Question
cruciale : Les marches pour
le Tibet rendent-elles fou ?
Y a-t-il un syndrome "delirium perigrination Tibetis" ?
Ne risque-t-on pas d'être contaminée par une étrange maladie
étendant ses ravages sur les âmes les plus pures ou saines,
dès qu'on commence une marche pour le Tibet ?
N'y a t'il pas un danger sournois planant au dessus
de l'âme naïve et innocente, telle l'épée de Damoclès ?
En effet, dès qu'une personne sympathique pleine d'idéaux,
se lance dans la préparation d'une marche (pour le Tibet s'entend),
elle se met à fumer comme un pompier, à ne plus dormir, à maigrir
à boire (du jus de coing, de rutabaga, de l'eau lustrale et de Cologne),
à acheter des kilogrammes d'Anis de l'Abbaye de Flavigny.
(d'ailleurs, signe du début de la déchéance pour ces drogués particuliers,
car rien de pire que l'Anis de l'Abbaye de Flavigny
pour seller le sort de quelqu'un).
On devient paranoïaque, susceptible, on voit des ennemis partout,
le Tibet devient une obsession. On voit des Dieu tibétains partout,
des lutins, des farfadets, des tankaghs fantasmagoriques...
On consulte les horoscopes tibétains...
pour prévoir un avenir nuageux ou nébuleux
dans les brumes de la Rhotang pass.
Les meilleurs amis deviennent les pires ennemis,
surtout quand les problèmes d'argents se mettent de la partie.
Les invectives fusent...
Un tel ne dit-il pas que «la marche est élitiste,
trop cher, scabreuse, y a pas le soutien du Dalaï-lama,
y pas le docteur, ça n'avance pas, qu'est ce qui fout
le dirigeant, il n'est pas à la hauteur, tout cela est bien
confidentiel, votre marche n'a aucun sens sans soutien
médiatique, y a pas de publicité, on attend les ordres
du dirigeant, il n'est pas diplomate, il est trop dur,
trop mou, à côté de la plaque, tu es trop sûr de toi,
il ne doute jamais, il ne se remets jamaïsTn cause,
il n'écoute pas, il ne comprend rien aux enjeux de la marche,
les buts de la marche ne sont pas clairs,
Tibet d'abord ! Y pas de marcheur,
Y aura pas de marcheur tibétain, Y a la faukon,
le gouvernement indien va tout annuler,
Y pas d'argent, tout va mal, il faut renoncer,
il a le foi qui est trop plat, la bile qui se débile ...»
La bouteille est déjà à moitié vide ou à moitié pleine
selon l'angle du regard...
On se chinoise (c'est le cas de le dire pour la cause tibétaine)
pour un texte à mettre ou à ne pas mettre, pour une déclaration
à remettre ou non à la presse.
On parle de crédibilité, d'irresponsabilité,
de nom d'oiseaux non migrateurs.
L'idéaliste naïf trouve la personne pragmatique trop terre à terre,
pendant que la pragmatique trouve l'idéaliste trop naïf
ou chiant avec ses idéaux moraux...
On se prend très au sérieux.
Seul, chacun détient la vérité infuse...
tout en laissant infuser son sachet Tipton dans
son thé au beurre de yack.
Mais alors que faire avant que le mal attend
le malheureux atteint de cet étrange syndrome ?
Que faire si la marche pour le Tibet rend fou ?
Une solution: la retraite spirituelle dans l'Himalaya, dans un petit monastère tibétain.
Amitiés