Point de vue sur l’avenir du mouvement pro-Tibétain français

 

Par B. LISAN, le 3/10/04

 

1         Introduction

 

Quand je me suis lancé dans la cause Tibétaine, je trouvais que le monde « marchait sur la tête », allait mal moralement, et que le mercantilisme et l’égoïsme, basés sur le modèle dominant de la civilisation américaine, se répandait inexorablement sur notre planète (*).

 

(*) je le pense toujours d’ailleurs.

 

Vers 1979, je rêvais, le Tibet, comme un pays, où l’écologie serait préservé, un espace de recherche spirituelle (+) et où l’on (ou toute personne fragile) pourrait se ressourcer, face à la dureté et de la cruauté du monde, ne serait que face à la cruauté économique : licenciements alors que l’entreprise fait des bénéfices, délocalisations, cinquantenaires mis à la casse, SDF oubliés, ONG devenues de vrais entreprises capitalistes privilégiant la compétence au détriment des valeurs humaines … (°) [2]

 

(°) Je sais que cette vision du futur du Tibet était très utopique, et que peut être les Tibétains du Tibet, avaient peut-être d’autres aspirations, y compris le droit à la richesse matérielle.

 

(+) j’ai d’ailleurs retrouvé par hasard, ces idées dans un texte du Dalaï-lama,  édité dans l’ouvrage [1].

 

            Je me suis lancé aussi dans la cause pour des questions de principes … Je ne pouvais admettre ou supporter qu’un peuple opprime un autre, lui prenne sa terre et ses richesses, sans personne ne fasse rien, dans le monde entier, et que cet oppresseur mente aux yeux du monde entier sur ses agissements. Et de plus, je pense que toute démission morale se paye cher, un jour ou l’autre.

 

            Sinon, je pensais que dans les associations pro-Tibétaines, on travaillerait, avec l’esprit des chantiers de jeunesses amical, que tout le monde s’entraiderait, se communiquerait les informations.

 

            Mais en voulant militer, j’ai découvert rapidement que les associations françaises étaient fort divisées entre elles,  … se portant même parfois mutuellement des accusations graves .

 

            Je voulais résoudre ces conflits, tel un « Fanfan la Tulipe » :

 

            1) en cherchant à réconcilier 4 responsables d’associations.

2) en intervenant dans des faits qui me semblaient graves et dont on me fournissait les soit disantes « preuves ».

 

            Ce faisant, j’ai commis un bon nombre d’erreurs, dont celle de croire naïvement à la réalité et la validité de certaines preuves (en croyant toujours a priori à la bonne foi de mes interlocuteurs).


 

2         Diagnostic

 

2.1      Cas pathologiques qui nécessiteraient une psychanalyse

 

Résultat des courses,

j’ai rencontré des personnes, capable de mentir de façon pathologique, d’autres voyant des ennemis partout, et des gourous aimant les personnes dévouées à leur service, mais n’aimant pas l’opposition et la contradiction et des personnes se faisant passer pour des victimes (mais qui n’ont pas le courage de maintenir leur accusation quand on les menace de procès, en raison de leur accusation).

Des cas qui nécessiteraient en finale les services de thérapeutes (+).

 

(+) telle une personne qui après m’avoir menti, me reprochait maintenant « de l’avoir foutu dans la merde ».

 

            Ma boîte a été pleines de ces accusations. Accusations que je mets maintenant à la corbeille, si elle ne sont pas accompagnée de preuves papiers indiscutables.

Mais même des « preuves » indiscutables, je m’en  méfie maintenant.

2.2      Manques de confiance mutuelles entre associations et lourdeur du réseau

 

            A cause de ces cas, personne ne peut plus se faire confiance. Et l’ambiance au niveau des relations entre associations en pâtit.

            Comme on n’a plus confiance, et qu’on ne parle que de « crédibiliser » la cause, on met en place des procédures administratives lourdes, pour contrôler toute action et pour éviter que n’importe qui, fasse n’importe quoi. Ou on refuse de communiquer ses informations ou de parler à l’autres. Souvent on informe que son propre « réseau » ou membres de son association pour telles actions.

Résultat des courses, plus rien ne se fait. Ou bien les actions actuelles ne sont pas concertées (comme plusieurs marches au même moment à la rentrée).

 

2.3      Problèmes d’égo

 

            Plusieurs amis et moi sont d’accord pour affirmer que :

 

a)     Il semble plus gratifiant, pour certain, d’être célèbre ou de se mettre en avant, que de voir simplement les gens heureux (par un apport discret, humbles et désintéressé, sans se mettre en avant),

b)     qu’il y a de nombreux problèmes de conflits personnes et de jalousies, qui n’ont rien à voir avec le Tibet (par ex. quand on tente de lancer une actions qui risque de réussir).


 

2.4      Problèmes de défense de son pré carré.

 

Bien des exemples de défense de son pré carré :

1.     Une personne ayant organisé une marche, me disait qu’il n’y aura plus d’autre marche.

2.     Une autre organisant des concerts en France, me disait que lui seul et son association a le droit d’organiser des concerts.

 

Souvent associés à ces comportements, il y a souvent un manque de transparence aux seins de ces associations défendant leur pré carré.

 

            Personnellement, je déteste ce genre de comportement.

 

3         Solutions

 

Que faire ? Voici quelques suggestions.

3.1      Pour impulser un esprit de chantier de jeunesse et diminuer les lourdeurs

 

« Téla Botanica » est une sorte de club de botaniste et aussi un news group sur Yahoo. Chaque fois, qu’un abonné, botaniste ou non, veut informer les autres d’une nouvelle ou d’une recherche de renseignement, il envoie un mail à une adresse unique à « Téla Botanica », mail immédiatement « rerouté » à tous les abonnés. Cela marche très bien et d’une façon efficace.

 

Sinon, sur le site de Valérie Lobsang-Gattini, la Gazette Tibétaine, il y a un forum prévu pour ça (où chacun mets les infos à son rythme, par exemple, sous la forme d’un texte de 5 à 10 lignes de texte récapitulant les actions telles que manifs sur telle ville, à telle date, pour telle raison, avec tel organisateur, telles associations (et son adresse de site) ….

 

Ce ne sont que des solutions légères, pour la transmission des informations et pour mettre en rapports les associations qui veulent s’associer, pour telles ou telles actions (JO 2008, TPI, Résolution au parlement européen etc …), évitant les lourdeurs administratives.

 

3.2      Pour les problèmes d’ego et de pathos

 

Quelques suggestions …

 

Le Bureau du Tibet pourrait ou devrait jouer un rôle de modérateur dans le cas de graves conflits ... 

Il pourraient inciter les associations pro-Tibétaine à plus travailler, la main dans la main

(le BT pourrait avoir un rôle moral, essayant de les influencer dans le bon sens, dans le sens de plus de bonne volonté entre elles).

            Why not ?

 

3.3      Pour les problèmes de gestion

 

Pour le problèmes de gestion ou d'obtention de finances pour la cause, peut-être devrait-on lancer des réunions régulières de brainstorming positif, avec tous les responsables des associations pro-Tibétaines de France avec participation du BDT, ou lors de la prochaine réunion de l’ITSN.

 

Sinon, le BDT pourraient aussi rappeler aux associations certaines valeurs d’économie et de bonne gestion, et  en leur  montrant éventuellement l’exemple. Ce n’est qu’une suggestion.

 

Exemples de sujets abordés lors de ces réunions :

 

a)     trouver les finances pour le Tibet (par exemple avec l'idée d'un euros par adhésion,

 d'un  euros par un certain article vendu au Leclerc, au Carrefour, avec leur accord ...) ...

c)     comment contrôler l’utilisation de cet argent en France et en Inde …

a)     comment rendre crédible la cause, auprès des sociétés, des gouvernements, des institutions etc. ...

b)     comment financer un emploi permanent destiné au groupe de pression auprès du TPI, par tous les associations pro-tibétaines européennes.

c)     Etc …

 

Tout cela dans un esprit positif. Ce ne sont que des idées peut-être déjà avancée par d’autres.

 

Et pour créer cet esprit positif, pourquoi pas les suggestions suivantes :

 

a) couper ces réunions, par :

 

a)     une troisième mi-temps, un pot,

b)     un repas, sympa,

c)     des fêtes, des randonnées à la campagnes, des sorties ou des We à la montagne ou campagne (comme cela se faisait à Villard de Lans en 2001) …

 

Ce ne sont juste que quelques idées.

 

4         Bibliographie

 

[1] Tibet, l’envers du décor, Collectif, éd. Olizane, 1993, Suisse.

[2] l’Horreur économique, Viviane Forrester. éd. Fayard, 1996.