Visions arctiques

 

J’aime la neige qui crisse sous les pas.

Mais en cette saison, tout avait fondu,

Et l’eau avait tout envahi.

Les floes avaient remplacés la vaste banquise

Le froid des flaques d’eau transperçait le cuir.

Je marchais vers un horizon fugitif

et lointain qui sans cesse se dérobe,

pour un but sans cesse à venir.

Par moment, ma persévérance se délitait,

Et je souhaitais alors me perdre à tout jamais,

Ou bien servir de plat de résitance à un ours.

Mais j’ai préféré vivre.

Par instant, je voyais ton visage, bas sur l’horizon,

accompagnant l’orbe solaire qui jamais ne se couche,

Quand les phosphènes de l’éblouissement se dissipe,

Quand l’espoir revient, et que le soleil se reflétait

sur les flots cristallisés jusqu'à l’infini,

Quand le vent souffle au dessus de l’immensité,

comme le Verbe de Dieu, ou l’immanence de l’Absolu,

des visions chamaniques des Inuits de la nuit

Toujours debout, Je t’aimais vaille que vaille.