Zone de Texte: SILHOUETTES EN ROUGENouveaux horizons :

élargir la couverture de la Liste rouge

Les tortues marines et les tortues d’eau douce d’Asie du Sud-Est sont chassées et capturées à un rythme non durable. En Australie et en Amérique centrale, les amphibiens ont commencé à disparaître sans aucune raison apparente. Les effectifs des poissons d’eau douce diminuent à tel point que certains observateurs craignent une crise mondiale, en particulier pour les espèces fluviales. L’état de la plupart des invertébrés est un mystère même s’il y a près de 2000 espèces dans la dernière Liste rouge.

Certains reptiles et amphibiens ont été inclus dans les premiers Livres rouges mais les poissons et les invertébrés ont longtemps été ignorés. Les lacunes sont énormes et, dans une large mesure, définissent les domaines d’expansion des futures évaluations pour la Liste rouge.


Zone de Texte:  Zone de Texte: La Chine fait de grands efforts pour empêcher l’extinction du crocodilien le plus menacé du monde, l’alligator de Chine Alligator sinensis.Zone de Texte: Planète Conservation 3/2001Zone de Texte: 21L’alligator de Chine survivra-t-il ?

James Perran Ross

L’alligator de Chine Alligator sinensis est le crocodilien le plus menacé du monde. En 1999, des études ont montré que l’espèce survit à peine dans une minus­cule partie de son habitat, en Chine centrale. Seule une intervention active l’empêchera de disparaître.

L’alligator de Chine (Tu Long ou « dragon bour­beux »), est un petit cousin (1 à 2,5 mètres) de l’alliga­tor américain. Il est discret et inoffensif, peut survivre dans de petits plans d’eau où il se nourrit d’escargots, de crustacés et de petits poissons. On le trouvait à l’ori­gine dans toute la vallée du bas Yangtze, mais la pertur­bation de l’habitat par l’agriculture, et les persécutions, ont progressivement réduit son aire de répartition au sud de la province d’Anhui près de Xuanzhou.

La Chine prend d’importantes mesures pour garan­tir la survie de son alligator endémique dans la nature. Elle a inscrit l’espèce en tant qu’animal protégé de classe 1 en 1972 et, en 1980, fait de l’habitat restant (433km2) une réserve comptant à l’époque une popu­lation sauvage d’environ 500 alligators. Un établisse­ment d’élevage en captivité a été construit dans la réserve et 212 alligators ont été capturés dans l’habi­tat sauvage perturbé.

À ce jour, l’élevage a réussi à produire plus de 5000 animaux et de nouveaux établissements ont été construits. Cepen­dant, il n’y a pas de rémission pour les alligators sauvages qui ne survivent que dans 13 sites d’une superficie totale de 41 hectares et l’étude de 1999 a montré que la population était réduite à 150 alli­gators. Le déclin est dû à l’expansion démographique humaine, à l’activité agricole et à la persécution : les alligators mangent parfois des canards et leurs terriers sont une nuisance pour les fossés d’irrigation et les rizières.

L’adoption de la résolution chinoise sur l’alligator, au 2e Congrès mondial de la nature, a permis de trouver un appui mondial aux efforts déployés par la Chine pour empêcher l’extinction de cette espèce à l’état sauvage. Les efforts de conservation pourraient porter sur


l’amélioration des incitations à préserver la popula­tion sauvage restante et la réintroduction de nouvel­les populations d’alligators élevés en captivité dans des aires protégées adéquates.

Un récent atelier d’experts chinois a été suivi par la rédaction d’un plan d’action qui vise à renverser la tendance vieille de 7000 ans à la perte d’habitat et au déclin des populations d’alligators. La stratégie a été accueillie avec satisfaction lors d’une réunion ulté­rieure du Groupe CSE/UICN de spécialistes des croco­diliens à Guangzhou.

Nous espérons que ces efforts empêcheront l’espèce de devenir le premier crocodilien à disparaître dans les temps modernes.

James Perran Ross est Responsable exécutif du
Groupe CSE/UICN de spécialistes des crocodiliens.
Consultez http://www.iucn.org/themes/ssc/news/
Chi neseal ligator.html
Pour trouver des liens vers les publications du
Groupe, consultez http://www.flmnh.ufl.edu/
natsci/herpetology/crocs/crocsd. htm


Zone de Texte: 22	Planète Conservation 3/2001Comme d’autres iguanes des Antilles, l’iguane terrestre des Petites Caïmans Cyclura nubila caymanensis, En danger critique d’extinction, est victime de la prédation par les chiens, les chats, les cochons et les rats envahissants.

Iguanes des Antilles

Allison C. Alberts



Les iguanes des Antilles forment un groupe unique d’espèces qui occupent les forêts tropicales sèches des Bahamas, ainsi que des Grandes et Petites Antilles. Ils sont parmi les lézards les plus menacés du monde. Leur habitat insulaire fragile a été, en grande partie, éliminé par le développement humain ou gravement dégradé par des espèces envahissantes introduites par l’homme. Les chats, les chiens, les cochons et les rats s’attaquent aux iguanes et à leurs œufs, tandis que les chèvres, les moutons, les vaches et le bétail en géné­ral, contribuent à la détérioration des communautés de plantes uniques dont dépendent les iguanes et d’au­tres espèces indigènes.

Les iguanes des Antilles sont presque exclusivement herbivores et consomment une grande variété d’espè­ces de plantes. Parce qu’ils jouent un rôle important dans la régénération des communautés indigènes de plantes, en favorisant la germination des graines, en apportant des matières nutritives pour le développe­ment des plantules et en dispersant les graines dans de nouveaux micro-habitats, leur disparition a de lour­des conséquences.


Sur les 17 espèces et sous-espèces d’iguanes des Antilles, 13 sont déclarées En danger dans la Liste rouge de l’UICN et six d’entre elles sont En danger critique d’extinction. Toutes sont actuellement protégées par leur inscription à l’Annexe I de la CITES.

Les efforts de conservation actuels portent sur la lutte contre les espèces envahissantes, l’éducation et la protection de l’habitat. Des études de terrain, qui vont de recensements de populations à des enquêtes écologiques et systématiques, rassemblent les données scientifiques nécessaires pour commencer à élaborer des plans de conservation pour de nombreux taxons. Des programmes d’élevage en captivité tels que ceux de la Jamaïque et de Grand Caïman démontrent déjà des avantages pour la viabilité de la population grâce à la réintroduction réussie de juvéniles dans la nature.

Allison C. Alberts est Coprésidente du Groupe
CSE/UICN de spécialistes des iguanes.
Consultez http://www.scz.org/iguana/
Le Plan d’action pour la conservation des iguanes des
Antilles peut être obtenu à l’UICN. Voir page 32.


Espoir pour les iguanes

Le Groupe CSE/UICN de spécialistes des iguanes participe à la conservation à long terme et à la restauration de l’iguane terrestre de la Jamaïque et de l’iguane terrestre de l’île Anegada En danger critique d’extinction, dans le cadre d’un programme d’élevage en captivité et de réintroduction des juvéniles dans leur habitat d’ori­gine. Les deux espèces ont enregistré un déclin abrupt depuis un siècle et les populations sauvages ne compteraient actuellement pas plus de 100 à 200 spécimens. La principale menace est la prédation de juvéniles par les mammifères introduits.

L’élevage de juvéniles dans un milieu protégé jusqu’à ce qu’ils atteignent une taille corporelle suffisante pour être moins vulnéra­bles peut résoudre le problème. Depuis 1997, 39 juvéniles d’iguanes terrestres de la Jamaïque ont ainsi été réintroduits avec succès dans la nature. On estime que le premier iguane terrestre de l’île Anegada Cyclura pinguis (à gauche) sera prêt à être relâché au début de 2002.


Zone de Texte:  
Vingt pour cent seulement des amphibiens de la planète ont été évalués. La salamandre de Luschan Mertensiela luschani du sud-ouest de la Turquie et de quelques îles du sud-ouest de la mer Égée est une espèce Vulnérable, menacée par le développement économique de son habitat.
Zone de Texte: L’Évaluation mondiale des amphibiens s’intéresse aux 80 % d’amphibiens qui n’ont pas encore été évalués. En photo ici : une rainette du delta de la Rufiji en Tanzanie.Zone de Texte: SILHOUETTES EN ROUGEZone de Texte:  Zone de Texte: Planète Conservation 3/2001Portrait d’une crise : l’évaluation mondiale des amphibiens

Janice Long

On n’a encore évalué qu’un cinquième des popula­tions d’amphibiens du monde dans l’optique de la Liste rouge. Or, le déclin mondial, rapide et inexplica­ble des amphibiens ne fait aucun doute. La célèbre grenouille dorée du Costa Rica n’a pas été observée depuis 1989 et pourrait bien être Éteinte.

L’Évaluation mondiale des amphibiens (EMA) a été lancée en 2000 dans le but de renforcer considérable­ment notre connaissance des amphibiens. Pour la première fois, tous les amphibiens vont être évalués selon les Critères UICN pour les listes rouges et, une fois que cette information sera rassemblée, nous pour­rons identifier les « points noirs » du déclin mondial des amphibiens et en quantifier l’ampleur.

Les résultats de l’évaluation seront mis gratuite­ment à disposition sur l’Internet au moyen de la Liste rouge de l’UICN (www. redlist. org) et de Amphibia-Web (www. amphibiaweb. org). Une base de données conçue pour rassembler l’information a été préparée et la cueillette de données est en cours à l’échelle régio­nale. Des coordonnateurs régionaux, responsables de la cueillette des données ont été nommés pour toutes les régions de l’Ancien Monde.

Les données de cette étape initiale sont examinées par un grand nombre de spécialistes et d’experts et seront finalement intégrées au Service d’information sur les espèces (SIS) (voir page 30).

L’EMA est un processus permanent de surveillance mondiale, à long terme, des amphibiens. L’objectif est d’arriver au bout de la première étape avant la fin de 2002. La collaboration de NatureServe et d’Amphibia-Web pour réaliser les évaluations dans les Amériques – où l’on trouve plus de la moitié des espèces décrites d’amphibiens – est particulièrement vitale pour que nous puissions respecter cette échéance.

Les collectionneurs recherchent particulièrement les grenouilles colorées comme cette rainette à tapirer Dendrobates tinctorius de Guyane.

Un nouveau Groupe mondial CSE/UICN de spécia­listes des amphibiens (GMSA) vient d’être créé et ses membres participeront à l’action de conservation des amphibiens tout en contribuant à la mise à jour perma­nente des informations de l’EMA. Si tout se passe comme prévu, le processus de cueillette et de révision des données pour l’EMA incitera les herpétologues du monde entier à se joindre au GMSA.

 

Janice Long est Responsable de l’évaluation de la
biodiversité au Center for Applied Biodiversity Science
(CABS) de Conservation International.
Consultez http://www.biodiversityscience.org/xp/CABS/
researc h/g lobal_i n it iatives/b iod ivassess m ent.xm l


Zone de Texte: SILHOUETTES EN ROUGEZone de Texte: Invertébrés d’Afrique australe : sauver la multitude
Michael J. Samways
Si nous remontions dans le temps jusqu’à l’Ordovicien, il y a environ 500 millions d’années, nous verrions des écosystèmes dominés par les invertébrés marins et les plantes primitives tandis que les vertébrés ne seraient qu’une poussière dans la marche de l’évolution. À cette époque, les principaux phyla d’invertébrés étaient tous apparus. Deux cent millions d’années plus tard, au Carbonifère, la Terre grouillait de nombreux invertébrés qui nous seraient familiers aujourd’hui encore. Le taux d’oxygène élevé à l’époque se conjuguait à l’absence de ptérodactyles (encore à venir) pour favoriser la domination de l’espace aérien par des insectes volants géants, y compris la libellule Meganeura monyi qui avait une envergure de 75 centimètres.
De nos jours, les écosystèmes sont encore largement dominés – du point de vue de la composition et du fonctionnement – par les invertébrés : ceux que D.C. Coleman et P.F. Hendrix ont appelé les « maîtres de la Toile » (webmasters) – les organisateurs des écosystèmes. Et pourtant, nous ne savons presque rien du rôle que jouent réellement ces invertébrés dans le fonctionnement. Certains y contribuent très peu mais ont néanmoins un intérêt taxonomique qui fait d’eux des merveilles phylogénétiques. Beaucoup sont simplement curieux, bizarres ou beaux et, phasmes ou papillons colorés, trouvent une place dans nos cœurs d’enfants.
Mais qui se soucie de la multitude de créatures qui, pour l’essentiel, ne portent pas de nom? Avec la Liste rouge de l’UICN au moins, toutes les espèces sont égales. Les invertébrés ont le même droit de cité que les oiseaux ou les chauves-souris.
L’Afrique australe possède une bonne partie de ces petits animaux, ce qui s’explique en partie par 200 millions d’années sans glaciation grave et par une topographie diverse. Les invertébrés font pendant aux plantes de la région et comptent de nombreux endémiques et de nombreuses espèces confinées à de petites aires géographiques – petite portion de cours d’eau, grotte ou sommet d’une montagne, par exemple.
Zone de Texte: « …Beaucoup sont simplement curieux, bizarres ou beaux et, phasmes ou papillons colorés,
trouvent une place dans nos cœurs
d’enfants. »
Zone de Texte:  Zone de Texte: 24Zone de Texte: Planète Conservation 3/2001L’avenir du superbe Chlorolestes apricans est sombre parce que son habitat est convoité pour l’agriculture.


Le cafard aptère géant Aptera fusca est relativement en sécurité sur la Table Mountain du Cap, région où il n’y a pas d’activités humaines importantes.

Ecchlorolestes peringueyi ne survit que dans les régions sans potentiel économique.

Une question de chance

Pour ce qui est de leur survie, on peut dire que ces espèces endémiques à l’aire de répartition étroite peuvent être classées en deux catégories : celles qui auront de la chance et celles qui n’en auront pas, selon l’importance d’un endémisme étroit pour la conservation. Lorsqu’une espèce est présente dans une région où il n’y a pas d’incidences anthropiques graves, comme c’est le cas du le cafard aptère géant Aptera fusca, sur la Table Mountain, au Cap, elle est relativement en sécurité, notamment parce qu’elle est déjà adaptée à la vie dans un territoire réduit. D’autres invertébrés à l’endémisme étroit n’ont pas cette chance parce qu’ils vivent exactement là où le développement agricole et urbain progresse. C’est le cas du superbe Chlorolestes apricans dont l’avenir est sombre parce que son territoire a un grand intérêt pour l’agriculture. D’autres encore ont été déplacés par des menaces fortuites telles que la présence de plantes exotiques envahissantes et la surexploitation de l’eau pour l’agriculture.

Bien que les invertébrés soient des espèces reliques du Gondwana et qu’ils aient survécu à des millénaires de changements climatiques, ils sont aujourd’hui menacés par l’assaut soudain et massif de l’homme. Certaines de ces curiosités de la nature, telles que Ecchlorolestes peringueyi ne survivent aujourd’hui que dans des territoires sans potentiel pour le développement.

Il faut de toute urgence rassembler des informa­tions sur ces espèces menacées à l’échelle du globe. L’Afrique australe est une région où la conscience écologique est élevée. Elle est dotée de bonnes infrastructures pour la conservation mais seuls en ont profité, jusqu’ici, les grands vertébrés charisma­tiques et, plus récemment, les plantes. Les inverté­brés sont, eux aussi, charismatiques et c’est leur tour de recevoir de l’attention et de faire l’objet de mesu­res de conservation.

Michael J. Samways préside le Groupe CSE/UICN de spécialistes des invertébrés d’Afrique australe.


Zone de Texte:  
Il y a six espèces rares de limaces au KwaZulu-Natal, en Afrique du Sud. Elles vont être inscrites sur la Liste rouge de l’UICN car leur aire de répartition est limitée et certains habitats sont dégradés. Ces espèces sont exceptionnelles : en effet, on les a observées en train de s’attaquer à d’autres espèces, y compris un grand mille-pattes. En photo : Chlamydephorus burnupi.
marais. Le déclin de la qualité de l’habitat est une autre menace probable mais difficile à surveiller. Par exemple, dans les régions où l’on pratique une exploitation sélective du bois, des changements mineurs dans l’humidité et la qualité de la végétation peuvent entraîner le déclin de toute une gamme d’espèces rares.
Notre tâche principale consiste à établir une seule et unique liste d’espèces (que l’on estime à environ 35 000 espèces valides) à partir de laquelle nous pourrons travailler pour décrire les extinctions et l’état de tous les taxons.
Peu d’espèces marines de mollusques sont actuellement inscrites. Cela ne veut pas dire pour autant qu’elle sont en sécurité mais que l’on a, jusqu’à présent, privilégié les autres groupes. Nous espérons évaluer un plus grand nombre d’espèces marines, en particulier des endémiques à aire de répartition étroite, dans des habitats menacés tels que les récifs coralliens.

L’avenir
Le Groupe CSE/UICN de spécialistes des mollusques utilise des données fournies par plus de 170 scientifiques du monde entier afin de compiler la liste des mollusques menacés. Il y a actuellement plus de 2400 espèces sur la liste de référence et beaucoup plus – plus de 65 000 espèces – qui n’ont pas encore été évaluées. C’est une tâche colossale pour un réseau de bénévoles sans appui financier. Jusque-là, nous avons bénéficié de l’enthousiasme des scientifiques qui participent mais il y a encore beaucoup d’espèces inscrites avant 1995 qui nécessitent une réévaluation en fonction de nouvelles normes beaucoup plus strictes. Souhaitez-nous bonne chance!
Mary Seddon est Présidente du Groupe CSE/UICN de
spécialistes des mollusques et dirige le Musée
national des mollusques du pays de Galles.
Contactez http://bama.ua.edu/~clydeard/IUCN 
SSC_html/index.htm
Zone de Texte: 25Zone de Texte: Planète Conservation 3/2001Extinction des mollusques : finie l’allure de l’escargot

Mary Seddon

Dans la Liste rouge de l’UICN 2000, les mollusques arrivent une fois encore en tête des groupes d’animaux qui enregistrent le plus grand nombre d’extinctions.

Pour ces petites créatures, le risque d’extinction est très élevé car elles font face à de multiples menaces, se trouvent souvent dans des aires géographiques très limitées et se déplacent très peu durant leur vie. Ainsi, lorsque leur habitat change ou qu’un « envahisseur exotique » importun arrive, les mollusques n’ont pas la possibilité de fuir vers une autre région plus abritée.

Les menaces qui pèsent sur les mollusques tendent à varier selon l’habitat.

Pour les espèces d’eau douce, la plus grave menace vient de l’invasion d’espèces non indigènes dans les rivières et les lacs, par exemple la moule zébrée eura‑

sienne Dreissena polymorpha dans l’est des États-Unis.

Ces espèces ne se contentent pas de réduire le nombre d’espèces de bivalves indigènes mais, en polluant chaque centimètre carré disponible, elles ont aussi un impact économique considérable sur l’industrie qui perd, selon les estimations, USD 4 milliards chaque année. L’autre grave menace est la destruction de l’ha­bitat par la construction de barrages, la rectification du lit des rivières et le drainage des zones humides qui cause des extinctions locales.

Le Groupe CSE/UICN de spécialistes des mollusques a prévu de décrire l’état de tous les mollusques d’eau douce (de l’ordre de 5000 espèces) d’ici 2004. Nous estimons que le pourcentage d’espè­ces menacées pourrait dépasser 25 % du total de la faune; dans certaines régions déjà évaluées, 60 % sont déclarées menacées ou Éteintes.

Les espèces terrestres sont parmi les plus grave­ment menacées car il existe de nombreuses espèces endémiques locales isolées sur des îles ou des monta­gnes, qui ont une aire de répartition locale réduite (moins de 20km2). La plus grave menace est la destruc­tion de l’habitat par le déboisement et le drainage des

La plupart des espèces d’escargots arboricoles du genre Partula sont menacées par la propagation du prédateur introduit Euglandina rosea. Les dernières populations se trouvant à Moorea vont bientôt être placées dans une réserve naturelle protégée par une clôture électrique.