Comprendre les racines et mécanismes psychologiques du fanatisme

 

Par Benjamin LISAN, le 29/03/2018

 

« Avec un mensonge, on va très loin, mais [souvent] sans espoir de revenir en arrière », Proverbe juif.

 

« Elle n'avait pas une idée dans la tête qui ne fût un slogan, et il n'y avait aucune imbécilité, absolument aucune, qu'elle ne fût capable d'avaler, si le Parti la lui suggérait », George Orwell, 1984.

1         Introduction

 

Le combat habituel contre l’islamisme, le communisme, le fascisme, le nazisme, les sectes _ scientologie … _, est celui, général, de la lutte contre toute forme de fanatisme, quel qu’il soit ….

 

Souvent, la foi, extrême et excessive, du croyant ou du fanatique, peut être impressionnante et perçue même comme admirable, mais, elle peut aussi conduire ceux, possédés par cette foi fanatique[1], à croire qu’il est bien et nécessaire de tuer, de piller, d’obéir aveuglément à son gourou ou mentor, pour la bonne cause de sa foi ou de celle de son gourou.

 

Beaucoup de religion et de sectes aiment la soumission de leurs adeptes à celles-ci (et les incitent donc à la soumission, à l'obéissance envers elles), voire aussi à la soumission et à l'obéissance des femmes envers les hommes. Elles sont pour ces dernières, les seules attitudes autorisée, à l’image de Marie répondant à l’ange Gabriel dans la scène de l’Annonciation : « Je suis la servante du Seigneur ; qu’il me soit fait selon ta parole ».

 

Les religions apprennent à leur adeptes à considérer cette attitude « d’extrême humilité » comme admirable et désirable.

 

Les croyances peuvent donc se révéler dangereuses quand elles poussent des êtres humains à aller contre leur instinct de conservation, leur bien-être et épanouissement, à aller au suicide, à mettre leur vie et celle de leurs proches en danger, à les pousser à détruire, à tuer ou à faire le « bien » contre la volonté des autres, quitte à faire leur malheur.

On ne peut que s’inquiéter quand une religion, une idéologie, une croyance conduisent des croyants à être transportés et à partager un délire ou une folie collectifs.

 

Selon Jeannette, ex-musulmane, « le malheur des autres est là […] Sa croyance n’est plus personnelle, mais dangereuse pour l’humanité. Nous sommes face à un dangereux fanatique, qui gobe tout et accepte de devenir un tueur, pour un grimoire [le Coran], un personnage [Mahomet], qui pourrait se faire sauter ou sortir dans la rue pour égorger, au nom d’Allah Akbar, en croyant qu'il y gagnerait des vierges. Là nous sommes tous concernés […] ».

 

Ne croyons pas que lors de suicides collectifs au seins de sectes _ Temple du Peuple, Ordre du Temple Solaire, Heaven’s Gate, … _ ou du choix du martyr guerrier _ djihadiste, sicaire, nazi … _, l’adepte n’auraient pas d’autre choix que le suicide, parce qu’il aurait le fusil dans le dos ou le pistolet sur la tempe ?

Si cette réalité coercitive existe bien aussi, car les sectes meurtrières alternent souvent incitations positives, séduction, mais aussi coercitions, oppressions et menaces[2], l’autre partie de la vérité est, aussi, que souvent l’adepte, sacrifiant sa vie pour la « bonne cause », le fait, convaincu qu’il vivra, après sa mort, dans l’autre monde, au paradis (valhalla récompensant le guerrier qui a fait la guerre et sacrifié sa vie, pour la « bonne cause »).

Certains vont même donner leur vie avec enthousiasme, convaincus de bien agir, de faire le bien et qu’ils vont être récompensés.

 

Quand le fanatique est habité d’une telle foi, son discernement et son esprit critique sont alors le plus souvent totalement abolis. Le fanatique croit crédulement, mordicus, à n’importe quelle fausse vérité ou vérité pseudoscientifique. Il est alors impossible ensuite de l’en faire démordre, du moment qu’elles font parties de ses croyance les plus profondes.

2         Quelques définitions et rappels (fanatisme, foi …)

 

Croyance : Ensemble de représentations ou idées auxquelles une personne adhère parce qu'il est intimement convaincu (qu’il a la certitude) qu'elles existent, sont vraies et/ou conformes au réel. Souvent, certaines personnes préfèrent le monde conforme à leurs désirs que le monde réel.

 

Foi : Adhésion du sujet à la croyance, engagement pour celle-ci.

 

Raison : Faculté de considérer les choses telles qu'elles sont en elles-mêmes, d’une façon dépassionnée, en faisant abstraction de nos préjugés, de nos intérêts, de nos sentiments.

 

Esprit critique : disposition d'une personne à examiner attentivement une affirmation (ou une assertion), à la vérifier soigneusement, avant d'en établir (d’en accepter) la validité (sa véracité). Cette personne doute et n’accepte pas les affirmations comme allant de soi.

Cette évaluation peut avoir lieu grâce à la réflexion personnelle au moyen de l’observation, de l’expérience, du raisonnement ou de la méthode scientifique.

L’esprit critique exige clarté, précision, équité, honnêteté et obtention d’évidences. Son but est d’éviter les impressions particulières, les interprétations trompeuses, face aux apparences des choses, à cause de connaissances insuffisantes ou fausses.

 

Fanatisme : Attitude intolérante et violente de celui qui est persuadé de détenir la vérité, qui exclut le doute (excès de la foi).

 

Esprit critique (animé par le doute) et croyance (animée par la foi), en général, s’opposent.

 

Derrière l’emploi du mot « fanatisme », on sous-entend souvent une perte de « bon sens », de rationalité, une démission ou déchéance de la raison .

 

Au nom de la cause, de l’idéologie, de la religions, les croyants en celles-ci s’estiment avoir tous les droits pour la diffuser et l’imposer (pensant souvent que « la [« bonne »] fin justifie les moyens »).

 

Tolérance : a) État d'esprit de quelqu'un ouvert à autrui et admettant des manières de penser et d'agir différentes des siennes. b) Respect de la liberté d'autrui en matière d'opinions et de croyances[3]. Exemple : Édit de tolérance : Édit qui accordait aux protestants le libre exercice de leur culte (1562).

 

Intolérance : a) Attitude consistant à refuser aux autres la liberté d'exprimer des opinions que l'on juge fausses et de vivre conformément à ces opinions; comportement de celui qui réprime par la force les idées qu'il ne partage pas. b) Manque de respect pour les croyances, les opinions que l'on réprouve ou que l'on juge fausses. c) Répugnance ou impossibilité à supporter certaines choses, certaines personnes[4]. d) haine, fanatisme.

 

Terreur : a) a) Peur collective qu'on fait régner dans une population, un groupe de personnes, dans le but de briser sa résistance. b) Régime politique, mode de gouvernement fondé sur cette grande peur généralement entretenue par des mesures despotiques et par des violences. Exemples : La Terreur : Période de la Révolution française comprise entre juin 1793 et juillet 1794 pendant laquelle des mesures d'exception furent prises, contraignant les citoyens à obtempérer aux ordres du gouvernement révolutionnaire[5]. c) Chercher à impressionner un adversaire par l'exhibition agressive de sa force (Cellard 1982)[6].

 

Nous rajouterons d’autres définitions, ci-dessous _ ajouts que nous justifierons après :

 

Conscience morale : faculté de juger du bien et du mal. Faculté de porter spontanément des jugements sur la valeur morale des actions humaines ; ce par quoi l'homme discerne le bien et le mal[7].

 

Bon sens : capacité de bien juger, sans passion. Capacité de discerner clairement ce qui est évident, sans en être distrait par d’autres considérations.

 

Humanisme (Philosophie) : Théorie, doctrine, attitude philosophique qui placent la personne humaine et son épanouissement, son bonheur, au-dessus de toutes les autres valeurs. Parfois aussi, synonyme d'altruisme, d'amour des hommes.

 

« L'humanisme s'est donné pour mission exclusive d'éclairer et de perpétuer la primauté de l'homme sur l'individu. L'humanisme a prêché l'homme » (Saint-Exupéry, Pilote guerre, 1942, p. 377).

 

Valeur : Qualité physique, intellectuelle, morale d'une personne qui la rend digne d'estime. Homme d'une haute valeur morale; apprécier, estimer, juger qqn à sa juste valeur[8].

 

« Je dirai quelques mots sur toi, mais je ne te gênerai point en insistant avec lourdeur sur ton courage ou sur ta valeur professionnelle » (Saint-Exupéry parlant de son ami pilote Guillaumet dans livre : Terre hommes, Saint-Exupéry, 1939, p. 160).

 

Civilisation : a) Fait pour un peuple de quitter une condition primitive (un état de nature) pour progresser dans le domaine des mœurs, des connaissances, des idées.

b) État plus ou moins stable (durable) d'une société qui, ayant quitté l'état de nature, a acquis un haut développement.

c) Ensemble transmissible des valeurs (intellectuelles, spirituelles, artistiques) et des connaissances scientifiques ou réalisations techniques qui caractérisent une étape des progrès d'une société en évolution[9].

d) État d'avancement des conditions de vie, des savoirs et des normes de comportements ou mœurs (dits civilisés) d'une société[10].

 

Barbarie : a) Inhumanité, cruauté, férocité. b) État de violence, d'oppression, de tyrannie, c) Ce qui contrevient aux formes intellectuelles, esthétiques, morales d'un certain humanisme, ou civilisation[11].

 

Vertu : a) Disposition habituelle, comportement permanent, force avec laquelle l'individu se porte volontairement vers le bien, vers son devoir, se conforme à un idéal moral, religieux, en dépit des obstacles qu'il rencontre[12]. b) Capacité, la disposition spirituelle ferme et constante qui conduit un individu à agir en accord avec un idéal moral ou religieux ou avec la loi divine, à faire le bien et à éviter le mal, en dépit des obstacles rencontrés[13]. c) Disposition particulière pour accomplir tel devoir ou telle bonne action et par extension une qualité morale. d) Courage physique ou moral, la force d'âme, la vaillance.

 

1         Pourquoi nous croyons si facilement ?

Selon le biologiste Richard Dawking, « La sélection naturelle construit le cerveau de l'enfant en lui donnant une tendance à croire tout ce que lui disent ses parents et les anciens de la tribu. Cette obéissance en toute confiance est précieuse pour la survie, au même titre que le guidage sur la lune pour le papillon de nuit. Mais le revers de l'obéissance en toute confiance est la crédulité aveugle ».

 

En un mot, l’Homo sapiens serait prédisposé à croire ses congénères proches, voire ceux qui lui semblent bienveillants.

 

Spontanément, les jeunes enfants ont tendance à faire confiance dans leurs parents. C’est pourquoi les enfants auront aussi tendance à croire, immédiatement, au Père Noël (et aux anges …). Ils auront du mal à imaginer que leurs parents puissent chercher à leur faire du mal ou à leur nuire (pourtant, de tels parents, pervers ou psychopathes, existent aussi). Cette confiance, liée à l’attachement des enfants pour leurs parents, faciliterait les mécanismes d’apprentissage et de transmission des connaissances, des parents vers l’enfants.

 

Autre piste : Les croyances, surtout si elles apportent du merveilleux, nous permettaient d’échapper au réel, particulièrement quand ce dernier nous apparaît trop dur et insoutenable. Elles contribueraient alors à enchanter le monde, à le rendre plus poétique et/ou acceptable. Elles pourraient être un mécanisme de défense face au risque de dépression, la perte de tout espoir, de suicide … quand la réalité devient insoutenable.

Les croyances pourraient aussi avoir un rôle structurant face à nos angoisses existentielles et un monde menaçant.

 

On sait aussi que croire en sa guérison, ce qui mobilise alors l’effet placebo, peut contribuer à améliorer sa santé.

 

Sinon, la croyance de la « vie après la vie » (ou dans « l’au-delà ») peut ou pourrait nous permettre de mieux accepter la mort de proches ou notre propre mort, … alors que pourtant nous n’avons jamais eu aucune confirmation certaine de cette existence.

 

A l’époque des chasseurs-cueilleurs, certains tabous, croyances et peurs dans des esprits et forces cachées maléfiques et imaginaires, auraient pu aider à exacerber la vigilance du chasseur, face à des dangers, eux bien réels, comme une possible rencontre avec un serpent ou prédateur cachés dans l’herbe ou en embuscade.

 

2.1          La théorie de la dissonance cognitive

 

En psychologie sociale, la dissonance cognitive est une théorie selon laquelle une personne qui se trouve confrontée simultanément à des informations, opinions, comportements ou croyances, qui la concernent directement et qui sont incompatibles entre elles, ressent alors un état de tension désagréable (Léon Festinger, 1957)[14].

 

Exemple : croire mordicus à la fin du monde, pour tel jour, et constater que rien ne se passe, ce jour-là, créera en soi un sentiment de désagrément.

 

Cet état (désagréable), dit de "dissonance cognitive", qui se situe au niveau psychique, conduit la personne à développer des stratégies inconscientes, ayant pour but de réduire la dissonance et de se rapprocher de l'état inverse dit de "consonance positive" (un état agréable).

 

Souvent l’adepte, n’arrive pas à entendre la mauvaise nouvelle. En fait, il entend sans l’entendre. Il se met en place, chez lui, une sorte de mécanisme de protection mentale ou de barrage mental, l’empêchant d’écouter la mauvaise nouvelle.

 

Il y a chez lui un mécanisme de sélection des informations, ne conservant que les informations confirmant ses convictions.

 

Cette théorie rejoint la constatation populaire : « Il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre ».

 

La réduction de la dissonance cognitive consiste, par exemple, en une modification des croyances, des opinions ou des attitudes pour les mettre en phase avec l'information qui était contradictoire (ce que l’on appelle le processus de rationalisation).

 

Dans le domaine de la religion, c'est le cas du concordisme, attitude qui consiste à rapprocher le dogme religieux de la science. A chaque grande découverte scientifique, les concordistes tentent de faire coïncider à tout prix les textes sacrés avec la science. La recherche de cohérence de la religion avec la science s'opère par de nouvelles interprétations des Ecritures, le manque de précision de celles-ci étant attribué à « l'état préscientifique » de ceux qui les ont rédigées.

 

La réduction de la dissonance cognitive peut prendre d'autres formes que la rationalisation :

 

·         Ajouter des éléments consonants permettant de justifier le comportement dissonant.

·         Réinterpréter le réel pour faire en sorte que les croyances restent intactes.

·         Minimiser l'importance des éléments dissonants.

·         Faire comme si l'un des évènements dissonants n'avait pas existé, les oublier.

·         Modifier l'un des éléments dissonants comme par exemple changer de comportement ou d'attitude.

 

Le concept de dissonance cognitive est lié au fait qu'il est plus difficile pour un individu de corriger des idées acquises depuis longtemps que d'apprendre des idées nouvelles pour lesquelles il ne dispose pas encore d'un modèle ou d'un système de représentation. C'est la raison pour laquelle l'"éducation" (l’endoctrinement) des enfants revêt autant d'importance pour les religions, pour les régimes politiques totalitaires et même pour les grandes marques de produits de consommation.

 

« Plus un apprentissage a été difficile, malaisé, douloureux ou même humiliant, moins l'individu est prêt à remettre en cause la valeur de ce qui lui a été enseigné. Cela signifierait en effet qu'il a investi et souffert pour rien », Gregory Bateson, anthropologue, psychologue, épistémologue américain (1904-1980).

 

Les croyances qui sont partagées par une communauté deviennent des vérités qui ne peuvent être remises en question et ne peuvent donc plus être discutées.

 

Lorsque des faits vont à l'encontre des croyances d’un croyant, il est contreproductif et même parfois risqué de les combattre directement. Il est plus efficace d'engager un dialogue, avec le croyant, permettant, chez lui, un questionnement, puis une prise de conscience, que de provoquer sciemment, chez lui, une dissonance cognitive.

 

Exemple en politique :

 

Les partisans d'un homme politique, dont on dénonce des pratiques malhonnêtes, ne les croient pas et remettent en cause la bonne foi et l'honnêteté de ceux qui les révèlent. Ils dénoncent souvent un complot. Parfois, ils se censurent mentalement et font comme si les révélations n'avaient jamais existé. On l’a constaté dans l’affaire Tariq Ramadan.

 

Exemple à l'école :

 

Des études sur la notation à l'école ont montré que si l'on annonce aux enseignants que les devoirs qu'ils vont corriger émanent de très bons élèves, ils vont avoir statistiquement tendance à laisser passer certaines erreurs ou approximations. Et inversement, ils se montreront plus sévères et pointilleux, si on leur a dit qu'il s'agissait d'élèves en grandes difficultés.

 

Exemple en médecine :

 

L'effet placebo serait une conséquence d'un état de dissonance cognitive dans lequel entrerait un patient qui s'investit dans un traitement coûteux ou douloureux et dont il ne ressent pas d'effet bénéfique. Refusant que son investissement personnel soit totalement inutile, le patient recherchera en lui des signes de l'amélioration de sa santé, afin de réduire la dissonance. Il peut même guérir, s'il y a une composante psychologique importante dans sa maladie[15].

 

« Face au réel, ce qu'on croit savoir clairement offusque ce qu'on devrait savoir. Quand il se présente à la culture scientifique, l'esprit n'est jamais jeune. Il est même très vieux, car il a l'âge de ses préjugés », Gaston Bachelard - 1884-1962 - La Formation de l'esprit scientifique, 1938.

 

Cette théorie rejoint la théorie de l’engagement (voir ci-dessous).

 

2.2        Théorie de l’engagement ou théorie de la manipulation

 

En psychologie sociale, l'engagement désigne l'ensemble des conséquences d'un acte sur le comportement et les attitudes. L'engagement peut être considéré comme une forme radicale de  dissonance cognitive. Le processus d'engagement peut se poursuivre dans un engrenage (escalation of commitment, « escalade d'engagement ») souvent mis en évidence dans le cadre des recherches sur la prise de décision dans les organisations [16].

 

Vers les années 1970, va naître la théorie de l’engagement ou théorie de la manipulation avec Kiesler.

 

On parle aussi de théorie de la rationalisation dans le sens où l’on cherche à rationaliser ses actes pour expliquer ses conduites d’une part, mais surtout pour éviter, ce que les auteurs appellent, l’état de dissonance cognitive.

Kiesler considère l’engagement comme « le lien qui existe entre un individu et ses actes ». On a l'idée que seuls nos actes nous engagent. Mais aussi que l'engagement peut être plus ou moins fort, que l'on peut être engagé à différents degrés.

 

Robert-Vincent Joule et Jean-Léon Beauvois (1987) ont créé le concept de soumission librement consentie, aussi appelé soumission sans pression en 1966 par Freedman et Fraser, pour décrire la conséquence d'un procédé de persuasion qui conduit à donner l'impression aux individus concernés qu'ils sont les auteurs de leurs décisions

 

Il existe 5 facteurs permettant de moduler la force du lien qui existe entre la personne et ce qu'elle fait.

 

Pour engager un sujet, il existe différentes techniques :

 

·         Le caractère public ou privé de l’acte (Il est plus engageant de faire quelque chose sous le regard d’autrui que dans l’anonymat)

·         Le fait de répéter un acte est plus engageant pour une personne que de le faire une seule fois.

·         Le caractère irréversible ou réversible de l’acte. Plus la personne perçoit qu’elle ne pourra pas faire marche arrière (sentiment qu’elle ne pourra plus revenir sur le comportement qu’elle est sur le point d’émettre), plus elle est engagée.

·         Le caractère coûteux ou non coûteux de l’acte. Pour avoir toutes les chances d’être accepté, un acte coûteux doit être précédé d’un acte moins coûteux. Aussi, pour faire accepter un acte moins coûteux, il est préférable d’amener préalablement les personnes à refuser un acte très coûteux.

·         Le sentiment de liberté. Plus la personne se voit libre de faire ou de ne pas faire, plus elle fera. La simple évocation de ce sentiment par l’expérimentateur : « vous êtes libre de … » amènent davantage les personnes à accepter l’acte [17].

 

Par certaines techniques de persuasion utilisées par les vendeurs, les politiques, les sectes, les escrocs …, on peut être amené à faire des choses contre son gré, choses qu’on ne ferait pas dans des conditions normales [18], y compris accomplir des actes extrêmes, comme torturer autrui, donner de l’argent, donner de son temps à une cause, acheter des produits non désirés, au risque de s’endetter [19] [20].

 

Le psychosociologue américain, Léon Festinger [21], a montré que lorsqu’un groupe religieux, une secte, voit ses prédictions réfutées par la réalité, ses prophéties mises à mal par leur non-réalisation ; le comportement du groupe en question tend vers un développement de son activité prosélyte de façon à réduire la dissonance résultante car, en recrutant le plus d’adeptes possible, cela les conforte davantage dans leurs croyances. L’argument du nombre permet ainsi au groupe de rationaliser et de pallier l’échec de la prophétie, d’autant plus chez ceux pour lesquels l’investissement moral dans le mouvement est important.

 

L’enlisement dans l’erreur est à la base de la manipulation.

 

Une personne ayant souscrit à un premier stage dans une secte trouvera souvent un justificatif à son engagement pour s’inscrire à d’autres. Même s’il a été berné par un commerçant lors d’un achat inutile ou peu conforme à ses désirs ou par cette secte, le client ou l'adepte, par amour propre, expliquera tout ce qu’il peut faire avec son achat et tout le bénéfice imaginaire qu'il pourra en tirer.

 

On appelle « escalade d’engagement », « cette tendance que manifestent les gens à s’accrocher à une décision initiale, même lorsqu’elle est clairement remise en question par les faits. Tout se passe comme si le sujet préférait s’enfoncer dans l’erreur [par orgueil, par peur de tomber dans la dépression ou la frustration en reconnaissant avoir fait une grave erreur] plutôt que de reconnaître une erreur initiale d’analyse, de jugement ou d’appréciation. » [22] [23].

C’est aussi un mécanisme d’aveuglement psychologique.

 

3         Exemples de comportements ou de déclarations fanatiques

 

Certains comportements et déclarations caractérisent les traits humains que l’on dénomme « fanatisme ».

 

3.1        Déclarations reflétant une déconnexion de la réalité

 

Selon O., « Muhammad est le Plus Puissant des Gourou / des Prophètes. C'est sûr. Je vous Rappelle que la Religion vous promet le Paradis. La science ne promet rien. Moi, j'ai Les Deux Inch’Allah, et vous ? La science seulement ».

 

Selon O., « Pourquoi aurais-je besoin de penser par moi-même alors que le Coran a réponse à toutes nos questions ??? En plus, le Coran est parfait contrairement à nous les humains ».

 

Selon O., « [Mahomet] Il Est Tellement Puissant Que Même La Science Ne Peut Le Défier ... Il Dit Que La Mort Est Inéluctable. Il Dit Qu'a une certain profondeur dans la mer, elle devient obscure de sorte qu'on ne peut identifier sa main ... Il dit qu'il arrivera des moment où l'homme tuera sans savoir la cause qui lui a poussé de le faire (chose à laquelle on assiste chaque jour), il dit qu'il viendra un moment où la femme accouchera de son patron (les femmes de ménages qui accouche le fils de leur patron) ... »[24]. « L'islam est la religion la plus rationnelle ».

 

Selon O. « Les juifs sont la cause de tous les maux de la société actuelle ».

 

Donc O. préfère une réalité magnifiée, merveilleuse, miraculeuse, conforme à ses désir, au réel, à la vérité scientifique. O. comme certains de ses coreligionnaires, préfère son désir à la réalité. Ou encore, il préfère choisir des boucs émissaires (ici l’éternelle théorie du complot sur les juifs), que d’avoir à se remettre en cause (se remettre en cause demande un effort intellectuel d’honnêteté énorme).

 

Remettre les pendules à l’heure sur les « miracles scientifiques du Coran » :

 

Ces croyants étant tellement enfermé dans leur vision miraculeuse du monde, ils allèguent et sont totalement convaincus que tous les connaissances du monde sont contenues dans le Coran, y compris des découvertes scientifiques cachées dans le Coran, ... du moins pour le bon croyant, ayant des compétences « scientifiques », qui sait lire entre les lignes du Coran.

 

Or nous pouvons affirmer que les connaissances affichées dans le Coran ne sont que celles qui étaient connues à l'époque par Mahomet. Pas plus[25].

 

Donc affirmer le contraire est de l'ordre de l'imposture scientifique. Tout comme le fait d'affirmer que, par exemple, le résultat de la vitesse de la lumière de 300.000 km/s seraient cachée dans le Coran ...

 

L'astrophysicien algérien Nidhal Guessoum, le physicien nucléaire pakistanais, Pervez Hoodbhoy et la physicienne tunisienne, Faouzia Charfi, ont aussi dénoncé ces impostures scientifiques et ces interprétations fallacieuses.

 

Selon Dr. Nidhal Guessoum « La théorie de l'i’jaaz ilmy (des "Miracles scientifiques du Coran") affirme que l'on peut trouver de la science dans le Coran alors que ce n'est pas l'objet du Coran. C’est une théorie dangereuse [scientifiquement] ».

 

Le Coran n'est pas là pour dire la science. Ce n'est pas son but.

Les croyants musulmans qui prétendent le contraire se trompent.

 

O. comme un bon nombre de ses coreligionnaires croient en la domination future de l’islam sur le monde et sur toute chose : « L'islam va dominer le monde », « L'islam l'emportera toujours sur le christianisme », « A tous les chrétiens, savez-vous aussi, comme moi, que l'islam dirigera, un tant soit peu, le monde ? »

 

Une autre musulmane a mis dans son pseudo Facebook « esclave d’Allah ».

 

En rajoutant, cette caractérisation dans son pseudo, elle se vulnérabilise, elle envoie un message, vers les mentors ou gourous islamistes cyniques, disant « vous pouvez me manipuler et m’utiliser, sans scrupule ». Elle ne se rend pas compte, que par le signal qu’elle envoie, tout azimut, elle se met en danger, inconsciemment.

 

Elle écrit aussi : « Tout se trouve dans le Coran, alors je suis fière d'être soumis à la volonté du tout puissant le créateur de l'univers. [...] je suis fière d'avoir Allah comme Seigneur, Muhammad comme messager et l'islam comme religion ».

 

Selon Saïda, « Il me suffit de lire le Coran pour comprendre qu'il était aussi prophète ! Il a essayé de réunir toutes les religions en une seule ! ».

 

Selon Ismaila : « Tous les prophètes sont envoyés par Dieu avec des signes et des preuves démontrant qu’ils sont réellement des prophètes. […] Aucune personne n’a réussi à produire un seul chapitre comparable à ceux du Coran ».

 

Selon un autre musulman « Sans la Torah et le Coran, nous serions encore dans des grottes ».

 

Donc pour ce musulman, les civilisations antiques grecque, égyptienne, perse, celle de l'Indus,  ... ne compteraient que « pour du beurre » (!).

 

Frédéric « J'ai deux amis rosicruciens, un couple, homme et femme, qui sont autant l'un que l'autre, sur leur petit nuage d'irréel ». Moi « Effectivement, [je confirme que] la Rose+Croix déconnecte de la réalité. ».

 

En apparence, la Rose+Croix [AMORC] n’est pas une secte, une ses consignes indique que lorsqu’on est dans la Rose+Croix, l’on peut continuer à pratiquer sa religion et qu’on peut quitter la Rose+Croix, quand on veut et que la Rose+Croix ne viendra pas vous rechercher. Ce qui est effectivement le cas.

Mais la Rose+Croix affirme qu’elle détient des vérités universelles (connues de tout temps, par les « grands maîtres »), que la science ne fait que de redécouvrir. Or là, nous tombons dans les pseudosciences.

La Rose+Croix fait tellement vivre l’adepte dans la croyance dans l’autre monde, que le danger serait qu’il y ait, un jour, un gourou, à sa tête, qui appellerait ses adeptes à « transitionner » vers « l’autre monde »[26].

 

Les pseudosciences s’opposent à la réalité, en particuliers les réalités scientifiques, qui elles sont prouvées, ce qui n’est pas le cas des allégations rosicruciennes, comme, par exemple, celles sur l’existence de « l’autre-monde » (le sanctum céleste), sur l’existence de connaissances scientifiques cachées, dans des « états de consciences supérieures » liées à des « niveaux vibratoires élevés » (i.e. les archives ou annales akashiques) etc. etc.

 

Toutes les sectes enseignent des pseudosciences, des pseudo-médecines, qui vous déconnectent des vraies réalités scientifiques (dans les sectes, l’on est plongé dans le désir et non dans la réalité).

 

Selon Amin Massinissa, « L'islamiste ne peut être qu'un vendeur des rêves. Il n'y a que les naïfs qui pensent que cet opportuniste est un sauveur ».

 

3.2        Le besoin de boucs émissaires

 

Le phénomène du bouc émissaire a pour fonction d’exclure la violence interne à la société (endémique) vers l’extérieur de cette société.

 

Pour Sigmund Freud[27], le blocage d’une atteinte au plaisir ou à l’expression d’une pulsion cause, chez la personne, de la frustration. Dans cette optique, cette frustration mène soit à un sentiment de culpabilité soit à de l’agression.

Pour Dollard[28], l’agression, qui ne peut être dirigée directement sur l’agent frustrant, sera déplacée vers une autre cible. Cette agression (la plus souvent, injuste, mais l’agresseur s’en fiche) aura un effet cathartique, pour lui, "libératoire" de sa frustration.

 

Erdogan souhait la revanche de la Turquie contre l’occident et veut laver l’humiliation de la défaite de la Turquie (de l’empire ottoman), en 1918, survenue, il y a plus d’un siècle (!). Pour Erdogan, la mission historique de la nation turque et du peuple turc est de dominer du monde, le peuple turc de « civiliser » le monde, par l’islam [celle-ci étant la meilleure religion du monde], il doit servir de bras armée de l'islam. L'histoire est, à ses yeux, considéré comme une guerre permanente entre les nations (guerre d'extension). L'avenir est le temps de la revanche sur l'histoire. La première guerre mondiale n'est pas terminée[29]. Il est sans cesse dans une rhétorique « occidentalophobe ».

 

Selon André S., [la haine homophobe, xénophobe, antisémite ... de l'autre] « C’est le défouloir le plus pulsionnel et donc le plus primaire et le plus con à disposition des foules : s’en prendre à un groupe pour faire masse et fusionner. Désublimation instantanée et premier stade de la violence. Et dans cet anonymat, ce « on » impersonnel où s’exalte l’irresponsabilité de chacun, se produit une sorte de purgation par projection sur le groupe « autre » de tout ce que chacun redoute en lui-même, tout ce qui le fascine et lui fait horreur ».

 

Les fanatiques sont friands de théories du complot, des théories non réfutables et vérifiables scientifiquement (voir l’annexe « Les théories du complot », à la fin de ce document), qui en général, rejettent toujours la faute sur les autres, sur une ennemi fantasmé, afin d’éviter d’avoir à se remettre en cause.

 

« Toute forme de mépris, si elle intervient en politique, prépare ou instaure le fascisme », Albert Camus.

 

« Tout ce qui dégrade la culture raccourcit les chemins qui mènent à la servitude », Albert Camus.

 

Selon Frédéric d’Aubert, « Si l'antisémitisme est une plaie, l'islam est le couteau qui l'empêche de cicatriser ».

 

 

3.3        La haine de soi (homophobe …)

 

L'explication psychanalyste de l'homophobie comme peur inavouée de ses propres penchants homosexuels a été proposée dès 1914[30]. Élisabeth Badinter parle de l'homophobie comme un « mécanisme de défense psychique » ainsi que de « stratégie pour éviter la reconnaissance d'une part inacceptable de soi »[31]. Pour Christophe Gentaz[32], l'homophobie masculine renvoie à des mécanismes de défense psychique mis en place pour protéger le sentiment de virilité[33].

 

Daniel Borrillo estime, dans son Que sais-je ? consacré à l'homophobie, que les personnes homosexuelles qui grandissent dans un monde plutôt hostile à l'homosexualité, et où il n'en existe pas de modèles valorisés, intériorisent la violence homophobe qui les entoure (injures, propos méprisants, condamnations morales, attitudes compassionnelles…).

Cette intériorisation de l'homophobie peut entraîner un sentiment de culpabilité, de honte ; elle peut même être cause de dépression ou de suicide (l'homophobie serait l'une des principales causes de suicide chez les adolescents)[34]. Or le fait d’être le déni concernant son homosexualité permettrait d’éviter de tomber dans la dépression.

 

Est-ce que le fait d'avoir subi, durant toute son enfance, le dénigrement, le rejet de ce que l'on est _ par exemple, le fait d'avoir été conditionné à se haïr, parce que l'on est homosexuel, transsexuel ... _ pourrait-il conditionner, inciter, celui qui a une orientation sexuelle réprouvée, à être un fanatique haineux contre les homosexuels, transsexuels, comme dans le cas d'Edgar Hoover, homosexuel et travesti, qui avait lancé une véritable croisade anti homosexuels, dans les années 50.

Se mentir continuellement à soi-même, se haïr, concernant sa propre sexualité, pourrait-il favoriser la haine pour cette sexualité rencontrée chez les autres ? Ce sont, en tout cas, des de pistes à explorer[35].

 

3.4        Volonté de nuire et de tromper et/ou de s’abuser soi-même

 

Pour s'imposer ou imposer leur dogme, les islamistes se font passer pour des victimes, évoquent l'islamophobie, l’islam « religion de paix » ... alors que l'on sait de plus en plus que l'islam est plutôt la religion de l’épée (Coran 9.5, 9.29-31 …) et que ces prosélytes sont le plus souvent les attaquants, les bourreaux, les persécuteurs, les quérulents et/ou les belliqueux. Et pour ceux qui les défendent, les victimes ont toujours raison.

 

Par exemple, l'Agence de Presse ANADOLU, organisme gouvernemental de presse et de propagande d'Erdogan, a lancé un fake sur un prétendu rapport des "Services" Belges, affirmant que, depuis l'attentat de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, l’extrême droite s’armerait contre les musulmans (fake relayé ensuite par le site marocain bladi.net[36]).

Cet article peut alimenter l'imaginaire des islamistes et les convaincre d'avoir à détruire ces ennemis imaginaires ou réels de l'islam. En plus cet article survient à un moment où se développe toute une propagande Islamiste demandant à sanctionner la critique de l'islam (qui serait, soi-disant, prétendument, la cause la haine antimusulmane), après l'attentat de Christchurch.

Or cet article peut justement fournir "sournoisement" de l'eau au moulin de cette propagande, à visée liberticide.

4         Le phénomène sectaire, ce qui caractérise une secte

 

Ce qui caractérise les sectes est de vous couper de la réalité, en particulier en vous soustrayant de la société environnante (dans celle où vous vivez). Elles ont tendance à abolir votre raison, en agissant sur vos passions, via des mécanismes psychologiques d’attraction (en vous présentant des aspects séduisants, positifs …) et de répulsion (en vous présentant des boucs émissaires, des incitations à la peur, à la paranoïa …) :

 

Les aspects séduisants, qui attirent les adeptes vers la secte :

 

1)      La présentation sympathique : On lui fait une présentation sympathique et sécurisante de la secte et de sa religion.

2)      Les vérités simples : On lui énonce de « vérités » simples, simplificatrices et réductrices, présentées comme géniales.

3)      Les grandes secrets, les aspects miraculeux : On lui parle éventuellement de secrets extraordinaires, mis à disposition par la sectes, censés le rendre plus puissant, conscient, intelligent …

4)      Le sentiment de faire partie de l’élite : On donne à l'adepte le sentiment de puissance, de faire partie de l’élite, s'il fait partie de la communauté et s’il adhère à la religion. La secte convainque le futur adepte qu’il a d’immenses potentialités ... mais dans et par le groupe (la secte) exclusivement.

5)      Agir pour la bonne cause : On lui donne l’impression d’agir pour la bonne cause, pour le bien. Le bien est dans la secte, le mal est à l’extérieur (dans la secte, on peut même être incité à tuer, pour la « bonne cause », pour le bien).

6)      Le bombardement d’affection : L’adepte est éventuellement constamment soumis à un bombardement « d’amour » et de « bienveillance », constants et rassurants.

7)      La protection assurée par la secte : L’adepte se sent plus fort, quand il fait partie de la communauté, qui lui donne alors régulièrement l’impression d’être entouré et protégé (l’union fait la force). Cet entourage lui donne l’impression que règne une vraie fraternité et solidarité, au sein de la secte. Mais cet entourage omniprésent empêche aussi, le plus souvent, l’adepte de de poser des questions ou de les poser.

 

Les aspects effrayants, repoussants et l’ancrage mental qui maintiennent l’adepte dans la secte :

 

1)      La coupure avec le monde réel : on le fait plonger dans une « déréalité », dans l’univers des réalités alternatives. Pour cela, on utilise, au sein de la secte, une novlangue, un vocabulaire particulier et des mots déviés de leur sens réel (le sens de mots est –inversé, perverti et totalement redéfini, devenu abscons, uniquement réservé aux initiés, i.e. aux adeptes), ce qui permet de mieux détourner et manipuler les concepts et les adeptes [37] [38].. Cette novlangue peut contribuer à gommer la responsabilité individuelle par rapport à un acte, à édulcorer / masquer ses conséquences (acte pourtant normalement considéré comme répréhensible moralement ou criminel) et à faire accepter plus facilement les thèses délirantes du gourou ou de la secte.

2)      L’empêchement de tout questionnement personnel : On pousse l’adepte à abandonner tout son esprit critique. On lui déclare que penser par lui-même, sans un éclairage et un guide, est vain. La secte lui conseille de se laisser guider (par celui qui a reçu « l’illumination », la « révélation », c’est à dire par le gourou), et ainsi il va mieux comprendre. Il lui dit qu’il n’a aucune crainte à avoir, puisque ce qu’affirme la secte est prouvé et est scientifique. On lui dit que la connaissance que distille le groupe, la communauté, la secte est très ancienne, antique, traditionnelle, donc elle est « authentique » et incontestable. On fera éventuellement tout ce qu’il faut pour que l’adepte soit constamment occupé, afin qu’il ne puisse réfléchir ou prendre du recul. Eventuellement, la secte le poussera à la paresse intellectuelle, au manque d’interrogation, en lui fournissant des grilles de lecture sur tout.

3)      La répétition (l’ancrage mental) : La secte contribue à augmenter son adhésion à la croyance, par une forme de conditionnement, la répétition incessantes des allégations de la secte et de sa religion (en fait, un bourrage de crâne et/ou lavage de cerveau). Cet ancrage renforce l’empêchement de tout questionnement personnel. On attribue à Joseph Goebbels la phrase « Un mensonge répété dix fois reste un mensonge, répété dix mille fois il devient une vérité »[39].

4)      Conditionnement de l’adepte à être continuellement (ou de plus en plus) disponible pour la secte : tout son temps disponible sera consacré à la secte. Il doit lui donner son temps, 24h/24, 7J/7, y compris les week-ends, la nuit et dans l'urgence. Durant ce processus, il y a exploitation d'un effet d'entraînement mutuel résultant de la soumission à l'autorité, de l'ambiance, du semi-enfermement, du temps bourré de lassants exposés et entrecoupés d'exercices fatigants, d'une nourriture pauvre et carencée, inhabituelle et décalée, de la privation de sommeil, de la perte du sens du temps, de la disparition des montres, de la présence de fenêtres obturées (Jour ? Nuit ?), de chants lancinants, rythmés, tambourinés, voire de chants incompréhensibles, psalmodiés en langues étrangères, de prières, répétées plusieurs fois par jour.

5)      Le registre de la peur : sans la protection de la secte, on fait comprendre à l’adepte qu’il risque la catastrophe personnelle ou d’être confronté à la future catastrophe générale (à l’apocalypse) dont est menacé, la société extérieure tout entière. S’il quitte la secte, celle-ci le menace ou lui fait comprendre qu’il lui arrivera malheur (la menace peut être voilée). On le menace continuellement de l’enfer, d’une punition (divine …), s’il ne respecte pas un grand nombre ou un nombre croissants d’interdits, de tabous absolus. Il est conditionné à les respecter.

6)      La dimension paranoïa : La secte essaye de démontrer aux adeptes l’existence d’ennemis qui en veulent à la secte et aux adeptes. Elle invente ou amplifie alors l’existence d’ennemis, de complots ou de menaces extérieures réelles ou imaginaires : l’existence des « ennemis » ou ce complot permet de resserrer les liens du groupe, pousse au secret, au repliement sur soi. Les courants ou religions concurrents sont diabolisés.

7)      La destruction de l'inhibition et la compromission de l’adepte : la secte peut demander à l’adepte d'abandonner sa pudeur ou ses inhibitions, sur certains sujets. La secte peut ainsi le conduire à inverser ses valeurs morales et ses inhibitions (grâce à la novlangue de la secte qui édulcore les faits et les actes), un moyen de l’impliquer ou de le compromettre encore plus, par rapport à la secte et ses actes, en le poussant à commettre des actes normalement moralement répréhensibles – tuer, voler, enlever des femmes, lors d’un pillage, les mettre en esclavage, menacer … Cette désinhibition et compromission peuvent le faire rentrer encore plus dans les thèses délirantes ou répréhensibles du gourous.

 

Tout cet environnement endoctrinant et fervent contribue à abolir ou à affaiblir tout sens critique et discernement envers la secte, son enseignement et son gourou. La « consonnance cognitive » se renforce par l'effet d'entraînement mutuel, au sein du groupe. Le conformisme à la croyance collective des croyants se renforce continuellement.

 

Le suivisme au sein du groupe, l'effet « mouton de panurge » ou l'effet « d'aller hurler avec les loups » rassurent l’adepte, qui ne se sent plus seul et se sent plus fort au sein du groupe.

La coercition, la répression de l’esprit critique renforce le conformisme, « l’unanismisme[40] », au sein du groupe.

 

Cette atmosphère de ferveur unanime, entretenue dans le public, abolit, son esprit critique. Ce phénomène est, d’ailleurs, bien décrit dans l’ouvrage « La psychologie des foules », de Gustav Le Bon (1895). C’est pourquoi les totalitarismes (nazisme, communisme …) et les dictatures aiment organiser des rassemblements spectaculaires avec des foules immenses.

 

On peut se demander si les phénomènes d’hallucinations et d’hystéries collectives ne sont pas une conséquence de de cette atmosphère de ferveur unanime, dans laquelle on arrive à faire prendre des vessies pour des lanterne.

 

Les sectes sont la négation de la liberté de conscience et d’expression. Elles sont le règne du conformisme, du suivisme aveugle.

 

Les sectes cherchent à garder, à leur merci, leurs adeptes et victimes. « L'islam empêche que ses fidèles puissent la quitter, cela en menaçant les apostats de mort. C'est bien une des caractéristiques des vraies sectes ».

Selon Michel de R. « Les représentants du judaïsme étaient assez désireux d'arriver à un accord et de s'intégrer à la société française, et ils se sont montrés très coopératifs, ce qui a abouti au règlement du culte juif en 1808. Avec les musulmans, il y a eu une tentative de ce genre en 1999 entre le gouvernement français, représenté par Chevènement, et l'UOIF, considéré alors comme organe représentatif des musulmans. Ça été un échec, l'UOIF ayant refusé de reconnaître le droit de changer de religion […] Boubakeur [Recteur de la Grande Mosquée de Paris] a refusé cela »[41].

 

On pourrait considérer que la forme ultime de structure sectaire est le totalitarisme, où l’individu est aboli, totalement contrôlé, par le système totalitaire, depuis sa naissance à son décès.

Le totalitarisme couvre toute la société (totalitaire) d’une chape de mensonges, extrêmement bien structurés, permettant de tout expliquer et justifier tout dans le totalitarisme.

 

5         La psychologie des gourous et « prophètes »

 

Les gourous sont, en général, naturellement, des génies très imaginatifs, ayant un grand sens politique et de l’opportunisme. A cause de leur éducation, souvent dysfonctionnelle, des aléas de la vie, de certaines psychopathologies _ paranoïa et autres psychoses ou à cause d’hallucinations causées par une épilepsie du lobe temporal, une schizophrénies paranoïdes … _, leur narcissisme et mégalomanie peuvent s’exacerber, parallèlement à la vive conscience ou certitude, en eux, en leur intelligence supérieure ou mission. Une frustration, le sentiment de déclassement social, peuvent induire, chez eux, un besoin insatiable de reconnaissance et de revanche, la recherche du pouvoir, sur les autres, de privilèges, de richesse, voire de sexe …

 

Il y a souvent chez eux, un mélange de sincérité (surtout quand ils sont paranoïaques et croient sincèrement être persécuté …) et de mensonge et d’imposture. Beaucoup, à force de mythomanie, finissent à croire à leur propres mensonges ou imposture.

 

Pour être admiré, suivi, obéi par ses adeptes, le gourou fait croire (ou croit lui-même) qu’il est tout-puissant, qu’il bénéficie de dons, pouvoirs, charismes, grâces extraordinaires, privilèges divins, dont une communication directe avec Dieu… que ne bénéficierait pas le commun des mortels _ une façon souvent de se mentir à eux-mêmes ou/et de cacher ses propres failles et faiblesses, à la société ou à ses adeptes (dont une paranoïa ou d’autres psychopathologies particulières).

 

La motivation originelle ou l’impression d’une investi d’une mission grandiose pour l’humanité, pourrait être un mécanisme psychologique compensatoire, lui-même lié un énorme de besoin de reconnaissance et de revanche sociales ou/et à une impression de déclassement social, fortement ressenti durant son enfance (orphelin, il n’aurait peut-être pas bénéficier des privilèges _ attentions, amour, soins …_que ses camarades recevaient de leurs vrais parents). Envisager cette réalité peut constituer un « impensable » intolérable, insoutenable, pour l’adepte, par rapport à ses croyances et à son amour inconditionnel et aveugle pour son gourou (maître à penser).

 

Il crée une structure, la secte, permettant d’enfermer ses adeptes, de les empêcher d’accéder à des informations critiques, de réfléchir et afin de les avoir à sa merci.

 

Par la manipulation, la séduction, une présentation séduisante, la persuasion, la répétition, il renforce son emprise sur eux et arrive à leur faire croire, progressivement à des affirmations aberrantes ou spécieuses, issues de ses impostures ou délires, que tout un chacun n’aurait pu cru habituellement, dans un contexte non sectaire (hors de toute pression, menace …).

 

Les gourous paranoïaques sont, souvent, intolérants, menaçants, dès qu’on ne croit pas eu eux et voient des ennemis dans tous les personnes critiques envers leurs affirmations. Ils sont totalement incapables de se remettre en cause. Ils sont convaincus de la nécessité de mentir pour se défendre (et que leur imposture est justifiée pour la bonne cause, … la leur, en fait).

 

La structure sectaire et les certitudes apportées par la croyance rassurent l’adepte angoissé et/ou perdu. Certains adeptes trouvent une satisfaction masochiste à se soumettre totalement à un chef charismatique (parfois jusqu’à leur propre annihilation). Dans sa folie, le gourou peut pousser ses adeptes à faire le sacrifice ultime de leur vie, pour la « bonne cause », … en fait, pour lui, sa gloire, afin de renforcer sa puissance et son emprise pour eux.

 

6         De possibles fragilités psychologiques chez certains adeptes

 

On sait que le fameux "test psychologique" de la scientologie qui sert à repérer les gens les plus fragiles, ceux qui seront leurs futures victimes.

 

Souvent, des adolescents, en quête d'identité, se cherchent et cherche l'attention autour d'eux, « histoire d'exister ».

C’est le plus souvent une crise passagère, mais pas sans risque.

 

C’est à ce moment clé que les mentors et gourous peuvent profiter de cette crise pour jeter leur emprise sur ces personnes fragilisées (abandonniques, rejetées …). Le gourous jouant souvent le rôle de parent de substitution.

L’adepte peut s’attacher à la figure du gourou, comme à celle d’une figure tutélaire, toute puissante et rassurante.

 

La structure sectaire et les certitudes apportées par la croyance rassurent l’adepte angoissé et/ou perdu.

Certains adeptes trouvent une satisfaction masochiste à se soumettre totalement à un chef charismatique (parfois jusqu’à leur propre annihilation).

Dans sa folie, le gourou peut pousser ses adeptes à faire le sacrifice ultime de leur vie, pour la « bonne cause », … en fait, pour lui, sa gloire, afin de renforcer sa puissance et son emprise pour eux.

 

La religion peut être l'échappatoire des personnes frustrées (sexuellement …) ou vivant dans la souffrance psychique constante (en recherche de reconnaissance, de valorisation ...).

Ces personnes, en quête d’elles-mêmes, d’identité, de la résolution d’un mal-être, utilisent la religion, comme une drogue, pour oublier leur quotidien. On sait qu'on supporte mieux la misère (morale, sexuelle ...), grâce à la religion. En religion, la misère est conçue comme prédestinée - mektoub - et donc la religion peut la rendre plus acceptable.

 

Les religions seraient-elles finalement un doudou rassurant, des béquilles mentales, utiles aux personnes vivant dans une profonde angoisse existentielle ?

Selon Hervé M., « elle permet aux inquiets, angoissés, de survivre et de se maintenir dans une ligne de conduite adaptée » [réduisant leurs angoisses].

Le croyant est souvent aussi rempli de certitudes rassérénantes (rassurantes), lui apportant le réconfort intérieur, sur la vie et la mort, sur tous les aspects de la vie.


 

 

7         Détecter, en soi, ses propres mécanismes de fanatisation

 

Quand on est amoureux fou d’une personne, souvent, l’on est aveugle (on perd tout discernement) sur l’élu€ de votre cœur.

Vos proches ont beau vous prévenir que cette personne n’est pas celle que vous croyez (qu’elle est peut-être un escroc, une personne uniquement intéressée par votre argent, ou bien une personne vous manipulant pour assouvir une vengeance), vous ne voulez pas écouter. Vous pensez que vos proches, amis, vous jalousent, sont mal intentionnés.

Vous préférez faire confiance en cette personne, qui semble vous témoigner de la bienveillance ou vous valoriser (ou vous flatter).

Vous vous accrochez à votre amour comme à une bouée rassurante.

Si vous manquer de confiance en vous, cet amour vous donne justement confiance en vous, vous valorise, vous rend plus fort (comme dans le cas du sentiment religieux).

Vous ne voulez pas perdre ce beau sentiment, vous préférez une réalité fantasmée, donc vous préférer nier la réalité, plutôt que de tomber de votre petit nuage.

 

 Par votre éducations, vos inhibitions, vous pouvez peut-être être conditionné dans la phobie de quelque chose (par exemple ; du sexe).

Dès que vous êtes confronté à l’objet de votre peur (ou de vos crises de paniques), il est possible … que vous développez des mécanismes d’évitement. Dans ce cas, si vous ressentez une désir sexuel pour l’élu(e) de votre cœur, il est possible que vous fassiez un mécanisme de projection, que vous rejetez la faute, responsabilité et ce désir sexuel sur l’objet de votre amour (lui reprochant alors, d’une façon fallacieuse, délirante, de vous avoir aguiché, séduit …), que vous décidiez vous séparer d’elle, pour de fausses raisons (perdant éventuellement une belle occasion de connaître un très bel amour).

Certains lavages de cerveaux et conditionnements religieux, au lieu de vous apporter du bien, peuvent vous gâcher votre vie (vous faire passer à côté de la vraie vie, de la vie réelle).

 

8         Le déclic de l’esprit critique (ce qui nous pousse à l’acquérir)

 

Quand on est plongé à fond dans la religion, on dira par exemple « l'islamisme [le terrorisme islamique] n'a rien à voir avec l'islam », « l'inquisition n'a rien à voir avec le christianisme », « le stalinisme n'a rien à voir avec le marxisme » etc.

 

Alors que si l'on prend du recul avec la/sa croyance, l'on comprendra éventuellement que les formes extrêmes, fanatiques, de sa propre croyance (religieuse, idéologique …) et leurs conséquences dramatiques peuvent justement avoir un rapport avec cette/sa croyance.

Mais mener ce genre de réflexion peut être désagréable pour le croyant (voir le chapitre sur « La théorie de la dissonance cognitive » dans ce document).

 

Beaucoup préfèrent se réfugier dans le déni et les théories du complot, qui évitent de se remettre en cause, ce qui demande un effort intellectuel, en particulier d’honnêteté hors du commun :

 

Selon O., « Le Terrorisme a atteint un niveau qu'il serait très difficile de résoudre du fait que c'est L'occident qui aide à son développement. Un vrai musulman qui comprend la religion ne saurait tuer un innocent. Un gars qui trouve des innocents et les tuent ne saurait être considéré comme musulman. Que ces gens [les terroristes] apprennent le Coran et cessent de prendre des verset hors contexte ».

Ce qui n’empêche pas O. de rajouter ensuite : « Si Dieu n'a pas encore anéanti des gens comme vous, c'est à cause du Prophète Muhammad Psl. L'homme sans qui le monde serait dans l'ignorance et la mécréance totale »[42].

 

Quand l’enfant se rend compte que ses parents lui ont menti sur l’existence du Père Noël, dans certains cas, sa déception qui peut être immense et celle-ci peut conduire à la perte de sa confiance dans sa propre famille.

Cela peut être déjà le premier déclic ou premier pas conduisant à l’acquisition de l’esprit critique.

 

9         Comment l’acquérir ?

 

Il existe des milliers de façon de se faire abuser, en toute bonne foi, par des impostures, de fake, des théories fausses, pseudoscientifiques.

L’expérience des trahisons, des escroqueries, des multiples façons de se faire abuser, les mises en garde de nos amis, les récits de leurs propres expérience, nous aident à développer notre esprit critique, à être plus vigilants et moins crédules.

 

Une solide culture scientifique, acquise par la lecture et les études, permet aussi d’éviter de tomber dans ces pièges.

 

10    Le problème des valeurs morales

 

Dans le l’esprit des humanistes occidentaux, plus nous sommes civilisés, plus nous respectons la vie humaine, plus nous considérons la valeur et le prix de la vie humaine élevé (ce qui conduit, à la longue, dans les démocraties occidentales (sauf actuellement les USA, le Japon …), à l’abandon de la peine de mort et à la promotion des droits humains).  Pour nous occidentaux, l’esclavage est condamnable.

 

Alors quand dans l’Antiquité, dans beaucoup de civilisations, l’esclavage semblaient normal.

Tout au plus Xénophon appelle à l’égalité de traitement entre esclaves et hommes libres[43] (surtout pour des raisons pratiques).

Pour Thucydide, homme politique et historien athénien, « barbare » possède aussi un sens technique : celui des valeurs locales opposées aux valeurs universelles recherchées par le civilisé, par exemple celles faisant primer l’intérêt d’un clan au détriment de l’intérêt commun, du « bien public ».

 

Les Romains, bien que pratiquant l’esclavage, se considéraient plus civilisés que les peuples qui les entouraient (Gaulois …), appelés par eux barbares[44].

 

« Dans leurs sermons, allocutions et conversations, les représentants de l’Eglise prêchaient activement aux maîtres d’être bons pour leurs serviteurs, de se souvenir que ceux-ci étaient aussi des hommes et des chrétiens.

« Lorsqu’on lui en faisait don, l’Eglise donnait aux captifs les mêmes droits que les hommes libres et les établissaient sur ses terres. L’exemple venu d’en haut faisait parfois école »[45].

 

Choqué que l’on puisse convertir les amérindiens, leur imposer la foi par « le fer et le feu » et par les mauvais traitements qu’ils subissent de la part des colons espagnols , Bartolomé de las Casas, conquistador repenti, touché par la grâce, ancien aumônier des conquistadores, ému par la situation pitoyable des Indiens exposés à la soif sanguinaire des ogres espagnols, nous a laissé son "Histoire des Indes". Il arrive à convaincre Charles Quint de prendre des mesure de protection en faveur de ses sujets amérindiens[46] [47]. Il est l'homme de la Controverse de Valladolid[48].

 

Concernant l'esclavage des noirs dans les Antilles : « Mais si les Européens étaient propres à la culture des colonies, pourquoi songea-t-on à y employer des nègres ? C'est que la soif de l'or est insatiable, barbare, impitoyable, et qu'après avoir épuisé la race rouge [les Indiens] dans des travaux excessifs, ont voulu avoir d'autres instruments dont les maîtres pussent disposer sans que personne s'intéressât à eux, sans que l'Europe, en se voyant dévorer ses propres enfants, demandât compte de ce qui se passait aux îles »[49].

 

Nous avons aboli l’esclavage, en occident, à cause de l’évolution des idées (droits de l’homme, esprit des Lumière), et de nos mœurs. Certains à cause de leurs convictions chrétiennes[50], d’autres à cause de leurs convictions libre-penseur[51].

 

Mais dans la vision des islamistes, l’occident et la laïcité, avec sa libération des mœurs, son féministe universaliste, les libertés accordées aux femmes (dont celle de porter la tenue vestimentaire qu’elles souhaitent, mini-jupe comprise) sont perçus comme le reflet d’une société aux mœurs sexuelles dissolues ou décadente, comme source de « corruption des mœurs », le lieu de débauche par l’alcool (en vente libre), pour les musulmans. Les mœurs occidentales s’opposeraient donc, à leurs yeux, à la « vertu » et la « pudeur » musulmanes.

 

Pour les islamistes, la rigueur des mœurs, y compris sous la charia, est plus importante que la vie humaine. Dans l’équation et la balance, ils ne mettent pas, du tout, les découvertes scientifiques et l’extraordinaire inventivité technique de l’occident (Internet, Smartphone, réseaux sociaux …), dont pourtant ils bénéficient.

 

Alors qu'il était fonctionnaire au ministère de l'Éducation égyptien, Sayyid Qutb, membre des Frères musulmans et futur idéologue islamiste radical, fut envoyé aux États-Unis en 1948 au motif officiel d'étudier les programmes pédagogiques de l'école américaine. À son retour en Égypte en 1950 il dénonça la société américaine qu'il jugea individualiste et spirituellement vide : « un peuple qui atteint des sommités dans les domaines de la science et du travail, cependant qu'il est au stade primitif dans les domaines des sentiments et du comportement, ne dépassant guère l'état de la première humanité, voire plus bas encore dans certains aspects sentimentaux et comportementaux ». Pour lui, l’abandon de l’islam conduirait à adopter les mœurs américaines[52].

 

Mais peut-être ne font-ils qu’exposer et projeter leur préjugés sur l’occident ? (En cachant, aussi, leur jalousie par la liberté des mœurs qui y règnent).

 

Hitler reprochait aussi le caractère décadent de la démocratie pluraliste occidentale et du désordre parlementaire qu’elle engendrait[53]. Selon Hitler « la religion musulmane aussi serait bien plus appropriée [pour le nazisme] que ce christianisme, avec sa tolérance amollissante »[54], « [...] le christianisme, est une chose si fade !) il eût beaucoup mieux valu que le mahométisme triomphât. [...] Animés par un tel esprit, les Germains eussent conquis le monde. C’est le christianisme qui les en a empêchés »[55].

A la femme d’un dignitaire nazi qui lui avait exposé son choc sur le traitement des juifs, Hitler lui avait rétorqué « sensiblerie déplacée » et avait ensuite interdit qu’elle et son mari soient, de nouveau, invités, à sa table.

 

Le nazisme interdisait de pactiser, de faire preuve de compassion, envers les peuples vaincus :

 

« Qu’il soit dit ici encore une fois clairement que les reportages de presse et de radio doivent s’abstenir de toute sentimentalité molle. Nous n’avons conclu aucune paix avec la France, à ce jour. La sensiblerie est aussi déplacée que la pitié est inconvenable. En aucune façon, des reportages des compagnies de propagande ne doivent donner l’impression d’écrits de publicité et de prospectus touristiques français »[56].

 

Goebbels défendait la « barbarie » de certaines mesures nazis, tout en se réclamant de la haute civilisation germanique[57].

 

Donc, la notion de civilisé ou de barbare n’est pas la même selon le point de vue, duquel l’on se place.

 

Comment peut-on affirmer que nos valeurs « universelles », « civilisationnelles », humanistes (dont celles des droits humains) sont supérieures, à celles de ceux qui mettent la rigueur morale avant la valeur humaine ?

 

11    Qu’est-ce que la conscience morale ? Est-elle innée ?

 

Si l'on appelle certains croyants au djihad, contre les mécréants, en leur disant que c'est un commandement de Dieu, donc alors ils iront au djihad, sans se poser de question. Ils sont alors le soldat idéal que toute armée rêve d'avoir, obéissant, ne se posant jamais de questions. Comment en sommes-nous arrivés-là ?

Comment une certaine forme de foi religieuse peut-elle abolir totalement sa conscience morale et faire faire au croyant que sa conscience morale aurait pu lui dicter ?

 

Selon Frédéric, « Si tu donnes des directives [religieuses] en disant qu'il "faut les appliquer intelligemment", c'est à dire s'en écarter lorsque notre conscience le demande, alors quel est l'intérêt de ces directives? Vire-les donc et place ta conscience [morale] à la place ». Mais est-ce aussi simple que l’affirme Frédéric ?

 

« Quand je fais le bien je me sens bien. Quand je fais le mal je me sens mal. Voilà ma religion » Abraham Lincoln.

Mais est-ce aussi simple que l’affirme Abraham Lincoln, dans toutes les situations possibles .

 

Selon Amin Massinissa, « Je n'ai pas besoin de religion pour faire la distinction entre le bien et le mal. J'ai une conscience ». Selon cette même personne, « L'humanisme n'a pas un pays ou une religion. Vaut mieux être un humaniste sans religion, qu'un religieux sans humanisme ».

 

Mais qu’est-ce finalement que cette conscience morale ?

 

11.1    Une conscience morale innée ?

 

Platon écrit que « nul n'est méchant volontairement » (Protagoras). Si nous faisons le mal, c'est par ignorance. Nous pensons que cela nous est profitable, mais nous nous trompons : le mal que nous commettons induit des conséquences néfastes pour son auteur. La conscience morale équivaudrait donc à une juste connaissance du bien et du mal.

Selon Rousseau, la conscience morale serait innée et un « juge infaillible du bien et du mal »[58].

Elle serait une « Vertu naturelle », antérieure à la raison et à toute réflexion[59].

 

Au contraire, pour une professeur de philosophie, que j’ai connue, au lycée Evariste Gallois, à Sartrouville, en 1972, Mme Stephan, la conscience morale n’est pas innée, elle est le résultat d’apprentissage social. Par exemple, le fils d’un dictateur ou d’un psychopathe a plus de chance d’être lui-même un dictateur ou un psychopathe, qu’un moine cénobite, retiré du monde (voir, par exemple, la lignée des dictateurs nord-coréens (la famille et dynastie Kim), syrien (la famille Assad) etc.).

 

Pour elle, les animaux n’ont pas conscience morale, ils ne sont mus que par des instincts (instincts grégaires, sociaux, maternels, de dominances, territoriaux, de reproduction …).

 

11.2    Certaines études scientifiques prouveraient que les animaux pourraient faire preuve de compassion et d’altruisme

 

« En mai 2012, des chercheurs assistent à une attaque d’orques contre une baleine grise et son baleineau. Séparé de sa mère, celui­-ci est rapidement tué. Sans attendre, une dizaine d’autres baleines – à bosse, celles-­ci – surgissent et font face aux orques. Pendant plus de six heures, ces géantes des mers, qui peuvent peser 25 t pour 13 à 14 m de long, tiennent à distance les prédateurs deux à trois fois moins gros en leur assénant des coups de nageoires. Comme s’il fallait absolument les empêcher de dévorer la dépouille du baleineau. […] Le plus souvent, les baleines à bosse s’interposent pour venir en aide à d’autres animaux – phoques, lions de mer et otaries notamment. Pourquoi prennent­-elles autant de risques dans des conflits qui ne les concernent pas directement ? […] Des comportements similaires ont été observés chez le dauphin et chez certains chiens »[60].

 

« L'empathie est-elle le propre de l'homme ? Pas vraiment, à en croire de nombreuses études. Mieux, les animaux sociaux comme les éléphants ou les chimpanzés seraient capables de compassion »[61].

 

Ces comportements altruistes sont-ils bien analysés ou bien continuons-nous à avoir une vision anthropomorphique du comportement de certains animaux ?

 

11.3    L’expérience de l’indifférence morale de certains à la souffrance des autres

 

« Il reste que l'on peut expliquer cette répugnance devant la souffrance de l'autre, moins par un sens moral aigu que par la crainte égoïste de devoir l'endurer à son tour. Lorsque la menace ne se fait pas précise et pressante, on peut constater tous les jours que chacun s'accommode finalement sans trop de difficultés de la souffrance des autres »[62].

 

Quand cette souffrance ne nous concerne pas directement (cas d’une guerre au Yémen, en Syrie …), on n’y pense pas trop (cela ne nous empêche pas de vivre).

 

La lâcheté joue aussi (il n’est pas facile d’être un « juste parmi les nations »)[63].

 

Dans une interview, consacré à l’occupation, l’écrivaine Benoîte Groult relatait que ses parents n’avaient pas voulu aider une jeune juive, dont les parents avaient été raflés, parce qu’ils avaient trop à perdre et peur de la sanction.

Attitude opposée à tous les habitants de Chambon-sur-Lignon, qui ont tous sauvés des juifs, durant l’occupation[64].

 

Voir aussi l’annexe « sur l’indifférence au sort des autres : le poème du père Martin Niemöller », situé à la fin de ce document.

 

La formation ou la prédisposition à la soumission à l’autorité joue aussi[65] :

Souvent, il semble que plus vous êtes soumis à l’autorité et conditionné à obéir, plus vous accepterez de torturer d’autrui, de tuer, si votre supérieur hiérarchique vous l’ordonne (même c’est désagréable pour vous).

 

11.4    La conscience morale serait forgée par l’éducation et par la société

 

« La conscience morale paraît dépendre d'une éducation qui la forme. Le sociologue Durkheim a ainsi montré que les idées de bien et de mal sont liées aux valeurs morales que nous a transmises notre milieu social. La conscience morale serait donc impersonnelle. Elle n'a de réalité que parce qu'elle repose sur une conscience sociale enracinée dans des traditions, dans une histoire, et entretenue par des institutions et des acteurs sociaux tels que la famille ou les professeurs (Émile Durkheim, L'Éducation morale, 1902-1903) »[66].

 

11.5    Sommes-nous totalement conditionnés ? Ou bien quelle est la part de notre liberté et responsabilité individuelle ?

 

S’opposant à la thèse précédente, certains pensent, que quelques soient nos conditionnements, nous disposons toujours d’une part de libre-arbitre. Car comment expliquer que David Vallat, alors qu’il a été formé, dans un camp en Afghanistan, à devenir terroriste, a finalement décidé de ne pas passer à l’acte, puis est devenu un opposant de l’islam radical[67], alors que tant d’autres n’ont pas su résister au chant des sirènes du djihad.

Qu’est-ce qui a fait que la prison lui a ouvert les yeux, alors que tant d’autres se sont radicalisés en prison ?

On constate que les « bonnes valeurs morales », inculquées par sa mère, ont pu jouer dans son changement de voie.

 

Il est possible que toute notre vie en se résume pas qu’à l’obéissance à un ordre ou à des injonctions sociales particulières. Quand les exécutants de la shoah, sortent le parapluie, justifient leurs actes par le fait qu’ils n’ont fait qu’obéir aux ordres (aveuglément, sans se poser de question), disent-ils toujours la vérité ? N’ont-ils pas fait aussi preuve de zèle, pour bien se faire voir de leur hiérarchie et par ambition, pour grimper dans la hiérarchie SS ou nazie ?

 

11.6    Le cas de conscience, éveil de la conscience morale

 

Qu’est-ce qui diffère un Adolf Eichmann (exécutant zélé de la solution finale), d’un John Rabe, le juste de Nankin, membre du NSDAP (Parti national-socialiste), et pourtant sauveur de chinois d’un génocide (organisé par les Japonais, alliés des nazis) ou d’un Oskar Schindler, lui aussi membre du Parti national-socialiste, qui a sauvé 1200 juifs, durant la 2nd guerre mondiale et la shoah ?

 

La conscience morale ne s'éveille qu'à la faveur d'une inquiétude morale. C'est lorsque nous ne savons pas ce que nous devons faire, face à un cas, qui selon le choix que l’on fait ou non remet ou non nos valeurs morales.

 

On ne peut guère, lorsque certaines valeurs morales s'opposent, se référer à l'« instinct divin » qu'évoquait Rousseau. La conscience morale, ou ce que l’on appelle notre « boussole morale », ne donnent alors pas toujours de réponse sûre, surtout si l’enjeu, derrière le choix, est énorme (par exemple, lorsqu’on risque de mettre notre vie en danger, ou lorsqu’on risque de mettre en danger sa propre famille). Dans ces cas, notre choix pourra-t-il être rationnel ?

 

Kant définit l'acte moral comme un acte qui ne repose sur aucun mobile égoïste.

 

Selon Benjamin Constant, le devoir absolu de dire la vérité « rendrait toute société impossible à vivre »  [et serait naïf] : « nul homme, explique Constant, n'a droit à la vérité qui nuit à autrui ».

 

« L'argument de Constant paraît, à première vue, plus réaliste : nous n'allons pas dire la vérité à l'assassin qui nous demanderait si notre ami qu'il poursuit ne s'est pas réfugié dans notre maison.

Mais selon Kant, on ne peut vouloir que le mensonge, que je m'autoriserais à titre exceptionnel, devienne un principe universel.

Kant explique, de manière plus générale, que ce qui doit être jugé d'un point de vue moral, c'est la bonne volonté : c'est pourquoi la morale kantienne est qualifiée de « morale de l'intention ». L'acte est moral si l'intention est bonne, c'est-à-dire « désintéressée » »[68].

 

Selon Charles Péguy (1873-1914), « Le kantien a les mains pures, mais il n'a pas de mains », restant dans l'abstraction de l'universel et s'extrayant (ne se préoccupant pas) des nécessités pratiques de l'action.

 

Hegel ne pense pas que la loi morale soit formelle et abstraite. Au contraire, notre conscience se réalise dans l'action. Toute décision morale est, au contraire, concrète : c'est seulement à partir d'une situation particulière que je peux savoir ce que je dois faire. Le devoir n'est qu'une universalité abstraite, un simple formalisme, un discours sur le devoir pour le devoir (Principes de la philosophie du droit, 1821). Donc, pour Hegel, l'impératif moral catégorique ou immanente n’existe pas.

 

Les questions à se poser, selon Monique Canto-Sperber (L'Inquiétude morale et la vie humaine, 2001) : « Que pouvons-nous faire ? Quelles sont les limites de nos actions ? Pouvons-nous justifier nos actes ? Savons-nous exactement ce que nous faisons ? Pouvons-nous apprécier tout ce qui en découlera ? ».

 

12    L’intolérance ou la tolérance ?

 

On a associe le fanatisme avec l’intolérance et la violence.

On peut se demander, pour atteindre un but donné _ tel le bonheur ou la survie d’un peuple, la réussite d’une politique économique, d’une guerre, l’élévation du niveau intellectuel, scientifique d’un peuple … _, quelle attitude tolérante ou intolérante est la plus efficace pour l’obtenir ?

 

Il est certain que la démarche et la recherche scientifiques ne peuvent se développer si les conditions de la pratique de la liberté de pensée ne sont pas garanties. Cette absence, à cause de la chape de plomb de l’islam sur les conscience, explique très bien le retard extraordinaire scientifique et intellectuel de la plupart des pays musulmans, en 2019.

 

Une règle souvent vérifiée est que « des bons arbres produisent des bons fruits » et que tous les idéologies et religions ne se valent pas au niveau de leurs apports et résultats (qu’ils soient constructifs ou destructeurs)[69].

 

Quand le compositeur allemand Heinrich Schütz introduisit la musique baroque italienne (et la basse continue) en Allemagne, ses compatriotes lui reprochèrent d'introduire une musique décadente, incitant au relâchement des mœurs. On connaît les résultats de cette introduction, en particulier via son représentant le plus brillant, Jean-Sébastien Bach.

 

12.1    Exemples d’appels à la vertu comme légitimation morale d’actes

 

La vertu, prônée pour l’enrégimentement des mœurs, est souvent celle d’une rigueur morale, voire d’un rigorisme moral, impulsés pour corseter la société.

 

12.1.1    La vertu dans l’Arabie saoudite et chez les islamistes

 

En mars 2002, un grand incendie ravagea une école de jeunes filles à la Mecque. Mais le Comité pour la Promotion de la Vertu et la Prévention du Vice[70] ne laissa les pompiers sauver que les lycéennes sorties en tenue réglementaire, mais interdit à quinze jeunes filles de sortir sans voile et sans cape (abaya), ce qui les condamna à être brûlées vives[71].

Donc aux yeux de cette entité policière, une certaine conception de la vertu et surtout le respect strict d’une règle vestimentaire sont donc plus importants que la vie humaine.

 

En mai 2012, une fatwa a déclaré un blogueur saoudien, qui espérait le printemps arabe en Arabie, Raif Badawi, apostat, premièrement parce qu'il avait « prétendu que le musulman, le juif, le chrétien et l'athée sont tous pareils... Cette parole revient à faire équivaloir l'islam aux religions mécréantes et caduques, et ceci, en soi, est de la mécréance d'après le jugement d'Allah »[72]. La mécréance étant punie de mort en Arabie Saoudite, Raif Badawi s'était rétracté. Il fut condamné à mille coups de fouet — cinquante par semaine — plus une amende de 3 millions de riyals saoudiens (800 000 dollars) qu'il ne pourrait jamais payer, et cinq ans de prison.

 

« Rappelons toutefois que, si l'islam tolère le culte des gens du Livre qui acceptent la dhimma, il ne saurait être aussi accommodant avec les autres cultes, associateurs notamment. Aussi les polythéistes n'ont-ils de choix que la mort ; et la non-conversion ou soumission des Gens du Livre « est la principale justification du jihâd offensif [...] ». Cette subversion [que constitue l'associationnisme] nécessite l'initiation de la guerre parce qu'elle est jugée par le Coran plus grave que le fait de tuer (Coran 2.191 et 2.217) »[73].

Donc selon cette « morale » islamique, « associer d’autres dieu à Allah » [délit d'associationnisme] est plus grave que le fait de tuer. Délit qui est, en général, puni par la mort (en Islam).

 

« Les chrétiens sont maudits quotidiennement dans la prière rituelle (jusqu'à 17 récitations de la Fatiha, la 1ère sourate coranique, qui qualifie les chrétiens « d'égarés » de la « voie droite » voulue par Dieu).

Les chrétiens sont condamnés par le Coran et la tradition musulmane à subir le sort des dhimmis (impôt spécifique, traitement humiliant, limitations du culte, statut d'infériorité) »[74].

 

12.1.2    La vertu dans de la Révolution française

 

L'appel à la vertu (révolutionnaire) est revenu souvent dans le discours public sous la Révolution française.

Les dirigeants révolutionnaires ont régulièrement affirmé qu’ils étaient mus par la vertu (dévouement au bien public plutôt qu’intérêt personnel et ambition).

Pendant la révolution française se développa l’idéologie de la vertu [politique]. Pour elle, le simple fait qu’un homme se présente ouvertement à une élection indiquait qu’il abritait une arrière-pensée et avait l’intention de mettre à profit sa situation officielle pour promouvoir sa propre carrière.

Robespierre, surnommé « l’Incorruptible », par ses soutiens, se présentait, lui-même, comme uniquement motivé par la vertu, une valeur naturelle, une «sensibilité généreuse »[75].

Au contraire, ses ennemis l'accusait d'utiliser le discours de la vertu pour favoriser sa propre ascension au pouvoir (« sa vertu n'était qu’un masque cachant ses ambitions ») et vouloir instaurer sa propre dictature.

La vertu, les accusations, réelles ou imaginaires, mettant en cause l’authenticité, la sincérité, la probité des chefs révolutionnaires, devirent des armes de la « terreur contre les hommes politiques ».

« Ces soupçons à propos de la sincérité des hommes politiques, victimes de la Terreur[76], devaient atteindre leur paroxysme pendant les procès de factions politiques au cours de l’an II, lorsque, en l’absence de preuves concrètes de conjuration (le supposé "Complot de l’Étranger"), l’essentiel du débat tourna autour de la démonstration selon laquelle les suspects en jugement n’avaient pas été motivés par la vertu, mais par la recherche de leur intérêt, par l’ambition, l’égoïsme et la convoitise »[77]. Cette terreur permit d’éliminer cyniquement des ennemis politiques.

D’après l’idéologie de la vertu, tous les hommes avaient la même valeur, et aucun dirigeant ne pouvait favoriser ses propres amis, du seul fait de cette amitié. Un révolutionnaire vertueux devait être capable de donner sa vie pour la révolution et mourir en martyr. Dans la réalité, les révolutionnaires au pouvoir (robespierristes …), favorisaient majoritairement leurs amis, leurs proches et alliés en politiques.

 

12.2    L’intolérance chrétienne

 

Hypatie (née entre 355 et 370 selon les sources et assassinée par des chrétiens en 415) est une philosophe néoplatonicienne, astronome et mathématicienne grecque d'Alexandrie[78]. Femme de lettres et de sciences, elle est à la tête de l'école néoplatonicienne d'Alexandrie, au sein de laquelle elle enseigne la philosophie et l'astronomie. Bien que non chrétienne, Hypatie est connue pour sa tolérance à l'égard des premiers chrétiens. Elle enseigne ainsi à de nombreux étudiants chrétiens, dont Synésios de Cyrène, futur évêque de Ptolémaïs. Jusqu'à la fin de sa vie, Hypatie conseille Oreste, alors préfet d'Égypte, récemment converti au christianisme, qui est en conflit ouvert avec Cyrille d'Alexandrie, évêque d'Alexandrie, un évêque particulièrement intolérant envers les païens, farouchement opposé à l'enseignement du néoplatonisme, et qui ordonne en 391 de faire démolir le Serapeum.

En 415, elle est assassinée par les hommes de main de l'évêque Cyrille[79], les parabalani, incités au meurtre par un religieux chrétien nommé Pierre[80].

 

La plupart des traités contre le christianisme ont été détruits (ou perdus) _ par exemple, le traité intitulé "Contre les chrétiens" (~ 271) du philosophe néoplatonicien Porphyre de Tyr, "Contre les Galiléens" de l'empereur Julien etc. ...

 

L’inquisition détruira tous les écrits cathares, puis plus tard, mettra à l’index (censure) beaucoup d’autres ouvrages, considérés, par elle, comme hérétiques.

 

12.3    Les autodafés et les incendies de grande bibliothèques

 

On sait que, quand l’intolérance et le fanatisme s’instaurent, les premières victimes sont la culture et les médias, servant à diffuser la culture, les livres et les bibliothèques. Soient les médias sont victimes soit d’autodafés soit de censures.

 

La bibliothèque d'Antioche aurait été brûlée, en 364 après J.-C., par l'empereur chrétien Jovien, parce que, peut-être, elle était particulièrement fournie par son prédécesseur, l’empereur non-chrétien Julien.

La bibliothèque du Serapeum, à Alexandrie, a été pillée et brûlée, 392 apr. J.-C., sous l'ordre de l'évêque (patriarche) d'Alexandrie, Théophile d'Alexandrie[81], qui agissait au nom de l'empereur chrétien Théodose Ier.

En 1203ʿAbd al-Latîf al-Baghdâdî, historien arabe, puis Ibn al Qiftî imputent la destruction de la bibliothèque d’Alexandrie, au calife Omar ibn al-Khattâb qui aurait donné, en 642, l'ordre de détruire la bibliothèque à son général 'Amr Ibn al-'As.

Les livres de Bibliothèque de Ctésiphon (Iran) ont été jetés, 651 apr. J.-C., dans l'Euphrate sous l'ordre d'Omar ibn al-Khattâb.

Tous les livres de « science ancienne », de la Bibliothèque de al-Hakam II, à Córdoba (Cordou) (Al-Andalus, Espagne), ont été détruits, en 976 apr. J.-C., lors d'un mouvement ultra-orthodoxe, sous l'impulsion de Al-Mansur ou Almanzor, un chef militaire et homme d'État arabe d'al-Andalus, surnommé le « champion du djihad », et d'érudits religieux (Oulémas).

La bibliothèque de Ray (Perse) et tous ses livres ont été brûlés, en 1029 apr. J.-C., car déclarés hérétiques, par le Sultan Mahmoud de Ghaznî.

Le complexe universitaire de Nâlandâ (Inde), qui est le plus grand centre de savoir bouddhiste de l'époque, est saccagé, 1193 apr. J.-C., par les envahisseurs turcs musulmans menés par Bakhtiyar Khilji (Muhammad Khilji)[82].

En 1204, la Bibliothèque impériale de Constantinople devient la cible des chevaliers de la quatrième croisade (Croisés). Elle est détruite et son contenu est brûlé ou vendu.

La bibliothèque de Madrasah, à Grenade (Espagne), est attaquée par des troupes du cardinal Francisco Jiménez de Cisneros, en 1499 apr. J.-C. Les livres sont apportés à la Plaza Bib-Rambla, où ils ont été brûlés en public.

La Bibliotheca Corviniana, à Buda (future Hongrie), est détruite par les Ottomans, en 1526 apr. J.-C.

L'Évêque Diego De Landa, un moine franciscain et conquistador lors de la conquête espagnole du Yucatan, fait brûler, le 12 juillet 1562, un certain nombre de livres mayas (codex) (au Yucatán ...).

Le 10 mai 1933, des étudiants allemands sous la direction de la NSDStB, association des étudiants nazis, des enseignants et des membres des instances du parti nazi, organisent un gigantesque autodafé, jetant au bûcher des dizaines de milliers de livres d'écrivains juifs, marxistes ou pacifistes, devant l'opéra de Berlin et dans 21 autres villes allemandes[83].

Le 6 mai 1933, l’association étudiante nazie, la Deutsche Studentenschaft, attaque l'Institut de sexologie (Institut für Sexualwissenschaft) du médecin et sexologue juif Magnus Hirschfeld. Quelques jours plus tard, la bibliothèque et les archives sont vidées et brûlées dans les rues de la Opernplatz, à Berlin.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, entre 1937 – 1945 apr. J.-C., les forces militaires japonaises détruisent plusieurs bibliothèques chinoises et des centaines de milliers d'ouvrages[84].

Les troupes allemandes détruiront plusieurs grandes bibliothèques, durant la 2nd guerre mondiale[85].

La plupart des livres et des archives bibliographiques de la National Library of Cambodia (Phnom Penh, Cambodge) sont détruits par les Khmers rouges, entre 1976 et 1979. Environ 20 % du matériel est préservé.

La Bibliothèque nationale et universitaire de Bosnie-Herzégovine (Sarajevo, Bosnie-Herzégovine), est volontairement et complètement détruite lors du siège de Sarajevo, le 25 août 1992, par l'Armée de la République serbe de Bosnie.

La bibliothèque Timbuktu (Tombouctou, Mali) a été complètement brûlée, par les milices islamistes des mouvements AQMI et Ansar Dine, le 28 janvier 2013. Elle contenait environ 20 000 manuscrits dont une fraction seulement avait été numérisée.

Durant son règne, l’état islamique (EI, ISIS) a détruit plusieurs bibliothèques en Irak, entre 2014 et 2015[86].

 

En France, il y a eu 70 incendies de bibliothèques[87], dans les quartiers dits « sensibles », dénotant probablement une intolérance envers tout ce qui représente la culture occidentale.

 

Cette liste est loin d’être exhaustive.

 

Le manque de culture et d’esprit critique incite les fanatiques à se contenter d’explications simples ou simplistes, manichéennes, réductrices, complotistes, très éloignées de la vérité scientifique, qui, elle,  en général, appréhende la réalité, dans toute sa complexité (car le monde est, en fait, infiniment complexe, montrant une conception du monde éloigné des généralisations simplistes des fanatiques).

 

Souvent les fanatiques, les « étroits d’esprits » voient le mal, là où il n’y en a pas. Telles la supposée concupiscence et lascivité des peuples premiers, vivant nus. D’où la frénésie des missionnaires à habiller les « primitifs », croyant que le port de textiles les rendront plus vertueux[88].

 

12.4    L’arme de la vertu et de l’accusation de la corruption des mœurs pour terroriser la société

 

Souvent les dictatures religieuses, révolutionnaires utilisent l’arme de la vertu, l’accusation du relâchement des mœurs, … pour installer une orthodoxie rigoureuse, une intolérance et une intransigeance implacable des lois (afin de règlementer les mœurs des citoyens).

Toute personne qui s’oppose à cette terreur intellectuelle, à cette dictature est dénigré, diffamé, persécuté.

 

Avant et lors de leur arrivée au pouvoir, en 1933, les nazis entamèrent une violente campagne de diffamation contre les juifs[89], les comparant à une maladie, à un cancer, à éradiquer.

 

La violence, l’intolérance empêche souvent d’écouter, d’entendre (ou incite souvent à ne pas le faire).

On peut se demander si derrière les motivations des « ayatollahs de la vertu » ne se cachent de profondes frustrations, des haines, des jalouses, d’autres psychopathologies, non résolues, associées à une forte volonté de puissance ? Une façon d’instaurer son pouvoir personnel ou le pouvoir d’un clan, par la « terrorisation » de la société ?

 

On sait que certaines personnes frustrées, jalouses, mesquines, malheureuses, mal dans leur peau, peuvent empêcher les autres d’être heureux. « Si je ne suis pas heureux, il n’y a aucune raison que les autres soient heureux ! ».

 

12.5    L’éveil de la tolérance

 

En occident, à chaque fois que des penseurs _ Thomas d'Aquin, Pierre Abélard, Jean Buridan, Roger Bacon, Guillaume d'Ockham …_ arrivaient à instiller des rudiments d’esprit critique ou de raison, au sein de la société médiévale (en tout cas, chez les intellectuels …), plus ils arrivaient, directement ou indirectement, consciemment ou inconsciemment, à faire reculer l’intolérance.

Mais cet éveil ne s’est pas fait sans avancées (Edit de Tolérance, 1562 …) puis reculs (Révocation de l’édit de Nantes, 1685 …). Des penseurs seront plus ou moins gravement persécutés (Giordano Bruno, exécuté, Galilée, mis en résidence surveillé …). On peut espérer qu’avec l’avancée de la pensée scientifique, l’on fera reculer l’intolérance.

 

L’éveil de la tolérance religieuse a été un processus très long en occident[90]. Et notons qu’il y a eu encore une guerre civile suisse à caractère sécessionniste, opposant les cantons catholiques conservateurs sécessionnistes à la plupart des autres cantons du pays défendant la confédération helvétique, la guerre du Sonderbund, s'étant déroulée du 3 au 29 novembre 1847[91].

Ce n’est qu’en 1964, avec le concile de Vatican II, que l’église catholique abandonnera l’accusation de « peuple déicide », qu’elle portait contre le peuple juif.

 

13    Que faire face aux fanatiques ou fanatismes ?

 

Selon Abbès L. « combattre les religions monothéistes [ou les idéologies] qui sont sources de haine et de guerre ne sert à rien. Si elles disparaissent, il y aura d'autres "prophète" qui pousseront comme les champignons ».

 

Donc selon Abbès, il ne suffirait pas, pour les combattre, de démontrer « rationnellement » la fausseté de leur raisonnement, leur caractère mortifère, car le « mal », c’est à dire la « tendance au fanatisme », est « inné » ( ?), intrinsèque à la psychologie ou à la nature humaine(s).

 

Il faudrait donc aussi savoir discerner et traiter avec les failles psychologiques de votre interlocuteur « fanatique », plutôt que tenter de raisonner, de démonter, par une critique rationnelle, ses croyances.

 

13.1    Refus des études rationnelles, de l’enseignement scientifique

 

Certains enseignants travaillant dans les écoles (lycées, collèges) dans les banlieues difficiles, sensibles observent le manque d’incitation, des parents envers leur enfants, issus de l’immigration, à faire des études poussées, contrairement aux populations d’autres cultures (asiatiques, juifs …), qui poussent, au contraire, leurs enfants à faire des études poussées, très importantes à leurs yeux, pour la réussite sociale de leurs enfants.

Ces parents, issus de l’immigration, accorde plutôt la priorité à l’éducation religieuse de leur enfant plutôt qu’à celle laïque, rationnelle et scientifique (issue de l’éducation républicaine) [pour certaines croyants, « Dieu a raison contre la science »].

Ce qui fait qu’il y a souvent un désintérêt de ces enfants, pour les études, pour l’enseignant républicain basé sur la raison. Leur niveau d’instruction est souvent très bas et ils sont vite en décrochage scolaire, accumulant alors les périodes de chômages, ce qui accentue leur sentiment de déclassement social ou d’être victime d’un racisme (racisme d’état etc.). Certains maîtrisent mal la langue française et possèdent un vocabulaire limité, ce qui les empêche d’appréhender des concepts complexes et donc de faire des études.

 

13.2    La méthode InterClass’ de Iannis Roder, professeur d’histoire dans un collège à Saint-Denis

 

Comme le montre le livre Allons z’enfants … la République vous appelle, de Iannis Roder (Odile Jacob, 2018), on peut ou pourrait lutter efficacement contre des formes d’éducations religieuses « acculturante », contribuant à l’inculture scientifique, à la crédulité (en particulier religieuse), à des croyances complotistes et des préjugés antisémites, par l’éducation rationnelle, scientifique et républicaine. Et en incitant les jeunes à la curiosité intellectuelle, pour les sciences, et à entreprendre des études poussées. C’est possible dans les pays occidentaux, où l’éducation rationnelle est favorisée et où l’espoir d’une évolution positive vers plus d’éducation scientifique est réel.

 

Selon Iannis Roder, « L’école n’est pas le lieu de l’enseignement des croyances, celui de l’enseignement de faits historiques scientifiquement prouvés et vérifiables par tous » […] « Il est parfois difficile, notamment pour des élèves de collège, de faire la différence, dans les récits qu'ils connaissent ou entendent, entre ce qui relève de la croyance et ce qui relève de l'histoire. Il est ainsi courant, pour donner un exemple, que des jeunes affirment que Moïse a bien ouvert la mer en frappant le sol de son bâton ou que Mahomet a bien reçu la parole d'Allah par la bouche de Gabriel (Djibril). Pour certains, ces récits doivent être tenus pour vérité et nous sommes alors en pleine confusion entre croyance et histoire. C'est le rôle de l'école que de démêler cela. Elle doit pouvoir enseigner cette différence et rendre accessible et compréhensible à tous les élèves cette distinction »[92].

 

Dans la méthode InterClass’, Iannis Roder propose, par exemple, aux jeunes de réaliser des reportages, tels des journalistes en herbe, en allant rencontrer et interviewer un rabbin dans sa synagogue, des policiers dans leurs commissariat, … cela afin de déconstruire, chez eux, certaines préjugés[93]. Il leur projette aussi des films de propagande soviétiques (de Sergueï Eisenstein …), puis les aide à démonter les ressorts de la propagande, contenue dans ces films, afin de les aider à développer leur esprit critique.

 

13.3    « Enseigner les faits religieux pour éduquer à la laïcité »

 

Pour Pierre Kahn, Leyla Arslan et Marine Quenin[94], responsables de l’association « Enquête le fait religieux » doit être enseigné avec « intelligence et pragmatisme » dans le milieu scolaire dès la tranche d’âge 8-11 ans. C’est en jouant en classe au jeu l’Arbre à défis, développé par l’association ENQUÊTE, que ces élèves de CM2 de Trappes (Yvelines) sont entrés dans l’enseignement laïque des faits religieux.

 

Il ne s’agit ni d’une approche particulièrement favorable aux religions, ni d’un combat contre les religions. Il s’agit simplement de prendre acte que la religion peut diviser la société et la République et de penser dès lors qu’il est utile, voire indispensable, de donner aux plus jeunes un espace pour exprimer et comprendre leurs potentiels désaccords et ainsi mieux comprendre ce qui les unit[95].

 

13.4    Le problème de la réfutation de la pensée magique, prélogique, pré-copernicienne

 

Il semble beaucoup plus dur de diffuser une telle méthode, dans les pays où leurs habitants sont majoritairement plongés dans la pensée religieuse, miraculeuse, magique, « moyenâgeuse », pré-copernicienne, voire souvent méfiant envers toutes les pensées et idées venant de l’Occident. Ils sont non demandeur de l’éducation rationnelle et où l’on met l’accent sur l’éducation religieuse avant celle rationnelle, comme c’est le cas de la majorité des pays musulmans, où l’espoir d’une évolution positive vers plus d’éducation scientifique est plus faible.

 

On peut juste espérer apporter cette formation rationnelle, scientifique et critique, via Internet et les réseau sociaux, par la fourniture d’ouvrages scientifiques et pédagogiques (si possibles gratuits) à ceux qui sont demandeurs dans ces pays (réfractaires à la culture et l’éducation rationnelle occidentale).

 

Moins, les gens sont instruits, plus ils sont crédules faces aux croyances et vulnérables face aux manipulations : Le succès de la religion est souvent directement lié au manque d'éducation.

Cette acculturation pourrait expliquer cette « appétence[96] » (voire attraction malsaine) pour les théories du complot, l’antisionisme[97], prisés par beaucoup de citoyens des pays musulmans, appétence qu’on retrouve aussi chez beaucoup personnes issus de l’immigration[98].

 

Pour un croyant enfermée dans une « mentalité prélogique », le fait qu’il puisse coexister des assertions contradictoires dans le Coran[99], ou contradictoire avec les données scientifiques[100] et des croyances contradictoires dans son système de croyance[101], ne lui poserait, a priori ( ?), aucun problème (de logique)[102].

 

De plus, la mentalité de ces croyants est aussi, en général, profondément imprégnée de mysticisme (voir l’annexe « Qu’est-ce qu’une mentalité prélogique et mystique ? », à la fin de ce document).

 

Dans certaines cultures, mettant l’accent sur la religion, avant toute chose, il y a souvent concomitamment un total désintérêt pour la culture générale, y compris scientifique :

 

O., « J'ai commencé à ''m'intéresser'' à la religion depuis 2ans max ... Sinon j'ai acquis une certaine culture générale au fil des dernières années. Mais je ne m'intéresse pas beaucoup de ces choses [à la culture générale]. Un doc sur l'islam et son prophète est plus ludique et plus intéressant […] Faites comme si ces gens [les rationalistes, les scientifiques, les sceptiques …] n'existaient pas et acceptez cette religion, Dieu serait trop content, Wallahi ! ».

 

Par exemple, j’ai parlé à O. de l’importance de sauvegarder le patrimoine artistique africain, par exemple par la création d’un musée des arts africains à Dakar, en rappelant le fait qu’on possède et préserve des collections d’art africain, au musée de l’homme et celui du quai Branly, en France. Voici sa réponse :

 

« La Culture Africaine Est Trop Chiante. L'Afrique N'a Pas Besoin De Ces Choses [concernant l'art africain, les totems, les statuettes africaines] ».

 

Je lui ai aussi parlé du « temple des Pythons », un sanctuaire vaudou situé à Ouidah (Bénin), que j’ai visité, et de l'importance de préserver la pharmacopée traditionnelle africaine (car O. souffre de problème de dos). Voici sa réponse :

 

« Le Bénin est l'un des pays les plus mystiques d'Afrique. [Le vaudou, les remèdes traditionnels] C'est l'œuvre du diable ces choses. Il y'a des gens ici qui donne des trucs mystiques pour guérir les problèmes de dos, mais je ne me rends pas chez eux du fais que c'est des affaires de Satan. Ces gens font pacte avec le Diable qui leur donne ces pouvoirs, richesses etc. Ce [la sorcellerie, ces pouvoirs magiques] ne sont point des légendes. Bref savez-vous qu’il y'a de ces gens mystiques qui envoient des Diables, des troubles des personnes (qui pour la plupart débute une belle vie). Mais tellement, les Africains sont envieux, ils vont chez Le'' Marabout'', pour qu'il pourrisse la vie de la personne ».

 

Discuter avec ces personnes qui voient Satan partout, c’est comme retourner au 13° siècle en France, au temps de l’inquisition, en tentant de discuter de la « pluralité des mondes », avec un théologien ou un prédicateur dominicain …, de cette époque.

 

« La sincérité ou l'intelligence du croyant est toujours incertaine aux yeux de l'incroyant ; et la réciproque est parfois vraie. Il est presque inconcevable à l'incrédule qu'un homme instruit, calmement attentif, capable de s'abstraire de ses désirs ou de ses craintes imprécises (ou qui ne leur attribue de signification qu'individuelle, organique et presque morbide), capable aussi de s'entretenir nettement avec soi-même, et de bien séparer les domaines et les valeurs, ne rejette pas aux légendes et aux fables tous ces récits de bizarres événements immémoriaux ou improbables qui sont essentiels à l'autorité de toute religion, ne s'avise de la fragilité des preuves et des raisonnements sur quoi les dogmes se fondent, ne s'étonne jusqu'à la négation, en constatant que des révélations, des avis d'importance littéralement infinie pour l'homme, lui soient offerts comme des énigmes dangereuses à la manière du Sphinx, avec de si faibles garanties et dans des formes si éloignées de celles qu'il a coutume d'exiger des choses vraies. », Paul Valéry.

14    Bibliographie

 

[1] La démocratie des crédules, Gérald Bronner, PUF, 2013.

[2] La faiblesse du vrai, Myriam Revault d'Allonnes, Seuil, 20018.

[3] "Fake News : sommes-nous si crédules ?", Ça vous regarde (magazine d'information, LCP), vendredi 29 mars à 19h30, présenté par : Myriam Encaoua, avec : Myriam Revault d'Allonnes , Tristan Mendès-France , Gérald Bronner , Vincent Martigny, https://programme-tv.orange.fr/programme/lcp-ps/ca-vous-regarde_CNT000001dDJw2.html & https://www.linternaute.com/television/magazine-ca-vous-regarde-p3115575/fake-news-sommes-nous-si-credules-e4526700/

[4] Les « fake news » sont plus graves que vous ne croyez, Agone, 27 février 2019, http://blog.agone.org/post/2019/02/27/Les-%C2%AB-fake-news-%C2%BB-sont-plus-graves-que-vous-ne-croyez

 

Concernant les discours de haine :

 

[10] Une tradition de la haine : Figures autour de l'extrême-droite, Tristan Mendès-France, 2000.

[11] Réflexions sur la question antisémite, Delphine Horvilleur, Grasset, 2019, 157 p.

 

15    Annexe : Sur l’indifférence au sort des autres : le poème du père Martin Niemöller

 

« Quand les nazis sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste.

Quand ils ont enfermé les sociaux-démocrates, je n’ai rien dit, je n’étais pas social-démocrate.

Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste.

Quand ils sont venus chercher les juifs, et je n'ai rien dit, je n'étais pas juif.

Quand ils sont venus me chercher, il ne restait plus personne pour protester [ou pour me défendre].  »

 

Pasteur Martin Niemöller (1892–1984).

 

Source : Quand ils sont venus chercher..., https://fr.wikipedia.org/wiki/Quand_ils_sont_venus_chercher...

 

16    Annexe : Les théories du complot

 

Une théorie du complot – également désignée par les néologismes conspirationnisme ou complotisme – propose de donner une vision de l'histoire perçue comme le produit de l'action d'un groupe occulte agissant dans l'ombre.

Loin de la simple rumeur, il s'agit (selon Peter Knight, de l'université de Manchester) d'un récit théorique qui se prétend cohérent et cherche à démontrer l'existence d'un complot entendu comme le fait qu'« un petit groupe de gens puissants se coordonne en secret pour planifier et entreprendre une action illégale et néfaste affectant le cours des évènements »2. La conspiration secrète civilecriminelle ou politique, visée par la théorie du complot, agirait généralement dans l'objectif de détenir ou conserver une forme absolue de pouvoir (politique, économique ou religieux).

Du point de vue des observateurs en sciences sociales, la théorie du complot tend à se soustraire à la réfutation ; en effet, toute démonstration destinée à prouver qu'aucun complot n'est à l'œuvre sera interprétée comme une nouvelle tentative de tromper le complotiste, qui continuera à chercher ce qui se passe dans l'ombre, et qu'on ne lui dit pas. 

 

Défaut de réfutabilité, critère de réfutabilité d’une théorie scientifique selon Karl Popper :

 

« L'irréfutabilité est le premier critère (non suffisant) de démarcation entre science et pseudoscience : toute théorie scientifique doit pouvoir potentiellement être réfutable, et par conséquent ne pas contenir sa propre réfutation », Karl Popper.

« Une théorie qui n'est réfutable par aucun événement qui se puisse concevoir est dépourvue de caractère scientifique. Pour les théories, l'irréfutabilité n'est pas (comme on l'imagine souvent) vertu mais défaut », Karl Popper[103].

 

Pour Gérald Bronner, les conspirationnistes « singent la pensée méthodique [scientifique], mais sont imperméables à la contradiction »[104].

 

La théorie du complot peut se rapprocher de la méthode hypercritique : celui qui la pratique se fondera sur les points qui apparaissent valider sa théorie ou contredire l'explication adverse pour écarter toute contre-argumentation. On peut aussi assister à un renversement de la charge de la preuve : c'est au tenant de l'explication admise de montrer qu'il n'y a pas eu complot, et les arguments qu'il profère peuvent passer pour des manipulations supplémentaires. La certitude préalable de l'existence d'un complot implique l'analyse de toute information et de tout fait au travers du prisme de cette théorie du complot. Ce biais cognitif est nommé biais de confirmation d'hypothèse[105]

 

Distinction en science et pseudo science :

 

·         Pseudo-science : interprète des évènement a posteriori.

·         Science : donne une interprétation concrète d'évènement observables.

 

La pseudo-science est irréfutable, tandis que la science est réfutable.

 

Le cas de la fausses rumeurs d'enlèvements d'enfants par les roms :

 

Malgré les multiples démentis, beaucoup continuent à croire la rumeur d'enlèvements d'enfants par les Roms, les commentaires sur Facebook sont éclairants :

« Ça se passe dans le 93 alors c'est un fake news, car ils s'en foutent, mais si c'était dans les quartiers bobo du 92, ça serait un autre discours », « Qui dit que cela n'est pas un début de vérité aussi ? » …

 

Source : Rumeurs d'enlèvements d'enfants : des Roms attaqués, 20 interpellations, AFP,  le 26 mars 2019, https://www.nouvelobs.com/societe/20190326.OBS2449/rumeurs-d-enlevements-d-enfants-des-roms-attaques-20-interpellations.html

 

17    Annexe : Qu’est-ce qu’une mentalité prélogique et mystique ? 

 

Chez les peuples dit « premiers », et/ou ayant une mentalité pré-copernicienne, comme celle présente au moyen-âge occidental, Il y a une mentalité mystique plus marquée et plus facilement observable chez les « peuples premiers » que dans nos sociétés, mais présente dans tout esprit humain.

 

Un membre d'un peuple premier a "le sentiment" que lui et d'autres êtres sont de même nature.

On ne peut pas dire que ce membre repousse toute causalité dans les phénomènes de la nature. Il porte plutôt un désintérêt pour les causes secondes, les circonstances, les moyens, il s'attache aux causes profondes, surnaturelles : si sa fille est morte, qu'importe que ce soit par une morsure de serpent ou une maladie, l'important est de chercher l'origine, l'action éventuelle d'un sorcier, d’un tabou violé.

 

18    Annexe : Vertus principales selon le domaine

 

Philosophie classique :
Les quatre vertus cardinales identifiées par Platon

La Prudence, la Justice, la Tempérance et le Courage (ou Force d'âme).

Christianisme :
Les trois vertus théologales qui complètent les quatre vertus cardinales

La Foi, l'Espérance et la Charité.
Elles sont censées guider les hommes dans leur rapport au monde et à Dieu.

Catholicisme :
Les sept vertus catholiques

La chasteté, la tempérance, la prodigalité, la charité, la modestie, le courage et l'humilité.

Les trois vertus monastiques :

L'obéissance, la pauvreté et la chasteté.

Vertu politique selon Montesquieu

Le civisme : l'amour des lois et de la patrie qui nécessite de préférer l'intérêt public au sien propre.

Franc-maçonnerie :
Les trois vertus maçonniques

La tolérance, la bienfaisance et la solidarité.

Scoutisme

La franchise, le dévouement et la pureté.

Vertus intellectuelles

L'intelligence, la science, la sagesse, l'art et la prudence

 

 

Table des matières

1       Introduction. 1

2       Quelques définitions et rappels (fanatisme, foi …). 2

1       Pourquoi nous croyons si facilement ?. 3

2.1         La théorie de la dissonance cognitive. 4

2.2         Théorie de l’engagement ou théorie de la manipulation. 6

3       Exemples de comportements ou de déclarations fanatiques. 7

3.1         Déclarations reflétant une déconnexion de la réalité. 7

3.2         Le besoin de boucs émissaires. 9

3.3         La haine de soi (homophobe …). 10

3.4         Volonté de nuire et de tromper et/ou de s’abuser soi-même. 10

4       Le phénomène sectaire, ce qui caractérise une secte. 11

5       La psychologie des gourous et « prophètes ». 13

6       De possibles fragilités psychologiques chez certains adeptes. 14

7       Détecter, en soi, ses propres mécanismes de fanatisation. 15

8       Le déclic de l’esprit critique (ce qui nous pousse à l’acquérir). 15

9       Comment l’acquérir ?. 16

10          Le problème des valeurs morales. 16

11          Qu’est-ce que la conscience morale ? Est-elle innée ?. 18

11.1      Une conscience morale innée ?. 18

11.2      Certaines études scientifiques prouveraient que les animaux pourraient faire preuve de compassion et d’altruisme. 19

11.3      L’expérience de l’indifférence morale de certains à la souffrance des autres. 19

11.4      La conscience morale serait forgée par l’éducation et par la société. 20

11.5      Sommes-nous totalement conditionnés ? Ou bien quelle est la part de notre liberté et responsabilité individuelle ?. 20

11.6      Le cas de conscience, éveil de la conscience morale. 21

12          L’intolérance ou la tolérance ?. 21

12.1      Exemples d’appels à la vertu comme légitimation morale d’actes. 22

12.1.1        La vertu dans l’Arabie saoudite et chez les islamistes. 22

12.1.2        La vertu dans de la Révolution française. 23

12.2      L’intolérance chrétienne. 23

12.3      Les autodafés et les incendies de grande bibliothèques. 24

12.4      L’arme de la vertu et de l’accusation de la corruption des mœurs pour terroriser la société. 26

12.5      L’éveil de la tolérance. 26

13          Que faire face aux fanatiques ou fanatismes ?. 26

13.1      Refus des études rationnelles, de l’enseignement scientifique. 27

13.2      La méthode InterClass’ de Iannis Roder, professeur d’histoire dans un collège à Saint-Denis. 27

13.3      « Enseigner les faits religieux pour éduquer à la laïcité ». 27

13.4      Le problème de la réfutation de la pensée magique, prélogique, pré-copernicienne. 28

14          Bibliographie. 29

15          Annexe : Sur l’indifférence au sort des autres : le poème du père Martin Niemöller. 30

16          Annexe : Les théories du complot. 30

17          Annexe : Qu’est-ce qu’une mentalité prélogique et mystique ?. 31

18          Annexe : Vertus principales selon le domaine. 31

 



[1] Les possédés / Les démons, Fiodor Dostoïevski, 1871.

[2] « Rien n'est plus méprisable que le respect basé sur la crainte », Albert Camus.

[3] Cf. http://www.cnrtl.fr/definition/tol%C3%A9rance

[4] Cf. http://www.cnrtl.fr/definition/intol%C3%A9rance

[5] La Terreur : période de la Révolution française caractérisée par un État d'exception, des violences d'État et des exactions d'individus se réclamant de son autorité, commises dans le cadre de la guerre de Vendée, des insurrections fédéralistes ou contre des individus censés menacer la Première République. Elle s'est traduite par des exécutions de masse et est associée dans l'iconographie populaire à la guillotine. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Terreur_(R%C3%A9volution_fran%C3%A7aise)

[6] Cf. http://www.cnrtl.fr/definition/terreur

[7] a) Conscience morale, http://www.cosmovisions.com/conscience-morale.htm,

b) https://www.psychologies.com/Dico-Psycho/Conscience-morale,

c) http://www.maxicours.com/se/fiche/6/5/16365.html

[8] Valeur, http://www.cnrtl.fr/definition/valeur

[9] Cf. http://www.cnrtl.fr/definition/civilisation

[10] Cf. http://www.toupie.org/Dictionnaire/Civilisation.htm

[11] Cf.http://www.cnrtl.fr/definition/barbarie

[12] Cf. http://www.cnrtl.fr/definition/vertu

[13]Cf. http://www.toupie.org/Dictionnaire/Vertu.htm

[14] La théorie de la dissonance cognitive, https://www.psychologie-sociale.com/index.php/fr/theories/influence/6-la-theorie-de-la-dissonance-cognitive

[15] Eviter les pièges de la pensée : Les biais cognitifs : Dissonance cognitive, http://www.toupie.org/Biais/Dissonance_cognitive.htm

[16] Engagement (psychologie sociale), https://fr.wikipedia.org/wiki/Engagement_(psychologie_sociale)

[17] Théorie de l'engagement et de la dissonance, https://www.psychologie-sociale.com/index.php/fr/theories/influence/10-theorie-de-l-engagement-et-de-la-dissonance

[18]Robert Cialdini, Marie-Christine Guyon,  Influence et Manipulation : Comprendre et Maîtriser les mécanismes et les techniques de persuasion, et Robert Cialdini, Marie-Christine Guyon, First Editions, 2004.

[19] Nicolas Guéguen,  Psychologie  de la manipulation et de la soumission Dunod 2004.

[20] Robert-Vincent Joule et Jean-Léon Beauvois, La soumission librement consentie : Comment amener les gens à faire librement ce qu’ils doivent faire, Presses Universitaires de France – PUF, 1999.

[21]Léon Festinger, Hank Riecken, Stanley Schachter, L’échec d’une prophétie, 1956, réédition Presses Universitaires de France - PUF (1993).

[22] Robert Vincent Joule et Jean-Léon Beauvois, Petit Traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens, Presses universitaires de Grenoble (PUG), 2002.

[23] Christian Morel, Les Décisions absurdes, Gallimard, 2002, Collection « Bibliothèque des sciences humaines ».

[24] Note : O. m'avait encore confirmé, une seconde fois, que « la science ne peut pas défier Mahomet » et « qu'il est plus fort que tout » (!). Là, on est à la limite du délire ou de la folie.

[25] Cf miracles scientifiques du Coran, https://fr.wikipedia.org/wiki/Miracles_scientifiques_du_Coran

[26] Même si cela selon les conceptions morales rosicruciennes, le suicide est un péché, une faute morale grave, vous obligeant à multiplier les cycles de réincarnations (désagrables).

[27] Deuil et mélancolie est un texte de Freud qui fut publié en 1917 sous le titre Trauer und Melancholie. https://fr.wikipedia.org/wiki/Deuil_et_m%C3%A9lancolie_(1917)

[28] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Bouc_%C3%A9missaire#Mod%C3%A8les_explicatifs

[29] Hamit Bozarslan : Peut-on encore croire à l'état de droit en Turquie ? Conférence donnée au Dorothy, le Vendredi 11 janvier 2019 de 20:00 à 22:30, https://www.facebook.com/events/ledorothycafeatelier/peut-on-encore-croire-%C3%A0-letat-de-droit-en-turquie-/2040789609300876/

[30] Sandor Ferenczi, « L'homo-érotisme : nosologie de l'homosexualité masculine » in Psychanalyse, 2, Payot, 1978, PP. 117 à 129, repris par Élisabeth Badinter dans XY, De l'identité masculinep. 175.

[31] Élisabeth BadinterXY, De l'identité masculineLe livre de poche, p. 176.

[32] « L'homophobie masculine : préservatif psychique de la virilité ? », Christophe Gentaz, http://infokiosques.net/article.php3?id_article=111

[33] Vincent Tiberj, chercheur en sociologie, dans son enquête Français comme les autres ? (2005, coécrite avec Sylvain Brouard), montre que l'homophobie est deux fois plus répandue chez les citoyens musulmans de la seconde génération d'origine maghrébine, africaine et turque en comparaison des jeunes Français d'ascendance européenne.

Cf. En France, des jeunes de plus en plus fidèles à l'islam, Frédéric Joignot, Le Monde.fr, 1er novembre 2012, https://www.lemonde.fr/culture/article/2012/11/01/des-jeunes-fideles-a-l-islam_1784520_3246.html

[34] Daniel Borrillo, L'Homophobie, PUF, collection Que-sais-je ? no 3563, Paris, 2000, p. 100-104.

[35] Dans le cas Hitler, n'aurait-il pas eu, chez lui, une sexualité réprouvée et inavouable, détectée et dénigrée très tôt par son père, le poussant alors à chercher, plus tard, des boucs émissaires, contre qui s'en prendre, afin d'évacuer une frustration profonde et ancienne ?

[36] Selon les renseignements belges, l’extrême droite s’arme contre les musulmans, 24 mars 2019, https://www.bladi.net/extreme-droite-europe-anti-islam,54936.html

[37] Selon Naëm Bestandji « Les "décoloniaux" et islamistes usent de ce que j'ai nommé la rhétorique d'inversion. Ils récupèrent les termes qui nous font sens (féminisme, "pro choix", "pudeur", laïcité, antiracisme, etc.) pour les inverser [pour en pervertir leur sens] » […] « Ils vont ainsi jusqu'à invoquer le féminisme pour légitimer le port du voile, la laïcité pour légitimer leurs revendications religieuses et l'universalisme pour légitimer le communautarisme. », selon les « vigilantes ».

[38] Comme les islamistes, les nazis eux-aussi déformaient ou inversaient le sens des mots, pour mieux abuser, semer la confusion dans les esprits. Cf.  Victor Klemperer, LTI, la langue du Troisième Reich. Carnets d'un philologue [Lingua Tertii Imperii], Victor Klemperer (philologue), Albin-Michel, 1996 et Agora Pocket n° 2002.

[39] Il n’a pas été prouvé que cette citation vient bien de lui, mais il s’agit quand même d’une bonne synthèse de ce que ce ministre chargé de la propagande a fait pendant la Seconde Guerre Mondiale. Son travail a été tellement efficace qu’il y a encore des gens qui défendent aujourd’hui les « vérités » du Troisième Reich. Cf. Un mensonge répété mille fois se transforme-t-il en vérité ? https://nospensees.fr/mensonge-repete-mille-se-transforme-t-verite/

[40] Accord général, consensus complet d'un groupe de personnes, décision unanime, autour d’une seule opinion.

[41] Ce fait est confirmé dans cet ouvrage : Tariq Ramadan, Tareq Oubrou, Dalil Boubakeur: ce qu'ils cachent, Lina Murr Nehmé, Ed. Savator, 2017.

[42] Un ami m'écrivait : « lorsqu'on est embobiné depuis la naissance dans le linceul des religions, il est difficile de s'en dégager. Pour cela, il faut faire un effort intellectuel hors du commun pour s'en sortir. Et ce n'est pas à la portée de n'importe qui ».

[43] a) Xénophon, Du gouvernement des Athéniens.

b) L’esclavage, Maurice Lengellé, PUF, Que sais-je ? 1955, 1992, page 73.

[44] À l’origine, le terme « barbare » était utilisé par les anciens Grecs pour désigner les peuples n’appartenant pas à leur civilisation (définie par la langue et la religion helléniques), et dont ils ne parvenaient pas à comprendre la langue. Barbare signifiait alors « non grec » : toute personne dont le langage ressemblait, pour les Grecs, à un charabia « bar-bar »2. Le terme « barbare » a ensuite été utilisé par les Romains pour nommer les peuples qui se trouvent à l’extérieur du limes, dans le « Barbaricum », la « terre des Barbares »3, c'est-à-dire hors de leur autorité : l'« Imperium ». Pour les Grecs comme pour les Romains, tout « barbare » peut, en adoptant leur langue, leurs dieux et leurs mœurs, devenir Grec ou Romain, et ce fut le cas non seulement de nombreux individus (dont certains parvinrent jusqu’à la fonction impériale), mais aussi de peuples entiers, acceptés dans l’Empire comme « foederati ». Toutefois, ces termes pouvaient aussi traduire la crainte ou le mépris qu’inspire l’étranger, l’envahisseur qui ne se présente pas en allié, en « foederatus » potentiel, mais en conquérant voulant imposer ses mœurs et son pouvoir dans l'« Imperium ». Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Barbare

[45] L’esclavage, Maurice Lengellé, ibid, page 65.

[46] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Bartolom%C3%A9_de_las_Casas#Le_d%C3%A9fenseur_des_indig%C3%A8nes

[47] Il fut aussi accusé d'avoir demandé et obtenu la mise en esclavage des Noirs à titre de substitution à la liberté des Indiens. Cette requête, dans son esprit, valait exclusivement pour les prisonniers de guerre, dans le combat de l'Espagne contre la Turquie, dans la mesure où celle-ci mettait en esclavage ses propres prisonniers. Lorsqu'il se rendit compte de l'origine africaine, donc vénale, de nombre d'entre eux, il n'eut pas de mots assez forts, dans l'Histoire des Indes, pour la critiquer et exprimer son repentir. Historiquement et géographiquement, cette accusation à l'encontre de Las Casas est un non-sens : l'introduction forcée des Noirs d'Afrique fut pratiquée dans les zones américaines où la population indienne a été exterminée, comme aux Antilles ; dans toutes celles où Las Casas réussit à promouvoir sa politique pro-indienne, on n'importa pas de Noirs d'Afrique. Cf. annexes du livre de Philippe André Vincent, Bartholomé de Las Casas prophète du Nouveau-Monde, Paris, Tallandier, 1980.

[48] Controverse de Valladolid, https://fr.wikipedia.org/wiki/Controverse_de_Valladolid

[49] Victor Schoelcher - 1804-1893 - Des colonies françaises. Abolition immédiate de l'esclavage, 1842.

[50] Cas de William Wilberforce. Sous l'impulsion de William Wilberforce est créée en 1823 en Angleterre une société pour l'abolition de l'esclavage, et c'est le 14 mai 1833 que le parlement britannique adopte une loi d'émancipation générale des noirs.

[51] Cas de Victor Schoelcher.

[52] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Sayyid_Qutb

[53] A l'inverse de ce déclarait Winston Churchill « La démocratie est le pire des régimes - à l'exception de tous les autres déjà essayés dans le passé. »

[54] Au cœur du troisième Reich, Albert Speer, propos d’Adolf Hitler, éd. Fayard, 1971, p. 138.

[55] Libres propos sur la guerre et la paix recueillis sur l’ordre de Martin Bormann, Adolf Hitler, éd. Flammarion, 1954, t. 2, 28 août 1942, p. 297.

[56] Directive du ministre de la propagande allemande, Joseph Goebbels. Cf. OKW, 16-07-1940, Propaganda-Weisung, arch. cit., f° 71. In "Chapitre V. Les reportages sur la France et les directives de Goebbels", pages 129-136, in "L'IMAGE DE LA FRANCE DANS L'ALLEMAGNE NAZIE", Wolfgang Geiger, Presses universitaires de Rennes, 1999. Deuxième partie. Les discours de la guerre 1939-1940, https://books.openedition.org/pur/9290

[57] Emissions « Histoires parallèles », Marc Ferro, ARTE.

[58] L'origine de la conscience morale serait cet « instinct divin », cette « voix céleste », ce « guide assuré » de l'individu « intelligent et libre » évoqué par Rousseau dans L'Émile (« Profession du vicaire savoyard », 1762).

[59] « Il est donc certain que la pitié est un sentiment naturel, qui, modérant dans chaque individu l'amour de soi-même, concourt à la conservation mutuelle de toute l'espèce. (...) C'est, en un mot, dans ce sentiment naturel, plutôt que dans des arguments subtils, qu'il faut chercher la cause de la répugnance que tout homme éprouverait à mal faire, même indépendamment des maximes de l'éducation » (Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, 1755).

[60] Énigme scientifique : ces baleines qui secourent d’autres animaux, Olivier Liffran, https://www.nationalgeographic.fr/animaux/enigme-scientifique-ces-baleines-qui-secourent-dautres-animaux

[61] Les animaux peuvent-ils faire preuve de compassion ? Pierre Ropert, 24/04/2018, https://www.franceculture.fr/sciences/les-animaux-peuvent-ils-faire-preuve-de-compassion

[62] Cours de Philosophie - La conscience morale (Maxicours), http://www.maxicours.com/se/fiche/6/5/16365.html

[63] Tout le monde n’a pas les capacités morales ou de courage d’un Jean Moulin ou d’un résistant qui ne craquera jamais sous la torture.

[64] En 1990, le gouvernement israélien reconnut toute la région et ses habitants comme « Justes parmi les nations » pour leur action humanitaire et leur bravoure face au danger. Un jardin et une stèle honorent la région du Chambon au mémorial de Yad Vashem à Jérusalem. C'est la seule collectivité, avec le village néerlandais de Nieuwlande, à avoir reçu cet honneur. Source : Jacques SémelinClaire AndrieuSarah GensburgerLa Résistance aux génocides : de la pluralité des actes de sauvetage, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 2008, page 457.

[65] a) Expérience de Milgram, https://fr.wikipedia.org/wiki/Exp%C3%A9rience_de_Milgram

b) La soumission à l'autorité, https://www.psychologie-sociale.com/index.php/fr/experiences/influence-engagement-et-dissonance/204-la-soumission-a-l-autorite

[66] Cours de Philosophie - La conscience morale (Maxicours), ibid.

[67] a) Terreur de jeunesse, David Vallat, Calmann-Levy, 2016.

b) 1995, David Vallat, 23 ans, est arrêté. Impliqué dans les réseaux du GIA qui terrorisent alors la France, le djihadiste a longtemps côtoyé Khaled Kelkal, Ali Touchent ou encore Boualem Bensaïd. Derrière les barreaux, il ouvre les yeux.

c) « 

L'auteur nous partage son histoire, et comment en raison de sa fragilité à l'adolescence, la rencontre de mauvaises personnes, l'envie d'aller aider des personnes démunies, l'ont emmené à aller en Afghanistan, à aider le Groupe Islamique Algérien, à être associé aux attentats de Paris en 1995. L'emprisonnement et les règles de vie familiale que lui avait enseignée sa mère, qu'il avait enfoui au fond de lui, l'ont aidé à prendre conscience de ses erreurs, des conséquences de celles-ci, et de changer. Son parcours de changement et de retour à une normalité fut long et semé d'embûches, de contraintes, de découragement. Mais ses racines familiales, la rencontre de l'Amour, vont lui permettre d'effectuer sa remise en question et changer sa vie afin d'être heureux et de sortir du radicalisme ».

[68] Cours de Philosophie - La conscience morale (Maxicours), ibid.

[69] « Tout pays conquis par les Arabes est bientôt ruiné ». « Voyez tous les pays que les Arabes ont conquis depuis les siècles les plus reculés : la civilisation en a disparu, ainsi que la population ; le sol même paraît avoir changé de nature » (Ibn Khaldoun) ; Cf. Grandes voix : IBN KHALDOUN — Les Prolégomènes, https://blogs.mediapart.fr/victorayoli/blog/060917/grandes-voix-ibn-khaldoun-les-prolegomenes

[70] C'est une entité gouvernementale d'Arabie saoudite dont dépend la Muttawa, la police religieuse du pays dont le but est de faire appliquer la Chariah. Ce comité patrouille dans les rues, et ses hommes ont des bâtons pour frapper toute personne qui ne ferme pas sa boutique à l’heure de la prière, ou qui sent l’alcool, ou qui récite le Notre Père, et toute femme qui montre une mèche de cheveux, ou qui se montre par la fenêtre. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Comit%C3%A9_pour_la_promotion_de_la_vertu_et_la_pr%C3%A9vention_du_vice_(Arabie_saoudite)

[71] L’islamisme et les femmes, Lina Murr Nehmé, Ed. Salvator, page 2017, page 13.

[72] a) http://almoslim.net/node/162191

b) Raif Badawi, https://fr.wikipedia.org/wiki/Raif_Badawi

[73] Le Coran décréé, Florence Mraizika, Docteur Angélique, 2018, pages 102 et 103.

[74] Le Coran décréé, Florence Mraizika, Docteur Angélique, 2018, pages 108.

[75] Maximilien Robespierre, Les ennemis de la Patrie démasqués (1789), p. 248, 273-4.

[76] La loi des suspects, votée le 17 septembre 1793, marque un net affaiblissement du respect des libertés individuelles, voire une « paranoïa révolutionnaire ».

Sont réputés suspects ceux « qui, soit par leur conduite, soit par leurs relations, soit par leurs propos ou leurs écrits, se sont montrés partisans de la tyrannie ou du fédéralisme et ennemis de la liberté, ceux qui ne pourront pas justifier, de la manière prescrite par le décret du 21 mars dernier, de leurs moyens d'exister et de l'acquis de leurs devoirs civiques ; ceux à qui il a été refusé des certificats de civisme, les fonctionnaires publics suspendus ou destitués de leurs fonctions par la Convention nationale ou par ses commissaires et non réintégrés, ceux des ci-devant nobles, ensemble les maris, femmes, pères, mères, fils ou filles, frères ou sœurs, et agents d'émigrés, qui n'ont pas constamment manifesté leur attachement à la Révolution, ceux qui ont émigré [...] ». Cf. Loi des suspects, https://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_des_suspects

[77] Robespierre et l’authenticité révolutionnaire, Marisa Linton, Traduction de Lucie Perrier, p. 153-173, https://journals.openedition.org/ahrf/12700#tocto1n1

[78] Citation d’Hypatie d'Alexandrie : « Les fables doivent être enseignées comme des fables, les mythes comme des mythes et les miracles comme des fantasmes/ fantaisies poétiques. Enseigner les superstitions en tant que vérités est une chose extrêmement terrible. L'esprit de l'enfant les accepte et les croit, et ce n'est qu'après une grande douleur et peut-être une tragédie qu'il pourra être soulagé après des années ».

[79] a) Neveu de l'évêque Théophile d'Alexandrie. En 414, l'évêque Cyrille fait fermer toutes les synagogues d'Alexandrie, fait confisquer toutes les propriétés appartenant aux Juifs, et fait chasser ces derniers de la ville.

b) « Au cours de la fête chrétienne du Carême en mars 415, les parabalani, sous les ordres du Lecteur nommé Pierre, ont attaqué Hypatie alors qu'elle rentrait chez elle [...] Il l'ont déshabillée de force, puis l'ont tuée avec des ostraka. Ils ont ensuite découpé son corps en morceaux puis ont traîné ses membres mutilés à travers la ville jusqu'à un endroit appelé Cinarion, où ils ont mis le feu à ses restes », in Histoire ecclésiastique, Socrate le Scolastique, ~440 et https://fr.wikipedia.org/wiki/Hypatie#Assassinat

[80] Pourtant l’incitation à l’assassinat est contraire aux préceptes chrétiens : « tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Lévitique 19.18b, Matthieu 22.39, Marc 12.31).

[81] En Égypte, le patriarche Théophile d'Alexandrie est chargé d’appliquer l’édit de Théodose Ier qui interdit aux païens l’accès à leurs temples et toutes les cérémonies païennes. Les temples sont soit détruits, soit consacrés en églises. Les statues des divinités païennes sont brisées et le serapeum de Memphis est détruit sur ordre de l'empereur lui-même. Le temple d'Isis le sera plus tard. Les adeptes de la « religion païenne » et leurs œuvres sont interdits et éliminés, à leur tour. Toutes les œuvres et manifestations jugées païennes sont progressivement interdites. En 415, une émeute fomentée par un certain Pierre le magistrat, à Alexandrie, que le patriarche Cyrille n'a pu contenir, aboutit au lynchage d'Hypatie, philosophe néo-platonicienne, adepte de Plotin, accusée soit de pratiques de magie, soit d'empêcher la réconciliation entre le patriarche Cyrille d'Alexandrie et le préfet païen Oreste, à la suite de divers conflits sanglants dans la ville. Selon Socrate le Scolastique, son corps mis en pièces est porté au sommet du Cinâron pour y être brûlé, tandis que les émeutiers se dirigent vers la bibliothèque pour l'incendier.

Source : Théodose 1er, https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9odose_Ier

[82] Cet événement est considéré comme marquant dans le déclin de l'histoire du bouddhisme en Inde.

[83] Autodafés de 1933 en Allemagne, https://fr.wikipedia.org/wiki/Autodaf%C3%A9s_de_1933_en_Allemagne

[84] Université nationale de Tsing Hua, Université de Nankai, Institut de technologie de He-pei, Faculté de médecine de He-pei, Faculté agricole de He-pei, Université Ta Hsia, Université Kuang Hua, Université nationale du Hunan.

[85] Bibliothèque de l'université catholique de Louvain (Belgique, Mai 1940), Bibliothèque nationale de Serbie (Belgrade, Yougoslavie, 6 avril 1941), Bibliothèque Załuski à Varsovie (Pologne, 1944) ...

[86] Bibliothèques de l'université de Mossoul et d'autres bibliothèques privées (Décembre 2014), Bibliothèques de la province Anbar (Al-Anbar, Irak, Décembre 2014), Bibliothèque publique de Mossoul (bibliothèque publique centrale de Ninawa, Février 2015. Destruction d'environ 8 000 vieux et rares livres et manuscrits).

[87] a) Denis Merklen, Pourquoi brûle-t-on des bibliothèques ? Ed. ENSSIB (Ecole Nationale Supérieure Sciences Information Et Bibliothèques), coll. « Papiers », 2013, 354 p., https://journals.openedition.org/lectures/14102 , b) Incendies volontaires de bibliothèques : Bruit et silence des bibliothécaires, Renard Hervé, Sous la direction de Denis Merklen, Université Paris 7 – Denis Diderot et IRIS (EHESS/CNRS), 2010, https://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/documents/48299-incendies-volontaires-de-bibliotheques-bruit-et-silence-des-bibliothecaires.pdf

[88] On retrouve le même type de sophisme dans raisonnement islamique qui croit que si l’on voile les femmes, les hommes auront moins de pensées concupiscentes. Alors que c’est l’éducation des hommes, qui est à mener, pour les « civiliser », afin qu’ils ne regardent, avec concupiscence, les femmes. Et qu’ils ne les voient plus comme des objets sexuels sur deux jambes.

[89] Même contre ceux qui avaient été des combattant héroïques et médaillés durant la première guerre mondiale.

[90] L'éveil de la tolérance, Henry Kamen, Hachette, 1967.

[91] A) Guerre de Sonderbund, https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_du_Sonderbund

b)

[92] Allons z’enfants … la République vous appelle ! Iannis Roder, Odile Jacob, 2018, pages 163-164.

[93] « Vivre ensemble ? C’est marrant … ça veut dit qu’il faut vivre ensemble ? Tous ensemble ? Et si l’on ne s’aime pas ? Parce que moi, il y a des gens que je n’aime pas. Comme les juifs … ». « Je n’aime pas les juifs ». « Le juif ne nous aime pas », « il [le juif] tue des enfants palestiniens », « il (le juif] n’aime pas les musulmans ». « Encore les Juifs ! Il n’y a que pour eux ! ». « Les Juifs ont du pouvoir ». Source : Iannis Roder, Allons z’enfants … la république vous appelle ! Odile Jacob, 2018, pages 145 et 145.

[94] Pierre Kahn, professeur émérite des universités, président de l’association ENQUÊTE, Leyla Arslan, sociologue, administratrice de l’association ENQUÊTE, Marine Quenin, déléguée générale de l’association ENQUÊTE.

[95] Mon idée pour la France : « Enseigner les faits religieux pour éduquer à la laïcité », Pierre Kahn, Leyla Arslan et Marine Quenin, 29 mars 2019, https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/03/29/mon-idee-pour-la-france-enseigner-les-faits-religieux-pour-eduquer-a-la-laicite_5443074_3232.html

[96] « Appétence » (attraction maladive pour les thèses complotistes et antisionistes) que j’ai constatée sur place.

[97] Qui dissimule souvent un antisémitisme, dont les racines sont à trouver dans la religion et dans certains versets.

[98] Selon Kamil Youssef _ auteur du livre "le royaume de la bêtise", Amazon KDP, 2018 _ : « Selon un sondage commandé par l'ADL et mené par les firmes First International Ressources et Anzalone Liszt Grove Research en 2013-2014 sur le taux d'antisémitisme dans le monde, les 15 pays ayant le taux le plus élevé sont les suivants : Territoires Palestiniens : 93% ; Irak : 92% ; Yémen : 88% ; Algérie : 87% ; Libye : 87% ; Tunisie : 86% ; Koweït : 82% ; Bahreïn : 81% ; Maroc : 80% ; Qatar : 80% ; Émirats Arabes Unis : 80% ; Liban : 78% ; Égypte : 75% ; Arabie Saoudite : 74% ; Turquie : 69%. Rien que des pays à majorité, dans la plupart des cas écrasante majorité, musulmane ». Source : Un sondage réalisé par l'ADL dans plus de 100 pays fait apparaître que plus d'un quart des personnes interrogées manifestent des comportements antisémites, Anti-Defamation League, 13 mai 2014, https://www.prnewswire.com/fr/communiques-de-presse/un-sondage-realise-par-ladl-dans-plus-de-100-pays-fait-apparaitre-que-plus-dun-quart-des-personnes-interrogees-manifestent-des-comportements-antisemites-259062201.html

« Les Marocains sont donc terriblement antisémites, mais les Algériens et les Tunisiens sont encore pires. Il va de soi que les immigrés provenant de ces pays ne laissent pas leur antisémitisme à la frontière quand ils entrent en France ».

[99] Dont la coexistence 1) de versets contradictoires _ résolus par le système de l’abrogation _, 2) le fait que le Coran serait descendu en une seule nuit (Thèse du Coran incréé). S’il est descendu en une seule nuit, alors pourquoi accueille-t-il des versets contradictoires ?

[100] Coran 27.18 (des fourmis qui parlent), 16.68-69 (Le Seigneur révèle aux abeilles [de] mangez de toute espèce de fruits) etc.

[101] L’adoration de la pierre noire à la Kaaba …

[102] a) Voir la lecture de Lévy-Bruhl à cet égard, http://classiques.uqac.ca/classiques/levy_bruhl/levy_bruhl_lucien.html

b) Lucien Lévy-Bruhl, L'âme primitive, Les Presses universitaires de France, 1927, Nouvelle édition 1963, 451 pages.

[103] Ce critère de réfutabilité (ou de falsifiabilité) est désormais indissociable du nom de l’épistémologue autrichien Karl Popper.

Karl R. Popper, la logique de la découverte scientifique, Payot.

[104] Gérald Bronner. Interview par Antonio FischettiConspirationnistes et djihadistes, même combat.Charlie Hebdo. 4 mars 2015.

[105] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_du_complot#D%C3%A9faut_de_r%C3%A9futabilit%C3%A9