« La Marque-à-nous »
P. est vraiment très prudent.
Sur
l’Etna, il nous fait observer les éruptions à plusieurs d’un kilomètres de
distance. Au moindre blizzard, il nous fait redescendre tout de suite du
sommet. Il envisage tout : les accidents de montagnes, le facteur de
refroidissement, les risques de se perdre comme sur l’Everest etc...
Suite à une éruption paroxysmique du
Stromboli le 7 septembre 98, pour ne pas s’attarder sur ce dernier, P. a
imaginé le « bivouac express », consistant à monter dans la journée
sur le volcan, y rester dans la soirée et dès le début de la nuit redescendre
rapidement.
Le sentier conduisant au sommet du
Stromboli étant mal balisé, donc accroissant le risque de se perdre ou de se
tordre une cheville, P. a envisagé une solution simple : une dizaine de craies
grasses industrielles jaunes ou blanches, telles que celles vendues dans les magasins de bricolage, dont les
marques tracées sur les rochers permettront de nous repérer dans la nuit. Elles
sont de plus peu coûteuses.
Avant la montée, P. distribue à chacun
sa petite provision de craies. Ensuite pendant toute l’ascension, c’est à qui
posera les plus belles marques jaunes ou blanches, les plus visibles et en
évidence, les plus belles flèches, les plus joliment dessinées. Bien sûr, d’avoir
à se baisser fréquemment, ralentit un peu la progression. Cela fait un peu mal
au dos, ou bien génère bien quelques courbatures, arrivés au sommet. On pourrait
aussi marcher accroupis mais les courbatures migreraient alors dans les
cuisses.
Grâce
à cette idée géniale, la descente a nettement été facilitée. Nous avons même pu
guider un couple de japonais, monté sans frontale et en baskets.
A l’arrivée, nous sommes fiers de
notre piste indienne et de nos marques bien visibles, utiles à d’autres
randonneurs après notre passage, du moins nous l’espérons. Elles sont devenues
nos « marques-à-nous ».
Au retour et dans la lancée, nous
envisageons alors de créer la Société de balisage « La
Marque-à-nous », en abrégé «Société Marcanous », spécialisée
dans le balisage des volcans.
Le marché est potentiellement énorme
étant donné le grand nombre de volcans non balisés.
En
plus comme la topographie des volcans actifs changeant régulièrement, nous
pourrons d’ailleurs créer une seconde société de maintenance et balisage des
volcans actifs, spécialisée dans la réfection après chaque éruption, des
volcans balisés et leurs pistes.
Cela dans un premier temps. Ensuite, notre
ambition est mondiale.
Nous avons en effet
constaté que certains volcans après une éruption peuvent devenir plus laids.
Nous envisageons donc de refaire le
terrassement ou la reconstruction des curiosités touristiques disparues lors d’une
éruption, tels que le joli lac acide disparu d’un volcan ... Nous proposons
aussi d’ailleurs de recréer le lac de lave disparu du Nyiragongo, cher à
Tazieff.
Si le volcan est un peu poussif, nous
le réveillerons avec un fondant quelconque, comme la cryolithe [1], baissant, le point de fusion de la lave (à étudier...), ou
par un bourrage conséquent d’explosifs (Semtex, gélinite, ou autre ...).
Dans un 3ième temps, nous
proposons de réveiller un volcan d’Auvergne, par une bonne injection d’explosif
et de fondant dans forage « pétrolier » à plus de 3000 mètres (mais coûteux).
Ou
encore l’été, par un son et lumière pyrotechnique, à base de feux d’artifice, créer
l’illusion du réveil d’un volcan d’Auvergne.
Un champ immense de possibilité et un avenir
plein d’espoir s’offre donc à nous.
Souhaitons
donc Longue vie à la société « Marcanous » !
Merci
à Daniel pour la suggestion et la création de la société « La marcanous »
dont P., Simone et Sylvie sommes les plus enthousiastes soutiens et défenseurs.
1. Fondant naturel du Groenland baissant le point de fusion
de l’alumine dans la technologie de l’électrolyse de l’aluminium.
[1] Fondant naturel du Groenland baissant le point de fusion de l’alumine dans la technologie de l’électrolyse de l’aluminium.