Randonnée naturaliste dans les Aurès

 

Durée : 15 jours dont 13 jours de marche (Niveau: soutenu  *** à facile *)

Période : de mai à octobre.

 

Tour naturaliste des Aurès, avec franchissement de trois cols à plus de 2000 m, randonnée dans des paysages de montagnes arides, de vallées encaissées.

Balcon de Rhoufi (ou de Rouffi).

 

Les Aurès :

 

Massif des Aurès, zone montagneuse, au nord-est de l’Algérie, et sud de l’Atlas en Algérie (Atlas saharien). Il représente un véritable château d’eau pour une immense région au climat semi-désertique à désertique, l’environnant.

C’est un région ayant joué un rôle important dans la guerre de libération de ce pays (CF. les films : « le vent des Aurès », de l’Algérien Lakhdar-Hamina et « avoir 20 ans dans les Aurès » de René Vautier).

3 vallées parallèles traversent les Aurès et reliant, grosso modo, de Biskra à Batna.

La plus impressionnante est le canyon de l’Oued El Abiod, qui passe par Baniane, Rhoufi et Arris. Le canyon de Rhoufi est le plus spectaculaire avec ses villages accrochés aux falaises et, tout au fond, l’oued.

Les Aurès et la température qui y règne sont agréables en été, du fait de l’altitude (on est souvent à plus de 1000 m), bien plus agréable que la fournaise de Biskra ;

 

La randonnée :

 

Point de départ : hôtel à Baniane  dit de « la Française », en contrebas du village de Baniane, point de départ de notre marche. On y accède par une route d'environ 3 km, qui traverse l'Oued El Abiod, par un gué en béton. Du parking près de l'Oued, on monte jusqu'à l'hôtel sur un petit chemin pédestre  bordé de lauriers roses. L'hôtel, avec sa terrasse, est entouré par les ruines d'un ancien village. Il n'y avait pas l'électricité dans l'hôtel, juste un groupe électrogène (pour le frigo) ...  La nuit, dans les chambres, on s'éclaire à la lampe à pétrole (ou à la bougie). La nuit, on entend coasser les grenouilles de l'oued tout proche.

L’hôtel vend de la bière. Son parking est gardé (ne pas garer de voiture ailleurs à cause des vols).

 

1ère variante - randonnée soutenue :

 

Marche dans la vallée de l’Oued El Abiod, puis marche à travers la montagne des Aurès, jusqu’aux gorges d’El Kantara (un véritable coup de hache dans la montagne), où l’on trouve de nombreux singes macaques magot. Le mini-bus nous récupérera aux gorges d’El Kantara.

 

Itinéraire : 1) marche sur l’itinéraire de la 2ème variante (voir ci-dessous). Arrêt au « café du pont » à Arris.

Puis 2) nous nous enfonçons dans le cœur des Aurès, par le col de Teniet-Bahli (1700 m), reliant Arris à la vallée centrale des Aurès (12 km). Marche dans la rocaille, les épineux et les plantes aromatiques (ne pas oublier ses gourdes. Pas d’eau l’été). On entrera peut-être en contact  avec les Aurésiens, montagnards souvent hospitaliers.

De l’autre côté  du col, nous tomberons sur la vallée de l’Oued El Abdi. Nous rejoindrons Menaa, citée perchée sur un mamelon et entouré de jardin. Nombreuses cultures environnantes grâce à l’irrigation (coulant même l’été).

3) Puis marche de plusieurs jours, jusqu’aux gorges d’El Kantara.

 

gorges d’El Kantara

 

 

2ème variante – randonnée niveau facile :

 

Marche jusqu’aux balcons de Rhoufi dans la vallée de l’Oued El Abiod jusqu’à Batna.

Le mini-bus nous récupérera à Batna.

 

Baniane -> M’Chouchèche : 7 km, 2 h 30 à pieds.

M’Chouchèche -> Balcons de Rhoufi :  2 jours de marche, dans le lit de l’oued, au milieu des lauriers et des abricotier sauvages. On peut trouver des petits trous d’eau très propre, où l’on peut se baigner.

A M’Chouchèche, on peut commencer à se baigner dans l’Oued.

Près de Rhoufi et d’Arris, on dort à la belle étoile au bord de la petite rivière.

 

Précautions

 

 

Région des Aurès et du Canyon de l’Oued El Abiod.

 

 

Bibliographie :

 

ALGÉRIE. Géologie. 1:200 000.
Etude géologique de l'Aurès / Robert Laffitte.- 1:200 000.- Alger : Service de la carte géologique de l'Algérie, 1939.- 3 cartes.
Extr. de : Bulletin du Service de la carte géologique de l'Algérie. 2ème Série : Stratigraphie, Descriptions régionales, 1939, ndeg. 15.

- Esquisse géologique de l'Aurès.

- Esquisse tectonique de l'Aurès.

- Le Miocène dans l'Aurès : esquisse paléogéographique et tectonique.

 

ALGÉRIE. Métallogénie. 1:500 000.
Carte des gîtes minéraux de l'Algérie.- 1:500 000.- Alger : Office national de la géologie, 1965 -->.- 1 carte en 6 coupures : en coul.

- Constantine-Nord.- 1987.

 

- Film « Le Vent des Aurès » de Lakhdar- Hamina.

 

 

El guerba, le frigo ancestral : L'outre des Aurès, toujours d'actualité
Le:  11 Aout 2003  Lieu: Algérie  lundi 11 août 2003

Chaque été, el guerba (l'outre) fait son apparition dans les régions des Aurès. Partout où l'on va, on la trouve dans les douars, les hameaux, les villes et les villages. Les gens modestes l'utilisent encore pour rafraîchir l'eau ou la conserver à basse température, les plus aisés pour la nostalgie qu'elle évoque.  


  El guerba, « l'outre », est toujours à la mode dans les Aurès. Elle est toujours exposée à l'ombre durant la journée, devant certaines maisons et certains lieux de commerce pour permettre aux passants d'étancher leur soif. Une démarche guidée par un pur esprit de philanthropie, d'altruisme et de charité. Youcef, commerçant, explique : « Ce comportement a pour but de venir en aide aux gens de passage pour apaiser leur soif. C'est aussi un acte de générosité et de charité dont l'auteur sera récompensé dans l'autre monde. »

Certains vieux de la région racontent aussi qu'il y quelques décennies, il existait même « el guerab » (la personne qui porte el guerba sur ses épaules), soit pour vendre de l'eau, soit pour la servir gratuitement et ainsi se racheter d'une faute. L'outre, ce « frigo ancestral », c'est tout simplement le symbole de la générosité des Aurès ! A l'ombre, accrochée au mur à l'aide d'une tige métallique ou suspendue à el hamara (un trépied), l'outre offre généreusement, de son ventre et de son goulot étroit, son eau aux passants, une eau fraîche et d'un goût agréable. Elle est utile pour les petites gens mais certains notables de la région aiment aussi s'en servir, se rappelant alors du bon vieux temps.

Propre, économique et naturelle

L'outre est propre, économique et naturelle. Son eau est aseptisée, à consommer sans aucun danger, traitée même de la manière la plus écologique grâce à el gatrane (huile de cade) que l'on y ajoute. El guerba, aux poils longs, brillante et de couleur différente, fait partie du décor des Aurès. Elle est même le symbole de la symbiose entre l'homme de ces massifs montagneux et la nature. Aïcha, octogénaire, raconte la manière ancestrale de fabriquer l'outre qui est plutôt le fait des femmes…

« On dépiaute le bouc (sans l'éventrer). On travaille la peau de l'intérieur avec d'bagha (du tan, l'écorce de chêne qu'on réduit en poudre). On laisse la peau quelques jours dans la poudre du tan pour que le cuir ne se pétrifie pas. Cela permet d'établir des liaisons entre les molécules de collagène pour les rendre imputrescibles. Une fois la peau du bouc tannée, on la coud en forme de sac pour contenir l'eau. On rattache les pieds entre eux par un cordon par lequel on suspend l'outre. » Malheureusement, cette activité artisanale a presque disparu. Rares sont aujourd'hui les femmes qui continuent à fabriquer ce récipient ou objet en cuir pour contenir l'eau et la préserver fraîche. Mais gageons qu'el guerba ne disparaîtra pas de sitôt du quotidien des Aurès.

De notre partenaire El Watan. Source: Afrik.com

 

http://www.arab-art.org/newsarticle.php?newsid=1232

 

Du côté des balcons de Rhoufi.