Céphalées
Tel Bucéphale, une céphalée s'est affalée sur le siège de ses
pensées.
Son poids l'a accablé tel le poids du globe sur Titan.
L'aigle du casque Thiphaine s'est mis à labourer le champ
chevelu.
Il s'est mis à piocher à coup de bec et à malaxer le cuir de
la calotte profane.
L'étau d'airain de Vulcain a fait sentir sa force terrible sur
le frêle humain.
Qu'est devenu le triomphal Parsifal en quête du Graal et de la
pierre philosophale?
Il n'est plus que représentant du microcosme, graine de
sénevé, poussière ou microcéphale de micronésie.
Il dodeline doucement maintenant de sa tête dolichocéphale ou
acéphale.
Il voudrait décapsuler la chappe formidable de plomb qui lui
enserre l'esprit.
Il traîne, atone et las, le poids de sa tête comme boulet de
bagnard.
Il voudrait secouer l'auréole "pélliculée", embrasée
et attisée constamment par un entêtant soufflet palpitant.
Qu'il voudrait "branler" les escarbilles, les
flammèches loin de la cîme de son crâne.
Il voudrait alors tant refuser l'honneur du port de la
couronne d'épines sacrée estampillée à coup de masse sur son chef.
Mais point de gaze ou de crèpe pour bander et couvrir le mal.
Il doit supporter, subir comme on porte le poids de ses
péchés.
Il est comme un animal décérébré aspirant à la liberté des
cieux.