.wiki/wiki/Alfred_Kr%C3%B6ner

c) https://www.britannica.com/contributor/Alfred-Kroner/3836

 

[11] "Western Scholars Play Key Role In Touting 'Science' of the Quran" ["Les savants occidentaux jouent un rôle clé en vantant la 'science' du Coran"]. Daniel Golden, 23 janvier 2002, Wall Street Journal, https://www.wsj.com/articles/SB1011738146332966760

[12] Commission on Scientific Signs in the Quran and Sunnah [Commission sur les signes scientifiques dans le Coran et la Sunna], https://en.wikipedia.org/wiki/Commission_on_Scientific_Signs_in_the_Quran_and_Sunnah

[13] Investigative interviews with the participants of the video "This is the truth" by Az Zindani in which scientists were asked to comment on the Quran, https://www.youtube.com/user/thisisthetruthuncut

[14] Les hommes de science témoignent des miracles scientifiques du coran, popeys, 6 Fév. 2015, https://www.bladi.info/threads/hommes-science-temoignent-miracles.396071/

(ou http://aemul.asso.ulaval.ca/wp/7-commentaires-de-savants-sur-les-miracles-scientifiques-du-coran/ ).

 

Table des matières

1       Introduction. 1

2       Les chercheurs occidentaux jouent un rôle clé en vantant la «science» du Coran. 2

2.1         Machine publicitaire. 2

2.2         Conférences et cassettes vidéo. 3

2.3         Un ami d'Oussama. 3

2.4         Cultiver les scientifiques. 4

2.5         Recherche de vérification. 6

3       Western Scholars Play Key Role In Touting 'Science' of the Quran. 7

3.1         Publicity Machine. 8

3.2         Conferences and Videotapes. 8

4       A Friend of Osama. 9

5       Cultivating Scientists. 10

6       Looking for Verification. 11

7       Analyse des communications sur ces miracles des 9 ou 10 scientifiques cités. 13

8       En conclusion : éléments de doutes. 13

9       Bibliographie. 13