Que dirais-je aux
Tibétains ?
Vous êtes le sommet du monde.
On vous a dit que vous étiez arriéré,
que vos tradition étaient dépassées. N’écoutez pas ceux qui vous apportent
pleurs et grincement de dents.
Vous avez conçu la plus belle philosophie
du monde.
Que trouverait-on de plus beau que l’acte
d’aider le verre de terre à traverser un chemin. Quoi de plus grand que de
respecter toute vie, toute existence ?
Vous avez conçu la plus haute pensée
celle de la non violence.
On vous a fait soumis, depuis plus de
40 ans, à de multiples violences quotidiennes. On a tué vos femmes, vos
enfants, un parent, une sœur, un frère, un oncle, un cousin. Pas une seule
famille qui ait été touchée par la violence. On a détruit vos temples et
monastère. Et vous avez essayé de rester non-violent.
Dans un monde déshumanisé, de plus en
plus sans état d’âme, de plus en plus technologique, vous constituez une autre
voie, celle du cœur, de la compassion.
Ne l’oubliez pas.
Vous êtes le sel de la terre.
Soyez
fier de vous, de votre peuple, de vos traditions, de votre langue, de votre
religions et du message de non violence que vous apportez au monde.
Vous avez apporté un idéal, dans un
monde matérialiste et sans idéaux.
Vous êtes la flamme sous le boisseau.
Ne la dissimuler pas mais au contraire, que faites cette flamme éclaire vos
semblables. Brandissez la bien haut.
La voie de la non violence est la plus
belle voie. Mais ne croyez pas qu’elle soit facile, vous aurez à souffrir,
comme en Afrique du Sud, avec le nazisme. C’est une voie dure, qui demande
beaucoup de courage et d’abnégation. Il faut toujours tenir, résister, car la
cause est bonne.
Le
gouvernement chinois que vous affrontez rempli plein d’intelligence et d’imagination.
Il est aussi dur. Il emploie la violence.
Soyez
rester vous même face à la dureté, à l’infortune. Soyez aussi pleine d’imagination.
Faites appel à toutes les actions et recours possibles dans le cadre de la Non
Violence. Conservez élevés vos idéaux.
Dans cette lutte, vous devez faire en
permanence preuve de dépassement de soi, dans les limites du raisonnable.
Faites tout pour éviter que le sang coule.
Soyez déterminé, mais aussi sage et
raisonnable.
Vous n’êtes pas le seul peuple à
souffrir, à être occupé, à ce que votre culture subisse constamment un lent
processus de destruction. Le peuple polonais a passé plus de deux siècles a
être colonisé par la Prusse et la Russie, avant de retrouver son indépendance.
D’autres peuples sont encore asservis comme le peuple kurde.
Si vous baissez les bras, si vous
renoncez, vous serez détruit et amer.
Garder espoir, mais aussi ne perdez
pas aussi le sens de réalité. Au peuple qui se bat, faisant preuve d’intelligence
et conservant une morale spirituelle très haute, l’espoir est au bout. Mais en
attendant, il y aura avant encore, pour des années encore, des moments durs, de
doutes, de douleurs, de dérives vers la haine.
Soyez plus grands que vos ennemis, que
ceux que vous combattez.
Aidez-vous d’abord, compter d’abord
sur vos propres forces, afin qu’un jour l’on puisse admirer votre courage, que
tout homme de cœur soit touché par votre infortune et qu’on veuille enfin vous
aider.