Récit d’un WE dans l’Aubrac

 

WE du 1er nombre 2004

 

Deux amies, que nous surnommerons Dim et Dom, et moi, avons conçu d’idée de louer, pour un WE, une jolie maison ancienne dans l’Aubrac.

 

Nous partons le vendredi 29 octobre, en début d’après-midi. Nous avons failli ne pas partir, deux voitures ayant bloqué la mienne, avec leurs pare-chocs. En poussant un peu, de mon pare-choc, la voiture « sans-gêne », j’ai pu me dégager. C’est aussi cela Paris ! 

 

Au départ, le beau temps semble au rendez-vous. A part des rares soucis de navigation, tout semble bien se passer. Des environs de Fontainebleau à Nevers, nous empruntons l’autoroute « écologiste » peu fréquentée, dite « des arbres », bordées de centaines d’arbres très divers _ des alisiers blancs, des érables, des ginkgos biloba ...

 

A la barrière climatique de la Loire, fleuve que nous traversons à Nevers, le temps change et une épaisse couche menaçante et sombre de stratus barre tout l’horizon, telle l’annonce d’une fin du monde.

 

Arrivés à Moulin lorsque la nuit tombe, une pluie orageuse, diluvienne, rendent les conditions de circulations aléatoires. Cette pluie ne nous quittera plus de 16 h jusqu’à notre arrivée, à 22 h.

 

Après Clermont-Ferrand, Dim prend le volant. Nous quittons la A75, vers St-Chély d’Apché, après avoir eu la vision fugitive du viaduc de Gabarit, construit par l’ingénieur Eiffel au-dessus de la Truyère, et peint en rouge et illuminé dans la nuit.

 

A l’arrivée dans l’Aubrac, la pluie se transforme en neige mouillée. Dans les prés, des vaches de la belle race Aubrac, ébouriffées, « suant de pluie », restant debout, se serrent les unes contre les autres pour mieux se réchauffer.

 

Nous arrivons enfin au petit hameau de Becus, à 1000 mètres d’altitude (1000 ha et 27 habitants permanents, tous âgés), après une forte montée de plus de 10 %. Bécus est « toupinou » village (« un tout petit » comme on dit ici).

 

La propriétaire Mme Bedos (pas de lien de parenté avec l’humoriste), du gîte de France que nous avons loué, nous attendait, son fichu sur la tête, dans la rue, sous un parapluie et sous la pluie battante, depuis au moins une dizaine de minute.

Cette dame nous accueille très gentiment, et nous fait découvrir une ancienne maison traditionnelle de l’Aubrac, toute en pierre de taille et en granite blanc, couverte d’un toit en lauze.

 

La décoration intérieure est simple, fonctionnelle pour le rez-de-chaussée, et assez agréable et intime, pour l’étage supérieur, celui des chambres. Ce qui frappe d’entrée, c’est l’énorme cheminée, en pierre, occupant tout un côté de la pièce principale, cheminée qu’on appelle ici un « cantou » (5).

 

Fatigués, nous allons vite nous coucher.

 

Le lendemain (samedi), surprise agréable, un beau temps resplendissant nous accueille à l’ouverture des volets et illumine toute la campagne givrée. Il a gelé dans la nuit et une glace épaisse recouvre le pare-brise.

 

Heureusement, le verglas n’a pas recouvert les petites routes empruntées hier pour arriver à Bécus (c’était justement ma crainte hier). Au loin le plateau de l’Aubrac (1200-1300 m) est recouvert de neige.

 

Une promenade matinale nous fait découvrir une campagne radieuse et un petit chemin de contes de fées et de légendes, bordé de prés aux petits murs en pierres, de landes, de genets et de bouleaux. Les petits bois de sapins et de bouleaux seraient propices au développement des ceps, selon Dim … La période des ceps passée, il ne reste plus dans les environs que quelques coulemelles volumineuses, gorgées d’eau, puis des bolets « toupinou »,  … et beaucoup d’amanites tue-mouches, d’une taille respectable et malheureusement toxiques.

 

Aux beaux jours, les fleurs, les narcisses, les jonquilles, les anémones, les fleurs alpines rares, les orchidées _ orchis militaires … _ abondent dans les prés de l’Aubrac … Maintenant, le paysage environnant en novembre semble bien terne en comparaison.

 

De retour à la maison, je consulte une carte de la Lozère. Les noms mentionnés forme un joli chapelet de noms poétiques : La Chaldette, Saint-Chély d’Apché, Rieutor d’Aubrac, Nasbinals, Marvejols, Malbouzon, Granvals, Recoules d'Aubrac, Marchastel, Prinsuejols, Laguiole, Brion, Fage-Montivernoux, Saint-Urcize, Aurel-Velac, Saint Geniez d'Olt (situé en fait au pied de l'Aubrac), … Il y a même en son centre un village nommé … Aubrac.

 

L’Aubrac, pays froid, se situe dans la partie la plus septentrionale de la région Languedoc-Roussillon, zone qu’un élu local a voulu rebaptiser « Septimanie » (du nom d’un ancien territoire wisigothique du Ve au XIe siècle, dont le territoire correspond à l'actuel Languedoc-Roussillon).

 

Il fait tellement beau que nous déjeunons dehors. Mme Bedos vient nous offrir des œufs frais de son poulailler (8).

 

L’après midi, après un bon déjeuner préparé par Dim et Dom (Dim avait aussi préparé une compote de pomme à partir de pommes tombées, trouvées dans le jardin d’un maison à proximité), nous nous promenons, en prenant notre temps, sur les petites routes nous conduisant vers l’Aubrac.

La neige a fondu.

 

Enfin l’Aubrac, aux paysage âpres et dénudés. Le plateau est plus vallonné que ce mot de plateau ne le laissait entendre. Avec ses prairies à perte de vue entourées de muret de pierre, et ses petites routes sinueuses, on pourrait se croire en Irlande. Une route à 2 voies empruntées est tellement étroite, qu’un automobiliste et moi, en nous croisant, nous nous touchons et brisons mutuellement les rétroviseurs. Lui, le 48, le Lozérien, n’a pas de circonstances atténuantes !

A mon grand dam, Dim et Dom en rit (Dim, Dam, D … Diantre).

 

Le temps est toujours beau et des filaments de cirrus s’effilochent à très haute altitude dans le ciel. Nous nous garons dans le petit joli village isolé de Rieutor d’Aubrac, une halte du sentier de Saint-Jacques de Compostelle, l’actuel sentier de randonnée GR65, dont certaines antiques maisons de pierre, aux toits de lauze, comme la plupart des habitations de la région, nous font rêver (les maisons en toit en chaume ont existé ici, mais je n’en vois plus la trace dans la région).

 

Sur un vieux chemin empierré et sableux comme la plupart de ceux de l’Aubrac, en direction de la sablière du Rieutoret et de ses pièces d’eau, nous rencontrons un agriculteur occupé à renforcer sa clôture barbelée. Il prend le temps de discuter avec nous. Nous apprenons que l’énorme taureau Aubrac, de 18 mois, du pré voisin serait doux comme un agneaux. Nous préférons malgré garder nos distances. Ici d’ailleurs dans le pays, tout le monde semble prendre le temps de discuter avec le badaud ou le touriste de passage.

 

Dans certaines régions de la Lozère (dont j’ai déjà parcourues les sentiers, autour du Mont Lozère, en mai), les chemins à moutons bordés de pierres, appelés ici « Drailles », sont parfois bordés de pierres levées semblables à des pierres mégalithiques.

 

De nombreux calvaires taillés dans le granite bordent les chemins. De nombreux rochers granitiques morainiques arrondis et érodés parsèment les prés ou bien sont réunis en cairns par les agriculteurs. 

 

Le plateau glacière de l’Aubrac (qui a été recouvert d’une calotte glacière, il y a à peine 20000 ans) semble désolé et peu couvert d’arbres. Est-ce du à l’action de déforestation de l’homme au moyen-âge ou bien est-ce du à la rigueur et la froidure du climat repoussant, en contrebas du plateau, les rares arbres ? Pourtant on rencontre de temps en temps, un arbre isolé, un frêne, un sorbier des oiseleurs encore couvert de baies rouge vif, un alisier, quelques églantiers couverts de baies rouges, qu’on surnomme ici « gratte-culs » etc …

 

Le soir nous prenons le temps de nous arrêter dans la charcuterie Souchon-Nayrolles (4) à Nasbinals, la plus réputée de la région, pour faire main basse sur ses spécialités, un jambon cru très goûteux et le fricandeau (maigre et gras, foie et abats de porc), une spécialité de la Lozère.

 

… A Nasbinals autre étape du chemin de Saint-Jacques (1), nous émerveillons devant la charmante église romane de Nasbinals, très caractéristiques par son solide clocher octogonal supportant de belles cloches ouvragées en bronze aux reflets argentés, ses sept arceaux en plein cintre, sa voûte de nef en ogive (rare pour le style roman) ... A l’intérieur (au décor sobre) : un christ en bois peint du 16ème siècle, un retable en bois doré et une statue polychrome du 17ème siècle.

 

 

Le boulanger de Nabinals connu pour sa fouasse _ une sorte brioche _ est malheureusement fermé.

 

Nous nous rabattons sur 2 grosses miches de pain de seigle, à « la Boulange » à Recouls d’Aubrac. A sommet de ce village (à moins que cela soit à la Fage-Montivernoux), l’église est tellement massive et ses ouvertures tellement petites qu’à l’intérieur, on se croirait dans une église troglodytique. Son clocher en peigne est semblable à ceux des églises de la région.

 

Nous passons par la Chaldette une station thermale située à 1000 mètres d'altitude (7). Son eau très carbonatée, sortant à 35 °C, d’origine volcanique comme les eaux de Chaudes-Aigues toutes proches, traite les problèmes digestifs, ORL et respiratoires. Son nom  pourrait être d’origine latine ou romaine … Peut-être son étymologie a-t-elle un lien avec « caldarium » … preuve peut-être que ces eaux chaudes étaient déjà connues dans l’Antiquité. La nouvelle station thermale, au bâtiment récent, aux lignes légères, avant-gardistes et harmonieuses, n’a que 5 ans.

 

Nous faisons brûler un feu de bois dans le « cantou ». La cheminée est belle mais elle refoule fortement une âcre fumée … peut-être à cause de la qualité ou de l’humidité du bois (du hêtre), de la pluie qui s’est remise à tomber, de l’absence de vent, ou bien encore à cause de la suie bouchant le conduit … le cantou semblant n’avoir pas été ramoné « depuis des siècles ». Nous avons pourtant fait une « flambée de Parisiens », pour tenter de provoquer un meilleur tirage.

 

Dans le mur du catou a été pratiqué et taillé dans le granite plusieurs alvéoles, des sortes d’étagères, qui avaient peut-être eu pour but de faire sécher les aliments (5). Une sorte de poutre maîtresse en granite soutient un des côtés du cantou, pour diminuer sûrement la poussée latérale et le risque d’écroulement de la voûte, de plein cintre et de longue portée, de celui-ci.

A l’autre bout de la pièce, on trouve des éviers anciens et des sortes de cavités profondes, aux bords ronds, pour stocker l’eau, creusés eux aussi dans le granite.

 

Nous passons par la ville de Fournels, déclaré être le centre du Gévaudan, par ses habitants (°).

 

(°) Autant des régions comme l’Aubrac, la Margeride, le Velay peuvent être définies physiquement (par ses roches, ses paysages, …). Autant, on a plus de mal à définir physiquement le Gévaudan. On peut par contre la définir historiquement, car ayant une zone de reconquêtes de haute lutte, d’abord sur les Wisigoths, puis sur les Arabes (les Sarrasins) par la dynastie carolingienne et enfin sur l'Anglais.

 

Ce soir le ciel est rouge sang, rouge normalement annonciateur de pluie le lendemain.

 

Le lendemain, pas de chant mélodieux d’oiseaux pour nous réveiller, car il pleut à verse.

Finalement, nous allons malgré tout nous promener sur le chemin champêtre de la veille.

Nous revenons trempé. Pas de feu cette fois, dans le cantou, pour nous réchauffer.

Echaudés par l’expérience de la veille, nous nous contenterons maintenant des radiateurs …

 

L’après midi, nous cheminons calmement sur les chemins de l’Aubrac, avec sur nos têtes un ciel plombé, ciel de déprime et de spleen. Le village d’Aubrac, avec ses grands bâtiments médiévaux et sa haute tour de guée, construite pendant la guerre de 100 ans, dite des anglais, haute de plus de 7 ou 8 hauts étages et surtout de plus de 30 m, semble apparaître, dans la brume et la bruine, comme un village fantastique ou comme la vision surnaturelle de la « ville en pente » de Victor Hugo.

 

Ce lieu sacré et isolé, la « dômerie d’Aubrac » (6), située au coeur même du village, est une abbaye ancienne, dont quelques bâtiments ont survécu. Il est surprenant de voir un établissement aussi immense dans une contrée  aujourd'hui aussi déserte.

Le monastère-hôpital d'Aubrac (son nom étant tiré de « Alto Braco », la « haute halte » ou "lieu élevé"...) a été fondé vers 1120 par Adalard d'Eyne, un noble flamand, décédé en ce lieu le 5 mai 1135.

 

Il avait, dit la légende, manqué périr de froid sur le plateau, durant le voyage de l’aller.  Au retour, s'égarant à nouveau, il découvrit une caverne dans laquelle se trouvaient  les têtes de dizaines de pèlerins victimes des bandits.  Il décida alors de fonder un monastère dans ces "lieux d'horreur et de vastes solitudes".

Selon une autre légende, revenu du pèlerinage de St-Jacques, il fut attaqué dans ce lieu par des voleurs et des loups ; il fit vœu, s'il se sauvait de leurs mains, de fonder dans ce désert un hôpital pour les voyageurs et de chasser les brigands de la montagne. Ayant échappé au péril, il fut fidèle à ses engagements, et l'hôpital d'Abrac ou d'Aubrac s'éleva « in loco horroris et vastae solitudinis », comme le porte l'acte de fondation. Adalard y établit des prêtres pour le service de l'église, des chevaliers hospitaliers pour escorter les voyageurs et des dames de qualité pour laver les pieds des pèlerins, faire leurs lits et prendre soin de leurs vêtements.

Puis la Dômerie d'Aubrac fit construire une léproserie à Condom-d'Aubrac en bordure des forêts de hauts alpages. L'influence de ce puissant monastère s'étendait jusqu'au Pyrénées, avant qu’il fut en partie détruit après la révolution française (6).

L'église Notre-Dame des pauvres et Saint-Gilles (25,30 m sur 10 m) abrite la cloche Maria, dite des perdus, que les religieux sonnaient tous les soirs pendant deux heures, lorsque le temps était mauvais, pour appeler les pèlerins perdus sur le plateau.

Sur la cloche, on lirait ou lit l'inscription suivante :  "Jubile pour Dieu, Chante pour les clercs,

Chasse les démons, Rappelle les égarés".

 

Une vaste fresque et peinture sur toile, de 4 mètres de long, placée en 92 dans l’église, dans un style soigné, imitant une illustration médiévale, aux dominantes Terre de Sienne, d’un artiste contemporain Hervé Vernhes, raconte cette légende et « l’histoire de la Dômerie » (prononcer le nom de cet artiste, à l’occitane : « Vergne »).

 

Tout le village d’Aubrac est en basalte (11) _ pierre remplaçant le granite blanc, dans les environs.

 

Puis nous rejoignons au Nord de l’Aveyron, au coeur de l’Aubrac, Laguiole, à plus de 1000 m d’altitude. Il a donné son nom au célèbre couteau de corne et d’acier facilement identifiable à sa lame cambrée, et au fromage d’appellation d’origine au lait cru et entier fabriqué dans la campagne environnante. Dans la ville, il y a plus de 16 magasins proposant des couteaux.

 

Ce dimanche, l’usine industrielle (mécanisée) de couteau la plus importante est fermée, mais la fabrique artisanale (à la main) de couteau « la coutellerie de Laguiole » est ouverte.

Même en ce jour pluvieux, les touriste abondent dans le hall de vente ultra-moderne.

 

Son gérant, vigoureux cinquantenaire barbu, nous en fait une efficace réclame, dans son auditorium.

J’y apprends que l’appellation « couteau de Laguiole » n’a pas été déposée (et ne peut plus être déposé puisque le couteau a plus de 200 ans) et que de nombreuses imitations de Laguiole de piètre qualité, vendues dans les CE, les supermarchés, les marchés, … ont « fleuri », fabriquées soit au Pakistan (dont ceux par la société Pradel, ancienne firme de Thiers réputée et rachetée par un belge pour en récupérer la marque) soit en Chine par la société chinoise « Thiers » !

Seule la marque « Laguiole de l’Artisan » est déposé. Actuellement, ces artisans sont en train de mettre au point un label de qualité (il leur aura fallu 15 ans pour le mettre en place).

 

Pour nous démontrer la « qualité » de la concurrence asiatique, il nous fait des démonstration de torsion des couteaux concurrents (qui se tordent facilement et ce n’est pas de l’illusionnisme !). L’acier du vrai Laguiole, réalisé en acier suédois, Sandvik 12c17 serait le meilleur du moment.

 

(N’a grâce aux yeux de ce cinquantenaire barbu, au niveau qualité, que ceux de Thiers de la marque « l’arbalète » et les vrais couteaux suisses comme ceux de la marque Victorinox).

 

J’apprends que le couteau a été inventé par le forgeron de Laguiole, il y a 220 ans, en s’inspirant d’un modèle de couteau espagnol rapporté par un fils du pays qui s’était expatrié en tant que bûcheron en Espagne. Puis, les soldats napoléoniens natif de Laguiole ont obtenu de l’Empereur la possibilité d’apposer sur la dos du couteau l’abeille impériale.

Toutefois, au dos des grands Laguioles, offerts au mariages, on peut aussi trouver, sur le ressort, un trèfle à 4 feuilles, destiné à porter chance.

Un Laguiole doit toujours avoir une lame (normal). Et il disposera, mais ce n’est pas obligatoire, d’un tire-bouchon et d’un poinçon, servant à percer la panse d’une vache atteinte de météorisme.

 

Il nous montre sa plus belle pièce, un Laguiole avec une lame d’au moins 30 cm, sur et dans laquelle a été ouvragée une scène de savane africaine avec son troupeau d’éléphants. Le manche sculpté été réalisé dans une grande dent de phacochère.

 

Certains couteaux, en vitrine, aux lames en acier damassées, forgé par Yves Conquet, un meilleur ouvrier dans le domaine, selon une méthode manuelle ancienne (100 pliages et re-pliages manuels), coûtent eux plus de 1000 € !

 

Dom se contentera, pour l’instant, elle d’une très joli petit couteau aux bouts (mitres) en acier brossé et au manche en bois de rose (~ 45 €).

Il y a des centaines de modèles de couteaux différents, dont beaucoup font rêver, en vitrine.

 

Mon imagination vagabondant, j’imagine alors des Laguioles avec manches en pierres précieuses pour les grands de ce monde, d’autres avec des motifs et arabesques arabes ou coraniques pour les cheiks arabes, d’autres à manche en cornaline, d’autres avec des motifs shintoïstes japonais, d’autres type couteaux suisse (j’ai d’ailleurs posé la question au gérant : « pensez-vous fabriquer, un jour, un Laguiole multi-fonctions, comme les couteaux suisses ? ». « Ce n’est pas à l’ordre du jour » m’a-t-il répondu).

 

Dans la ville se trouve un des restaurateurs les plus connus de France, Michel Brass, aux menus du terroir, relevés aux herbes de l’Aubrac, commençant « modestement » à 100 € (2).

 

Le soir, nous musardons sur les routes d’Aubrac, toujours sur la pluie. Nous passons au large du lac glacière circulaire d’Audéol et d’une cascade (3), pour atteindre le restaurant de « Bonnecombe » (9), réputé pour son aligot, après avoir traversée une région d’éminences et de chaos rocheux morainiques. Le restaurant est normalement ouvert le dimanche soir.

Son menu copieux, avec entrée, plat de résistance, fromage et dessert, est à 11,50 €.

Malheureusement, sa petite salle a été réservé par une groupe de chasseur et l’établissement est fermé.

 

Madame Bedos, rencontrée le lendemain, lundi, m’apprendra qu’un autre restaurant « le Pont de Gournier » (10) fait aussi un aligot réputé. Je lui pose alors la question qui « me brûle les lèvres » : « Il y a-t-il encore des maisons à vendre à Becus ? ». « Non, mais récemment la maison à l’entrée du village (une maison respectable), avec un toit en parfait été, s’est vendu 400 000 FF (d’ailleurs, les prix augmentent pas mal dans la région) ». Dommage.

 

J’apprend aussi d’une autre personne native d’ici, et possédant une maison ici mais habitant Paris, que l’on peut trouver de temps en temps, des annonces de maisons à vendre dans un classeur dans la salle d’attente du Notaire de Saint-Chély. Une maison s’est vendue récemment à Courbepeyre, à côté de son gîte, une ancienne école.

 

En me promenant dans la ferme des Bedos, je constate que le fils fait l’élevage d’ énormes pigeons (certains huppés, des huppés de Soultz, d’autres non, boulants d’Amsterdam ..) destinés à finir dans un plat avec des petits poix.

 

Il fait de nouveau beau. Encore une dernière balade d’une heure sur le petit chemin montant derrière le village, avant le départ. Dur maintenant de repartir.

 

Le temps de déjeuner dehors, d’emballer nos affaires, de nettoyer la maison, nous « décollons » en fin d’après-midi.

 

Malgré l’annonce d’un retour chargé, nous passons miraculeusement entre les mailles du filet, évitant le plus gros des embouteillages sur Paris.

 

Belle région. Si j’en ai l’occasion, j’y retournerais. J’y emmènerais alors tous mes amis, en particulier toux ceux qui ne la connaissent pas encore.

 

L’Aubrac

 

Le quart nord-ouest du département constitue la fin des coulées basaltiques des volcans d'Auvergne. Son sommet, le signal de Mailhebiau, culmine à 1469 mètres.
On y trouve des lacs glaciaires dont celui de Saint-Andéol.
L'Aubrac a donné son nom à une race bovine réputée pour la couleur de sa robe - terre mêlée de feu - et la qualité de sa viande.

Recouvert de neige, et balayé par la tourmente l'hiver, c'est le territoire des estives l'été, de la transhumance de la race aubrac du 25 mai au 25 octobre et aussi le pays des burons et de l'aligot.
La capitale lozérienne de l'Aubrac est Nasbinals.
Entité culturelle, géographique et historique, d'une région s'étendant sur une partie des 3 départements Aveyron, Cantal et Lozère. D'une superficie de 2.500 km2 avec 6 habitants au km2, ce désert envoûtant a inspiré plus d'un poète. Source : http://perso.wanadoo.fr/amilo/page5.htm

Le loup y jouit en meute d'un espace de liberté surveillée qui lui permet de retrouver ses qualités sauvages, bien loin de l'image féroce de la Bête du Gévaudan ...

Site départemental remarquable : Javols / Anderitum, Cité antique capitale du peuple gallo-romain des Gabales, à l'origine du Gévaudan actuel.

Source : http://www.lozerefrance.com/html/nc_culture.php

Spécialités gastronomiques de l’Aubrac : l’Aligot (mélange de pommes de terre, de cantal avec un peu d’ail), la spécialité gastronomique la plus connue, … la fouace, une brioche, l’Ecir, un fromage local, le saucisson, la viande de race Aubrac, le fromage AOC Laguiole …

Note: La Lozère, où se situe l’Aubrac, est le département à la densité de population la plus faible de France (densité : 14 habitants/km2).

 

(1) http://st-jacques-de-compostelle.ifrance.com/st-jacques-de-compostelle/IMAGES/HTML/HTML/nasbinals.htm

 

(2) Restaurant gastronomique "Michel Bras" à Laguiole (3 macarons Michelin et 19/20 au Gault-Millau) : sites : http://www.michel-bras.fr ,  http://yoann.hue.free.fr/michelbras.html

 

(3) cela serait la cascade de Déroc chutant de 30 m, sur des orgues basaltiques et cachant une grotte dans laquelle se trouvent de magnifiques orgues (?).

 

(4) Boucherie Charcuterie Souchon-Nayrolles 48260 Nasbinals, Tél.: 04 66 32 50 07 http://www.123lozere.com/1R121_Souchon_Nayrolles_Accueil.html

 

(5) Le cantou est une pièce dans la pièce. C'est le foyer au double sens du terme : le feu de l'âtre et le coeur de la famille. C'est un lieu d'activités importantes et un centre de convergence de la vie de la maison (de « l'oustau »).

L'imposante cheminée occupe une grande partie du pignon de la maison. Sa hotte est le véritable toit du cantou. Une étagère supporte le bougeoir à bobèche, des " poignées " de savons qui sèchent, des pots de grès ou de faïence de différentes grandeurs, contenant les épices, le sucre, la farine ou des allumettes, les fers à repasser, le mortier pour écraser le sel, le moulin à café. Sources : http://www.souquieres.org/chataigneraie/maison2.html

et http://millevaches.free.fr/patrimoine.htm

 

(6) Site de la Dômerie d’Aubrac : http://www.aurelle-verlac.com/vaubrac/vaubrac3.htm  

 

(7) site de la station thermale de la Chaldette : http://www.lachaldette.com/

 

(8) Mr. Bedos Gérard, Bécus, 48310 FOURNELS, Tél. : 04.66.31.66.27

 

(9) Relais des Lacs, Mr et Madame Pignon, spécialité d’aligot, Bonnecombre, 48100 LES SALCES,

Tél. : 04.66.32.61.78, www.relais-des-lacs.fr

 

(10) Hôtel - Restaurant « Relais de l'Aubrac » Pont-de-Gournier 48260 NASBINALS. Tel :

04 66 32 52 06 Fax : 04 66 32 56 58 Mail : relais-aubrac@wanadoo.fr , http://www.relais-aubrac.com/

 

(11) Selon les travaux les plus récents (Goër et al, 1991), 90% des laves de l’Aubrac auraient été émises sur un temps très court, de l’ordre de 250 000 ans, autour de 7,5 Ma, à l’ère tertiaire. Src : http://www.brgm.fr/volcan/l'aubrac.htm

 

Note : petite indication : ce WE de 3 jours nous est revenu à 130 € tout compris (location, nourriture, voiture) par personne. La location du gîte pour 3 jours, y compris frais de dossier : 158 €.