Sur les Volcans de Sicile

Septembre 1997

Par Benjamin LISAN, le 4/7/97

 

En 1979, je découvrais une affichette, placardée sur le panneau d’affichage de ma résidence universitaire, proposant la découverte de l’Etna ou des volcan actifs de Sicile, pour 3000 F ! Elle émanait d’une association « Aventure et Volcan ». J’étais très intéressé, mais malheureusement, faute de moyens suffisants étant étudiant, j’avais dû renoncer à ce voyage.

18 ans plus tard, en 1997, je repensais à cette occasion manqué. Je souhaitais toujours voir, au moins une fois, au cours de ma vie, un volcan actif.

Ayant conservé en mémoire le nom de cette association, par le Minitel, je la retrouvais sur Lyon.

Maintenant, le prix du voyage décrit sur l’affichette n’était plus de 3000 F mais 2 à 3 fois plus cher.

Jour 1 - Vendredi 30 Mai 1997

 

Je m’embarquais à l’aéroport de Roissy avec 4 autres parisiens. A Palerme, nous devons rejoindre, à l’hôtel San Paolo, les autres membres du Groupe et notre Guide Inès. Dans la ville, le choc du soleil et de la chaleur est déjà au rendez-vous, nous faisant oublier rapidement les giboulées et douches parisiennes de ce mois de mai.

L’hôtel San Paolo Palace est palace luxueux mais froid.

En début d’après midi, le groupe de parisiens et moi-même sommes partis à pied au centre de Palerme.

A l’heure de la sieste, la ville est brûlée de soleil et assoupie.

Les nombreux joyaux architecturaux de cette capitale sont souvent dans un pitoyable état : façades anciennes du centre ville lézardées, sales, aucune réhabilitation des palais décatis. Tout donne l’impression d’une ville en faillite ...

Nous sommes passés devant le palais de justice où se sont déroulé les grandes procès des maffiosi de la mafia... gardés par une impressionnante escouade de jeunes militaires. L’image de sérieux et de force martiale de ces militaires a été écornée, quand on les a vu esquisser un pas de danse, sur les montants de leur Jeep, au son d’une musique techno

Les rues commerçantes étroites ressemblent à un souk oriental, avec leurs stands installés au milieu des rues, éclairés par des grosses ampoules électriques, riches de couleurs, d’épices et de senteurs ... Difficile dans ce texte de restituer aussi les cris des chalands hélant les bedeaux, les bruits et les vrombissement des scooters de faufilant avec maestria dans la foule... Cette cohue nous oblige constamment à maintenir nos mains serrées sur nos sacs et à rester très vigilants. Par deux fois, des habitant nous dissuadent de nous engager dans de petites rues adjacentes vides de passants.

On retrouve comme dans certains endroits de Paris, un regroupement des professions par rues : rue des bouchers et poissonniers aux étals exhibant des pièces de thons respectables ou des espadons (au rostre dressé), rue des bijoutiers, rues des brocanteurs, des marchands de meubles modernes, des marchands de tissus ...

Des minuscules échoppes cachent toute une économie parallèle ou de subsistance : minuscules garages de réparation automobile, minuscules box, dont le rideau métallique est l’unique fermeture, hébergeant des réparateurs en tous genres ...

Certains commerçants, des marchants de quatre saisons essentiellement, proposent dans de grandes bassines remplie d’eau, des centaines de petits escargots jaunes dégorgeants, d’une espèce qu’on ne mange pas en France.

                A chaque coin de rue, des centaines madones protectrices au regard immuable de Mona Lisa, encadrées d’une multitude d’ampoules électriques veillent sur le salut des âmes.

                Une centaine d’affiches avec l’image d’un mouchoir tâché se sang et entourée de noir pour à une réunion à la mémoire du juge Giovanni Falconne, est placardée dans une petite rue ... (Une semaine plus tard, il n’y aura plus la moindre trace de ces affiches dans la même rue). Des avis de décès sont aussi placardés aux murs. D’après Inès, la mort serait très présente dans l’âme des siciliens, non sans raison d’ailleurs.

                Dans de beaux jardins tropicaux, des palmiers chasse-mouches, des Ficus benjamina ou de caoutchoucs géants aux racines adventives immenses (certains de ces arbres ont plus de 3 siècles) diffusent une ombre profonde et bienfaisante.

                Déception pour « F. ... » une personne du groupe, aucune longues Cadillac noires, ni maffiosi au chapeaux Paname, aux guêtres noires et blanches, dans les rues à cet heure-ci.

                Au restaurant de l’hôtel le soir, le port du pantalon nous est imposé.

                Durant le dîner nous faisons connaissance. Dans notre groupe, il y a cinq parisiens, trois roannais, une Lyonnaise, d’origine sicilienne, une Nantaise, un Niçois, un couple bordelais, un Nîmois ... aux métiers aussi variés que nos origines : radiologue, informaticien, ingénieur engineering du traitement des eaux, médecin, secrétaire/assistante, technicien de maintenance de central téléphonique, formateur médical, preneur / chasseur de son animalier ou des sons de la nature ... . Monique et Pierre, ont chacun de plus de 70 ans. Ils nous impressionneront par leur forme physique et leur endurance.

                Je loge avec Fernand, preneur de son animalier. Le soir même, Fernand tente de capter les caquètements mouillés des martinets pâles, logeant juste au dessus de notre fenêtre. Plus tard, il m’initiera à la poésie des noms d’oiseaux: martinet pâle, pouillot véloce, venturon corse, troglodyte mignon, fauvette sarde ...

 

Jour 2 - Samedi 31 Mai 1997

 

                Nous débutons notre périple, par la traversée entière de la Sicile pour se rendre à Catagne par une autoroute étonnante. Celle-ci est constamment construite sur des pilotis, plantés au fond d’une vallée, aux prairies aux pentes douces, dont la particularité de cette vallée est de ne comporter aucun obstacles particuliers. Etait ce pour la protection d’une vallée classée sur le plan écologique ? Ou pour d’autres raisons plus maffieuses ?

                Arrivée à l’hôtel Corsario, situé à 1950 mètres d’altitude, pour déjeuner et déposer quelques affaires. Cet hôtel a été entièrement détruit en 1985 par une coulée de lave, puis entièrement reconstruit. L’ancien se trouve englouti à 20 mètres en dessous du nouveau. Dans son hall d’entrée sont maintenant exposés toutes les photographies de l’ancien hôtel, certaines prises durant sa destruction.

                Nous prenons maintenant un télécabine montant à 2500 mètres l’altitude. Un bus Mercédès 4 X 4, à haute garde, nous attend. Il nous conduit au refuge des guides de l’Etna à 2900 mètres d’altitudes. Nous finissons là dernière centaine de mètres, à pied, avec notre lourd paquetage (vêtements chauds, tentes), jusqu’à un paysage lunaire, hostile et relativement plat, le Torre del filosolfo, couvert de cendre et de bombes volcaniques, où nous plantons notre tente. Le vent soufflant fortement nous oblige à construire des petits murets en bloc de lave autour des tentes et à poser de gros blocs de lave sur les sardines.

                Le vent se renforce au fur et à mesure que nous montons vers le cratère sommital. La morsure du froid se fait de plus en plus sentir. L’ascension commence, d’abord, par un sentier bien dégagé. Puis, après un névé, nous gravissons une pente raide, vierge, couverte de cendre et de blocs jusqu’à la crête sommitale. Sur notre trajet, Inès dépose trois balises lumineuses clignotantes. Elles nous aiderons dans la nuit à redescendre vers notre bivouac.

                La crête sommitale est peu rassurante: d’un côté une pente abrupte vers l’extérieur du cratère _ où tout dégringole et est instable ...  _, et de l’autre une falaise impressionnante, de 150 mètres, entourant l’intérieur du cratère de la Bocca Nova.

                A cause de la fatigue accumulée, du manque d’entraînement et du froid à 3500 mètres, je lâche involontairement mon camescope, qui dévale à grande vitesse les pentes de l’Etna. Avec un pincement de cœur, je le vois rebondir sans fin sur les rochers de la pente, pendant un moment qui semblait durer une éternité. Je le retrouverais définitivement hors d’usage mais étonnement resté en un seul morceau.

                La vue de l’intérieur du cratère est impressionnante : une caldeira profonde _ c’est à dire une grande cuvette d’effondrement _ ovale, de 300 à 400 mètres de diamètre, parsemée de nombreuses fumerolles sur les parois des falaises de la caldeira. Le chaudron du diable. Au fond du précipice rempli d’un brouillard irritant permanent, on peut entr’apercevoir , deux bouches volcaniques d’où se dégageaient d’énormes panaches de vapeur. Les fumées piquantes et suffocantes, qui régulièrement se rabattent sur nous, semblent constamment sourdre des parois des falaises internes, avec une rage incessante ....

                Un des bouches soufflait régulièrement avec le bruit d’un gueulard de haut fourneau, comme d’un bec de four Bessemer, tandis que l’autre expectorait toutes les 10 mn des crachats de bombes volcaniques incandescentes, retombant avec bruit de briques pilées, sur un pierrier constitué de bombes plus anciennes.

                L’écho de certaines explosions semblaient se répercuter et s’amplifier à l’infini sur les parois des falaises, reproduisant parfois le bruit d’un avion à réaction s’éloignant dans le lointain. L’écho amplifie la dimension magique du phénomène. Les explosions se succèdent, aucunes n’étant semblable à la suivante, bruyantes par moment et à d’autres étouffées.

                En face de nous sur le côté opposé du cratère, un formidable pic jaune, que j’avais surnommé le « pic de Dante », d’une centaine de mètre de hauteur, couvert de fumerolles et de souffre qui lui donnait sa couleur, s’illumine sous l’effet du soleil couchant. Il est fragile et peut-être disparaîtra-il lors qu’une prochaine grande éruption[1].

                Puis, nous avons fait le tour d’une autre caldeira tout aussi immense appelée la Voragine au calme trompeur mais pouvant exploser à tout moment et donc très dangereuse d’après Inès.

                Les plus courageux d’entre nous se dirigent maintenant vers le cratère Sud-Est. Pour cela, il faut traverser un champ de fumerolles de plus de 200 mètres de long, qui bien que couchées par le vent, provoque crise de toux, brûlure des yeux, du nez et de la gorge. Il peut donner un avant-goût de ce qu’à pu vivre les poilus lors des grandes offensives au gaz lors de la bataille de la Somme en 14-18.

                Ceux qui le peuvent, atteignent le fond de ce dernier cratère, un petit cône d’où fuse violemment la flamme d’un chalumeau géant, constitué de gaz chauds provenant des entrailles de la terre, flamme accompagnée d’une petite coulée de lave peu fluide d’une trentaine de mètre de long.

                La coulée de lave en avançant, comme c’est souvent le cas ici sur l’Etna, craque comme des chips.

                Nous avons passé plusieurs heures, transis de froid, couchés au bord du précipice à observer dans la nuit les feux d’artifice rouge orangé comme ceux du 14 juillet, explosant à peu près, toutes les 10 mn. Puis nous sommes revenus dans le noir guidés par nos lampes frontales jusqu’à nos tentes.

 

Jour 3 - Dimanche 1 juin 1997 :

 

                Au milieu de la nuit, nous avons entendu une grosse explosion.

Ce matin, on constate que le dôme du cratère sud-est a explosé et a projeté des bombes à grande distance.

                Certains ressentent déjà les courbatures et surtout une grande difficulté à se lever dans le froid, le brouillard et le vent humide, par le manque de sommeil et malgré la lumière du jour. Un café bien chaud est le bienvenu.

                Après le petit déjeuner, emportant toutes nos affaires, nous partons en procession vers la Caldeira du Vale del Bove, pour une randonnée de cinq heures.

                Lors de notre descente, le long d’une grande pente de centre très raide, des éclaircies de soleil illuminaient des ébauches de paysages martiens, tourmentés, multicolore aux teintes vives, tantôt noires, tantôt terre de Sienne, Ocre, Citron, noir, pourpre, coupés de murs naturels volcaniques verticaux caractéristiques, encore appelés « dykes » ...

                Descendre en courant dans la cendre donne l’impression de rebondir en douceur comme les astronautes sur la lune ... 

                Sans guêtre, nos chaussures embarquent, avec elles, une grande quantité de cendres, vidée plus tard à l’hôtel. Si la descente est facile, la montée le long de pentes de cendres volcanique est réputée épuisante.

                Cette fosse ou plaine de 5 Km de diamètres, beaucoup plus profonde avant 1992, a été presque entièrement comblée par les grandes coulées de lave, apparues sur les flancs de L’Etna en 1992 et 1993, dont le débit pouvait atteindre les 30 m3 par secondes ( !). C’est maintenant un vaste paysage couvert de blocs noirs chaotiques et de trous, où la progression est dangereuse.

                De fréquents orifices obscurs, s’ouvrent sur de tunnels de laves. Certaines laves, dites cordées, sont plissées comme si on avait empilé des grosses cordes de chanvres les unes sur les autres.

                Lors de cette traversée nos chaussures ainsi que notre entrain est mis à rude épreuve. Notre parcours du combattant se termine enfin, par une montée de 270 mètres dans une pente herbues très raide sous la pluie.

Inès notre guide grimpe elle, telle un cabri, la pente à grande vitesse, délestant au passage, de son sac à dos, un des membre épuisé de l’expédition. Personne ne se plaint et tout le monde semble garder la forme.

                La pluie tombe drue maintenant. Ayant quitté les paysages lunaires, les beaux paysages verts du parc régional de l’Etna se découvrent. Il y a d’abord les prairies couvertes de fleurs de montagnes _ essentiellement des « pensées alpines » _ et de coussins piquants vert de gris d’Astragales endémique à l’Etna. Il serait tentant de s’asseoir sur ces coussins aux jolies formes rondes, mais ces derniers sont recouverts de minuscules aiguilles. Ces astragales sont, en général, les premières plantes apparaissant dans les cendres volcaniques, en redescendant de l’Etna. Ensuite, nous avançons dans une jolie forêt de pin.

                Nous pénétrons dans un tunnel de lave d’une centaine de mètres de long, au plafond couvert de petites stalactites noires (dites « dents de chien »), faisant plusieurs S, et se terminant par la source maintenant pétrifiée d’où avait surgi la fontaine de lave. Dans le cul de sac, quelqu’un a déposé une vierge plastique. Selon les habitant du coin, la grotte serait le lieu de messes noires. Ce tunnel naturel fut découvert lors des travaux de reconstruction de la route.

                Un magasin, aux nombreux souvenirs de « bons goûts », de « magnifiques » statuettes en lave noire prélevée dans les coulées en fusions de l’Etna, couvertes de paillettes bleus scintillantes du « plus bel effet » _ petits Jésus, Madones, bassets ... font le délice des membres du groupe.

                Le soir à l’hôtel Corsario, Pipo ami sicilien d’Inès, passionné de vulcanologie et banquier de son état, nous projette 2 cassettes vidéo. L’une présente l’éruption de l’Etna de 1991, et la destruction de l’hôtel Corsario. L’autre ses exploits de marcheur sur coulée de lave chaude. Pipo a testé officiellement les chaussures Salomon sur une coulée de lave, à la demande de cette société. Ces tests ont établi que les chaussures à semelles « Vibram » sont plus adaptée pour la marche sur lave brûlante ... Pipo nous déconseille quand même ce genre d’expérience.

                Inès nous fournit quelques rudiments de vulcanologie. Après cette petite initiation, l’existence des plaques tectoniques, des points chauds, des zones de subductions n’auront plus de secret pour nous....  Elle présente aussi les risques majeurs des volcans : explosions, coulées de lave, nuées ardentes, lahars (coulées de boues), gaz ...

                Dans la foulée Inès, nous relate comment, elle, sa mère, son père et un jeune homme ont failli être grillés vifs, une coulée de lave les ayant surpris en train de dormir sur les pentes d’un volcans d’Hawaii. Son père les a sauvés d’une mort atroce, en les faisant marcher très vite sur la lave. Il s’est sauvé lui même, grâce à la confection de « chaussures » improvisées en cordes de chanvres entourant une double paires de chaussettes empruntés aux deux femmes, sa paire de chaussures ayant déjà été engloutie.

                La personne ayant eu le plus d’ampoule après une course éperdue n’étant pas le père mais Inès, ayant ses chaussures au pied, mais pas de chaussette ( !). Pendant très longtemps ensuite durant son sommeil, Inès a revécu régulièrement en rêve, telle un cauchemar récurent, cet épisode où à chaque fois elle se voyait engloutie par la lave.

                Lors de ces « expéditions », des informations intéressantes s’échangent entre les membres du groupes, pouvant permettre la préparations d’autres expéditions futures. J’apprends par exemple l’existence :

a)  d’un récupérateur d’amorce ILFORD 80 F permettant de changer de pellicules non terminés sans changer d’appareil,

b)  d’un pansement anti-ampoule « Compeed », une sorte de pellicule de plastique souple à appliquer sur l’ampoule,

c)   un type de fixation rapide de tout appareil photo, sans vissage, par un simple « clic » sur les pieds de la marque Slick,

                Fernand me fournit aussi toutes les informations sur le matériel à emporter pour la prise de son animalière : par exemple un enregistreur DAT Sony TCD-8 à 3900 F TTC, un micro parabole Teliga à 3000 F TTC ou un micro Saunauzer à 10000 F.

                Le matériel que Fernand a eu le courage d’emporter lors de toutes nos ascensions est lourd. Certains de ses micros directionnels, sont recouverts de grosses bonnettes poilues (protégeant contre les bruits parasites générés par le vent), bonnette que le groupe surnomme « caniches ».

                J’apprends d’Inès l’existence d’une association de vulcanologues réunissant professionnels et amateurs, nommée LAVE, donnant des informations au jour le jour sur les volcans actifs et sur leurs moyens accès. J’y adhérerais sûrement à mon retour en France.

                Une membre de notre groupe nous propose, l’été prochain un voyage, en avion en hélice, vers une île arctique, nommée « Bashurst », sanctuaire animalier, située au delà du cercle polaire. Le séjour de 15 jours serait en autonomie complète. On pourrait y découvrir des loups blancs peu habitués à l’homme ... Telle qu’elle décrit ce voyage, tout semble facile.

 

Jour 4 - Lundi 2 juin 1997 :

 

                Nous nous arrêtons à Zafferana où une coulée de lave de 1993 s’est arrêtée juste à la limite de la première maison du village. Ses habitants ont eu « chaud » et de la chance ... il faut avouer tout de même que cette chance à été aidé par la construction en amont du village, par la protection civile italienne, d’une immense bute de laves refroidies, encore en place en 1997. D’autres maisons en amont du village ont eu moins de chance.

                Nous ne passons pas très loin durant le trajet d’un autre petit village « suspendu » célèbre Taormina (Taormine), située sur un promontoire, avec parait-il au sommet un des hôtels les plus réputés de Sicile et du monde, situé dans une ancienne abbaye disposant d’une vue exceptionnelle ... Dommage que nous ne puissions nous y arrêter.

                En Sicile, la construction de beaucoup de maisons semble inachevée. D’après Inès cela serait il lié au fait que l’on ne paye pas la taxe d’habitation tant que la maison n’est pas achevée.

                Nous partons en direction du port de Milazzo où nous devons nous embarquer sur un hydroglisseur pour l’île éolienne de Vulcano.

                Durant l’attente sur le quai, Françoise place un sac poubelle parmi les nombreux bagages de Fernand, totalisant bien 40 Kg... farce immédiatement repérée par l’intéressé.

                Nous arrivons à l’île de Vulcano aux volcan aplati, à la forme parfaite, aux lèvres couvertes de tuf rose clair et visible de loin. A l’arrivée une forte odeur d’oeuf pourri, provenant de bains de boues sulfureuses, situés en bord de la mer, nous prend à la gorge. Cette odeur imprègne d’ailleurs tout le village.

                Le village semblait un havre de paix et de bonheur, avec ses multiples jardins et ses maisons ombragées. Et on avait du mal à imaginer que ce dernier vit constamment sous la menace d’un des volcans les plus explosifs et dangereux de la région.

                Des fumerolles sulfureuses bordent même du village, pouvaient faire penser qu’il est lui même était situé juste au sommet d’un volcan.

                Nous prenons possession de nos chambre dans l’hôtel Conti, ravissant hôtel de classe internationale, aux bungalows couverts de chaux blanches, entourées par des jardins aux essences méditerranéennes et aux allées rafraîchies et ombragées par de grands arbres (amandiers, eucalyptus ? .... ).

                Cet hôtel dispose d’une grande plage privée de sable volcanique noir. Et la terrasse du restaurant possède une des plus belle vue qui soit, celle d’une grande anse marine, dont les deux bouts semblent se refermer légèrement, bordée à son extrémité gauche par un ancien piton volcanique surgi de la mer, en des temps reculés.

                La nourriture dans tous les hôtels où nous avons logés est abondante, mais les viandes ou les poissons servis _ thon, espadons _ sont souvent trop cuits et secs. Les pâtes sont par contre délicieuses ... « adente » et souvent servies en entrée et au plat de résistance. Les expresso italiens serrés servis en Sicile sont délicieux.

                Dans l’après-midi nous montons les 400 mètres de dénivelés du volcan. Au sommet, nous découvrons la fosse du cratère, grand entonnoir conique évasé, très large, semblable à celui du cratère d’une gigantesque bombe et au fond plat. Ses flancs sont couverts de grosses bombes volcaniques en croûte de pain et sa partie sud est aussi couverte de dépôt de soufre et de fumerolles aux fortes odeurs d’hydrogène sulfuré. C’est l’oxydation de cet hydrogène au contact de l’air qui permet l’apparition du soufre jaune vif, observés à cet endroit.

                Inès a offert, à chacun d’entre nous, un échantillon de soufre natif, très corrosif et fragile déposés au bord des fumerolles. Au débouché des fumerolles, le soufre liquide prend un aspect brun rouge. Une longue faille noire, en train de s’ouvrir, siège d’une intense activité fumerollienne, sur le bord sommital du cratère, sera d’après Inès le lieu probable de la prochaine éruption.

                Inès malgré son asthme précoce à 28 ans (maladie professionnelles des vulcanologues) répugne toujours à utiliser son masque à gaz, même ici sur le Vulcano, bien qu’elle le tient toujours à la main.

                J’effectue une unique tentative d’envol en parapente du Vulcano, se soldant par un échec due à la fatigue. Ensuite, je préfère renoncer, le parapente, étant un sport, où il n’est pas toujours « ridicule » de s’abstenir.

                Le couchant du soleil sur ces champs élyséens de fumerolles ajoute une touche de magie ou de « sorcellerie » aux lieux.

Jour 5 - Mardi 3 juin 1997 :

 

                Nous reprenons l’hydroglisseur en direction de l’île Lipari, l’île principale de l’archipel où est situé la ville du même nom. Le port de Lipari avec ses vieille façades, sa citadelle, ses vieux bateaux de pêches multicolores a toute l’apparence d’une carte postale touristique.

                La ville est beaucoup plus propre et soignée que celles vues en Sicile même. La plupart de ses rues sont couvertes de grandes dalles de basaltes, très glissantes par temps de pluies (paraît-il).

                Un minibus nous fait faire le tour de l’île. Le routes empruntées sont bordées de géraniums semblant pousser à l’état sauvage. Nous nous arrêtons un instant sur un belvédère pour contempler la grande île d’en face, nommée Salinas.

                Le film « Le facteur » (« El Postino »), où jouait Noiret et un autre acteur mort juste avant sa projection dans les salles, y a été tourné. Nous avons appris, d’Inès, que sous le régime de Mussolini les homosexuels y été détenus pour y construire un immense réservoir destiné à recueillir l’eau de pluie et n’ayant jamais fonctionné.

                Nous atteignons une carrière de pierre ponce désaffectée fermée depuis qu’un conducteur de bulldozer a fait une chute fatale du sommet au bas de la carrière. Nous récoltons des pierres ponce, des obsidiennes, il n’y a qu’à se baisser pour les ramasser, et des rhyolites souvent rouges. Toutes ces pierres siliceuses (acides) sont le signe d’un volcanisme très explosif.

                Cette carrière ainsi qu’une autre encore active située 500 mètre plus loin, exploitent la ponce d’un ancien volcan, objet une gigantesque explosion il y a 6000 ans. Cette explosion a couverte la mer, d’une banquise de pierre ponce de plusieurs dizaines de km2. On a trouvé des ponces de ce volcan, jusque sur le Vulcano à plus de 30 km de là.

                Plus loin dans une petite carrière au bord de la route, nous découvrons des coulées d’obsidienne (ou filon) épaisses de plusieurs mètres. L’obsidienne y est tantôt d’un beau noir ou bien striées de lignes blanches bulleuses ou bien noires ou constellées de grosses bulles signe d’un dégazage plus ou moins rapide.

                Au retour nous visitons la ville de Lipari et sa Citadelle. Déjà la saison touristique débute et tous les magasins sont ouverts. La Citadelle est accessible par un unique et long escalier bordé de hauts murs. La Citadelle, havre de paix et petit de paradis avec ses vieux bâtiments baroques et ses jardins ombragés, domine la mer par de ses hautes fortifications. Quelques sarcophages de pierre gisent dans certains jardins. L’église de style baroque est d’une richesse étonnante par ses fresques, ses plafonds décorés, riches comme ceux la chapelle Sixtine, en tout cas d’une richesse exceptionnelle pour une si petite ville.

                Nous visitons rapidement le musée archéologique et le musée volcanologique, aux présentations en apparence fort didactiques (ils sont d’ailleurs gratuits pour nous). Dommage que tous les textes soient uniquement en italien.

                Vers 16h nous reprenons l’hydroglisseur en direction du volcan Stromboli, surnommé le phare de la Méditerranée, par son activité incessante.

                Durant le trajet, Françoise nous fait deviner et reconstituer des scénarios d’histoires abracadabrantes faisant intervenir, qui un clown suicidé, qui un bras mutilé arrivé par la poste. Il faut deviner le pourquoi du fait divers, relaté au début de ces « jeux » macabres. Jeux bizarres.

                Nous passons devant des îles aux villages blancs, quelques îlots volcaniques aux orgues basaltiques. Le bateau fait un détour, pour nous faire visiter un petit port naturel isolé crée par d’anciennes coulées de laves ... Enfin au loin, nous voyons la forme de volcan parfaite , du Stromboli, culminant à presque 1000 mètres de haut et se détachant sur la mer, avec son éternel panache de fumée blanche.

                A Stromboli, il n’y a pas vraiment de port ... tout juste un wharf. S’il y a des tempêtes, on peut rester bloqué plusieurs jours sur l’île.

                Toutes les voitures se réunissent sur l’unique rue ou boulevard en front de mer devant le village. Les rues dans ce derniers sont tellement étroites que seuls des scooters et des triporteurs Piaggio peuvent y circuler. Nous déposons toutes nos affaires dans un restaurant où nous nous restaurerons le lendemain.

                Nous repartons vers le sommet du volcan. Nous passons d’abord devant la maison où Ingrid Bergman a dormi durant le tournage du film « Stromboli ». Une plaque sur la maison commémore son passage ici. Certaines maisons détruites dans le village sont l’unique témoignage de l’énorme éruption du Stromboli du 11 septembre 1930, qui vers 10h ou 11 h, projeta des blocs de plusieurs tonnes à plus de 5000 mètres de hauts et fit 7 victimes essentiellement dues au raz de marée qui suivit l’explosion et le tremblement de terre (heureusement, la plupart des hommes à cet heure était déjà en mer). Inès nous raconte toute l’histoire du déroulement cette éruption due au blocage du conduit volcanique suite à un tremblement de terre, puis le sommeil apparent momentanée du volcan qui aurait dû alerter les habitants, puis l’éjection de blocs de 30 à 60 tonnes tombant sur le village ... Habituellement, ce volcan qui dégaze continuellement est considéré comme peu dangereux [2].

                Inès place la personne plus fatiguée en tête de la troupe, pour éviter que les « semi-marathoniens » venu de Roanne _ ces dernier ayant toujours l’habitude de faire toujours la course dans les montées _, contribuent à épuiser le reste du groupe moins entraîné. La montée doit durer environ 3H à 3 h 30. Rien ne signale à la sortie du village le sentier montant vers le sommet et caché dans les hautes herbes. Nous enfonçons dans des forêts de canisses, puis dans des maquis de sortes de genêts en fleurs qui nous fouettent fréquemment le visage. Régulièrement, Isabelle consulte mon altimètre. Déjà 200,  déjà 300, déjà 500, déjà 700 mètres ...  Pierre fait de même avec son altimètre. Nous avons plus de 40 mètres de décalage entre nos altimètres. Consigne est donné par Inès de ne pas annoncer au groupe l’altitude pour éviter que la personne placée en tête, ne se décourage.

Le sommet, un point focal qui semble ne jamais pouvoir être atteint comme dans le paradoxe de Zénon, se rapproche pourtant insensiblement

                Enfin vers 20 h 30 nous installons notre bivouac dans des petits abris édifiées contre le vent _ des petits murets en blocs de lave _, disposés en arc de cercle (construits par des précédents visiteurs de passage), à une vingtaine de mètre du sommet. Nous sommes placés par Inès, par prudence, à plusieurs centaines de mètres des bouches volcaniques.

                La journée les explosions provenant de 2 bouches, ne sont pas extraordinaires : projections d’une dizaine de mètres de cendres grises ou beiges. Mais la nuit le spectacle est assez joli, comme sur l’Etna. La nuit des bateau, viennent contempler le spectacle des bombes incandescentes dévalant, jusqu’à la mer, une pente d’éboulis, nommée la Chiara del Fuoco.

                Nous restons longtemps dans la nuit au sommet du cratère, sur une de ses lèvre. Puis nous redescendons avec nos lampes frontales. Vu le petit nombre d’abris et le surpeuplement (d’autres visiteurs sont là), nous sommes assez serrés et certains sont obligés de dormir hors des abris. Mais heureusement la douceur de la température nous permet de dormir à la belle étoile.

Jour 6 - Mercredi 4 juin 1997 :

 

                Un radieux soleil nous réveille. Comme à l’Etna, au sommet de notre volcan, nous « voguons » au dessus d’une couche nuageuse s’étendant à perte de vue. Ce lever de Soleil éblouissant au sommet du Stromboli se reflétant sur les nuages et les vastes espaces de mer dégagés est certainement un des plus beaux qu’il m’a été donné de contempler .

Ensuite, le brouillard nous empêche par moment momentanément de voir la mer.

                Durant une demi-heure, nous prospectons à quatre pattes à la recherche des cristaux verts noir d’augite, parfois maclés en Y ou X. C’est à qui découvrira les plus beaux cristaux et le plus beau trésor. Inès veille. A un moment, je me penche au dessus d’un petite falaise de 2 mètres de haut et Inès me rappelle à l’ordre.

                Fernand s’est mis à l’écart pour ses enregistrements et enregistre involontairement la chute, vers le fond du cratère, du casque perdue par l’un d’entre nous. Il serait fou de tenter ensuite de le récupérer. La veille, Inès nous avait raconté que dans les années 50, un Français imprudent a voulu photographier les explosions près des bouches volcaniques. Un bombe qu’il n’a pas vu, lui a alors fracturé le crâne.  Son corps est ensuite resté exposé deux jours au fond du cratère. Finalement, malgré des risques énormes , le père d’Inès et un villageois sont venu récupérer le corps.  Cet exploit est relaté dans le livre « Stromboli » écrit par son père. L’appareil photo de la victime a été récupéré intact et ses photos développées et données à sa famille, une assez maigre consolation.

                La descente sur les pentes de cendres au dessus de la mer nous permet de découvrir le spectacle exceptionnel de la mer lointaine ourlée par les ondes de la longue houle marine, en contrebas.

                Enfin, plusieurs centaines de mètres au dessus du village, nous traversons une triste lande de genets calcinés par un incendie survenu dimanche dernier. Le plastique des fils tirés vers les instruments de mesures vulcanologiques, placés sur les pentes du volcan, fils posés directement sur le sommet des genets, ont tous fondus.

                Fernand attire, à cet instant, mon attention sur un très joli chant d’oiseau, le chant « mouillé » d’une fauvette sarde.

                Arrivé en bas, Françoise nous amuse, en se dessinant des moustaches à la Charlot, avec le charbon de bois des buissons calcinés.

                Isabelle, Françoise et moi-même décidons d’offrir un cadeau pour l’anniversaire d’Inès. Finalement, nous optons pour un beau tee-shirt du Stromboli d’un design modern, quoiqu’un peu trop grand pour Inès. Dans ce magasin est diffusé de la musique rock de style « Gothic ». Ce genre de musique normalement ne m’attire pas ... mais, pourtant, le morceaux est suffisamment étrange et imaginatif, pour retenir mon attention.

                La prise en photo d’un citronnier lourdement chargé d’énormes citrons dans le jardin d’une maisons aux volets clos, m’attire les foudre d’un habitant. Il semble me signifier l’interdiction formelle de prendre en photo cette maison (Il semble qu’il y a beaucoup d’interdictions ou des mises en garde en Sicile).

                A leur arrivée, la plupart des membre du groupe vident encore d’énormes quantités de cendres de leurs chaussures, sur la terrasse du restaurant.

                Nous allons ensuite nous baigner sur la plage de galets volcaniques située à 200 mètres. L’eau est excellente. Fernand en profite pour ramasser des coquillages pour sa collection tandis que Françoise ramasse du sable noir granuleux pour sa collection de sables du monde entier.

                Nous mangeons encore des pâtes au restaurant où nous avions déposé nos affaires.

                Le cadeau offert solennellement par le groupe fait visiblement très plaisir à Inès qui le porte immédiatement sur elle.

                De retour au Vulcano nous allons pratiquer un bain boue de minuit tous ensemble ou presque : Fernand, Christiane, Françoise, Isabelle, Maria et moi-même dans la mare à boue, « l’hippopool » (mare à hippo), nommée ainsi par le groupe, à cause de l’entassement des curistes qui s’y vautrent la journée dès 6 heure du matin. Je ne suis pas très enthousiaste au départ pour me baigner dans cette boue beige, liquide et crémeuse, à l’odeur délétère.  Mais finalement ces boues par leur température, et par la caresse des bulles de fumerolle qui montent du fond du bain le long du corps, sont fort agréables et délassantes. En certains endroits de cette mare, l’eau est presque brûlante et pétille comme du champagne. Notre principale inquiétude est surtout l’état sanitaire de cet endroit étant donné l’affluence des centaines curistes et le non-renouvellement de l’eau boueuse du bassin. L’acidité de la boue a d’ailleurs brûlé le maillot de bain d’Isabelle.

Jour 7 - Jeudi 5 juin 1997 :

 

                Voyant maintenant de notre ferry, l’énorme masse du Vulcano s’éloigner, nous avons un gros pincement de coeur à l’idée de devoir quitter ce petit coin de paradis.

                Nous nous arrêtons à un village de céramistes San Stéfano di Cam... Toute la rue principale n’est bordée que de boutiques où l’on y trouve aussi bien de très jolies céramiques que des horreurs _ comme des Mickey, des Donald, ces objets des couleurs criardes rouge, vert, orange vif ...

                A la station balnéaire de Céphalu nous découvrons par sa cathédrale un des chefs de l’art roman normand. Son plafond sur un des côté de la nef n’a pas de voûte mais est constituée d’énormes poutres décorée en cèdre, soutenant le toit et situées à une hauteur exceptionnelle.

                En face de la cathédrale, nous mangeons de petites pâtisseries sucrées, spécialités de la ville ainsi que des glaces nommées granita, mélange de glace pilée et de fruits écrasés.

                De retour à Palerme, nous retrouvons tous ensemble presque en tenu de soirée, y compris le frère de Inès Tanguy, et sa femme une sicilienne, avocate, avec laquelle il vit à Palerme avec leur petit garçon.

                Tanguy s’occupe lui du tour en bateau de la Sicile, dénommé « croisière des volcans siciliens » d’Aventure et Volcans. Il barre alors un voilier de 18 mètres. Le précédent voilier appartenant à « Aventure et Volcans », de 30 mètres de long, racheté au Club Med, a été plastiqué par la maffia. Cet épisode marquait la fin du combat acharné de plusieurs années du père d’Inès et de Tanguy, contre la maffia.

                La maffia est toujours présente actuellement, malgré la lutte anti-mafia, même si d’après Inès commence à émerger une prise de conscience progressive dans la population depuis les assassinats des juges Falcone ..., du général de la Chiesa etc ... Deux semaines avant notre venue, Inès avait encore vu une personne se faire tuer devant ses yeux à Palerme.

                Tanguy a juste le temps de me dire « il est plus dangereux d’être avocat en Sicile que d’être Vulcanologue ».

                Lors d’un petit pot d’adieu sur la terrasse du sommet de l’hôtel, nous nous échangeons nos adresses, nous promettant de nous revoir, peut-être pour une prochaine projection de diapositives chez l’un d’entre nous. Et Inès nous présente le livre de son père.

Jour 8 - Vendredi 6 juin 1997 :

 

                Comme l’avion des Parisiens est à 16H, Fernand, Isabelle, Françoise, Michel et moi-même, effectuons de nouveau un tour de Palerme. Après une attente de 20 mn du bus, que nous ne payons pas ... nous atteignons la gare routière de Palerme, située proche du centre ville.

                Nous visitons la merveille du monde qu’est la chapelle Palatine située au coeur du palais normand, remplies de multiples mosaïques de style byzantin et de centaines d’incrustations de pierres semi précieuses sur les murs (lapis, malachite, marbres rares, jaspe rouge,  etc. ...). Nous retournons ensuite dans les rues marchantes si orientales ...

                Après, la dernière photo du groupe des Parisiens sur le parvis de l’aéroport, nous reprenons l’avion vers 18 h pour Paris (atteint à 22h).

Jour J -  Vendredi 3 Juillet 1997 : Epilogue

 

                Ce beau périple se termine par une projection de nos diapositives et une présentation des photos papier chez Fernand. Cette soirée est l’occasion d’offrir de beaux livres sur les volcans à Fernand, qui en possède déjà plusieurs . Chacun a apporté son plat, un plat à base de guacamole mexicain pour Françoise, un gâteau pour Maria, un autre gâteau pour Isabelle etc...

                Nous nous quittons bien décidés de nous retrouver ensemble pour un autre voyage, promesse qui n’a pas résisté au temps et aux avatars de la vie. Tout s’est évanoui dans les brumes de nos souvenirs.

 

Autre épilogue

 

                Je possédais depuis longtemps (depuis 1975) un couteau suisse, modèle champion, à l’époque, d’une marque suisse réputée.  Je l’avais enveloppé dans ma cape de pluie et dans mon sac à dos. Arrivé en France, le couteau avait disparu.

                J’ai signalé l’incident à la compagnie Corsair, qui s’est empressé de m’envoyer un autre petit couteau suisse, fait qui méritait d’être signaler.

 


Annexe : Conseils pour visiter les volcans actifs de Sicile

 

                L’Etna, étant situé à 3500 mètres d’altitude, il y fait froid. Le froid (- 5 °C) peut être renforcé par de très forts vents. Il faut dont des vêtements montagnes (coupe-vent, chauds, protégeant de la pluie etc...). Il peut y avoir sinon pour quelques personnes un problème d’accoutumance à l’altitude au départ.

                Sinon, attention, tous les pentes des volcans sont fortes, et cela “ grimpe dur ”. Il vaut mieux avoir un sac à dos “ léger ” contenant un équipement  complet (voir Décathlon ou Go sport ou vieux Campeur _ + cher _ pour l’achat de tout l’équipement suggéré dans la liste recommandée ci après).

                Lors des ascensions des volcans, bien arrimer tous les objets de valeurs (appareils photos, camescopes ...) avec des ficelles, à cause des pentes très raides. Ne jamais rien avoir dans les mains, lors des ascensions (pour pouvoir se rattraper au cas où). Attention, à la cendre volcanique très fine pour vos objectifs et appareils photos.

                Dans la colonne “ Obli ? ”, l’indication “ OBL ” signifie que cet équipement est vraiment obligatoire. “ rec. ” signifie non obligatoire mais recommandé pour le confort. Sinon, lors de la vérification de la présence de tel ou tel objet dans vos bagages, utiliser cette check-list en cochant dans la colonne “n° / got ” (I.e. “ got it ” signifiant en anglais “ je l’ai ”) l’objet que vous avez ensuite placé dans votre/vos sac(s).


Vêtements, chaussures montagne, équipement volcan et randonnée :

 

N°/

got

Obli ?

Désignation

Commentaires / Discussion

Prix approx.

1

OBL

Tente légère

mono ou biplace (si possible biplace). Si possible 2 Kg ou en dessous (mais très chère en dessous > 2000F)

~ 500 F chez Go Sport pour 2,7 à 3 kg

2

OBL

Casque de protection

de chantier ou de spéléologie (contre le risque de retombée de bombe). Le casque de chantier peut être acheté dans un bricorama

chantier ~100 F

spéléo à > & = à 200 F

3

OBL

gants de jardinier (paire de)

Obligatoire, pour éviter de se couper sur les rochers de lave de type Aha (comme au Val del Bove, avec des passage où les mains doivent s’agripper aux rochers). On en trouve à 15 F

mini 20 F chez Jardiland, Bricorama etc..

5

OBL

Sac à dos

minimum 50 litres (pour + de confort de transport), attention de ne pas trop se charger, surtout d’affaires inutiles. Poids environ 2 Kg

entre 300 et 500F (ou +)

6

facc

Sac de voyage ne toile

Pas de valise. A laisser à l’hôtel (si possible fermé par un petit cadenas comme les poches du sac à dos à cause des vols en Sicile)

50F à100 F ou +

7

OBL

Sac de couchage montagne

Bien le choisir. Si possible duvet d’oie (grise / eider). Peut monter jusqu’à 3500 FF pour les 40 °C

minimum 1000F

8

OBL

Anorak chaud / montagne

ou combinaison ou veste Gortex. Obligatoire ! la combinaison ou veste Gortex a l’avantage d’être très légère, coupe-vent, imperméable à la pluie (fine) et transpirante.

doudoune :

à partir de 500F

combi : 2000F

9

OBL

pantalon de randonnée ou montagne

de toile ou style Jean’s (+ lourd). (peu se salir avec la cendre). Ou pantalon Gortex qui est léger (ou de la combinaison Gortex). Attention, de ne las déchirer le pantalon Gortex l’accrochant avec la lave Aha.

Le pantalon de randonnée toile ou jean’s à l’avantage d’être polyvalent _ lieux froids Etna et autre lieux plus chauds _ Vulcano ...

à partir de 200F

(pantalon Gortex à partir de 1000 F)

9

OBL

Vêtement de corps ou tee-shirt

Attention le type Thermolactyl ou Tribonic peut être désagréable à porter et non transpirant. Préférer le coton

50 à 150 F

10

OBL

Pull de laine ou Polaire

pull en laine type montagne. (bonne qualité)

Parka polaire si possible avec fermeture éclair du haut en bas et poches (une polaire est une sorte de parka)

Polaire à partir de 299 F chez Go Sport

11

OBL

gants montagne

Si possible Gortex, si possible doublés de gant intérieur (soie ou laine)

300 ou > 500F Gortex

12

rec.

Bonnet

Sinon la capuche de l’anorak (contre déperdition chaleur par la tête)

à partir de 50F

13

Obli

Cape de pluie

Si possible légère jetable (ou bien la combinaison ou veste Gortex qui permet de se passer de la cape)

30 à 100 F (Go sport)

14

OBL

Chaussettes de randonneur (paire de)

en laine ou coton. Si possible 3 paires, avec l’indication randonnée (chez Décathlon ou Go Sport)

~ 40F la paire


 

N°/

got

Obli ?

Désignation

Commentaires / Discussion

Prix approx.

15

OBL

Chaussure de randonnée  (paire de)

Si possible légère, plutôt randonnée, avec un bon crantage, montante tenant bien la cheville mais souple  (pas nécessaire montagne, car souvent trop raide). Si possible semelle vibram ou dessus Gortex mais plus cher. Attention, les chaussures sur l’Etna, à causes des laves Aha s’usent vite (et se salissent vite à cause de la cendre volcanique). Ne pas trop dépenser dans des chaussures de luxe

Bonne chaussure à 300 F chez Decathon ( !).

700 F pour les Gortex

16

facc

rec.

Guêtres (paires de)

Sorte de tube de toile que l’on met sur le bas du pantalon et de dessus des chaussures, en montagne, pour éviter que la neige rentre. Ici utilisé pour la descente dans les cendres volcanique. Il en existe 2b modèles : 1) avec élastique que l’on passe sous la chaussure, 2) avec un fil d’acier plus solide (mais qui peut couper et marquer la semelle caoutchouc)

à partir de 70 F chez Go Sport

17

rec.

Matelas mousse

très léger, pour éviter de dormir avec une bosse / pierre qui vous “ scie ” le dos pendant votre sommeil

~ 50 F

18

facc

rec.

masque à gaz

par exemple, masque de protection avec ses deux cartouches filtres de type E2-B2 (B2 :gaz acides halogènes _ chlorhydrique _, E2 : Dioxyde de soufre)

(par exemple masque Climax et filtre Mecafer). Sur l’Etna les fumerolles “ arrachent ” vraiment les bronches. Ce modèle ne protège pas les yeux

250 F chez Castorama

19

OBL

rec.

lampe frontale

obligatoire pour les observations de nuit à l’Etna et au Stromboli (pour ne rien avoir dans les poches). Avec piles. (ou a défaut une lampe scotchée sur le casque)

moins de 100 F chez Go Sport

20

rec.

Boussole

transparente pour poser sur une carte

~120 F

Vêtements été et équipement plage :

Obli ?

Désignation

Commentaires / Discussion

Prix approx.

1

facc

Chaussure de tennis ou de randonnée de toile  (paire de)

non montante pour balade au bord de la mer ou le tourisme en ville

~100 à 200 F

1

facc

Maillot de bain

pour se baigner au Vulcano ou Stromboli. Attention, ne pas acheter un maillot luxeux, car les bains de boue du Vulcano brûlent le maillot

~50 à 100 F

2

Obl

Tee-shirt

si possible 3, existe des tee-shirt à partir de 25 à 30 F chez Go Sport

de 25 à 100 F

3

Obl

rec

Chapeau

Le soleil tape en été et même sur l’Etna (casquette)

de 20 à 100 F

4

rec.

Lunette de soleil

bonne paire 100 % UV. recommandé pour les personnes sensibles (heureusement peu de névé en été à cette époque)

200 à 400 F

5

rec.

Short ou bermuda

pour le tourisme etc...

~50 à 100 F

(6)

facc

Pantalon de toile (voir plus haut)

 

 

 

 

 

 

 

Intendance :

Obli ?

Désignation

Commentaires / Discussion

Prix approx.

1

OBL

couteau de poche ou suisse

au moins un couteau pliant

5 0 F ?

2

OBL

réchaud

camping gaz ou réchaud léger montagne à alcool ou bien essence (Colmann) (cartouche à acheter en Sicile, car cartouche interdite dans l’avion)

entre 100 et 500 F

2

Obl

bol ou grand quart

pour la soupe / bol plastique ou aluminium

à partir 15F

3

Obl

casserole aluminium

avec poignée

~50 F

4

Obl

cuillère à soupe

aluminium

 

4

facc

Fourchette

aluminium

 

5

OBL

Gourde

au moins 2 litres (obligatoire car on transpire et il fait chaud) (2 x gourdes 1 L ou 2 x thermos 1 L mini mais plus lourd)

~50 F ?

 

 

 

 

 


 

Obli ?

Désignation

Commentaires / Discussion

Prix approx.

6

OBL

Sacs plastiques

beaucoup, pour protéger les vêtements et la nourriture de la pluie dans le sac à dos. Et petits sacs transparents pour recueillir les échantillons (lave, souffre ...) qui peuvent être corrosifs (acide sulfurique) (style sacs Ziplock , le rouleau de sac Ziplock 15 F en supermarché. Sinon, envelopper tous les appareils photos, vidéos et les objectifs, de sacs plastiques légers, à cause des cendres de la poussière volcanique qui s’imise partout (Obligatoire en tout cas pour le matériel photo et vidéo) !

~30 F ?

7

rec.

Pansement anti ampoule

de la marque Compeed . Prix variant suivant les pharmacies (entre 30 et 50 F)

entre 30 F et 50 F

8

rec .

Boîte pharmacie

qu’on trouve dans les supermarché (~70 F) équipé de sparadrap, de compresses (anti-brûlures ...), voire ciseaux. soit  avec alcool à 90° soit à acheter souvent à part (10 à 15 F) (si possible trousse en tissu souple _ elle existe au « Vieux Campeur »)

~70 F

9

rec.

Sopalins (rouleaux de papier)

pour nettoyer casseroles, s’essuyer ..

 

10

facc

Mouchoirs papiers

sinon à la place rouleaux de Sopalins

 

11

obl

Papier toilette

2 rouleaux

 

12

OBL

Piles R6 / AA

au moins 6 piles (dans sac plastique étanche)

~25 F

13

obl

Briquets

au moins 2. Style briquets jetables. (sinon allumettes)

~15 F

14

 

Sel

dans petite boîte plastique dans un sac plastique

 

15

 

Poivre

dans petite boîte plastique dans un sac plastique

 

17

 

Nescafé

dans petite boîte plastique dans un sac plastique

 

18

 

Tisane

dans sac plastique

 

19

 

Soupe

en sachet

 

20

 

Purée

en sachet

 

21

 

Barres céréales

pour la marche

~30 F / boîte

22

 

sucre

dans petite boîte plastique dans un sac plastique

 

Divers (Appareils photos) :

Obli ?

Désignation

Commentaires / Discussion

Prix approx.

1

OBL

carte d’identité

ou passeport à jour

 

2

OBL

Carte bancaire internationale

 

 

3

facc

ceinture ou holster antivol

 

 

4

rec.

Appareil photo

 

 

5

facc

Camescope

si on en a les moyen (avoir sac photo en bandoulière) tout doit être arrimé avec des ficelles

à partir de 3000 F

6

facc

Sac photo

hermétique et permet d’avoir les mains libres en randonnée

> 200 F

7

rec.

Carte + documentation + papier

carte si possible plastifiée (ou avec porte carte)

 

Note : on peut trouver un vol régulier en avion de Paris à Catagne (Sicile) A/R tous les jours à un prix intéressant :

Compagnie MERIDIANA (anc. ALISORBA) : par exemple 2300 F (pour le Vendredi 6/2/98 départ Paris 10h40 arrivée Catagne à 14h55. Retour Dimanche du 8/2/98 départ Catagne à 15h30 arrivée Paris à 20h).



[1] Ce qui a été le cas d’ailleurs quelques mois après.

[2] Un an après, suite à une énorme éruption, projetant des blocs de plusieurs tonnes à plus de 400 m, il est de nouveau considéré comme dangereux et son accès règlementé.