Ce que je sais des valeurs chrétiennes

 

Par Benjamin LISAN, le 01/08/2019.

 

Aujourd’hui, suite, à certains évènements récents, je me suis posé la question de savoir ce que sont les valeurs chrétiennes profondes et celles qui persistent en moi.

 

J’ai écrit ce texte, parce qu’hier, une personne m'avait attaqué ad hominem[1], pour ce que je suis, non pas pour ce que j'ai fait ou à cause de mon comportement. Il m’avait accusé du fait que j’étais dangereux pour lui, les autres, du fait que je parle trop (à cause de ma transparence, de ma franchise, du fait que je ne cache rien, du fait que je m’expose, que j’expose clairement mes idées sur Facebook, sans aucun tabou, sur l’islam, que j’ose discuter directement, sans tabou, avec les islamistes, amicalement, mais fermement etc.). Mais il refusait de me donner des exemples précis, concernant les fautes que j’aurais déjà commises et qui me mettaient en danger et qui le mettaient en danger[2].

 

Or j'aurais aimé qu'il me donne des exemples précis[i].

 

D’habitude, lors de tout conflit, après la phrase originelle de conflit ouvert, j’ai toujours cherché, en finale ou à la longue, le dialogue avec mon contradicteur ou ennemi. J’ai toujours tenté de faire mon ennemi, un ami, à la longue (et je suis patient). J’essaye, en général, aussi, de lui faire abandonner les préjugés qu’il a sur moi.

 

Mais le dialogue s’est révélé totalement impossible, avec lui.

 

Il a dénié toute légitimité à ma démarche de transparence, sans comprendre que c’est une attitude ou plutôt une stratégie (de vérité) voulue sciemment. Il n’a jamais cherché à la comprendre. Je crois que mon attitude atypique le dépasse totalement et lui paraît fou, déraisonnable, irresponsable et aussi imbécile.

 

Donc, j’ai donc décidé d’exposer ici mes valeurs profondes, pour faire comprendre les raisons de mon comportement ou de cette stratégie, très personnelle (voire très originale), dans ma propre vie, y compris celle de la recherche d’un vrai dialogue, dans le respect mutuel, avec les islamistes (à défaut d’arriver à en faire des frères, sur le long terme).

Parce que ma démarche est liée à ma formation chrétienne.

 

Je l’ai écrit, aussi, parce qu’un athée (de culture juive marocaine) m’avait écrit, hier « pour cette raison que j'ai plus de respect pour le christianisme (je suis athée, d'origine juive) car dans celui-ci on trouve une religion regorgeante de vie […] »[3].

 

Et aussi parce que, dans une vidéo[4], l’ex-musulman agnostique, Majid Oukacha, indiquait, à nous Français, que nous devrions plus affirmer nos valeurs chrétiennes, humanistes, sans aucune honte.

 

Donc, je vais essayer d’exposer ce que j’ai compris de ces valeurs (et peut-être savoir pourquoi certaines personnes les rejettent). Je vais donc essayer de faire appel à mes souvenirs pour tenter de donner les caractéristiques de cette religion.

 

Ce que j’y décrit pourrait être aussi la profession de foi de bon nombre de chrétiens actuels.

 

On retrouve déjà ces valeurs dans le texte des « Béatitudes » _ dont le texte est donné, à la fin de ce message _, le nom donné à une partie du Sermon sur la montagne rapporté dans l'Évangile selon Matthieu (5, 3-12) et à une partie du Sermon dans la plaine de l'Évangile selon Luc (6, 20-23).

 

On retrouve ce même esprit du christianisme aussi dans le texte de la « Première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens » de Saint-Paul, concernant l’amour (la charité) _ dont le texte est aussi donné à la fin de ce message.

 

Pour commencer, je pense que le chrétien a le soucis :

 

a)       D’être toujours juste avec les autres, voire d’égalité sociale _ car tout le monde est égal, à ses yeux, devant Dieu, le puissant comme le faible, en particulier au « jour du jugement ». Un chrétien doit se doit de voir, avec lucidité, à chaque instant, la justice comme de l’injustice, qui règne autour de lui, et agir dans le sens du triomphe de la justice ou/et de la vérité[5].

b)      D’être fraternel avec ses semblables _ les autres étant des frères pour lui,

c)       De secourir les autres, d’être « charitable ».

d)      D’être toujours honnête avec les autres,

e)      De ne jamais mentir[6] _ si possible, pour quelque motif que ce soit, même pour tenter de sauver sa vie,

f)        D’être humble, à chaque instant (de ne pas se vanter, de s’enorgueillir, pour quoi que ce soit).

 

Le chrétien respecte profondément la vie _ la vie est sacrée, pour lui _, celle des autres, voire celle des animaux. Il protège, sauve les vies, y compris aussi, quand cela est possible, celle de ses ennemis (appliquant la clémence, la grâce …)[7]. La doctrine chrétienne est opposée à toute idéologie « psychopathique », cruelle (comme le nazisme, fascisme, islamisme, stalinisme …).

 

Le suicide est un péché pour les chrétiens. Quelque soient les épreuves de la vie, il doit les franchir avec courage, s’il peut. Mais on ne lui en voudra pas, s’il n’y arrive pas.

 

Le chrétien est normalement strictement opposé au fait d’infliger des souffrances aux hommes et aux animaux.

En théorie, il est naturellement aussi pour l’abolition de la peine de mort et de la torture[8].

 

Je crois qu’un chrétien, qui pousse sa logique jusqu’au bout, pourrait vouloir renoncer à la viande animale, dans le but de réduire la souffrance animale et aussi au nom du respect de la vie. Pour les mêmes raisons, il pourra s’opposer à la tauromachie.

 

Le christianisme incite normalement au courage. Le vrai chrétien ne doit pas avoir peur de donner sa vie, pour le triomphe de la vie, de sa foi ou de la vérité et pour sauver celle d’autrui. C’est pourquoi, certains premiers chrétiens ont régulièrement choisi la voie du martyr, en donnant / sacrifiant leur vie, en allant au-devant de probables persécutions, pour leur foi.

C’est uniquement dans le cadre de la défense de sa foi, de la foi chrétienne, ou pour sauver la vie d’autrui, que donner sa vie peut être, dans certains cas, légitime.

 

C’est pourquoi, alors qu’ils risquaient réellement leur vie[9], que des chrétiens _ tel l’Abbé Pierre, … _, qu’ils aient été reconnus « justes parmi les nations[10] » ou qu’ils soient restés anonymes, ont sauvé la vie de juifs, durant la seconde guerre mondiale.

 

C'est aussi indirectement le sens de la Parabole de la brebis perdue et retrouvée (Luc 15:3-7, Matthieu 18:12-14) :

 

« Quel homme d’entre vous, s’il a cent brebis, et qu’il en perde une, ne laisse les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour aller après celle qui est perdue, jusqu’à ce qu’il la retrouve? Lorsqu’il l’a retrouvée, il la met avec joie sur ses épaules, et, de retour à la maison, il appelle ses amis et ses voisins, et leur dit : Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis qui était perdue. De même, je vous le dis, il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent, que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de repentance. » (Luc 15:4-7).

 

Attention, le martyr chrétien est profondément différent du martyr musulman. Car, le chrétien n’a aucun droit, lors de son martyr, d’entrainer dans la mort des innocents et mêmes ses ennemis. A ses yeux, commettre cela est une abomination. Pour lui, le terrorisme, du fait qu’il prend la vie de personnes innocentes, est un énorme péché (un crime) et lui est interdit. Le père polonais Maximilien Kolbe[11], en donnant sa vie, en 1941, pour sauver la vie du père de famille, Franciszek Gajowniczek, au Camp d’Auschwitz[12], est dans la ligne droite de ce don chrétien pour les autres.

 

Les esclaves et même certains nobles patriciens romains des débuts du christianisme, ont lutté pour le christianisme au nom d’une vision qui prônait une grande fraternité et égalité entre les hommes (y compris entre pauvres et riches), à venir, sur terre et aux cieux[13] _ même si cette vision est restée très utopique.

 

Même si le christianisme a pu conduire à une révolution sociale, il ne cherche pas à renverser l’ordre établi, mais plutôt à le transformer de l’intérieur, patiemment. Il est légaliste. Jésus et Saint-Paul étaient légalistes par rapport aux lois romaines. Ils n’ont pas cherché à renverser l’institution de l’esclavage[14] ou à bouleverser la hiérarchie sociale[15], par exemple (plusieurs paraboles de jésus parlent des relations entre maîtres et serviteurs, en présentant des cas où le maître est très dur ou au contraire compatissant avec ses serviteurs).

 

Selon l'Evangile, les Pharisiens auraient "innocemment" demandé à Jésus s'ils devaient obligatoirement payer l'impôt à l'empereur. Jésus leur demanda de lui montrer un denier. Celui-ci ayant été fait graver par César, le Christ déclara : "il faut rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu." (Marc, XII, 13-17; Matthieu, XXII,21; Luc, XX, 25).

 

Donc, il ne prône pas de révolutions violentes (les révolutions française et russe, du fait de leur extrême violence, sont contraire à l’esprit du christianisme).

 

Je crois que le christianisme appliqué jusqu’au bout de ses valeurs humanistes aurait normalement dû conduire progressivement à l’abandon de l’esclavage.

 

Certains ecclésiastiques, au nom des valeurs chrétiennes, tels l’archevêque Agobard de Lyon, l'abbé Smaragde de Saint-Michel … ont réclamé la suppression de toute distinction juridique entre libres et esclaves[16].

En Occident, l’institution de l’esclavage (sur le modèle de l’esclavage antique ...) a été remplacé par celle du servage féodal, à la fin du 11° siècle[17]. Or Il y avait une différence nette entre esclavage (antique ...) et servage féodal.

En fait, l’institution _ l’église catholique _ a connu plusieurs revirements sur l’esclavage au Moyen-âge et après[18].

 

L’islam n’a jamais éradiqué l’esclavage. Il n’a été éradiqué, dans les pays musulmans, que sous la pression de la colonisation. Et encore, quelques pays musulmans pratiquent encore l’esclavage.

 

C’est par exemple, au nom des valeurs chrétiennes, que l'homme politique et philanthrope britannique, William Wilberforce, converti à l'évangélisme en 1785, et les ligues abolitionnistes ont mené le combat abolitionniste, au nom de leurs valeurs chrétiennes.

 

A mon avis, la logique chrétienne poussée jusqu’au bout (ou celles des droits humains, le christianisme et ces droits arrivant à être liés), doit (ou aurait dû) conduire à l’égalité stricte homme et femme.

 

En théorie, le christianisme est authentiquement et profondément une religion de paix. Déjà par le fait que Jésus ayant donné sa vie pour sauver celle des autres et qu’il a incité ses disciples à ne pas répondre à la violence par la violence :

 

·         « Si quelqu'un te frappe sur une joue, présente-lui aussi l'autre » (Luc 6:29).

·         « Si quelqu'un te gifle sur la joue droite, tends-lui aussi l'autre » (Matthieu 5:39).

·         « Et voici, l’un de ceux qui étaient avec Jésus étendit la main et tira son épée; il frappa le serviteur du souverain sacrificateur et lui emporta l'oreille. Alors Jésus lui dit : remets ton épée à sa place; car tous ceux qui prendront l'épée périront par l'épée. Penses-tu que je ne puisse pas invoquer mon Père, qui me donnerait à l'instant plus de douze légions d'anges ? … » (Matthieu, 26-52).

 

Note : Ce dernier verset signifie, au sens figuré, que l’être humain paie souvent par sa mort la violence qu’il a exercée.

Cela ne veut pas dire, non plus, que la non-violence doit déboucher sur la perte de sa dignité.

 

Ces versets ont ou auraient conduit le christianisme a abandonné la loi du Talion. Donc, a priori, le chrétien doit (ou devrait) toujours résister au désir de se faire justice ou de vengeance.

Mais, dans les faits, ce genre de règle morale est extrêmement dure à respecter (je m’en suis aperçu hier).

Difficile d’être non-violent quand en face de vous, la personne ne vous respecte pas et ne vous laisse pas voix au chapitre (vous interdit de répondre à ses accusations et, pire, vous menace si vous le faites).

Et c’est, peut-être, à mon avis, pourquoi il y a eu pourtant autant de guerres, entre « chrétiens », dans le monde chrétien.

Je crois que cette difficulté à résister au désir de vengeance a souvent empêché de résister à la barbarie, dans le monde. Tant qu’il y aura des personnes qui se sentiront supérieurs aux autres, qui les inférioriseront, les dénigreront _ par exemple, lors de la conquête et de l’occupation coloniale _, il y aura alors révolte, violente ou non, des peuples conquis. Le plus souvent violentes.

Des personnes comme l’humaniste Erasme, qui ont résisté à la haine de leur époque, sont restées relativement rares, au cours de l’histoire (je pensais aussi à Albert Camus, qui avait aussi un grand sens de la justice[19]).

 

Le christianisme incite souvent à la patience, à supporter, pour arriver à ses fins. C’est une des raisons pour laquelle nombreux _ entre musulmans, juifs, communistes, nazis, fascistes … _ sont ceux qui ont rejeté le christianisme (perçu comme un moyen utilisé par les « puissants » pour opprimer plus facilement les faibles[20]).

C’est pourquoi Malcom X avait rejeté la stratégie non-violente de Martin Luther King. C’est pour cette raison et cet aspect des choses, qu’un bon nombre de Musulman rejette le christianisme.

Deux stratégies s’opposent, entre la violente (Black muslims, nation of Islam, panthères noirs …) et la non-violente (Martin Luther King), dans la quête de la justice (sociale).

 

Pour certains chrétiens, bénir des armes ou prôner la vente libre des armes (comme aux USA, comme le prônent certains chrétiens d’extrême-droite) n’est pas chrétien (ou bien une perversion des idéaux chrétiens).

 

C’est pourquoi, dans l’histoire chrétienne, comparativement à la population de chaque époque, il y a eu finalement peu de « Saints chrétiens », profondément pacifiques et compatissants [qui souvent renoncent aux armes après leur conversion, s’ils ont été militaires], servant de modèles « édifiants » pour la population, à l’exemple de Saint François d’Assise, Sainte Thérèse d’Avila, Saint Ignace de Loyola, Saint Vincent de Paul, l’Abbé Pierre …

 

Note : les saints chrétiens sont en général, caractérisés par ces vertus : a) l’humilité (il doit être modeste. Et il est, le plus souvent, obéissant envers l’institution chrétienne de tutelle), b) la charité (la générosité), c) la chasteté, d) le renoncement aux biens matériels, à la gloire (à la vaine gloire), aux honneurs, e) il a la foi ou l’amour en lui[21].

S’il est trop longtemps sous les « feux de la rampe », le saint chrétien ira se retirer « dans le désert » (dans un monastère, ermitage etc.), pour éviter de s’enorgueillir (à l’exemple de Jésus qui s’était retiré dans le désert).

 

Alors que pourtant, la base du christianisme est l'amour [la compassion] (Marc 12.31, Matthieu 11.28, Jean 13.34-35, Jean 14.27, Jean 15.9-17, Jean 16.33, Jean 17.26, Jean 20.21, Romains 13.8-9, Corinthiens 16.14).

 

Alors que la base de l'islam est la soumission (Coran 3.102, 4.1, 6.19, 5.4, 20.81, 20.113, 34.28, 49.1).

 

Jésus s'opposait à la loi du Talion et prônait le pardon (Matthieu 5.39-40, Matthieu 18.21-22, 26.52)[22].

 

Muhammad approuvait la loi du Talion (issue de la Torah et du Talmud) et réservait uniquement le pardon à ceux qui se soumettaient (Coran 2.191, 2.194, 4.89, 5.86, 7.64, 10.13, 20.82).

 

1         Le Christianisme a-t-il abandonné ou non la loi du Talion ?

 

Dans le texte « Comparer l'islam et le christianisme », cité ci-avant, il est dit que « Jésus s'opposait à la loi du Talion ». Est-ce exact ?

 

Dans l’évangile selon Matthieu, Jésus déclare :

« Vous avez appris qu’il a été dit : « œil pour œil et dent pour dent ». Et moi, je vous dis de ne pas résister au méchant. Au contraire, si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui aussi l’autre. À qui veut te mener devant le juge pour prendre ta tunique, laisse aussi ton manteau. Si quelqu’un te force à faire mille pas, fais-en deux mille avec lui. À qui te demande, donne ; à qui veut t’emprunter, ne tourne pas le dos. », Matthieu 5.38-42.

 

Ce verset a suscité deux grandes écoles d'interprétation. La première école est celle des pacifistes radicaux (par exemple, Erasme), qui interprètent la parole de Jésus comme une opposition à la loi du talion. La deuxième école est celle des contextualistes (par exemple saint Augustin[23] et saint Thomas d'Aquin[24]) qui prennent en compte le contexte du discours et affirment que Jésus n'est pas venu abolir la loi de Moïse mais l'accomplir (Matthieu 5.17[25]), et que sa parole n'est pas à comprendre en opposition à la loi du talion, mais en approfondissement par rapport à celle-ci. Selon cette deuxième école, tendre l'autre joue ne signifie pas ne pas réagir, mais se mettre, au moment de réagir, dans une disposition de cœur qui consiste à ne pas agir pour son propre intérêt.

 

Dans ces versets, ci-après, Dieu applique une sorte de loi du Talion à ceux qui ne pardonne pas (versets incitant alors, et malgré tout, à pardonner à son prochain) :

 

Matthieu 5.14-15. « 14. Si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera aussi; 15. mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos offenses ».

Marc 11.26. « Mais si vous ne pardonnez pas, votre Père qui est dans les cieux ne vous pardonnera pas non plus vos offenses ».

 

Jésus a aussi précisé (concernant la validité de la Loi de Moïse) :

 

« 17. Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi [de Moïse] ou les Prophètes; je ne suis pas venu abolir, mais parfaire.

18. Car, je vous le dis en vérité, jusqu'à ce que passent le ciel et la terre, un seul iota ou un seul trait de la Loi [de Moïse] ne passera pas [il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre], que tout ne soit accompli [que tout se réalise/ jusqu'à ce que tout soit arrivé].

19. Celui donc qui aura violé [supprimera] un de ces moindres [plus petit] commandements, et appris aux hommes à faire de même, sera tenu pour le moindre dans le royaume des cieux; mais celui qui les aura pratiqués et enseignés, sera tenu pour grand dans le royaume des cieux »[26].

 

Ces derniers versets donc sous-entendent qu’en n’abolissant pas la Loi de Moïse et des Prophètes, Jésus n’abolit pas non plus la loi du Talion. Et en même temps, il prône le Pardon. L’ensemble de ces versets donnent l’impression d’une position ambigüe de Jésus sur la loi du Talion[27].

 

2         La lettre et l’esprit de la Loi

 

La révolution chrétienne est plutôt d’appliquer l’éthique de responsabilité, du discernement (au cas par cas), selon sa conscience (morale) et son cœur, plutôt que de suivre toute la loi, rien que la loi, d’une façon rigide.

 

Jésus s’est souvent plaint d’une application stricte, « implacable », rigide de la loi (juive), d’une sorte de fidélité (« fidélisme ») aveugle à la Loi, au détriment du cœur (au fait d’être humain).

 

La dureté de cœur se manifestant (s’entendant) par l’orgueil, l’égoïsme, le refus de reconnaître ses torts, la volonté d’avoir toujours le dernier mot, le peu d’égards pour l’autre (autrui).

 

Versets de Jésus parlant de cet endurcissement du cœur ou de cette dureté du cœur  :

 

Marc 3.1-5 :

01 Jésus entra de nouveau dans la synagogue ; il y avait là un homme dont la main était atrophiée.

02 On observait Jésus pour voir s’il le guérirait le jour du sabbat. C’était afin de pouvoir l’accuser.

03 Il dit à l’homme qui avait la main atrophiée : « Lève-toi, viens au milieu. »

04 Et s’adressant aux autres : « Est-il permis, le jour du sabbat, de faire le bien ou de faire le mal ? de sauver une vie ou de tuer ? » Mais eux se taisaient.

05 Alors, promenant sur eux un regard de colère, navré de l’endurcissement de leurs cœurs, il dit à l’homme : « Étends la main. » Il l’étendit, et sa main redevint normale.

 

Matthieu 19.3-8 :

03 Des pharisiens s’approchèrent de lui pour le mettre à l’épreuve ; ils lui demandèrent : « Est-il permis à un homme de renvoyer sa femme pour n’importe quel motif ? »

04 Il répondit : « N’avez-vous pas lu ceci ? Dès le commencement, le Créateur les fit homme et femme,

05 et dit : À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux deviendront une seule chair.

06 Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! »

07 Les pharisiens lui répliquent : « Pourquoi donc Moïse a-t-il prescrit la remise d’un acte de divorce avant la répudiation ? »

08 Jésus leur répond : « C’est en raison de la dureté de votre cœur que Moïse vous a permis de renvoyer vos femmes. Mais au commencement, il n’en était pas ainsi.

09 Or je vous le dis : si quelqu’un renvoie sa femme – sauf en cas d’union illégitime – et qu’il en épouse une autre, il est adultère. ».

 

Jean 3.3-11 :

03 Les scribes et les pharisiens lui amènent une femme qu’on avait surprise en situation d’adultère. Ils la mettent au milieu,

04 et disent à Jésus : « Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d’adultère.

05 Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là. Et toi, que dis-tu ? »

06 Ils parlaient ainsi pour le mettre à l’épreuve, afin de pouvoir l’accuser. Mais Jésus s’était baissé et, du doigt, il écrivait sur la terre.

07 Comme on persistait à l’interroger, il se redressa et leur dit : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. »

08 Il se baissa de nouveau et il écrivait sur la terre.

09 Eux, après avoir entendu cela, s’en allaient un par un, en commençant par les plus âgés. Jésus resta seul avec la femme toujours là au milieu.

10 Il se redressa et lui demanda : « Femme, où sont-ils donc ? Personne ne t’a condamnée ? »

11 Elle répondit : « Personne, Seigneur. » Et Jésus lui dit : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus. »

 

Paul de Tarse a aussi mis en garde contre l’endurcissement du cœur :

 

Hébreux 3.8-12-13.

08 n’endurcissez pas votre cœur comme au temps du défi, comme au jour de l’épreuve dans le désert, [...]

12 Frères, veillez à ce que personne d’entre vous n’ait un cœur mauvais que le manque de foi sépare du Dieu vivant.

13 Au contraire, encouragez-vous les uns les autres jour après jour, aussi longtemps que retentit l’« aujourd’hui » de ce psaume, afin que personne parmi vous ne s’endurcisse en se laissant tromper par le péché.

 

L'esprit et la lettre de la loi (Thomas d'Aquin)

 

Parce que les actes humains pour lesquels on établit des lois consistent en des cas singuliers et contingents, variables à l’infini, il a toujours été impossible d’instituer une règle légale qui ne serait jamais en défaut. Mais les législateurs, attentifs à ce qui se produit le plus souvent, ont établi des lois en ce sens. Cependant, en certains cas, les observer va contre l’égalité de la justice, et contre le bien commun, visés par la loi. Ainsi, la loi statue que les dépôts doivent être rendus, parce que cela est juste dans la plupart des cas. Il arrive pourtant parfois que ce soit dangereux, par exemple si un fou a mis une épée en dépôt et la réclame pendant une crise, ou encore si quelqu’un réclame une somme qui lui permettra de combattre sa patrie. En ces cas et d’autres semblables, le mal serait de suivre la loi établie; le bien est, en négligeant la lettre de la loi, d’obéir aux exigences de la justice et du bien public. C’est à cela que sert l’équité. Aussi est-il clair que l’équité est une vertu.

 

L’équité ne se détourne pas purement et simplement de ce qui est juste, mais de la justice déterminée par la loi. Et même, quand il le faut, elle ne s’oppose pas à la sévérité qui est fidèle à l’exigence de la loi; ce qui est condamnable, c’est de suivre la loi à la lettre quand il ne le faut pas. Aussi est-il dit dans le Code* : « Il n’y a pas de doute qu’on pèche contre la loi si, en s’attachant à sa lettre, on contredit la volonté du législateur ». Il juge de la loi celui qui dit qu’elle est mal faite. Mais celui qui dit que dans tel cas il ne faut pas suivre la loi à la lettre, ne juge pas de la loi, mais d’un cas déterminé qui se présente.

 

* Il s’agit du Code publié par Justinien en 529 : il contient la plus grande somme connue de droit romain antique.

 

Thomas d'Aquin, Somme théologique, 1266-1273

 

La révolution chrétienne est caractérisée par le fait que l'ESPRIT y est plus important que la LETTRE de la LOI.

Dans le christianisme, il y a un principe de responsabilité individuelle, qui lui laisse une certaine liberté individuelle de pensée et d'action, qui n'est pas aussi souvent développé dans d'autres religions.

 

3         Le pardon

 

Le pardon (donc aussi la possibilité de rédemption) sont très importantes dans le christianisme.

C’est le sens de l’adage « Faute avouée, à moitié pardonnée »[28].

Mais, bien sûr, il ne faut pas trop compter sur le respect de cette maxime, par les parties (civile, défense) ou le juge d’instruction,  durant les procédures judiciaires.

 

Ce qui est important dans le Judaïsme et l’islam, c’est l’application stricte, d’une façon intransigeante, à la lettre, de la Loi (divine). En quelque sorte, ce sont des religions « légalistes ». A cause de cela, souvent des juifs et des musulmans ont reproché aux chrétiens ne pas mettre le respect strict de la Loi (telle qu’édictée dans la Torah [l’Ancien testament], par exemple) au cœur de leur foi.

 

Car ce qui compte, aux yeux des chrétiens, c’est l’Amour, l’esprit (l’esprit de la loi). Le chrétien agit en fonction de sa conscience morale et de son cœur. Et donc, il peut ne pas suivre un commandement biblique, s’il est estime qu’il va à l’encontre de sa conscience, de son cœur, …

C’est pourquoi dans le christianisme, on parle aussi de Saint-Esprit, de souffle de Dieu, de l’Amour, qui vous envahit et vous transfigure. Et il faut aussi comprendre le dogme de la trinité comme purement symbolique.

 

C’est pourquoi les questions éthiques, comme l’IVG ou l’euthanasie, ne sont pas faciles à résoudre pour un authentique chrétien. Il est partagé entre son respect strict de la vie, qu’il considère comme sacré, et le fait d’éviter d’infliger des souffrances épouvantables à une personnes (comme dans le cas de maladies en fin de vie …) ou de les mettre les mettre dans une situation difficile toute leur vie (cas de l’IVG).

 

C’est pourquoi, à cause de l’insistance du christianisme sur l’Amour et l’Esprit (de Dieu), les chrétiens ont finalement abandonné beaucoup de règles judaïques, qui ne leur semblaient pas nécessaires pour conserver l’esprit de l’Amour, en eux : 1) la circoncision physique (remplacée par la « circoncision » du cœur), 2) les interdits alimentaires (sur le porc …), 3) la plupart « des lois mosaïques » (il y en aurait 600. Et ces dernières correspondraient,  plus ou moins, aux règles du halal et haram en islam).

 

A priori, le joug des obligations (religieuses, légales …) est plus léger chez les chrétiens que chez les juifs et les musulmans[29]. Mais derrière cette plus grande liberté (d’action ou de conscience), se cache, malgré tout, une grande exigence morale à respecter, pour chaque chrétien.

 

Normalement, en théorie, un chrétien devrait être exemplaire (autant que possible). S’il contribue à convertir autrui à sa foi, c’est, d’abord et avant tout, par sa vie exemplaire et non pas par de belles paroles et de belles prédications chrétiennes. 

 

A priori, le chrétien ne doit pas juger / condamner autrui, sans connaître tous les tenants et aboutissants d’une affaire.

C’est le sens du verset "Que celui d'entre vous qui n'a jamais péché lui jette la première pierre" (Jean 8:7), qui concernait le traitement à réserver à la femme adultère.

 

En théorie, pour pouvoir critiquer les autres (y compris les musulmans, les juifs, les chrétiens etc.), il faudrait être soi-même irréprochable. Et si on le fait, malgré tout, on devrait le faire, dans un sens amical, positif, respectueux de l’autre, dans le sens d’une « correction fraternelle ».

 

A mon avis, si les chrétiens avaient poussé la logique chrétienne jusqu’au bout, il auraient dû être tolérants.

 

C’est, du moins, un des sens exprimés par le beau livre « L’éveil de la tolérance » d’Henry Kamen (Ed. Hachette, 1967), qui relate l’éveil de la tolérance religieuse chez les chrétiens, au cours des siècles, en particulier au 19° et 20° siècle.

Et ce mouvement vers la tolérance et le dialogue interreligieux progresse encore avec le dialogue juif et chrétien, depuis 1945, et plus récemment, avec le dialogue juif, chrétien et musulmans (encore « balbutiant »).

 

Un chrétiens considèrent tous les hommes égaux devant Dieu et frères, y compris le trisomique, l’attardé mental, le schizophrènes, le fou, les plus réprouvés de la société _ SDF, homosexuels, transgenres, criminels … _, Il ne juge pas et vient au secours de tout le monde (quel que soit son statut).  Bien sûr, il doit le faire avec prudence, discernement.

Le chrétien n’attends aucune récompense (même au ciel), en retour des aides qu’il apporte à autrui.

Si une personne ne « mérite » pas son aide, eh ! bien ! tant pis. On passe cette contribution (utile ?) dans la colonne « perte et profit ».

 

Il faut comprendre que tout le monde ne sera pas touché par votre gentillesse. Au contraire, elle pourra être agacé ou carrément hostile.

 

4         L’entraide, la solidarité, la fraternité

 

Comme le philosophe et théologien chrétien, Pierre Teilhard de Chardin, les chrétiens voient souvent la vie comme une grande montagne spirituelle à gravir[30]. Ce qui compte n’est pas le fait de tomber, qui arrivera immanquablement dans la vie, mais de se relever sans cesse (processus de résilience, de reconstruction). Et la solidarité entre les grimpeurs semble plus efficace, pour atteindre le but ou suivre le chemin ou pour se protéger mutuellement des catastrophes (tempêtes, avalanches …), que de grimper solo (en égoïste) ou, pire, se faire une concurrence impitoyable, jusqu’à tenter de faire dévisser ses concurrents (ce qui est criminel).

 

Albert Jacquard, biologiste, généticien et essayiste français, président d'Honneur du DAL, écrivait, dans son essai "Mon utopie" (2006) :  « "Réussir" est devenu l'obsession générale dans notre société, et cette réussite est mesurée par notre capacité à l'emporter dans des compétitions permanentes. Il est pourtant clair que la principale performance de chacun est sa capacité à participer à l'intelligence collective, à mettre en sourdine son "je" et à s'insérer dans le "nous", celui-ci étant plus riche que la somme des "je" dans laquelle l'attitude compétitive enferme chacun ; le drame de l'école est d'être contaminée par une attitude de lutte permanente, qui est à l'opposé de sa finalité ».

Dans une conférence en juillet 2004, Albert Jacquard disait : « La compétition est le contraire du sport. Le sport, c'est le bonheur de se servir de son corps pour jouer, pour courir, pour développer ses capacités. L'émulation entre les hommes est saine, la compétition, elle, ne l'est jamais. [...] Tout commence à l'école. La génération qui vient doit réfléchir à ce qu'elle va faire. Malheureusement, le système d'éducation actuel est pernicieux. Les notes, les classements, encouragent cette compétition absurde. L'école devrait se consacrer à promouvoir l'art de la rencontre. La rencontre avec les auteurs, avec les concepts, avec les cultures... ».

« Il ne s’agit plus de l’emporter, il s’agit d’être; il s’agit de ne plus confondre existence et performance ».

 

Bien qu’il se déclare agnostique et rejette les religions révélées, Albert Jacquard considère message du Christ comme "un vibrant appel à la fraternité". Son message de solidarité entre les hommes, qui collaborent pour faciliter la « réussite » de chacun, est, en quelque sorte, aussi, un message chrétien.

 

5         La recherche de la paix, la lutte non-violente

 

Le chrétien devrait être aussi normalement un homme de dialogue, de médiation, de compromis (sans que sa démarche de paix le pousse nécessairement à compromettre, à la lâcheté ou à l’apaisement lâche).

 

Le vrai chrétien devrait contribuer à la paix israélo-palestinienne, à la paix irano-américaine, en cherchant, par exemple, à mobiliser tous les acteurs permettant de contribuer au dialogues entre les protagonistes (Israéliens, Américains, Hamas, Hezbollah, Autorité palestinienne, Iran, Liban, Jordanie, Egypte …).

 

6         La recherche de la justice

 

Mais il doit être ferme sur certains principes de justice sociale. Par exemple, il faut rappeler aux Israéliens que le territoire, qu’ils occupent, n’était pas vierge de population et qu’il est exceptionnel, au niveau international, que l’on attribue une territoire qui n’est pas vide de peuplement.

 

Par contre, au nom de la justice pour le peuple palestinien, il ne faut pas non plus rejeter tous les juifs à la mer (ce qui sous-entendrait un grand massacre). Il ne faut pas remplacer une injustice par un autre (il faudrait éviter l’on recommence sans fin le drame de l’indépendance algérienne ou l’exode des juifs des pays arabes, expulsés et spoliés, après 1948). Être juste, demande beaucoup d’efforts (ou compris beaucoup de bonne volonté, de sincérité et d’honnêteté de part et d’autre), beaucoup d’idées et beaucoup de dialogues et négociations entre les ennemis.

 

Être juste est loin d’être simple.

Pour être juste, en tout lieu et tout temps, certains chrétiens effectuent, par exemple, régulièrement un examen de conscience (ais-je bien agi ?). Le chrétien écoute l’avis des amis. Il sait écouter.

 

Le christianisme apporte des lignes morales générales et directrices, plutôt qu’une grille de lecture contraignante. Ce n’est pas juste respecter un réseau à mailles très serrées de lois (à suivre bêtement, sans réfléchir).

 

C’est plutôt une foi, un esprit, voire un état d’esprit, qui demande discernement et intelligence. Être juste demande de l’intelligence et de bien réfléchir. Tout le monde peut bien réfléchir, hormis ceux dont le raisonnement et le jugement sont faussés par une maladie mentale, une paranoïa etc.

 

Par exemple, la résolution du conflit israélo-palestinien nécessiterait d’utiliser toutes les ressources de l’intelligence collective, de la patience, de la persévérance, qui ne désespère pas, des acteurs agissant pour la paix.

 

7         La douceur de cœur, l’humilité, l’honnêteté, la reconnaissance

 

Le vrai chrétien est l’inverse d’un psychopathe. Il ne ment pas et ne manipule pas, il est reconnaissant envers ceux qui lui font du bien et qui l’aide. Il sait les remercier.

 

La religion chrétienne incite les hommes à être doux de cœur (bref à « avoir du cœur »), à avoir le cœur innocent d’un enfant. Elle est une religion de douceur : « heureux les doux » dit Jésus, dans le Sermon sur la montagne.

C’est pourquoi la symbolique de l’agneau[31] ou celle d’être tout petit enfant[32] (de Dieu) reviennent si souvent dans le christianisme. Ou la religion des enfants, qu’on retrouve dans la symbolique de Noël.

Donc, le christianisme, en plus d’inciter à la paix, dans nos comportements, nous incite aussi à l’humilité (dans notre cœur, être comme un petit enfant plein d’émerveillement).

 

C’est pourquoi la philosophie et la stratégie de la non-violence du Pasteur Martin Luther King et de Gandhi[33] sont profondément chrétiennes (voire bouddhistes aussi).

 

Comme le christianisme est un message d’espoir, appelé « la bonne nouvelle », dont celle que même le pire des criminel peuvent vivre une rédemption, « sauver son âme » (sur terre comme au « ciel »), que toute personne peut être sauvé, y compris le criminel endurci, un vrai chrétien ne devrait jamais condamner, toute personne, quelle ait été sa faute ou sa personnalité, aux gémonies, à l’enfer éternel. Il devrait lui laisser une chance de se racheter, de se repentir, si ce repentir est vraiment sincère.

 

Normalement, en théorie, la logique chrétienne, poussée jusqu’au bout, aurait dû conduire à l’abolition de la peine de mort, au refus de la vengeance de la société contre le contrevenant.

Par exemple, dans la logique chrétienne, l’on aurait dû commuer la peine de mort de Karla Faye Tucker, en prison à vie, au lieu de l’exécuter[34].  Mais il est vrai que l’espoir de la rédemption (la repentance) d’un condamné à mort (pour meurtre) apparait, à beaucoup, comme très naïf.

 

Souvent certains chrétiens pensent que l’étincelle divine existe chez tout être humain, même chez le pire criminel.

Mais dans la réalité, cette croyance apparaît comme naïve est loin d’être vérifiée dans les faits.

 

Une des raisons de la lutte contre la peine de mort, chez les abolitionniste, est la crainte de l’erreur judicaire, d’exécuter une personne innocente, d’où, par exemple, l’existence de l’ONG « Innocence Project », dans le monde.

 

Ce sont aussi les raisons du projet de loi, de 1981, portant abolition de la peine de mort présenté, au nom du Gouvernement, par Robert Badinter, garde des Sceaux, ministre de la justice. En ce sens, Robert Badinter, a agi aussi comme un chrétien.

 

8         Relation entre Christianisme, Judaïsme, Islam, Bouddhisme

 

Pour un chrétien, le judaïsme est le père spirituel du christianisme (lui-même fils spirituel du judaïsme).

Au yeux des chrétiens, le christianisme et le bouddhisme sont des religions douces, promouvant la compassion.

Le judaïsme et l’islam sont plutôt des religions de la Loi, même si celle-ci doit être appliquée durement (La loi est dure mais c’est la loi. Dura lex sed lex).

 

Pour moi, le christianisme et le bouddhisme, par leur esprit, sont très proches, voire sont frères.

 

Le bouddhisme a souvent respecté la vie animale, poussant certains de ses adeptes au véganisme.

 

Par contre, je ne vois aucun rapport ou relation spirituelles entre l’islam et le christianisme. Elles sont antithétiques, antagonistes, voire ennemis. Leurs relations à la vie et à la mort sont le plus souvent inversés.

 

Bien que l’islam se réclame du judaïsme, plus de 60 versets coraniques désignent clairement le christianisme et le judaïsme comme les ennemis de l’islam[35].

 

Pour le christianisme, l’injuste est celui qui fait du tort à autrui.

 

Le mot « injuste » est répété 208 fois dans le Coran. Il désigne les mécréants, c'est-à-dire les non-musulmans, qui ne veulent pas se convertir à l’islam.

Durant toute son histoire, l’islam les a persécutés, sans fin, a tout fait _ telle une tondeuse, un défoliant, une plante invasive, qui étouffe, éternellement, la repousse de toute jeune pousse des autres religions _ pour éradiquer, en terre d’islam, toute pousse du christianisme voire du judaïsme, par l’application du statut de dhimmis[36], du délit de blasphème[37], pour empêcher toute conversion des musulmans à ces religions, voire pour obtenir leur éradication. Et ce processus de persécution (par l’emprisonnement, les amendes …) continue toujours, dans ces pays.

 

Un chrétien ne doit jamais mentir (ou seulement peut-être par omission). Un musulman peut mentir pour sauver sa vie ou défendre sa foi (via la pratique de la taqiya) (3.28., 16.106.)[38].

 

Un chrétien veut la paix d’un façon aussi durable que possible.

Pour l’islam, la paix est une trêve, comme lors du traité d'Houdaybiya[39]. Dans l’esprit de certains musulmans, la paix ne sera obtenue que quand le monde entier sera entièrement acquis à l’islam[40].

 

Un chrétien qui est miséricordieux est celui qui essaye de faire du bien et qui a de l’amour pour autrui. Il est sensible au malheur d'autrui. Sa pitié « naturelle », « spontanée » le pousse à pardonner au coupable.

 

Pour certains musulmans, un musulman peut tuer un mécréant, par « miséricorde » pour ses autres coreligionnaires, quand il empêche, par son meurtre, le mécréant de « contaminer », par sa mécréance, les musulmans.

 

La guerre et la lutte contre les ennemis d’Allah est considérée comme une bonne œuvre, pour l’islam.

 

Pour certains musulmans, le Shirk[41] [l’association d’Allah aux idoles] et la mécréance sont plus grave que le meurtre :

 

191. Et tuez-les, où que vous les rencontriez; et chassez-les d’où ils vous ont chassés: l’association est plus grave que le meurtre. Mais ne les combattez pas près de la Mosquée sacrée avant qu’ils ne vous y aient combattus. S’ils vous y combattent, tuez-les donc. Telle est la rétribution des mécréants[42].

 

Alors que pour un chrétien, le meurtre, pour quelque motif « légitime » soit-il, est et reste une abomination.

A contrario, pour lui, la vie est plus importante que la Loi (la vie est quelque chose, à ses yeux, d’infiniment sacré, voire une valeur ultime_ idem dans le cadre de la philosophie des droits humains).

 

Je doute que l’islam, tel Mahomet l’a appliqué à son époque, soit un humanisme[43], puisque le prophète n’a pas hésité à commanditer une quarantaine de meurtres, certains étant purement politiques[44].

 

9         Liens entre les droits humains et le christianisme

 

Le christianisme comme la philosophie des Lumières / des droits humains sont des humanismes (comme le bouddhisme), à cause de leur respect de la vie humaine (voire de celle animale).

Le christianisme a évolué et a poussé de plus en plus les peuples à être de plus en plus civilisés, jusqu’à accepter de respecter la différence et l’altérité.

Je crois que le christianisme ou plutôt une tradition gréco-judéo-chrétienne ont transmis leurs valeurs humanistes à la philosophie des lumières.

 

10    Le christianisme dans la pratique

 

Les idéaux chrétiens sont très beaux. Mais le monde réel est souvent monstrueux et il est très loin de vérifier ces idéaux. La confrontation entre ceux idéaux et la réalité peut être déstabilisante voire destructrice pour le chrétien non prévenu de ces réalités[45].

On rencontre régulièrement des personnes qui ont le mépris ou la haine de l’aide humanitaire et de la « gentillesse chrétienne », considérées comme Bullshit (assimilée à de la bêtise crédule)[46].

 

Jésus parle d’un « joug léger », mais en fait satisfaire à tous les idéaux chrétiens est extrêmement difficile voire mission impossible.

 

Par exemple, tout le monde n’a pas les capacité morale de courage d’un Jean Moulin, d’un Maximilien Kolbe, d’un Saint Parfait de Cordou, à moins d’avoir une force morale à toute épreuve ou d’être totalement fanatisé.

Certains peuvent malheureusement s’écrouler immédiatement face à la torture ou à l’épreuve.

 

Les règles du profit et du capitalisme ne font pas toujours bon ménage avec les valeurs chrétiennes. Peu d’entreprises les appliquent[47], d’autant que le christianisme semble en perte de vitesse, en Occident, et ses valeurs semblent dépassées dans l'esprit de beaucoup de gens (sur l’IVG, la sexualité, la contraception …) et que l’église a été touchée par des scandales ou qu’elle semble « naïve » face à certaines culture étrangères, hostiles au christianisme.

 

Je connais des personnes, pleine de bonne volonté, qui n’ont jamais su détecter la perversité de leur proche, et qui se sont écroulée dans la dépression ou qui ont été emportés par un cancer foudroyant (en relation avec cette dépression).

 

Je crois qu’il existe deux forme de psychopathie : a) une naturelle, rare, peut-être liée à un mauvais fonctionnement du lobe frontal, où se situe la raison et la conscience morale _ cas de Phineas Gage[48], d’Henri VIII _, b) une induite, par une éducation dysfonctionnelle, les maltraitances, les rejets, le manque d’affection.

Des personnes, suite à un trauma crânien, une attaque, une démence sénile précoce, un Alzheimer, peuvent devenir presque soudainement méchantes, insensibles.

 

Nous savons que certaines idéologies et religions génèrent plus de psychopathes (de criminels). Que toutes ne se valent pas concernant leurs « apports » à l’humanité.

 

Alors que peut faire le christianisme face à de tels cas ? Peut-il les « civiliser » ou est-il impuissant ?

 

Une personne qui a eu son enfance fracassée, qui a été maltraitée, rejetée, battue, voire violée, qui a vécu longtemps dans l’amertume, le désir de vengeance contre ses bourreaux, peut-il surmonter son passé, entamer un processus de résilience, de reconstruction, et arriver à s’en sortir ? Et adopter des valeurs chrétiennes de pardon ?

Qu’en est-il des enfants qui ont reçu des injonctions et signaux contradictoires, entre un parent gâteau, hyper-protecteur et un parent maltraitant et rejetant ? Peut-il alors se construire des valeurs et une conscience morales stables et solides ?

 

11    Les critiques essentielles contre le christianisme

 

Le principal grief des sceptiques (voire des musulmans et juifs) serait que le christianisme pousserait les chrétiens à se faire massacrer ou ridiculiser (par le fait « tendre l’autre joue »), au lieu de se venger légitimement, de se faire respecter par la force.

 

En fait, la non-violence, le fait de résister à la vengeance, nécessitent beaucoup de courage. Le but de cette lutte est de toucher moralement l’adversaire, le faire réfléchir, plutôt que se confronter violement à lui, ce qui est le plus souvent contre-productif.

Avec l’élection d’Obama et certaines avancées sociales (y compris la politique de la discrimination positive), le King semblerait avoir gagné son combat, de façon posthume, face à Malcom X. et les partisans de la ligne violente.

Mais d’un autre côté, rien n’est gagné.

 

Un psychiatre, que j’avais rencontré, me disait qu’un responsable dur (impitoyable) d’une importante entreprise capitaliste, par les emplois qu’il crée, fait plus de bien, que les associations charitables, type la Fondation de Mère Theresa, les missionnaire de la Charité, l'ASMAE, l'association de Sœur Emmanuelle au Caire, Emmaüs de l'Abbé Pierre.

 

Je lui aurait répondu qu’elles ne se situent pas sur le même plan, ne répondent pas aux mêmes besoins.

Car il est rare que les sociétés capitalistes embauchent des atypiques, des canards sauvages, des marginaux, des SDF … ou fasse preuve de charité ou accomplissent des aides gratuites et désintéressées.

 

Or certaines de ces associations charitables accueillent justement les plus marginalisés et réprouvés, les alcooliques, drogués, les malades mentaux, les prostitué(e)s ou même tout le monde (comme Emmaüs).

 

On peut aussi reprocher au christianisme de rendre, ses adeptes, naïfs, les incitant à faire trop confiance en la nature humaine. Et le christianisme n’apprend pas la psychologie humaine criminelle, en particulier celle des psychopathes.

Et donc, on peut lui reprocher de ne pas apprendre, aux chrétiens, à être suffisamment vigilant et prudent face à ces derniers (il devrait leur apprendre, au minimum, à être moins naïf et crédule, et ne pas être seulement bons).

 

Marx reproche, en général, à toutes les religions, leur effet anesthésiant, aliénant et mystifiant sur la mentalité collective. De là son expression célèbre: « La religion est l'opium du peuple ».

 

La journaliste Pascale Lagniot reproche au christianisme son exaltation de la souffrance, sa glorification de la résignation, son goût morbide pour le sang, sa haine du corps, sa morale sexuelle répressive, le fait qu’elle a été [et est encore] une grande machine de coercition [liberticide][49].

 

Les musulmans reprochent aux Père de l'Église d'avoir jeté l'anathème sur l'islam, le Coran, le prophète de l'islam, et la oumma, dans les résolutions du Concile œcuménique, tenu à Constantinople (Constantinople III), en 680 et 681[50], [sachant que chaque concile est, a priori, inspiré par le Saint Esprit].

 

Le christianisme (et encore moins ses prières) n’a pu empêcher les guerres mondiales. Un chrétien m’écrivait « Comment les allemands, y compris chrétiens, se sont laissés embarqués dans nazisme ? Manque d'esprit critique, éducation les conditionnant à l'obéissance ? ». Echec du christianisme à civiliser l’Europe, l’Occident ?

 

Théodore Monod, scientifique naturaliste biologiste, explorateur, érudit, humaniste et chrétien français, écrivait :

 

« La guerre, l'esclavage, la torture, la cruauté envers les hommes et envers les animaux : pas un mot n'en est dit dans le Nouveau Testament. C'est un phénomène inexplicable, mais il en est ainsi : les rédacteurs de ces textes sacrés avaient adopté les idées de leur temps, du moins en certains domaines...

Toutefois, imaginez que le Sermon sur la Montagne devienne la règle de vie de tous les humains, à commencer par les chrétiens : le lendemain, il n'y aurait plus ni guerre, ni esclavage, ni torture, ni cruauté. C'est là l'évidence. Mais bien des choses en nous nous empêchent d'appliquer à la lettre le Sermon sur la Montagne.

Voilà pourquoi je n'ai jamais dit que le christianisme avait échoué[51] ; j'ai toujours dit qu'il n'avait pas encore été essayé. Le jour où nous essaierons le christianisme, ce jour-là quelque chose se produira ; le monde changera. Pour l'instant, ce n'est pas le cas. Alors, soyons modestes ! »[52].

 

Sinon, ce qui peut paraître comme l’intervention de la providence ou la réalisation de prophétie de Job[53] ne seraient peut-être que des illusions mentales, liées à un phénomène d’attente, à une croyance puissante et à un « biais de confirmation[54] ».

 

Enfin, le christianisme amollirait les êtres humains, les rendraient plus fragiles, moins combattifs, selon Adolf Hitler, fondateur du National-Socialisme, chef d'état allemand (1889-1945) (voir ci-dessous) :

 

« Nous avons la malchance de ne pas posséder la bonne religion. Pourquoi n’avons-nous pas la religion des Japonais, pour qui se sacrifier à sa patrie est le bien suprême ? La religion musulmane aussi serait bien plus appropriée que ce christianisme, avec sa tolérance amollissante »[55].

 

"Que le Christianisme est bien quelque chose de fade - Nous aurions bien mieux encore reçu le Mahométisme, cette doctrine de la récompense de l'héroïsme : le combattant seul a le septième ciel ! Les Germains auraient avec cela conquis le monde, ce n'est que par le Christianisme que nous en avons été tenus éloignés".

 

Pour Nietzsche, le christianisme est la religion des faibles, qui cherchent à empêcher les forts de vivre leur liberté.

 

Pourtant, des chrétiens, face aux plus grandes des épreuves ont été très combattifs, courageux, admirables et loin d’être « mous ».

 

12    En conclusion

 

Si je me base sur la raison et la connaissance scientifique, j’aurais plus tendance à être agnostique, position philosophique liée au doute, qui me semble plus intellectuellement honnête.

 

Mais dans une situation irrationnelle, extrême et épouvantable _ par exemple dans le camp d’Auschwitz _, pour survivre, je deviendrais plutôt chrétien. Car je ne pense pas que la raison pure puisse aider à survivre face à l’extrême.

 

Je rajouterais que le vrai christianisme est :

 

·         Humaniste, il cherche à comprendre et à pardonner avant de condamner.

·         Non-violent, à l’exemple du protestant, Théodore Monod[56]. Il est doux de cœur. Si lors de son martyr, un chrétien est obligé de donner sa vie, il n’entraînera jamais un autre être humain dans la / sa mort.

 

Un vrai chrétien n’a pas besoin d’image, de statues, pour prier Dieu. La nature entière (forêts, plaines, mers …) sera sa cathédrale (la communauté des personnes, qui cherchent à faire du bien à autrui, formera l’ossature de l’église).

 

Je crois que les grande valeurs du christianisme sont :

 

1)      La foi en Dieu et Jésus, mais pas uniquement. Après, il y a :

2)      L’amour, la charité, la compassion,

3)      Le don de soi aux autres, la générosité,

4)      L’honnêteté (le vrai chrétien ne ment jamais même pour sauver sa vie).

5)      L’humilité.

 

13    Bibliographie

 

[1] L'endurcissement du cœur,  Pascal Collet, 6/07/2014, http://www.melun-evangile.fr/cms/sermons/lendurcissement-du-coeur/

[2] Humilité, douceur et patience, Prises de parole, Centre Pastoral Saint-Merry, 30 mai 2017,  http://saintmerry.org/humilite-douceur-et-patience/

 

14    Annexe : texte des béatitudes

 

« 1. Voyant les foules, il [Jésus] gravit la montagne, et quand il fut assis, ses disciples s'approchèrent de lui.

2. Et prenant la parole, il les enseignait en disant :

3. Heureux les pauvres en esprit, car le Royaume des Cieux est à eux.

4. Heureux les affligés, car ils seront consolés.

5. Heureux les doux, car ils posséderont la terre.

6. Heureux les affamés et assoiffés de la justice, car ils seront rassasiés.

7. Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde.

8. Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu.

9. Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu.

10. Heureux les persécutés pour la justice, car le Royaume des Cieux est à eux.

11. Heureux êtes-vous quand on vous insultera, qu'on vous persécutera, et qu'on dira faussement contre vous toute sorte d'infamie à cause de moi.

12. Soyez dans la joie et l'allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux : c'est bien ainsi qu'on a persécuté les prophètes, vos devanciers.

(Bible de Jérusalem, Bible catholique) »[57].

 

15    Annexe : Première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens

 

« 01. J’aurais beau parler toutes les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité, s’il me manque l’amour, je ne suis qu’un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante.

02. J’aurais beau être prophète, avoir toute la science des mystères et toute la connaissance de Dieu, j’aurais beau avoir toute la foi jusqu’à transporter les montagnes, s’il me manque l’amour, je ne suis rien.

03. J’aurais beau distribuer toute ma fortune aux affamés, j’aurais beau me faire brûler vif, s’il me manque l’amour, cela ne me sert à rien.

04. L’amour prend patience ; l’amour rend service ; l’amour ne jalouse pas ; il ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil ;

05. il ne fait rien d’inconvenant ; il ne cherche pas son intérêt ; il ne s’emporte pas ; il n’entretient pas de rancune ;

06. il ne se réjouit pas de ce qui est injuste, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai ;

07. il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout.

08. L’amour ne passera jamais. Les prophéties seront dépassées, le don des langues cessera, la connaissance actuelle sera dépassée.

[...]

13 Ce qui demeure aujourd’hui, c’est la foi, l’espérance et la charité ; mais la plus grande des trois, c’est la charité »[58].

 

16    Annexe : Réflexions chrétiennes sur les morts d’enfants à la frontière de sécurité entre Israël et Gaza

 

Un chrétien peut être choqué par le nombre très élevé de morts _ plus de 60 morts dont des enfants _, lors des manifestations de plus de 30.000 Gazaouis, qu’elles soient pacifiques ou non, à la frontière de sécurité entre Israël et Gaza.

Que ces morts, causés par le tir de snipers israéliens, soient justifiés par des raisons de sécurité _ Israël étant en guerre avec le Hamas (et avec ses autres voisins arabes, Liban, Syrie …) _, le chiffre et cette réaction semblent, malgré tout, disproportionnés.

 

Déjà, un commando de Tsahal, avait tué 9 manifestants (turcs …), lors de son assaut sur navires de la « flottille pour Gaza », qui se voulait pacifique (même si ce n’est pas vrai=.

 

Est-ce qu’Israël a conscience à quel point ces morts ternissent et érodent progressivement l’image d’Israël à l’international ?

 

Israël affirme qu’il est impossible de discuter avec le Hamas. Mais accomplit-elle vraiment tout ce qui est en son pouvoir pour faciliter cette discussion ?

 

Tuer ou torturer sont graves. Mais tuer est pire que torturer.

 

16.1    Comment neutraliser sans tuer ?

 

S’il n’y a pas de discussion possible, peut-on mener une réflexion sur comment neutraliser l’adversaire sans le tuer ?

(Bien sûr, cela sera désagréable, une torture pour ce dernier sans que cela soit irréversible).

 

« Neutraliser », sans les tuer, les assaillants du HAMAS, à la frontière Gaza-Israël ou ceux d’une flottille de bateaux hostiles :  

 

1)      Avoir des fusils, à air comprimé, très puissant de plus de 20 joules, envoyant des billes de verre, creuses, contenant, à faible dose, les produits les plus douloureux du monde _ comme les protéines paralysantes de la méduse irukandji[59].

2)      Idem, avec la/les protéines, à faible dose, des plantes les plus urticantes du monde : a) Gimpie gimpie (Dendrocnide moroides)[60], b)  Ongaonga (Urtica ferox)[61].

3)      Idem avec des produits anesthésiants (kétamine …), à faible dose.

4)      Idem avec des produits produisant des nausées : a) apomorphine[62], b) ipéca, Ipécacuanha, à l'odeur âcre et nauséabonde, vomitive, contenant un alcaloïde vomitif « l’émétine »[63].

5)      Ou bien tirer avec un fusil de précision, tirant des balles en plastique creuses, contenant l’une ou un cocktail de ces substances douloureuses ou anesthésiantes ou vomitives.

 

16.2    Rester la solution de la négociation

 

Elle ne peut s’établir que si l’on donne des gages de bonne volonté, qu’on lance des signaux fort et qu’on fait tout pour établir une relation de confiance à la longue _ voir l’ouvrage « Sortir de la violence par le conflit », Charles Rojzman, La Découverte, 2007.

 

Il me semblerait que cette solution serait préférable au fait d’infliger des douleurs (tortures) à ses ennemis, pour se protéger d’eux et de leurs réactions.

 

17    Annexe : Un point de vue rationnel sur Jésus, comprendre sa psychologie

 

Les psychiatres de l'Université du Maryland (USA), Evan D. Murray, Miles G. Cunningham et Bruce H. Price, dans leur article "Le rôle des troubles psychotiques dans l'histoire religieuse"[64], décèlent, chez Jésus, cette possible série de psychopathologies, ci-dessous :

 

·         Contenu de la pensée de type paranoïaque (sous-type PS[65]) : Matthieu 10.34-39, 16.21-23, 24.4-27; Marc 13.5-6; Luc 10.19; Jean 3.18; Jean 14.6-11

·         Hallucinations auditives et visuelles : Matthieu 3.16-17, 4.3-11; Luc 10.18; Jean 6.46, 8.26, 8.38–40, 12.28–29

·         Processus de pensée référentielle[66] : Marc 4.38–40; Luc 18.31.

 

17.1    Composantes paranoïaques

 

Les psychiatres de l'Université du Maryland avancent des composantes paranoïaques chez Jésus (fait dont personnellement, je ne suis pas convaincu, parce que Jésus était capable de compassion, d’empathie, chose qu’on rencontre rarement chez les paranoïaques, en général assez « égocentrés »).

 

Voici des versets qui font soupçonner des composantes paranoïaques chez Jésus :

 

Matthieu 10.34-29

34. Ne pensez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre : je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive.

35. Oui, je suis venu séparer l’homme de son père, la fille de sa mère, la belle-fille de sa belle-mère :

36. on aura pour ennemis les gens de sa propre maison.

37. Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ;

38. celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi.

39. Qui a trouvé sa vie la perdra ; qui a perdu sa vie à cause de moi la gardera.

 

Matthieu 16.21-23

21. À partir de ce moment, Jésus commença à montrer à ses disciples qu’il lui fallait partir pour Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens, des grands prêtres et des scribes, être tué, et le troisième jour ressusciter.

22. Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches : « Dieu t’en garde, Seigneur ! cela ne t’arrivera pas. »

23. Mais lui, se retournant, dit à Pierre : « Passe derrière moi, Satan ! Tu es pour moi une occasion de chute : tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. ».

Matthieu 24.4-27

4. Jésus leur répondit : « Prenez garde que personne ne vous égare.

5. Car beaucoup viendront sous mon nom, et diront : “C’est moi le Christ” ; alors ils égareront bien des gens.

6. Vous allez entendre parler de guerres et de rumeurs de guerre. Faites attention ! ne vous laissez pas effrayer, car il faut que cela arrive, mais ce n’est pas encore la fin.

7. On se dressera nation contre nation, royaume contre royaume ; il y aura, en divers lieux, des famines et des tremblements de terre.

8. Or tout cela n’est que le commencement des douleurs de l’enfantement.

9. Alors, vous serez livrés à la détresse, on vous tuera, vous serez détestés de toutes les nations à cause de mon nom.

10. Alors ce sera pour beaucoup une occasion de chute ; ils se livreront les uns les autres, se détesteront les uns les autres.

11. Beaucoup de faux prophètes se lèveront, et ils égareront bien des gens.

12. À cause de l’ampleur du mal, la charité de la plupart des hommes se refroidira.

13. Mais celui qui aura persévéré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé.

14. Et cet Évangile du Royaume sera proclamé dans le monde entier ; il y aura là un témoignage pour toutes les nations. Alors viendra la fin.

15. Lorsque vous verrez l’Abomination de la désolation, installée dans le Lieu saint comme l’a dit le prophète Daniel – que le lecteur comprenne ! –

16. alors, ceux qui seront en Judée, qu’ils s’enfuient dans les montagnes ;

17. celui qui sera sur sa terrasse, qu’il ne descende pas pour emporter ce qu’il y a dans sa maison ;

18. celui qui sera dans son champ, qu’il ne retourne pas en arrière pour emporter son manteau.

19. Malheureuses les femmes qui seront enceintes et celles qui allaiteront en ces jours-là !

20. Priez pour que votre fuite n’arrive pas en hiver ni un jour de sabbat.

21. Alors, en effet, il y aura une grande détresse, telle qu’il n’y en a jamais eu depuis le commencement du monde jusqu’à maintenant, et telle qu’il n’y en aura jamais plus.

22. Et si le nombre de ces jours-là n’était pas abrégé, personne n’aurait la vie sauve ; mais à cause des élus, ces jours-là seront abrégés.

23. Alors si quelqu’un vous dit : “Voilà le Messie ! Il est là !” ou bien encore : “Il est là !”, n’en croyez rien.

24. Il surgira des faux messies et des faux prophètes, ils produiront des signes grandioses et des prodiges, au point d’égarer, si c’était possible, même les élus.

25. Voilà : je vous l’ai dit à l’avance.

26. Si l’on vous dit : “Le voilà dans le désert”, ne sortez pas. Si l’on vous dit : “Le voilà dans le fond de la maison”, n’en croyez rien.

27. En effet, comme l’éclair part de l’orient et brille jusqu’à l’occident, ainsi sera la venue du Fils de l’homme.

 

Luc 10.19. Voici que je vous ai donné le pouvoir d’écraser serpents et scorpions, et sur toute la puissance de l’Ennemi : absolument rien ne pourra vous nuire.

 

Jean 3.18 Celui qui croit en lui échappe au Jugement ; celui qui ne croit pas est déjà jugé, du fait qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.

 

Jean 14.6-11.

6. Jésus lui répond : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi.

7. Puisque vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père. Dès maintenant vous le connaissez, et vous l’avez vu. »

8. Philippe lui dit : « Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit. »

9. Jésus lui répond : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père. Comment peux-tu dire : “Montre-nous le Père” ?

10. Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ! Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; le Père qui demeure en moi fait ses propres œuvres.

11. Croyez-moi : je suis dans le Père, et le Père est en moi ; si vous ne me croyez pas, croyez du moins à cause des œuvres elles-mêmes.

 

17.2    Hallucinations auditives et visuelles

 

Les psychiatres de l'Université du Maryland avancent l’hypothèse que Jésus aurait souffert d’hallucination visuelles et auditives (c’est une éventualité, que j’envisage et qui expliquerait, peut-être, ses communications avec « l’au-delà ») :

 

Matthieu 3.16-17.

16. Dès que Jésus fut baptisé, il remonta de l’eau, et voici que les cieux s’ouvrirent : il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui.

17. Et des cieux, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie. »

 

Matthieu 4.3-11.

3. Le tentateur s’approcha et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains. »

4. Mais Jésus répondit : « Il est écrit : L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. »

5. Alors le diable l’emmène à la Ville sainte, le place au sommet du Temple

6. et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas ; car il est écrit : Il donnera pour toi des ordres à ses anges, et : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. »

7. Jésus lui déclara : « Il est encore écrit : Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. »

8. Le diable l’emmène encore sur une très haute montagne et lui montre tous les royaumes du monde et leur gloire.

9. Il lui dit : « Tout cela, je te le donnerai, si, tombant à mes pieds, tu te prosternes devant moi. »

10. Alors, Jésus lui dit : « Arrière, Satan ! car il est écrit : C’est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras, à lui seul tu rendras un culte. »

11. Alors le diable le quitte. Et voici que des anges s’approchèrent, et ils le servaient.

 

Luc 10.18. Jésus leur dit : « Je regardais Satan tomber du ciel comme l’éclair.

 

Jean 6.46. Certes, personne n’a jamais vu le Père, sinon celui qui vient de Dieu : celui-là seul a vu le Père.

 

Jean 8.26. À votre sujet, j’ai beaucoup à dire et à juger. D’ailleurs Celui qui m’a envoyé dit la vérité, et ce que j’ai entendu de lui, je le dis pour le monde. ».

 

Jean 8.38-40.

38. Je dis ce que moi, j’ai vu auprès de mon Père, et vous aussi, vous faites ce que vous avez entendu chez votre père. »

39. Ils lui répliquèrent : « Notre père, c’est Abraham. » Jésus leur dit : « Si vous étiez les enfants d’Abraham, vous feriez les œuvres d’Abraham.

40. Mais maintenant, vous cherchez à me tuer, moi, un homme qui vous ai dit la vérité que j’ai entendue de Dieu. Cela, Abraham ne l’a pas fait.

 

Jean 12.28-29.

28. Père, glorifie ton nom ! » Alors, du ciel vint une voix qui disait : « Je l’ai glorifié et je le glorifierai encore. »

29. En l’entendant, la foule qui se tenait là disait que c’était un coup de tonnerre. D’autres disaient : « C’est un ange qui lui a parlé. »

 

17.3    Processus de pensées référentielles

 

La « pensée référentielle » est une pensée donnant une signification personnelle aux évènements aléatoires, y compris dans la conviction d’être missionnée par Dieu (une forme de pensée magique, courante à l’époque. Le sentiment d’être missionné par Dieu se rencontre souvent dans le cas de schizophrénies) :

 

Marc 4.38-40.

38. Lui dormait sur le coussin à l’arrière. Les disciples le réveillent et lui disent : « Maître, nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ? »

39. Réveillé, il menaça le vent et dit à la mer : « Silence, tais-toi ! » Le vent tomba, et il se fit un grand calme.

40. Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? »

 

Luc 18.31. Prenant les Douze auprès de lui, il leur dit : « Voici que nous montons à Jérusalem, et que va s’accomplir tout ce qui a été écrit par les prophètes sur le Fils de l’homme.

 

Note : nous savons que l’on peut provoquer des évènements de telles manières qu’ils semblent vérifier ce que l’on a prédit (cas des « prophéties autoréalisatrices[67] »).

 

17.4    En conclusion partielle sur les possibles psychopathologies de Jésus

 

On peut supposer que, malgré un fond paranoïaque (?) [ou hallucinatoire (?), schizophrénique (?)], Jésus était vraiment sincère, voulait vraiment faire le bien et avait des exigences morales élevés (voire déraisonnables).

Tout étant aussi absolument sincère dans sa conviction d’accomplir une mission divine, sa forme de folie.

Comment expliquer cette « folie » et le fait qu’il semble avoir été capable de compassion, d’empathie ?

Comment expliquer cette coexistence, rarement rencontrée dans la réalité ?

 

A moins que ses croyances, voire le conditionnement d’une secte, l’aurait persuadé qu’il était missionné par Dieu ?

Mais, en général, face au choc de la réalité, on revient de cette croyance, qui peut se révéler dangereux pour soi (car pouvant vous mettre en danger, face à un monde qui se moquera plutôt de votre conviction et « folie »).

 

Contrairement aux autres « prophètes », cités dans ce texte, il ne semble pas qu’on détecte, chez lui, une mythomanie (une tendance au mensonge pathologique) ou une quelconque volonté de fabuler.

 

Mais si fond paranoïaque, il y, ce dernier le pousse (effectivement) à l’intolérance et à l’intransigeance (et on ne trouve pas trace, dans les évangiles, qu’il ait fait preuve d’humour, durant sa « mission » ou sacerdoce. Il a semblé toujours extrêmement sérieux et grave).

 

Les grands paranoïaques sont souvent sincères dans leurs délires. Le problème est que les délires paranoïaques du « gourous » contaminent souvent ses disciples, qui se mettent à les partager (à leur tour). Leurs délires sont souvent grandioses, apocalyptiques et effrayantes. Il est très difficile de garder la tête froide face à ces visions aussi entraînantes.

 

Si sa prédication et ses prophéties apocalyptiques ont si bien marché, on peut supposer que cela est lié au contexte trouble de son temps : une atmosphère insurrectionnelle en Judée, qui a débouché sur deux guerres patriotiques de libération, en 70-71 et 132-135, dont la dernière conduite par Shimon bar Kokhba[68], qui était d'abord désigné « Fils de l'Étoile » et pris pour le Messie, qui ont débouché sur la plus grande catastrophe et humiliation du peuple juif, ayant conduit à sa déportation, à son exil et sa mise en esclavage.

 

Ces évènements ont semblé vérifier les prophéties de fin du monde de Jésus.

 

Cet analyse « rationaliste » du profil psychologique de Jésus ne fait qu’émettre des hypothèses, étant donné qu’il n’est pas certain que l’historicité des évangiles, relatant des faits s’étant produit, il y a 2000 ans, soit prouvée.

 

Les évangiles auraient été écrits en plusieurs phases, par la deuxième ou troisième génération de disciples, dans une fourchette qui oscille entre les années 65 et 95, d'après les différentes options historiographiques. Michel Quesnel parle de 65 et 95[69], comme la majorité des historiens et des exégètes, et Raymond Edward Brown[70] donne la fourchette 70-années 90, à plus ou moins 10 ans près.

Or à l’époque, une période de troubles, eut lieu Or la première guerre judéo-romaine, qui s'est déroulée entre 66 ap. J.-C. et 73 ap. J.-C., parfois appelée la Grande Révolte, la première des trois révoltes des juifs de la province de Judée contre l'Empire romain, telle que relatée principalement par Flavius Josèphe[71].

Il est possible que le Evangélistes se soient empressés de consigner par écrit, les témoignages des premiers chrétiens, avant qu’ils disparaissent dans le tourment de la Grande Révolte.

Il est possible qu’après la révolte de Bar Kokhba (132-135), ou seconde guerre judéo-romaine, la seconde insurrection des juifs de la province de Judée contre l'Empire romain, et la dernière des guerres judéo-romaines[72], et la déportation et la mise en esclavage des Juifs, que beaucoup d’écrits et d’archives juifs aient été détruits volontairement par les Romains. Donc, les évangiles survivants étaient-ils complets, fiables, dans leur relation des faits. On peut raisonnablement en douter (d’autant que la pensée magico-religieuse était la pensée dominante à l’époque et que la formation de la secte des chrétiens, s’affirmant face aux instances du judaïsme (déjà hostiles au christianisme, vers les années 90), a pu renforcer le caractère apologique des évangiles).

 

Et il serait dangereux de réduire la personnalité très complexe de Jésus à quelques analyses simples, comme celles-ci-avant.

 

 

17.5    Historicité et crédibilité du récit évangélique 

 

« Le procès de Jésus, qui occupe une place essentielle dans la christologie, pose de multiples questions tant aux exégètes qu'aux historiens.

 

D'une part, les réponses et l'attitude de Jésus face à Caïphe et aux scribes du Sanhédrin contribuent à le définir en tant que Messie et « Fils de Dieu » selon la théologie chrétienne. D'autre part, cet épisode se trouve, avec ceux de Barabbas et de la malédiction du sang, à la racine de l'accusation de « déicide » portée par les chrétiens contre les juifs au long des siècles et de l'antijudaïsme qui en découle. Or il représente « vraisemblablement une reconstruction chrétienne », selon les termes de Daniel Marguerat[73]. Le « procès juif » relaté par les synoptiques est « sans vraisemblance historique », remarque Simon Légasse[74].

 

En effet, à l'issue du procès, Jésus se voit condamné à mort pour blasphème, ce qui se heurte à une double impossibilité technique : les synoptiques décrivent le Sanhédrin se réunissant pour une séance de nuit[75], ce qui n'est pas plausible, et, par ailleurs, le Sanhédrin n'avait plus à cette époque le pouvoir de prononcer la peine capitale3Marie-Françoise Baslez note que « le déroulement des faits selon les synoptiques » obligerait à admettre une « exception en matière de crime religieux » qui se révèle « inconcevable », comme le prouve plus tard le débat autour de la lapidation de Jacques le Juste[76]. Et de conclure : « Pilate est donc bien le seul qui avait les pouvoirs de condamner Jésus[77]. »

 

L’Évangile selon Jean propose une version qui tient compte de cette impossibilité juridique : Jésus est déféré non pas devant le Sanhédrin mais devant le beau-père de Caïphe, Anân, lui-même ancien grand prêtre. À la différence des synoptiques, pour qui « la responsabilité de la mort de Jésus est collective et porte sur le Sanhédrin », le récit johannique incrimine surtout Anân[78].

 

Le procès de Jésus est relaté en Mc 14, Mt 26-27, Lc 22-23 et Jn 18. Or la narration des synoptiques comporte un doublet : Jésus est convoqué de nuit chez le grand prêtre (Mc 14:64, Mt 26:66, Lc 22:54) puis, le lendemain, le Sanhédrin se réunit à nouveau (Mt 27:1, Lc 22:66 et 23:2) avant que Jésus soit transféré devant Ponce Pilate[79] »[80].

 

Selon mon amie Rebecca, ce qui rendrait encore plus moins crédible ce procès de Jésus est le fait que Jésus aurait eu des soutiens parmi le Sanhédrin :

 

« Nicodème est un des premiers disciples de JésusPharisien et membre du sanhédrin, Nicodème apparaît trois fois dans l’Évangile selon Jean : il va écouter son enseignement (Jn 3. 1-21), il prend sa défense lorsqu’il est malmené par les pharisiens (Jn 7. 45-51), il aide Joseph d’Arimathie lors de la descente de croix et la mise au tombeau (Jn 19. 39-42).

Pour la tradition chrétienne antique, c'est l'un des trois dirigeants pharisiens qui sont secrètement disciples de Jésus avec Gamaliel l'Ancien (Clément, Recognitiones, 1, 65) et Joseph d'Arimathie.

Son nom est formé en grec ancien sur les deux noms de nikê, « victoire » et dêmos, « peuple ». Il vient probablement de la translittération du nom hébreu, Niqdamon[81].

Certains auteurs, dont des historiens spécialistes de la période et de la région, l'identifient avec Nicodème ben Gorion[82]. Le Talmud (Sanhédrin 43a) indique que Jésus avait un disciple nommé Buni, l'autre nom sous lequel Nicodème ben Gorion est connu[83]. Toutefois, cette identification ne fait pas consensus et certains exégètes estiment que le Buni, disciple de Jésus, désigne en fait Jean de Zébédée6. »[84].

 

Table des matières

1       Le Christianisme a-t-il abandonné ou non la loi du Talion ?. 6

2       La lettre et l’esprit de la Loi 7

L'esprit et la lettre de la loi (Thomas d'Aquin). 8

3       Le pardon. 9

4       L’entraide, la solidarité, la fraternité. 10

5       La recherche de la paix, la lutte non-violente. 10

6       La recherche de la justice. 11

7       La douceur de cœur, l’humilité, l’honnêteté, la reconnaissance. 11

8       Relation entre Christianisme, Judaïsme, Islam, Bouddhisme. 12

9       Liens entre les droits humains et le christianisme. 14

10          Le christianisme dans la pratique. 14

11          Les critiques essentielles contre le christianisme. 15

12          En conclusion. 17

13          Bibliographie. 17

14          Annexe : texte des béatitudes. 17

15          Annexe : Première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens. 18

16          Annexe : Réflexions chrétiennes sur les morts d’enfants à la frontière de sécurité entre Israël et Gaza. 18

16.1      Comment neutraliser sans tuer ?. 19

16.2      Rester la solution de la négociation. 19

17          Annexe : Un point de vue rationnel sur Jésus, comprendre sa psychologie. 19

17.1      Composantes paranoïaques. 20

17.2      Hallucinations auditives et visuelles. 21

17.3      Processus de pensées référentielles. 22

17.4      En conclusion partielle sur les possibles psychopathologies de Jésus. 22

17.5      Historicité et crédibilité du récit évangélique. 24

 



[1] Si j’avais appliqué (retourné) le même style de comportement que lui, à son égard, je lui aurais peut-être rétorqué que « c’est l’hôpital qui se fout de la charité ». Car pour critiquer vertement l’autre, il faut être critiquable. Une personne qui suit un cursus d’études théologiques poussées, depuis presque 5 ans, et qui ne fait pas preuve de conscience morale et de compassion, suit cette formation en vain.

[2] Hier, un ami juif et moi, parlant de lui, dans un échange de commentaires, en clair, sur Facebook, avions dit, de lui, que « probablement il luttait contre l’islamisme et qu’il soutenait la cause kurde ». Or le fait de faire paraître ces commentaires, avec pourtant le « probablement », signifiant le conditionnel, sur FB, l’ont alors rendu fous.

[3] Dans son message, ce dernier nous dit aussi, à nous Français, que nous devions affirmer davantage une pensée de liberté. Pour lui, ce n'est qu'avec l’affirmation de la vie, de la liberté, que l'obscurantisme [et la barbarie] reculeront.

[4] Pourquoi des Français de souche élevés dans la mécréance se convertissent-ils à l'islam ? http://commentairecritiquedelislam.blogspot.com/2015/12/majid-oukacha.html

[5] Comme par exemple, dans le cas de l’affaire Dreyfus, durant laquelle la vérité est sortie progressivement du puits.

[6] Pour quelque motif que ce soit, y compris pour tenter de sauver sa vie. Selon Jésus-Christ dans l’Evangile : "Qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Evangile la sauvera" (Mc 8, 35).

[7] Tel ce capitaine de U-boat qui avait sauvé les passagers du navire qu’il avait torpillé.

[8] Cf. l'ACAT, Action des Chrétiens pour l'Abolition de la Torture, une ONG qui lutte contre la torture et la peine de mort. L'ACAT est pour l'abolition de ce châtiment barbare qui relève davantage de la vengeance individuelle que de la justice telle qu’elle devrait être rendue par la société. La peine de mort légitime la violence qu’elle prétend combattre. Cf. https://www.acatfrance.fr/abolir-peine-de-mort

[9] Tels ceux qui cachaient les Enfants d'Izieu. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Enfants_d%27Izieu

[10] Tel tout la ville protestante de Chambon-sur-Lignon.

[11] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Maximilien_Kolbe

[12] Maximilien Kolbe entend Gajowniczek s'écrier « Ma pauvre femme ! Mes pauvres enfants ! Que vont-ils devenir ? ». Le religieux propose alors de mourir à sa place. Ses paroles exactes ont été oubliées, mais selon une version couramment rapportée, elles auraient été : « Je suis un prêtre catholique de Pologne ; je voudrais prendre sa place, car il a une femme et des enfants ». Les nazis consentent à la substitution ; les dix prisonniers sont enfermés dans un bunker souterrain du camp à peine éclairé par des ouvertures étroites. Bien que la faim et la soif poussent les condamnés à la folie de s’entre-tuer, après quelques jours seulement, le prêtre Maximilien réussit à faire régner le calme et la piété entre ses compagnons de cette tragédie au moyen de prières et d'oraisons. Après trois semaines sans nourriture et sans eau, le père Kolbe demeure en vie, après avoir vu mourir tous ses compagnons. La place venant à manquer, il est exécuté le 14 août 1941 d'une injection d'une dose léthale de phénol dans le bras par le kapo Hans Bock (de) (1901-1943), criminel récidiviste, chargé de l'exécution. Son corps est brûlé dans un four crématoire le lendemain, le 15 août.

[13] A titre de comparaison, l’islam établi une stricte inégalité de traitement entre musulmans et non musulmans, auquel est appliqué le statut de dhimmis (de soumis aux musulmans, voire d’humiliation) :

1) Un musulman ne sera pas puni pour le meurtre d’un infidèle [Il ne lui sera pas appliqué la loi du talion] (Bukhari 9.50).

2) tuer un mécréant est moins grave que tuer un musulman (4.92).

[14] Paul n’invite aucunement Philémon à affranchir Onésime, mais seulement à l’accueillir en frère : il était parti esclave, il rentre apparemment esclave, mais esclave converti.  Dans la première lettre aux Corinthiens, il avait d’ailleurs déjà écrit : « Étais-tu esclave, lors de ton appel ? Ne t'en soucie pas. Et même si tu peux devenir libre, mets plutôt à profit ta condition d'esclave. Car celui qui était esclave lors de son appel dans le Seigneur est un affranchi du Seigneur; pareillement celui qui était libre lors de son appel est un esclave du Christ » (7,21-22).

[15] « S'appuyant sur l'enseignement de Paul dans l'épître aux Romains (1), le christianisme professe que « l'autorité vient de Dieu » et refuse donc la remise en cause du pouvoir en place, considéré a priori comme légitime(3). Il proclame que les hommes sont frères « dans le Christ » mais ne remet pas en cause l'ordre établi et prône l'obéissance des esclaves à leur maître (4). Selon l'économiste Éric Stemmelen, cela expliquerait pourquoi le christianisme a été adopté comme religion officielle par les empereurs romains, à une époque où les esclaves se faisaient plus rares (5) ».

Sources : (1) Alphonse Quenum, Les Églises chrétiennes et la traite atlantique du xve au xixe siècle, Karthala éditions, 2008, p. 72-73, https://books.google.fr/books?id=PpTrwZn36OAC&lpg=PA144&ots=OVsl7nLJuK&hl=fr&pg=PA73#v=onepage&q&f=false

(2) Henri Peña-Ruiz, La Laïcité, Flammarion, coll. « Dominos », 1998, p. 36-37 [sur les croisades]

(3) Henri Peña-Ruiz, La Laïcité, Flammarion, coll. « Dominos », 1998, p. 54

(4) Simon Légasse, « L’épître à Philémon ou Paul et l’esclavage », Cahiers Evangile, no 33,‎ septembre 1980, http://www.portstnicolas.org/phare/etudes-specialisees/article/l-epitre-a-philemon-ou-paul-et-l-esclavage

(5) Marc Riglet, « Economie et religion, une histoire d'amour ? », L'Express,‎ 16 novembre 2010, http://www.lexpress.fr/culture/livre/la-religion-des-seigneurs-histoire-de-l-essor-du-christianisme-entre-le-ier-et-le-vie-siecle_935675.html

[16] Fondateur de l'abbaye d'Aurillac (855-909), Saint Géraud d'Aurillac est le modèle chevaleresque du seigneur chrétien qui met sa force et ses richesses au service de la Justice et des humbles. Pourtant, il avait encore des esclaves.

[17] Par exemple, les mots mancipium, macipia, servi ont disparus des écrits médiévaux à partir de 1030. Cf. Survie et extinction du régime esclavagiste dans l'Occident du haut moyen âge (IVe-XIe s.) [article], Pierre Bonnassie, Cahiers de Civilisation Médiévale, Année 1985, 28-112, pp. 307-343, https://www.persee.fr/doc/ccmed_0007-9731_1985_num_28_112_2302 & https://www.persee.fr/docAsPDF/ccmed_0007-9731_1985_num_28_112_2302.pdf

[18] Deux ans après la chute de Constantinople en 1453, le Pape Nicolas V autorisa officiellement le roi du Portugal, non seulement à faire de tous les sarrasins "noirs" (donc "païens") des esclaves et à saisir leur terre, mais aussi à faire subir le même traitement à tous les ennemis du Christ ! Nicolas V donne au roi Alfonso du Portugal : « La libre et ample faculté d’envahir, chercher, capturer, déporter et soumettre tous les Sarrasins [Sarrasins = noirs], et autres ennemis du Christ n'importe où, [...] de réduire leur personne à l’esclavage perpétuel [...] » (Bulle Romanus Pontifex page 23).

Puis vint la controverse de Valladolid, un débat politique et religieux, organisé en 1550 et 1551, par Charles Quint, qui opposa essentiellement le dominicain Bartolomé de Las Casas et le théologien Juan Ginés de Sepúlveda en deux séances d'un mois chacune. Il avait pour but de définir officiellement la légitimité ou l'illégitimité de l'esclavage des peuples amérindiens. A la fin de ce procès, on officialise que les Amérindiens ont un statut égal à celui des Blancs. Cette décision ne s'appliquait pas aux Noirs d'Afrique dont l'esclavage n'était pas contesté.

Sources : a) L'Eglise, la chrétienté et l' esclavagisme, http://www.chretien.at/L%27Eglise,%20la%20chr%E9tient%E9%20et%20l%27%20esclavagisme.htm

b) Controverse de Valladolid, https://fr.wikipedia.org/wiki/Controverse_de_Valladolid

[19] Albert Camus était contre la peine de mort.

Il avait réalisés les Reportages "Misère de la Kabylie", du 5 au 15 juin l939, pour le quotidien Alger- Républicain, où il dénonçait la misère de la Kabylie, à laquelle l'autorité française ne s'était pas attaquée.

[20] Selon ce qu’affirme la citation « Le système d’oppression le plus efficace est celui qui réussit à convaincre l’opprimé(e) du bien-fondé de son oppression ».

[21] Pour le philosophe Justin (du 2° siècle), la connaissance de l'être divin se découvre dans la pratique de la « justice ». Dans son Apologie, Justin éclaire cette pratique liée à la foi en soulignant particulièrement cinq vertus propres au christianisme : l'amour des ennemis, la patience, la chasteté, le respect de la vérité, et le courage face à la mort.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Justin_de_Naplouse#Approche_platonicienne_du_christianisme

[22] A) Comparer l'islam et le christianisme, 07 juin 2013, http://brisonslemythe.canalblog.com/archives/2013/06/07/26181598.html

B) COMPARAISONS ENTRE L’ISLAM ET LE CHRISTIANISME, Publié par Delphine Bouchet, « Ça se dispute », 31 janvier 2014, https://slideplayer.fr/slide/3142457/

[23] Saint Augustin, Commentaire du sermon sur la Montagne, chap XX.

[24] Saint Thomas d'Aquin, Somme théologique, IIa IIae, q. 108, art. 3

[25] Matthieu 5.17 « Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir.

[26] Bible catholique, https://bible.catholique.org/evangile-selon-saint-matthieu/3185-chapitre-5

Bible Louis Segond, https://saintebible.com/lsg/matthew/5.htm

[27] Est-ce que Paul a-t-il fait ou non pencher la balance vers le pardon et la fin de la loi du Talion ? Comment interpréter ces versets : 1) Éphésiens 2:15 (14-16) : 14 Car il est notre paix, lui qui des deux n'en a fait qu'un, et qui a renversé le mur de séparation, l'inimitié,

15 ayant anéanti par sa chair la loi des ordonnances dans ses prescriptions, afin de créer en lui-même avec les deux un seul homme nouveau, en établissant la paix,

16 et de les réconcilier, l'un et l'autre en un seul corps, avec Dieu par la croix, en détruisant par elle l'inimitié.

Hébreux 7:18-19. 18 Il y a ainsi abolition d'une ordonnance antérieure, à cause de son impuissance et de son inutilité,

19 -car la loi n'a rien amené à la perfection, -et introduction d'une meilleure espérance, par laquelle nous nous approchons de Dieu.

Galates 3:21-24. : 21 La Loi est-elle donc contre les promesses de Dieu ? Absolument pas. S’il nous avait été donné une loi capable de nous faire vivre, alors vraiment la Loi rendrait juste.

22 Mais l’Écriture a tout enfermé sous la domination du péché, afin que ce soit par la foi en Jésus Christ que la promesse s’accomplisse pour les croyants.

23 Avant que vienne la foi en Jésus Christ, nous étions des prisonniers, enfermés sous la domination de la Loi, jusqu’au temps où cette foi devait être révélée.

24 Ainsi, la Loi, comme un guide, nous a menés jusqu’au Christ pour que nous obtenions de la foi la justification.

25 Et maintenant que la foi est venue, nous ne sommes plus soumis à ce guide.

[28] Une philosophie du pardon qu’on ne trouverait pas dans le judaïsme et l’islam, me semble-t-il.

[29] En ce temps-là, Jésus prit la parole: « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. » (Matthieu 11, 28-30).

[30] Teilhard de Chardin disait que « tout ce qui monte [spirituellement] converge ». Que les maîtres spirituels chrétiens, rabbiniques, bouddhistes, hindouistes, soufis etc. ne pourraient que se rejoindre spirituellement.

« II y a une montagne unique que nous gravissons chacun par des sentiers différents, avec l'espoir de nous retrouver un jour au sommet, au-dessus des nuages », Théodore Monod.

[31] Jésus est appelé l’Agneau de Dieu en Jean 1.29 et en Jean 1.36.

[32] « 2. Jésus, ayant appelé un petit enfant, le plaça au milieu d'eux, 3. et dit: Je vous le dis en vérité, si vous ne vous convertissez et si vous ne devenez comme les petits enfants, vous n'entrerez pas dans le royaume des cieux. 4. C'est pourquoi, quiconque se rendra humble comme ce petit enfant sera le plus grand dans le royaume des cieux » (Matthieu 18:2-4).

[33] « Gandhi était avant tout hindou mais après l'hindouisme, la religion qui l'attirait le plus était le christianisme tel que décrit dans les évangiles de Matthieu, Jean, Luc et Marc. Aux missionnaires qui s'efforçaient de le convertir, il conseillait : "Faites de nous de meilleurs hindous, cela sera plus chrétien que de nous convertir.". Gandhi était surtout attaché à Jésus parce que Jésus possédait une immense force d'amour [...] par son attachement à la vérité, son détachement des choses matérielles, son amour pour la non-violence et son dévouement sans limites à la cause des intouchables, il était l'incarnation vivante du Sermon sur la montagne. [...] L'Ancien Testament le rebuta; il parvint à lire le Livre de la Genèse mais les chapitre suivants l'endormaient et le Livre des Nombres lui déplut énormément. Par contre, il trouva dans le Nouveau Testament des rappels à la Gîta. Il fut totalement séduit par les paroles de Jésus : "... Et moi je vous dis ne résistez pas à celui qui vous maltraite; si quelqu'un vous frappe sur la joue droite, présentez-lui la gauche. Si quelqu'un veut votre robe, abandonnez-lui aussi votre manteau." [...] Gandhi ne possédait rien à part un sari, des sandales, une paire de lunettes, une montre de poche, trois petites statuettes représentant des singes les mains sur la bouche, les yeux et les oreilles, un bout de crayon et un petit calepin ».

Source : Gandhi : Ses guides spirituels : Jésus, http://lpdw.free.fr/freedom/guidesgandhi.htm

Il est dit que Gandhi transportait dans sa musette : 1) les évangiles, 2) la Bhagavad-Gita (texte religieux hindou), 3) le Coran.

[34] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Karla_Faye_Tucker

[35] Liste des versets dans le Coran, des hadiths et prières antijuifs et antichrétiens, http://benjamin.lisan.free.fr/jardin.secret/EcritsPolitiquesetPhilosophiques/SurIslam/liste-des-versets-et-hadiths-antijuifs-et-antichretiens-dans-le-coran.htm

[36] La dhimma : le statut particulier des peuples non musulmans soumis à l’islam, http://benjamin.lisan.free.fr/jardin.secret/EcritsPolitiquesetPhilosophiques/SurIslam/la-dhimma.htm

[37]  Les martyrs de Cordoue étaient quarante-huit martyrs chrétiens mozarabes du IXe siècle, à l'époque d'Al-Andalus. Ils furent exécutés par les autorités musulmanes pour avoir confessé leur foi chrétienne en infraction à la charia qui était en vigueur depuis la conquête islamique du VIIIe siècle. Les exécutions eurent lieu principalement à Cordoue entre 850 et 859, par décapitation. Les actes détaillés de ces martyrs, principalement des moines, furent notamment décrits par Euloge, l'un des deux derniers à être exécutés. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Martyrs_de_Cordoue

Première victime des persécutions des années 850, Parfait de Cordoue (ou Saint Parfait) sera décapité le 18 avril 850 à Cordoue, alors sous domination arabe. Premier des « martyrs de Cordoue », le prêtre Perfectus, desservant de l’église Saint-Aciscle, aurait en effet été abordé dans la rue par des musulmans « désireux de s’informer sur la foi catholique et de connaître son opinion sur le Christ et sur le prophète Muhammad ». Mis en confiance par ses interlocuteurs, il se laissa aller au cours de la conversation, à dire en arabe que « Mahomet était un faux prophète et un homme immoral pour avoir, dit-on, séduit l'épouse de son fils adoptif », blasphème pour lesquelles il devait être traduit en justice et exécuté. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Parfait_de_Cordoue

[38] 3.28. Que les croyants ne prennent pas, pour alliés, des infidèles, au lieu de croyants. Quiconque le fait n’est d’Allah en rien la religion d’Allah, à moins que vous ne cherchiez à vous protéger d’eux. Allah vous met en garde à l’égard de Lui-même. Et c’est à Allah le retour.

16.106. Quiconque a renié Allah après avoir cru... – sauf celui qui y a été contraint alors que son cœur demeure plein de la sérénité de la foi – mais ceux qui ouvrent délibérément leur cœur à la mécréance, ceux-là ont sur eux une colère d’Allah et ils ont un châtiment terrible.

Taqiya (Islam) [dissimulation de sa foi] :  Pratique consistant à dissimuler sa foi, sous la contrainte, afin d’éviter tout préjudice et réaction hostile d’un milieu extérieur défavorable [ou hostile à l’islam]. En arabe, le mot signifie « prudence, crainte ». Source: https://fr.wiktionary.org/wiki/taqiya

[39] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Trait%C3%A9_d%27Houdaybiya

[40] Carl-Gustav Jung, médecin psychiatre suisse (1875-1961) : "La religion d'Hitler est la plus proche qui soit de l'islamisme, réaliste, terrestre, promettant le maximum de récompenses dans cette vie, mais avec ce Walhalla façon musulmane avec lequel les Allemands méritoires peuvent entrer et continuer à goûter le plaisir. Comme l'islamisme, elle prêche la vertu de l'épée".

Bertrand Russell, mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique (1872-1972) : "L'islam et le bolchevisme ont une finalité pratique, sociale, matérielle dont le but est d'étendre leur domination sur le monde".

[41] Shirk : L’Association signifie idolâtrie; associer d’autres divinités au culte rendu à Allah. Pour certain musulman, le dogme de la trinité est considéré comme du Shirk, dont à combattre (y compris par l’épée).

[42] Sont visés ici les transgresseurs. La transgression est par définition le fait de dépasser les limites d’Allah, de ne pas respecter Sa Législation et de donner libre cours à ses passions. Le transgresseur est celui qui s’adonne aux interdits sans respecter la moindre des recommandations d’Allah (boire du vin, manger du porc, forniquer, ne pas faire le Ramadan, ses 5 prières …).

Cf. Principales causes de la transgression, https://www.islamweb.net/ramadanF/print.php?id=175745&lang=F

Pour ce qui est de la «guerre sainte» :

Dans le sentier d’Allah : au service d’Allah, dans les bonnes œuvres. On comprend ici en premier lieu la guerre et la lutte contre les ennemis d’Allah, en second lieu, toute œuvre pieuse.

[43] Le mot « humanisme » désigne, actuellement un ensemble de valeurs considérées comme plus ou moins communes à l’ensemble de l’Occident depuis le judéo-christianisme et l’Antiquité gréco-romaine et indissociablement liées à l'idéologie du progrès humain, social ...

[44] Liste des meurtres ordonnés ou soutenus par Muhammad [Mahomet], http://benjamin.lisan.free.fr/jardin.secret/EcritsPolitiquesetPhilosophiques/SurIslam/Liste_des_meurtres_ordonnes_ou_soutenus_par_Muhammad.htm

[45] Le 13 septembre 1993, à 18 h, sur le parking de l'école primaire, Tissier attend Karine Volkaert, 8 ans, la fille de Jocelyne Milluy, une amie mormone, qui l'héberge (pour l’aider), depuis la sortie de prison de Tissier. Karine (le connaissant et lui faisant confiance) accepte volontiers sa proposition de la ramener chez elle. Il se gare près d'un entrepôt à l'abri des regards et lui dit qu'il vont faire un jeu. Il la menotte, la bâillonne et lui met une cagoule. Il installe Karine à l'arrière de la voiture, la viole en maintenant de force ses poignets. Elle essaie de se débattre, Tissier la frappe plusieurs fois. Réalisant ce qu'il vient de faire, Tissier l'étrangle. Il la viole de nouveau, la transporte, la jette dans le puits d’une maison abandonnée et jette des détritus par-dessus pour la dissimuler.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Patrick_Tissier_(repris_de_justice)

[46] Voir la caricature de la famille chrétienne, via les Flanders, dans la série des Simpsons.

[47] En 35 ans d’activité dans ces sociétés, les patrons qui étaient vraiment humains m’ont semblé très minoritaires.

[48] Phineas Gage, https://fr.wikipedia.org/wiki/Phineas_Gage

[49] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Critique_du_christianisme

[50] Cf. Les conciles œcuméniques, https://compilhistoire.pagesperso-orange.fr/Conciles.html#6

[51] Et si l’aventure humaine devait échouer, Théodore Monod, 1991, Grasset, réédition 2000.

[52] Une foi à repenser, Théodore Monod, http://www.theolib.com/articles/monod.html

[53] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Livre_de_Job

[54] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Biais_de_confirmation

[55] Source : Au cœur du troisième Reich, Albert Speer, propos d’Adolf Hitler, éd. Fayard, 1971, p. 138.

[56] Théodore Monod, https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9odore_Monod#Humaniste_engag%C3%A9

[57] Cette béatitude est très différente du texte du Livre de L'Ecclésiastique (dans la Bible catholique), https://www.magnificat.ca/textes/bible/ecclesiastique.htm

[58] Source : Première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens, https://www.aelf.org/bible/1Co/13

[59] Cf. a) https://fr.wikipedia.org/wiki/Syndrome_d%27Irukandji, b) https://fr.wikipedia.org/wiki/Carukia_barnesi, c) https://fr.wikipedia.org/wiki/Malo_kingi

d) voir le laboratoire des toxines biologiques de l’université de Perth en Australie _ School of Biological Sciences at The University of Western Australia (UWA) : http://www.symbiotica.uwa.edu.au/  et https://www.uwa.edu.au/science/schools/school-of-biological-sciences

[60] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Dendrocnide_moroides

[61] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ongaonga  et https://en.wikipedia.org/wiki/Urtica_ferox

[62] Apomorphine : dérivé alcaloïde et agoniste compétitif de la dopamine, https://fr.wikipedia.org/wiki/Apomorphine

[63] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ip%C3%A9cacuanha

[64] a) The Role of Psychotic Disorders in Religious History Considered, Evan D. Murray, M.D., Miles G. Cunningham, MD, Ph.D., Bruce H. Price ,M.D., http://neuro.psychiatryonline.org/doi/full/10.1176/appi.neuropsych.11090214 et http://benjamin.lisan.free.fr/jardin.secret/EcritsPolitiquesetPhilosophiques/SurIslam/The-Role-of-Psychotic-Disorders-in-Religious-History-Considered_appi.neuropsych.pdf

b) Le rôle des troubles psychotiques dans l'histoire religieuse, Evan D. Murray, MARYLAND, Miles G. Cunningham, MD, Ph.D.Et Bruce H. Price, MARYLAND, Traduit par Google Translator (à l’aide de Benjamin LISAN). Le 23/01/2019, http://benjamin.lisan.free.fr/jardin.secret/EcritsPolitiquesetPhilosophiques/SurIslam/le-role-des-troubles-psychotiques-dans-l-histoire-religieuse.htm et http://benjamin.lisan.free.fr/jardin.secret/EcritsPolitiquesetPhilosophiques/SurIslam/le-role-des-troubles-psychotiques-dans-l-histoire-religieuse.pdf

[65] Contenu de la pensée de type paranoïaque (sous-type PS) : Les illusions sont généralement persécutives ou grandioses, voire les deux. Des délires avec d'autres thèmes, tels que la jalousie, la religiosité ou la somatisation peuvent également se produire. Ils sont généralement organisés autour d'un thème.

[66] Pensée référentielle : pensée donnant une signification personnelle aux évènements aléatoires.

[67] Une situation dans laquelle quelqu'un qui prédit ou s'attend à un événement, souvent négatif, modifie ses comportements en fonction de ces croyances, ce qui a pour conséquence de faire la prophétie se réaliser.

Cf. Prophétie autoréalisatrice, https://fr.wikipedia.org/wiki/Proph%C3%A9tie_autor%C3%A9alisatrice

[68] Shimon bar Kokhba, https://fr.wikipedia.org/wiki/Shimon_bar_Kokhba

[69] Les sources littéraires de la vie de Jésus, in Aux origines du christianisme, éd. Gallimard/Le Monde de la Bible, 2000, p. 191.

[70] 101 questions sur la Bible et leurs réponses, Lexio/Cerf, 1993, p. 87.

[71] Première guerre judéo-romaine, https://fr.wikipedia.org/wiki/Premi%C3%A8re_guerre_jud%C3%A9o-romaine

[72] Révolte de Bar Kokhba, https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9volte_de_Bar_Kokhba

[73] Daniel Marguerat« Introduction. Jésus de Nazareth », dans Jean-Marie Mayeur, Luce Pietri, André VauchezMarc VenardHistoire du christianisme. Le nouveau peuple (des origines à 250), Desclée, 2000, p. 46.

[74] « Le procès de Jésus et l'antijudaïsme chrétien » par Simon Légasseofm cap, sur le site Port Saint-Nicolas, http://www.portstnicolas.org/spip.php?article1025

[75] Selon une amie, Rebecca, « Le procès de Jésus est la plus grosse invention de l’histoire. Car pour un jugement, il faut 72 rabbins, 4 témoins, un juge et un jury.  Et il a x jours pour venir au sanhédrin. Il y eu selon le Talmud une annonce de procès, mais s’il y  avait des témoins qui affirmaient son innocence, ils n’auraient jamais fait ce procès de peur d’une rébellion du groupe des nazaréens ».

[76] Marie-Françoise BaslezBible et Histoire : Judaïsme, hellénisme, christianisme, Folio/Histoire, 1998, p. 211-213.

[77] Marie-Françoise Baslez, ibid.

[78] Marie-Françoise Baslez, ibid.

[79] Marie-Françoise Baslez, ibid.

[80] A) Procès de Jésus, https://fr.wikipedia.org/wiki/Proc%C3%A8s_de_J%C3%A9sus

b) Il est curieux que les évangiles veulent faire retomber la faute du procès de Jésus sur les Juifs et non sur les Romains.

[81] Raymond Edward BrownThe Gospel According to John, Anchor Bible, 1970, chapitre 3.

[82] a) Siehe Strack und Billerbeck, Kommentar zum Neuen Testament aus Talmud und Midrasch, Munich, 1924, Band 2, p. 413-418.

b) Robert Eisenman, James The Brother of Jesus, éd. Penguin books, 1998, https://books.google.fr/books?id=l-I0IhHG9nUC&lpg=PA10&dq=James%20Jesus%20Eisenman&hl=fr&pg=PT620#v=onepage&q&f=false

[83] Simon Claude Mimouni« La tradition des évêques chrétiens d'origine juive de Jérusalem », dans Studia patristica vol. XL, publié par Frances Margaret Young, Mark J. Edwards, Paul M. Parvis, éd. Peeters, Louvain, 2006, p. 460, https://books.google.fr/books?id=AgQgQD7UyUcC&lpg=PA460&dq=Nicod%C3%A8me%20(Buni%20OR%20Boni%20OR%20Bouni)&hl=fr&pg=PA460#v=onepage&q&f=false

[84] a) Nicodème, https://fr.wikipedia.org/wiki/Nicod%C3%A8me

b) Il existe un Évangile de Nicodème (aussi appelé Actes de Pilate), un évangile apocryphe, racontant de façon très détaillée le procès de Jésus, conforme au récit de ce procès dans les évangiles canoniques, et faisant aussi retomber la faute sur les Juifs.