Point de vue sur l’avenir du Tibet

 

Par B. LISAN, le 3/10/04

 

1         Introduction

 

            Les civilisations peuvent être mortelles (telles les civilisations romaine, étrusque, grecque, maya, inca, … telle la civilisation bouddhiste de la Bactriane en Afghanistan etc …).

            La civilisation Tibétaine et son peuple peuvent être mortels.

 

            Tout dépend de sa capacité à se battre pour sa survie (sa combativité), son adaptabilité à de nouvelles circonstances.

 

            Le Tibétain pourrait devenir une langue morte (comme le latin) ou relique (comme le chitrali, la langue des Kalashs).

La civilisation Tibétaine peut devenir une civilisation relique (comme les Kalashs au Pakistan dont la civilisation est menacé actuellement par les Islamistes), aux marches du Tibet historique (c’est à dire du Tibet Central U-Tang, Amdo, Kham ..), au Bhoutan, au Sikhim, Ladakh, Zanskar …

 

2         Les destruction de ces 50 dernières années

 

            Jusqu’à l’invasion brutale par le Chinois vers 1950, la civilisation Tibétaine a été totalement « immobiliste », durant des siècles, à cause :

 

a)     de l’imprégnation poussée de la religion, à tous les niveaux de la société,

b)     de la non séparation de la religion et de l’état, …

c)     et de l’absence totale de démocratie (c’était un état féodal et théocratique),

d)     sa fermeture au monde, entre 1920 et 1950.

 

            Cette invasion et surtout la « révolution culturelle chinoise » vers 1967, a causé des destructions irréversibles pour le Tibet :

 

2.1        Destruction du patrimoine architecturale et artistique:

 

Plus de 6259 monastères, lors de la « révolution culturelle chinoise », dont les plus grands, joyaux de l’architecture mondiale et joyaux artistiques … ont été détruits.

Depuis les années 80, les plus grands (KUMBUM - GYANTSE etc. …) n’ont été que reconstruits que partiellement et les balafres ou les ruines de l’ancienne splendeur architecturale du Tibet sont encore visibles, un peu partout, actuellement, au Tibet.

 

2.2        Destruction du patrimoine littéraire du Tibet :

 

            Rolf STEIN, grand Tibétologue disparu, auteur de la  « civilisation Tibétaine », affirmait que la littérature Tibétaine était la 4° par son importance, pour ce qui est de la littérature asiatique _ après la chinoise, la japonaise, l’indienne, et bien avant celle thaï, indonésienne … La langue Tibétaine est une langue hautement évoluée et élaborée, très riche au niveau de son vocabulaire …

 

Selon le directeur, rencontré par l’auteur, de la « Tibetan Librairy » de Dharamsala _ bibliothèque possédant une collection de 10000 ouvrages Tibétains, souvent sauvé par de courageux Tibétains, n’ayant pas hésité à franchir la  frontière pour les rapporter à cette bibliothèque _, 10 à 20 % de la toute la littérature Tibétaine aurait été perdu.

Selon M. Nicolas Tournadre, un Tibétologue de l’Université Paris 8, qui a vécu plusieurs années au Tibet, c’est au moins 50 % de celle-ci qui aurait été perdue.

Lors de la révolution culturelle, certaines bibliothèques ont mis plus d’une semaine à brûler, selon M. Tournadre.

On peut supposer que de nombreux ouvrages rares de la médecine Tibétaine amshi et leurs connaissances ont aussi disparu, à tous jamais.

 

2.3        Destruction du Patrimoine écologique du Tibet

Des zones forestières autrefois verdoyantes comme le Kongpo au sud-est du Tibet, ont été transformées en un paysage lunaire. En 1949, les forêts recouvraient 221 800 kilomètres carrés, soit près de la moitié de la superficie de la France. En 1985, la moitié de la surface de la forêt était rasée. Selon des informations récentes du World Watch Institute (http://www.worldwatch.org/ ), la déforestation atteindrait maintenant 85% !

Le déboisement cause de sévères problèmes d'érosion et de glissements de terrain, tandis que niveau de vase dans des fleuves tels que le Yang-tseu-kiang ont atteint des niveaux sans équivalents dans le monde. Les effets dépassent maintenant les frontières du Tibet et se traduisent par des inondations dévastatrices en Chine, Inde et Bangladesh. Le gouvernement chinois lui-même a reconnu le rôle de cette déforestation massive dans les inondations catastrophiques de ces dernières années : en 1998, plus de 10 000 morts, 250 millions de sinistrés, et des millions de sans-abris suite aux crues du Yang-tseu-kiang.

Source Fondation Wikimedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Tibet

Selon l’ONG ECO TIBET (www.tibet-info.net/eco-tibet/ ), « Les chinois sont en train de détruire de façon irréversible l'écologie fragile du haut plateau tibétain. Les Chinois se livrent au déboisement industriel dans l'Est du Tibet, où ils emploient soixante cinq mille personnes à cette tâche. Dans certaines zones, 80% des forêts sont déjà détruites. D'après leurs propres estimations, les Chinois ont prélevé au Tibet, depuis 1959, pour 54 milliards de dollars US de bois. Comme les fleuves d'Asie et leurs affluents prennent leur source au Tibet, les conséquences du déboisement se font sentir en aval à travers le continent entier : érosion des sols, ravinement, envasement, inondations. Les colons chinois ont déboisé sans retenue pour construire des logements ou cultiver, au détriment de l'habitat des oiseaux et mammifères sylvestres. ».

De nombreuses espèces animales sont en voie de disparition : le léopard des neiges, l'antilope du Tibet, le yak sauvage, le mouton bleu, l'argali, l'hémione ...

 

3         Raisons du risque de disparition de la civilisation Tibétaine

 

3.1        Au Tibet : colonisation chinoise, désintérêt du gouvernement chinois, pour la culture Tibet

 

            Le gouvernement Tibétain ne cache pas qu’il veut fortement développer l’immigration chinoise au Tibet (http://fr.chineseembassy.org/fra/zgzfg/zgsg/swc/zgjmxx/t97789.htm ).

            Un bon nombre de mesures incitatives _ réduction d’impôt, prêts réduits, salaires plus élevés _ poussent les chinois, par million, à aller au Tibet.

 

            Des amis de l’auteur, revenant du Tibet, cet été 2004, affirment que les longues avenues de plusieurs km, bordées d’immeubles neufs pour les immigrants et de lampadaires, poussent comme des champignons dans la plupart des grandes villes Tibétaines. La plupart des visiteurs revenus de Lhassa, confirment que celle-ci est devenue une ville majoritairement chinoise.

            Bien des jeunes Tibétains de Lhassa, parlant majoritairement le Chinois, ne savent plus parler le Tibétain.

 

            Après l’âge de 14 ans, toutes les études supérieures au Tibet, se font en chinois.

La Chine étant un état centralisé, ne souhaite certainement pas favoriser tout facteurs centrifuges et « séparatistes », tels que la persistance des langues et cultures régionales.

 

            L’arrivée prochaine du train à Lhassa, entreprise gigantesque, va encore renforcé l’immigration massive chinoise et la sinisation du Tibet.

On peut se demander d’ailleurs si cette économie subventionnée au Tibet, n’est pas artificielle, ayant avant tout, peut-être pour but politique, la soumission des Tibétains ( ?).

 

3.2        Hors du Tibet : mélange culturels, pression culturelle des populations environnantes …

 

            Les Tibétains de la diaspora, plongés en permanence dans une autre culture, adoptent petit à petit les règles, coutumes (1) et surtout parlent, adoptent la langue du pays d’accueil (aucun peuple en exil _ juifs … _, n’y a échappé).  En France les Tibétains parlent le français, en Inde, ils parlent Hindi …

            Nous savons qu’il est très difficile à un peuple, immergé dans une autre culture, surtout s’il est fortement minoritaire dans cette dernière, de pouvoir garder sa culture, à l’exemple les communautés françaises de l’Argentine, ayant perdu totalement la connaissance du français au bout de la 3° génération, les cajuns de Louisianes ultra-minoritaire dans un océan anglophone, qui presque tous ne pratiquent plus le français depuis les années 40 …

 

(1)  l’auteur a pu remarqué dans un spectacle folklorique Tibétaine, à Manali, des influences de la danse indienne.

 

            Le Dalaï-lama, par sa forte volonté dans le domaine de l’éducation, a tout fait pour préserver cette culture au sein des écoles Tibétaines des colonies Tibétaines (Inde, Népal …).

Et ces écoles sont, dans ce sens, plutôt une réussite.

 

            Le Gouvernement Tibétain en Exil, conscient de cette menace pour le Tibétain, a d’ailleurs demandé, cet été 2004, à ce que tous les actes de ce gouvernement soient rédigés désormais en tibétain.

 

               Le gouvernement musulman de l’état indien du Jammu et Cachemire, favorise une immigration musulmane cachemirie et la religion musulmane, au Zanskar et Ladakh, au détriment des populations originelles de culture Tibétaine, Zanskaries et Ladakhies, ce qui n’est pas sans créer des tensions locale.

Maintenant, presque la moitié de la population de Padum, capitale du Zanskar, et de Leh,   capitale du Ladakh, est cachemirie.

               Une partie de l’enseignement dans ces régions se fait maintenant en Ourdou, la langue des Cachemiries, et tous les actes administratifs se font en Ourdou.

 

3.3        Dynamisme des Chinois, manque de dynamisme du Gouvernement Tibétain en Exil

 

Les chinois fort industrieux et travailleurs apportent la prospérité aux Tibétains … tout en détruisant leur culture. De nombreux ingénieurs chinois construisent au Tibet, des buildings, des routes d’excellente qualité, une ligne de chemin de fer, des réseaux téléphoniques GSM (auquel il semble qu’aucun ingénieur Tibétain ne participe) etc ...

Les Tibétains au Tibet et en exil, souffre d’un important déficit de vrais scientifiques et d’ingénieurs, au sein de leur communauté (une raison peut-être pour laquelle les chinois considère les Tibétains comme arriérés, surtout dans un pays, comme la Chine communiste, où la science est importante et valorisée).  Très peu de Tibétain en exil vont dans les écoles d’ingénieurs indiennes ou occidentales. Il n’existe pas d’école d’ingénieur en Tibétain.

 

On peut dire que les Tibétains depuis les années 20, ont raté leur entrée dans le 20° siècle et la modernité  .. ne serait-ce déjà par le replis et la fermeture au monde du Tibet, entre les années 20 et 50. Et que cette situation persiste, alors la connaissance scientifique est une source importante d’émancipation et de pouvoir actuellement pour les peuples (l’auteur n’a rencontré qu’un seul ingénieur Tibétain, ce dernier vivant au Canada).

 

            L’auteur  a parfois l’impression que la communauté Tibétaine n’est capable de produire que des administratifs et des commerçants _ une question cruciale qu’on peut se poser concernant l’adaptabilité potentielle des Tibétains au monde.

Accessoirement, l’auteur n’a trouvé qu’un seul grand chef d’entreprise Tibétain, dont l’entreprise de Tapis, produit  un chiffre d’affaire  supérieur à 150000 €. Le nombre de grands entrepreneurs chez les Tibétains est pour l’instant faible. Sa multiplication serait alors  un bon signe concernant  l’esprit d’initiative tibétain et la future auto-suffisance Financière du Gouvernement Tibétain en Exil .

 

Une vraie démocratie se caractérise par des débats libres et une représentativité équitable. Le gouvernement Tibétain en Exil et l’assemblée des députés tibétains en exil semblent démocratiques.

Pourtant en y regardant de plus près, on observe au sein de l’assemblée, que le parti des religieux y est nettement favorisé, grâce à l’élection collégiale de 8 députés, sur 42, désignés par les 4 grands courants religieux du Tibet (Gelunpa, Sakyapa, Nygmapa …). De plus, il y a la désignation d’office d’un député religieux, par le Dalaï-lama lui-même.

 

Sinon, tout le monde semble suivre, avec un respect extrême, la politique autonomiste du Dalaï-lama. Il ne semble pas y avoir de voix discordante, à part celle, indépendantiste, de l’union étudiante « Tibetan Youth Congress ». L’auteur lors de son enquête, n’a pas relevé une tradition d’esprit critique manifeste, y compris envers le Dalaï-lama, au sein de ce parlement.

Un seul parti politique, le National Democratic Party of Tibet, a été créé au sein de l’assemblée (dans le but de créer des partis sur le modèle occidental au sein de l’assemblée), par son président actuel, un moine Acharya Yeshi Phuntsok. Mais ce parti et son président suivent aussi fidèlement la ligne du Dalaï-lama.

Le Gouvernement Tibétain en Exil (GTE) a une structure très hiérarchisée. Tous les membres et administratifs du GTE respectent la hiérarchie et obéissent aux ordres. On y admet peu ou pas des initiatives individuelles.

Il y a une attitude de respect, déférence envers la hiérarchie, les rimpochés, les notables, ne favorisant pas l’esprit critique (peut-être est-ce due à une survivance de comportements de l’époque féodale …  très « vivante », il y a encore 50 ans).

En tout cas, des lourdeurs administratives grèvent le fonctionnement du GTE. Parfois, le mode de fonctionnement pourrait ressembler, aux yeux de l’auteur, à celui du Gouvernement chinois.

 

Or la source du dynamisme d’un groupe, d’un peuple, est sa capacité d’initiative _ individuelles ou non … _, qu’elle soit concertée ou non. C’est  encore un autre point important concernant ou non la survie du Tibet. Un pays dont on a souvent prédit la chute, comme les USA, font presque 30 % des découvertes mondiales,  grâce à leur énorme capacité d’initiative privée. Et sa capacité de survie en est renforcé.

 

3.4        Position et « réponse » du GTE face au gouvernement chinois

 

            Depuis 50 ans, le gouvernement Tibétain cherche à se concilier les faveurs du gouvernement chinois (GC), par une politique apaisante … et en cherchant à ne jamais le choquer, peut-être pour des raisons philosophiques ou par suivisme et obéissance à la politique du Dalaï-lama. Le GTE dernier a cherché sans cesse depuis 1950, à ouvrir le dialogue avec les chinois (en 73, en 2000). 

 

Le GTE donne parfois l’impression d’adopter l’attitude du vassal envers son suzerain, le GC (est-ce une réminiscence du passé des relations entre la Chine et le Tibet ?).

            Or ce désir de ses concilier les bonnes grâces de son bourreau, ne sera-t-il pas vu justement, par le GC, comme un aveu de naïveté, de faiblesse ou de manque de courage de la part du GTE ?

La donne ayant changé depuis la Chine impériale, l’auteur pense que le GTE ne peut plus maintenir les même relations avec le GC, qu’avec le gouvernement nationaliste ou le gouvernement impérial chinois d’avant Sun Yat Sen (avant 1910).

L’auteur pense que le GC est dirigé par des personnes âgées paranoïaques, ne respectant pas le droit (tels des gangsters), capable de « rouler, en permanence, dans la farine » le GTE, et donc que la politique extérieure du GTE n’est pas adaptée.

L’auteur pense que la réponse _ faite de sérénité, de calme, du désir de ne pas choquer les chinois _ du gouvernement Tibétain est plutôt inadaptée, en regard de l'invasion chinoise (et de sa barbarie), de la combativité et du dynamisme des chinois.

Aussi inadaptée et inefficace que :

a)     celle de l'empire byzantin _ aux lourdeurs administratives et à l’immobilisme mémorables _ et des empereurs byzantins, face à la menace ottomane (leur « réponse » était elle aussi faite aussi de sérénité, de calme ...),

b)     celle du gouvernement polonais en exil, après 1945, face à au régime communiste (et qui n'a pas su voir venir Solidarnosc ...),

c)     celle du gouvernement russe menchevik en exil ou d) celle des gouvernements Daladier et Chamberlain, face à Hitler à Munich en 1938.

d)      

L’auteur pense que trop composer avec le GC, c’est se voiler la face, pour ne pas voir ou reconnaître la vérité et c’est finalement, adopter une attitude démissionnaire.

 

Pour faire une comparaison, un autre mouvement de lutte, l’ANC (même si sa lutte a duré plus de 70 ans), a été bien plus efficace en obtenant la condamnation unanime, par le monde entier, du régime raciste de l'Afrique du Sud, et en obtenant un blocus. C'est ce blocus, cette condamnation et la lutte de l'ANC, qui ont rendu la situation du gouvernement raciste intenable. Et c'est cette pression internationale qui a forcé le gouvernement raciste à céder.

 

            Or le GTE, lui, n’a obtenu sa reconnaissance par aucun pays, ni même par l’Inde, ni sa reconnaissance comme gouvernement légitime par l’Europe en 2003.

 

            Il est certain que la position du GTE n’est pas facile. S’il choisissait la violence, il y aurait de force chance, en raison de l’énorme disproportion des forces, qu’il ne ferait alors qu’accélérer la disparition du Tibet (+)

 

(+) beaucoup d’ épisodes de révoltent face à un ennemi trop puissant ont conduit à de terrible répressions telles que :

a)      lors  la révolte des albanais, rassemblée derrière Georges Castriota Skanderbeg (1403-1468) contre les Ottomans suivi par  une répression féroce, à la mort de Skanderbeg,

b)      l'agression et la mort d'un conseiller de l'ambassade d'Allemagne à Paris, Ernst vom Rath, par un jeune juif polonais, ayant débouché,  en Allemagne, sur » la nuit de cristal », ce même 9 novembre 1938 …

c)      Le soulèvement du ghetto de Varsovie, en avril 43, puis le soulèvement de Varsovie au août 44, ayantr provoqué une répression féroce des nazis, et de plus en 44, la destruction de Varsovie …

 

La violence peut souvent donner le prétexte à plus de violence de la part de l’oppresseur.

 

            Mais il reste, au GTE, les moyens non violents, tel que les manifestations pacifiques, les actions diplomatiques pour obtenir de la communauté internationale plus de pressions sur la Chine. 

Par exemple, le GTE pourrait s’adjoindre l’aide de juristes, pour introduire un recours auprès du TPI (Tribunal Pénal International à La Haye), concernant l'occupation illégale du Tibet par la Chine (sinon au moins créer au moins un groupe de soutien, auprès du TPI). Cette démarche serait possible puisque la position du droit international est favorable au Tibet (rapport de la commission internationale des juriste, analyse du livre "Le Tibet est-il chinois ?", voir la bibliographie en fin de cet article).

D’ailleurs, les juristes aidant les palestiniens ont obtenu récemment, du TPI, la condamnation du tracé du mur de sécurité israélien, car ne respectant pas les frontières du plan de partage, de l’ONU, de la Palestine du 29 novembre 1947, ou de celle de 1967 …

Citons encore, le 10 novembre 2000, le vote par le Sénat français d’une proposition de loi sur la reconnaissance du génocide arménien de 1915… La Turquie a mal réagit, a parlé d’erreur historique de la France, mais est-ce que cela a provoqué la fin ou la diminution des échanges économiques avec la Turquie ? non.

Une condamnation par le TPI augmentera-t-elle le volume de l’immigration chinoise au Tibet, par vengeance ? Il est certain que l’état israélien ne tient compte d’aucune résolution de l’ONU.

Concernant cette initiative concernant la Chine, l’auteur ne pense pas qu’elle sera contre-productive, et en tout cas, elle permet d’occuper le devant de la scène, car le silence est le début de l’oubli. Marie Holzman sinologue affirmait qu’il faut montrer de la fermeté face à la Chine pour être respecté.

Et l’auteur que la position de Sharon et Israël seront intenable à la longue. Tout comme celle de la Chine, si la campagne contre la colonisation du Tibet continue de façon efficace.

Sinon, le GTE ne semblerait soutenir que timidement des résistances pacifiques comme Ngawang Sandrol, malgré le retentissement de leurs actions au niveau international.

 

L’auteur pensent que si le GTE soutenait avec résolution ces actions, tels que l’introduction une action auprès du TPI, si le GTE soutenait plus fermement les résistants pacifiques Tibétains et toutes autres actions pacifiques des associations pro-Tibétaines, il y aurait plus de retentissement et d’intérêt pour la cause tibétaine au niveau du public mondial.

 

            Par ailleurs, le gouvernement Tibétain explique son manque d’efficacité par le manque d’argent.

L’auteur pense que le GTE peut mieux gérer l’argent qu’il reçoit (+). L’argent qui est consacré aux Bureaux du Tibet dans le monde (BDT), devrait servir à ce que les salariés des BDT soient les artisans de groupes de pressions auprès des politiques, du TPI, de la Communauté Européenne, afin que le Tibet ne sont pas oublié (3).

 

(+) L’auteur pense aussi  que :

a)      Le GTE ne devrait pas considérer cette manne financière de l’occident  comme une source d’argent éternelle,

b)      bien des associations gaspillent ou gèrent mal l’argent qu’elles génèrent et devraient mieux contrôler l’usage de leurs fonds

a)       que les BDT devraient leur rappeler certaines valeurs d’économie et de bonne gestion, et  en montrant éventuellement l’exemple.

 

Voici d’ailleurs ce que m’écrivait une militante du Tibet ayant vécu longtemps à Dharamsala :

<<Les seules actions qu'on est capable de faire [en France], c'est faire signer des pétitions au milieu d'un déballage digne d'une boutique de classe où l'argent collecté va ensuite abreuver encore et encore d'autre sponsorings pour enfants alors que LES TIBETAINS EUX MEME CRIENT : ARRETEZ, VOUS NOUS POURRISSEZ ET VOUS POURRISSEZ LES GENERATIONS A VENIR....>>

 

3.5        Conclusion

 

Il est important de tirer les leçons de l'histoire politique du monde et les erreurs à ne pas faire au niveau historique pour ne pas faire subir au Tibétains, le sort de la civilisation Byzantine, qui comme celle Tibétaine recherchait la « Perfection sur terre »  ...

 

 Le GTE doit se rendre compte que les civilisations sont mortelles, si elle ne savent pas se défendre et combattre avec force, tout en faisant preuve d’initiative, d’originalité et d’imagination.

 

Le GTE donc doit libérer l’initiative des Tibétains et les pousser à se concerter pour le renouvellement sans fin, de nouvelles actions imaginatives.

 

Il doit de prendre conscience qu'il doit se battre, sans cesse, énormément ... dans un combat titanesque, de David contre Goliath.

Qu'il ne doit plus attendre, sans cesse, l'aide du ciel et la manne financière de l’occident et des ONG (comme une sorte de rente financière à vie).

Il est important, pour les Tibétains, d’avoir les pieds sur terre et ne plus croire que le Tibet est prédestiné par Dieu, donc ne pouvant disparaître.

 

            L’avenir n’est jamais tracé d’avance. Il n’y a pas de fatalité. Par ses actions, on peut faire infléchir dans un sens ou un autre, l’avenir d’un peuple et de son pays ou le sens de l’histoire. Des hommes résolus et déterminés peuvent faire changer le cours de l’histoire _ e Gaule n’en est qu’un exemple … Churchill étant un autre.

Les Tibétains doivent être de la trempe et de la taille de tels hommes.

 

3.6        Bibliographie

 

1) La Civilisation Tibétaine, de Rolf Stein, L'Asiathèque, réédité en 1999.

 

2) Le Tibet est-il chinois ?, de Anne-Marie Blondeau, Katia Buffetrille, Albin Michel, 2002.

3) Tibet : Human Rights and the Rule of Law, International Commission of Jurists, Décembre 1997, ICJ, P.O. Box 216, 81 A, avenue de Châtelaine, CH-1219, Châtelaine/Geneva, Switzerland, Te : (41 22) 979 38 00 – fax (41 22) 979 38 01, email : info@icj.org

 

Les lois internationales interdisent qu’un pays fasse face basculer le rapport démographique de ses colons au détriment des peuples originels, dans le but d’annexer ce pays.