Une machine à remonter le temps

 

Par B. LISAN

 

Ca y est, la presse l’a annoncé, on a inventé la machine à remonter le temps.

 

               Au moment de cette nouvelle, je commençais à me rouiller dans une vie monotone de business man international.

               Auparavant, j’avais  réalisé le tour du monde en montgolfière stratosphérique, enfermé dans une nacelle pressurisée.

               Je suis un des rares privilégiés business men ayant réalisé le tour de la terre dans un vol spatial soviétique.

               J’avais vécu quelques loopings dans un Alphajet de la patrouille de France.

               J’ai déjà effectué plusieurs ascensions de volcans en éruption.

               J’avais navigué autour de l’antarctique avec l’Antarctica.

               Et depuis un an, plus rien ! rien qui vaut la peine d’être vécu intensément.

 

               Alors quand la presse, m’annonça qu’enfin la machine à voyager dans le temps fonctionnait, et qu’on tour opérator spécialisé, la société « Back Space », offrait enfin des voyages dans le temps, je sautais immédiatement sur l’occasion.

               J’appelais tout de suite l’agence de voyage, et j’obtins immédiatement, un rendez-vous.

 

               Les locaux de l’entreprise situés dans le world trade center de New York étaient flambant neufs. Les membres du personnels étaient tous en blouses blanches, comme des infirmiers ou des laborantins.

Le soupçon que je puisse avoir affaire à une officine paravent  d’une vaste escroquerie me traversa un instant l’esprit. Ou bien j’ai pensé que c’était une entreprise comme dans « Total Recall » ou comme dans « Game ».

               Le prix annoncé, était élevé, à peu près du même ordre que celui de mon précédent voyage spatial et propre à dissuader bien des candidats moins argentés.

               Je demandais d’abord des éclaircissement sur les mécanismes de la remontée dans le temps.

On me dit qu’il fallait se fier aux manchettes de journaux avec leurs effets d’annonces et leur goût du sensationnel. On me dit que la réalité était moins spectaculaire.

Ce n’était pas en fait, tout à fait une réelle remontée dans le temps, mais un voyage dans des mondes passés reconstitués, à partir des milliards de traces fossiles laissés dans la nature, le sol, grâce à un ordinateur déductif. Mais ce qui avait contribuer grandement à faciliter cette reconstitution était la découverte récente d’un rayonnement fossile non électromagnétique, caché dans une sorte d’univers parallèle, une sorte d’au delà. Ce rayonnement a conservé le film de tous les événements passés. Un ordinateur parmi les plus puissants de la planète reconstituait le monde disparu. Dans le discours, je retenais juste un chiffre : la mémoire volatile de l’ordinateur faisait les 1000 Giga octets ( !).

               A ce qu’il ne semblait c’était une sorte d’expérience « Total Recall ». Mais ce n’était pas tout à fait le voyage dans le temps souhaité comme celui de H.G. Wells.

               Le contrat comportait énormément de clauses écrites en petites lettres, ayant pour nature de m’horripiler. Beaucoup concernaient des précautions en rapport avec ma propre santé ... en particulièrement mentale : avez vous déjà fait de la dépression ? avec eu déjà des problèmes cardiaques ? etc etc ... et aussi sur ma santé financière ( !).

               Les blouses blanches me conseillait de recueillir les avis des quels business men qui s’étaient déjà offert le voyage. Je reconnaissais dans la liste des voyageurs quelques amis ou relations de Wall Street.

 

               Rentré chez moi, je chargeais mes conseillers juridiques d’éplucher les clauses du contrats, et mes détectives de vérifier la régularité juridique et celle des comptes de cette société, ainsi que l’existence du fameux ordinateur neuromimétique.

               Les rapports de mes conseillers et détectives était tous positifs : le contrat était régulier et la société était on ne peu plus sérieus et sa surface financière solide.

Enfin, je contactais un des voyageurs du temps, un ancien ami du syndicat des patrons de Wall Street. Sa réponse fut laconique lapidaire « J’y ai connu le tremblement de mes entrailles ! Alors soit solide, si tu veux essayer à ton tour ».

               Cet avis selon le ressentiment du moment, pouvait être un feux rouge, mais je l’interprétais comme un feux vert.

               Fort de tous, ces indicateurs, je signais le contrat.

               J’affrontais ensuite tous l’état major scientifique de « Back Space » dans une grande salle de réunion. J’apprenais entre autre que l’expérience se déroulerait pas avant de 15 jours minimum, à cause de la longue file d’attentes et du délais de rétractation.

               On me proposais plusieurs calages temporels : un il y a 80 millions d’années, à l’époque des dinosaures, un en 1850 l’époques cow-boys et des indiens, un autre à l’époque de Kepler et de l’éveil de l’humanisme, un autre à l’époque de Christophe Colomb et ainsi de suite.

               Ayant beaucoup lu de livres sur les indiens, comme tout américains qui se respecte, je choisissais 1850.

               On me fis alors comprendre que le monde dans lequel j’allais être plongé, n’était pas un jeux et qu’il pouvait se révéler extrêmement dangereux.

Que pour un américain de 2100 dans un monde où est réalisé l’abolition de la peine de mort et de toutes les armes, le fait  s’adapter au monde de 1850,  où la vie a peu de valeur, où les hommes sont très brutaux, souvent barbares, utilisant souvent des armes, appliquant facilement la peine de mort, pouvait se révéler très difficile et cruel. On pourrait se croire des Dieux infiniment supérieur à ces ancêtre peu civilisés, on n’est pas des Dieux.

               On me demandait de ne pas « perturber » ou le moins possible, le monde révolu, sous peine d’importantes conséquences pour soi même, en particulier pour éviter le risque divergence du champ des éventualités historiques, devant alors contrôlable alors par l’ordinateur. Une perturbation du passé est comme le battement d’une aile d’un papillon dans le passé pouvant avoir des répercussions incalculables pour notre présent.

               15 jours après, on me fait rencontrer Diana et Sharon, mes deux futures compagnes, mannequins internationales et  récentes miss monde.

Elles s’engagent dans l’aventure comme dans un film en trois D. Leur motivation est celle d’un caprice de jeune gâtée milliardaire fille voulant vivre en réel un film de cow-boys et d’indiens.

Je pouvais refuser ces compagnes et pourtant je les accepte stupidement alors que je sais que ces filles vont être source de problèmes.

Je me retrouve dans un grand container et mon dernier souvenir est alors mon incompréhension sur la légèreté de Back Space d’avoir accepté la candidature de ces filles superficielles puis c’est subitement le trou noir.

               Au réveil, un beau soleil chaud nous accueille. Nous sommes tous en tenus d’époque que nous avons choisi nous même. Diana et Sharon n’ont pu s’empêcher de porter …

 

A achever ….